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Université Mohamed Premier

Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Oujda

Projet de Barrages

Pathologies des Barrages Souples et


Rigides

Réalisé par : Diallo Fatoumata Encadré par : Mr Toumi


Mamane Labo Chamsadine

Sabour Nour

Année académique 2022-2023


Sommaire

Introduction ..................................................... 3
Définition d’un barrage souple .............................................................................................................. 3
Définition d’un barrage rigide ................................................................................................................. 3
Quels sont les pathologies qui affectent les barrages souples ? ............................................................ 4
Quels sont les pathologies des barrages rigides ?................................................................................... 9
La gestion des risques liée au barrage .................................................................................................. 14
Méthode de détection .......................................................................................................................... 17
PREVENTION DE L'EROSION INTERNE ET REHABILITATION DES OUVRAGES ........................................ 20
RESPECTER LES RÈGLES DE L'ART EN MATIÈRE DE CONSTRUCTION ..................................................... 20
Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………………………..24
Introduction

La dégradation des barrages et leurs ouvrages annexes est un grand problème


pour la pérennité des ouvrages. De ce fait, la priorité doit être de prévenir ou
d’empêcher les risques de dégradations qui pourront affecter les barrages de
façon permanente : depuis leur construction jusqu’à leur démolition ou abandon.

Définition d’un barrage souple


Ce sont des barrages constitués d'un massif en matériaux locaux disponibles en
quantité. Pour une meilleure étanchéité, le massif peut recevoir une couche de
béton en liant hydraulique. Comme exemple de barrage souple, on peut citer :
Barrages en terre, Barrages en enrochement, …

Définition d’un barrage rigide

Ce sont des ouvrages en génie civil exécutés pour la rétention d'un volume très
important d'eau. Ils sont généralement adoptés dans les barrages hydrauliques.
On peut dire que les barrages rigides sont construits en matériaux rigides (BA ou
B. cyclopéens) destinés à résister à la poussée hydrostatique. Comme exemple
de barrage rigide, nous avons : Barrages poids, Barrages voûte…
Quels sont les pathologies qui affectent les barrages souples ?

 PATHOLOGIE LIEE A L’INSTABILITE D’ENSEMBLE : La stabilité


ou l’instabilité est entendue ici au sens mécanique du terme. Un ouvrage
instable mécaniquement se caractérise par l’apparition de désordres dans
sa masse qui se traduisent, en surface, par des déformations
géomécaniques décelables, au stade primaire, par l’auscultation
topographique.
 LE GLISSEMENT DES TALUS : l’existe deux mécanismes de glissement : le
glissement du talus côté aval, se produisant le plus souvent durant la crue
; le glissement du talus côté fleuve, se produisant lors de la décru
 LE GLISSEMENT COTE AVAL EN SITUATION DE CRUE : Un
profil de digue étroit avec pentes de talus fortes (pentes supérieures à
0,65) ;
Une piézométrie élevée dans la digue liée à l’absence de drainage
et/ou à la présence des couches hétérogènes ;
Une faible compacité du remblai donnant de faibles caractéristiques
mécaniques des matériaux du corps de digue, ou encore la présence
d’une couche argileuse sous-consolidée au niveau de la fondation.
Ces trois facteurs sont potentiellement réunis dans les zones
d’anciennes brèches dont la réparation n’a pas toujours été menée
dans les meilleures conditions.
La rupture par glissement a représenté 1,5 % des ruptures des
barrages en remblai entre 1950 et 1986, en excluant les ruptures
pendant la construction (Foster et al., 2000). Le mode de rupture par
glissement peut toucher aussi bien la fondation que le remblai. Il est
provoqué par une augmentation de la piézométrie qui peut atteindre à
terme le talus aval et mettre en danger la stabilité du remblai.
Ce mécanisme trouve donc ses origines dans les phénomènes qui
entraînent une saturation des matériaux dans le remblai ou la
fondation à savoir :
• la défaillance du système d’étanchéité : vieillissement du rideau
d’injection ou fracture du voile d’étanchéité, vieillissement du masque
amont ;
• le colmatage, contournement ou le cisaillement du dispositif de
drainage ;
• l’augmentation de la saturation liée à la nature des matériaux :
augmentation des sous-pressions dans la fondation rocheuse ou
instabilité des matériaux en fondation ou en remblai ;
• la déformation ou la fracturation du remblai : rupture par
cisaillement, consolidation ou tassement de la fondation, poids du
remblai, modifications dans les états de contrainte dans le remblai,
compactage insuffisant ou encore sollicitations du milieu ou liées à
l’exploitation ;
• les modifications des états de contrainte de la fondation : vidange
rapide, variations des charges hydrostatiques ou l’abaissement de la
nappe sous le remblai ;
• un régime pluviométrique défavorable qui tend à saturer le remblai.
Les origines des glissements de remblai ou de fondation sont très
proches de celles des phénomènes d’érosion interne.
 Surverse : La rupture par surverse a représenté environ 40 % des
ruptures des barrages en remblai entre 1950 et 1986, en excluant les
ruptures pendant la construction (Foster et al., 2000). Le mode de
rupture par surverse est provoqué par des tassements de la crête du
remblai dus eux-mêmes à des déformations du remblai ou de la
fondation ce qui entraîne une diminution de la revanche ou par un
dimensionnement inadapté de l’évacuateur de crues. Cette situation
génère un affaiblissement de la sécurité du barrage vis-à-vis de la
submersion en cas de crue : elle est très dangereuse car la rupture par
submersion peut se produire pour un déversement très faible par-
dessus la crête dans le cas des barrages en terre.

