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Géotechnique VII

:Fondationsuperficielles

CHAPITRE 7 : DIMENSIONNEMENT DE FONDATIONS SUPERFICIELLES

Introduction
Par définition, on appelle « fondation » tout élément d’une construction destiné à transmettre
au sol les charges provenant de la superstructure. Lorsque le bon sol se trouve à une faible
profondeur, on réalise la fondation directement sur le sol à proximité de la surface.

D D D

B B B

D
Fondations superficielles <4
B

D
 4 fondations superficielles
B
D
4 < 10 fondations semi-profondes
B
D
 10 fondations profondes
B

On appelle « fondations superficielles » toutes les fondations dont l’encastrement, D dans le


sol de fondation (figure ci-dessous) n’excède pas quatre (4) ou cinq (5) fois la largeur, B de la
semelle ou du radier (ou le plus petit côté).

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En Amérique du Nord, on considère comme fondation superficielle, toute fondation telle que :
D
1
B

Parmi les fondations superficielles, on distingue les semelles des radiers. Les semelles sont de
dimensions limitées, elles peuvent prendre l’aspect de dalles carrées, rectangulaires ou
circulaires, situés sous des poteaux, ce sont les « semelles isolées ». Elles peuvent aussi avoir
une très grande longueur, L, si elles supportent un mur ou une paroi, mais leur largeur reste
limitée ; on leur donne le nom de « semelle filante » de largeur B et de longueur infinie. Dans
la pratique, on peut considérer qu’une semelle rectangulaire est une semelle filante dès que le
rapport L/B atteint ou dépasse la valeur 10 ; on peut même en première approximation traiter
comme une semelle filante une semelle rectangulaire dont le rapport L/B > 5.

I. LES TYPES DE FONDATIONS


Le choix du type de fondations dépend de la capacité de support du sol naturel. Lorsque
celle-ci est suffisante, il est avantageux et économique d'opter pour des fondations
superficielles telles que les semelles et les radiers. Ces éléments de fondation permettent de
répartir la charge afin que la pression appliquée soit inférieure à la capacité portante du sol.
Par contre, quand la faiblesse du sol impose le recours à des fondations superficielles
démesurées ou impossibles à construire, il est préférable de choisir des fondations profondes,
c'est-à-dire des pieux. Quel qu'en soit le type, les pieux reportent la charge en profondeur
jusqu'à un sol de meilleure capacité portante ou même jusqu'au roc.

Le tassement admissible est aussi un critère important pour le choix définitif du type de
fondations. Dans certaines argiles une fondation superficielle peut convenir pour éviter tout
risque de rupture par cisaillement mais ça n'empêchera pas les tassements excessifs. Dans un
tel cas, les pieux sont plus efficaces surtout s'ils rejoignent le niveau du roc.

Évidemment, chaque situation mérite une attention particulière et, dans le cas de projets
importants ou de grands bâtiments, les données nécessaires au choix du type de fondations et à
leur conception proviendront des études géotechniques.

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I.1 Les semelles


Les semelles sont économiques, car leurs coffrages sont simples et rapides à construire. Il est
donc avantageux d'y recourir lorsque la capacité portante des sols de fondation est suffisante.
Cela dépend de la qualité du sol lui-même, mais aussi de l'importance du chargement.
Habituellement, les constructions résidentielles et les petits bâtiments produisent des charges
suffisamment faibles pour que l'on puisse utiliser des semelles; le sol ne doit cependant pas
être trop mou, et le niveau de la nappe ne doit pas être trop près du niveau des fondations.

Habituellement de forme carrée ou rectangulaire, les semelles isolées (figure 1 a) supportent


les charges transmises par les poteaux et produisent leur tassement indépendamment les unes
des autres. La différence de tassement entre les semelles porte le nom de tassement
différentiel. Lorsqu'il est important, il nuit au comportement structural et général des
bâtiments car il induit des torsions supplémentaires aux jonctions entre les poteaux et les
poutres, gauchit les cadres d'ouvertures et fissure les revêtements.

Pour éviter le tassement différentiel, plusieurs poteaux alignés peuvent être appuyés sur une
semelle continue ou semelle filante (figure 1 b). Ce type de semelle permet également de
distribuer dans le sol les charges transmises par les murs intérieurs porteurs et les murs
périphériques de fondation (figure 1 c). Pour maîtriser les tassements différentiels, il arrive
que l'on raccorde deux éléments distincts, murs ou poteaux, par une semelle de forme et
d'épaisseur variables que l'on appelle semelle combinée.

Lorsque les fondations sont érigées sur un terrain en pente, la semelle filante du mur de
fondation est successivement rabaissée par paliers. Elle porte alors le nom de semelle en
gradins, à ressauts ou à redans (figure 1 d).

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Figure 1 : Types de semelles

I.2 Les radiers


Lorsque le chargement requiert l’utilisation de semelles très proches ou plus larges que
l'espace qui les sépare, l'avantage économique de ce type de fondation devient négligeable. Il
est, alors, préférable d’appuyer l'ensemble de l'ossature verticale sur un radier, sorte de vaste
semelle unique, qui transmet uniformément l'ensemble du chargement au sol de fondation
(figure 2). En reliant ainsi les poteaux aux murs porteurs et aux murs de fondation, les radiers
permettent de réduire le tassement différentiel à un minimum.

