Vous êtes sur la page 1sur 49

BASES PHYSIQUES

EN TELEDETECTION

Notes de cours
2015-2016
Traitement d’images

Le traitement numérique d’images : un outil pour la télédétection

Le traitement numérique des images est utilisé dans de


nombreux domaines scientifiques ou industriels : la
robotique, l'astronomie, la sécurité, la médecine, la
photogrammétrie et la télédétection...
Télédétection : Définition
La Télédétection : discipline scientifique qui regroupe l’ensemble
des connaissances et techniques utilisées pour :
- l’observation
- l’analyse
- l’interprétation
- et la gestion
de l’environnement à partir de mesures et d’images obtenues à
l’aide de plates-formes :
- aéroportées
- spatiales
- terrestres
- et maritimes
- Extraction de l’information utile
- Une série de prétraitements et traitements adaptés à chaque type
3
d’image et la problématique étudiée
La télédétection : Définition
• Télédétection (Remote Sensing) : Ensemble de
connaissances et techniques utilisées pour déterminer
des caractéristiques physiques et biologiques d’objets
par des mesures effectuées à distance, sans contact
matériel avec ceux-ci (JO du 11-09-1980).

• « La télédétection est la technique qui, par l'acquisition


d'images, permet d'obtenir de l'information sur la
surface de la Terre sans contact direct avec celle-ci. La
télédétection englobe tout le processus qui consiste à
capter et à enregistrer l'énergie d'un rayonnement
électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à
analyser l'information, pour ensuite mettre en
application cette information» (CCT, 99).
Domaines d’application
• Cartographie d’occupation et d’usage des sols (LULC)

• Agriculture/Forêt : statistiques agricoles, Déforestation, Biomasse…

• Archéologie : cartographie de sites archéologiques

• Météorologie : Atmosphère et climat,

• Géosciences : géologie, pédologie, géomorphologie

• Gestion des crises : tremblement de terre, tsunamis, …

• Hydrologie: qualité de l’eau, circulation océanique, végétation marine, pollution…

• Problèmes environnement: Feux de forêts, inondations, sécheresses, marées noires, etc.

• Urbanisme : Morphologie urbaine, pertes de chaleur urbaine, suivi de l’étalement urbain…


Principe 12
65
28
33

A. Rayonnement
solaire
B1. Interaction C. Energie
avec l’atmosphère enregistrée
et convertie
par le capteur
E. Interprétation
et analyse
D. Réception et
pré-traitement
B2. Interaction
avec la cible
Rayonnement électromagntique
Pourquoi faut-il étudier l’électromagnétisme pour comprendre
les images ?

Les capteurs utilisés en télédétection mesurent des rayonnements et


organisent ces mesures sous forme d’images. Ces images sont utilisées
pour obtenir des informations sur les objets géographiques qu’elles
représentent. Or, le seul lien qui relie l’image à l’objet est le rayonnement
électromagnitique émis ou réfléchi par cet objet et reçu par le radiomètre.

La télédétection s’appuie donc avant tout sur une bonne connaissance des
rayonnements électromagnétiques et de leur comportement au contact de
la Terre et à travers l’atmosphère.

La complexité des paysages terrestres et de l’atmosphère exclut une mise


en équation rigoureuse, et l’analyse des images de télédétection s’appuie
aussi, en grande partie, sur l’expérience et l’intuition du photo-interprète.
Bases physiques de la télédétection

Les ondes électromagnétiques

Champ électrique
Champ
électrique
Bases physiques de la télédétection

Le rayonnement électromagnétique
- Pour qu’une surface géographique puisse être détectée à partir de
son rayonnement électromagnétique, il est nécessaire que l’objet
étudié soit stimulé par une source d’énergie (naturelle comme le
soleil ou artificielle dans le cas des hyperfréquences de type
RADAR).
La chaleur intervient en télédétection : selon la loi de Planck, « tout
corps dont la température est supérieure au 0 absolu (0 Kelvin
= -273 C) émet de l’énergie infrarouge dont l’intensité est
fonction de la longueur d’onde ».
La loi de Wien est issue de la loi de Planck, pour une température
quelconque, elle donne la longueur d’onde maximum
correspondant au maximum d’émission à la source. Ainsi, plus
la température d’un objet est élevée, plus sa longueur
d’onde est petite et sa fréquence importante.
Bases physiques de la télédétection

Le rayonnement électromagnétique
Exemples :

- Le maximum de rayonnement de la terre, considéré comme un corps


noir à 300 K [c'est-à-dire comme un objet qui absorbe tous les
rayonnements dans le visible et le proche infra rouge et les réémet
intégralement dans l’infra rouge thermique] se situe dans la bande de
l’Infrarouge (10 µm).

