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Dimensionnement des pannes 

Introduction :

Les pannes sont destinées à supporter la couverture, elles sont disposées


parallèlement à la ligne de faitage, dans le plan des versants.

Elles sont disposées à un entraxe régulier, elles sont jumelées au faitage (panne
faitière) et peuvent être renforcées pour reprendre des efforts horizontaux dus au vent
(panne sablière). Leur portée correspond à l’entraxe des portiques et leur entraxe est

déterminé par la portée des bacs de couverture utilisés.

On utilise dans la plupart des cas des profilés laminés IPE pour les pannes
courantes et des profilés HEA pour les pannes sablière et faitière.

Les pannes sont posées inclinées sur les portiques, de ce fait, elles fonctionnent en
flexion déviée. Elles sont soumises à des charges verticales (leur poids propre et le poids
de la couverture) et aussi à une charge oblique due au vent.

Emplacement des pannes sur le versant


Hypothèses de calcul :

Pour simplifier les calculs on admet implicitement que la couverture ainsi que la
flexion de la panne sur la ferme empêchent la rotation de cette dernière ; ce qui
conduit à dire que le moment de torsion 𝑀𝑡 crée par l’excentricité (voir figure)
est négligeable, de ce fait les efforts seront prises comme appliqués au centre
d’inertie de la panne.

Principe de calcul :

Les pannes sont bi appuyées de portée 7.0 m avec un écartement de 2 m. Elles sont soumises
aux charges suivante
 De gravité : ces charges ont une composante selon l’âme du profilé et une
autre selon la pente du versant. Elles comprennent le poids du profilé ainsi
que le poids de la couverture et éventuellement la surcharge de montage.
 De vent : ces efforts sont perpendiculaires à la surface de la toiture ; ils
agissent donc uniquement selon la plus grande inertie du profilé

V
Le dimensionnement des pannes doit répondre simultanément aux exigences suivantes :

 les conditions de flèche

 Les conditions de résistance

 la verification au déversement

I. Dimensionnement des pannes :


1) Evaluation des charges:
a) Charges permanentes :
Elles comprennent le poids propre : de la couverture, de l’isolant et de
l’étanchéité.

Dans notre cas, on a :


 Poids propre de la couverture (bac acier + isolant + étanchéité) : 30 daN/ m²
 Ainsi que le poids propre des pannes (estimé) : IPE 140 : 12,9 daN/m.

Donc : G=30x2+12,90 = 72,9 daN /¿  m

D’ou: Gx=G× sin ( α ) =¿ 72.90× sin ( 5.71° )=¿7.25 dan /m¿ ¿


Gy=G× cos ( α )=¿ 72.90 ×cos (5.71 ° )=¿ 72.54 dan/m¿ ¿

Charges d'exploitations:

1ér cas: Charge poussière = 20 daN/m²


 Surcharge sur panne :
Q=20× 2=40 daN /m

2éme cas : Charge d’entretien 


Dans le cas de toiture inaccessibles on considère uniquement dans les calculs,
une charge d'entretien qui égale aux poids d'un ouvrier et son assistant et qui est
équivalent à deux charges concentrées de 100 daN chacune est situées à 1/3 et 2/3 de
la portée de la panne.

On a alors : P = 100daN et l = 7 m

P ' l P l2
Donc : M max= =
3 8

L L2
M max =100 =Q2 =233,33 daN .m
3 8

8 P 8 ×100
D’où : Q= = =38 . 10 daN /m
3l 3× 7

On prend la surcharge max Q=40 daN . m 

Qx=Q× sin ( α ) =¿ 40 ×sin ( 5.71 ° )=¿ 3.98 dan/m ¿ ¿


Qy=Q× cos ( α )=¿ 40× cos ( 5.71° )=¿ 39.80 dan/m¿ ¿
Charges climatiques:

On tient compte de l'effort de vent sur la structure, la pression du vent normal la plus
défavorable : q(calcul)= Vx ∂ x (Ce – Ci) x esp de panne= 70 x 0,87 x (-0,8) x 2 =
-97,44 dan/m





Calcul des sollicitations :

Combinaison à ELU 𝑞𝑢 (𝑑𝑎𝑛/𝑚) Combinaison à ELS 𝑞𝑠 (𝑑𝑎𝑛/𝑚)


