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III. LE RETRAIT ET LE GONFLEMENT ...........................................................

1. Généralités ........................................................................................................ 2

2. L'estimation des risques d'affaissement et de gonflement ................................ 3

3. Les solutions ..................................................................................................... 5

IV. LA GELIVITE .................................................................................................. 5

1. Généralités ........................................................................................................ 6

2. Les inconvénients de la gélivité des sols ........................................................ 10

3. Les solutions. .................................................................................................. 10

V. PERMEABILITE ............................................................................................... 11

1. La loi de Darcy ............................................................................................... 11

2. Les facteurs influant sur la valeur du coefficient de perméabilité ................. 14

i. La granulométrie et la forme des particules ................................................ 14

ii. L’indice des vides ........................................................................................ 16

iii. La viscosité dynamique ............................................................................ 16

iv. Le degré de saturation .............................................................................. 18

CHAP II : L’ECOULEMENT DE L’EAU DANS LES SOLS .................................. 19

I. LES CHARGES HYDRAULIQUES ................................................................ 19

1. Les types de charges ....................................................................................... 19

2. Le calcul des charges et des pertes de charges ............................................... 21

II. LES FORCES D’INFILTRATION ET LA BOULANCE ............................. 23

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III. LE RETRAIT ET LE GONFLEMENT

Le retrait et le gonflement sont des changements de volume que subissent les sols à grains
fins lorsque leur teneur en eau varie. On dira d'un sol qu'il est sujet au retrait si son volume
est considérablement réduit par l'asséchement, et au gonflement si son volume augmente de
façon importante à cause d'un apport d'eau. Les changements de volume les plus importants,
donc les plus susceptibles d'entrainer des complications, sont davantage associés aux sols
contenant une forte proportion de minéraux argileux actifs, comme la montmorillonite. Ces
sols se rencontrent particulièrement dans les régions arides, où se manifestent à l’occasion
des saisons relativement humides.
1. Généralités

Le retrait survient lorsque la quantité d'eau dans le sol diminue, soit par l'abaissement de
la nappe phréatique, soit, tout simplement, par l'évaporation de l'eau souterraine en surface.
Cette diminution s'accompagne d'une remontée capillaire et, par conséquent, de tensions
capillaires qui ont pour effet d’augmenter l'attraction entre les particules du sol. Plus le sol
s'assèche, plus les particules se rapprochent et plus le volume du sol se réduit. Ce
phénomène cesse lorsque la teneur en eau du sol atteint la limite de retrait. Les sols dont
l'indice des vides est faible subissent des retraits moindres.
Quant au gonflement, il dépend à la fois de l’augmentation de la quantité d'eau dans le sol
et de la présence de minéraux argileux actifs, à travers lesquels les molécules d'eau peuvent
facilement s’infiltrer. Même la composition chimique de l'eau peut favoriser cette
infiltration. De façon générale, les gonflements dans les sols contenant des minéraux
argileux sont beaucoup plus grands dans le groupe de la montmorillonite que dans celui de
la kaolinite.
Le retrait et le gonflement se produisent dans la partie supérieure des dépôts de sol. Lorsqu'il
y a retrait, le sol s'affaisse, des fissures apparaissent, généralement en surface, et créent des
plans de faiblesse dans le sol, ce qui se traduit souvent par une diminution de la capacité du
sol à porter des charges. Un affaissement considérable et surtout irrégulier causera
évidemment des dommages importants aux ouvrages construits sur le dépôt.

