Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
net/publication/258246529
CITATIONS READS
3 5,481
1 author:
Mounir Bouassida
University of Tunis El Manar
295 PUBLICATIONS 1,362 CITATIONS
SEE PROFILE
Some of the authors of this publication are also working on these related projects:
Hydro-mechanical properties degradation of soils treated with surfactant products View project
All content following this page was uploaded by Mounir Bouassida on 10 December 2015.
139
Les techniques ici présentées sont : le pré chargement associé à des
drains verticaux, la consolidation sous vide, le renforcement par
colonnes, les inclusions rigides y compris les micro-pieux et le clouage.
Alors qu’à titre introductif un très succinct rappel est réservé aux
compactages statique et dynamique.
Figure 6.2. Réduction des vides, schématique, après compactage (Keller, 2000)
141
Les avantages du compactage dynamique sont l’augmentation de la
capacité portante, la réduction à la fois du tassement et du potentiel de
liquéfaction. Cette technique a été pratiquée en premier lieu par Ménard
au début des années soixante dix (Gambin, 1981). Le compactage
dynamique est de même recommandé pour la densification des sols
affaissables à structure macroporeuse tels que les loess (Liausu et
al, 2001).
Le compactage dynamique est réalisé en deux ou trois étapes. Lors de la
première étape les points de compactage (ou de traitement) sont répartis
en un maillage primaire (4m x 4m par exemple) ; en chaque point environ
12 coups sont appliqués de sorte qu’un cratère d’affaissement soit formé
(Figure 6.3)
Dans la deuxième étape d’autres points sont répartis en un maillage
secondaire plus serré (2m x 2m par exemple), en chaque point on fournit
la même énergie de compactage que celle appliquée précédemment
(Bjolgerud et Haug, 1983). Ensuite on procède au nivelage final de la
surface améliorée à l’aide de compacteurs vibrants, de capacité 10 tonnes.
On prévoit souvent, une sur épaisseur de 10 à 20 cm de la surface traitée
qui peut être recouverte d’une couche en gravier concassé.
Le contrôle des travaux exige une pénétration minimale en fin de
chaque étape de traitement. La pénétration est la profondeur du cratère
résultant du nombre de coups réalisé en chaque point de traitement, cet
indice indique que le traitement par compactage dynamique est achevé.
142
6.3. PRECHARGEMENT ASSOCIE A DES DRAINS
VERTICAUX
Ame en
polypropylène
Filtre en
géotextile
b a
Drain vertical
Drain idéal
Zone remaniée
Zone intacte
ds
1 U (1 U h )(1 U v ) (6.2)
146
Cependant, le tassement peut être accéléré sous les rampes d'accès, au
niveau des culées, avec un espacement serré de 1,2 m qui est suivi par un
espacement de 1,5 m dans une zone de transition. De cette façon la durée
d'attente totale est de 89 jours. Ce qui permet d'atteindre 63% de la
consolidation obtenue pour un espacement de 1,8m. La figure 6.8 illustre
d’une part l'influence de l'espacement entre les géodrains pour accélérer
la consolidation, et d’autre part, que le tassement final de l’ordre de 1 m
est identique pour les deux espacements.
148
6.5. LE RENFORCEMENT PAR COLONNES (RpC)
Le RpC est une méthode d’amélioration d’un sol, dit initial, dont les
caractéristiques mécaniques (cohésion et angle de frottement, pression
limite ou résistance de pointe) et de déformabilité (module de Young,
module pressiométrique) sont faibles. Ainsi, le sol initial ne peut pas
constituer l’assise d’une fondation à cause d’une capacité portante
insuffisante et très souvent à cause d’un tassement inadmissible. A titre
d’exemples les sols faisant souvent l’objet d’un RpC sont intermédiaires
à deux catégories:
- Les argiles molles caractérisées par une cohésion non drainée modérée à
très faible (inférieure à 30 kPa) et un module de Young souvent inférieur
à 3 MPa.
