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Laboratoire Régional des Ponts et

Chaussées de Toulouse

CETE du Sud-Ouest
Sandrine MARNAC et Marc DUMON

La formulation des bétons

Ministère de l'Écologie, de l'Énergie,


du Développement durable et de la Mer en charge des
Technologies vertes et des Négociations sur le climat
WWW.developpement-durable.gouv.fr
Généralités

La formulation des bétons :

* dépend au préalable des hypothèses de départ

* et doit être vérifiée par des épreuves pratiques


(épreuves de convenance de fabrication et de mise en
œuvre)
Les hypothèses de départ

Ces dernières sont généralement fixées dans les


pièces écrites des marchés ; on distingue
généralement :

– les spécifications qui dépendent de la structure


(BA ou BP)

– les prescriptions vis à vis des caractéristiques du
béton frais

– les spécifications relatives au béton durci
Les hypothèses de départ

Le béton est un matériau qui résulte du mélange de


plusieurs composants

Le choix et le dosage des différents matériaux ont une


influence directe sur les principales propriétés du
béton ainsi que sur son coût de fabrication
Le ciment

Mélange cuit à 1450°, de 80% de calcaire et 20%


d ’argile, ce qui nous donne le clinker selon le
processus suivant :
1. extraction, concassage, préparation et mélange des
matières premières pour obtenir le « cru »
2. cuisson du cru et formation du clinker
Le s t ype s d e c im e n t s :
dans le four
3. refroidissement rapide et stockage CEMI
CEMII A o u B

du clinker CEMIII A, B o u C
CEMIV A o u B
4. broyage et mélange du clinker avec CEMV A o u B

régulateur de prise (gypse) et additions éventuelles


5. stockage
Influence du dosage en ciment
sur les résistances mécaniques du béton

50
RC 28 Jours en MPa

40
30
RC 28 J.
20
10
0
250 300 350 400 450
Kg Kg Kg Kg Kg
Dosage en ciment
Les additions
Les additions peuvent être prises en compte dans la
composition du béton pour le respect de la teneur
en ciment et du rapport eau/ciment, dans la mesure
où leur aptitude à l'emploi est établie
Détermination du dosage en eau

Il est déterminé par :


- le dosage en ciment (rapport E/C)

- les classes d’exposition

- la consistance du béton frais


Influence du dosage en eau sur les résistances mécaniques
du béton

60

RC 28 J en 40
MPa 20 RC 28 J.

0
150 litres 175 litres 200 litres 200 litres 250 litres
Dosage en eau
Les hypothèses de départ

Un béton de qualité doit présenter une bonne ouvrabilité


et doit garantir l’obtention d’un ouvrage résistant et
durable

=> il est nécessaire de réaliser une étude de formulation


L'étude de formulation

La méthode de formulation théorique consiste à


déterminer les pourcentages des divers constituants
entrant dans 1 m3 le béton :

* le ciment (le plus important)


* les granulats (sable et gravillons)
* l’eau
* les adjuvants
* les additions (éventuellement)
Détermination du dosage des granulats

Il est défini par :

- la qualité des granulats

- la granulométrie des différentes fractions


Détermination du diamètre du plus gros granulat

Il est fonction :

- de la conception de l’ouvrage (forme, dimensions)

- du ferraillage (densité, diamètre des armatures, espace


entre ces dernières)

- de la qualité du béton que l’on souhaite


Détermination du dosage en ciment

Il est défini, en général par :

- les classes d ’exposition

- les prescriptions du CCTP du chantier


Détermination de la formule théorique
Les différents composants ayant au préalable été
sélectionnés, il suffit de les ajouter pour obtenir
la formule théorique :
V (C) + V (G) + V (A) + V (E) = 1 m3 théorique

Il convient alors de vérifier par des études pratiques


(convenances) si cette formulation permet de
satisfaire les objectifs fixés initialement:
* 1m3 théorique = 1m3 réel
* consistance visée = consistance réelle
* résistances mécaniques obtenues
conformes aux valeurs imposées
Définir la formule théorique

Pour cela, le formulateur devra :

Connaître l'environnement dans lequel évoluera le


béton

Connaître le niveau de résistance mécanique exigé

Connaître les conditions de mise en œuvre du béton


Définir la formule théorique adaptée à la partie
d'ouvrage par rapport aux exigences contractuelles

