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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

CHAIRE DE TRAVAUX PUBLICS ET BATIMENT

___________

BTP135 - Génie Parasismique

Chapitre 3

ETUDE DU CONTREVENTEMENT
D’UN BATIMENT

Enseignant : Joseph PAIS 2020-2021


CNAM BTP135 – Génie Parasismique 2

Sommaire
3. PRINCIPES DE CONTREVENTEMENT D’UN BATIMENT ................................................................................. 3
3.1 DEFINITION ET PRINCIPES ................................................................................................................................... 3
3.2 CONTREVENTEMENT PAR PORTIQUES .................................................................................................................. 4
3.1.1. Encastrement Poutres-Poteaux .............................................................................................................. 4
3.1.2. Pied de poteau encastré ......................................................................................................................... 6
3.1.3. Vérification des éléments de remplissage .............................................................................................. 9
3.3 CONTREVENTEMENT PAR PALEES DE STABILITE .................................................................................................10
3.4 CONTREVENTEMENT PAR VOILES ......................................................................................................................11
3.4.1. Déformées sous charge horizontale. .........................................................................................................12
3.4.2. Distribution des efforts sur deux voiles parallèles .....................................................................................13
3.4.3. Distribution des efforts sans effet de torsion. ............................................................................................14
3.4.4. Inertie d’un voile composé. ........................................................................................................................14
3.4.5. Notion de largeur efficaces des ailes ........................................................................................................16
3.4.6. Définition du phénomène de torsion. .........................................................................................................18
3.4.7. Détermination du centre de torsion. ..........................................................................................................19
3.4.8. Centre de torsion d’un voile en U ..............................................................................................................21
3.4.9. Distribution des effets de torsion. ..............................................................................................................22
3.5 EXEMPLE D’APPLICATION 1 ...............................................................................................................................24
3.6 EXEMPLE D’APPLICATION 2. ..............................................................................................................................26
3.7 REGLES DE « BON CONTREVENTEMENT » ..........................................................................................................29

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3. Principes de contreventement d’un bâtiment

3.1 Définition et principes


Avant d’aborder le dimensionnement des bâtiments selon l’Eurocode 8, nous allons faire quelques rappels sur les
principes de contreventement d’un bâtiment. Le contreventement d’un bâtiment est le système qui permet d’assurer
la transmission des efforts horizontaux jusqu’aux fondations.

Ces efforts horizontaux sont en général dus à :


• L’action du vent.
• La composante horizontale du séisme.
• Les poussées des terres.
• …

On distingue différents types de contreventement qui sont principalement fonction de la géométrie de la structure à
contreventer mais également des matériaux mis en œuvre :
• Contreventement par portiques, constitués de poutres et de poteaux.
• Contreventement par palées de stabilité.
• Contreventement par voiles, dits voiles de contreventement.

Il est fondamental, le plus en amont possible, de définir une structure de contreventement saine, notamment afin de
réduire au minimum les effets de torsion d’un bâtiment.

Dans une structure 3D, on parle de contreventement horizontal et de contreventement vertical. Le contreventement
horizontal a pour but de reprendre les efforts horizontaux et de les transmettre au contreventement vertical. Cette
transmission des efforts ne peut donc être assurée que si les planchers sont partiellement ou totalement solidarisés
des porteurs verticaux.

Dans une structure en béton armé, ce sont en général les planchers qui jouent le rôle de diaphragme rigide pour
transmettre les efforts sur les porteurs verticaux. De ce fait, tous les éléments verticaux ont alors le même
déplacement en tête et la distribution des efforts se fait alors au prorata des inerties (nous reviendrons sur ce point
un peu plus loin).

Le schéma de fonctionnement est le suivant :

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Lorsque les planchers ne peuvent pas jouer le rôle de diaphragme rigide, ils doivent être remplacés par des palées
de stabilité horizontales (que l’on appelle souvent « poutre au vent »)

3.2 Contreventement par portiques


Un contreventement par portiques ne peut être efficace que si l’on s’assure du réel encastrement des éléments aux
nœuds considérés, notamment :
• Encastrement à la liaison entre les poutres et les poteaux.
• Encastrement en pied de poteaux, le cas échéant.

Ce système ne permet pas de contreventer efficacement des structures de grandes hauteurs et peut de plus
engendrer des dégâts importants dans les matériaux de remplissage.

3.1.1. Encastrement Poutres-Poteaux

Comme nous venons de le dire, une ossature sous charges horizontales ne peut être autostable que si l’on peut
justiifier un encastrement réel entre les poutres et les poteaux porteurs verticaux. Cela implique plusieurs choses :

• Le calcul RDM ou éléments finis doit tenir compte de ces encastrements (structure hyperstatique) afin
d’avoir une répartition réaliste des efforts dans les éléments structuraux. Si on considère un portique
encastré soumis à une charge ponctuelle P en tête, on obtient les diagrammes d’efforts suivants :

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• D’un point de vue Béton Armé, les armatures longitudinales de la poutre doivent être retournées dans le
poteau avec des longueurs de recouvrement suffisantes :

Par exemple, le schéma ci-dessus ne représente pas un encastrement poutre-poteau car les armatures
de la poutre sont simplement encastrées dans le poteau mais ne sont pas en recouvrement avec ces
dernières. Les efforts de traction ne peuvent donc pas être transmis.

