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Rallye lecture : Thème 2 L’alimentation


Textes

Types de texte Titre des documents du doc

- Des lunes à croquer 1

- Le grand chaperon jaune 6


Narratif (4)
- Le cuisinier 10

- La BD : Tom tom et Nana 7

- L’histoire du chocolat 3
Documentaire (2)
-Equilibre alimentaire et nutrition 8

Argumentatif (1) Affiche : anti-gaspillage 2

Poétique (1) Poème d’Albert Samain - La cuisine 4

La recette : la tarte au citron 9


Injonctif (1)

Théâtre (1) Saynète : On ne demande qu’à en rire 5


1 Jean-Jacques Vacher, collection : Les belles histoires de Pomme d'Api, Bayard

"Pierre vivait pauvrement dans une vieille maison comme il sent le printemps qui arrive, il se met à
avec son père, sa mère, ses cinq frères et ses cinq chanter :
sœurs. Dans cette maison, il y avait une petite - Je n’ai rien pour mon roi, pas de sucre ou de
cuisine avec un vieux fourneau qui fumait et des chocolat, même pas la moitié d’un petit pois !
vieilles casseroles cabossées. C’est là que Pierre était
le plus souvent, car il adorait cuisiner. Il savait Bientôt, Pierre arrive devant une ferme. Un vieil
préparer des plats délicieux avec des choses homme vient à sa rencontre en criant :
simples : il pouvait transformer des pommes de terre - A l’aide ! Au secours ! Ma vache est tombée dans
en gâteaux, des poires en sirop, des carottes en l’étang !
purée rose… Avec Pierre, chaque repas devenait une
fête. Pourtant, une année, l’hiver fut très long. Pierre
ne trouvait que des vieux croûtons de pain à mettre
dans ses casseroles et toute sa famille avait faim. Un
La pauvre vache essaie bien de sortir de l’eau mais à
matin, Pierre dit à son père :
chaque fois qu’elle approche du bord de l’étang, elle
- Je vais aller en ville pour chercher du travail. Avec glisse dans la boue et plouf ! Elle retombe
l’argent que je gagnerais, je pourrais acheter de quoi lourdement. Pierre prend une corde solide. Il
manger. l’attache aux cornes de la vache et tire sur la corde
de toutes ses forces. Oh hisse ! Oh hisse ! La vache
Justement, ce jour-là, un messager du roi arrive dans sort les deux pattes avant. Encore un effort ! Oh hisse
le village de Pierre. Il tape sur un tambour et il ! Oh hisse ! Enfin la vache regagne la terre ferme. Elle
déclare : est sauvée ! Le vieil homme est tout heureux et, pour
- Avis à la population ! Le roi de ce pays, Sa Très remercier Pierre, il lui donne un pot de lait tout frais.
Gourmande Majesté, a décidé de changer de Pierre reprend le chemin du palais du roi en
cuisinier. Celui qui fera le plus délicieux des plats sera chantant :
nommé Grand Chef des Cuisines du Roi. - Voilà du lait pour le roi, c’est tout ce qu’il aura pour
En entendant cela le père de Pierre s’écrie : tremper son petit doigt ! Tout à coup, il aperçoit des
poules qui courent dans un pré en battant des ailes.
- Pierre, voilà une chance pour toi ! Enlève ton Derrière les poules, il y a une fermière qui crie :
tablier, laisse tes vilaines casseroles et va faire
goûter au roi une recette dont tu as le secret. - Vilaines poules ! Revenez, revenez, ou le renard va
vous manger !
Pierre répond en souriant :
- Hélas, on ne devient pas cuisinier du roi en lui
