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SOMMAIRE
Page
2. Notions de géologie 11
3. Les granulats 16
6. Les bétons 50
9. Le bois 85
Bibliographie sommaire 93
1. INTRODUCTION :
Les matériaux sont des solides que l’homme élabore et utilise non seulement pour
construire ou fabriquer ses maisons, ses moyens de transport (automobiles, avions,
bateaux, engins spatiaux), ses moyens de communication et d’information, mais aussi
pour construire son équipement industriel et aménager son environnement (routes, ponts,
places publiques, rues,….).
Le technicien ou l’ingénieur qui est chargé de concevoir, construire et entretenir un
ouvrage doit savoir parfaitement les propriétés physiques, mécaniques et hydriques (liées
à l’eau) des matériaux qui sont à sa disposition. Ceci lui permet de faire son choix pour
obtenir des constructions rigides, efficaces, économiques et durables. L’apport
expérimental (de laboratoire) est fondamental pour définir les propriétés des matériaux au
moyen d’essais.
Dans ce chapitre, on va définir les propriétés des matériaux les plus utilisés dans le
domaine du Génie Civil.
2.OÙ UTILISE-T-ON LES MATERIAUX :
Les matériaux de constructions sont utilisés dans une construction en plusieurs étapes et
de plusieurs façons. Le schéma suivant (fig. 1) donne quelques exemples pour un
bâtiment. Presque les mêmes matériaux sont utilisés pour les autres ouvrages de Génie
Civil (routes, ponts, barrages, réservoirs, ….)
Dans le plancher:
Béton
Etanchéité
Etc.
En sous sol :
- Béton
- Produits d’étanchéité
Dans les parois :
- Etc.
- Pierre
- Briques
- Enduits
- Peintures Dans les voiries :
- Bois - Pavés
- Etc. Figure 1 - Granulats
- Etc.
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4. PROPRIETES PHYSIQUES :
Un matériau est constitué d’une, deux ou de trois phases de la matière. On peut trouver
du solide, du liquide ou du gaz ou une combinaison des trois matières (fig. 2). Les
matériaux courant de génie civil sont en majorité solides. Des vides peuvent exister et sont
remplis par un liquide (eau en général) ou par un gaz (air en général).
En masse En poids
Gaz (air ou autre) Gaz (air ou autre)
Ma Va Wa Va
Mw Vw Ww Vw
Liquide (eau ou autre) Liquide (eau ou autre)
V V
M W
Solide c Solide c
Vs Vs
Ms Ws
Figure 2
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La masse (le poids) du gaz est négligeable (Mg =Wg =0) devant celui du liquide ou du
solide.
4.1 : les masses et les poids volumiques :
La masse volumique d’un matériau est la masse de l’unité de volume de ce matériau. On
distingue:
- La masse volumique absolue pour un corps solide, notée s (exprimée en g/cm3 ou
kg/dm3 ou t/m3), est la masse de l’unité de volume de la matière qui constitue le
M
matériau sans tenir compte du volume des vides : s s
Vs
5.PROPRIETES MECANIQUES :
Lorsqu’on applique une contrainte (force surfacique) ou une pression sur un matériau,
celui-ci se déforme ou réagit de différentes manières suivant sa composition, la
température, la nature de la contrainte, etc.
Les propriétés mécaniques conditionnent le comportement des matériaux lorsqu’ils sont
en service (sollicités).
5.1 Dureté : La dureté caractérise la résistance du matériau à l’usure ou à l’abrasion.
L’échelle de dureté utilisée pour les minéraux est celle proposée par Friedrich Mohs
(1773-1839). Il proposa l’échelle suivante (tableau 1) :
5.2 : Résistance à la compression : Elle est définie comme étant la résistance maximale
atteinte par le matériau durant un essai de compression selon un processus d’essai
normalisé.
Si l’échantillon a une section S et la force maximale supportée par le matériau avant
rupture étant F, alors la résistance à la compression est :
F
Rc (en MPa)
S
Exemple : F
- matériau de section circulaire = 25 mm
- effort maxi atteint : F = 520 kg
Déterminer Rc en MPa
5.3 : Résistance à la Traction : Elle est définie comme étant la résistance maximale
atteinte par le matériau durant un essai de traction selon un processus d’essai normalisé.
Si l’échantillon a une section S et la force maximale supportée par le matériau avant
rupture étant F, alors la résistance à la compression est :
F
Rt (en MPa) F
S
Exemple :
- matériau de section circulaire = 45 mm
- effort maxi atteint : F = 1200 kg
Déterminer Rt en MPa et en kPa.
F
5.4 : Résistance à la flexion : Elle est définie comme étant la résistance maximale
atteinte sur la face inférieure d’une éprouvette, en général, prismatique de section (bxh)
soumise à un essais de flexion trois points ou quatre points (fig. 3).
F
F
L L
Figure 3
pour la flexion trois points pour la flexion quatre points
3 F.L 3 F.(L l)
Rf Rf
2 b.h² 2 b.h²
6.PROPRIETES HYDRIQUES :
Ces propriétés caractérisent le comportement d’un matériau envers les fluides. L’eau est
l’ennemi numéro un pour les travaux de Génie Civil. Il faut choisir les matériaux les
moins perméables, les moins capillaires, ...
6.1 : La perméabilité :
C’est la propriété qu’a un matériau de se laisser traverser par un fluide. Elle est notée k et
s’exprime en m/s (tableau 2).
Tableau 2 : Quelques ordres de grandeur de la valeur de k (m/s)
6.2 : La capillarité :
C’est la faculté qu’a un matériau d’aspirer et d’adsorber un liquide avec lequel il est en
contact (effet de mèche). Plus le rayon du capillaire est petit, plus la hauteur du liquide est
élevée (fig. 4).
r = 1 mm : h = 1.6 cm
h r = 0.1 mm : h = 1 6 cm
r = 10 µm : h= cm
r = 0.1 µm : h= cm
Figure 4
6.3 : Capacité d’absorption d’eau :
C’est la capacité d’un matériau d’absorber l’eau dans lequel il est soumis en permanence.
Cette capacité est liée à la porosité interne du matériau.
7.PROPRIETES GRANULOMETRIQUES :
La granulométrie (ou granularité) d’un matériau granulaire correspond à la distribution des
particules du granulat selon leur dimension. On détermine la granulométrie en effectuant
un essai de tamisage à l’aide d’une série normalisée de tamis. On appelle tamisât d’un
tamis tout ce qui passe à travers ce tamis. On appelle refus d’un tamis tout ce qui sera
retenu par ce tamis.
Le résultat du tamisage sera porté sur une courbe appelée courbe granulométrique où
figure en abscisse le diamètre (en échelle logarithmique) et en ordonnée le pourcentage
du tamisât cumulé (ou de refus cumulés).
QUESTIONS D’EVALUATION:
3. Un essai de flexion trois points donne la même information qu’un essai quatre
points pour une même éprouvette. Vrai ou faux ?
4. Une goutte d’eau traverse un matériau de perméabilité 3 10-8 m/s, quel serait
son parcours en un mois et en un an ?
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1.INTRODUCTION :
La terre qui appartient au système solaire était une nébuleuse, un globe liquide à très
haute pression que le froid de l’espace intersidéral l’a refroidi progressivement. Il s’est
formé une couche solide de silicate appelée lithosphère (croûte). Cette couche a une
épaisseur actuelle de 70 Km environ. Elle est constituée en majeure partie de silice et
d’aluminium (d’où le nom SiAl). Sa densité est d’environ 2.7.
Le noyau central de la terre appelé barysphère est à l’état fluide et mesure environ 3300
Km de rayon (fig. 1).
Atmosphère
3300 Km 3000 km 70 km
Lithosphère
Sial
Barysphère
Nife
Pyrosphère
Sima
Figure 1
La surface de la terre est constituée par des continents (29%) et des océans (71%).
2.FORMATION DE L’ECORCE TERRESTRE :
La géologie s’intéresse aux roches et aux matériaux dérivés qui composent les couches
externes du globe terrestre
La géologie ne se cantonne pas à l’étude des formes du relief terrestre (géomorphologie)
et autres caractéristiques de la surface de la terre mais étudie également la structure
interne de la planète.
Ainsi, la géologie appliquée a pour fonctions essentielles la prospection de minéraux utiles
(carrières, mines), la localisation des structures géologiques susceptibles de servir de
soubassement aux bâtiments et ouvrages divers (barrages, routes,…) et la prévision des
risques naturels associés (séisme, glissement).
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En plus des mouvements des plaques, l’écorce terrestre a subit des modifications et des
transformations qui sont lentes. Ce sont des conjugaisons de l’érosion, de plissements et
de dislocations (figure 2). Un façonnage de la surface de la terre a donné le relief que
nous connaissons (figure 3) : des montages, des vallées, des rivières, des lacs,…
Aussi, les séismes ou des volcans peuvent engendrer des modifications spectaculaires.
Figure 2
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Figure 3
L’action des agents atmosphériques (pluie, neige, vent, vagues, marées,…) provoqua la
désagrégation des roches existantes. Le produit de cette désagrégation s’accumule alors
sous forme de sédiments donnant naissance aux roches sédimentaires. Ces sédiments se
transforment en roches cohérentes durant des millions d’années.
3.LES MINERAUX DES ROCHES :
La description des roches s'appuie sur celle des minéraux qui les constituent. Il existe
environ deux cents minéraux principaux (mais on dénombre 2500 minéraux différents;
dont 95% sont siliceux ou silicates) et plus de mille types de roches. Dans la plupart du
temps, une roche est composée d’un, deux ou trois (rarement plus) minéraux différents.
Chaque minéral possède un certain nombre de caractères qui sont généralement étudiée
par un géologue.
Les caractéristiques facilement observables pour une roche sont principalement :
- la dureté : en se référant à l’échelle de Mohs
- la saveur (pour les sels)
- la réaction avec certains acides
- la couleur
- la forme
- la solubilité
- l’éclat.