Le schéma ci-dessous représente un encastrement poutre-poteau en béton armé :

• Dans le cas d’une action sismique, il sera nécessaire de réaliser un dimensionnement en capacité des
poutres et des poteaux afin d’éviter une rupture fragile en cisaillement et de surdimensionner les poteaux
par rapport aux poutres, afin que les rotules se développent réellement dans les éléments horizontaux.
Nous reviendrons sur cette vérification, spécifique au dimensionnement des portiques sous sollicitations
sismiques, un peu plus loin dans ce cours.

• Les poutres et les poteaux d’un portique encastré participent activement au contreventement du bâtiment
et seront donc considérés comme éléments principaux vis-à-vis du séisme. Ils seront donc soumis aux
dispositions constructives EC8 que nous verrons un peu plus loin dans ce document (pour les poutres,
pour les poteaux mais également pour le noeud d’encastrement lui-même).

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3.1.2. Pied de poteau encastré

Si on reprend le portique précédent soumis à une charge P horizontale appliquée en tête de poteau et que l’on
encastre les poteaux en pied, pour réduire les déplacements en tête du portique, on aura une courbe des moments
comme ci-dessous :

En termes de déplacements, on a un gain de 76 % si on encastre les poteaux en pieds par rapport à des pieds de
poteaux articulés.

Par contre, le tout est de s’assurer que l’on a bien un encastrement en pieds.

De plus ce portique n’est auto-stable que si l’on est capable de justifier un encastrement entre la poutre et les deux
poteaux. Nous allons voir quelles sont les dispositions à prendre en compte.

Voici quelques schémas qui illustrent un bon encastrement poteau métallique – semelle béton (extrait de l’ouvrage
« Formulaire du béton armé » de Victor Davidovici aux éditions du moniteur) :

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On voit bien qu’un encastrement en pied de poteaux requiert d’importantes dispositions constructives et une grande
quantité d’armatures pour reprendre les efforts d’encastrements.

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3.1.3. Vérification des éléments de remplissage

Le fonctionnement, sous charge horizontale, d’une structure en portiques ne peut être dissocié des éléments de
remplissage.

En effet, la présence de remplissage influe forcément sur le fonctionnement global de la structure :


• Rigidité des remplissages par rapport aux portiques eux-mêmes.
• Homogénéité et répartition des remplissages, qui peuvent être différent par travée. Si certaines travées ne
sont pas remplies, cela peut créer une distribution asymétrique des efforts.
• En cas de rupture brusque du remplissage, il y aura une redistribution immédiate des efforts sur les portiques,
ce qui peut leur être fatal.

Pour éviter ces désordres, on peut prévoir deux solutions :


On réalise des remplissages qui sont solidaires des portiques via des liaisons mécaniques par exemple. Cette
solution est à proscrire dans les zones de forte sismicité.

• Au contraire, on désolidarise complètement le remplissage et le portique en mettant en place des matériaux


résilients et des goujons pour assurer le maintien du remplissage :

Dans le cas où le remplissage est lié au portique, il convient de vérifier la bielle de compression pour éviter un
éclatement de ce dernier.

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Le principe de fonctionnement est alors le suivant :

Sous l'effort V, calculé aux ELU, on doit vérifier la compression dans la bielle. La largeur b de la bielle de compression
doit vérifier:
𝐷
𝑏 = 𝑚𝑖𝑛( 4𝑒, )
6
avec:
• D: longueur de la diagonale du voile considéré.
• e: épaisseur du voile considéré.

L'inclinaison de la bielle doit vérifier:



0,5 ≤ 𝑡𝑔𝜃 = ≤2
𝑙
La contrainte dans la bielle est définie par la formule suivant:
𝑉
𝜎=
𝑒𝑏 𝑐𝑜𝑠 𝜃
Cette contrainte ne doit pas excéder la contrainte limite en fonction du matériau de remplissage.

3.3 Contreventement par palées de stabilité


Le contreventement par palées de stabilité est essentiellement utilisé dans les charpentes métalliques. Il est basé
sur le principe qu’un triangle est indéformable.

Ci-dessous quelques exemples de contreventement par palées de stabilité :


• Ossatures avec entretoises diagonales centrées :

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• Ossatures avec entretoises centrées en V :

• Ossatures avec entretoises excentrées :

• Ossatures en portique combinées avec une triangulation :

3.4 Contreventement par voiles


On parle de contreventement par voiles lorsque la structure de contreventement est composée d’une série de murs
porteurs, liés entre eux par des planchers.

