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ROYAUME DU MAROC

Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau


Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ponts en béton


armé

HAFILI OUALID
CNER
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ponts en béton


armé

 Les éléments du présent document concernent tous les


ponts ou parties de ponts en béton ou en béton armé.

Support de cours : Pathologie et entretien des ponts, Ponts en béton armé, EHTP 2020-2021.
Plan

Causes des désordres

Manifestation des désordres

Surveillance des ouvrages en béton armé

Entretien et réparation des ouvrages en béton armé


Pathologie et entretien des ouvrages en béton armé

Causes des désordres


Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’érosion et l’abrasion
Les bétons des ouvrages en site fluvial ou maritime sont sujets à l'érosion
due au charriage d'éléments solides, soit du fait d'un fort courant, soit sous
l'action des vagues pour les ouvrages côtiers.
L'exposition directe du béton au contact de la circulation, qu'elle soit
terrestre, fluviale ou maritime, favorise une usure de la surface par suite de
frottements répétés. Cette abrasion est d'autant plus importante que la couche
superficielle est moins riche en granulats durs ou que ceux-ci sont friables.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


Les chocs
Le choc de véhicules, notamment lorsqu'ils sont hors gabarit, a pour
conséquences l'apparition de griffures, d'épaufrures, voire d'éclatements de
béton. Les armatures peuvent être mises à nu et elles-mêmes atteintes. Dans
certains cas, la sécurité de la structure peut être compromise.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


Les chocs
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’action du gel
En dehors du cas d'utilisation de granulats gélifs, la sensibilisation du
béton au gel dépend surtout du degré de perméabilité du béton superficiel et de
la porosité des couches suivantes. Lorsque le parement n'est pas suffisamment
étanche ou qu'il n'est pas protégé par une chape d'étanchéité (extrados des
tabliers), l'eau remplit les pores du béton puis, sous l'effet de l'augmentation de
volume accompagnant la transformation de l'eau en glace, des fissures, voire des
éclatements locaux, apparaissent, surtout dans les régions de climat rude. De
tels désordres se produisent toujours dans les bétons qui se sont trouvés soumis
au gel avant d'avoir achevé l'exsudation de leur eau excédentaire.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
Ce type d'altération peut être dû à des agents extérieurs ou provenir des
constituants même du béton.
Le phénomène chimique le plus courant se produit sous l'effet de la
percolation de l'eau, il est accentué par les alternances, au cours d'une même
journée ou bien d'une saison à l'autre, d'atmosphère sèche puis humide.
A la fin d'une période sèche, lorsque l'humidité de l'air augmente, l'eau
percole plus facilement à travers le béton et en dissout certains constituants (la
chaux en particulier) qu'elle transporte à l'extérieur du béton. La porosité est alors
augmentée, ce qui favorisera ultérieurement le phénomène.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
Cette réaction est accentuée lorsque l'atmosphère est chargée en dioxyde
de soufre. Il en résulte naturellement une diminution de la résistance mécanique
du béton, et surtout une diminution de son alcalinité (Corrosion des armatures).
La percolation s'accompagne souvent de l'apparition de taches
d'efflorescence caractéristiques ou de stalactites.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
La carbonatation du béton consiste en une fixation du gaz carbonique
atmosphérique sur certains constituants du béton (chaux notamment). La
réaction progresse de l'extérieur vers l'intérieur avec une diminution de l'alcalinité,
mais sans perte de résistance du béton. Elle favorise la corrosion des armatures.
Ce phénomène se produit à partir de toutes les surfaces au voisinage
desquelles l'air peut circuler librement, y compris celles à l'intérieur des fissures
dont l'ouverture est suffisamment importante (supérieure à 0.30 mm). Il peut ne
provoquer aucune manifestation visible.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
La corrosion du béton se produit également lorsque l'ouvrage est situé en
ambiance agressive (fumées industrielles ou autres) ou au contact de substances
diverses contenant notamment des sulfates et des chlorures.
Les sulfates se trouvent dans certaines eaux souterraines et dans l'eau de
mer. Les chlorures sont également présents dans l'eau de mer et surtout dans les
sels de déverglaçage.
La diffusion de ces agents chimiques transportés par l'eau par capillarité
intéresse progressivement une profondeur croissante du béton.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
En présence de sulfates, il se produit avec la chaux et les aluminates du
ciment des réactions provoquant l'apparition de composés nouveaux expansifs,
tels les sels de Candlot (ettringite) ..
Les chlorures ont, quant à eux, une action nocive sur les armatures
lorsque celles-ci sont atteintes.
Enfin, si le béton est soumis à des alternances d'immersion et d'émersion,
ce qui est le cas des parties d'ouvrage en site fluvial ou maritime, la succession
d'états de saturation et de dessiccation produit en surface des gonflements suivis
de rétractions qui sont la cause de fissurations.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


L’altération physico-chimique du béton
Il existe aussi des cas d'altération du béton dans sa masse, sans
intervention d'éléments extérieurs. C'est le résultat de l'ensemble des réactions
liants-granulats, dont la plus connue est la réaction alcali-silice ou alcali-
réaction. Elles se traduisent par la formation de gels expansifs autour des
granulats, qui provoque le gonflement du béton, puis une fissuration plus ou
moins maillée susceptible d'entraîner, dans certains cas, la désorganisation
complète du béton.
Ce phénomène est lent et se manifeste généralement après plusieurs
années, voire plusieurs décennies. Son identification nécessite le recours à des
spécialistes.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


La corrosion des armatures
Les armatures noyées à l'intérieur du béton sont naturellement protégées
par l'alcalinité du ciment qui rend le milieu passivant (pH supérieur à 12).
Or, les processus de percolation et de carbonatation progressant
lentement de la surface vers l'intérieur diminuent cette alcalinité.
La passivation est d'autant plus compromise que la qualité du béton est
médiocre (porosité importante), que l'épaisseur d'enrobage est insuffisante ou
qu'un réseau de fissuration permet à l'eau de pénétrer plus facilement dans le
béton.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


La corrosion des armatures
Dans tous les cas, la corrosion des armatures est largement favorisée par
la présence de chlorures, même sans abaissement de l'alcalinité (ce qui
concerne particulièrement les extrados des tabliers dont la chape est
défectueuse, sinon absente, et sur lesquels sont déversés des sels de
déverglaçage).
Cette corrosion a deux conséquences :
- Le gonflement des armatures dû à l'expansion de la rouille qui provoque le
décollement du béton suivi de son éclatement,
- A plus long terme, la réduction de section des aciers, ce qui est surtout sensible
pour les aciers de petit diamètre, notamment les étriers d'effort tranchant qui, petit
à petit, disparaissent.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


La corrosion des armatures
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


La corrosion des armatures
L'attaque se développant, il y a à la fois réduction des sections résistantes
et, à terme, perte de l'adhérence acier-béton ; la résistance de la structure est
alors compromise si l'évolution du phénomène n'est pas entravée.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


