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Les structures en gabions, armatures grillagées, se sont largement répan-

dues et ont trouvé des applications au travers de nombreux types d'ouvrages


hydrauliques dans le domaine du génie civil 9râce à leurs qualités : en premier
lieu, la simplicité technique de ces procédés, (ainsi peu onéreux). Applicables
dans les lieux les plus difficiles d'accès, ils apportent la solution technique pour
des ouvrages hydrauliques dans les zones présentant des risques d'affouille-
ments. Il faut aussi mentionner le caractère drainant des gabions, qualité recher-
chée dès que l'on souhaite maîtriser des sous-pressions, et la longévité, de plu-
sieurs décennies s'ils sont normalement utilisés et suivis.
Et enfin, ils s'intègrent beaucoup mieux à l'environnement que d'autres maté-
riaux de construction. lis ne provoquent pas d'imperméabilisation du lit et des
berges en aménagements de cours d'eau ; ils favorisent l'implantation de la
végétation en ouvrages de soutènement.
Ce document a pour ambition de mettre à la portée des ingénieurs et teCh-
niciens les règles de dimensionnement et les recommandations constructives
pour les différents types d'ouvrages en gabions, tout en signalant les limites
d'emploi. Il se veut particulièrement adapté aux pays en développement, et peut
s'appliquer partout avec autant d'intérêt, comme le montre par exemple le
recours très fréquent aux gabions dans les travaux de correction torrentielle et
d'aménagements de cours d'eau en Europe.
Cela exige de disposer d'une main d'œuvre assez nombreuse, mais cette
contrainte peut se transformer en un atout primordial pour obtenir une bonne
implication des populations locales dans la réalisation de l'ouvrage, puis dans
son entretien. Il n'y a pas d'exigence particulière sur la qualification de cette
main-d'œuvre, mais l'encadrement doit être de qualité.
Aussi ce manuel détaille-t-U successivement technologie, matériaux, fabri-
cation, montage et pose, barrage et seuils, murs de soutènement,· établisse-
ment du Cahier des clauses techniques. S'y ajoute !a description d'une méthode·
de fabrication artisanale des gabions expérimentée au Burkina Faso.

ISBN: 2-11·084882·0 Prix: 110 FF

Diffusion: LA DOCUMENTATION FRANÇAISE


29·31, quai Vo!taim-··75340 Paris Cedex· 07··'··,..,. '·
Œ;' 40.15.70.00 Telex: DOCFRAN 204826 PARIS
LES OUVRAGES
EN GABIONS
.CEMAGREF

Sous la coordination de Paul ROYET

LES OUVRAGES
EN GABIONS

MINISTERE DE LA COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT


Ce manuel constitue une mise a JOUr très largement complétée du
document « Les ouvrages en gabions>> paru en 1968 dans la collection
« Techniques rurales en Afrique» et rédigé par SOGETHA [27].
Le présent document a été établi en 1989-1990 par le CEMAGREF
(Centre du Machinisme Agricole du Génie Rural des Eaux et des Forêts,
Groupement d'Aix-en-Provence) sous la coordination de Paul ROYET.
Les rédacteurs ·ont été :
- MM. Gérard DEGOUTTE, Jean-Maurice DURAND, Laurent PEY-
RAS et Paul ROYET, division Ouvrages Hydrauliques et Equipements
pour l'Irrigation du Groupement d'Aix-en-Provence du CEMAGREF.
- M. Christian DEYMIER de la division Protection contre les érosions
du groupement de Grenoble du CEMAGREF.
Ont apporté une part active à la relecture de l'ouvrage:
- M. A. BOUZID, Direction de la C.E.S., Ministère de l'Agriculture
- Tunis (TUNISIE),
- M. Stéphane COURET, Conseiller Technique, FRANCE-GABIONS
S.A. - Le Pouzin (Ardèche);
- M. G. CUBELL!, Ingénieur, Officine MACCAFERRI SPA-Bologne
(ITALIE);
- M. Georges MOSSELMANS, Chef du Département Hydraulique
Agricole - C.I.E.H. Ouagadougou (BURKINA FASO);
- M. Benoîi LESAFFRE, Chef du Département Hydraulique Agricole
du Cemagref;
- M. Jean-Charles WOLFF, Agence Financière de Bassin Seine Nor-
mandie, agence de Chalons-sur-Marne;
- M. François GADELLE, Mission pour les Relations Internationales,
CEMAGREF.
Par ailleurs, plusieurs figures et photographies ont été extraites du fond
documentaire de FRANCE-GABIONS S.A.

Tous droits d'adaptation, de traduction et de reproduction par tous procédés,


y compris la photographie et le microfilm, réservés pour tous pays.

© "Editions du Ministère de la Coopération et du Développement. 1992

ISBN ' 2-11-084882-0


ISSN: 0336*3058 5
AVANT-PROPOS

Les structures en gabions ont été introduites voici plus de cent ans
dans le domaine du génie civiL Elles se sont largement répandues
depuis lors et ont trouvé des applications au travers de nombreux types
d'ouvrages.
C'est bien sûr par leurs qualités in&insèques que les gabions sont
préférés à d'autres procédés de construction.
Il faut citer en premier lieu la simplicité technique: les gabions
peuvent être mis en œuvre sans moyen mécanique et on peut envisager
leur emploi, y compris dans les lieux les plus difficiles d'accès.
Cela exige de disposer d'une main-d'œuvre assez nombreuse, mais
cette contrainte peut se transformer en un atout primordial pour obtenir
une bonne implication des populations locales dans la réalisation de
Pouvrage et ensuite dans son entretien. Il n'y a pas d'exigence parti-
culière sur la- qualification de la main-d'œuvre, mais l'encadrement doit
être de qualité.
La simplicité de la mise en œuvre des gabions en fait une technique
peu onéreuse, d'autri.nt plus que les pierres de remplissage sont si
possible empruntées à proximité de l'ouvrage.
La souplesse d'ensemble conférée à l'ouvrage par l'armature gri11agée
peut être une qualité déterminante. Une structure en gabions correc-
tement dimensionnée sera souvent la solution technique la plus élégante
pour des ouvrages hydrauliques dans les zones présentant des risques
d'affouillements.
I1 faut aussi mentionner le caractère drainant des gabions, qualité
recherchée dès que l'on souhaite maîtriser des sous-pressions.
La longévité des ouvrages est bien sûr liée à la qualité de leur
réalisation ainsi qu'à la sévérité plus ou moins grande de leur exposition
au risque de corrosion. Dans des conditions normales d'utilisation et
avec un bon suivi, les ouvrages en gabions ont une longévité de
plusieurs décennîes.
Et enfin, mais ce n'est pas la moindre de leurs qualités, les gabions
s'intègrent beaucoup mieux à l'environnement que d'autres matériaux
de construction. Ils ne provoquent pas d'imperméabilisation du lit et
des berges en aménagements de cours d'eau; ils favorisent l'implanta-
tion de la végétation en ouvrages de soutènement.
Le présent document a pour ambition de mettre à la portée des ·
ingénieurs et techniciens les règles de dimensionnement et les recom-

7
mandations constructives pour les différents types d'ouvrages en ga-
bions tout en signalant les limites d'emploi. Il se veut particulièrement
adapté aux pays en développement où les gabions représentent un choix
technique très souvent pertinent.
Mais il peut s'appliquer partout avec autant d'intérêt, comme le
montre par exemple le recours très fréquent aux gabions dans les
travaux de correction torrentielle et d'aménagements de cours d'eau en TABLE DES MATIERES
Europe, pour lesquels le remplissage des cages s'effectue le plus souvent
à l'aide d'engins mécaniques.
A notre époque où tout n'est qu'innovation technologique, voilà une
technique simple, qui a largement fait ses preuves et qui a encore un<
grand avenir devant elle.
CHAPITRE 1 : TECHNOLOGIE DES GABIONS ET
MISE EN OEUVRE
1.1. Technologie des gabions ........................................ . 15
1.1.1. Définitions ................................................... . 15
1.1.2. Dimensions de la cage ..................................... . 19
1.1.3. Dimensions des mailles .................................... . 19
1.1.4. Diamètre des fils et qualité ................................ . 20
1.1.5. Masse des cages ............................................ . 21
1.2. Caractéristiques du gabion ..................................... . 21
1.2.1. Déformabilité ............................................... . 21
1.2.2. Perméabilité et rôle de drainage; Filtres ................ . 21
1.2.3. Simplicité des ouvrages .................................... . 22
1.2.4. Pérennité des ouvrages .................................... .. 23
1.3. Matériaux ........................................................ . 25
1.3.1. Matériaux de remplissage .................................. . 25
1.3.2. Enduits ...................................................... . 26
1.3 .3. Géotextiles .................................................. . 27
1.4. Fabrication, montage et pose des gabions .................... . 27
1.4.1. Fabrication des gabions ................................... . 27
1.4.2. Montage et pose des gabions ............................. . 28
1.5. Autres types de gabions ........................................ . 33
1.5.1. gab~on «à_ fla~ge » ........................................ .. 33
1.5.2. abwn cylmdnque ......................................... . 34
1.5.3. Gabion à cellules multiples ................................ . 35
1.5.4. Gabion en plastique (R. Gabioplasts) .................... . 36
1.5.5. Pour mémoire: gabion de palplanches ................... . 36

8 9
3.7. Exemple de calcul d'un mur de soutènement ................ . 73
CHAPITRE 2 : BARRAGES ET SEUILS EN GABIONS
3.7.1. Prédimensionnement ........................................ . 76
2.1. Généralités ....................................... · · · · · · · · · · · · · · · · · 41 3.7.2. Calcul des actions .......................................... . 76
3.7.3. Vérification de la résistance interne du mur ............. . 77
2.2., Les principaux types de barrages et de seuils en gabions - 3.7.4. Vérification de la stabilité du mur sur sa fondation .... . 78
cr1teres de choix ................................................... · .. . 42 3.7.5. Conclusion .................................................. . 79
2.2.1. Barrages et seuils à parement aval vertical ............. .. 42
2.2.2. Barrages à parement aval en gradins ..................... . 44
2.2.3. Barrages à parement aval incliné ......................... . 46

2.3. Elérnents de dimensionnernent ................................. . 49 CHAPITRE 4 : AMENAGEMENT DES BERGES


DE COURS D'EAU
2.3.1. Symboles utilisés et unités de mesure .................... . 49
2.3.2. Cas du barrage ou du seuil à parement aval vertical ... . 50 4.1. Mécanismes de dégradation des berges et principes de pro-
2.3.3. Cas des barrages à parement aval incliné ................ . 53 tection ................................................................. . 83
2.3.4. Cas des barrages à parement aval en gradins de gabions 57
4.1.1. Erosion des berges ......................................... . 84
2.4. Pathologie des barrages comportant des gabions 59 4.1.2. Glissement des berges ...................................... . 85
4.1.3. Enfoncement du lit ......................................... . 87
4. 1.4. Mécanismes mixtes ......................................... . 88
4. 1.5. Cas des rivières et canaux navigables .................... . 88
4.2. Protection directe par gabions et matelas Reno ............. . 90
CHAPITRE 3 : LES MURS DE SOUTENEMENT 4.2.1. Revêtements de berges en matelas Reno ................. . 91
4.2.2. Protection des pieds de berge .......................... , ... 95
3.1. Définition et types d'ouvrages ................................. . 61 4.2.3. Protection des piles et culées de pont .................... . 96
3.1.1. Définition .................................................... . 61 4.2.4. Revêtement complet (du lit et de la berge) .............. . 99
3 .1.2. Types d'ouvrages ............................................ . 61
3.1.3. Avantages des murs de soutènement en gabions ........ . 61 4.3. Protection indirecte: les épis .................................. . 100
3.1.4. Limites d'utilisation des murs de soutènement en gabions 62 4.3.1. Principe général de fonctionnement ...................... . 100
3.1.5. Symboles utilisés et unités de mesure .................... . 62 4.3.2. Points communs aux 2 types d'épis ....................... . 101
4.3.3. Régularisation œun cours d'eau en vue de la navigation 101
3.2. Processus de calcul d'un mur de soutènement ............... . 64 4.3.4. Protection des berges par épis ............................ . 103
4.3.5. Construction des épis de régularisation ou de protection 105
3.3. Prédimensionnement d'un mur de soutènement en gabions . 64 4.3.6. Epis en gabions ............................................. . 105
4.3.7. Surveillance et entretien des épis en gabions ............ . 107
3.4. Calcul des actions sur le mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.4.1. Poids propre W . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . 65
3.4.2. Poussée des terres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.4.3. Surcharges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.4.4. Poussée hydrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 CHAPITRE 5 : CORRECTION TORRENTIELLE ET
LUTTE CONTRE L'EROSION
3.5. Vérification de la résistance interne du mur 67
5.1. Principes généraux de lutte contre l'érosion torrentielle 111
3.6. Vérification de la stabilité du mur sur son massif de fondation 69 5.1.1. La théorie classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.6. 1. Stabilité au glissement à la base du mur ................ . 70 5.1.2. Domaine d'application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.6.2. Stabilité au renversement et considérations sur le tasse- 5.1.3. Traitement des grosses ravines : correction active .. . . . .. . 112
ment ................................................................. . 70 5.1.4. Traitement des grosses ravines: gestion des dépôts . . . . . . 115
3.6.3. Stabilité au poinçonnement ................................ . 71 5.1.5. Traitement de l'érosion dans les petites ou moyennes
3.6.4. Stabilité d'ensemble du massif ............................ . 73 ravines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

10 Il
5.2. Ouvrages en gabions de lutte contre l'érosion torrentielle . . . !17 A.6. Mise en œuvre des gabions .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 144
5.2.1. Critères de choix d'un ouvrage en gabions . . . . . . . . . . . . . . . !17 A.7. Recommandations pour la rédaction d'un C.C.T.P. «matelas
5.2.2. Dispositions constructives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 Reno» .................................................................. 145
5.2.3. Déversoir des ouvrages en gabions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 121
5.2.4. Données et règles de dimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 A.7.1. Les matériaux de remplissage ............................. 145
A.7.2. Structure du matelas Reno ................................ 146
5.3. Pathologie des ouvrages en gabions utilisés en correction A.7.3. Caractéristiques des fils utilisés ............................ 146
torrentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 A. 7 .4. Contrôles . .. . . .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. .. . . .. . .. .. . . .. . .. .. . .. . .. . 146
A.7.5. Conditionnement .. .. .. . .. . . .. .. .. .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. .. . 146
5.4. Autres types de seuils pouvant être utilisés en correction A.7.6. Mise en œuvre des matelas Reno ......................... 146
torrentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.4.1. Seuils en béton massif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.4.2. Seuils en béton réalisés à partir d'éléments préfabriqués 127
5.4.3. Seuils en pierres sèches et seuils en maçonnerie . . . . . . . . . . 127
5.4.4. Seuils en enrochements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 ANNEXE B: DESCRIPTION D'UNE METHODE DE
5.4.5. Seuils en terre renforcée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 FABRICATION ARTISANALE DES GABIONS EXPERIMENTEE
5.4.6. Seuils en terre armée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 127 AU BURKINA FASO
5.4:7. Seuils en« gabions pneus>> ................................. 128
5.4.8. Seuils en métal déployé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 B.!. Etapes de la fabrication ...... .. .... ...... .......... ...... .. .. ... 149
5.4.9. Seuils grillagés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
5.4.10. Seuils triangles .............................................. 131 B.2. Organisation du chantier .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 153
5.4.11. Seuils en rondins ........................................... 131
5.4.12. Clayonnages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 B.2.1. Matériel .. . .. . . .. . .. . .. .. .. . . .. . .. . .. .. .. .. . . .. .. .. .. . .. .. . .. . 153
5.4.13. Fascinages .................................................. 132 B.2.2. Constitution d'un atelier .. .. .. .. .. .. .. .... .. .. .. .. .. .. .. .. . 154
B.2.3. Temps de fabrication .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 154

ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE ............................................. 159
ANNEXE A: ETABLISSEMENT D'UN CAHIER DES CLAUSES
TECHNIQUES GABIONS ET MATELAS RENO
A.l. Généralités ....................................................... 137
A.2. Les matériaux de remplissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
A.3. Le gabion et les fils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
A.3.1. Structure des gabions . ... ......... ..... .. . .. . .. . . . . . .. ... . .. 138
A.3.2. Caractéristiques des fils utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
A.4. Contrôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
A.4.1. Prélèvement des éprouvettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
A.4.2. Conditions de réception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
A.4.3. Essais ............................... ·......................... 142
A.5. Conditionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
A.5.1. Dimensions et poids .. ............ .... .... .. .... .. .... .. .... 143
A.5.2. Etiquetage .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. . . .. .. .. . .. . .. .. .. .. . .. . 143

12 13
CHAPITRE 1

TECHNOLOGIE DES GABIONS


ET MISE EN ŒUVRE

Les gabions constituent une solution bien adaptée au contexte afri-


cain. C'est en effet une technologie qui permet de réaliser des ouvrages
de forme géométrique généralement simple. La mise en œuvre ne pose
pas de problèmes particuliers et une main-d'œuvre non qualifiée, mais
bien formée suffit. En outre cette technique ne nécessite pas de gros
moyens mécaniques. Il est cependant impératif de respecter des règles
strictes de montage et de dîmensîonnement.

1.1. TECHNOLOGIE DES GABIONS

1.1.1. Définitions
• Gabion, gabion semelle, matelas Reno
La définition la plus générale du terme gabion est la suivante : le
gabion est une cage ayant la forme d'un parallélépipède rectangle en
grillage galvanisé (à mailles hexagonales ou plus rarement carrées) et
empli de matériau pierreux de granulométrie appropriée.
On utilise souvent indistinctement le terme « gabion » pour désigner
soit la cage seule, soit l'ensemble cage et matériau de remplissage. C'est
à la seconde définition que nous ferons référence dans le présent
document.
Pour être plus précis, on distinguera d'après leur forme trois caté-
gories :
- le gabion classique pour lequel la largeur est égale à l'épaisseur;
- le gabion semelle pour lequel l'épaisseur est égale à la moitié de
la largeur;
- le matelas Reno dont l'épaisseur est très inférieure aux autres
dimensions.
Il existe également des gabions de forme cylindrique,
L'armature de la cage d'un gabion ou d'un gabion semelle se compose
de trois parties (fig. I.l):
- le corps de la cage, rectangle ABCD ;
- les deux extrémités ou têtes T.
Déployée et étalée sur le terrain, la cage se présente sous l'aspect
d'une grande nappe de grillage métallique rectangulaire flanquée de

15
D c
1

E f

""· n
H G

1 J
Fig. 1.2 - La cage montée se présente sous la forme d'une boîte avec couvercle

A B
Fig. Ll - Cage de gabion métallique dépliée

deux autres nappes rectangulaires ou carrées, de dimensions plus petites,


qui constituent les têtes.

• Fils et tirants. (fig. 1.4)


On appelle fil de lisière le fil disposé en bordnre des nappes perpen-
diculairement à l'axe des torsades (soit AB et OC sur la figure Ll).
Les fils de mailles sont noués autour de lui en leur extrémité. Fig. I.3.a - Gabion compartimenté Fig. L3.b - Matelas Reno (11]
On appelle fil longitudinal le fil disposé en bordure des nappes
parallèlement à l'axe des torsades (soit AD et BC sur la figure Ll). Ce Les fils de renfort, sur tout le pourtour des nappes, ainsi qu'éven-
fil est torsadé avec le fil de maille qui lui est voisin, afin de constituer tuellement les tringles disposées suivant EF, HG et IG, sont générale-
une ligne de demi-mailles. ment d'un diamètre supérieur aux fils des mailles, ce qui renforce la
Le terme fil de renfort recouvre ces deux catégories. structure, la rigidifie légèrement et facilite la manutention et le rem-
Les fils de ligature servent à assembler les faces et les cages entre plissage des gabions [3].
elles en s'enroulant autour des fils de renfort. Les gabions ou les gabions semelles peuvent être séparés en compar-
Les tirants sont des fils disposés en cours de remplissage, à l'intérieur timents par l'insertion de diaphragmes à intervalles réguliers (lm par
du gabion, et destinés à em:pêcher la formation de ventres. exemple). Les diaphragmes ont pour but d'éviter les gonflements et les
déformations des gabions. Dans le cas de remplissage avec des galets
• Faces et diaphragmes ou de petits matériaux, la mise en place des diaphragmes est impérative.
Le rectangle I forme le couvercle du gabion. Le rectangle III forme Ces diaphragmes sont fabriqués avec le même grillage que la cage et
la base du gabion. Les deux rectangles Il et IV forment les parois. Les permettent de raidir la structure tout en facilitant les opérations d'as-
deux têtes ou extrémités T sont fixées sur chacun des fils longitudinaux semblage (fig. L3.a et photo LI). Les matelas Reno, plus étendus, sont
AD et BC en correspondance de la base du gabion (rectangle III, systématiquement compartimentés, tous les mètres. Cela se fait soit par
fig. LI) ; une couture spéciale leur permet de tourner autour de IH et simple diaphragme selon le procédé décrit précédemment, soit par
JG. double diaphragme obtenu par pliage du fond et des côtés du matelas

16 17
Fig. 1.4 - Définition des fils 1.1.2. Dimensions de la cage
(1) Fil de maille Les dimensions standards pour les gabions et semelles sont :
(2) Fil de lisière
(3) Fil longitudinal Tableau L 1 - Dimensions standards des gabions et semelles
(4) Fil de ligature
Hauteur
Longueur Largeur
Gabions Semelles
4m lm lm o.sm
3m lm lm 0,5m
2m lm lm 0,5m
l,Sm lm lm -

La largeur courante de:s matelas ~eno est de deu,x mètres. Leur


longueur peut varier de 2 a 6 rn. Leur epaisseur est vanable smvant les
dimensions de la maille [2] :
- maille type 50 x 70 : épaisseurs 0,20 - 0,25m
- maille type 60 x 80 : épaisseurs 0,17, - 0,23 - 0,30m
La maille type 60 x 80 est la plus ut!hsee.
(fig. L3.b et photo I.2). Le couvercle du matelas Reno est indépendant
de l'ensemble base, parois et têtes ; il est solidarisé à celui-ci par
ligature des fils de renfort. Il peut dans certains cas être réalisé avec 1.1.3. Dimension des mailles
des rouleaux de grillage ayant les mêmes caractéristiques que le grillage La maille que l'on rencontre le plus souvent est la maille type 100 x
du matelas Reno.
120 (fig. I.6). On peut également trouver des mailles types 80 x llO,
Lorsque l'on parle de gabions, il faut préciser : 50 x 70 ou 60 x 80. La littérature récente ne parle plus de la ma!lle
- les dimensions de la cage et la présence éventuelle de dia- 45 x 65. Le premier nombre, couramment désigné par D, représente
phragmes·;
l'entraxe des torsades et constitue la seule mesure de référence. L'autre
- les dimensions de la maille et spécifier double torsion; dimension peut être assez variable selon le procédé de fabrication. Il
- le diamètre du fil, y compris du fil de lisière, la qualité de la
galvanisation et la présence éventuelle de revêtement en PVC.

Fig. 1.6 - La maille la plus couramment adoptée: type 100 x 120


Fig. 1.5 - Grillage- en fil d'acier galvanisé recouvert de PVC double torsion D = 100 mm

18 19
existe aussi des grillages à mailles carrées (62,5 x 62,5; 125 x 125). Ce 1.1.5. Masse des cages
type particulier de gabions ne sera pas évoqué ici car son emploi reste
peu courant. A cube égal, et pour un même diamètre de fil, une cage est d'autant
Les gabions les plus fréquemment employés sont des gabions à maille plus lourde que la dimension de ses mailles est réduite. Par ailleurs, le
hexagonale double torsion, la maille simple torsion ayant pratiquement gabion présente une résistance à la rupture d'autant plus élevée que la
disparu, car présentqnt beauCoup d'inconvénients. dimension des mailles est réduite (c'est-à-dire que la section d'acier est
En effet, lorsqne l'on plie un fil de diamètre égal à 3 mm sur un grande).
faible rayon de courbure, ce qui est le cas pour la maille simple torsion,
on provoque une blessure du fil et des craquelures de la couche de ~~~"~$~0(:) Vo'"m•
galvanisation. Ce point de pliage est un siège d'oxydation qui occa-
{m3)
"""' ··~ ,·~: .' .''.' l"'"'' "':.," •, ~~ !""'" ••:, '.'. ~·
sionne à terme la rupture du fil. On palie à cet inconvénient par
l'augmentation du rayon de courbure lors du pliage des fils, c'est-à-
dire en opérant une double torsion à 30 .,, Un autre inconvénient de la
simple torsion est que le fil se démaille très facilement en cas de
rupture. §1
Tableau l3 - Masse des cages des gabions usuels
1.1.4. Diamètre des fils et qualité
Les différentes publications traitant des gabions [2, 11] font mention
de diamètres de fil variant de 2 à 3,9 mm environ. Les fils de plus petit
Mass&
Maillet & soxao· m da 22 mm
...
Matelas R&no
Maille t
alvanlsés k
a soxso· fil d& 3 2 mm
03 m
Lxi 1 E alsseur ==> 017 m 023 m 03 m 017 m 023 m
diamètre sont utilisés pour des mailles de faibles dimensions (matelas 3x2 rn 18,5 20,4 216 22 25 26,5
4x2 rn 24 4 266 28 305 32 34
Reno), alors que les diamètres supérieurs sont employés pour les 5x2 rn 296 32 3 36' 374 40 42
gabions. Le diamètre le plus couramment utilisé est le fil de 3mm ou 6>2 rn 35 5 40,5 43,5 43 465 49,5
30/ 10 n • 17 de la Jauge de Paris (cf. annexe 1).
Pour les diamètres relatifs des différents fils, on se reportera au Tableau 1.4 - Masse des cages des matelas Reno (en kg) pour différentes dimen-
tableau suivant: sions et les trois épaisseurs courantes (0,17 rn ; 0,23 rn; 0,30 rn)

Tableau !.2 - Diamètres relatifs des fils Les tableaux ci-dessus donnent la masse approximative de différentes
cages pour les _dimensions les plus courantes.
Fil de maille 0 (mm) 2,0 2,2 2,4 2,7 3,0
Fil longitudinal 0 (mm) 2,4 2,7 3,0 3,4 3,9
1.2. CARACTERISTIQUES DU GABION
Fil de lisière 0 (mm) 3,4 3,4 3,4 3,9 4,4
Fil de ligature 0 (mm) 2,0 2,0
1.2.1. Déformabilité
2,2 2,2 2,4
et tirants 2,2 2,4 2,4 Une caractéristique essentielle du gabion est sa déformabilité. Ce
caractère de souplesse autorise son utilisation en terrain affouillable.
En effet, un tel ouvrage épouse les formes du terrain naturel et le suit
lors d'un tassement ou en cas d~affaissement provoqué par des affouil-
La qualité des fils d'acier galvanisé à chaud (classe C) fait l'objet en lements, sans compromettre, dans certaines limites, la stabilité de
France de la norme AFNOR A 91 - 131 (cf. cahier des charges type l'ouvrage (fig. !.9 et I.!O). .
en annexe). Les normes d'autres pays tendent à être plus sévères (voir De plus, grâce aux ligatures entre gabions et aux nappes de gnllage,
tableau comparatif dans le cahier des charges type). l'ouvrage acquiert les caractéristiques d'une structure armée qui a aussi
Il existe également des cages en fils d'acier inoxydable mais dont de grandes possibilités de s'adapter aux différentes. contraintes, en
l'utilisation coûteuse doit être limitée à certains ouvrages bien spéci- particulier par un réarrangement des pierres de remplissage.
fiques (condition d'utilisation en milieu particulièrement agressif,
normes de sécurité très sévères).Il paraît peu réaliste de recommander
leur usage en Afrique. Le fil galvanisé recouvert de PVC par extrnsion 1.2.2. Perméabilité et rôle de drainage ; Filtres
à chaud, représente une solution intermédiaire aussi bien du point de Le gabion est perméable. Un ouvrage en gabions peut donc remplir
vue coût que du point de vue longévité. une fonction de drainage. Il peut recueillir et évacuer des eaux d'infil-
20 21
tration. On pourra donc lui adjoindre des ouvrages annexes d)évacua-
tion des eaux drainées (collecteur, etc.). Toutefois, si l'on veut lui faire
jouer ce rôle, il faut que la règle de filtre soit vérifiée vis-à-vis des
matériaux entourant le gabion, afin d'éviter la fuite des fines au travers
de la structure.
Enonçons cette règle, due à TERZAGHI (citée en [9]), dans le cas
de matériaux à granulométrie étroite, catégorie dans laquelle entre le
matériau de remplîssage du gabion:
5 < D 50 /d 50 < 10
D~ 0 et d 50 désignent les dimensions des grains, respectivement du
materiau de remplissage du gabion et du matériau filtre, qui sur la
courbe granulométrique correspondent au point d'ordonnée 50%.
Cette condition n'est en général pas respectée directement entre le
gabion et le sol en place, compte tenu des granulométries respectives
des matériaux constitutifs de ces deux milieux. Il est donc indispensable
d'intercaler une ou plusieurs couches, appelées filtres, de granulométrie
de plus en plus grossière, du sol en place vers le gabion, de façon à ce
qu'à chaque interface entre deux couches, la règle de TERZAGHI soit
respectée.
Une autre façon de réaliser ce filtre consiste à employer un géotextile
industriel, dont la propriété est de laisser passer l'eau tout en empêchant
le passage des particules fines du sol. Dans ce cas, il convient de se
conformer scrupuleusement aux recommandations d'emploi, ceci afin
de parer au risque de colmatage du géotextile. On posera les gabions
sur de tels matériaux lorsqu'ils feront partie, par exemple, d'un ouvrage Fig. I. 7 - La cage peut être façonnée de différentes manières,
soumis à une charge hydraulique pouvant faire craindre un risque de et ceci sans découpage, par simple pliage
renard ou de boulance.
Le corps de l'ouvrage est formé par des gabions, disposés en 11:ne o:u
plusieurs rangées selon la hauteur de l'ouvrage et l'effort auquel 1l dOit
1.2.3. Simplicité des ouvrages résister (fig. 1.8).
Les ouvrages en gabions sont généralement d'une conception et d'une
réalisation peu complexes. Les dimensions des cages imposent des 1.2.4. Pérennité des ouvrages
formes géométriques simples, et donc souvent un surdimensionnement La cage des gabions, exposée aux éléments, a une durée ~e vie lîmi.tée
des ouvrages. dans le cas d'ouvrages en riviè~e avec présence de char~mge ~rosster.
Les gabions, convenablement arrangés et reliés entre eux par de Les pierres peuvent, par abraswn, user les fils. Ce phenomene sera
solides ligatures en fil d'acier galvanisé, permettent d'exécuter rapidd·- suivi d'une corrosion qui causera à terme la rupture.
ment et économiquement des ouvrages de protection contre l'érosion
ou d'autres ouvrages de génie civil tels que murs de soutènement, seuils,
petits barrages, épis, protections de berges, piles et culées [1, 2, 3, 5].
Ces ouvrages sont essentiellement composés de deux parties (fig. I.8) : de
- le massif de fondation ; GEOTEXTILE
- le corps de l'ouvrage.
Le massif de fondation assure la protection de l'ouvrage contre les
affouillements (fig. I.JO). Il est généralement constitué par des gabions
de faible épaisseur (gabions semelles ou matelas Reno). Il est très
débordant par rapport au corps de l'ouvrage. Cette partie débordante, de
en l'absence de règle plus précise d'évaluation des affouillements, peut
être estimée égale au double de la profondeur des affouillements pos-
sibles, mesurée à partir du niveau du terrain sur lequel s'appuie le Fig. !.8 - L'ouvrage en gabion coinprend un massif de fondation
massif de fondation. et le corps de l'ouvrage