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Les problèmes associés au gonflement paraissent plus fréquents et plus importants. En
gonflant, le sol a tendance à développer des pressions de soulèvement, difficile à évaluer et
à maitriser. Dans certaines conditions, les pressions de soulèvement deviennent assez
grandes pour endommager des routes ou de petits bâtiments. Il arrive même que ces
pressions soient induites par la réalisation d'un ouvrage qui, une fois en place, s'oppose au
processus d'évaporation de l'eau souterraine. Au fil du temps, l'eau s'accumulera sous
l'ouvrage et finira par saturer le sol et causer le gonflement. Sur le pourtour de l'ouvrage, il
y aura une plus grande évaporation, donc une quantité moindre d'eau dans le sol.
L'augmentation du volume du sol et des pressions de soulèvement qui en découlent sera
variable sous l’ouvrage, ce qui entrainera des mouvements différentiels.
Le retrait et le gonflement sont des phénomènes trop souvent négligés. Une étude menée
par Jones et Holtz en 1973 a démontré qu’aux États-Unis les coûts reliés aux dommages
causés par le retrait et le gonflement dans les sols à grains fins étaient supérieurs à ceux
qu'on peut attribuer aux inondations, ouragans, tornades et tremblements de terre réunis.

2. L'estimation des risques d'affaissement et de gonflement

Plusieurs méthodes permettent de prédire la susceptibilité des sols au retrait et au


gonflement. L'une d'elles, fondée sur les résultats obtenus par le U.S. Bureau of
Reclamation (USBR), est présentée au tableau 1. Elle met en évidence la relation entre le
gonflement probable d'un sol, le pourcentage de ses particules dont le diamètre équivalent
est inférieur à 1 µm, son indice de plasticité et sa limite de retrait.
Le graphique de la figure 1, qui s'appuie également sur les recherches du USBR, exprime
les risques d'affaissement et de gonflement des sols à grains fins en fonction de la limite de
liquidité et de la masse volumique du sol sec en place. Il est divisé en deux zones, une zone
d'affaissement et une zone de gonflement.

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Tableau 1 : estimation du gonflement probable des sols à grains fins (d’après Holtz, 1959, et
USBR, 1974)

Figure 1 : estimation des possibilités d’affaissement et de gonflement selon la masse


volumique du sol sec en place et la limite de liquidité

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3. Les solutions

Selon la nature du terrain et le type de construction. Plusieurs solutions permettent de limiter


les problèmes dus au retrait et au gonflement dans les sols à grains fins. On envisage d'abord
l'utilisation de systèmes de drainage et de membranes étanches pour empêcher que de l'eau
s'infiltre vers les sols sujets à des variations de volume. La stabilisation des sols à l’aide de
ciment ou de chaux permet également de réduire les variations de volume sans toutefois
éliminer complètement. Dans une construction de routes, on peut diminuer le gonflement
en remplaçant une partie du sol argileux par une couche de gravier et en assurant un drainage
adéquat: la couche de gravier agira comme une zone tampon qui régularisera l'évaporation
de l'eau contenue dans le sol sous-jacent et absorbera une partie des pressions de
soulèvement.
Dans le cas des bâtiments, la solution la plus sure consiste à asseoir les fondations sous la
couche de sol sujette à des variations de volume et à protéger leurs parties verticales du
contact direct avec cette couche de sol. Il est préférable d’éviter les dalles de béton sur sol
et de construire plutôt un plancher structural sous lequel on aura ménagé un espace où se
dissiperont les pressions dues aux changements de volume du sol. Si on ne prévoit que de
faibles gonflements, l'emploi d'une couche de gravier pour supporter le bâtiment sera
beaucoup plus économique. Il faudra toutefois qu'elle soit d'épaisseur suffisante pour
contrebalancer les poussées ce soulèvement.
IV. LA GELIVITE

La gélivité est la propriété qu'ont les sols d'augmenter de volume sous l'action gel. Lorsque
le gel entraine un accroissement important du volume d'un sol, on dit que ce sol est gélif,
c'est-à-dire qu'il présente une grande gélivité. Inversement, les sols qui ne changent pas de
volume sous l'effet du gel sont non gélifs: ils ont une gélivité nulle.

