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MASTER DE RECHERCHE : DROIT PENAL ET SCIENCES

CRIMINELLES.
MODULE : DROIT PENAL DE LA CONSOMMATION.
EXPOSE SOUS LE THEME :

Le crédit à la consommation

Réalisé par : Soumis à l’appréciation de :


ASSEMAHLI Soukaina Pr.EL BENNISSI Laila
BOUBECHRA Zainab

Année universitaire 2021/2022


Liste des abréviations :

 Art : Article.
 DOC : Dahir des obligations et des contrats.
 Ibid : au même endroit
 DH : Dirhams
 P : page
 V : voit
Sommaire

Introduction
Chapitre 1 : le champ d’application du crédit à la consommation.
Section 1 : le domaine d’application du régime du crédit à la
consommation.
Section 2 : le contrat du crédit.
Chapitre 2 : la protection juridique du consommateur en matière du crédit
à la consommation.
Section 1 : les mécanismes de protection apportés par la loi n°31-08.
Section 2 : les mécanismes de protection relevant du droit commun.
Conclusion
INTRODUCTION
“ Le crédit, c’est comme le cholestérol : il y en a du bon et du mauvais”1
Cette expression plaisante illustre sans ambages la complexité de l’image attachée au
crédit à la consommation. Schématiquement, le “bon” crédit serait celui souscrit pour financer
un investissement, le logement par exemple, ou des achats importants, principalement la
voiture. Ainsi que pour la majorité des consommateurs, le recours au crédit à la consommation
peut aussi être justifiée en cas de gros imprévus (une panne d’électroménager), Le “mauvais”
crédit comprendrait tout le reste, une dépense qui n’est pas jugée indispensable (des loisirs
onéreux, voyage).

Pour les économistes, le crédit est une opération qui consiste pour un prêteur ou créancier
à mettre à disposition d’un emprunteur ou débiteur, une certaine somme d’argent moyennant
un engagement de remboursement à une date déterminée à l’avance.2

Le créancier qui met à disposition un moyen de paiement va généralement exiger une


rémunération : l’intérêt. Son montant, exprimé par le taux d’intérêt3, dépend de plusieurs
éléments :

 La loi de l’offre et de la demande sur le marché des capitaux.


 La durée du crédit.
 Le risque pour le prêteur et donc, la qualité du débiteur (risque d’insolvabilité).
 Le montant du prêt.
 La destination.

1
PECOURT Nicolas, Un monde sans crédit ? Réflexions autour du crédit à la consommation, EROLLES, 2010,
64p.
2
J-M Albertini, les rouages de l’économie nationale, les éditions ouvrières, paris, 1983, 246p.
3
Cout réel du montant des charges attachées au remboursement d’un crédit (intérêts, frais, commissions,
rémunérations de toutes natures, directs ou indirects). Dictionnaire du vocabulaire juridique, LexisNexis, 6éme
édition, 2015, 500p.

1
 La politique monétaire

Quant au terme “crédit à la consommation”, il regroupe l’ensemble des financements


souscrits par les particuliers, à l’exclusion d’une part du crédit immobilier4, et d’autre part des
crédits sollicités pour un usage professionnel.

Le crédit à la consommation est celui qui permet au consommateur de financer l’achat d’un
bien meuble ou une prestation de services, il couvre un champ pratique tout à fait considérable,
comprenant notamment tous les biens et services de la vie courante ainsi que des dépenses
moins fréquentes mais portant sur des sommes plus élevées.

Historiquement parlant, La genèse du crédit à la consommation au Maroc a été caractérisée


par un système à deux temps : avant et après l’indépendance.

À l’envol, le crédit à la consommation est connu sous différentes nominalisations dont


notamment : la vente à crédit, la vente à tempérament, la vente à versements préalables et la
vente épargne. Le crédit à la consommation a été introduit pour la 1ère fois au Maroc par
l’administration coloniale française comme étant le complément du secteur bancaire, il a été
destiné au départ à une certaine couche sociale représentée essentiellement par les français
résidants au Maroc.

Avant l’indépendance, quatre sociétés5, dont la DIAC qui a connu une double création,
avaient constitué le fondement du crédit à la consommation au Maroc.

Après l’indépendance et avec le processus de « Marocanisation », Plusieurs compagnies ont


été engendrées par le biais de la CDG (caisse de dépôt et de gestion). Pour cela, la décennie 70
a connu une vague extraordinaire au niveau de la marocanisation des capitaux et du personnel
de la part des sociétés déjà existantes. Ainsi en Septembre 1947, date à laquelle fut créée
EQDOM ou la société du crédit à l’équipement domestique dans le cadre de la directive du
3ème plan quinquennal, à l’initiative de la CDG, SNI (société nationale d’investissement) et

4
“Il s’agit des prêts, quelles qu’en soient les modalités, qui sont consentis à titre habituel par toute personne
pour financer l’acquisition, en propriété ou jouissance, d’immeubles à usage d’habitation ou mixte, ou l’achat
de parts ou actions de sociétés donnant vocation à leur attribution en propriété ou en jouissance, ou l’achat de
terrains pour la construction de tels immeubles.”
MARTIN Didier, Droit des affaires, Tome1, Al Madariss, 1ère édition, 2017, 195p.
5
La DIAC 1930 ; La Diffusion Industrielle et Automobile par le Crédit.
La SOVAC-MAROC 1947 ; Société de vente à crédit, Le 1er établissement de crédit spécialisé dans le financement
des véhicules vendus à crédit.
DIAC-MAROC 1948 ; la Diffusion Industrielle automobile Agricole Chérifienne. Société Anonyme
ACRED 1950 ; : société pour le développement des Achats par le crédit.

2
de la plupart des producteurs de biens électroménagers dans le but de promouvoir les besoins
des ménages en biens d’équipement domestique.

De par sa fréquence, de ses formes (crédit affecté, crédit non affecté), et sa plus grande
facilité d’accès que le crédit immobilier, le crédit à la consommation fait courir d’indéniables
risques au consommateur.6

En effet, dans le but de couvrir ces risques et de créer un juste équilibre entre les intérêts des
professionnels de crédit “partie forte” et des consommateurs profanes “partie faible” et
d’empêcher les abus de puissance économique7, le législateur consumériste a adopté la loi 31-
08 édictant les mesures de protection des consommateurs8. Cette loi est une réponse aux limites
de la théorie générale des obligations quant à la protection du consommateur face au
professionnel.

La question de la protection du consommateur est devenue d’intérêt public, vu que le crédit


est entré dans les mœurs générales de consommation, dans la société marocaine, la tradition
voulait que le recours à l’emprunt se fasse davantage dans le cas d’événements inattendus ou
d’une dépense accidentelle, bref, c’était une pratique exceptionnelle. Mais aujourd’hui, le
crédit à la consommation est devenu un élément presque indispensable de la vie quotidienne
pour de nombreux citoyens marocains. De ce fait, le crédit à la consommation, il joue un rôle
à la fois économique9 Et social, et donc la protection des droits et des obligations des parties
au contrat semble être primordial, afin d’ajuster le déséquilibre entre les parties en question.
Cela nous amène à poser la question suivante ;

Le Maroc parvient-il à assurer une protection effective de l’emprunteur en matière du


crédit à la consommation ?

Dans le cadre de notre étude, nous allons tenter de présenter de la manière la plus
synthétique possible le crédit à la consommation, dans une vue d’ensemble (chapitre1), ensuite
il sera question de mettre une loupe sur le régime de protection de l’emprunteur (chapitre2).

6
JULIEN Jerome, Droit de la consommation, LexTenso,3ème édition, 2019,236p.
,2013,‫ مطبعة النجاح الجديدة‬,‫ القانون و حماية الطرف الضعيف‬,2‫ ورشة الدكتوراه رقم‬,‫ حماية المستهلك من الشروط التعسفية‬,‫ ايمان التيس‬7
.123‫ص‬
8
Dahir n°1-11-03 du 18 février 2011 portant promulgation de la loi 31-08 édictant des mesures de protection
du consommateur, Bulletin officiel n°5932 du 7-4-2011.
9
Le crédit est un accélérateur de consommation souhaitable économiquement, c’est ainsi ”l’âme du commerce
; sans le crédit, point de commerce et sans le commerce, point de travail“ -Charles Coquelin 1849- “.
PECOURT Nicolas, Un monde sans crédit ? Réflexions autour du crédit à la consommation, EROLLES, 2010,
87p.

