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MEMOIRE DU PROJET DE FIN D’ETUDES

Étude pour la remise en état d’une plateforme pétrolière en béton armé

Chapitre II
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Ce chapitre a pour objectif de présenter les principales pathologies de


béton armé, leurs origines et leurs manifestations. Ainsi qu’un benchmark
sur les solutions de traitement des pathologies du béton armé.

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I- Pathologie de béton armé


Le béton armé est le matériau le plus utilisé depuis longtemps pour la construction des ouvrages
en génie civil, la durabilité de ce matériau dépend de plusieurs facteurs tels que les conditions
d’exploitation, la composition des matériaux, la mise en œuvre, les dimensions structurelles, le
milieu environnant et le manque d’entretien.
Cette multitude de facteurs conduit à la manifestation de certaines dégradations sur le béton,
ces dernières se développent progressivement avec le temps en aggravant la situation de plus
en plus jusqu’à la ruine totale de l’ouvrage.
Ainsi, il est très important de distinguer entre les différents types de pathologies suivant s’il
s’agit d’un défaut de conception, d’exécution, de fonctionnement ou d’un défaut de matériau.

I-1- Défaut de conception


Plusieurs critères de conception peuvent fortement influencer la durabilité d’un ouvrage en
béton. D’où la nécessité de choisir minutieusement les différents critères de conception afin de
retarder l’apparition des dégradations sur les structures en béton.
Exemple de défaut de conception :
 Système de drainage mal adéquat.
 Enrobage insuffisant.
 Erreurs de calcul.
 Mauvais choix des matériaux.
 Formulation de béton mal adapté au milieu environnant.

I-2- Défaut d’exécution


Les erreurs d’exécution sont généralement dues à une insuffisance dans les plans d’exécution,
conduisant à des improvisations dont les conséquences sont dans la plupart du temps graves,
ou bien à des problèmes dans l’organisation ou le contrôle de la qualité. Souvent, c’est la qualité
d’exécution des différents matériaux qui est principalement en cause.
Le béton sur chantier peut être de qualité médiocre pour plusieurs raisons :
 Délais de transport non contrôlés depuis une centrale de béton prêt à l’emploi.
 Irrégularité de fabrication sur chantier.
 Reprise de bétonnage mal exécutée.
 Ségrégation due à une insuffisance de vibration ou à une hauteur de chute trop
importante.
 Mise en œuvre dans des coffrages mal nettoyés.

I-3- Défaut de fonctionnement


Les défauts de fonctionnement peuvent se manifester sous forme de fissures apparentes dues à
un état de contraintes anormal, de traction, de compression ou de cisaillement, qui a atteint la
limite de rupture du matériau (le béton ou la pierre).

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Les fissures dues à un défaut de fonctionnement sont les suivantes :

Fissure de flexion : due à l’allongement de la fibre tendue.


Fissure de compression : conséquence du gonflement du matériau dû à l’effet de Poisson.
Fissure de cisaillement : due aux contraintes de traction principales.
Fissure de traction pure : résultat d’une traction directe.

Fissure de compression Fissure de flexion

Fissure de cisaillement Fissure de Traction pure

I-4- Défaut de matériau


I-4-1- L’altération physico chimique du béton
Ce type d'altération peut être dû à des agents extérieurs ou provenir des constituants même du
béton. Le phénomène chimique le plus courant se produit sous l'effet de la percolation de l'eau,
il est accentué par les alternances, au cours d'une même journée ou bien d'une saison à l'autre,
d'atmosphère sèche puis humide. [5]

A la fin d'une période sèche, lorsque l'humidité de l'air augmente, l'eau percole plus facilement
à travers le béton et en dissout certains constituants (la chaux en particulier) qu'elle transporte
à l'extérieur du béton. La porosité est alors augmentée, ce qui favorisera ultérieurement le
phénomène.
Cette réaction est accentuée lorsque l'atmosphère est chargée en dioxyde de soufre, il en résulte
naturellement une diminution de la résistance mécanique du béton, et surtout une diminution
de son alcalinité (Corrosion des armatures).
La percolation s'accompagne souvent de l'apparition de taches d'efflorescence caractéristiques
ou de stalactites [figure 4].

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Figure 4 : Tâches d'efflorescence dues à la percolation d’eau dans le béton


I-4-2- Carbonatation du béton

[5] La carbonatation du béton consiste en une fixation du gaz carbonique atmosphérique sur
certains constituants du béton (chaux notamment), la réaction progresse de l'extérieur vers
l'intérieur avec une diminution de l'alcalinité en favorisant la corrosion des armatures. Ce
phénomène se produit à partir de toutes les surfaces au voisinage desquelles l'air peut circuler
librement, y compris celles à l'intérieur des fissures dont l'ouverture est suffisamment
importante (supérieure à 0,30 mm), il peut ne provoquer aucune manifestation visible. Le
mécanisme de ce phénomène est présenté dans la figure suivante :

Figure 5 : Mécanisme de la carbonatation


D’après le schéma ci-dessus, il y a deux réactions globales qui se déroulent lors du phénomène
de carbonatation :

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 Réaction avec la Portlandite :


L’attaque chimique de la portlandite peut se résumer par la réaction globale :
𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 + 𝐶𝑂2 + 𝐻2 𝑂 ⇒ 𝐶𝑎𝐶𝑂3 + 2𝐻2 𝑂
Lorsque toute la portlandite sera consommée ; le pH voisin de 13 chutera en dessous de 9.