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1. Généralités

Pour qu'un sol augmente de volume sous l'action du gel, il doit nécessairement contenir de
l'eau. En gelant, l'eau contenue dans les vides du sol se transforme en glace, et son volume
augmente théoriquement de 9%. Si l'eau sature complète les vides, c'est le volume du sol
qui augmentera de 9%. Une telle augmentation se traduit par un soulèvement à la surface du
sol égal à 9% de la profondeur de gel. Lorsque l'eau ne remplit que partiellement les vides
du sol, le soulèvement est moindre puisque les vides contenant de l'air absorbent une partie
de l'accroissement de volume. Quant au sol sec, son volume ne varie pas quand la
température tombe sous le point de congélation, et son comportement demeure inchangé.
Le soulèvement maximal d'un sol gelé devrait correspondre à 9% de la profondeur de gel.
Dans certains sols, toutefois, on a pu observer des soulèvements dépassant cette valeur. En
fait, des études ont révélé que les soulèvements causés par le gel étaient étroitement associés
à la formation d'épaisses lentilles de glace au niveau du front de gel (profondeur maximale
à laquelle pénètre le gel à un moment donné). La formation des lentilles de glace survient
dans les sols capillaires et dépend de la position de la nappe phréatique et de la perméabilité
du sol.
Au-dessus du front de gel, l'eau du sol se transforme en cristaux de glace, d'où une
augmentation du volume du sol d'au plus 9%. Lorsque les sols sont sujets aux remontées
capillaires, l'eau provenant de la nappe phréatique monte jusqu'au front de gel et alimente
les cristaux de glace qui s'y trouve (figure 2). Si le front de gel demeure stationnaire, les
cristaux de glace grossissent, formant d'épaisses lentilles de glace.

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Figure 2 : Formation des lentilles de glace

Naturellement, la proximité de la nappe phréatique accentue encore le processus. Si le sol


est en outre assez perméable, l'ascension de l'eau capillaire vers le front de gel et la formation
des lentilles de glace s'accélèrent, et d'importants soulèvements pourront alors se produire.
Comme on peut le constater, pour qu'un sol soit gélif, il doit être à la fois capillaire et assez
perméable. Ce sont les argiles silteuses, les silts et les silts sableux qui, dans l'ensemble,
manifestent la plus grande gélivité. Les sables très fins contenant de l'argile ou du silt
présentent aussi une gélivité assez grande. En fait, on a pu démontrer que des soulèvements
au gel se produisaient dans les sols à granulométrie étalée contenant au moins 3% de
particules inférieures à 0,02 mm et dans les sols à granulométrie serrée contenant au moins
10% de particules inférieures à 0,02 mm.
Les sols non gélifs se caractérisent par une très grande perméabilité et des remontées
capillaires très faibles. Ils regroupent les graviers et les sables contenant moins de 1% de
particules inférieures à 0,02 mm. Les sols contenant une très forte proportion d'argile
présentent eux aussi une gélivité plutôt faible: pratiquement imperméables, ils empêchent
l'eau de la nappe phréatique d’atteindre le front de gel et de former des lentilles de glace.
(Le tableau 2 ci-après) comporte un classement de la gélivité des groupes de sols de la
classification unifiée.)

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Tableau 2 : classification unifiée-modèle de comportement des sols selon leur utilisation

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2. Les inconvénients de la gélivité des sols

Les soulèvements de la surface du sol constituent un des inconvénients majeurs de la


gélivité. Dans certaines conditions, ces soulèvements peuvent atteindre un mètre de hauteur
et causer de graves dommages à la structure des routes et des petits bâtiments, d’autant plus
qu'ils sont souvent irréguliers. La période de dégel du printemps est l'occasion d'une autre
complication: en fondant, les lentilles de glace laissent des vides qui se remplissent d'eau,
ce qui augmente la teneur en eau du sol. Ces vides sont parfois si gros qu'on a pu observer
des teneurs en eau supérieures à 100% dans de telles circonstances. La présence de ces
vides, même s’ils sont remplis d'eau, diminue la capacité du sol à porter des charges. Les
routes empruntées régulièrement par des camions lourds subissent particulièrement ce
phénomène, et leur pavage peut alors se détériorer très rapidement.
3. Les solutions.