- Pour le soleil (considéré comme un corps noir à 6 000 K), le maximum


de rayonnement se trouve dans la bande du jaune (0.48 µm), c’est
pourquoi il est perçu par l’œil humain en jaune.
Bases physiques de la télédétection

Le spectre électromagnétique
SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE
Domaine spectral Longueur d’onde Fréquences en Hz-1 Capteurs Type de télédétection

Rayons gamma < à 0.01 nm 1018 à 1020 Hz


Très forte énergie
Rayons X 0.01 à 1 nm 1016 à 1018 Hz
Ultra-Violet 1 nm à 0.38 µm 1015 à 1016 Hz Scanner UV Ondes réfléchies
Télédétection passive
Visible 0.38 à 0.78 µm 1014 à 1015 Hz Photographie
Bleu 0.45 µm
Vert 0.55 µm
Rouge 0.65 µm
Infrarouge 0.78 à 1 mm 1012 à 1014 Hz Photographie (Infrarouge
couleur [0.5-0.9 µm] / noir et
Proche 0.78 à 3 µm blanc [0.7-0.9 µm]
Moyen 3 à 8 µm Scanner multibandes Ondes émises
Radiomètre infrarouge Télédétection active
Thermique 8 à 15 µm
Lointain 15 à 1 mm
Hyperfréquences 1 mm à 1 m 108 à 1012 Hz RADAR
Radiomètre
Ka 0.75 cm à 1.1 cm

K 1.1 cm à 1.67 cm
Ku 1.67 cm à 2.4 cm
X 2.4 cm à 3.75 cm
C 3.75 cm à 7.5 cm
S 7.5 cm à 15 cm
L 15 cm à 30 cm
P 30 cm à 100 cm
Radio 1 m à 30 km 108 à 104 Hz
Très faible énergie
Audio 30 km à 300000 km 104 à 102 Hz
-Télédétection passive
1 : émission atmosphérique
2 : réflectance du sol
3 : émission du sol
4 : transmission du sol

-Télédétection active
Exemple : RADAR (Radio Detection
And Ranging – Détection et
télémétrie par ondes radio)
Bases physiques de la télédétection

Le rayonnement solaire
- Définitions

Réflectance :
Elle correspond à la capacité d’un élément à réfléchir
l’énergie reçue, soit le rapport entre l’énergie réfléchie et le
flux d’énergie incidente. La réflectance s’exprime
généralement en pourcentage, elle est l’unité de mesure
phare en télédétection passive (optique et proche
infrarouge).
La comparaison des réflectances selon les longueurs d’ondes
utilisées permet de définir des signatures spectrales des
objets étudiés. Ces signatures spectrales permettent de
discriminer finement les éléments de la surface terrestre et
de procéder à des classifications d’image.
Bases physiques de la télédétection

Le rayonnement solaire

- L’énergie fournie par le rayonnement solaire est modifiée par l’atmosphère


et par les éléments de la surface terrestre. Ainsi, une partie est diffusée par
l’atmosphère, une autre est transmise et/ou absorbée au sol, enfin une
partie est réfléchie.

- Ce phénomène obéit à la règle de conservation de l’énergie :

EI = [ED + EA + ER + ET]

Avec :
EI : énergie incidente provenant du rayonnement solaire
ED : énergie diffusée par les composants de l’atmosphère
EA : énergie absorbée par les éléments de la surface terrestre
ER : énergie réfléchie par la surface terrestre et
ET : énergie transmise dans le sol.
Bases physiques de la télédétection

Le rayonnement solaire

Énergie incidente [EI]

Énergie diffusée par l’atmosphère [ED]

Énergie réfléchie
[ER]

Énergie absorbée [EA] Énergie transmise


(végétation, eau,…) [ET]
Bases physiques de la télédétection

Les éléments perturbateurs en télédétection

 Les effets de l’atmosphère


Nécessité d’appliquer des prétraitements
 Les effets géométriques - Corretions atmosphériques et radiométriques
- Corrections géométriques

