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Chapitre 03 : Méthodes d’amélioration des sols fins Amélioration des sols

Méthodes d’amélioration des sols fins

3.1. Introduction
Les méthodes d'amélioration des sols sont l'un des outils dont dispose l'ingénieur pour résoudre
les problèmes de stabilité ou de déformations qu'il rencontre lors de l'élaboration d'un projet.
Certaines de ces méthodes sont très anciennes, comme le battage de pieux de bois dans les sols
de faible portance, d'autres sont plus récentes, comme les méthodes d'injection, de pilonnage
ou de congélation. Elles ont connu, depuis une vingtaine d'années, un développement
considérable et sont maintenant utilisées comme un élément à part entière des projets.
3.2. Comportement des sols fins et problèmes typiques
Les dépôts de sols fins mous et compressibles (argiles, vases) sont fréquents dans les vallées et
en bordure des côtes. Ces zones ont été longtemps considérées comme peu propices à la
construction, mais on y construit maintenant fréquemment tous les types d’ouvrages (routes,
bâtiments, réservoirs, piscines, usines, etc.), au prix d’un traitement préalable des sols de
fondation.
Ces sols fins ont trois caractéristiques essentielles :
➢ ils subissent des déformations importantes sous les charges qui leur sont appliquées ;
➢ leurs déformations ne sont pas instantanées, mais peuvent durer pendant des mois,
voire des années ;
➢ leur capacité portante est souvent trop faible pour supporter les charges prévues dans
les projets.
Les problèmes que l’on rencontre en pratique sont tous liés aux trois caractéristiques
précédentes : tassements excessifs, tassements différentiels, déformations à long terme,
instabilité de l’ouvrage. On peut citer, à titre d’exemples :
➢ le tassement des remblais d'accès à un pont, à l'entrée d'un bâtiment fondé sur pieux,
avec formation d'une marche d'ampleur croissante et des effets parasites sur les
fondations ;
➢ les tassements excessifs des fondations superficielles d'un bâtiment ;
➢ les ruptures d'ouvrages en cours de construction ou d'exploitation (remblais, silos,
etc.).

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3.3. Méthodes d'amélioration des sols fins


3.3.1. Amélioration des sols fins par préchargement
3.3.1.1. Le préchargement
Lorsqu’il s’agit de construire sur un sol saturé de faible portance et (ou) relativement
compressible le préchargement (généralement fait par un remblai) est la technique la plus
simple qui permet d’assurer une amélioration de la résistance au cisaillement à court terme.
En fonction du planning d’exécution du projet étudié le pré-chargement, sous une contrainte
 0+ préch (P1 sur la figure 1), dure quelques mois pendant lesquels le processus de consolidation
primaire (le sol étant saturé) s’amorce mais sans atteindre un degré de consolidation, noté U ,
relativement élevé (supérieur à 50%). Deux conséquences en résultent :

➢ l’augmentation de la cohésion non drainée Cu pour un état de consolidation donné. Cette


augmentation est estimée à partir de la connaissance du paramètre d’augmentation de la
cohésion drainée, noté cu tgl , qu’on déduit à partir des résultats d’un essai de
cisaillement consolidé non drainé. Néanmoins, le prélèvement d’échantillons du sol
avant et après préchargement sur lesquels on réalise un essai de cisaillement non
consolidé non drainée conduit à l’amélioration réelle de l’augmentation de la cohésion
non drainée.
➢ La réduction du tassement du sol sous l’action du pré-chargement, ce qui permet
d’atteindre plus facilement la valeur requise du tassement admissible de l’ouvrage ou,
autrement, d’avoir un tassement résiduel plus faible lors de la mise en service de
l’ouvrage.