Pour limiter les inconvénients dus au gel des sols, il faut agir sur un des trois facteurs qui
conduisent à la formation des lentilles de glace:
- la profondeur de pénétration du gel:
- la proximité d'une nappe d’eau :
- la présence d'un sol gélif.
Dans la plupart des régions habitées du Québec, la profondeur du front de gel se situe entre
un et trois mètres environ et dépend surtout des conditions climatiques, de l'épaisseur de
neige au sol et de la teneur en eau du sol. En effet, la pénétration du gel diminue avec
l'augmentation de la teneur en eau dans le sol, et l'accumulation au sol de neige non remuée
constitue un excellent isolant.
Dans le domaine de la construction routière, la méthode la plus sûre pour faire obstacle aux
effets du gel consiste à remplacer le sol gélif par un sol non gélif jusqu'au front de gel.
L'utilisation d'un isolant rigide enterré dans le sol en vue de limiter la profondeur de
pénétration du gel se présente comme une solution de rechange très intéressante. Combiné
à un bon système de drainage pour rabattre le niveau de la nappe phréatique, ce moyen peut

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se révéler aussi efficace qu’un autre pour protéger une route, une dalle sur sol ou même un
bâtiment construit sur des fondations superficielles.
Pour ce qui est des bâtiments, on élimine habituellement les complications dues au gel en
établissant les fondations sous le front de gel; les parties exposées dans la zone de gel seront
protégées par un système de drainage disposé le long de la base. De cette manière, la
quantité d'eau autour des fondations sera réduite, et la glace pourra difficilement adhérer
aux fondations et causer leur soulèvement.

V. PERMEABILITE

La perméabilité est la capacité d'un sol à laisser passer l'eau à travers ses interstices: plus
ceux-ci sont gros, plus l’eau circule rapidement et plus le sol est perméable. Des vides plus
petits signifient que l'eau s'écoule moins vite à travers le sol, donc que celui-ci est moins
perméable. Dans un sol dont les vides sont complétèrent obstrués, il n'y a pas d'écoulement:
c'est un sol imperméable.
La perméabilité est un critère de sélection important dans le choix des sols utilisés comme
matériaux de construction, de drainage ou de filtration. On se sert également de la valeur
de la perméabilité pour évaluer les débits d'infiltration sous les digues et les barrages en terre
et pour choisir un système de pompage chargé de maintenir à sec certaines zones des
travaux. La perméabilité agit aussi sur le tassement des sols. En effet, la vitesse de
tassement est fonction de la vitesse d'expulsion de l'eau des vides du sol laquelle dépend de
la perméabilité.
1. La loi de Darcy

En 1856, l’ingénieur français Darcy, alors à l’emploi du Service des Eaux, démontra que la
vitesse d'écoulement de l'eau à travers des sables propres était directement proportionnelle
au gradient hydraulique et se traduisait par l'équation suivante :

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Le coefficient de perméabilité, ou tout simplement la perméabilité, est la constante de
proportionnalité entre la vitesse d'écoulement et le gradient hydraulique. Exprimé en unités
de vitesse, il permet de quantifier la perméabilité des sols: un sol très perméable aura un
coefficient élevé, tandis qu'un sol peu perméable aura un coefficient faible.
Le gradient hydraulique se définit comme la perte de charge par unité de longueur
d'écoulement. Par définition, la perte de charge est une baisse d’énergie causée par le
frottement de l’eau s’écoulant à travers le sol. Cette baisse d'énergie se traduit
habituellement par une diminution de la pression, ou hauteur de l'eau, et se mesure à l'aide
de tubes ouverts appelés manomètres ou tubes piézométriques.
A la figure 3, un montage illustre l'équation de Darcy. La perte de charge, telle que l'impose
la nature même du montage, provoque l'écoulement de l'eau à travers le sol. Elle est égale
à la différence de hauteur entre l'entrée et la sortie de l'eau et demeure directement
proportionnelle à la longueur souhaitée, comme l'indique la pente de la ligne piézométrique,
qui est égale au gradient hydraulique. La longueur L restante constante, l’augmentation ou
la diminution de la perte de charge entrainent ainsi l'accroissement ou la réduction de la
vitesse d'écoulement de l'eau. Lorsque la perte de charge devient nulle, l'eau ne s'écoule
plus.
Si on connait les dimensions de la section de sol å travers laquelle l'eau s'écoule, on peut
exprimer l'équation de Darcy en utilisant le débit plutôt que la vitesse. Sachant que