Les caractéristiques analysables au laboratoire sont principalement :
- la composition chimique ;
- les propriétés physiques ;
- la température de fusion.
Malgré l’existence d’une variété de minéraux naturel, seule une partie participe à la
formation des roches. Ce sont principalement le quartz, la calcite, la magnésite et le
gypse.
le quartz (SiO2): c’est une forme insoluble de la silice. C’est le minéral le plus répondu
à la surface de la terre. Le quartz, et ses nombreuses variétés (sable, verre quartzeux,
cristal de roche), sont de très loin l’espèce la plus importante de la silice anhydre. La
densité du quartz est de 2.65 et sa dureté est de 7. La résistance à la compression
avoisine 2000 MPa. Le quartz est stable à la majorité des acides.
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la calcite (CaCO3): C’est le carbonate de calcium cristallisé (fig. 4). La calcite est très
répondue à la surface de la terre. Elle compose plusieurs types de roches à grands,
moyens et fins grains dont le calcaire et la dolomite. La densité est de 2.7 et la dureté
est égale à 3. La calcite est peu soluble. Elle réagit vivement avec l’acide
chlorhydrique.
Le gypse (CaSO4 nH2O) : C’est le sulfate de calcium qui peut se trouver à l’état
anhydre (CaSO4), ou sous forme d’hémihydrate (CaSO4, ½ H2O) ou hydraté (CaSO4
2H2O). Ce dernier a une densité de 2.31 et une dureté de 2. Le gypse se dissout
facilement dans l’eau.
Les minéraux susceptibles de poser un problème pour le génie civil sont donnés par le
tableau 2.
Tableau 2 : minéraux susceptibles de poser un problème pour le génie civil
4. LES ROCHES :
Le géologue, appelle roches les minéraux qui constituent le globe terrestre. Chaque roche
possède des particularités propres. Le plus souvent, elle est composée de minéraux. La
plupart du temps, la végétation nous cache les roches.
La classification la plus courante des roches est basée sur leur mode de formation
géologique. Les grandes classes sont : les roches sédimentaires, les roches éruptives (ou
magmatiques) et les roches métamorphiques (fig. 5 et 6).
Figure 5
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Figure 6
QUESTIONS D’EVALUATION :
2. Les roches métamorphiques sont des roches peu compactes. Vrai ou faux ?
Expliquer
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1.INTRODUCTION :
Depuis toujours, l’homme utilise des matériaux naturels pour la construction de son habitat
et l’aménagement de son environnement. L’homme a commencé par s’abriter dans les
cavernes. Puis les bâtisseurs ont utilisé la pierre naturelle pour édifier des constructions.
Avec le développement qu’a connu l’humanité (chemin de fer, l’invention du ciment au
19ème siècle, infrastructure routière,…), le besoin devient de plus en plus grand. Il y a eu
nécessité, pour des travaux importants, des matériaux nouveaux et économiques.
Dans leur définition, les granulats sont des petits morceaux de roches destinés à réaliser
des ouvrages de Génie Civil et de bâtiments. Leur utilisation est de plus en plus
importante et en très grande masse (fig. 1).
Figure 1
Les granulats peuvent être naturels ou parfois artificiels. On distingue aussi les granulats
particuliers.
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Figure 2
La pierre a toujours été présente dans les constructions de l'homme à travers les âges.
Le marbre est une roche naturelle qui présente la particularité d’être compacte (roche
métamorphique) et présentant des nuances et couleurs assez particulières. Il faut
distinguer entre marbre et pierre marbrière. Les marbres se forment à partir des calcaires
et des dolomies. Si les sédiments originels sont formés de carbonates pratiquement purs,
les produits du métamorphisme donnent un marbre blanc ou coloré qui peut être utilisé
pour la décoration (figure 3).
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Le granite est le plus commun des roches métamorphiques. Il est composé de quartz,
d'orthose, avec habituellement quelques cristaux de minéraux foncés. Le grain de la roche
est compris entre 0,25 et 1 cm ou plus. Le granite est utilisé pour le revêtement. Il est
fourni sous forme de plaques poncées et présente plusieurs nuances (figure 4).
Figure 5 Figure 6
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Figure 7
Le criblage ou tamisage : permet de sélectionner les grains par taille selon une
dimension exacte ou entrant dans une fourchette (granulats de 10 à 16 mm par
exemple). On fait circuler le matériau issu du concassage sur un empilement de tamis
vibrants ou dans un cylindre perforé par différents diamètres (figure 8). L’opération de
criblage peut être suivie d’une opération de lavage.
Figure 8
Figure 9
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Matériau Argile expansée Argile expansée Argile expansée Laitier expansé Laitier expansé
0/3 3/10 10/20 3/8 3/8
Masse volumique
700 à 800 500 à 600 450 à 500 800 700
(kg/m3)
Masse volumique
4200 à 4700 4500 à 5100 7600 à 7800 7600 à 7800
(kg/m3)
Ces granulats s’utilisent dans des ouvrages nécessitant une protection contre les
radiations et le rayonnement ou pour la confection de contre poids.
3.3 - les granulats durs :
Ils sont utilisés pour leurs propriétés anti-usure. On utilise le quartz, le corindon, les
paillettes de fonte…
3.4 - les granulats recyclés :
Ils proviennent de la démolition d’ouvrages ou lorsqu’ils sont réutilisés.
5.PROPRIETES DES GRANULATS :
Les bétons, mortiers, coulis….doivent répondre à certains impératifs et caractéristiques
propres à chaque usage qui dépendent elles mêmes des caractéristiques des granulats
utilisés. La détermination des propriétés des granulats se fait conforméménet à des
normes d’essais. Les principales caractéristiques des granulats sont les suivantes.
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Figure 10
Le résultat de l’analyse granulométrique sera porté sur un graphique à échelle semi-
logarithmique appelé courbe granulométrique (tableau 3 et figure 11). L’exemple
suivant donne le résultat d’une analyse granulométrique faite sur un échantillon de
1000 g.
Tableau 3 : résultats de l’analyse granulométrique
ANALYSE GRANULOMETRIQUE
Refus partiels Refus cumulés 100
% Tamisat
Figure 11
Le module de finesse (Mf) est un indicateur de la finesse des granultas sableux. Il est
donné par la formule suivante :
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Mf
refus cumulés des (0.16, 0.315, 0.63, 1.25, 2.5, 5)
100
Diamètre Refus partiels (g) Refus cumulés (g) % refus cumulés % tamisât
5 0
3,15 97
2,5 256
2 450
1,25 524
1 375
0,63 154
0,5 70
0,315 48
0,16 26
0,08 0
Mf =
On définit une coupure de granulat par d/D dont d représente le plus petit diamètre et D le
plus grand. Il est d’usage de classer les granulats selon le tableau 4 suivant :
Tableau 4
APPELLATION DIMENSION (mm)
Gros 50 à 80
Pierres concassées et
Moyen 31.5 à 50
cailloux
petit 20 à 31.5
Gros 12.5 à 20
Gravillon et gravier Moyen 8 à 12.5
Petit 5à8
Gros 1.25 à 5
Sable Moyen 0.315 à 1.5
Petit 0.08 à 0.315
Fines, fillers, farines < 0.08
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G E
Figure 12
Le coefficient d’aplatissement d’un ensemble de granulats est le pourcentage pondéral
des éléments qui vérifient la relation :
G
1.58
E
A chaque classe granulaire d/D on fait correspondre un tamis à fontes parallèles
d’écartement E= d/1.58 (tableau 5).
Tableau 5
Classes granulaires
31.5/40 25/31.5 20/25 16/20 12.5/16 10/12.5 8/10 6.3/8 5/6.3 4/5
d/D (mm)
Ecartement E des
20 16 12.5 10 8 6.3 5 4 3.15 2.5
grilles à fontes (mm)
Pour une classe granulaire d/D donnée, on peut définir un coefficient d’aplatissement
partiel :
M ei
Ai x 100
Mgi
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Mh M s Me
w (%) x 100 x 100
Ms Ms
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d. Coefficient d’absorption :
Certains matériaux granulaires peuvent présenter une porosité interne qui est
préjudiciable à la qualité du béton, mortier…. Cette porosité induit une absorption de
l’eau des granulats. Pour déterminer cette absorption, deux méthodes différentes
existent.
- Pour le gravier (NT 21-193 ; EN 1097-6), une masse Ms est laissée tremper pendant 24
h (ou 2 heures à l’eau bouillante) puis sera essuyée et pesée, soit Mh. Le coefficient
d’absorption est donné par :
Mh Ms
Ab x 100
Ms
- Pour le sable (NT 21-05 ; NF P 18-555), on utilise un moule tronconique (fig. 14). Un
échantillon de sable de masse Ms est imbibé dans l’eau pendant 24 h. On l’étale sur
une surface absorbante et on le soumet à un courant d’air chaud pour sécher la surface
externe du granulat (état saturé surface sèche SSS). On vérifie cet état en démoulant
le sol mis dans le cône et damé 15 coups à l’aide d’une dame pesant 340 g (figure 14).
On pèse Mh.
Mh Ms
Ab x 100
Ms
Figure 14
e. Propreté des granulats :
Les granulats utilisés doivent être propres. Elles doivent être propres superficiellement
et ne pas contenir ni des éléments fins, ni matières organiques, ni argile. Pour évaluer la
propreté d’un granulat, plusieurs tests sont pratiqués sur les graviers ou sur les sables.
Pour un gravier, on pratique l’Essai de propreté superficielle. Pour un sable, on fait
les test : Equivalent de sable, Essai au bleu de méthylène et teneur en matières
organiques.
- L’Essai de propreté superficielle (NT 21-25 ; NF P 18-591), consiste à déterminer le
pourcentage des éléments de ≤ 0.5 mm recueillis par lavage du gravier (≥ 2 mm)
dans un tamis de 0.5 mm.
