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I- Généralités

Le calcul de la structure en béton armé est réglementé. Plusieurs règlements sont élaborés
depuis l’apparition du béton armé, on peut citer le C.C.B.A 68, Le B.A.E.L 78, 80, 83, 91 et
91 modifié99, la dernière réglementation est l’Euro code II. Ces modifications des règlements
montrent que la théorie régissant le calcul de la structure en béton armé ne cesse de
s’améliorer : Économie, sécurité...
Dans le présent cours les éléments de constructions en béton armé sont étudiés selon le
règlement ″Béton Armé aux Etats Limites″ : B.A.E.L  paru en 1991 et modifié en 1999.
Ce règlement est applicable à tous les ouvrages et constructions en béton armé.
Ce cours ne traite pas :
- les constructions en béton non armé.
- les bétons caverneux ou bétons cellulaires.
- les bétons de granulats légers.
- les structures mixtes (béton armé- charpente métallique).
- les bétons : hautes performances HP dont la résistance est supérieure à 60 Mpa.

1- les caractéristiques générales du béton :


Les caractéristiques générales du béton font de lui un matériau idéal pour la majorité des
constructions et des ouvrages parmi ces caractéristiques on peut citer :
- la facilité de fabrication et de mise en œuvre.
- la bonne adhérence acier-béton.
- le béton est l’acier ont le même coefficient de dilatation thermique.
- le béton a une résistance à la compression et une mauvaise résistance à la traction.
- le béton est passif vis-à-vis de l’acier : un acier bien enrobé de béton ne s’oxyde pas.
Le poids volumique du béton armé est estimé à 25 KN/m3, Le poids volumique de l’acier est
de 78.5 KN/m3.

II- Sécurité et réglementation


II- 1 Coefficient de sécurité
La contrainte adoptée pour le dimensionnement des éléments en béton armé est la contrainte
admissible :  = f / k, avec  : Contrainte admissible ; f : contrainte de ruine, k :
coefficient de sécurité
Au fil du temps, cette conception de sécurité s’est révélée insuffisante pour les raisons
suivantes :
- f est mal définie.
- la contrainte appliquéequi doit être inférieure à  ne tient pas compte de l’adaptation
plastique des matériaux. Elle n’est pas suffisante pour garantir la sécurité des ouvrages vis-à-
vis d’une augmentation accidentelle des charges.
-…

II-2 Principe de justification

Une structure est dite stable si elle satisfait une ou plusieurs conditions de type :

S(i Qi)< Sr (fm/m)

S : sollicitation pondérée des charges Qi par les coefficients i


Sr : sollicitation résistante des matériaux de résistance fm affectée d’un coefficient de sécurité
m

Définitions des états limites:


Un état limite est un état au-delà duquel un élément ou plusieurs éléments de la structure,
sont mis hors service, c'est-à-dire ne remplissent plus les fonctions pour lesquels ils ont été
conçue.
On distingue deux catégories de limites :

- les Etats Limites Ultimes E.L.U : correspondant à la perte d’équilibre statique


″basculement″, à la perte de stabilité de forme ″flambement″ et surtout à la perte de résistance
″rupture″, qui conduisent à la ruine de l’ouvrage.

- les Etats Limites de Service E.L.S :au-delà de ces états, ne sont plus satisfaites les
conditions normales de durabilité et d’exploitation, ils comprennent les états limites de
déformation et de fissuration.

III- Actions caractéristiques


En fonction de leur fréquence d’apparition, les différentes actions, auxquelles sera soumise
une construction, sont classées en trois catégories :

III-1 Actions permanentes :

Les actions permanentes sont appliquées pratiquement avec la même intensité pendant toute
la durée de vie de l’ouvrage, elle comporte :
o le poids propre de la structure
o les charges des équipements fixes, des superstructures, les efforts dus aux
déformations imposées à la construction, les efforts dus à des terres ou à des liquides
dont les niveaux varient peu … etc.

III-2 Actions variables (Qi, i = 1, 2, 3 …, n).

Actions dont l’intensité est plus ou moins constante et appliquées pendant un temps court par
rapport aux actions permanentes. Elles sont définies par des règlements et des textes normatifs
en vigueur, on distingue :

o les actions d’exploitations : définies par les conditions propres d’utilisation de


l’ouvrage ou par les normes et règlements en vigueur.
o les actions climatiques définies par les règles dites ″ Neige et vent ″.
o Les actions dues à la température : actions correspondants à des dilatations linéaires
relatives, à partir d’une température initiale prise entre 8 et 14°C :
1.5 x 10-4 : climat très humide
2 x 10-4 : climat humide
3 x 10-4 : climat tempéré sec
4 x 10-4 : climat chaud et sec
5 x 10-4 : climat très sec ou désertique

o actions appliquées en cours d’exécution


o actions accidentelles : action du feu, séisme, chocs de véhicules, etc.

IV – Les combinaisons d’actions :


Pour une situation donnée, temporaire ou durable, il convient de chercher la combinaison
d’action la plus défavorable, une fois la sécurité est assurée pour celle-ci elle le sera pour les
autres.

