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Protection et limites de l’exercice des libertés individuelles en droit de la

consommation

Introduction
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 définit la
liberté comme ce qui « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »
(article IV). Sur cette base, les contrats de consommation doivent être régis sous
l’égide de la protection des droits du consommateur qui est la partie la plus exposée
au risque. Ainsi, comment concilier les actes en droit de la consommation et
l’exercice des libertés individuelles?
La suite consistera à montrer que la protection de l'exercice des libertés individuelles
du consommateur est assurée par la loi , mais elle présente cependant certaines
impasses.

I. Protection de l'exercice des libertés individuelles du consommateur

1. La protection des données à caractère personnel: un droit fondamental


protégé

Toute personne ne peut pas constituer librement des bases de données dès
lors qu'elles portent sur des données à caractère personnel. Depuis l'entrée en
vigueur le 25 mai 2018 du Règlement européen Général sur la Protection des
Données, de nouvelles règles ont été fixées afin que les plateformes numériques
n'abusent pas de leur position pour collecter et revendre leurs données et surtout
afin de protéger la vie privée des internautes utilisateurs des services.
Une loi du 30 mai 2019, entrée en vigueur le 1er juin de la même année, a mis en
cohérence l'ancienne loi de 1978 qui avait créé la Commission Nationale
Informatiques et Libertés (CNIL) et le nouveau RGPD. Les missions de la CNIL ont
ainsi été précisées et renforcées.

2. Protection du consommateurs contre les clauses abusives

En droit, la protection des données à caractère personnel est un droit


fondamental protégé. C’est pourquoi, dans les contrats conclus entre professionnels
et consommateurs, sont considérées comme abusives les clauses qui ont pour objet
ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties au contrat. A cet effet, la deuxième
chambre civile de La cour de cassation dans un arrêt rendu le 27 octobre 2022
a sanctionné un avocat du fait de clauses abusives incluses dans une convention
d’honoraires entre lui et son client. En effet, ce document prévoyait un honoraire
forfaitaire, non remboursable, de 3 500 euros TTC, en cas de dessaisissement de
l’avocat par le client chose que la cour de cassation a considéré comme abusif.

3. Protection du droit de rétractation

Le droit de rétractation contractuelle est un droit fondamental à l’exercice de


l’activité de consommation. En effet, le consommateur bénéficie d'un droit de
rétractation d'ordre public qui lui est ouvert par les dispositions impératives de la loi.
A cet égard, la cour de cassation, chambre sociale, dans son arrêt rendu le 31
août 2022, a démontré cela. En effet, suite à un défaut de paiement, la société
Grenke (le bailleur) assigné la société Sermdial (le preneur) en paiement d'une
indemnité de résiliation et en restitution du matériel loué. Or, la cour a jugé qu’en
l’absence d’informations relatives au droit de rétractation de la part du bailleur, le
consommateur dispose d’une prolongation de douze mois pour exercer la faculté de
rétractation de quatorze jours qui lui est offerte par défaut.

II. Limites de l'exercice des libertés individuelles du consommateur

1. Limite : accès à mes données perso

Malgré les sanctions prévues par les lois afin de dissuader les entreprises à
enfreindre la RGPD, certaines entreprises ne cessent de commettre des infractions
et à écoper d’amendes sans que cela ne les freine vraiment. Ces sanctions même si
elles existent, n’atteignent pas vraiment l’objectif qui est le leur. Un exemple flagrant
de cette faille reste le géant américain des réseaux sociaux Meta. En effet le 28
novembre 2022, la maison mère de Facebook, a écopé d'une lourde amende de
265 millions d'euros de la part du régulateur irlandais (DPC) pour le compte de
l'UE, pour ne pas avoir protégé suffisamment les données de ses utilisateurs.

2. Les droits du consommateur est limité dû à une limite du code de la


consommation révélée par la shrinkflation(ce procédé marketing, même
prix mais diminution du poids du produits)

Selon Florent Prunet, avocat associé, cabinet Jeantet AARPI, la shrinkflation


pratiquée par les entreprises lors de l’inflation en fin 2022 révèle les atteintes aux
droits d’information et de conseil dont le consommateur doit bénéficier. En effet, il
vrai que les entreprises évitent les pratiques commerciales trompeuses prohibées
par l’article L.121-2 du Code de la consommation en informant avec
exactitude sur le prix et le poids du produits mais le consommateur moyen au
moment de l’achat n’a pas la faculté en cas de shrinkflation de comparer dans le
temps le format d’un même produit.

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