Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Je traiterai dans cette partie divers pathogènes qui peuvent affecter une
construction, et en particulier le phénomène de la dessiccation des sols argileux
et ses conséquences , étant celui que j’ai eu à traiter le plus souvent durant mon
stage.
En France, les dégâts dus aux périodes de sécheresse représentent un des premiers
postes de dépense des compagnies d’assurances, après les inondations.
Les variations de volume des sols dues aux modifications de la teneur en eau (de
l’ordre de 30% dans les cas extrêmes) sont causées par des phénomènes de
capillarité et surtout de succion dus à la végétation environnante. En effet, le
pompage hydrique d’un arbre s’exerce dans un rayon égal à 1,5m sa hauteur.
Les sols argileux présentent un retrait volumique (une dizaine de centimètres) lors
de l’évaporation de l’eau interstitielle. Cette diminution de volume a lieu
verticalement (tassement) mais aussi horizontalement (apparition de fissures de
dessiccation).
Ce retrait volumique évolue de manière linéaire en fonction de la teneur en eau
Wnat jusqu’à une teneur en eau Ws définie comme la limite de retrait. A partir de
cette limite Ws, le sol perd de l’eau sans grande variation de volume, il se
désature : les vides du sol perdent leur eau et se remplissent alors d’air.
Les mouvements du sol qui sont à l’origine des désordres aux constructions pendant
une sécheresse intense sont dus essentiellement aux diminutions de teneur en eau.
Plus exactement, ce sont les tassements différentiels du sol qui provoquent ces
désordres : une partie de la maison « descend » plus que l’autre.
Les semelles de fondations ont pour fonction de diffuser les charges du bâtiment
(poids des matériaux et charge d’exploitation) dans le sol, jusqu’à une profondeur
qui n’excède pas, en principe, 4 mètres sous le niveau d’assise ; dans le cas
général, elles sont dimensionnées pour être hors-gel, c’est-à-dire entre 0,60 et
0,80 m de profondeur suivant les régions.
Dans le cas d’une sécheresse, nous avons vu que du fait de l’évaporation de l’eau,
l’argile connaît un phénomène de retrait qui va causer un tassement (vertical) et
que par la présence d’autres points durs (moins sujets à un tassement), cela sera à
l’origine d’un tassement différentiel .
Lors d’une période climatique normale, en dehors de toute incidence de sécheresse,
un tassement différentiel apparaît lorsque les charges transmises par la
construction ne sont pas bien réparties d’un point d’appui à un autre. Ajouté à la
présence d’une argile « jeune » (temps géologique) donc compressible, on aboutira
inéluctablement à un tassement différentiel néfaste à la structure.
Dans les deux cas, à cause de la modification de l’équilibre initial, des fissures
(voire lézardes) apparaîtront : en diagonale ou en escalier comme on le verra
après, des fissures horizontales sous les chaînages[1] des planchers, voire
verticales au droit des changements de matériaux.
On les retrouve à la fois sur les murs de refend[2] , les murs porteurs extérieurs
et sur les cloisons. Elles affectent toute l’épaisseur du mur et peuvent conduire à
des infiltrations d’eau. En général, ces fissures sont comprises entre 0,5 et 2 mm
ce qui est loin d’être négligeable pour un bâtiment.
Outre ces désordres dans le gros œuvre, on peut apercevoir sur le second œuvre des
distorsions des ouvertures qui vont gêner voire empêcher le bon fonctionnement des
portes et fenêtres.
De plus, dans le cas d’un bâtiment sur radier[3], la seule présence du bâtiment
constitue un écran à l’évaporation, d’où une dessiccation moins importante au
niveau de la partie centrale qu’en périphérie.
On pourra noter la forme des fissures « en escalier », qui suivent les joints de
maçonnerie : ceci est caractéristique d’un tassement différentiel du fait du dévers
d’une partie de la structure par rapport à une autre.
On peut noter également, qu’un bâtiment sur vide sanitaire sera moins enclin à ce
type de désordre qu’un autre sur radier général. En effet, dans le cas du vide
sanitaire, seules les semelles du bâtiment sont en appui sur le sol : il y a donc
moins de surface susceptible de subir un tassement donc « moins de tassements
différentiels possibles ».