3
Chapitre 1 : Le champ d’application du crédit à la consommation.
Au Maroc, le crédit à la consommation est défini comme : « toute opération de crédit
consentie au consommateur à titre habituel par des établissements de crédit qu'elle soit à titre
onéreux ou gratuit (sous certaines conditions) ».

La question qui se pose est toujours liée au consommateur, ce dernier est défini d'après le code
de la protection de consommateurs comme :"une personne physique ou morale qui acquiert ou
utilise à des fins excluant tout caractère professionnel des produits ou services mis sur le
marché ».

Pour l'Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF)- qui s'intéresse à


l'utilisation de crédit à la consommation au Maroc- le crédit à la consommation permet le
financement d'achat de biens de consommation ou de biens d'équipement à crédit, il prend la
forme de prêts affectés, de prêts non affectés, de crédits renouvelables ou de leasing.

En mettant l'accent sur la synthèse de toutes ces définitions nous pouvons dire que le crédit
à la consommation est un crédit (onéreux ou gratuit sous certaines conditions), offert à
des personnes physiques ou morales par des établissements de crédit pour financer
l'achat de biens de consommation ou de biens d'équipement. Il est régi par les dispositions
du titre VI, chapitre 1 de la loi 31-08.

À cet égard, dans le présent chapitre, nous nous attacherons à l’étude d'abord, du domaine
d’application du régime du crédit à la consommation (Section1), et ensuite nous allons mettre
la lumière sur le contrat du crédit (Section 2).

4
Section 1 : Domaine d’application du régime du crédit à la consommation.

Nous allons examiner le domaine d’application du crédit à la consommation à deux niveaux


succincts, à savoir, les personnes concernées par l'opération (paragraphe1), et les opérations
visées et exclus à la fois par le régime du crédit à la consommation (paragraphe2).

Paragraphe 1 : Quant aux personnes concernées.

La loi n°31-08 représente la base légale régissant le crédit à la consommation. Sur la base
de cette loi, on peut retenir que les personnes concernées par ce type d’opération, sont
l’emprunteur qui est bien évidemment le consommateur au sens officiel de ce terme, et le
prêteur.

a. Le prêteur : Aux termes de l’art 74 de ladite loi, on entend par prêteur “Toute personne
qui consent, à titre habituel, un crédit, dans le cadre de l’exercice de ses activités
commerciales ou professionnelles”.

Il s’agit bien évidemment des banques, des établissements de crédit, des sociétés de
financement et des établissements de paiement s’ils sont autorisés dans les décisions
d’agreement.

b. L'emprunteur : ou encore le consommateur, qui représente la partie la plus faible dans


le contrat du crédit à la consommation, définie par la loi comme étant toute personne
physique ou morale qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non
professionnels, des produits qui sont destinés à son usage personnel ou familial.

C’est la raison pour laquelle le législateur a écarté du champ d’application de cette loi les
crédits destinés à financer les activités professionnelles ou les crédits destinés aux personnes
morales de droit public.

Cependant, un commerçant qui procède à des actes de commerce accessoires qui sont par
définitions nécessaires à l’exercice de son activité principale ne peut bénéficier de la protection
accordée par la loi au consommateur s’il contracte un crédit à la consommation pour financer
ses actes accessoires.

5
Paragraphe 2 : Quant aux opérations visées.

On entend par opération de crédit, “l’opération par laquelle le préteur consent à l’emprunteur
un délai pour rembourser le prêt ou pour payer le prix d’une vente ou d’un service”10.

Traditionnellement, on distingue deux types de crédits, les crédits onéreux (a) et les crédits
gratuits (b).

a. Les crédits rémunérés : qui peuvent être définis comme étant ceux qui donnent à
l’établissement du crédit le droit de toucher un intérêt suite à l’opération réalisée. Ces
crédits peuvent être subdivisés en deux grandes catégories, les crédits affectés (1) et les
crédits non affectés (2).

1. Crédit affecté : est un crédit dont l’octroi est subordonné à l’achat d’un bien ou au paiement
d’une prestation de service déterminée. Il s’agit d’une affectation particulière des fonds
empruntés. Ce type de crédit intéresse les biens d’équipement domestique et l’automobile. La
location-vente, la location avec option d'achat et la location assortie d’une promesse de vente
ainsi que les ventes ou prestations de services dont le paiement est échelonné, différé ou
fractionné, sont assimilées au crédit affecté.11

2. Crédit non affecté :

Comme son nom l’indique, le crédit non-affecté, ou crédit sans justificatif, n’est pas destiné
à l’achat d’un bien précis, mais il offre la possibilité de disposer et d’utiliser le montant de prêt
en toute liberté.

Le crédit non affecté ne demande aucune justification de la part de l'emprunteur lorsqu'il en


fait la demande auprès d'une banque, il n'est donc attaché à aucun bien ou service.
L'inconvénient, c'est qu'en cas de défaut ou de non-livraison du bien, l'emprunteur devra malgré
tout rembourser son crédit.

Il existe principalement deux catégories de crédits non affectés ;

 Le crédit personnel :

10
La loi n°31-08.
11
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N96 consulté le 01/01/2022.

6
Aussi connu sous le nom de « prêt personnel ou prêt à tempérament » est un mode de
financement des besoins de trésorerie. Ce crédit n'est pas affecté à l'achat d'un service ou d'un
produit précis mais peut être utilisé librement sans que le consommateur qui y a recours n'ait à
justifier de la nature de son achat auprès de l'organisme prêteur, contrairement au crédit affecté.
C’est un crédit à la consommation, donc destiné au financement des biens de consommation
courants.12

Le prêt personnel est remboursable sur une durée variant de 12 mois à 84 mois.

 Le crédit renouvelable :

Dit aussi crédit-revolving ou crédit permanant est une pratique bancaire, par laquelle
un établissement financier met à la disposition d'un emprunteur pour une durée limitée à un an
renouvelable, une somme d'un montant maximum lui permettant, moyennant le versement d'un
intérêt convenu, de réaliser des achats auprès de commerçants.

L'ouverture de ce type de crédit peut s'accompagner de la délivrance d'une carte de crédit.


Les intérêts ne portent que sur les sommes utilisées. L'emprunteur peut utiliser, en une ou
plusieurs fois, la somme faisant l'objet du crédit qui se régénère à due concurrence à chaque
fois que l'emprunteur rembourse tout ou partie du montant des débits de son compte.

b. Crédits gratuits :

Selon les dispositions de la loi 31-08, on entend par crédit gratuit, tout crédit remboursable
sans paiement d'intérêts. Ainsi, Toute publicité effectuée dans le lieu de vente comportant la
mention « crédit gratuit » ou proposant un avantage équivalent doit indiquer le montant de
l'escompte consenti en cas de paiement comptant et doit porter séparément sur tout produit,
bien ou service.

À noter que, les opérations suivantes n'entrent pas dans le champ juridique du crédit à la
consommation, elles sont exclues par ladite loi, il s’agit ;

1. Des prêts consentis pour une durée de 3 mois ou moins.


2. Des prêts qui sont destinés aux personnes morales de droit public ou à financer les
besoins d’une activité professionnelle.
3. Des prêts immobiliers aux consommateurs.

12
https://www.village-justice.com/articles/credit-consommation-Cadre,961.html consulté le 01/01/2022.

7
Section 2 : le contrat du crédit.

Le contrat de crédit est formé lorsqu’il y a rencontre de l’offre du prêteur et de l’acceptation


de l’emprunteur. Cependant, la conclusion du contrat doit répondre à la réalisation de
conditions accessoires.

