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Les pathologies du béton armé ont des causes et des conséquences variables. La dégradation
du béton armé comporte deux phases successives :
- Une phase d’incubation ou de latence ou d’amorçage qui correspond à l’altération lente
du béton, sans qu’il ne se produise encore des effets visibles. Cette phase s’arrête soit
lorsque les produits formés par les réactions internes du ciment atteignent un volume
critique provoquant un gonflement du béton, soit lorsque l’enrobage du béton ne
protège plus les aciers.
- Une phase de développement ou de croissance des dégradations du matériau. La phase
de développement est celle où les dégradations sont visibles. A ce stade les réparations
deviennent lourdes et coûteuses.
Les pathologies des structures en béton armé peuvent être d’origine mécanique, physique ou
chimique.
Défauts dans le béton armé
Une réaction chimique est un évènement au cours duquel il y a des transformations chimiques
qui peuvent être accélérées par l’augmentation de la température ou de la concentration.
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Parmi les causes de la dégradation chimiques des structures en béton armé, on cite la
carbonatation, la corrosion des armatures, l’alcali-réaction, les réactions sulfaciques.
a- La carbonatation :
Cette réaction mène à la diminution du pH1, il s’en suit une corrosion rapide de toute la surface
de l’armature qui gonfle et fait éclater le béton d’enrobage. Ceci entraine des problèmes de
durabilité et de résistances sur les structures en béton armé.
Dans les zones fortement industrialisées, dans les parkings et aux abords des grands axes
routiers, la quantité du CO2 dans l’atmosphère est assez élevée.
Processus de carbonatation
La pénétration des chlorures (ions Cl-) dans le béton armé qui est un milieu poreux se fait en
présence d’eau (béton immergé). Les chlorures dans le béton proviennent soit des constituants
de celui-ci (sable, granulats, adjuvants) soit de la contamination par le milieu environnant.
L’attaque des ouvrages en béton armé par les chlorures mène à la corrosion des armatures.
Lorsque la teneur en chlorure atteint ou dépasse une valeur seuil, l’enrobage ne peut plus
protéger l’acier qui se couvre de dépôts de rouille ce qui fait gonfler le béton jusqu'à le faire
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pH : Mesure de l'état acido-basique d'une solution contenant des ions H+, définie par pH = − log10 [H+], où [H+] est la
concentration de la solution en ions H+.
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éclater. La corrosion des armatures mène à une augmentation du volume, elle mène également
à une perte de capacité portante due à la diminution de la section efficace.
Ainsi, la pénétration des ions chlorure dans l’enrobage et la carbonatation du béton d’enrobage
sont les premiers responsables de la corrosion des armatures des ouvrages en béton armé.
Processus de corrosion
des armatures
L’alcali-réaction ou la réaction alcali-granulat est une réaction chimique entre des granulats
actifs et les alcalins contenus dans le ciment. Cette réaction produit une expansion à l’intérieur
du béton qui va créer des tensions puis des gonflements et des fissures.
Pour qu’une réaction alcali-granulat se déclenche, il faut, d’abord, avoir une teneur suffisante
en alcalins contenue dans le ciment et qu’on peut également trouver dans certains granulats. Il
faut ensuite, avoir des granulats réactifs, et enfin, il faut que l’humidité soit constante dans le
béton.
Les désordres dus à l’alcali réaction apparaissent à des échéances variables, généralement de
deux à dix ans et parfois plus. Ces désordres influencent les propriétés mécaniques de la
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Alcali : Hydroxyde d’un métal alcalin
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structure en béton armé et se manifestent essentiellement sous forme de fissuration en réseau
(faïençage).
Ces fissures sont souvent soulignées par une couleur blanchâtre provenant de l’exsudat du gel
de silice qui ressort à la surface du béton ou par une couleur brunâtre due à la corrosion de
l’armature. La profondeur des fissures évolue en fonction du degré d’avancement des
réactions ; elle peut atteindre quelques centimètres, comme elle peut se propager en
profondeur jusqu’au stade où la paroi en béton se transforme en un assemblage de moellons
retenus par l’armature.
a- Reconstitution de l’enrobage :
Plusieurs méthodes sont disponibles pour réparer durablement un parement en béton, arrêter
la progression des dégradations et éviter de nouveaux désordres. La reconstitution du
parement a pour objectif de restaurer l’apparence du béton, tout en arrêtant le processus de
corrosion et en rendant à la structure son intégrité.
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L’hydrodémolition permet la destruction, la découpe, le perçage ou le forage des bétons par projection d'un jet d'eau
à très forte ou ultra haute pression. L’hydro-démolition est l’activation et l’élargissement de microfissures préexistantes
au sein du béton par un jet d'eau ultra haute pression.
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Les surfaces de bétons sont ensuite nettoyées, afin de faire disparaître toute poussière ou toute
souillure, subsistant après l’élimination des bétons dégradés. Ce nettoyage peut être réalisé par
voie humide ou sèche (brossage et soufflage), mais dans le cas du lavage à l’eau, celle-ci doit
être éliminée par soufflage ou par aspiration.
Avant d’appliquer un inhibiteur, la surface du béton doit être préparée. Il s’agit d’éliminer la
peinture ou autre revêtement par sablage ou hydrosablage.
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c- Revêtement de surface :
La mise en peinture des ouvrages en béton armé a pour
principaux objectifs :
• d’améliorer l’esthétique de l’ouvrage, par la mise
en couleur ou la création de motifs décoratifs, en vue de
lui donner un aspect particulier
• de contribuer à la protection du béton : la mise
en place d’un système de peinture en couche mince, dans
la mesure où il apporte une amélioration de
l’imperméabilité du support peut permettre de ralentir la
pénétration de l’humidité extérieure et d’améliorer ainsi Application d’un revêtement de surface
la durabilité du béton.
Les ouvrages concernés sont essentiellement les tunnels, les murs de soutènement, les écrans
antibruit et dans certains cas les ponts.