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Chapitre 3
ETUDE DU CONTREVENTEMENT
D’UN BATIMENT
Sommaire
3. PRINCIPES DE CONTREVENTEMENT D’UN BATIMENT ................................................................................. 3
3.1 DEFINITION ET PRINCIPES ................................................................................................................................... 3
3.2 CONTREVENTEMENT PAR PORTIQUES .................................................................................................................. 4
3.1.1. Encastrement Poutres-Poteaux .............................................................................................................. 4
3.1.2. Pied de poteau encastré ......................................................................................................................... 6
3.1.3. Vérification des éléments de remplissage .............................................................................................. 9
3.3 CONTREVENTEMENT PAR PALEES DE STABILITE .................................................................................................10
3.4 CONTREVENTEMENT PAR VOILES ......................................................................................................................11
3.4.1. Déformées sous charge horizontale. .........................................................................................................12
3.4.2. Distribution des efforts sur deux voiles parallèles .....................................................................................13
3.4.3. Distribution des efforts sans effet de torsion. ............................................................................................14
3.4.4. Inertie d’un voile composé. ........................................................................................................................14
3.4.5. Notion de largeur efficaces des ailes ........................................................................................................16
3.4.6. Définition du phénomène de torsion. .........................................................................................................18
3.4.7. Détermination du centre de torsion. ..........................................................................................................19
3.4.8. Centre de torsion d’un voile en U ..............................................................................................................21
3.4.9. Distribution des effets de torsion. ..............................................................................................................22
3.5 EXEMPLE D’APPLICATION 1 ...............................................................................................................................24
3.6 EXEMPLE D’APPLICATION 2. ..............................................................................................................................26
3.7 REGLES DE « BON CONTREVENTEMENT » ..........................................................................................................29
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On distingue différents types de contreventement qui sont principalement fonction de la géométrie de la structure à
contreventer mais également des matériaux mis en œuvre :
• Contreventement par portiques, constitués de poutres et de poteaux.
• Contreventement par palées de stabilité.
• Contreventement par voiles, dits voiles de contreventement.
Il est fondamental, le plus en amont possible, de définir une structure de contreventement saine, notamment afin de
réduire au minimum les effets de torsion d’un bâtiment.
Dans une structure 3D, on parle de contreventement horizontal et de contreventement vertical. Le contreventement
horizontal a pour but de reprendre les efforts horizontaux et de les transmettre au contreventement vertical. Cette
transmission des efforts ne peut donc être assurée que si les planchers sont partiellement ou totalement solidarisés
des porteurs verticaux.
Dans une structure en béton armé, ce sont en général les planchers qui jouent le rôle de diaphragme rigide pour
transmettre les efforts sur les porteurs verticaux. De ce fait, tous les éléments verticaux ont alors le même
déplacement en tête et la distribution des efforts se fait alors au prorata des inerties (nous reviendrons sur ce point
un peu plus loin).
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Lorsque les planchers ne peuvent pas jouer le rôle de diaphragme rigide, ils doivent être remplacés par des palées
de stabilité horizontales (que l’on appelle souvent « poutre au vent »)
Ce système ne permet pas de contreventer efficacement des structures de grandes hauteurs et peut de plus
engendrer des dégâts importants dans les matériaux de remplissage.
Comme nous venons de le dire, une ossature sous charges horizontales ne peut être autostable que si l’on peut
justiifier un encastrement réel entre les poutres et les poteaux porteurs verticaux. Cela implique plusieurs choses :
• Le calcul RDM ou éléments finis doit tenir compte de ces encastrements (structure hyperstatique) afin
d’avoir une répartition réaliste des efforts dans les éléments structuraux. Si on considère un portique
encastré soumis à une charge ponctuelle P en tête, on obtient les diagrammes d’efforts suivants :
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• D’un point de vue Béton Armé, les armatures longitudinales de la poutre doivent être retournées dans le
poteau avec des longueurs de recouvrement suffisantes :
Par exemple, le schéma ci-dessus ne représente pas un encastrement poutre-poteau car les armatures
de la poutre sont simplement encastrées dans le poteau mais ne sont pas en recouvrement avec ces
dernières. Les efforts de traction ne peuvent donc pas être transmis.
• Dans le cas d’une action sismique, il sera nécessaire de réaliser un dimensionnement en capacité des
poutres et des poteaux afin d’éviter une rupture fragile en cisaillement et de surdimensionner les poteaux
par rapport aux poutres, afin que les rotules se développent réellement dans les éléments horizontaux.