 Erosion interne : L'érosion interne est un processus qui implique des


arrachements de particules et leur transport dans le barrage ou sa
fondation. Elle peut conduire à l'instabilité de l'ouvrage.
Les ruptures par érosion interne et par renard hydraulique ont
représenté un peu plus de la moitié des ruptures des barrages en
remblai entre 1950 et 1986, en excluant les ruptures pendant la
construction. Elle constitue la première source d’incidents sur les
ouvrages hydrauliques en terre. Le mode de rupture par érosion
interne peut toucher aussi bien la fondation que le remblai, y compris
le noyau étanche. Il peut également se propager du remblai vers la
fondation.
 Liquéfaction des sols sous séismes : La liquéfaction d'un sol saturé et
sans cohésion sous l'effet d'un mouvement sismique se traduit par une
diminution de la rigidité du sol et de sa résistance en relation avec
l'accumulation de la pression interstitielle et la réduction consécutive
des contraintes effectives. Ces pertes de rigidité et de résistance sont
susceptibles de produire des déformations permanentes significatives,
voire une quasi-annulation de la contrainte effective dans le sol. Le
terme de liquéfaction est donc utilisé pour décrire des phénomènes
dans lesquels la génération de la pression interstitielle en excès amène
au radoucissement et/ou à l'affaiblissement significatif de la résistance
du sol. L'accroissement des pressions interstitielles dans le massif de
sol peut résulter aussi bien de l'application de contraintes statiques ou
cycliques, de chocs ou de transferts d'eau entre les couches.
L'écoulement par liquéfaction est un phénomène qui apparaît quand la
liquéfaction est initiée dans un sol dont la résistance résiduelle est plus
petite que la résistance nécessaire pour assurer l'équilibre statique du
milieu (les contraintes motrices sont en excès par rapport à la
résistance résiduelle). Ce type de rupture ne se produit que dans les
sols lâches de faible résistance résiduelle. Il est la conséquence d'une
instabilité, qui une fois déclenchée provoque ce mouvement. Il peut
conduire à des déformations extrêmement grandes (glissement de type
écoulement). Toutefois, ces déformations sont effectivement
entraînées par les contraintes de cisaillement statique encore présentes.
Les cas d'écoulements par liquéfaction sont relativement rares en
pratique, mais ils peuvent être la cause d'immenses dégâts. La mobilité
cyclique est un phénomène pendant lequel les contraintes de
cisaillement cyclique produisent des pressions interstitielles dans un
sol dont la résistance résiduelle est plus grande que celle qui est
nécessaire pour assurer l'équilibre statique du milieu. Ce mécanisme se
manifeste souvent in-situ sous la forme de déplacement latéral,
processus d'accumulation de déplacements permanents sous l'effet des
contraintes statiques pendant la durée d'un séisme. Ces déformations
peuvent advenir aussi bien dans des sols relativement denses que des
sols lâches avec des amplitudes plus ou moins prononcées. Les
divergences de vue sur la définition de la liquéfaction des sols
proviennent des différentes approches envisagées, selon que l'on
privilégie les sites (et les ouvrages) ou les actions ou les aspects
comportementaux des sols sableux en termes de description par les
essais de laboratoire ou en termes de modélisation. Les définitions ci-
dessus séparent les effets du mouvement au sein du massif de sol,
d'une part, du mécanisme qui l'anime, d'autre part. Mais il est souvent
difficile, voire impossible, de faire la différence sur le terrain dans bien
des cas. Notons que le terme de résistance résiduelle paraît mal
approprié aux sables si l'on se réfère au cisaillement ultime des argiles.
Mais c'est l'usage. En résumé, le terme de "liquéfaction" est utilisé pour
définir la rupture des sols sableux saturés effondrables sous l'action
d'un séisme ou d'un chargement statique. Le terme de mobilité
cyclique s'adresse à un mécanisme de rupture momentanée du sol sous
chargement cyclique qui produit une accumulation des déformations
pendant le temps du séisme. Dans les sites légèrement en pente, ce
mécanisme se manifeste par des déplacements latéraux.
Quelles sont les pathologies des barrages rigides ?
 Vieillissement
 Rideaux d’injection et réseaux de drainage : Le vieillissement
des rideaux d’injection et des réseaux de drainage d’un barrage
poids constitue un cas particulier du mécanisme de dissolution
et d’érosion.
Le vieillissement des rideaux d’injection résulte le plus souvent
d’un défaut de conception, en particulier d’une mauvaise
adéquation entre les matériaux injectés et l’agressivité des eaux.
Cela conduit alors à la dissolution du coulis d’injection par
réaction chimique. Pour limiter ce processus, on améliore la
résistance des coulis de ciment par des additifs minéraux
appropriés au contexte tels que la bentonite, les cendres
volantes, les pouzzolanes, etc. Il est parfois nécessaire de
recourir à des résines acryliques ou de silicates. La dégradation
des rideaux d’injection peut être également due à une réalisation
inadaptée : pression d’injection, volume injecté, densité des
injections, profondeur… Cela conduit alors à des percolations à