- Les sables lâches saturés dont l’angle de frottement est inférieur à 29? et
un module de Young variant de 8 à 15 MPa.
Le RpC est recommandé pour les ouvrages tels que radiers, réservoirs,
ou remblais transmettant une contrainte verticale quasi uniforme ne
dépassant pas 150 kPa. Ce qui permet d’avoir un tassement quasiment
uniforme et admissible.
Dans ces conditions le RpC constitue une alternative très compétitive
par rapport à celle d’une fondation sur pieux qui est souvent très coûteuse
et nécessitant un temps d’exécution plus long
La situation la plus convenable d’un RpC est réalisée sous forme
d’inclusions verticales, reposant sur un substratum rigide, constituées par
un matériau ayant des caractéristiques mécaniques beaucoup meilleures
que celles du sol initial (Figure 6.10). Le matériau constitutif des
colonnes peut être soit un matériau grenu ayant un angle de frottement
supérieur à 38°. Cette situation correspond, par exemple, à la technique
des colonnes ballastées qui peut être exécutée avec différents procédés.
149
Figure 6.10. Modèle d'une fondation sur sol renforcé par colonnes.
Autrement, le sol mou est traité en profondeur par ajout d'un liant
(chaux ou ciment) de 8 à 12% en poids du sol à améliorer, c'est la
technique du Deep mixing.
Par conséquent, les deux premiers buts essentiellement visés suite à un
RpC sont l’augmentation de la capacité portante et la réduction du
tassement.
Lorsque le matériau constitutif des colonnes est drainant, un sable qui
vérifie la condition des matériaux filtrants ou un ballast, les colonnes
jouent le rôle de drains verticaux pour accélérer la consolidation de sols
saturés compressibles.
Pour assurer un drainage efficace on dispose à la surface du sol
renforcé d’une couche (tapis) drainante constituée souvent par le matériau
constitutif des colonnes. Cette couche joue le rôle de répartiteur de
chargement afin d’avoir un tassement quasi uniforme sous la fondation,
une telle hypothèse est adoptée par la majorité des méthodes de
dimensionnement de fondation sur sol renforcé par colonnes.
En cas d'un sable lâche saturé, (Dr <50%), l'amélioration par vibro-
compactage conduit à l'élimination du risque de liquéfaction. Ce procédé
peut être exécuté avec un matériau d’apport grenu qui est différent du sol
à traiter.
Le diamètre des colonnes, qu’on suppose comme étant à section
circulaire, varie souvent entre 0,8 et 1,2 m. La longueur des colonnes
dépend, en premier lieu, de la présence ou non d’un substratum rigide,
qui s’identifie à une couche très résistante: argile raide, sable dense. La
présence d’un substratum rigide est idéale pour garantir davantage la
réduction du tassement. En terme de gain de portance Bergado et Lam
(1987), d'après les essais en vraie grandeur de chargement d'une colonne
isolée exécutée dans un sol mou, varie de deux à trois fois celui du sol
non renforcé.
150
L’exécution des colonnes ballastées peut être réalisée par voie sèche
ou par voie humide en site terrestre ou marin (Debats et al, 2000 ; Debats
et Londez, 2003). Ces deux procédés ainsi que leurs performances
technologiques sont donnés dans Vibroflotation (2001). C'est en fonction
de la granulométrie du sol à améliorer que l’on optera ou bien pour les
colonnes ballastées ou pour le vibrocompactage (Figure 6.11).
155
6.6. LES INCLUSIONS RIGIDES
6.6.1. Le clouage
Par cette technique, les inclusions (ou clous) sont des tiges en acier
ou en plastique qui servent d’ancres souples, mais également de pieux ou
de corps d'injection qui jouent le rôle d'armatures au sein du sol.