Nous reviendrons sur cette vérification, spécifique au dimensionnement des portiques sous sollicitations
sismiques, un peu plus loin dans ce cours.
• Les poutres et les poteaux d’un portique encastré participent activement au contreventement du bâtiment
et seront donc considérés comme éléments principaux vis-à-vis du séisme. Ils seront donc soumis aux
dispositions constructives EC8 que nous verrons un peu plus loin dans ce document (pour les poutres,
pour les poteaux mais également pour le noeud d’encastrement lui-même).
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Si on reprend le portique précédent soumis à une charge P horizontale appliquée en tête de poteau et que l’on
encastre les poteaux en pied, pour réduire les déplacements en tête du portique, on aura une courbe des moments
comme ci-dessous :
En termes de déplacements, on a un gain de 76 % si on encastre les poteaux en pieds par rapport à des pieds de
poteaux articulés.
Par contre, le tout est de s’assurer que l’on a bien un encastrement en pieds.
De plus ce portique n’est auto-stable que si l’on est capable de justifier un encastrement entre la poutre et les deux
poteaux. Nous allons voir quelles sont les dispositions à prendre en compte.
Voici quelques schémas qui illustrent un bon encastrement poteau métallique – semelle béton (extrait de l’ouvrage
« Formulaire du béton armé » de Victor Davidovici aux éditions du moniteur) :
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On voit bien qu’un encastrement en pied de poteaux requiert d’importantes dispositions constructives et une grande
quantité d’armatures pour reprendre les efforts d’encastrements.
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Le fonctionnement, sous charge horizontale, d’une structure en portiques ne peut être dissocié des éléments de
remplissage.
Dans le cas où le remplissage est lié au portique, il convient de vérifier la bielle de compression pour éviter un
éclatement de ce dernier.
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Sous l'effort V, calculé aux ELU, on doit vérifier la compression dans la bielle. La largeur b de la bielle de compression
doit vérifier:
𝐷
𝑏 = 𝑚𝑖𝑛( 4𝑒, )
6
avec:
• D: longueur de la diagonale du voile considéré.
• e: épaisseur du voile considéré.
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Les planchers sont considérés rigides dans leur plan et fonctionnent donc en diaphragme indéformable. Ils ont pour
rôle de reprendre les efforts horizontaux et de les répartir sur les porteurs verticaux, au prorata des inerties et ou de
la géométrie (voir différents cas de figure ci-après).
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Comme nous venons de le dire, la distribution des efforts se fait en général au prorata des inerties.
Si on considère un effort horizontal H, sous l’action de cet effort, le bâtiment subit une déformation qui est parallèle
à H, à condition que cet effort soit appliqué au centre de torsion.
Si l’effort H est appliqué à une certaine distance du centre de torsion, le bâtiment subira également une rotation
autour de l’axe vertical passant par ce centre de torsion.
Déformation sous une action H ne passant pas par le centre de torsion (excentration de la charge)
Déformation sous une action H ne passant pas par le centre de torsion (excentration des inerties)
Ce type de déformée est donc dû à une excentricité entre le point d’application de l’effort horizontal et le centre de
torsion. Pour pouvoir étudier correctement un système de contreventement, il est donc indispensable de pouvoir en
déterminer son centre de torsion et donc la distance entre ce point et le centre d’application des efforts.
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Le fonctionnement de ce système peut se ramener à une poutre soumise à une charge répartie uniforme de
résultante W.
Dans ce cas, la répartition des efforts se fait selon les formules suivantes (et non pas au prorata des inerties du fait
de l’isostaticité du problème) :
𝑑1 +𝑑2 −𝑑3 𝛿
• 𝑅1 = 𝑊. ou bien 𝑅1 = 𝑊. 𝑑2 .
2.𝑑2 2
𝑑3 +𝑑2 −𝑑1 𝛿1
• 𝑅2 = 𝑊. ou bien 𝑅2 = 𝑊. 𝑑 .
2.𝑑2 2
Exemple :
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19−7
• 𝑅1 = 𝑊. 2×19 = 0,3158𝑊
19+7
• 𝑅2 = 𝑊. 2×19 = 0,6842𝑊
On remarque que le voile de plus petite dimension reprend les 2/3 de l’effort. Il aurait été plus intéressant de mettre
en place un voile de taille plus importante.
Comme nous venons de le voir, lorsque la résultante de l’effort horizontal coïncide avec le centre de torsion, on a
simplement une translation horizontale de l’étage, sans aucune rotation.