La corrosion des armatures
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


Le retrait différé
Dans les structures en béton armé, si les phénomènes de retrait ont été
convenablement pris en compte lors de la conception de l'ouvrage, la
conséquence du retrait est une microfissuration. Dans le cas contraire, une
fissuration traversante peut se produire dont l'importance (nombre de fissures et
ouverture de celles-ci) dépend de la géométrie de la pièce et de la densité
d'armatures.
Causes des désordres

Les processus de dégradation des matériaux


Plusieurs types de retrait

• Retrait plastique : perte d’eau alors que le béton est encore à l’état plastique.
• Retrait thermique : conséquence du refroidissement qui suit la phase de
montée en chaleur due à la prise.
• Retrait de carbonatation : le gaz carbonique présent dans l'air pénètre à
l'intérieur du béton et réagit avec l'hydroxyde de calcium (portlandite).
• Retrait de séchage (dessication) : forme du retrait la plus connue, se
développe dans le béton durci.
• Retrait endogène (autodessication) : suite au développement de la réaction
d’hydratation. Ce retrait intéresse toute la masse du béton.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


La recherche des causes de désordres peut conduire à remonter jusqu'à la
conception de l'ouvrage. Certains choix, certaines hypothèses peuvent se révéler
inadaptés ou contredits par l'expérience, le progrès des méthodes de calcul et
des méthodes d'exécution.
Les cas suivants en donnent quelques exemples :
- Adoption d'un type d'ouvrage inadéquat, eu égard au sol de fondation ou à la
nature de l'obstacle à franchir,
- Adaptation maladroite des dispositions d'un dossier type (ex. : accrochage de
murs en retour aux piédroits d'un portique fondé sur pieux),
- Sous-estimation des effets dits secondaires dans les ponts très larges, très
biais ou courbes,
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


- Modélisation insuffisante de structures complexes,
- Absence ou insuffisance d'une étanchéité et d'un système cohérent
d'évacuation de l'eau hors de l'ouvrage.

Outre des erreurs et fautes éventuelles dans le dimensionnement, le


gestionnaire doit également s'attacher à déceler les faiblesses dans la fabrication
et la mise en œuvre des éléments de l'ouvrage, ainsi que dans les dispositions
constructives adoptées.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant au projet d’exécution
Ils peuvent provenir essentiellement d'un non-respect des règles de bonne construction :
✓ Insuffisances de ferraillage :
- Absence ou insuffisance d'étriers et de cadres généraux,
- Absence d'armatures de peau,
- Recouvrements et ancrages trop courts,
- Arrêts de barres mal disposés,
✓ Défauts dans les plans de ferraillage :
- Encombrement d'armatures ayant empêché un remplissage correct du moule,
- Non reprise des poussées au vide des armatures,
- Maillage trop large (les panneaux non armés peuvent se fissurer).
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant au projet d’exécution
✓ Dispositions constructives défectueuses :
- Insuffisance d'enrobage,
- Brusque changement de section d'une pièce ; une telle variation entraîne quasi
systématiquement l'apparition de fissures au droit du changement de section,
- Absence de dispositions particulières pour résister à des forces concentrées, surtout
lorsqu'elles sont temporaires,
- Fixation de corniches ou d'équipements (tels les garde-corps) favorisant des circulations
d'eau dans la structure,
- Absence de relevés d'étanchéité adéquats,
- Absence ou mauvais choix des joints de chaussée,
- Appareils d'appuis inadéquats.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant au projet d’exécution
✓ Certaines dispositions ne sont pas à proprement parler à l'origine de
désordres, mais contribuent à leur aggravation en rendant plus difficile les
possibilités de visite et d'entretien :
- Appuis de travées indépendantes sur des consoles cantilever,
- Appareils d'appui, système de drainage, non accessibles,
- Points de vérinage du tablier inexistants,
- Systèmes de drainage inaccessibles.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant aux conditions d’exécution
✓ La qualité du béton prévue au projet (résistance à la compression, maniabilité)
peut avoir été compromise :
- Lors de l'étude de la composition, du fait de la nature et de la qualité des
granulats réellement employés, de l'inadaptation du ciment à la nature de
l'ouvrage, etc ...,
- Lors de la fabrication : non-respect de la formule, ajout intempestif d'eau,
utilisation inopportune d'adjuvants.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant aux conditions d’exécution
✓ La fabrication des cages d'armatures peut également avoir conduit à certains
déboires :
- Aciers doux substitués de façon irréfléchie aux aciers HA prévus à l'origine
(ou inversement),
- Manutention de cages d'armatures pré-façonnées insuffisamment rigides,
- Oubli de certains aciers importants.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant aux conditions d’exécution
Il en va de même lors de la fabrication des cintres et des coffrages qui
peuvent avoir été insuffisamment rigides et mal étayés, les contreflèches parfois
inadaptées, les joints de panneaux défectueux, le nombre des réemplois excessif.
✓ Lors de la construction de l'ouvrage, d'autres causes de désordres ont pu
intervenir :
- Arrimage défectueux du ferraillage, calage inapte à réaliser les épaisseurs
d'enrobage prévues,
- Défauts de positionnement des armatures, manque de couture en cas de
reprise de bétonnage,
- Soudure d'aciers non soudables,
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant aux conditions d’exécution
- Pliage et dépliage d'armatures HA,
- Nettoyage des fonds de coffrage insuffisant, laissant apparaître le maillage
des armatures (à distinguer de la corrosion),
- Reprise de bétonnage mal exécuté : lignes disgracieuses, ragréages guère
plus esthétiques,
- Lors de la mise en place du béton : hauteur de chute
excessive, vibration mal conduite entraînant ségrégation,
nids de cailloux, défauts de remplissage, cavités parfois
recouvertes par une mince pellicule de liant,
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Causes tenant aux conditions d’exécution
- Traitement thermique mal maîtrisé conduisant à des fissurations,
- Absence ou insuffisance de cure, ce qui accroît la perméabilité du béton et
crée une fissuration superficielle,
- Décintrement précoce entraînant des déformations excessives, voire de la
fissuration,
- Manque de précaution dans la manutention d'éléments préfabriqués à
l'origine d'épaufrures,
- Absence de jeu suffisant aux joints de dilatation,
- Défaut de qualité du renformis sous chape d'étanchéité et de la chape elle-
même.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Modification des conditions d'utilisation ou d'environnement -
Défaut d'entretien
- Circulation d'engins de terrassement sur un tablier dont le béton était
encore jeune.
- Passage de charges ou de convois exceptionnels non prévus.
Intensification du trafic lourd.
- Rechargement abusif de la chaussée.
- Altération de l'air ambiant (fumées industrielles), changement du régime
des eaux.
- Exécution de travaux nuisibles à l'ouvrage (accrochage de dispositifs
divers, percements de culées, d'entretoises).
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Modification des conditions d'utilisation ou d'environnement -
Défaut d'entretien
- Défaut d'entretien du système d'évacuation des eaux et des joints de
chaussée.
- Défaut de protection d'armatures mises à nu accidentellement ou non.
- Défaut de correction des effets d'un mauvais fonctionnement des appuis,
notamment dans le cas de mouvements du tablier d'un pont biais, ou
courbe, ou présentant une pente transversale.
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Modification des conditions d'utilisation ou d'environnement -
Défaut d'entretien
Causes des désordres

