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TASSEMENT.
Notre travail est subdivisé en 5 grande partie :
1. LA DÉFINITION DU TASSEMENT
2. LES SORTES DE TASSEMENTS
3. LES CAUSES DU TASSEMENT
4. LES MESURES À PRENDRE POUR RÉDUIRE L'INFLUENCE DU TASSEMENT
5. AUTRES SITUATIONS SUR LE CHAMPS DE PLANTATION.
Le tassement du sol est sa déformation verticale due à l'application des contraintes extérieures
telles que les remblais, les fondations ou son propre poids. Il ne faut pas le confondre avec la
compaction du sol (appelée aussi tassement du sol) qui peut apparaître à l’occasion de
phénomènes naturels (pluies intenses en sols battants), ou être d'origine anthropique
(surpiétinement, passages d'engins agricoles).
Tassements uniformes
Tassements différentiels
Tassement différentiel
Un tassement différentiel est un mouvement d’enfoncement du sol qui n’est pas uniforme. Il
peut de ce fait provoquer des dislocations des maçonneries comme l'apparition de fissures.
C’est un grave facteur de désordre qui est la plupart du temps irrémédiable.
Même lorsque le sous-sol est assez uniforme, les charges unitaires différentes sur les
fondations peuvent provoquer un tassement différentiel très important.
Causes
Parmi les causes des tassements il y a :
La dessiccation des couches superficielles : Les périodes de sécheresse font évaporer l’eau
naturellement présente dans les sols entraînant, dans certains cas, une réduction de leur
volume. Cette réduction n’est jamais uniforme et ce pour diverses raisons telles que :
l’hétérogénéité du sol d’assise des fondations, les différences d’ensoleillement selon les façades
du bâtiment, la présence de terrasses ou d’ouvrages annexes etc. Le phénomène de
dessiccation entraîne un retrait du sol sous l’assise de l’édifice, qui se manifeste par des
désordres plus ou moins importants.
Des désordres analogues peuvent être provoqués par la présence au voisinage immédiat du
bâtiment d’arbres dont les racines pompent l’eau jusque sous les fondations, ou par des
variations du niveau de la nappe le cas échéant.
Dans de nombreux cas, l’effet de ces différents facteurs se manifeste sur de longues périodes,
rendant difficile la détermination des causes réelles.
L’apport de liquides dans les zones au voisinage immédiat du bâtiment agit également sur
l’assise des fondations, le sol devient saturé et perd une grande partie de sa résistance
mécanique : la reprise des charges n’est plus uniforme et entraîne des tassements différentiels.
Fondations inadaptées : Le rapport inadéquat entre la pression exercée sur le sol d’assise et la
portance du terrain est une cause fréquente de tassement structurel. La présence de sols
compressibles ou sous-consolidés est également une cause de graves désordres. Les
tassements ne sont pas immédiats et s’opèrent lentement sous l’effet de la descente de charge
du bâtiment. La stabilisation des tassements peut prendre de nombreuses années, voire des
décennies, pour les sols organiques compressibles.
Remblais : Les terrains remaniés ou rapportés perdent leur capacité portante ; les tassements
différentiels qui en résultent peuvent causer des désordres importants à moyen ou à long
terme.
De nombreuses autres causes peuvent entraîner des désordres aux bâtiments tels que les
éboulements et glissements de terrain, la modification des niveaux hydriques dus par exemple
à la réalisation d’ouvrages voisins, de drains, de rabattage de nappe etc., la cohabitation de
modes de fondation différents, cas d’un bâtiment sur sous-sol et d’un agrandissement sur vide
sanitaire,
L’hétérogénéité du niveau de consolidation des différents sols constituant l’assise d’un même
bâtiment.
La nature du sol est un élément prépondérant : les sols argileux sont a priori sensibles, mais en
fait seuls certains types d’argiles donnent lieu à des variations de volume non négligeables. La
présence d’arbres ou d’arbustes au voisinage de constructions constitue un facteur aggravant
en raison de l’absorption de l’eau du sol par les racines.