 Réaction avec le C-S-H :


La réaction de carbonatation du C-S-H peut s’écrire de façon générale :
𝐶 − 𝑆 − 𝐻 + 𝐶𝑂2 ⇒ 𝐶𝑎𝐶𝑂3 + 𝑆𝑖𝑂2 . 𝐻2 𝑂

I-4-3- Attaque des chlorures


La pénétration des ions de chlorures à l’intérieur du béton peut se faire par diffusion (sous l’effet
d’un gradient de concentration) ou par migration capillaire (absorption capillaire). Ensuite, les
ions de chlorures franchissent la zone d’enrobage et finalement atteignent les armatures, puis
commence le processus de dépassivation des armatures d’aciers par diminution du PH du
milieu, ce qui entraine la corrosion (par mécanisme de dissolution du métal suivant une réaction
d’oxydoréduction :
La pénétration des ions de chlorure entraine la disparition du film passif lorsque la concentration
en 𝑐𝑙 − atteint la concentration critique, une fois le film disparaît (dans des zones bien localisées
sur l’armature), l’armature devient en contact direct avec 𝐶𝑙 − , 𝐻2 𝑂, 𝑂2 .
Voici un schéma qui illustre le mécanisme de l’attaque des chlorures :

Figure 6 : Processus électrochimique de corrosion par les chlorures

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Le processus commence par les deux réactions d’oxydation suivantes :

𝐹𝑒2+ + 2𝐶𝑙 − ⇒ 𝐹𝑒 𝐶𝑙2 (Chlorure de fer II ou chlorure ferreux)


𝐹𝑒 + 3𝐶𝑙 − ⇒ 𝐹𝑒 𝐶𝑙3 − + 2𝑒 − (Réaction d’oxydation) qui se déroule au niveau du site anodique.

Les électrons libérés par la deuxième réaction d’oxydation se déplacent à travers le métal
jusqu’au site cathodique où se déroule la réaction de réduction de 𝑂2 selon la réaction suivante :
𝟏
𝑶 + 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟐𝒆− ⇒ 𝟐𝑶𝑯−
𝟐 𝟐

D’où on va avoir les réactions suivantes :


𝐹𝑒 𝐶𝑙3 − + 2𝑂𝐻 − ⇒ 𝐹𝑒 (𝑂𝐻)2 + 3𝐶𝑙 −
𝐹𝑒 𝐶𝑙2 + 2𝐻2 𝑂 ⇒ 𝐹𝑒 (𝑂𝐻)2 + 2𝐻𝐶𝑙
D’après les réactions précédentes, le processus conduit à une diminution de PH
(consommation des ions de 𝑂𝐻 − ) et un recyclage des ions chlorure.
Et en présence de l’eau 𝐻2 𝑂 𝑒𝑡 𝑂2 :
𝟏
𝟐𝑭𝒆 (𝑶𝑯)𝟐 + 𝑶𝟐 + 𝑯𝟐 𝑶 ⇒ 𝟐𝑭𝒆 (𝑶𝑯)𝟑
𝟐
Avec :
𝑭𝒆 (𝑶𝑯)𝟑 : La rouille
La vitesse de pénétration des ions de chlorures dans le béton dépend en particulier de la
porosité du béton. Elle décroît lorsque le rapport E/C (eau/ciment) diminue. [3]

I-4-4- Attaques des sulfates


Généralement, l’attaque par les sulfates peut détruire fortement le béton dans une durée
relativement courte. Les sulfates peuvent être d’origine biologique, naturelle, ou provenir de
pollution industrielle et domestique.
On peut trouver les sulfates dans les milieux suivants :
 Le sol sous forme de gypse.
 Les eaux de mer.
 Les eaux industrielles.
 Les eaux souterraines.
 L’eau de gâchage.
 L’atmosphère.
Les sulfates peuvent dégrader le béton selon les deux mécanismes physico-chimiques
suivants:
a) Expansion : par la formation des produits expansifs, ces expansions du béton peuvent
causer des dommages structuraux importants.
 Formation du Gypse Secondaire 𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 2𝐻2 𝑂 :
𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 + 𝑁𝑎2 𝑆𝑂4 + 2𝐻2 𝑂 ⇒ 𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 2𝐻2 𝑂 + 2𝑁𝑎𝑂𝐻

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-Le Gypse Secondaire 𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 2𝐻2 𝑂 est un produit expansif se forme dans les espaces
internes.

-La production de 𝑁𝑎𝑂𝐻 augmente l’alcalinité du milieu ce qui stabilise les C-S-H.
 Formation de l’Ettringite Secondaire :
𝐶3 𝐴 + 3𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 2𝐻2 𝑂 + 26𝐻2 𝑂 ⇒ 𝐶3 𝐴. 3𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 32𝐻2 𝑂
-𝐶3 𝐴. 3𝐶𝑎𝑆𝑂4 . 32𝐻2 𝑂 : La précipitation rapide de l’Ettringite conduit à la formation de
l’Ettringite non fibreuse de nature colloïdale (cristaux très fins) dont le volume molaire est de
3 à 8 fois supérieures au volume du solide initial.

b) Perte des propriétés liantes des C-S-H : l’action des sulfates engendre une perte de
résistance et une perte de masse du béton en surface.
L’attaque sulfatique entraine aux dégradations suivantes:
 Fissuration et décollement de la surface.
 Précipitation de sulfates et sablage de la surface.
 Fissures dans la masse du béton.
 Destruction complète du béton.