- L’Essai d’équivalent de sable (NT 21-26 ; EN 933-8) consiste à évaluer la propreté
des sables (fraction 0/5 mm) en séparant les éléments fins des éléments grossiers. Les
étapes d’essai sont les suivantes (figure 15) :
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60 cycles / 30 secondes
10 minutes
Solution Agitateur ES
lavante
a b c
Solution
lavante
20 minutes
h1
d
h’2 h2
e ES Visuel f ES Piston
Figure 15
Les formules de calcul sont les suivantes :
h' 2 h2
ESV x 100 ; ES x 100
h1 h1
- L’Essai au bleu de méthylène (NT 21-207 ; EN 933-9) permet d’évaluer l’influence des
fines d’origines argileuses (actives) dans un sable ou grave d’origines naturelle ou
artificielle. Il permet de quantifier de manière sûre et simple la propreté des granulats.
Cet essai est effectué sur la fraction 0/5 mm d’un sable (0/2 mm pour les granulats).
L’analyse granulométrique permet d’évaluer le % des éléments <0.08 mm. On tamise
par voie humide une masse Mh (de teneur en eau w) de façon à avoir une masse de
filler (<0.08mm) de 30 g environ.
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V 30 VBk 100. Mh
VB avec q -M
q 100 w Figure 16
Exemple : Mh = 300 g ; M = 265 g ; VBk = 1.21 ; w = 6.23% ; V = 66 ml.
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Tableaux 6 : Spécifications des granulats pour BETONS HYDRAULIQUES selon la Norme NT 21.30
Catégorie Vss en %
A 20
B 30
C 30
D 40
Catégorie Vss en %
A 2.5
B 5
C 6
D Pas de précision
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QUESTIONS :
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1.INTRODUCTION :
Les liants minéraux sont des poudres finement broyées qui, mélangées avec l’eau,
forment une pâte plastique qui passe à l’état pierreux sous l’influence d’un processus
physique et chimique. Ils sont obtenus par cuisson de matériaux minéraux.
Les liants minéraux se composent en deux familles :
- Les liants hydrauliques : ils durcissent en contact avec l’eau et acquièrent
résistance et stabilité à l’air libre ou même sous l’eau. Dans ces liants on trouve le
ciment Portland et la chaux hydraulique (naturelle ou artificielle).
- Les liants aériens : ils durcissent en contact avec l’eau et acquièrent résistance et
stabilité à l’air libre seulement. Dans ces liants on trouve le plâtre et la chaux
aérienne.
2. LE CIMENT PORTLAND :
En 1817, le Français Louis Vicat découvrit les principes chimiques des ciments et définit
leurs règles de fabrication. Aussi en est-il considéré comme l’inventeur du ciment. En
1824, l’Anglais Aspdin prit un brevet pour la fabrication d’un ciment de Portland, mais
celui-là comportait encore beaucoup de points obscurs. C’est seulement en 1845 que
l’Anglais Isaac Charles Johnson indiqua de façon précise les règles de fabrication de ce
produit.
Le ciment Portland usuel, qui est le constituant de base du béton, est obtenu à partir d’un
mélange de proportions voisines de 80% de calcaire et 20 % d’argile. Il est constitué à 85
% environ de chaux et de silice. On y trouve les minéraux suivants :
- oxyde de calcium (chaux) : CaO (1)
- silice : SiO2 (1)
- alumine : Al2O3 (1)
- oxyde de fer : Fe2O3 (2)
- magnésie : MgO (3)
Certains de ces produits sont actifs (1) et caractérisent le liant, d’autres sont inertes (2) ou
nuisibles (3).
La fabrication du ciment a évolué dans le temps de la méthode humide (demande
beaucoup d’énergie) à la méthode semi humide vers la méthode sèche. Cette dernière est
la moins consommatrice d’énergie et la plus utilisée maintenant.
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Les différentes phases de fabrication du ciment Portland sont données par le diagramme
(figure 1) et les schémas suivants (figures 2 et 3).
Concassage, entreposage
Composition chimique (poids)
Broyage < 200 µm Chaux Silice Alumine Oxyde
(CaO) (SiO2) (Al2O3) de fer
(Fe2O3)
Figure 1
Figure 2
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Matière première
Les usages du ciment Portland sont multiples. On l’utilise pour la confection des coulis
(ciment + eau), des mortiers (ciment + sable + eau), des bétons (ciment + sable + gravier
+ eau). On le trouve dans les bâtiments, dans les ouvrages d’art, dans les chaussées,
dans les barrages,….Les spécifications des ciments sont données par la norme NT 47-01.
3.LA CHAUX :
La chaux peut être obtenue de plusieurs manières différentes. Une chaux, par définition,
contient du CaO libre. On trouve trois catégories de chaux.
3.1- La chaux hydraulique artificielle :
Elle est obtenue à partir du clinker Portland additionné de fillers généralement calcaires.
Elle n’est pas une chaux au sens du terme (car elle ne contient pas de CaO libre). C’est
un ciment maigre.
50 % clinker Portland
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L’usage de la chaux aérienne (en Génie Civil) est principalement pour la confection des
mortiers traditionnels pour l’enduit. On l’utilise aussi pour la stabilisation des sols et pour
les travaux de badigeonnage.
4.LE PLATRE :
Le plâtre est obtenu par cuisson du gypse ou pierre de plâtre. C’est un sulfate de calcium
qui se rencontre dans la nature sous deux formes (CaSO4, 2H2O ou CaSO4).
On utilise le plâtre pour le staff, pour les enduits intérieurs et pour le moulage des
éléments décoratifs. On l’utilise aussi en tant qu’isolant thermique et pour la protection
contre l’incendie. Le plâtre est soluble dans l’eau. Les spécifications du plâtre sont
données par les normes NT 47-22 et NT 47-23.
5.SPECIFICATIONS ET CARACTERISTIQUES :
Le ciment est un liant hydraulique, appelé ciment CEM d’après la norme NT 47-01.
Mélangé avec des granulats et gâché avec l’eau de façon appropriée, il doit être capable
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Les valeurs entre ( ) sont les valeurs limites applicables à chacun des résultats. Si la moyenne de plusieurs mesures doit
être au dessus de la valeur exigée, aucune mesure ne doit être inférieure à la valeur limite
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Voluménomètre
tétrachloréthylène de Carbone ou le tétrachlorure de carbone. On
opère généralement avec le voluménomètre. Celui-ci sera rempli
jusqu’à un premier repère V1. Une ma sse mc de ciment étant versée
jusqu’à un second repère V2. La masse volumique absolue est
donnée par :
mc Figure 4
c
( V2 V1 )
Entonnoir à tamis
5). Le ciment coule à travers un entonnoir et se déverse dans une
mesure de volume V qu’on pèse. Soit M
M
V
Figure 5
3
La masse volumique apparente d’un ciment est voisine de 1 g/cm .
Perméabilimètre Blaine
La surface massique d’un ciment usuel varie de 3000 à 5000 cm²/g. Elle varie de 3000 à
4000 pour classe 32.5 et de 4000 à 5000 pour la classe 42.5.
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Appareil de Vicat
en eau, les produits ajoutés (adjuvants),….
Le début et la fin de prise se déterminent, pour les ciments, par
l’essai de prise à l’aiguille de Vicat (fig. 7). Le début de prise est
le moment où une aiguille de = 1.13 mm ne s’enfonce pas
totalement ( 2 mm du fond) dans un moule tronconique rempli
de pâte normale ou mortier normal. L’essai devra se faire à une
Figure 7
température de 20 °C 2 °C.
Le temps de début de prise devra être supérieur au temps minimum garanti par la
classe du ciment
Essais de consistance : La consistance de la pâte se caractérise par sa plus ou moins
grande fluidité. Elle est appréciée par deux méthodes :
- Consistance à l’appareil de Vicat (NT 47.31; EN 196-3) : sur une masse standard
de ciment, on fait varier la quantité d’eau pour la pâte jusqu’à obtenir une
consistance normale. Celle ci est évaluée par l’enfoncement d’une sonde de = 10
mm qui doit s’arrêter à 6 mm ± 1 mm du fond de moule tronconique rempli d’une
pâte normale (on utilise le même appareil de Vicat que l’essai de prise). Le résultat
de l’essai est le rapport E/C qui permet d’obtenir une consistance normale. Un
ciment normal a une consistance normalisée d’un rapport E/C de 0.24 à 0.26
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Maniabilimètre
pratique l’essai de maniabilité au maniabilimètre type B (fig.
9). La consistance est caractérisée par un temps
à mortier
d’écoulement sous l’effet de la vibration. En variant la teneur
en eau, le temps d’écoulement varie. Cet essai est utilisé
principalement pour déterminer la dose de saturation en
adjuvant (plastifiant ou superplastifiant) d’un mortier. Figure 9
Aéromètre à mortier
résistance mécanique et la durabilité. L’évaluation de la teneur
en air se fait avec un aéromètre à mortier (fig. 10). On rempli
de mortier un bol qui sera bridé par la suite. On rempli d’eau la
partie supérieure et on applique une pression selon un
processus normalisé. Le niveau atteint par l’eau sous cette
pression indique le pourcentage d’air occlus.
Figure 10
Essais sur mortier durci :
Après la prise, le phénomène d’hydratation se poursuit ; c’est la période de durcissement.
Elle est plus longue. Elle varie de quelques jours à quelques mois. Elle peut être
influencée par la température, les conditions de cure et de mûrissement,…. Les essais qui
se font sur un mortier concernent l’évolution de la résistance avec l’age et la variation
dimensionnelle (retrait ou gonflement).
Les essais se font sur des éprouvettes prismatiques (4x4x16 cm) faites en mortier normal.
Pour confectionner ces éprouvettes, on se sert d’un malaxeur normalisé et d’une table à
chocs. Les éprouvettes (au nombre de 3 par essai) sont préparées dans des moules et
seront équipées de plots si on prévoit des essais de retrait ou de gonflement.