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Figure 3 : écoulement d’eau à travers un échantillon de sol

L'équation de Darcy s'applique particulièrement aux écoulements laminaires et permanents.


Un écoulement est laminaire quand la vitesse de l'eau est lente et que les gouttes d'eau se
déplacent en ligne droite, regroupées en lamelles qui ne se mélangent pas. Dans les sols, on
considère que l'écoulement est laminaire lorsque la vitesse de l'eau est inférieure a 1 cm / s.
Les vitesses supérieures signalent des écoulements turbulents. D'autre part, un écoulement
est permanent si, en un point précis, les caractéristiques de l'eau, la vitesse et la pression
par exemple, ne varient pas en fonction du temps. Les écoulements d'eau à travers les dépôts
de sol étant surtout laminaires et permanents, l’équation de Darcy s'applique à la plupart des
sols. Mentionnons toutefois que les écoulements d'eau à travers les sols composés de
gravier, de cailloux ou de blocs et comportant de gros vides peuvent être turbulents:
l’équation de Darcy pourra être une source d'erreurs.

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2. Les facteurs influant sur la valeur du coefficient de perméabilité

Le coefficient de perméabilité varie d'un sol à l'autre selon la granulométrie et la forme des
particules. Sa valeur peut aussi varier sous l'influence d'autres facteurs, dont les principaux
sont l'indice des vides, la viscosité dynamique de l'eau et le degré de saturation.

i. La granulométrie et la forme des particules

La valeur du coefficient de perméabilité dépend dans une large mesure de la granulométrie.


En effet, comme nous l'avons vu, un sol composé de grosses particules comporte des vides
importants, et l’eau s’y écoule rapidement. Ainsi, le sable a un coefficient de perméabilité
supérieur à celui d'un limon. Même si deux sols ont un même volume de vides, celui dont
les vides ont les plus grandes dimensions aura une perméabilité supérieure. Cela s'explique
par le fait que le frottement le long des parois des vides contribue à ralentir la vitesse
d'écoulement de l'eau et qu'un ensemble de gros vides présente une moindre surface de
parois qu'un ensemble de petits vides.
La forme de la Courbe granulométrique peut également influer sur la perméabilité. Par
exemple, un sable à granulométrie serrée, se caractérisant par la présence de vides
importants, aura un coefficient de perméabilité supérieur à celui d'un sable comportant la
même grosseur maximale de particules, mais dont la granulométrie est plus étalée, ce qui
suppose des vides beaucoup plus petits. La forme des particules a également une influence
sur la perméabilité: un sol dont les particules sont angulaires et plates sera plus perméable
qu’un sol dont les particules sont sphériques et arrondies.
Habituellement, on évalue le coefficient de perméabilité des sols en menant des essais en
laboratoire ou directement sur le terrain. Toutefois, lorsqu'il est impossible de réaliser des
essais, on peut estimer la valeur du coefficient de perméabilité à l'aide de graphiques ou de
tableaux semblables au tableau 3.