 Les conditions d’enregistrement


Bases physiques de la télédétection

Les vecteurs
Un vecteur correspond à tout objet se déplaçant et susceptible de porter
un capteur.
Deux grands types de vecteurs
- Aéroporté (généralement pour les photographies aériennes, mais
également imageurs multi-spectrales et hyperspectrales)
- Spatioporté (satellites)
 Orbites satellitaires
- La trajectoire effectuée par un satellite autour de la terre est appelée
‘Orbite’.
- Orbite géostationnaire : altitude souvent élevée (autour de 36 000 km), la
vitesse du satellite est à peu près équivalente de celle de la terre. Le
satellite observe donc toujours le même endroit de la surface terrestre (ex:
les satellites météorologiques, de télécommunication)
Bases physiques de la télédétection

Les vecteurs
 Orbites satellitaires
- Orbite quasi polaire [héliosynchrone] : le satellite suit approximativement
un axe pôle Nord-Sud. Combinée à la rotation de la terre (ouest-est), il
couvre ainsi la quasi-totalité de la terre. Il est souvent héliosynchrone c’est-
à-dire que le satellite observe toujours chaque région de la terre à la même
heure locale solaire (majorité des satellites)

Polaire
Géostationnaire
héliosynchrone
Bases physiques de la télédétection

Les vecteurs
 Orbites descendantes et ascendantes
Si l’orbite est héliosynchrone, l’orbite ascendante se fait du côté ombragé de
la terre et l’orbite descendante du côté illuminé par le soleil
 Fauchée du satellite
C’est la surface couverte par le satellite, sa taille dépend du type de capteur.
Bases physiques de la télédétection

Capteurs

Un capteur est un dispositif qui transforme l'état d'une grandeur


physique observée en une grandeur utilisable.

 En télédétection, un capteur permet de mesurer les objets étudiés


dans une bande donnée de longueur d’onde. On distingue deux types
de capteurs :
-Les capteurs actifs (laser, radar...)
-Les captures passifs (caméras, spectroradiomètres...)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Résolution radiométrique
- La résolution radiométrique d’un capteur correspond à la capacité de ce dernier
à discriminer des différences dans l’énergie électromagnétique. Ainsi, plus la
résolution radiométrique est fine, plus le capteur est apte à différencier l’énergie
reçue.
- Le nombre maximum de niveaux de sensibilité du capteur dépend du nombre de
Bits utilisés pour représenter le signal enregistré (de nombreux capteurs
enregistrent leur données en 8 Bits soit 28 = 256 niveaux de gris (chaque pixel
aura ainsi une valeur comprise en 0 et 255 généralement affichée en niveaux de
gris où l’absence d’énergie ressort en noir et le maximum en blanc).
Bases physiques de la télédétection

 Résolution spectrale
- La résolution spectrale d’un capteur décrit la capacité d’un capteur à utiliser de
petites fenêtres de longueur d’onde. Plus la résolution est fine, plus les fenêtres
des différents canaux sont étroites. Les capteurs de type ‘hyperspectral’ ont ainsi
une très bonne résolution spectrale puisque pour chaque image on peut avoir plus
d’une centaine de canaux.
Bases physiques de la télédétection

 Résolution spatiale
- La résolution spatiale d’un capteur est fonction de la taille du plus petit élément
qu’il est possible de détecter. Comme les images satellitaires sont des matrices de
pixel, le plus petit élément distingué correspond généralement au pixel.
Généralement carré, le pixel offre ainsi une résolution basse lorsque sa taille est
importante (supérieure à 1 km x 1km par exemple et une résolution fine pour un
pixel faisant 20*20 mètres)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Basse résolution spatiale

Satellite
GOES
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Satellites géostationnaires à vocation météorologique
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
- NOAA AVHRR (Advanced Very High Resolution Radiometer)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
Moyenne résolution spatiale; Exemple : MODIS
 250 mètres de résolution spatiale dans le Rouge et PIR
 36 bandes spectrales allant du visible à l’infrarouge thermique

MODIS
Feux de forêt à Sumatra
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Haute résolution (Landsat ETM+)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Haute résolution (Landsat 8 : OLI, TIRS)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
- Haute résolution (SPOT 3 et 4)
SPOT 4 Mode / bande Domaine spectral (µm)
Panchromatique : 0,51 - 0,73 (bleu-vert-rouge)
- 20 mètres de résolution
spatiale dans le multispectral
Multispectrale
- 10 mètres de résolution dans Bande 1 : 0,50 - 0,59 (XS1 : vert)
le panchromatique Bande 2 : 0,61 - 0,68 (XS1 : rouge)
Bande 3 : 0,79 - 0,89 (XS1 : proche infrarouge)