Le choix de la classe d’exposition dépend des


dispositions en vigueur là où le béton est utilisé

La classification des expositions proposée n’exclut


pas la prise en compte des conditions particulières
existantes là où le béton est utilisé

Un même béton peut être soumis à plusieurs types


d’agression. Dans ce cas, il devra respecter toutes les
exigences prévues pour chaque classe d’exposition.
Définir la formule théorique adaptée à la partie
d'ouvrage par rapport aux exigences contractuelles

Pour cela, le formulateur devra :

Connaître l'environnement dans lequel évoluera le


béton

Connaître le niveau de résistance mécanique exigé

Connaître les conditions de mise en œuvre du béton


Définir la formule théorique adaptée à la partie
d'ouvrage par rapport aux exigences contractuelles

La norme NF EN 206-1fixe
dans une annexe informative
les valeurs limites spécifiées
applicables à la composition
du béton

L’annexe nationale complète


ces dispositions par des
valeurs limites applicables en
France et rend celles-ci
normatives dans deux
tableaux NA F1 et NA F2
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

La norme NF EN 206-1définit six classes d’exposition :


XO Aucun risque de corrosion ni d’attaque

XC Corrosion induite par carbonatation

XD Corrosion induite par les chlorures, ayant une origine autre que
marine

XS Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer

XF Attaque gel/dégel avec ou sans sels de déverglaçage

XA Attaques chimiques
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

X0 Aucun risque de corrosion ou d’attaque

Désignation Description de Exemples informatifs


de la classe l’environnement
X0 Béton non armé et sans
pièces métalliques
noyées : Toutes les
expositions sauf en cas
de gel/dégel, d’abrasion
et d’attaques chimiques.
Pour le béton armé ou Béton à l’intérieur de
avec des pièces métal- bâtiments où le taux
liques noyées : Très sec d’humidité de l’air
ambiant est très faible.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XC Corrosion induite par carbonatation

Lorsque le béton contenant des armatures ou des pièces


métalliques noyées est exposé à l’air et à l’humidité,
quatre sous classes d’exposition sont prévues.

L’humidité est celle du béton recouvrant les armatures


ou les pièces métalliques noyées.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XC Corrosion induite par carbonatation

XC1 Sec ou Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux


humide en d’humidité de l’air ambiant est faible.
permanence Béton submergé en permanence dans de l’eau.
XC2 Humide, Surfaces de béton soumises au contact à long
rarement sec terme de l’eau
Un grand nombre de fondations.
XC3 Humidité Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux
modérée d’humidité de l’air ambiant est moyen ou élevé.
Béton extérieur abrité de la pluie.
XC4 Alternance Surfaces soumises au contact de l’eau, mais
d’humidité et n’entrant pas dans la classe d’exposition XC2.
de séchage
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XO et XC Valeurs limites
XO et XC Valeurs limites
applicables en France
applicables en Europe
tableau NA F1
tableau F1
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XD Corrosion induite par les chlorures, ayant une


origine autre que marine

Lorsque le béton contenant des armatures ou des pièces


métalliques noyées est soumis au contact d’une eau ayant
une origine autre que marine, contenant des chlorures, y
compris des sels de déverglaçage, trois classes
d’exposition sont prévues.
Note :
Les conditions d’humidité sont les mêmes que celles
définies pour XC
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XD Corrosion induite par les chlorures, ayant une


origine autre que marine
XD1 Humidité modérée Surfaces de bétons exposées à des
chlorures transportés par voie
aérienne.
XD2 Humide, rarement Piscines.
sec Béton exposé à des eaux
industrielles contenant des
chlorures.
XD3 Alternance Eléments de ponts exposés à des
d’humidité et de projections contenant des chlorures.
séchage Chaussées.
Dalles de parc de stationnement de
véhicules.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XS Corrosion induite par les chlorures


présents dans l’eau de mer

Lorsque le béton contenant une armature ou des


pièces métalliques noyées est soumis au contact
des chlorures présents dans l’eau de mer ou à
l’action de l’air véhiculant du sel marin, trois
classes d’exposition sont prévues
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XS Corrosion
Lorsque induite
le béton contenant par les
une armature ou deschlorures
pièces métalliques
noyées est soumis au contact des chlorures présents dans l’eau de mer ou
présents dans
à l’action de l’air l’eau
véhiculant du selde mer
marin, trois classes d’exposition sont
prévues :
XS1 Exposé à l’air véhiculant du sel Structures sur ou à proximité
marin, mais pas en contact d’une côte
direct avec l’eau de mer