1.33𝐺 + 1.5𝑄 156,18 𝐺+𝑄 112,34

1.33𝐺 + 1.42(𝑄 + 𝑉) 14,63 𝐺+𝑉 −24,9


𝐺 + 1.75𝑉 -73,62 𝐺+𝑄+𝑉 14,19
1.33𝐺 + 1.5𝑉 -41,68

Dans notre cas, la combinaison la plus défavorable est :


q uy =1,33G y +1,5 Q y = 156,18daN /¿  m

q s y =G y +Q y =72.54+39.80 = 112,34 𝒅𝒂𝒏/m

𝑡’ = 𝑞 × sin(𝛼) = 156,18 × sin(5.71°) = 𝟏5,54 𝒅𝒂𝒏/𝒎


𝑓’ = 𝑞 × cos(𝛼) = 156,18 × cos(5.71°) = 155,40 𝒅𝒂𝒏/𝒎

𝑡 = 𝑞 × sin(𝛼) = 112.34 × sin(5.71°) = 11.18 𝑑𝑎𝑛/𝑚


𝑞z = 𝑞 × cos(𝛼) = 112.34 × cos(5.71°) = 111.78 𝑑𝑎𝑛/𝑚

Figure 6 : Schéma représentant une panne

1) Prédimensionnement à l’ELS:

D'après les règles CM66, les pannes doivent présenter une flèche inférieure à 1/200 de
leur portée, sous l'application des charges maximales non pondérées (ELS).
Les charges non pondérées, les plus défavorables à prendre en compte sont :
q s y =G y +Q y =72.54+39.80 = 112,34 𝒅𝒂𝒏/𝒎
La décomposition de cette charge selon les deux axes yy et zz donne :

f y ≥ 2,05× t ׿ ¿ = 2,44 cm4  IPE 140

5× q z × L4 L 5 x 200 x 111,78 x 10−2 x 7 003


f z≥ < ⇔ Iz ≥ = 475,45 cm 4  IPE 140
384 × E × Iz 200 384 × 2,1×10
6

Le tableau suivant indique ses caractéristiques :

ℎ 𝑏 𝑡𝑤 𝑡𝑓 𝑃 𝐼𝑦 𝑊𝑒𝑙.𝑦
140 𝑚𝑚 73 𝑚𝑚 4,7 𝑚𝑚 6,9 𝑚𝑚 12,9 𝑘𝑔/𝑚 541,2 𝑐𝑚4 77,3 𝑐𝑚3

𝑊𝑃𝑙.𝑦 𝐴𝑣𝑧 𝐼𝑧 𝑊𝑒𝑙.𝑧 𝑊𝑃𝑙.𝑧 𝐴𝑣𝑦 𝐽


88,3 𝑐𝑚3 7,6 𝑐𝑚2 44,90 𝑐𝑚4 12,30 𝑐𝑚3 19,2 𝑐𝑚3 10,6𝑐𝑚2 2,45𝑐𝑚4

Vérification de la résistance:

Calcul des moments :


Les pannes sont isostatiques et chargées uniformément, donc les moments maximaux sont
donnés par les formules suivantes :
la combinaison la plus défavorable est :
 Selon Y :

 q uy =1,33G y +1,5 Q y = 156,18daN /¿  m

q uy x L2
 Moment maxi : M x = =956,59 daN . m
8

 Selon Y :

 q ux=1,33G x +1,5 Q x =15,62 daN / ¿ m ;


2
q ux x L
 Moment maxi : M y = =95,65 daN . m
8
Calcul des contraintes :

Après avoir calculé les moments de flexion, on obtient les contraintes de


flexion y et x selon les formules :

M x 956,59
σ x= = =12.38 daN / mm2
Wx 77.3
M y 95.65 2
σ y= = =7.78 daN /mm
W y 12.30

ET on doit vérifier que : 𝝈 = 𝝈𝒚 + 𝝈𝒛 ≤ 𝝈𝒆


daN
Donc la Contrainte totale : σ x +σ y =12,38+7,78=20,16 ≤ σe=27.5 daN /mm ²
mm2
Donc Le profilé IPE 140 vérifie le critère de la résistance
Vérification de la flèche :
4 −2 4
5 ×q ux × L L 5 x 15,62 x 10 x (7 00)
f x≥ < ⇔ I y≥ = 2,44 cm4  IPE 140
384 × E × Iy 200 6
384 ×2,1 ×10 x 44,90

4 −2 3
5 × q uy × L L 5 x 200 x 156,18 x 10 x 7 00
f y≥ < ⇔Iz≥ = 475,45 cm 4  IPE 140
384 × E × Ix 200 6
384 × 2,1× 10 x 541,2

Vérification au cisaillement :
T max q L
t max=¿1,54 ≤ σ e avec T max= uy = 546,63 daN et 𝐴â𝑚𝑒 = 𝐴𝑣𝑧 = 7,6 𝑐𝑚2
A max 2
546,63 2
D’où : t max=1,54 × 2
=1,11 daN / mm ≤ σ e
7,6× 10
La résistance au cisaillement est bien vérifiée.
Vérification au déversement :

La semelle inférieure peut présenter un risque de déversement en cas de soulèvement de la


panne sous la surpression du vent ce qui correspond à la combinaison :
G+1.75V
Les vérifications réglementaires du déversement des pièces à section constante en I et
doublement symétriques passent, selon l’article 3.611 des règles CM 66, par le calcul de la
contrainte de non déversement :

