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CHAPITRE 1 : NOTIONS DE BASE

SUR LE GISEMENT SOLAIRE


Chapitre 1: Les notions de base du gisement solaire
1.Introduction .......................................................................................................................................
2.Rayonnement solaire ...............................................................................................................
3. Aspects géométriques ............................................................................................................
3.1. Systèmes de coordonnées ............................................................................................
3.1.1. Coordonnées terrestres .........................................................................................
3.1.2. Coordonnées équatoriales ....................................................................................
3.1.3. Coordonnées horizontales ...................................................................................
3.2. Mouvement de la terre .................................................................................................
3.3. Mouvement apparent du Soleil .....................................................................................
3.3.1. Le midi solaire.........................................................................................................
3.4. Durée et taux d’ensoleillement .....................................................................................
4. Aspects énergétiques ...........................................................................................................
4.1. L’atmosphère terrestre ..................................................................................................
4.2. Caractéristiques du rayonnement solaire ......................................................................
4.2.1. Composition ..........................................................................................................
4.2.2. Dualité de la lumière .............................................................................................
4.3. Types du rayonnement solaire ......................................................................................
5. Mesure du rayonnement solaire ..........................................................................................
6. Conclusion ............................................................................................................................

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1.Introduction

Le soleil est une étoile en fusion nucléaire permanente, apparu il y a environ 5 milliards d'années et dont
la température au centre est estimée à 14 millions de degrés.
La fusion nucléaire du soleil libère une énergie colossale qui nous parvient 8 minutes plus tard sous forme
d'ondes électromagnétiques (rayons solaires visibles et invisibles) appelé le rayonnement solaire.
L’énergie solaire reçue est inégalement répartie sur le globe terrestre, où dans les régions les plus chaudes
du globe, l’ensoleillement annuel peut atteindre 2 300 kWh/m².an (Energie reçue par une surface de 1
m² pendant une année).
C’est une source quasiment inépuisable d’énergie qui envoie à la surface de la terre un rayonnement qui
représente chaque année environ 15000 fois la consommation énergétique de l’humanité. Cela correspond
à une puissance instantanée reçue de 1 kilowatt crête par mètre (KWc/m2) répartie sur tout le spectre, de
l’ultraviolet à l’infrarouge. Les déserts de notre planète reçoivent en 6 heures plus d’énergie du soleil que
ne consomme l’humanité en une année.
Depuis très longtemps, l’homme a cherché à utiliser l’énergie émise par le soleil, l’étoile la plus proche
de la terre. La plupart des utilisations sont directes comme en agriculture, à la photosynthèse ou dans
diverses applications de séchage et de chauffage, autant artisanale qu’industrielle. Cette énergie est
disponible en abondance sur toute la surface terrestre. Malgré une atténuation importante lors de la
traversée de l’atmosphère, une quantité considérable arrive à la surface du sol. On peut ainsi compter sur
1000 W/m2 dans les zones tempérées et jusqu’à 1400 W/m2 lorsque l’atmosphère est faiblement chargée
en poussière ou en eau. Le flux solaire reçu au niveau du sol terrestre dépend de plusieurs paramètres :
- L’orientation et l’inclinaison de la surface terrestre.
- La latitude du lieu de collecte, de son degré de pollution ainsi que de son altitude.
- La période de l’année.
- L’instant considéré dans la journée.
- La nature des couches nuageuses.
La combinaison de tous ces paramètres produit la variabilité dans l'espace et le temps de l'irradiation
journalière.
Le gisement solaire est un ensemble de données décrivant l'évolution du rayonnement solaire disponible
au cours d'une période donnée. Son évolution peut se faire à partir des données de l'irradiation solaire
globale.

Remarque :
Les zones les plus favorables sont répertoriées sous forme d’atlas et mettent en évidence des «
gisements solaires » à la surface de la terre.

2.Rayonnement solaire

2
Le soleil est une sphère gazeuse composée presque totalement d’hydrogène. Son diamètre est de 1 391
000 km (100 fois celui de la Terre), sa masse est de l’ordre de 2.1027 tonnes. Toute l’énergie du Soleil
provient de réactions thermonucléaires qui s’y produisent.
Elles transforment à chaque seconde 564.106 tonnes d’hydrogène en 560.106 tonnes d’Hélium, la
différence de 4 millions de tonnes est dissipée sous forme d’énergie (E = mc2), ce qui représente une
énergie totale de 36.1022 KW.
La Terre étant à une distance de 150 .106 km du Soleil, elle reçoit une énergie de 1,8.1017 Watt.
La valeur du flux de rayonnement solaire E reçu par une surface perpendiculaire aux rayons solaires
placée à la limite supérieure de l’atmosphère terrestre (soit à environ 80 km d’altitude) varie au cours de
l’année avec la distance Terre/Soleil. Sa valeur moyenne E0 est appelée la constante solaire, elle vaut E0
= 1353 W.m-2. En première approximation, on peut calculer la valeur de E en fonction du numéro du
jour de l’année par : [2]
E = E0 [1+ 0,033 cos (0,984 j)] (I.1)
j : jour de l’année

3. Aspects géométriques
Nous allons nous intéresser ici au calcul du flux de chaleur radiatif reçu par un plan incliné placé à la
surface de la Terre et orienté dans une direction fixée. La connaissance de ce flux est la base du
dimensionnement de tout système solaire. [2]
3.1. Systèmes de coordonnées
3.1.1. Coordonnées terrestres
Tout point de la sphère terrestre peut être repéré par deux coordonnées, appelées coordonnées terrestres,
à savoir sa latitude φ (positive dans l’hémisphère nord, négative dans l’hémisphère sud) et sa longitude L
(positive à l’ouest, négative à l’est). [5]
a) La latitude φ
La latitude est une coordonnée géographique représentée par une valeur angulaire, expression de la
position d'un point sur Terre (ou sur une autre planète), au nord ou au sud de l'équateur qui est le plan de
référence. Elle est comptée de 0° à +90° positivement dans l’hémisphère nord et négativement dans
l’hémisphère sud.
b) La longitude L
La longitude d’un lieu correspond à l’angle formé par deux plans méridiens (passant par l’axe des pôles),
l’un étant pris comme origine (méridien de Greenwich 0°) et l’autre déterminé par le lieu envisagé. On
affecte du signe (+) les méridiens situés à l’est de ce méridien, et du signe (-) les méridiens situés à l’ouest.
La longitude d’un lieu peut aussi être comprise entre -180° et +180°, à tout écart de 1° de longitude
correspond à un écart de 4 minutes de temps. [ 7].
c) Inclinaison
C’est l’angle que forme le plan de capteur et l’horizontal du lieu.
3
Figure (I.1) : Coordonnées terrestres. [7]