22 23
d'ouvrages soumises au batillage ou à des eaux particulièrement agres-
sives.
Il est recommandé de procéder périodiquement, tous les deux ans au
moins, à une inspection des ouvrages en gabions, pour effectuer les
travaux d'entretien qui seraient éventuellement nécessaires.
L'entretien se limite normalement à l'enlèvement des branchages pris
dans les grillages, et à la réparation des fils coupés par l'adjonction de
fils galvanisés, selon le procédé décrit dans la figure !.Il.
Fig. I.9 - Par sa déformabilité le gabion épouse le terrain naturel

affouillement

Fig. L 10 - La semelle débordante d'un ouvrage en gabion doit avoir une


longueur égale au double de la hauteur des affouillements prévisibles
Fig. Lll - Procédé de réparation d'un fil coupé

Ainsi, afin d'assurer la pérennité de l'ouvrage, il faut apporter un


grand soin à la sélection et à la mise en place des pierres de remplissage, 1.3. MATERIAUX
:pour éviter g-q'il D;'Y ai,t d'arêtes vives en COJ?.tact avec le grillage. Il est
egal_ement necessa1re d apporter un grand som aux ligatures de tous les 1.3.1. Matériaux de remplissage
gabtons en contact de façon à garantir le monolithisme de 1' ouvrage.
Si la qualité du fil correspond aux spécifications mentionnées dans 1.3.1.1. C!toix des matériaux
les pages précédentes et si les recommandations ci-dessus sont bien
respectées, on peut atteindre des durées de vie de 50 ans en milieu non Les matériaux de remplissage doivent être durs, non friables et non
corrosif [17]. Selon d'autres sources [13], on estime que dans des:. gélifs~ mais de préférence avec des angles arrondis pour ne pas dété-
c?nd1~1ons moyenn~s~. une durée ,de vie pour le grillage d'une quinzaine riorer le grillage. Il faut éviter les matériaux poreux ou évolutifs et
d annees est un mm1mum; 30 a 50 ans· semble cependant une durée choisir parmîs les matériaux disponibles ceux de plus grande densité
courante. possible.
Les gabions durent a priori plus longtemps dans l'eau claire que Dans l'ordre, on donnera la préférence aux roches suivantes:
dans l'eau boueuse, qui peut entraîner une érosion mécanique des fils. - roches éruptives : granites, basaltes ;
Ils d~:ent égale~~nt. plus longte!ll~S s'ils sont constamment immergés - roches métamorphiques : gneiss, granulite ;
que s Ils sont penodtquement m1s a sec. Les parties les plus exposées - roches sédimentaires et pédologiques: quartzites, grès, calcaires,
sont donc les zones de batillage et de marnage. latérites;
Une bonne galvanisation~ voire un revêtement en PVC, améliore la - matériaux artificiels : briques, blocs de béton.
durée de vie des gabions. Les cages à revêtement PVC sont obtenues Les matériaux artificiels sont à employer avec beaucoup de prudence
~ partir de fils d'acier à galva~isation riche, recouverts par extrusion compte tenu du risque de dégradation avec le temps. Les roches
a chaud de chlorure de polyvmyle [3]. Ce gainage, d'une épaisseur métamorphiques litées, schistes en particulier, sont à proscrire.
nommale de_ 0,5 mm, .offre de b~)l.m.es garanties de résistance au rayon- Mais en Afrique sahélienne, on ne dispose bien souvent que de
nement solaire ultra-vwlet, au vteilhssement et aux agressions chimiques fragments de cuirasse latéritique comme seul matériau de remplissage.
(fig. 1.5). Cette qualité de fil sera donc recommandée dans les parties Ce matériau présentant une qualité très variable, on attachera un soin

24 25
particulier à sélectionner les zones de cuirasse bien indurée et à rejeter Tableau !.5 - Bétons de ciment
les blocs de latérite friable.
Gravier Sable Ciment Eau
Dosage pour 1 m 3 (litres) (litres) (kg) (litres)
1.3.1.2. Dimension des matériaux
Béton maigre 1 000 375 !50 75
Les pierres au contact des mailles doivent avoir une dimension au
moins égale à 1,5 fois D, où D est la distance entre les deux côtés 850 425 350 175
Béton gras
torsadés de l'hexagone. Par ailleurs, elles ne doivent pas être trop
grosses non plus car elles réduiraient alors la flexibilité du gabion : la
plus grande dimension des pierres doit rester inférieure à la moitié de Tableau !.6 - Béton et mortier de chaux hydraulique
l'épaisseur du gabion ou du matelas.
Dans le cas de chantiers où i1 y a pénurie d'éléments suffisamment Chaux hydraulique Sable Eau
gros, on dispose ceux-ci contre le parement, le remplissage en partie Dosage pour 1 m3 (kg) (litres) (litres)
centrale pouvant s~effectuer avec des éléments plus petits, sans que leur
dimension soit inférieure à 80 mm (fig. !.21). Malgré le léger surcoüt Enduits immergés 370 925 310
de fourniture de grillage, il peut être préférable d'utiliser des gabions
ayant une maille plus petite. Ce changement de maille peut éviter des Enduits extérieufs 250 1 000 300
opéra,tions fastidieuses de sélectiOn des matériaux.
Enfin, il peut être intéreSsant, en particulier pour des raisons d'es-
thétique, de taîller les pierres des parements vus. On obtient ainsi un 1.3.3. Géotextiles
aspect semblable au mur de pierres sèches et l'ouvrage peut alors rester On a indiqué en 1.2.2. l'importance du resp~ct des règles de filtre
pérenne au-delà de la dmée de vie du grillage. Ce procédé, coûteux, dans les ouvrages en gabions ,assur~nt une f~nctiOn hy~rauhque. Dan_s
est à réserver à des ouvrages bien particuliers. le cas où l'on choisit un geotext!le pour JOUer le role de filtr~, Il
convient de respecter des règles concernant ses pnnctpales caractens-
1.3.2. Enduits tiques [24] : .
- condition de filtre déterminée par 00 ouverture de filtratiOn:
La pérennité des treillis peut être renforcée par l'utilisation d'enduits . of < c dss• . ' '
d diamètre tel que 85 % en p01ds des elements du sol soient
dont le but essentiel est de protéger le revêtement galvanisé contre
l'action des eaux érosives particulièrement chargées. infé~ieurs à cette dimension,
On a recours à des procédés simples qui consistent à étaler sur les c coefficient variant de 0,6 (gradient hydraulique fort) à 1 (gradient
faces expos~es des gabions des enduits sur une épaisseur variant de hydraulique faible) ;
cinq à dix centimètres, sUivant leur qualité. Cette pratique est à - critère de perméabilité déterminé par (k./e) permitivité du géo-
conseiller sur toutes les surfaces soumises à une usure importante, bien textile:
qu'elle diminue aussi la souplesse du gabion. k./e > JO'.k,
Ces enduits sont des bétons de ciment maigres ou gras, des mortiers k : perméabilité du sol en rn/s. .
de ciment ou de chaux (Tableaux I.5 et !.6), des bétons bitumineux ou\ dn se reportera à [24] pour ce qui concerne les recommandatiOns
autres matériaux enrobés. Toutefois, leur pérennité ne saurait être très', détaillées de conception et de mise en œuvre des géotextiles dans les
importante car les mouvements de la structure en gabions conduisent systèmes de filtration et de drainage.
à leur cassure et, à la longue, à leur entraînement par l'eau.
Sur les gabions semelles et les matelas Reno, on peut prédéterminer
des lignes de rupture longitudinales en diminuant l'épaisseur de l'enduit
à la jonction entre deux semelles ou placer des joints de construction 1.4. FABRICATION, MONTAGE ET POSE DES GABIONS
(film PVC par exemple).
Les matelas Reno peuvent être revêtus par percolation d'un mastic
de bitume, solution assez coûteuse nécessitant l'emploi d'un matériel 1.4.1. Fabrication des gabions
spécialisé, mais offrant l'avantage de conserver à la structure sa flexi- Deux solutions se présentent à l'utilisateur de gabions :
bilité initiale [2]. Pour conserver la fonction de drainage, on doit prévoir - employer des cages fabriquées industriellement; elles sont. alors
des barbacanes dans l'enduit, en insérant des tronçons de tuyaux en importées, livrées pliées et regroupées en fardeaux pour redmre
PVC pendant sa réalisation. le volume et les coûts de transport ; .
Il est également envisageable de rajouter une ou deux nappes de les fabriquer artisanalement, ?e qui P.e~met d'abaisser leur pnx de
grillage sur la face des gabions soumise à l'abrasîon. revient et de créer des emplOis en mtheu rural.

26 27
Toutefois, ce dernier procédé n)offre pas les mêmes garanties qu)une
fabrication industrielle: risque de détérioration de la galvanisation au
pliage, limitation du diamètre des fils pour une mise en œuvre manuelle,
etc. 11 convient donc d'en limiter l'utilisation à la réalisation de petits
ouvrages.
On trouvera en annexe B la description d'une méthode de fabrication
mise au point au Burkina-Faso. Elle permet la réalisation manuelle de
gabions de qualité acceptable pour de petits ouvrages.

1.4.2. Montage et pose des gabions


1) Le gabion est déplié et étendu à plat sur le sol. Il se présente
suivant la figure 1.12 où:
- le rectangle I formera le couvercle ; Fig. 1.12 - Déplier et poser à plat Fig. 1.13 - Redresser les parois
- le rectangle III formera la base;
- les carrés ou les rectangles T formeront les flancs latéraux.
2) Les deux parois II et IV et les deux flancs T sont redressés de
façon à former une boîte dont le couvercle sera ouvert (fig. 1.13). On
ligature ensemble les quatre arêtes verticales (fig. 1.14) avec un fil de
même qualité que celui des gabions et dont le diamètre est donné au
tableau 1.2. Le poids des fils de ligature nécessaire est par gabion égal
à 6 à 10% du poids de celui-ci.
3) Le gabion est disposé à l'emplacement qu'il doit occuper défini-
tivement dans J'ouvrage en construction. A l'aide d'une masse en bois,
on dresse les parois du gabion en les appliquant contre les parois du
gabion voisin.
4) On ligature très solidement entre elles les arêtes verticales et
horizontales qùi sont en contact immédiat avec les arêtes des gabions
voisins, de façon à rendre tous les gabions solidaires les uns des autres. r
5) L'opérateur passe la pointe d'un piquet en fer de 1,5 rn de longueur Fig. L 14 - Ligaturer. L'utilisation Fig. L 15 - Le piquet sert de levier
dans la maille de la base du gabion la plus proche du sommet I de la pince est à proscrire pour tendre les faces des gabions vides
(fig. Ll5); le piquet sert de levier et permet de tendre le mieux possible
la face AIEH dans le plan de l'alignement qui est fixé; finalement, le\
piquet étant dressé verticalement, il est enfoncé dans le sol à l'aide
d'une masse en fer. On renouvelle ensuite l'opération pour la face
opposée.
6) A ce niveau intervient la mise en place des tirants qui ont pour
but de contreventer les faces opposées du gabion et d'empêcher les
formations de ventres sur les faces apparentes. La disposition pratique
de ces tirants est décrite fig. Ll9 et 1.20:
- pour les gabions de 1 rn de haut, on dispose deux rangées de
tirants partageant la hauteut en trois couches d'épaisseurs égales ;
- pour des gabions de 0,5 rn de haut, on ne prévoit qu'une seule
rangée à mi-hauteur;
- près des angles, les tirants relieront deux faces perpendiculaires;
- les tirants dans le même plan horizontal sont espacés d'environ
0,35m. Fig. 1.16 - Ligaturer les arêtes avec les gabions adjacents

28 29
Plan
b a a

:( 1
~
1 1
a
1

Profil
1 1
a
1 J
~: ~
a
+ + + +
a
+ + +
Fig. !.17 - Il faut attacher les tirants en prenant plusieurs mailles pour éviter
la rupture ou la déformation des fils du gabion
Fig. L19 - Disposition des tirants horizontaux et des tirants d'angle
dans un gabion

Plan
b a

b /. + + + + •<' + + + ~
+ + + + + + +
+ +C
/
""' a

Profil

Fig. I.18 - La longueur des tirants doit être de 3 à 4 % inférieure à la


distance entre les faces qu'ils relient (ceci est obtenu par torsadage)
Ff· 1
+ 1

c
+

Fig. L20 - Disposition des tirants dans un gabion semelle


La pose des tirants ne doit pas gêner le remplissage du gabion. Donc
les tirants sont placés :
- avant le remplissage, pour les tirants verticaux qui resteront «en
attente» au cours du remplissage;
- pendant le remplissage pour les tirants horizontaux. deux cas les pierres doivent être sélectionnées, triées et éventuellement
Les tirants sont du même fil que les fils de ligature. Ils s'accrochent nettoyées avant le remplissage.
sur chaque face autour d'au moins deux mailles (cf. fig. I.17). a) Pour le remplissage des gabions qui constituent la semelle de
L'utilisation de gabions avec diaphragmes permet d'alléger considé- fondation, on utilise des cailloux roulés de préférence. Ils ne doivent
rablement ce dispositif. passer en aucun sens à travers les mailles du treillis. Ils sont disposés
7) Remplissage de façon à laisser entre eux le moins de vide possible. Il faut éviter
Il faut distinguer le remplissage des gabions semelles (partie souple) l'emploi de trop gros matériaux pour conserver à la semelle sa sou-
et celui des gabions constituant le corps de l'ouvrage. Mais dans les plesse.

30 31
Pour assurer une bonne tension des faces qui ne sont pas en contact
avec d'autres gabions et éviter ainsi la formation de ventres, on les
rigidifie pendant le remplissage à l'aide de piquets et de planches
(fig. !.22 et photos !.4,5,6).
A la finition du remplissage, il faut éviter de terminer par des pierres
petites ou plates. Celles-ci doivent être mises au dessous de cailloux
identiques à ceux utilisés dans les parements. On s'arrange pour que
la dernière rangée de cailloux soit au niveau de l'arête supérieure
horizontale du gabion. La tolérance admise varie de 2 à 3 %. On peut
damer les pierres mais il ne faut pas déformer le gabion.
8) Le remplissage du gabion étant terminé, les piquets d'angle sont
retirés, le couvercle rabattu et son fil de lisière est rapproché du fil de
lisière supérieur des parois verticales (fig. !.23), ceci à l'aide d'un petit
levier en fer.
Une fois les fils de lisière en contact sur toute la longueur, on
procéde, comme .pour le montage du gabion, à la ligature (le fil passe
dans chaque maille et fait un double tour une maille sur deux) ; on
prend autant que possible dans ces ligatures, les fils de lisière des
gabions voisins déjà mis en place (fig. !.23).
Fig. !.21 - Remplissage du gabion La dernière opération est l'attache des tirants verticaux.
Fig. 1.22 - Piquets et planches
pour rigidifier les faces vues

1.5. AUTRES TYPES DE GABIONS

Le but de ce chapitre est de présenter quelques variantes dans la


technologie du gabion et de préciser la terminologie s'y rapportant.

1.5.1. Gabion << à flange >> ou gabion à base débordante


Le principe de ce gabion réside dans l'économie d'une ou plusieurs
faces grillagées. C'est ainsi que lorsque deux gabions sont posés l'un
sur l'autre, la base du gabion supérieur repose sur le couvercle du
gabion inférieur. Le gabion à flange est alors le gabion inférieur sans
couvercle. Ce même gabion posé en retrait sur un autre gabion peut
avoir une base débordante qui sert de couvercle au gabion sous-jacent
(fig. !.24).
Ce type de gabion peut être utilisé quand on ne demande pas à
Fig. 1.23 - Mettre les lisières bord à bord et ligaturer en faisant l'ouvrage une grande robustesse, mais il nécessite un grand soin à la
un double tour une maille sur deux
mise en œuvre.La définition d'un tel gabion n'est pas limitative puisque
sous ce même nom sont regroupés des prismes à section rectangulaire
, b) Pour le remplissage des gabions qui constituent le corps de grillagés, auxquels il manque une ou plusieurs faces.
1 ouvrage: D'une façon générale, on définit ce gabion par les éléments suivants
- Contre les faces intérieures et les angles de la cage, on dispose (fig. !.25, 26, 27) :
un parement de gros catlloux (fig. !.21 et photo !.5) dont la - la longueur en mètres de trois arêtes partant d'un même sommet
dimenSion est au moins égale à 1,5 fois la maille du treillis. en citant d'abord les deux dimensions de la base et du couvercle;
- Da!ls la partie centrale, on emplit aussi avec de gros cailloux - l'étage où le gabion se situe dans l'ouvrage;
ma~s en cas de manque, on peut utiliser des pierres de taille plu~ - la dimension de la base débordante lorsqu'elle existe;
petite. En aucune façon ces pierres ne doivent passer dans l'an- - les dimensions de la maille du grillage ;
neau de 80 mm. - le diamètre du fil ou numéro de la Jauge de Paris;

32 33
GABIONS A <<FLAN GE»

Fig. !.24 - La base débordante Fig. L25 - Gabion à fl.ange


peut couvrir deux gabions inférieurs à deux têtes

Fig. 1.29 - Gabions cylindriques ou gabions sacs [11]


a) Gabion sac classique
b) Gabion «paillasse» (fermeture sur le côté)
Fig. I.26 - Gabion à quatre faces Fig. !.27 - Gabion à cinq faces

Ces deux types de gabions, appelés usuellement gabions sacs, sont


beaucoup utilisés pour la réalisation de fondations immergé_es (murs de
quai, assises pour marinas, jetées, massifs de barrage, épts, etc.), ou
pour colmater des brèches dans des digues et pour toutes les interven-
tions rapides: affouillement de piles ou de culées de pont.
Les gabions sacs sont fabriqués avec du fil galvanisé comportant
éventuellement un revêtement PVC. L'avantage de ce procédé est de
composer, à partir de matériaux de faibles dimensions, des massifs de
grand volume sans technique particulière de remplissage. Des appareils
de manutention sont nécessaires pour leur mise en place.

1.5.3. Gabion à cellules multiples


Fig. !.28 - Mise en place définitive des gabions à flange
Le gabion à cellules multiples, d'une épaisseur de 0,5 ou 1 rn, reprend
le système des matelas Reno. Il est muni de diaphragmes tous les
mètres, a une largeur de 2 rn (voire 3 rn) et une longueur multiple du
mètre.
1.5.2. Gabion cylindrique Le couvercle est séparé du reste de la cage. Dans le cas de grandes
longueurs rectilignes, on peut le remplacer judicieusement par une
Le gabion cylindrique est réalisé à partir-d'une seule nappe de grillage nappe de grillage en rouleau fixée sur les lisières et les diaphragmes.
métallique classique fermée aux deux extrémités de façon à former un Ce type de gabion est principalement utilisé pour la protectîon
cylindre (fig. L29a). Dans le cas de fermeture sur le côté, on parle immergée des piles de pont. Il est alors monté et empli à sec sur les
plutôt de gabions paillasses. Ce gabion est ligaturé le long des deux berges, puis transporté et mis en place à l'aide de palonmers (30 à
bords en contact ou à l'extrémité laissée ouverte. 60m2 à chaque fois).
34
35
Solidement reliés entre eux, ces gabions offrent une solution mono-
lithique, s'adaptant bien à la topographie du site et protègent effica-
cement contre les affouillements de pied.
Ce type de gabions peut également être utilisé dans des chantiers
classiques où il diminue de manière importante les temps de montage
et de ligature. De plus, il facilite la manutention et l'alignement des
pièces.

Fig. !.30 - Gabion à cellules multiples [11]

Ph. L 1 - Gabions à diaphragmes


1.5.4. Gabion en plastique (R Gabioplasts)
Le gabion en plastique est un sac constitué d'un treillis en plastique,
empli de pierres. Ils est léger et inaltérable en milieu corrosif, mais
présente les défauts inhérents aux matériaux plastiques: sensibîlité aux
UV, vieillissement, faible résistance à la traction et au cisaillement. Il
est essentie11ement destiné à la réparation ponctuelle de berges et au
couronnement haut des palplanches.

1.5.5. Pour mémoire : gabion de palplanches


Le gabion de palplanches est couramment utilisé en travaux mari-
times et fluviaux pour la réalisation de quais et de digues. C'est une
cellule cylindrique de grande dimension, constituée de palplanches
battues dans le sol et remplie par un remblai en sable tout-venant, le
plus souvent par voie hydraulique. L'assemblage de plusieurs gabions
permet ainsi de constituer des structures de la forme voulue (d'après
« Dimensionnement des ouvrages en palplanches en acier», autoédité
par André HOUY).

Ph. 1.2 - Montage


d'un matelas Reno

36 37
Ph. 1.3 - Les gabions sont livrés pliés et groupés en fardeaux Ph. 1.5 - Les pierres les plus grosses sont placées le long des parements, en
profitant au mieux de leur forme

Ph. 1.4 - La mise en place de piquets et de planches Ph. !.6 - Des éléments métalliques préfabriqués
évite la formation de ventres pendant le remplissage peuvent avantageusement remplacer les planches

38
39
CHAPITRE 2

BARRAGES ET SEUILS EN GABIONS

2.1. GÉNÉRALITÉS
Par définition, nous appellerons :
- Barrages, les ouvrages barrant un cours d'eau ou un thalweg et
permettant de stocker l'eau;
- Seuils, les ouvrages barrant un cours d'eau dans le but de rehausser
la ligne d'eau sans objectif de stockage.
Nous nous lîmiterons aux petits barrages, c'est~à-dire d'une hauteur
inférieure à 5 m. Différents types sont envisageables :
- les barrages en terre homogènes ou à zones, qui sont les plus
répandus;
- les barrages en béton de type poids ou à contreforts ;
- les barrages en gabions ;
- les barrages mixtes qui combinent plusieurs des solutions ci-dessus,
par exemple, barrage en terre avec partie déversante de type béton
poids ou barrage en terre avec déversoir en gabions.
Dans la suite, on appellera barrage ou seuil en gabions, un ouvrage
dont la zone déversante sera construite entièrement ou pour partie en
gabions, gabions semelles ou matelas Reno.
En outre, pour chacun de ces types d'ouvrages, certaines parties annexes
peuvent être réalisées totalement ou pour partie en gabions. Il s'agit
essentiellement des ouvrages de dissipation d'énergie, des protections du
chenal d'évacuation de crues, des contre-barrages ...
La construction de seuils en rivière pour des corrections fluviales sera
également abordée dans ce chapitre. Ce sont des ouvrages dont les règles
de dîmensîonnement sont identiques à celles des petits barrages, hormis
sur le point particulier de l'étanchéité qui n'est pas, dans ce cas, une
fonction requise pour l'ouvrage. Ceci souligne l'intérêt tout particulier
d'utiliser des gabions pour la réalisation de seuils en rivière, les qualités
de souplesse et de robustesse étant alors souvent déterminantes.
Les raisons amenant à employer des gabions lors de la construction de
barrages ou de seuils peuvent être techniques, économiques etjou sociales.
a)- Raisons techniques
-flexibilité des ouvrages; la souplesse des gabions permet à l'ouvrage
de suivre les déformations du terrain, ce qui est particulièrement
utîle pour les ouvrages de dissipation d'énergie des évacuateurs, les
bajoyers et les protections contre les affouillements;

41
- facilité de .mise en œuvre ; certains types de barrages ou de seuils en
gabions peuvent être construits sur deux ans, sans risque majeur de
destruction en cours de saison des pluies intermédiaire. La surélé-
vation éventuelle de l'ouvrage est envisageable assez facilement;
- effet drainant; il permet d'éviter les sous-pressions dans certaines
parties de Pouvrage.
b} Raisons économiques
- proximité des zones d'emprunt de matériau de remplissage des gabions:
pierres sur pentes de collines, galets dans le lit mineur du cours Fig. ILl - Barrage à parement aval vertical
d'eau, carrière exploitable dans les environs;
- facilité d'exécution des gabions sans matériel lourd et coûteux. Par 1 : Enrochements
contre, il est nécessaire de disposer d'une main-d'œuvre assez nom- 2 : Couche de pose
breuse. 3 : Massif amont en matériaux argileux
4: Murette d'étanchéité en béton
5: Parement aval vertical en gabions
c) Raisons sociales 6: Bassin de dissipation en gabions semelles
- la simplicité des technologies employées, des travaux d~entretien, et 7: Géotextile ou filtre
la haute intensité de main-d'œuvre nécessitée pour la construction 8: Tranchée d'ancrage
permettent une bonne implication des populations concernées par la
réalisation de l'ouvrage, et facilitent son appropriation par celles-ci Les barrages en gabions à paroi aval verticale présentent l'avantage
pour l'Utilisation et l'entretien ultérieurs; d'éCarter la lame déversante de la paroi elle-même, ce qui permet d'éviter
- la fabrication artisanale des gabions peut être créatrice d'emplois, au,: grillage métallique l'abrasion et les chocs en cas de charriage grossier.
dans le cas où l'on s'oriente vers cette solution pour des ouvrages Cependant, la crête déversante se trouve particulièrement exposée et
de petite dimension. doit être soigneusement protégée. Diverses solutions sont possibles : re-
vêtement en béton, en troncs d'arbres ou en métal déployé. Si la charge
maximale au-dessus du seuil dépasse 0,40 rn, il est recommandé de couler
sur la partie supérieure des gabions une poutre en béton armé, dont la
2.2. LES PRINCIPAUX TYPES DE BARRAGES ET DE SEUILS EN forme est étudiée pour améliorer le coefficient de débit et éloigner le filet
GABIONS - CRITÈRES DE CHOIX d'eau du parement aval (fig. !!.2). En outre, elle protège le gabion de
crête. Elle est coulée si possible quelques mois après la mise en place des
La partie amont de l'ouvrage dépend de la nature de celui-ci: gabions, une fois que l'ouvrage s'est adapté à la majeure partie des
- pour les barrages: remblai en matériau étanche ou remblai tout- tassements après construction.
venant avec étanchéité artificielle ;
- pour les seuils en rivière : atterrissement naturel.
Par contre, la conception de la partie aval de l'ouvrage (y compris le Yc
dissipateur d'énergie) reste identique dans les deux cas. On peut ainsi
distinguer trois catégories, suivant la forme du talus aval de la zone
déversante :
- parement aval vertical,
- parement aval en gradins,
- parement aval en plan incliné.
Les deux dernières catégories sont celles qui se rapprochent le plus du
profil type d'un barrage en terre classique. Elles sont donc préférables dès
que l'ouvrage est fondé sur des terrains compressibles. Fig. II.2 - Exemple de poutre en béton armé éloignant le filet d'eau
du parement
2.2.1. Barrages e~ seuils à parement aval vertical
L'un des aspects limitants pour les barrages à parement aval vertical
Les ouvrages à parement aval vertical constituent le type le plus simple est la dissipation de l'énergie de la chute d'eau, compte tenu du risque
et souvent le mieux adapté à de faibles hauteurs de chute (moins de trois d'affoui11ement en pied de mur, ce quî conduît à ne pas recommander ce
mètres). On les emploie souvent en rivière, pour en régulariser le cours type d'ouvrage lorsqu'on est en présence de terrains facilement affouil-
(fig. ILl), pour alimenter les prises d'eau en dérivation ou pour régulariser ' lables. Les différentes fosses de dissipation (avec ou sans revêtement)
le charriage de matériaux. seront décrites et dimensionnées aux paragraphes suivants.