faisant manger du pain dur !
Mais la mère de Pierre insiste : Mais les poules partent dans tous les sens et la
fermière ne peut pas les rattraper. Pierre ramasse un
- Allons, va, mon petit cuisinier. Tu sais faire un bâton, il le fait tourner au-dessus de sa tête puis il
dessert avec un courant d’air. Je suis sûre que tu file à toute vitesse derrière les poules. Il les
peux gagner ce concours ! rassemble et, en un clin d'œil, il les fait rentrer dans
Alors, Pierre se met en route. Il se demande bien le poulailler. La fermière saute de joie. Elle dit а
quelle recette il pourra préparer pour le roi, car il n’a Pierre :
rien dans les mains ni dans les poches. Mais - Sans toi, mes poules allaient se perdre dans la
forêt !
Pour le remercier, elle lui donne six œufs dans un Pierre réfléchit, il se dit :
panier. Pierre continue sa marche. Il chante :
- Qu’est-ce que je pourrais bien faire avec de la
- Avec du lait et des œufs que fait-on de délicieux ? farine, du lait et des œufs ? Il regarde par la fenêtre
Avec des œufs et du lait que pourrait-on préparer ? et il aperçoit la lune qui brille dans le ciel. Cela lui
donne une idée. Il s’écrie :
Un peu plus loin, alors que la nuit commence à
tomber, Pierre rejoint une charrette chargée de sacs - Je vais faire des lunes, des lunes à croquer !
de farine et trainée par un âne. C’est la charrette du
Le roi fronce les sourcils, il dit :
meunier. Le meunier appelle Pierre :
- Tiens, tiens, des lunes à croquer ? Je suis curieux de
- S’il te plaît, veux-tu me donner un coup de main ?
voir ça. Alors, mon garçon, mets-toi au travail.
Ma roue a glissé dans le fossé. Je ne peux plus
Aussitôt, Pierre vide sa farine dans un grand saladier.
avancer.
Il ajoute ses œufs et il verse son lait en mélangeant
Pierre pose son lait et ses œufs et il pousse avec le avec une grande cuillère en bois. Puis il dépose un
meunier. Un, deux, trois, hue ! La charrette est peu de la pâte qu’il a ainsi préparée dans une poêle
dégagée, le meunier peut rentrer au moulin. Mais bien graissée. Et il la met à cuire sur le fourneau. Au
avant de partir, il offre à Pierre un petit sac de farine. bout de deux minutes, Pierre saisit le manche de la
Pierre s’en va en chantant : poêle, il donne un coup de poignet et hop !... un
gâteau plat et rond s’envole dans la cuisine royale.
- J’ai des œufs, de la farine et du lait, mon roi tu vas
Pierre dit au roi :
te régaler ! J’ai du lait, des œufs et de la farine, roi,
tu vas te lécher les babines ! - Regardez, voilà la lune ! Le roi lève la tête, il n’en
croit pas ses yeux : le gâteau rond monte jusqu’au
Lorsque Pierre arrive au palais du roi, le concours de
plafond et il retombe juste dans la poêle.
cuisine a déjà commencé. Des cuisiniers sont venus
des quatre coins du pays. Ils ont apporté avec eux Pierre le laisse cuire encore un peu, puis il dit :
des épices et des fruits, des lapins, des dindes, des
- Voilà, Sire, vous pouvez croquez cette lune.
moutons, des légumes, des poissons, des
champignons et des herbes parfumées ; tout ce qu’il Le roi renifle, il goûte, il mâchouille et il déclare :
faut pour réussir des desserts rares, des salades
exquises et des rôtis savoureux. - Ce n’est pas mauvais… C’est même plutôt bon…