3.1.2. Coordonnées équatoriales


Le mouvement du soleil est repéré par rapport au plan équatorial de la terre à l’aide de deux angles (δ,
ω).
a) La déclinaison δ
C’est l’angle que forme la direction du soleil avec le plan équatorial.
La déclinaison du soleil varie de façon sinusoïdale au cours de l’année : elle vaut 0 aux équinoxes et
atteint ces deux valeurs extrêmes au solstice d’hiver (-23°27’) et au solstice d’été (+23°27’).
Elle est donnée par la relation suivante : [8]
δ = 23,45 × sin [0,980 × (n - 81)] (I.2)
n : Numéro du jour de l’année à partir du 1er janvier.
b) L’angle horaire ω
L'angle horaire mesure le mouvement du soleil par rapport à midi qui est l’instant où le soleil passe au
plan méridien du lieu quand le solaire est au zénith. Cet angle est formé entre la projection du soleil sur
le plan équatorial à un moment donné et la projection du Soleil sur ce même plan au midi solaire. Sa
valeur est nulle à midi solaire, négative le matin et positive en après-midi et elle augmente de 15° par
heure. Il varie entre -180° et +180°. [16]
ω = 15 × (TSV-12) (I .3)
Avec :
ω : en degré
TSV : temps solaire vrai = temps repéré de façon que le soleil se trouve au zénith à midi.

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L’angle horaire ω varie de -180° à +180°.
 > 0 l 'après midi

On prend :  < 0 le matin
  0 midiTSV

3.1.3. Coordonnées horizontales
Dans ce système de coordonnées le soleil est repéré par sa hauteur h, son azimut
α et l’horizon astronomiques comme plan de référence. [9]
a) La hauteur du soleil h
C’est l’angle que fait la direction du soleil avec sa projection sur le plan horizontal. La hauteur du soleil
varie à chaque instant de la journée et de l’année selon la relation suivante :
Sin h = sin φ × sin δ + cos φ × cos δ × cos ω (I.4)
h > 0 le jour

On prend : h < 0 la nuit
h  0 au lever ou au coucher du soleil

b) L’azimut du soleil α
C’est l’angle que fait la projection de la direction du soleil avec la direction du Sud.
Les azimuts varient de 0° à 360° de l’ouest vers l’est. Ils sont donnés par la formule suivante :
[8].
cos  x sin 
sina  (I.5)
cosh
a varie de -180° à +180°.

a> 0 vers l 'ouest



On prend : a < 0 vers l 'est
a  0 direction sud

Figure (I.2) : Coordonnées horizontales


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3.2. Mouvement de la terre
La trajectoire de la terre autour du soleil s’appelle « l’écliptique ». La distance terre soleil ne varie que
±1,7% par rapport à sa valeur moyenne qui est de 1,5.108 Km. Cette distance est minimale au début de
janvier et maximale au début de juillet. On peut décomposer le mouvement de la terre en mouvements de
rotation et de translation. [2]
a) Mouvement de rotation
La terre tourne autour de son axe de rotation (Pôle Nord, Pôle Sud) dans le sens trigonométrique.
L’alternance des jours et des nuits est une manifestation immédiate de ce mouvement. On définit le jour
solaire comme la durée moyenne entre deux passages consécutifs au méridien d’un lieu, ce jour est divisé
en 24 intervalles égaux appelés heures. La rotation de la terre s’effectue avec une période de 23h 56mn
04s ≈24h et une vitesse linéaire de rotation de 0,465Km/s. Les saisons n’existeraient pas si la terre se
tenait droite, sur son orbite. Le fait que son axe de rotation est penché d’un angle de 23,45° avec un
mouvement de révolution, le pôle Nord et le pôle Sud vont pouvoir alternativement s’exposé au soleil.
[3]

b) Mouvement de translation
La terre est en rotation sur elle-même et elle effectue un tour complet au tour du soleil en 365 jours 5h
48mn 40s ≈ 365.25 jours. Elle décrit une orbite elliptique dont le soleil occupe l’un des foyers. Cette
orbite est située dans un plan appelé plan de l’écliptique où le soleil est presque au centre. Elle est
légèrement aplatie, elle correspond à un cercle de rayon moyen de 1,5.108km. Cette distance est minimale
au début janvier et maximale au début de Juillet. [3]
Il existe quatre points remarquables du mouvement de translation :
- Solstice hiver le 21 décembre (   23, 45 ),

- Solstice été le 21 juin (   23, 45 ),

- Equinoxe automne le 21 septembre (   0 ),

- Equinoxe printemps le 21 mars (   0 ).

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Figure (I.3) : Schématisation des mouvements de la Terre autour du soleil

3.3. Mouvement apparent du Soleil


Le mouvement apparent du Soleil vu par un observateur fixe en un point de latitude φ au nord de
l’équateur est représenté sur la figure (II.4).
Au midi solaire, l’angle que fait la direction du Soleil avec la verticale du lieu est égal à (φ – δ).
La durée du jour est de 12h aux équinoxes, elle est inférieure à 12h entre le 21 septembre et le 21 mars,
supérieure à 12h entre le 21 mars et le 21 septembre. [2]
3.3.1. Le midi solaire
C’est l'instant où le Soleil atteint son point de culmination, en un endroit donné de la Terre ; à cet instant,
son angle horaire est égal à zéro.
La culmination
La culmination est le phénomène astronomique associé au passage d'un astre au méridien céleste d'un lieu
donné. On distingue :
- La culmination supérieure, quand l'astre passe par son point de hauteur maximum.
- La culmination inférieure, quand l'astre passe par son point de hauteur minimum.