42 43
Le dimensionnement des barrages et seuils à parement aval vertical se de forts débits jusqu'à 3 m'jsjml. C'est indubitablement la seule structure
fait de façon analogue à celui des murs de soutènement. Un dimension- déversante gabionnée capable de supporter de telles crues.
nement «économique» de tels ouvrages amène en général à ne pas On distingue trois catégories d'ouvrages à parement aval en gradins :
dépasser trois mètres de hauteur de chute, sauf dispositions constructives Barrage dans lequel le demi-massif aval est totalement gabionné :
particulières.
Pour limiter les dangers de l'érosion produite par le déversement de la
lame d'eau, on a souvent recours à la construction d'un contre-barrage \
en aval de l'ouvrage principal. Il se forme ainsi, entre les deux ouvrages,
un bassin naturel de dissipation d'énergie dont on peut éventuellement
protéger le radier.
L'étanchéité de tels barrages est délicate. On est amené à prévoir un
massif amont en terre étanche plus épais que pour les seuls besoins de la
stabilité. Il faut en effet tenir compte de la longueur des lignes de courants
entre le parement amont et les gabions. Dans certains cas, où l'on exige
un débit de fuite limité, on pourra être amené à prévoir une étanché:~é
artificielle sur le parement amont, ce qui augmente significativement le Fig. U.3 - Barrage à massif aval totalement gabionné
coût de l'ouvrage. 1 : Enrochements
La murette en béton armé a pour fonCtion d'assurer l'étanchéité en 2 : Couche de pose
partie haute du barrage. Elle sera ancrée sur une profondeur d'environ 3 : Massif amont en matériaux argileux
0,50 m dans le remblai en matériau étanche et coulée pleine fouille pour 4 : Murette d'étanchéité en béton
assurer un meilleur contact et éviter des lignes de fuite préférentielles. 5 : Géotextile ou filtre
En résumé, on choisit un barrage à parement aval vertical en gabions 6 : Massif aval en gradins de gabions
lorsque la hauteur du mur déversoir est limitée (3 rn à 3,50 rn maximum), 7 : Bassin de dissipation en gabions semelles
lorsque le fond du lit en aval de la chute est peu affouillable et lorsque 8 : Tranchée d'ancrage
l'on ne recherche pas une étanchéité parfaite de l'ouvrage. C'est en
particulîer le cas des ouvrages de correction torrentielle ou fluviale et des Ce type d'ouvrage n'est plus envisagé actuellement que pour les seuils
barrages écrêteurs de crues. de faible hauteur. Il est très bien adapté aux fondations peu stables grâce
à la grande déformabilité des gabions et à la grande unité de l'ensemble
de l'enrochement due aux armatures. Dès que la hauteur dépasse quelques
2.2.2. Barrages à parement aval en gradins mètres, la quantité de gabions à employer grève de manière importante
Cette structure déversante est parfaitement adaptée aux techniques des le coût de l'ouvrage et augmente les temps de réalisation.
petits barrages en gabions. L'énergie des crues est fortement dissipée tout - Barrage à parement aval en gradins, mur interne vertical gabionné
le long du parement aval, ce qui permet de réduire les dimensions des et à massif aval en enrochement :
fosses dissipatrices en pied de barrage. Des expériences sur modèles réduits
ont été menées afin d'apprécier la dispertîon de l'énergie sur les gradins
(cf. 2.3.4) et d'observer le comportement mécanique des gabions. [25]
Les gabions du déversoir sont sensibles au déplacement de leurs maté-
riaux de remplissage. Il est primordial d'apporter un soin particulier à
leur réalisation : qualité et agencement des pierres à la partie supérieUre
de ces gabions ; strict respect des règles de granulométrie (dimension
supérieure à 1,5 fois la maille- cf. 1.3.1.2).
Si les gradins sont exposés à de fortes crues (supérieures à 1,5 m'/s/
ml), on renforce alors les grillages et les ligatures. On conseille également
de rigidifier la cage métallique des gabions en disposant une rangée Fig. II.4 - Barrage à massif aval mixte
supplémentaire de tirants et en augmentant le nombre de diaphragmes
dans les gabions. 1 : Enrochements
Les gabions sont sensîbles au transport de matériaux solides, risquant 2 : Couche de pose
3 : Massif amont en matériaux argileux
de provoquer l'abrasi-on voire même la rupture du grillage. Le cas échéant, 4 : Murette d'étanchéité en béton
on protège le giron des gradins (partie horizontale de la marche) par une 5 : Déversoir en gradins de gabions
galette en béton de 5 à 10 cm d'épaisseur. 6 : Mur interne vertical en gabions
Si toutefois les règles de mise en œuvre des gabions sont scrupuleusemeiit 7 : Massif aval en enrochement
respectées, les parements aval en gradins peuvent admettre sans dommage 8 : Bassin de dissipation en gabions semelle
9 : Géotextile ou filtre
10 : Tranchée d'ancrage
44 45
La quantité de gabions à mettre en œuvre est bien plus réduite dans ce
type d'ouvrage. Le mur vertical permet d'assurer une meilleure solidité de
rouvrage en cours de construction, et notamment s'il est submergé pendant
cette période. On peut donc envisager d'étaler la construction du barrage
sur plusieurs saisons.
Ce type d'ouvrage est d'un emploi intéressant pour des seuils dont la
hauteur dépasse 3 rn, car il permet de diminuer le coût par rapport à une
solution du type précédent, tout en assurant une bonne stabilité.
- Barrage à parement aval en gradins et à massif en terre, homogène
ou à zones:
Fig. II.6 - Barrage à parement aval incliné
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif en matériaux argileux
4 : Murette œétanchéité en béton
5 : Pente inclinée en gabions ou matelas Reno
6 : Géotextile ou filtre
7 : Bassin de dissipation en gabions semelles
8: Drain
...______ 9 : Tranchée d'ancrage

Fig. 11.5 - Barrage à parement aval en gradins de gabions


A lame d'eau équivalente, le grîllage est moins sollicité lors des crues
1 : Enrochements que dans le cas du parement aval en gradins : pas d'arêtes saillantes, pas
2 : Couche de pose de chute d'eau.
3 : Massif amo:p.t en matériaux argileux Cependant sous l'effet du passage des crues, les matériaux de remplissage
4: Murette d'étanchéité en béton des matelas Reno sont déplacés. Des essais ont mis en évidence les vitesses
5 : Géotextile ou filtre
6 : Massif aval en gradins de gabions et les débits maximum supportés par les gabions et matelas au-delà
7 : Bassin de dissipation en gabions semelles desquels apparaissent des déformations préjudiciables [!]. Ainsi un pare-
8 : Tranchée d'ancrage ment aval incliné en matelas Reno de 30 cm d'épaisseur admet une vitesse
limite de 6 mjs, soit un débit de crue maximal de l m' jsjml. Ces structures
déversantes conviennent alors aux petits et moyens débits.
C'est le. type ,l,e plus ,~o,uramm~nt employé dès que l'ouvrage doit assurer Pour des débits plus importants ou en cas de transports solides, il est
une fon~tl?~ d e~nc~ette. La ffilSe en œuvre du remblai et le compactage nécessaire d'assurer une protection particulière. On réalise alors un revê-
se font a l atde d engms de terrassement. Le choix de cette technique n'est tement en mastic bitumineux répandu à chaud sur les matelas Reno. Ce
pas lim_ité pa; la dimension des ouvrages (en hauteur ou en largeur). . type de revêtement préserve la souplesse de l'ouvrage et en améliore
Le d1menswnnement du ~arrage .se fait classiquement comme pour le$ beaucoup la résistance et la longévité [l]. Il permet d'évacuer alors de
barrages en terre, que ce soit du pomt de vue de la stabilité (méthode des plus fortes crues (l ,5 m' jsjml et 2 m' /s/ml pour les parements aval inclinés
cerc!es de glissement) ou du pomt de vue hydraulique (lignes de courant, respectivement en matelas Reno et en gabions semelles).
systeme de dramage ... ). Toutefois, ce matériau rend pratiquement étanche le talus du barrage.
Les règles de filtre (cf. 1.2.2.) doivent être scrupuleusement respectées à Le problème du drainage et de la réduction des sous-pressions engendrées
chaque . contact entre matériaux de granulométries différentes et en par l'action dynamique de l'eau doit être examiné avec soin. Une étude
particulier pour la couche de pose des gabions. L'utilisation de géotextiles systématique menée par SOGREAH sur modèles réduits a permis de
com;n.e filtre peut être une solution intéressante si on ne dispose pas de dégager les règles suivantes [JO] :
matenau graveleux en quantité et en qualité suffisantes. - lorsque le ressaut dans la fosse de dissipation est parfaitement chassé
lors de l'écoulement, la réalisation d'un drain sous le revêtement en
mastic bitumineux est une solution efficace pour diminuer de façon
2.2.3. Barrages à parement aval incliné satisfaisante les sous-pressions, à la condition que l'exutoire du drain
ne soit pas soumis à des pressions hydrostatiques élevées. La couche
La crête et le parement aval de ces ouvrages sont recouverts de matèlas de pose des matelas Reno peut le plus souvent jouer ce rôle de
Reno ou en gabions semelles (fig. II.6). drain;

46 47
-VUE EN PLAN- - par contre, lorsque la ligne piézométrique sous le parement risque
d'être influencée par Je niveau aval (cas Je plus général), il est
indispensable d'adjoindre des éjecteurs à travers la couche de mastic
bitumineux, qui, par l'effet de l'énergie cinétique, maintiendront la
pression à une valeur inférieure à la pression statique due à l'écou-
lement (fig. IL7). Les éjecteurs, espacés de 10 rn, sont répartis en
BUOO mm files tous les mètres de dénivelée du parement.
Ce procédé, relativement coûteux, exige un matériel et une technicité
particuliers. La composition du mastic bitumineux doit en outre être
adaptée aux conditions climatiques du lieu, afin d'éviter le risque de fluage
en climat chaud ou de craquellement en climat froid.
Contrairement au parement aval en escalier, le talus recouvert de matelas
Reno ne permet pas une dissipation importante de J'énergie de l'eau. Il
faut donc prévoir une fosse de dissipation correctement dimensionnée (voir
ci-après).
En ce qui concerne la réalisation du corps du barrage, on peut envisager
toutes les solutionS qui ont été décrites dans le paragraphe consacré aux
parements en gradins.

5 2.3. ÉLÉMENTS DE DIMENSIONNEMENT


-VUE EN COUPE-
Rappelons tout d'abord que ce chapitre concerne les petits barrages et
seuils de hauteur limitée (H < 5 rn).
Rappelons également qu'un élément essentiel de la bonne tenue des
ouvrages est Je respect des règles de filtre partout où cela est nécessaire,
y compris sous les ouvrages de dissipation. Lorsqu'on ne dispose pas de
matériau adapté, on peut employer un géotextile en se conformant scru-
puleusement aux règles d'emploi, entre autres (cf. 1.3.3.) :
- détermination de l'ouverture de filtration O, en fonction de la
granulométrie du sol de remblai ou de fondation ;
- détermination de la permitivité du géotextile en fonction de la
4 perméabilité du sol ;
2 - résistance à la déchirure ;
- non perforation du géotextile lors de la pose des grillages.

2.3.1. Symboles utilisés et unités de mesure


d90 : dimension du tamis laissant passer 90 % en poids du matériau
[mm];
3 D :profondeur du bassin de dissipation [rn] ;
D' : profondeur de la fondation du barrage par rapport au radier aval
[rn];
Fig. IL 7 - Schéma de principe d'un éjecteur F : nombre de Fronde ;
1 éjecteur PVC <fi : angle de frottement interne du matériau ;
2 drain PVC annelé g :accélération de la pesanteur [m.s·']; g = 9,81 m.s-';
3 couche drainante y, :poids spécifique du gabion saturé d'eau [N.m-'];
4 matelas Reno y, :poids spécifique des blocs du gabion [N.m-'];
5 revêtement en mastic bitumineux Yw :poids spécifique de l'eau [N.m·'];
y', :poids spécifique immergé des terres [N.m-'];
h : charge sur le déversoir [rn] ;
48 49
h, : voir fig. !1.9 ;
H :hauteur du barrage par rapport au bassin aval [rn] ;
H' :hauteur du barrage par rapport à sa fondation [rn] ;
k : coefficient de réduction du coefficient de débit ;
K : coefficient de Strickler ;
Ka : coefficient de poussée active ;
L : longueur déversante (rn];
L" : longueur du bassin qe dissipation [rn] ;
~ : coefficient de débit ;
n : porosité du gabion ;
Q :débit total [m'.s·'];
q :débit par mètre linéaire [m 3 .s· 1 .m- 1] ;
v : vitesse de l'eau [m.s- 1] ;
x : distance de l'impact du jet par rapport au parement aval vertical
POUSSEE !ERRES fO~SSH K~UROSIAIIQUE
[rn]; AH6Nl
y : profondeur de la fosse d'affouillement (rn] ; Fig. 11.8 - Diagramme des poussées et sous-pressions pour un barrage
y, :tirant d'eau au pied aval de l'ouvrage [rn] ; en gabions à parement aval vertical
y, :profondeur conjuguée dans le bassin aval [rn];
Y,; :tirant d'eau normal dans la rivière [rn].
- étant donnée la façon dont les sous-pressions sont calculées, on
prend en compte le poids total des gabions :
2.3.2. Cas du barrage ou du seuil à parement aval vertical
Y, = y,.(l - n) + n. Yw
a) Calculs de stabilité en général 0,25 < n < 0,40 .
- il faut également ajouter le poids de la tranche de remblai et de la
. 0!1 vérifie P,ri?cipalement les stabilités au glissement et au renversement,
ams1 que la resistance du sol au poinçonnement. lame d'eau directement au-dessus des gabwns;
on prend en compte les actions dynamiques, le cas échéant (laves
Les calculs peuvent s'effectuer aveè l'hypothèse que l'ouvrage en gabions
se comporte comme un mur de soutènement (voir le chapitre 3). Mais il torrentielles, voir chapitre 5).
faudra prendre en compte les particularités suivantes :
- le massi( amont n'est pas semi-infini; on obtient -ainsi un coefficient b) Dimensionnement de la crête de déversement
de poussée Ka légèrement excessif, mais ceci va dans le sens de la
sécurité; La longueur de la crête de déversement, en position c~ntrale, d<?it être
- l'existence d'un massif amont est à considérer également dans le cas dimensionnée de telle sorte que pour la crue de projet, les ailes ne
de seuils en rivière car il faut tenir compte de l'atterrissement derrière déversent pas et que les berges n; risquent pas ainsi d'être affouîllées.
les gabions ; On se donne, en particulier pour les barrages, une marge de sécurité
- on. considère que la poussée des terres (comme la poussée hydros- supplémentaire, appelée revanche, prenant en compte l'effet des vagues.
tatique) est normale au parement amont du mur, car les terres isont La crête, rectangulaire, est dimensionnée à l'aide de la formule dite du
généralement saturées ; ainsi : (
seuil dénoyé :
Ka = tg' (-" - -) <!> Q - ~- J2 g.L.h 31'
4 2
- il convient de prendre la valeur y' 1 pour la densité des terres ; Dans le cas de barrages à parement aval vertical, on peut considérer
- la poussée hydrostatique est à calculer pour la cote du plan d'eau que le seuil est assimilable à une section critique dans un canal ; on a
la plus défavorable: soit crue exceptionnelle soit niveau subaffieu- alors ~ = 0,385 pour un écoulement dénoyé.
rant juste avant le déversement; on prend e~ compte dans chacun L'écoulement sur le seuil peut être considéré comme dénoyé si:
des cas la po~ssée hydrostatique aval ;
- les sous-pressiOns sous l'ouvrage sont supposées être représentées coteava! - coteseui! < 2/3 (coteamont - cote.euiJ
sous _la forme d'un diagramme trapézoïdal, avec au pied amont la
pressiOn hydrostatique due au plan d'eau à retenue exceptionnelle soit : h, < 2/3 h
et au p1ed aval la pression hydrostatique due au niveau c~spon­ Dans le cas contraire le coefficient de débit ~ est multiplié par un
dant de l'eau dans le lit aval (fig. II.8); coefficient de réduction k donné par l"abaque suivant (fig. II.9):

51
50
k - Bassin à radier revêtu :
1,0 Ce type de bassin permet de limiter la dimension des fondations de

0,8 v- f--
1
_l!C=~
l'ouvrage qui doivent alors être descendues au moins aussi profondément
que la fondation du radier de dissipation. Le radier, d'une longueur L',
est enfoncé d'une profondeur D par rapport au ht nuneur naturel du
!/ --hü7
cours d'eau. Le bassin s'achève en aval par un contre-barrage arrasé au
0,6

0,4

0.2
1
1
r'- niveau du lit du cours d'eau.

h - h1
01 02 0,3 0~ 0.5 0.6 0,7 0.8 h
Fig. 1!.9 - Cœfficient de réduction [231

Dimensionnement de l'ouvrage de dissipation


Deux solutions sont envisageables pour l'ouvrage de dissipation, selon
ue le radier du bassin est revêtu ou non.
Fig. IL 10 - Dimensionnement d'un bassin revêtu
- Bassin sans radier revêtu :
On laisse la lame œeau creuser le fond du lit pour constituer un matelas Soit q le débit par mètre linéaire de seuil déversant, en suivant le
'eau suffisant pour absorber l'énergie cinétique de l'eau. Un profil d'équi- cheminement de l'abaque (fig. II.ll), on obtient L' et y,. La profondeur
bre s'établira plus ou moins vite selon la nature des matériaux du sol D est obtenue par la différence: D = y, - y" . . . .
u droit de la chute. La profondeur de la fosse qui se formera ne dépend
ue:
Au niveau des dispositions ·constructives, le rad1er du bassm, de diSSI-
- de la hauteur de chute H, pation est de préférence réalisé ~n deux ct;mches de_ ~.~0 r;n a 0,50 rn
d'épaisseur. Cette solution garanllt une me11leur.e sohd1te d ensemble et
- du débit par mètre linéaire de seuil. facilite les éventuels travaux de réparation.
Soit y la profondeur limite de la fosse sous le niveau aval. La relation
npirique établie par VERONESE donne [23] :
y = l ,90.Ho,22s .qos4 1
2.3.3. Cas des barrages à parement aval incliné
On peut également citer la formule de SCHOKLITSCH [1], qui contrai-
lment à la formule de VERONESE, tient compte de la dimension des Souvent l'ouvrage comporte deux ailes constituées de remblais en terre
tatériaux (d90). compactée et un déversoir central, recouvert de matelas Reno ou de
H0.2.q0,S7
gabions semelles.
y = 4,75 03"'
d,, . -
Dans des terrains meubles ou dans du rocher altéré, la fondation de a) Calculs de stabilité
)UVrage en gabions doit être descendue au moins aussi profondément Ils sont conduits de la manière classique utilisée pour les barrages en
1e ]a fosse de dissipation se creusera, ce qui amène à des coûts de
terre c'est-à-dire par la méthode des cercles de glissement [23]. Nous ne
•ndation prohibitifs dès que la hauteur de chute ou le débit sont développerons pas cette méthode dans le présent d9cument. .. ,
1portants.
Toutefois, pour les barrages concernés par cette etude, la stab!l!le peut
Le jet à l'aval du seuil décrit une parabole dont le point d'impact se être considérée comme assurée largement st l'on adopte des pentes de
tue à une distance x par rapport au parement aval vertical, calculée de
façon suivante : talus de l(V)/2(H). . . . . .
Il convient également de fa1re le~ venfi~a~wns ha~1tuelles con~ernant le
matériau de fondation du barrage (etancheite, caractensttques mecamques)
x = 1, 15h J(H-y,)
h + 0,67 et de prévoir tout dispositif approprié si l'on est en présence de matériau
de qualité insuffisante.

53
0 b) Dimensionnement de la crête déversante
0
~
î
;;; On ntilise la formule de J'écoulement sur un seuil dénoyé:
±-
--
J ./;,7

-------
§.
'l5
~
0
q = fL J2g .h'1'
Une étude complète sur modèles réduits [1 0], réalisée pour les digues
déversantes de faible hauteur (de J'ordre de 4 rn), de pente de talus amont
et aval égale à 1/2 et de largeur en crête égale à 4 rn, fournit les valeurs
du coefficient de débit (tableau ILl).
Tableau IL 1 - Valeurs du coefficient de débit