L’expertise devient difficile par le fait qu’il existe diverses causes possibles
aux fissures des maisons. Les plus courantes sont les suivantes :
Tout d’abord, la dilatation thermique des matériaux et notamment celle des poutres
en bois qui constituent la charpente. En effet, ce phénomène cause quelques fois
des fissures en haut des murs et au plafond.
Autre type de fissures souvent rencontré, celle qui forme les joints entre des murs
solidaires. Cette fissure se fait naturellement entre deux structures qui n’ont pas
été désolidarisées par un joint de dilatation[4] (entre un ancien bâtiment et son
extension par exemple). A priori, ce type de fissures pose plus un problème
esthétique qu’un problème structurel. Cependant, cette erreur de construction peut
engendrer des conséquences plus graves. En effet, lors d’une extension d’une
maison, certains maçons ne désolidarisent pas la partie existante de l’extension.
Or, dans ce cas, un tassement différentiel se produira inéluctablement car les
fondations de ces deux parties n’ont pas été mises à la même profondeur et même si
c’est à peu près le cas, comme tout bâtiment se tasse naturellement après sa
construction, l’extension subira ce tassement alors que l’existant s’était déjà
stabilisé (construit depuis plusieurs années). On constatera donc des désordres si
la structure n’est pas suffisamment rigide.
La topographie du terrain :
Lorsque de l’eau ou une forte humidité vient à leur contact, elle migre dans ces
matériaux par capillarité.
L’humidité peut alors s’élever dans ces parois à plusieurs mètres de hauteur.
Les principales victimes sont les constructions anciennes, elles sont fréquemment
le siège de remontées capillaires en parties inférieures des parois : tâches
noirâtres, moisissures, décollement des enduits et revêtements.
Mais les remontées capillaires ne sont pas toujours visibles, les murs anciens
peuvent respirer sur leurs deux faces pour évacuer cette humidité interne.
Pour pallier ce risque il convient de réaliser une coupure de capillarité (ou arase
étanche) à la base de la paroi et sur toute son épaisseur.
Le vieillissement du béton :
Les altérations du béton sont variées. Elles atteignent soit la matrice cimentaire
soit les armatures, parfois les deux. Leurs origines sont très nombreuses : chaque
étape depuis la formulation, jusqu’à la mise en oeuvre, mais aussi l’agressivité de
l’environnement peuvent être source de dégradation.
La carbonatation
La carbonatation est un phénomène de vieillissement naturel qui concerne tous les
bétons, elle correspond à une transformation progressive d’essentiellement un des
composés du béton durci, la portlandite, en calcite au contact du dioxyde de
carbone contenu dans l’air et en présence d’humidité. Cette transformation
s’accompagne d’une diminution du pH (le béton sain a un pH d’environ 13, ce qui
constitue un milieu protecteur pour les armatures en acier et permet la formation
d’une couche d’oxydes passifs. Le pH d’un béton carbonaté est d’environ 9. A ces
valeurs de pH, le film passif est détruit et la corrosion peut se développer).
L’attaque sulfatique
L’attaque sulfatique, comme l’attaque par les chlorures ne se produit que lors d’un
apport suffisant en sulfates. Ces sulfates, sous forme liquide ou gazeuse,
proviennent souvent de pollutions industrielles ou urbaines. Ils peuvent réagir
avec certains composés du béton (notamment les aluminates), pour produire de
l’ettringite secondaire, également appelée sel de Candlot ou trisulfoaluminate de
calcium. Lorsqu’ils sont produits en quantité importante, ces sels à caractère
expansif conduisent à un gonflement du béton et à sa fissuration. Les fissures
produites sont généralement assez fines et surtout sont organisées en un réseau de
mailles, on parle de faïençage.
Le cycle gel-dégel
La transformation de l’eau en glace s’accompagne d’une augmentation de volume
d’environ 9%. Cependant cette expansion de volume n’est pas la seule origine des
fissures. Elle induit également des mouvements d’eau au sein de la porosité. Les
pressions occasionnées par ces mouvements d’eau, lorsqu’elles dépassent la
résistance en traction du béton, peuvent provoquer l’apparition de fissures.
Regard : ouvrage en maçonnerie ou en béton pratiqué dans le sol pour atteindre une
canalisation. Il permet l’écoulement des Eaux Pluviales (EP), Eaux Usées (EU)… ↑