Mesure de la résistance à la compression et à la traction (NT 47.14 ; EN 196-1) :
Cette mesure permet d’évaluer la résistance à un age « j » jours. Les âges sont
principalement 2, 7, 14 et 28 jours. Les éprouvettes préparées seront conservées dans
des conditions normalisées et seront testées à l’échéance prévue. On pratique un essai
de traction par flexion 3 points sur les 3 éprouvettes (fig. 11). On détermine par la suite
la résistance à la traction Rt (moyenne des trois résultats). Les 6 demi prismes seront
soumis à un essai de compression. Les résultats seront arrondis et on fait la moyenne.
Si l’un des résultats diffère de la moyenne de ± 10 %, il sera écarté et la moyenne sera
faite sur 5 résultats. Ft Fc
L/2 = 5 cm
Figure 11
a =4 cm
L = 10 cm
Ft/2 Ft/2 Fc
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1.5 Ft .L Fc
Rt ; Rc
a3 a2
Le résultat de l’essai de compression donne, s’il est fait à 28 jours, la classe vraie
du ciment. Elle doit être comparée à la classe minimale indiquée sur le sac ou
dans le bon de livraison.
Par exemple, des essais de traction par flexion et de compression ont été faits sur trois
éprouvettes de mortier normal pour un ciment. Déterminer sa classe vraie.
l ( t )
(t)
L
Le retrait à 28 j doit être < 800 (µm / m) pour classe N et < 1000 (µm / m) pour classe R.
Le ciment donne un retrait plus important que la chaux.
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QUESTIONS :
1. Un liant hydraulique ne peut faire prise qu’en présence d’eau. Vrai ou faux ?
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1.DEFINITIONS :
On appelle mortier un mélange intime (à l’état de pâte) de sable, de liant, d’eau et
éventuellement d’adjuvant. Les mortiers sont désignés d’après le liant utilisé. On trouve le
mortier de ciment, le mortier de chaux et le mortier bâtard.
On appelle coulis un mélange fluide à base de charges fines ( < 0.3 mm), de liant
hydraulique et d’adjuvant éventuellement.
2.DOMAINES D’UTILISATION :
Une construction est généralement réalisée par éléments dont il faut assurer la liaison et
qu’il faut protéger par un revêtement. Aussi, certaines opérations de réparation sont
parfois nécessaires.
Les mortiers ont plusieurs usages :
Les joints de maçonnerie (fig. 1) : il sera mis entre les
éléments à maçonner tel que briques, pierres, blocs de béton…
Le mortier doit présenter des caractéristiques mécaniques
suffisantes pour assurer une transmission des charges. On
utilise en général un mortier de ciment.
Les enduits : les enduits remplissent plusieurs rôles dont la Figure 1
protection, l’imperméabilisation et l’esthétique. Un enduit
comporte généralement trois couches. La première couche
(gobetis) sera en mortier de ciment riche (dosé à 400 à 600
kg/m3 de sable). La seconde couche (corps d’enduit) peut être
en mortier de ciment, de chaux ou bâtard dosé de 350 à 450
kg/m3. La couche de finition (fig. 2) peut être de ciment, de
chaux ou bâtard et sera dosée de 250 à 350 kg/m3. Ces
différentes couches peuvent servir aussi pour un enduit étanche Figure 2
(cuvelage). Les enduits peuvent être mis en place manuellement
ou par projection.
Les chapes : une chape a pour fonction la mise à niveau d’un dallage et la régularité
de sa surface. La chape peut constituer la finition ou constituer le support d’un
revêtement de sol. Une chape doit être suffisamment résistante pour assurer la
transmission des charges au support. Elles doivent aussi résister à l’usure (en
incorporant des granulats durs anti-usure) ou au poinçonnement.
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Une chape (fig. 3) peut être autolissante ou à usage industriel (sol industriel soumis à
des actions mécaniques ou chimiques).
Figure 3
Les scellements et les calages (fig. 4): le scellement ou le calage est un problème
délicat qu’il faut traiter généralement par un mortier industriel. Celui-ci doit répondre à
plusieurs exigences tel que l’absence de retrait, le caractère expansif, la bonne fluidité
à l’état frais et la faible porosité à l’état durci. On les utilise pour le calage
d’équipements industriels (machines lourdes ou vibrantes), au scellement des poteaux,
poutres, acrotères, portes, fenêtres, regards de visite,…. Et à l’assemblage d’éléments
en béton.
CALAGES
Figure 4
Figure 6
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Exemple : un volume de 500 litres de sable sec a été mélangé avec quatre sacs de
ciment. Le mortier obtenu a suffit de remplir huit brouettes de 62 litres chacune.
Déterminer le dosage et le rendement du mortier.
Il faut noter, que le choix d’un liant (ciment ou chaux) est guidé par les éléments suivants :
résistance mécanique, retrait et fissuration, solubilité, durabilité.
Le ciment donne un mortier résistant et peu soluble ; le retrait est plus important d’où un
risque de fissuration et faïençage plus important. Par contre, la chaux donne mortier à
faible retrait, plus plastique mais peu résistant et soluble dans l’eau (surtout CHN).
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Suivant la consistance du mortier, le dosage d’eau varie. Un enduit projeté est plus fluide
qu’un enduit appliqué à la main. Un mortier de chape est plus fluide q’un corps d’enduit.
3.3 - dosage en sable :
Normalement un mortier est dosé en liant par volume de sable. C’est la nature et la
granulométrie du sable qui doit être prises en considération. Le sable siliceux est idéal
pour le mortier. Toutefois, on utilise de plus en plus du sable d’origine calcaire (surtout
mortier prêt à l’emploi).
Pour les enduits, le sable doit avoir une Dmax < 4 mm. Le gobetis doit être exempt
d’éléments fins (< 0.08 mm). Le corps d’enduit doit contenir au moins 5 % d’éléments fins
et la couche de finition en doit être riche. Ces éléments fins ne doivent pas être argileux
(VB < 1).
On trouve sur le marché des sacs de sable criblé lavé qui sont faits pour l’enduit. On
trouve aussi des sacs de mortier prêts à l’emploi surtout pour les travaux de calage,
scellement et réparation.
Les volumes indiqués pour les sables supposent qu'ils sont à l'état sec ; or, dans la plupart
des cas, les sables sont plus ou moins humides ; il en résulte que leur volume est à
majorer par suite du foisonnement qu'entraîne la présence de l'eau. Ce foisonnement peut
atteindre des valeurs relativement importantes et, si l'on n'en tient pas compte dans le cas
de sables humides, le dosage réel de celui-ci en volume conduit à un sous-dosage en
sable préjudiciable à la bonne composition du mortier et à son ouvrabilité en particulier.
Le foisonnement est fonction du degré de finesse du sable et de sa teneur en eau. Les
sables fins présentant une surface spécifique beaucoup plus grande que les sables
grossiers, il en résulte que leur foisonnement est beaucoup plus important. Pour ces
divers degrés de finesse, c'est le module de finesse qui a été pris comme paramètre.
La figure 7 donne le coefficient de foisonnement d’un sable en fonction du module de
finesse et de la teneur en eau.
Figure 7
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Il est à remarquer que le module de finesse le plus usuel est en général de l'ordre de 2,5 à
3,0 et que leur humidité est souvent de 3 à 6 % ; on peut en conclure que, en première et
grossière approximation, considérer qu'il faut prendre en compte un coefficient de
foisonnement de + 25 %.
Autrement dit, pour un volume apparent de sable sec de 400 litres, il faut prévoir 500 litres.
Exemple : on envisage la préparation de 400 litres de mortier bâtard moyen (rendement =
1) dosé à 250 kg de ciment et 150 kg de chaux hydraulique par m3.
- Déterminer la quantité de sable qu’il faut préparer à partir d’un tas ayant un module de
finesse de 2 et une teneur en eau de 9 %.
- Déterminer la quantité qu’il faut mettre pour chaque liant.
Figure 8
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Un mortier plastique peut être reconnu visuellement. C’est l’état où une boulette, sans
être trop molle, peut être roulée dans la main sans y adhérer et tomber de 0.5 m sans
s’écraser.
Pour l’état frais, on s’intéresse parfois à la teneur en air. Plus cette teneur est importante,
plus la résistance mécanique sera faible et la durabilité sera compromise.
4.2- Caractéristiques à l’état durci :
Les propriétés à l’état durci concernent la résistance mécanique, l’adhérence, la durabilité
et l’imperméabilité. L’étude de ces éléments est liée à la performance cherchée.
D’une manière générale, un mortier doit être le plus résistant possible. La résistance
mécanique est fonction du liant, de l’eau et du vide:
Liant
Si
Eau
Vide
Rc
Eau
Si
Vide
Liant
Un mortier peut être en contact avec une eau agressive (eau de mer, très pure, eau
usée,…) ou un milieu agressif (sol sulfateux). La durabilité d’un mortier est en liaison
directe avec la résistance à la compression et l’adhérence. Aussi, le choix du liant est
déterminant. Pour les milieux agressifs, on n’utilise que le ciment (pas de chaux) et la
nature du ciment doit être adéquate avec le milieu.
En cas de dégradation, il faut démolir et réparer par des mortiers de réparation qui doivent
être résistants et adhérant parfaitement au support.
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Figure 10
Un enduit étanche diffère dans sa composition suivant le milieu et la pression de l’eau. Un
enduit pour une salle de bain n’est pas le même que pour une cave enterrée en présence
de la nappe. Ce dernier doit s’opposer à l’eau sous pression.
5.MORTIERS ET PRODUITS SPECIAUX :
Certaines applications imposent l’utilisation de mortiers spéciaux ou l’incorporation de
certains produits spéciaux.
Les mortiers spéciaux sont généralement utilisés pour la réparation, le scellement ou le
calage. Ils sont à base de ciments à forte résistance mécaniques, de sable très propre et
bien gradué, d’adjuvants spécifiques et d’autres produits. Ils peuvent être aussi à base de
liants de synthèse.
Dans un mortier normal ou spécial, on peut incorporer
des fibres en polypropylène (fig. 11) pour améliorer la
résistance du mortier à jeune âge (réduit la fissuration) ou
faciliter la mise en place par projection.