Dans le cadre des contrats de crédit à la consommation, la loi en vigueur a renforcé les
droits des emprunteurs et imposé aux prêteurs une réglementation d'’ordre public qui les
obligent, à adapter leurs contrats aux nouvelles dispositions. Avant d’entamer la question du
régime du contrat de prêt (paragraphe1), il nous parait judicieux de se pencher en premier lieu
sur la question de l’information de l’emprunteur puisqu’elle constitue une étape préalable à la
conclusion du contrat (paragraphe2).

Paragraphe 1 : l’information de l’emprunteur.

Les dispositions conçues à cet effet concernent, d’une part l’information générale du public
(a), d’autre part, l’information particulière et précontractuelle du candidat à l’emprunt (b).

a. La publicité.

Comme toute publicité commerciale, celle que pratiquent les établissements et organismes de
crédit tend, soit à soutenir une image de marque, soit à préconiser un produit13. Dans ce dernier
cas, et s’il s’agit d’un crédit, la publicité doit quel qu’en soit le support :

1. Préciser l’identité et la domiciliation du préteur, la nature, l’objet et la durée, le coût


total et TEG14 du crédit.
2. Indiquer le montant des remboursements par échéances, y compris le coût de
l’assurance si elle est exigée, et les perceptions forfaitaires.
3. Enoncer, pour les crédits à temps, le nombre d’échéances.

13
MARTIN Didier, Droit des affaires, Tome1, Al Madariss, 1ère édition, 2017, 189p.

14
Le taux de crédit (également appelé le taux nominal) est un taux d'intérêt qui, appliqué à la somme
prêtée dans le cadre d'un crédit, permet de calculer le montant des intérêts qui seront payés par
l'emprunteur. Avec la durée du prêt accordé par la banque, il permet de définir le nombre et le montant
des mensualités.

8
Dans la publicité écrite, les informations précitées, ainsi que le caractère fixe ou révisable
du TEG, doivent être donnés dans le corps du texte publicitaire et dans la même taille de
caractères.

Dans la publicité radiophonique, sont seules requises : l’identité du préteur, le cout total
du crédit, le montant des remboursements et la durée du crédit.

À noter, qu’il est interdit, dans tout publicité, quel qu’en soit le support, de suggérer qu’un
prêt peut être accordé sans égard à la situation de l’emprunteur, ou qu’il procure une réserve
monétaire disponible “sans contrepartie financière identifiable”15

b. L’offre préalable :

Il s’agit de l’information précontractuelle de l’emprunteur sur les conditions générales et


particulières du crédit qu’il envisage de souscrire. A cet effet, la loi retient le principe de la
remise, par le prêteur sollicité, d’une offre préalable, véritable projet du contrat, dument
règlementé, dont la validité est maintenue au moins 7 jours à compter de sa remise au client :
délai qui lui permet de comparer des offres d’établissements différents et de les discuter en
famille.16

L’offre est établie par écrit, selon l’un des modèles types fixés par voie règlementaire.
Présentée de manière claire et lisible ;

1. Elle mentionne l’identité des parties et de la caution ;


2. Elle précise le montant du crédit, ses fractions éventuelles, les modalités du contrat y
compris, si elle est exigée par le prêteur, les conditions de l’assurance, ainsi que le TEG,
le cout total du crédit et les perceptions forfaitaires.
3. Elle indique aussi, s’il y a lieu, le bien ou le service financé, ainsi que les dispositions
relatives au remboursement anticipé et à la défaillance de l’emprunteur. .
4. Elle reproduit certains articles de ladite loi.17

L'offre préalable est souvent assortie d’une proposition d’assurance de groupe auprès d’une
compagnie liée à l’établissement préteur. En ce cas, une notice doit être remise à l’emprunteur,
comportant les extraits des conditions générales de l’assurance qui le concernent : notamment

15
L’art 76 de la loi n°31-08.

16
Ibid, 190p.
17
L’Art 78 de la loi n°31-08.

9
le nom ou dénomination et adresse de l’assureur, la durée, les risques couverts et ceux qui sont
exclus de l’assurance.18

Si l’assurance est obligatoire pour obtenir le financement, l’offre préalable rappelle à


l’emprunteur qu’il n’est pas obligé d’acquiescer à la proposition de la banque et qu’il peut
souscrire une assurance équivalente auprès de l’assureur de son choix.

Mais si l’assurance est facultative, l’offre préalable rappelle les conditions suivant
lesquelles le crédit peut être consenti sans assurance19.

Paragraphe 2 : le régime du contrat de prêt.

a. La formation du contrat.

Deux exemplaires de l'offre auront été remis gratuitement à l'emprunteur et, le cas échéant,
un exemplaire à la caution pour lui permettre de s'engager en connaissance de cause (art.77).

C'est dans les termes de cette offre que le prêt est conclu : « le contrat devient parfait par
l'acceptation de l'offre préalable par l'emprunteur » (art.85). Toutefois, la loi lui ménage un
droit de repentir qui constitue une technique éprouvée et pertinente du consumérisme.

En effet, l'emprunteur peut, dans les 7 jours suivant son acceptation de l'offre, « revenir sur
son engagement ». A cet effet, un formulaire détachable de rétractation est joint à l'offre
préalable. Si le consommateur entend en user, il doit le remplir et le déposer chez le prêteur
contre un récépissé portant cachet et signature de ce dernier ; auquel cas, le contrat conclu est
légalement révoqué.

Par exception, l'offre acceptée ne vaut pas contrat lorsque le prêteur s'y réserve le droit
d'agréer ou non la demande de crédit de l'emprunteur. En pareil cas, la conclusion effective du
prêt suppose que, dans les 7 jours susvisés, le prêteur ait donné son accord à la demande de
crédit et que l'emprunteur n'ait pas usé de la faculté de rétractation. Tant que le contrat de crédit
n'est pas parfait, aucun versement ne peut être fait par le prêteur à l'emprunteur, ou pour son
compte, ou inversement. Si une autorisation de prélèvement des échéances et frais sur son
compte bancaire ou postal est signée par l'emprunteur, son entrée en vigueur est subordonnée
à la prise d'effet du contrat (art.87).

18
Ibid, 190p.
19
L’art 82 de la loi n°31-08.

10
Après signature du contrat, le prêteur doit en remettre un exemplaire à l'emprunteur (art.88).
S'il apparaissait que l'offre préalable ne satisfaisait pas aux prescriptions, de fond et de forme,
précitées, une sévère sanction serait encourue par le prêteur : en effet, la loi le déclare alors «
déchu du droit aux intérêts » (art.89). Le crédit s'en trouve rendu gratuit puisque l'emprunteur
n'est plus « tenu qu'au seul remboursement du capital suivant l'échéancier prévu ». De sorte
que si l'anomalie n'a été décelée qu'en cours de contrat, les intérêts déjà servis, eux-mêmes
productifs d'intérêt depuis leur versement, sont restitués par le prêteur ou imputés sur le capital
restant dû.20

b. La cessation du contrat :

La cessation à titre principal a lieu, ordinairement, par la pleine et entière exécution du


contrat, aux conditions prévues.

Mais cette cessation peut être provoquée, de façon anticipée, par deux circonstances :

 La première, à l'initiative de l'emprunteur qui peut toujours rembourser par anticipation


le capital prêté ;
 La seconde est la défaillance de l'emprunteur21 qui permet au prêteur d'exiger le
remboursement du capital restant dû et des intérêts échus et impayés ; le tout moyennant
un intérêt de retard de 2% au maximum jusqu'au règlement effectif" (art. 104).

La cessation se conçoit aussi à titre accessoire en cas de crédit affectés à une opération
commerciale.

Il se peut en effet, que le contrat principal de fourniture soit, pour des raisons propres, annulé
ou résolu. L'indivisibilité qui lie ce contrat au prêt a alors, pour conséquence mécanique,
d'entraîner l'anéantissement du prêt : ce que la loi exprime en disposant que ce dernier « est
annulé ou résolu de plein droit » (art.85).