Les planchers sont considérés rigides dans leur plan et fonctionnent donc en diaphragme indéformable. Ils ont pour
rôle de reprendre les efforts horizontaux et de les répartir sur les porteurs verticaux, au prorata des inerties et ou de
la géométrie (voir différents cas de figure ci-après).

L’étude d’un système de contreventement par voiles s’effectue donc en 3 étapes :


• Distribution des efforts sur les différents éléments.
• Détermination des efforts internes sur ces éléments.
• Calcul des armatures (voir cours BTP131)

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3.4.1. Déformées sous charge horizontale.

Comme nous venons de le dire, la distribution des efforts se fait en général au prorata des inerties.

Si on considère un effort horizontal H, sous l’action de cet effort, le bâtiment subit une déformation qui est parallèle
à H, à condition que cet effort soit appliqué au centre de torsion.

Si l’effort H est appliqué à une certaine distance du centre de torsion, le bâtiment subira également une rotation
autour de l’axe vertical passant par ce centre de torsion.

Déformation sous une action H passant par le centre de torsion

Déformation sous une action H ne passant pas par le centre de torsion (excentration de la charge)

Déformation sous une action H ne passant pas par le centre de torsion (excentration des inerties)

Ce type de déformée est donc dû à une excentricité entre le point d’application de l’effort horizontal et le centre de
torsion. Pour pouvoir étudier correctement un système de contreventement, il est donc indispensable de pouvoir en
déterminer son centre de torsion et donc la distance entre ce point et le centre d’application des efforts.

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3.4.2. Distribution des efforts sur deux voiles parallèles

Prenons l’exemple ci-dessous :

Le fonctionnement de ce système peut se ramener à une poutre soumise à une charge répartie uniforme de
résultante W.

Dans ce cas, la répartition des efforts se fait selon les formules suivantes (et non pas au prorata des inerties du fait
de l’isostaticité du problème) :
𝑑1 +𝑑2 −𝑑3 𝛿
• 𝑅1 = 𝑊. ou bien 𝑅1 = 𝑊. 𝑑2 .
2.𝑑2 2
𝑑3 +𝑑2 −𝑑1 𝛿1
• 𝑅2 = 𝑊. ou bien 𝑅2 = 𝑊. 𝑑 .
2.𝑑2 2

Exemple :

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19−7
• 𝑅1 = 𝑊. 2×19 = 0,3158𝑊
19+7
• 𝑅2 = 𝑊. 2×19 = 0,6842𝑊

On remarque que le voile de plus petite dimension reprend les 2/3 de l’effort. Il aurait été plus intéressant de mettre
en place un voile de taille plus importante.

3.4.3. Distribution des efforts sans effet de torsion.

Comme nous venons de le voir, lorsque la résultante de l’effort horizontal coïncide avec le centre de torsion, on a
simplement une translation horizontale de l’étage, sans aucune rotation.

Le déplacement est le même en tête de tous les éléments de contreventement. Dans ce cas, l’effort horizontal se
distribue simplement au prorata des inerties :

𝐼𝑖
𝐹𝑖 = .𝐹
∑ 𝐼𝑖

Le terme 𝐼𝑖 représente l’inertie en flexion du voile considéré.

Il suffit donc de connaître l’inertie de chaque voile pour pouvoir déterminer la répartition des efforts horizontaux.

3.4.4. Inertie d’un voile composé.

L’inertie d’un voile simple, rectangulaire, de longueur L et d’épaisseur e se calcul à partir de la formule suivante :
𝑒 × 𝐿3
𝐼=
12
Lorsque l’on a un voile composé, il faut en déterminer son inertie équivalente ramenée au centre de gravité de
l’ensemble, ce qui a été vu lors du cours sur la justification des éléments de structure.

Exemple 1

Le calcul de son inertie équivalente est résumé dans le tableau suivant :

Décomposition du voile
Xgi Ygi L e Si=L*e
Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 2 2.9 4 0.2 0.8
2 0.1 1.5 0.2 2.6 0.52
3 1 0.1 2 0.2 0.4
1.72

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MsX= S*Ygi MsY= S*Xgi Ixi Iyi Xgi-XG Ygi-YG


(m3) (m3) (m4) (m4) (m) (m)
2.32 1.6 0.003 1.067 0.807 1.074
0.78 0.052 0.293 0.002 -1.093 -0.326
0.04 0.4 0.001 0.133 -0.193 -1.726
3.14 2.052

Coordonnées du centre de gravité du voile composé


XG=MsY/S 1.193 m
YG=Msx/S 1.826 m
Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4 (m4)
0.926 1.588 0.694
0.348 0.623 0.185
1.192 0.148 0.133
2.467 2.359 1.012

Exemple 2

Prenons l’exemple du voile incliné ci-dessous :

Y
y

X
=11°

Le principe de calcul est le même que précédemment hormis qu’il va falloir faire une projection des inerties sur le
repère Oxy.

