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ISET Kasserine Matière : gisement énergétique Classes : mastères TESER1

I-10 Calcul du rayonnement sur une surface d'inclinaison quelconque :


L’inclinaison i est l’angle du plan de l’objet étudié par rapport à l’horizontale. L’orientation
γ est l’angle entre la normale au plan de l’objet étudié et le plan méridien du lieu (elle est
comptée positivement vers l’Ouest par rapport au Sud).

I-10-1 Mesure par ciel clair sur une surface horizontale


Le rayonnement global G reçu par une surface horizontale se décompose en deux termes:
- le rayonnement direct I (éclairement corrigé des phénomènes atmosphériques)
- le rayonnement diffus D en provenance de toute la voûte céleste.
On aura donc sur un plan horizontal : Gh=Isinh+Dh=Ih+Dh
Pour connaître Dh, on fait appel à la fraction d'insolation σ qui représente le nombre
d'heures de soleil mesurées par l’héliographe divisé par la durée théorique du jour.
Par ciel clair, on peut en première approximation, utiliser la formule empirique suivante:
Dh = Gh.(0.9-0.8σ) valable pour 0.15<σ<0.70.
I-10-2- Expression du rayonnement direct reçu sur un plan quelconque :
Si i est l'angle d'inclinaison de la normale du plan de mesure avec la verticale du lieu, h la
hauteur du soleil, a l'azimut et α l'angle d'incidence du rayon direct avec la normale au plan
de mesure, on aura pour la composante directe Ii du rayonnement frappant le capteur:
• Soleil à midi (azimut nul): a = 0
- pour un plan horizontal (Fig 17-a): i = 0 et Ii = I.sin h
- pour un plan incliné sur l'horizontale, et orienté vers le Sud (Figure 17-b):
α = 90° - (h+i) et Ii = I.cos α= I.sin (h+i)
• Azimut quelconque:
- pour un plan vertical orienté Sud (Fig 17-c): i=90° et Ii = I.cos h.cos a
- pour un plan incliné sur l'horizontale et orienté Sud :
Ii est la résultante de deux composantes projetées sur la normale au plan du capteur:
- l'une perpendiculaire à l'horizon: I.sinh,
- l'autre dans le plan de l'horizon, pointant vers le sud: I. cosh.cosa
la somme des projections donne: Ii = I (sin h.cos i + cos h.cos a.sin i)
- pour un plan vertical d'orientation quelconque dont la normale fait un angle γ avec le
plan méridien (Fig 17-e): i=90° et Ii = I.cosh.cos (γ-a)
- pour un plan d'inclinaison quelconque i et d'orientation quelconque γ (Fig 17-f):
Ii = I cos β= I (sin h.cos i + cos h.cos (γ- a) .sin i)
Ainsi, la formule la plus générale donnant l’angle d’incidence β du rayonnement
solaire direct tombant sur un vitrage d’inclinaison i et d’orientation γ est :
β = Arc cos (sin h.cos i + cos h.cos (γ- a) .sin i)

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Figure 1 : Expressions du rayonnement direct reçu sur un plan quelconque : a) repérage des
angles par rapport à la normale au plan horizontal ; b) capteurs inclinés d’un angle
i sur l’horizon ; c) plan vertical orienté Sud et azimut a quelconque ; d) Plan incliné
sur l’horizontale et orienté Sud ; e) Plan vertical d’orientation quelconque ; f) Plan
d’orientation et d’inclinaison quelconque.
I-10-3- Composante diffuse pour une surface d'orientation quelconque :
Pour estimer l'apport solaire sur une surface d'orientation quelconque, il faut
clairement séparer le calcul de la part du rayonnement diffus puisque seule intervient pour ce
dernier l'inclinaison i de la surface qui permet de voir plus ou moins d'espace et plus ou

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moins d'albédo en provenance du sol. Par exemple une surface verticale ne voit que la moitié
de l'espace, mais l'albédo du sol peut devenir prépondérant.