Le déplacement est le même en tête de tous les éléments de contreventement. Dans ce cas, l’effort horizontal se
distribue simplement au prorata des inerties :
𝐼𝑖
𝐹𝑖 = .𝐹
∑ 𝐼𝑖
Il suffit donc de connaître l’inertie de chaque voile pour pouvoir déterminer la répartition des efforts horizontaux.
L’inertie d’un voile simple, rectangulaire, de longueur L et d’épaisseur e se calcul à partir de la formule suivante :
𝑒 × 𝐿3
𝐼=
12
Lorsque l’on a un voile composé, il faut en déterminer son inertie équivalente ramenée au centre de gravité de
l’ensemble, ce qui a été vu lors du cours sur la justification des éléments de structure.
Exemple 1
Décomposition du voile
Xgi Ygi L e Si=L*e
Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 2 2.9 4 0.2 0.8
2 0.1 1.5 0.2 2.6 0.52
3 1 0.1 2 0.2 0.4
1.72
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Exemple 2
Y
y
X
=11°
Le principe de calcul est le même que précédemment hormis qu’il va falloir faire une projection des inerties sur le
repère Oxy.
Dans le repère des inerties principales OXY, on peut facilement déterminer les inerties du voile :
0.20×23
• 𝐼𝑋 = = 0.133𝑚4
12
2×0.23
• 𝐼𝑌 = 12 = 0.00133𝑚4.
• 𝐼𝑋𝑌 = 0=> définition des axes principaux.
On projette ensuite ces inerties sur les axes Oxy :
• 𝐼𝑥 = 𝐼𝑋 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 = 0.133 𝑐𝑜𝑠² 1 1 + 0.00133 𝑠𝑖𝑛² 1 1 = 0.128𝑚4
• 𝐼𝑦 = 𝐼𝑋 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 = 0.00133 𝑐𝑜𝑠² 1 1 + 0.133 𝑠𝑖𝑛² 1 1 = 0.006𝑚4
• 𝐼𝑥𝑦 = (𝐼𝑌 − 𝐼𝑋 ) 𝑠𝑖𝑛 𝜙 . 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = (0.00133 − 0.133) 𝑐𝑜𝑠 1 1 𝑠𝑖𝑛 1 1 = −0.0247𝑚4
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Dans le cas des poutres en Té (tables de compression), le BAEL définit une largeur de table « efficace » à prendre
en compte qui égale au 1/10 de la portée de la poutre.
Dans le cas des voiles de contreventement, on applique une règle similaire en admettant que la largeur efficace de
chaque aile est égale au 1/20 de la hauteur totale H du voile, considéré comme une console encastrée en pied.
5m 3.2 m
1.50 m
8m 8m
O
x
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Cette condition ne s’applique pas dans le cas d’un dimensionnement aux Eurocodes qui autorisent à prendre
en compte des tables de compression plus importantes.
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Comme nous venons de le voir, lorsque le centre d’application des charges ne coïncide pas avec le centre de torsion,
on a une rotation de la structure dans le plan horizontal.
Cette rotation engendre des efforts de flexion dans les différents voiles de contreventement :
Lorsque l’on a des voiles composés, ces derniers peuvent apporter un complément de résistance à la torsion.
Le point le plus important lorsque l’on vérifie le contreventement d’un bâtiment est la disposition de cette structure à
subir des modes de torsion d’ensemble.
Notamment, il est impératif de garder en tête qu’un système de voiles de contreventement concourants n’apportent
aucune résistance à la torsion et sont donc à éviter :
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On préfèrera les principes de contreventements suivants (hormis le 1 er pour les contraintes dues au retrait) :
Nous reviendrons un peu plus loin dans ce document sur la disposition en plan des éléments de contreventement.
En terme plus scientifique, le centre de torsion est donc le point auquel on doit appliquer un effort pour avoir une
déformée de cisaillement sans aucune rotation de l’ensemble.
Avant de déterminer la position exacte du centre de torsion d’un ensemble de voiles, il faut garder en tête les
principes suivants :
• Le centre de torsion d’un voile simple (rectangulaire) est confondu avec son centre de gravité.
• Pour un voile composé comportant un centre de symétrie, le centre de torsion est confondu avec ce centre
de symétrie.
• Pour un système composé de plusieurs voiles simples concourant au même point, ce point est le centre de
torsion.
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On note XR le centre de torsion (appelé également centre des raideurs). Si on applique l’effort horizontal V en ce
point, on aura par définition uniquement un déplacement horizontal.
