Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
1.Introduction
Le soleil est une étoile en fusion nucléaire permanente, apparu il y a environ 5 milliards d'années et dont
la température au centre est estimée à 14 millions de degrés.
La fusion nucléaire du soleil libère une énergie colossale qui nous parvient 8 minutes plus tard sous forme
d'ondes électromagnétiques (rayons solaires visibles et invisibles) appelé le rayonnement solaire.
L’énergie solaire reçue est inégalement répartie sur le globe terrestre, où dans les régions les plus chaudes
du globe, l’ensoleillement annuel peut atteindre 2 300 kWh/m².an (Energie reçue par une surface de 1
m² pendant une année).
C’est une source quasiment inépuisable d’énergie qui envoie à la surface de la terre un rayonnement qui
représente chaque année environ 15000 fois la consommation énergétique de l’humanité. Cela correspond
à une puissance instantanée reçue de 1 kilowatt crête par mètre (KWc/m2) répartie sur tout le spectre, de
l’ultraviolet à l’infrarouge. Les déserts de notre planète reçoivent en 6 heures plus d’énergie du soleil que
ne consomme l’humanité en une année.
Depuis très longtemps, l’homme a cherché à utiliser l’énergie émise par le soleil, l’étoile la plus proche
de la terre. La plupart des utilisations sont directes comme en agriculture, à la photosynthèse ou dans
diverses applications de séchage et de chauffage, autant artisanale qu’industrielle. Cette énergie est
disponible en abondance sur toute la surface terrestre. Malgré une atténuation importante lors de la
traversée de l’atmosphère, une quantité considérable arrive à la surface du sol. On peut ainsi compter sur
1000 W/m2 dans les zones tempérées et jusqu’à 1400 W/m2 lorsque l’atmosphère est faiblement chargée
en poussière ou en eau. Le flux solaire reçu au niveau du sol terrestre dépend de plusieurs paramètres :
- L’orientation et l’inclinaison de la surface terrestre.
- La latitude du lieu de collecte, de son degré de pollution ainsi que de son altitude.
- La période de l’année.
- L’instant considéré dans la journée.
- La nature des couches nuageuses.
La combinaison de tous ces paramètres produit la variabilité dans l'espace et le temps de l'irradiation
journalière.
Le gisement solaire est un ensemble de données décrivant l'évolution du rayonnement solaire disponible
au cours d'une période donnée. Son évolution peut se faire à partir des données de l'irradiation solaire
globale.
Remarque :
Les zones les plus favorables sont répertoriées sous forme d’atlas et mettent en évidence des «
gisements solaires » à la surface de la terre.
2.Rayonnement solaire
2
Le soleil est une sphère gazeuse composée presque totalement d’hydrogène. Son diamètre est de 1 391
000 km (100 fois celui de la Terre), sa masse est de l’ordre de 2.1027 tonnes. Toute l’énergie du Soleil
provient de réactions thermonucléaires qui s’y produisent.
Elles transforment à chaque seconde 564.106 tonnes d’hydrogène en 560.106 tonnes d’Hélium, la
différence de 4 millions de tonnes est dissipée sous forme d’énergie (E = mc2), ce qui représente une
énergie totale de 36.1022 KW.
La Terre étant à une distance de 150 .106 km du Soleil, elle reçoit une énergie de 1,8.1017 Watt.