En vérité, le prêt n'est juridiquement ni annulé, ni résolu, mais simplement rendu caduc22
par la disparition de sa raison d'être, l'opération financée23. Il convient toutefois que le prêteur
ait été appelé à l'instance en annulation ou résolution. Enfin, si l'anéantissement du contrat

20
Ibid, 191p.
21
L’art 109 de la loi n°31-08 : Est considéré comme défaillant, l’emprunteur qui n’a pas payé trois mensualités
successives après leur échéance et qui n’a pas répondu à la mise en demeure qui lui a été adressée.
22
Vient du mot Caducité qui signifie, l’état d’un acte juridique valablement formé mais privé d’effet du fait
de la survenance d’un événement postérieur.
23
Le crédit affecté.

11
commercial a lieu du fait du fournisseur, celui-ci peut être, sur la demande du prêteur,
condamné à garantir le remboursement du prêt, ainsi qu'au paiement des dommages intérêts au
prêteur et à l'emprunteur (art.96).

Conclusion du 1er chapitre


En s’endettant, le consommateur marocain ne se contente généralement pas d’un seul crédit,
il lui arrive le plus souvent de se trouver en possession de plus de 2 crédits en même temps. En
agissant de la sorte, la personne concernée risque de se trouver dans l’incapacité de rembourser
ses dettes et, donc, de devenir surendettée.

Certes, le consommateur est responsable de sa situation de surendettement du fait qu’il se


comporte de façon impulsive et irréfléchie face à l’opération de crédit, mais il n’en est pas le
seul, les sociétés de crédit à la consommation sont aussi et même plus responsables du
surendettement du consommateur marocain. D’une part, ces sociétés appliquent des conditions
d’octroi de crédit jugées trop souples. D’autre part, le personnel de ces sociétés agit, dans de
nombreux cas, avec imprudence au moment de l’instruction d’un dossier de crédit. Il est
généralement plus intéressé par la réalisation de l’objectif commercial qui lui a été assigné par
la direction et oublie le problème de surendettement qu’il pourrait ainsi causer au client.24

24 Asmae BENTHAMI, Naima BOUFERAS


, LE SURENDETTEMENT DU CONSOMMATEUR FACE A LA RESPONSABILITE
DES SOCIETES DE CREDIT A LA CONSOMMATION, REMAREM,
https://revues.imist.ma/index.php/REMAREM/article/view/3561 consulté le 01/01/2022

12
Chapitre2 : la protection juridique du consommateur en matière
du crédit à la consommation.
Les efforts fournis par le Maroc pour améliorer le climat des affaires et de la promotion de
l’investissement a eu un impact positif sur le développement économique du royaume, ce qui
a entraîné une progression du niveau de vie sans précédent. Partant, des établissements
économiques puissants se sont implantés au Maroc, proposant ainsi aux consommateurs
(acteurs économiques et partie prenante dans un contrat) une diversité de produits et services
bien adaptés à leurs besoins et devenus indispensables. Certes, ces professionnels -jouissant
des capacités techniques nécessaires et des connaissances très étendues leurs permettant de
contracter en toute connaissance de cause- n’hésitent pas à imposer dans leur contrat de crédit
des clauses de nature à leur apporter des avantages excessifs, au préjudice du consommateur
marocain, qui adhère sans discussion ou négociation. De même, le jargon juridique utilisé dans
les contrats de crédits reste inaccessible à la plupart des consommateurs, même avertis. Cela
crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties, d’où la nécessité de
la protection de la partie faible dans la relation contractuelle25 .

Fort heureusement, le consommateur marocain est protégé aujourd’hui contre les clauses
abusives qui figurent dans les contrats de crédit, grâce à l’intervention du législateur qui a
instauré un nouvelle dispositif juridique et qui a pour but de protéger le consommateur, il s’agit
de La loi n° 31-08 relative à la protection du consommateur publiée au Bulletin Officiel le 7
Avril 2011 qui vient consolider les dispositifs existant de protection du consommateur, a cet
égard nous traiterons dans une première section les mécanismes de protection instaurés par la
loi n 31-08, et dans une deuxième section les mécanismes de protection relevant du droit
commun.

Section 1 : les mécanismes de protection du consommateur apportés par la loi n°31-08:

25
www./C: \Users\Administrateur\Desktop\Droit du consommateur les clauses abusives dans les contrats de
crédit / Znaidi Zakaria, Juriste d’affaires/conseiller juridique et chercheur en Sciences juridiques

13
La loi 31-0826 considérée comme le nouveau dispositif regroupe en un seul texte de 206
articles, l’essentiel des dispositions existantes en matière de protection des consommateurs,
vue qu’il constitue le premier texte législatif qui comprend les notions de la protection du
consommateur d’une manière explicite et directe. Ce dernier a également introduit de
nouvelles dispositions portant notamment sur le crédit à la consommation, la prohibition des
clauses abusives (l’art74 jusqu’à l’art 111). Mais avant de traiter les mécanismes de protection
du consommateur contre les clauses abusives en matière du crédit de consommation à la
lumière de la loi 31-08 dans deuxième paragraphe, nous traiterons d’abord la notion du crédit
à la consommation à la lumière de la loi 31-08 dans un premier paragraphe.

Paragraphe1 :le crédit à la consommation à la lumière de la loi 31-08

Le titre VI traite à travers 75 articles de l’endettement du consommateur, y compris les crédits


à la consommation et au logement. les articles de 74 à 150 fournissent des règlementations
particulièrement détaillées de ce type, qui sont plus courantes dans les législations sectorielles.
La protection du consommateur des services financiers est relativement récente et n’existe que
depuis la promulgation de la loi n° 31-08. Par le passé, la gouvernance du secteur s’est déroulée
à travers le service lui-même, principalement une forme d’autorégulation, ou à travers un
arbitrage partiellement fondé sur des coutumes et pratiques et est concernée par 27 lois
différentes. La loi n° 31-08 s’applique spécifiquement aux crédits à la consommation et au
logement, plutôt qu’aux services financiers en général.

ladite loi défini le crédit à consommation comme étant « toute opération de crédit, ainsi qu à
son cautionnement éventuel, consentie à titre onéreux ou gratuit, par un prêteur à un
emprunteur qui est consommateur tel que défini à l’article 2, La location-vente, la location avec
option d’achat et la location assortie d’une promesse de vente ainsi que les ventes ou prestations
de services dont le paiement est échelonné, différé ou fractionné, sont assimilées à des
opérations de crédit par laquelle le prêteur consent à l’emprunteur un délai pour rembourser le
prêt ou payer le prix de la vente ou de la prestation de services après livraison du bien ou
exécution de cette prestation27.

Et le législateur marocain exclus du champ d’application du crédit à la consommation les prêts


qui sont consentis pour une durée totale inférieure ou égale à trois mois ,les prêts qui sont

26
Dahir n° 1-11-03 du 18 février 2011 portant promulgation de la loi n°31-08 relative à la protection du
consommateur (Bulletin Officiel n° 5932 du 7 avril 2011
27
،‫ المطبعة و الوراقة الوطنية‬.‫ القرض العقاري‬،‫ القرض اإلستهالكي‬،‫ حماية المستهلك المقترض من الشروط التعسفية‬،‫عبد الرفيع العلوي‬
2021 ‫ طبعة‬،‫ مراكش‬p :60

14
destinés à financer les besoins d’une activité professionnelle, ainsi que les prêts aux personnes
morales de droit public et les prêts soumis aux dispositions du chapitre2 de la loi 31-08 celle
des personnes morales du droit public et les prêts immobiliers.

En outre le législateur français ajoute à cet égard une autre exception, celle du montant du prêt
à ne pas dépasser 21500 Euro28, contrairement au législateur marocain qui n’a pas fixé un
montant précis aux crédit à la consommation et laisser tous les prérogatives devant les
établissements publics pour la fixation du maximum du crédit à la consommation, et dans tous
les cas le crédit à la consommation ne peut dépasser 200000 Dirhams au maximum .