Charge au-dessus Débit (m'Js/rrù) Cœf. de débit


du seuil (m)
J.i/> 0,2 0,14 0,341
0,55 0,351
'-... 0,5
'0,366
1,0 1,62

--- 2,0 4,90 0;391

~
Pour les valeurs intermédiaires de h, f1. peut être déterminé par inter-
polation linéaire.
c) Dimensionnement du bassin de dissipation
On choisit en général un bassin à resssaut (fig. Il.l2). Le dimensionne-
"' .h ment du bassin est déterminé de façon à y localiser de façon certaine Je
ressaut. Les caractéristiques dépendent du nombre de Fronde:
~ '
~~~

i'. "J>1f. ~~---- F = V,


....... Jgy,
1---- t'~
't--- ~ y et v étant respectiverrient le tirant d'eau et la vitesse à l'entrée du
1~ " ~
' "
1
bassin.
1

Les abaques de la figure Il. 13 donnent les valeurs de y, et F, pour


différentes )lauteurs H de barrages, en fonction du débit q par mètre
linéaire de· déversoir. Etant donnée la rugosité des matelas Reno, le
l'.. coefficient de Manning - Strickl~r utilisé dans les calculs est K = 38 [2].
,,;';--.., ~ 1
'
-.....;

"
0?
.§.
~
I
;;;"'
cr
"'ô !i
0
"" &
0 ."---

l'
,,
Fig.II.ll -Abaque de dimensionnement du bassin de dissipation (d'après fl])
Fig. II.l2 - Dimensions du bassin de dissipation

55
On obtient la longueur L' du bassin, et la profondeur y, à l'aide des
formules simplifiées suivantes lorsque F > 3 : [23]
y, = y,.(1,4 F - 0,5)
L' = 6.y,
La profondeur D du bassin vaut :
D =y,- Y"
où yn est la profondeur normale en aval du bassin.

2.3.4. Cas des barrages à parement aval en gradins de gabions

a) Calculs de stabilité et dimensionnement de la crête déversante


Cf. 2.3.3
b) Dimensionnement du bassin de dissipation
Des essais ont été réalisés par le CEMAGREF sur modèles réduits de
E
déversoirs en gradins de gabions à J'échelle 1/5. Les déversoirs testés ont
les hauteurs standards 3m, 4m et Sm et les pentes 1/1, 1/2 et 1/3. Les
débits maximum simulés sont de 3 m'/s/mL [25]
:;;- :::- ~
;:- :;:- :;;. ;;;-
~.--
Les résultats relevés sur la figure II-14 peuvent être appliqués pour les
déversoirs de hauteurs comprises entre 2 et 7 m. Cet abaque donne la
longueur du bassin de dissipation au pied d'un barrage en gradins de
gabions en fonction de la crue de projet et en fonction de la pente du
parement aval.
A partir de la longueur L' du bassin de dissipation, on en déduit sa
profondeur D :
- D = L'/6- y"
où y" est la profondeur normale de l'écoulement à l'aval du barrage.
Outre une bonne résistance au déferlement des crues, les déversoirs en
gradins de gabions présentent une économie importante de la fosse de
dissipation. En effet, les gradins permettent de réduire de 10 % à 30 %
la longueur du bassin dissipation par rapport aux structures déversantes
en pente inclinée ou en chute verticale.
On est parfois amené à protéger les gradins de gabions en coulant une
galette en béton sur le giron des marches. Cette protection a pour effet
d'étancher partiellement les gabions et la dissipation de l'énergie est
diminuée. Pour dimensionner alors exactement la fosse de dissipation, on
majore de 15 %, 8 % et 0 % la longueur lue sur l'abaque n 'll-
14 respectivement pour les pentes 1/3, 1/2 et 1/l.
Il est également envisageable de réaliser l'ensemble du parement aval
en légère contre-pente (5 à 15 %) vers l'amont du barrage. Outre une
augmentation de la stabilité du déversoir, cette solution améliore la
dissipation d'énergie. Dans un souci de sécurité, on adopte néanmoins les
Fig. Il.13 - Valeur du tirant d'eau (y1) et du nombre de Fronde (F) au pied d'un longueurs, alors légèrement surdimensionnées, du bassin de dissipation
paremen~ aval incliné en matelas Reno lues dans l'abaque n 'II-14. Toutefois, la réalisation de cette contre-pente
requiert une attention particulière, notamment lors de l'implantation des
gabions inclinés.
56
57
2.4. PATHOLOGIE DES BARRAGES COMPORTANT DES
-;;,
E ~

"'
GABIONS

y
.§. '" Les désordres classiques des barrages en terre peuvent être rencontrés :
renards, érosion des parements, rupture par surverse. Ils peuvent être dus
-
0
~ 0
0 soit à un mauvais dimensionnement, souvent hydrologique, soit à une
>
"' \
~

'" exécution défectueuse. En outre, la pathologie des barrages en gabions


comprend les particularités suivantes :
E \ \\ ~
rupture des cages des gabious causée par :

- <\
"ijj
"c.'
\
\ i\\
"'"
0
• la corrosion, dans les zones de batillage et de marnage en parti-
culîer;
• l'abrasion due aux transports solides et matières en suspension;
., ~
• le transport d'éléments grossiers, de troncs d'arbres, capables de

-" \\\ ~ "' ... sectionner et d'arracher le grillag<;;


""
• des défauts de mise en œuvre des gabions, tels que mauvaise pose
~
des tirants et des ligatures ou endommagement de la galvanisation ;
- "' ""•
\~ "' •• • le cas écliéant) des problèmes dus à la fabrication artisanale tels
que diamètre insuffisant des fils) mauvaîse qualité ou absence des
\ 0
0 .1J fils de renfort ;
déformation excessive des gabions consécutive à :

\~ "' "•"g,
":
~
• un mauvais remplissage créant trop de vides ou lîée à une dîmen-
sion des pierres non appropriées ;
• un choix de pierres de mauvaise qualité : par exemple, les frag-
..."0
~\'
\ ments de cuirasse latéritique sont souvent employés, sans que l'on
0
• 'tl connaisse leur évolution à long terme ;
• l'absence de protection et des longueurs trop importantes données
"' "'"....
:\ ..
"'.
~
""
•"o.
aux girons des gradîns des déversoirs, la partie supérîeure ayant
alors tendance à prendre une forme de sinusoïde sous l'action de
l'eau·
• l'abs~nce ou le mauvais dimensionnement des filtres, ceci entraî-
\' ~-
' 0
...."
nant une érosion interne du remblai de l'ouvrage, et ensuite un
affaissement des gabions.
' \
'0
"'"'
\''' ' "
\ ,\ "'":
"
\''\ 0

\. '
0

"'
0

"'"'-
0

0
'0
0

Fig. IL 14 - Longueur du bassin de dissipation d'un déversoir en gradins


tfe gabions non protégés

59
58
CHAPITRE 3

LES MURS DE SOUTÈNEMENT

3.1. DÉFINITION ET TYPES D'OUVRAGES

3.1.1. Définition
Un mur de soutènement est une structure de génie civil réalisée dans le
but de retenir un talus de déblai ou de remblai dont la stabilité naturelle
ne serait pas assurée. L'ouvrage de génie civil est en général vertical ou
subvertîcal. Au-dessus de sa partie supérieure, il soutient un massif de
Ph. JI.l - Barrage déversant à parement aval en gradins de gabions terre quî peut être horizontal ou incliné et peut supporter des surcharges.
(Burkina Faso) Il en va de même pour le massif en terre servant de fondation en aval
du mur de soutènement.

3.1.2. Types d'ouvrages


Le projeteur dispose d'un large choix dans les types d'ouvrages de
soutènement qui peuvent être réalisés. Sans prétendre être exhaustifs, nous
citerons les suivants :
- le mur poids en maçonnerie ou béton,
- le mur cantilever en béton armé,
- le mur caisson, type Armco par exemple,
- la paroi moulée en béton armé soutenue par tirants (utilisée pour
talus de fouilles verticales),
- la terre armée et ses diverses variantes,
- les palplanches soutenues par tirants,
- le mur en gabions. '
Dans le présent document, nous ne nous intéresserons qu'aux ouvrages
de soutènement en gabions. Mais pour guider le projeteur dans le choix
de la solution à retenir, nous mentionnerons les principaux avantages et
limites de telles structures.

3.1.3. Avantages des murs de soutènement en gabions


Il s'agit d'une structure souple. La déformabilité ne diminue pas la
résistance mais au contraire permet de mieux la mobiliser. Il est donc
inutile et souvent même nuisible de raidir artificiellement l'ouvrage en
gabions avec par exemple des dimensionnements excessifs, des revêtements
ou des semelles en béton.
Ph. II.2 - Seuil en gabions à parement aval vertical avec bassin de dissipation Cette structure est drainante, capable de recueillir et d'évacuer les eaux
totalement revêtu et contre-seuil à l'aval d'infiltration provenant du massif en terre et d'y abaisser ainsi notablement

60 61
les pressions interstitielles, ce qui améliore de façon importante la stabilité : coefficient de poussée des terres au repos
d'ensemble. Toutefois, si l'on prévoit des venues d'eau depuis le massif : coefficient de poussée dite «poussée passive»
amont que soutient le mur, il est impératif de vérifier la condition 'de filtre : moment des actions agissant sur une section horizontale du mur
(Terzaghi) entre le matériau constituant le sol et le matériau de remplissage [N.m]
des gabions (cf. 1.2.2). Si cette condition n'est pas satisfaite on interposera N : composante normale de ia résultante des actions sur une section
une couche de matériaux de transition à la granulométrie adaptée ou un du mur [N]
géotextile jouant le rôle de filtre entre le massif en terre et le mur en : coefficients adimensionnels dans la formule de calcul de la force
gabions, afin d'empêcher la migration des particules fines du sol à travers portante d'un sol
le mur. : surcharge [N.m-']
Pour augme,nter la stabilité et ]e pouvoir drainant du mnr, on peut : composante tangentielle de la résultante des actions sur une
adjomdre des eperons drainants en gabions. Ces éperons d'une largeur de section du mur [N]
1 ou 2 rn espacés d'environ 2 fois la hauteur de l'ouvrage, auront une : poids propre du mur, 0N ml ou des surcharges susjacentes (W,)
grande longueur en tête et une faible longueur à la base (section du mur [N]
à l'envers). : angle avec l'horizontale du parement amont du mur [degrés]
C'est une structure assez facile à mettre en œuvre, cet avantage pouvant : poids volumique du sol [N.m-']
s'avérer tout à fait déterminant dans les zones d'accès les plus difficiles : inclinaison par rapport à la normale de la résultante des actions
(ouvrages de s_out~nement en montagne, correction de torrents ... ). En effet, sur une surface du mur [degrés] (SP pour la poussée des terres)
toutes les operatiOns de construction d'un mur en gabion peuvent si : angle, par rapport à l'horizontale, du talus à l'amont du mur
beSoin est, être réalisées manuellement. ' [degrés]
La modification d'une telle structure (par exemple surélevation) peut : angle, par rapport à l'horizontale, du talus à l'aval du mur
être réalisée facilement. Il en va de même pour l'entretien. [degrés]
cr :contrainte normale en un point d'une section du mur [N.m-2]
<!> : angle de frottement interne du sol [degrés]
3.1.4. Limites d'utilisation des murs de soutènement en gabions p : pression due à la poussée des terres [N.m-']
p : résultante de la poussée des terres [N]
Il est conseillé de ne pas dépasser dans les cas courants des hauteurs : capacité portante du terrain de fondation [N.m-']
de murs de soutènement en gabions de l'ordre de 4 m. Des hauteurs plus : résistance au glissement du sol de fondation [N].
importantes nécessiteront des vérifications du dimensionnement beaucoup
plus poussées ainsi que des dispositions constructives particulières.
En outre, la déformabilité de telles structures amène à conseiller à partir
de 4 mètres de hauteur, de donner un fruit au parement d'au moins 6 <>
vers l'amont 'ou plus simplement de réaliser un profil en gradins aboutis-
sant à ce même fruit minimum.
La durée de vie de l'ouvrage est parfois limitée par celle du grillage. Il
faut donc faire attention aux zones exposées au marnage ou à raction de
l'eau en général. On peut dans certains cas y prévoir un revêtement du
fil par PVC.

3.1.5. Symboles utilisés et unités de mesure


B : largeur du mur de soutènement [rn]
c : cohésion du sol de fondation [Pa]
D : profondeur de la base du mur- par rapport au terrain à l'aval
[rn]
d : hauteur par rapport à la base du mur,' du point d'application
de la poussée due aux terres et surcharges [rn]
e : excentricité des actions agissant sur une section horizontale du
mur [rn] ·
0
: coefficient de sécurité
: accélération de la pesanteur 9,81 rn/s' Fig. II!.l - Coupe type et notations
: hauteur totale du mur [rn] 1 : diagramme des poussées des terres
: coefficient de poussée des terres dite « poussée active » 2 : diagramme des poussées dues à la surcharge

62 63
3.2. PROCESSUS DE CALCUL D'UN MUR DE SOUTÈNEMENT 3.4. CALCUL DES ACTIONS SUR LE MUR

Le dimensionnement et la vérification d'un mur de soutènement Le calcul de la résultante des actions sur la base du mur permet de
comportent les étapes suivantes : vérifier la stabilité de l'ouvrage (§ 3.6). La vérification de la résistance
a) Prédimensîonnement à l'aide de formules empiriques; interne du mur (§ 3.5) exige de calculer la résultante des actions sur chaque
b) Calcul des actions agissant sur le mur et décomposition en éléments section du mur. Le principe de calcul en est bien sûr identique.
simples N, T, M :
- poids propre du mur et des terres directement susjacentes, 3.4.1. Poids propre W
- poussée des terres derrière le mur,
- actions des surcharges, On prend en compte le poids propre du mur luî-même W m• ams1 que
- poussée hydrostatique (le cas échéant); celui des terres et surcharges directement susjacentes W 1• Pour le mur en
c) Vérification de la résistance interne du mur: respect de la règle gabion, la densité dépend du, matériau de remplissage et de l'assemblage
du tiers central dans chaque section de façon à ne pas voir apparaître de des pierres (voir § 2.4.2.).
contraintes de traction ; Si l'on craint une remontée de la nappe à un niveau supérieur à la base
d) Vérification de la stabilité: du mur, il convient de prendre le poids déjaugé du gabion pour la tranche
- au glissement à la base du mur, immergée.
- au basculement par rapport au pied aval du mur, S'il n'est pas Saturé, on prend pour le terrain de remblai la densité
- au poinçonnement du sol de fondation, humide Yh· Si l'on ne dispose pas de mesures de cette densité (essai Proctor
c_ au glissement d'ensemble du talus. par exemple), on pourra prendre pour un matériau tout venant peu à
Les paragraphes 3.4, 3.5 et 3.6 exposent une méthode simplifiée de moyennement compacté y, = 20 kN/m'.
vérification des murs de soutènement dont les principes généraux s'ins-
pirent des dossiers FOND 72 et MUR 73 du LCPC et du SETRA,
documents auxquels on pourra utilement se reférer pour tout calcul plus 3.4.2. Poussée des terres
approfondi. [19, 20] L'une des caractéristiques du gabion est sa déformabilité. On peut donc
Remarque: Les calculs sont faits en deux dimensions. Toutes les valeurs considérer que la poussée exercée par le terrain à l'arrière du mur se
des actions sont donc rapportées à un mètre linéaire de longueur de mur. calcule en prenant le coefficient de poussée active K,. Toutefois, lorsque
le remblai derrière le mur est fortement compacté (soutènement d'un
remblai de route),. le coefficient de poussée peut prendre des valeurs
3.3. PRÈDIMENSIONNEMENT D'UN MUR DE SOUTÈNEMENT beaucoup plus grandes pouvant atteindre 0,5 à 0,8.
EN GABIONS Si l'on appelle a, l'inclinaison de la poussée des terres par rapport à la
normale au parement amont du mur, on considère habituellement que SP
Les données à prendre en compte sont la hauteur du mur H et les = 2/3 cD pour un mur en béton et que SP = <fl pour un mur en gabion,
surcharges qo sur le talus amont que l'on transforme en épaisseur équi- compte tenu de la plus grande rugosité du contact gabion-terrain. Ceci
valente de remblai Ho = q)y revient à considérer que la surface de rupture éventuelle près du parement
Il faut également connaître l'angle de frottement interne du sol de amont est une surface terrain-terrain.
remblai et de fondation <!> Le calcul de la poussée des terres doit s'effectuer en prenant les
La prise en compte d'un certain nombre d'hypothèses simplificàtrices caractéristiques mécaniques à long terme du matériau. Pour les matériaux
sur l'action de la poussée des terres et la géométrie de l'ouvrage et de son de remblai derrière le mur, on a le plus souvent C = 0 et pour la plnpart
environnement permet de prédimensionner l'épaisseur du mur à sa base des sols en place, la cohésion à long terme est faible. On peut donc dans
B par la formule suivante : tous les cas faire l'hypothèse simplificatrice C = 0, qui de toutes façons
va dans le sens de la sécurité.
"/4 - <1>/2 La valeur de la poussée est calculée en utilisant la théorie de Coulomb
~ (H + Hof sin2o: + H! 2
COS ct et dans le cas général (pas de nappe à l'arrière du mur) on obtient en un
B' X Yten-e X
2 point situé à la cote z par rapport à la base du mur :
3 Ygabion COS o::

Une telle formule néglige l'influence de la cohésion à la base du mur, p y (H - z)K,


ainsi que l'effet de l'inclinaison de la poussée des terres. Elle tend donc à sin'(<!> + ~)
surdimensionner un peu l'ouvrage. On peut toutefois l'utiliser pour se K,
donner une première valeur par excès de la largeur du mur à sa base. + Jsin(<l> + S) sin(<!> - e) 2
S) sin(~ + e) ]
A partir de la base, on pourra progressivement réduire la largeur du sin'~ sin(~ - S) [1
sin(~ -
mur vers le haut en donnant un fruit au parement aval (voir fig. III.l et
III.? pour dessins types de murs). (Formule de Poncelet)

64 65
Et dans le cas particulier où on prend Il = 0, , = 0, ~ = 90' (c'est-
à-dire les hypothèses de la théorie de Rankine), on abontit alors à
l'expression bien connue:

K, tg- - -
0 (" <!>_)
4 2
3.4.3. Surcharges
Une surcharge qo distribuée de façon uniforme sur le terrain en amont
du mur se traduit, sî le sol est homogène, par une contrainte supplémen-
taire Po en un point de la f~ce amont du mur égale à:
po = qo Ka
Soit en intégrant sur la hauteur H du mur :
po = qo H Kn
Remarque : La surcharge uniforme qo peut être assimilée à une couche
de terrain de poids équivalent d'épaisseur Ho = qofy.
La poussée active contre la paroi amont du mur, due à l'effet conjugué
'· du remblai et des surcharges peut donc s'exprimer par:
1
'·' : .. , P = zY H'K, (1 + 2 H.JH)
.'
'·' La force étant inclinée d'un angle a par rapport à la normale au mur
: ., et appliquée en un point situé à la hauteur d par rapport au pied du mur
•.. avec:
.., H
x
d
: 3
... . ' J.

' " 3.4.4. Poussée hydrostatique


...
Le gabion étant un organe drainant, un des intérêts du mur de soutè-
nement en gabions est d'éviter l'apparition de poussées hydrostatiques à
l'arrière de celui-ci. On vérifiera que les dispositions constructives per-
J:. mettent de considérer qu'il en est bien ainsi. Si toutefois on craint une
'·' remontée de la nappe jusqu'à une hauteur h par rapport à la base du
mur, il convient de prendre la densité déjaugée dans la partie immergée
aussi bien pour le calcul du poids propre du mur qne ponr le calcnl de
Abaques 3.1 - Valeur de K, dans l'hypothèse Il = <l> - d'après [3) la poussée des terres dans la zone sous nappe.
Soit en intégrant sur la hauteur H du mur et sur un mètre de longueur
de mur:
P = 1/2 yH'K, 3.5. VÉRIFICATION DE LA RÉSISTANCE INTERNE DU MUR
La valeur de K, dans l'hypothèse Il = <!> est donnée dans les abaqnes Si l'on considère une section horizontale du mur de largeur B, l'ensemble
3.1 pour différentes valeurs de ~. z et <!>. des actions transmises à cette section par la partie supérieure du mur se
Dans le cas particulier où ~ = 90 ' (parement amont vertical) et ' calcule tel qu'exposé au paragraphe précédent et peut se décomposer en
0 (sol horizontal en amont du mur), l'expression de K, se simplifie: un effort normal N, un effort tranchant T et un moment fléchissant M.
K = Cos <!> N et T sont respectivement la composante verticale et horizontale des
actions dues au poids propre, à la poussée des terres, aux surcharges et
' (1 + sin <!>)' aux éventuelles poussées hydrostatiques agissant sur la portion de mur
66 67
située au-dessus de la section considérée et M est le moment de ces forces Une force de traction F pourrait alors apparaître dans les armatures
par rapport au centre de la section considérée (fig. III.2). · de la face amont du gabion. En fait, compte tenu de la géométrie du
L'excentricité de l'effort normal est donnée par e ~ M/N grillage, la mobilisation d'efforts de traction à l'arrière du gabion n'est
Si e < B/6 le diagramme des contraintes normales sur la section est significative que pour des déplacements en général incompatibles avec la
un diagramme trapézoïdal (fig. III.3). L'ensemble de la section est compri- pérennité de l'ouvrage. On considérera donc F = 0> d'où:
mée et la contrainte maximale s)écrit: 4N
N e a ~

m" 3(B 2e)


am., ~ B (l + 6 B)
D'autre part, pour tenir compte des caractéristiques d'adaptation par
Si B/6 < e < B/2, la section n'est plus que partiellement comprimée réarrangement des pierres, il est conventionnellement admis de prendre
sur une largeur B). Le diagramme des contraintes normales est triangulaire pour les calculs une contrainte de référence crref qui n'est autre que la
(fig. III.4). contrainte calculée aux trois J1Uarts de la largeur comprimée, soit :
r--...,
1 1 N 3e)
1 1 si e < B/6 (1 +
cr,..;r
r...l----1 B B
i:
n
N
si B/6. < e < B/2

--er-
crrêf
B 2e
Cette contrainte de référence ne doit pas dépasser en exercice la valeur
admissible a.,m qui dépend de la nature du matériau de remplissage du
gabion et de la compacité de l'arrangement des pierres. En l'absence de
résultats d'essais de compression sur les matériaux de remplissage, on
pourra se référer au tableau III.2.
Fig. III.2 - Décomposition de la résultante des actions Tableau III.2 - Contraintes de compression admissibles
sur une section horizontale pour des éléments en gabions

r--r--r--r-- Densité du gabion rradm (lePa)


---r--r-- 1,4 400
x 1,6 500
c ~

""... --------------- 1,8 600


b" b ---o Pour des valeurs intermédiaires, interpoler de façon linéaire
d'après [3]
La résistance interne du mur sera considérée comme satisfaisante si en
Fig. IIL3 - Diagramme trapézoïdal toute section horizontale du mur la relation suivante est vérifiée :

Dans la pratique, la vérification de la résistance interne du mur n'est


en fait à faire qu'au niveau des changements de largeur du mur; elle
permet de vérifier que l'on n'a pas sous-dimensionné la largeur de l'ou-
b vrage.

3.6. VÉRIFICATION DE LA STABILITÉ DU MUR SUR SON


B'/4 MASSIF DE FONDATION
1: 1 B'
L'ensemble des actions sur le mur calculées comme indiqué au § 3.3.4
ont une résultante à la base du mur de composante normale N, de
Fig. III.4 - Diagramme triangulaire composante tangentielle T et dont le point d'application est en général

68 69
excentré de e par rapport au centre de la section, se traduisant par un C'est pourquoi, on propose les limitations suivantes à l'excentricité e:
moment: [19]
M =eN e < B/3 fondation rocheuse
e < B/4 fondation sur un sol
Ces limitations pourront être encore plus sévères si l'on est en présence
3.6.l. Stabilité au glissement à la base du mur d'un sol de fondation où l'on peut craindre des tassements. C'est en
particulier Je cas si cr,., (voir définitions en 3.6.3) dépasse la contrainte de
Cette vérification consiste à comparer T à la résistance R au glissement consolidation cre du sol en place telle que mesurée à l'essai œdométrique.
du terrain de fondation, donné par : En effet, l'excentricité de la résultante conduisant à un diagramme de
contraintes fortement dissymétrique sous la fondation, il va se produire
R = cB + N tg <!> + P, des tassements différentiels qui vont augmenter l'excentricité de la résul-
Les deux premiers termes désignent la résistance due à la cohésion et tante, ce qui aura comme conséquence d'augmenter encore la contrainte
au frottement du terrain et le troisième terme représente la butée en pied aval et ainsi de suite jusqu'au renversement du mur.
aval du mur. En fait, la mobilisation de la poussée passive nécessite un C'est pourquoi, en présence d'une fondation présentant des risques de
déplacement relativement important, non compatible en général avec la tassements (a-réf > cre) on adoptera les limitations suivantes:
pérennité de l'ouvrage. Ce terme est de toutes façons pris égal à 0 lorsque e < B/6 règle du tiers central pour des sols peu compressibles
des travaux ultérieurs sont susceptibles de modifier les conditions de butée (argile raide, limon compact).
à l~avant de l'ouvrage (ouverture de tranchée par exemple). Dans les autres e < B/18 pour des sols moyennement à très compressibles (argile
cas, on peut considérer un coefficient de poussée passive égal à 1, soit : et limon plastiques).
P, = 1/2 y, D'
La stabilité au glissement sera vérifiée si : 3.6.3. Stabilité au poinçonnement
N tg cr cB' P, Comme nous l'avons déjà vu au § 3.5, le diagramme des contraintes
T < + - +- normales dans une section a une forme trapézoïdale ou triangulaire suivant
1,3 2 2 que l'excentricité des actions est inférieure ou supérieure à B/6. On a
B' est la largeur de la partie comprimée de la base du mur · défini dans chacun des cas une contrainte de référence r:rrér:
B'=B-~. ' N
L'application d'un coefficient de sécurité de 1,3 sur le terme de frotte- e < B/6 - ( l + 3e)
(Jréf
ment et de 2 sur le terme de cohésion correspond au degré d'incertitude B B
plus ou moirls grand dans la mesure des paramètres c et <!> du terrain de N
fondation. B/6 < e < B/2 cr réf =
B 2e
La vérification au poinçonnement consiste à comparer crrH avec le qaam
du terrain de fondation donné par la formule de la capacité portante pour
3.6.2. Stabilité au renversehtent et considérations sur le tassement une fondation sur semelle filante.
On calcule le moment M des actions par rapport au centre de la se6tion q,,m = ~ y B Nyiyjy + yD N,i.,.i, + c N)j,
à la base du mnr.
L'excentricité de la résultante des actions est donnée par:
q"m = YD + F1 [21 Y B
N ..
ylyjy + yD (N,
e =MiN
Le renversement autour du pied aval du mur se produit si : * F: coefficient de sécurité en général pris égal à 3.
* y = poids volumique du sol. Il convient de prendre y, lorsque la
e > B/2 fondation est située au-dessus de la nappe phréatique. Par contre, si tout
E? fait, ce type d~ raisonnement n~est justifié que dans le cas d'un mur ou partie du volume de sol intéressé par la charge de fondation est dans
P?Se sur une fondation rocheuse supposée parfaitement rigide. Le méca- la nappe, ou risque de J'être à un moment donné de la vie de l'ouvrage,
msme de renversement d'un mur est presque toujours indissociable d'un il convient de prendre Je poids volumique immergé du sol, y'.
phénomène de poinçonnement au pied aval. En effet, sî la valeur de e * Ny, Nq et Ne sont les facteurs de capacité portante appelés respecti-
s'approche de B/2, Je diagramme des contraintes tel que décrit en 3.5 va vement terme de surface, terme de profondeur et terme de cohésion. Ils
présenter des valeurs très fortes non compatibles avec la charge portante ne dépendent que de J'angle de frottement interne <!> du sol de fondation
admissible dans le cas d'un sol. (tableau IIL3).

70 71
Tableau III.3 - Facteurs de capacité portante

~
0
.Ny N, N, ~
0
.Ny N, N,
1 0 1,09 5,38 23 5,85 8,66 18,05
2 0 1,20 5,63 24 6,89 9,60 19,32
3 0,03 1,31 5,90 25 8,10 10,66 20,72
4 0,05 1,43 6,19 26 9,53 11,85 22,25
5 0,09 1,57 6,49 27 11,20 13,20 23,94
6 0,14 1,72 6,81 28 13,14 14,72 25,80
7 0,19 1,88 7,16 29 15,40 16,44 27,86
8 0,27 2,06 7,53 30 18,07 18,40 30,14
9 0,36 2,25 7,92 31 2L?.4 20,63 32,67
10 0,47 2,47 8,34 32 2(Y5 23,18 35,49
Il 0,60 2,71 8,80 33 30,44 26,09 38,63
12 0,76 2,97 9,28 34 34,50 29,44 42,16
13 0,94 3,26 9,81 35 40,70 33,30 46,12
14 1,16 3,59 10,37 36 48,09 37,75 50,59
15 1,42 3,94 10,98 37 56,89 42,92 55,63
16 1,72 4,34 11,63 38 67,38 48,93 61,35
17 2,08 4,77 12,34 39 80,12 55,95 67,87
18 2,49 5,26 13,10 40 95,49 64,20 75,31
19 2,97 5,80 13,94 41 114,03 73,90 83,86
20 3,54 6,40 14,83 42 136,68 85,37 93,71
21 4,20 7,07 15,81 43 164,42 99,01 105,11
22 4,96 7,82 16,88 44 198,76 115,31 118,37

* îy, iq, ic sont des coefficients réducteurs pour tenir compte de l'incli- ~r---~----~-----+----~
naison de la résultante des actions sur la surface de fondation. Meyerhof
a proposé d'appliquer les expressions suivantes pour ces coefficients :

I, I, (1 - ~)'
n

!y (1 !)'
<Il
a est l'angle que fait la résultante des actions avec la normale à la
surface de fondation. (Dans ces formules les angles sont mesurés en
radians). !.
* jy, j et i sont des coefficients réducteurs pour tenir compte ·de
l'éventuelle pente de talus en aval du pied du mur (angle <' avec l'hori-
zontale).
Les abaques 3.4. donnent directement les valeurs des expressions Nyjy,
N.j, et Nj, pour différentes valeurs du rapport <'/<!>. [19] ·
Remarque : S'il existe entre le pied aval du mur et le début du talus
aval, une plateforme de largeur b (fig. !ILS), on pourra considérer que
les coefficients jy, jq, i. sont pratiquement égaux à 1 dès que: ~·

b/B > 1,5 pour <J> 25 °


b/B > 2 pour <J> = 30 ° Abaques 3.4 - Fondations sur talus. Coefficient de capacité portante (COSTET
b/B > 5 pour <J> = 40 o et SANGLERAT), «Cours de mécanique des sols». D'après FOND 72 (19]
La stabilité au poinçonnement est assurée si :
crréf < qadm

72
73
;~:

Fig. III.S - Mur de soutènement avec plateforme en pied

Fig. III.6 - Surface de rupture d'ensemble du massif


3.6.4. Stabilité d'ensemble du massif
Cette vérification est à faire dans le cas d'un mur de soutènement de
grande hauteur ou implanté sur un versant proche de sa lîmite de stabilité. ( SEUS POSITif OES MOMEUTS