Figure 2 : Radier

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II. LA CONCEPTION DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

Depuis quelques années, la conception des charpentes se fonde sur la méthode de calcul aux
états limites. Cela veut dire que l'on détermine les dimensions des éléments structuraux en
fonction d'un point limite de rupture sous une charge maximale, augmentée d'un facteur de
pondération, et en tenant compte de la résistance propre de chaque élément à laquelle on a
appliqué un coefficient de réduction de capacité. Cette méthode de calcul permet d'éviter que
l'ouvrage ne s'effondre sous les charges qui le solliciteront pendant sa vie utile. Le calcul des
dimensions doit aussi prévoir les états limites d'utilisation; ainsi, lorsque des charges réelles
non pondérées seront imposées, la charpente ne subira pas de déformations excessives
pouvant nuire à sa fonction structurale ou à l'intégrité des matériaux de construction et de
finition.

Le dimensionnement des fondations doit permettre de prévenir la rupture du sol d'assise tout
en limitant les tassements totaux et différentiels à des valeurs acceptables. Les calculs
prennent en compte les charges réelles non pondérées et on applique à la capacité portante du
sol un facteur de sécurité global.
Pour le dimensionnement des fondations superficielles, la capacité portante que l'on retient est
la plus petite des deux valeurs suivantes: la contrainte qui pourrait causer la rupture du sol par
cisaillement, avec une certaine marge de sécurité, ou celle qui conduirait au tassement
maximal toléré.

La garantie contre la rupture du sol est assurée par un facteur de sécurité global (FS) défini
comme étant le rapport entre la capacité portante ultime du sol de fondation (rult) et les
contraintes appliquées (qapp). Ce coefficient est généralement fixé à 3.

Quant au tassement, on le vérifie essentiellement à l'aide d'essais de consolidation en


laboratoire pour les sols cohérents, et à l'aide d'essais sur le terrain pour les sols pulvérulents.

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L'évaluation du tassement des sols cohérents est rarement précise, parce que le tassement
évolue lentement et certains paramètres de calcul, comme la pression de préconsolidation et
l'indice de recompression, dépendent de la qualité de l'essai oedométrique. Pour ces raisons,
on recommande qu’un facteur de sécurité de 2 soit appliqué à la contrainte générant le
tassement maximal toléré dans le dépôt d'argile sollicité.
Ainsi, la capacité portante utilisée dans le calcul des fondations superficielles sera la plus
petite des deux pressions suivantes: le tiers de la résistance ultime du sol à la rupture ou la
demie de la contrainte responsable du tassement maximal toléré.
Dans les sols pulvérulents, par contre, le tassement se produit très rapidement; il est
généralement complété avant la fin des travaux. Les tassements subséquents seront
négligeables à moins de variations majeures du niveau de la nappe phréatique ou de vibrations
dues à un séisme ou à l'activité humaine. On pourra tenir compte de ces tassements éventuels
dans la conception des fondations, mais habituellement, on vérifie le tassement des sols
pulvérulents uniquement à partir de méthodes empiriques fondées sur des essais de terrain.
III. LA CAPACITÉ PORTANTE DES SOLS

L'une des étapes les plus importantes de la conception des fondations consiste à s'assurer
qu'elles ne causeront pas la rupture du sol porteur. Le facteur de sécurité permet de vérifier si
la contrainte réellement appliquée au sol par les fondations est en deçà de la contrainte ultime
qui entraînerait la rupture par cisaillement. La forme d'un plan de rupture par cisaillement sous
une semelle chargée est représentée schématiquement à la figure 3.

Figure 3 : Schéma de rupture sous une semelle chargée

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Puisque la résistance développée par le sol au moment de la rupture porte également le nom
de capacité portante à la rupture (qult), voici comment se présente l'expression de la
contrainte maximale qu'une semelle individuelle, par exemple, peut appliquer au sol porteur:

q
q  ult
app
F s

Cette contrainte maximale représente donc la contrainte limite qu'une fondation peut
appliquer sans risque de rupture du sol à l'intérieur de la marge de sécurité offerte par le
facteur de sécurité. Cette contrainte limite devient ainsi la capacité portante admissible (qa)
du sol d'infrastructure:

q
q  ult
a
F s

Tableau 2 Valeurs estimées de la capacité portante admissible des sols

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La contrainte appliquée par une fondation doit toujours être maintenue à une valeur inférieure
ou égale à la capacité portante admissible du sol porteur:

q q
app a

On peut déterminer la capacité portante admissible d'un sol à partir de l'évaluation en


laboratoire de sa résistance au cisaillement mais on peut aussi le faire en interprétant les essais
réalisés lors d'une étude géotechnique sur le terrain. Quelle que soit la méthode utilisée, la
capacité portante admissible n'a pas de valeur constante pour un sol donné: elle dépend non
seulement de la granulométrie, de la plasticité, de la compacité et du degré de saturation du
sol, mais aussi de la géométrie et de la profondeur des fondations. Malgré cela, il convient,
lors des études préliminaires, d'estimer un ordre de grandeur de la capacité portante selon la
nature des sols en place, à l'aide des valeurs indicatives du tableau 2. Ces valeurs doivent
cependant être validées au moyen d'essais en laboratoire ou sur le terrain.

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III.1 L'équation générale de la capacité portante des sols

Puisque la capacité portante d'un sol, et éventuellement sa rupture, dépendent de sa résistance


au cisaillement, il paraît logique et intéressant d'associer la capacité portante aux paramètres
de résistance interne du sol C'et Ф’. Cette association prend la forme de l'équation générale
de la capacité portante.
Cette équation a été obtenue en 1920 par caquot et TERZAGHI et elle exprime la capacité
portante admissible du sol de fondation sous une semelle de largeur B. Elle représente la
contrainte limite (réduite par un facteur de sécurité) au-delà de laquelle survient la rupture par
cisaillement du sol de fondation. Elle se présente ainsi :

q 
1
C ' N c Si
c c
  'vo N si
q q q
 0,5 BN s i 
  
a
F s


qa = capacité portante admissible (kPa)
Fs = facteur de sécurité (habituellement égal à 3)
C’= cohésion effective du sol sous la semelle (kPa)
Nc’Nq’N  = coefficients de capacité portante dépendant de l'angle de frottement interne (’)

