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Fondation (construction)

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Pour les articles homonymes, voir fondation.

Une fondation se définit comme la partie d'un bâtiment ou d'un ouvrage de travaux
publics qui assure la transmission dans le sol des charges (poids propre, forces
climatiques, sismiques et charges d'exploitation) de celui-ci.

Les fondations d’un bâtiment représentent un enjeu essentiel de sa construction,


car elles forment la partie structurelle qui assure sa portance et permet de
contrôler les tassements dus aux charges qu'il applique au sol et les infiltrations
dues à la présence éventuelle d'eau dans le terrain.

Suivant la capacité portante du sol, l'environnement de l'ouvrage à fonder, les


forces mises en jeu et les tassements admissibles, le constructeur choisira une
solution du type fondation superficielle, semi-profonde ou profonde, qui diffèrent
par leur niveau de fondation, leur géométrie et leur fonctionnement.

En dernier recours, si le sol en place ne possède pas les qualités suffisantes pour
qu'on puisse y fonder l'ouvrage, des techniques de renforcement des sols sont
utilisables.

La fondation est la partie inférieure du bâtiment qui a pour but de supporter les
charges et les surcharges d'un bâtiment et de le transmettre dans le bon sol.

Dimensionnement
Article connexe : Calcul de fondations.

Carte de France déterminant la profondeur minimale des fondations à une altitude de


150 m.
Les fondations varient selon la qualité du sol sur lequel le bâtiment doit être
implanté, ainsi que selon la nature et la taille du bâtiment. Il est fortement
recommandé que ce sol soit de bonne portance et peu sujet au tassement.

L'ingénieur chargé de l'étude des sols est un ingénieur géotechnicien. À partir


d'un rapport géotechnique, il peut déterminer le type de fondation ou les
renforcements de sol nécessaires et le niveau d'assise d'un ouvrage adapté au
terrain en place.

Selon la hauteur d'encastrement D, c'est-à-dire l'épaisseur minimale des terres qui


se trouvent au-dessus de la base de la fondation, et la largeur de la base B, on
peut définir les fondations comme étant :

superficielles si le rapport encastrement/largeur de la base D/B < 4 ;


profondes si le rapport D/B ≥ 10 ;
semi-profondes si 4 ≤ D/B < 10.
Note : si D/B augmente, le prix de la réalisation (le coût) augmente aussi.

Maçon travaillant à la fondation d'une maison


Maçon travaillant à la fondation d'une maison.
Historiquement, le dimensionnement des fondations en France devait respecter la
norme française DTU 13.12 qui impose un dimensionnement aux états-limites (ELU et
ELS). Actuellement, ces études sont faites conformément aux règles de l'Eurocode 7
(norme NF EN 1997-1) et ses annexes nationales (NF EN 1997-1/NA). Pour les
fondations superficielles, la norme NF P 94-261 est la norme d'application
nationale de l'Eurocode 7 pour les fondations superficielles. Dans le cas des
fondations profondes, la norme NF P 94-262 est la norme d'application nationale de
l'Eurocode 7 pour les fondations profondes.

Lorsque l’on définit les situations de calcul et les états-limites, il convient de


considérer les facteurs suivants :

les conditions du site en termes de stabilité globale et de mouvements du sol ;


la nature et la taille de la structure et de ses éléments, y compris des exigences
spéciales comme la durée de vie de calcul ;
les conditions relatives au voisinage du projet (par exemple, structures
avoisinantes, circulation, réseaux divers, végétation, produits chimiques
dangereux) ;
les conditions de terrain ;
l’état des eaux souterraines ;
la sismicité régionale ;
l’influence de l’environnement (hydrologie, eaux superficielles, affaissements et
subsidence, variations saisonnières de la température et de l’humidité).
Par ailleurs, les cycles de gel-dégel peuvent déstructurer le sol d’assise des
semelles de fondation et c’est pourquoi il est impératif de construire les
fondations à une profondeur « hors-gel » suffisante. Cette profondeur varie en
fonction de la région à laquelle appartient la construction ainsi que de son
altitude. La carte ci-contre indique en mètres la profondeur à respecter en France
pour atteindre un niveau hors-gel pour une altitude entre 0 et 150 m. Pour chaque
200 m supplémentaires, on ajoute 5 cm à la valeur lue.

