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01
Les mouvements de fondations
de maisons individuelles
Première partie : tassements courants
La construction de maisons individuelles sur des sols compressibles
conduit souvent à des tassements différentiels des fondations.
Une partie de la maison “descend” plus que l’autre. Conséquence :
des fissures dans les murs de façades, les cloisons, les carrelages…
dangereux sont les argiles “jeunes”, qui n’ont pas eu le
temps (géologique…) d’être bien “serrées” par des couches
de sédiments suffisamment épaisses. Elles présentent en-
core une compressibilité plus ou moins forte, les rendant
sensibles à la nouvelle mise en compression que représente
l’apport d’une maison.
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Q 1 est ici plus grande que Q 2 et Q 3
Maçonnerie Q1
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de pignon
fortement chargée Semelles en béton armé Q2 Poteaux
en BA Q3
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(p1 > p 2 ou p 3) peu chargés
S1 Terre végétale S2 S3
p1 p2 p3
TD INÉVITABLE TD NÉGLIGEABLE
entre S1, S2 et S3 entre S2 et S3
L’apparition de ces fissures peut suivre de près la • La rupture d’une canalisation enterrée ou d’un regard
construction du pavillon, comme elle peut attendre plusieurs d’eau pluviale, provoquant, en pied de mur, une venue d’eau
années, suivant le degré de consolidation de l’argile. Le pro- qui change localement la consistance du sol.
cessus finit en principe par se stabiliser.
En conclusion, les désordres par tassements différentiels
L’absence d’étude de sol de pavillons constituent, en dehors de tout événement à
est souvent mise en cause caractère exceptionnel (par exemple “climatique”, telle une
L’origine principale d’un sinistre par tassement différentiel est forte sécheresse prolongée, ou “géologique”, comme un
donc la non-reconnaissance, à l’ouverture du chantier, d’une glissement de colline), une pathologie fréquente, dont la
couche d’argile compressible au droit de l’emprise de la réparation s’inscrit dans toute une gamme de solutions tech-
construction. En construction pavillonnaire, c’est l’absence niques et, donc, de coûts très variables, pouvant s’échelon-
pure et simple d’étude de sol qui en est généralement la rai- ner de 50 à 300 000 F...
son, mais ce peut être aussi une appréciation erronée du
comportement de l’argile, quand on veut faire l’économie de
l’intervention d’un géotechnicien… La leçon que l’on peut alors en dégager est qu’il est
parfaitement aberrant, chaque fois que l’ouvrage pro-
Les tassements de fondations jeté doit être implanté sur un sol qui n’est pas notoi-
peuvent avoir d’autres raisons rement connu, de faire l’économie d’une reconnais-
• L’implantation de la maison directement sur la terre végé- sance (avec, au besoin, l’aide d’un spécialiste), d’un
tale de surface, inconsistante, ou encore à si faible profon- coût de 5 à 10 000 F, alors que le risque de “sinistre”
deur que le sol n’était pas à l’abri du gel. encouru peut se chiffrer par une dépense dix fois
supérieure…
• La présence juxtaposée de deux remblais d’âges différents
sous les fondations, un ancien peu compressible et un
récent que l’on a mal “compacté” au cours des travaux.
• L’ajout, après coup, d’une plate-forme contre une façade 114, avenue Émile Zola
Michel HOUEIX
du pavillon, qui crée une surcharge parasite excessive au 75739 Paris Cedex 15
droit de la semelle de ce mur.
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