Figure.1 : Principe du pré chargement

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Pratiquement, il existe deux types de méthodes permettant d'améliorer un sol fin pour qu'il
supporte un ouvrage dans des conditions de tassement et de stabilité données :
➢ préchargement seul,
➢ préchargement associé à un réseau drainant préalablement mis en place dans le
sol à traiter.
a-Préchargement seul ou avec dispositions particulières.
Principe
D'un usage courant, cette technique consiste à placer sur le terrain une charge égale à la charge
définitive Pf, augmentée éventuellement d'une surcharge Ps, qui assure tout ou partie des effets
suivants :
➢ produire un rapide développement des tassements de consolidation primaire,
➢ provoquer rapidement l'apparition et le développement des tassements de compression
secondaire,
➢ augmenter la cohésion non drainée du sol.
Pour un préchargement avec surcharge, les deux premiers effets sont dominants ; la surcharge
temporaire est enlevée lorsque les tassements provoqués sont compatibles avec le bon
comportement de l'ouvrage définitif.
Le troisième effet est recherché avec une construction par étapes, lorsque la résistance initiale
du sol est insuffisante pour supporter sans rupture l'ouvrage définitif et que chaque étape conduit
à une amélioration permettant la réalisation de la phase suivante.
Méthode d'étude
L'étude comporte une reconnaissance géotechnique complète du sol à traiter et elle fait appel
aux caractéristiques de compressibilité et de résistance au cisaillement du matériau. Elle permet
de calculer :
➢ la compensation du tassement de consolidation primaire ;
➢ la compensation du tassement de compression secondaire ;
➢ le gain de cohésion non drainée.
Mise en œuvre
L'augmentation du degré de consolidation est liée à l'augmentation de la contrainte effective
dans le sol de fondation, ce qui peut être obtenu par :
- une augmentation de la contrainte totale ;
- une diminution de la pression interstitielle.
L'amélioration des sols fins par préchargement consiste donc à agir sur l'un de ces facteurs ou
à combiner les deux méthodes à la fois, les principaux effets étant alors les suivants :

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- diminution :
- de l'indice des vides (augmentation du poids volumique),
- du volume d'eau interstitiel (donc de la teneur en eau);
Augmentation :
- du degré de consolidation ;
- de la résistance au cisaillement non drainée cu.
Le principe des différentes méthodes de réalisation sur chantier est donné par les schémas
figures 2.

Figure 2. Méthodes de préchargement par augmentation de contrainte effective et


diminution de pression interstitielle
b-Préchargement par le vide (Consolidation atmosphérique)
Description du procédé
Il s’agit d’un procédé de consolidation des sols remplaçant une surcharge classique par la
création d'une dépression sous une membrane étanche. Ce vide est maintenu par un double
système de pompes, eau, gaz, breveté.

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Figure 3. Principe de la consolidation atmosphérique

Le drainage vertical seul permet d'accélérer la consolidation mais l'anticipation des tassements
demande du temps, de plus la montée de remblai excédentaire est parfois périlleuse et onéreuse.
Le procédé, permet :
➢ de monter rapidement les remblais sans risque de rupture (six à neuf mois au
lieu de dix-huit mois)
➢ de garantir, dans le temps, des tassements faibles.
Dans ce cas, les tassements dans les trente ans suivant la mise en service de l'ouvrage doivent
être inférieurs à 10 cm.
Cette technique, simple dans son principe, consiste à disposer sur le sol une membrane étanche
et ensuite à créer le vide par pompage sous la membrane. La pression atmosphérique est ainsi
utilisée comme une surcharge équivalant à un remblai de 4,5 m d’épaisseur ou 10 m d'eau. Elle
permet de réaliser en moins de 6 mois la préconsolidation des terrains fortement compressibles.
Cette simplicité apparente cache un certain nombre de difficultés pratiques.
- Étanchéité périphérique
- Mise en place de drains verticaux et horizontaux
- vidange des drains pour que l’équivalence entre préchargement et consolidation par le vide
soit réelle.
Cette méthode présente par rapport aux remblais de préchargement deux avantages principaux
- Il n’existe aucun risque de rupture à court terme quelle que soit la valeur de cu puisqu’il n’y
a pas d’augmentation de la contrainte totale.

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- En cas de présence de matériaux granulaires avant les niveaux argileux, il y a augmentation


des contraintes effectives verticales et horizontales, ce qui est équivalent à créer dans un sol
sableux une cohésion fictive de l’ordre de 50 kPa pendant toute la durée du pompage.