Selon la capacité portante du sol, les forces mises en jeu et les tassements
admissibles, trois types de fondations sont envisageables : superficielle, semi-
profonde et profonde.

Fondations superficielles
Article détaillé : Fondation superficielle.

Fondation en semelle isolée (sous un poteau).

Fondation en semelle filante (sous un mur).


Présentation
Les fondations superficielles forment un type d'assise pouvant être mise en place
sur des sols de bonne portance, c'est-à-dire capables de reprendre les charges du
bâtiment en entraînant un tassement minimum1. Leur simplicité de réalisation et
leur faible coût font de ce type de fondation les structures les plus courantes.

Selon la structure qu'elles supportent, les fondations superficielles peuvent


porter différents noms :

plots de fondation ou semelles isolées, si elles se trouvent sous un pilier ou un


poteau ;
semelles filantes ou linéaires, si elles supportent un voile ou un mur ;
radier, si elles forment une dalle posée sur le sol (par exemple comme plancher de
sous-sol).
Le niveau de sol sur lequel reposent les fondations superficielles est appelé «
niveau d'assise », « fond de coffre » ou encore « fond de fouille ».

Mise en place de fondations superficielles


Différentes étapes sont nécessaires à la création de fondations superficielles2 :
les premières opérations devraient consister en un débroussaillement et un
dégazonnement : tous les végétaux de surface (herbes, arbustes, arbres, racines)
sont arrachés de la zone d'emprise des travaux et sont évacués hors des limites du
chantier (en effet, ces matières végétales sont impropres aux opérations
ultérieures de remblai) ;
le décapage en découverte : une couche superficielle, dite de « bonne terre » ou de
« terre végétale », est retirée puis stockée sur le chantier. Le produit de cette
opération de déblai pourra être utilisé, après achèvement des travaux, pour
l'aménagement des abords de la construction ;
l'implantation : un piquetage de la zone à terrasser est réalisé, en général par le
géomètre et/ou le chef de chantier ;
le creusement des fouilles : dans le cas de semelles filantes, elles sont
effectuées en rigole (moins de deux mètres de largeur sur moins d'un mètre de
profondeur) ;
le coulage du béton de propreté, effectué sur une épaisseur de 5 à 10 cm environ :
il a pour objectif l'isolation des armatures (afin d'éviter toute apparition de
rouille). Il est faiblement dosé (en général, 150 kg de ciment pour un mètre
cube) ;
la mise en place des armatures ;
le coulage de la semelle.
Lorsque la capacité portante du fond de coffre n'est pas homogène, la mise en œuvre
d'un radier général sera une alternative économique aux fondations semi-profondes
et profondes.

Fondations profondes et semi-profondes


Article détaillé : Fondation semi-profonde.
Présentation
Les fondations profondes et semi-profondes sont des structures permettant de fonder
un bâtiment en profondeur lorsque la couche superficielle de sol n'est pas
suffisamment résistante pour employer des fondations superficielles : la reprise
des charges se fait alors par la résistance du sol sous la base de la fondation
(portance) à laquelle s’ajoutent les frottements latéraux exercés par le sol sur la
fondation (résistance à l’enfoncement). Un exemple simple de ce phénomène est un
parasol installé dans le sable : la résistance du sol augmente au fur et à mesure
que le tube s’enfonce.

L’interaction entre la fondation et le sol fait alors intervenir la notion de «


profondeur critique3 » : au-delà de cette profondeur, la résistance sous la base de
la fondation n’augmente plus, et la longueur de la fondation profonde devient alors
le critère déterminant de son dimensionnement. C’est le cas des fondations
profondes, généralement appliquées dans le cas d'un sol stable à une profondeur
supérieure à 6–8 m.

Dans le cas de la fondation semi-profonde, la fondation se trouve au-dessus de


cette profondeur critique, et le frottement latéral n’est plus prédominant dans la
résistance au tassement. Le dimensionnement se fait alors au cas par cas selon la
méthode des fondations superficielles ou profondes. Ce type de fondation,
atteignant généralement une profondeur comprise entre 3 et 6 m, est utilisé lorsque
des fondations superficielles ne peuvent être réalisées et que des fondations
profondes ne sont pas nécessaires, ce qui évite un coût trop important.