Mais tout cela reste qu’un effort des établissements de crédits et un essai pour protéger leurs
propres intérêts et s’assurer que le consommateur paiera les acomptes dus, puisque la loi31-08
n’a pas fixé un montant aux crédit à la consommation.

Et d’après la notion du crédit à la consommation développée par la loi 31-08, il parait judicieux
de mentionner que Les produits alternatifs proposées par les banques participatives aux
consommateurs considérées comme étant crédit à consommation peuvent procéder au
financement de la clientèle à travers notamment les produits ci-après : Mourabaha29 , Ijara30 ,
moucharaka31 , Moudaraba32 , édictées par l’art 58bde la loi 103-12 relatifs aux établissements
de crédit et organismes assimilés

Paragraphe2 : les apports de la loi 31-08 en matière de protection du consommateur

Le législateur marocain et afin de protéger les droits du consommateur il a veillé a ce que la loi
observe un équilibre contractuel entre fournisseur et consommateur, partant du constat que les
contrats peuvent disposer de certaines dispositions qui obligent le consommateur et sans avoir
à recours à réparation, a et pour cela il a considéré comme abusive toute clause qui a pour objet

29
Mourabaha : Tout contrat par lequel une banque participative acquiert un bien meuble ou
immeuble en vue de le revendre à son client à son coût d’acquisition plus une marge bénéficiaire convenue
d’avance.Le règlement de cette opération par le client est effectué selon les modalités
convenues entre les parties
30
Ijara :Tout contrat selon lequel une banque participative met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble
déterminé et propriété de cette banque, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi
31
Moucharaka : Tout contrat ayant pour objet la participation, par une banque participative,
à un projet, en vue de réaliser un profit. Les parties participent aux pertes à hauteur de leur participation et
auxprofits selon un prorata prédéterminé
32
Moudaraba : Tout contrat mettant en relation une ou plusieurs banques participatives
(Rab el Mal) qui fournissent le capital en numéraire et/ou en nature et un ou
plusieurs entrepreneurs (Moudarib) qui fournissent leur travail en vue de
réaliser un projet

15
ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties au contrat .

Le caractère abusif d’une clause s’apprécie en se référant, au moment de la conclusion du


contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu’à toutes les autres
clauses du contrat. Il s’apprécie également au regard de celles contenues dans un autre contrat
lorsque la conclusion ou l’exécution de ces deux contrats dépendent juridiquement l’un de
l’autre.

Sous réserve de l’application de législations spéciales et ou de l’appréciation des tribunaux, et


de façon indicative et non exhaustive, peuvent être regardées comme abusives, si elles satisfont
aux conditions ci-dessus indiqués, les clauses ayant pour objet ou pour effet 33:

2) de réserver au fournisseur le droit de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit,


du bien à livrer ou du service à fournir.

Toutefois, il peut être stipulé que le fournisseur peut apporter des modifications liées à
l’évolution technique, à condition qu’il n’en résulte ni augmentation des prix ni altération de
qualité et que la clause réserve au consommateur la possibilité de mentionner les
caractéristiques auxquelles il subordonne son engagement ;

3) D’exclure ou de limiter la responsabilité légale du fournisseur en cas de mort d’un


consommateur ou de dommages corporels causés à celui-ci, résultant d’un acte ou d’une
omission du fournisseur ;

4) D’exclure ou de limiter de façon inappropriée les droits légaux du consommateur vis-à-vis


du fournisseur ou d’une autre partie en cas de non-exécution totale ou partielle ou d’exécution
défectueuse par le fournisseur d’une quelconque des obligations contractuelles, y compris la
possibilité de compenser une dette envers le fournisseur avec une créance qu’il aurait contre
lui ;

5) De prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que l’exécution de l’engagement


du fournisseur est assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté ;

6) D’imposer au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une indemnité d’un montant
disproportionnellement élevé ou le cumul de plusieurs indemnités ;

33
l’art19, Dahir n° 1-11-03 du 18 février 2011 portant promulgation de la loi n°31-08 relative à la protection du
consommateur (Bulletin Officiel n° 5932 du 7 avril 2011

16
7) D’autoriser le fournisseur à résilier le contrat de façon discrétionnaire si la même faculté
n’est pas reconnue au consommateur, ainsi que de permettre au fournisseur de retenir les
sommes versées au titre de prestations non encore réalisées par lui, lorsque c’est le fournisseur
lui même qui résilie le contrat ;

8) D’autoriser le fournisseur à mettre fin sans un préavis raisonnable à un contrat à durée


indéterminée, sauf en cas de motif grave ;

9) De proroger automatiquement un contrat à durée déterminée en l’absence d’expression


contraire du consommateur, alors qu’une date excessivement éloignée de la fin du contrat a été
fixée comme date limite pour exprimer cette volonté de non-prorogation de la part du
consommateur ;

10) De constater de manière irréfragable l’adhésion du consommateur à des clauses dont il n’a
pas eu, effectivement, l’occasion de prendre connaissance avant la conclusion du contrat ;

11) D’autoriser le fournisseur à modifier unilatéralement les termes du contrat sans raison
valable et spécifiée dans le contrat et sans en informer le consommateur ;

12) De prévoir que le prix ou le tarif des produits, biens et services est déterminé au moment
de la livraison ou au début de l’exécution du service, ou d’accorder au fournisseur le droit
d’augmenter leur prix ou leur tarif sans que, dans les deux cas, le consommateur n’ait de droit
correspondant lui permettant de rompre le contrat au cas où le prix ou le tarif final est trop
élevé par rapport au prix ou tarif convenu lors de la conclusion du contrat ;

13) D’accorder au fournisseur, seul, le droit de déterminer si le produit ou bien livré ou le


service fourni est conforme aux stipulations du contrat ou de lui conférer le droit exclusif
d’interpréter une quelconque clause du contrat ;

14) De restreindre l’obligation du fournisseur de respecter les engagements pris par ses
mandataires ou de soumettre ses engagements au respect d’une formalité particulière ;

15) D’obliger le consommateur à exécuter ses obligations alors même que le fournisseur
n’exécuterait pas les siennes ;

16) De prévoir la possibilité de cession du contrat de la part du fournisseur à un autre,


lorsqu’elle est susceptible d’engendrer une diminution des garanties pour le consommateur
sans l’accord de celui-ci;

17
17) De supprimer ou d’entraver l’exercice d’actions en justice ou des voies de recours par le
consommateur, en limitant indûment les moyens de preuves à la disposition du consommateur
ou en imposant à celui-ci une charge de preuve qui, en vertu du droit applicable, devrait revenir
normalement à une autre partie au contrat

Parmi les apports de la nouvelle loi 31-08 relatif à la protection du consomateur et


notamment en matière de crédit à consommation comme suit :

*La nécéssité d’un offre préalable dans une contrat de crédit :Toute opération de crédit
visée à l’article 74 doit être précédée d’une offre préalable de crédit écrite, de manière à ce que
l’emprunteur puisse apprécier la nature et la portée de l’engagement financier auquel il peut
souscrire et les conditions d’exécution de ce contrat. Les opérations de crédit visées à l’article
74 doivent être conclues dans les termes de l’offre préalable, remise gratuitement en double
exemplaire à l’emprunteur et, éventuellement, en un exemplaire à la caution, La remise de
l’offre préalable oblige le prêteur à maintenir les conditions qu’elle indique pendant une durée
minimum de sept jours à compter de sa remise à l’emprunteur.