Applications pratiques

➢ Tous les cas de préchargements classiques,


➢ Possibilité de combinaison avec une surcharge de remblai en profitant de
augmentation de la cohésion apparente,
➢ Combinaison avec un préchargement à l’eau, la membrane étant étanche.
La membrane étant très déformable cette méthode est applicable quels que soient les tassements
attendus. Grâce à l’étanchéité de la membrane et au drainage horizontal, il n’y a pas de perte de
contrainte due au déjaugeage du remblai passant sous la nappe, pendant le pompage.

c-Préchargement associé aux drains verticaux

La technique de drainage la plus fréquemment employée consiste à mettre en place un maillage


régulier (maille triangulaire ou carrée) de drains verticaux (figure 4). Jusqu’au début des années
80, les drains verticaux étaient en général des drains de sable, réalisés par diverses techniques :
battage, vibrofonçage ou lançage d’un tube fermé ou d’un tube ouvert, forage à la tarière pleine
ou creuse. Pour un diamètre nominal donné, les drains réalisés par lançage ou par forage à la
tarière creuse sont considérés comme les plus efficaces.
À partir des années 80, la part des drains préfabriqués en forme de bandes de 10 cm de largeur
et quelques millimètres d’épaisseur (figure 5) a augmenté de façon très rapide. Ces drains
comportent, en général, une partie centrale (l’âme) assurant la circulation de l’eau le long du
drain et une gaine filtrante en géotextile ou en papier. Une structure unique peut aussi jouer à
la fois le rôle de filtre et de canal. Les drains préfabriqués sont habituellement mis en
place par fonçage à l’intérieur d’un mandrin tubulaire, de section toujours supérieure à celle du
drain. La longueur des drains peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.
Le drainage peut être également réalisé par des tranchées de quelques dizaines de centimètres
de largeur et de quelques mètres de profondeur remplies de matériau perméable. Cette technique
est plus rarement utilisée.
Les sols traités par des réseaux drainants sont toujours recouverts d’une couche drainante de
0,5 à 1 m d’épaisseur. Cette couche est souvent mise en place avant les drains, pour permettre
la circulation des engins sur le chantier. Elle peut être partiellement remplacée par une ou
plusieurs nappes de géotextiles.

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Figure 4 : Réseaux de drains verticaux

Figure 5 : Drains préfabriqués

3.3.2. Amélioration des sols fins par renforcement


L’objectif du renforcement des sols fins est de modifier le massif de sol, soit par substitution
partielle avec un matériau de meilleures caractéristiques, soit par transformation de la structure
du sol. Les caractéristiques globales du sol sont alors radicalement améliorées les charges
apportées peuvent être supportées sans rupture du sol de fondation et avec des tassements
réduits en amplitude et dans le temps. Cet objectif peut être atteint grâce à la mise en œuvre de
méthodes très différentes

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-une substitution partielle qui est obtenue par réalisation de colonnes verticales traversant le
massif de sol. Ces colonnes sont constituées, soit d’un matériau rapporté grenu, très perméable
et à fort angle de frottement interne (type “ballast”) compacté en place (colonnes ballastées),
soit du matériau du site lui-même traité en place, le plus souvent à la chaux vive.
-une transformation de la structure du sol obtenue soit par action temporaire sur l’eau
interstitielle par traitement thermique (congélation), soit par action sur la structure argileuse à
laquelle on fixe des ions stables apportés par filtration sous l’action d’un courant électrique
continu (électro-injection). Ces dernières méthodes sont d’un emploi très spécifique et
généralement dévolues à des traitements locaux, du fait de leur coût ou de la difficulté de mise
en œuvre.
3.3.2.1. Renforcement par colonnes ballastées
Les colonnes ballastées — technique développée dans les années 60 — sont destinées au
renforcement de massifs d’argile ou de limon elles sont réalisées en deux temps, Leur exécution
s’effectue en deux phases (figure 6) :
o on réalise d'abord un forage jusqu'à la profondeur désirée (10 ou 20 m au
maximum) au moyen d'une aiguille vibrante, corps cylindrique de 30 à 40 cm
de diamètre et de quelques mètres de longueur comportant un vibreur ; cette
aiguille vibrante pénètre dans le sol sous l'action de son propre poids, conjuguée
à un lançage en pointe ; le lançage peut être réalisé à l'eau ou à l'air ;
o le forage est ensuite rempli de matériaux grenus à fort angle de frottement
interne et la colonne ainsi constituée est compactée grâce au vibreur ; le diamètre
de la colonne obtenue dépend de la consistance du terrain qui l'entoure. Il atteint
couramment 0,6 à 1 m. La densité des colonnes est adaptée à l’amélioration
souhaitée du sol. On dispose en général les colonnes ballastées à raison d’une
tous les 1 à 5 m².
En raison de leur coût assez élevé, les colonnes ballastées sont destinées à des traitements
localisés : fondations d’ouvrage d’art ou de bâtiment, remblais d’accès à des ouvrages d’art,
sols supports de réservoirs, etc.