Mise en place de fondations profondes


Il existe de nombreux types de fondations profondes, qui diffèrent par leur mode
d’installation et de fonctionnement. Les plus courants sont les fondations en pieux
qui peuvent être battus, foncés ou forés (avec ou sans refoulement du sol). La
technique de la paroi moulée est également très répandue, en particulier lors de la
construction de fouilles (parking souterrains, tranchée couverte…), où elle possède
également un rôle de paroi de soutènement.
D’autres techniques peuvent être utilisées comme fondations profondes : micropieux,
jet-grouting, palplanches, etc. Lorsque les ouvrages d'infrastructure se trouvent
soumis aux composantes horizontales des pressions hydrostatiques, la réalisation
d'un cuvelage sera parfois nécessaire pour garantir l'étanchéité à l'eau (principe
inverse de la piscine).

Mise en place de fondations semi-profondes


Ce type de fondation peut être utilisée dans le cas d'un sol stable en faible
profondeur : des puits d'une profondeur suffisante pour se stabiliser sur la couche
stable sont remplis de « gros béton » (un béton grossier dosé à environ 200 kg de
ciment/m3). Bien souvent, ces puits peuvent être creusés à la pelle mécanique
hydraulique, permettant ainsi à l'entreprise chargée de la réalisation du gros
œuvre de réaliser l'ouvrage sans faire appel à une entreprise spécialisée, comme
dans le cas de fondations profondes.

On a également souvent recours au système de puits et longrines préfabriquées. Dans


ce cas, les longrines sont posées sur les plots ainsi créés et permettent de
supporter le poids des murs. Elles se rejoignent au niveau de nœuds (clavetages).

En plus leur simplicité d’exécution, les fondations semi-profondes présentent aussi


l'avantage de se prémunir contre le phénomène de gel et de dégel des sols.

Renforcement de sol

Fondation antisismique découplée par isolement bas4 : appui sur galets caoutchouc
en tête de fondation, Municipal Office Building, ville de Glendale, CA.
Les techniques de renforcement des sols ont pour objectif d’améliorer in situ les
caractéristiques d’un sol peu résistant afin de permettre l’emploi de fondations
superficielles et ainsi éviter l'utilisation de fondations profondes ou semi-
profondes.

Plusieurs catégories de techniques existent :

celles qui consistent à inclure des éléments résistants dans le sol5 : inclusions
rigides, colonnes ballastées, enrochements, injection de coulis et de résines,
clouage, etc. Ces renforcements peuvent être améliorés par l’emploi de tarières qui
refoulent le sol ;
celles qui compactent le sol : pré-chargement associé à du drainage, compactage
dynamique, vibroflottation, consolidation atmosphérique, etc. Ces techniques sont
particulièrement efficaces sur des sols granuleux (de type sableux par exemple) car
elles réduisent l'espace entre les grains ;
celles qui font appel à l’utilisation d’un liant (par exemple de la chaux ou du
ciment. Voir aussi les techniques de chapes).
Fondations parasismiques
Article détaillé : Génie parasismique.
Les mouvements transversaux du sol lors d'un séisme peuvent créer des efforts de
cisaillements très importants entre les fondations et l'ossature du bâtiment. Au
lieu d'opter pour des fondations très résistantes et donc très onéreuses,
l’ingénierie parasismique cherche plutôt à diminuer les interactions sol-structure
en employant des matériaux qui amortissent les vibrations (isolement bas) : galets
en caoutchouc, appuis néoprène (empilement de feuillets de néoprène et de plaques
d'acier), etc.

Des techniques de renforcement des sols permettent également de prévenir les


phénomènes de liquéfaction du sol qui peuvent survenir lors d'un séisme. Il faut
néanmoins faire attention au mur porteur.

Efforts appliqués sur une fondation


La semelle peut être soumise à différents efforts6 :
forces verticales ascendantes ou descendantes ;
forces horizontales ou obliques ;
moments de flexion ou de torsion.
Selon le règlement DTU 13.12, ces efforts ont plusieurs origines6 :

charges permanentes ;
charges d’exploitation ;
charges climatiques ;
charges accidentelles (séisme par exemple).

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