Figure 11
Certains mortiers seront colorés. On y incorpore des colorants qui sont, généralement,
des poudres fines à base d’oxydes métalliques. Le dosage en colorant varie de 1 à 3 % de
la masse du ciment. Un bon colorant doit donner une couleur stable dans le temps. Les
colorants s’utilisent avec le ciment blanc ou gris.
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QUESTIONS D’EVALUATION :
2. Un volume de sable sec est plus lourd que le même volume en sable humide.
Vrai ou faux ? Expliquer.
3. Un mortier est composé comme suit : 1 m3 de sable sec (= 1.6 g/cm3), 300 l
d’eau et 550 kg de ciment. Déterminer le volume et la masse volumique
apparente du mortier sachant que son rendement est égal à 1,05.
4. Donner les types de mortier ou coulis où on peut (ou on doit) utiliser la chaux.
6. Donner une proposition (nature et dosage) des matériaux (liants, ajouts) pour
un mortier qui servira comme enduit dans un milieu enterré en présence d’une
nappe.
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1.GENERALITES :
Le béton ( )ﺧﺮﺳﺎﻧﺔest matériau formé par mélange du ciment, de granulats fins et gros,
d'eau et d’air (fig. 1). Il peut aussi contenir des adjuvants et/ou des additions.
Si la dimension maximale des particules de granulats est inférieure ou égale à 4 mm, le
matériau est dénommé mortier et non béton. Toutefois, un béton de sable est un béton
dont Dmax < 8 mm.
Air
Eau
Sable
Ciment
Adjuvant
Figure 1
Le béton est aujourd’hui le matériau de construction par excellence. Environ 4 milliards de
mètres cubes de béton sont utilisés tous les ans de par le monde pour la construction
d’ouvrages de toutes natures, notamment des bâtiments, des immeubles d’habitation, des
ponts, des routes, des tunnels, des aéroports, des barrages, des ports, des centrales
thermiques et nucléaires et des plates-formes offshore.
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Figure 2 Figure 3
Un nouvel essor est apporté par l’invention, vers 1930, du béton précontraint par Eugène
Freyssinet. L’utilisation de la précontrainte permet, en particulier, de tirer profit de la
grande résistance à la compression du béton tout en évitant les inconvénients dus à sa
faible résistance à la traction.
Les recherches menées depuis 1970 sur le béton, et particulièrement sur ses constituants
actifs, conduisent à un nouveau bond qualitatif et quantitatif de ses propriétés. On fabrique
et on met en œuvre, depuis les années 1980, des bétons à hautes performances dont la
résistance à la compression atteint et dépasse 100 MPa. Les améliorations apportées par
l’industrie des liants hydrauliques à la qualité des ciments, la mise au point d’adjuvants
spécifiques de synthèse ainsi que l’emploi d’ultrafines ont permis ce progrès spectaculaire.
Dans nos jours, on ne parle plus d’un ou deux bétons, on parle d’une multitude de bétons
selon les objectifs.
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3.CONSTITUANTS DU BETON :
Le béton est un mélange de ciment, eau, air, granulats et éventuellement adjuvant. Ces
constituants se présentent sous plusieurs formes (liquide, solide, gaz), ont des masses
volumiques différentes et des géométries différentes. Le mélange, qui doit être homogène
et compact, une fois mis en place, est constitué approximativement comme indiqué dans
le tableau 1:
Tableau 1
ORDRE DE GRANDEUR DES PROPORTIONS DES CONSTITUANTS D’UN BETON COURANT
Constituant Eau Air Ciment Granulats
Volume (%) 14 à 22 1à6 7 à 14 60 à 78
Masse (%) 5à9 9 à 18 63 à 85
Le béton peut être utilisé pour les éléments d’ouvrages en béton, béton armé (BA) ou
béton précontraint (BP). Les différents composants seront rappelés ou définis dans ce
qui suit :
3.1- Les ciments : (voir chapitre liants minéraux)
Le ciment est le constituant fondamental du béton puisqu’il permet la transformation d’un
mélange sans cohésion en un corps solide. Le type de ciment doit être choisi en fonction
de l'utilisation du béton (non armé, armé ou précontraint), du dégagement de chaleur du
béton dans la structure, des dimensions de la structure et des conditions d'environnement
auxquelles la structure est exposée.
3.2- Les granulats : (voir chapitre granulats et annexe)
Les granulats (sables, gravillons et cailloux) constituent le squelette du béton. Ils doivent
être chimiquement inertes vis-à-vis du ciment, de l’eau et de l’air.
La dimension maximale Dmax des granulats doit être choisie de telle sorte que le béton
puisse être coulé et compacté de manière satisfaisante sans donner lieu à ségrégation.
La dimension nominale maximale des granulats ne doit pas dépasser, conformément aux
codes de calcul (BAEL pour le calcul du béton armé, BPEL pour le calcul du béton
précontraint) comme indiqué à la figure 4 :
Figure 4
3.3- L’eau :
L’eau est utilisée dans un béton pour remplir trois fonctions principales :
hydrater le ciment pour former la pâte ;
mouiller la surface des granulats pour que la pâte puisse y adhérer ;
favoriser la maniabilité du béton.
L'eau de gâchage doit répondre aux exigences de la norme EN 1008 ou aux règlements
en vigueur sur le lieu d'utilisation du béton. L'eau ne doit pas contenir d'éléments nuisibles
en quantités telles qu'ils pourraient porter préjudice à la prise, au durcissement et à la
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durabilité du béton, ou provoquer une corrosion des armatures. De façon générale, l'eau
potable fournie par un réseau de distribution à l'usage du public convient à la confection
du béton.
Il est exclu d’employer de l’eau de mer, qui contient environ 30 g/l de chlorure de
sodium, pour la fabrication de bétons armés ou précontraints.
Les eaux provenant de la nappe phréatique, les eaux de ruissellement et les eaux
de rejet industrielles conviennent si elles satisfont aux exigences de la norme en
vigueur.
Les eaux usées ne conviennent pas quel que soit le type de béton.
D’une façon générale, les teneurs suivantes, pour quelques substances, ne doivent pas
être dépassées (tableau 2) :
Tableau 2
Substance Concentration maximale (mg/l)
Sucre 100
Chlorures Béton Précontraint : 500
Béton Armé : 1000
Béton non armé : 4500
Sulfates 2000
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Figure 5
Les colorants qui permettent de changer la teinte du béton.
Les agents de démoulage qui s’appliquent sur le coffrage (métallique, en bois,
plastique,…) et facilitent le décoffrage du béton.
Les adjuvants ou autres produits se présentent sous forme de poudre, liquide ou en fibres.
Ils se mélangent dans le béton soit avec les granulats (poudre ou fibres), avec l’eau de
gâchage (plastifiant, accélérateurs, retardateurs,…), sur le béton prémouillé
(superplastifiant) ou à la surface du béton frais (produit de cure).
Le dosage des adjuvants ou des autres produits est lié à celui du ciment. On dose en
fonction du poids du ciment. On se réfère à la fiche technique de chaque produit. Le
dosage maximal ne doit pas dépasser le dosage recommandé par le fabricant. Si la
quantité d’adjuvant liquide dépasse 3 l/m3 de béton, la teneur en eau de l’adjuvant doit
être prise en compte dans le calcul du rapport E/C.
Lorsque plusieurs adjuvants sont utilisés, il faut faire des tests de compatibilité.
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Ciment (poudre)
Moyens et
Granulats (solide) techniques Matériau
de homogène
Eau (liquide) fabrication et facile à
(Centrale, mettre en
Air (gaz) bétonnière,…) œuvre
Adjuvant
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la pervibration (fig. 10 a) qui consiste à introduire dans le béton frais des aiguilles
vibrantes, cylindres de 25 à 50 mm de diamètre et de 30 à 50 cm de longueur, à
l’intérieur desquels tourne un balourd excentré à une vitesse de l’ordre de 10 000 tours
par minute;
la vibration extérieure du coffrage lui-même (fig. 10 b) par des vibrateurs fixés sur ce
coffrage;
la vibration superficielle par plaques (fig. 10 c) ou règles (fig. 10 d) vibrantes utilisée
uniquement pour des éléments de faible épaisseur tels que les routes ou les dallages.
a b c d
Figure 10
Il est impératif d’empêcher toute dessiccation superficielle du béton lors du début de son
durcissement. C’est l’objet de la cure, opération qui a pour but de prévenir l’évaporation
de l’eau causée par l’ensoleillement ou le vent à l’interface béton-atmosphère. La
technique employée consiste soit à arroser pendant quelques jours d’une pluie fine d’eau
la surface exposée du béton, soit à la recouvrir de toiles maintenues humides, soit encore
à la revêtir, par peinture ou par pulvérisation, d’un mince film imperméable d’un produit
de cure. La cure est obligatoire pour tout bétonnage par temps chaud. Les abaques
suivants (fig. 11) montrent l’importance de la cure et l’influence du vent sur l’évaporation
de l’eau.
Figure 11
Exemple : Evaluer la quantité d’eau (kg/h/m3) qui s’évapore pour une température de l’air
de 35°C, une humidité relative de 70% et une vitesse du vent de 35 Km/h. la température
du béton est de 40°C. Evaluer la quantité perdue pendant 2 h pour une surface de 125 m².
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Figure 13
On rempli le cône de béton puis il sera soulevé avec précaution pour mesurer
l’affaissement. On met en vibration la table et on mesure le temps que met le béton pour
s’aplanir entièrement. Ce temps est appelé temps à l’essai Vébé.
Cet essai n’est recommandé que si le temps est compris entre 5 et 30 s. Les classes
de consistance à partir de cet essai sont données par le tableau 4.
Tableau 4
Classe Vébé en s
V0 ≥ 31
V1 30 à 21
V2 20 à 11
V3 10 à 6
V4 5à3
Cet essai n’est recommandé que si l’étalement est compris entre 340 et 620 mm de
diamètre. Les classes de consistance sont données par le tableau 5.