L’offre préalable doit 34 :

1. être présentée de manière claire et lisible ;2. mentionner l’identité des parties et, le cas
échéant, de la caution ;3. préciser le montant du crédit et, éventuellement, de ses fractions
périodiquement disponibles, la nature, l’objet et les modalités du contrat, y compris, le cas
échéant, les conditions d’une assurance lorsqu’elle est exigée par le prêteur, ainsi que le coût
total ventilé du crédit et, s’il y a lieu, son taux effectif global ainsi que le total des perceptions
forfaitaires demandées en sus des intérêts en ventilant celles correspondant aux frais de dossier
et celles correspondant aux frais par échéance ;4. rappeler selon le cas les dispositions des
articles 85 à 87 et de l’article 108 et s’il y a lieu, des articles 91 à 99, de 103 à 107, l’article 83
et celles de l’article 111 ; 5. indiquer, le cas échéant, le bien ou produit, ou la prestation de
service à financer ; 6. indiquer les dispositions applicables en cas de remboursement anticipé
ou de défaillance de l’emprunteur.

Et Lorsqu’il s’agit d’une ouverture de crédit qui, assortie ou non de l’usage d’une carte de
crédit, offre à son bénéficiaire la possibilité de disposer de façon fractionnée, aux dates de son

34
L’article 78 de la loi 31-08 relative à la protection du consommateur (Bulletin Officiel n° 5932 du 7 avril
2011

18
choix, du montant du crédit consenti, l’offre préalable n’est obligatoire que pour le contrat
initial et pour toute augmentation du crédit consenti.

Le législateur précise que la durée du contrat est limitée à un an maximum renouvelable et que
le prêteur devra indiquer, trois mois avant le terme, les conditions de reconduction du contrat.
Elle fixe également les modalités du remboursement, qui doit être échelonné, sauf volonté
contraire de l’emprunteur, des sommes restant dues dans le cas où l’emprunteur demande à ne
plus bénéficier de son ouverture de crédit.

La loi a réglementé l’opération d’un offre préalable et ses moyens d’organisation de l’article
77 jusqu’à l’art 83.

*le crédit affecté : lorsqu’un crédit à la consommation, tel que défini à l’article 74, est affecté
au financement d’un bien, ou produit ou d’une prestation de services déterminée, L’offre
préalable doit mentionner le produit, bien ou la prestation de services à financer et leurs
caractéristiques essentielles.Les obligations de l’emprunteur ne prennent effet qu’à compter de
la livraison du produit ou du bien ou de la fourniture de la prestation, en cas de contrat de vente
ou de prestation de services à exécution successive, et l’exécution du contrat de crédit débute
selon la périodicité de la livraison et de la fourniture du service, le consommateur n’étant tenu
que dans la limite du produit ou du bien reçu ou du service dont il a bénéficié.

Le contrat de vente ou de prestation de services doit préciser que le paiement du prix ou tarif
sera acquitté, en tout ou partie, à l’aide d’un crédit, sous peine des sanctions prévues à l’article
187.

Aucun engagement ne peut valablement être contracté par le consommateur à l’égard du


fournisseur tant qu’il n’a pas accepté l’offre préalable du prêteur. Lorsque cette condition n’est
pas remplie, le fournisseur ne peut recevoir aucun paiement, sous quelque forme que ce soit,
ni aucun dépôt.Le fournisseur doit conserver une copie de l’offre préalable remise à
l’emprunteur et la présenter sur leur demande aux agents de l’administration chargés du
contrôle35 .

35
Voir article 5 du décret n° 2-12-503, précité.
Article 5 :« L'administration chargée du contrôle visée à l'article 92 de la loi n° 31-08 précitée est Bank Al-
Maghrib pour les biens ou les produits ou les prestations de services dispensés par les établissements de
crédits et les sociétés de financement conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur
applicables en la matière, et l'autorité gouvernementale chargée du secteur d'activité concerné pour les autres
types de contrats de crédits.»

19
* Remboursement anticipé du crédit et défaillance de l’emprunteur : L’emprunteur peut
toujours, à son initiative, rembourser par anticipation sans indemnités, en totalité ou en partie,
le crédit qui lui a été consenti. Toute clause contraire est réputée nulle de plein droit. Le premier
alinéa ne s’applique pas aux contrats de location, sauf si ces contrats prévoient que le titre de
propriété sera finalement transféré au locataire. Et En cas de défaillance de l’emprunteur, le
prêteur pourra exiger le remboursement immédiat du capital restant dû, majoré des intérêts
échus mais non payés. Jusqu’à la date du règlement effectif, les sommes restant dues produisent
les intérêts de retard dont le taux maximum sera fixé par voie réglementaire16 sans toutefois
excéder 4% du capital restant.

Lorsque le prêteur n’exige pas le remboursement immédiat du capital restant dû, il peut
demander à l’emprunteur défaillant une indemnité qui ne peut être supérieure à 4% des
échéances échues impayées. Cependant, dans le cas où le prêteur accepte des reports
d’échéances à venir, le montant de l’indemnité ne peut être supérieur à 2% des échéances
reportées.

*réglementation des Contrats de location assortie d’une promesse de vente, de location-


vente ou de location avec option d’achat : Lorsque le bailleur n’exige pas la résiliation du
contrat, il peut demander au locataire défaillant une indemnité qui ne peut être supérieure à 4
% des échéances échues impayées. Cependant, dans le cas où le bailleur accepte des reports
d’échéances à venir, le montant de l’indemnité ne peut être supérieur à 2 % des échéances
reportées

Section2 : les mécanismes de protection relevant du droit commun :

Le contrat de crédit à la consommation est régi par des règles strictes qui découlent tant du
droit commun du droit des contrats que de la protection particulière du droit de la
consommation.

Le non-respect de ces règles peut entraîner la nullité du contrat de crédit, la déchéance des
intérêts ou la prescription36.

En effet, pour qu’un contrat soit formé, le consentement des parties doit non seulement exister,
mais ne doit pas être vicié. A cet égard le consommateur lésé peut invoquer les vices de

36
Cour de monsieur le professeur Nicolas MOLFESSIS, LA PROTECTION DU CONSENTEMENT(LES VICES DU
CONSENTEMENT), TRAVAUX DIRIGES – 2ème année de Licence en Droit DROIT CIVIL p :12

20
consentement l’encontre de la professionnelle afin d’assurer la protection contre les clauses
abusives inclus dans le contrat de crédit, ces vices de consentement sont énumérés par l’art 39
du doc, qui prévoyait que le consentement donné par erreur, surpris par dol ou extorqué par
violence ou contrainte est annulable. Et s’ajoute également

Paragraphe1 : l’erreur

L’erreur est une croyance fausse résultant d’une appréciation inexacte de la réalité. Elle peut
être sur la substance , sur la qualité substantielle de la chose ou sur la personne, c’est le fait d’
une fausse représentation de la réalité. Il y a erreur lorsqu’il existe un décalage entre ce que le
contractant voulait et ce que le contrat est réellement.

A cet égard Un contrat de crédit peut aussi être annulé pour erreur : Un prêt est consenti en
laissant croire qu’il s’agit d’un crédit à la consommation alors qu’il s’agit d’un contrat
immobilier,

Et l’article 4137 du doc stipule que l’erreur peut donner ouverture à rescision, lorsqu'elle tombe
sur l'identité ou sur l'espèce, ou bien sur la qualité de l'objet qui a été la cause déterminante du
consentement tandis que L'erreur portant sur la personne de l'une des parties ou sur sa qualité
ne donne pas ouverture à résolution, sauf le cas où la personne ou sa qualité ont été l'une des
causes déterminantes du consentement donné par l'autre partie.

S’agissant que l’erreur portant sur la qualité de l’objet est rarement réalisée , puisque l’erreur
du consommateur ne porte que sur les conditions du contrat, et l’intérêt du consommateur tend
vers la nullité des clauses abusives et l’application du contrat , alors que que l’erreur entraine
une nulité totale du contrat , cela montre que la théorie de l’erreur reste inefficace à l’égard de
la protection du consommateur contre les clauses abusives dans un contrat de crédit à
consommation38 .

Paragraphe2 : le dol

Le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des manoeuvres
ou des mensonges destinées à tromper une personne et l’induire en erreur, afin de la pousser à
contracter. Il suppose une faute intentionnelle qui émane du cocontractant .