Dans la grande cuisine royale, le roi est assis sur le J’aimerais bien moi aussi faire une lune à croquer car
trône. Des serviteurs lui apportent ce que les cette recette m’amuse beaucoup. Il se lève de son
cuisiniers lui ont préparé. Le roi respire l’odeur de trône, il verse un peu de pâte dans la poêle, la laisse
chaque plat, puis il goûte du bout des lèvres. Il cuire deux minutes, il donne un petit coup de
mâchouille, il ferme les yeux, il renifle encore une poignet … et hop ! Il fait sauter la lune à croquer. Et
fois. Mais, pour chaque recette, il grogne : plaf ! Elle retombe sur la tête de la reine. Le roi éclate
de rire :
-trop grillé. Trop cru. Trop salé. Trop sucré. Trop
chaud. Trop froid. Trop sec. Trop gras. Rien ne lui - ha ! ha ! ha ! Décidément, cette recette me plaît !
plaît. Enfin, c’est le tour de Pierre. Le roi s’amuse comme un fou :

Le roi lui demande : - encore, encore, encore ! Il fait des dizaines de lunes
à croquer et il les mange avec du sucre, de la
- Alors, jeune homme, que vas-tu nous préparer ? confiture ou du chocolat.
Pierre se gratte la tête avant de répondre : А la fin, quand le roi a bien ri et bien mangé, il dit à
Pierre :
- Euh… Sire… Majesté…
C’est-а-dire… voilà… c’est - c’est toi qui as inventé la recette la plus drôle, du
une surprise. jamais vu, du jamais goûté ! Je te nomme Grand
Cuisinier du Roi !
- Le roi sourit :
Depuis ce jour, Pierre vit avec toute sa famille dans
Ah, enfin une surprise !
le palais du roi et, chaque année, à la fin de l’hiver, il
- Euh…euh… fait des lunes à croquer.
LECTURE SUIVIE : Le grand chaperon jaune

Contes d’aujourd’hui

6
Chapitre 1 : Une discussion originale !
Vous connaissez l’histoire du petit chaperon rouge ? Eh bien sachez qu’une histoire presque similaire
s’est déroulée, il y a quelques temps.
Celle qui ressemblait au petit chaperon rouge s’appelait en fait Mélanie. Sa patronne, qu’elle
considérait comme une mère, lui demanda un jour d’aller porter à sa propre mère un pot de soupe de
sa composition pour la soigner.
- Evite de passer par la forêt car......
- Oui je sais, le petit fils du loup qui a mangé le petit chaperon rouge veut se venger car son grand-
père est mort, tué par les chasseurs. Ne vous inquiétez pas, j’ai plus d’un tour dans mon sac.
- Je te prépare tout ça et tu iras directement chez ma pauvre mère. Je n’ai jamais le temps
d’aller la voir et elle s’ennuie.
- Je vais lui changer les idées en la faisant rire. J’imite très bien les grands comiques
de renom.
- Oui, oui, oui comme tu veux, répondit sa patronne excédée par le flux de parole
anormal qu’avait cette petite, qui était très grande d’ailleurs, plus d’un
mètre quatre-vingt- dix.
Et voilà Mélanie portant manteau et chapeau de couleur jaune, (elle
adorait cette couleur, on aurait pu l’appeler le petit chaperon jaune mais vu
sa taille...), panier à la main, qui traverse la forêt confiante en ses capacités
à se défendre si elle rencontre le loup.
D’ailleurs, elle lui fera un discours philosophique sur la manière de se
comporter aujourd’hui. Il faut évoluer avec son temps. Il faut qu’il comprenne
que de nos jours, on ne peut plus manger les humains, il y a tellement de
fast- food bien meilleurs, je lui donnerai l’adresse de macOnald..... Un peu
de moral ne lui ferait pas de mal...
C’est à cet instant même qu’il fit son apparition, prêt à lui sauter dessus.
Quand on parle du loup, on voit la queue se dit-elle.
- Stooooop, lui dit-elle. Que fais-tu ? .....
Le loup un peu surpris lui répondit :
- Ben, je suis un loup, je suis censé te manger, non ?
Chapitre 2 : Quand Mélanie casse la tête au loup !

- Justement, regarde- moi je suis toute maigre ! Que veux-tu manger ? Des
os ? Ce n’est pas du tout nourrissant ! D’ailleurs regarde-toi, tu dois manquer
de vitamines, tu as les yeux jaunes, la bouche toute flétrie, tes poils sont tout
gris. Franchement, des poils gris presque blancs, à ton âge, ce n’est pas
normal...Où sont tes grands yeux, tes grandes oreilles et tes grandes dents ?
Tu n’as plus rien de tout ça, un metteur en scène ne te choisirait pas pour jouer le rôle de ton grand
père ! Ah non, non…. Un loup doit être aussi gros qu’Obélix ?......
- Hein, c’est qui cet Odélice ?
- Non pas O’délice, ça c’est un restaurant ! J’ai dit Obéliiix, c’est celui qui se nourrit de sangliers et
qui est bien enrobé comme il dit. En plus d’être dans un sale état physique, tu manques de culture !
Ce n’est pas possible ! Ne pas connaitre Astérix et Obélix n’est pas digne d’un loup !
- A l’école, je n’étais pas bon élève, dit le loup tout honteux.
- Il faut vraiment qu’on s’occupe de toi…Tiens, regarde-toi dans le miroir ! Regarde ton aspect, tu fais
plus pitié que peur !
Le loup complètement décontenancé, ne savait plus comment réagir, c’était la première fois que
quelqu’un lui parlait ainsi...
- Mais… Mais… que dois-je faire ?
- Ramène ce panier à la grand-mère pour qu’elle puisse se nourrir et laisse-moi le temps d’arriver.
- Ah merci beaucoup de t’occuper de moi, lui dit le loup.
Il prit le panier :
- Il est très lourd, mais qu’avez-vous mis dedans ?
- Le repas et d’autres objets pour la grand-mère. Mais dépêche-toi, elle t’attend. Fais attention quand
tu passeras par la clairière : ne change pas de chemin, dévie vers la droite et ensuite prends la forêt
par la gauche, tu longeras la rivière jusqu’au pont et puis tu tourneras...
- Oh la la j’ai mal à la tête, qu’est-ce qu’elle parle !! Ecoute, j’ai mon GPS, alors donne-
moi l’adresse exacte et je vais me débrouiller, dit le loup, qui cherchait un cachet
pour son mal de tête.
- Que cherches-tu ? Tu veux de l’aide ?
- Non, non merci, j’y vais de suite et il prit ses jambes à son cou pour ne plus
l’entendre parler...
Puisque le loup s’était chargé du panier, Mélanie pouvait se promener dans la forêt sans inquiétude.
Il faisait très chaud, elle se mit en tenue et se baigna dans la rivière. Puis elle dégusta son sandwich,
cueillit une fleur par ci, une fleur par là pour faire un bouquet à grand-mère...
Chapitre 3 : Ma vie a changé.