7
Figure (I.4) : Trajectoires apparentes du Soleil pour chacune de ces journées de l'hémisphère
nord.

3.4. Durée et taux d’ensoleillement


a) Durée d’ensoleillement
Selon les conditions atmosphériques, le ciel peut être plus ou moins couvert de nuages au cours d’une
journée. Ceux-ci occultent le Soleil, totalement ou Partiellement, empêchant ainsi le rayonnement
d’atteindre directement le sol.
On appelle durée effective d’ensoleillement ou insolation SS le temps Pendant lequel, au cours d’une
journée, le rayonnement solaire direct a atteint le sol du lieu considéré.
b) Taux d’ensoleillement
Par ciel clair sans nuages, le sol reçoit le rayonnement solaire direct pendant toute la durée du jour, ou
plus précisément pendant la durée maximale d’ensoleillement SSo.
On appelle taux d’ensoleillement ou taux d’insolation le rapport entre la durée effective et la durée
maximale d’ensoleillement. :
ss durée d 'insolation
  (I.6)
ss o durée d 'insolation max imale

C. Calcul de la durée d’ensoleillement


A chaque réception d'une donnée du capteur de luminosité, les calculs sont effectués pour calculer le seuil
théorique de radiation solaire. Si la valeur de radiation solaire mesurée est supérieure ou égale à 75% de
la radiation solaire théorique alors on peut en conclure que le temps est ensoleillé.
A noter que ce calcul d'ensoleillement ne s'applique uniquement que lorsque l'inclinaison du soleil est
supérieure à 3°. En effet, à l'approche du levé/couché du soleil, on atteint les limites de précisions de ces
calculs.

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4. Aspects énergétiques
4.1. L’atmosphère terrestre
L’atmosphère est constituée de plusieurs couches de caractéristiques différentes, ce
sont :
- La troposphère, entre le sol et 15 km d’altitude.
- La stratosphère entre 15 et 80 km d’altitude.
- L’ionosphère entre 80 et 200km d’altitude.
Les caractéristiques absorbantes de l’atmosphère sont déterminées par la présence de :
- CO2 (0,03%).
- Vapeur d’eau : en quantité variable caractérisé par l’épaisseur d’eau condensable qui est l’épaisseur
d’eau que l’on obtiendrait en condensant toute la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère.
- Ozone (O3) située entre 10 et 30 km d’altitude.
- Aérosols : grains de sable, poussières, fumées…

4.2. Caractéristiques du rayonnement solaire


4.2.1. Composition
Le rayonnement solaire se compose de radiations électromagnétiques émises par le soleil, dont le spectre
s’étend des plus petites longueurs d’ondes (rayons gamma) vers les grandes ondes radioélectriques. Les
parties de ce spectre qui jouent un rôle dans l’interaction du rayonnement solaire avec l’environnement
terrestre sont essentiellement les bandes infrarouges, visibles et ultraviolettes, ainsi que la gamme
radioélectrique et celles des microondes lorsque ce rayonnement traverse l’atmosphère pour atteindre la
surface terrestre, il est fortement atténué en raison des phénomènes d’absorption et de diffusion par les
différents constituants de celle-ci. On trouvera sur la figure (I.5) la répartition spectrale du rayonnement
solaire au niveau du sol terrestre avec indication des gaz partiellement opaques qui filtrent ce rayonnement
selon la longueur d’onde. [9]

9
Figure (I.5) : Répartition spectrale du rayonnement solaire au niveau du sol terrestre

4.2.2. Dualité de la lumière


La lumière peut être considérée sous forme d’ondes électromagnétiques de longueur d’onde λ ou sous
forme de photons, corpuscules possédant une énergie E liée à λ par la relation suivante :
hc
E  h  (I.7)

Avec :
h : Constante de Planck [j.s]. h = 6,62607004 × 10-34 m2 kg / s
C : Vitesse de la lumière dans le vide [m.s-1]. C=3.108 m.s-1
υ : fréquence [s-1]
: Longueur d’onde [m]
La notion de dualité onde/corpuscule est importante pour comprendre les phénomènes d’interaction entre
un rayonnement et un matériau. Les longueurs d’ondes du rayonnement solaire terrestre sont comprises
entre 0,2μm (ultra-violet) et 4μm (infrarouge) avec un maximum d’énergie pour 0,5μm. 97,5% de
l’énergie solaire est comprise entre 0,2μm et 2,5μm. De 0,4μm à 0,78μm, le spectre correspond au
domaine du visible.
Les capteurs d’énergie solaire doivent donc être compatibles avec ces longueurs d’ondes pour pouvoir
piéger les photons et les restituer sous forme de chaleur ou d’électrons.
Pour que le rayonnement solaire produit un courant électrique dans un matériau donné, il faut qu’un
électron lié à son atome (bande de valence) soit arraché pour participer à la conduction du courant, donc
il faut lui fournir une énergie minimale (seuil d’énergie) afin qu’il puisse atteindre les niveaux
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énergétiques supérieurs (la bande de conduction) : c’est l’énergie du gap optique ou largeur de bande
interdite Eg, exprimée en eV. Cette valeur seuil est propre à chaque matériau en raison de la structure
électronique différente de chaque type d’atomes.
Elle est de 1,1 eV pour le silicium cristallin et de 1,7 eV pour le silicium amorphe. Dans le cas du
silicium, l’énergie minimale nécessaire correspond à l’énergie des photons ayant une longueur d’onde
inférieure à 1,1 μm.
4.3. Types du rayonnement solaire
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’atmosphère ne transmet pas au sol la totalité du
rayonnement solaire qu’elle reçoit. De ce fait le rayonnement solaire peut se décomposer en plusieurs
catégories définies comme suites :
- Le rayonnement direct : est celui qui traverse l’atmosphère sans subir de modifications.
- Le rayonnement diffus : est la part du rayonnement solaire diffusé par les particules solides ou
liquides en suspension dans l’atmosphère. Il n’a pas de direction privilégiée.
- Le rayonnement réfléchi : C’est la fraction du rayonnement incident diffusée ou réfléchi par le sol et
les nuages. Ce terme étant généralement réservé au sol, c’est une valeur moyenne de leur réflectance
pour le rayonnement considéré et pour tous les angles d’incidences possible. Par définition ; le corps
noir possède un albédo nul.
- Le rayonnement global : est la somme du rayonnement direct, diffus et réfléchi. [2]

Figure (I.6) : Différents composants du rayonnement.

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5. Mesure du rayonnement solaire
Les figures suivantes présentent les appareils de mesure pour les différents types de rayonnement :

Figure (I.7) : Différents appareils de mesure du rayonnement solaire. [9]

6. Conclusion
Les données météorologiques concernant le rayonnement solaire ne sont généralement pas suffisantes
pour pouvoir quantifier tous les phénomènes qui se produisent lorsqu’un panneau photovoltaïque reçoit
de la lumière. Une bonne connaissance du gisement solaire s’avère nécessaire.