Insuffisance de l’ouvrage dès la construction


Modification des conditions d'utilisation ou d'environnement -
Défaut d'entretien
Pathologie et entretien des ouvrages en béton armé

Manifestations des désordres


Manifestation des désordres
La fissuration
En béton armé, les fissures ne sont pas à considérer a priori comme un
désordre. Leur existence et leur configuration doivent cependant toujours attirer
l'attention du visiteur, car elles peuvent rendre le matériau plus sensible à
certaines agressions.
Si la structure a été correctement dimensionnée, un nombre suffisant
d'armatures assure la reprise des efforts de traction, ce qui limite l'ouverture des
fissures en fonctionnement normal. Le système de fissuration inhérent au béton
armé apparaît dès le chargement de l'ouvrage; il n'évolue pas tant que le mode
de fonctionnement correspond au schéma de calcul.
Manifestation des désordres
La fissuration
Une grande ouverture des fissures, une évolution de leur importance
(longueur, ouverture) et de leur nombre laissent présumer un comportement
pathologique. Dans le cas où les visites font apparaître une évolution
significative, il est nécessaire d'en rechercher les causes. En particulier, lorsque
des fissures dépassent 0.3 mm, il y a lieu d'analyser le fonctionnement de la
pièce incriminée.
L'apparition de fissures importantes peut être le signe d'une plastification
des armatures tendues. Elle peut aussi traduire une perte d'adhérence des aciers
au béton par suite d'une corrosion très avancée ou d’une dislocation interne du
béton. Ce phénomène est très grave est appelle à des mesures immédiates de
sauvegarde.
Manifestation des désordres
La fissuration
Pour la description des fissures, il convient de se référer aux catégories suivantes :
sur une face horizontale (ou quasi horizontale) :
- Les fissures longitudinales (sensiblement parallèles à l'axe longitudinal du
tablier),
- Les fissures transversales (sensiblement perpendiculaires à l'axe longitudinal du
tablier),
- Les fissures obliques (autres directions),
sur une face verticale (ou quasi verticale) :
- Les fissures horizontales,
- Les fissures verticales,
- Les fissures inclinées.
Manifestation des désordres
La fissuration
Origines des fissures :
Manifestation des désordres
La fissuration
Age d’apparition de fissures à partir de la mise en place du béton.
Manifestation des désordres
Les éclatements de béton
Hormis le cas des chocs déjà évoqué, ces éclatements se produisent
lorsque la corrosion des armatures a atteint un stade important.
Le foisonnement de la rouille provoque à la périphérie des armatures des
contraintes importantes, le béton d'enrobage se fissure puis se décolle laissant
l'armature définitivement sans protection.
Manifestation des désordres
Les éclatements de béton
Quand ce désordre est généralisé sur de grandes surfaces, il revêt
toujours un caractère spectaculaire, l'épaisseur de la rouille étant beaucoup plus
importante que la réduction d'épaisseur de l'acier, il convient alors de prendre
rapidement des mesures.
En effet, cette mise à nu des armatures annonce deux phénomènes
graves :
▪ La diminution de section qui, à la limite, entraîne la rupture de l'acier pouvant
se traduire par une déformation anormale de l'élément en cause,
▪ La perte de l'adhérence acier-béton.
Manifestation des désordres
Défauts de surface
Certains de ces défauts n'ont qu'une incidence esthétique, c'est le cas des
salissures, fuites de laitance, différences de teinte, ou n'ont qu'une influence
limitée : bullage, arrachements et ségrégation localisés, inclusions diverses (bois,
papier, clous).
Les taches de rouille peuvent n'être que superficielles, si elles ne sont que
la conséquence de déchets de ligatures laissés en fond de coffrage ou de coulures
en cas de bétonnage après une période pluvieuse. Mais elles peuvent être aussi la
manifestation extérieure d'une corrosion des armatures, ce qui est plus grave.
Les efflorescences, les stalactites et les traces de calcite soulignant les
fissures témoignent de la circulation d'eau à travers le béton. Cette circulation peut
être encore active ou avoir déjà cessé (suite à la réfection de la chape
d'étanchéité, par exemple).
Manifestation des désordres
Défauts de surface
Dans les deux cas, seule la surveillance continue et périodique pourra
établir, avec suffisamment de certitude, s'il s'agit de phénomènes appelés à
évoluer défavorablement.
Les faïençages et gonflements peuvent être le signe d'une dégradation
interne du béton susceptible d'engendrer à terme des désordres graves. Une
surveillance accrue des ouvrages qui présentent ces défauts est nécessaire pour
en apprécier l'évolution et faciliter le diagnostic.
Tous les autres défauts (poussiérage, poudroiement, nids de cailloux,
ségrégation, écaillage) sont à considérer, même s'ils semblent mineurs, dans la
mesure où ils diminuent l'efficacité de la protection des armatures. L'évolution des
désordres est progressive et aboutit aux phénomènes décrits précédemment.
Manifestation des désordres
Défauts géométriques à grande échelle
Hormis le cas d'un mouvement imprévu du cintre ou de l'ossature du
coffrage lors de la construction, des défauts apparaissant dans la géométrie
d'ensemble de la structure, trahissent un comportement anormal des appuis et
des fondation et/ou du tablier. Leur caractère est d'autant plus grave que la partie
d'ouvrage en cause joue un rôle porteur dans la structure.
Pour le tablier, il s'agit essentiellement de flèches permanentes qui
révèlent, à défaut d'un tassement anormal des appuis, une insuffisance de la
résistance structurale. A cet égard, l'effet du gradient thermique ne doit pas être
oublié.
Généralement, cette insuffisance de résistance est précédée de
l'apparition d'autres désordres, comme la fissuration, qui doivent normalement
alerter à temps le gestionnaire sur l'évolution de l'ouvrage.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Flèche longitudinale vers le bas intéressant


l’ensemble de la traverse.

Causes probables :

Due à un tassement général de l’étaiement


ou à une insuffisance de résistance à la
flexion longitudinale.

Critères de classement :

Selon la présence ou non de fissure Flèche


pathologique.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots

Type I : Retrait différentiel du


piédroit par rapport à la semelle
(jusqu’à 0.2 mm…).

Type II : Tassement de la zone


centrale du piédroit (souvent unique
et haute…).