I-4-5- Corrosion des armatures

Les armatures noyées à l'intérieur du béton sont naturellement protégées par l'alcalinité du
ciment qui rend le milieu passivant (pH supérieur à 12). Or, les processus de percolation et de
carbonatation progressant lentement de la surface vers l'intérieur diminuent cette alcalinité. La
passivation est d'autant plus compromise que la qualité du béton est médiocre (porosité
importante), que l'épaisseur d'enrobage est insuffisante ou qu'un réseau de fissuration permet à
l'eau de pénétrer plus facilement dans le béton. [5]

Dans tous les cas, la corrosion des armatures est largement favorisée par la présence de
chlorures, même sans abaissement de l'alcalinité.

Figure 7 : Mécanisme de la corrosion

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Cette corrosion a deux conséquences majeures :

 Le gonflement des armatures dû à l'expansion de la rouille qui provoque le décollement


du béton suivi de son éclatement.
 A plus long terme, la réduction de section des aciers, ce qui est surtout sensible pour les
aciers de petit diamètre, notamment les étriers d'effort tranchant qui, petit à petit,
disparaissent.
La figure ci-dessous illustre les manifestations des dégradations dues à la corrosion :

Figure 8 : Effet de la corrosion des armatures sur des structures en BA

I-4-6- Action des alcalis réactions

Le terme alcali-réaction désigne un ensemble de réaction chimique qui se produit entre la


solution interstitielle du béton alcaline, et certaines phases, réactives des granulats. Lorsqu’un
béton contient une concentration en alcalins excédant un seuil critique et un taux d’humidité
(vers 80%), l’alcali-réaction peut provoquer durant quelques années : gonflement, fissuration
plus au moins maillée (faïençage) et chute des performances mécaniques du béton attaqué. [5]
On distingue trois types d’alcali-granulats qui sont les suivants :

 Réaction alcali-silice : ce sont les réactions les plus fréquentes.


 Réaction alcali-silicate.
 Réaction alcali-carbonate.
Exemple de réaction alcali-silice :

𝑆𝑖𝑂2 + 2𝑁𝑎𝑂𝐻 ⇒ 𝑁𝑎2 𝑆𝑖𝑂3 + 𝐻2 𝑂 (𝑆𝑖𝑂2 dissous rapidement par le 𝑁𝑎𝑂𝐻 hygroscopique)
𝑁𝑎2 𝑆𝑖𝑂3 + 𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 ⇒ 𝐶𝑎𝑆𝑖𝑂3 + 2𝑁𝑎𝑂𝐻 (régénération du 𝑁𝑎𝑂𝐻 après réaction avec la
portlandite)
Donc, la réaction globale est la suivante :

𝑆𝑖𝑂2 + 𝐶𝑎 (𝑂𝐻 )2 ⇒ 𝐶𝑎𝑆𝑖𝑂3 + 𝐻2 𝑂

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I-4-7- Actions mécaniques (l’érosion et l’abrasion)

Les bétons en site maritimes ont la particularité d’être fortement sollicités mécaniquement.
L’action mécanique la plus commune, et la plus particulière aux ouvrages marins est l’agitation
marine ou l’action de la houle, générant des efforts horizontaux et verticaux. De plus, en ce qui
concerne les ouvrages portuaires, ceux-ci peuvent également être soumis à des chargements
spécifiques, dont la répartition, la durée et l’intensité sont très variables, tels que l’accostage,
l’amarrage ou simplement le choc de navires. [5]

Il faut également citer l’abrasion sur les façades exposées des ouvrages, particulièrement
lorsqu’elles sont soumises à l’agitation marine. En effet, l’action des corps flottants ou
simplement des sables et des gravillons nécessitent de considérer cet aspect dans la conception
de l’ouvrage. La figure suivante illustre l’effet de ces actions mécaniques sur les structures en
béton.

Figure 9 : Effet de l’abrasion sur les surfaces en béton


Facteurs aggravants :

Cette abrasion est d'autant plus importante que la couche superficielle est moins riche en
granulats durs ou que ceux-ci sont friables.

I-4-8- Retrait différé

La littérature fait la différence entre quatre types principaux du retrait, celui qui arrive au très
jeune âge est le retrait plastique qui est dû à un séchage prématuré du béton à son état frais.
Le deuxième type est le retrait thermique qui se manifeste en général pendant les dix premiers
jours, qui est la conséquence de l’exothermie de la réaction d’hydratation. Le retrait endogène,
quant à lui, se compose d’une partie du retrait dit chimique, conséquence de la contraction de
Le Chatelier, et d’une auto-dessiccation du béton. Le dernier type, qui survit dans les bétons à
long terme est le retrait de dessiccation, également appelé retrait de séchage, ou retrait
hydraulique, il est la conséquence d’un séchage externe du béton. La chronologie de ces types
de retrait est présentée dans la figure suivante :

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Figure 10 : Chronologie des types de retrait


Dans les structures en béton armé, si les phénomènes de retrait ont été convenablement pris en
compte lors de la conception de l'ouvrage, la conséquence du retrait est une microfissuration.
Dans le cas contraire, des fissures traversantes peuvent se produire dont l'importance (nombre
de fissures et ouverture de celles-ci) dépend de la géométrie de la pièce et de la densité
d'armatures. L’image suivante donne un exemple sur ce type de fissures :

Figure 11 : Fissures dues au retrait

I-4-9- Action du gel

En dehors du cas d'utilisation de granulats gélifs, la sensibilisation du béton au gel dépend


surtout du degré de perméabilité du béton superficiel et de la porosité des couches suivantes.
Lorsque le parement n'est pas suffisamment étanche ou qu'il n'est pas protégé par une chape
d'étanchéité, l'eau remplit les pores du béton puis, sous l'effet de l'augmentation de volume
accompagnant la transformation de l'eau en glace, des fissures, voire des éclatements locaux,
apparaissent, surtout dans les régions de climat rude. La figure suivante illustre du l’effet du gel
sur le béton. [5]