a-Domaine d’application

Le traitement du sol par colonnes ballastées conjugue les actions suivantes, dont une seule
ou plusieurs peuvent être recherchées :
- Amélioration de la portance,
- Réduction des tassements
- Homogénéisation des caractéristiques géotechniques,
- Augmentation de la vitesse de consolidation par la création d’éléments drainants,
- Augmentation des caractéristiques équivalentes du massif de sol traité ( la résistance
au cisaillement horizontal, l’angle de frottement interne et les paramètres de déformation).

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b-Mode d’exécution

Alors que le compactage du sol se mesure relativement facilement par des sondages, les effets
des colonnes ballastées ne peuvent être contrôlés que par des essais de chargement in situ. Pour
cela, des méthodes de dimensionnement ont été développées qui prennent en compte la
géométrie des colonnes ballastées et l’angle de frottement du matériau d’apport.
1-Procédé par voie sèche
1) Préparation
La machine est mise en station au dessus du point de fonçage, et stabilisée sur ses vérins. Un
chargeur à godet assure l’approvisionnement en agrégats.
2) Remplissage
Le contenu de la benne est vidé dans le sas. Après sa fermeture, l'air comprimé permet de
maintenir un flux contenu de matériau jusqu'à l'orifice de sortie. (Fig : 6 étape 1)
3) Fonçage
Le vibreur descend, en refoulant latéralement le sol, jusqu'à la profondeur prévue, grâce à
l'insufflation d'air comprimé et à la poussée sur l'outil (Fig : 6 étape 2)
4) Compactage
Lorsque la profondeur finale est atteinte, le vibreur est légèrement remonté et le matériau
d'apport se met en place dans l'espace ainsi formé. Puis le vibreur est redescendu pour expanser
le matériau latéralement dans le sol et le compacter (Fig : 6 étape 3)
5) Finition
La colonne est exécutée ainsi, par passes successives, jusqu'au niveau prévu. Les semelles
de fondations sont alors réalisées de manière traditionnelle (Fig : 6 étape 1).

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Figure 6 - Mode opératoire de la technique de colonnes ballastées par voie sèche

2-Procédé par voie humide

Le mode d’exécution des colonnes ballastées par voie humide est presque le même que par voie sèche
sauf qu’on utilise l’eau comme fluide de lançage est que le ballast n’est pas introduit à l’intérieur du
vibreur mais dans le vide annulaire entre le vibreur et le trou formé ce qui permet d’utiliser des agrégats
de diamètres plus grands .Le procédé suit étapes d’exécution suivantes :

• Mise en station de la grue : le vibreur est amené à la verticale du point central de la colonne
à implanter ;

• Démarrage du moteur, le vibreur est descendu lentement ;


Dès le début de l’opération, le sol est saturé en eau et les vibrations de l’outil génèrent un
phénomène local et temporaire de liquéfaction du sol (de l’ordre de quelques centimètres à la
périphérie du vibreur)

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Figure 7 Schéma de réalisation des colonnes ballastées par voie humide

3.3.2.2. Renforcement par colonnes de sol traité à la chaux


Dans le cas des argiles molles peu consistantes et éventuellement dans celui des limons, on peut
réaliser des colonnes de sol traitées en place à la chaux vive. Cette technique a été mise au point
en Suède vers 1975, pour le traitement d’argiles sensibles dont la cohésion non drainée est de
l’ordre de 10 à 20 kPa.
Principe
On rappelle que l’action de la chaux vive dispersée dans un sol se traduit par les effets suivants
- réaction d’hydratation (formation de Ca(HO2)) rapide et fortement exothermique cet apport
de calories se traduit par une diminution de la teneur en eau :
- modification immédiate des propriétés géotechniques sol résultant de l’apport des ions Ca et
de la floculation des particules argileuses (augmentation cisaillement et diminution de la
résistance au de la compressibilité). Ceci se traduit notamment par une diminution de l’indice
de plasticité
- modification lente de la structure de l’argile par formation d’aluminates et silicates de calcium
hydratés.