Sc,Sq ,S  = coefficients de géométrie des semelles


ic iq i  = coefficients d'inclinaison de la charge
’vo = contrainte effective actuelle due au poids du sol au niveau de la fondation (kPa)
 = poids volumique du sol situé sous la semelle (kN/m3)
B = largeur de la semelle (m)

À première vue, cette équation peut sembler complexe, mais on verra plus loin que, dans les
cas courants, plusieurs paramètres disparaissent. L'équation générale comporte trois termes: le
terme de cohésion, le terme de surcharge et le terme de profondeur.
1. Le terme de cohésion exprime l'influence de la cohésion sur la capacité de support des sols
argileux. Pour les sols pulvérulents, comme ils sont dénués de cohésion effective, ce terme est
nul puisque C'= 0.

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2. Le terme de surcharge (profondeur pour certains auteurs) tient compte du poids du sol
au-dessus du niveau des semelles. On peut affirmer qu'à une profondeur donnée le sol possède
une stabilité naturelle due au poids du sol se trouvant au-dessus. S'il est excavé, la pression
ainsi éliminée peut être remplacée par une pression équivalente, que ce soit une charge de
semelle ou de remblai, sans nuire à la stabilité. Ce terme est nul quand la semelle repose
directement à la surface d'un dépôt de sol.

3. Le terme de profondeur (surface pour certains auteurs) quantifie la capacité de support


du sol situé sous la surface d'une semelle et jusqu'à une profondeur d'influence égale à une
fois la largeur de la semelle.

III.1.1 Les coefficients de capacité portante et la vitesse de chargement

Comme l'équation générale de la capacité portante s'appuie sur les paramètres de la résistance
au cisaillement, les trois coefficients de capacité portante Nc, Nq et Nγ dépendent de l'angle de
frottement interne (Ф') du sol sur lequel reposent les fondations. Plusieurs chercheurs, dont
Meyerhof, Vesic, Terzaghi et Brinch-Hansen, ont développé des formules pour exprimer ces
coefficients, mais les valeurs obtenues diffèrent. Le tableau 3 donne les valeurs des
coefficients de capacité portante.

Nous savons que lorsqu'on applique lentement une surcharge sur un sol cohérent drainé, la
résistance au cisaillement augmente avec la contrainte effective, selon l'angle de frottement
interne Ф'. Dans ces conditions, on peut évaluer la capacité portante à long terme d'une argile
supportant une fondation superficielle de largeur B en utilisant, dans l'équation générale, les
coefficients de force portante correspondant à l'angle Ф' et la valeur de la cohésion effective
de l'argile (c').

À court terme par contre, si l'argile n'a pas eu le temps, au moment où l'on applique la
surcharge, de compléter son tassement de consolidation, on doit considérer la résistance au
cisaillement non drainé (Cu) et utiliser les coefficients de capacité portante correspondant à un

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angle de frottement Ф'égal à zéro. Puisque Nγ est alors égal à 0, le terme de profondeur
disparaît de l'équation générale de la capacité portante qui s'écrit alors comme suit:
1

Tableau 3 : Facteurs de capacité portante.

 [°] Nc Nq N
0 5.14 1.00 0.00
1 5.38 1.09 0.07
2 5.63 1.20 0.15
3 5.90 1.31 0.24
4 6.19 1.43 0.34
5 6.49 1.57 0.45
6 6.81 1.72 0.57
7 7.16 1.88 0.71
8 7.53 2.06 0.86
9 7.92 2.25 1.03
10 8.35 2.47 1.22
11 8.80 2.71 1.44
12 9.28 2.97 1.69
13 9.81 3.26 1.97
14 10.37 3.59 2.29
15 10.98 3.94 2.65
16 11.63 4.34 3.06
17 12.34 4.77 3.53
18 13.10 5.26 4.07
19 13.93 5.80 4.68
20 14.83 6.40 5.39
21 15.82 7.07 6.20
22 16.88 7.82 7.13
23 18.05 8.66 8.20
24 19.32 9.60 9.44
25 20.72 10.66 10.88
26 22.25 11.85 12.54
27 23.94 13.20 14.47
28 25.80 14.72 16.72
29 24.86 16.44 19.34
30 30.14 18.40 22.40
31 32.67 20.63 25.99
32 35.49 23.18 30.22
33 38.64 26.09 35.19
34 42.16 29.44 41.06
35 46.12 33.30 48.03
36 50.59 37.75 56.31
37 55.63 42.92 66.19
38 61.35 48.93 78.03
39 67.87 55.96 92.25
40 75.31 64.20 109.41
41 83.86 73.90 130.22
42 93.71 85.38 155.55

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43 105.11 99.02 186.54


44 118.37 115.31 224.64
45 133.88 134.88 271.76
46 152.10 158.51 330.35
47 173.64 187.21 403.67
48 199.26 222.31 496.01

Dans le cadre d'une étude des fondations, on devrait considérer la capacité portante à court
terme de l'argile afin d'éviter une rupture dans les premiers temps de l'application de la
surcharge, puis vérifier la capacité portante à long terme. On utilisera de préférence, pour
déterminer les dimensions des fondations, la plus petite capacité portante admissible estimée.
Généralement, c'est la stabilité à court terme qui détermine la capacité portante des argiles.
III.1.2 Les coefficients de géométrie des semelles
Les coefficients Sc’Sq et S introduisent dans l'équation générale l'effet de la géométrie des
semelles sur la capacité portante développée par le sol.
Le Manuel canadien d'ingénierie des fondations propose les formules suivantes:





 
où B = largeur de la semelle (m)
L = longueur de la semelle (m)
Nq et Nc = coefficients de capacité portante

Il est nécessaire d'inclure ces coefficients dans l'équation lorsqu'on utilise des semelles isolées.
Dans le cas des semelles filantes, ces coefficients valent 1.
Le DTU 1312 propose les formules suivantes :
Sq  1

B
Sc  1  0,2
L

B
S  1  0,2
L

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III.1.3 Les coefficients d'inclinaison de la charge et les charges excentriques


On utilise les coefficients ic, iq et i quand la charge est inclinée par rapport à la verticale. On
estime alors que la capacité de support du sol est plus faible parce que la charge comporte une
composante horizontale.
En général, les charges appliquées sur les fondations superficielles d'un bâtiment sont
verticales et les coefficients ic, iq et i valent 1.