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Dans ce chapitre, nous avons présenté des notions importantes sur le gisement solaire, comme le
mouvement de la terre autour de soleil et les coordonnées terrestres. Enfin, nous avons présenté les
différents appareils de mesure du rayonnement avec ses différentes composantes.

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Bibliographique
[1] Etude des faisabilités techniques de la centrale de Oued N’echou (Ghardaïa) -documentation interne
de la société SKTM, Ghardaïa.
[2] Yves JANNOT « thermique solaire », édition mars 2011.
[3] Helali Kamelia « Modélisation d’une cellule photovoltaïque : Etude comparative
»,Mémoire de magister, département d’électrotechnique, faculté du génie électrique,
UMMTO 2012.
[4] Amina Benhammou « Optimisation d’un nouveau système de séchage solaire modulaire pour
plantes aromatiques et médicinales », Thèse de doctorat. Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen 2010.
[5] Jacques Bernard « énergie solaire calculs et optimisation » éditionellipses,2004
[6] Anne Labouret et Michel Villoz « Energie solaire photovoltaïque ». 4emédition Dunod, Paris,2009.
[7] Rorni Abdelhalim « Etude et régulation d’un circuit d`extraction de la Puissance maximale d’un
panneau solaire », Mémoire de magister, département d’électrotechnique, Université Mentouri de
Constantine, 2009.
[8] Zouache Foudil « étude de la concentration solaire sur les performances des
Systèmesphotovoltaïque », Mémoire de magister, département d’électronique. Université Mentouri de
Constantine, 2009.
[9] Chirifi Oussama, Madache Hamza « Etude technico-économique d’une installation photovoltaïque
pour une carrière », Mémoire de mastère II, département de génie mécanique, faculté du génie de la
construction, UMMTO 2013.
[10]Angel Cid Pastor « Conception et réalisation de modules photovoltaïques électroniques », thèse
de doctorat. Institut National Des Sciences Appliquées de Toulouse,
2006.
[11] C. Lerouge « Recherche & Industrie Photovoltaïque (PV) Etats-Unis » Sciences physique États-
Unis, 2006.

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CHAPITRE 2 : LA CELLULE SOLAIRE

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Introduction

L’énergie solaire photovoltaïque est une forme d’énergie renouvelable. Elle permet de produire de
l’électricité par transformation d’une partie du rayonnement solaire grâce à une cellule photovoltaïque.
La cellule solaire ou cellule photovoltaïque ou encore photopile est l’élément de base des panneaux solaire
qui produisent de l’électricité.
Une cellule PV est en fait un composant électronique bien connu que l’on appelle ‘’ DIODE’’, composant
qui laisse passer le courant électrique dans un sens (avec une chute de tension de l’ordre de 0,6 volt) et
qui bloque son passage dans l’autre sens.
Dans le cas de la cellule PV, on s’arrange pour que la surface de la jonction soit la plus grande possible
pour collecter le maximum d’énergie solaire.
Les modules ou panneaux photovoltaïques sont composés de semi-conducteurs qui permettent de
transformer directement la lumière du soleil en électricité.
Ces modules s'avèrent une source d'énergie électrique qui est sûre, fiable, sans entretien et non polluante.
La majorité des modules solaires sur le marché aujourd'hui sont pourvus de garanties de plus de 20 ans,
et ils fonctionneront bien au-delà de cette période.
Des millions de systèmes ont été installés dans le monde entier, de puissances différentes allant d'une
fraction d'un watt à plusieurs mégawatts. Pour de nombreuses applications, les systèmes solaires
électriques sont non seulement rentables, mais ils peuvent aussi représenter l'option la moins coûteuse.
Dans ce cours, on commencera par rappeler brièvement la généralité sur les générateurs photovoltaïques.
On présente le principe de l’effet photovoltaïque, la cellule PV et ses paramètres. Ensuite, on fait un rappel
sur les générateurs PV et leurs performances.
Le rendement d’une cellule photovoltaïque est faible : inférieure à 20%.

I. EFFET PHOTOVOLTAIQUE
Le mot « photovoltaïque » signifie Lumière en Grec , il est composé de deux parties : « photos » (lumière)
et du nom de famille du physicien italien (Allessandro Volta) qui inventa la pile électrique en 1800 et
donna son nom à l’unité de mesure de la tension électrique, le volt.
Lorsqu’un matériau semi-conducteur est exposé à la lumière du soleil, les atomes exposés au rayonnement
sont "bombardés" par les photons constituants la lumière ; sous l’action de ce bombardement, les électrons
des couches électroniques supérieures (appelés électrons des couches de valence) ont tendance à être
"arrachés". Si l’électron revient à son état initial, l’agitation de l’électron se traduit par un échauffement
du matériau. L’énergie cinétique du photon est transformée en énergie thermique. Cependant, dans les
cellules photovoltaïques, une partie des électrons ne revient pas à son état initial. Les électrons "arrachés"
créent une tension électrique continue faible. Une partie de l’énergie cinétique des photons est ainsi
directement transformée en énergie électrique : c’est l’effet photovoltaïque [1].
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L’effet photovoltaïque constitue la conversion directe de l'énergie du rayonnement solaire en énergie
électrique au moyen de cellules généralement à base de silicium. Pour obtenir une puissance suffisante,
les cellules sont reliées entre elles et constituent le module solaire.
L’effet photovoltaïque, c’est-à-dire la production d’électricité directement de la lumière, fut observée la
première fois, en 1839, par le physicien français Edmond Becquerel. Toutefois, ce n’est qu’au cours des
années 1950 que les chercheurs des laboratoires Bell, aux Etats-Unis, parvinrent à fabriquer la première
cellule photovoltaïque, l’élément primaire d’un système photovoltaïque [1].

II- DEFINITIONS

1- Cellules, panneaux et champs photovoltaïques

La cellule photovoltaïque est l’unité de base qui permet de convertir l’énergie lumineuse en énergie
électrique.
Un panneau photovoltaïque est formé d’un assemblage de cellules photovoltaïques. Parfois, les
panneaux sont aussi appelés modules photovoltaïques.
Lorsqu’on regroupe plusieurs panneaux sur un même site, on obtient un champ photovoltaïque.

cellule panneau champ

Figure 1 : Présentation d’une céllule, d’un panneau et d’un champ photovoltaique

2- Puissance lumineuse et éclairement

L’éclairement caractérise la puissance lumineuse reçue par unité de surface. Il s’exprime en W/m². La
grandeur associée à l’éclairement est notée G. Parfois, cette grandeur est aussi appelée irradiance.

III. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

Les cellules solaires photovoltaïques sont fabriquées à partir de matériaux semi-conducteurs qui sont
capables de conduire l’électricité ou de la transporter. Plus de 90 % des cellules solaires fabriquées à
l’heure actuelle sont au silicium cristallin, un semi-conducteur.

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Elles sont obtenues à partir d’une jonction PN au silicium (diode). Pour obtenir du silicium dopé N, on
ajoute du phosphore. Ce type de dopage permet au matériau de libérer facilement des électrons (charge -
).
Pour obtenir du silicium dopé P, on ajoute du bore. Dans ce cas, le matériau crée facilement des lacunes
électroniques appelées trous (charge +).
La jonction PN est obtenue en dopant les deux faces d’une tranche de silicium. Sous l’action d’un
rayonnement solaire, les atomes de la jonction libèrent des charges électriques de signes opposés qui
s’accumulent de part et d‘autre de la jonction pour former un générateur électrique [2].

Figure 2 : Schéma d’une cellule solaire

IV. LA PHOTOPILE A L’OBSCURITE

La cellule à l’obscurité se comporte comme une jonction PN c’est à dire comme une diode. Vue de
l’extérieur, c’est un récepteur elle ne produit ni courant, ni tension. Si elle est soumise à un circuit
extérieur, on montre que la tension et le courant obéissent à l’équation de la diode.

  qv  
I D  I 0  exp    1
  kT  
ID : courant traversant la jonction
I0 : courant de saturation.

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Figure 3 : Courbe caractéristique de la diode

V. LA CELLULE ECLAIREE
Si la cellule est éclairée, il y a création d’un courant de lumière I L dû au rayonnement solaire. Ce courant
de lumière va apparaître aux bornes de la jonction et sera proportionnel au flux lumineux et à la surface
de captation de la cellule.

I L    T  S

(T) est un coefficient dépendant faiblement de la température et lié au matériau.

Figure 4: Schéma électrique équivalent d’une photopile idéale

L’équation de la caractéristique courant/tension de la cellule éclairée est donnée par :

  qv  
I  I L  I D  I L  I 0  exp    1
  kT  

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Figure 5 : Obtention graphique de la caractéristique I=f(V) d’une photopile

VI. PARAMETRES CARACTERISTIQUES DE LA CELLULE SOLAIRE

Figure 6 : Schéma électrique idéal d’une cellule photovoltaïque

1. Courant de court-circuit Icc


En court-circuit, V = 0
I = IL = Icc
2. Tension de circuit ouvert Vco
I0
  qV  
I L  I 0  exp    1
  kT  

kT  I L 
VCO  ln 1  
q  I0 

kT  IL 
Dans la pratique, I L  I 0  VCO  ln  
q  I0 

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3. Facteur de forme FF
On définit aussi un facteur de forme (ou fill factor), noté FF, représentant la qualité d’une cellule
photovoltaïque
Il traduit la forme rectangulaire de la caractéristique I = f(V). C’est le rapport entre la puissance maximale
et le produit Icc.Vc0.
Vm Im
FF 
Vco ICC
Pour une cellule idéale, FF = 1 ; une cellule est dite bonne si FF  0,8

Figure 7 : Facteur de forme


4. Rendement de conversion
Rapport entre la puissance électrique maximale délivrée (par la cellule) et la puissance solaire reçue à une
température donnée.
Pmax Im Vm FF.Icc Vco
  
Pinc E.S E.S
E : puissance solaire reçue en W/m2
S : surface de captation (m2).
La puissance par m² du rayonnement solaire reçu à la surface de la Terre (donc l'éclairement en W/m²)
est de l'ordre de 1000W/m², valeur dépendant de la latitude, de la saison, des conditions météorologiques.
Un générateur photovoltaïque d'une surface utile de 1 m² orienté perpendiculairement aux rayons du soleil
et recevant une puissance lumineuse de 1000 W ne produit en réalité que 60 à 200 W "électrique" suivant
la technologie avec laquelle il a été fabriqué.
Le rendement d'une cellule fabriquée à partir d'un monocristal est un peu supérieur à 15%, de silicium
polycristallin de l'ordre de 10 à 15% et de silicium amorphe entre 5 et 10% .

21
Ces faibles rendements sont dus aux pertes (réflexion, pertes Joule...) et au fait que la sensibilité de la
cellule ne couvre pas la totalité du spectre du rayonnement solaire.
Le rendement augmente lorsque Icc , Vco et FF augmentent. Il dépend de la puissance incidente, du spectre
et de la température. (Si T augmente,  diminue).

5. Puissante crête
Par définition, la puissance de crête représente la puissance maximum fournie par une cellule lorsque
l’éclairement G = 1000W/m², la température  = 25°C et une répartition spectrale du rayonnement dit
AM 1,5.
L’unité de cette puissance est le Watt crête, noté Wc.
Les constructeurs spécifient toujours la puissance de crête d’un panneau photovoltaïque.
Cependant, cette puissance est rarement atteinte car l’éclairement est souvent inférieur à 1000W/m² et la
température des panneaux en plein soleil dépasse largement les 25°C.

VII- CARACTERISTIQUES ELECTRIQUES D’UNE CELLULE

1.Courbe de puissance

Figure 8 : Schéma électrique d’une cellule photovoltaïque

Figure 9: Caractéristique de puissance d’une photopile


22
Pour un ensoleillement à une température donnée, si on branche aux bornes de la cellule de charge
V
variable, le point de fonctionnement sera le point d’intersection de la droite I  et de la caractéristique
R
I =f (V) .
La puissance délivrée à la charge dépend de P. La valeur maximale de la puissance est obtenue lorsque la
caractéristique I = f(V) est tangente aux courbes d’équivalence.
La cellule n’impose ni un courant ni une tension de fonctionnement. Seule la caractéristique I = f(V) est
fixée.
Si la charge est faible, la cellule fonctionne dans la zone CD pratiquement à tension constante
sensiblement égale à Vco.
Dans la zone BC, la variation de courant et de tension est significative la cellule délivre le maximum de
sa puissance.

