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Exercice 1 (14 points). On considère un modèle de concurrence entre 2 entreprises A et
B, lorsque la concurrence porte sur la sélection du produit mis en vente. La variété des biens est
représentée par l’ensemble G = {0, 1, 2, ..., k}, avec k ≥ 2. Chaque entreprise i ∈ {A, B} choisit
le bien xi ∈ G qu’elle produit et met en vente ; le choix xi de l’entreprise i est donc soit 0, soit
1, soit 2, etc., jusque xi = k. Chaque entreprise peut vendre de 0 à (k + 1) unités de son bien
au total (une unité au plus pour chaque consommateur), à un ensemble de consommateurs dont
les préférences sont représentées par leur position sur le segment [0, k]. Pour chaque unité de bien
qu’elle vend, une entreprise obtient un gain (profit) égal (normalisé) à 1.
Il existe k + 1 consommateurs, i0 , i1 ,...,ik , et pour le consommateur iy , y représente sa localisa-
tion sur le segment [0, k]. Il y a donc un consommateur localisé en 0, i0 , un consommateur localisé
en 1, i1 ,..., un consommateur localisé en k, ik . La figure ci-dessous illustre la représentation de ce
modèle sous forme de segment lorsque k = 4.
0 1 2 3 4
i0 i1 i2 i3 i4
Chaque consommateur achète une unique unité de bien, et le fait auprès de l’entreprise dont la
localisation du bien est la plus proche de celle du consommateur en question. Lorsqu’un consom-
mateur est indifférent entre l’achat des biens mis en vente par les deux entreprises, on tire au sort
celle qui lui vendra le bien (avec probabilités égales).
On suppose que les consommateurs ne sont pas des “joueurs stratégiques du jeu” : leur com-
portement est “donné” (selon les choix de A et B).
Si, par exemple, pour le cas précédent où k = 4, l’entreprise A choisit l’action xA = 1 et
l’entreprise B l’action xB = 2, les consommateurs i0 et i1 achètent une unité de bien (chacun)
auprès de A et les consommateurs i2 , i3 et i4 achètent une unité de bien (chacun) auprès de B.
Le gain de l’entreprise A est alors égal à 2 et celui de l’entreprise B est égal à 3.
Cette modélisation étant utilisée dans l’ensemble de l’exercice, la matrice des gains des entre-
prises, pour le cas où k = 2, vous est donnée (ci-dessous).
Firme B
0 1 2
3 3 3 3
0 2, 2 1, 2 2, 2
Firme A 1 3 3
2, 1 2, 2 2, 1
3 3 3 3
2 2, 2 1, 2 2, 2
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Partie II (3,5 points) / Jeu dynamique.
Le jeu est le suivant. L’entreprise A joue en premier, et choisit xA ∈ G. L’entreprise B
observe le choix xA de A, et choisit xB ∈ G.
Questions. Vous pouvez utiliser vos réponses apportées aux questions de la partie I.
1. Donner la description des stratégies pour le joueur B et son ensemble de stratégies.
2. Pour le cas où k = 2, décrire les équilibres de Nash parfaits en sous-jeu en détaillant
et justifiant votre réponse.
3. Donner les équilibres de Nash parfaits en sous-jeu pour le cas où k > 2 et k est un
nombre pair (sans justification).
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Exercice 2 (8 points). Une entreprise est leader sur le marché d’un vaccin, et peut
investir en R&D pour augmenter ses chances de rester leader sur ce marché et son profit,
ou accroître ses capacités de production, ce qui augmente le volume de ses ventes mais peut
réduire son avantage initial en cas d’entrée (avec investissement) de l’autre entreprise.
Le modèle est le suivant.
Les actions. L’entreprise L (le leader) choisit d’investir (action I, qui lui coûte c) ou
d’augmenter sa capacité de production (action A, qui lui coûte 2c ). L’entreprise S (l’entrant
potentiel) choisit d’entrée sur le marché (action E), ce qui nécessite un investissement élevé
qui lui coûte k, ou de ne pas entrer sur le marché (action NE).
Les gains.
Si S choisit l’action NE, son gain est zéro, et le gain de L est (4−c) si L a choisi l’action
I et (3 − 2c ) si L a choisi l’action A.
Si S choisit l’action E :
— Si L choisit l’action A, la probabilité que l’investissement de S soit un succès pour
S est égal à 1, et dans ce cas le gain de S est (2 − k) et celui de L est (3 − 2c ).
— Si L choisit l’action I, la probabilité que l’investissement de S soit un succès pour S
(étant donné l’action I de L) est égale à p ∈ (0, 1). Si l’investissement est un succès
(avec probabilité p), le gain de L est (2−c) et celui de S est (2−k). Si l’investissement
n’est pas un succès (avec probabilité (1 − p)), le gain de L est (4 − c) et celui de S
est (−k).
S et L souhaitent maximiser leur gain espéré.
1 c
On suppose 1 > c > 0 et 2 > k > 1, et on notera p̄ = 2
1− 2
.
Questions. Pour les questions 1. à 3., le jeu est simultané.
1. Donner la représentation du jeu sous forme de matrice en expliquant comment
déterminer les gains pour l’issue (E,I) ; les gains sont les gains espérés et dépendent
des paramètres c, k et p.
2. Questions préliminaires. Justifier vos réponses.
(a) Donner les meilleures réponses du joueur L à l’action E en fonction des (une
condition à déterminer sur les) valeurs de p et c.
(b) Donner les meilleures réponses du joueur S à l’action I en fonction des (une
condition à déterminer sur les) valeur de p et k.
(c) Pouvez vous donner des conditions sous lesquelles (E,I) est un équilibre de Nash
du jeu ?
3. Déterminer les équilibres de Nash du jeu, en fonction de la valeur des paramètres.
Justifier votre réponse.
4. On suppose désormais que le jeu est séquentiel : L joue en premier et choisit A ou I,
puis S observe le choix de L et choisit E ou NE. Caractériser les équilibres de Nash
parfaits en sous-jeux en fonction de la valeur des paramètres. Justifier vos réponses.
Vous pouvez utiliser vos réponses apportées aux questions précédentes.