Pour que le dol soit constitué, il faut :

37
L’article 41, Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913
38
Ibid p :62

21
➢ Une tromperie, ce qui implique une véritable intention d’induire le contractant en erreur. Il
peut s’agir d’un mensonge mais également d’une simple réticence ; on parle de réticence
dolosive.

➢ Que cette tromperie ait provoqué l’erreur. (même une erreur minime)

➢ Que la tromperie émane d’un contractant.

En effet,l’article 5239 du doc stipule que Le dol donne ouverture à la rescision, lorsque les
manœuvres ou les réticences de l'une des parties, de celui qui la représente ou qui est de
complicité avec elle, sont de telle nature que, sans ces manœuvres ou ces réticences, l'autre
partie n'aurait pas contracté. Le dol pratiqué par un tiers a le même effet, lorsque la partie qui
en profite en avait connaissance, tandis que Le dol qui porte sur les accessoires de l'obligation
et qui ne l'a pas déterminée ne peut donner lieu qu'à des dommages-intérêts, et cela constitue
une obstacle d’user le dol pour la protection du consommateur contre les clauses abusives
imposées par le professionnelle qui fait recour aux mensonges et à l’exagération pour la
publicité , et cela ne peut constitue un vice de consentement sauf que l’intention de
professionnelle est prouvée explicitement40.

Sauf que la réticence dolosive peut constituer un moyen de protection du consommateur si le


législateur prend en cause, Bien que la doctrine et la jurisprudence majoritaire considèrent la
réticence comme une manœuvre à la source du dol. Le caractère dolosif de la réticence est
controversé, il exige la réunion de certaine condition à savoir :

Le silence peut être assimilé au dol dans deux hypothèses. Premièrement, lorsque le silence est
suivi de manœuvres ou de déclarations fausses. Deuxièmement, lorsqu’un des cocontractants,
déloyal, avait l’obligation de s’exprimer soit en vertu de la loi soit en vertu de la nature même
du contrat qui impliquait des rapports de confiances mutuels entre les parties ou encore en
raison des circonstances de confiances dans lesquelles devaient se dérouler les négociations du
contrat.

D’ailleurs L’adoption de la réticense dolosive est une concrétisation de droit à l’information


prévues par les nouvelles dispositions relatif à la protection du consommateur , et c’est la même

39
Article 52, Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913)
40
http://www.iurisma.com/index.php/droit-des-obligations/70-les-conditions-de-validite-du-contrat
consultéle2/01/22 à 13 :12

22
orientation de la charia islamique qui a insisté sur l’obligation d’information qui incombe au
professionnelle vis-à-vis du cocontractant comme le prophète mohammed salut et paix sur lui
énonce « le musulman est le frére du musulman ,et il n’est pas permis à un musulman s’il vend
de son frère une vente défectueuse qu’il ne divulgue pas41 »

Il est à noter que l’existence de la réticence dolosive entraine la nullité du contrat , ce qui ne
tend pas vers l’interet du consommateur qui suppose la nullité des clauses abusives et
l’application du contrat.

Paragraphe3 : la violence

La violence porte atteinte à la liberté du consentement. La victime de la violence est


parfaitement consciente des inconvénients du contrat qui lui est imposé, mais elle donne son
consentement pour échapper au danger qui la menace.

Selon l’article 4642 du DOC : « La violence est la contrainte exercée sans l'autorité de la loi,
et moyennant laquelle on amène une personne à accomplir un acte qu'elle n'a pas consenti. »

Il désigne la pression exercée sans permission de la loi sur la volonté d’une personne, pour
l’amener à souscrire un contrat, elle s’exprime rarement sous la forme d’une menace physique,
mais sa version la plus élaborée est celle de la enace morale (chantage) 43 . Quelque soit
cepandant sa manifestation, la violance porte une atteinte intolérable à la liberté du
consentement et elle mérite d’etre sanctionnée, et il ne donne ouverture à la rescision de
l'obligation que :

1° Lorsqu'elle en a été la cause déterminante ;

2° Lorsqu'elle est constituée de faits de nature à produire chez celui qui en est l'objet, soit une
souffrance physique, soit un trouble moral profond, soit la crainte d'exposer sa personne, son
honneur ou ses biens à un préjudice notable, eu égard à l'âge, au sexe, à la condition des
personnes et à leur degré d'impressionnabilité.

Pour entraîner l’annulation du contrat, la violence, qu’elle soit directe ou indirecte, doit avoir
déterminer le consentement. Elle doit être injuste et illégitime. La violence, peut émaner soit
d’un contractant, soit d’un tiers.

41
2246‫ح‬،‫ كتاب اإلجارة‬،‫ باب من باع عيبا فليبينه‬،‫سنن ابن ماجة‬,
‫ "المسلم أخو المسلم و ال يحل لمسلم إذا باع من أخيه بيعا فيه عيب أن ال يبيّنه‬:‫قال رسول هللا صلى هللا عليه وسلم‬
42
Article 46, Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913)

23
La nullité du contrat peut être demandée par la victime, dans l’année à compter du jour où la
violence a cessé.

En France, le législateur, plutôt que d’annuler le contrat pour vices du consentement a mis au
point des techniques à caractère préventif qui sont fondées sur l’information et sur la réflexion
des contractants. Il s’agit de « l’obligation d’information « qui doit être générale et spéciale Le
contractant qui détient une information pertinente doit la communiquer à son partenaire44.

L’information pertinente est toute information susceptible de modifier le comportement du


contractant. (Exemple : le professionnel doit mettre le consommateur en mesure de connaître
les caractéristiques du bien).

En France, le code du consommateur impose aux professionnels d’informer les consommateurs


par voie de marquage, d’étiquetage et d’affichage ou par tout autre procédé approprié sur les
prix, les limitations éventuelles de responsabilité contractuelles et les conditions éventuelles de
la vente.

Parfois le législateur, impose dans les rapports consommateur professionnel, la rédaction d’un
écrit comportant des mentions informant le consommateur sur la composition du produit, la
date de consommation …etc

Dans certains cas, le législateur, a prévu pour certains contractants un délai impératif de «
réflexion » qui permet au destinataire de l’offre de réfléchir à la portée de son engagement
(possibilité de rétractation, en général, elle est de 7 jours). Le contractant doit être informé de
cette faculté de rétractation par les termes du contrat45 .

Mais le besoin du consommateur et sa pression à contracter ne peuvent être considérés


comme contrainte ou violance , puisque cela affecte la stabilité des transactions et il ne
constitue qu’une contrainte morale à éviter dans tous les cas par le consommateur malgré son
désir d’accomplir ses besoin personnelle ou familiaux .

Paragraphe4 :la lésion

la lésion a été définie par la doctrine et la jurisprudence comme étant le préjudice subi par l’une
des parties à un contrat onéreux résultant du déséquilibre ou du défaut d’équivalence entre
prestations réciproques nées du contrat uniquement au moment de la formation du contrat, mais

44
‫ مطبعة‬،‫ القانون المدني دراسة حديثة للنظرية العامة لاللتزام في ضوء تأثرها بالمفاهيم الجديدة للقانون االقتصادي‬،‫عبد الرحمان الشرقاوي‬
61-60 ‫ ص‬،2019 ،‫ الطبعة السادسة‬،‫المعارف الجديدة‬
45
https://cours-de-droit.net/droit-des-contrats-au-maroc-a126316344/consulté le2/01/22à 15:37

24
pas au niveau de son exécution. C’est un déséquilibre entre les prestations réciproques que se
sont promises les cocontractants, déséquilibre qui doit exister dès la formation du contrat. En
d’autres termes, la lésion est le préjudice matériel résultant d’un défaut d’équivalence entre
l’avantage qu’elle obtient et le sacrifice qu’elle consent. Et le législateur marocain considère
que La lésion ne donne pas lieu à la rescision, à moins qu'elle ne soit causée par le dol de
l'autre partie, ou de celui qui la représente ou qui a traité pour elle, et sauf l'exception ci-après.