2. Caractéristiques courant / tension

A température et éclairement fixés, la caractéristique courant / tension d’une cellule a l’allure suivante :

Figure 10 : courbe I = f(U)

Sur cette courbe, on repère :


- le point de fonctionnement à vide : Uv pour I = 0A
- le point de fonctionnement en court-circuit : Icc pour U = 0V
Pour une cellule monocristalline de 10x10cm, les valeurs caractéristiques sont :
Icc = 3A et Uv = 0,57V (G = 1000W/m² et  = 25°C)

3- Caractéristiques puissance / tension

La puissance délivrée par la cellule a pour expression P = U.I. Pour chaque point de la courbe précédente,
on peut calculer la puissance P et tracer la courbe P = f(U).
Cette courbe a l’allure suivante :

23
Figure 11 : courbe P = f(U)

Cette courbe passe par un maximum de puissance (PM).


A cette puissance correspond, une tension Upm et un courant Ipm que l’on peut aussi repérer sur la courbe
I = f(U).
Pour une cellule monocristalline de 10x10cm, les valeurs caractéristiques sont : PM = 1,24W , Upm =
0,45V , Ipm = 2,75A (G = 1000W/m² et  = 25°C).

VIII. LA CELLULE SOLAIRE REELLE

En réalité, une cellule solaire comporte une résistance shunt (parallèle) et une résistance série due à la
technologie de fabrication.
La résistance shunt est due à un courant de fuite au niveau de la jonction. Elle dépend de la façon dont
celle-ci a été réalisée. La résistance série dépend principalement de la résistivité des grilles collectrices.
La représentation de la cellule idéale décrite précédemment sera modifiée.

Figure 12 : Schéma électrique équivalent d’une photopile réelle

On reconnait le symbole de la diode (traversé par le courant I D), en parallèle se trouve le générateur de
courant ICC=IL qui correspond au flux d’électrons généré par le flux de photons de la lumière (solaire ou
autre) au sein de la jonction de la diode. En parallèle à la diode, se trouve la résistance Rsh (Résistance
24
shunt) qui correspond aux pertes directes à travers la jonction et en série vers l’utilisation V et I , se trouve
la résistance Rs (Résistance série) correspondant entre autre aux pertes joules dans les conducteurs.
Aux deux bornes de la photopile PV, l’énergie électrique se récupère sous forme d’une tension V et d’un
courant I.
Rs est une résistance série liée à la résistivité volumique et à l’impédance des électrodes et des matériaux.
La pente de la courbe courant-tension au point Voc représente l’inverse de la résistance série (1/Rs).
Rsh est une résistance shunt liée aux effets de bord et aux recombinaisons volumiques. La pente de la
courbe courant tension au point Icc=IL représente l’inverse de la résistance shunt (1/Rsh).
Le photo courant ICC crée dans la structure par une partie du rayonnement absorbé (ce courant est
pratiquement le courant de court-circuit de la cellule).
 Le courant direct ID d’obscurité de la jonction.

 Le courant I généré par la cellule et fourni à la charge.

 Le courant Ish correspond au courant des connexions parallèles.


Cet équilibre s’écrit :

I  I L  I D  I sh

Selon le schéma équivalent d’une cellule solaire dans La figure (12), l’équation entre I et V est la suivante :

  q  V  R SI    V  R S
I  I L  I 0  exp    1 
  kT   R sh


IL = courant généré variable suivant l’irradiance lumineuse
T = température en K
k = 1,38 10-23 J/K (constante de Boltzmann)
I0= courant de saturation (caractéristique propre à charge diode)
Rs : résistance série
Rsh : résistance shunt

kT
Ut=
q
Ut : tension thermique.
V : tension à la borne de la diode.

Le courant d’obscurité ID est donné par :

ID  Is  exp  (V  R s I)q / kT   1


(II-7) (II-8)
Ish  (V  R s I) / R sh
En pratique R sh  R, donc on peut négliger Ish et conséquence :

I  Iph  Is  exp((V  R s I)q / kT) 1 (II-9)

25
En circuit ouvert, le courant est nul, donc :
kT
I  0, V  ( ) log (1  Is ) / Is   (kT / q) log(I cc / I s ) (II-10)
q

La puissance fournie par cette pile s’écrit sous la forme :

P  VI  V  Iph  Is exp((V  R s I)q / kT)  1 (II-11)


Le maximum de la puissance fournie correspond à la tension Vm et un courant Im qui se déduise de la relation
dP
 0 . La résistance de charge (R devient RL )permettant d’utiliser la puissance maximale est :
dV
R L  Vm / I m .
Donc quel que soit les nombres des modules en série et parallèle, l’équation (II-11) devient sous la
forme suivante :
 1 V RI  
I  N p I ph  N p I s  ( )(  s )   1 (II-12)
 AU T N s N r  
Il faut noter que ces deux résistances sont liées à la technologie d’élaboration des électrodes. Il faut
minimiser Rs de telle sorte que Rsh soit très important.
Le photo-courant Iph varie avec l’irradiance, il est déterminé par rapport à des valeurs données aux
conditions de référence.
Avec :
I : Courant fourni par la cellule

V : Tension à la borne de la cellule

Iph : Photo courant, proportionnel à l’irradiance F

Is : Courant de saturation de la diode, dépendant de la température

Rs : Résistance série.

Rsh : Résistance shunt (ou parallèle) .

q : Charge de l’électron = 1,602. 10-19- C

k : Constante de Boltzmann = 1,38. 10-23 J/K

A : Facteur de qualité de la diode, normalement compris entre 1 et 2.

T : Température effective de la cellule.

Np : nombre de cellule

Les paramètres qui influent sur la caractéristique I = f(V )sont :


- la résistance série ;
- la résistance shunt ;
- l’éclairement ;
- la température ;
- les ombrages partiels.

26
Ils sont décrits dans les paragraphes ci-dessous.
1. Influence de la résistance série
La résistance série est la résistance interne de la cellule ; elle dépend principalement de la résistance du
semi-conducteur utilisé, de la résistance de contact des grilles collectrices et de la résistivité de ces grilles.
La résistance série agit sur la pente de la caractéristique dans la zone où la photodiode qui se comporte
comme un générateur de tension, et lorsqu’elle est élevée, elle diminue la valeur du courant de court-
circuit (Icc) .
L’influence de la résistance série se traduit par une diminution de pente dans la zone
où la cellule se comporte en générateur de tension (figure 13).