Dans le repère des inerties principales OXY, on peut facilement déterminer les inerties du voile :
0.20×23
• 𝐼𝑋 = = 0.133𝑚4
12
2×0.23
• 𝐼𝑌 = 12 = 0.00133𝑚4.
• 𝐼𝑋𝑌 = 0=> définition des axes principaux.
On projette ensuite ces inerties sur les axes Oxy :
• 𝐼𝑥 = 𝐼𝑋 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 = 0.133 𝑐𝑜𝑠² 1 1 + 0.00133 𝑠𝑖𝑛² 1 1 = 0.128𝑚4
• 𝐼𝑦 = 𝐼𝑋 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 = 0.00133 𝑐𝑜𝑠² 1 1 + 0.133 𝑠𝑖𝑛² 1 1 = 0.006𝑚4
• 𝐼𝑥𝑦 = (𝐼𝑌 − 𝐼𝑋 ) 𝑠𝑖𝑛 𝜙 . 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = (0.00133 − 0.133) 𝑐𝑜𝑠 1 1 𝑠𝑖𝑛 1 1 = −0.0247𝑚4

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3.4.5. Notion de largeur efficaces des ailes

Dans le cas des poutres en Té (tables de compression), le BAEL définit une largeur de table « efficace » à prendre
en compte qui égale au 1/10 de la portée de la poutre.

Dans le cas des voiles de contreventement, on applique une règle similaire en admettant que la largeur efficace de
chaque aile est égale au 1/20 de la hauteur totale H du voile, considéré comme une console encastrée en pied.

Prenons par exemple le voile composé suivant :

5m 3.2 m

1.50 m

8m 8m

O
x

Si on considère que ce voile file sur une hauteur totale de 30 m.

En calculant H/20, on obtient 1.50m.

On obtient ainsi une largeur efficace totale de 2*1.5+0.20= 3.2m

Calcul de l’inertie du voile sans réduction de la largeur des ailes

• La partie 1 correspond au rectangle horizontal.


• La partie 2 correspond au rectangle vertical.
• Les voiles ont une épaisseur de 20 cm.

Xgi Ygi L e Si=L*e


Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 2.5 8.1 5 0.2 1
2 2.5 4 0.2 8 1.60
2.60

MsX= S*Ygi MsY= S*Xgi Ixi Iyi Xgi-XG Ygi-YG


(m3) (m3) (m4) (m4) (m) (m)
8.1 2.5 0.00333 2.0833 0 2.52
6.4 4 8.533 0.00533 0 -1.58
14.5 6.5

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Coordonnées du centre de gravité du voile composé


XG=MsY/S 2.5 m
YG=Msx/S 5.58 M
Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4 (m4)
6.354 2.08 0
12.53 0.00533 0
18.884 2.08533 0

Calcul de l’inertie du voile avec réduction de la largeur des ailes

• La partie 1 correspond au rectangle horizontal.


• La partie 2 correspond au rectangle vertical.
• Les voiles ont une épaisseur de 20 cm.

Xgi Ygi L e Si=L*e


Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 2.5 8.1 3.2 0.2 0.64
2 2.5 4 0.2 8 1.60
2.24

MsX= S*Ygi MsY= S*Xgi Ixi Iyi Xgi-XG Ygi-YG


(m3) (m3) (m4) (m4) (m) (m)
5.184 1.6 0.00213 0.546 0 2.93
6.4 4 8.533 0.00533 0 -1.17
11.58 5.6

Coordonnées du centre de gravité du voile composé


XG=MsY/S 2.5 m
YG=Msx/S 5.17 m
Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4) (m4)
5.50 0.546 0
10.72 0.00533 0
16.22 0.551 0

Comparaison des inerties.

• Inertie du voile non réduit : 18.88 m4.


• Inertie du voile réduit : 16.22 m4

On voit que l’on a un écart d’environ 14%.

Cette condition ne s’applique pas dans le cas d’un dimensionnement aux Eurocodes qui autorisent à prendre
en compte des tables de compression plus importantes.

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3.4.6. Définition du phénomène de torsion.

Comme nous venons de le voir, lorsque le centre d’application des charges ne coïncide pas avec le centre de torsion,
on a une rotation de la structure dans le plan horizontal.

Cette rotation engendre des efforts de flexion dans les différents voiles de contreventement :

Dans ce genre de sollicitations, un


contreventement en façade (comme indiqué
ci-contre) sera plus efficace qu’un
contreventement en zone centrale.

Lorsque l’on a des voiles composés, ces derniers peuvent apporter un complément de résistance à la torsion.

Prenons le cas courant d’une cage d’ascenseur :

Dans ce cas, on voit bien qu’il y a un


fonctionnement d’ensemble (voir flèches
bleues) qui s’opposent au moment de torsion.

Le point le plus important lorsque l’on vérifie le contreventement d’un bâtiment est la disposition de cette structure à
subir des modes de torsion d’ensemble.