XS2 Immergé en permanence Eléments de structures marines

XS3 Zones de marnage, zones Eléments de structures marines


soumises à des projections ou
à des embruns.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XS et XD Valeurs limites
XS et XD Valeurs limites
applicables en France
applicables en Europe
tableau NA F1
tableau F1
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XF Attaque gel/dégel avec ou sans agent de déverglaçage


Lorsque le béton est soumis à une attaque significative due à des cycles de gel/dégel alors qu’il est
mouillé, quatre classes d’exposition sont proposées :

XF1 Saturation modérée en eau sans Surfaces verticales de bétons exposées à la pluie et au
agent de déverglaçage gel.

XF2 Saturation modérée en eau avec Surfaces verticales de bétons des ouvrages routiers
agents de déverglaçage exposées au gel et à l’air véhiculant des agents de
déverglaçage.

XF3 Forte saturation en eau, sans agent Surfaces horizontales de bétons exposées à la pluie et
de déverglaçage au gel.

XF4 Forte saturation en eau, avec Routes et tabliers de ponts exposés aux agents de
agents de déverglaçage ou eau de déverglaçage et surfaces de béton verticales
mer directement exposées aux projections d’agents de
déverglaçage et au gel : zones des structures marines
soumises aux projections et exposées au gel.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XF Valeurs limites
XF Valeurs limites
applicables en France
applicables en Europe
tableau NA F1
tableau F1
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XA Attaques chimiques

Lorsque le béton est exposé aux attaques chimiques se


produisant dans les sols naturels, les eaux de surface, les
eaux souterraines, trois classes d’exposition sont
proposées
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XA Attaques chimiques

XA1 Environnement à faible


agressivité chimique Béton en contact avec les
XA2 Environnement d’agressivité sols et/ou avec les eaux
chimique modérée de surface et
XA3 Environnement à forte souterraines
agressivité chimique

La norme NF EN 206-1 définit les paramètres chimiques,


considérés comme agressifs, et leurs valeurs limites, pour chacune
des trois classes d’exposition.
Connaître l'environnement dans lequel évoluera le béton

XA Valeurs limites
XA Valeurs limites
applicables en France
applicables en Europe
tableau NA F1
tableau F1
Définir la formule théorique adaptée à la partie
d'ouvrage par rapport aux exigences contractuelles

Pour le formulateur devra :

Connaître l'environnement dans lequel évoluera le


béton

Connaître le niveau de résistance mécanique exigé

Connaître les conditions de mise en œuvre du béton


Choisir le niveau de résistances mécaniques

La classe de résistance est déterminée par le


calcul effectué par les bureaux d'études (avec
des seuils de sécurité conséquents)

Sinon, sans spécification particulière de


résistance, c'est la classe d'exposition qui
impose la classe de résistance minimale
Définir la formule théorique adaptée à la partie
d'ouvrage par rapport aux exigences contractuelles

Pour le formulateur devra :

Connaître l'environnement dans lequel évoluera le


béton

Connaître le niveau de résistance mécanique exigé

Connaître les conditions de mise en œuvre du béton


Les conditions de mise en œuvre du béton

En fonction de la densité de ferraillage, des pentes, de


l'outil de mise en œuvre, des moyens de mise en
œuvre, l'entreprise définira la consistance à obtenir à
l'arrivée sur chantier.
La consistance est définie en 5 classes d'affaissement :
4 types de recommandations

 Fascicule de documentation P 18-011 de juin 1992

 Recommandations Béton soumis au gel de déc. 2003

 Recommandations Alcali-réaction de juin 1994

 Recommandation sur la RSI d'Août 2007


 Fascicule de

documentation

P18-011 de juin

1992
Ce fascicule de documentation (FD) a pour objet :

➢ De définir les environnements agressifs les


plus courants vis-à-vis des bétons armés et des
bétons précontraints,

 De donner des recommandations


complémentaires aux exigences de la norme NF
EN 206-1 pour la confection de bétons résistants
aux environnements agressifs,