travers la zone de la fondation traitée ou au contournement du
rideau d’injection en profondeur ou en rive. Quant au
vieillissement des réseaux de drainage, il résulte d’un dispositif
inadapté ou mal exécuté (densité de forages, profondeur et
diamètre des drains, exutoire, etc.) ou du colmatage des drains
par dépôt des produits de la dissolution ou de l’érosion des
fondations. Le mécanisme de vieillissement des rideaux
d’injection et des réseaux de drainage peut être détecté par une
augmentation de la piézométrie dans la fondation, liée aux
percolations dans la partie en aval du rideau d’injection ou du
réseau de drainage. En outre, le vieillissement du voile
d’injection va se traduire par une augmentation des débits de
drainage et, a contrario, le vieillissement des réseaux de
drainage par leur diminution.
 Parement amont : Les principaux agents extérieurs susceptibles de
conduire au vieillissement des revêtements amonts sont les suivants :
 Le gel-dégel : il intéresse la zone supérieure de la retenue où le
marnage se produit.
 Les gradients thermiques : les fortes et rapides variations de
température ambiante provoquent des contraintes élevées sur le
revêtement amont. Ces sollicitations thermiques peuvent
entraîner la déformation du revêtement amont en membranes
souples ou la fissuration d'un masque amont en béton. Ces
phénomènes se produisent sur la partie non immergée du
barrage, qui n'est pas protégée par l’eau de la retenue.
 Les eaux pures : ce processus chimique correspond à l’attaque
des revêtements amonts, en béton ou en maçonnerie, par les
eaux agressives. Les dégradations des revêtements par les eaux
pures se produisent sur toute la hauteur du parement, y compris
la partie immergée.
 Les sous-pressions : apparaissant à l’arrière des revêtements amont lors
de la baisse du niveau de la retenue, sont susceptibles de décoller par
cloquage les enduits (ciment, mortier…).
 Divers agents environnementaux : les UV, l’action mécanique des
flottants ou encore les glaces peuvent dégrader les revêtements souples en
géomembrane.
Les tirants : La principale cause de vieillissement des tirants est la
corrosion. Les tirants sont souvent dans un milieu saturé, et le remplissage
des gaines peut être défaillant, surtout dans le cas d’ouvrages anciens. Les
ancrages extérieurs sont particulièrement vulnérables. Le fluage du béton
et de l’acier des tirants peut conduire à une perte progressive de
précontrainte, qui s’accompagne de déformations anormales, puis de
fissurations, pour aboutir à la ruine de l’ouvrage si on n’intervient pas à
temps.
 Dissolution et érosion : Le mécanisme de dissolution et érosion met
en jeu des réactions chimiques entre les composants du corps du
barrage ou de la fondation et les eaux d’infiltration.
Ces attaques chimiques se traduisent par la dissolution des matériaux
(béton ou maçonnerie pour le corps du barrage et masse rocheuse, rideaux
d’injection, coulis pour les fondations). Ensuite, la circulation d’eau
conduit au transport des particules dissoutes puis peut provoquer l’érosion
des matériaux et leur entraînement vers l’aval. La réaction de dissolution
est principalement influencée par les caractéristiques chimiques des eaux
d'infiltration provenant de la retenue. A ce titre, des eaux pures ou très
faiblement minéralisées, telles qu’on les rencontre dans les retenues en
zone de montagne, sont particulièrement agressives. Egalement, les
caractéristiques du corps du barrage et de la fondation (type de béton, type
de roche, qualité des coulis d’injection, etc.) déterminent sa capacité à
résister aux réactions chimiques produites par les eaux d’infiltration.
 Pour les fondations : La dissolution et l’érosion des matériaux
entraînent une diminution de l’étanchéité de la fondation (c’est-à-
dire une augmentation de la perméabilité), et par conséquent, une
augmentation des infiltrations et des pressions interstitielles. Par
ailleurs, l’altération et la perte des matériaux par dissolution et
érosion diminuent la résistance mécanique des fondations, pouvant
conduire à leur déformation, puis à celle du barrage.
 Gonflement interne : Les réactions de gonflement interne
comprennent essentiellement l’alcali-réaction et la réaction sulfatique
interne.
 L’alcali-réaction : L’alcali-réaction est une réaction chimique
entre les alcalins contenus dans la phase liquide interstitielle du
béton et les granulats du béton. Elle correspond à une attaque des
granulats par le milieu basique du béton et provoque la formation
de gel de réaction, dont l'expansion peut engendrer un gonflement.
Le gonflement met en compression les granulats et en traction le
ciment qui finit par se fissurer. La réaction d’alcali-granulats est
due à l'influence simultanée de plusieurs paramètres que nous
pouvons regrouper en trois ensembles.
 Les propriétés des matériaux : granulats, ciments. Cette réaction
nécessite la présence de produits réactifs dans les granulats
(minéraux ou roches réactifs).
 Les effets extérieurs : humidité, température et contraintes de
compression. Une humidité relative importante (80% ou plus) est
très favorable à l'alcali-réaction. A un moindre niveau, la vitesse de
la réaction chimique augmente avec la température.
 Le temps :