Notamment, il est impératif de garder en tête qu’un système de voiles de contreventement concourants n’apportent
aucune résistance à la torsion et sont donc à éviter :

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On préfèrera les principes de contreventements suivants (hormis le 1 er pour les contraintes dues au retrait) :

Nous reviendrons un peu plus loin dans ce document sur la disposition en plan des éléments de contreventement.

3.4.7. Détermination du centre de torsion.

En terme plus scientifique, le centre de torsion est donc le point auquel on doit appliquer un effort pour avoir une
déformée de cisaillement sans aucune rotation de l’ensemble.

Avant de déterminer la position exacte du centre de torsion d’un ensemble de voiles, il faut garder en tête les
principes suivants :
• Le centre de torsion d’un voile simple (rectangulaire) est confondu avec son centre de gravité.
• Pour un voile composé comportant un centre de symétrie, le centre de torsion est confondu avec ce centre
de symétrie.
• Pour un système composé de plusieurs voiles simples concourant au même point, ce point est le centre de
torsion.

Prenons le schéma suivant :

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On note XR le centre de torsion (appelé également centre des raideurs). Si on applique l’effort horizontal V en ce
point, on aura par définition uniquement un déplacement horizontal.

Dans ce cas, comme nous l’avons vu précédemment, l’effort V se répartit au prorata des inerties :
𝐼
𝑉𝑖 = ∑ 𝑖𝐼 . 𝑉.
𝑖

𝐼𝑥𝑎
Le noyau a reprendra par exemple l’effort suivant : 𝑉𝑎 = 𝑉𝑖 . 𝐼 .
𝑥𝑎 +𝐼𝑥𝑏

Pour trouver la valeur de XR, il nous suffit d’écrire l’équation d’équilibre du moment :

𝑉𝑖 . 𝑋𝑅 = 𝑉𝑎 . 𝑋𝑎 + 𝑉𝑏 . 𝑋𝑏
𝑉𝑎 .𝑋𝑎 +𝑉𝑏 .𝑋𝑏
Ce qui nous donne 𝑋𝑅 = .
𝑉𝑖

On peut généraliser cette formule en écrivant :

∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖 ∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑦𝑖


𝑋𝑅 = ∑ 𝐼𝑥𝑖
et 𝑌𝑅 = ∑ 𝐼𝑦𝑖

Attention, cette formule considère que les inerties de chaque élément sont exprimées dans le repère principal de
l’élément concerné et que l’angle 𝜙d’inclinaison de cette direction principale est de 0 ou 90°.

Dans le cas contraire, les formules précédentes sont à remplacer par :


∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖 .𝑐𝑜𝑠²𝜙𝑖 + ∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑦𝑖 .𝑠𝑖𝑛𝜙𝑖 .𝑐𝑜𝑠𝜙𝑖
• 𝑋𝑅 = .
∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑐𝑜𝑠²𝜙𝑖
∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑦𝑖 .𝑠𝑖𝑛²𝜙𝑖 + ∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖 𝑠𝑖𝑛𝜙𝑖 .𝑐𝑜𝑠𝜙𝑖
• 𝑌𝑅 = ∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑠𝑖𝑛²𝜙𝑖

Si on reprend le cas d’un voile perpendiculaire à x :

2
y

=0°
Les axes 1 et 2 représentent les
1 directions principales du voile.

En posant :
• 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = 1
• 𝑠𝑖𝑛 𝜙 = 0

∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑑𝑖 𝑖
On retrouve bien : 𝑋𝑅 = ∑ 𝐼𝑥𝑖

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Pour la direction Y, on a 𝜙 = 90°, et donc :


• 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = 0
• 𝑠𝑖𝑛 𝜙 = 1

∑ 𝐼𝑦𝑖 .𝑦𝑖
On retrouve bien : 𝑌𝑅 = ∑ 𝐼𝑦𝑖

3.4.8. Centre de torsion d’un voile en U

ℎ12 .𝑡.ℎ2
Pour un voile en U symétrique, le centre de torsion est situé à l’extérieur de l’âme à une distance située à 𝛿 = 4.𝐼

Exemple :

Prenons l’exemple du voile en U ci-dessous :

L’inertie peut se calculer en faisant la différence des deux rectangles :


2×33 1,85×2.73
• 𝐼= − = 1.466𝑚4.
12 12
ℎ12 .𝑡.ℎ2 2.852 ×0.15×1.9252
• 𝛿= = = 0.770𝑚
4.𝐼 4×1.466

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3.4.9. Distribution des effets de torsion.

Cas général

Comme nous l’avons déjà indiqué précédemment, lorsqu’une structure est soumise à de la torsion, le
déplacement du plancher se décompose en une translation et une rotation.

Par conséquent, l’effort horizontal total en tête des éléments de contreventement de l’étage concerné se divise
en deux parties :
• Un effort horizontal dû à la translation d’ensemble.
• Un effort horizontal du au phénomène de torsion.