On établit la valeur des coefficients à l'aide des relations suivantes:





'

où α = angle d'inclinaison de la charge par rapport à la verticale (°)
’= angle de frottement interne (°)

V
R R
 

D - V = R cos 
- H = R sin 


H

La contrainte appliquée est calculée avec la composante verticale et ainsi, on a :


R cos 
q   qa pour une semelle filante ;
app B
R cos 
q   qa pour une semelle isolée.
app
B*L

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De plus pour empêcher la semelle de glisser horizontalement de la semelle, il est nécessaire


que la composante horizontale de R, soit R sin  , soit reprise par la résistance au cisaillement
entre la base de la fondation et le sol.
Ainsi, si  est l’angle de frottement entre le sol et la fondation et Ca l’adhésion entre le sol et
la fondation, pour assurer l’équilibre horizontal, il faut que :

R sin  ≤ R cos  × tg δ + ca × B

V  R cos 
 H  Vtg  c a  B
H  R sin  

En introduisant le facteur de sécurité, F, l’expression devient :

H 
1
V  tg  ca  B
F
N.B. : - F = 1.5 ou 2
1
-  <  < 
2
- ca < c

Lorsque le point d'application de la charge ne se situe pas au centre géométrique de la semelle,


Meyerhof (1963) suggère, afin de simplifier le problème, de réduire la surface effective de
support de la semelle. Sur la figure 8, la largeur effective (B') correspond à la largeur réelle de
la semelle (B) diminuée de deux fois la valeur de l'excentricité de la charge (e) :
B' = B - 2e
Par conséquent, dans le terme de profondeur de l'équation générale de la capacité portante, on
utilisera la largeur effective (B’) de la semelle au lieu de sa largeur réelle. Cependant, la
pression appliquée au sol, qui doit respecter le critère de stabilité à la rupture, devra également
être calculée avec la largeur effective de la semelle:

qapp qa
R cos 
q   q a (semelle filante)
app B'

De cette façon, on tient doublement compte de l'effet de l'excentricité: d'abord en diminuant la


capacité portante admissible par une réduction du terme de profondeur de l'équation générale,

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puis en majorant la pression réelle de contact entre la semelle et le sol porteur. (Dans le cas
particulier des murs de soutènement, en plus de vérifier la stabilité à la rupture, on doit
vérifier la stabilité au glissement et au renversement)

Figure 4 : Charge inclinée et excentrique sur une semelle.

Dans le cas des semelles supportant des charges inclinées et excentrées, on peut combiner les
effets en utilisant les coefficients d’inclinaison et la largeur effective.
Toutefois il est nécessaire de voir si les effets de l’inclinaison des charges et de leurs
excentricités s’associent ou se contrarient.

III.1.4 Semelles, charges et sol inclinés

Cette question a été étudiée par différents auteurs parmi les lesquels nous citerons F.
BAGUELIN, Y LEBEGUE et T.V. NHIEM.

Lorsque la charge est centrée, les configurations susceptibles d’être rencontrées se réduisent
aux trois situations ci-dessous et à leurs combinaisons. Elles conduisent à une réduction de la
capacité portante des fondations par rapport à celle d’une semelle horizontale, chargée
verticalement et ancrée dans un terrain horizontal, étudiée ci-dessous.

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

D 
D





B
NNqNc Tableau 1 NNqNcTableau 2



 B

NNqNcTableau 3

Y LEBEGUE a calculé les valeurs numériques des coefficients Nγ, Nq, Nc en fonction des
valeurs respectives de d, a et b. Ces valeurs sont données dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 4 : Charges inclinées et semelles horizontales

[°]
 [°] [
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Coefficient du terme de profondeur N
10 1,0 0,14 0
15 2,3 1,1 0,17 0
20 5,0 2,9 1,3 0,26 0
25 10.4 6,7 3,8 1,8 0,41 0
30 21,8 14,8 9,2 5,1 2,3 0,5 0
35 48,0 32,5 21,1 12,9 7,3 3,1 0,67 0
40 113 77 51 32 18,6 9,7 4,10 1,1 0
45 297 96 131 84 50 28,0 14,0 5,5 1,5 0

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Coefficient du terme de surcharge Nq


10 2,5 2,2 1,5
15 3,9 3,5 2,8 1,9
20 6,4 5,6 4,7 3,8 2,2
25 10,7 9,2 7,8 6,3 4,9 2,7
30 18,4 15,7 13,1 10,7 8,5 6,3 3,2
35 33,3 28,0 23,1 18,8 14,8 11,3 8,0 3,8
40 64 53 44 34,4 27,2 20,6 15,1 10,3 4,5
45 135 108 87 68 52 39,2 29,2 20,3 13,3 5,3
Coefficient du terme de cohésion Nc
10 8,4 6,6 3,0
15 11,0 9,2 6,9 3,3
20 14,8 12,6 10,2 7,7 3,5
25 20,7 17,6 14,5 11,5 8,4 3,8
30 30,1 25,5 21,0 16,9 13,0 9,3 4,0
35 46 38,5 31,6 25,4 19,8 14,8 10,2 4,1
40 75 62 51 40 31,2 23,5 17,0 11,3 4,4
45 134 107 85 67 51 38,3 28,3 19,5 12,6 4,6
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
 [°]
[°]