 Les fissures apparaissent à des pas de temps variables. L'expansion


du béton peut être progressive ou se produire tardivement mais
alors brutalement.

 Les effets du gonflement sur un plot d'un barrage poids sont les
suivants :

 Des déformations : Un barrage étant confiné selon l'axe de sa


crête, il se produit toujours un déplacement en crête vers le haut.
Par ailleurs, on observe le plus souvent un déplacement axial, vers
l’amont ou l’aval selon la configuration du site et de l’ouvrage.

 La fissuration : Un premier type de fissures liées au gonflement se


produit dans la masse du béton et apparaît en surface sous forme de
faïençage à mailles plus ou moins larges ou en étoiles. Ces fissures
favorisent la pénétration d'eau et l'action des sous-pressions. Ces
infiltrations, combinées au confinement, continuent à alimenter le
gonflement et peuvent alors entraîner un deuxième type de fissures
plus profondes : les fissures structurales. Des exsudats blanchâtres
formés de calcite et parfois de gels translucides.
 Les ettringites différées
 La réaction sulfatique interne, sans faire appel à une source
extérieure de sulfate, provoque un gonflement du matériau qui
engendre une fissuration de la structure. Le moteur de cette réaction
est la formation d’ettringite, un minéral dont la création au sein du
béton s’accompagne d’un gonflement significatif.
 L’ettringite est un trisulfoaluminate de calcium hydraté dont la
formation nécessite la consommation d’une grande quantité d’eau.
 Normalement, l’ettringite est un minéral qui se forme au moment
de la prise du béton (on parle alors d’ettringite primaire), et celle-ci
ne crée pas de pathologie car sa formation se fait à un moment où le
béton a encore une certaine viscosité. Par contre, lorsque l’ettringite
se forme ultérieurement (on parle alors d’ettringite différée), son
expansion se produit au sein d’un matériau organisé et
mécaniquement rigide, et les forces d’expansion sont telles que le
béton se fissure en traction.

Dans l’état actuel des connaissances sur cette réaction sulfatique, deux causes
peuvent être avancées :

 soit l’ettringite primaire n’a pas pu se former au moment de la prise


(essentiellement parce qu’une température élevée a été atteinte lors
de la prise), et des sulfates se trouvent à l’état « libre » ; ceux-ci
sont alors susceptibles d’être remobilisés pour former de l’ettringite
secondaire ;
 soit l’ettringite primaire a pu se former, mais les conditions de
température élevée ont provoqué sa dissolution partielle, ce qui
conduit également à un apport en sulfates « libres » dans la solution
interstitielle du béton.

La gestion des risques liée au barrage

Tout au long de l’Histoire, la construction, l’exploitation et la maintenance des