Il peut alors se produire une rupture de l'ensemble mur - terrain le long q.~ 20KK!mt.

d'une surface particulière (fig. IIL6).


L'analyse du problème consiste à trouver la surface pour laquelle le
coefficient de sécurité au mouvement ct• ensemble est minimum. Les surfaces
de rupture sont en général très complexes mais différentes méthodes de
calcul automatique utilisent une schématisation géométrique assez simple
telle que cercle, spirale logarithmique, etc. On calcule alors le moment
moteur des actions et le moment résistant des efforts mobîlisés le long de
la surface considérée. \
Le coefficient de sécurité minimum généralement exigé vis-à-vis d'une
telle rupture est de 1,3.

3.7. EXEMPLE DE CALCUL D'UN MUR DE SOUTÈNEMENT

Pour illustrer la démarche décrite ci-dessus, on se propose de vérifier la


stabilité du mur de soutènement représenté à la figure III.7.
Il s'agit d'un mur de quatre mètres de hauteur totale avec un léger
fruit général vers l'aval. Le talus amont est en pente (angle de 10 ° avec '•
l'horizontale) et supporte une surcharge de 20 kN/m'. Le talus aval est
également en pente (angle de 15 o avec l'horizontale).
Le pied du mur est encastré à 0,5 rn de profondeur et le niveau de la Fig. III. 7 - Vue en coupe du mur de soutènement faisant l'objet
nappe est suffisamment profond pour ne pas intervenir dans le calcul. de l'exemple de calcul

74 75
Les caractéristiques du sol sont les suivantes : La résultante P + P, est inclinée d'un angle 3 = 30 o par rapport à la
normale au mur et appliquée en un point situé à la hauteur d par rapport
y, = 19 KN/m' c = 20 KN/m' 30 ° à la base du mur.
Le poids volumique des gabions vaut : H (H + 3 H,)
d
y,., = 17 KN/m' 3 (H + 2 H,)
d 1,56m
3.7.1. Prédimensionnement (Cf. 3.3)
d CB) sin3
a =
qo 20 (tg3 2
Ho = 1,05
19
a ""1</4
2 Y
IP/2
(H
= 30 °
"+H.)' sin2 a + H' COS2a
a = 0,85

B' - x terre
x 0 3.7 .3. Vérification de la résistance interne du mur
3 Ygabion cos 2a Cette vérification est à faire uniquement dans les sections horizontales
B 2,19m. où il y a un changement de longueur du mur, soit sur la section A'B'.
Etant donné qne la formnle ci-dessus néglige l'effet de la cohésion a) W'm = 17 X 3,5 = 59,5 kNjm
(20·kPa dans notre exemple) et l'effet de l'inclinaison de la poussée des b) W', = 3,8 kNjm
terres, nous allons prédimensionner la largeur à la base du mur à 2 rn et c) P' = 0,5 x 19 x 3' x 0,34 = 29,1 kNjml
faire la vérification de la stabilité dans ce cas. d) P,'= 20 x 3 x 0,34 = 20,4 kN/ml
H' H'+3H~
d' - x "
3.7.2. Calcul des actions (Cf. 3.4) 3 H'+2H,
d' 1,21 rn
a) Poids propre d' C'B'
a' - - ) sin3
Wrn = 1 X 1 X 5,5 X 17 = 93,5 kN/ml ( tg3 2
1,21
a'
( 0,58
- !.2)
2
x 0,5 = 0,67m
b) Poids des terres directement susjacentes
W, = 0,2 x 1 x 19 = 3,8 kN/ml - Calcul du moment résultant par rapport au centre C' de la section
A'B'.
c) Poussée des terres
M' 17 x (- 0,05) + 17 x (- 0,25) + 3,8 x (- 0,65)
On suppose 3 = iP et on néglige l'influence de la cohésion du sol dans + (29,1 + 20,4) x 0,67
le calcul de la poussée. Dans notre exemple ~ = 90 °. \ M' = 25,6 kN.m/ml.
sin' 120 o 1 - Décomposition de la résultante des actions en sa composante verti-
K. x
cale et horizontale.
sin 60 o sin 60 ° sin 20 °
[1 +
sin 60 o sin lOO N' 59,5 + 3,8 + (29,1 + 20,4) sin 30 o
K, 0,345 N' 88kNjml
T' (29,1 + 20,4) cos 30 o = 42,9 kN/ml.
Ka H2
p 2 y,
- Calcul de l'excentricité et de cr,er:
p 0,5 x 0,35 [19 x 16]
M' 25,6
p 52,8 kN/ml e'
N' 88
e' 0,29m
d) Poussée due à la surcharge B' 1,5
H q. K., 4 x 20 x 0,34 = 0,25 rn
6 6
27,2 kN/ml. e' > B'/6

76 77
donc: Les coefficients iy, iq et ic sont donnés par :
N'
B' - 2e' 1, i, (! - nl,
95,7 kPa
"
Par interpolation dans le tableau IIL2, on trouve : ly (! ~y
<!>
cradm = 550 kP<t N
< cradm cr,.éf Avec S Arctg T 28,r ~ 0,16 rad.
La résistance interne du mur est largement satisfaisante.
iq = i<: = 0,81
iy ~ 0,01
3. 7.4. Vérification de la stabilité du mur sur sa fondation (cf. 3.6)
Les coefficients Nyjy, N,j,, Nj, s'obtiennent dans le tableau III.4.
a) Décomposition de la résultante des actions à la base du mur en sa Nyjy 9
composante horizontale et verticale
N.J, 10
N 93,5 + 3,8 + (52,8 + 27,2) sin 30 ° Nj, 19
N 137,3 kN/ml
T (52,8 + 27,2) cos 30 o 19 x 0,5 + - [0,5 x 19 x 2 x 9 x 0,01 + 19
T 69,3 kN /ml. 3
x 0,5 (0,81 x 10 - + 20 x 17
1) x 0,81]
b) Calcul des moments des actions par rapport au centre C de la section· 1 -
9,5 + 3 (1,71 + 67,45 + 275,4)
M ~ 17 x (-0,50) + 17 x (-0,30) 25,5 x (-0,25) + 3,8
x (- 0,9) + (52,8 + 27,2) x 0,85 124,35 kPa > cr,., ~ 101,6 kPa.
M 44,6 kNm/ml La stabilité au poinçonnement est assurée.
M ~ 44,6
e
N 137,3
e 0,32 rn 3.7.5. Conclusion
B La stabilité du mur est largement vérifiée en ce qui concerne la résistance
Donc e < = 0,33 rn interne du gabion et le renversement. Elle est vérifiée avec une sécurité
6
satisfaisante vis-à-vis du poinçonnement de la fondation.
Le diagramme des contraintes est trapézoï~al et crrér s'écrit: En ce qui concerne le glissement, la condition de stabilité est tout juste
N 3e vérifiée, compte tenu des coefficients de sécurité adoptés. Toutefois, il n'a
- (1 + -) 137,3 (1 + 3 x 0,32) pas été tenu compte de la légère butée en pied.
B B 2 2 Enfin, si le sol de fondation risque d'être soumis à une rem<_:mtée de
101,6 kPa. nappe la sécurité vis-à-vis du poinçonnement et du glissement nsque de
devenir insuffisante et il sera recommandé de prévoir un dîspositif de
c) La stabilité au glissement est vérifiée si: drainage sous la fondation du mur.
Ntg<l> + cB' Dans les cas de charges considérés, le mur est stable avec le dimension-
T < (on néglige la butée) nement adopté. On prévoiera un drainage de la fondation si une remontée
1,3 2 de nappe est à craindre.
soit:

T < 137,3 x tg 30 ° + ----~--~---2~


20 x (2 2 x 0,32)
- 74,6 kNjml
1,3 2
69,3 < 74,6 (condition vérifiée).

d) Calcul de q.,m

q,,m ~ · yD + F [k y B Nyiyjy + yD (N, - l)i.j, + cN,ijJ


Ph. III. 1 - Mur de soutènement de 2 m de hauteur Ph. IIL3 - Mur de soutènement de 2,5 rn de hauteur.
Remplissage en blocs parallélépipédiques soigneusement empilés

Ph. IIL2 - Mur de soutènement de 3,5 m de hauteur. Ph. II1.4 - Série de murs de soutènement en zone· montagneuse
Remplissage en galets roulés

80
81
CHAPITRE 4

AMÉNAGEMENT DES BERGES


DE COURS D'EAU

Les gabions et les matelas Reno peuvent être efficacement employés


pour protéger des berges de cours d'eau. D'autres techniques utilisent
des enrochements· ou des pieux en bois par exemple. Mais, quel que
soit le matériau employé, i1 importe de connaître le mécanisme de
dégradation qui est en jeu. Il /y a en effet des mécanismes fondamen-
talement différents, et les techniques de protection sont aussi fort
différentes. L'ignorance de cette règle a conduit trop souvent à des
échecs ou à des travaux inutiles.
Avant de décrire les solutions, nous a11ons donc rappeler brièvement
quels sont les mécanismes de dégradation des berges.
Dans quelques cas, des maîtres d'ouvrages souhaitent procéder à un
revêtement systématique des berges. Ceci n'est pas parfaitement justifié
par un seul objectif de protection des berges, car des protections
localisées intégrées dans un schéma d'ensemble sont plus économiques
et souvent mieux adaptées. Mais cela peut se justifier toutefois, en site
urbanisé par exemple, pour améliorer la capacité de la rivière ou pour
éviter tout risque de rupture d'un tronçon endigué. Ce cas sera évoqué
au § 4.2.4.
Les épis étant également utilisés pour régulariser des rivières en vue
\ de la navigation, nous traiterons aussi de cet aspect (§ 4.3).
Enfin, les ouvrages longitudinaux de protection peuvent aussi avoir
une fonction de soutènement en particulier lorsqu'une voie de circula-
tion ou des bâtiments sont implantés le long du cours d'eau. L'ouvrage
doit alors être dimensionné, pour sa fonction de soutènement, comme
exposé au chapitre 3, avec une fondation respectant les principes décrits
en 4.2.2.

4.1. MECANISMES DE DEGRADATION DES BERGES ET


PRINCIPES DE PROTECTION

Nous employons le vocable «dégradation» et non «érosion» pour


qualifier l'ensemble des atteintes à une berge. L'érosion n'est en effet
qu'une cause de dégradation parmi d'autres, contrairement à une idée
trop répandue. En réalité, les trois types fondamentaux de dégradation
sont l'érosion, le glissement, l'enfoncement du lit.

83
4.1.1. Erosion des berges
L'érosion d'une berge est la conséquence d'un choc mécanique entre
l'eau et le matériau constitutif de la berge. Ce choc arrache des grains
à la berge et les entraîne plus en aval où ils vont se déposer. Ce choc
se produit lorsque la direction du courant fait un angle avec la berge: -a-
c'est donc un phénomène affectant principalement les berges concaves
des courbes, mais se produisant aussi en cas d'obstacle dans le cours
(voir fig. IV.l).

-b-

Fig. IV .1 - Exemple de zones sensibles à l'érosion; dans une courbe (a);


par courant réfléchi dû à un arbre tombé (b); par dissipation d'énergie
à l'aval d'un seuil (c)

Dans les coudes, un courant de surface rapide tend à «attaquer» la


berge concave, tandis qu'un courant de fond lent tend à déposer sur
la berge convexe des matériaux transportés et provenant de l'amont
(voir fig. IV.2). -c-

Fig. IV.3 - Divers types de revêtements de berge


(a) Talutage + enherbement
(b) Enrochements
(c) Matelas Reno
(d) Géosynthétique + enherbement
(e) Blocs préfabriqués + pieux jointifs ou palplanches
(f) Gabions + pieux jointifs ou palplanches
Coupe AA

Fig. IV .2 - Représentation des courants hélicoïdaux dans un méandre en plan,


On évitera généralement des protectio'!s de type rigide pour. le seul
puis en coupe: (1) cour~nt de surface rapide; (2) courant de fond lent besoin de protection des berges. Des revetements en plaques beton ou
blocs maçonnés sont plutôt réservés pour étancher des canaux ou
améliorer la rugosité des berges en site urbain.
nes berges en matériau cohérent résistent mieux à l'érosion que des
berges en matériau pulvérulent (galets, graviers sans liant, sable 4.1.2. Glissement des berges
propre ... ).
Pour protéger une berge de l'érosion, il faut s'opposer au mécanisme La stabilité d'un talus incliné dépend des propriétés mécaniques du
en interposant un écran entre la berge et reau: c'est la technique du sol : son frottement interne et sa cohésion éventuelle. Lorsque, pour
revêtement. Des revêtements de berge peuvent être réalisés par (fig. un talus donné, la pente est trop forte, un glissement se produit, avec
IV.3): une ligne de rupture sensiblement circulaire (voir fig. IV .•4). . .
- enherbement ou revêtement par un géosynthétique ; En présence d'eau, le talus se sature, c~ q.m t~?-d .il: d1mmuer le
- enrochements ou blocs préfabriqués ; frottement interne du matériau. La pente hmlte d eqmhbre est donc
- matelas Reno ou gabions ; inférieure. En outre, lorsque le niveau de l'eau redescend à la suîte
- indirectement par épis. d'une forte crue, les pressions interstitielles dans le sol ne sont plus

84 85
4.1.3, Enfoncement du lit
Un enfoncement du lit peut se produire de manière localisée ou bien
généralisée.
Un enfoncement généralisé est dû au phénomène de l'érosion régres-
sive qui se produit en amont de certains travaux. Ces travaux peuvent
4a être bien sûr des prélèvements, mais aussi tous ceux qui tendent à
4b accroître le transport solide: calibrage du lit, diminution de sa rugosité,
Fig. IV .4 - Sensibilité d'un talus au glissement endiguement rapproché, coupures de méandre. L'érosion régressive se
(a) talus stable développe de l'aval vers l'amont tant qu'un seuil stable, naturel ou
(b) rupture circulaire d'un talus instable artificiel, n'est pas rencontré.
La conséquence directe est l'augmentation de la hauteur de la berge
compensées par le poids d'eau dans le lit. Il s'agit donc là de la comme schématisé figure 4.7. L'augmentation de hauteur accroît le
cuc<?nstance où la stabilité. d'une berge est la plus compromise: en risque de glissement de berge, principalement dans le cas d'un matériau
pratlq?e, on observe eff~ctlvement que les glissements de berge se cohérent.
prodmse~t :presque exclusivement pendant les décrues.
Pour _d1m.m'?er le risqu.e de glissement d'un talus, on doit:
- so.It d1mmuer le pmds (de terre), là où il est moteur vis-à-vis du
·glissement (fig. IV.5),
- soit ajoute: du poi~s là où son rôle est résistant (fig. IV.6). Cette
but~e de p1ed p~ut etre constituée d'un massif d'enrochements de
gabwns, de gabiOns ~acs, d'un rideau de pieux ou de palplanches.
La techmq~e de y~o~ectwn Indirecte par épis peut aussi être adaptée
dans le cas d un lmeaue de berge important. En effet, les épis en se
remblayant permettent de constituer une butée de pied (§ 4.3). Fig. IV. 7 - Enfoncement du lit par érosion régressive

\
\ '\
--~
''
' \
--"' ' Pour protéger une rivière contre un enfoncement généralisé du lit
dont on ne pourrait pas supprimer la cause, il faut réaliser des seuils.
'' --->
\
\
ou
\\ \
' ' ,, ....... __ _ \
', \
'' '~ Un seuil unique suffit en géneral lorsque la cause de l'érosion régressive
est bien localisée, en amont d'une zone de prélèvement ou d'une
',,
-----'=--- "-- .... ~ .... __
' _ coupure de méandre par exemple. Lorsque l'origine de l'érosion est
a plus diffuse, îl faut alors réaliser une série de seuils.
b c L'emplacement a priori idéal pour implanter un seuil correspond au
Fig. IV. 5 - Diminution du risque de glissement par talutage ou terrasseme~t point d'inflexion du tracé en plan de la rivière, entre deux méandres
(a) profil instable successifs.
(b) stab.il.isat.ion par allègement en tête Les techniques de réalisation des seuils sont exposées au chapitre 3.
(c) stablltsatiOn par adoucissement de la pente L'enfoncement du lit peut aussi être localisé, dans un coude de rivière
lorsque la berge y est rendue plus lisse ou plus pentue (fig. IV.8).
Lorsque l'on revêt une berge dans un coude, la tendance à l'enfonce-
ment localisé est accrue. Une conséquence directe de cet enfoncement
du lit est l'aggravation du risque de glissement de la berge ou de la
ou protection éventuelle.

"
Fig. IV.6 -
b
Stabilisation d'un talus par butée de pied
(a) profil instable
(b) l:lutée en gabions
c
'ç 7r- . . . ----=---
(c) pieux jointifs en pied de berge
Fig. IV.8 - Enfoncement du lit dans un coude (affouillement)
86
87
Il est impératif que la continuité de la protection ne soit pas inter- le batillage du fait des faibles vitesses, de l'ordre de 3 kmfh. Avec des
rompue en cas d'affouillement. II ne faut jamais arrêter une protection vitesses maintenant supérieures à 10 km/h, il devient nécessaire de
au niveau du pied de la berge (fig. IV.9). protéger les berges des voies normalement fréquentées.
Le ba tillage sollicite la berge selon deux mécanismes :
- un système d'ondes transitoires dues au passage du bateau;
- un abaissement moyen du plan d'eau lors du passage du bateau.
Les ondes provoquent, au voisinage des berges, des vitesses de
courant élevées et de direction variable. D'où un phénomène de choc
mécanique entre l'eau et le matériau de la berge·: c'est également un
phénomène d'érosion avec arrachement des grains et entraînement. Sur
une voie d'eau navigable à niveau maintenu constant, il en résulte la
création d'une risberme. La figure 4.10 illustre les évolutions du profil
d'un canal non protégé après mise en service.
Fig. IV.9 - Protections de berges adaptées en cas d'affouillements
(a) enrochements
(b) matelas Reno

Ll_jm
4.1.4. Mécanismes mixtes
. Une berge érodée peut ensuite glisser car elle devient plus pentue. A 2
rmverse_, :une ber~e ayant. gl~ssé pe~t être concernée par l'érosion, car
les ma~enaux qm ont glisse en pted de berge sont plus facilement
emportes par le courant.
Fig. IV .1 0 - Evolution type d'une voie navigable non protégée
D'où un cycle 1 érosion 1 [ glissement 1
(1) profil initial
Un enfoncement du lit peut également être à l'origine d'un glissement (2) profil après érosion (formation d'une risberme)
de la ,b~rge. Enfin u? .processus d'érosion peut démarrer sî l'enfoncement (3) niveau normal
met ,a JOUr un m~tenau plus facilement éroda ble au pied de la berge.
D ou les enchamements possibles suivants :
[ érosion 1...._____ L'abaissement du plan d'eau provoque une différence de niveau
•! - - - [ enfoncement 1 rapide entre la ligne de saturation de la berge et le plan d'eau. Pour
[ glissement 1~ une berge non protégée, on se retrouve dans un état analogue à celui
qui se produit à la décrue (§ 4.1.2). Il en résulte une tendance accrue
. Il est donc parfois délicat de diagnostiquer la cause initiale d'un au glissement de berge. Dans le cas où la berge non protégée est stable
desordre et une étude d'ensemble s'impose. dans son ensemble~ ce rîsque de glissement n'affecte qu'une petite zone
de la berge; il est alors masqué par le phén~mène d'érosion d~ au
4.1.5. Cas des rivières et canaux navigables batillage. Par contre, dans le cas des berges revetues, les sous-presswns
dues à l'abaissement du plan d'eau peuvent être très néfastes :
Les berges des vo~es d'eau navigables sont également dégradées par - soutirage de fines du terrain à travers un revêtement trop grossier;
les mouvements de 1 eau dus aux passages des bateaux motorisés. - aggravation des sollicitations subies par un revêtement trop
Le mouyement de J'eau a dans ce câs deux causes : , étanche.
- le deplacement du bateau qui provoque un batillage · Les techniques de protection des berges des voies navigables sont
- le _remous dû au moyen de propulsion. ' très diverses : le principe général est le revêtement de la ber~e. Les
En fmt, l'effet des hélices ou autres moyens de propulsion est géné- matériaux utilisés classiquement sont les enrochements, les gabwns ou
ralement faible vis-à-vis du batillage. Par contre, lorsque le bateau se matelas Reno. Dans le cas où l'on cherche en plus à assurer une
rapproche . de la berge pour une manœuvre, certains moteurs puissants fonction d'étanchéité,les techniques utilisées consistent à mettre en
peuve~t degra?er la berge sur ~ne .Plus grande ha~teur que ne le fait œuvre des enrochements ou matelas Reno traités au mastic bitumineux,
le batJlla~e. C est le cas en. parti.cuher avec les tuyeres orientables. du béton bitumineux, des plaques de béton ou une géomembrane
, Le bat!ll~ge est un phenomene qUI prend de l'importance avec protégée. Dans le cas où on cherche, en plus de la fonction de
1 aug!llentatwn d~s v1tes~es d~s ~ateaux. Les voies navigables anciennes protection, à assurer une fonction de soutènement, des palplanches
du reseau français ne necessitaient pas de protection de berge contre sont souvent employées.
88
89
4.2. PROTECTION DIRECTE PAR GABIONS ET MATELAS 4.2.1. Revêtements de berges en matelas Reno
RENO
4.2.1.1. Stabilité d'ensemble
Les ga~ion~ et matelas Reno _présentent de nombreux avantages pour
ce type d amenal?e':!euts, par':!J lesquels on peut citer : L'ensemble berge + revêtement doit être stable au glissement. En
- souplesse vJs-a-vJs des deformations de la berge ou des affouille- pratique, cela conduit généralement à retenir des pentes inférieures ou
ments; égales à l(V)/2(H). Des pentes plus fortes diminueraient la sécurité
- possibilité de travailler à sec ou dans l'eau d'ensemble au glissement, mais aussi rendraient la pose plus difficile et
Des gabions ou matelas Reno utilisés en conti~u le long d'une berge augmenteraient la fosse d'affouillement en pied. Une pente de 1/
peuvent permettre : 1,5 constitue un maximum.
- de la prot~?er c~ntre rérosi~n ou contre le batillage, Dans Je cas de berges de grande hauteur (supérieure à 4 rn) ou bien
---:- de la stabthser vts-a-vts d? nsque de glissement. de caractéristiques mécaniques médiocres, un calcul de stabilité est
Bten entend~, ces de;ux fonctwns ne sont pas indépendantes: indispensable.
- lorsque 1 on protege un~ berg~ contre l'érosion, il faut que l'en- Le calcul doit envisager le cas défavorable d'une décrue rapide. On
semble b:rge + ~rotectwn sott stable au glissement; considérera toujours que le matelas est suffisamment drainant pour
- IJ.?rsque 1 on. protege une. berge, a_u glissement par une butée de n'être pas saturé sur toute la hauteur de berge dénoyée (fig. IV.l2).
pte~ en gabtons, la partie supeneure reste sensible à l'érosion
mats cela ne remet pas en cause la pérennité de la protection (fig.
IV.lla); --""'""~:-\'"Z'<!~-==---C rue - Matelas Reno:
- si OI_J stabilise l'ensemble d'une berge par un véritable mur de
s.<?ute~ement, celle-ci se retrouve automatiquement protégée contre \ c=O cl>= 40°
1 eroswn (fig. IV.llb).
\ ~=1,8
Il existe deux types d'ouvrages de protection de berge utilisant la Berge;
technique des gabions : ' non saturé
- les ouvrages de type mur en gradins de gabions · c,q; ''
- les ouvrages plus légers en revêtement de gabions ou matelas
Reno. isat ''--..... ....... ____~s:::;:::-::::=!Fin
_ de décrue
't' = Ilsat -1
Fig. IV. 12 - Hypothèses courantes pour un calcul de stabilité dans le cas
d'un matériau de berge non drainant
c = cohésion
$ = angle de frottement interne
y = poids volumique en kN/m 3
y,a1 = poids volumique du sol saturé
y' = poids volumique immergé
Fig. IV .11 a - Protectio'! d'une b~rge contre le risque de glissement :
(a) partte susceptible d'être érodée
4.2.1.2. Résistance à la vitesse du courant
Une pierre posée sur le fond du lit ou sur une berge est stable tant
que la vitesse du courant ne dépasse pas une valeur appelée vitesse de
début d'entraînement. Cette vitesse limite est fonction du poids de la
pierre, de la pente de la berge et du tirant d'eau. Dans un matelas
Reno ou un gabion, la présence du grillage qui tend à s'opposer au
début de déplacement, augmente cette vitesse limite de 20 % à 50 %.
Lorsque la vitesse dépasse cette nouvelle valeur limite, les pierres se
déplacent vers l'aval à l'intérieur de chaque poche du matelas. Le
matelas reste efficace tant qu'une certaine quantité de pierres reste
présente pour recouvrir la berge dans la, partie amont de chaque poche.
Fig. IV .11 b - Mur de soutènement de la berge
En pratique, cela est vérifié si l'épaisseur du matelas est supérieure ou
égale à 1,8 à 2 fois le diamètre moyen des cailloux.
90
91
Enfin, pour éviter une déformation excessive, on fait en sorte de ne
pas dépasser la vitesse dite admissible pour le matelas ou le gabion.
Vitesse limite (pour le matériau) et vitesse admissible (pour le matelas
ou le gabiou) saut données dans le tableau IV.! :

Tableau IV.l - Détermination rapide de la granulométrie 'des matériaux


de remplissage et de l'épaisseur de revêtement en fonction de la vitesse
du courant [261

Pierraille de remplissage
Vitesse Vitesse
Type Epaisseur limite admissible
Calibrage d,. b
(m) (mm) (m) (m/s) (m/s)
0,15-0,17 70 - 100 0,085 3,5 4,2

70 - 150 0,110 4,2 4,5


Matelas Reno 0,23-0,25 70 - lOO 0,085 3,6 5,5 c
70 - 150 0,110 4,5 6,1

0,30 70 - 120 0,100 4,2 5,5


Fig. IV .13 - Protection de pied des matelas Réno
lOO - 150 0,125 5,0 6,4 t.lh = enfoncement prévisible
(1) matelas Reno
Gabions 0,50 lOO - 200 0,150 5,8 7,6 (2) rideau de pieux jointifs .
(3) fond au moment des travaux
120 - 250 0,190 6,4 8,0 (4) partie du matelas enfouie
(5) partie du matelas posée sur le fond

La vitesse à prendre en compte est celle au voisinage du revêtement. l'ordre de 70 à ISO mm. Le risque d'entraînement se produit alors si
Dans le cas d'un méandre, où le rayon de courbure est sup6rieur à d (berge) < 15 à 30 mm. Dans ce cas, il est nécessaire de placer une
10 fois la largeur de la surface libre, on pourra prendre la viteSse t;~nsition destinée à bloquer les fines.
moyenne. Lorsque le rayon de c,ourbure est égal au double de la largeur
de la surface libre, la vitesse a prendre en compte est de 1,4 fois la Ce sera, soit : , . . , . .
- une transition en matériau naturel de granulometne mtermed1aue
VItesse moyenne.
respectant :
5 d, (berge) < d, (transition) < 5 d 85 (berge) ..
4.2.1.3. Protection en pied et 5 d 50 (transition) < d" (matelas) < 10 d 50 (transitiOn),
On a déjà décrit (§ 4.1.3) les risques d'enfoncement du lit en section - un géotextile dont l'ouverture moyenne des fibres of respecte : of
courante ou dans les coudes. Il est donc indispensable de protéger le < d (berge). Pour des sols à granulométrie étroite (d 60/d 10 <4),
cette&~ègle est remplacée par Or< 0,8 d 50 et pour des sols cohérents,
A

pted des revetements :


- soit par un rideau parafouille en pieux de bois ou en palplanches; on s'assure en outre que 0, > 50 microns [24].
- sOit par allongement de la protection en matelas Reno de manière Cette transition est également efficace pour protéger la berge de
à ce qu'elle ne soit pas déchaussée une fois la rivière enfoncée l'érosion due aux fortes vitesses longitudinales lors des crues.
(fig. IV.l3).
4.2.1.5. Ancrage au sommet de la berge
4.2.1.4. Transition granulométrique En principe, la stabilité d'un matelas simplement posé sur la berge
A la décru~, les matériaux fins de la berge peuvent être entraînés à est assurée (voir 4.2.1.1).
travers les cailloux du matelas Reno ou des gabions. Ce risque existe Pour accroître la sécurité, on peut soit ancrer les matelas par des
si d, (berge) < 0,2 x d, (matelas). Or d 15 (matelas) est souvent de fers à béton ou des piquets en bois traité, soit prévoir un retour sur

92 93
la partie plate de la berge (voir figure 4.14). Il est préférable de ne pas 4.2.2. Protection des pieds de berge
tenir compte de ce supplément de sécurité dans le calcul de la stabilité Il s'agit essentiellement des protections des berges vis-à-vis du glis-
de la berge. sement. Dans ce cas, la partie supérieure de la berge est simplement
talutée et enherbée ou recouverte par une protection plus légère que le
gabion ou le matelas Reno : géotextile, matelas ensemencé, blocs pré-
fabriqués ...
La protection de pied est un ouvrage répondant à 2 objectifs :
- assurer la stabilité de la berge (au glissement),
- ne pas être déchaussé par affouillement.
La figure IV .16 présente, de manière non exhaustive, quelques
exemples de réalisations.
Fig. IV.l4 - Ancrage (éventuel) en tête d'un revêtement en matelas Reno

4.2.1.6. Ancrage à l'amont (pour éviter le contournement)


Côté amont, il faut éviter le contournement de la protection. Pour
cela, on cherche à ce que la protection se termine dans une zone a
priori peu sensible, par exemple dans une zone bien végétalisée.
En zone sensible, on réalise généralement un redan perpendiculaire
à la protection. Ce redan est constitué de gabions liés aux matelas
Reno et placé à leur extrémité amont (fig. IV.I5).

Fig. IV .16 - Exemples de protections de pieds de berge en gabions


.6.h = hauteur prévisible de l'enfoncement
(!) géotextile (ou filtre naturel)
(2) gabion semelle
Fig. IV .15 - Protection contre le contournement
(1) matelas Reno
(2) gabions ligaturés avec (1) 4.2.2.1. Stabilité d'ensemble
L'ensemble berge + gabions doit être calculé en stabili.té au glisse-
ment (paragraphe 4.2.1.1).
4.2.1.7. Mise en œuvre des matelas Réno
4.2.2.2. Stabilité de chaque gabion
L?rsqu'il est possible de travailler à sec, les cages grillagées sont
posees à l'emplacement définitif. Les pierres sont déversées en vrac Chaque gabion doit être calculé pour être stable au glissement et au
dans les alvéoles, soit à la main, soit à l'aide d'engins. renversement en fonction de la poussée qu'il subit (voir chapitre 3). La
Il est également possible de mettre en œuvre des matelas Reno sous butée stabilisatrice de la partie affouillable en pied de berge ne doit
l'eau. Dans ce cas, le matelas est préfabriqué sur la partie horizontale pas être prise en compte.
de la berge, puis mis en place dans l'eau au moyen d'un engin de
manutentiOn, tel un palonmer. Il convient de soulever le matelas par 4.2.2.3. Transition granuloinétrique
un gr~nd no~bre de po_ints de fixa~ion, huit au minimum pour éviter
des deformatiOns excessrves. Il est egalement possible de préfabriqner Un filtre naturel ou un géotextile doit être interposé dans les mêmes
le matelas sur un ponton flottant. conditions que pour les matelas Reno (voir 4.2. 1.4).

94 95
4.2.3. Protection des piles et culées de pont -ELEVATION-

P. H.f.

1- ~·
1 ...:~
1 1
L------î B.E.
1 ~--=----""--
1 L
L------, 1
'
1L 1
__________ _.J1

-VUE EN PLAN-
·-·--1
1 1
~----------·-·---·-·

-VUE EN PLAN-
Ar-

-COUPE A-A-

-COUPE A·A-

Fig. IV .18 - Protection des culées de pont par raccordement en quart de cône

Dans le cas d'une rivière alluviale, si les fondations ne sont pas


Fig. IV .17 - Dispositifs de protection des piles de pont descendues jusqu'au substratum rocheux, il est important de se pré-
munir contre les affouillements des culées et des piles. De telles dégra-
(a) par gabions semelle et gabions dations peuvent résulter soit d'un enfoncement généralisé, soit d'un
(b) mixte gabions et enrochements affouillement localisé dû à des courants tourbillonnaires près des piles
(c) mixte enrochements et Matelas Reno et des culées.
96 97
En ce qui concerne l'enfoncement généralisé, il est souvent recom- En cas de réparation ou d'entretien d'ouvrages existants, l'utilisation