Notons W l’effort total appliqué à une structure en un point distant de 𝑥𝑣 dans un repère que l’on se fixe
arbitrairement :

R Voile i

XR
Gi
di
xT V x
xV
𝐼
L’effort horizontal dû à la translation d’ensemble se répartit au prorata des inerties : 𝐹𝑖 = ∑ 𝑖𝐼 . 𝑉.
𝑖

On détermine ensuite la position du centre de torsion, que l’on notera 𝑅 (comme raideur).

Le moment engendré correspond à l’excentricité entre le point d’application de W et le point R, on notera cette
valeur𝑥𝑇 . La valeur du moment est donc 𝑀𝑇 = 𝑉. 𝑥𝑇 .

La distribution sur les différents éléments se fait donc au prorata des inerties et de la distance entre l’élément
concerné et le centre de torsion.

𝐼 .𝑑 𝐼 .𝑑
On a donc : 𝐹𝑖 = 𝑀𝑇 . ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑖 2 = 𝑉. 𝑥𝑇 . ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑖 2
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖

D’après le schéma précédent, on peut en déduire :


• 𝑥𝑇 = 𝑥𝑉 − 𝑥𝑅
• 𝑑𝑖 = 𝑥𝐺𝑖 − 𝑥𝑅
1 𝑑 .𝑥
Si on cumule les deux effets, on a l’effort total suivant : 𝐹𝑖 = 𝑉. 𝐼𝑖 . [∑ 𝐼 + ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑇2 ]
𝑖 𝑖 𝑖

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Cas particulier de 3 voiles non concourants

Soient :
• A, B, et C les points de rencontre des axes des trois voiles pris deux à deux.
• AD la distance du point A à la droite 1.
• BE la distance du point B à la droite 2.
• CF la distance du point C à la droite 3.
• F1, F2 et F3 les forces reprises par chacun des 3 voiles.

La détermination des efforts repris par chaque voile se fait de façon géométrique :

Le moment au point A vaut : 𝑀𝐴 = 𝛿𝐴 . 𝑊 = 𝐹1 . 𝐴𝐷 (car les deux autres voiles sont concourants en A).
𝛿𝐴 .𝑊
On en déduit donc 𝐹1 = 𝐴𝐷

De même, on peut en déduire les efforts dans les deux autres voiles :
𝛿𝐵 .𝑊
• 𝐹2 = 𝐸𝐵
𝛿𝐶 .𝑊
• 𝐹3 = 𝐶𝐹

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Cas particulier d’un voile composé en U

Nous avons vu précédemment que dans le cas d’un voile en U, le centre de torsion est défini par la formule :
ℎ12 .𝑡.ℎ2
• 𝛿= .
4.𝐼

• Dans le cas du schéma précédent, on peut donc écrire le moment par rapport au point C : 𝑀𝐶 = (𝑑 +
𝛿). 𝑊 = 𝑇. ℎ𝑡

Par conséquent, on en déduit les efforts suivants dans les éléments :


(𝑑+𝛿).𝑊
• Dans les ailes : 𝑇 = .
ℎ𝑡
• Dans l’âme : 𝑇𝑎 =𝑊

3.5 Exemple d’application 1


Prenons l’exemple suivant :

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Calcul du centre de torsion

On numérote les voiles de 1 à 4 en partant de la gauche.

∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖
On applique la formule 𝑋𝑅 = pour déterminer le centre de torsion.
∑ 𝐼𝑥𝑖

Les résultats sont résumés dans le tableau suivant :

Epaisseur Longueur Inertie 𝐼𝑥𝑖 Abscisse 𝑥𝐺𝑖 𝐼𝑥𝑖 . 𝑥𝐺𝑖


Voile
(m) (m) (m4) (m) (m5)
1 0.20 8 8.533 0.10 0.85
2 0.20 3.5 0.715 8 5.72
3 0.15 4 0.800 13 10.4
4 0.2 4.5 1.519 19 28.86
∑ 𝐼𝑥𝑖 = 11.567 ∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑥𝐺𝑖 = 45.83

La position du centre de torsion vaut donc :


∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝐺𝑖 45.83
• 𝑥𝑅 = = 11.567 = 3.96𝑚.
∑ 𝐼𝑥𝑖

On en déduit le bras de levier entre l’effort et le centre de torsion :


• 𝑥𝑇 = 𝑥𝑉 − 𝑥𝑅 = 14 − 3.96 = 10.04𝑚

Répartition des efforts dans les voiles.