 De proposer des mesures de protection en


fonction des conditions environnementales
auxquelles ils sont soumis.
FD P 18-011

3 niveaux
de
protection

4 classes
d'agressivité
FD P 18-011
➢ Recommandations générales
FD P 18-011
➢ Recommandations générales : milieux contenant des sulfates

Faiblement agressif

Moyennement agressif

Fortement agressif

Très fortement agressif


FD P 18-011

➢ Exemple :
Béton en contact
avec une solution
sulfatée

Concentration
SO42- = 4000 mg/l
FD P 18-011

Exemple d'un béton en contact avec une solution


sulfatée

⇒ Environnement fortement agressif A3


+ niveau de protection 2

* ciment résistant aux sulfates
* dosage en ciment ≥ 350 kg/m3
* E/C ≤ 0,50
 Recommandations

Béton soumis au
gel

GUIDE LCPC – 2003

« RECOMMANDATIONS
POUR LA DURABILITE DES
BETONS DURCIS SOUMIS
AU GEL »
Recommandations pour ouvrages de génie civil soumis :
* au gel pur
* ou au gel en présence de sels de déverglaçage

Elles concernent :
* les bétons réalisés sur chantier
* les bétons issus de centrales de BPE
* les bétons préfabriqués en usines
Recommandations visent :

* les bétons traditionnels

* les BHP

* et les bétons à technologie spécifique :


- béton à démoulage immédiat (préfabrication)
- bétons moulés sur site avec machine à coffrage
glissant
- bétons projetés
Principe de la démarche préventive

1. Connaître le type de salage et le type de gel

2. Déterminer le type de béton adapté

3. Vérifier que la formulation de béton prévue satisfait


aux exigences précédemment définies
LES DIFFERENTES CLASSES DE GEL

* gel faible : moins de 3 jours/an < -5°C

* gel sévère : plus de 10 jours/an < -10°C

* gel modéré : entre gel faible et gel sévère

(valeurs mesurées en moyenne annuelle sur les


30 dernières années)
NIVEAUX DE SALAGE

- salage peu fréquent n < 10

- salage fréquent 10 ≤ n ≤ 30

- salage très fréquent n > 30


4 TYPES DE BETON :
FONCTION DU TYPE DE SALAGE ET DU TYPE DE GEL

Type de gel
Choix du type de bétons
Modéré Sévère

Peu fréquent Béton G


Béton adapté (1)

Béton adapté avec (1)


teneur en air
Type de salage Fréquent minimale = 4 % Béton G + S
ou essais de performance

Très fréquent Béton G + S Béton G + S

NOTA : (1) BÉTON ADAPTE : béton conforme à la NF EN 206-1 et possédant une


bonne compacité.
Vérification de la formule de béton (G ou G+S)

Formulation : fc28 ≥ 30 MPa (G) et ≥ 35 MPa (G+S)


avec entraîneur d’air pour les bétons traditionnels (Rc < 50 MPa)
(non obligatoire pour les BHP)

Spécifications sur les constituants :


1) – Granulats : catégorie A (norme XP P 18-545 chapitre
10)
- sur les sables : SE, f et FM
- sur les gravillons : Dmax,G et WA24≤ 1,2%.

2) – Ciments : (C+ kA)min= 385 kg/m3 (fascicule 65 A)


bétons G : CEM I ou CEM II/A et B 42,5 ou 52,5 sauf CV
bétons G+S : CEM I ou CEM II/A PM ou ES 42,5 ou 52,5
Vérification de la formule de béton (G ou G+S)

• Additions en substitution du ciment : dosage


maximal (avec CEM I obligatoirement)
– Fumées de silice : 10% (du poids de ciment)
– Laitiers moulus : 20 à 30%
– Additions calcaires : 15%
– CV interdites
 Recommandations
Alcali-réaction

GUIDE L.C.P.C – 1994

« RECOMMANDATIONS
POUR LA PREVENTION
DES DESORDRES DUS A
L’ALCALI-REACTION »
Les Alcalis-réactions sont l'ensemble des réactions chimiques

entre certaines formes de SILICE ou de silicate pouvant être

présentes dans les granulats et les ALCALINS du béton.