mandé de construire un seuil en aval du pont. Quant à l'affouillement de gabions sacs peut s'avérer intéressante car ils peuvent être rapide-
localisé, la figure IV.l7 présente des protections de piles par gabions ment mis en œuvre y compris par largage sous l'eau.
ou par enrochements et gabions. Les figures IV.l8 et IV.l9 exposent
deux géométries possibles pour le raccordement à la berge. Dans tous 4.2.4. Revêtement complet (du lit et de la berge)
les cas, la présence d'un matériau de transition (ou filtre) est particu-
lièrement importante. Dans certains cas, il pourra s'avérer nécessaire de revêtir l'ensemble
du lit et des berges de la rivière (fig. IV.20), par exemple dans une
traversée urbaine où l'on veut diminuer la rugosité du lit pour réduire
les débordements.
Vue en plan sans tablier Les considérations exposées en 4.2.1 restent valables. Seuls les pro-
blèmes de protection du pied ne se posent pas, bien évidemment.
En ce qui concerne l'exécution des travaux, il est souhaitable de
poser les matelas de la berge dans le sens de la pente et ceux dn fond
du lit dans le sens du courant.
2

1
'
1

1/ï_._._l_.1
Fig. IV .20 - Revêtement complet du lit
(1) transition naturelle ou géotextile
(2) matelas Reno

Coupe A-A

Fig. IV .21 - Parafouille à l'aval d'un tronçon revêtu


Fig. IV .19 - Protection d'nne culée de pont en continuité (!) matelas Reno
d'une protection de berge (2) gabions

98 99
Pour des rivières plus importantes, on pourra terminer le revêtement 4.3.2. Points communs aux 2 types d'épis (navigation et protection)
par un bassin de dissipation d'énergie, comme pour un seuil (fig. IV.22). Dans les deux cas, les épis ont un profil plongeant (fig. IV.23). Ainsi,
la submersion de l'épi en basses eaux ne se produit pas au voisinage
des berges, ce qui évite d'attaquer celles-ci. Lorsque la crue submerge
11 11 111 l' l' 111 l'épi en se rapprochant de la berge, un matelas d'eau s'est déjà formé
en aval, diminuant les risques d'affouillement au pied de l'épi et à sa
tête.
=
7
Fig. IV .22 - Exemple de seuil à l'aval d'un tronçon revêtu
(1) revêtement du tronçon de rivière en matelas Reno
(2) gabions
(3) matelas Reno

A l'extrémité amont, un dispositif d'ancrage dans les berges est


nécessaire pour éviter les risques de contournement comme déjà exposé
en 4.2.1.6. Fig. IV .23 - Profil transversal d'un épi
Dans les deux configurations, à l'aval comme à l'amont, il est
important de bien ligaturer entre eux les matelas et les gabions. (1) partie enterrée de l'épi
(2) tête de l'épi
(3) niveau des basses eaux
Calculs hydrauliques
Le coefficient de rugosité (ou coefficient de STRICKLER) d'une
rivière revêtue d'un matelas Ryno peut être évalué par la formule: Pour limiter l'affouillement des berges, les épis sont presque toujours
K = 26. [d,]"'·" orientés vers l'amont. Ainsi, le courant qui les submerge est dirigé vers
où d 90 en rn ·représente le diamètre du tamis laissant passer 90 % en le centre de la rivière et donc écarté de la berge.
poids du matériau de remplissage. Les épis sont des ouvrages dont le fonctionnement est très complexe.
On obtient des valeurs de K comprises entre 35 et 40. Il n'existe pas de méthode de calcul, hormis quelques règles empiriques.
Ainsi, des études sur modèle réduit à fond mobile sont nécessaires pour
de gros aménagements. Pour des aménagements plus modestes, une
surveillance permanente s'impose, afin de voir comment la rivière réagît
4.3. PROTECTION INDIRECTE: LES EPIS et de pouvoir intervenir pour corriger l'aménagement initial.
Un épi est un ouvrage transversal au courant, enraciné dans la berge,
ne barrant qu'une partie du lit de la rivière et au moins partiellement 4.3.3. Régularisation d'un cours d'eau en vue de la navigation
submersible. Un épi étant toujours un obstacle à l'écoulement, un épi
isolé est généralement ph~s néfaste qu'utile de par ses répercussions sur Les épis adaptés à cet objectif sont des épis bas, entièrement sub·
les berges alentours. On réalise en fait une série d'épis. mersibles. Leur enracinement dans la berge dépasse de peu le niveau
d'étiage et leur pente longitudinale est faible (de l'ordre de 0,5 à 2 %).
Le casier délimité par deux épis est le siège d'un mouvement tour-
4.3.1. Principe général de fonctionnement billonnaire d'axe vertical. Lors d'une submersion des épis, il se crée en
Un épi modifie le régime des vitesses et la direction du courant. outre un courant parallèle à l'épi à son aval. Au total, une fosse
Selon son implantation ou son orientation, il permet donc soit d'ap- d'érosion se crée à la tête de l'épi côté aval. Par contre, des matériaux
profondir une partie du lit par affouillement, soit de remblayer une se déposer·t entre les épis principalement sur la face amont (fig. IV.24).
partie du lit. En favorisant tel ou tel aspect, on pourra donc utiliser L'incHr :son vers l'amont des épis, mesurée par rapport à la normale
les épis pour régulariser une rivière en vue de la navigation ou bien à l'axe u coulernent du chenal ou du futur chenal, est toujours
pour protéger les berges. comprise entre 0 et 25" avec une moyenne à environ 10 ". On pourra

100 101
'•

4
Fig. IV .26 - ProtectiOn longitudinale d'un chenal régularisé par épis
Fig. IV.24 - Influence des épis de correction d'un cours d'eau navigable (1) épis (3) lit mineur
. (2) lit majeur (4) protection de la berge
(1) épi
(2) mouvement tourbillonnaire d'axe vertical
(3) fosse d'érosion
(4) dépôts 4.3.4. Protection des berges par épis
Les épis de protection de berges sont des épis hauts, dont la partie
attachée à la berge est insubmersible. Pour éviter des affouillements en
par exemple incliner de 15" les épis côté concave, de 15" les épis côté tête trop forts, leur tête doit être située peu au-dessus du niveau des
convexe et de 10 o les épis dans un tronçon rectiligne (fig. IV .25). basses eaux. En conséquence ces épis doivent avoir une pente impor-
L'espacement des épis est généralement de l'ordre de 1,5 fms leur tante (épis dits fortement plongeants).
longueur côté concave et de 2 à 3,5 fois leur longueur côté convexe, et Contrairement aux épis bas, le ralentissement du courant prolonge
de 5 fois leur longueur dans les tronçons rectilignes. ainsi son effet même en hautes eaux. Il n'y a donc pas reprise partielle
des matériaux déposés entre deux épis et le casier se comble progres-
sivement. En pratique l'espacement de tels épis est d•environ une fois
et demie à deux fois leur longueur, et leur orientation d'environ 75 ., à
80 o par rapport à l'axe d'écoulement. La longueur moyenne des épis
dans une série est au moins de l'ordre de 10 mètres.
En-deçà, la fosse d'affouillement qui affecte la tête de l'épi risque de
menacer la berge. On pourra cependant déroger à cette règle pour des
ouvrages provisoires et rustiques, moins coûteux qu'une protection
\ longitudinale à condition de les surveiller.
Ce type de protection convient bien entendu mieux à des rivières
ayant tendance à se remblayer ou à des rivières larges à chenaux
divaguants. Par contre, pour des rivières à lit peu large et profond et
bien calibrées, on préférera des protections longitudinales.
Le cas idéal d'utilisation de la technique des épis est celui du
comblement de très grosses anses d'érosion (fig. IV.27). Le premier épi
d'une série d'épis est le plus sollicité par le courant et par les corps
Fig. IV.25 - Cours d'eau régularisé par épis en vue de la navigation flottants. Cet épi est généralement orienté vers l'aval, ce qui permet
L : longueur de l'épi coté convexe d'écarter les corps flottants des autres épis. Un tel épi, baptisé épi de
l : longueur de l'épi côté concave rejet, doit être accompagné d'une protection de berge longitudinale :
- coté amont pour éviter qu'il ne soit contourné,
- côté aval pour protéger la berge au cas où il serait submergé.
Les épis qui succèdent à l'épi de rejet dans la partie amont de l'anse
Lorsque la rectification conduit à rapprocher une partie concave du d'érosion comportent une partie perpendiculaire à la rivière appelée
chenal navigable de la berge, il convient d'équiper cette portion d'une contre-épi. Cette disposition améliore l'enracinement de l'épi dans la
protection longitudinale (fig. IV.26). rive (fig. IV.28).

102 103
,j
1
j
4.3.5. Construction des épis de régularisation ou de protection
Lors de la construction d'un épi, le point le plus important est la
protection de la tête de l'épi, principalement vers l'aval. Une semelle
largement débordante est nécessaire.
On est quelquefois amené à protéger les berges au voisinage des épis
côté amont pour éviter leur contournement. Ce risque est surtout
présent en cas d'épis trop espacés (fig. IV.29). On peut être amené
aussi à protéger la berge, au voisinage de l'épi, côté aval. C'est le cas
lorsqu'on réalise un épi court dont la fosse d'affouillement est en fait
peu éloignée de la berge. C'est toujours le cas pour nn épi de rejet
puisqu'il ramène le courant vers la berge. La longueur de la zone à
protéger à l'amont comme à l'aval est de l'ordre du cinquième au

l-----
1{2) ----'ft
,""
sixième de la longueur de l'épi. Cette protection pourra souvent être
assez rustique.
"""'-~ /
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------- -- -- --- /
- -._,--"--,.,..----- /

v
1J l

-b-
Fig. IV.27 - Comblement d'une anse d'érosion Fig. IV.29 - Principe de contournement d'un épi trop éloigné de l'épi amont

a) première phase : épis courts , . .


b) deuxième phase: prolongement dun ept s~r .d~ux
(1) épi de rejet (3) pr?te~tion de .b~rge lmeatre
(2) ancienne berge (4) epts a contre-ep1 Il peut être intéressant de construire une série d'épis par étapes. Sur
la figure IV.27, on a représenté une série d'épis de protection d'une
anse d'érosion profonde. Dans un premier temps, on peut réaliser l'épi
de rejet et une série d'épis courts et rapprochés. Dans un second temps,
lorsqu'un début de remblaiement est constaté, on réalise des épis longs
moins espacés en prolongeant un épi sur deux puis éventuellement un
épi sur quatre.

TI- ~T
-- -....,.-. 4.3.6. Epis en gabions
Les gabions conviennent pour réaliser des épis grâce à leur souplesse
et à la possibilité de réalisation modulaire par étapes successives. On
peut en particulier allonger ou surélever facilement un épi.

4.3.6.1. Profil en long


Les épis doivent avoir un profil plongeant, c'est-à-dire avec une pente
de la berge vers l'axe du lit. Avec des gabions, on pourra réaliser:

Fig. !V.28 - Epi à contre-épi


< - soit un épi en gradin (fig. IV.30a),
- soit une pente continue (fig. IV.30b).
La solution de la pente continue nécessite un terrassement préalable
(1) contre-épi mais donne de meilleurs résultats en diminuant le volume de gabions
(2) épi lui-même nécessaire et en perturbant moins l'écoulement.

104 105
Fig. IV .30a - Epis de protection de berge, en gradins
(1) gabion semelle

Fig. IV.31 - Epis en forme de T ou à tête de marteau


(1) gabions
Fig. IV .30b - Epis en pente régulière (2) gabions semelle
(1) gabion semelle
4.3.6.4. Transition granulométrique
4.3.6.2. Protection de la tête de l'épi La base de l'épi doit reposer sur un matériau respectant les règles
Comme déjà signalé, la protection de la tête est le point le plus de transition granulométriques exposées en 4.2. 1.4.
important. Le remous au voisin~ge de la !ê~e produit une fosse ~·a_f­
fouillement. On a souvent observe que des epis msuffisamment proteges 4.3.6.5. Superstructure
contre l'affouillement s'affaissaient peu à peu jusqu'à leur destruction.
Dans le cas des gabions, la protection est facilement assurée par des Dans la partie du gabion recevant le choc de l'eau, on a tout intérêt
gabions-semelles largement débordants sur les 3 faces de la tête de l'épi. à limiter sa déformabilité. On cJ;wîsit dans ces zones des pierres dont
Le débordement doit être plus important vers l'aval que vers l'amont. la dimension est au moins égale à deux fois la maille du grillage et
D'autre part, à la tête de l'épi, il convient de minimiser la hauteur agencées de manière à offrir une compacité élevée. On peut également
de l'obstacle du courant.En pratique, on place en tête de l'épi une renforcer les gabions en augmentant le nombre de diaphragmes.
seule hauteur de gabion de hauteur 0,50 rn à 1 rn (fig. IV.30). La largeur de la crête de l'épi doit être de 2 mètres. La largeur de
la base de l'épi ne doit pas être inférieure à sa hauteur.
Dans le cas de rivières à très faible pente ( < 0,2 %), on pourra
Cas des épis en tête de marteau déroger à cette règle en acceptant des gabions de largeur en crête égale
aux trois quarts de leur hauteur, sans descendre au-dessous de 1 mètre.
Il peut être intéressant de réaliser des épis ayant une forme en T ou
épis à tête de marteau (fig. IV.31). Ce type de disposition est facile à
réaliser, avec des gabions. Son but est d'amorcer le comblement de
l'anse d'érosion que l'on désire protéger. La tête de marteau permet 4.3. 7. Surveillance et entretien des épis en gabions
en effet d'améliorer le ralentissement des eaux chargées. A efficacité de Les épis sont des ouvrages qui s'opposent radicalement aux tendances
comblement égale, ce dispositif permet d'augmenter d'environ 15% naturelles de la rivière. Il convient donc de les surveiller attentivement
l'écartement des épis. surtout à leur tête et au contact avec la berge: '
en tête de l'épi, si la fosse d'affouillement menace de sous-caver
l'épi, on doit rapidement protéger l'épi par exemple en plaçant
4.3.6.3. Ancrage dans la rive des enrochements ou des gabions sacs sur un géotextile;
L'ancrage dans la rive prolonge le mur en gabions constitué par - au voisinage de la berge, si des anses d'érosion se produisent à
l'épi. Pour cela, on réalîse une fouille dont la dimension dans le sens l'amont ou à l'aval, il conviendra de protéger la berge longitu-
amont-aval est égale à celle de !;épi. La fouille est ensuite emplie de dinalement pour éviter un contournement.
gabions bloquant les deux parois. La longueur de l'ancrage peut être Si on constate que l'alluvionnement des casiers ne se produit pas, il
de 2 à 4 mètres selon l'importance du risque de contournement. est nécessaire de construire des épis intermédiaires ou bien réalîser un

107
106
«crochet» refermant partiellement le casier (fig. IV.32). Là encore, la
technique du gabion est bien adaptée à ce type d'ajout.

Fig. IV.32 - Epi à crochet

Enfin, les gabions eux-mêmes peuvent subir des chocs. Il faut vérifier
les _ligatures et renforcer par couture des fils éventuellement affaiblis
ou cassés. Cet entretien est tout à fait minime s'il est réalisé à temps.

Ph. IV .1 - Protection longitudinale de berge en matelas Reno et


butée de pied par mur en gabion

Ph. IV.2 - Mise en œuvre d'un matelas Reno avant remplissage

108 109
CHAPITRE 5

CORRECTION TORRENTIELLE ET LUTTE


CONTRE L'ÉROSION

PRÉAMBULE
Les ouvrages en gabions peuvent être utilisés dans le cadre de la
correction torrentielle pour plusieurs raisons :
- simplicité de conception et de mise en œuvre ;
- adaptation aux sites dépourvus d'accès routiers;
Ph. IV .3 - Protection d'une rive par mur longitudinal et épis en gabions - qualités de flexibilité permettant de s'adapter dans certaines limites
aux tassements et affouillements ;
- pouvoir drainant du massif en gabions ;
- possibilité d'utiliser des matériaux le plus souvent disponibles sur
place;
- intérêt économique ;
- intégration dans l'environnement.
Comme pour les autres types d'ouvrages, il est indispensable de respecter
les règles de mise en œuvre des gabions, afin d'assurer une pérennité
acceptable. On déconseillera cependant leur usage dans le cas d'ouvrages
de grande hauteur ( > 5 rn), ainsi que pour les torrents dont les écoulements
transportent occasionnellement des charges solides importantes sous forme
de graviers et de cailloux.

5.1. PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LUTTE CONTRE L'ÉROSION


TORRENTIELLE

5.1.1. La théorie classique


Face à des problèmes d'érosion, l'implantation d'ouvrages de génie civil
tels que les gabions est conçue comme une étape de stabilisation des sols
permettant d'y restaurer ou d'y implanter une végétation stable et durable
réduisant voire supprimant à terme le phénomène d'érosion. La végétali-
sation est clairement définie comme l'objectif et la réalisation des ouvrages
de génie civil comme un moyen transitoire.
En réalité ce modèle est rarement parfaitement atteint car la mise en
place d'une végétation stable et capable d'éteindre l'érosion n'est pas
Ph. IV.4 - Série d'épis de lutte contre l'érosion. toujours possible pour des raisons liées à l'altitude, au climat, ou à
Au premier plan, épi à contre-épi l'importance et la fréquence des débits liquides et solides.

110 Ill
Dès lors les ouvrages de génie civil peuvent être amenés à jouer un rôle Les critères de choix de l'implantation des ouvrages sont déterminés à
pérenne. Ils doivent alors être considérés comme des ouvrages à longue partir des données géologiques, hydrauliques et topographiques ainsi que
durée de vie, d'où l'importance de leur conception et de leur entretien. de l'économie globale du projet. Hauteur des ouvrages et espacement sont
généralement en relation. Le choix de la hauteur des ouvrages doit
également prendre en compte la géométrie du thalweg et les contraintes
5.1.2. Domaine d'application de dimensionnement des déversoirs.
Les ravines sont définies comme des entailles d'érosion importantes Les ouvrages doivent s'appuyer les uns sur les aut:es, l'écartement étan~
ayant une profondeur variant de quelques dizaines de centimètres à calculé en tenant compte de la pente de compensatiOn (fig. V.l). Celle-CI
plusieurs dizaines de mètres. Leur emplacement sur le terrain correspond est la pente du fond du torrent à l'amont d'un ouvrage, susceptible de
à un creux topographique. s'établir naturellement compte tenu des apports et départs de matériaux
Pratiquement il est souhaitable de distinguer les « ravines petites et modifiés par la présence des ouvrages.
moyennes » et les « grosses ravines >>, car du point de vue technique, le
traitement est différent. Toutefois, la typologie n'est pas facile à établir et
elle dépend des conditions géologiques (érodabilité plus ou moins forte
des terrains) et des conditions écologiques (capacité de la végétation à se
développer rapidement). Elle est également fondée sur des critères topo-
graphiques (longueur du thalweg, pente du lit, pente des berges) ou
hydrologiques (importance des débits et des charriages).
On· peut décrire alors schématiquement le traitement à adopter dans
chacun des cas :
les «grosses ravines» sont traitées par un ensemble d'ouvrages seuils
successifs lourds, de hauteur le plus souvent supérieure à deux
mètres;
- les «petites et moyennes ravines» sont éventuellement équipées d'un
ouvrage seuil de base et sont traitées suivant les cas, soit à Paide
d'un ensemble de seuils légers, soit par un simple contrôle global de
l'érosion par revégétalisation, soit encore par une combinaison des
deux techniques.
Outre la distinction introduite sur la dimension des ravines, il convient Fig. V .1 - Fixation du profil en long
d'introduire pour les grosses ravines à fonctionnement torrentiel une
distinction liée aux objectifs de l'aménagement. On décrit successivement (1) Point dur pour démarrer l'aménagement
la correction dite active dont l'objectif est la lutte contre certaines causes (2) Ouvrage de base
de l'érosion et la correction dite passive, dont l'objectif est la maitrise des (3) Première pente de compensation
manifestations de l'érosion. Dans le domaine de la correction passive,
nous nous limiterons à la gestion des dépôts.
Le principe de la correction en escalier doit être respect~ si l'on veut
assurer la pérennité de l'aménagement ; un écartement trop Important ou
5.1.3. Traitement des grosses ravines: correction active la destruction d'un ouvrage compromet à terme la stabilité des ouvrages
Dans les grosses ravines à fonctionnement torrentiel, les barrages seuils supérieurs. '
de correction torrentielle, dont les gabions peuvent permettre la réalisation En effet, l'érosion régressive est particulièrement rapide lorsqu'une masse
constituent l'outil de base. ' d'alluvions tapisse le lit de la ravine. Mais, même lorsque cette érosion
La correction active consiste à stabiliser le profil en long est moins rapide parce qu'elle doit inciser le terrain en plac~, il fal!-t
de la ravine dans les secteurs où la tendance générale est au creusement raisonner sur des durées longues, en tenant compte de la duree de v1e
(fi&. V.l) et à limiter l'érosion latérale (fig. V.2). Les ouvrages implantés souhaitée pour les ouvrages. Lorsque, du fait d'un écartement trop im-
retiennent surtout la partie du versant qui serait peu à peu descendue portant entre les ouvrages, la base œun barrage est affouillée, le coût de
dans la ravine par sapement de berges et par glissements, si l'incision la réparation est élevé: reprise en sous-œuvre, construction d'un contre-
s'était poursuivie. Ils arrêtent l'érosion régressive au niveau de la ravine barrage. Il est économiquement plus rentable de déterminer l'écartement
ainsi traitée. Ils peuvent également avoir un rôle dans la stabilisation de entre les ouvrages permettant de minimiser le risque d'affouillement.
glissements (fig. V.3). La détermination de la pente de compensation est cependant complexe,
Ils retiennent en outre des alluvions dans la petite retenue qu'ils créent car elle varie dans le temps et l'espace. Pour fixer les idée~ sur la variabilit~
mais cet effet, quoique le plus visible, reste secondaire par rapport à J'arrêt on peut citer des valeurs allant de quelques <<pour mille>> (sols fi';'s) a
du processus d'incision qui est l'objectif majeur de l'aménagement. 20 % (alluvions grossières de torreuts). Dans la pratique on peut au depart

112 113
-TORRENT HON CORRIGE- -TORRENT CORRIGE- La hauteur des ouvrages ne doit, en règle générale, pas dépasser trois
large divagoiion divagation restreinte mètres en partie centrale pour des raisons de stabilité et de coût. La
stabilisation d'une berge en glissement de grande ampleur grâce à l'atter-
1 rissement constitué derrière un barrage peut cependant nécessiter un
'
\ ouvrage de hauteur plus importante.
Un profil en travers du thalweg en gorge étroite conduit généralement
à une implantation de barrages hauts et éloignés. Un profil en travers
) large oriente par contre le projeteur vers une implantation de barrages
/ ' bas et rapprochés.
1
',,_
5.1.4. Traitement des grosses ravines : gestion des dépôts
/
/
'1 J La gestion des dépôts consiste à retenir des sédiments ou des produits
1 de charriage dans les sections de transit où l'incision est nulle ou faible.
De secondaire dans le cas de la correction active, cette fonction devient
ici objectif principaL
Fig. V.2 - I.utte contre l'érosion latérale Ce stockage d'alluvions peut avoir différents buts:
(1) Berge déstabilisée par affouillement en pied - protéger une retenue contre l'envasement,
(2) Ouvrages de correction - améliorer des ressources en eau par un étalement des crues et par
le développement de nappes souterraines dans les matériaux a1lu-
vionnaires retenus, permettant éventuellement leur mîse en culture
ou des plantations d'intérêt divers,
- protéger des constructions telles que village, route, ouvrage d'art.
Pour retenir un important volume de matériaux, deux situations topo-
graphiques sont bien adaptées :
dans le cas d'un débouché de gorges, en particulier rocheux où les
berges sont très raides et où le profil en long amont du thalweg est
de faible pente, on peut réaliser un ouvrage de grande hauteur
appuyé sur les berges. Cette situation est cependant assez rare;
- plus fréquemment, on profite d'un élargissement du lit dans une
zone de faible pente, qui favorise la diminution des vitesses d'écou-
lement et l'augmentation des dépôts naturels. On peut concevoir un
"'uvrage entièrement réalisé en gabions ou un ouvrage central en
Fig. V .3 - Stabilisation d'un glissement gabions dont les fonctions sont le recentrage et le transit des
écoulements, poursuivi latéralement par deux digues en terre et/ou
(1) Atterrissement enrochement (fig. V.4). Le dimensionnement de l'ensemble doit
(2) Ancien glissement stabilisé permettre d'éviter les débordements sur les digues latérales. La
hauteur de l'ouvrage conditionne directement la câpacité de stockage
se baser sur des o~servations: pente des dépôts derrière un obstacle de l'aménagement. On est conduit parfois à réaliser des barrages de
n~~urel ~gr?s ~locs, eperon rocheux) et ensuite sur l'expérience des pre- hauteur relativement importante (5 à 6 rn).
~Ieres reahsatwns. ~n outre, cette pe_nte évolue dans le temps du fait de Lorsque des phénomènes de laves torrentielles (mélange d'eau, de boue
1 m_fl~ence des premiers ouvrages et tl est souvent nécessaire de réaliser et de cailloux) sont à craindre, les ouvrages en gabions ne sont pas
ulteneurement des ouvrages intermédiaires (fig. V.5). toujours adaptés. On préfére alors les ouvrages en béton. Dans le cas où
Compte tenu de l'érosion régressive, le principe de base du phasage des la solution gabions est cependant retenue, il faut envisager des dispositifs
travaux e.st de déma~rer l'aménagement à l'aval à partir d'un point stable de renforcement afin d'assurer une stabilité et une durée de vie correcte
(pente fatble, fondat!on roc)'e';se) ou d'un premier ouvrage particulière- de l'ouvrage (§ 5.2.3.2).
ment conçu pour restster a 1 affomllement (fig. V.!). Puis on remonte Dans tous les cas ces ouvrages doivent être munis d'un dispositif de
progressivement vers l'amont à l'aide d'autres ouvrages. Dans le cas où lutte contre l'affouillement aval, en général moins important que pour les
l'on peut trouver plusieurs P?ints sta?les à différents niveaux du thalweg, ouvrages de correction des grosses ravines (car ils sont implantés sur des
Il est possible de mener plusteurs amenagements conjointement. profils en long de pente plus faible).

114 115
Fig. V.4 - Aménagement dans un élargissement du lit (vue en plan)
(1) torrent à forte pente
(2) plage de dépôt
(3) ouvrage central Fig. V.S - Schéma d'évolution de la pente de compensation
(4) digue latérale (1) Première pente de compensation
(2) Ouvrage de base
(3) Deuxième pente de compensation
Compte tenu de la nature des ouvrages en gabions, il est cependant (4) Risque d'affouillement
recommandé : (5) Ouvrages secondaires
- d~ ~miter leur emploi à la réalisation d'ouvrages de gestion des
depots dans le cadre de torrents dont les charges solides sont mais renforce leur caractère affouillant du fait de la faible charge solide
constituées ,d'éléments fins non susceptibles de cisailler les cages; mobilisable sur les versants recouverts.
ou de proteger les cages contre les chocs de pierres transportées, à C'est donc une analyse complexe de la résistance au crell:sement des
l'aide de dispositifs particuliers (§ 5.2.3.2). ravines et de la capacité de végétalîsation des v~rsants gm_ permettra
d'échelonner la mise en œuvre des seuils de correctiOn aussi bien dans le
temps que dans l'espace. Dans les parties. supérieures ~es petit~s ,ravines,
5.1.5. Traitement de l'érosion dans les petites ou moyennes ravines on fera le plus souvent appel à des techmques de semis plus legeres que
La lutte contre l'érosion dans le haut d'un bassin versant nécessite les gabions (seuils grillagés, seuils en métal déployé, fascinage).
conjointement le traitement de la surface du bassin et le traitement de
l'érosion linéaire des petites et moyennes ravines afin de stabiliser leur
profil. 5.2. OUVRAGES EN GABIONS DE LUTTE CONTRE L'ÉROSION
.Ce dernier peut se faire au moyen de petits ouvrages en gabions de TORRENTIELLE
faible hauteur (hauteur en partie centrale inférieure à 2 m) mais conçus
et Implantés de manière à résister aux affouillements susceptibles de se 5.2.1. Critères de choix d'un ouvrage en gabions
produire.
Le traitement de surface du bassin, réalisé souvent par développement En matière de correction torrentielle et de lutte contre l'érosion, le choix
d'un couvert végétal, réduit les écoulements liquides au niveau des ravines, du projeteur pour tel ou tel type d'ouvrage doit résulter de l'examen d'un

116 117
m

certain nombre de critères liés au site, aux matériaux, aux techniques 20 W.m. On peut dans de telles situations utilis~r. des grillages plus
envisagées et bien sûr aux incidences financières de ces solutions. résistants à la corrosion tels que les gnllages proteges par PVC ou les
grillages en acier inoxydable mais de telles solutions renchérissent le coût
'i
Nous ne traitons ici que des ouvrages en gabions et nous examinons 1
les éléments favorables et l<;s éléments défavorables au choix ou au rejet de l'aménagement. l'
d'une telle solution technique. !
5.2.1.1. Eléments favorables liés à la technique
5.2.1 .3. Disponibilité en matériaux
Elle doit être examinée sous ses aspects qualitatif et quantitatif. !