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Tableau 3 : coefficient de perméabilité de différents types de sol (d’après Hough, 1957)

En ce qui concerne les sables et les sables graveleux contenant moins de 5% de silt ou
d'argile et dont le diamètre D10 varie de 0,1 mm à 3 mm, on peut obtenir rapidement une
valeur approximative de leur perméabilité au moyen de l'équation formulée par Hazen, en
1911. Dans cette équation, le coefficient de perméabilité k (cm / s) est proportionnel au carré
du diamètre effectif D10 (cm)

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Ainsi, le coefficient de perméabilité d'un sable ayant un diamètre effectif D10 égal à 0,20
mm vaudra environ

ii. L’indice des vides

On le sait, l'indice des vides correspond à la quantité de vides à l'intérieur d'un sol. Plus il
est élevé, plus le sol est perméable.
Le meilleur moyen de trouver le coefficient de perméabilité correspondant aux différentes
valeurs de l'indice des vides d'un sol consiste à effectuer une série d'essais de perméabilité
en faisant varier l'indice des vides et à porter les résultats sur un graphique.
Pour remplacer cette méthode expérimentale, on a élaboré certaines équations qui
établissent une relation mathématique entre le coefficient de perméabilité et l’indice des
vides. En voici une:

Cette équation donne des résultats suffisamment précis, spécialement dans le cas des sables.
Elle est toutefois sans valeur avec les silts et les argiles

iii. La viscosité dynamique

La viscosité dynamique, appelée simplement viscosité en mécanique des sols, est la


propriété qu'ont les liquides de s'opposer à l'écoulement. La viscosité d'un liquide varie avec
la température. Quand la température monte, la viscosité diminue et le liquide s'écoule
facilement, comme le ferait de la mélasse chaude, par exemple. Quand la température

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descend, la viscosité augmente, le liquide s'épaissit et s'écoule plus lentement, comme de la
mélasse froide.
Il est évident que les variations de température ont un effet moins visible sur le
comportement de l'eau que sur celui de la mélasse. L'influence de la température sur la
viscosité de l'eau demeure assez importante pour en modifier la vitesse d'écoulement.
Comme la perméabilité est liée à cette vitesse, on comprend qu'elle varie en fonction de la
viscosité: si la viscosité diminue, le coefficient de perméabilité augmentera.
On mesure généralement le coefficient de perméabilité à une température standard de 20 °
C. Si la température est différente, on ramène le coefficient à 20 ° C en utilisant l'équation
suivante:

Tableau 4 : viscosité dynamique de l’eau en fonction de la température

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iv. Le degré de saturation

Le degré de saturation représente le pourcentage du volume des vides occupés par l'eau.
Lorsque le degré de saturation est inférieur à 100%, une part des vides est occupée par des
bulles d'air. Dans les sols à grains fins, surtout, la tension superficielle qui se développe au
contact de ces bulles contribuent à les maintenir solidement en place. Ainsi emprisonnées
dans le sol, elles diminuent la surface d'écoulement de l'eau, ce qui réduit d’autant la
perméabilité du sol. On peut alors améliorer les conditions d'écoulement à travers le sol en
augmentant le degré de saturation. Le coefficient de perméabilité atteint sa valeur maximale
lorsque le sol est complètement saturé.

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CHAP II : L’ECOULEMENT DE L’EAU DANS LES SOLS

I. LES CHARGES HYDRAULIQUES


Par sa position, la pression qu’elle subit et la vitesse à laquelle elle s’écoule, l’eau en
un point donné du sol porte une quantité d’énergie qu’on évalue à l’aide d’une équation
empruntée à la mécanique des fluides, l’équation de Bernoulli :

Dans cette équation, l’énergie totale est exprimée en unités d’énergie par poids d’eau
ou, plus simplement, en hauteur d’eau. C’est pourquoi on remplace souvent le terme
énergie par charge hydraulique ou charge, que l’on représente par la lettre h.