Tableau 5
Diamètre d’étalement
Classe
(mm)
F1 ≤ 340
F2 350 à 410
F3 420 à 480
F4 490 à 550
F5 560 à 620
F6 ≥ 630
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Figure 16
Un prélèvement comporte trois éprouvettes. La procédure est décrite par la norme (NT
21.110).Il faut prévoir autant d’éprouvettes que d’essais. La préparation des éprouvettes
se fait suivant un processus normalisé dont les principales étapes sont les suivantes (pour
éprouvettes cylindriques 15x30 ou 16x32) :
- si l’affaissement du béton est inférieur à 12 cm : on rempli le moule en deux
couches. Chaque couche est serrée par une aiguille vibrante de 25 mm de
diamètre. La durée de vibration de chaque couche est donnée par l’abaque de la
figure 17 (cet abaque n’est valable que pour les cylindres 15x30 et 16x32, pour les
autres moules, d’autres abaques sont à utiliser). On arase par la suite à l’aide d’une
règle biseautée.
Aiguille
ème
2 couche
ère
1 couche
Moule cylindrique
Figure 17
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Conclusion :
Figure 23
7.1- Dosage en ciment :
Une méthode de formulation peut partir d’un choix du dosage en ciment. Les dosages
courants varient de 150 à 300 kg/m3 pour le béton non armé et de 250 à 400 kg/m3 pour le
béton armé. Ils sont compris entre 350 et 400 kg/m3 pour le béton précontraint. Le dosage
varie en fonction des performances recherchées et de l’environnement dans lequel se
trouvera le béton. Le dosage minimum peut être évalué par les formules suivantes :
550
C 5
: béton armé dans un mileu sans agressivit é particuliè re
D
700
C 5
: béton armé dans un mileu à agressivit é sévère
D
Exemple : donner le dosage minimum en ciment pour les deux cas suivants :
- 1er cas : environnement non agressif, D = 16 mm.
- 2ème cas : environnement agressif, D = 16 mm.
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La norme NT 21.195 impose des dosages minimaux (et des rapports E/C maximaux) en
fonction de la classe d’exposition et de la classe de résistance minimale. Ces dosages
varient de 260 à 360 kg/m3.
Le tableau 7 donne un extrait des valeurs spécifiées par la norme.
Tableau 7 : valeurs limites spécifiées applicables à la composition d’un béton (NT 21.195)
Corrosion par les chlorures Environnement avec
Aucun
Carbonatation substances chimiques
risque Eau de mer Autres chlorures agressives
X0 XC1 XC2 XC3 XC4 XS1 XS2 XS3 XD1 XD2 XD3 XA1 XA2 XA3
Classe d’exposition
E/C maxi 0.65 0.60 0.55 0.50 0.50 0.45 0.45 0.55 0.55 0.45 0.55 0.50 0.45
Classe de
12/15 20/25 30/37 30/37 35/45 35/45 35/45 35/45 30/37 30/37 35/45 30/37 30/37 35/45
résist. mini
Dosage mini en
ciment (kg/m )
3 260 280 280 300 300 320 340 300 300 320 300 320 360
Ciments
Autres
résistants
prescriptions
aux sulfates
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Exemple : donner la composition d’un béton avec gravillons 5/20, fc28 = 25 MPa,
d’affaissement 8 cm et les granulats sont humides. On prévoit l’utilisation d’un plastifiant.
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Figure 24
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Figure 25
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Ces bétons ont des résistances mécaniques élevées. On distingue les BHP de résistance
mécanique de 50 à 100 MPa et les BTHP (Bétons à très hautes performances) de
résistance supérieur à 100 MPa. L’emploi de ces bétons est surtout pour les éléments
fortement sollicités, les éléments à résistance précoce élevée, les bétons à grande
durabilité,… Ces bétons sont fluide (affaissement > 16 cm) et sont adjuvantés avec un
superplastifiant. L’emploi des ultrafines est nécessaire pour les BTHP. On doit utiliser des
granulats de bonne qualité, un ciment de classe élevée avec un dosage supérieur ou égal
à 400 kg/m3. Le rapport E/C ne doit pas dépasser 0.42.
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Figure 28
8.8- Les bétons de fibres (BF) (fig. 29):
Les fibres améliorent la résistance du béton au
développement et à la propagation des micro ou
macrofissures. Ils améliorent aussi la résistance du béton au
choc, à l’usure, à l’abrasion, au cisaillement. Les bétons de
fibres sont raides et il faut améliorer la plasticité par un
superplastifiant et une vibration lors de la mise en place. Les
fibres sont métalliques (fig. 5) ou en polypropylène.
Figure 29
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QUESTIONS :
3. Donner les essais qui peuvent être faits pour caractériser à l’état frais un
béton ferme.
4. Plus le pourcentage d’air augmente dans le béton, plus son aspect serait
meilleur. Vrai ou faux ? Expliquer.
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1.INTRODUCTION :
Un liant hydrocarboné (appelé aussi produit noir) est une substance qui, additionnée à des
granulats, est capable d’introduire au sein du matériau en place des forces de cohésion lui
comminuquant une certaine résistance à la traction, à la compression et au cisaillement.
C’est un liant organique composé d’hydrocarbures et de leurs dérivées c.à.d.
essentiellement de carbone et d’hydrogène.
On distingue trois principaux types : les bitumes, les émulsions de bitume et les
goudrons. Ces produits sont surtout utilisés pour les routes ou l’étanchéité.
2.LES BITUMES ( )زﻓﺖ:
2.1- Fabrication :
Le bitume est une matière noirâtre résultant de la distillation des hydrocarbures. Il est
d’origine naturelle ou artificielle.
Les bitumes naturels peuvent se trouver:
en masse, à l’état libre; des suintements superficiels d’asphalte sont exploités aux
États-Unis, au Mexique, au Venezuela, à la Trinité (lac d’asphalte);
sous forme d’amas dans les fissures des roches ;
en imprégnation dans l’espace poreux des roches (calcaires, grès, sables): grès et
sables asphaltiques de l’Athabasca (Canada), calcaires asphaltiques de Saint-Jean-
de-Maruejols (France);
etc.…
Dans l’industrie, l’utilisation des bitumes naturels a largement diminué au profit des
bitumes artificiels, qui sont soit des résidus de distillation du pétrole, soit des produits plus
oxydés, obtenus par soufflage à l’air. Les bitumes naturels ont été remplacés dans
beaucoup d’usages (revêtements routiers, étanchéité, toits, imperméabilisation du papier)
par les bitumes artificiels.
La densité des bitumes varie selon leur composition; elle est cependant souvent voisine
de 1. Ces corps sont thermoplastiques; leurs propriétés mécaniques sont fonction de la
température, de la présence de solvants et de la charge qu’ils supportent.
2.2- Caractérisation des bitumes :
Une série d’essais normalisés sert à caractériser les propriétés d’un bitume. Dans ce qui
suit, seulement les essais les plus utilisés seront présentés. Plus de détail seront donnés
dans le cours de routes (niveau 3).
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bitumes fluxés. Les solvants ajoutés doivent s’évaporer dans un délai raisonnable.
Des essais normalisés sont pratiqués sur ces produits tels que la pseudoviscosité, la
distillation, la densité, le point d’éclair,...
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la teneur en eau ;
la teneur en brai.
5.LES ASPHALTES ( )إﺳﻔﻠﺖ:
L’asphalte naturel est une roche calcaire naturellement imprégnée de bitume natif. Il est
utilisé, broyé, sous forme de poudre. Il contient environ 10 à 20 % de bitume.
L’asphalte, produit noir, quasi imperméable, comparable à du mortier, sert à revêtir les
chaussées et trottoirs, à imperméabiliser les réservoirs et les piscines, à couvrir les
toitures et à fabriquer du carrelage. Sa consistance, à température ambiante, va du solide
au pâteux. Chauffé à la température d'ébullition de l'eau, il devient fluide et peut être versé
et étalé.
L’asphalte, à nos jours, est un mélange de bitume, de fines calcaires ou siliceuses, de
sable et de gravillons. C’est un matériau étanche et ne nécessite aucun compactage s’il
est appliqué à chaud.
Figure 4
Figure 5
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6.3- Isolation:
a- Isolation thermique:
Certains isolants thermiques comportent un pare-vapeur
constitué par du bitume soufflé interposé entre un papier kraft
et la laine de verre (fig. 6). Les isolants thermiques pour les
toitures terrasses peuvent comporter du bitume.
Figure 6
b- Isolation acoustique:
Certains panneaux de fibres de bois utilisés pour l’isolation phonique sont agglomérés
avec une émulsion de bitume dur.
6.4- Peintures et vernis:
Des peintures à base de bitume sont utilisées pour la protection contre l’humidité ou la
corrosion. Ces produits peuvent être des émulsions, des bitumes fluidifiés ou des matières
bitumineuses applicables à froid.
6.5- Injection de bitume:
On réalise par injection des voiles ou écrans d’étanchéité dans les sols poreux, les
tunnels, les appuis de barrages,...Cette technique est aussi utilisée pour la remise en état
des chaussées en dalles de béton. Le bitume chaud (2000C environ) est injecté à haute
pression par des pompes.
QUESTIONS :
5. Un bitume 20/30 est plus souple qu’un bitume 80/100. Vrai ou faux ?
6. Pour notre climat Tunisien, on utilise les bitumes qui ont le point de
ramollissement le plus bas. Vrai ou faux ?
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1. GENERALITES :
On appelle chaussée toute surface spécialement aménagée, sur le sol ou sur un ouvrage,
pour le stationnement ou la circulation des personnes et des véhicules.
La chaussée peut être définie aussi comme l’ensemble des voies dans le sens transversal
et comme l’ensemble des couches au-dessus de la plate-forme support dans le sens
vertical. Le but principal de la chaussée est d’assurer une circulation permanente et
confortable en toute saison, et ceci pour une durée assez longue.