Figure 12 : Action du gel sur le béton

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II- Benchmark sur les solutions de traitement des pathologies de béton armé
II-1- Préparation du support
La préparation de support peut avoir comme objectifs :
 Soit de nettoyer la surface de béton pour dégager toutes souillures ou dépôt superficiels
de natures divers, comme : la poussière, huiles et graisses, produits de décoffrages,
produits de cure et efflorescence de calcite…,
Le nettoyage peut être effectué par plusieurs méthodes : méthodes à sec (air comprimé,
sablage à sec…) et méthodes humides (sablage humide, eau à basse pression…).
 Soit d’éliminer les parties de béton dégradés jusqu’à atteindre le support sein, on peut
atteindre l’objectif en appliquant l’une des méthodes suivantes : le piquage, le
bouchardage, le rabotage et le ponçage…

Tableau 1 : Techniques d’enlèvement du béton dégradé (norme EN 1504-10 et P 95-101)


Méthodes & Matériel Efficacité Inconvénients
élimination en épaisseur (> 15 mm)
Burinage -Bon dégagement des bétons -Création de microfissurations
Outils manuels pneumatiques ou fissurés, brûlés et pollués dans locales dans le cas d’abattage sans
électriques légers l’encombrement des armatures. précaution.
-Déformation et blessures des
armatures passives et actives.
-Marteaux piqueurs traumatisants
pour le personnel

Repiquage -Préparation efficace des bétons et -Création de microfissurations dans


marteau léger pneumatique à surtout des armatures corrodées. les granulats du béton.
aiguilles multiples
Bouchardage -Bonne préparation des surfaces de -Microfissurations importantes.
Outils manuels, pneumatiques ou faible importance.
électriques légers à pointes de
diamant
Décapage à l’eau à très haute -Bon enlèvement des granulats -Risques pour le personnel et les
pression Jusqu’à 110 MPa dessertis et des liants dégradés. tiers (prévoir des protections contre
(> 2 fois la résistance en -Sauvegarde des armatures et les projections).
compression du béton) décapage efficace des armatures -Bruit intense. eaux polluées à
(augmenter la pression recycler.
> 150 MPa).

élimination de surface (sensiblement jusqu’à 15 mm)

Sablage à sec -Avec sables synthétiques agréés, -Nuages de poussière polluant.


Sableuse pneumatique et bonne préparation des bétons et -Nécessité d’un personnel qualifié
compresseur (pression 6 à 7 bars) armatures. avec EPI (équipement de protection
-Bonne préparation des reprises individuelle). Risques pour le
avec des produits à base de liants personnel.
organiques (surface de reprise -Sur les bétons peu compacts, le
sèche). repiquage peut devenir trop agressif.

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Sablage humide -Avec de la silice pure, bonne -Risque important de pollution des
Sableuse pneumatique et préparation des reprises avec des parties voisines. prévoir une
compresseur produits à base de liants protection efficace.
hydrauliques (surface de reprise
humide).

Décapage à l’eau à moyenne -Bon enlèvement des granulats -Risques pour le personnel et les
pression < 60 MPa dessertis et des liants dégradés. tiers (prévoir des protections pour h
> 2,50 m).
-Eaux polluées à recycler.

Rabotage mécanique -Préparation des surfaces planes -Création d’amorces de fissuration. -


Robot électrique à molettes ou horizontales, non armées, fissurées Prévoir un produit de collage ou un
outils multiples et polluées. primaire d’accrochage.

Décapage thermique -Préparation des surfaces planes de -Création de fissures dans les
lance à becs multiples béton non armé, très efficace en granulats du béton.
oxyacétyléniques cas de pollution chimique. -Prévoir un nettoyage final
-Efficace pour l’enlèvement de énergique.
revêtements polymères en
combinaison avec un raclage.
ponçage -Préparation des surfaces planes de -Pas de reprise performante, risque
ponceuse légère, rotative, à faible importance sans fissure ni de polissage de la surface.
disques abrasifs armature

Décapage chimique
par acide dilué ou solvant -À réserver aux cas particuliers : -Risque important de pollution des
élimination de revêtements parties voisines et risques de
polymères (avec raclage), de corrosion.
contaminants ayant pénétré dans le -Prévoir une protection efficace et,
béton, de la laitance, de béton non après traitement, l’élimination du
armé, de la rouille des armatures… produit nécessite un rinçage soigné à
l’eau.

Nettoyage du béton
eau à basse pression (< 18 MPa) -Bon enlèvement de la poussière, -Risques pour le personnel.
de la laitance, des résidus -Risque de trous si la surface du
d’asphalte. béton ne présente pas des
-Nettoyage des fissures, des joints caractéristiques homogènes.

air comprimé Nettoyage de poussière non S’assurer que le compresseur ne


adhérente, des fissures, des joints. dégage pas d’huile.

marteau léger pneumatique à Enlèvement des clous, fils de -Possible création de


aiguilles multiples ligature, morceaux de bois microfissurations dans les granulats
incrustés dans le béton… du béton.

Sablage à sec -Avec sables synthétiques agréés, -Nuages de poussière polluant.


bonne préparation des bétons et -Nécessité d’un personnel qualifié
armatures. avec EPI (équipement de protection
individuelle).
-Risques pour le personnel.

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Sablage humide -Bonne préparation des surfaces de -Risque important de pollution des
reprise. parties voisines.
-Prévoir une protection efficace.
Vapeur -Élimination de contaminants -Risques pour le personnel.
ayant pénétré dans le béton.