Type III : Flexion excessive du


piédroit (accentué par absence de
drainage..).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Fissures verticales remontantes, prenant naissance
à la base du piédroit, au niveau de la reprise de
bétonnage avec la semelle. Leur ouverture varie de
la microfissure à 0,2 mm. Elles règnent sur une
hauteur de quelques décimètres à plusieurs mètres.
Elles se situent souvent au droit des barbacanes ou
des trous de passage des entretoises de coffrage.

Causes probables :
Fissures dues au retrait différentiel des bétons
d’âge différent de la semelle et du piédroit.

Critères de classement :
A juger selon la présence d’eau et de traces de
rouille ou armatures apparentes… Fissure de type I Piédroits
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Fissures verticales, au nombre de 1 ou 2,
remontant depuis la base des piédroits et pouvant
se prolonger dans les goussets de la traverse.
Se rencontrant plus particulièrement dans les
portiques de grande largeur, elles se situent vers le
milieu du piédroit.

Causes probables :
Fissures dues à un tassement de la zone centrale
de l’ouvrage.

Critères de classement :
Selon la présence d’eau et de traces de rouille ou Fissure de type II
armatures apparentes ou coulures de calcite.
Piédroits
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Fissure unique ou plusieurs fissures horizontales,
situées un peu au-dessous de la mi-hauteur hors
sol du piédroit. Elles sont continues ou réparties
en éléments discontinus.

Causes probables :
Fissures dues à une flexion excessive du
piédroit, souvent accentuée par une absence
de drainage.

Critères de classement :
Selon la présence et le fonctionnement des Fissure de type III
barbacanes.
Piédroits
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Type IV : Unique et situé à
l’angle inférieur du gousset:
retrait différentiel entre
piédroit et traverse et/ou
flexion excessive.

Type V : Tassement des


têtes de l’ouvrage (prolonge
la fissure de la traverse…).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Fissure unique horizontale, située à l’angle
inférieur du gousset de la traverse, le long de la
reprise de bétonnage. Elle s’étend sur toute la
largeur du piédroit.

Causes probables :
Fissures dues au retrait et/ou à une flexion
excessive de l’encastrement de la traverse sur le
piédroit.

Critères de classement : Fissure de type IV


Selon la présence d’eau et de traces de rouille ou
armatures apparentes ou coulures de calcite. Piédroits
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Fissures verticales, peu nombreuses (1 à 3), en


prolongement de fissures longitudinales dans la
traverse et les goussets, se rencontrant plus
particulièrement dans les portiques de grande
largeur.

Causes probables :
Fissures dues à des tassements des têtes de
l’ouvrage.

Critères de classement :
Selon la présence d’eau et de traces de rouille ou
armatures apparentes. Fissure de type
V Piédroits
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots

Type I : Flexion longitudinale


de la traverse.

Type II : (Souvent près des


bords) flexion transversale
excessive de la traverse.

Type III : Retrait gêné du


béton au-dessus de la reprise
de bétonnage du gousset.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Fissures transversales, régnant sur tout


ou partie de la largeur de la traverse.

Causes probables :

Fissures dues à la flexion longitudinale


de la traverse.

Critères de classement :

Selon la présence d’eau et la situation Fissure de type I


au niveau de la traverse. Traverse supérieure
Pathologie des ouvrages en béton armé
Description :
Portiques, cadres et dalots
Fissures longitudinales régnant sur tout ou
partie de la longueur de la traverse, située
plutôt près des bords libres, espacées de 30 cm
à 1 m.

Causes probables :

Fissures dues à des efforts de flexion


transversale excessifs.

Critères de classement :

Selon la présence d’eau et de traces de rouille Fissure de type II


ou armatures apparentes ou coulures de
calcite. Traverse supérieure
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Fissures longitudinales, prenant naissance à


la base du gousset. Elles se prolongent dans
la traverse de 1 m à 2 m et sont espacées de
2m à 3m.

Causes probables :

Dues au retrait gêné du béton au-dessus de


la reprise de bétonnage du gousset.

Critères de classement :

Selon la présence d’eau et de traces de


rouille ou armatures apparentes ou coulures Fissure de type III
de calcite. Traverse supérieure
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Type IV : Se rencontre
surtout dans les portiques
biais ; retrait gêné ou
insuffisance de ferraillage
dans les angles aigus.

Type V : Tassement des


têtes de l’ouvrage (cas des
portiques de grande
largeur).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots

Type VI : Défaut d’enrobage


(reproduisent le ferraillage de
la traverse.

Type VII : Oxydation des


ancrages d’un équipement.

Type VIII : Epaufrures du


béton dues à un choc.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots

Type I : Retrait gêné du mur coulé


sur la semelle (jusqu’à 0.2 mm…).

Type II : Efforts de flexion


excessifs dans le plan du mur dus
à un tassement différentiel du sol.

Type III : Efforts de flexion


excessif (apparaissant dans le
cas où le mur est appuyé en tête).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Fissures verticales remontantes, prenant naissance
à la base du mur, au niveau de la reprise de
bétonnage avec la semelle. Leur ouverture varie de
la microfissure à 0,2 mm. Elles règnent sur une
hauteur de quelques décimètres et se situent le
plus souvent au droit des barbacanes ou des trous
de passage des entretoises de coffrage.

Causes probables :
Fissures dues au retrait gêné du béton du mur
coulé postérieurement à celui de la semelle.

Critères de classement :
Selon la présence d’eau et de traces de rouille
ou armatures apparentes ou coulures de
calcite. Fissure de type I
Murs
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Fissures verticales, en tête de mur, généralement


courtes, peu nombreuses (1 à 3) situées
sensiblement à mi-longueur.

Causes probables :

Fissures dues à des efforts de flexion excessifs.

Critères de classement :

Selon l’ouverture des fissures.


Fissure de type II
Murs
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Fissure(s) horizontale(s) prenant naissance au


joint sec entre le mur en retour et le piédroit,
essentiellement dans le cas où le mur est rigidifié
ou appuyé en tête.
Généralement situées un peu en dessous de la
mi-hauteur hors sol du mur en retour.

Causes probables :
Dues à des efforts de flexion excessifs.

Critères de classement :
Selon l’ouverture et le prolongement des fissures.

Fissure de type III


Murs
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :

Basculement : Mouvement de rotation dans le


plan du mur.

Causes probables :

Dû à un tassement du sol sous la semelle de


fondation en extrémité du mur.

Critères de classement :
Selon l’ouverture du joint.

N.B. : tenir compte de l’importance du


basculement et de son évolution probable.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Portiques, cadres et dalots
Description :
Déversement : Rotation du mur vers le bas, hors de
son plan vertical. Espace plus ouvert en haut qu'en
bas, entre le mur en retour et le piédroit et décalage
d'un élément de corniche.

Causes probables :
Provoqué par une poussée excessive des terres et des
charges d’exploitation, et/ou par un tassement
différentiel suivant l’axe transversal de l’ouvrage ou un
poinçonnement du sol sous la partie avant de la semelle
de fondation du mur.