𝐹𝑖 1 𝑑 .𝑥
Connaissant la position du centre de torsion, on calcul ensuite pour chaque voile le rapport = 𝐼𝑖 . [∑ 𝐼 + ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑇2 ]
𝑉 𝑖 𝑖 𝑖

On résume ces résultats dans le tableau suivant :

Abscisse 𝑥𝐺𝑖 𝑑𝑖 = 𝑥𝐺𝑖 − 𝑥𝑅 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2 𝐼𝑖 𝐼𝑖 . 𝑑𝑖 . 𝑥𝑇 𝐹𝑖


Voile
(m) (m) (m6) ∑ 𝐼𝑖 ∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2 𝑉
1 0.10 -3.86 127.14 0.738 -0.604 0.134
2 8 4.04 11.67 0.062 0.053 0.115
3 13 9.04 65.38 0.069 0.133 0.202
4 19 15.04 343.60 0.131 0.419 0.55
∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2
= 547.70
 =1  =0  =1

Au vu de ces résultats, on peut émettre plusieurs remarques :


• On voit que le voile pignon reprend peu d’effort du fait de sa trop grande excentricité par rapport à l’effort
appliqué.
• Par contre, le voile 4 reprend à lui seul 55% de l’effort (avec uniquement 13% des inerties), on aurait donc
intérêt à augmenter ces dimensions afin de ne pas avoir de concentration d’armatures trop importante.

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3.6 Exemple d’application 2.


Prenons l’exemple suivant :

Les données de calcul sont les suivantes :


• On considère tous les voiles avec une épaisseur de 15 cm.
• Les dimensions sont indiquées entre-axes d’élément.
• La hauteur totale des voiles est de 40 m.
• On considère un effort de vent horizontal de 1.00 MN appliqué à 13m du point 0.

On cherche à déterminant l’effort repris dans chaque voile composée. Pour cela, on suivra les étapes de calcul
suivantes :
• Calcul des inerties équivalentes de chaque voile.
• Calcul du centre de torsion de l’ensemble des voiles.
• Distribution de l’effort horizontal.

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Calcul des inerties équivalentes

On numérote les voiles de 1 à 3 en partant de la gauche.

Inerties du voile en T
• La partie 1 correspond au rectangle horizontal.
• La partie 2 correspond au rectangle vertical.
• Les voiles ont une épaisseur de 15 cm.

Xgi Ygi L e Si=L*e


Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 4 11 4.15 0.15 0.623
2 4 8.36 0.15 5.125 0.769
1.392

MsX= S*Ygi MsY= S*Xgi Ixi Iyi Xgi-XG Ygi-YG


(m3) (m3) (m4) (m4) (m) (m)
6.85 2.49 0.0012 0.893 0 1.45
6.43 3.08 1.68 0.0014 0 -1.19
13.28 5.57

Coordonnées du centre de gravité du voile composé


XG=MsY/S 4 m
YG=Msx/S 9.55 m
Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4 (m4)
1.31 0.893 0
2.77 0.0014 0
4.08 0.895 0

Inerties du voile incliné

• Le calcul se fait en procédant à une projection des inerties dans le repère Oxy.
• Dans le repère des inerties principales OXY, on peut facilement déterminer les inerties du voile rectangulaire:
0.15×5.803
o 𝐼𝑋 = = 2.44𝑚4
12
5.8×0.153
o 𝐼𝑌 = 12 = 0.0016𝑚4.
o 𝐼𝑋𝑌 = 0 => définition des axes principaux.
• On projette ensuite ces inerties sur les axes Oxy :
o 𝐼𝑥 = 𝐼𝑋 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 = 2.44 𝑐𝑜𝑠²( − 15) + 0.0016 𝑠𝑖𝑛²( − 15) = 2.28𝑚4
o 𝐼𝑦 = 𝐼𝑋 . 𝑠𝑖𝑛² 𝜙 + 𝐼𝑌 . 𝑐𝑜𝑠² 𝜙 = 2.44 𝑠𝑖𝑛²( − 15) + 0.0016 𝑐𝑜𝑠²( − 15) = 0.165𝑚4
o 𝐼𝑥𝑦 = (𝐼𝑌 − 𝐼𝑋 ) 𝑠𝑖𝑛 𝜙 . 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = (0.0016 − 2.44) 𝑐𝑜𝑠( − 15) 𝑠𝑖𝑛( − 15) = 0.61𝑚4

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Inerties du voile en U

• La partie 1 correspond au rectangle horizontal supérieur.


• La partie 2 correspond au rectangle vertical.
• La partie 3 correspond au rectangle horizontal inférieur.
• Pour simplifier les calculs, on applique le schéma de l’énoncé

Xgi Ygi L e Si=L*e


Partie
(m) (m) (m) (m) (m²)
1 20 10.4 2 0.15 0.30
2 21 8.5 3.80 0.15 0.57
3 20 6.60 2 0.15 0.30
1.17

MsX= S*Ygi MsY= S*Xgi Ixi Iyi Xgi-XG Ygi-YG


(m3) (m3) (m4) (m4) (m) (m)
3.12 6 0.0005625 0.10 -0.50 1.90
4.85 11.97 0.686 0.00107 0.5 0
1.98 6 0.0005625 0.10 -0.50 -1.90
9.95 23.97

Coordonnées du centre de gravité du voile composé


XG=MsY/S 20.50 m
YG=Msx/S 8.50 m

Inerties / CDG
IxGi= Ixi+Si*(Ygi-YG)² IyGi=Iyi+Si*(Xgi-XG)² IxyGi=Ixyi+(Xgi-XG)(Ygi-YG)Si
(m4) (m4 (m4)
1.084 0.175 -0.285
0.686 0.144 0
1.084 0.175 0.285
2.854 0.494 0

Calcul du centre de torsion

On numérote les groupes de voiles de 1 à 3 en partant de la gauche.

∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝑖
On applique la formule 𝑋𝑅 = pour déterminer le centre de torsion.
∑ 𝐼𝑥𝑖

Les résultats sont résumés dans le tableau suivant :

Epaisseur Longueur Inertie 𝐼𝑥𝑖 Abscisse 𝑥𝐺𝑖 𝐼𝑥𝑖 . 𝑥𝐺𝑖


Voiles
(m) (m) (m4) (m) (m5)
1 - - 4.08 4 16.32
2 - - 2.28 12 27.36
3 - - 2.854 20.5 58.51
∑ 𝐼𝑥𝑖 = 9.214 ∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑥𝐺𝑖 = 102.19

La position du centre de torsion vaut donc :

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∑ 𝐼𝑥𝑖 .𝑥𝐺𝑖 102.19


• 𝑥𝑅 = ∑ 𝐼𝑥𝑖
= = 11.09𝑚.
9.214

On en déduit le bras de levier entre l’effort et le centre de torsion :


• 𝑥𝑇 = 𝑥𝑉 − 𝑥𝑅 = 13 − 11.09 = 1.91𝑚

Répartition des efforts dans les voiles.

• Connaissant la position du centre de torsion, on calcul ensuite pour chaque voile le rapport
𝐹𝑖 1 𝑑 .𝑥
= 𝐼𝑖 . [∑ 𝐼 + ∑ 𝐼𝑖 .𝑑𝑇2]
𝐻 𝑖 𝑖 𝑖

On résume ces résultats dans le tableau suivant :

Abscisse 𝑥𝐺𝑖 𝑑𝑖 = 𝑥𝐺𝑖 − 𝑥𝑅 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2 𝐼𝑖 𝐼𝑖 . 𝑑𝑖 . 𝑥𝑇 𝐹𝑖


Voile
(m) (m) (m6) ∑ 𝐼𝑖 ∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2 𝐻
1 4 -7.09 205.09 0.44 -0.120 0.32
2 12 0.91 1.89 0.25 0.009 0.259
3 20.5 9.41 252.72 0.31 0.111 0.421
∑ 𝐼𝑥𝑖 . 𝑑𝑖2
= 459.7
 =1  =0  =1

• Le voile en T reprend donc 0.32 MN.


• Le voile incliné reprend 0.259 MN.
• Le voile en U reprend 0.421 MN.

Ces efforts sont appliqués au centre de gravité des éléments.

3.7 Règles de « bon contreventement »


Comme nous avons pu le voir, au-delà de l’aspect calculatoire, la mise au point d’un bon système de
contreventement repose sur un certain nombre de conditions logiques pour assurer un bon fonctionnement de la
structure.

De façon général, le contreventement d’un bâtiment doit être conçu de manière à ce qu’il n’y ait pas de mouvement
additionnel tel que la torsion d’axe vertical. Pour cela, il convient de respecter les règles de conception suivante :
• Les bâtiments doivent être divisés en blocs ayant une forme aussi simple, symétrique et régulière que
possible pour éviter des contraintes dues à la torsion d'ensemble dévastatrices qui reste bien souvent un
facteur majeur de ruine.
• Dans le cas d’une sollicitation sismique, les blocs doivent être de formes rectangulaires et séparés par des
joints sismiques suffisamment larges afin d'éviter des collisions entre blocs voisins
• Le centre de rigidité de chaque bloc doit être proche du centre des masses, pour éviter les efforts additionnels
liés à la torsion.
• Les variations de rigidité doivent être progressives en plan et en élévation.
• Répartir de façon régulière et uniforme en plan les éléments de contreventements.

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Voici un exemple d’instabilité du fait que les voiles de contreventement ne descendent pas jusqu’aux fondations :

Il faut également faire attention aux trémies dans les planchers qui peuvent empêcher un cheminement correct des
efforts vers les voiles de contreventement :

Comme nous l’avons vu tout au long de ce document, le rôle des planchers est également primordial. Tous les
calculs qui ont été menés dans ce document reposent sur l’hypothèse que les planchers fonctionnent en diaphragme
indéformable et sont donc à même de transférer l’effort horizontal aux éléments porteurs.

Pour bien assurer cette transmission d’effort, il est impératif de porter une attention particulière au ferraillage des
planchers et des attentes planchers-éléments porteurs. La liaison entre ces éléments est obtenue en mettant en
place des chaînages, mécaniquement continus sur tout le contour des planchers.

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