1. Les types de charges


En examinant l’équation de Bernoulli, on constate que la charge hydraulique totale est
constituée de trois charges partielles :

On peut donc reformuler l’équation de Bernoulli de la façon suivante :

La charge de vitesse correspond à l’énergie cinétique accumulée par l’eau en un point


donné. Dans les sols, on ne tient pas compte de cette forme d’énergie, car l’écoulement
de l’eau est très lent et produit des charges de vitesses très faibles. Prenons l’exemple
d’une vitesse de 30cm/s, ce qui est très rapide pour un écoulement d’eau à travers le

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sol. Si on y applique l’expression de la charge de vitesse, on obtient une valeur
négligeable :

La charge de pression représente l’énergie produite par la pression qui s’exerce sur
l’eau en un point donné. Cette pression est engendrée par la quantité d’eau située au-
dessus du point considérée. On peut facilement la mesurer en hauteur d’eau à l’aide
d’un tube piézométrique. La charge de pression correspond alors à la distance entre le
niveau le niveau stationnaire de l’eau dans le tube et le point considéré (voir figure…)

Quant à la charge d’élévation, elle est associée à l’énergie potentielle. Elle représente
la distance qui sépare le point considéré d’une surface de référence arbitraire. Elle peut
être négative ou positive selon que le point considéré se situe au-dessous ou au-dessus
de la surface de référence. Toute surface qui facilite le calcul de la charge d’élévation
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peut servir comme surface de référence, mais on choisit souvent le niveau d’eau de la
sortie aval ou une surface imperméable.

Quand la charge hydraulique totale varie d’un point à un autre, on peut conclure qu’il
y a une perte d’énergie ou une perte de charge (∆h) causée par la friction de l’eau
s’écoulant à travers le sol.

La charge de vitesse étant négligeable et la charge d’élévation étant constante,


l’écoulement de l’eau dans le sol entraine uniquement une diminution de la charge de
pression en un point donné. On peut donc calculer la perte de charge en soustrayant la
hauteur d’eau dans le tube piézométrique aval de celle dans le tube amont. En effet, le
diagramme de la figure ci-dessus montre que cette perte de charge correspond à la
différence entre les charges hydrauliques totales :

2. Le calcul des charges et des pertes de charges


Voyons, à l’aide de la figure ci-dessous, comment se calculent les charges
hydrauliques aux points A, B, C, D et E.

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On calcule d’abord les charges d’élévation en prenant le niveau d’eau à la sortie du
montage comme surface de référence. Seuls les points A et B ont une valeur positive
puisqu’ils se trouvent au-dessus de la surface de référence. A titre d’exemple, calculons
la charge d’élévation au point C :

La détermination des charges de pression est un peu plus complexe. On doit d’abord
calculer la charge de pression aux points où l’écoulement ne produit pas de perte de
charge, c’est-à-dire aux points situés à l’extérieur et aux limites amont et aval du sol.
En effet, les pertes de charge ne surviennent qu’à l’intérieur du volume de sol,
l’échantillon agissant comme un bouchon poreux qui restreint l’écoulement de l’eau.
Au point A, la charge de pression est nulle puisqu’il n’y a pas d’eau au-dessus. Au
point B, le niveau d’eau dans le tube piézométrique s’élevant jusqu’à la hauteur du
point A, la charge de pression est égale à 15cm. Au point E, le tube piézométrique nous
montre que le niveau d’eau atteint la surface de référence ; la charge de pression est
donc égale à :

Pour calculer les charges de pression aux points C et D, on doit tenir compte des pertes
de charges (∆h) produites par le passage de l’eau à travers le sol, car elles abaissent les
charges de pression. On sait que la perte de charge totale du montage correspond à la
différence entre les hauteurs de l’eau à l’entrée et à la sortie. Dans le cas présent, elle
est égale à 30cm. Puisque la perte de charge est proportionnelle à la longueur du sol et
que l’on connait la charge de pression à la limite amont du sol, on calcule les charges
de pressions à l’intérieur du sol à l’aide de la formule suivante :

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Dès que l’on connait la valeur des charges d’élévation et de pression, on peut
déterminer la charge totale à chaque point de l’exemple. La perte de charge entre deux
points correspond à la différence de charge totale entre ces points. Ainsi, la perte de
charge entre A et B est nulle, alors qu’elle est de 7,5cm entre C et D.

II. LES FORCES D’INFILTRATION ET LA BOULANCE

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