II-2- Techniques de réparation


Suite à un propre diagnostic, les procédés de réparation d'un ouvrage ne viennent pas seulement
ramener les sections d'origine de l'acier et du béton, mais aussi rétablir les caractéristiques
mécaniques des différents éléments concernés. C'est-à-dire remettre la possibilité à la structure
de reprendre au mieux les efforts qui lui sont appliqués.

II-2-1- Réparation superficielle par ragréage


II-2-1-1- Généralités
Le ragréage est une méthode de réparation locale, qui consiste à rétablir manuellement
l’enrobage des armatures à l'aide d'un mortier de réparation. [9]

Figure 13 : Mortier hydraulique pour un ragréage d’un béton armé


Cas d’utilisation :
Lorsque les parements sont altérés superficiellement sur quelques centimètres de profondeur et
sur des longueurs ou des surfaces limitées (inférieures ou égales à 0,25 m²) et que leur
dégradation pourrait à terme nuire à la pérennité d’un ouvrage en provoquant des désordres plus
graves pouvant mettre en cause la tenue d’ensemble de la structure, il est nécessaire de les
reprendre.

Remarque :
Les ragréages ne contribuent pas à la résistance mécanique des structures réparées. L’utilité de
ragréage se traduit à :
 L’interruption du processus de dégradation (passivation, étanchement)
 Reconstituer des parements un aspect général le plus homogène et esthétique possible
En cas de corrosion des armatures, il est très important d’enlever les aciers corrodés pour arriver
à une partie saine apparaisse ; nombreuses techniques sont valables pour vérifier qu’on atteint
des zones sous corrosion (repiquage, burinage, sablage, jet d’eau, bouchardage). Afin d’assurer
une bonne réparation, il important d’avoir un dégagement comme le montre les schémas
suivants :

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Figure 14 : Dégagement des armatures selon la norme NF P 95.101


Il faut par la suite nettoyer la surface du béton pour enlever toute trace de souillure et
poussière. Si la perte de section de l'acier est très élevée, il est donc nécessaire de remplacer
l'armature ; par scellement ou soudure.
Pour limiter la réapparition de corrosion dans les zones traitées on choisit de mélanger des
inhibiteurs de corrosion dans la formulation de ce mortier.
Lorsque l'épaisseur d’enrobage minimale assurant la protection contre la corrosion ne peut être
mise en œuvre, un traitement anticorrosion doit être appliqué sur les aciers.
Aussi, il faut traiter les parties dégradées d’une façon à éviter le phénomène de la formation
d’anode induite, ci-dessous un schéma représentatif explique le processus de la constitution
d’anode induite :

Figure 15 : Processus de la constitution d’anode induite


D’où la nécessité de décaper tout le béton contaminé pour éviter le déplacement du problème
dans les zones adjacentes.

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II-2-1-2- Produits pour ragréage


Les produits utilisés pour le ragréage se regroupent en trois familles :
 Produits à base de liants hydrauliques : liant hydraulique + granulats + (adjuvant en cas
de besoin).
 Produits à base de liants hydrauliques modifiés : constitués de mélanges généralement
pré-dosés en usine.
LHM = liant hydraulique + granulats + ajouts de résines synthétiques + (fibres)
 Produits à base de résines synthétiques : constitués de mélanges composés de granulats
et d'une résine synthétique constituant le liant et éventuellement d'ajouts (fibres).

II-2-1-3- Mode d’exécution de la méthode


L’exécution de la méthode s’effectue suivant l’enchainement suivant :
1- Humidifier abondamment les parties à réparer. Laisser ressuyer, le béton doit être humide
mais non ruisselant.
2- Pour une bonne adhérence, appliquer le mortier en le serrant fortement sur tout le pourtour
de la zone à réparer.
3-L’application se fait par passes de couches successives qui varient d’épaisseurs selon les
propriétés du produit choisit entre 2 et 100 mm (indiqués par le fournisseur).
4- Dès le durcissement du mortier, réaliser la finition à l’aide d’une taloche éponge ou d’une
taloche polystyrène.

Figure 16 : Gauche à droite ; Aciers dégagés, Application du mortier,


Finissage par taloche

II-2-2- Calfeutrement et injection des fissures


II-2-2-1- Généralités
Le traitement des fissures par injection: consiste à faire pénétrer dans des fissures un produit
susceptible de créer une liaison mécanique et/ou une étanchéité.

Le traitement de fissures par calfeutrement: consiste à colmater en profondeur les fissures


par un produit plus ou moins souple (mastic ou mortier) pour rétablir une étanchéité à l’air ou à
l’eau ou pour empêcher la pénétration de matières solides qui risqueraient de bloquer le
mouvement des fissures. Il s’applique donc aux fissures qui ne mettent pas en jeu la résistance
de la structure. [9]

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Cas d’utilisation :
Lorsque le béton présente des fissures autres que celles provoquées par la corrosion et que
celles-ci peuvent nuire à la pérennité de l’ouvrage en provoquant des désordres plus graves
pouvant mettre en danger la stabilité de l’ensemble de la structure.

