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En 2018, l’Union Européenne a imposé une amende record à l’entreprise Google qui
s’élève à 4.34 milliards d’euros contre une amende deux fois moins importante en 2017,
et cela pour avoir abusé de la position dominante de son système d’exploitation pour
asseoir sa suprématie. L’année législative 2018 a été manifestement marquée par un
renforcement des sanctions c’est-à -dire des peines ou récompenses prévues pour
assurer l’observation d’une loi, l’exécution d’une mesure réglementaire, d’un contrat.
Elles peuvent être civiles, administratives ou pénales ayant pour objectif de sanctionner
l’auteur d’une infraction pénale et de maintenir l’ordre établi. Cependant, l’accentuation
des sanctions ont été accompagné d’un allégement de ces dernières afin d’éviter des
retombées économiques importante. Dès lors, comment le législateur français arbitre t-
il entre allégement et renforcement des sanctions pénales ?
La loi du 23 Octobre 2018 relative à la lutte contre la fraude entend renforcer les
sanctions pénales pour fraude fiscale ainsi que les moyens de lutte contre les
manquements des contribuables à leurs obligations fiscales et sociales. En effet, la
sanction s’élève à 500 000 euros et à 3 000000 d’euros si la fraude est aggravée.
D’autant plus que les intermédiaires complices sont également pénalisés et encourent
des amendes fiscales. Par ailleurs, la loi « avenir professionnel » de Septembre 2018
comporte des dispositions relatives au droit du travail applicable aux salariés détachés
ainsi qu’à la lutte contre le travail illégal. Ces dispositions visent à durcir et rendre plus
effectives les sanctions contre la fraude du détachement et le délit de travail illégal.
Ainsi, autant de sanctions pénales sont prévues pour garantir un ordre public de
direction et protéger les utilisateurs à l’ère de la numérisation qui vulnérabilise les
données personnelles : la loi du 20 Juin 2018 relative à la protection des données qui
renforce le pouvoir de sanction de la CNIL comme peut en témoigner l’amende infligé en
Juin 2018 à Optical Center qui s’élève à 250 000 euros pour atteinte à la sécurité des
donnés de ses clients.
II. Quelques allégements des sanctions pénales pour ne pas affecter l’économie
Si l’année 2018 a été marqué par une imposition d’amendes inédites à plusieurs
entreprises notamment Uber qui a écopé d’une amende record de 400 000 euros au
mois de décembre dernier, l’économie risque de subir des préjudices colossaux. En effet,
l’augmentation des sanctions pénales encourues en matière fiscale risque d’impacter
l’attractivité du territoire et inciter à l’évasion fiscale : phénomène que la France essaie
de traiter avec délicatesse et qui lui coû te à peu près 100 milliards d’euros par an. Ainsi,
la législation a procédé à des allégements dans le but de promouvoir l’économie et
remédier à certaines formalités rigides. En effet, la loi relative à la protection des
données personnelles prévoit un allégement des formalités des acteurs traitant des
données dans la mesure où de plus en plus d’entreprises sont pénalement sanctionnées
à une ère manifestement numérisée qui réclame une protection accrue des données
personnelles. Enfin, la loi du 10 Aoû t 2018 pour un Etat au service d’une société de
confiance consacre le principe du droit à l’erreur selon lequel un usager qui se trompera
dans ses déclarations à l’administration n’encourra pas de sanction lors de la première
erreur si elle est commise de bonne foi. Cette mesure permet ainsi d’alléger les sanctions
pénales tout en instaurant un état de confiance au sein de la société.
Enfin, l’année législative française de 2018 a connu une tendance à la hausse des
sanctions pénales afin de mieux garantir l’ordre public avec toutefois un allégement de
certaines sanctions pour ne pas porter atteinte à l’économie.
L’Union Européenne a infligé à Google une nouvelle amende de 4.34 milliards d’euros en
2018, assortie d’une injonction de changer de comportement sous peine d’une astreinte
allant jusqu'à 5% du chiffre d’affaire journalier de la société mère Alphabet. Cette
amende est justifiée par l’abus de position dominante de l’entreprise Américaine de son
système d’exploitation pour Android afin d’asseoir la suprématie de ses propres
applications et de son service de recherche en ligne. Google comme d’autres entreprises
s’adonnent à des pratiques anti-concurrentielles passibles de fausser le jeu de la
concurrence c’est pour cette raison que le droit intervient par des sanctions afin
d’encadrer les transactions virtuelles. Par ailleurs, la loi du 23 Octobre 2018 relative à la
lutte contre la fraude fiscale a permis non seulement un renforcement des capacités de
contrô le informatique de l’administration des douanes mais aussi un renforcement de
l’accès à l’information et la rationalisation des mesures touchant les plateformes en
ligne : obligation d’information des utilisateurs et déclaration des revenus réalisés par
ces derniers à compter de 2019, afin d’assurer une meilleure exploitabilité de la loi pour
les plateformes et mettre fin aux pratiques de concurrence déloyale. De plus, la loi du 23
Novembre 2018 portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du
numérique (ELAN) renforce le contrô le des locations touristiques de courte durée de
type Airbnb qui s’adonneraient à des pratiques anti-concurrentielles et a pour objectif
de lutter contre les locations abusives. Les loueurs auront l’obligation de fournir à la
commune qui en fera la demande : le décompte du nombre de nuitées pour l’année en
cours. En cas de manquement à cette obligation, les sanctions peuvent atteindre jusqu’à
10 000 euros par logement.