Ils découlent des principales qualités des ouvrages en gabions : ouvrages
déformables, drainants, simples à mettre en œuvre. a) Matériaux de qualité convenable
l'l
a) La souplesse et la déformabilité des gabions: ces qualités plaident Il faut vérifier la résistance à la compression et la sensibilité au gel, aux
pour l'emploi des gabions dans des sites soumis à des phénomènes eaux agressives et à l'érosion(§ 1.3.1). Il peut être envisagé (et c'est parfois
li
d'affouillement ou en cas de berges instables. Au-delà de la souplesse nécessaire) de tailler les matériaux, mais cela augmente sensiblement les Il
intrinsègue des gabions, il peut alors être fait judicieusement appel à une coûts. · , , . v
conceptwn générale adaptée aux phénomènes (analyser les déplacements Les conditions de fonctionnement de ces ouvrages etant severes et 1es
prévisibles, prévoir des axes de rotation et une construction non monoli- possibilités de réparation plus limitées, on conseille vivement de faire
thique de l'ouvrage). Ces qualités ne doivent cependant pas être exagéré- appel: . . ,
ment sollicitées car le grillage du gabion souffre plus rapidement de à des matériaux de grandes dimensions (la hmlte est fixee par la
l'impact. des transports solides lorsqu'il est en tension. capacité de traYisport de deux individus), ~etaillés si possible pour
b! Drainage - perméabilité : les gabions étant perméables, les poussées
subies par les ouvrages sont diminuées des effets hydrostatiques. Toutefois
constituer de ventables parements appareilles en gabiOns ,
à des pierres arrangées manuellement afin de r~duire les vid~s e!l
1
~
cette qualité peut ne pas rester permanente. Dans certains cas, on observe remplissage intérieur et non à un tout venant m1s en place mecam-
un c?lmat~ge con~re les parements des gabions. Si un tel risque existe, il quement.
convient d en temr compte dans le dimensionnement de l'ouvrage. Par
ailleurs certaines techniques de réparation de gabions anciens les rendent b) Matériaux en quantité suffisante
étanches (injection ou projection de béton). Dans ce dernier cas il faut
envisager la mise en place de barbacanes. ' Il est logiquement préférable de travailler à partir d'éléments disponibl~s
c) Mise en œuvre: la simplicité des ouvrages en gabions rend leur mise à l'amont ou sur les berges du torrent par rapport ~u s1te ~etenu, plutot
en œuvre possible avec une main d'œuvre locale pas nécessairement très que de devoir remonter des pierres de l'aval. Ce fatt peut mfluer sur la
qualifiée. l!n ~ncadrement technique peu nombreux mais compétent est position et la hauteur des ouvrag~s. ,. . . .
cependant md1spensable. Les ouvrages peuvent être construits sans faire Lorsque le torrent transporte lm-meme .~es, pt.e~res de dnD:enswns adap~
appel à des moyens mécaniques, ce qui peut se révéler être un avantage tées à la construction d'un ouvrage et qu a 1 ongme du proJet la quantite
tout à fait déterminant dans le cas de sites très difficiles d'accès en de pierres disponibles est insuffisant~ P.our réal~se: l'ensemble d~ l'am~­
particulier dans des zones montagneuses. ' nagement on envisage parfois de realiser celm-c1 en deux, VOire trOis
d) Adaptation des ouvrages: les ouvrages en gabions peuvent facilement étapes et' de profiter de l'apport progres~if du torr~nt (fig, V.6 et V.7).
être rehaussés ou renforcés en particulier dans le cas d'aménagements Dans ce cas il faut cependant prevOir, des la premtere phase, les dtspo-
conçus pour être réalisés en plusieurs étapes. sîtions consÙuctives nécessaires à la stabilité de l'ouvrage final:
- dimensions des fondations,
5.2.1.2. Limitations à l'emploi des gabions - protection de berges,
- protection de la partie déversante.
Elles sont essentiellement liées à la résistance mécanique des gabions et
à l'agressivité chimique du milieu.
a) Fortes sollicitations mécaniques: On doit considérer l'utilîsation d'ou- 5.2.2. Dispositions constructives
vrages en gabions comme inadaptée dans le cas de torrents soumis à des
phSno~ènes d.e transport~ solides très violents ou trop fréq-uents. Bien L'ancrage inférieur de l'ouvrage doit être dim~nsionné dès le projet initial
qu Il soit possible de proteger efficacement les mailles des gabions contre et est réalisé à partir de J'ouverture des fomlles. La, profondeur de la
l'abrasion due aux frottements des pierres au moyen d'enduits ou de fondation est fonction de la nature du terram rencontre. A titre md1cat1f,
revêtements, ces solutions sont coûteuses et nécessitent un entreÙen fré- dans un rocher altéré ou un terrain meuble consistant, cette profondeur
que?t. Par ailleurs, ces solutions nuisent souvent à certaines qualités des peut être de 0,5 à 1 m. . ,. .. ,
gabwns (souplesse, drainage, simplicité de mise en œuvre). Lorsque les risques de siphonnage ou les signes d mstab1ht;> des berges
b) Caractéristiques chimiques des écoulements: on déconseille l'emploi font craindre des évolutions importantes du profil, Il peut etre utile de
jes gabions si le pH de l'eau d'écoulement ou de J'eau dans Je sol est prévoir, sous la fondation> une tranchée d'an~rage supplémentm:e de
inférieur à 5 ou encore si la résistivité spécifique du sol est inférieure à 0,50 rn à 1 m de profondeur et de 0,50 rn au moms de large: celle-ci peut

119
118 !
'1
1
i
(a) ( b)

Fig. V.8 - Protection contre l'affouillement (coupe dans l'axe de l'ouvrage)


(a) (b)
(1) Profil d'origine du lit
Fig. V.6 et 5.7 - Construction en deux étapes (2) Corps de l'ouvrage
(3) Protection contre l'affouillement
a) première étape (4) Crête latérale de r ouvrage
b) deuxième étape

être ~omblée à l'aide ~e gabions ou tout simplement par un arrangement de projet). Les berges peuvent être protégées par un simple tapis d'enro-
de pterres de bonne tallle choisies afin de diminuer les vîdes. chements. Dans le cas d'ouvrages en gabions de grande hauteur soumis à
" L 'ancrag~ latéral de l'ouvrage vise à éviter les contournements. Il doit des débits importants, on envisage parfois un contre-barrage en gabions,
~tre au moms. de 1 rn sur ch_aque c~!é et ~ !~us niveaux. Cette valeur peut
voire la constitution d'un véritable bassin de dissipation en gabions
etre augmentee en cas de stgnes d mstabiltte des berges ou d'écoulement (dimensionuement § 2.3).
difficilement maîtrisable .
. La protectton contre l'affouillement est à concevoir également dès I'ori- 5.2.3. Déversoir des ouvrages en gabions
gme du projet. La solution la plus employée est Je radier de gabions
semelles ou de matelas Reno. La longueur nécessaire de radier est fonction Il est nécessaire de réaliser, en général en partie centrale des ouvrages,
de: une échancrure constituant un déversoir et permettant un recentrage des
- la pente du profil en long du torrent au niveau de l'ouvrage écoulements.
- lfi: hauteur et la forme de l'ouvrage, '
- l'Importance et la permanence des débits transités, 5.2.3.1. Forme et disposition des déversoirs
- le pavage ou la sensibilité à l'affouillement du lit du torrent. Le dimeusionnement des déversoirs doit découler de. calculs à partir de
Sur cert~ms. torrents on a retenu la règle suivante, en fonction de la données hydrologiques et hydrauliques. Cela est traité au § 5.2.4.3.
pente longitudmale du torrent : Différents éléments interviennent dans le choix de la forme des déver-
- pente inférieure à 15%: L > 1,5 H, soirs·; Le passage des crues doit pouvoir normalement se faire sans qu'il
- pente supérieure à 15%: L > 1,75 H. y ait d~versement de la nappe liquide sur les J;>erges du li~. Dans le cas
avec L : longueur du radier de protection, de lit a profil en travers tnangulaire ou de debits transites Importants,
H : hauteur de chute. ceci n'est pas toujours possible. On doit alors concevoir une protection
C~tte règle, illu~trée sur la figure V.8 n'est c~rtainement pas généralisable des pieds de berge contre les effets de chute de l'écoulement.
e;, c es.t surtou~ a partir, des pr~miere~ experiences Io~ales que pourra On préfèrera des déversoirs larges et peu profonds pour les torrents
s eta?hr une regle adaptee (ou a partir de formules elaborées sur des soumis à des passages de laves torrentielles.
modeles physiques présent~n! des similitudes avec le cas étudié). Au contraire si l'on craint des transports de bois ou d'arbustes emportés
, L:e rad1er constitue en general le niveau de fondation de rouvrage. Son par l'écouleme~t, il fau~ ~onserver, lors des crues, un tir.ant d'eau i~porta?t
eprusse~r courante est de 0,5 ni. Ce radier de protection doit être construit afin d'éviter que ces elements ne se bloquent au .mveau du deversoir,
au drOit de toute la partie déyersante de l'ouvrage (calculée pour la crue obstruant partiellement ou complètement celui-ci.
120 121
Afin de mieux recentrer les écoulements, on peut construire des épis
offensifs en gabions, disposés à l'amont immédiat du déversoir (fig, V,9}
L'axe du déversoir doit être orienté le plus possible selon raxe aval des
écoulements.
Lorsqu'est prévu un rehaussement des ailes de l'ouvrage par exemple
pour éviter des contournements, il peut être intéressant de réaménager le
déversoir en constituant un double déversoir sur deux niveaux fonctionnant
différemment selon les débits courants et les débits de crue (fig, V, JO),
5.2.3.2. Protection des déversoirs
Les déversoirs constituent généralement la partie des ouvrages la plus
exposée aux détériorations. Leur protection est donc souvent indispensable.
Les protections couramment mises en œuvre sont des revêtements en
mortier, en mastic bitumineux, en métal ou en bois.
Les revêtements en mortier de ciment ont une épaisseur d'environ 15 à
20 cm. Leur application conduit à la rigidificatîon des gabions supérieurs.
On peut augmenter la qualité et la durée de vie de la protection en
utilisant des granulats résistant à l'abrasion (corindon, fibres métal-
liques, ... ) et en scellant une cornière métallique à l'aval supérieur de la
protection (fig, V, 11), cette cornière étant ancrée dans la masse du
revêtement.

Fig. V.9 - Position des êpis qffensifs pour recentrer l'écoulement


en amont d'un déversoir
1) Epis offensifs
2) Ouvrage principal

u
'

Fig. V.ll - Protection de l'arête aval du déversoir


(1) Cornière métallique
(2) Patte de scellement
(3) Revêtement en béton
(4) Gabion supérieur

Fig. V.IO - Double déversoir (vue en élevation)


Les revêtements en mastic bitumineux ont une épaisseur de 10 à 20 cm.
1) déversoir mineur Coulé à chaud par-dessus le gabion, ce matériau permet de garder à
2) déversoir majeur l'ouvrage ses qualités de souplesse,
122 123
Les revêtements en métal déployé sont très utilisés. Les dimensions les pendant une certaine période, ce qui peut Pexposer, dans les torrents où
P!'!s courantes sont la maille .losanlle de 115 x 55 mm et de 30/10 mm se produisent des laves torrentielles, à des poussées résultant des chocs de
d epa1~se~r. Le~ plaques ~ont h&aturees aux faces exposées des gabions et ces laves. On les évalue sommairement comme étant statiquement équi-
on prevoit tOUJours un leger debord (10 cm) aval sur cuvette ou latéral valentes à trois fois la poussée hydrostatique d'une retenue d'eau ~e même
an:;ont sur les épis pour éviter un arrachage des plaques. Les mailles du hauteur que la lave supposée. On peut diminuer cette pou~sée en ~Isposant
metal déployé se comblent en général de matériaux transportés par le à l'amont immédiat de l'ouvrage quelques gros blocs qut amortiront une
t~rrent, et la protection du grillage du gabion est très efficace. Le métal partie de l'énergie de la lave. . ,
deploye est cependant coûteux et sa disponibilité peut parfois poser des b) Dans un torrent où de fortes crues se prodmsent, une poussee
problemes, hydrostatique peut s'exercer pendant un temps bref sur le parement amont
Les revêt~ments, ~n bois doivent être fabriqués à partir d'une essence de l'ouvrage, malgré le caractère drainant des gabions.
np~ putre~ci?le, re_ststante aux at~aques des champignons et des insectes, c) Après comblement, l'arrière de l'ouvrage est soumis à la poussée
resistante a 1 abraston et peu sensible aux alternances humidité-sécheresse. active des terres retenues (coefficient de poussée K., § 3.4.2).
En Afrique, on peut utiliser, entre autres le teck et certaines variétés de d) Par la suite, fréquemment ou exception-nellement des laves torren-
palmiers (Phénix reclinata). ' tielles peuvent s'écouler dans certains torrents. Celles-cî agissent comme
La mise en œuvre est aisée, les ligatures étant faites sur des encoches surcharge sur l'atterrissement et entraînent une augmentation des poussées.
réalisées dans le bois) et les réparations sont simples. Deux types de mise Les ailes de ces OU;vrages, si elles sont dégagées, sont soumises éventuel-
en place sont possibles : lement à des chocs de laves pris en compte comme précédemment (trois
- en travers de l'écoulement, notamment pour protéger les gabions fois la poussée hydrostatique).
aval et la fondation sur sa face supérieure;
dans l'axe, notamment en protection de déversoir.
5.2.4.2. Vérification de la stabilité
On néglige toujours les réactions de butée des parties aval des ouvrages
(fondations, ancrages), car elles peuvent être modifiées par affouillement
ou débordement. La cohésion du sol de fondatîon et du maténau de
comblement derrière l'ouvrage est considérée comme nulle pour les ma-
tériaux alluviaux.
Les vérifications peuvent se faire globalementpour l'ensemble de l'ou-
vrage, mais plus fréquemment les calculs sont fatts en deux dimenswns. et
s'effectuent sur un mètre linéaire de longueur de l'ouvrage. Il est nécessmre
de mener ces calculs pour au moins deux sections : une au niveau de la
partie déversante et une au niveau des ailes.
On vérifiera d'abord la stabilité externe:
- non glissement à la base du mur (cf. 3.6. L),
- non renversement (cf. 3.6.2.),
- non-poinçonnement du sol de fondation (cf. 3.6,3.).
On vérifie ensuite la stabilité interne comme indiqué en 3. 5. Dans cette
vérification on pourra admettre que des contraintes de traction limitées
Fig. V.l2 - Revêtements en bois puissent se développer dans les nappes de grillage lors des cas de charge
(1) Protection du déversoir exceptionnels. Par contre,. on ne doit pas admettre de tractions dans les
(2) Protection des gabions aval grillages pour les cas de charge normaux.

5.2.4. Données et règles de dimensionnement


5.2.4.3. Dimensionnement hydraulique du déversoir
Le~ ouvrages sont conçus ou vérifiés de maruere classique selon le
modele des ouvrages de soutènement de type poids. La nouveauté vient Cette démarche se décompose théoriquement en plusieurs étapes :
des cas de charge particuliers auxquels peut être soumis un ouvrage de - le choix d'une période de retour du débit de projet ;
correction torrentielle. - l'étude hydrologique permettant de donner, compte tenu de la frë-
quence retenue, une valeur à ce débit de projet ;
5.2.4.1. Actions sur l'ouvrage - le calcul proprement dit des dimensions du déversoir, ·
Nous allons examiner successivement ces différentes étapes:
a) Les ouvrages en gabions sont rarement comblés artificiellement dès a) Le choix de la période de retour est à réaliser à partir de considé-
leur conception. Le parement amont des ouvrages se trouve donc dégagé rations techniques, économiques et en fonction des enjeux de la correction
124 125
(protection de biens oujet de personnes). La valeur de cette période n'est - d'une mauvaise réalisation des gabions : ligatures, tirants manquants
cependant utile que s1 on d1spose des moyens d'accomplir l'étape suivante. ou en nombre insuffisant, mauvais remplissage des gabions (trop de
On prend souvent une période de retour de 50 à 100 ans. vide), pierres de mauvaise qualité. .
b) L'étape suivan!e nécessite l'acquisitio': l'réalable de données hydro- c) Le développement de la végétation arbustive dans les gabwns provo-
loglques et de modeles de transfert plme-deblts ou de formules adaptées quant l'éclatement de ceux-ci.
au Site. ,Cela est .rarement possible. Ot; peut cependant bénéficier fréquem-
ment. d obse:v~twns su~ des crues tecentes ou anciennes permettant de
retemr un deblt de projet sans apprécier très précisément la période de 5.4. AUTRES TYPES DE SEUILS POUYANT ÊTRE UTILISÉS EN
retour qui y est associée. CORRECTION TORRENTIELLE
c) Le calcul des dimensions du déversoir est en général réalisé à partir
de la formule des seuils épais (§ 2.3.1) : Sans être exhaustif, rappelons ci-dessous la diversité des seuils de
Q = IL (2g)"' L.h'" correction torrentielle développée à ce jour :
IL : coefficient de débit
Q: débit de la crue de projet [m'.s·'] 5.4.1. Seuils en béton massif
g: 9,81 m.s·' En général de type poids, pour des hauteurs sous déversoir inférieures
L: longueur du seuil déversant [m] à 3 rn, quelquefois de type autostable, ces seuils sont des ouvrages de
h : charge hydraulique sur le seuil [m] soutènement en béton ou béton armé .
. L_a fOrme des sections est soit simplement un rectangle soit une asso-
CiatiOn de rectangles. Dans ce dernier cas on admet d'additionner les
débits calculés au niveau de chaque élément de rectangle. 5.4.2. Seuils en béton réalisés à partir d'éléments préfabriqués
Dans le cas de transports solides, l'approche est plus complexe et les Réalisés à partir d'assemblages d'éléments préfabriqués en béton, ces
co~mmssances ~nco:e lim!tées. On u!il~se _pa:fois les règles empiriques seuils peuvent être pleins ou creux (alors remplis de tout venant). La
smvantes donnees a partir de Q , debtt ltqmde de projet déterminé à liaison entre les éléments assurée par le poids propre est parfois améliorée
partir des deux étapes précédentes (a, b): ' par des dispositions constructives permettant un emboîtement des éléments
- en p;é~ence de débit liquide et de débit, solide de charriage important,
le de~1t de d1menswnnement est pris egal au double de Qw ; les uns aux autres.
- en presence d~ laves to,rrenllelles "':'l'ortantes, il est pris égal à 5 Qw,
sauf SI des debtts supeneurs ont ete observés sur des écoulements 5.4.3. Seuils en pierres sèches et seuils en maçonnerie
d~ lave_s. Dans ce ?ernie! cas, on ne peut ou ne veut pas toujours
Ce sont des ouvrages de soutènement de type poids,. C?nstitué? _d'un
d1rnenswnner le deversOir avec ce débit (essentie11ement pour des assemblage de moellons de pierres soigneusement appareillees ou hmson-
raisons de coût). Il faut alors envisager les conséquences sur l'ouvrage
e~ les ~erges d'un débit supérieur à celui pris en compte dans le nées par un mortier.
dtmenstonnement.
5.4.4. Seuils en enrochements
5.3. PATHOLOGIE DES OUVRAGES EN GABIONS UTILISÉS EN Il s'agit d'ouvrages poids réalisés à partir d'enrochements déposés en
CORRECTION TORRENTIELLE remblai les uns sur les autres.

Les principales causes de ruine de ces ouvrages sont : 5.4.5. Seuils en terre renforcée
a) La rupture des cages causée par:
- des transports solides usant ou sectionnant les fils · Des nappes de géotextiles, géogrilles ou grillages, utilisées comme ar-
- d~s mi~es en tension des nappes de grillage résult~nt d'un mauvais matures, constituent après remplissage par de la terre et repliement ,de
~tmenstonnement ou du basculem~nt d'une I=!artîe de l'ouvrage;
leurs extrémités, une structure en mille-feuille de poches superposees
- 1 usure dans le temps et la corroswn (de 15 a 50 ans, parfois moins (fig. V.l3).
en cas de mauvaise qualité de galvanisation ou en milieu très
corrosif). 5.4.6. Seuils en terre armée
b) Le déplacement ou le basculement des ouvrages en raison :
- d'une mauvaise appréciation des cas de charge · On constitue un matériau composite résultant de l'association de terre
- d'un mauvais dimensionnement ; ' et d'armatures en bandes métalliques qui reprennent les efforts par frot-
- d'un affouillement en fondation ou d'un contournement des ou- tement. Les armatures sont fixées par ailleurs à des dalles en béton armé
vrages; constituant le parement aval de l'ouvrage.

127
126
Coupe rive à rive

-AVAL-

1· 0,75 •1
Vue de dessus
Fig. V.13 - Coupe type d'un seuil en terre renforcée
(!) Tuyau de drainage
(2) Semelle
(3) Drain
(4) Nappes de géosynthétiques
(5) Protection de la crête
(6) Protection éventuelle du parement aval

5.4. 7. Seuils en « gabions pneus »


Ces seuils sont formés de pneus disposés en piles contiguës, solidement
ligaturés les uns aux autres et remplis de tout venant (fig. V.l4). L'idéal 0.75
est d'utiliser des 'pneus dont on a enlevé les parties latérales et dont on
Coupe amont-aval
4

1
Fig.,· V.15 - Seuil en métal déployé ou seuil grillagé
Fig. V.14 - Seuil en « gabions pneus » (!) Bas volet
(2) Jambes de force Fer T 50
(1) Semelle en gabions (3) Piquets d'ancrage Fer T 50
(2) Pneus (4) Haubans
(3) Types de ligatures à effectuer (5) Métal déployé ou bandes de grillage double nappe

128 129
conserve uniquement la bat:J.de de roulement : le soin apporté au remplis- 5.4.10. Seuils triangles (seuils Gueyraud)
sage et au compactage est primordial.
Ces seuils autostables sont constitués d'éléments métalliques préfa-
briqués. Ils comportent d'une part, des triangles réalisés en profils métal-
5.4.8. Seuils en métal déployé liques remplaçant piquets, jambes de force et haubans, et d'autre part des
Ces seuils sont constitués par un alignement de jambes de force verti- plaques de métal déployé appuyées et ligaturées sur les triangleB afin de
cales, à l'amont desquelles viennent s'appuyer des nappes de métal déployé. constituer un parement et une semelle. Ces éléments sont réunis pour
Les jambes de force sont reliées par des haubans en fil de fer à des piquets constituer des seuils à un ou plusieurs niveaux (fig. V.J6).
d'ancrage plantés en amont (cf: fig. V.J5).
5.4.11. Seuils en rondins
5.4.9. Seuils grillagés
On rencontre :
La conception de ces seuils est identique à celle des seuils en métal - des seuils constitués de perches (<!> 10 cm environ) en position
déployé, mais celui-ci est remplacé par du grillage gabion tissé en double horizontale, appuyées sur des piquets verticaux ;
nappe, éventuellement doublé d'un grillage de rétention à mailles fines. - des seuils constitués de rondins d'une longueur de 1 rn à 1,5 ~
On recommande un grillage à maille double torsion de type 50 x 70 ou environ, rangés verticalement les uns à côté des autres et appuyes
60 x 80. sur deux perches horizontales ancrées dans les berges par leurs
extrémités (fig. V.J7);
- des seuils « gabions bois » composés de poutres en bois disposées
perpendiculairement les unes aux autres et entrecroisées pour former
des caissons qui sont ensuite lestés par du matériau tout venant.

5.4.12. Clayonnages
Ils sont constitués de piquets de bois ou de grosses boutures d'arbres
ou d'arbustes ayant la capacité de rejeter, entre lesquels sont entrelacées
des branches vivantes en position horizontale. Ces branches sont en
principe également destinées à rejeter, transformant ainsi le seuil en
ouvrage «vivant».

0,60 à 1_00

Fig. V.l7 -Seuil en rondins


(1) Perche d'environ 10 cm de diamètre
Fig. V.l6 - Seuil Gueyraud (2) Rondins

130 131
5.4.13. Fascinages
La technique consiste à empiler des fascines (longs fagots de branches
vivantes ou d'espèces susceptibles de rejeter) qui sont soutenues à l'aval
par une rangée de piquets. En France, on utîlise couramment le saule
pour la fabrication des fascines.

Ph. V.l - Ouvrage de lutte contre l'érosion. Déversoir central en gabions


avec parement aval vertical prolongé par des digues en terre.
Déversoirs mineur et majeur protégés par un revêtement en béton

Ph. V.2 - Ouvrage de stockage des dépôts. Hauteur: 4 rn sous le déversoir.


L'ouvrage est totalement atterri

132 133
ANNEXES
!:

Jj
i·. 1
Ph. V.3 - Seuil grillagé

-1!

lli
•j-1
•11•

jj
j:l
ji

Il:l
H
,.
h
;ji

Ph. V.4 - Ouvrage en gabions en cours de réalisation

134
ANNEXE A

ÉTABLISSEMENT D'UN CAHIER DES CLAUSES


TECHNIQUES GABIONS ET MATELAS RENO

Les prescriptions données dans les pages suivantes s'inspirent essen-


tiellement des . normes françaises. Cependant, il est intéressant de
connaître les normes ct>autres pays. On se reportera alors utilement au
tableau de la dernière page de cette annexe, qui établit des comparai-
sons entre les normes de différents pays, lesquelles peuvent imposer le
cas échéant des prescriptions plus sévères.
Nous avons essayé de rédiger un cahier des charges aussi complet
que possible, mais nous ne parlons pas îcî des géotextiles et des mastics
de bitume.
Pour les géotextiles, nous conseillons de consulter l'abondante litté-
rature technique sur le sujet. [24]
Pour la composition et la mise en œuvre du mastic bitumineux, nous
conseillons de consulter ou d.e se rapprocher des entreprises spécialisées.
Le §A. 7 traite des spécificités des «Matelas Reno».

A.l. GÉNÉRALITÉS
Les gabions sont constitués de cages en grillage métallique galvanîsé
à mailles hexagonales et à" double torsion. Ce sont des parallélépipèdes
rectangles remplis de matériaux pierreux de dimensions appropriées.
Les gabions sont définis par les éléments suivants :
- Les dimensions: (en mètres)
Longueur x largeur x hauteur,
- La présence éventuelle de diaphragmes,
- La maille: 100 x 120 ou 60 x 80, le premier chiffre étant la
distance (mm) entre l'axe des torsades,
- Le diamètre du fil et le type de revêtement (galvanisé ou galvanisé
et plastifié).
Ex: gabions 2,00 x 1,00 x 1,00 avec diaphragmes, maille 100 x
120, fil diamètre 3 mm, galvanisé à 275 g/m2.
En outre, selon le même principe, il existe des gabions sacs (de forme
cylindrique d'nu diamètre de 0,65 rn ou 0,95 m et de 2 ou 3 rn de long)
ainsi que des Matelas RENO, parallélépipèdes de grande surface et de
faible épaisseur (2 rn de large, jusqn'à 6 rn de long et de 0,17 à 0,30 rn
d'épaisseur).

137
A.2. LES MATÉRIAUX DE REMPLISSAGE
On a recours pour le remplissage des gabions à des matériaux durs,
insensibles à l'eau, sains, non évolutifs, non gélifs et non friables ayant
Je plus haut poids volumique possible (au minimum 2,20 tjm3).
Ce matériau doit être propre, avoir une forme homogène dans ses
trois dimensions et être constitué de pierres de qualité.
La granulométrie conseillée est comprise entre !50 et 250 mm pour
les gabions de maille lOO x 120 (!). Il fant éviter les trop gros éléments
(aucun granulat ne doit dépasser dans sa plus grande dimension 0,5 fois
l'épaisseur du gabion).
Le choix des matériaux est soumis au maître d'œuvre.

A.3. LE GABION ET LES FILS

A.3.1. Structure des gabions


Le grillage constitutif du gabion est de type double-torsion à maille
hexagonale de type 100 x 120 (± 5% sur D, D étant la valeur de
J'entraxe des torsades); le fil galvanisé, a un diamètre de 3,0 mm (2)
(n "17 à la jauge de Paris) et la cage comporte un fil de renfort
longitudinal (parallèlement aux torsades) et un fil de lisière (perpendi-
Fig. A.l - Dénomination des différents fils
culairement aux torsades) sur le pourtour et sur toutes les arêtes de la
structure. (1) Fil de maille
Fil de renfort et fil de lisière doivent être fixés mécaniquement en (2) Fil de lisière
usine et ont respectivement au minimum 1 et 2 numéros à la jauge de (3) Fil longitudinal
Paris de plus que Je fil de la maille. (4) Fil de ligature
Les dimensions usuelles des gabions sont:
-une épaisse.ur de 0,50ou J,OOm (± 5 %),
- une largeur de 1,00 m (± 5 %), A.3.2.1. Charge de rupture
- une longueur de 1,50, 2,00, 3,00 ou 4,00 rn (± 3 %).
Ces mesures sont faites gabion monté, non rempli. Le fil utilisé est en acier doux sur recuit de la meilleure qua)îté,
Le plus souvent, les gabions sont munis de diaphragmes tous les exempt de pailles ou de tout autre défaut, et doit présenter une
mètres. résistance à lâ traction de 38 à 50 kg/mm2 et un allongement avaut
Le fil de ligature et les tirants (diam. 2,4 mm) nécessaires au montage rupture d'au minimum 12% sur une éprouvette d'aU moins 30 cm (essai
des structures doivent répondre aux mêmes spécifications et caractéris- effectué avant tissage).
tiques que les fils de la structure. Ce fil doit être fourni à raison de Tolérance sur le diamètre du fil: ± 2,5 %.
5 % du poids des structures.
A.3.2.2. Galvanisation
A.3.2. Caractéristiques des fils utilisés
Les fils employés seront à galvanisation très riche sur recuit tel que
Les fils employés tant dans la fabrication des gabions que pour les défini dans la norme NF A 55-101. Le revêtement doit être homogène
ligatures et les tirants doivent satisfaire aux conditions et essais sui- sans aucune discontinuité de la couche de zinc. L'examen superficiel à
vants. l'œîl nu ne doit pas révéler d'absences ou de surcharges de- zinc ou
d'autres défauts incompatibles avec son emploi ultérieur. Il est toutefois
(1) En présence de petits matériaux de remplissage, on préfère la maille de type 60 x 80 admis que la surface des revêtements à chaud ne soit pas parfaitement
avec un fil de 2,7 mm de diamètre (n ° 16 à la jauge de Paris) et dans ce cas-là, la uniforme ni exempte de petites irrégularités locales qui ne diminuent
granulométrie est comprise entre 120 et 200 mm. en rien la qualité du revêtement.
(2) Ou type 60 x 80 fil galvanisé de 2,7 mm,