Critères de classement :
Selon l’étendue du décalage.
N.B. : tenir compte de l’importance du déversement et
de son évolution probable.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Type I :
Fissures de retrait
n’existant que dans le
talon (fines et
réparties…).
Type II :
Fissures de retrait
différentiel entre âme et
talon (espacées et
réparties…).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

III : Fissures de flexion


(normales < 0,3 mm –
pathologiques au delà
de 0,6 mm).

IV : Fissures d’effort
tranchant (acceptables
jusqu’à 0,3 mm et
pathologiques au delà).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissuration transversale de faible ouverture.

Situation :
espacées et réparties sur toute la longueur
d’une poutre, régnant dans sa partie basse
lorsqu'elle est sans talon et n'intéressant que le
talon lorsqu'elle en est pourvue.

Causes probables :
Retrait gêné du béton par le coffrage.

Critères de classement :
Ne nécessite pas de traitement particulier.

Fissure de type I
Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Description :
Ponts à poutres
Fissuration transversale verticale.

Situation :

Dans l’âme des poutres soit remontante à partir de


la jonction avec le talon, soit descendante à partir
de la jonction avec le hourdis.

Causes probables :

Retrait différentiel entre deux bétons d’épaisseur


et d’âge différents.

Critères de classement :

Le classement est à juger en fonction de l’ouverture


des fissures, de l’existence et de l’importance des
Fissure de type II
traces de rouille. Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissuration transversale verticale et traversante de
la poutre.

Situation :
Remontant depuis la sous-face de la poutre dans
l’âme, parfois jusqu’au hourdis. Peut régner sur les
2/3 centraux de la travée.

Causes probables :
Flexion longitudinale normale ou excessive.

Critères de classement :
Selon l’espacement et l’ouverture des fissures.

Fissure de type III


Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Fissuration transversale inclinée à 45°et traversante.

Situation :

Dans la zone d’appui, remontant depuis la sous-face de


la poutre dans l’âme.

Causes probables :

Insuffisance de résistance à l’effort tranchant


(concentration d’efforts dans les zones d’appui).

Critères de classement :

Selon l’ouverture de la fissure et la présence de rejet


(décalage vertical des lèvres de la fissure) en sous-face
de poutre. Fissure de type IV
Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Type Va : Absence ou insuffisance de
cadres transversaux et/ou corrosion
des armatures.
Type Vb : Insuffisance de coutures
des débords du talon sur l’âme.

Type VI : Insuffisance de coutures des


efforts de diffusion de la réaction
d’appui.

Type VII : Poussée au vide au niveau


des ancrages des armatures
principales.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Fissures longitudinales.

Situation :

En sous-face d’une poutre avec ou sans talon, étendues


sur tout ou partie de sa longueur.

Causes probables :

Insuffisance de cadres verticaux ou d’enrobage des


armatures longitudinales.

Critères de classement :

Selon la présence de traces de corrosion ou


éclatement du béton. Fissure de type V Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissure oblique unique tendant à découper un
coin de talon (s’il en existe un) ou de l’âme.

Situation :
En partie basse de l’about d’une poutre au-
delà du bossage de l'appareil d’appui.

Causes probables :
Insuffisance de reprise des efforts de diffusion
de la réaction d’appui liée à une insuffisance du Fissure de type VI
Poutres
ferraillage ou à un mauvais positionnement de
l’appareil d’appui.

Critères de classement :
Défaut structurel.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissure verticale unique.

Situation :
Dans l’âme, à quelques centimètres de l’about de
poutre.

Causes probables :
Poussée au vide exercée sur le béton par les
efforts d'ancrage des armatures longitudinales
principales inférieures de la poutre.

Critères de classement :
Rupture d’ancrage des armatures longitudinales et
mise en cause de la résistance à la flexion
longitudinale en about de poutre. Fissure de type VII
Poutres
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Armatures verticales apparentes sur de
courtes longueurs et faiblement oxydées.

Situation :
Dans l’âme entre deux poutres.

Causes probables :
Insuffisance d’enrobage des armatures
transversales.

Fissure et éclatement du
béton de type VIII
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Armatures longitudinales apparentes sur de


courtes longueurs et faiblement oxydées.

Situation :

Dans l’angle inférieur du talon entre deux poutres.

Causes probables :

Insuffisance d’enrobage des armatures


longitudinales provoquant l’oxydation. La poussée
de la rouille provoque l’éclatement du béton.

Fissure et éclatement du béton


de type IX
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

Type XIa : Flexion transversale du


hourdis ou retrait gêné du hourdis coulé
en 2éme phase.

Type XIb : Insuffisance d’armatures


transversales de couture et/ou retrait
gêné.

Type XII : Corrosion des aciers, Gel du


béton -> Délamination, feuilletage.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Éclatement, décollement, désagrégation du béton,
«délamination».

Situation :
Dans le hourdis.

Causes probables :
Désagrégation du béton sous les effets du gel et des
circulations d’eau.

Critères de classement :
Désordre localisé avec éclatement par plaques du
hourdis sans réduction notable des sections des
armatures apparentes.
Risque pour les usagers des voies portée et franchie
(poinçonnement par des roues de véhicules lourds
et chutes de morceaux de béton sur la voie Éclatement, décollement,
désagrégation, …
franchie)
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

Type XIII : Retrait gêné de l’encorbellement


coulé postérieurement à la poutre.

Type XIV : Flexion longitudinale de


l’encorbellement.

Type XV : Oxydation des ancrages d’un


équipement (Examiner la fixation ! …).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissures transversales prenant naissance
au nu de la poutre de rive.

Situation :
Réparties sur toute la longueur de
l’encorbellement.

Causes probables :
Retrait gêné du béton de l’encorbellement
coulé après celui de la poutre de rive.

Critères de classement :
Selon la présence ou pas de l’eau.

Fissure de type XIII


Encorbellements
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Fissures transversales prenant naissance au


bord libre de l’encorbellement.

Situation :

Plutôt vers la zone centrale de la travée.

Causes probables :

Flexion longitudinale.

Critères de classement :

Selon la présence ou pas de l’eau.


Fissure de type XIV
Encorbellements
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Oxydation des ancrages d’un équipement accompagné ou


non d’éclats de béton.

Situation :

En bordure d’encorbellement.

Causes probables :

Mauvaise étanchéité au droit du système de fixation de


l’équipement (défaut de raccordement avec l’étanchéité du
tablier).

Critères de classement :
La présence d’un défaut localisé d’étanchéité peut
entraîner à moyen terme la dégradation du béton.
Risque de rupture de la fixation de l’équipement Fissure de type XV
Encorbellements
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

Type XVI : Fissures de flexion


de l’entretoise.

Type XVII : Eclatement du béton


et corrosion des aciers de
l’entretoise.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :
Fissures verticales remontant à partir de la sous-
face de l’entretoise, parfois jusqu’au hourdis.

Situation :
Au nombre de 1 à 3, elles se situent soit en
partie centrale entre deux poutres voisines,
soit à quelques centimètres de ces poutres.