Mise en œuvre

Le mélange de la chaux avec le sol en place se fait à l’aide d’une machine de forage équipée
tarière développée spécifiquement pour cet usage (figure 7), Ce matériel permet l’exécution
colonnes de 0,5 m de diamètre environ, dont la longueur peut atteindre 15 m. La cadence
d’exécution est de l’ordre de 50 m/heure.

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Ces colonnes de sol traité à la chaux s’utilisent pour :


➢ le renforcement de fondations argileuses support de remblais (amélioration de
la stabilité et diminution des tassements) ou de bâtiments légers (amélioration
globale de la portance, diminution des tassements);
➢ le confortement de glissements de versants naturels;
➢ la réalisation d’ouvrages de soutènement.

Figure 8. Principe de réalisation des colonnes de soil-mixing.

3.3.2.3. Renforcement par colonnes pilonnées

Une autre méthode de réalisation de colonnes de matériaux frottants dans des sols mous, tout
en compactant le sol à l’entour, consiste à poinçonner le sol avec un pilon de masse élevée et
de géométrie adaptée, à remplir l’empreinte de ballast, puis à recommencer le pilonnage,
jusqu’à ce que l’on obtienne la colonne désirée. Dans la pratique, cette technique permet de
réaliser des colonnes de 5 à 7 m de profondeur, mais de diamètre plus grand que les colonnes
ballastées classiques (de l’ordre de 2,5 m).
On peut réaliser des pieux de ballast compacté par la technique des colonnes pilonnées. On
enfonce dans le sol un tube creux, que l’on remplit de matériau grenu. Le matériau est compacté
à la base du tube au moyen d’un pilon que l’on lâche dans le tube. Cette technique permet aussi
de réaliser des pieux de sable.

3.3.2.4. Renforcement par congélation

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La méthode de renforcement temporaire des sols par congélation, développée principalement


pour les matériaux grenus (sables, graviers,), peut être appliquée aux argiles molles et aux
limons, lorsqu’aucune autre solution n’est possible. L’effet de la congélation dépend de la
température (il augmente quand la température diminue). Par ailleurs, il faut réaliser la
congélation le plus rapidement possible pour limiter le gonflement du sol et il faut tenir compte
de la déstabilisation du massif de sol au dégel.
Les techniques de refroidissement utilisées reposent, comme pour les sables et les graviers, sur
la circulation d’un fluide froid (azote liquide, habituellement) dans des tubes enfoncés dans le
massif de sol.

Mise en œuvre

La congélation est réalisée par l’une des deux méthodes suivantes :


➢ circulation de saumure, avec éventuellement cycle de détente d’un gaz
réfrigérant;
➢ circulation et passage en phase gazeuse d’azote liquide. Compte tenu de la très
basse température impliquée (-196° C) cette technique permet une progression
rapide du front de gel et une grande souplesse dans le maintien de la zone
gelée.

3.3.2.5. Renforcement par électroconsolidation

Principe
On a décrit précédemment le procédé de traitement par électro-osmose. La circulation du
courant électrique dans le sol peut également être utilisée pour faire migrer dans celui-ci des
ions que la faible perméabilité du sol ne permettrait pas d’introduire par filtration hydraulique
ou par injection. On renforce ainsi la structure du sol avec des ions provenant soit de barres de
fer, soit de solutions de silicate de sodium, de chlorure d’ammonium, etc. Il est important de
noter que le traitement se produit à volume constant et ne perturbe donc pas les constructions
voisines.
Mise en Œuvre
L’anode est constituée, soit de barres métalliques dont les ions passent dans le sol, soit d’une
solution d’un sel adéquat. Le traitement se fait sous des tensions dont les gradients sont de
quelques dizaines de V/m et des intensités qui varient de quelques ampères à quelques dizaines
d’ampères appliquées pendant une à plusieurs semaines.
Ce procédé s’emploie dans des cas spécifiques très divers, pour lesquels toutes les autres
possibilités de traitement ont été éliminées.

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