barrages et de leurs réservoirs ont apporté des bénéfices significatifs à
l’humanité. L’eau stockée derrière les barrages constitue un moyen efficace de
régulation des débits naturels, mais crée dans le même temps un nouvel aléa
pour les avalisants en cas de rupture du barrage. Même si sa probabilité est très
faible, la rupture d’un barrage est toujours un sujet de préoccupation important
pour les ingénieurs barragistes. Cette préoccupation trouve son origine dans les
conséquences potentielles catastrophiques d’une onde de rupture sur les
populations habitant en aval du barrage. La probabilité moyenne annuelle de
rupture d’un grand barrage, établie par la recherche, l’enseignement et
l’expérience de nombreuses années d’exploitation de ces ouvrages, est inférieure
à 1 sur 10 000. Les ingénieurs barragistes ont conscience de cette possibilité et
ont systématiquement accru leur connaissance sur les mécanismes de rupture et
sur les parades permettant de les éviter. Cela pose la question du choix du
niveau de sécurité des barrages, en projet ou existants. Etant donné les
conséquences d’une rupture pour les tiers, la sécurité ne doit pas être basée
uniquement sur des considérations techniques, mais doit tenir compte du niveau
de risque qui est tolérable pour le grand public. Concernant cette question
majeure de la sécurité, il faut noter la tendance croissante, dans les industries à
risques, de délimiter clairement les rôles et les responsabilités du domaine
politico-social et des techniciens. L’approche moderne de la sécurité postule
donc que les autorités politiques, représentant les intérêts de la société dans son
ensemble, définissent les exigences en matière de sécurité ou les systèmes de
gestion des risques (SGS), et, par des réglementations appropriées, contrôlent si
le niveau de sécurité requis est atteint. Le rôle des ingénieurs barragistes est de
s’assurer que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour atteindre ces
standards de sécurité, pour protéger les personnes, les biens et l’environnement
des effets néfastes d’une rupture du barrage ou d’une manœuvre d’exploitation
inappropriée. Le terme « disposition » peut être interprété dans un sens très
général comme l’ensemble des activités d’exploitation et de management,
l’appréciation de la sécurité étant l’une des plus importantes. L’importance de
l’appréciation de la sécurité vient du fait que les résultats de cette activité
permettent de juger si les exigences légales et sociétales sont bien respectées.
Tous les ingénieurs barragistes doivent donc encourager ce processus
d'appréciation de la sécurité, par le développement continu des meilleurs
moyens d'appréciation, et en tirant le meilleur parti des progrès de la
connaissance technique et analytique. Les méthodes traditionnelles de
conception des barrages se sont toujours focalisées sur la recherche de l’intégrité
des structures ; historiquement, la conception des barrages a ainsi donné
d’excellents résultats. Pour de nombreuses raisons historiques et techniques, la
sécurité des barrages a été vérifiée par une approche fondée sur des règles. Cette
approche s’est développé pendant de nombreuses années suivant le concept des
« meilleures pratiques actuelles », initialement pour les projets de nouveaux
barrages, mais a été également de plus en plus utilisée pendant les dernières
décennies pour vérifier la sécurité des barrages existants. Dans cette approche,
les ingénieurs barragistes ont toujours été conscients de l’influence des
incertitudes à toutes les étapes de l’analyse et de l’appréciation de la sécurité, et
l’ont prise en compte intuitivement, ou indirectement, avec des méthodes
largement reconnues, comme la prescription de coefficients de sécurité, la
pondération des charges appliquées, et la prise en compte de scénarios
vraisemblables. Les sociétés évoluent et les populations sont de plus en plus
conscientes que le risque zéro n’existe pas, mais que l’on tolère une situation où
des risques résiduels de différents niveaux sont toujours présents, avec un
arbitrage implicite entre les coûts et les bénéfices. Cette prise de conscience a
fait émerger une demande sociétale d’expliciter cet arbitrage, d’où la nécessité
d’identifier, d’évaluer et de surveiller les risques ; cela implique l’utilisation de
l’analyse et de l’évaluation des risques sur un très large champ d’activités
publiques et privées présentant des dangers potentiels pour le bien être et les
intérêts de la communauté. Certains se demandent maintenant si ces techniques
d’appréciation des risques développées pour les autres industries pourraient être
utilisées comme un outil additionnel pour l’aide à la décision. Dans le même
temps, la complexité croissante de la prise de décision, devant satisfaire aux
exigences sociétales de transparence et de responsabilité, impose l’amélioration
de modes d’exploitation économiques et sûrs, celle de la maintenance, et celle
de la gestion globale de la sécurité. L’approche traditionnelle basée sur des
règles devient de plus en plus inadaptée pour affecter des ressources limitées à
l’exploitation, la maintenance ou la réhabilitation, que ce soit pour un seul
barrage ou pour un parc important d’ouvrages, dans un contexte d’investigations
publiques croissantes. L’appréciation des risques est une technique capable de
fournir une aide pour ce type de problème complexe. Elle se concentre sur la
mise en relation entre les niveaux de performance et les conséquences
d’éventuelles défaillances, et permet ainsi de mieux montrer aux décideurs les
risques réels, humains, économiques et techniques, associés aux investissements.
Dans l’appréciation des risques, les incertitudes sont évaluées explicitement en
termes probabilistes. Cette approche est un moyen pour traiter les incertitudes
intrinsèques ou naturelles, qui peuvent être analysées statistiquement avec un
certain niveau de confiance, ainsi que les incertitudes liées au manque
d’information ou de connaissance, pour lesquelles l’estimation des probabilités
se limite parfois au jugement d’expert. Les incertitudes sont propagées dans le
système pour obtenir une estimation quantitative de la probabilité de rupture et
des conséquences indésirables associées (que ce soient le manque d’eau, la perte
de production ou, au pire, l’inondation causée par la rupture du barrage).
L’utilisation de méthodes probabilistes d’analyse des risques dans l’appréciation
de la sécurité des barrages permet également de mieux comprendre comment les
différents types de mesures de réduction des risques, structurelles ou non
structurelles, peuvent réduire le risque de rupture, donnant ainsi une meilleure
confiance dans l’efficacité d’un choix élargi de mesures de réduction des
risques. Dans l’approche traditionnelle, on estimait que les mesures non
structurelles amélioraient la sécurité, mais leur fiabilité posait problème ; il est
maintenant possible de chiffrer cette fiabilité par une analyse formelle
d’occurrence, de conséquences et d’incertitude, et de montrer le rôle de ces
mesures dans la réduction des risques, rôle différent de celui apporté par les
mesures structurelles. Les éléments clés de l’appréciation des risques ont
maintenant dépassé le stade de la recherche et du développement dans le
domaine des barrages. Les principes fondamentaux de l’appréciation des risques
sont logiques et solides, et tous les pays de la CIGB devraient la prendre en
compte pour les prises de décision et, globalement, pour le gestion des risques
liés aux barrages. Chaque pays doit réfléchir au cadre et aux techniques de
modélisation adaptés à sa société civile, en gardant à l’esprit que le déploiement
des technologies et le degré de transparence des décisions sont largement
fonction de la culture de chaque pays, et en reconnaissant que les différences
culturelles entre pays doivent être respectées. D’autre part, l’appréciation des
risques ne doit pas être le seul outil d’aide à la décision pour les responsables de
la sécurité des barrages. Il faut également s’appuyer sur les principes
d’ingénierie, les règles et les bonnes pratiques actuelles, les valeurs du
propriétaire ou plus largement celles de la société, les attentes et la perception
des parties prenantes. Inclure l’appréciation des risques dans ce processus
apporte aux décideurs l’information sur les risques (risk informed approach) et
fournit une base solide au développement d’une gestion réelle et efficace de la
sécurité des barrages. La compréhension de la sécurité des barrages par une
évaluation approfondie des risques est un élément clé dans le développement
d’un système de gestion de la sécurité pour les barrages – un processus formel et
organisé assurant que le barrage est convenablement géré tout au long de son
cycle de vie, et que tous les aspects de la gestion de la sécurité sont bien intégrés
et cohérents avec la structure globale de management de l’entreprise ou de
l’entité propriétaire.
Méthode de détection
Inspection Visuelle

