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3ème Année Génie Civil Technique et règles de construction
Déformations
On peut aussi distinguer les différents procédés d’assemblages d’après le mode de
transmission des efforts et les déformations en résultant, en deux catégories.
C’est le cas des assemblages mécaniques par contact (rivets, boulons ordinaires, certains
rivets à froid ou rivelons ), lorsque celui-ci se produit après un déplacement égal au jeu
entre les pièces d’assemblage et les trous, plus une certaine ovalisation de ceux-ci.
Ce jeu peut être de 1 à 2 mm dans le cas des boulons. Les procédés de cette catégorie ne
pourront être employés que si de tels déplacements sont acceptables, soit une fois lors de la
première mise en charge si les efforts sont toujours de même sens, soit de manière
alternative si les efforts peuvent changer de signe.
Assemblages sans déplacements
D’autres procédés assurent des transmissions d’efforts sans déplacements, ou avec des
déplacements extrêmement réduits. C’est le cas des assemblages mécaniques par
frottement (boulons HR) et des soudages.
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σ = N/ω eq 1.1
Avec :
N effort normal à transmettre ou réaction d’appui, ω aire de la surface d’appui
On vérifie que cette contrainte est inférieure à la contrainte de comparaison (c’est-à-dire la
limite d’élasticité du métal, si l’on est en charges pondérées, pour l’appui acier sur acier).
En général, l’appui direct est complété par un autre mode de liaison (couvre-joints boulonnés
ou soudures) assurant le maintien latéral des pièces l’une par rapport à l’autre ; ces pièces
secondaires n’interviennent pas dans la transmission de l’effort normal de compression.
Elles seraient par contre sollicitées en cas de renversement (changement de signe) de l’effort,
ou pour transmettre un effort transversal. Dans le cas d’un excentrement de l’effort normal N,
la transmission par portage peut encore se faire, tant que N reste à l’intérieur du
noyau central de la section :
soit en réduisant la surface d’appui à une petite surface autour du point d’application de
l’effort N (figure 3a ) ;
soit sur toute la section, ce qui conduit à une répartition non
uniforme des contraintes (figure 3b ).
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eq 1.3
Avec
T : Effort total pondéré de cisaillement d’un rivet par une pièce d’épaisseur e
: Limite d’élasticité de l’acier des pièces assemblées.
: Pince longitudinale (figure 4), d diamètre du trou.
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Ces vérifications doivent être faites, en tout état de cause, pour les faibles épaisseurs. On se
reportera au détail des Règles CM 66 (art. 4.1) et des commentaires correspondants. La
condition générale de calcul vérifie la résistance au cisaillement du rivet. Dans le cas le plus
courant, les rivets sont sollicités uniquement par des efforts situés dans le plan de
l’assemblage, donc perpendiculaires aux axes des rivets ; on dit alors que ceux-ci sont
sollicités au cisaillement. Dans le cas exceptionnel où l’effort F appliqué au rivet présente une
composante non nulle parallèle à l’axe du rivet, on dit qu’il est de plus sollicité à l’effort
normal, ou par la tête. Dans tous les cas, les Règles CM 66 imposent une règle unique de
vérification :
eq 1.4
limite d’élasticité de l’acier des pièces assemblées,
F effort pondéré par rivet, quelle que soit son orientation,
A (mm2) section de calcul du rivet, qui dépend de l’épaisseur totale des pièces
assemblées :
conduire à un bon alignement des trous des pièces à assembler, soit par la précision des
perçages, soit par un alésage sur le site (procédé coûteux) ;
éviter des amorces de fissures et un écrouissage incompatibles avec les sollicitations ;
en pratique courante, cela revient à s’interdire le poinçonnage pour des pièces
d’épaisseurs supérieures à 14 mm (dans l’acier E 24) ou bien à usiner un avant-trou
poinçonné par un alésage complémentaire (ces précautions sont indispensables pour
les assemblages sollicités en fatigue ou soumis à des efforts dynamiques importants).
Les rivets sont en acier d’une nuance compatible avec celle des pièces assemblées, en général
un peu plus doux (avant pose) : A 37 R ou A 42 R pour aciers de base E 24 ou E 36
respectivement (norme NF A 35-075). Le calcul suivant les Règles CM 66 est malgré tout
basé sur une limite d’élasticité égale à celle du métal de base, en tenant compte de
l’écrouissage obtenu systématiquement lors de la pose.