Et il ajoute que la lésion donne ouverture à la rescision, lorsque la partie lésée est un mineur
ou un incapable, alors même qu'il aurait contracté avec l'assistance de son tuteur ou conseil
judiciaire dans les formes déterminées par la loi, et bien qu'il n'y ait pas dol de l'autre partie.
Est réputée lésion toute différence au-delà du tiers entre le prix porté au contrat et la valeur
effective de la chose.

Tandis que la lésion accompané d’abus considérée comme étant une théorie moderne de la
lésion prend en considération tous les types de personnes et ce n’est pas selement limitée au
mineur et incapable, et peut être défini comme étant l’abus de l’un des cocontractant
(emprunteur) sur la partie faible (consommateur) de son ignorance et inexpérience afin de
l’amener à la conclusion du contrat déséquilibré .

Dans ce cas-là le consommateur victime de la lésion accompagné d’abus peut demander la


nullité totale du contrat ou la nullité de ses clauses abusives, surtout que le législateur a laisser
l’appréciation large au juge pour prononcer a cet égard, ce qui est confirmé par l’article 878 du
doc qui stipule que : Celui qui, abusant des besoins, de la faiblesse d'esprit ou de l'inexpérience
d'une autre personne, se fait promettre, pour consentir un prêt ou le renouveler à l'échéance,
des intérêts ou autres avantages qui excèdent notablement le taux normal de l'intérêt et la valeur
du service rendu, selon les lieux et les circonstances de l'affaire peut être l'objet de poursuites
pénales. Les clauses et conventions passées en contravention du présent article peuvent être
annulées, à la requête de la partie et même d'office ; le taux stipulé peut être réduit, et le débiteur
peut répéter, comme indû, ce qu'il aurait payé au-dessus du taux fixé par le tribunal. S'il y a
plusieurs créanciers, ils sont tenus solidairement.

Conclusion du deuxième chapitre :

Pour la qualité effectivement, l’arsenal juridique existe pour prétendre à une protection et une
sécurité de la qualité au consommateur dans le crédit à consommation. Nous avons plusieurs

25
articles de lois édictant les différentes mesures de protection des consommateurs contre les
clauses abusives notamment la loi 31-08 mais malheureusement sur le terrain il n’y a pas cette
protection. Certains services ne sont pas conformes, d’autres sont des contrefaçons ou de issus
de la contrebande. Le consommateur va vers ces clauses abusives parce qu’une catégorie n’est
pas consciente de ses droits et obligations

Conclusion

26
Un crédit à la consommation est un crédit accordé à un consommateur, c’est-à-dire une
personne physique qui vit de manière habituelle dans son pays, qui agit principalement dans
un but privé et qui utilise le crédit pour acheter un bien meuble (par exemple une voiture, une
télévision,), un service (par exemple l’organisation d’un mariage) ou, d’une manière plus
générale, pour financer des besoins privés (par exemple payer des taxes). Des crédits accordés
à des personnes morales, c’est-à-dire des sociétés.

De même, des crédits accordés à des personnes physiques dans le cadre de leurs activités
professionnelles (commerçants, indépendants, artisans,) ne le sont pas non plus. Lorsque la
personne physique agit à la fois dans le cadre de ses activités professionnelles mais également
dans un but privé, le crédit sera un crédit à la consommation lorsque l’usage professionnel est
accessoire. Ainsi, lorsqu’un commerçant achète, à crédit, une voiture qu’il utilisera
principalement pour son usage personnel (partir en vacances, aller rechercher les enfants à
l’école, faire ses courses, etc.) et que, de temps en temps, il l’utilise pour, par exemple, faire
des livraisons, il s’agira d’un crédit à la consommation et il bénéficiera de la protection
accordée par la loi.

Les innovations et la complexité croissante des marchés du crédit reportent des risques
financiers supplémentaires sur les particuliers qui ont du mal à évaluer les possibilités de crédit
qui leur sont offertes et à comprendre les conditions contractuelles de leurs produits de crédit.
Bien que le crédit à la consommation joue un rôle important parce qu’il permet aux ménages
de gérer leurs habitudes de consommation dans le temps, il peut entraîner des décisions
irrationnelles s’il n’est pas correctement administré et la mise en place des clauses abusives qui
porte atteinte à la protection du consommateur, a cet égard ils bénéficient d’un dispositif de
protection prévu par la loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

La bibliographie

Ouvrages généraux :

 JULIEN Jerome, Droit de la consommation, LexTenso,3ème édition, 2019,762p.


 MARTIN Didier, Droit des affaires, Tome1, Al Madariss, 1ère édition, 2017, 263p.

27
 PECOURT Nicolas, Un monde sans crédit ? Réflexions autour du crédit à la consommation,
EROLLES, 2010, 155p.

 J-M Albertini, les rouages de l’économie nationale, les éditions ouvrières, paris, 1983, 419p.

Textes de lois :
 Dahir n°1-11-03 du 18 février 2011 portant promulgation de la loi 31-08 édictant des mesures
de protection du consommateur, Bulletin officiel n°5932 du 7-4-2011.
 Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913)
 Décret n°2.12.503 pris pour l’application de certaines dispositions de la loi 31-08
édictant des mesures de protection du consommateur au bulletin officiel publiée 3
octobre2013 (26 kaada1434)

Revues et articles :
 Cour de monsieur le professeur Nicolas MOLFESSIS, LA PROTECTION DU CONSENTEMENT(LES VICES DU
CONSENTEMENT), TRAVAUX DIRIGES – 2ème année de Licence en Droit DROIT CIVIL p :12

La webographie :
 Asmae BENTHAMI, Naima BOUFERAS , LE SURENDETTEMENT DU CONSOMMATEUR FACE A LA

RESPONSABILITE DES SOCIETES DE CREDIT A LA CONSOMMATION, REMAREM,


https://revues.imist.ma/index.php/REMAREM/article/view/3561 Consulté le 01/01/2022

 https://cours-de-droit.net/droit-des-contrats-au-maroc-a126316344/consulté le2/01/22à 15:37

 http://www.iurisma.com/index.php/droit-des-obligations/70-les-conditions-de-validite-du-contrat
consultéle2/01/22 à 13 :12

‫مراجع باللغة العربية‬

‫مراجع خاصة‬

28
‫عبد الرفيع العلوي‪ ،‬حماية المستهلك المقترض من الشروط التعسفية‪ ،‬القرض اإلستهالكي‪ ،‬القرض العقاري‪ .‬المطبعة و‬
‫‪2021‬‬ ‫‪ p :60‬الوراقة الوطنية‪ ،‬مراكش‪ ،‬طبعة‬

‫عبد الرحمان الشرقاوي‪ ،‬القانون المدني دراسة حديثة للنظرية العامة لاللتزام في ضوء تأثرها بالمفاهيم الجديدة للقانون االقتصادي‪،‬‬
‫مطبعة المعارف الجديدة‪ ،‬الطبعة السادسة‪ ،2019 ،‬ص ‪61-60‬‬

‫سنن ابن ماجة‪ ،‬باب من باع عيبا فليبينه‪ ،‬كتاب اإلجارة‪،‬ح‪2246‬‬

‫مجلة‬
‫ايمان التيس‪ ,‬حماية المستهلك من الشروط التعسفية‪ ,‬ورشة الدكتوراه رقم‪ ,2‬القانون و حماية الطرف الضعيف‪,‬‬
‫مطبعة النجاح الجديدة‪ ,2013,‬ص‪123‬‬

‫‪29‬‬
Table des matières :

Introduction………………………………………………………………………………………………………………. 1

Chapitre 1 : le champ d’application du crédit à la consommation……………..………………….4

Section 1 : le domaine d’application du régime du crédit à la consommation………………...4

Section 2 : le contrat du crédit………………………………………………………………………………………….7

Chapitre 2 : la protection juridique du consommateur en matière du crédit à la


consommation……………………………………………………………………………………………………………18

Section 1 : les mécanismes de protection apportés par la loi n°31-08…………………………18

Section 2 : les mécanismes de protection relevant du droit commun………………………25

Conclusion ………………………………………………………………………………………………………………….28

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………29

30

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