La valeur du flux de rayonnement solaire E reçu par une surface perpendiculaire aux rayons solaires
placée à la limite supérieure de l’atmosphère terrestre (soit à environ 80 km d’altitude) varie au cours de
l’année avec la distance Terre/Soleil. Sa valeur moyenne E0 est appelée la constante solaire, elle vaut E0
= 1353 W.m-2. En première approximation, on peut calculer la valeur de E en fonction du numéro du
jour de l’année par : [2]
E = E0 [1+ 0,033 cos (0,984 j)] (I.1)
j : jour de l’année
3. Aspects géométriques
Nous allons nous intéresser ici au calcul du flux de chaleur radiatif reçu par un plan incliné placé à la
surface de la Terre et orienté dans une direction fixée. La connaissance de ce flux est la base du
dimensionnement de tout système solaire. [2]
3.1. Systèmes de coordonnées
3.1.1. Coordonnées terrestres
Tout point de la sphère terrestre peut être repéré par deux coordonnées, appelées coordonnées terrestres,
à savoir sa latitude φ (positive dans l’hémisphère nord, négative dans l’hémisphère sud) et sa longitude L
(positive à l’ouest, négative à l’est). [5]
a) La latitude φ
La latitude est une coordonnée géographique représentée par une valeur angulaire, expression de la
position d'un point sur Terre (ou sur une autre planète), au nord ou au sud de l'équateur qui est le plan de
référence. Elle est comptée de 0° à +90° positivement dans l’hémisphère nord et négativement dans
l’hémisphère sud.
b) La longitude L
La longitude d’un lieu correspond à l’angle formé par deux plans méridiens (passant par l’axe des pôles),
l’un étant pris comme origine (méridien de Greenwich 0°) et l’autre déterminé par le lieu envisagé. On
affecte du signe (+) les méridiens situés à l’est de ce méridien, et du signe (-) les méridiens situés à l’ouest.
La longitude d’un lieu peut aussi être comprise entre -180° et +180°, à tout écart de 1° de longitude
correspond à un écart de 4 minutes de temps. [ 7].
c) Inclinaison
C’est l’angle que forme le plan de capteur et l’horizontal du lieu.
3
Figure (I.1) : Coordonnées terrestres. [7]
4
L’angle horaire ω varie de -180° à +180°.
> 0 l 'après midi
On prend : < 0 le matin
0 midiTSV
3.1.3. Coordonnées horizontales
Dans ce système de coordonnées le soleil est repéré par sa hauteur h, son azimut
α et l’horizon astronomiques comme plan de référence. [9]
a) La hauteur du soleil h
C’est l’angle que fait la direction du soleil avec sa projection sur le plan horizontal. La hauteur du soleil
varie à chaque instant de la journée et de l’année selon la relation suivante :
Sin h = sin φ × sin δ + cos φ × cos δ × cos ω (I.4)
h > 0 le jour
On prend : h < 0 la nuit
h 0 au lever ou au coucher du soleil
b) L’azimut du soleil α
C’est l’angle que fait la projection de la direction du soleil avec la direction du Sud.
Les azimuts varient de 0° à 360° de l’ouest vers l’est. Ils sont donnés par la formule suivante :
[8].
cos x sin
sina (I.5)
cosh
a varie de -180° à +180°.
b) Mouvement de translation
La terre est en rotation sur elle-même et elle effectue un tour complet au tour du soleil en 365 jours 5h
48mn 40s ≈ 365.25 jours. Elle décrit une orbite elliptique dont le soleil occupe l’un des foyers. Cette
orbite est située dans un plan appelé plan de l’écliptique où le soleil est presque au centre. Elle est
légèrement aplatie, elle correspond à un cercle de rayon moyen de 1,5.108km. Cette distance est minimale
au début janvier et maximale au début de Juillet. [3]
Il existe quatre points remarquables du mouvement de translation :
- Solstice hiver le 21 décembre ( 23, 45 ),
6
Figure (I.3) : Schématisation des mouvements de la Terre autour du soleil
7
Figure (I.4) : Trajectoires apparentes du Soleil pour chacune de ces journées de l'hémisphère
nord.
8
4. Aspects énergétiques
4.1. L’atmosphère terrestre
L’atmosphère est constituée de plusieurs couches de caractéristiques différentes, ce
sont :
- La troposphère, entre le sol et 15 km d’altitude.
- La stratosphère entre 15 et 80 km d’altitude.
- L’ionosphère entre 80 et 200km d’altitude.
Les caractéristiques absorbantes de l’atmosphère sont déterminées par la présence de :
- CO2 (0,03%).