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Figure 5 : Boulons courants en construction Figure 6 : Boulons bruts tête fraisée (symbole )
métallique
Remarque : la position de chaque boulon dans les trous étant aléatoire, les différents boulons d’un
assemblage n’entreront que successivement en fonctionnement mécanique ; la répartition des efforts
entre eux ne sera donc pas uniforme. Cependant, aux charges limites, une adaptation du métal
(empreintes aux bords des trous et sur le corps des boulons) permet cette uniformisation, de sorte que
la répartition prévue par le calcul est alors atteinte. Ce phénomène est confirmé par les essais, tant que
les aciers sont capables d’adaptation (caractéristiques d’allongement) et que les charges sont statiques.
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eq 1.5
√
eq 1.6.
En cisaillement, on doit d’autre part contrôler la pression diamétrale sur la pièce assemblée la
plus mince (d’épaisseur e ) suivant :
eq 1.2
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Nota : cette vérification n’est pas nécessaire pour les pièces d’épaisseur supérieure à d/6 en
cas de cisaillement simple et d/3 en cas de double cisaillement.
Pour les dispositions constructives (espacement des boulons, épaisseur totale des
assemblages), on se reportera aux Règles CM 66 (art. 4. 10) et pour les conditions générales à
la figure 4. On se reportera également à ce qui a été dit pour les rivets concernant le
poinçonnement des trous (§ 2.2.2).
On se reportera à l’article Assemblages par éléments filetés. Calcul [B 5 560] dans le traité
Génie mécanique.
Les boulons HR précontraints ou à serrage contrôlé sont de formes et de dimensions normalisées (norme NF E 27-711)
voisines des boulons ordinaires, mais transmettent les efforts de cisaillement de manière différente : la précontrainte de
traction du boulon, obtenue par un serrage contrôlé à la clé dynamométrique, assure cette transmission par frottement
des faces en contact des pièces assemblées, suivant la formule générale du frottement :
T = N eq 1.7
avec T effort transversal limite de non-glissement,
coefficient de frottement,
N effort normal (de précontrainte axiale).
Nota : il est souvent possible d’obtenir des coefficients de frottement plus élevés, par
exemple sur des aciers E 36 (ϕ peut atteindre 0,60), mais il n’est autorisé d’en tenir
compte dans les calculs que sous le contrôle d’essais spécifiques.
Les peintures anticorrosion sont en principe à exclure sur les faces assemblées.
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Les efforts pondérés admissibles par boulon (et par plan de cisaillement dans les sollicitations
au cisaillement) sont :
cisaillement seul :Ta = 1,1N0 ;
effort normal de traction seul : Na = N0 ;
combinaison simultanée des deux sollicitations :
Ta= 1,1 (N0 – N )²
pression diamétrale :
Les boulons HR doivent être posés avec interposition d’une rondelle spéciale au moins (entre
l’écrou et la pièce et généralement sous la tête) en acier cémenté. Ils sont en France de deux
types (normes NF E 27-701 et NF A 35-556).
Limite de résistance à la
Limite d’élasticité e
Type de boulon rupture r
(MPa)
(MPa)
HR 10-9 1 000 900
HR 8-8 800 640
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Le contrôle se fait normalement par surserrage, la clé réglée à la limite théorique, on ne doit
pas pouvoir faire tourner la tête ou l’écrou de plus de 10o sans dépasser cette limite. Les
boulons HR peuvent être démontés et réutilisés, mais avec un couple de serrage moins élevé
(consulter le fabricant). Il faut absolument éviter les surserrages importants, qui risquent de
faire atteindre ou dépasser la limite d’élasticité du boulon, ce qui entraînerait sa mise hors
circuit sans que cela soit toujours apparent.
Remarque : l’assemblage par boulons HR précontraints est un procédé très sûr : même dans
le cas où des charges appliquées exceptionnelles conduiraient à un glissement, les boulons
pourraient encore transmettre les efforts mécaniquement par portage, comme des boulons
ordinaires, en bénéficiant des caractéristiques améliorées de leur acier. C’est ce qui en fait un
excellent procédé de chantier, permettant des réglages, assurant normalement des liaisons
sans déplacements et procurant une sur sécurité à la ruine.
Les conditions d’espacement et de pinces des files de boulons HR sont les mêmes que
pour les boulons ordinaires ; toutefois, il n’est pas imposé de limitation maximale à
l’épaisseur des pièces.
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Figure 10 – Rivelon
■ Les rivelons R 80, en acier XC 38, les plus courants, sont utilisés comme des boulons
ordinaires. Le serrage n’est pas suffisamment précis pour autoriser un calcul au
frottement, sans déplacement. On se reportera aux tableaux résultant d’essais spéciaux,
fournis par le fabricant, pour un calcul analogue à celui des boulons ordinaires.