L'inspection visuelle est le prèmier mode de détection d'un phénomène d'érosion


interne.La détection du phénomène n 'est pas toujours facile.Si l'exutoire des
percolations est interne ou lointain (karst, fissure, couche grossière en fonde massif
d'enrochements), le processus d'érosion passera le plus souvent inaperçu et pourra
l'ouvrage lorsqu'il arrivera à son terme, sans que l'on ait pu réagir. Si l'exutoire est
interne mais en relation avec l'extérieur (c'est le cas des incidents de conduite ou de
tuyau de drainage) ou si l'exutoire des écoulements se situe sur le talus aval ou au pied
aval du barrage, l'érosion interne se manifestera par une venue d'eau anormale, par une
augmentation du débit de fuite, ou une augmentation des niveaux piézométriques, non
justifiés par l augmentation de charge à l'amont, ou encore par l'émission d'eau
trouble ou chargee.L 'inspection visuelle est un moyen peu coûteux de détecter, ou de
suspecter, un phénomène d'érosion interne dans un barrage en exploitation.
Elle s'attachera à identifier :
- les zones de résurgence à l'aval d'un barrage qui sont souvent jalonnées par une
végétation hydrophile (une source isolée sera facile à détecter alors qu'une
concentration locale des écoulements dans une zone humide nécessitera beaucoup plus
d'attention) ;
- les variations des niveaux d'eau sans raison apparente telles que l'augmentation d'un
débit de drain ou la remontée brutale d'un niveau piézométrique qui sont
symptomatiques d'une modification des écoulements internes susceptible d'être en
relation avec un phénomène d'érosion
- les affaissements ou les effondrements (fontis) dans la continuité d'un talus, de son
revêtement protecteur ou d'une rive, qui matérialisent la disparition de matière à
l'intérieur de l'ouvrage ou des appuis;
- la présence d'eau chargé aux exutoires du drain ou à l'ouverture des vannes,les venues
d'eau à l'interface du remblai et d'un ouvrage rigide;
- l'existence de tourbillons dans la retenue indices d'une aspiration profonde, etc.

L'inspection visuelle sera éventuellement complétée par des mesures de turbidité


et des analyses chimiques de l'eau de fuite pour déceler, ou confirmer,
l'entraînement de fines ou de matériaux solubles.
Il est important de souligner que la surveillance visuelle régulière doit débuter à
la mise en service de l'ouvrage pour avoir un état de référence et pour pouvoir
détecter précocement un phénomène hydraulique anormal (sauf si l'exutoire des
écoulements est interne). Une fluctuation anormale des niveaux piézométriques
et du débit de fuite à l'aval du barrage
Méthodes Géophysiques

