Vous êtes sur la page 1sur 7

Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

Le
Roi
Ronchon

Dédicace à mon fils Kevin


Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

En ce temps-là, vivait le roi Ronchondus. Il était


surnommé le roi ‘ronchon’ car il ronchonnait au moindre
mot que lâchait ses sujets.

Un matin, le roi se réveilla avec l’envie de faire du cheval. Il


s’habilla rapidement, sortit du château et marcha vers
l’écurie.
Il n’avait pas fait trente pas qu’il crut entendre un
ronflement.
Il entra dans l’écurie et voyant que le palefrenier était affalé
dans la paille, il lui donna un coup de pied dans les bottes.
Le malheureux se réveilla, se leva et dit:
-Bonjour, votre Majesté. J’ai nettoyé tout le purin des
chevaux, comme vous me l’aviez ordonné.
Soudain, le roi renifla et pinça son nez.
-As-tu remarqué cette odeur?
-Oui, votre Majesté, c’est l’odeur du purin, elle est
imprégnée dans tout le box.
-Eh bien, tâche d’enlever l’odeur! ordonna le roi.

Tandis que le palefrenier commençait à briquer le box, le


roi, oubliant pourquoi il était là, quittait l’écurie et se
dirigeait vers le château.
Mais, au lieu de monter directement dans ses appartements,
il fila à la cuisine.
-Depuis que tu as été promu au rang de cuisinier du roi, je
ne taris pas d’éloge sur ta cuisine. Dis-moi donc quel plat tu
m’as préparé ?.
Le cuisinier après s’être incliné devant le souverain, souleva
le couvercle de la marmite.
-J’ai préparé un civet de lièvre, votre Majesté.
-Comment, encore du civet!
Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

- Mais oui, votre Majesté, comme vous me l’aviez ordonné.


Le roi prit une fourchette, goûta et dit:
-Ce civet est beaucoup trop salé!
Le cuisinier n’en croyait pas ses oreilles. Lui reprocher de
mélanger les couverts, oui! Mais prétendre que le civet était
trop salé, non! Il lui demanda la permission de goûter.
-Vous n’allez pas me croire, votre Majesté, répondit le
cuisinier, mais ce civet est salé juste comme il faut...ni trop
ni trop peu.
-Et moi, reprit le roi, je dis et je répète que ce civet est
beaucoup trop salé!
A peine avait-il prononcé ces paroles, que le roi, rouge de
colère, lui ordonna de préparer un repas digne d’un roi.

Pendant que le cuisinier s’affairait autour du fourneau, le roi


se dirigeait vers la salle du trône, où il allait souvent se
reposer.
Il allait tirer les rideaux lorsqu’il s’aperçut qu’il n’y avait pas
de pompons. C’est à ce moment là, qu’une soubrette entra.
-Tu tombes bien, lança le roi. Sais-tu où sont les pompons?
-Heu, oui votre Majesté, je les aies lavés comme vous me
l’aviez ordonné.
-Qui parle d’ordonner? Certainement pas moi, puisque je ne
me rappelle pas avoir donné un tel ordre. Va les chercher
dans la cour.
La soubrette, avant même que le roi ait eu le temps de
s’asseoir sur le trône, fit une rapide révérence et fila vers la
cour.
Mais le temps qu’elle arrive, les pompons avaient disparu, ils
n’étaient plus suspendus à la corde à linge.
-Si je trouve les pompons, se dit-elle, le roi ne me blâmera
pas.
Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

La pauvrette était justement entrain de les chercher,


lorsqu’un page s’arrêta.
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Je cherche les pompons des rideaux.
-Les pompons? Je sais qui les a pris. C’est Pollux; le chien de
sa majesté.
-Pollux?
-Lui-même. Je l’ai vu s’élancer et tirer si fort sur la corde à
linge, que les pompons sont tombés. Il faut absolument
trouver le chien!.
Ils se mirent à le chercher partout dans la cour.
Malheureusement du toutou pas de trace.
-A priori, il n’est pas là!
Le page se dirigea vers le corridor.
-La valetaille, lâcha-t-il.
-Mais de quoi parles-tu ?
-La valetaille. Je me rappelle avoir vu le chien de sa majesté,
souvent cacher son os dans la valetaille. Suis-moi.
Le page entraîna la soubrette vers le bâtiment réservé aux
valets. Ce n’est qu’au moment où, ils entrèrent dans la
valetaille que le pied de la soubrette trébucha sur quelque
chose; les pompons. Elle les ramassa et retourna dans la
salle du trône.