Historiquement, la route a évolué depuis les romains avec des routes en pavés ou dalles
puis, avec la mécanisation et l’évolution du parc véhicule, elle a été bouleversée en
incorporant des matériaux bitumineux, liants hydrauliques, …..
La chaussée peut être schématisée par une succession d’un certain nombre de couches
de natures et d’épaisseurs différentes constituant la surface et le corps de la chaussée.
Ces couches, qui constituent le corps de chaussée, doivent supporter et transmettre au
sol support, en les répartissant, les agressions verticales, sans déformations irréversibles
trop importantes et également sans dégradation. La coupe type d’une chaussée est
indiquée sur la figure 1.
A noter qu’une seule couche de surface, appelée couche de roulement, est suffisante.
Cette couche peut être en bétons bitumineux ou simplement un enduit superficiel. Des
solutions béton existent aussi (béton armé continue BAC ou béton armé) mais sont
d’usage très limité en Tunisie.
La couche de liaison peut être intercalée entre la couche de roulement et la couche de
base. Elle est à base de liants hydrocarbonés (couche d’imprégnation en cut-back).
La couche de base et celle de fondation constituent le corps de chaussée qui prend appui
sur le sol support.
Couche de
Couche de roulement
surface
Couche de base
Corps ou
assise de Couche de fondation
chaussée
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Les matériaux de base utilisés dans la construction routière sont principalement : les
granulats, les liants hydrocarbonés et les liants hydrauliques.
2. LES GRANULATS :
Ils constituent la principale composante des différentes couches de chaussée. Selon la
nature des couches, le pourcentage des granulats varie entre 70 à 100 %. Suivant leurs
usages, les granulats peuvent être des sables, graviers (différentes coupures) ou des
graves qui sont des mélanges de cailloux, gravier et de sables (gros, fin, très fin). Ces
granulats doivent répondre à plusieurs spécifications techniques en ce qui concerne leurs
propriétés (granularité, angularité, propreté, résistance à l’usure, résistance au choc,….).
Le tableau 2 donne les spécifications demandées pour un usage routier des granulats de
la couche de roulement ou de liaison.
Tableau 2 : Spécifications des granulats pour techniques routières
Trafic Spécification Couche de liaison Couche de roulement
A ≤ 30 ≤ 30
LA ≤ 30 ≤ 25
MDE ≤ 25 ≤ 20
T4
CPA ≥ 0.45
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 30 ≤ 25
LA ≤ 25 ≤ 20
MDE ≤ 20 ≤ 15
T3
CPA ≥ 0.50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 25 ≤ 20
LA ≤ 25 ≤ 20
MDE ≤ 20 ≤ 15
T2 CPA ≥ 0.50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 20 ≤ 20
LA ≤ 25 ≤ 15
MDE ≤ 20 ≤ 15
T1 CPA ≥ 0.50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
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hydrocarbonés). On utilise aussi en construction routière les émulsions. Ces deux produits
servent pour la couche de roulement, pour la couche de liaison ou pour le corps de la
chaussée. Dans ce cours, seulement quelques éléments concernant la couche de
roulement seront données. Plus de détails serait dans le cours de routes. La couche de
roulement peut être soit en béton bitumineux soit en enduit superficiel.
4. LE BETON BITUMINEUX :
Le béton bitumineux ( )ﺧﺮﺳﺎﻧﺔ زﻓﺖou enrobé bitumineux est un béton où l’eau et le
ciment seront remplacés par un liant hydrocarboné. Du fait de l’absence du ciment
(éléments fins), on y incorpore des fillers pour augmenter la compacité.
Les bétons bitumineux (BB) doivent répondre à certains impératifs tels que:
la stabilité mécanique ;
la résistance à la glissance, à la fatigue, aux efforts horizontaux et aux sollicitations
hivernales ;
l’imperméabilité ;
le confort.
La formulation d’un enrobé doit tenir compte de tous ces facteurs en plus du trafic, du type
de structure, des conditions climatiques et de l’épaisseur du revêtement. Les matériaux
entrant dans la composition d’un enrobé sont:
les granulats (voir spécifications plus haut);
le liant, généralement du bitume ;
les fines d’apport (pour avoir des éléments fins);
les dopes et les activants éventuellement.
Les bitumes doivent résister aux contraintes de traction, cisaillement et compression,
éviter la susceptibilité thermique, avoir une bonne adhésivité aux granulats et résister au
vieillissement. Les dopes d’adhésivité sont destinés à renforcer la résistance des BB
contre les dégradations provoquées par les agents extérieurs (essentiellement l’eau).
4.1- Formulation des enrobés :
On réalise ne pratiquement à nos jours que les enrobés appelés semi grenus (les enrobés
denses et les enrobés grenus ne sont plus utilisés). La composition granulométrique et la
teneur en bitume 40/50 ou 60/70 sont déterminées en laboratoire. Les granularités
adoptées sont 0/10 (BB 0/10) et 0/14 (BB 0/14). Les pourcentages des passants pour ces
deux classes sont donnés par le tableau 3 :
Tableau 3 : Exemple de formulation d’un BB
Tamis (mm) BB O/10 BB O/14
14 94-100
10 94-100 72-84
6.3 65-75 50-66
4 45-60 40-54
2 30-40 28-40
0.08 7-10 7-10
La teneur en liant est définie à partir des études de laboratoire en tenant compte de
l’épaisseur et de la compacité du revêtement. A titre indicatif, la teneur des enrobés
bitumineux varie de 5.4 à 6.1%. L’étude détaillée d’une formulation d’un béton bitumineux
se fait par une approche théorique complétée par des essais de laboratoire.
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A la sortie de la centrale, l’enrobé à une température voisine de 160 °C. Sa mise en place
devra se faire à une température supérieure à 80 °C. Le matériau, transporté par camion,
généralement bâché pour éviter par temps froid une déperdition de chaleur excessive, est
mis en œuvre par un finisseur.
La mise en œuvre passe par les étapes principales suivantes :
Nettoyage et brossage du support ;
Pose de la couche d’encollage ;
Mise en place du béton à l’aide du finisseur ;
Compactage qui peut se faire en plusieurs étapes et avec plusieurs types de
compacteurs.
La mise en service du béton bitumineux peu être immédiate.
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Des recherches récentes ont porté sur de nouveaux types d’enrobés de bitume (enrobés
en couche mince pour renouvellement des couches de roulement, ou enrobés drainants
susceptibles de diminuer les effets dus à la présence sur la chaussée d’un film d’eau en
temps de pluie).
4.3- Fabrication et mise en œuvre des enrobés à froid :
Les enrobés à froid peuvent être fabriqués à partir d’émulsion, soit à partir de bitumes
purs, fluxés ou fluidifiés. Ils sont utilisés surtout pour les travaux d’entretien (rebouchage
de nids de poule,...) ou dans les travaux neufs. La granulométrie est choisie en fonction de
l’utilisation, le dosage en liant est compris entre 4 et 6%. Le répondage se fait à la
niveleuse. Le compactage doit être énergique. Ces types d’enrobés ne supportent pas un
grand trafic.
5. LES ENDUITS SUPERFICIELS :
L’enduit superficiel ( )ﻃﻼء ﺳﻄﺤﻲou ( )ﻃﻼء ﻇﺎھﺮيen liants hydrocarbonés forment une classe
de revêtements de surface particuliers. La technique consiste à répandre une couche de
liant, puis de gravillons qu’un cylindrage énergique vient enchâsser dans le liant.
Technologie ancienne prévue pour former la surface de couche de base en matériau non
traité, les recherches faites sur l’adhérence et la nécessité de créer, ou de recréer, une
forte rugosité en certains endroits lui ont donné une nouvelle jeunesse. Ses variantes sont
nombreuses; elles portent sur la granulométrie des gravillons et leur mode d’application,
monocouche ou bicouche, sur leur nature minéralogique.
Les enduits superficiels assurent une bonne imperméabilisation du corps de la chaussée,
une rugosité élevée et un bon drainage si le dévers dépasse 3%.
Les constituants des enduits superficiels sont :
Les granulats qui doivent avoir les caractéristiques principales suivantes : LA ≤ 30,
MDE ≤ 20, CPA ≥ 0.40, A ≤ 10%, P ≤ 2%. Les classes granulaires sont 4/6, 5/8, 6/10,
8/12, 10/16 et 12/20.
Les liants hydrocarbonés qui sont principalement les émulsions de bitume, les
bitumes fluidifiés ou les bitumes fluxés.
Les enduits superficiels peuvent se présenter sous plusieurs structures. Le choix est dicté
principalement par la classe du trafic. Les différentes structures sont :
Les enduits monocouches simple gravillonnage, constitués par une couche de liant
et une couche de granulats (fig. 3). Ils s’utilisent pour une classe de trafic T4.
Les enduits monocouches double gravillonnage constitués par une couche de liant
surdosée et deux couches de granulats de classes granulaires différentes (fig. 4). Ils
s’utilisent pour une classe de trafic T3 et plus.
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Suivant la structure retenue, les classes granulaires disponibles et les liants choisis,
plusieurs formulations sont possibles. Le tableau 4 donne un exemple de formulation
d’enduit monocouche double gravillonnage.