Par contre, les mêmes charges appliquées à des sols cohérents à grains fins et saturés (argiles,
limons,…), vont provoquer un tassement à plus long terme. En effet, l’eau présente dans le
matériau mettra beaucoup de temps à être évacuée. Elle subira d’abord un phénomène de
surpression avant de s’évacuer par les pores du sol et de permettre à la structure du terrain de
se déformer. Ces tassements à long terme des sols cohésifs sous des charges constantes, sont
appelés tassements de « consolidation ». Les sols fins présentent une faible perméabilité, par
conséquent l’évacuation des pressions interstitielles est un processus très lent, qui peut
s’étendre sur une durée relativement importante selon la distance à parcourir. Pour exemple,
un sol composé de 10m d’argile saturée mettra environ 30 ans à tasser sous une surcharge.
{\displaystyle S_{\mathrm {t} }=S_{\mathrm {p} }+S_{\mathrm {s} }=S_{\mathrm {i} }+S_{\
mathrm {c} }+S_{\mathrm {s} }}{\displaystyle S_{\mathrm {t} }=S_{\mathrm {p} }+S_{\mathrm
{s} }=S_{\mathrm {i} }+S_{\mathrm {c} }+S_{\mathrm {s} }}.
Par définition, le tassement immédiat est indépendant du temps, tandis que les tassements de
consolidation et le tassement secondaire sont des fonctions du temps.En général, le tassement
immédiat est évalué en se basant sur la théorie d’élasticité.Le tassement de consolidation se
produit dans les sols à grains fins présentant un faible coefficient de perméabilité. La vitesse de
tassement dépend du taux d’évacuation de l’eau interstitielle c.à.d de la perméabilité. Dans ces
conditions, le tassement de consolidation peut se prolonger pendant des mois, des années ou
même des dizaines d’années. Le tassement secondaire se produit à contrainte effective
constante, sans variation de la pression interstitielle, on le définit alors comme un phénomène
de fluage du sol. On peut faire un calcul global du tassement en considérant la variation des
caractéristiques mécaniques du sol en fonction de l’état de contrainte. Pour un élément de
volume parallélépipédique, de hauteur {\displaystyle \mathrm {d} z}\mathrm {d} z, le
tassement infinitésimal sous la contrainte verticale appliquée {\displaystyle \sigma _{z}}\sigma
_{z} est donné par :
{\displaystyle \mathrm {d} s={\frac {\sigma _{z}\,\mathrm {d} s}{E'}}}{\displaystyle \mathrm {d}
s={\frac {\sigma _{z}\,\mathrm {d} s}{E'}}}
où {\displaystyle E'}E' est une caractéristique mécanique du matériau appelée module
œdométrique, dépendant à la fois de la profondeur {\displaystyle z}z et de la contrainte {\
displaystyle \sigma _{z}}\sigma _{z}. En un point donné de profondeur {\displaystyle z_{0}}z_0,
le tassement est donc :
Pour un sol constitué d’une seule couche de faible épaisseur égale à {\displaystyle 2\,h}{\
displaystyle 2\,h}, on pourra admettre que le module œdométrique {\displaystyle E'}E' est
constant et que la répartition de la contrainte verticale {\displaystyle \sigma _{z}}\sigma _{z} est
linéaire. Dans ces conditions, le tassement de la couche est donné par :
Tassements instantanés
Dans les milieux saturés, on peut admettre que ce tassement se produit à volume constant. On peut le
calculer on se basant sur les formules de Boussinesq. À titre d’exemple, au voisinage d'une semelle
flexible uniformément chargée, le tassement est donné par :
Dans laquelle on prendra {\displaystyle \nu =0,5}{\displaystyle \nu =0,5}. B est la dimension
caractéristique de la semelle. Le coefficient d’influence {\displaystyle I}I dépend de la forme de la
semelle et de la position du point de calcul.