Pendant ce temps- là, en route, le loup se mit à réfléchir :


- Mais que suis-je en train de faire ? Un loup digne de ce nom est censé manger les humains. C’est
cette fille qui m’a perturbé. Elle parle tellement...tellement que rien que d’y
penser, mes maux de tête reviennent. Tant pis, je vais d’abord
manger la grand-mère et ensuite la fille. Je me dépêche pour
arriver avant elle. Mais son rythme était freiné par la lourdeur
du panier.
Le « grand chaperon jaune » se dit qu’il était temps de
rejoindre le loup et la grand-mère... Elle arriva après
dix minutes de marche.
- Que fais-tu ? hurla Mélanie.
- Je suis un loup et je dois manger la grand-mère
ensuite le petit chaperon rouge, pardon le grand
chaperon jaune !! répondit le loup qui se précipita
sur la grand-mère qui tenait le panier.
- Arrrêêête, lui cria Mélanie, qui en une seconde et grâce à une prise de judo le mit par terre pendant
que la grand-mère, qui sortait sa mitraillette du dessous de sa couverture, le visait.
- Ma grand-mère ne savait pas se défendre au temps de ton grand-père mais moi j’ai pris des cours
de tir alors ne t’avise pas de bouger !!
Le loup, entouré des deux femmes, se mit à pleurer.
- Dans quel monde, je vis !! se plaignit-il, les loups n’ont plus la parole.
- Ooooh, mais dis donc, tu as l’air maladif comme loup. Il faut te nourrir. Très bien, ma fille a envoyé
une soupe infecte, tu vas la manger, elle est pleine de vitamines c’est bon pour toi. Pour faire plaisir
à Mélanie, elle et moi allons commander une bonne pizza aux légumes et au fromage, dit la grand-
mère en continuant de le viser.
- Beurk, quelle soupe infecte, puis-je partager votre repas ? se
lamenta le loup.
Pris de pitié pour lui, la grand-mère l’invita à déjeuner avec elles :
- Aaah tu es d’accord avec moi dit la grand-mère, elle est vraiment infecte cette
soupe !
- Et même pire !!! dit le loup.
- Tu es bien maigre, il faut que tu restes ici pour apprendre à te nourrir. Tu me protègeras des animaux
sauvages et moi je t’apprendrai à faire de bons petits plats mijotés, sans viande ni autres dérivés
d’animaux, entièrement naturels, dit la grand-mère, qui en connaissait un rayon dans ce domaine.
A partir de là, ils ne se sont plus quittés. D’ailleurs, ils ont ouvert un restaurant : Monsieur loup est le
chef cuisinier, grand-mère s’occupe de servir les clients et Mélanie de la livraison.
Ce restaurant s’appelle « Au grand loup chaperon », il n’est pas très loin de la maison de grand-mère.
Il remporte un grand succès et tous les animaux de la forêt viennent y manger ou se former à la
préparation de bons petits plats.
Et depuis, la forêt s’est transformée en parc d’attractions, pour les petits et pour les grands, géré par
les animaux de la forêt.
10
Le cuisinier
Vous pouvez avoir entendu dire ou avoir vu par vous-mêmes que messire Conrard, citoyen de Florence,
a toujours été libéral, magnifique, aimant beaucoup les chiens et les oiseaux.
Un jour, à la chasse au faucon, il prit une grue. La trouvant jeune et grasse, il ordonna qu'on la remît à
son cuisinier pour la rôtir et la servir à son souper. Notez bien que ce cuisinier, vénitien d'origine, qui
portait le nom de Quinquibio était un sot accompli. Il prend la grue et la fait rôtir de son mieux. Elle
était sur le point d'être cuite et répandait une excellente odeur, lorsqu'une femme du quartier, appelée
Brunette, entra dans la cuisine. L'agréable fumet qu'exhalait l'oiseau qu'on venait d'ôter de la broche,
fait naître à cette femme l'envie d'en manger, et aussitôt de prier instamment le cuisinier de lui en
donner une cuisse.
Après plusieurs paroles de part et d'autre, Quinquibio, qui ne voulait pas déplaire à cette femme, coupe
la cuisse et la lui donne.
Il y avait ce jour-là, au logis, grande compagnie à souper. La grue fut servie avec une seule cuisse. L'un
des convives, qui fut le premier à s'en apercevoir, ayant montré de l'étonnement, messire Conrard fit
appeler le cuisinier, et lui demanda ce qu'était devenue l'autre cuisse. Le Vénitien répondit
effrontément que les grues n'avaient qu'une jambe et une cuisse.