- Vapeur d’eau : en quantité variable caractérisé par l’épaisseur d’eau condensable qui est l’épaisseur
d’eau que l’on obtiendrait en condensant toute la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère.
- Ozone (O3) située entre 10 et 30 km d’altitude.
- Aérosols : grains de sable, poussières, fumées…
9
Figure (I.5) : Répartition spectrale du rayonnement solaire au niveau du sol terrestre
11
5. Mesure du rayonnement solaire
Les figures suivantes présentent les appareils de mesure pour les différents types de rayonnement :
6. Conclusion
Les données météorologiques concernant le rayonnement solaire ne sont généralement pas suffisantes
pour pouvoir quantifier tous les phénomènes qui se produisent lorsqu’un panneau photovoltaïque reçoit
de la lumière. Une bonne connaissance du gisement solaire s’avère nécessaire.
12
Dans ce chapitre, nous avons présenté des notions importantes sur le gisement solaire, comme le
mouvement de la terre autour de soleil et les coordonnées terrestres. Enfin, nous avons présenté les
différents appareils de mesure du rayonnement avec ses différentes composantes.
13
Bibliographique
[1] Etude des faisabilités techniques de la centrale de Oued N’echou (Ghardaïa) -documentation interne
de la société SKTM, Ghardaïa.
[2] Yves JANNOT « thermique solaire », édition mars 2011.
[3] Helali Kamelia « Modélisation d’une cellule photovoltaïque : Etude comparative
»,Mémoire de magister, département d’électrotechnique, faculté du génie électrique,
UMMTO 2012.
[4] Amina Benhammou « Optimisation d’un nouveau système de séchage solaire modulaire pour
plantes aromatiques et médicinales », Thèse de doctorat. Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen 2010.
[5] Jacques Bernard « énergie solaire calculs et optimisation » éditionellipses,2004
[6] Anne Labouret et Michel Villoz « Energie solaire photovoltaïque ». 4emédition Dunod, Paris,2009.
[7] Rorni Abdelhalim « Etude et régulation d’un circuit d`extraction de la Puissance maximale d’un
panneau solaire », Mémoire de magister, département d’électrotechnique, Université Mentouri de
Constantine, 2009.
[8] Zouache Foudil « étude de la concentration solaire sur les performances des
Systèmesphotovoltaïque », Mémoire de magister, département d’électronique. Université Mentouri de
Constantine, 2009.
[9] Chirifi Oussama, Madache Hamza « Etude technico-économique d’une installation photovoltaïque
pour une carrière », Mémoire de mastère II, département de génie mécanique, faculté du génie de la
construction, UMMTO 2013.
[10]Angel Cid Pastor « Conception et réalisation de modules photovoltaïques électroniques », thèse
de doctorat. Institut National Des Sciences Appliquées de Toulouse,
2006.
[11] C. Lerouge « Recherche & Industrie Photovoltaïque (PV) Etats-Unis » Sciences physique États-
Unis, 2006.
14
CHAPITRE 2 : LA CELLULE SOLAIRE
15
Introduction
L’énergie solaire photovoltaïque est une forme d’énergie renouvelable. Elle permet de produire de
l’électricité par transformation d’une partie du rayonnement solaire grâce à une cellule photovoltaïque.
La cellule solaire ou cellule photovoltaïque ou encore photopile est l’élément de base des panneaux solaire
qui produisent de l’électricité.
Une cellule PV est en fait un composant électronique bien connu que l’on appelle ‘’ DIODE’’, composant
qui laisse passer le courant électrique dans un sens (avec une chute de tension de l’ordre de 0,6 volt) et
qui bloque son passage dans l’autre sens.
Dans le cas de la cellule PV, on s’arrange pour que la surface de la jonction soit la plus grande possible
pour collecter le maximum d’énergie solaire.
Les modules ou panneaux photovoltaïques sont composés de semi-conducteurs qui permettent de
transformer directement la lumière du soleil en électricité.
Ces modules s'avèrent une source d'énergie électrique qui est sûre, fiable, sans entretien et non polluante.