Figure 13 : L’influence de la résistance série Rs sur la caractéristique I (V) , P(V).

2. Influence de la résistance shunt

La résistance shunt est une résistance qui prend en compte les fuites inévitables du courant qui intervient
entre les bornes opposées positives d’une photopile.
En générale, la résistance shunt est très élevée, son effet se fait sentir surtout dans la partie génération du
courant. [12].
L’influence de Rsh se traduit par une augmentation de la pente dans la zone où la cellule se comporte
comme un générateur de courant.

27
Figure 14 : L’influence de la résistance shunt Rsh sur la caractéristique I (V), P(V)
R Sh  
Valeur idéale de RS et RSh(pour FF=1) 
R S  0
R V
En général, R S < 0 ; R Sh > 50 R 0 avec R 0  CO
50 ICC

3- Influence de l’éclairement

La puissance délivrée par un générateur PV dépend de l’irradiation quel reçoit. [12]


La figure (15) représente la caractéristique courant-tension et puissance-tension d’un module
(PV) solaire en fonction de l’éclairement, à une température et une vitesse de circulation de
l’air ambiant constantes.
A température constante, la caractéristique I = f(U) dépend fortement de l’éclairement.
Sur cette courbe, on remarque que le courant de court-circuit augmente avec l’éclairement alors
que la tension à vide varie peu.
On remarque aussi que la tension Vmax correspondant à la puissance maximale ne varie que
très peu en fonction de l’éclairement, contrairement au courant Imax qui augmente fortement
avec l’éclairement.
A partir de ces courbes, on peut tracer les courbes de puissance P = f(U) :

28
Figure 15 a : Influence de l’éclairement sur le module

Figure 15 b : Influence de l’éclairement sur le module

Sur ces courbes, on remarque que la puissance maximum délivrée par la cellule augmente avec
l’éclairement.

4- Influence de la température
En effet la température est un paramètre très important dans le fonctionnement des cellules
photovoltaïques, car les propriétés électriques d’un semi-conducteur sont très sensibles à la
température. [13]
La figure (16) représente la caractéristique courant-tension et puissance-tension d’un module
solaire en fonction de la température, à un éclairement constant.
On constate que l’augmentation de la température entraîne une diminution de la tension de
circuit ouvert, ainsi qu’une diminution de la puissance maximale.

29
Figure 16 a: Influence de la température sur le module

Pour un éclairement fixé, les caractéristiques I = f(U) et P = f(U) varient avec la température de
la cellule photovoltaïque :

Figure 16 b : Influence de la température sur le module

Sur ces courbes, on remarque que la tension à vide et la puissance maximum diminuent lorsque
la température augmente.

5. L'influence des ombrages partiels


D'autres pertes, cette fois-ci uniquement liées au site d'implantation, sont les ombrages (dont
nous avons parlé précédemment) et la saleté qui viennent diminuer les performances des
modules PV.

IX. DIFFERENTS TYPES DE CELLULES SOLAIRES

1.PRESENTATION DU FILM MONTRANT LA FABRICATION DES CELLULES

Il existe différents types de cellules solaires photovoltaïques, et chaque type de cellules à un


rendement et un coût qui lui est propre. Cependant, quel que soit leur type, leur rendement reste
assez faible : de 5 à 22%de l’énergie qu’elles reçoivent.

30
Les matériaux actuellement utilisés pour la fabrication des photopiles sont :
- le silicium monocristallin ou polycristallin (plus de 90% de la production des photopiles)
- le silicium amorphe
- l’arséniure de Gallium
Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé pour fabriquer les cellules
photovoltaïques. Il doit être purifié afin d’obtenir un silicium de qualité photovoltaïque.
La matière première (le minerai de silicium) est très répandue 28% de l’écorce terrestre). Le
sable est essentiellement constitué d’un oxyde de silicium.
La production est maîtrisée car il est utilisé dans la plupart des composants électroniques.
Il se présente alors sous la forme de barres de section ronde ou carrée appelée lingots.
Les lingots sont ensuite découpés en wafers : fines plaques de quelques centaines de microns
d’épaisseur. Ils sont ensuite enrichis en éléments dopants pour obtenir du silicium semi-
conducteur de type P ou N.
Des rubans de métal sont alors incrustés en surface et raccordés à des contacts pour constituer
des cellules photovoltaïques.
Les cellules les plus utilisées pour la production d’électricité sont les cellules silicium
polycristallin grâce à leur bon rapport qualité-prix.
Les constructeurs garantissent une durée de vie de 20 à 25 ans à 80 % de la puissance nominale.
Remarque : on estime qu’une cellule photovoltaïque doit fonctionner environ 2 à 3 ans pour
produire l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication.
Il existe trois principaux types de cellules [5] :

1- Silicium monocristallin
Les cellules en silicium monocristallin représentent la première génération des générateurs
photovoltaïques.
Pour les fabriquer, on fond du silicium en forme de barreau. Lors d’un refroidissement lent et
maîtrisé, le silicium se solidifie en ne formant qu'un seul cristal de grande dimension. On
découpe ensuite le cristal en fines tranches qui donneront les cellules. Ces cellules sont en
général d'un bleu uniforme.
Durée de vie : 20 à 30 ans.

31
Figure 17 : Cellules mono-cristallines.
avantages :
- bon rendement, de 12% à 18%
- bon ratio Wc/m2 (environ 150 Wc/m2) ce qui permet un gain de place si nécessaire
- nombre de fabricants élevé
inconvénients :
- coût élevé car méthode de production laborieuse et difficile, et donc, très chère.
- rendement faible sous un faible éclairement.
- Il faut une grande quantité d’énergie pour obtenir un cristal pur.
- Une durée d'amortissement de l'investissement en énergie élevée (jusqu'à 7 ans).

2- Silicium polycristallin (multicristallin)


Pendant le refroidissement du silicium dans une lingotière, il se forme plusieurs cristaux.
La cellule photovoltaïque est d'aspect bleuté, mais pas uniforme, on distingue des motifs créés
par les différents cristaux.
avantages :
- cellule carrée (à coins arrondis dans le cas du Si monocristallin) permettant un
meilleur foisonnement dans un module ;
- moins cher qu’une cellule monocristalline (Coût de production moins élevé)
- Nécessite moins d'énergie.
inconvénient :
- moins bon rendement qu’un cellule monocristalline : 11 à 15%
- ratio Wc/m² moins bon que pour le monocristallin (environ 100 Wc/m2)
- rendement faible sous un faible éclairement.
Ce sont les cellules les plus utilisées pour la production électrique (meilleur rapport
qualité-prix). Durée de vie : 20 à 30 ans.