Ce que je vous dis, monsieur, est la vérité ; et si vous en doutez encore, je me fais fort de vous le prouver
dans celles qui sont en vie.
Tout le monde se prit à rire de cette réponse ; mais Conrard ne voulant pas faire plus grand bruit à cause
des étrangers qu'il avait à sa table, se contenta de répondre au lourdaud :
Puisque tu te fais fort, coquin, de me montrer ce que je n'ai jamais vu ni entendu dire, nous verrons
demain si tu tiendras ta parole ; mais parbleu, si tu ne le fais pas, je t'assure que tu te souviendras
longtemps de ta bêtise et de ton opiniâtreté ; qu'il n'en soit à présent plus question - retire-toi !
Le lendemain, messire Conrard, que le sommeil n'avait point calmé, se leva à la pointe du jour, le cœur
plein de ressentiment contre son cuisinier. Il monte à cheval, le fait monter sur un autre pour qu'il le
suive, et va vers un ruisseau, sur le bord duquel on voyait toujours des grues au lever de l'aurore.
- Nous verrons, lui disait-il en chemin, de temps en temps d'un ton de dépit, nous verrons lequel de nous
a raison.
Le Vénitien, voyant que son maître n'était pas revenu des premiers mouvements de s a colère, et qu'il
allait se trouver confondu, ne savait comment faire pour se disculper. Il aurait volontiers pris la fuite s'il
eût osé, tant il était épouvanté des menaces du gentilhomme. Mais le moyen, n'étant pas le mieux
monté, il regardait donc de tous côtés, croyant que tous les objets qu'il apercevait étaient autant de
grues qui se soutenaient sur deux pieds.
Quand ils furent arrivés près du ruisseau, Quinquibio fut le premier à en voir une douzaine, toutes
appuyées sur un pied, comme elles font ordinairement quand elles dorment. Il les montre aussitôt à
son maître, en lui disant :
- Voyez donc, monsieur, si ce que je vous disais hier au soir n’est pas vrai ; regardez ces grues, et voyez
si elles ont plus d'une jambe et d'une cuisse !
Je vais te faire voir qu'elles en ont deux, répliqua messire Conrard ; attends un peu !
Et s'étant approché, il se mit à crier : Hou ! Hou ! Hou !
A ce bruit, les grues de s'éveiller, de baisser l'autre pied, et de prendre ensuite la volée.
- Eh bien, maraud, dit alors le gentilhomme, les grues ont-elles deux pieds ? Que diras-tu maintenant ?
- Mais, monsieur, repartit Quinquibio, qui ne savait plus que dire, vous ne criâtes pas : Hou ! Hou ! Hou!
À celle d'hier soir ; car si vous l'aviez fait, elle aurait montré comme celles-ci, l'autre pied.
Cette réponse ingénue, plut si fort à messire Conrard quelle désarma sa colère, et ne pouvant
s'empêcher de rire :
- Tu as raison, Quinquibio, lui dit-il, j'aurais dû vraiment faire ce que tu dis ; va, je te pardonne, mais n'y
reviens plus!
BOCCACE, le Décaméron.
Recette
secrète
Planche hommage à Tom-Tom et Nana réalisée pour l'exposition qui leur était consacrée au
Festival d'Angoulême.
7
L’histoire du chocolat 3
L’ORIGINE DU CHOCOLAT
Au Mexique, les aztèques ont été les premiers à (on sépare le grain de la coque) puis torréfiés, c'est
s'intéresser aux fèves de à dire grillées. Elles sont ensuite broyées jusqu'à ce
cacaoyer. Ils les faisaient qu'on obtienne une pâte de cacao.
griller, les écrasaient et
les mélangeaient à du La pâte peut être chauffée puis pressée afin
poivre, du piment, de la d'obtenir, d'un côté, du beurre de cacao et, de
vanille et le l'eau. Cette l'autre, de la poudre de cacao. Pour améliorer le
boisson se servait lors goût de la poudre de cacao, on lui ajoute quelques
des rituels importants ingrédients, comme de la vanille, du café ou encore
comme nourriture des de la crème. Puis elle est à nouveau séchée pour
Dieux. Les Mayas supprimer l'humidité.
appelaient le cacaoyer
« l'Arbre de vie ». Mais pour obtenir du chocolat, la pâte de cacao est
longuement malaxée. On lui ajoute divers
Christophe Colomb lors de son dernier voyage en ingrédients comme du beurre de cacao, du sucre, du
1502, sur l'île de Guanaya, découvrit l'aliment mais lait en poudre.
n'en apprécia pas la teneur amère et épicée. Les
fèves séchées se gardaient très longtemps et
servaient de monnaie.