La majorité des modules solaires sur le marché aujourd'hui sont pourvus de garanties de plus de 20 ans,
et ils fonctionneront bien au-delà de cette période.
Des millions de systèmes ont été installés dans le monde entier, de puissances différentes allant d'une
fraction d'un watt à plusieurs mégawatts. Pour de nombreuses applications, les systèmes solaires
électriques sont non seulement rentables, mais ils peuvent aussi représenter l'option la moins coûteuse.
Dans ce cours, on commencera par rappeler brièvement la généralité sur les générateurs photovoltaïques.
On présente le principe de l’effet photovoltaïque, la cellule PV et ses paramètres. Ensuite, on fait un rappel
sur les générateurs PV et leurs performances.
Le rendement d’une cellule photovoltaïque est faible : inférieure à 20%.
I. EFFET PHOTOVOLTAIQUE
Le mot « photovoltaïque » signifie Lumière en Grec , il est composé de deux parties : « photos » (lumière)
et du nom de famille du physicien italien (Allessandro Volta) qui inventa la pile électrique en 1800 et
donna son nom à l’unité de mesure de la tension électrique, le volt.
Lorsqu’un matériau semi-conducteur est exposé à la lumière du soleil, les atomes exposés au rayonnement
sont "bombardés" par les photons constituants la lumière ; sous l’action de ce bombardement, les électrons
des couches électroniques supérieures (appelés électrons des couches de valence) ont tendance à être
"arrachés". Si l’électron revient à son état initial, l’agitation de l’électron se traduit par un échauffement
du matériau. L’énergie cinétique du photon est transformée en énergie thermique. Cependant, dans les
cellules photovoltaïques, une partie des électrons ne revient pas à son état initial. Les électrons "arrachés"
créent une tension électrique continue faible. Une partie de l’énergie cinétique des photons est ainsi
directement transformée en énergie électrique : c’est l’effet photovoltaïque [1].
16
L’effet photovoltaïque constitue la conversion directe de l'énergie du rayonnement solaire en énergie
électrique au moyen de cellules généralement à base de silicium. Pour obtenir une puissance suffisante,
les cellules sont reliées entre elles et constituent le module solaire.
L’effet photovoltaïque, c’est-à-dire la production d’électricité directement de la lumière, fut observée la
première fois, en 1839, par le physicien français Edmond Becquerel. Toutefois, ce n’est qu’au cours des
années 1950 que les chercheurs des laboratoires Bell, aux Etats-Unis, parvinrent à fabriquer la première
cellule photovoltaïque, l’élément primaire d’un système photovoltaïque [1].
II- DEFINITIONS
La cellule photovoltaïque est l’unité de base qui permet de convertir l’énergie lumineuse en énergie
électrique.
Un panneau photovoltaïque est formé d’un assemblage de cellules photovoltaïques. Parfois, les
panneaux sont aussi appelés modules photovoltaïques.
Lorsqu’on regroupe plusieurs panneaux sur un même site, on obtient un champ photovoltaïque.
L’éclairement caractérise la puissance lumineuse reçue par unité de surface. Il s’exprime en W/m². La
grandeur associée à l’éclairement est notée G. Parfois, cette grandeur est aussi appelée irradiance.
Les cellules solaires photovoltaïques sont fabriquées à partir de matériaux semi-conducteurs qui sont
capables de conduire l’électricité ou de la transporter. Plus de 90 % des cellules solaires fabriquées à
l’heure actuelle sont au silicium cristallin, un semi-conducteur.
17
Elles sont obtenues à partir d’une jonction PN au silicium (diode). Pour obtenir du silicium dopé N, on
ajoute du phosphore. Ce type de dopage permet au matériau de libérer facilement des électrons (charge -
).
Pour obtenir du silicium dopé P, on ajoute du bore. Dans ce cas, le matériau crée facilement des lacunes
électroniques appelées trous (charge +).