Causes probables :
Flexion ou efforts locaux à l’encastrement
sur les poutres (retrait).

Critères de classement :
Selon l’ouverture de la fissure.

Fissure de type XVI


Entretoises
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres
Description :

Éclatement de béton avec armatures apparentes


corrodées.

Situation :

Dans l’angle inférieur d’une entretoise.

Causes probables :

Oxydation des armatures.

Critères de classement :

Selon la réduction des sections d’armatures


apparentes oxydées. Eclatement du béton
Entretoises
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

Type XVIII : Fissures de


flexion longitudinale sur appui
intermédiaire ;
• Insuffisance de résistance
à la flexion si > 0.6 mm.
• Mauvaise disposition
constructive avec
groupement des armatures
au droit des poutres….
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts à poutres

Tassement de l’étaiement
Mouvement d’un ou de plusieurs appuis
Détérioration des appareils d’appui
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Description :
Flèche longitudinale vers le bas se voit bien au niveau
de la corniche et du garde-corps.

Situation :
En milieu de travées.

Causes probables :
Insuffisance de résistance à la flexion longitudinale.

Critères de classement :
La flèche est accompagnée d’une fissuration
transversale anormale de l’intrados de la dalle.
Dans le cas présent, la corniche et le garde-corps
subissent la déformation du tablier. Le défaut n’est pas
apparu à la construction. Il risque d’évoluer dans le
temps sous l’effet du trafic.
Déformation du tablier
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Description :
Efflorescences importantes accompagnées de traces
de rouille et de stalactites.

Situation :
Sur joues de dalle.

Causes probables :
Défaut d'étanchéité et circulation d'eau à la
jonction encorbellement-corps de dalle.

Critères de classement :
Risque de corrosion des armatures passives liant
l'encorbellement au corps de dalle.
Efflorescence
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Type I : Fissures de flexion
longitudinale de la dalle
(anormales si > 0,3 mm avec
espacement de 10 cm…).

Type II : Retrait longitudinal


du béton gêné par les
coffrages.

Type III : Fissure de reprise


de bétonnage, surtout dans le
cas de travées continues.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Type IV : Se rencontrent sur les ponts larges :
• Retrait gêné.
• Insuffisance de résistance transversale.
• Tassement de l’étaiement.

Type V : Se rencontrent sur les ponts larges :


• Insuffisance de résistance transversale.
• Gradient thermique.

Type VI : Se rencontrent sur les ponts larges :


Retrait gêné du béton sur les coffrages
Suivent les conduits d’élégissement…(dans le
cas de dalle élégie).

Type VII : Retrait gêné du béton coulé en


deuxième phase.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles

Fissures de type VI…


Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles

Type VIII : Insuffisance de résistance à la flexion longitudinale


et/ou tassement d’un ou de plusieurs appuis adjacents.
Type IX : Tassement de la pile.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles

Type X :
• Si peu nombreuses et localisées : insuffisance de résistance en flexion transversale
et/ou tassement local de l’étaiement.
• Si plus nombreuses et réparties : retrait du béton gêné par les coffrages.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles

Insuffisance de
résistance en flexion
des angles de la dalle

Insuffisance de la
résistance à la
flexion
Pathologie des ouvrages en béton armé
Ponts dalles
Type 56 :
• Si réparties et prenant naissance
à la racine de l’encorbellement :
retrait gêné.
• Si situées au centre et prenant
naissance au bord libre : flexion
longitudinale de la dalle.

Type 57 :
Problème de diffusion de la réaction
d’appui, insuffisance de frettes.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Piles
Type I : Insuffisance de frettes.
Type II : Retrait hydraulique ou
thermique.
Type III : Insuffisance des armatures de
chainage du mur en tête.
Type : IV Insuffisance des armatures de
chainage et/ou efforts horizontaux trop
importants (surtout pour les piles-
culées…).
Type V : Retrait gêné ou tassement du
sol lié à une insuffisance de la semelle.
Type VI : Reprise de bétonnage ou
flexion excessive dans la pile.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Piles
Type I : Frettes insuffisantes ou appareils
d’appui trop près du bord.
Type II : Retrait hydraulique ou
thermique.
Type III : Efforts de flexion excessif dans
le chevêtre.

(Difficile de distinguer entre types II et III)


Pathologie des ouvrages en béton armé
Piles

Type IV : Efforts excessifs de


flexion composée.

Type V : Corrosion des aciers


(sels de déverglaçage….).

Type VI : Alcali-réaction ou excès


de compression ! (mais rare).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Piles
Type I : Insuffisances de
frettes ou position des
appareils d’appui trop près du
bord.

Type II : Retrait hydraulique


ou thermique.

Type III : Flexion du chevêtre.


Pathologie des ouvrages en béton armé
Piles

Type IV : Efforts de
flexion excessifs.

Type V : Reproduction
de la trame des
armatures.

Type VI : Retrait ou
excès de compression,
ou alcali-réaction…
Pathologie des ouvrages en béton armé
Culées
Type I : Diffusion des réactions
d’appui ou appareils trop près
du bord.

Type II : Retrait hydraulique ou


thermique.

Type III : Dans le cas d’une


culée avec chevêtre sur piliers
ou sur pieux : efforts de flexion
excessifs.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Culées
Type IV : Insuffisance des armatures
de chaînage du mur de front.

Type V :
• Retrait gêné du mur.
• Tassement du sol de fondation
sous la partie centrale de la
semelle.
• Insuffisance d’armatures dans la
semelle.

Type VI : Flexion excessive, souvent


accompagnée par une absence de
drainage.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Culées
Type VII : Efforts de flexion
composée excessifs en têtes de
pieu (fissures parfois
accompagnée d’une rotation de la
culée).

Type VIII : Reproduit la trame des


armatures des pieux.
Pathologie des ouvrages en béton armé
Culées
Type IX : Retrait du béton du mur
garde-grève coulé postérieurement
au chevêtre.
Type X : Effort de flexion anormal
provoqué par l’about du tablier qui
entre en contact avec le mur garde-
grève (ne pas confondre avec la
reprise de bétonnage).
Type XI : Effort de flexion anormal
provoqué par l’about du tablier qui
entre en contact avec le muret-cache
(ne pas confondre avec la reprise de
bétonnage).
Pathologie des ouvrages en béton armé
Culées
Type I : Retrait gêné du mur
coulé postérieurement à la
semelle.

Type II : Efforts excessifs


dans le plan du mur.