En présence d' EAU et en l'absence de précautions

particulières, ces réactions peuvent conduire à des désordres.


Il convient donc de :

* qualifier les granulats vis à vis de l'alcali-réaction (NR,


PR ou PRP)

* déterminer la teneur en alcalins dans la solution


interstitielle du béton

* définir l'environnement de l'ouvrage


Qualification des granulats

3 types : selon FDP 18-542 et XPP 18-594 (fév. 2004)

• Granulats Non réactifs (NR)


granulats pour bétons hydrauliques qui ne conduiront jamais à
des désordres par alcali-réaction
• Granulats Potentiellement Réactifs (PR)
granulats susceptibles, dans certaines conditions, de conduire
à des désordres par alcali-réaction
• Granulats Potentiellement Réactifs à effet de Pessimum
(PRP)
granulats qui, bien que riches en silice réactive, peuvent être
mis en oeuvre sans risque de désordres en respectant
certaines conditions d’utilisation
Principe de la démarche préventive

Elle se fait en 2 temps :

1)- détermination du niveau de prévention à atteindre

-> en fonction du type d’ouvrage

-> de la classe d'exposition (environnement)

2)- orientation vers la ou les solutions possibles en


fonction du niveau de prévention retenu

-> vérifier que la formulation prévue est satisfaisante


DETERMINATION DU NIVEAU DE PREVENTION

TYPES D’OUVRAGES CLASSES D’EXPOSITION

Type I Classe 1 : environnement


Risques d’apparition des désordres faibles ou sec ou peu humide
acceptables (hygrométrie < 80 %)
- éléments non porteurs
Classe 2 : environnement
Type II avec hygrométrie > 80 % ou
Risques d’apparition des désordres peu en contact avec l’eau
tolérables
- la plupart des ouvrages de génie civil Classe 3 : environnement
avec hygrométrie > 80 % et
avec gel et fondants
Type III
Risques d’apparition des désordres inacceptables
Classe 4 : environnement
- Ponts ou ouvrages exceptionnels marin
3 NIVEAUX DE PREVENTION : A, B et C

Classe d’exposition 1 2 3 4
Type d’ouvrage
Le choix du niveau de prévention
I A A A A est du ressort du PRESCRIPTEUR
(art. 5.2.3.4 NF EN 206-1)
II A B B B

III C C C C

Niveau A : pas de spécification particulière

Niveau B : cas le plus général (six possibilités


d'acceptation de la formule béton proposée)

Niveau C : granulats non réactifs (granulats PRP sous


condition, granulats PR avec étude)
Vérification de la formule de béton

Niveau A : pas de spécification particulière

Niveau B : La formule de béton doit satisfaire au moins à UNE des six


conditions suivantes :

(1) Tous les Granulats sont NR (Ch4 des recommandations)


(2) Bilan des alcalins < 3,5 kg/m3 (Ch5)
(3) Essais de performance sur béton (NFP 18-454 et P 18-587) (Ch6)
(4) Références d’emploi de formules déjà utilisées localement ou régionalement
(Ch7)
(5) Additions ou ajouts minéraux (effet inhibiteurs en quantités suffisantes)
(Ch8)
(6) Utilisation de granulats PRP (Ch9)

Niveau C : Utilisation recommandée de Granulats NR


sous certaines conditions utilisation de granulats PRP ou exceptionnellement PR
(étude approfondie nécessaire)
 Recommandations
RSI

GUIDE L.C.P.C – 2007

« RECOMMANDATIONS POUR
LA PREVENTION
DES DESORDRES DUS A LA
REACTION SULFATIQUE
INTERNE »
Prévention contre les phénomènes de
gonflement interne sulfatique

Touche les structures qui ont subi une élévation excessive


de température lors de la prise du béton (T>65°C) :
pièces préfabriquées traitées thermiquement
ou bétonnage en période chaude
ou structures massives (épaisseur supérieure à 1m)

Cette réaction est activée par la présence d'eau (interne ou


apportée par le milieu extérieur)

Symptômes : gonflement du béton à cœur avec faïençage


visible en parement
Les bases de la méthode

* Identifier les parties d’ouvrages susceptibles de


développer une RSI

* Choisir la catégorie dans laquelle se trouve


l’ouvrage (ou la partie)