Dans ce cas, comme nous l’avons vu précédemment, l’effort V se répartit au prorata des inerties :
𝐼
𝑉𝑖 = ∑ 𝑖𝐼 . 𝑉.
𝑖
𝐼𝑥𝑎
Le noyau a reprendra par exemple l’effort suivant : 𝑉𝑎 = 𝑉𝑖 . 𝐼 .
𝑥𝑎 +𝐼𝑥𝑏
Pour trouver la valeur de XR, il nous suffit d’écrire l’équation d’équilibre du moment :
𝑉𝑖 . 𝑋𝑅 = 𝑉𝑎 . 𝑋𝑎 + 𝑉𝑏 . 𝑋𝑏
𝑉𝑎 .𝑋𝑎 +𝑉𝑏 .𝑋𝑏
Ce qui nous donne 𝑋𝑅 = .
𝑉𝑖
Attention, cette formule considère que les inerties de chaque élément sont exprimées dans le repère principal de
l’élément concerné et que l’angle 𝜙d’inclinaison de cette direction principale est de 0 ou 90°.
2
y
=0°
Les axes 1 et 2 représentent les
1 directions principales du voile.
En posant :
• 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = 1
• 𝑠𝑖𝑛 𝜙 = 0
∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑑𝑖 𝑖
On retrouve bien : 𝑋𝑅 = ∑ 𝐼𝑥𝑖
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∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑦𝑖
On retrouve bien : 𝑌𝑅 = ∑ 𝐼𝑦𝑖
ℎ12 .𝑡.ℎ2
Pour un voile en U symétrique, le centre de torsion est situé à l’extérieur de l’âme à une distance située à 𝛿 = 4.𝐼
Exemple :
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Cas général
Comme nous l’avons déjà indiqué précédemment, lorsqu’une structure est soumise à de la torsion, le
déplacement du plancher se décompose en une translation et une rotation.
Par conséquent, l’effort horizontal total en tête des éléments de contreventement de l’étage concerné se divise
en deux parties :
• Un effort horizontal dû à la translation d’ensemble.
• Un effort horizontal du au phénomène de torsion.
Notons W l’effort total appliqué à une structure en un point distant de 𝑥𝑣 dans un repère que l’on se fixe
arbitrairement :
R Voile i
XR
Gi
di
xT V x
xV
𝐼
L’effort horizontal dû à la translation d’ensemble se répartit au prorata des inerties : 𝐹𝑖 = ∑ 𝑖𝐼 . 𝑉.
𝑖
On détermine ensuite la position du centre de torsion, que l’on notera 𝑅 (comme raideur).
Le moment engendré correspond à l’excentricité entre le point d’application de W et le point R, on notera cette
valeur𝑥𝑇 . La valeur du moment est donc 𝑀𝑇 = 𝑉. 𝑥𝑇 .
La distribution sur les différents éléments se fait donc au prorata des inerties et de la distance entre l’élément
concerné et le centre de torsion.
𝐼 .𝑑 𝐼 .𝑑
On a donc : 𝐹𝑖 = 𝑀𝑇 . ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑖 2 = 𝑉. 𝑥𝑇 . ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑖 2
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
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Soient :
• A, B, et C les points de rencontre des axes des trois voiles pris deux à deux.
• AD la distance du point A à la droite 1.
• BE la distance du point B à la droite 2.
• CF la distance du point C à la droite 3.
• F1, F2 et F3 les forces reprises par chacun des 3 voiles.
La détermination des efforts repris par chaque voile se fait de façon géométrique :
Le moment au point A vaut : 𝑀𝐴 = 𝛿𝐴 . 𝑊 = 𝐹1 . 𝐴𝐷 (car les deux autres voiles sont concourants en A).
𝛿𝐴 .𝑊
On en déduit donc 𝐹1 = 𝐴𝐷
De même, on peut en déduire les efforts dans les deux autres voiles :
𝛿𝐵 .𝑊
• 𝐹2 = 𝐸𝐵
𝛿𝐶 .𝑊
• 𝐹3 = 𝐶𝐹
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Nous avons vu précédemment que dans le cas d’un voile en U, le centre de torsion est défini par la formule :
ℎ12 .𝑡.ℎ2
• 𝛿= .
4.𝐼
• Dans le cas du schéma précédent, on peut donc écrire le moment par rapport au point C : 𝑀𝐶 = (𝑑 +
𝛿). 𝑊 = 𝑇. ℎ𝑡
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∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖
On applique la formule 𝑋𝑅 = pour déterminer le centre de torsion.