Type III : Efforts de flexion


excessifs hors du plan du
mur, souvent accentués par
l’absence de drainage.
Pathologie et entretien des ouvrages en béton armé

Surveillance des ouvrages en béton armé


Surveillance des ouvrages en béton armé
Généralités sur la surveillance

La distinction entre béton armé et béton précontraint n'est pas toujours


aisée, notamment dans le cas de ponts-dalles. Il est donc indispensable de
consulter le dossier d'ouvrage ou de procéder à une enquête si ce dossier n'est
pas disponible. L'âge de l'ouvrage, ses dimensions, peuvent constituer des
indices qu'il faut toutefois utiliser avec précautions. En cas de doute, il convient
de recourir à un spécialiste.
Il est rare qu'un ouvrage en béton armé périsse de façon brutale ou que
son niveau de service diminue rapidement, hormis dans le cas de problèmes de
fondation.
Il est donc important de saisir l'évolution des phénomènes constatés lors
des visites et inspections.
Surveillance des ouvrages en béton armé
La surveillance continue

Pour les ponts en béton armé, outre le bon fonctionnement du système


d'évacuation des eaux, il s'agit surtout de relever, en intrados du tablier, les traces
du choc, les taches de rouille et d'efflorescence et les stalactites. Si le tablier
présente des parties en élévation (poutres latérales, contreventement supérieur
de ces poutres), la surveillance continue permet de noter l'existence de chocs de
véhicule.
Toutes les déformations inhabituelles de l'ouvrage relevées au cours de la
surveillance continue doivent être immédiatement signalées.
Surveillance des ouvrages en béton armé
La surveillance continue
Surveillance des ouvrages en béton armé
La surveillance continue
Surveillance des ouvrages en béton armé
La surveillance continue

De même, l'existence, dans


les ponts à poutre sous chaussée,
de fissures inclinées à 45° au
voisinage des abouts doit être
signalée et, plus généralement, les
fissures d'ouverture anormale,
visibles à l'œil nu.
Surveillance des ouvrages en béton armé
La surveillance continue

Pour les ouvrages ayant subi


des opérations d'entretien ou des
réparations, la surveillance continue
permet de déceler des imperfections
éventuelles ou un mauvais
comportement persistant.
Surveillance des ouvrages en béton armé
Visite annuelle

✓ Il est rappelé que l'exécution de la visite doit être précédée d'une consultation
du dossier d'ouvrage quand il existe.
✓ Les fissures dont l'ouverture est de moins 0.3 mm, doivent être repérées sur
l'ouvrage. Les repères sont constitués d'une marque à l'origine et à l'extrémité
de la fissure et sont datés de façon à contrôler son évolution. Certaines
fissures importantes et caractéristiques peuvent être équipées d'un dispositif
permettant de mesurer leur ouverture.
✓ Si la dernière inspection détaillée a conduit à établir une cartographie des
fissures, il y a lieu de la comparer avec l'état actuel de la fissuration.
✓ Si l'ouvrage n'est pas soumis à inspection détaillée périodique, et qu'une
évolution apparemment importante est constatée, le gestionnaire peut
demander qu'il soit procédé à une telle inspection.
Surveillance des ouvrages en béton armé
Visite annuelle

Les stalactites, taches d'efflorescence, visibles en extrados, témoignent


d'une circulation d'eau à travers le béton. Cette circulation d'eau peut avoir cessé,
après réfection de la chape d'étanchéité par exemple. Il convient donc de
s'assurer si ces manifestations traduisent un phénomène toujours actif.
Il en va de même des taches de rouille, dont le caractère de gravité ne
peut s'apprécier qu'à l'observation de leur évolution.
Surveillance des ouvrages en béton armé
Visite annuelle

Certains désordres ne sont pas apparents dans les premières années de


vie de l'ouvrage, mais leur révélation naturelle peut s'accomplir parfois trop tard.
Si la corrosion des armatures s'accompagne, en général, assez rapidement de
fissures dans le béton, fissures parallèles aux armatures, il n'en va pas toujours
de même des cavités qui peuvent rester masquées pendant longtemps par une
couche de laitance, en cas de doute, il faut procéder à un sondage au marteau
de la paroi, de façon à faire apparaître ces cavités.
Surveillance des ouvrages en béton armé
Visite annuelle

Au cours de la visite, certaines parties intéressantes de l'ouvrage peuvent


se révéler d'un accès difficile, ou bien l'interprétation des désordres peut s'avérer
délicate. Le gestionnaire ne doit pas hésiter, dans ces cas, à recourir au concours
d'un spécialiste et demander qu'il soit procédé à une inspection détaillée partielle
de la partie d'ouvrage en cause.
La visite annuelle se traduit par l'établissement d'un procès-verbal. Il est
important qu'il soit rédigé sitôt après la visite, de façon que le gestionnaire
dispose rapidement des conclusions qu'il complétera par ses observations et
propositions.
Surveillance des ouvrages en béton armé
Inspection détaillée

✓ L'inspection détaillée périodique doit être soigneusement programmée et


préparée. Elle doit être conduite par un agent qualifié du niveau ingénieur,
ayant obligatoirement reçu une formation spécialisée (il est rappelé que le
subdivisionnaire doit y prendre part et, dans certains cas, l'ingénieur du service
infrastructures).
✓ L'inspection se traduit par l'établissement d'un procès-verbal. Les documents
graphiques à produire compensent, s'il y a lieu, la cartographie des fissures.
✓ L'observation de désordres importants au cours de la surveillance continue, ou
d'une visite annuelle, peut nécessiter une inspection détaillée exceptionnelle
qui doit être faite conjointement par un ingénieur de bureau d'études et un
ingénieur de laboratoire.
Pathologie et entretien des ouvrages en béton armé

Entretien et réparation des ouvrages en béton armé


Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Généralités

L'entretien courant et spécialisé ont une action déterminante sur la


durabilité et la sécurité de la structure. En conséquence, les actions de
surveillance continue et la visite annuelles doivent se conclure par la définition et
la programmation d'opérations d'entretien courant à mettre en œuvre rapidement
et efficacement.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Entretien courant

L'entretien courant est à mener dans le cadre de la surveillance continue


dont il doit être une des premières conséquences.
Le gestionnaire doit garder à l'esprit que l'eau constitue l'agresseur
principal des structures en béton ; les opérations d'entretien courant devront
donc, en particulier, s'attacher à ce que les eaux de pluie soient conduites
aisément hors de l'ouvrage.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Entretien courant

Outre le maintien en bon état de fonctionnement du système d'évacuation des


eaux, l'entretien courant doit porter sur :
- Le nettoyage de sommiers d'appui, de l'intérieur du tablier,
- Le nettoyage et l'entretien des équipements de l'ouvrage (joints de chaussée,
joints de trottoirs, dallettes de trottoirs, dispositifs de retenue) ;
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Entretien courant

- Le contrôle du bon état des réseaux des occupants du domaine public (avec
intervention éventuelle auprès de ces derniers pour qu'ils assurent l'entretien
ou la remise en conformité de leurs réseaux) ;
- L'entretien et le remplacement éventuel de la signalisation routière de
protection de l'ouvrage;
- Le maintien en bon état des accès et abords de l'ouvrage (perrés, talus,
équipements divers ).
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Entretien spécialisé