La jonction PN est obtenue en dopant les deux faces d’une tranche de silicium. Sous l’action d’un
rayonnement solaire, les atomes de la jonction libèrent des charges électriques de signes opposés qui
s’accumulent de part et d‘autre de la jonction pour former un générateur électrique [2].
La cellule à l’obscurité se comporte comme une jonction PN c’est à dire comme une diode. Vue de
l’extérieur, c’est un récepteur elle ne produit ni courant, ni tension. Si elle est soumise à un circuit
extérieur, on montre que la tension et le courant obéissent à l’équation de la diode.
qv
I D I 0 exp 1
kT
ID : courant traversant la jonction
I0 : courant de saturation.
18
Figure 3 : Courbe caractéristique de la diode
V. LA CELLULE ECLAIREE
Si la cellule est éclairée, il y a création d’un courant de lumière I L dû au rayonnement solaire. Ce courant
de lumière va apparaître aux bornes de la jonction et sera proportionnel au flux lumineux et à la surface
de captation de la cellule.
I L T S
qv
I I L I D I L I 0 exp 1
kT
19
Figure 5 : Obtention graphique de la caractéristique I=f(V) d’une photopile
kT I L
VCO ln 1
q I0
kT IL
Dans la pratique, I L I 0 VCO ln
q I0
20
3. Facteur de forme FF
On définit aussi un facteur de forme (ou fill factor), noté FF, représentant la qualité d’une cellule
photovoltaïque
Il traduit la forme rectangulaire de la caractéristique I = f(V). C’est le rapport entre la puissance maximale
et le produit Icc.Vc0.
Vm Im
FF
Vco ICC
Pour une cellule idéale, FF = 1 ; une cellule est dite bonne si FF 0,8
21
Ces faibles rendements sont dus aux pertes (réflexion, pertes Joule...) et au fait que la sensibilité de la
cellule ne couvre pas la totalité du spectre du rayonnement solaire.
Le rendement augmente lorsque Icc , Vco et FF augmentent. Il dépend de la puissance incidente, du spectre
et de la température. (Si T augmente, diminue).
5. Puissante crête
Par définition, la puissance de crête représente la puissance maximum fournie par une cellule lorsque
l’éclairement G = 1000W/m², la température = 25°C et une répartition spectrale du rayonnement dit
AM 1,5.
L’unité de cette puissance est le Watt crête, noté Wc.
Les constructeurs spécifient toujours la puissance de crête d’un panneau photovoltaïque.
Cependant, cette puissance est rarement atteinte car l’éclairement est souvent inférieur à 1000W/m² et la
température des panneaux en plein soleil dépasse largement les 25°C.
1.Courbe de puissance
A température et éclairement fixés, la caractéristique courant / tension d’une cellule a l’allure suivante :
La puissance délivrée par la cellule a pour expression P = U.I. Pour chaque point de la courbe précédente,
on peut calculer la puissance P et tracer la courbe P = f(U).
Cette courbe a l’allure suivante :
23
Figure 11 : courbe P = f(U)
En réalité, une cellule solaire comporte une résistance shunt (parallèle) et une résistance série due à la
technologie de fabrication.
La résistance shunt est due à un courant de fuite au niveau de la jonction. Elle dépend de la façon dont
celle-ci a été réalisée. La résistance série dépend principalement de la résistivité des grilles collectrices.
La représentation de la cellule idéale décrite précédemment sera modifiée.
On reconnait le symbole de la diode (traversé par le courant I D), en parallèle se trouve le générateur de
courant ICC=IL qui correspond au flux d’électrons généré par le flux de photons de la lumière (solaire ou
autre) au sein de la jonction de la diode. En parallèle à la diode, se trouve la résistance Rsh (Résistance
24
shunt) qui correspond aux pertes directes à travers la jonction et en série vers l’utilisation V et I , se trouve
la résistance Rs (Résistance série) correspondant entre autre aux pertes joules dans les conducteurs.
Aux deux bornes de la photopile PV, l’énergie électrique se récupère sous forme d’une tension V et d’un
courant I.