Remarque :
Ces deux types de traitement peuvent servir plusieurs fonctions à savoir l’étanchéité, le
remplissage et également une fonction mécanique.
Les tableaux ci-dessous résument les traitements des principales fissures :

Figure 17 : Traitement des fissures par type d’ouverture

II-2-2-2- Exécution du calfeutrement


a) - Matériel de calfeutrement

L’ouverture en « V » ou en « U » est appliquée manuellement ou le plus souvent avec une


meuleuse électrique ou pneumatique.
Le mastic est mis en place avec un pistolet manuel ou pneumatique à débit contrôlable. Les
embouts doivent avoir une ouverture adaptée à l’écartement des lèvres de la fissure.
Après ouverture de la fissure par meulage ou manuellement, toute trace de poussière est
éliminée par brossage ou soufflage à l’air déshumidifié et déshuilé.
En cas de suintement ou de venue d’eau, un pré-étanchement est réalisé en fond de fissure à
l'aide de produits adaptés :

 Soit par injection de résines gonflantes en présence d’humidité,


 Soit par colmatage avec une pâte de ciment à prise rapide. Cette opération doit être
suivie d’un nettoyage et d’un séchage des lèvres.

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Figure 18 : Calfeutrement avec un mastic d’une fissure échancrée en V ou en U

b) - Mise en œuvre des produits de calfeutrement


o Le produit de calfeutrement peut être mis en œuvre soit :
 Manuellement (langues de chat, truelles, etc…).
 Par projection pour les produits à base de liants hydrauliques à l’aide de pompes
manuelles ou pneumatiques pour les produits à base de liants organiques en
cartouche, en poches plastiques ou en vrac.
o Quand le produit nécessite un primaire d’accrochage, le temps d’attente éventuel doit
être respecté.
o Dans le cas des fissures actives, un fond de joint doit être mis en place pour éviter
l’adhérence des produits à base de liants organiques en fond de fissure.
o Le produit de calfeutrement est serré contre les lèvres de la fissure puis taloché ou lissé
selon la finition désirée.
o Dans le cas de calfeutrement en forte épaisseur, l’application du mono-composant se
fait en plusieurs passes pour permettre la polymérisation correcte de la totalité du
produit.
o Pendant le temps de durcissement ou de polymérisation, la surface du produit mis en
œuvre est protégée contre les agressions extérieures (abrasion, chocs, pluie, salissures
et dessiccation, etc.)

II-2-2-3- Exécution d’injection


a) - Matériel d’injection
 Les pompes d’injection
 Les injecteurs forés.
 Les liaisons pompe-injecteur.
 Les pots à pression.
 Les injecteurs collés ou « cavaliers ».
 Les malaxeurs

b) - Mode opératoire
Calfeutrement de la fissure puis injection (soit par gravité, soit sous pression selon les
cas de figures)

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Étude pour la remise en état d’une plateforme pétrolière en béton armé

o La fissure doit être cachetée extérieurement avec un produit pâteux (colle


époxyde, mastic polyuréthanne, polyester ou silicone, mortier étanche, etc.).
o Pour bénéficier d’une certaine pression, le calfeutrement peut être remplacé par
le masticage du joint, les injecteurs étant alors noyés dans le mastic, certains
d'entre eux pouvant servir d'évents.
o Si la fissure n’est pas accessible sur l’une des faces, il peut être nécessaire de
constituer un cordon d’étanchéité par injection quasiment ponctuelle de produits
appropriés.
o Les injecteurs sont soit des tubes disposés dans des forages interceptant la
fissure, soit des cavaliers disposés longitudinalement à cheval sur la fissure.
o Pour les fissures transversales, les injecteurs sont disposés sur chaque face de la
pièce à traiter. Suivant l’épaisseur de la pièce et les caractéristiques du produit
d’injection, un seul côté sera équipé d’injecteurs mais les deux côtés devront être
obligatoirement calfeutrés.
o En cas d’injection d’arrêt d’eau, le cachetage n’est pas toujours nécessaire.

II-2-3- Reconstitution de section par béton coulé en place

II-2-3-1- Généralités
Cette méthode s'applique pour les structures en béton armé, principalement aux poutres et
poteaux, lorsque le béton présente des dégradations profondes et très étendues. [9]

Limites de la technique :
 Des moyens importants à mobiliser
 Les pièces à reconstituer doivent être positionnées de préférence hors d'eau ou à défaut
en zone marnante haute.
 La structure traitée doit être en mesure de supporter les excédents de poids apportés par
la réparation.

II-2-3-2- Exécution de la méthode


 Dans les zones à reconstituer, le béton dégradé est éliminé jusqu’à atteindre le béton
paraissant sain.
 Les zones équarries doivent avoir des formes franches afin d’assurer une bonne tenue
de la réparation.
 Après élimination du béton dégradé, on procède au nettoyage des surfaces.
 Les armatures mises à nu lors des travaux d'élimination des bétons dégradés doivent
être dégarnies sur tout leur tracé et tout leur pourtour si elles présentent des traces de
corrosion. Le dégarnissage doit être fait jusqu'à ce qu'apparaisse la partie non corrodée
des armatures.
 On procède au décapage des aciers dégagés. L'élimination de l'oxydation peut se faire
par brossage métallique, sablage, repiquage, ou grenaillage.

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 Les armatures trop corrodées pour continuer à assurer leur rôle sont remplacées, et le
ferraillage complémentaire pour la reconstitution (augmentation de la section) est mis
en place.
 Des forages et scellements d’armatures peuvent être réalisés pour assurer un ferraillage
correct de la réparation.
 La mise en œuvre des armatures doit se faire dans le respect des dispositions
constructives du béton armé et conformément aux recommandations du « Guide
d'utilisation du béton en site maritime ».
 Les coffrages sont mis en place en veillant à ménager des fenêtres pour le coulage et le
vibrage du béton.
 Les coffrages mis en place doivent être étanches.