IV- 1 Les états limites de service E.L.S


o Les combinaisons quasi permanentes : les actions permanentes + une ou plusieurs
actions quasi permanentes :
S(Gmax + Gmin +2iQik), i > k

Avec :
Gmax : Actions permanentes défavorables.
Gmin : Actions permanentes favorables.
2iQik : Ensemble des valeurs de combinaisons des actions d’accompagnement

o les actions fréquentes : les actions permanentes + une action variable de base,
fréquente + une ou plusieurs actions d’accompagnement, quasi permanente :
S(Gmax + Gmin +1 Q1k + 2iQik), i > k
Avec :
1 : coefficient de valeurs fréquentes
Q1k : Valeurs caractéristiques de l’action de base de la combinaison
o les combinaisons rares : les actions permanentes + une action variable de base + une
ou plusieurs actions d’accompagnement.
S(Gmax + Gmin + Q1k +2iQik), i > k

IV- 2 Les états limites ultimes E.L.U


o les combinaisons fondamentales :
- les actions permanentes seules
- un ensemble formé par : les actions permanentes + une action variable dite de base +
une ou plusieurs actions dites ‘d’accompagnement’.
S(1.35 Gmax + Gmin + Q1 + 1.3 0iQik), i > k
Avec
: Coefficient de l’action de base :
= 1.35 pour les charges d’exploitation de caractères particuliers :
convois militaires, etc.
= 1.6 pour les charges routières sans caractère particulier.
= 1.5 pour les autres cas.

o les combinaisons accidentelles


Les actions permanentes + une action accidentelle + une ou plusieurs actions
d’accompagnement, fréquente ou quasi permanente.

S (FA + Gmax + Gmin + 1 Q1k + 2iQik), i>k


Avec:
FA : action accidentelle : séisme, choc de véhicule, choc de bateau.
Valeurs des coefficients0, 1, 2

Bâtiment Nature des charges 0 1 2


Archives 0.90 0.90 0.80
Parcs de stationnement 0.90 0.75 0.65
Charges d’exploitations Salles de réunion
- à places assises 0.77 0.65 0.40
- à places debout 0.77 0.75 0.25
Salle d’exposition, halls divers 0.77 0.65 0.25
Autres locaux 0.77 0.75 0.65
Vent w 0.77 0.20 0.00
Charges climatiques Neige Sn
- altitude <500 m 0.77 0.15 0.00
- altitude >500 m 0.77 0.30 0.10
Temperature variation uniforme 0.60 0.50 0.00

En résumé
Combinaisons fondamentales ELS

0.77 W
0.77 N
Q0.77 Q
Gmax + Gmin+ W + 0.77 W + 0.77 Q
N 0.77 N + 0.77 Q
0.77 W + 0.77 N

Combinaisons Accidentelle ELS

0.75 Q
1.00 Gmax + Gmin+ 1.0 Fa 0.20 W
0.015N

Combinaisons fondamentales ELU

1.56 X0.77 W
1.5 Q 1.30 X 0.77 N
Gmax+ gmin + 1.8 W + 1.30 X 0.77 Q
1.5 N 1.56 X0.77 W+1.30 X 0.77Q
1.30 X0.77 N+1.30 X 0.77Q
1.56 X0.77 W+1.30 X 0.77N

Remarques
Si l’altitude est inférieure à 500m : neige et vent incompatible.
Si l’altitude est supérieure à 500m : vent +1/2 neige.
Si Sn > 0.5KN / m² prendre Sn + 0.12 (Sn -0.5).
Vent : E.L.S prendre qv
: E.L.U prendre 1.2qv
Charges permanentes

Nature du produit Epaisseurs en cm Poids spécifiques KN/m²


Sans enduit
Briques pleines 5.5 1,050
10.5 2,000
21.5 4,050
Briques creuses 15 1,300
20 1,750
Pierre de taille
- Paroi pleine 20 5,300
30 8,100
- revêtement autoportant 8 2,200
- revêtement attaché 3 0,800
Dalle nervurée 16 + 5 0,280
19 + 6 0,32
Chape en mortier de 1 cm 0.200
ciment
Parquet en bois de 23 mm 2.3cm 0.250
Cloison de 10cm 10cm 0.100
Etanchéité multicouche /m² --- 0.120
Asphalte coulé sablé/m² --- 0.500
Gravillon de protection --- 0.200
d’étanchéité

Charges variables Q

Nature et destination du local Charges d’exploitation KN/m²


Bâtiments à usage d’habitation
- logement 1.5
- balcon 3.5
- escalier 2.5
- grenier 2.5
Bâtiments à usage de bureaux
- bureau 2.5
- Escalier et circulation 2.5
- Halls de réception 2.5
- halls à guichets 4.0
Bâtiments scolaires et universitaires
- salles de classes, dortoir, sanitaires collectifs… 2.5
- ateliers, laboratoires, … 2.5
- circulations, escaliers 4.0
- bibliothèques, salles de réunions, 4.0
- Cuisines collectifs 5.0
Bâtiments hospitaliers et dispensaires
- chambres 1.5
- circulation interne 2.5
- locaux médicaux technique 3.5

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