Rs est une résistance série liée à la résistivité volumique et à l’impédance des électrodes et des matériaux.
La pente de la courbe courant-tension au point Voc représente l’inverse de la résistance série (1/Rs).
Rsh est une résistance shunt liée aux effets de bord et aux recombinaisons volumiques. La pente de la
courbe courant tension au point Icc=IL représente l’inverse de la résistance shunt (1/Rsh).
Le photo courant ICC crée dans la structure par une partie du rayonnement absorbé (ce courant est
pratiquement le courant de court-circuit de la cellule).
Le courant direct ID d’obscurité de la jonction.
I I L I D I sh
Selon le schéma équivalent d’une cellule solaire dans La figure (12), l’équation entre I et V est la suivante :
q V R SI V R S
I I L I 0 exp 1
kT R sh
Où
IL = courant généré variable suivant l’irradiance lumineuse
T = température en K
k = 1,38 10-23 J/K (constante de Boltzmann)
I0= courant de saturation (caractéristique propre à charge diode)
Rs : résistance série
Rsh : résistance shunt
kT
Ut=
q
Ut : tension thermique.
V : tension à la borne de la diode.
25
En circuit ouvert, le courant est nul, donc :
kT
I 0, V ( ) log (1 Is ) / Is (kT / q) log(I cc / I s ) (II-10)
q
Rs : Résistance série.
Np : nombre de cellule
26
Ils sont décrits dans les paragraphes ci-dessous.
1. Influence de la résistance série
La résistance série est la résistance interne de la cellule ; elle dépend principalement de la résistance du
semi-conducteur utilisé, de la résistance de contact des grilles collectrices et de la résistivité de ces grilles.
La résistance série agit sur la pente de la caractéristique dans la zone où la photodiode qui se comporte
comme un générateur de tension, et lorsqu’elle est élevée, elle diminue la valeur du courant de court-
circuit (Icc) .
L’influence de la résistance série se traduit par une diminution de pente dans la zone
où la cellule se comporte en générateur de tension (figure 13).
La résistance shunt est une résistance qui prend en compte les fuites inévitables du courant qui intervient
entre les bornes opposées positives d’une photopile.
En générale, la résistance shunt est très élevée, son effet se fait sentir surtout dans la partie génération du
courant. [12].
L’influence de Rsh se traduit par une augmentation de la pente dans la zone où la cellule se comporte
comme un générateur de courant.
27
Figure 14 : L’influence de la résistance shunt Rsh sur la caractéristique I (V), P(V)
R Sh
Valeur idéale de RS et RSh(pour FF=1)
R S 0
R V
En général, R S < 0 ; R Sh > 50 R 0 avec R 0 CO
50 ICC
3- Influence de l’éclairement
28
Figure 15 a : Influence de l’éclairement sur le module
Sur ces courbes, on remarque que la puissance maximum délivrée par la cellule augmente avec
l’éclairement.
4- Influence de la température
En effet la température est un paramètre très important dans le fonctionnement des cellules
photovoltaïques, car les propriétés électriques d’un semi-conducteur sont très sensibles à la
température. [13]
La figure (16) représente la caractéristique courant-tension et puissance-tension d’un module
solaire en fonction de la température, à un éclairement constant.
On constate que l’augmentation de la température entraîne une diminution de la tension de
circuit ouvert, ainsi qu’une diminution de la puissance maximale.
29
Figure 16 a: Influence de la température sur le module
Pour un éclairement fixé, les caractéristiques I = f(U) et P = f(U) varient avec la température de
la cellule photovoltaïque :
Sur ces courbes, on remarque que la tension à vide et la puissance maximum diminuent lorsque
la température augmente.
30
Les matériaux actuellement utilisés pour la fabrication des photopiles sont :
- le silicium monocristallin ou polycristallin (plus de 90% de la production des photopiles)
- le silicium amorphe
- l’arséniure de Gallium
Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé pour fabriquer les cellules
photovoltaïques. Il doit être purifié afin d’obtenir un silicium de qualité photovoltaïque.