Définition d’albédo :

Nom masculin originaire du bas latin "albédo", blancheur; c'est la fraction d'un rayonnement
incident diffusée ou réfléchie par un obstacle. Ce terme étant généralement réservé au sol ou
aux nuages, c'est une valeur moyenne de leur réflectance pour le rayonnement considéré et
pour tous les angles d'incidences possibles. Par définition, le corps noir possède un albédo
nul.

où α est le coefficient d'albédo du sol.


Pour un plan vertical, en prenant α = 0.2, on aura : Dv = 0.5 (Dh+0.2Gh)
Dans des conditions moyennes de nébulosité, pour connaître D h, on fait appel à la fraction
d'insolation σ et en première approximation, la composante diffuse est donnée par la relation
empirique: Dh = Gh ( 1- 25.0 σ - 6.0 σ ).

Figure 2 : Composante diffuse en provenance du sol sur un capteur incliné d’un angle
quelconque.

I-10-4-La fraction d'insolation σ.


C'est le paramètre représentatif des conditions de nébulosité du ciel. La nébulosité est le
rapport entre la surface du ciel couverte par les nuages et la surface totale du ciel au-dessus
du territoire correspondant.
Cette notion n’étant que descriptive, on la relie à la fraction d'insolation qui est une grandeur
mesurable dès qu'on connaît les durées d'insolation enregistrées par l'héliographe et qui s'en

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déduit par le rapport : σ = S / S0 avec S = durée d'insolation mesurée et S0 durée maximale


d'insolation.

Il est possible de relier le rayonnement global G sur une surface à la fraction d'insolation et
au rayonnement diffus D. Connaissant G, on peut donc calculer le rayonnement diffus D.

I-10-5- Rayonnement direct :


I-10-5-1 Irradiance directe ciel clair (sans nuages) :
L’irradiance (éclairement) directe dans un plan perpendiculaire au soleil est donnée en W/m²
par la formule de Kasten:

I1= (I0 – 31 TL ) exp (-m TL / (0.9 m +9.4))

où I0 est la constante solaire hors atmosphère,

Par l’épaisseur d’atmosphère traversée m, la formule tient compte de la pression


atmosphérique en mbar et de l’altitude z en km. Quant au trouble de Link, il dépend du
coefficient de diffusion d’Angström et de la hauteur d’eau condensable.
• La composante du rayonnement direct sur une surface horizontale est alors, dans tous les
cas :
I1h = I1. sin h
• Et la composante directe dans un plan d'inclinaison quelconque i et d'orientation
quelconque γ le soleil à une hauteur h et un azimut a :
I1i = I1 (sin h.cos i + cos h.cos (γ - a) .sin i)

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Chapitre 2
Gisement éolien
1. Introduction
L'énergie cinétique de vent constitue une ressource énergétique inépuisable mais fluctuante.
Pour toute installation d'une éolienne dans un endroit, il faut d'abord une étude des
caractéristiques des sites.
Le potentiel éolien d'un site est défini par comme l'énergie extractible durant une période
donnée (typiquement une année) de fonctionnement d'une éolienne donnée sur ce site. Pour
l'évaluer, il faut disposer de la distribution des vitesses de vent sur le site. De plus, lors de la
définition du site d'implantation d'un parc éolien donné, d'autres paramètres doivent être pris
en compte et il est nécessaire d'établir la distinction suivante :
« L’évaluation de la ressource éolienne s’étend de l’estimation générale de l’énergie
moyenne contenue dans le vent au-dessus d’une vaste région – évaluation régionale – au
calcul de la production d’énergie annuelle moyenne d’un aérogénérateur spécifique pour un
site donné appelé choix de site (siting) … »
Dans le présent chapitre, le but de travail :
• Quantifier la ressource éolienne sur les sites d'application.
• Estimer la puissance moyenne annuelle disponible sur ces sites.
2. Critères de choix des sites éoliens
Avant d'implanter une ou plusieurs éoliennes, l'observation du potentiel éolien, c'est-à-dire
l'histoire des vents du site, depuis au moins une décennie, est fondamentale. De plus, pour
avoir une idée des variations durant l'année, une étude de la répartition du vent est réalisée
sur place pendant cette période.
En général, un lieu en hauteur et éloigné des habitations est privilégié pour la mise en place
de l'éolienne car son efficacité dépend grandement de son emplacement.
En effet, la puissance fournie augmente avec le cube de la vitesse du vent, et les sites seront
d'abord choisis en fonction de la permanence de vents de force suffisante. Un site avec des
vents d'environ 30km/h en moyenne sera toujours bien meilleur (de l'ordre de 8 fois) qu'un
autre site avec des vents de 15km/h en moyenne.
Certains sites sont ainsi à proscrire car le vent est trop turbulent : la proximité d'obstacles
(arbres, bâtiments, escarpements...).
On recherche habituellement les sites propices à l'installation d'éoliennes en observant les
arbres et la végétation. Le site est intéressant s'ils sont constamment courbés par les vents.
Une autre façon de procéder est d'utiliser une carte de la vitesse des vents, ou des données