Un bâtiment prend appui sur le sol et lui transmet un ensemble de charges. Les fondations
jouent un rôle de bonne répartition de ces contraintes de charges. Ces fondations sont
adaptées à la fois à la nature du sol et à la structure du bâtiment.
En général, sous l'action des charges du bâtiment, le tassement du sol reste uniforme et de
faible amplitude : la construction, dotée d'une bonne rigidité, ne subit aucun préjudice.
Lorsque le tassement est hétérogène (différentiel), avec des dénivellations entre différents
points de fondation, des désordres peuvent apparaitre. Pour une structure très rigide, la
défaillance d'un appui entraîne simplement le report vers les appuis voisins : aucun dommage
n'est subi tant que le tassement reste de faible amplitude.
Pour un structure souple qui s'adapte aux mouvements des fondations, des désordres peuvent
apparaître au niveau des éléments du second œuvre : il faut prévoir des joints de
désolidarisation pour les prévenir.
Les tassements peuvent donc être admis à partir du moment où la structure du bâtiment ou ses
composants peuvent les absorber. Il existe des ordres de grandeur des tassements admissibles
donnés par des spécialistes de la mécanique des sols. Ils préconisent des valeurs pour différents
éléments constructifs pour un tassement total ou différentiel :
Fondations profondes
Manifestations des tassements
Les désordres liés à des tassements différentiels non maîtrisés, se manifestent sous forme de
fissures :
à 45° depuis l'angle d'une ouverture ou d'un linteau pour une structure fragile ;
par blocs au niveau des joints pour les structures rigides comme des murs en béton banché ;
en escalier pour les structures en petits éléments maçonnés comme des murs en parpaings ;
en diagonale (fissures de cisaillement) lors d'un tassement différentiel d'un pignon par rapport
au reste du bâtiment ;
horizontales dans le cas d'un tassement différentiel de pignon par traction ou gonflement ;
Remarque : les désordres des tassements se manifestent aussi sur des ouvrages annexes : au
niveau des réseaux comme les évacuations d'eaux usées ou d'eaux pluviales sectionnées au
niveau des tassements, au niveau des regards de ces réseaux, qui s'affaissent à cause du
tassement et entraîne des fractures des canalisations et au niveau des ouvrages périphériques,
comme une terrasse ou un talus de remblai autour de la construction entraînant des
affaissements et des crevasses.
Sources de tassement
un niveau d'assise variable pour un même bâtiment, comme une maison ne comprenant qu'un
sous-sol partiel ;
une nature de sol d'assise hétérogène : un côté sur de l'agile et un autre côté sur du calcaire ou
présence de points durs (roches) et de points mous (compressibles comme du remblai non
compacté) ;
variation de la teneur en eau du sol d'assise, comme un terrain argileux qui se rétracte en
période de sécheresse et qui gonfle au retour des pluies ;
une infiltration d'eau inhabituelle et son accumulation, dues à des intempéries ou au perçage
d'une canalisation ;
un sol instable constitué de remblais, comme un ancien dépôt de gravats, le rebouchage d'un
ancien passage souterrain ou d'une carrière ;
des travaux dans les avoisinants, comme la réalisation de fouilles pour les fondations d'un
nouveau bâtiment accolé ou implanté à proximité ;
les vibrations engendrées par des travaux à proximité (comme le battage de pieux) ou le
passage d'engins lourds à proximité ;
l'altération du béton ou des aciers noyés dans ce béton à cause de l'agressivité du milieu ;
les erreurs de conception et d'exécution dues à une sous-évaluation des efforts ou à la non
prise en compte de l'étude de sol : ce cas est rencontré surtout dans le cas de fondations
profondes.
RÉPONSES
Prévention des tassements pour éviter les désordres possibles
Étude des sols (géotechnique) et fondations sont étroitement liées et sont la base
incontournable pour prévenir les tassements. L'étude des sols et l'étude de la structure du
bâtiment à construire permettent d'évaluer les pressions exercées (bulbe de diffusion des
charges) et de déterminer les formes des fondations en conséquence.
