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Introduction
La technique des inclusions rigides verticales est utilisée pour fonder sur des horizons
compressibles des ouvrages tels que les dallages, les remblais, les bâtiments industriels et
commerciaux, les réservoirs et bassins. Cette technique vise à limiter les tassements absolus et
différentiels sans passer par des superstructures rigides et onéreuses ou par des solutions
traditionnelles telles que le préchargement qui allongent les délais de construction. Bien que le
procédé des inclusions rigides verticales soit très ancien (pieux bois), la réalisation d’ouvrages
renforcés par inclusions rigides ne s’est développée que depuis le milieu des années 70,
principalement dans les pays scandinaves
2. Description de la technique
2.1. Le principe de fonctionnement
La technique de renforcement par inclusions rigides met essentiellement en jeu deux éléments
ayant respectivement un rôle de renforcement et de respectivement de répartition des
charges .
- les inclusions rigides verticales dont le rôle est de transférer, à travers l’horizon compressible,
l’essentiel de la charge vers le substratum peu compressible
-une plate-forme de sol granulaire disposée entre les inclusions et l’ouvrage, dont la fonction est
de transférer une part importante de la charge sur la tête des inclusions rigides.
C’est l’interposition de cette plate-forme granulaire qui différencie cette technique de celle des
fondations mixtes, où la structure repose directement sur les pieux ou autres inclusions.
Limitant la charge transmise au sol compressible, cette plate-forme permet de réduire à la fois
le tassement absolu et différentiel. Interface au rôle mécanique essentiel entre la charge et les
inclusions, il peut être amélioré par traitement ou à l’aide de nappes géosynthétiques
horizontales
Schéma de principe d'un renforcement par Inclusions Rigides en 3D. Sources Jenck 2005
Il est important de noter que c’est bien la combinaison des inclusions et de la plate-forme
granulaire qui assure la réduction des tassements différentiels sous l’ouvrage tout en évitant
l’interposition d’un élément de structure rigide et onéreux. La désolidarisation entre les
inclusions permet ainsi de simplifier les liaisons et peut apporter aussi une solution efficace vis-
à-vis ses sollicitations sismiques
2.2. Les types des inclusions rigides
Suivant la nature, les propriétés mécaniques et la géométrie de la couche compressible, de
nombreux types d’inclusions rigides peuvent être envisagés, allant des pieux classiques aux
colonnes de sol traité. On présente ici les principaux types d’inclusions, en les différenciant
selon quelle sont préfabriquées et ou fabriquées in situ.
Parmi les inclusions fabriquées in situ, on peut encore distinguer deux familles :
Les inclusions de type pieux
Les inclusions fabriquées par mélange d'un liant avec le sol en place.
2.2.1. Les inclusions préfabriquées
Parmi les inclusions préfabriquées, on retrouve principalement tous les types de pieux mis en
place par battage ou fonçage ; leur avantage est d’être constituées d’un matériau manufacturé
et contrôlé, dont les propriétés géométriques et mécaniques sont connues. Elles sont
généralement mises en place par refoulement et ne sont donc pas sources de déblais. Souvent
faciles à mettre en œuvre dans des sols mous, elles peuvent être peu économiques si leur
dimensionnement est contrôlé par leur fonçage. Plus généralement, leur mise en œuvre peut
être source de nuisances (bruits, vibrations) et dans certains cas, le refoulement latéral du sol
peut affecter les structures ou les pieux adjacents.
Principaux avantages et les désavantages des pieux préfabriqués :
Avantage :
- matériau des pieux peut être contrôlé avant l'insertion dans le sol,
- stabilité dans les sols compressibles,
- pas de dégâts engendrés sur le pieu par soulèvement du sol lors de l'insertion des pieux
adjacents,
- procédure de mise en œuvre non affectée par le niveau de la nappe,
- de très grandes longueurs de pieux peuvent être mises en œuvre.
Désavantage :
- risque de casse lors de la mise en place occasionnant des délais supplémentaires pour le
remplacement,
- peu économique si le choix et donc le coût des matériaux est guidé par les contraintes de
mise en œuvre plutôt que par les contraintes en service,
- cause de nuisance et risque de dégâts par le bruit et les vibrations,
- impossibilité d'insérer de gros diamètres,
- risques de dégâts sur les structures adjacentes dus au déplacement du sol lors de la mise en
œuvre.