Ensuite en 1519, l'empereur aztèque accueillit


Cortès et ses troupes espagnoles, qui débarquaient
au Mexique, et leur offrit des fèves de cacao. Ce
dernier rapporta un plein bateau de fèves en
Espagne. Puis le chocolat arriva en Europe, où il
était servi avec du sucre et du lait pour neutraliser
l'amertume.
OÙ ET COMMENT CULTIVE-T-ON LE
Louis XIV et son épouse ont fait entrer le chocolat
dans les habitudes de la cour du château de
CACAO ?
Versailles. Celui-ci était alors consommé chaud Le cacaoyer se développe dans
comme le café. Ce fut un vrai succès ! les pays chauds et humides, de
préférence dans un climat
Les premières chocolateries ont été fondées vers tropical ou équatorial.
1820 en Europe (Meunier, Van Houten, Lindt...). C'est un arbre fragile qui a
besoin de beaucoup d'attention,
COMMENT FABRIQUE-T-ON LE car il craint le grand soleil et le
CHOCOLAT ? vent.
Alors on plante les jeunes
La première étape consiste à cueillir la cabosse de pousses dans une pépinière à
cacao (le fruit du cacaoyer) puis à en extraire les l'ombre. Quatre ou huit mois
graines. Celles-ci sont alors placées dans une caisse plus tard, les petits arbres sont replantés sous de
en bois ou sur des feuilles de bananier, pour qu'elles grands arbres comme les bananiers, dont les larges
fermentent, c'est à dire qu'elles transpirent et feuilles servent d'ombrelle et de paravent.
changent de couleur. Cette fermentation les En forêt sauvage ils mesurent 10 ou 15 mètres, et
empêche de germer : on obtient ainsi les fèves de dans les plantations ils sont taillés à 6 mètres pour
cacao. Celles-ci sont ensuite séchées au soleil puis faciliter la récolte des cabosses.
conservées dans des sacs. Avant d'être utilisées, les
fèves de cacao doivent être nettoyées, concassées
L'équilibre alimentaire
Pour fonctionner, notre corps a besoin d'énergie :
• Pour la respiration, la digestion, la circulation.
• Pour la croissance et le remplacement des cellules mortes. 8
• Pour l’activité physique et intellectuelle normale.
Et ce sont justement les aliments que nous mangeons qui permettent de produire cette
énergie.
En fait, il se produit une réaction chimique entre l'oxygène que nous respirons et les
aliments que nous ingérons. Cette oxydation produit de l'énergie, sous forme de chaleur, qui
elle-même permet aux cellules de notre corps de fonctionner correctement. La quantité
d'énergie dégagée par cette oxydation des aliments se mesure en kilo calories (kcal).
Entre 8 et 12 ans, un enfant doit consommer entre 2 200 et 2 600 calories par jour. En dessous de cette
quantité, les enfants risquent la « sous-nutrition ».
Si l’alimentation apporte régulièrement plus de 2 600 calories par jour, sans activité physique, les enfants
risquent l’obésité. C’est la « surnutrition ».
A certains moments de la vie, on a besoin de plus de calories : un enfant qui grandit, une femme qui attend un
bébé ou qui allaite, quelqu’un qui a une activité physique importante. (Exemple : un déménageur a besoin de
3500 calories par jour.)

