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Les désordres sur les plafonds
en éléments de terre cuite
Les plafonds suspendus en éléments de terre cuite sont des ouvrages lourds,
mais ils manquent de souplesse : ils sont fragiles. C’est pourquoi l’apparition
de fissures est courante. La cause de ces désordres peut provenir
des corps d’état voisins : gros œuvre ou charpente.
Inversion de l’inclinaison des suspentes, vue des combles.
Brique et plâtre : matériaux rigides
La réalisation de plafonds à base de briques spéciales, par-
fois appelées “plafonnettes”, enduites au plâtre, est une
technique encore couramment pratiquée dans certaines
régions françaises.
Les briques sont accrochées à un support, généralement
une charpente, par des crochets métalliques.
La brique et le plâtre ne sont pas des matériaux souples.
Soumis à des contraintes anormales, traction ou cisaille-
ment, ils cassent : c’est l’apparition de microfissures, de fis-
sures, voire de lézardes.
Les causes sont multiples, soit internes au plafond lui-
même (brique, plâtre, crochet, mise en œuvre), soit externes
(travail anormal de la charpente, mouvements de la maçon-
nerie).
Défauts internes à l’ouvrage de plâtrerie
• La suspension par crochets métalliques est destinée à ser-
vir d’amortisseur vis-à-vis du support.
Le plafond (ou son support) peut bouger légèrement :
l’élasticité des crochets, bien que limitée, encaissera une
petite déformation.
Encore faut-il que les crochets soient bien mis en œuvre,
en nombre suffisant, espacés régulièrement et dans le même
sens.
Il arrive qu’un crochet mal orienté perfore le plafond avec
création d’un éclat, défaut ponctuel. Mais plusieurs crochets
mal placés peuvent entraîner tout un réseau de fissures
anarchiques.
• Le plafond doit être désolidarisé des éléments environ-
nants de maçonnerie : murs, poteaux, poutres. Un joint (vide
ou rempli d’un matériau souple) doit être réalisé, sinon le pla-
fond aura tendance à partir latéralement. En effet, le poids
du plafond a tendance à faire pivoter les crochets. Il faut
contrer cette rotation.
• Le mode de gâchage du plâtre a son importance. Un pla-
fond réalisé dans de mauvaises conditions : gel, forte cha-
leur, plâtre avec trop d’eau, trop sec, adjuvant inadapté, sont
des causes de fragilisation des joints. De multiples microfis-
sures apparaissent à la jonction des briques.
Crochet
Support
Plafond
Lorsque les crochets sont obliques, ce qui est le plus
courant, tout déplacement vertical du plafond, par
rapport, à son support entraîne un déplacement hori-
zontal. Il se crée une contrainte de traction favorisant
la création de fissures.
Causes externes à l’ouvrage de plâtrerie
La charpente
Chacun sait que le bois est un matériau “vivant”. Avec le
temps, il travaille : c’est le fluage. Selon l’hygrométrie, il
gonfle ou subit du retrait.
Le plafond, qui lui est suspendu grâce à ses crochets,
admet quelques mouvements de la part de la charpente,
mais des mouvements limités. Au-delà, il casse. Cela arrive,
par exemple, si la charpente a une flexion exagérée (notam-
ment, si elle a été calculée pour un plafond plus léger). Dans
ce cas, les cloisons situées en-dessous forment des points
durs et cisaillent le plafond.
Bien d’autres défauts de charpente peuvent nuire au
plafond : mauvais étrésillonnage, déversement des entraits,
faiblesse ponctuelle...
La maçonnerie
Tout mouvement d’ensemble du gros œuvre peut se réper-
cuter sur les plafonds par l’intermédiaire des cloisons,
contre-cloisons et charpente.
Les remontées de dallage (terrains argileux) provoquent
des fissures longitudinales quasiment rectilignes.
Les affaissements de dallage sont la cause de fissures
proches de la jonction avec les contre-cloisons.
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Désolidarisation par isolant

non compressible

Mauvaise disposition des crochets Contre cloison

Isolant compressible

Mur extérieur
La charpente a fléchi

Fissure

Fissure

Fissure Fissure

La cloison Poussée des sols Affaissement

forme un point dur remontée du dallage du dallage

Les modes réparatoires

Lorsque l’origine du problème provient d’un autre corps
d’état, il faut d’abord traiter celui-ci : stabilisation du gros
œuvre, renforcement de la charpente...
Dans les autres cas, il faut supprimer les défauts de mise
en œuvre : création de joints, rectification des crochets...
Seulement après, on pourra réaliser le blocage des fis-
sures (par le dessus, par agrafes ou par plaquettes de terre
cuite collées ou plâtre), puis ouvrir et reboucher les fissures.
Si le plafond comportait une peinture, il faudra en prévoir
la réfection.
La leçon à tirer est qu’un plafond suspendu, à base
d’éléments de terre cuite, n’est pas un ouvrage isolé,
tributaire uniquement de sa propre mise en œuvre.
Sa bonne tenue dépend également de la rigidité
d’éléments de structure, tels que la maçonnerie et la
charpente.
A contrario, un plafond qui reste intact est le signe
de sa bonne exécution, mais aussi d’une structure
saine de l’ensemble du bâtiment.

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