II-2-4- Reconstitution de section par béton projeté

II-2-4-1- Principe de la projection


Le principe de la projection consiste à :
o Malaxer, homogénéiser les matériaux à l’état sec ou humide.
o Les transporter par canalisation, rigide ou souple, grâce à des pompes mécaniques ou
de l’air comprimé.
o Projeter plus ou moins violemment, grâce à de l’air comprimé, le matériau sur les
supports à revêtir.
.

Le mélange de ciment et de granulats non additionné d’eau au moment du malaxage, est projeté
par de l’air comprimé dans la conduite menant à la lance où l’eau nécessaire est ajoutée.

La résistance en compression du béton projeté a, selon la norme NBN EN 14487-1, un


.

minimum de 40 MPa.

Selon le type de machine utilisée, la vitesse de transport des matériaux varie de 50 à 100 m/s.
La vitesse de projection varie de 100 à 150 m/s.

Il existe principalement deux techniques de projection du béton suivant le moment


d'introduction de l'eau de gâchage dans la chaine. [8]

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II-2-4-2- Exécution de la méthode


Tableau 2 : Méthodes d’exécution du béton projeté

projection par voie humide projection par voie sèche

Illustration de
la technique

Moment le béton gâché est pompé jusqu'à la lance le mélange de ciment et de granulats, sans
d’introduction l'eau, est propulsé par de l'air comprimé,
de l’eau de l'eau s’ajoute en bout de lance.
gâchage
Le contrôle de la qualité est simple, puisque Ce procédé peut être arrêté et continué à tout
Avantages l'on utilise un béton conventionnel (le moment durant les travaux. En effet, le
dosage des constituants du mélange est contact ciment-eau ne se fait qu’à la lance, il
connu) n’y a aucune prise possible par avant si la
production du béton est interrompue. Des
résistances élevées sont facilement obtenues
puisqu’il permet d’avoir de faibles rapports
eau/liant.
le procédé ne peut être arrêté, car le mélange Le dosage de l’eau dans le mélange se fait
Désavantages eau-ciment est préalable. directement à la lance, par le lancier, ce qui
complique le contrôle de la qualité.

Préparation des surfaces :

 Le parement doit être nettoyé (sablage) et humidifié. Toutes les salissures et impuretés
sur parements doivent être éliminées.
 On procède au repiquage des parties friables du béton et au sablage du parement ou
éventuellement au nettoyage à l’eau sous pression. L’énergie du repiquage et du sablage
doit être réglée en fonction de la friabilité des matériaux en place.
 Les cavités peuvent être comblées par des projections de béton en première passe.
 Afin de limiter les effets du retrait du béton, la mise en place d’armatures de peau est
nécessaire (dès que l’épaisseur de béton projeté dépasse 5 cm). Le ferraillage peut être
classique ou en treillis soudé. Le ferraillage est solidarisé au support par des fixations
(2 à 6 par m2 au minimum).
Projection :

 La projection ne doit commencer que lorsque tout ruissellement d’eau sur les parements,
résultant de la préparation des surfaces, a cessé, et que les mortiers ou bétons mis en
œuvre dans cette même phase de préparation (comblement de cavités.) ont effectué leur
prise.

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 Les parements verticaux doivent être revêtus en commençant par le bas et en remontant,
le béton en cours de projection s’appuyant sur le béton en place.
 Sur chaque couche, une cure doit être réalisée.
 Avant l’application d’une nouvelle couche, la précédente doit avoir fait sa prise et doit
être nettoyée des traces d’éventuels produits de cure qui pourraient nuire à. l’adhérence
du nouveau béton à projeter.
 Les couches élémentaires ne doivent pas être talochées. Lorsque certains parements
doivent être traités avec un souci d’esthétique, il est nécessaire de procéder à une passe
supplémentaire de finition qui, comme un enduit, pourra être talochée.

II-3- Techniques de renforcement


II-3-1- Renforcement de la section par précontrainte additionnelle
III-3-1-1- Cas d’utilisation
Cette méthode est utilisée en cas d’apparition des désordres mécaniques importants résultant
d’une faiblesse de la capacité portante de l’ouvrage ou pour augmenter la capacité portante de
la structure à cause des impératifs d’exploitation. Si les techniques de renforcement «
traditionnelles », comme le béton coulé en place ou projeté, semblent irréalisables ou
inadaptées, l’adjonction de précontrainte peut être envisagée. [9]

III-3-1-2- Principe de la méthode


L’addition de précontrainte vise à corriger des défaillances de résistance des pièces en béton
armé telles que les dalles et les poutres. Puisque cette précontrainte n’est pas prévue dès la
conception, elle doit s’adapter aux conditions de site et d’exploitation. À cause de son ajout à
l’extérieur d’un ouvrage, cette précontrainte peut être pénalisante de par son encombrement
d’une part, et de par son caractère inesthétique d’autre part.

III-3-1-3- Limites de la technique

L’adjonction de précontrainte a fonctionné très bien comme méthode de renforcement pour


plusieurs ouvrages en béton armé. Cependant, cette méthode nécessite beaucoup de précautions
pour sa mise en œuvre et sa pérennité :

o L’intervention de bureaux d’études et d'entreprises spécialisées.


o Le suivi sérieux des procédures de mise en œuvre.
o La protection de la précontrainte des agressions extérieures, en particulier au niveau des
ancrages, etc.

Dans milieu marin « très corrosif » l’utilisation de la précontrainte additionnelle est réserver à
des cas exceptionnels en y assurant une grande protection et un suivi régulier, on exclut d’une
manière systématique les ouvrages où la précontrainte serait au contact direct de l’eau de mer.

En tout cas, la technique de renforcement par précontrainte additionnelle ne peut donc être
utilisée que hors d'eau.