Dans un bâtiment, les fondations assurent le transfert des efforts : compressions verticales,
poids propre du bâtiment, surcharges, et elles répondent aux forces de réaction du terrain (sa
portance).
Le type et les dimensions des fondations sont ainsi déterminées. Elles impliquent la
connaissance de la nature du sol : une étude des sols (géotechnique) est donc fortement
recommandée. La méconnaissance des propriétés géotechniques du terrain peut conduire à la
réalisation de fondations insuffisamment profondes, ou bien assises sur du remblai instable ou
sur des sols hétérogènes de portance différente.
Bon à savoir : les règles de construction parasismique sont en plus à respecter suivant la région
de la construction.
Points de vigilance
Il convient de déterminer la profondeur du sol dur pour l'assise des fondations, de vérifier la
propreté des fonds de fouilles pour que les semelles soient bien coulées sur
le dur (nettoyer terres et remblais tomber au fond)et de reporter le coulage des fondations en
cas de pluies abondantes (stagnation d'eau en fond de fouille).
Il faut aussi mettre en évidence les hétérogénéités d'un sol nécessitant des adaptations
ponctuelles (comme la réalisation d'une fondation en puits et longrines pour passer une zone
de remblais instables).
Dans le cas d'une construction sur un terrain en pente, il faut respecter la pente maximum
entre 2 semelles (ratio de 3 sur 1 maxi).
Bon à savoir : quand vous construisez sur un lotissement, une étude de sol liée au permis
d'aménager de ce lotissement est à votre disposition et peut vous donner des éléments.
Dès que les murs en maçonnerie atteignent des surfaces importantes, il est nécessaire de les
recouper par des joints qui répondent à la dilatation ou au retrait des matériaux, à la différence
de charge apportée par la construction sur les fondations, à la présence d'un sol hétérogène et
donc de fondations différentes, à la protection antisismique (règles parasismiques).
L'espacement entre les joints est déterminé en fonction de plusieurs critères.
Le premier est la localisation du bâtiment : en région sèche comme sur la rive méditerranéenne,
les joints doivent être prévus tous les 20 mètres, alors qu'en région humide tempérée comme à
l'Ouest de la France, c'est tous les 35 mètres (dans le Bassin parisien, c'est tous les 30 mètres)
en cas de maçonnerie porteuse.
Bon à savoir : le joint doit être régulier sur toute la hauteur (sans point de contact) et au
maximum de 2 cm de largeur. En façade, il doit être protégé contre les infiltrations par un
cordon étanche et un couvre-joint. En paroi intérieure, le joint peut être fait avec un produit
souple ayant une bonne résistance au feu.
Les argiles peuvent avoir des propriétés de gonflement en présence d'eau et de retrait en
période sèche. Ce phénomène est l'une des causes majeures de fissuration en maison
individuelle.
Des solutions possibles : préférer le vide sanitaire en présence d'argile et réaliser une étude de
sol avec essais en laboratoire permettant d'adapter le type et la profondeur des fondations en
fonction de la susceptibilité de votre sol au retrait-gonflement.
L'hétérogénéité latérale de la profondeur du toit du rocher compact peut créer un « point dur »
sous le projet.
L'encastrement des fondations dans deux sols de nature et compacité différentes (rocher
compact d'un côté et rocher altéré de faible compacité de l'autre) s'accompagnera de
tassements différentiels et donc d'un risque de fissuration à +/- long terme.
Des solutions possibles : réaliser une étude de sol permet d'estimer l'importance du tassement
différentiel et de proposer une solution optimisée et adaptée pour votre projet.
Les racines d'un arbre à proximité d'un édifice peuvent pomper l'eau jusque sous ses fondations
créant un déséquilibre hydrique.
Des solutions possibles : dessoucher les arbres trop proches du projet en particulier dans un sol
argileux ou prévoir un écran de protection racinaire.
Des solutions possibles : réaliser une étude de sol permet d'estimer l'épaisseur du remblai ou
du remaniement afin d'ancrer les fondations dans un sol homogène en nature et compacité.