* Caractériser l’environnement
3 catégories représentatives du niveau de risque vis-à-vis
de la RSI que l’on est prêt à accepter pour un ouvrage

Catégorie Exemples d’ouvrages ou d’éléments d’ouvrage


Catégorie I -Ouvrages de classe de résistance inférieure à C 16/20
conséquences faibles -Eléments non porteurs des bâtiments
-Eléments aisément remplaçables
ou acceptables -Ouvrages provisoires
-La plupart des produits préfabriqués non structurels

Catégorie II -Les éléments porteurs de la plupart des bâtiments et les ouvrages


conséquences peu de génie civil (dont les ponts courants)
-La plupart des produits préfabriqués structurels (y compris les
tolérables canalisations sous pression)

Catégorie III -Bâtiments réacteurs des centrales nucléaires et aéroréfrigérants


Conséquences -Barrages
-Tunnels
inacceptables ou -Ponts ou viaducs exceptionnels
quasi inacceptables -Monuments ou bâtiments de prestige
-Traverses de chemin de fer
La norme NF EN-206-1 ne définit pas de classe
d’exposition adaptée à la RSI

3 classes complémentaires XH1, XH2 et XH3 sont


créées
qui prennent en compte le fait que l’eau ou une
hygrométrie ambiante élevée sont des facteurs
nécessaires à la RSI

Ces 3 classes viennent en complément des 18 classes


d’exposition définies dans la norme NF EN 206-1

Elles doivent être spécifiées au CCTP pour chaque partie


d’ouvrage
Classes Description de Exemples informatifs illustrant le choix des
exposition l’environnement classes d’exposition

XH1 sec ou humidité -Partie d’ouvrage située à l’intérieur de bâtiments où le


modérée taux d’humidité de l’air ambiant est faible ou moyen
-Partie d’ouvrage située à l’extérieur et abritée de la
pluie

XH2 alternance -Partie d’ouvrage située à l’intérieur de bâtiments où le


humidité-séchage, taux d’humidité de l’air ambiant est élevé
humidité élevée -Partie d’ouvrage non protégée par un revêtement et
soumis aux intempéries, sans stagnation d’eau à la
surface
-Partie d’ouvrage non protégée par un revêtement et
soumise à des condensations fréquentes

XH3 en contact durable -Partie d’ouvrage submergée en permanence dans l’eau


avec l’eau : -Eléments de structures marines
-Immersion permanente -Un grand nombre de fondations
-stagnation d’eau à la -Partie d’ouvrage régulièrement exposée à des
surface projections d’eau
-zone de marnage
Démarche préventive : niveau de prévention

Classe XH1 XH2 XH3


d’exposition
Catégorie d’ouvrage

I
Risque faible ou acceptable As As As
II
Risque peu tolérable As Bs Cs
III
Risque inacceptable As Cs Ds
Choix du niveau de prévention
 Exemple d’application à un pont classé en
catégorie II

 Pieux et semelles de fondation : niveau Cs

 Piles et tablier : niveau Bs

 Chevêtre sur pile et sommiers sur culée :


niveau Bs ou Cs
 fonction des dispositions prises pour assurer
l’évacuation des eaux
Principe de prévention
 Le principe de prévention repose essentiellement
 sur la limitation de l’échauffement du béton
caractérisé par Tmax susceptible d’être atteinte au
sein de l’ouvrage
 Les recommandations donnent des outils de calcul
de l’échauffement du béton
 méthode simplifiée permettant d’estimer si les
pièces sont considérées comme critiques  outil
d’alerte

 étudeplus fine en utilisant un code de calcul aux


éléments finis qui prend en compte la chaleur
dégagée par le béton lors d’un essai spécifique
Principe de prévention

 Pour éviter tout dégagement de chaleur excessif


non maîtrisé du béton
il convient de mettre en œuvre les moyens
possibles
 choix de la formulation et des constituants du
béton
 choix de la période de bétonnage
 refroidissement du béton frais
 dispositions constructives adaptées
…
Niveau de prévention As

 Soit Tmax < 85°C

 Soit 85°C < Tmax < 90°C

et durée (Tmax > 85°C) < 4 heures


Dans le cas d’un traitement thermique
maîtrisé (en usine de préfabrication ou installations
sur chantier)
Niveau de prévention Bs