Toute opération d'entretien spécialisé nécessite une étude préalable qui


doit notamment s'assurer que le remède n'est pas disproportionné par rapport au
désordre, et que l'opération elle-même ne pourra nuire à une quelconque partie
de l'ouvrage.
L'entretien spécialisé porte principalement sur les points suivants :
- La réfection des dispositifs d'écoulement des eaux,
- La mise en peinture des garde-corps et des éléments métalliques apparents,
- La réfection des bordures de trottoir, des dallettes sous trottoirs, des désordres
locaux sur corniches,
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Entretien spécialisé

- La réfection des joints de chaussée et des joints de trottoirs,


- Le changement des appareils d'appui ou leur remise en état (y compris les
bossages supérieurs et inférieurs),
- La réfection de la chape d'étanchéité,
- La réfection de la couche de roulement (qui peut entraîner la dégradation de la
chape) et du revêtement des trottoirs,
- La protection des armatures apparentes,
- Le ragréage des parois de béton.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Méthodologie
Avant d'entreprendre une réparation, une étude préalable doit être menée ;
cette étude est d'autant plus importante que l'ouvrage est ancien et donc mal
connu.
Cette étude a pour but de :
- Déterminer la nature et l'étendue des désordres ainsi que leur origine,
- Préciser l'état dans lequel se trouve l'ouvrage et notamment ses insuffisances,
- Choisir la méthode de réparation la mieux adaptée et le processus de
réalisation des travaux en tenant compte de toutes les contraintes de
l'environnement,
- Mettre au point le projet complet de la réparation.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


Les méthodes retenues permettent, soit de restaurer l'intégrité du matériau
détérioré (béton ou armatures ou, le cas échéant, les deux) et il s'agit alors de
réparation, soit d'augmenter le niveau de service de l'ouvrage par mise en œuvre
d'un complément de matière, il s'agit dans ce cas de renforcement.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


L’injection
Cette technique consiste à combler les vides d'une structure, soit pour
éviter des pénétrations d'eau préjudiciables aux armatures, soit pour essayer de
rétablir le monolithisme du béton.
Les produits d'injection sont à choisir en fonction des dimensions des vides
à combler et des objectifs à atteindre :
- Liant hydraulique en suspension dans l'eau (coulis) pour des vides importants
(béton caverneux), ou pour certaines fissures,
- Résine pour des vides peu importants (fissures fines), souple ou dure selon
qu'il s'agit de rétablir l'étanchéité ou le monolithisme.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


L’injection
Dans le cas de fissures, il n'est pas toujours recommandé de procéder à
des injections ; dans de nombreux cas, leur colmatage par un produit approprié
peut être satisfaisant.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


La reconstitution du béton
Lorsque le béton a subi des dégradations (épaufrures, décollements,
éclatements, désagrégation, etc...) du fait d'agressions externes (chocs,
abrasions, gel, etc...), ou internes (excès de contraintes, corrosion des aciers), ou
lorsqu'il s'avère nécessaire de renforcer une section sous-dimensionnée, il peut
être indispensable de reconstituer la structure dans son état antérieur ou de
l'amener dans un état souhaité.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


La reconstitution du béton
Deux techniques peuvent être utilisées :
- L'utilisation de mortiers pour reconstituer des zones localement dégradées.
Cette technique est employée pour des réparations ponctuelles. Le liant de ces
mortiers peut être un liant hydraulique ou une résine;
- La projection de béton pour réparer des surfaces importantes présentant des
dégradations généralisées, par exemple ragréage d'un intrados ayant subi une
corrosion généralisée ou renforcement d'une pile de section insuffisante.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


La reconstitution du béton
Deux méthodes peuvent être envisagées :
- La projection par voie sèche permet d'obtenir une produit en place à faible
retrait (donc à faible fissuration) de résistance élevée et présentant une bonne
adhérence au support;
- La projection par voie mouillée permet d'obtenir un produit en place de
composition régulière et provoque peu de nuisance pour l'environnement.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


L'adjonction d'armatures
Il peut être nécessaire, en cas d'insuffisance ou de disparition d'armatures
(destruction par la rouille, par exemple), de renforcer ou de remplacer le
ferraillage défaillant.
Deux techniques éventuellement complémentaires peuvent alors être employées:
- La reconstitution ou le remplacement du ferraillage par "greffe" de nouvelles
armatures internes au béton, ou adjonction d'armatures supplémentaires dans
du béton ajouté en surépaisseur. En face intérieure, la meilleure solution est
d'exécuter cette surépaisseur de béton par projection. Dans tous les cas, la
nouvelle couche de béton armé doit être connectée à la structure ancienne.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


L'adjonction d'armatures
- L'adjonction de nouvelles armatures externes par collage de tôles à la surface
du béton.

La première technique est plus particulièrement employée lorsque le béton


superficiel enrobant les armatures a été partiellement ou totalement détruit (gel,
corrosion, feu).
La seconde technique est employée essentiellement en renforcement sur
des structures dont le béton a gardé une bonne constitution de surface.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


L'adjonction de béton

Cette technique permet d'augmenter la section ou l'inertie d'une pièce. Elle


nécessite une bonne liaison du béton ajouté avec le béton existant. On peut, en
outre, améliorer par collage la qualité de la liaison. En face inférieure, il est
préférable d'utiliser du béton projeté.
Entretien et réparation des ouvrages en béton armé
Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


Précontrainte additionnelle
Cette technique permet soit :
- De redonner aux ouvrages leur état initial (réparation),
- De donner aux ouvrages un nouvel état de service (renforcement).
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Réparation

Types de réparation et de renforcement usuels


Précontrainte additionnelle
Elle s'applique :
- Aux ouvrages en béton précontraint ou en béton armé présentant des
insuffisances en flexion longitudinale ou à l'effort tranchant,
- Aux étriers actifs pour voiles, âmes des poutres présentant des insuffisances à
l'effort tranchant et à la torsion,
- Aux pièces tendues en béton armé dont les aciers sont défaillants ou
insuffisants (tirants fissurés).
Un tel renforcement nécessite une étude complète du fonctionnement de
la structure renforcée.
Références

❑ Instruction pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art, Direction


des routes.
▪ Guide pour le surveillance et l’entretien des ouvrages d’art
• Ponts en béton armé, Mai 1992
❑ Image de la Qualité des Ouvrages d’Art (IQOA),
▪ Catalogue des désordres, Pont dalle en béton armé, Tablier, 1996.
▪ Catalogue des désordres, Pont à poutres sous chaussée en béton
armé, Tablier, 1996.
▪ Catalogue des désordres, Pont cadre, portique (P.I.C.F., P.I.P.O., petit
cadre,..) en béton , 1996.
▪ Catalogue des principaux désordres, Aide à leur classification, Pile
marteau, 1997.
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
Direction des Routes
Centre National d’Etudes et de Recherches Routières

Pathologie et entretien des ouvrages en


béton armé
Merci pour votre attention
HAFILI OUALID
CNER
hafili.oualid@gmail.com

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