Bitumes fluxés
Liants et granulats Bitumes fluidifiés
800/1200 ou Emulsions à 65 % Granulats
400/600
1200/2000 (kg/m²) (litres/m²)
Granularité (kg/m²)
(kg/m²)
6/10 7à
1.350 1.250 1.800
et 4/6 ou 5/8 4à5
10/14 ou 10/16 9 à 10
1.350 1.300 1.800
et 4/6 ou 5/8 5à6
10/14 ou 10/16 9 à 10
1.500 1.400 2.000
et 6/10 5à6
12/20 9 à 10
1.700 1.600 2.200
et 8/12 6à7
6. LE BETON HYDRAULIQUE :
On utilise en général les ciments dont principalement le ciment Portland, le ciment au
laitier, le ciment au calcaire, … Ces liants sont caractérisés principalement par la classe,
le temps de prise, la chaleur d’hydratation, la composition, …
Les couches de surface en béton de ciment sont réalisées à l’aide d’un béton classique,
avec un temps de prise soit suffisamment long, égal ou supérieur à 3 heures à 20 0C, une
maniabilité suffisante et une raideur compatible avec le matériel utilisé. La machine vibro-
finisseuse reçoit le matériau à l’avant, et le répartit. Une vibration permet une meilleure
mise en œuvre entre les coffrages en tôle métallique placés à l’avancement. Ceux-ci
peuvent constituer les rails de roulement de la machine. Les appareils les plus modernes,
dits à coffrage glissant, ne circulent pas sur des rails mais directement sur les parties
latérales de la couche de fondation. Des joints «de retrait» ou «de flexion» sont exécutés
dans le béton de ciment pour éviter une fissuration due au retrait physico-chimique, à la
flexion sous l’effet des charges ou aux gradients thermiques. Ils sont disposés tous les 5 à
6 mètres et sciés sur une profondeur du quart ou du sixième de l’épaisseur de la dalle, la
fissuration ainsi prédéterminée se poursuivant naturellement au droit du joint. Ils sont soit
équipés de goujons mis en place préalablement permettant un «transfert de charge» d’une
dalle à l’autre et sciés alors transversalement à la chaussée. Enfin, un «produit de cure»
est pulvérisé sur la dalle pour éviter une évaporation trop rapide de l’eau pendant la prise
du béton. Un striage de la surface permet d’améliorer l’adhérence.
Signalons une technique qui commence à se répandre, celle du béton armé continu
(BAC). Ce dernier est déversé sur un lit d’armatures métalliques et aucun joint n’est scié,
la fissuration est alors répartie par l’effet des armatures, comme cela se produit dans une
poutre en béton armé classique.
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QUESTIONS :
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Ch. 9 : LE BOIS
Objectif : Connaître le bois, ses différentes propriétés et utilisations
Prérequis :
Contenu : Introduction, propriétés du bois, différentes utilisations du bois
Travaux pratiques :
Mots clés : Bois, aubier, taux d’humidité, débitage, madrier, planche, basting
1.INTRODUCTION :
Le bois, en tant que matériau de construction, est constitué par la partie utilisable du tronc
de l’arbre. Comme il existe une très grande variété d’arbres, on devrait plutôt parler des
bois que du bois, car chaque essence et même chaque unité a ses traits particuliers. Il
existe deux grandes catégories de bois: les résineux et les feuillus.
Ces deux catégories sont faciles à identifier d’après leurs feuilles:
Les résineux ont les feuilles en forme d’aiguilles étroites ou des écailles. Parmi ces
bois, on distingue surtout: les pins (blanc, rouge, gris), le sapin, le mélèze, le cèdre et
l’épicéa.
Les feuillus ont les feuilles sous forme de lame aplatie qui peut être triangulaire ou
ovale, Ils sont très nombreux et les plus employés sont: le peuplier, le chêne, le hêtre,
le tilleul et le bouleau.
Le bois est produit partout dans le monde. Les principales essences commerciales et leurs
principales caractéristiques sont résumées dans le tableau 1.
2.PROPRIETES DU BOIS :
Un arbre est composé d’un tronc, d’une couronne et des racines. Le tronc tient la
couronne et sert à la circulation de l’eau et des substances nutritives. Les coupes d’un
tronc d’arbres sont données par la figure 1.
Le bois sur pied ou venant d’être abattu (bois vert) renferme une quantité d’eau
considérable, son degré d’humidité peut dépasser largement 100 %. Cette teneur en eau
dépend de l’essence, de la saison, de la partie de l’arbre que l’on considère. En général,
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la teneur en eau est maximale dans les racines, moindre dans les branches, minimale
dans le tronc. L’aubier en contient plus que le cœur chez les résineux, à peu près autant
chez les feuillus.
Figure 1
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2.1 - La rétractibilité :
Le bois, à mesure qu’il se dessèche, diminue de volume et de dimensions; on dit qu’il subit
un retrait. Ce retrait varie suivant la nature du bois; un bois dur est aussi nerveux et son
retrait est fort; un bois léger et tendre a, par contre, un retrait faible.
En sens inverse, un bois déjà sec qui reprend de l’humidité augmente de volume et gonfle.
Ce gonflement s’oppose au retrait. A tout changement d’humidité dans le bois, et en
même temps une variation du volume, on dit alors que le bois «travaille», que les
assemblages «jouent».
2.3 - Conductibilité thermique :
Le bois est un mauvais conducteur de la chaleur. Sa conductibilité varie suivant l’essence,
le degré d’humidité et aussi suivant la direction de la transmission; elle est plus grande
parallèlement aux fibres que transversalement.
Le bois et les produits dérivés du bois sont donc d’excellents isolants. Les panneaux de
fibres sont utilisés pour la constitution de parois et cloisons isolantes.
2.4 - Conductibilité électrique :
Sec, le bois est isolant, mais sa résistivité décroît rapidement si le degré d’humidité
augmente, pour demeurer à peu près constante au-delà du point de saturation. Le bois
sec constitue par lui-même un isolant pour les installations et équipements de basse
tension. Mais il ne faut pas qu’il réabsorbe de l’humidité. Il faudra donc le peindre ou le
vernir, ou encore le traiter spécialement par imprégnation.
2.5 - Caractéristiques mécaniques
La détermination des caractéristiques mécaniques présente une double difficulté:
dispersion extrême des résultats, provenant des variations de qualité dans la même
essence, chez le même individu, dans la même pièce; anisotropie marquée, rendant
nécessaire la recherche des caractéristiques pour chaque direction d’effort par rapport aux
fibres.
3.DIFFERENTES UTILISATIONS DU BOIS:
Les principales utilisations du bois sont données dans le tableau 2.
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Figure 2
Les principaux produits obtenus à partir de ce débitage et leurs dimensions courantes sont
donnés par la figure 3 en désignant x l’épaisseur et y la largeur. Les plateaux n’ont pas
de largeur fixe.
Planche : Basting :
x : 8 à 40 mm x : 40 à 64 mm Madrier : Poutre :
y : 8 à 40 cm y : 14 à 18 cm x : 64 à 114 mm x > 140 mm
x/y 2 y : 18 à 23 cm y > 140 mm
x/y 3 Sensiblement carrée
Figure 3
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déroulage et leur épaisseur est comprise entre 12/10 mm et 45/10 mm. Ils sont empilés en
nombre impair, à fil croisé, pour constituer une structure symétrique par rapport au pli
médian.
Les épaisseurs courantes des panneaux sont: 5, 8, 10, 12, 15, 19, 22 et 25 mm. Les
dimensions courantes des panneaux sont (L x I) : 205./250 x 122/153 cm.
Les contreplaques lattés sont des panneaux relativement épais: 15 à 40 mm et plus. Ils
sont offerts dans des largeurs standard de 60, 75 et 90 cm et pour des longueurs de 244
cm.
Figure 4
QUESTIONS :
1. Un bois sec se conserve mieux qu’un ois humide. Vrai ou faux ? Expliquer.
2. Un bois se conserve mieux s’il est tantôt dans l’eau tantôt dans l’air. Vrai ou
faux ? Expliquer.
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- Les produits pour structures inclinées : se sont les tuiles pressées ou extrudées qui
sont utilisés pour la décoration ou pour la couverture des planchers inclinés. Ces
produits sont importés et ne sont plus fabriqués en Tunisie.
- Les produits spéciaux : se sont les briques pleines ou perforées pour parement, les
boisseaux pour conduits de fumée, les claustras, … Les briques pleines sont
fabriquées dans des unités artisanales. Les autres produits sont importés.
Les dimensions des différents produits sont données par le tableau suivant.
Désignations Dimensions Poids moyen Utilisation
nominales en Kg
Briques creuses et hourdis
Briques à 3 trous 21.5 x 10.5 x 4 (cm) 1.0 Cloisons, voûtes
Briques à 6 trous 21.5 x 10.5 x 6.5 (cm) 1.4 Cloisons
Plâtrières 30 x 21.5 x 6.5 (cm) 3.6 Cloisons
Briques à 8 trous 30 x 21.5 x 6.5 (cm) 4.6 Murs et cloisons
Briques à 10 trous 25 x 25 x 10 (cm) 4.5 Murs
Briques à 12 trous 30 x 20 x 15 (cm) 5.5 à 6 Murs
Briques à 16 trous 30 x 20 x 20 (cm) 8.9 Murs
Hourdis de 13 type « RR » 13 x 33 x 30 (cm) 7.0 Planchers coulés en chantier
Hourdis de 16 type « RR » 16 x 33 x 30 (cm) 7.5 Planchers coulés en chantier
Hourdis de 19 type « RR » 19 x 33 x 30 (cm) 9.0 Planchers coulés en chantier
Entrevous de 13 13 x 50 x 30 (cm) 11.0 Planchers à poutrelles préfabriquées
Entrevous de 16 13 x 50 x 30 (cm) 11.0 Planchers à poutrelles préfabriquées
Entrevous de 20 20 x 50 x 30 (cm) 13.9 Planchers à poutrelles préfabriquées
Tuiles
Tuiles plates type Marseille 13 à 15 par m² 2.5 à 3.3 Toits en pente
Tuiles plates 57 à 70 par m² 1.0 à 1.2 Toits en pente
Tuiles romaines 40 à 33 par m² 2.0 à 2.5 Toits en pente
Faîtières 2.5 à 3.3 Faîtage
Produits spéciaux
Briques pleines 22 x 10.5 x 5.5 (cm) 2.5 Murs
Briques perforées 22 x 10.5 x 5.5 (cm) 1.8 Murs
Claustras Décoration, clôtures
QUESTIONS :
2. Après cuisson, les produits céramiques sont solubles dans l’eau. Vrai ou
faux ? Expliquer.
3. Les entrevous servent pour les cloisons extérieures. Vrai ou faux ? Expliquer.
Mehrez KHEMAKHEM - 92 -
COURS DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Mehrez KHEMAKHEM - 93 -