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Tableau 5 : Semelles inclinées et massif horizontal

 [°]
 [°]
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Coefficient du terme de profondeur N 

10 1,01 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
15 2,33 2,29 2,24 2,17 2,11 2,03 1,95 1,87 1,82 1,69
20 4,96 4,69 4,42 4,15 3,88 3,64 3,39 3,15 2,92 2,68
25 10.4 9,49 8,66 7,89 7,17 6,55 5,90 5,33 4,80 4,29
30 21,8 19,4 17,2 14,2 13,3 11,8 10,4 9,11 7,96 6,92
35 48,0 41,2 35,2 31,6 25,8 22,1 18,9 16,1 13,4 11,5
40 113 93,3 76,8 63,7 52,5 43,3 35,6 30,0 24,2 19,8
45 297 230 181 145 115 91,4 72 ,6 57,3 45,0 35,3

Coefficient du terme de surcharge N q

10 2,47 2,42 2,32 2,25 2,18 2,13 2,06 1,97 1,93 1,87
15 3,94 3,76 3,59 3,42 3,27 3,12 2,98 2,84 2,71 2,59
20 6,40 5,90 5,64 5,30 4,96 4,62 4,37 4,04 3,84 3,60
25 10,7 9,83 9,24 8,35 7,70 7,10 6,54 6,03 5,56 5,13
30 18,4 16,4 15,0 13,6 12,3 11,2 9,96 9,10 8,24 7,40
35 33,3 29,5 25,9 23,1 20,4 18,1 15,9 14,15 12,5 11,1
40 64,2 55,5 47,7 41,8 35,7 31,5 26,5 22,8 19,8 17,4
45 135 113 95,1 79,9 67,1 56,3 47,4 39,8 33,4 28,0

Coefficient du terme de cohésion N c

10 8,40 8,05 7,51 7,09 6,72 6,40 5,99 5,50 5,29 4,93
15 11,0 10,3 9,67 9,05 8,47 7,91 7,38 6,87 6,39 5,92
20 14,8 13,4 12,7 11,8 10,9 9,94 9,26 8,35 7,81 7,14
25 20,7 18,9 17,7 15,8 14,4 13,1 11,9 10,8 9,78 8,36
30 30,1 26,6 24,3 21,8 19,6 17,6 15,5 14,0 12,5 11,0
35 46,1 40,6 35,6 31,5 27,7 24,4 21,3 18,8 16,4 14,4
40 75,3 64,9 55,7 48,6 41,4 36,5 30,4 26,0 22,4 19,5
45 134 112 94,1 78,9 66,1 55,4 46,4 38,8 32,4 27,0
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
 [°]
[°]

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Géotechnique VII

Tableau 5 : Semelle horizontale sur une pente,  avec l’horizontal :

 [°]
 [°]
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45

Coefficient du terme de profondeur N 

10 1,0 0,1 0,04


15 2,3 2,1 1,7 0,8
20 5,2 4,3 3,6 2,7 1,2
25 10.4 9,2 7,3 5,7 4,0 1,7
30 21,8 17,9 14,9 11,5 8,2 5,8 2,3
35 48,1 38,9 31,1 24,3 18,1 12,7 8,0 3,0
40 113 87,5 68,3 51,8 37,8 27,8 18,4 10,1 3,9
45 297 219 165 123 88,6 62,1 42,2 26,4 13,6 4,8

Coefficient du terme de surcharge N q

10 2,5 2,2 1,5


15 3,9 3,5 2,9 1,9
20 6,4 5,6 4,7 4,0 2,2
25 10,7 9,2 7,8 6,3 4,9 2,7
30 18,4 15,7 13,1 10,8 8,5 6,3 3,2
35 33,3 28,0 23,1 18,8 14,8 11,3 8,0 3,8
40 64,2 52,9 43,0 34,4 27,0 20,6 15,2 9,6 4,5
45 135 111 86,5 67,8 52,5 38,9 29,2 20,2 13,3 5,3

Coefficient du terme de cohésion N c

10 8,4 8,0 7,5 7,1 6,7 6,4 6,0 5,5 5,3 4,9
15 11,0 10,3 9,7 9,0 8,5 7,9 7,4 6,9 6,4 5,9
20 14,8 13,4 12,7 11,8 10,9 9,9 9,3 8,3 7,8 7,1
25 20,7 18,9 17,7 15,8 14,4 13,1 11,9 10,8 9,8 8,8
30 30,1 26,6 24,3 21,8 19,6 17,6 15,5 14,0 12,5 11,0
35 46,1 40,6 35,6 31,5 27,7 24,4 21,3 18,8 16,4 14,4
40 75,3 64,9 55,7 48,6 41,4 36,5 30,4 26,0 22,4 19,5
45 134 112 94 79 66 55 46 39 32 27
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
 [°]
 [°]

III.1.5 L’influence de la nappe phréatique

19
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Puisque la saturation réduit le frottement entre les grains du sol, on doit tenir compte de la
position de la nappe phréatique dans le calcul de la capacité portante. Ainsi, lorsque le niveau
de la nappe se retrouve inclus dans la profondeur d'influence des contraintes induites sous la
base de la semelle, profondeur que l'on considère généralement égale à la largeur B de la
semelle, on réduit la capacité portante admissible.