Habituellement les clous utilisés couramment dans les parois clouées ont
la même longueur et la même inclinaison; toutefois ceci n’est pas un
critère obligatoire. La longueur et l’inclinaison doivent plutôt être
adaptées à la forme du clouage et aux propriétés du sol ou de la roche
(par exemple lors de présence de surfaces de glissement). En outre, il
est également possible de combiner des ancres d'injection longues et
prétendues.
Dans le cas de parois d’ancrage, le sol (ou la roche) est relevé(e) du
haut vers le bas, étage par étage, et la surface de paroi libérée est
rapidement fixée à l'aide de béton injecté. L’épaisseur du béton injecté
atteint généralement 8 à 15 cm pour des installations temporaires, 15 à 25
cm pour des installations permanentes. Dans le cas d’ouvrages
permanents, le béton injecté peut être remplacé par du béton coulé sur
place et équipé d’une armature.
Comme pour les ancres de compression, on différencie entre les clous
de courte durée (ou temporaires) et les clous de longue durée (ou
permanents) qui doivent être suffisamment protégés contre la corrosion,
comme les ancres permanents. Les têtes d’ancrage sont couvertes de
béton.
Deux types de clouage existent, le clouage passif où la présence seule
du clou assure le transfert des efforts et le clouage actif où le clou est
préalablement mis en tension. Dans le premier cas, le frottement
mobilisable sera maximum avec un déplacement, alors que dans le
second, la mise en tension est censée supprimer tout déplacement lors du
creusement.
La mise en place des inclusions est en général préalable au
creusement, on renforce d’abord avant de créer le déséquilibre de masse
156
(Figure 6.13). Plusieurs paramètres interviennent dans le comportement
d’un sol renforcé par clouage: la géométrie, la longueur et l’inclinaison
des clous et la nature du sol.
Lors d’un clouage pratiqué dans les ouvrages de soutènement on
distingue deux types d’interaction :
- la plus prépondérante est celle de la contrainte de cisaillement (due au
frottement latéral) appliquée par le sol sur la surface latérale du clou qui
induit une traction dans les clous ;
- la moins importante est celle due à la butée des terres sur la longueur
du clou lorsque ce dernier subit un déplacement. L’action passive des
terres peut mobiliser un moment de flexion et un effort tranchant au sein
du clou. Cette mobilisation n’a lieu que lorsqu’une zone de cisaillement
se développe au sein de la masse du sol clouée.
La mobilisation du frottement latéral le long d’un clou nécessite un
déplacement relatif, du clou en contact avec le sol, de quelques
millimètres. Ce résultat a été quantifié à partir d’essais d’arrachement
conduits aussi bien en laboratoire qu’en vraie grandeur (Projet national
Clouterre, 1991).
Le pré dimensionnement: en premier lieu il porte sur la stabilité locale
d'une inclusion.
157
c) Insertion des clous
158
6.6.2 Les micro-pieux
6.7. CONCLUSIONS
160
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
161
Géotechnique. Marrakech (Maroc) 8-11 décembre 2003. Sahli,
Bahi et Kalid Edit. 147-153.
Broms B.B., (2000). Lime and lime-cement columns: Summary and
Visions ». Proc. 4th Int. Conf. on Ground Improvement
Geosystems, Keynotes Lecture, Helsinki, 7th-9th June, 43-93.
Broms B.B. (1982). Lime columns in theory and practice. Proc. Inter.
Conf. Soil Mech. Mexico; 149-165.
Debats J.M., Londez M. (2003) Le vibro-compactage sous la mer : Port
de Monaco. Atelier international sur l’amélioration des sols,
comité technique n°17 de la SIMSG, Prague, 29 août.
Debats, J.M., Savasta, P. et Gambin, M. (2000). Vibrosubstitution et
préchargement statique : comparaison et importance des
méthodes de contrôle par essais in-situ. C.R. Séminaire
« Renforcement des sols : Etat de l'art et perspectives en Tunisie,
59-64. Hammamet.