Les besoins alimentaires


Les aliments peuvent être classés en trois groupes. Pour être en bonne santé, l’alimentation doit être
équilibrée, variée et apporter des aliments de chaque groupe ainsi que de l’eau.
• Les aliments protecteurs : ils assurent notre bonne santé. Ce sont les aliments qui nous apportent des
vitamines et des sels minéraux. (Les fruits, les légumes crus ou peu cuits, le sel).

• Les aliments constructeurs : ils aident à construire


et entretenir le corps. Ce sont les aliments riches en
calcium (produits laitiers) pour les os et les dents,
en protéines végétales (le blé, le riz, les lentilles…)
et en protéines animales (la viande, les œufs, le
poisson, le lait…)

• Les aliments énergétiques : ils donnent de l’énergie


pour le fonctionnement et les activités du corps.
o Les lipides (l’huile, les corps gras, les
graines, les noix)
o Les glucides (ou sucres) lents (les pâtes, le
riz, le pain, les pommes de terre)
o Les glucides (ou sucres) rapides (le sucre, le
miel, les fruits)
GASPILLAGE ALIMENTAIRE
2
4 La cuisine
Ce poème est issu d’un recueil intitulé Le chariot d’or

Dans la cuisine où flotte une senteur de thym,


Au retour du marché, comme un soir de butin,
S’entassent pêle-mêle avec les lourdes viandes
Les poireaux, les radis, les oignons en guirlandes,
Les grands choux violets, le rouge potiron,
La tomate vernie et le pâle citron.
Comme un grand cerf-volant la raie énorme et plate
Gît fouillée au couteau, d’une plaie écarlate.
Un lièvre au poil rougi traîne sur les pavés
Avec des yeux pareils à des raisins crevés.
D’un tas d’huîtres vidé d’un panier couvert d’algues
Monte l’odeur du large et la fraîcheur des vagues.
Les cailles, les perdreaux au doux ventre ardoisé
Laissent, du sang au bec, pendre leur cou brisé ;
C’est un étal vibrant de fruits verts, de légumes,
De nacre, d’argent clair, d’écailles et de plumes.
Un tronçon de saumon saigne et, vivant encor,
Un grand homard de bronze, acheté sur le port,
Parmi la victuaille au hasard entassée,
Agite, agonisant, une antenne cassée.

Albert Samain

Poète symboliste (1858/1900)


Recette
9
Distribution :
5 participants / candidats 5
3 membres du jury qui donnent des notes
1 présentateur (qui peut avoir des fiches pour l’aider à retenir le texte)

Le présentateur : Bonjour Mesdames et messieurs, vous regardez « On ne demande qu’à en


sourire ». Ce soir, 5 candidats s’affronteront suivant un fil conducteur : les légumes. De plus,
un thème supplémentaire leur est à chaque fois imposé.
Les performances de nos humoristes seront notées par un jury que je laisse se présenter...

Jury 1 : Bonjour, je suis Monsieur/madame Muscle, je suis content(e)d’être là, ma notation


dépendra de l’endurance du candidat.
Jury 2 : Bonjour, je suis Monsieur/madame Condiment, ravi(e) d’être juge, moi je pense noter
sur la touche personnelle que les candidats mettent dans leur sketch.
Jury 3 : Bonjour, je suis Monsieur/madame Equilibre, enchanté(e) d’être parmi vous, je
baserai mes notes sur la variété des mots utilisés.

Le présentateur : Accueillons tout de suite le premier candidat qui a pour thème imposé : la
bonne année. C’est parti.