Quand la base des semelles est située sous le niveau de la nappe, on emploie, dans le terme de
profondeur de l'équation générale, la valeur du poids volumique déjaugé (') du sol se
trouvant dans la région d'influence de la charge. Si la nappe est plus basse que la profondeur
d'influence sous la semelle, on estime qu'elle n'a pas d'effet sur la capacité portante, et on
utilise le poids volumique total () dans l'équation. Quand la nappe se trouve à un niveau
intermédiaire entre le niveau de la semelle et la profondeur d'influence, la valeur du poids
volumique est pondérée en proportion des hauteurs associées au poids volumique total et au
poids volumique déjaugé.
Le niveau de la nappe influe aussi sur le terme de surcharge de l'équation générale, puisqu'on
y utilise le paramètre σ’v0 représentant la contrainte effective due au poids du sol au niveau
des semelles.
La figure 9 résume l'influence qu'exerce la position de la nappe phréatique sur les paramètres
des termes de surcharge et de profondeur de l'équation générale de la capacité portante.

20
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Figure 5 : Influence de la nappe phréatique sur l'équation générale de la capacité portante. ,

Il est souvent possible de simplifier l'équation générale de la capacité portante. En effet, on


peut dans bien des cas en éliminer un terme. Les simplifications associées aux cas les plus
fréquents sont présentées au tableau 4.

Conditions Equations ou paramètres

C' N BN s i 
Sol cohérent, conditions drainées 1
q  c Si c c
  'vo N si q q q
 0,5   
a
F s

Sol cohérent, conditions non


q a
=
1
Fs

5,1cu sc ic  1 'vo Sq iq 
drainées

 ' BN s i 
Sol pulvérulent 1
q  vo N si q q q
 0,5   
a
F s

Semelles filantes Sc= Sq = S = 1


Semelles isolées  B  N q 
s s  1    
 L  N c 
c q

 B 
s 
 1  0,4 
L
Charge verticale ic= iq = i = 1
Charge inclinée   
2

ic  iq  1  90 


  
2

i  1  
 ' 

Charge excentrée d’une valeur e Remplacer B par B’=B-2e

Tableau 4 : Expression et simplification de l'équation générale de la capacité portante.

III.2 L’évaluation de la capacité portante admissible à partir des résultants


d’essais sur le terrain

Pour évaluer la capacité portante admissible au moyen de l'équation générale, on doit


mesurer l'angle de frottement interne et la cohésion effective en laboratoire. Or, dans le cas de

21
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certaines argiles, on sait qu'il est parfois très difficile de mesurer ces paramètres et qu'il faut
souvent avoir recours à l'appareil triaxial. Même dans les sols pulvérulents, la valeur de
l'angle de frottement interne peut varier légèrement selon l'humidité du matériau et sa
granulométrie. C'est pourquoi il existe d'autres méthodes d'évaluation, qui s'appuient sur les
résultats d'essais effectués sur le terrain:
- la méthode de l'essai de pénétration standard ;
- la méthode de l'essai de pénétration statique au cône ;
- la méthode du pressiomètre Ménard ;
- la méthode de l'essai scissométrique.

L'interprétation des résultats de ces essais requiert toutefois une certaine expérience en
géotechnique, car il faut tenir compte des conditions dans lesquelles ils sont réalisés.
III.2.1 La méthode de l'essai de pénétration standard
On peut évaluer la capacité portante des sols pulvérulents supportant des fondations
superficielles en se servant des résultats de l'essai de pénétration standard (SPT) (méthode à
proscrire pour les argiles).
Les valeurs obtenues sont fiables et les tassements sont inférieurs à 25 mm.
Meyerhof (1956) propose la relation :

qa = 12 NKd si B  1,2 m

si B  1,2 m

Où qa = capacité portante admissible (Kpa)


N = indice de pénétration standard moyen dans la zone d’influence des contraintes de
pénétration standard moyen dans la zone d’influence des contraintes entre la base de la
semelle et une profondeur D + B
Kd = coefficient de profondeur

D
= 1 si D  B
3B
= 1,3 si D B
B = largeur de la semelle (m)
D = profondeur de la fondation (m)
22
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Cette relation permet d’évaluer la capacité portante admissible lorsque les indices de
pénétration (N) sont mesurés en fonction de la profondeur. Peck (1974) a proposé un indice
de pénétration corrigé (N1), que l’on exprime ainsi :
N1 = CnN




Où ’v = Contrainte effective à la profondeur où l’indice N a été mesuré (Kpa)

Pour des contraintes effectives inférieures à 100 kPa, cette relation donne un facteur CN
supérieur à 1, ce qui signifie que l’indice N sera majoré dans l’équation de la capacité
portante admissible.
Or, l’indice de pénétration standard étant déjà sujet à interprétation, certains praticiens
préfèrent ne pas appliquer le facteur CN pour des contraintes inférieures à 100 kPa.

Meyerhof a considéré que la nappe phréatique se trouve en dehors de la profondeur


d’influence et ainsi, il faudra réduire la capacité portante de moitié si le sol porteur est
totalement saturé.
Si la nappe est située à un niveau intermédiaire entre la base de semelle et la profondeur
d’influence, on interpolera entre ces deux valeurs extrêmes.

III.2.2 La méthode de l'essai de pénétration statique au cône


Certains chercheurs ont tenté de trouver un lien entre la résistance en pointe du cône et la
capacité portante admissible du sol supportant des fondations superficielles.
Parmi eux, Meyerhof en 1956, a proposé la relation suivante, qui est fonction de la largeur et
de la profondeur de la semelle :

D 1
q  q B1 x
où qa = capacité portante admissible (kPa)
qc = résistance en pointe du cône (kPa)

23
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B = largeur de la semelle (m)


D = profondeur de la semelle (m)
Selon Hunt (1986), cette relation s'applique particulièrement aux semelles filantes reposant
sur des sables avec ou sans particules fines. Dans les cas les plus favorables, la capacité
portante admissible ne devrait pas représenter plus du dixième de la résistance en pointe du
cône.