De Buhan, P. et Salençon, J. (1987). Analyse de la stabilité des ouvrages
en sols renforcés par une méthode d’homogénéisation. Revue
Française de Géotechnique n° 41, 1987, 29-43.
Document Technique Unifié N°13.2, 1988. Chapitre 8 : Colonnes
Ballastées. Centre scientifique et technique du bâtiment. Paris.
Gambin M. (1981). L’utilisation de la consolidation dynamique pour la
réalisation du nouveau port de pêche de Sfax en Tunisie. Navires,
Ports et Chantiers, avril, pp 3-8.
Ministère de l’équipement du logement et des transports, France 1993.
Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages de
Génie Civil. Fascicule N°62 – Titre V.
Hansbo S. (1979). Consolidation of clay by band-shaped prefabricated
drains. Ground Engineering, July.
Haffoudhi S., et Khediri S. (2000). La technique de renforcement par
micropieux. Etude de cas : projet des jardins de Carthage à
Gammarth. Comptes rendus du séminaire sur la Pathologie des
sols et des fondations, ISET de Sfax & AIT, Hammamet, Tunisie.
Indraratna B., Redana I.W., (1998). «Laboratory determination of smear
zone due to vertical drain installation», Journal of Geotechnical
Engineering, ASCE, Volume 1, n°125, pp 96-99.
Kanoun, F. et Bouassida, M. (2008). Geotechnical aspects of Rades La
Goulette project (Tunisia). ISSMGE Bulletin, 2 (3). 6-12.
Keller (2000). Les procédés de vibration profonde des sols. Brochure 10
-2 F; Germany.
162
Liausu P., Iorio J.P., Hartley W.F. (2001). Densification des sols
affaissables par compactage dynamique. Edit. Ponts-Formation.
Paris.
Magnan J.P. (1983). Théorie et pratique des drains verticaux. Edition
Technique et Documentation – Lavoisier. Paris.
Masse, F., Spaulding, C.C., Ihm, C.W. and K. and Varaksin, S. (2001).
Vacuum consolidation: A review of 12 years of successful
development.. Proceedings of the Geo-Odyssey Conference,
ASCE Blacksburg VA, June 9-13, pp 23.
Porbaha (2000). State of the art in deep mixing gtechnology. Part III:
Geomaterials characterization. Ground Improvement 4(3), 91-
110.
Projet national Clouterre, 1991. Recommandations pour la conception, le
calcul et l’exécution et le contrôle des soutènements réalisés par
clouage des sols, Presses des Ponts et Chaussées. Paris.
Recommandations des colonnes ballastées. Revue Française de
Géotechnique n° 111.
Schmertmann, J.H. (1978). Guidelines for cone penetration test:
Performance and design. US Transp., Fed. Hwy. Adm., Report
FHWA-TS-78-209, July.
Tsai K. W., Lee C. C., Chao C. S. (1983). Site Improvement by
Preloading with Sand Drains. Proc. 9th I.C.S. Soil Improvement,
Helsinki. pp 781-783.
Vibroflotation G. (2001). Rapport interne. Rev. 01/91.Vibro system Inc.
Vibratory Ground Improvement Manual.
Youd, T.L., Idriss, I.M., Andrus, R.D., Arango, I., Castro, G., Christian,
J.T., Dobry, R., Finn, W.D.L., Harder, L.F., Hynes, M.E.,
Ishihara, K., Koester, J.P., Liao, S.S.C., Marcuson, W.F., Martin,
G.R., Mitchell, J.K., Moriwaki, Y.,
Power, M.S., Robertson, P.K., Seed, R.B., Stokoe, K.H. (2001),
Liquefaction resistance of soils: summary report from the 1996
NCEER and 1998 NCCER/NSF workshops on evaluation of
liquefaction resistance of soils, Journal of Geotechnical and Geo-
environmental Engineering,
ASCE, 127, (10).
163