accumulées par une station météorologique proche.


Certains sites bien spécifiques sont particulièrement propices à un bon rendement :
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L'effet tunnel ou effet Venturi : au niveau des cols entre deux montagnes, ou entre deux
grands bâtiments, le vent est souvent plus fort. L'air est compressé entre les montagnes ou les
bâtiments, et, pour garder un débit d'air constant, la vitesse augmente donc
considérablement. De plus, le vent garde souvent une direction constante. Ces lieux sont
donc très appropriés pour les éoliennes. Le problème est qu'ils sont souvent restreints. Et
qu'il est difficile d'y placer une grande quantité d'éoliennes.
La mer et les lacs sont aussi des emplacements de choix : il n'y a aucun obstacle au vent, et
donc, même à basse altitude, les vents ont une vitesse importante. La proximité d'une côte
escarpée, en revanche, créera également des turbulences à éviter.
3. Choix d'un site éolien
Des données météorologiques, reproduites de préférence en forme d'une rose des vents sur
30 ans, seront probablement le meilleur guide, mais ces données ne sont que très rarement
collectées sur le site exact en question, et de plus, comme nous l'expliquerons un peu plus
loin, on doit pour plusieurs raisons toujours se servir de données météorologiques avec
beaucoup de prudence.
S'il y a déjà des éoliennes à proximité, leur production d'électricité constitue un indicateur
excellent de la ressource éolienne locale. Dans des pays comme le Danemark et l'Allemagne
où l'on trouve souvent des éoliennes dispersées un peu partout dans le pays, les constructeurs
sont le plus souvent en mesure de fournir des résultats de production à base de calculs
éoliens réalisés sur le site en question.
3.1. Recherche d'une vue dégagée
Il faut de préférence avoir une vue aussi dégagée que possible dans la direction des vents
dominants. De même, il faut qu'il y ait aussi peu d'obstacles et une rugosité aussi faible que
possible dans cette direction. Si de plus, vous réussissez à trouver une colline à pentes
douces, il est même possible d'obtenir un effet accélérateur.
3.2. Raccordement au réseau
Les grandes éoliennes doivent évidemment être raccordées au réseau électrique.
Lorsqu'il s'agit de projets éoliens de moindre envergure, il est donc primordial que l'éolienne
soit installée relativement près d'une ligne électrique de 10 à 30 kilovolts (kV) afin d'éviter
que les coûts de pose de nouveaux câbles ne soient exorbitants.
Evidemment, la question de savoir qui va payé pour l'extension des lignes électriques n'est
pas sans importance dans ce contexte. Les générateurs des grandes éoliennes modernes
produisent normalement de l'électricité à 690 V. Un transformateur situé soit à côté de
l'éolienne, soit à l'intérieur de sa tour, convertit l'électricité en haute tension.
3.3. Renforcement du réseau électrique
Le réseau électrique près de l'éolienne installée doit être mis en état de recevoir
l'électricité qu'elle produit. Si beaucoup d'éoliennes ont déjà été raccordées au réseau, il est