III.2.3 La méthode du pressiomètre Ménard


En 1965, Ménard a suggéré une relation où interviennent, outre la pression limite mesurée au
pressiomètre, les contraintes verticales et horizontales au niveau des fondations:

où qa = capacité portante admissible (kPa)


v = contrainte verticale totale due au poids actuel du sol au niveau de la fondation (kPa)
Kg = coefficient de capacité portante associé au type de sol et à la géométrie des
fondations (figure 14)
pl = pression limite mesurée dans une zone comprise entre 1,5 fois la largeur de la
semelle au-dessus et en dessous du niveau des fondations
p0 = contrainte horizontale totale mesurée au niveau des fondations pendant l'essai
Fs = facteur de sécurité = 3
B = Largeur (m)
L =Longueur (m)
De = Profondeur équivalente (m)

24
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Figure 14 : Coefficient Kg servant à évaluer la capacité portante admissible à l'aide de l'essai


pressiométrique.
Pour les semelles rectangulaires interpoler graphiquement à la verticale entre les valeurs
B/L = 1 et B/L=0

Lorsque la résistance du sol de fondation varie sensiblement, la pression limite nette de


l'équation précédente (Pl –P0) est remplacée par une pression limite équivalente (Ple), calculée
à l'aide de la formule suivante :
Ple = (pl1 x Pl2 x Pl3)1/3
où Pl1 pl2 et pl3 sont les pressions limites nettes (pl- p0 ) mesurées respectivement à une fois la
largeur de la semelle au-dessus des fondations, au niveau des fondations et à une fois la
largeur de la semelle sous le niveau des fondations.
Quand les fondations reposent sur un matériau uniforme, on détermine la valeur du
coefficient de capacité portante (Kg) à l'aide du graphique de la figure 14, selon la profondeur
réelle des fondations (D).
Si on a calculé une pression limite équivalente (Ple) on doit utiliser une profondeur
équivalente (De) calculée de la façon suivante:

où D = profondeur réelle de la fondation


B = largeur de la semelle
pl1, pl2 et pl3 = pressions limites nettes définies précédemment

25
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ple = pression limite équivalente

IV. Le dimensionnement des fondations superficielles


La surface porteuse des fondations superficielles dépend de la capacité portante amissible du
sol. Quelle que soit la charge unitaire q (KN/m) appliquée au sol par une semelle filante ou la
charge axiale Q (KN) transmise par une semelle isolée, on peut en déduire les dimensions
des semelles :
Q
- semelle isolée : B * L 
qa

- semelle filante : B  q
qa

où B = largeur de la semelle (m)


L = largeur de la semelle (m)
qa = capacité portante admissible (KPa)

Si on a estimé la valeur de la capacité portante admissible, on peut déterminer directement les


dimensions des semelles. Autrement, si on utilise l'équation générale de la capacité portante
admissible ou une relation déduite d'un essai de terrain, la capacité portante admissible
dépend des dimensions de la semelle, et on doit résoudre une équation pour les déterminer.
On peut aussi trouver les valeurs de la capacité portante admissible de semelles de diverses
dimensions et en faire un graphique, puis choisir les dimensions qui satisfont aux critères de
stabilité contre la rupture et de tassement admissible pour le chargement prévu.

Voyons quelques exemples (sauf indication contraire, nous ne tiendrons compte que de la
capacité portante admissible des sols).

IV.1 Dimensionnement d'une semelle dans un sol pulvérulent (à l'aide de


l'équation générale de la capacité portante)
Pour faire le dimensionnement de la semelle carrée de la figure 15 à l'aide de l'équation
générale de la capacité portante, nous devrons tenir compte de l'angle de frottement interne du
sable (Ф), qui a été estimé à 34°, et nous utiliserons un facteur de sécurité de 3.
Puisqu'il s'agit d'une semelle carrée:

26
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Q
B2 
qa
Comme la cohésion effective du sable est nulle (c'= 0) et que la charge est essentiellement
verticale, l'équation générale de la capacité portante s'écrit comme suit:

q a 
1 

 vo N q S q  0,5BN  S  
Fs

Pour  = 34° le tableau 3 donne les valeurs suivantes:
Nc = 42,2 Nq = 29,4 N = 28,8
On calcule les coefficients de forme d'une semelle carrée (B = L)

 B  N q 
Sq  1   
 L  N c 

Nq
= 1 
Nc

29,4
1
42,2
= 1,7
 B 
S   1  0,4   0,6
 L 

On calcule la pression du poids actuel du sol au niveau de la fondation:
’vo = D=17,6 KN/m3 x 2 m = 35,2 Kpa
On peut maintenant résoudre l'équation de la capacité portante:

qa 
1
35,2 * 29,4 * 7,7   0,5 *17,6 * B * 28,8 * 0,6 
3

=
1
1759,3  152,1B 
3
Comme Q = 550 kN

3 * 550
B 
2

1759,3  152,1B
152,1B3 + 1759,3 B2 –1650  0

On peut résoudre cette équation du troisième degré et on obtient:


B  0,93 m

27
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Ce résultat est très près de celui obtenu par la méthode de l'essai de pénétration standard (0,94
m) mais ce n’est pas toujours le cas. Quelle que soit la méthode utilisée, la validité du résultat
dépend de la qualité des données fournies par les différents essais sur le terrain ou en
laboratoire. Il est donc primordial d'interpréter ces essais avec rigueur. En effet, si l'angle de
frottement interne de notre exemple avait été évalué à 38° au lieu de 34°, le calcul de la
largeur (B) de la semelle aurait donné 0,71 m. De plus, puisque l'équation générale de la
capacité portante ne tient pas compte du tassement admissible, il faut vérifier ce dernier par
l'une des méthodes proposées au chapitre 6.