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II-3-2- Renforcement de la section par des tôles métalliques collées


La méthode des tôles métalliques collées est une méthode très intéressante pour le renforcement
des poutres et du hourdis d’autant qu’elle présente un encombrement minimum. Cependant, il
y a un minimum de conditions qui doivent être vérifiées pour pouvoir envisager l’utilisation
des tôles collées :

 La résistance à l’arrachement du béton de l’ouvrage doit être suffisante (de l’ordre de


2,5 MPa) pour permettre d’équilibre les cisaillements à l’interface entre le béton et la
colle ;
 La surface du béton ne doit pas présenter de décrochements ni d’ondulations de rayon
faible ;
 Les tôles collées ne doivent pas être exposées à des risques de chocs qui peuvent
provoquer leur décollement.
 L’épaisseur des tôles unitaires est limitée à 5 mm au-delà le boulonnage s’impose.

La mise en place des tôles collées est à réaliser comme suit :

 La surface du béton doit être meulée pour supprimer les aspérités, les décrochements
…, puis sablée pour enlever les salissures et améliorer l’adhérence ;
 Les trous, nids de cailloux doivent être rebouchés à. l’aide de mortiers hydrauliques
modifiés par des polymères. ;
 Les tôles sont à décaper par sablage en usine (degré SA3) puis à recouvrir d’un primaire
(vernis) évitant leur corrosion ;
 Après déglaçage à la toile émeri du primaire et dégraissage des tôles, la surface des tôles
et également celle du béton sont recouvertes d’une couche de colle (1 kg/m2). C’est la
technique du double encollage ;
 Les tôles doivent être serrées fortement (pression de l’ordre de 0 ,05 N/mm2) contre la
surface du béton pour faire fluer la colle. La pression doit être maintenue pendant
environ 24h de façon que la colle soit polymérisée (dureté Shore >=80) ;
 Enfin, la surface extérieure des tôles doit être protégée contre la corrosion. [10]

II-3-3- Renforcement de la section par des plaques en matériau composite


II-3-3-1- Généralités
Les fibres de carbone sont constituées de fibres extrêmement petites, d’environ 5 à 10
micromètres de diamètre, et sont constituées principalement d’atomes de carbone. Ceux-ci sont
rassemblés dans des cristaux microscopiques qui sont alignés plus ou moins parallèlement à
l’axe longitudinal de la fibre. Le renforcement par des PRF-carbones peut être appliqué sur
différents types de structures tels que le béton armé, les structures métalliques et le bois.

Les fibres de carbone bénéficient de caractéristiques sans équivalent et de propriétés physiques


très étendues :
o Grande résistance à la fatigue et à la déformation.
o Grande résistance et haut module d’élasticité en traction longitudinale.
o Grande résistance à l’usure.
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o Faible masse volumique.


o Absorption des vibrations.
o Grande résistance à l’usure.
o Bonnes conductivités thermique et électrique.
o Grande stabilité thermique (les fibres de carbone sont pratiquement incombustibles).
o Grande résistance à la corrosion vis-à-vis des acides, des bases, des sels et des produits
organiques.
o Transparence aux rayons X.

L'intérêt de leur utilisation se trouve dans :


o Leurs propriétés mécaniques longitudinales.
o Leur faible densité.
o L'absence de corrosion.
o Leur facilité de manipulation, en outre, ces matériaux sont facilement disponibles sous
plusieurs formes.
o Leur bonne tenue à la fatigue.

Les principaux inconvénients des PRF sont les suivants :


o Un comportement fragile à la rupture.
o Une anisotropie marquée.
o Un prix élevé comparé à l'acier. [10]

II-3-3-2- Mode opératoire

Cette méthode est très intéressante dans le cas d’un taux de corrosion important, et quand
l’ouvrage subit un ajout de charges par rapport à ce qu'elle peut supporter. Cette technique
consiste à coller des plaques de fibres de carbone aux surfaces déficientes.
Cette méthode est appliquée selon les étapes suivantes :

o Une préparation de la surface par jet de l’eau ou de sable doit être effectuée pour exposer
les surfaces des agrégats fins.
o Effectuer des tests d’arrachements (un procédé, à proximité de la surface, dans lequel
un disque circulaire en acier est collé à la surface du béton avec une résine époxy ou
polyester. La force nécessaire pour tirer de ce disque à partir de la surface, avec une
couche de béton fixé, est mesurée).
o Mesurer la régularité ou la planéité de la surface préparée. Une surface inégale se
traduira par pelage prématuré du stratifié. Ceci est mesuré en plaçant une règle droite
contre la surface préparée. Les zones irrégulières doivent être portées avec un mortier
de nivellement ou un mastic.
o Avant d'appliquer l'adhésif. Structurel au tissu CFRP, le côté sablé ou rendue rugueuse
du stratifié est essuyé avec de l'acétone ou un autre solvant jusqu'à ce que tout résidu en
excès est retiré de la plaque de carbone.
o Un adhésif structurel est appliqué à la fois au carbone et à la surface du béton.

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o Le tissu est soigneusement positionné et pressé en place en utilisant un rouleau en


caoutchouc dur pour obtenir une épaisseur de ligne de liaison entre 2 mm à 3 mm.
L’adhésif en excès est ensuite essuyé sur les côtés avant qu'il puisse durcir.
o Pour faciliter l'inspection de contrôle de qualité, des plaques de test adjacentes à la zone
en cours de renforcement doivent être préparés simultanément à chacune des opérations
ci-dessus. Un test d’arrachement peut alors être effectué pour valider une installation
correcte. [8]

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