La matière première (le minerai de silicium) est très répandue 28% de l’écorce terrestre). Le
sable est essentiellement constitué d’un oxyde de silicium.
La production est maîtrisée car il est utilisé dans la plupart des composants électroniques.
Il se présente alors sous la forme de barres de section ronde ou carrée appelée lingots.
Les lingots sont ensuite découpés en wafers : fines plaques de quelques centaines de microns
d’épaisseur. Ils sont ensuite enrichis en éléments dopants pour obtenir du silicium semi-
conducteur de type P ou N.
Des rubans de métal sont alors incrustés en surface et raccordés à des contacts pour constituer
des cellules photovoltaïques.
Les cellules les plus utilisées pour la production d’électricité sont les cellules silicium
polycristallin grâce à leur bon rapport qualité-prix.
Les constructeurs garantissent une durée de vie de 20 à 25 ans à 80 % de la puissance nominale.
Remarque : on estime qu’une cellule photovoltaïque doit fonctionner environ 2 à 3 ans pour
produire l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication.
Il existe trois principaux types de cellules [5] :
1- Silicium monocristallin
Les cellules en silicium monocristallin représentent la première génération des générateurs
photovoltaïques.
Pour les fabriquer, on fond du silicium en forme de barreau. Lors d’un refroidissement lent et
maîtrisé, le silicium se solidifie en ne formant qu'un seul cristal de grande dimension. On
découpe ensuite le cristal en fines tranches qui donneront les cellules. Ces cellules sont en
général d'un bleu uniforme.
Durée de vie : 20 à 30 ans.
31
Figure 17 : Cellules mono-cristallines.
avantages :
- bon rendement, de 12% à 18%
- bon ratio Wc/m2 (environ 150 Wc/m2) ce qui permet un gain de place si nécessaire
- nombre de fabricants élevé
inconvénients :
- coût élevé car méthode de production laborieuse et difficile, et donc, très chère.
- rendement faible sous un faible éclairement.
- Il faut une grande quantité d’énergie pour obtenir un cristal pur.
- Une durée d'amortissement de l'investissement en énergie élevée (jusqu'à 7 ans).
32
Figure 18 : Cellules poly-cristallines.
3- Silicium amorphe
Le silicium lors de sa transformation, produit un gaz, qui est projeté sur une feuille de verre. La
cellule est grise très foncé. C'est la cellule des calculatrices et des montres dites "solaires".
Le silicium amorphe est apparu en 1976. Sa structure atomique est désordonnée, non
cristallisée, mais il possède un coefficient d'absorption supérieur à celui du silicium cristallin.
Cependant, ce qu'il gagne en pouvoir d'absorption, il le perd en mobilité des charges électriques
(rendement de conversion faible).
avantages :
- fonctionne avec un éclairement faible ou diffus (même par temps couvert)
- un peu moins chère que les autres technologies ( Coût de production bien plus bas )
- intégration sur supports souples ou rigides.
inconvénients :
- rendement faible en plein soleil, de 6% à 8%
- nécessité de couvrir des surfaces plus importantes que lors de l’utilisation de
silicium cristallin (ratio Wc/m² plus faible, environ 60 Wc/m2)
- performances qui diminuent avec le temps (environ 7%).
33
Figure 19 : Cellule amorphe.
Grâce à la technologie des nouveaux matériaux tel que le tellurure de cadmium (CdTe),
l’arséniure de gallium (GaAs) ainsi que le diséléniure de cuivre et d’indium (CIS) ont permis
d’obtenir des photopiles ayant des rendements 38 % au laboratoire [6].
Dans un cas plus général, le tracé de l’équation Ip = f(Vp) est repris ci-dessous :
34
Figure 21 : équation Ip = f(Vp)
Sur cette courbe, on peut reconnaître la courbe de la diode (vers le bas du fait du signe – dans
l’équation) et décalé vers le haut de la valeur ICC du courant généré par l’irradiance lumineuse.
