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P 34-36 Notre Bon Roi Enric
P 34-36 Notre Bon Roi Enric
Nous sommes au mois de mai 1570 à Nay. Devant une petite maison,
Pierre, un jeune homme tranquille joue avec un petit enfant sur un banc.
L’un et l’autre rient aux éclats.
- Les écuelles sont sur la table, répondit une voix à l’intérieur. Vous
pouvez entrer si vous le voulez. »
Aujourd’hui c’est jour de fête, ce n’est pas un jour comme les autres : il y
a du millas, cette pâtes faite de farine de maïs cuite avec de la graisse
d’oie. Toute la famille s’installe joyeusement autour de la table. A cet
instant, Pierre entend de cris au bout de la ruelle. « Le roi ! Le roi ! Vive
le roi ! »
Curieux de voir ce qui se passe, Pierre sort avec son assiette. Il voit, assis
sur le banc où il était avant le repas, lou Reyot, comme on nommait Henri
IV au royaume de Navarre.
« -Ah ! Ce n’est pas toi qui vas mourir de faim, dit le roi de bonne humeur.
Mais que manges-tu là ?
« - Quel délice ! fait-il aussitôt. Je n’en ai jamais mangé d’aussi bon et
s’adressant à Pierre :
- Oui Monseigneur.
- Alors je vois que mon peuple n’est pas à plaindre, il est bien nourri ! De
ce fait, je ne vois pas d’inconvénient à augmenter les impôts.»
Le roi s’éloigne et Pierre rentre chez lui, tête basse. Pour lui la fête est
gâchée.
Deux ans passent. L’impôt a donc augmenté. Un jour, lou Reyot retourne
dans sa belle ville de Nay. Tout le monde met ses plus beaux habits sauf
Pierre qui met des vêtements troués.
- Oui, Sire. »