1ER candidat : Je ne sais pas vous, mais moi pour la bonne année, je souhaite à mes parents
une année sans prunes ni amandes, d’aller au cinéma en évitant les navets, de ne plus faire
les poireaux dans les files d’attente, une année pleine de blé et d’oseille. La nouvelle année,
« c’est la datte » où il faut souhaiter d’avoir la pêche et la banane et de ne jamais tomber
dans les pommes. Voilà je vous lâche la grappe après toutes ces salades. (Le candidat quitte
la scène).

Le présentateur : Alors membres du jury, découvrons vos notes (notes à définir). Ce qui fait
un total de ...
Le thème imposé suivant est le sport, place au 2ème candidat.

2ème candidat : Mon sport préféré, il est tonifiant, vivifiant, plein de vitamines et fruité. Quel
est ce sport aux multiples saveurs ? Eh bien, facile, c’est la boxe ! Tu as un cœur d’artichaut
mais tu marches à la carotte. Tu te prends des marrons, des châtaignes et des pêches en
pleine poire, tu tombes dans les pommes. L’arbitre ramène sa fraise et tout ça pour des
prunes. (Le candidat quitte la scène).

Le présentateur : Membres du jury, découvrons vos notes (notes à définir). Ce qui fait un
total de ...
Maintenant, le thème choisi pour ce 3ème participant est la banque, découvrons sans plus
attendre la performance de ce candidat.

3ème candidat : Hier, je suis allé(e)voir mon banquier. Il est top. Il m’a dit : « vos comptes,
c’est la fin des haricots ! Vous manquez d’oseille... Vos placements ont fait chou blanc. Dans
quelques jours, vous n’aurez plus un radis. Il ne vous reste plus qu’à prendre un avocat... » Je
lui ai répondu : « c’est la cerise sur le gâteau ! Mes économies sont mi-figue mi-raisin, toutes
ces années de labeur pour des prunes... (Le candidat quitte la scène).

Le présentateur : Membres du jury, découvrons vos notes (notes à définir). Ce qui fait un
total de ...
La particularité de ce candidat c’est qu’il n’a pas de thème imposé, voyons ce qu’il nous a
préparé...

4ème candidat : Mesdames et messieurs étant libre de mon sujet, j’ai choisi ce que j’appelle
des « blagounettes » euh...des petites blagues en fait ! Alors, commençons par celle-là : quel
est le fruit le plus végétarien ? La pastèque / « la pas steak » (il soulève une pancarte ou la
réponse est écrite pour une meilleure compréhension du public). Pas mal n’est-ce pas ? Allez
une autre...
Quels fruits rouges peuvent être silencieux ? Les mûres-mures (il soulève une pancarte ou la
réponse est écrite pour une meilleure compréhension du public). Ah superbe celle-là !
Allez une dernière : 2 tomates traversent la rue, l’une se fait écraser, l’autre se retourne et
dit : « alors tu viens Juju ? (Il s’adresse au public). Bon celle-là, faut être jeune pour l’adorer...
Allez, salut les légumes. (Le candidat quitte la scène).

Le présentateur : Alors, membres du jury, découvrons vos notes (notes à définir). Ce qui fait
un total de ...
Et voici le dernier candidat ; pour ce passage, il est témoin d’un braquage.

5ème candidat : Bonjour monsieur l’agent, je m’appelle monsieur Citron, voici ma déposition.
Je travaille dans une bijouterie. Hier, deux hommes entrent dans le magasin. Ils sont armés
d’épluche-légumes, ils ont demandé de l’oseille. Mon patron, cette tête de melon, a refusé
de leur donner le blé. L’un d’eux, grand comme une asperge avec un pois chiche dans la tête
semble être le chef et l’autre, haut comme trois pommes, rouge comme une tomate est donc
son associé. Le chef me dit : « aucun zeste monsieur Citron, ne soyez pas pressé ». L’arrivée
sonore du panier à salade les a forcés à fuir sans un radis. Ils ont cherché à s’enfuir en écrasant
le champignon. Je pense que pour eux, les carottes sont cuites. (Le candidat quitte la scène).

Le présentateur : Alors, membres du jury, découvrons vos notes (notes à définir). Ce qui fait
un total de ...
Je pense que l’on peut dire que les autres candidats sont dans les choux et que le candidat
numéro (à définir) remporte cette compétition ! Merci au jury ! N’oubliez pas, mesdames et
messieurs, de bien manger et de bien bouger, à bientôt !
Saynète mise en ligne sur le site Icofas (programmes en lien avec la nutrition)

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