IV.2 Dimensionnement d'une semelle dans un sol cohérent


(à l'aide de l'équation générale de la capacité portante)
La semelle filante représentée à la figure suivante repose sur une argile saturée dont on a
évalué en laboratoire la résistance au cisaillement dans des conditions drainées et non
drainées. Pour déterminer les dimensions de cette semelle dans ces deux conditions, nous
appliquerons un facteur de sécurité de 3.

Figure 6 : Dimensionnement d'une semelle dans un sol cohérent.

Dans des conditions non drainées.


À court terme, on considère la résistance au cisaillement Cu qui est égale à 47,9 kPa. Le terme
de profondeur de l'équation générale est nul. Puisqu'il s'agit d'une semelle filante, les facteurs
de forme Sc et Sq valent 1 tout comme les facteurs d'inclinaison ic et iq car la semelle supporte
une charge verticale. L'équation générale de la capacité portante s'écrit donc ainsi:
28
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q a 
1
C u N c   'vo N q 
FS

A partir du tableau 3, les valeurs des coefficients de capacité portante :
Nc = 5,1 Nq = 1,0
On détermine la contrainte effective au niveau de la semelle:
 'vo  2,1m *17,6kN / m 3   0,4m * 7,79KN / m 3   40,08KPa

qa 
1
47,9KPa * 5,1  40,08KPa *1  94,79
Fs

On peut maintenant calculer la largeur de la semelle filante:


q
B
qa
190KN / m

94,79KN / m 2
 2,0m

Dans des conditions drainées


À long terme, on considère la cohésion effective de l'argile c' qui est égale à 11,5 kPa, et
l'angle de frottement interne  ’qui est de 22°.
Le tableau 3 donne les coefficients de capacité portante suivants:
Nc = 16,9 Nq = 7,8 N = 4,1

Puisque la semelle porte sur une argile submergée, nous devons utiliser le poids volumique
déjaugé
 '  7,79 kN/m3 dans le terme de profondeur.
À partir de ces données, calculons la capacité portante admissible:

q a 
1

C ' N c   'vo N q  0,5 ' BN  
FS


1
3
11,5KPa *16,9  40,08KPa * 7,8  0,5 * 7,79KN / m3 * B * 4,1 

1
506,97  15,97B 
3
On effectue les substitutions dans la formule de dimensionnement:

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q
B
qa

30
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190 * 3
B
506,97  15,97 B
15,97B2+506,97B-570  0
On trouve :
B  1,09 m
B= 1,1m

Cet exemple montre à quel point il est important d'envisager toutes les conditions de
chargement des fondations superficielles dans les sols argileux. Dans notre cas, c'est la
stabilité à court terme qui détermine le dimensionnement de la semelle. Cependant, lors du
dimensionnement final, une étude du tassement de consolidation permettrait de fixer la valeur
définitive de la capacité portante admissible.

IV.3 Fondation en milieux stratifiés ou hétérogènes

IV.3.1 Milieu stratifié

Lorsque le sol est composé de couche dont la résistance ne s’améliore pas en fonction de la
profondeur, il faut vérifier qu’à chaque niveau les contraintes apportées par la présence de la
fondation sont acceptables par rapport à la résistance au cisaillement du sol.

L’expérience a montré que pour un bicouche sable-argile, le comportement est le suivant :

Sable

B
h

Argile compressible

30
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Géotechnique VII

1) Si h/B < 1.5, l’ensemble se comporte comme un matériau de cohésion amélioré,


c’est à dire comme si la charge est légèrement réduite sur l’argile.
2) Si h/B > 3.5, l’ensemble se comporte comme un matériau homogène ayant les
caractéristiques du sable.
3) Si 1.5 < H/B < 3.5, les propriétés du système évoluent entre les deux comportements.

N.B. :
a) On pourra tenir compte de la couche d’argile lorsque h/B < 1.5
b) Pour 1.5 < H/B < 3.5, on pourra calculer la force portante à la partie supérieure
de la couche d’argile et la comparer aux surcharges produites à ce niveau par
la fondation ; pour déterminer l’intensité de ces surcharges ; on utilisera les
formules (abaques) de Boussinesq où encore des répartitions de 2/1 à travers la
couche résistante.
c) Pour h/B << 1.5, on calcule la fondation comme si elle reposait directement à
la surface de la couche molle.
IV.3.2 Milieux hétérogènes

La théorie de la capacité portante décrite dans les pages précédentes suppose que le sol de
fondation est homogène ou du moins jusqu’à la profondeur d’influence de la fondation.
Nous avons vu que plus la fondation est large, plus le sol est sollicité en profondeur. Il
importe donc d’avoir des renseignements précis sur les caractéristiques des différentes
couches de fondations intéressées.

Pour préciser cette exigence, on introduit la notion de profondeur caractéristique. C’est la


profondeur pour laquelle la nature du terrain n’a pratiquement plus d’influence sur la tenue de
la fondation, ni sur son tassement.

Suivant la nature du terrain, on peut penser que la profondeur caractéristique, pour une
fondation de largeur B, varie de B à 2,5B. Si les caractéristiques du sol s’améliorent avec la
profondeur, on choisira la valeur B. Si au contraire les couches plus profondes sont moins
résistantes que les couches superficielles, la profondeur caractéristique sera plutôt vers 2 ou 3
B.

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Géotechnique VII

Si les propriétés du milieu varient de façon aléatoire mais dans un intervalle limite (de l’ordre
de 50 %), on pourra calculer la force portante en utilisant des valeurs pondérées des
caractéristiques géotechniques. Si l’intervalle de variation est plus important, il conviendra
d’être prudent et de se tenir plutôt en dessous de la moyenne.

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