■ Les rivelons C 50 L (dont les têtes sont marquées par 3 barres en étoile) sont en acier
XC 41 traité, d’une résistance minimale à la rupture de 910 MPa. Ils peuvent être utilisés
comme des boulons HR 8-8 (§ 2.4) et calculés de manière analogue, avec des efforts de
précontrainte résultant d’essais, suivant les tableaux fournis par les fabricants.
3.4.6. Autres procédés mécaniques
D’autres procédés d’assemblages mécaniques sont employés, plus rarement, en
construction métallique : axes, goupilles, crapauds, clames, vis (dans des trous taraudés
dans les pièces), grains d’appui, etc.
3.4.7. Boulons d’ancrage
Les boulons d’ancrage (ou de scellement) servent à solidariser les bases de composants
d’ossature avec les fondations, par adhérence dans le béton. Ils comportent une extrémité
filetée destinée à la fixation de la platine de base métallique par un écrou, souvent avec
contre-écrou pour éviter le desserrage, et une partie noyée dans le béton, présentant une
partie droite lisse et une extrémité de forme variable : crosses (analogues à celles des
armatures de béton armé, mais en général de rayon réduit) (figure 11) ; têtes marteaux,
enclenchées sur des chevêtres métalliques (figure 12a ) ; plaques de poinçonnement (figure
12b ).
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3.4.8. Soudage
3.4.8.1. Procédés employés et domaines d’emploi
On n’utilise plus guère pour les assemblages d’ossatures que les procédés de soudage à l’arc
(article spécialisé Soudage à l’arc [B 7 730] dans le traité Génie mécanique) :
* soudage manuel, à électrodes enrobées ;
*soudage semi-automatique, sous gaz ;
* soudage automatique, sous flux solide ;
qui réalisent tous les joints par cordons déposés et les procédés de soudage par résistance
(par points ou par rapprochement), d’ailleurs plus exceptionnels.
Le soudage manuel utilise des baguettes (ou électrodes ) en fil d’acier enrobé ; cet enrobage
procure l’isolement de l’arc par rapport à l’atmosphère oxydante et, par la même occasion,
un traitement chimique du bain en fusion. Les électrodes sont marquées suivant
une symbolisation normalisée (NF A 81-309 ; figure 13). Les soudages semi-automatique
et automatique utilisent un fil nu se déroulant de manière continue, ce qui augmente
beaucoup la productivité et la régularité des cordons.
L’isolement du bain de fusion se fait dans le premier cas par un gaz (normalement du gaz
carbonique, en charpente métallique) et dans le second cas par une poudre déposée par gravité
au fur et à mesure de l’exécution du cordon. Le premier procédé peut être
effectué en toutes positions, à l’aide d’un pistolet manié par l’opérateur humain, d’où la
désignation semi-automatique (déroulement du fil et débit du gaz automatiques) ; le second ne
peut s’effectuer qu’à plat ou en gouttière, mais peut être entièrement automatique (poutrelles
reconstituées, par exemple). Ces deux procédés ne sont guère utilisables qu’en usine, à l’abri
du vent et des intempéries. D’ailleurs tous les procédés de soudage posent de graves
problèmes au chantier ; ils nécessitent beaucoup de précautions et de contrôles. C’est une
mauvaise habitude, de souder n’importe comment sur les chantiers, surtout pour de petits
cordons.
Pour les conditions de soudage, en particulier le choix des qualités d’acier, on se reportera à
l’article Aciers de construction. Caractéristiques et bases de choix [C 2 501] dans le présent
traité, à la rubrique Constructions métalliques dans le traité Génie mécanique et à l’article
Soudage et soudabilité métallurgique des métaux [M 715] dans le traité Matériaux
métalliques.
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Il est très important de souligner que la qualité d’un assemblage soudé ne dépend pas
uniquement de la qualité (soudabilité) de l’acier, mais de nombreux facteurs, parmi lesquels :
* la température ambiante au moment du soudage ;
* la température en exploitation de la construction ;
* la nature de l’électrode et de son enrobage ;
* les caractéristiques du courant électrique et leur régularité ;
*la complexité et les formes de l’assemblage ;
* les épaisseurs des pièces assemblées ;
* les formes et les ouvertures des préparations ;
* la nature des sollicitations en service (charges statiques, dynamiques, périodiques, etc.) ;
* la position de soudage et l’habileté du soudeur ;sans oublier un coefficient de sécurité qui
dépend de la nature et de l’importance du risque en cas de défaillance de l’assemblage.
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α = 1 pour a ≤ 4 mm
α = 0,8 ) pour a ≥ 4 mm
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3.4.10. Références
Constructions métalliques, Moyens d’assemblage, Louis FRUITET.
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