Sur un petit barrage, on utilise essentiellement trois méthodes pour localiser les
fuites, les vecteur potentiels d'érosion interne dans un remblai ou sa fondation :
la méthode des températures, méthode d'électrofiltration et les traçages qui
peuvent être couplés avec des techniques classiques.
LA MÉTHODE DE THERMOMETRIE PROFONDE :
Cette méthode est utilisée sur les barrages en remblai de terre pour déceler les
zones d'écoulement préférentielles depuis un peu plus de 15 ans. Elle est basée
sur 'évolution de la température de l'eau dans le remblai qui est influencée par
les radiations solaires, la température de l'air et celle de l'eau de la retenue. Les
deux sources de chaleur les plus influentes étant la température de l'air et de
l'eau. La méthode des températures met à profit le décalage qui existe entre la
température de l'eau et celle de l'air (les mesures les plus efficaces sont
enregistrées pendant les périodes de décalage maximum, c'est-à-dire en
hiver ou en été). Les écoulements préférentiels qui se produisent dans un remblai
vont avoir une température qui les rapproche de celle de l'eau de la retenue, ce
qui permet de déceler les zones de fuites potentielles. Les mesures de
température sont effectuées selon de profils transversaux et longitudinaux dans
des piézomètres ou dans des tubages creux battus dans le sol au marteau
pneumatique jusqu'à 15 à 20 m de profondeur. Une chaîne de capteurs de
température espacés de 1 m est introduite dans chaque tube et permet d'identifier
les mesures sont fables au-delà de 3 m de profondeur et rapides, ce qui permet
d'identifier des phénomènes hydrauliques anormaux dans un ouvrage à un coût
avantageux.
Cette opération est très efficace sur des ouvrages de grande longueur et de fable
hauteur. La méthode thermométrique est également utilisée pour vérifier
l'efficacité d'un écran d'étanchéité dans le remblai ou la fondation. La (ou les)
zone(s) concernée (s) par des pics thermiques dans le remblai ou la fondation.
2 - L'ÉLECTROFILTRATION
La méthode de 'électrofiltration ou polarisation spontanée permet de mesurer,
depuis la surface du sol, une différence de potentiel entre deux électrodes, l'une
fixe loin de la zone étudiée, l'autre mobile le long d'un profil en travers ou en
long de la digue. On mesure la différence de potentiel entre les deux sondes et
on localise ainsi, grâce à des profils croisés, la (ou les) zone(s) d'anomalie(s)
correspondant à l'entonnement de la (ou des) fuite(s).
Cette méthode donne également de bons résultats à un coût modéré. Le procédé
consiste à utiliser un traceur chimique (fluorescéine, rhodamine, chlorure de
sodium), ou physique (confettis ou rubans), ou radioactif (délicat à utiliser), pour
repérer l'entonnement d'une fuite et sa résurgence.
Lorsque la zone de fuite est identifiée, on peut avoir besoin d'une reconnaissance
plus détaillée pour ajuster le programme des travaux confortatifs. Celle-ci fera
appel à des méthodes géophysiques (autres que celles déjà décrites) et/ou à des
reconnaissances mécaniques traditionnelles (forages pour la recherche de
cavités, sondages carottés ave analyses granulométriques et essais d'eau,
mesures piézométriques renforcées., etc.…) qui seront coûteuses.
Lorsque l'érosion interne est liée à la rupture accidentelle de la conduite de
vidange, la position de la fissure sera recherchée à l'aide d'une caméra
téléguidée, ou par l'observation directe si la conduite est visitable (ɸ > 800 mm).
Les difficultés de 'intervention ne sont pas les mêmes selon que la conduite a
une vanne à l'amont, ou à l'aval et que l'accident se produit pendant, ou hors
période d'irrigation. Une vanne amont permet d'isoler facilement la conduite
pour l'inspecter de visuelle ou avec une caméra téléguidée introduite depuis
l'aval.
Dans le cas d'une vanne aval, le problème est beaucoup plus complexe. Il y a à
la fois la difficulté d'accès à la conduite pour localiser la fissure, mais aussi
l'urgence d'interrompre toute circulation d'eau qui alimente le phénomène
'érosion interne. Dans ce cas, il faut fermer la conduite à l'amont par un
obturateur gonflable ou une bâche imperméable qui obture la crépine en
intervenant sous plusieurs mètres d'eau ce qui représente une contrainte
importante, avec des risques d'aspiration pour les plongeurs. L'intervention sous
l'eau se fait uniquement par des entreprises présentant toutes les qualifications et
références requises par la Réglementation du Travail pour un chantier de ce
type. Elle comprend, au minimum, une équipe de 3 personnes, dont 2 plongeurs
et des personnels de surface et doit faire l'objet d'un plan de prévention qui sera
établi avec le maître d'ouvrage et le maître d'œuvre.
Après fermeture de la conduite à l'amont, la fissure pourra être détectée, comme
précédemment, par une caméra téléguidée.
La position de la zone de rupture déterminera, bien sûr, l'importance des travaux
de confortement. Les mesures piézométriques ne seront efficaces que si elles
sont effectuées à proximité. Dans le domaine particulier des accidents par
érosion interne les reconnaissances et les décisions confortatives ne peuvent être
prises que par de spécialistes.
PREVENTION DE L'EROSION INTERNE ET REHABILITATION DES OUVRAGES
Pour prévenir o pour maîtriser le phénomène d'érosion interne dans un barrage
en terre, on doit prendre un minimum de précautions à la construction et
s'opposer à l'une ou l'autre des conditions nécessaires au développement du
phénomène. Pour cela il faut :
- maîtriser les gradients d’écoulement ;
-empêcher l'expulsion de fines.
Plusieurs options peuvent être proposées :
1 - respecter les règles de l'art à la construction ;
2-allonger les percolations en fondation ;
3 - empêcher le déplacement de matière par des filtres ;
4 - rabattre la nappe à l’aval ;
5 - supprimer les écoulements ;
6 - réparer les ouvrages endommagés.

RESPECTER LES RÈGLES DE L'ART EN MATIÈRE DE CONSTRUCTION :