Points caractéristiques sur cette courbe pour une cellule en silicium cristallin :
- Tension à vide (Ip = 0 A) Voc = 0,6 V (puissance P = 0W)
- Courant de court-circuit (Vp=0V) = ICC (variable suivant l’irradiance, puissance
P=0W)
- Tension en charge Vpm = 0,5 V au point de fonctionnement ou la puissance est
maximum
-Courant Ipm (variable suivant l’irradiance) au point de fonctionnement ou la puissance
est maximum
Puissance maximum Pmax = Ipm . Vpm
Noter que, en faisant varier Vpm de de 0 à Voc ( ou Ip de 0 à ICC) , la puissance part de 0W
pour monter à un maximum Pmax puis redescendre à 0W
Le rendement de conversion de l’énergie lumineuse en énergie électrique d’une cellule
photovoltaïque de surface S, de puissance Pmax sous une irradiance lumineuse E est le suivant
:
P I V FF.Icc Vco
max m m
Pinc E.S E.S
On définit aussi un facteur de forme (ou fill factor), noté FF, représentant la qualité d’une cellule
photovoltaïque :
Vm Im
FF
Vco ICC
Les facteurs de forme typiques pour différentes technologies photovoltaïques sont les suivants :
Technologie silicium cristallin (m-Si) : FF = 0,83
Technologie silicium amorphe a-Si : FF = 0,7
Technologie Tellure de Cadmium (CdTe) : FF = 0,76
Technologie Cuivre Indium Sélénium (CIS) : FF = 0,78
35
Suivant les technologies de cellules photovoltaïques, le tracé de l’équation Ip = f(Vp) garde la
même forme mais les valeurs de tension à vide sont légèrement différentes et surtout, pour une
même surface, les courants de court-circuit sont différents pour la raison que les rendements de
conversion sont différents pour chaque technologie.
Voici le rendement de conversion typique pour différentes technologies photovoltaïques :
Technologie silicium cristallin (m-Si) : de 15 à 17 %
Technologie silicium amorphe a-Si : 6 à 8 %
Technologie Tellure de Cadmium (CdTe) : 11 à 12 %
Technologie Cuivre Indium Sélénium (CIS) : 12 à 13 %
Technologie cellule organique (à l’état de la recherche) : 5 % (record à 11 %).
36
Figure 22: Fabrication des panneaux photovoltaïques à cellules cristallines
37
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons présenté le fonctionnement d’une cellule solaire en expliquant
brièvement le phénomène photovoltaïque ; on a présenté l’influence des différents paramètres
extérieurs et intérieurs sur ces caractéristiques.
38
TD ENERGIE SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
Série 1
Exercice 1
La densité de courant d’une cellule solaire photovoltaïque de
surface 100 cm2 dans les conditions standards de test est de
35mA/cm2.
Déterminer le courant de sortie de la cellule solaire.
Exercice 2
Une cellule solaire photovoltaïque donne un courant de 0,6A et
d’une tension V = 0,5 V au point de puissance maximale.
Quelle est la puissance maximale ?
Exercice 3
Une cellule solaire photovoltaïque ayant une surface de 100cm2
donne un courant maximal de 3,1A et une tension maximale Vm de
0,5 V dans les conditions standards de test. La cellule donne un
courant de court-circuit Icc = 3,5A et une tension de circuit ouvert
Vco=0,6V.
Quelle est la puissance maximale de la cellule ainsi que son
rendement ?
Exercice 4
39
En se référant à la courbe ci-dessous, trouvez le facteur de
forme FF de la cellule solaire.
0,45
Exercice 5
Une cellule solaire photovoltaïque de surface 25cm2 donne un
courant de 0,85A et une tension de 0,55V au point de puissance
maximale. Le courant de court-circuit Icc = 0,9A et la tension de circuit
ouvert Vco=0,65V.
Quel est le facteur de forme FF, la puissance maximale Pm et le
rendement de la cellule ? Considérer les conditions standards.
40