∑ 𝐼𝑥𝑖
𝐹𝑖 1 𝑑 .𝑥
Connaissant la position du centre de torsion, on calcul ensuite pour chaque voile le rapport = 𝐼𝑖 . [∑ 𝐼 + ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑇2 ]
𝑉 𝑖 𝑖 𝑖
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On cherche à déterminant l’effort repris dans chaque voile composée. Pour cela, on suivra les étapes de calcul
suivantes :
• Calcul des inerties équivalentes de chaque voile.
• Calcul du centre de torsion de l’ensemble des voiles.
• Distribution de l’effort horizontal.
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Inerties du voile en T
• La partie 1 correspond au rectangle horizontal.
• La partie 2 correspond au rectangle vertical.
• Les voiles ont une épaisseur de 15 cm.
• Le calcul se fait en procédant à une projection des inerties dans le repère Oxy.
• Dans le repère des inerties principales OXY, on peut facilement déterminer les inerties du voile rectangulaire:
0.15×5.803
o 𝐼𝑋 = = 2.44𝑚4
12
5.8×0.153
o 𝐼𝑌 = 12 = 0.0016𝑚4.
o 𝐼𝑋𝑌 = 0 => définition des axes principaux.
• On projette ensuite ces inerties sur les axes Oxy :
o 𝐼𝑥 = 𝐼𝑋 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 = 2.44 𝑐𝑜𝑠²( − 15) + 0.0016 𝑠𝑖𝑛²( − 15) = 2.28𝑚4
o 𝐼𝑦 = 𝐼𝑋 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 = 2.44 𝑠𝑖𝑛²( − 15) + 0.0016 𝑐𝑜𝑠²( − 15) = 0.165𝑚4
o 𝐼𝑥𝑦 = (𝐼𝑌 − 𝐼𝑋 ) 𝑠𝑖𝑛 𝜙 . 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = (0.0016 − 2.44) 𝑐𝑜𝑠( − 15) 𝑠𝑖𝑛( − 15) = 0.61𝑚4
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Inerties du voile en U
Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4 (m4)
1.084 0.175 -0.285
0.686 0.144 0
1.084 0.175 0.285
2.854 0.494 0
∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖
On applique la formule 𝑋𝑅 = pour déterminer le centre de torsion.
∑ 𝐼𝑥𝑖
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• Connaissant la position du centre de torsion, on calcul ensuite pour chaque voile le rapport
𝐹𝑖 1 𝑑 .𝑥
= 𝐼𝑖 . [∑ 𝐼 + ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑇2]
𝐻 𝑖 𝑖 𝑖
De façon général, le contreventement d’un bâtiment doit être conçu de manière à ce qu’il n’y ait pas de mouvement
additionnel tel que la torsion d’axe vertical. Pour cela, il convient de respecter les règles de conception suivante :
• Les bâtiments doivent être divisés en blocs ayant une forme aussi simple, symétrique et régulière que
possible pour éviter des contraintes dues à la torsion d'ensemble dévastatrices qui reste bien souvent un
facteur majeur de ruine.
• Dans le cas d’une sollicitation sismique, les blocs doivent être de formes rectangulaires et séparés par des
joints sismiques suffisamment larges afin d'éviter des collisions entre blocs voisins
• Le centre de rigidité de chaque bloc doit être proche du centre des masses, pour éviter les efforts additionnels
liés à la torsion.
• Les variations de rigidité doivent être progressives en plan et en élévation.
• Répartir de façon régulière et uniforme en plan les éléments de contreventements.
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Voici un exemple d’instabilité du fait que les voiles de contreventement ne descendent pas jusqu’aux fondations :
Il faut également faire attention aux trémies dans les planchers qui peuvent empêcher un cheminement correct des
efforts vers les voiles de contreventement :
Comme nous l’avons vu tout au long de ce document, le rôle des planchers est également primordial. Tous les
calculs qui ont été menés dans ce document reposent sur l’hypothèse que les planchers fonctionnent en diaphragme
indéformable et sont donc à même de transférer l’effort horizontal aux éléments porteurs.
Pour bien assurer cette transmission d’effort, il est impératif de porter une attention particulière au ferraillage des
planchers et des attentes planchers-éléments porteurs. La liaison entre ces éléments est obtenue en mettant en
place des chaînages, mécaniquement continus sur tout le contour des planchers.
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