32
Figure 18 : Cellules poly-cristallines.

3- Silicium amorphe
Le silicium lors de sa transformation, produit un gaz, qui est projeté sur une feuille de verre. La
cellule est grise très foncé. C'est la cellule des calculatrices et des montres dites "solaires".

Le silicium amorphe est apparu en 1976. Sa structure atomique est désordonnée, non
cristallisée, mais il possède un coefficient d'absorption supérieur à celui du silicium cristallin.
Cependant, ce qu'il gagne en pouvoir d'absorption, il le perd en mobilité des charges électriques
(rendement de conversion faible).

avantages :
- fonctionne avec un éclairement faible ou diffus (même par temps couvert)
- un peu moins chère que les autres technologies ( Coût de production bien plus bas )
- intégration sur supports souples ou rigides.
inconvénients :
- rendement faible en plein soleil, de 6% à 8%
- nécessité de couvrir des surfaces plus importantes que lors de l’utilisation de
silicium cristallin (ratio Wc/m² plus faible, environ 60 Wc/m2)
- performances qui diminuent avec le temps (environ 7%).

33
Figure 19 : Cellule amorphe.
Grâce à la technologie des nouveaux matériaux tel que le tellurure de cadmium (CdTe),
l’arséniure de gallium (GaAs) ainsi que le diséléniure de cuivre et d’indium (CIS) ont permis
d’obtenir des photopiles ayant des rendements 38 % au laboratoire [6].

Figure 20: Tracé de la courbe Ip=f(VP) pour différents types de cellules PV

Dans un cas plus général, le tracé de l’équation Ip = f(Vp) est repris ci-dessous :

34
Figure 21 : équation Ip = f(Vp)

Sur cette courbe, on peut reconnaître la courbe de la diode (vers le bas du fait du signe – dans
l’équation) et décalé vers le haut de la valeur ICC du courant généré par l’irradiance lumineuse.
Points caractéristiques sur cette courbe pour une cellule en silicium cristallin :
- Tension à vide (Ip = 0 A) Voc = 0,6 V (puissance P = 0W)
- Courant de court-circuit (Vp=0V) = ICC (variable suivant l’irradiance, puissance
P=0W)
- Tension en charge Vpm = 0,5 V au point de fonctionnement ou la puissance est
maximum
-Courant Ipm (variable suivant l’irradiance) au point de fonctionnement ou la puissance
est maximum
Puissance maximum Pmax = Ipm . Vpm
Noter que, en faisant varier Vpm de de 0 à Voc ( ou Ip de 0 à ICC) , la puissance part de 0W
pour monter à un maximum Pmax puis redescendre à 0W
Le rendement de conversion de l’énergie lumineuse en énergie électrique d’une cellule
photovoltaïque de surface S, de puissance Pmax sous une irradiance lumineuse E est le suivant
:
P I V FF.Icc Vco
  max  m m 
Pinc E.S E.S
On définit aussi un facteur de forme (ou fill factor), noté FF, représentant la qualité d’une cellule
photovoltaïque :
Vm Im
FF 
Vco ICC
Les facteurs de forme typiques pour différentes technologies photovoltaïques sont les suivants :
Technologie silicium cristallin (m-Si) : FF = 0,83
Technologie silicium amorphe a-Si : FF = 0,7
Technologie Tellure de Cadmium (CdTe) : FF = 0,76
Technologie Cuivre Indium Sélénium (CIS) : FF = 0,78

35
Suivant les technologies de cellules photovoltaïques, le tracé de l’équation Ip = f(Vp) garde la
même forme mais les valeurs de tension à vide sont légèrement différentes et surtout, pour une
même surface, les courants de court-circuit sont différents pour la raison que les rendements de
conversion sont différents pour chaque technologie.
Voici le rendement de conversion typique pour différentes technologies photovoltaïques :
Technologie silicium cristallin (m-Si) : de 15 à 17 %
Technologie silicium amorphe a-Si : 6 à 8 %
Technologie Tellure de Cadmium (CdTe) : 11 à 12 %
Technologie Cuivre Indium Sélénium (CIS) : 12 à 13 %
Technologie cellule organique (à l’état de la recherche) : 5 % (record à 11 %).

METTRE EN ANNEXE IF_ENERGIE_Mod3_Fonctionnement_technologies_PV_FR

La figure 22 ci-dessous présente la fabrication des panneaux photovoltaïques à cellules


cristallines

36
Figure 22: Fabrication des panneaux photovoltaïques à cellules cristallines

37
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons présenté le fonctionnement d’une cellule solaire en expliquant
brièvement le phénomène photovoltaïque ; on a présenté l’influence des différents paramètres
extérieurs et intérieurs sur ces caractéristiques.

38
TD ENERGIE SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
Série 1
Exercice 1
La densité de courant d’une cellule solaire photovoltaïque de
surface 100 cm2 dans les conditions standards de test est de
35mA/cm2.
Déterminer le courant de sortie de la cellule solaire.
Exercice 2
Une cellule solaire photovoltaïque donne un courant de 0,6A et
d’une tension V = 0,5 V au point de puissance maximale.
Quelle est la puissance maximale ?
Exercice 3
Une cellule solaire photovoltaïque ayant une surface de 100cm2
donne un courant maximal de 3,1A et une tension maximale Vm de
0,5 V dans les conditions standards de test. La cellule donne un
courant de court-circuit Icc = 3,5A et une tension de circuit ouvert
Vco=0,6V.
Quelle est la puissance maximale de la cellule ainsi que son
rendement ?

Exercice 4

39
En se référant à la courbe ci-dessous, trouvez le facteur de
forme FF de la cellule solaire.

0,45

Exercice 5
Une cellule solaire photovoltaïque de surface 25cm2 donne un
courant de 0,85A et une tension de 0,55V au point de puissance
maximale. Le courant de court-circuit Icc = 0,9A et la tension de circuit
ouvert Vco=0,65V.
Quel est le facteur de forme FF, la puissance maximale Pm et le
rendement de la cellule ? Considérer les conditions standards.

40

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