Elle avait à peine ouvert la porte que le roi lui prenait les
pompons des mains, et les enroulait autour des rideaux.
Mais alors qu’il quittait la salle du trône, l’envie lui prit de se
diriger vers la salle d’armes.
Il ouvrit la porte et entra. Brusquement, il déploya un grand
mouchoir et se moucha. Puis il revêtit son costume.
-C’est bien ce que je pensais, mon costume est sans
garnitures de fourrure.
Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

-Mais?... ce n’est pas possible, votre Majesté, lui dit le maître


d’armes. Puisqu’il est comme le mien.
-Quel toupet! contredire le roi. Ah ça non, alors! Je soutiens
que mon costume est sans garnitures de fourrure. Change-
le!

Alors qu’il allait se retirer dans ses appartements, le roi vit la


soubrette ouvrir la croisée sur le jardin. Vite, il se précipita
pour regarder au dehors. Une surprise l’attendait. Le
jardinier était allongé dans la brouette! La première réaction
du roi fut de courir vers le jardin pour voir ce qui se passait.
-Alors? tu peux m’expliquer ce que tu fais allongé dans la
brouette?
Le jardinier se redressa aussitôt:
-En deux mots, votre Majesté, je ne suis pas fait pour cette
besogne.
-Comment! Que veux-tu dire?.
-Je suis votre jardinier, je suis ici pour prendre soin de votre
jardin, je ne suis pas ici pour épousseter la fontaine.
-Quoi! Quel jardinier es-tu donc? Non seulement tu vas
épousseter la fontaine mais tu vas la frotter avec une brosse!
Veille à ce qu’elle brille plus que ma couronne.
Sur ces paroles, le roi retourna au château, laissant le
jardinier rendre à l’auguste fontaine son lustre d’antan.

Mais il ne fut pas plus tôt arrivé devant la grande porte, que,
Pollux se précipitait sur lui et avant qu’il ait compris ce qui
lui arrivait, il trébuchait sur le rebord du tapis. Patatras!
voilà parterre. Par bonheur, la servante qui gonflait un
coussin, le vit tomber à terre. Elle s’approcha du roi et
poussa de tels cris, qu’elle vit bientôt se radiner les quatre
gaillards; le palefrenier, le cuisinier, le maître d’armes et le
Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

jardinier. Ils se dépêchèrent d’emmener le roi dans ses


appartements. Après qu’ils l’aient couché, le roi ouvrit les
yeux. La servante lui demanda comment il se sentait.
-Je me sens mieux maintenant, Mes Amis, répondit le roi,
mieux que je ne l’ai jamais été.
Jamais ils n’avaient entendu chose pareille! Un roi appeler
ses sujets; mes amis. Ce même roi qu’ils détestaient, ils
commençaient à l’apprécier. Ils découvraient un homme
bienveillant. Aussitôt, le palefrenier posa sa main sur son
épaule, la servante s’inclina profondément, le cuisinier lui
donna une poignée de main, le maître d’armes l’étreignit
dans ses bras, et le jardinier tomba à genoux.
Entouré de ses amis, le roi posait toutes sortes de questions,
et de tous il apprit quelque chose.

C’était la première fois qu’un roi s’intéressait à ses sujets.


Dès lors, devenu Ronchondus, le roi au bon caractère, il fut
respecté de tous.

FIN
Edition999 présente ce manuscrit gratuitement

Vous aimerez peut-être aussi