 Soit Tmax < 75°C

 Soit 75°C < Tmax < 85°C

Dans ce cas, une des 6 conditions suivantes


doit être respectée :
 soit (1) durée < 4 heures
et Na2Oéquivalent actifs du béton < 3 kg/m3

 soit (2) utilisation d’un ciment conforme à la


norme
NF P15-319 (ES) avec pour les CEM I et CEM
II/A : Na2Oéquivalent actifs
du béton < 3 kg/m3
Ciments conforme à la norme NF P15-319

 Label ES : ciments pour travaux en eaux à haute


teneur en sulfates

 Ces ciments sont les :


 CEM I, CEM II, CEM III et CEM V conformes à la
norme NF EN 197-1
 CEM III conformes à la norme NF EN 197-4
 CSS conformes à la norme NF P 15-313
 Ciments alumineux conformes à la norme NF P
15-315
Ciments conforme à la norme NF P15-319

 CEM I : C3A < 5 %


C4AF + 2 C3A < 20 %
SO3 < 2,5 % (3,5 % si C3A < 3 %)

 CEM II : SO3,du ciment < 2,5 %


C3A du clinker < 5 %
(C4AF + C3A) du clinker < 20 %

 CEM III : sont ES  si % laitier > 60

 CEM V : sont ES  si CaO < 50 %


Niveau de prévention Bs (suite)
 Suite
Une des 6 conditions suivantes doit être
respectée :
 soit (3) utilisation de ciments non
conformes à la norme NF P15-319 (ES)
de type CEM II/B-V, CEM II/B-S, CEM II/B-
Q, CEM II/B-M (S-V), CEM III/A ou CEM V
et SO3 du ciment < 3% et C3A du clinker <
8%

 soit (4) vérification de la durabilité du


béton vis-à-vis de la RSI à l’aide de l’essai
de performance
Niveau de prévention Bs (suite)
 Suite….
Une des 6 conditions suivantes doit être
respectée :
 soit (5) utilisation en combinaison avec du
CEM I, de cendres volantes, de laitiers de haut
fourneau et de pouzzolanes
et proportion d’addition > 20 %
et ciment CEM I : C3A < 8 % et SO3 <
3%

 soit (6) pour les éléments préfabriqués : 5


conditions de références d’emploi
Niveau de prévention Cs

 Soit Tmax < 70°C

 Soit 70°C < Tmax < 80°C

Dans ce cas, une des 6 conditions suivantes doit être


respectée :
 soit (1) durée < 4 heures
et Na2Oéquivalent actifs du béton < 3 kg/m3

 soit(2) utilisation d’un ciment conforme à la norme


NF P15-319 (ES) avec pour les CEM I et CEM II/A :
Na2Oéquivalent actifs du béton < 3 kg/m3
Niveau de prévention Cs (Suite)

 Suite
Une des 6 conditions suivantes doit être
respectée :
 soit (3) utilisation de ciments non conformes à la
norme NF P15-319 (ES)
de type CEM II/B-V, CEM II/B-S, CEM II/B-Q, CEM
II/B-M (S-V), CEM III/A ou CEM V
et SO3 du ciment < 3% et C3A du clinker < 8%

 soit (4) vérification de la durabilité du béton vis-


à-vis de la RSI à l’aide de l’essai de performance
Niveau de prévention Cs (Suite)

 Suite….
Une des 6 conditions suivantes doit être
respectée :
 soit (5) utilisation en combinaison avec du CEM
I, de cendres volantes, de laitiers de haut fourneau
et de pouzzolanes
et proportion d’addition > 20 %
et ciment CEM I : C3A < 8 % et SO3 < 3%

 soit(6) pour les éléments préfabriqués : 5


conditions de références d’emploi
Niveau de prévention Ds

2 précautions proposées, la première étant prioritaire

1) Soit Tmax < 65°C

3) Soit 65°C < Tmax < 75°C

et utilisation d’un ciment conforme à la norme


NF P15-319 (ES) avec pour les CEM I et CEM II/A :
Na2Oéquivalent actifs du béton < 3
kg/m3

et validation de la formulation du béton par un


laboratoire indépendant expert en RSI

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