I z h2
σ d=40000 × × × ( D−1 ) BC
I y l2

 Calcul des coefficients D, C et B :


Le coefficient D :
Il est donné en fonction des dimensions de la pièce selon la règle 3,641 :


2
J l
D= 1+0,156 × × 2
Iz h

Avec :
 J : le moment d’inertie de torsion pour IPE 120 J=2,45 c m4

 l : la longueur de la panne, l=7 m

 h : la hauteur du profilé h=14 0 mm

 I z : le moment d’inertie minimal, pour IPE 120 I z =44,90 c m4


D= 1+0,156 ×
J l2

× 2 = 1+ 0,156×
Iz h
2,45
×
72
44,90 0,14 2
=4,72

Le coefficient C :
Le coefficient C est donné par la règle 3,642 en fonction de la répartition des charges et des
conditions d’appuis. Pour une pièce uniformément chargée et reposant sur deux appuis de même
nature, on a : C=1.132
Le coefficient B :
Le coefficient B, donné par la règle 3,643 du règlement CM 66, dépend du niveau
d’application des charges. Dans notre cas, les charges sont appliquées au niveau de la fibre
supérieure :

√ ( )
2
β ×C β×C
B= 1+ 0,405× −0,405 ×
D D

Le coefficient est donné en fonction du mode d’appui et de la répartition des charges, pour
notre cas : β=1
Alors :

√ (
B= 1+ 0,405×
1 ×1.132 2
4.72 )−0,405×
1 ×1.132
4.72
=0,91

La contrainte de non déversement :


2
44,90 0,14
σ d=40000 × × 2 × ( 4.72−1 ) ×0,91 ×1.132=5,086 daN /mm2
541,2 7
σ d=50,09 Mpa ≤ σ e=275 Mpa

Il y a risque de déversement, alors on détermine :


o L’élancement λ 0:

l
λ 0= ×
h
4 Iy

× × 1−
BC I z
σd
σe ( )
λ 0=
7
0,14
×
√ 4
×
541,2
0,91 ×1.132 44,90
La contrainte d’Euler σ k :
× 1−
50,09
275 (
=309,35 )
2 2
π × E π × 21000 2
σ k= 2
= 2
=2,17 daN /mm
λO 309,35

Le coefficient de flambement K 0 :

(
K 0 = 0.5+ 0.65×
σe
σk) √(
+ 0,5+0,65 ×
σk )
σ e 2 σe

σk

( ) √( )
2
27 ,5 27 , 5 27.5
K 0 = 0.5+ 0.65× + 0,5+0,65 × − =16,72
2,17 2,17 2,17
Le coefficient de déversement K d :
K0 16,72
Kd= = =4,28
σd 5,086
1+ ( K −1) 1+ (16,72−1)
σe 0 27.5

o Calcul de σ fy et σ fz :
On doit d’abord calculer les moments maximaux :
q z =G× cos ( α )+ 1.75× V =72.9 ×cos ( 5.71° ) +1.75 ×(−97,44)=¿−97,98 daN /m¿

q y =G ×sin(α ¿) ¿72.9 × sin(5.71 °¿)=7.25 daN /m¿ ¿

Donc :
2
q z ×l 97.98× 72
M y= = =600,13 daN . m
8 8
q y ×l 2 7.25 ×7 2
M z= = =11,10 daN .m
32 32
D’où :
M M y 600,13
σ fy = y = = =7,76 daN /mm2
I W el . y 77,3
Vy
M z M z 11,10 2
σ fz = = = =0,90 daN /mm
I W el . z 12,30
Vz
Il faut vérifier :
K d × σ fy +σ fz ≤ σ e

daN 2
K d × σ fy +σ fz =4,28 ×7,76 +0,90=34,11 2
> σ e =27.5 daN /mm
mm
Le déversement n’est donc pas vérifié ; on prend alors un profile supérieur ; un IPE240 et on
reprend la même démarche de calcul. Les résultats sont les suivants :
Les paramétres de déversement deviennent :
D =2,65 ; C=1,132 ; B= 0,84

La contrainte de non déversement : σ d=5,37 daN / mm2

On calcul l’élancement on trouve : λ 0=198,79

La contrainte critique d’Euler est alors : σ d=5,24 daN / mm2

On calcule alors le coefficient de flambement par la formule de l’article3,411 des règles CM66 ;
on trouve : K 0 =7,08

Le coefficient de déversement est finalement K d =3,23


La contrainte de comparaison est :
daN 2
K d × σ fy +σ fz =3,23 ×7,76+0,90=25,96 2
> σ e =27.5 daN /mm
mm

IPE 240 est bien vérifié.

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