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possible qu'il faille le renforcer en posant un plus grand câble qui sera éventuellement
raccordé plus près d'une station de transformation à haute tension.
3.4. Infrastructure
Lors de l'élaboration d'un projet éolien, il faut toujours tenir compte des coûts liés à
l'établissement des fondations des éoliennes et à la construction d'un chemin permettant aux
camions lourds de gagner le site
3.5. Risques liés à l'usage de données météorologiques
Les météorologues recueillent déjà des données météorologiques pour leurs prévisions du
temps et pour l'aviation. Très souvent, ces données sont également utilisées pour évaluer les
conditions éoliennes générales dans une région déterminée.
Cependant, des mesures précises de la vitesse du vent - et donc de l'énergie éolienne – sont
bien plus importantes pour la réalisation d'un projet éolien que c'est le cas lorsqu'il s'agit de
faire des prévisions du temps.
Ainsi, la vitesse du vent se trouve très influencée par la rugosité de la zone environnante, par
les obstacles avoisinants (arbres, phares, bâtiments,...) et par les contours du terrain local
A moins que vous ne fassiez des calculs qui compensent les conditions locales prévalant à
l'endroit où les mesures météorologiques ont été réalisées, il est très difficile de faire des
estimations de la ressource éolienne sur un site donné, même lorsque celui-ci est situé à
proximité de la station météo. Dans la plupart des cas, on risque de sous-estimer le potentiel
éolien si l'on se sert de données météorologiques sans les ajuster pour le site en question.
4. Méthode d’analyse de gisement
De part la forme des nuages de points obtenus, les études de modélisation de la distribution
des vitesses du vent ont été orientées vers des modèles associant puissance et exponentielle.
Les modèles usuels étant :
➢ La distribution de Weibull
➢ La distribution hybride de Weibull;
➢ La distribution de Rayleigh
4.1. Distribution de Weibull
La distribution de Weibull a été utilisée pour l’étude statistique des données mesurées au sol.
La densité de probabilité et la fréquence cumulée de cette distribution est donne par:
 k  V 
K −1
  V K 
f (V ) =    exp  −   
 A  A    A 

Avec :

• f(V) : la distribution en fréquences des vitesses mesurées.


• K : facteur de forme sans dimension (k > 0) qui caractérise la forme de la distribution
de fréquence.
• A : facteur d’échelle (m/s) et A > 0.

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4.2. Distribution hybride de Weibull


La distribution hybride de Weibull [13], est utilisée lorsque la fréquence des vents calmes
enregistrée, sur un site donné, est supérieure ou égale à 15%. En effet, cette proportion ne
peut pas être négligée et doit être prise en compte lors de la caractérisation d’un site du point
de vue éolien. Cette distribution s’écrit :
 k  V 
K −1
  V K 
f (V ) = (1 − ff 0 )    exp  −   
 A  A    A  pour V>0
f (V ) = ff 0 pour V=0
ff0 : fréquence de vents calmes
4.3. La distribution de Rayleigh
Cette distribution est un cas particulier de celle de Weibull. Cette distribution est surtout
utilisée à cause de sa simplicité car elle ne dépend que de la vitesse moyenne du vent Vm.
Toutefois, Cliff (1977) recommande l'utilisation de la distribution de Rayleigh dans des cas
où la vitesse moyenne est supérieure à 5 m/s. Les caractéristiques du vent déterminées par la
loi de Rayleigh sont données par les relations suivantes :
Fréquence d'occurrence :
 . .exp  − BV
2.BV . 2  pour V
f (V ) = 

 0 pour V  0
avec

B=
4Vm2
et Vm est la vitesse moyenne
2
Ve =
Vitesse la plus énergique B
1
Vf =
Vitesse la plus fréquente 2B
n
1 16
Pd = . . .Vi 3 f (Vi )
Densité de puissance à la limite de Betz: 2 27 i =1

Energie disponible à la limite de Betz: Ed = 8,76.Pd kWh / m / an


2

Exemple : vitesse de vent (m/s) par mois d’une année :

jan fév. mar. av. mai juin juillet aout sept oct. nov. déc.
Site1 9.8 13.7 11.9 12 10 9.4 10 7.2 8.3 8.4 9 12
Site2 7.8 9.2 8 9.8 7 7.9 8 6 7 6.4 6.8 8

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