« le rampement de la fourmi noire, sur la dalle noire, dans la nuit
noire » : « dabîb al-nimlat al-sawdâ, alà’l-sakhrat ’al-sammâ, f i
l-laylat alzulmâ ». 1. Dans Hakîm Sanâ’î Ghaznawî (f 550 h./l 155)', préf. Hadîqat alhaqîqa (éd. Téhéran 1329, pp. 34-38) : Assis et adossé à 4 coussins, le Prophète reçoit plusieurs femmes voilées des Muhâjirîn et des Ansâr, elles lui demandent de dire à la « Dame de la Résurrection » (= Fâtima) qu’elle vienne à une réunion joyeuse (majlis al-uns) chez elles ; Fâtima serait la perle médiane de l’assistance. Fâtima objecte : père, je n’ai que deux vêtements, l’un a été déchiré aux tiges de palmier, l’autre est en gage chez le juif Shem’ûn. Son père insiste ; c’est la vocation des femmes de souffrir. Elle y va, puis revient chez son père, fort triste, lui raconte combien elle a été humiliée par ces femmes somptueusement vêtues, enfiévrées d’orgueil tribal de la Jâhiliyya, et de surenchère «jusqu’au seuil des tombeaux » (Cor. 102 : 2). Le Prophète lui répond : ô âme de ton père, tu n’étais pas orpheline de mère durant cette fête3, voici Gabriel qui lui annonce que, sans qu’elle s’en soit doutée, Fâtima avait été parée de vêtements célestes durant la réception, et qu’il suffit d’interroger là- dessus les autres femmes. Elles viennent et attestent que Fâtima avait les vêtements les plus splendides. Et le Prophète le raconte à Fâtima. 12 1. 2. On sait ia valeur morale de l'oeuvre de ce grand sunnite afghan ; il est fort curieux qu'il fasse sienne cette tradition shi’ite. 2. Dans Qutb Sa’îd Râwandî Qummî (t 573 h./l 177), K h a r â ’ij w a ja r â ’ih, extr. ap. Lisân al-Mulk Sepehr, N âsikh al-tawârilch, t. 4, 2' partie, S iddîqa K u b rà F âtim a, pp. 254-255 : Un groupe de Juifs célébrant des Noces, insistent auprès du Prophète, en tant que voisins (haqq jiw â r) pour qu’il y vienne. Ils pensaient écraser Fâtima, dénuée de moyens, par le luxe de leurs femmes. Mais Gabriel revêt Fâtima de vêtements splendides ; elle les éclipse toutes, et ces Juifs se convertissent.