ou type 60 x 80 fil galvanisé et plastifié de 2/3 mm (2,0 mm intérieur), La galvanisation devra répondre aux normes en vigueur (voir tableau
ou type lOO x 120fil galvanisé et plastifié de 2,7/3,7mm (2,7mm intérieur). à la fin de cette annexe).

138 139
:i
A.3.2.3. Adhérence du zinc (Norme NF A 91-131) 1 - Allougement avant r\lpture compris entre 200 et 280 %,
- Température de fragilité : inférieure à - 30 oc pour le cold-blend
L'adhérence du revêtement est contrôlée par un essai d'enrouleme~t et inférieure à + 18 T pour le cold-flex.
sur dix spires jointives, sans déroulement ultérieur, sur un mandnn Soumis aux essais de vieillissement artificiel ci-après, le PVC ne doit
cylindrique de diamètre égal à quatre f?is celui dn fil. . présenter ni craquelures, ni bulles d'air et doit conserver au minimum
La vitesse d'enroulement est auss1 umforme que possible et suffisam- 75 % de ses caractéristiques initiales en ce qui concerne la résistance à
ment réduite pour ne provoquer aucun échauffement sensible du revê- la traction et à l'allongement, et une variation de dureté inférieure à
tement. . . 10 %. Eu outre la variation de poids spécifique ne doit pas dépasser
Après enroulement, la face extérieure des spires .ne dmt pas presenter 6 % de la valdur initiale et la températùre de fragilité doit rester
d'exfoliations ni de craquelures de la couche de zmc. inférieure à - 20 oc pour le cold-blend et inférieure à + 18 oc pour
le cold-flex.
A.3.2.4. Essai de torsion - Essai au brouillard salin pendant l 500 heures :
Des échantillons de fil (essai effectué avant tissage) de 2~ cm de • concentration de NaCl de la solution saline: 5 %,
longueur doivent supporter, sans se rompre et sans que le revetement • température d'essai: 32 T ± 2 oc,
de zinc ne s'écaille, 30 tours complets en torsion, l'axe du fil restant en • pH de la solution: 6,5,
ligne droite. • pression du brouillard : l 000 hPa.
- Essai d'immersion continue pendant 200 jours :
A.3.2.5. Essai de flexion • concentration de NaCI de la solution saline: 5 %,
• température d'essai: 20 T ± 5 oc,
Pris dans un étau dont les mâchoires présentent un arrondi dont le • pH de la solution : 6, 7,
rayon est égal à deux fois le diamètre du fil, le fil doit pouvoir supporter • rapport volume de la solution/surface exposée :. 4 l/dm 2 •
sans sè rompre dix pliages à angle droit alternativement dans un sens - Essai de vieillissement accéléré aux rayons ultravwlets :
et dans l'autre. La première flexion s'obtient en plaçant le fil dans le • 2 000 heures à 63 oc avec une lampe au charbon à arc (expo-
prolongement du plan de serrage et en le courbant sur la face supérieure sition continue).
de l'une des mâchoires d'un angle de 90 °. Les neuf autres correspondant Essai de vieillissement accéléré à haute température:
chacune à un angle de 90" sont comptées successivement à partir de • 240 heures à l 05 oc.
la position occupée par le fil après la première flexion. Les flexions
sont toutes faites dans le même plan.
A.3.2.6. Contrôle de la masse de zinc par unité de surface
A.4. CONTRÔLES
Ce contrôle devra suivre les méthodes décrites dans les normes :
- NF A 91-121 pour la mé~hode par dissolution ch!mique (m~!hode
destructive) et pour la methode par mesure magnetique de l epais- A.4.1. Prélèvement des éprouvettes
seur du revêtement (méthode non destructive), Sauf prescriptions contraires, tous les contrôles seront effectués chez
- NF A 91-131 pour la méthode gazométrique. le fabricant qui fournira au client ou à son représentant toutes facilités
pour l'exécution des essais prévus.
A.3.2.7. Revêtement en PVC (3) Dans le cas d'exportation, les essais auront l~eu si le ~ournisse~r n'a
Outre les spécifications ci-dessus, les fils employés_ tant dans la pas d'installations sur place, dans un laboratOire techmque agree par
fabrication des gabions que pour les ligatures peuvent. etre recouverts le maître d'œuvre.
par extrusion à chaud d'un revêtement gris clair à base de PVC
(chlorure de polyvinyle). A.4.J.J. Prélèvement de fil de ligature
Cette protection présente une épaisseur nominale de 0,55 mm. Elle Le client désignera les bobines de fils sur lesquelles seront prélevés
n'est en aucun cas inférieure à 0,40 mm. les échantillons nécessaires aux essais. Il est toutefoiS convenu que le
Les caractéristiques techniques de ce matériau util~sé pour le gainage nombre de bobines désignées ne pourra être inférieur à quatre et au
(ou la plastification) sont les suivantes: (conformement aux normes plus égal au 1/10 du nombre total de bobines.
ASTM ou BS) Un échantillon de longueur suffisante (3 rn) pour effectuer tous les
3
- Poids spécifique compris entre 1,30 et 1,35 daN/dm, essais stipulés sera coupé à l'une des extrémités de chacune des bobmes
- Dureté comprise entre 50 et 60 Shore D, désignées. Dans le, cas où l'extrémité d'une ~ouronne ~e~ait endom-
- Résistance a la traction avant rupture > 2,10 daN/mm', magée, quelques metres de chutage s~ront admis avant. prelevement des
éprouvettes. Celles-ci ne devront pr~senter aucune deformatiOn autre
(3) Seulement nécessaire dans le cas de milieu particulièrement agressif. que l'incurvation résultant de leur mise en couronne.

140 141
Dans le cas où les essais ne pourraient être effectués chez le fabricant, Pour Je contrôle de la qualité de la galvanisation, les essais sont
ou sur place, les éprouvettes seront enveloppées soigneusement au effectués selon les modalités des normes NF-A 91-131 ou de préférence
mpye,n de. bandes de jute enroulées en spirale, de façon à éviter toute BS 443/82, beaucoup plus simples à mettre en œuvre et qui donnent
detenoratwn par choc ou frottement en cours de transport. Ainsi de meilleurs résultats (notamment quant à la détermination de la masse
conditionnées, les éprouvettes seront acheminées vers le laboratoire. de zinc).
Pour le gainage PVC, à défaut de normes Françaises, on peut retenir
A.4.1.2. Prélèvement de grillage les normes ASTM, tant pour Je prélèvement des échantillons que pour
Je déroulement des essais (A.3.!.7).
Les éprouvettes comporteront un fil de renfort longitudinal ou de
lisière et seront prélevées à l'intérieur des fardeaux désignés. Présentation des résultats
Chaque éprouvette comprend au moins trois torsades de mailles
voisines avec toute la longueur des fils rectilignes qui les rattachent au Les résultats sont consignés dans un procès-verbal, qui doit faire
reste du gabion. Les fils sont coupés à la pince coupante et l'éprouvette état:
est détachée de la cage sans qu'il soit exercé aucun effort de traction a) En ce qui concerne les cages :
de pliage ou de torsion. ' - des dimensions et poids des fardeaux,
Dans le cas d'essais à effectuer en dehors des usines du fournisseur, - des dimensions et poids des cages,
ces éprouvettes seront empaquetées à plat, séparées entre elles par deux - des diamètres des fils (maille, longitudinal et lisière),
épaisseurs de jute et protégées extérieurement par deux planchettes de - des dimensions des mailles.
12 mm d'épaisseur. Chaque paquet est soigneusement enveloppé de jute b) En ce qui concerne les essais :
dans les mêmes conditions que les échantillons de fil de ligature et - de la masse de zinc,
porte le même étiquetage que ceux-ci. - de la qualité du revêtement du fil,
Les p:élèvements étant faits en présence du fournisseur, celui-ci ne - du nombre de pliages nécessaires à la rupture (essai de torsion),
pourra mv~q~e~, d,ans. les résult~ts d'essais, le défaut de précaution - du nombre de fissures ou de craquelures constatées (essai d'en-
:tyant en trame l alteration du revetement du zinc. roulement).
Le maître d'œuvre se réserve le droit, en cas d'anomalie ou de doute On prendra soin d'annexer à ce document le certificat de conformité
mr les matériaux livrés, de prélever directement des échantillons sur établi par le fabricant, notamment en ce qui concerne le revêtement
le~ cages en. vu~ de procéder à des essais dans un laboratoire agréé par PVC.
lm. Toute ltvratson non conforme sera refusée et évacuée aux frais de Le lot est accepté si la vérification d'ensemble et tous les essais
l'entrepreneur. Les frais d'essais éventuels réalisés en sus et donnant (épreuves et contre-épreuves) ont satisfait aux termes du présent do-
jes résultats non satisfaisants seront facturés à l'entrepreneur. cument; dans le cas contraire, il est refusé. Les gabions refusés sont
conservés par le fournisseur jusqu'à l'achèvement de la commande. Ils
doivent être présentés à tout moment sur réquisition du maître d'œuvre.
<\..4.2. Conditions de réception
Les opérations de réception comportent, par lot, une vérification
1'ensemble du matériel, effectuée sur au moins 10 gabions pris dans A.S. CONDITIONNEMENT
:]_uatre fardeaux différents (ou au moins 2 pièces par dimension livré)
't portant sur : A.S.l. Dimensions et poids
- les d~mensions et poids des gabions,
- les diamètres des fils (maille, longitudinal et lisière), Les gabions ou matelas Reno pliés et compressés sont réunis en
- les dimensiOns des mailles, fardeaux par des ligatures en fil galvanisé d'un diamètre au moins égal
- la qualité des fils, à 4,40 mm (N" 20 à la Jauge de Paris). Les liens servant à la manu-
- le conditionnement et l'étiquetage. tention des fardeaux sont d'un diamètre au moins égal à 5,40 mm.
On se reporte au § A.3 en ce qui concerne les tolérances admissibles. A défaut d'indications contraires, le poids d'un fardeau est de l'ordre
de 500 kg.
Les dimensions des fardeaux sont à préciser par le fournisseur.
\.4.3. Essais
A.5.2. Etiquetage
Les essais sont exécutés sur des éprouvettes prélevées selon le para-
~raphe A.4.l.et sont réalisés conformément à la législation en vigueur. A chaque fardeau, à chaque rouleau ou à chaque lot de bobine de
rous les essais porteront sur ah moins trois parties rectilignes de fil de fil est attachée une étiquette en matériau résistant aux intempéries et
.rois éprouvettes différentes. Le même échantillon de fil ne pouvant à l'oxydation et reprenant les indications suivantes :
mbir deux essais différents. - Nom et adresse du fabricant,

.42 143
- Dimensions (longueur x largeur x hauteur), Les gabions peuvent être façonnés de différentes manières, permettant
- La présence ou non de diaphragmes, ainsi de réaliser par pliage, chevauchement ou juxtaposition, des formes
- Maille et fil utilisé, difficiles.
- Nombre de pièces, Pour la réalisation d'un ouvrage monolithique, les gabions doivent
- Poids du fardeau. impérativement être ligaturés les uns aux autres sur tout le pourtour.
La fourniture et le marquage des étiquettes sont à la charge du Les ligatures doivent être réalisées avec soin, le fil devant passer à
urnisseur. travers toutes les mailles, en faisant un double tour une maille sur
deux. Pour la fixation des couvercles on procède d'abord à la ligature
des bords périrnétraux et ensuite des diaphragmes.
Pour assurer une bonne tension des faces libres, on les rigidifie
pendant le remplissage à l'aide de piquets et de planches. Après
6. MISE EN ŒUVRE DES GABIONS achèvement du remplissage du gabion, les piquets d'angle sont retirés
et le couvercle rabattu. Les trois arêtes libres du couvercle sont, à
Les gabions doivent être remplis suivant les règles de l'art, de manière l'aide d'un levier de fer, alignées et positionnées en face des arêtes des
assurer un remplissage homogène et à limiter au maximum la défor- pièces latérales correspondantes. On procède ensuite à leur ligature
üion des cages. Le matériau de remplissage doit provenir d'une (avec un soin particulier pour les coins).
rrière agréée par le maître d'œuvre. Lorsqu'une structure rectiligne est relativement longue, on emploie
Le gabion, au moment de son utilisation est déplié sur une surface un tendeur du type TIRFOR au lieu d'aligner les gabions un à un.
ane et d-ure, de façon à ce que toutes ses faces reposent à plat sur le Une des extrémités d'un rang de gabions vides, préalablement ligaturés,
l. Les marques de pliage sont aplanies. Les quatre faces latérales est solidement attachée au TIRFOR au moyen de tuteurs et d'une
nt relevées pour former une caisse dont le· couvercle reste ouvert; on barre de tension.
ocède alors à la ligature des arêtes verticales et des diaphragmes. Après mise en tension d'une longueur suffisante Uusqu'à 30 rn), les
Si ce gabion doit être juxtaposé à d'autres déjà en place, ses faces gabions sont ligaturés unitairement au rang inférieur puis remplis, ou
contact avec ces derniers sont parfaitement appliquées contre les bien remplis immédiatement s'ils constituent le rang de la base de la
bions voisins ; on utilise à cet effet un maillet de bois. structure.
On ligature les gabions entre eux en utilisant la même technique que Dans le cas d'utilisation de fil galvanisé et plastifié, on prend soin
rs de l'assemblage d'un gabion seul. On les place face à face et dos de limiter la hauteur de chute des matériaux de remplissage à 0,50 m
dos de façon à ce que les couvercles se faisant face puissent être maximum. On prend toutes les précautions nécessaires afin de ne pas
:aturés d'un seul et même fil. Les coutures des arêtes des gabions en endommager le revêtement PVC, tant pendant les diverses manutentions
urs de montage se font autant que possible en englobant les arêtes que pendant la mise en œuvre.
s gabions déjà en place. Les déformations locales de chaque cage, doivent être, après la mise
L'utilisation de pinces ou de tenailles ponr obtenir la tension du fil en service, inférieures à 5 cm tant sur le plan horizontal que sur le plan
: ligature est déconseillée ; cette tension est obtenue par traction sur vertical.
te petite barre de bois ou d'acier sur laquelle a été enroulée l'extrémité
>re du fil.
Pour obtenir un bon alignement des faces verticales vues, on les
sidifie pendant le remplissage à l'aide de piquets et de planches. Les
ces sont appareillées de préférence manuellement. Les pierreS de A.7. RECOMMANDATIONS POUR LA RÉDACTION
mplissage doivent laisser un minimum de vide. Si c'est possible, on D'UN C.C.T.P. «MATELAS RENO»
isse le dernier gabion vide afin de faciliter les ligatures avec le suivant.
Afin de limiter les déformations de la structure, il est nécessaire, au A.7.1. Les matériaux de remplissage
~urs du remplissage de disposer des tirants horizontaux reliant la paroi
te à celle opposée en reprenant deux mailles de chaque côté. Pour On a recours pour le remplissage des matelas Reno à des matériaux
ciliter l'attache des tirants) on aligne les niveaux de remplissage sur durs, insensibles à l'eau, sains, non évolutifs, non gélifs et non friables
haut d'une maille. Espacés horizontalement d'au maximum 33 crn,les ayant la plus haute densité possible (au minimum 2,2 tjm3).
·ants sont disposés à raison d'un lit à mi-hauteur pour les semelles Ce matériau doit être propre, avoir une forme homogène dans ses
,50 rn de haut) et deux lits au 1/3 et 2/3 de la hauteur pour les gabions trois dimensions et être constitué de galets ou de concassé de qualité.
' 1,00 rn d'épaisseur. Le choix des matériaux est soumis au maître d'œuvre.
En aucun cas les cages ne sont découpées pour les mettre à la La granulométrie conseillée est comprise entre 90 et 120 mm (maille
mension. L'entrepreneur doit utiliser des éléments de dimensions 60 x 80). On utilise de préférence des cailloux roulés. Aucun granulat
1ndard et procéder, si besoin est, par pliage suivant les indications ne doit dépasser dans sa plus grande dimension 0,5 fois l'épaisseur du
1 fabricant. matelas Reno.

14 145
.2. Structure du matelas Reno Si cette pièce doit être juxtaposée à d'autres déjà en place, ses faces
e grillage métallique constitutif du matelas Reno est de type double en contact avec ces dernières sont parfaitement appliquées contre les
ion à maille hexagonale, de type 60 x 80 (± 5% sur D, D étant cages voisines ; on utilise à cet effet un maillet de bois.
1aleur de l'entraxe des torsades) ; fil galvanisé de 2,2 mm (4) de On ligature les matelas Reno entre eux en utilisant la même technique
nètre (n' 14 à la jauge de Paris) avec fil longitudinal et fil de lisière que lors de l'assemblage d'un gabion seul. Les coutures des arêtes des
le pourtour et sur toutes les arêtes de la structure. matelas Reno en cours de montage se font autant que possible en
eux-ci doivent être fixés mécaniquement en usine et ont respecti- englobant les arêtes des pièces déjà en place.
ent au minimum 2 et 3 numéros à la jauge de Paris de plus que le Afin d'éviter l'enlèvement des fines sous les matelas Reno, il est
.e la maille. nécessaire d'interposer entre le sol et le matelas un filtre géotextile
xemple: Pour un fil de maille de 2,2 mm de diamètre, le fil longi- anticontaminant répondant à des spécifications adaptées aux ouvrages
nal est de 2, 7 mm de diamètre et le fil de lisière de 3,0 mm. projetés. A titre indicatif, on peut exiger une résistance à la déchirure
es matelas Reno munis d'un double diaphragme tous les mètres ont dans les deux sens > 0.8 kN (selon norme AFNOR G 38015), une
épaisseur de 0,17, 0,23 ou 0,30 rn (± 2,5 cm) une largeur de 2 rn porométrie comprise entre 100 et 150 microns (selon AFNOR G 38017),
3 %) et une longueur de 3,00, 4,00, 5,00 ou 6,00 rn (± 3 %). et une permittivité k,/e > l0 5 .k, (selon AFNOR G 38016).
e .matelas Reno est fabrîqué par pliage à partir d'une seule nappe Le remplissage des matelas est réalisé avec des engins mécaniques et
~nllage, constituant le fond, les côtés et les diaphragmes. Le cou- avec les matériaux définis précédemment ; il est suivi d'un arrangement
:le, indépe_ndant de la structure est réalisé par une seule nappe de de finition. On s'assUre que les pierres de remplissage laissent un
age, mum de fils de renfort longitudinaux et de lisière. Il peut, minimum de vide. Si c'est possible, on laisse la dernière cage vide afin
s le cas d'importants tronçons rectilignes être remplacé par un de faciliter les ligatures avec la suivante.
eau de grillage, possédant la même maille et les mêmes caractéris- Pour chaque cellule de 2 m 2 , on dispose en son milieu au minimum
es que le grillage constitutif du matelas Reno. deux tirants (à 0,30 rn de part et d'autre de l'axe du matelas) reliant
e fil de ligature et les tirants (diam. 2,2 mm) nécessaires au montage le fond du matelas au couvercle.
structures doivent répondre a-u.x mêmes spécifications et caractéris- Pour la réalisation d'un ouvrage monolithique, les matelas doivent
es que les fils de la structure. Ce fil doit être fourni à raison de impérativement être ligaturés les uns aux autres sur tout le pourtour
du poids des structures. et sont disposés perpendiculairement à la berge.
Les ligatures doivent être réalisées avec soin, le fil devant passer à
travers toutes les mailles, en faisant un double to.ur une maille sur
3. Caractéristiques des fils utilisés deux.
L'utilisation de pinces ou de tenailles pour obtenir la tension du fil
4. Contrôles Cf. la partie «Gabions>>. de ligature est déconseillée ; cette tension est obtenue par traction sur
une petite barre de bois ou d'acier sur laquelle a été enroulée l'extrémité
libre du fil.
5. Conditionnement Pour faciliter l'alignement des matelas Reno sur les bords de la berge
ou du talus, on peut ancrer ceux-ci en plantant des piquets dans les
6. Mise en œuvre des matelas Reno angles internes de la partie supérieure des cages et ce, un matelas sur
deux.
~s matelas Reno sont mis en œuvre conformément aux profils typ~es Après achèvement du remplissage des matelas Reno, les piquets
ouvrages en tenant compte d'un retour horizontal en pied de talus. d'angle sont retirés et les couvercles mis en place. Les arêtes libres du
n aucun cas les cages ne sont découpées pour les mettre à la couvercle sont, à l'aide d'un levier de fer, ajustées et positionnées en
~nsion des fouîlles. L'entreprén~ur doit utiliser des éléments de dessus des arêtes des matelas correspondants. Pour la fixation des
onsions standard et élargir, si besoin est, la fouille ou procéder par couvercles on procède d'abord à la ligature des bords périmétraux
s:e suivant les indications du fabricant. (avèc un soin particulier pour les coins) et ensuite des diaphragmes.
~s matelas Reno peuvent être façonnés de différentes manières Dans le cas d'utilisation de fil galvanisé et plastifié, on prend soin
nettant ainsi de réaliser par pliage, chevauchement ou juxtaposition' de limiter la hauteur de chute des matériaux de remplissage à 0,50 rn
courbes difficiles. ' maximum. On prend toutes les précautions nécessaires afin de ne pas
~ matelas Reno, au moment de son utilisation, est déplié sur une endommager le revêtement PVC.
>ce plane et dure, de façon à ce que toutes ses faces reposent à Si le matelas doit être posé sur une pente très raide, il est fixé par
sur le sol. Les marques de pliage sont aplanies. Les quatre faces de solides piquets de bois ancrés au sol, placés au sommet de chaque
·ales et les diaphragmes sont relevés pour former une cage on matelas et distants à l'intérieur d'un même matelas d'au maximum 2 m.
:ède alors à la ligature des arêtes verticales et des diaphragme~.
Ou fil galvanisé et plastifié de 2,0/3,0 (2,0 mm intérieur).

147
.

ANNEXE B

5
+
DESCRIPTION D'UNE MÉTHODE
"'"' DE FABRICATION ARTISANALE DES GABIONS
EXPÉRIMENTÉE AU BURKINA FASO

B.t. LA FABRICATION SE DÉROULE EN TROIS ÉTAPES


- le tressage des panneaux sur une table de tressage ;
- l'assemblage des panneaux;
-le pliage.
On réalise d'abord la table de tressage, constituée d'un madrier de bois
dur d'au moins 15 x 7,5 cm2 de section. Ce madrier est fixé sur des
poteaux ou des tréteaux en bois ou métalliques. La table est prolongée
par deux cornières métalliques ou deux chevrons reposant sur deux autres
piliers. La longueur de la table doit être légèrement supérieure à la
dimension maximum des gabions que l'on souhaite fabriquer. Par exemple
pour la fabrication de gabions de 2 m x 1 m x 1 m la longueur de la
table devra être d'environ 2,30m (fig. B.l).

-~·

côté de travail
du manipulateur

J Fig. B.l - Table de tressage pour gabions de 2 m de longueur

Tableau A.l. - Principales normes concernant les fils de grîllage (1) madrier mobile
et leur galvanisation (2) madrier fixe pour le tressage

149
48
Les deux co~n~ères, .?u chevr~ms suppor~~nt un madrier mobile, simple Ensuite intervient la fabrication du treillis. Elle commence par le dé-
support du treilliS deja execute : un deuxteme madrier mobile maintient coupage de longs brins de fil de fer galvanisé. Pour une longueur de 1 rn
un peu le treillis en étant simplement posé sur celui-ci. de grillage (cas des têtes), les brins doivent avoir environ 2,5 m. Pour une
L~ madrier fixe est arrond~ à son arête supérieure du côté de travail du longueur de 3 rn (cas général d'une cage sans couvercle), ils auront environ
~am.pulateur. Dans ce madner, après avoir creusé des trous de 7 mm de 7,5 m. Les chutes sont gardées pour réaliser des ligatures ou des tirants
dtametre, on enfonce à force des fiches en fer à béton lisse de diamètre qui doivent être faits à J'aide de fils de même diamètre.
8 mm, tout en les laissant dépasser de 4 à 5 cm. Les emplacements de ces Si la longueur de la cage doit être de n mètres, il faut JO n + 2 brins
fich~s, correspondent aux sommets du treillis et doivent être soigneusement pour une maille type 100 x 120. Les deux brins extérieurs peuvent être
reperes (fig. B.2 et B.3). plus courts que les brins intérieurs puisqu'ils forment un bord rectiligne
au lieu d'un trajet en zig-zag. Toutefois on aura intérêt à donner une
-1 A 2250
longueur identique à tous les brins de façon à disposer aux extrémités des
brins extérieurs d'une surlongueur que 1' on pliera à 90 " pour constituer
2050 le fil de renfort transversal au bord du panneau. Les brins extérieurs
doivent être constitués en fil de plus gros diamètre (3,9 mm au lieu de
1 50 50 3 mm). Les brins sont ensuite torsadés par double ou triple torsion (fig.

\
1
1
- 0 b B.4 et B.5).
1

0 0
0

;3.0
I
'-.... 1 1 1
,
2 "'~ 1
i
~03°
0

-'-

.1
0

\
0 • • • .1
1
_JA • • • .1
i
Fig. B.2 - Vue ~e dessus du madrier de tressage et emplacements des fiches
1

ff8 1 1 1 1
'
Fig. B.4 - Mise en place des brins pour le début du tressage d'un panneau

Lorsqu'une rangée de mailles est terminée, on décroche Je tout de la


table et on avance Je grillage de la longueur d'une maille, pour recom-
mencer la torsion entre brins voisins sur la ligne suivante. Il est recom-
COUPE A-A mandé de commencer la torsion par le milieu des fils, puis d'achever un
côté.
Lorsque la première moitié dU panneau est achevée, on le retourne sur
la table pour commencer J'autre moitié. Les photographies ci-après
îllustrent ce procédé de fabrication.
A leur extrémité les brins sont torsadés sur un fil de renfort (diamètre
1 25 1 50 . +1~2~5'-+~2,_,5'-+ 3,9 mm), disposé perpendiculairement à l'axe des torsades (fig. B.6). Le fil
1.50 :1 de renfort constitue ainsi le cadre du panneau.
On fabrique de cette façon Je panneau central qui est plié à J'aide d'une
latte de bois ou de métal. Les cloisons latérales sont ensuite assemblées
Fig. B. 3 - Vue en coupe du madrier de tressage sur le panneau central, par ligature des fils de renfort constituant Je cadre

50 !51

1
L
des panneaux. Puis les gabions sont pliés pour faciliter le stockage et le
transport.
Lors de la fabrication des gabions, il faut compter entre 5 et 10 % de
pertes de fil, pertes dépendant du soin apporté à la découpe des fils.

B.2. ORGANISATION DU CHANTIER

B.2.1. Matériel
Le matériel ne devant pas altérer la conche de protection des fils, les
outils tranchants et les marteaux métalliques sont à proscrire. L'atelier
doit posséder :
- un décamètre ou une règle tracée à même le sol ;
- un dérouleur de fil ;
- une pince coupe~fil ;
./erin 5 - un coupe-boulon pour couper les torsades.
Chaque table de tressage dispose :
- d'une pince à torsader (deux encoches découpées dans l'une des
machoires permettent le passage des deux fils). La plupart des
/ torsions peuvent être facilement faites à la main, sauf en fin de
Brinl' _ Brin 2 tressage où les brins de fil sont trop courts pour être manœuvrés à
{13,9mm / }6 3mm la main (fig. B.7);
- d'un maillet en bois ;
Fig. B.5 - Vue de détail du tressage d'un panneau - d'un torsadeur (fig. B.8, B.9 et B. lü) qui permet de fixer le fil de
renfort aux extrémités des panneaux tressés ;
- d'un cylindre à enrouler constitué d'un tuyau métallique de 1,20 rn
de longueur et de 3 cm environ de diamètre, marqué de traits de
scie tous les JO cm. Il permet de donner la forme d'une hélice au fil
à ligaturer les diaphragmes intermédiaires.

{if3,9mm

0
• d3mm •
.g. B.6 - Raccordement des brins sur le fil de renfort à Pextrémité du panneau: Fig. B.7 - Pince à torsader

2 153
Citons pour mémoire un exemple de déroulement d~ns le temps de la
fabrication d'nn gabion de 4,00 x 1,00 x 1,00 avec diaphragmes:
1. Fabrication du panneau 4,00 x 4,00
• Coupage des fils 1h
• Installation des fils sur la table, torsadage des fils 2 par 2
en leur milieu . ., 1h
• Tressage du panneau et fixation des deux fils de hstere
aux extrémités 8h
2. Fabrication de 5 panneaux 1,00 x 1,00 4h
3. Fixation des têtes et diaphragme Oh45
4. Pliage du gabion 0 h 15
5. Manutentions diverses 1h

TOTAL: 16 h

Fig. B.8 - Torsadeur Fig. B.9 - Utilisation du torsadeur

Fig. B. lü - Fil de maille torsadé sur fil de renfort

B.2.2. Constitution d'un atelier


L'atelier doit être situé le plus près possible du lieu d'utilisation des
gabions afin de limiter les transports.
Il est bon d'assurer un minimum de formation aux artisans chargés de
la fabrication, à titre indicatif:
- un stage de quinze jours donnant lieu à la construction d'une table
de tressage et à la réalisation de quelques gabions ;
- des visites hebdomadaires du formateur, pendant deux mois pour
donner des compléments de formation ainsi que pour contrôler la
qualité des réalisations.

B.2.3. Temps de fabrication


Reprenant l'expérience du Burkina Faso, on estime qu'un homme peut
réaliser entre nn et deux gabions de 2,00 x 1,00 x 1,00 (2 m') en une
journée avec du fil de 2,5 mm.
!55
!54
1
' 1

?h. B.l - Disposition des fers à béton et du treillis en cours de réalisation

Ph. B.3 - Une poutre en bois simplement posée permet de maintenir


le treillis sur la table

Ph. B.2 - Après achèvement du tressage d'un rang de maille la nappe Ph. B.4 - Le tressage d'un nouveau rang de mailles peut alors commencer.
est avancée au rang suivant sur la table Le gabionneur opère une série de doubles torsions

157
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ment d'Aix-en-Provence. Le Tholonet, Juin 1990, 80 p. + annexes.
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[27] Les ouvrages en gabions. Collection << Techniques rurales en
Afrique>>. Secrétariat d'Etat aux Affaires Etrangères de la Répu-
blique Française Paris - 1969, 122 p.

Achevé d'imprimer sur les presses


de l'Imprimerie Chirat 42540 St-Just-la-Pendue
Dépôt légal 1992 N~ 6889

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