Bande 4 : 1.58 – 1.75 (moyen infrarouge, spot4)


- Haute résolution (IRS LISS-III)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Très haute résolution ( Spot 5)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Très haute résolution (Ikonos)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Très haute résolution (QuickBird)
Bases physiques de la télédétection

Les capteurs
 Très haute résolution (WorldView)
Bases physiques de la télédétection

Image numérique
Bases physiques de la télédétection

Image numérique

• Une image numérique est une


matrice composée de cellules
appelées pixels

• Chaque pixel correspond à une


valeur ou compte numérique

• Un compte numérique
correspond à l’energie reçue par
le capteur à un point donné
Bases physiques de la télédétection

Pixel

Terme provenant de la contraction du terme anglais


“Picture element”. Dans une image, un pixel
represente une seule valeur numérique.

Un Pixel possede deux proprietés : spatiale et spectrale


Bases physiques de la télédétection
Interaction rayonnement-matière

Un objet (végétation, sol, eau, neige...), à un moment donné, dans une position
géographique donnée, vu sous un angle donné et recevant un rayonnement donné,
présente un comportement spectral qui lui est propre. Signature spectrale
Bases physiques de la télédétection

Visualisation des images

• Composition colorée : 3 bandes affichées simultanement


Bases physiques de la télédétection
Interaction rayonnement-matière

Bandes spectrales Landsat TM : Bandes spectrales SPOT :


1- la bande du Bleu 1- la bande du Vert
2- la bande du Vert 2- la bande du Rouge
3- la bande du Rouge 3- la bande du le PIR
4- la bande du PIR 4- la bande du l’IRM
5- la bande de l’IRM

Dans ce cas, le vert est dominé par les végétaux chlorophylliens. Cela correspond à un premier pic de
réflectance concernant les végétaux. L’eau transparaîtra en bleu puisque ses valeurs de réflectance sont
importantes uniquement dans ce domaine spectral. Enfin, les sols nus auront une teinte relativement claire car
bien représenté dans chacune des bandes avec cependant un mélange de vert et de rouge prépondérant et donc
une couleur assez proche du beige.
Bases physiques de la télédétection

La synthèse des couleurs

La composition colorée à partir des 3 premiers canaux SPOT

Fausses couleurs :
Bande 3 PIR : rouge
Bande 2 rouge : vert
Bande 1 verte : bleu
Bases physiques de la télédétection
La synthèse des couleurs

La composition colorée à partir des 3 premiers canaux SPOT

Fausses couleurs
Bande 3 PIR : rouge
Bande 2 rouge : vert
Bande 1 verte : bleu

Composion colorée
fausses couleurs
Bases physiques de la télédétection

La synthèse des couleurs

La composition colorée à partir des 3 premiers canaux Landsat TM

Vraies couleurs
Bande 3 rouge : rouge
Bande 2 vert : vert
Bande 1 bleu : bleu

Composion colorée
vraies couleurs
Bases physiques de la télédétection

L’amélioration de la visualisation des images

Les histogrammes

L'histogramme d'un canal


représente la répartition du
nombre de points d’une image en
fonction de leur valeur numérique
Bases physiques de la télédétection

L’amélioration de la visualisation des images

Les histogrammes

Pourquoi utiliser un
histogramme?

- Pour améliorer la
visualisation
- Pour interpréter l’image,
selon sa distribution
Bases physiques de la télédétection

Interprétation des images

L’interprétation des images doit tenir compte de plusieurs paramètres tels que :
- La date de prise de vue : année, mois, heure
- Les conditions météorolgiques lors de la prise de vue
- Les caractéristiques des données : résoluttion spatiale et spectrale
- Site, échelle
- Caractéristiques des objets à identifier : taille, forme, texture, ombre...
Bases physiques de la télédétection
Calendrier agricole

Sa connaissance est indispensable pour pouvoir


interpréter les images et les valeurs de comptes
numeriques des données de télédétection.
Plan du cours
(0) PRE REQUIS

(1) Bases physiques de la télédétection

(2) Prétraitements des données : les corrections


géométriques et radiométriques

(3) Extraction de l’information spatiale

(4) Extraction de l’information spectrale

(5) Les classifications

(6) La détection des changements

Vous aimerez peut-être aussi