Les reconnaissances sont fondamentales. Elles permettent de mettre en


évidence les zones de la fondation susceptibles d'être soumises à un phénomène
d'érosion interne.
Par définition, les fondations particulièrement sensibles sont
- les structures hétérogènes
Les fondations dont la perméabilité est supérieure à 10 m/s dans lesquelles il y
aura, forcément des percolations celles qui sont constituées par la superposition
ou la juxtaposition de matériaux ne respectant pas les conditions de filtre, ou
contenant des sols non auto-filtrants ainsi que les milieux fissurés ou karstfiés
recouverts par des terrains meubles (alluvions, colluvions, ou remblai en terre
directement fondé au rocher).
Dans ce dernier cas, il est essentiel de connaître la densité et l'orientation des
systèmes de fractures (failles, diaclases, fissures de décompression) ou les
karstifications du sous-sol pour vérifier si celles-ci ne peuvent pas exercer de
soutirage dangereux à la base des terrains meubles et prendre toutes les
dispositions nécessaires pour éviter les désordres, y compris celle d'abandonner
le projet en cas de conditions géologiques très défavorables, ou de coût
prohibitif d'un traitement d'étanchéité (cas des sites en terrain karstique,
notamment).
Mais ce sont les sédiments meubles et, en particulier, les remblayages
d'alluvions perméables ou semi-perméables qui sont les plus sensibles à l'érosion
interne parce qu'ils sont soumis à des gradients d'écoulement variables qui
peuvent être supérieurs aux gradients critiques le long des chemins parcourus
par les filets liquides, Lorsque de percolation est reconnu, il faudra essayer de le
supprimer ou d'en maîtriser les effets, par des choix techniques appropriés :
filtre, tapis étanche, écran
Le problème de la compressibilité des sols de fondation est, à première vue, très
éloigné du risque d'érosion interne. Il n'en est pas moins la cause principale de la
plupart des phénomènes d'érosion interne décrits ci-dessus et qui ont eu lieu
après une rupture de la conduite de vidange consécutive à un tassement
différentiel de la fondation. On connaît la suite : modification de l'exutoire des
percolations internes, fort gradient hydraulique de écoulements dans le massif,
vitesse de percolation critique de l'eau à la sortie et déstabilisation des sols par
érosion régressive.
Ces problèmes de tassement de fondation doivent être pris en compte par les
projeteurs pour optimiser la pose de la conduite. Une purge, même partielle,
peut s'avérer très bénéfique.
De la même manière, la zone de tassement maximum de la fondation se situant
dans l'axe de l'ouvrage, il faut éviter de mettre un point fable, tel qu'une soudure
de la conduite de vidange, dans la zone de flexion maximum. On évitera
également toute maltraitance de la conduite à la pose, toute éraflure consécutive
à un coup, qui pourraient la fragiliser.
Il faut, aussi, éviter d'utiliser un rideau de palplanches dans une fondation
susceptible de subir de forts tassements différentiels pouvant provoquer de
déviations du rideau et des ouvertures aux serrures qui deviendraient des zones
de percolation préférentielles.
Dans le même ordre d'idée, il faut réaliser une protection cathodique des
conduites en acier pour les protéger de la corrosion qui risquerait de les percer.
Dans le même ordre d'idée, il faut réaliser une protection cathodique des
conduites en acier pour les protéger de la corrosion qui risquerait de les percer.
Au niveau du remblai, on restera attentif à tout ce qui peut conduire à une
concentration des écoulements (variation de granulométrie ou de densité des
sols, défaut de compactage) et, d'une manière générale, à tous les scénarios qui
pourraient justifier d'un changement de conductivité interne (fissures
hydrauliques, fissures de retrait, terriers, empreintes racinaires, etc.…).
Un soin tout particulier devra être apporté à la liaison entre les parties rigides et
souples d'un barrage. Les zones de contact terre-évacuateur, terre-conduite sont,
comme nous l'avons vu plus haut, particulièrement sensibles à l'érosion interne
parce qu'il s'agit de zones de faible compacité et de plus forte perméabilité où
l'eau a tendance à se concentrer (compactage moins efficace contre un mur ou
une conduite par suite des difficultés d'approche et de l'utilisation de
compacteurs de faible puissance comme les compacteurs à guidage à main).
Cette aptitude à l 'érosion peut être accentuée par des décollements aux
interfaces entre les ouvrages rigides et le terrain, à la suite de tassements
différentiels.
Pour les conduites en acier, ou en PVC, de petit diamètre, l'enrobage par du
béton coulé à pleine fouille permettra de réduire les possibilités de circulation
amont - aval, si dangereuses (la règle de Lane est applicable). Pour les grands
barrages où les conduites sont placées en galeries, le compactage de la terre
contre les murs sera optimisé en donnant un léger fruit aux parois latérales
externes, tandis que des précautions supplémentaires seront prises pour éviter les
sous-pressions à l'aide de barbacanes ou de collecteurs drainants dans la partie
aval de la galerie.
Les évacuateurs de crue en béton construits sur le remblai ou en rive, exigeront
des précautions similaires et la vérification de la conformité de la longueur de
percolation avec la règle de Lane).
En définitive, les premières options préventives contre l'érosion interne sont le
respect scrupuleux des règles de l'art en matière de construction et l'adoption de
dispositifs techniques appropriés pour maitriser les écoulements, ou leurs effets.
2- ALLONGER LES PERCOLATIONS EN FONDATION

L'objectif est de réduire la vitesse de l'eau à la résurgence pour qu'elle ne puisse


pas arracher de particule solide et amorcer un phénomène érosif.
Nous avons vu que le risque d'érosion dans la fondation meuble d'un barrage
peut être évalué par l 'application de la relation de Lane ou de la règle du
gradient. Les deux approches permettent de définir la longueur minimum de
percolation des filets liquides entre le réservoir et un exutoire connu pour que le
risque d'érosion interne soit globalement maîtrisé, sauf cas exceptionnel (chemin
d'infiltration privilégié).
S'il y a des risques d'entrainement de matière dans la fondation d'un barrage
parce que les gradients hydrauliques des lignes de courant sont trop élevés à
l'émergence on les réduira par l'allongement des trajets sous l'ouvrage grâce à un
tapis d'argile (ou une géomembrane) à l'amont.
-la rupture d'une géomembrane ;
- la fissuration du remblai, ou l'ouverture d'une cavité de la fondation par
débourrage, etc...
La réparation de la conduite de vidange peut aller du remplacement pur et
simple de la conduite. Le doublement de la conduite accidentée par une
canalisation de diamètre inférieur ne peut avoir un effet positif que si les
percolations dangereuses se font à partir de la conduite en charge elle-même
(aucun intérêt si les percolations se font de l'amont du barrage vers la conduite
fissurée).
Dans le cas où l'accident succède à la défaillance d'un organe d'étanchéité, celui-
ci devra être réparé., La réparation d'une géomembrane peut être très simple si
elle a été mise en place sur le talus amont sans revêtement protecteur (soudure
ou collage d'une nappe à l'emplacement de la déchirure) ; le renforcement d'un
écran d'étanchéité peut être, au contraire, très contraignant. De toute façon, il
sera prudent d'assurer une surveillance de l'ouvrage après confortement.

Conclusion
Les questions de sécurité liées aux barrages constituent un enjeu. Elles
concernent non seulement le barrage lui-même et sa « sécurité intrinsèque »,
mais aussi ses modalités d’exploitation. Le contrôle du bon état des barrages
peut aussi inclure une préoccupation patrimoniale, notamment pour les barrages
concédés.

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