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Télédétection et images
numériques
Notes de cours
rassemblées par R. Caloz et F. Golay
Luminance
Télédétection et images numériques -3-
L'unité de mesure de la puissance émise dans une direction par une unité de surface de sol
est dénommée luminance. Ses dimensions sont des Watts par m2, par seconde et par unité
-2 -1 -1
d'angle solide, soit [W.m .s .sr ]
Les résolutions
Un radiomètre qui produit des images de la surface terrestre est caractérisé par trois, voire
quatre résolutions :
Résolution radiométrique
La résolution radiométrique est définie comme le seuil de sensibilité du radiomètre, c.-à-d. la
plus faible intensité que le capteur est capable de détecter dans chaque bande spectrale. En
photographie, il s'agit de la sensibilité de la pellicule.
Résolution spatiale
La résolution spatiale est communément appelée pixel,
contraction de picture element. Elle correspond au côté
exprimé en m d'un élément de sol admis de forme carrée.
Exemples :
Résolution spectrale
La résolution spectrale se réfère à la plus petite largeur
de bande que le radiomètre est capable de mesurer. La
résolution spectrale des radiomètres destinés aux
satellites d’observation des ressources terrestres est de
l’ordre de 0.1. Notre système visuel perçoit les
longueurs comprises entre 0.4 et 0.7 m, de sorte que
la bande comprise entre 0.4 et 0.5 m correspond au
bleu.
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Résolution temporelle
Certains auteurs définissent encore la résolution temporelle d’un satellite, qui traduit le temps
que prend un satellite pour effectuer un cycle orbital complet (intervalle entre 2 passages au
nadir d’un point de la surface terrestre). Cette période est généralement de quelques jours. Il
faut donc quelques jours à un tel satellite pour qu'il puisse observer de nouveau exactement
la même scène à partir du même point dans l'espace. La résolution temporelle absolue du
système de télédétection est donc égale à cette période.
Exemples : 16 jours pour Landsat TM, 3 jours pour SPOT.
Certains satellites ont aussi la possibilité de pointer leurs capteurs en direction du même
point pour différents passages du satellite. La résolution temporelle effective du satellite
dépend donc d'une variété de facteurs dont la grandeur de la zone de chevauchement entre
les couloirs-couverts adjacents, la capacité du satellite et de ses capteurs et également la
latitude.
70
Absorption par vapeur d’eau
60
Réfl ectance (%)
sable sec
50
végétation verte
40
30
eau sable 8 - 10 % d’humidité p.
20
10
0
0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0 2.2 2.4 2.6
Longueur d’onde ( m)
B V R
Visible (VIS) Proche infrarouge (PIR) Infrarouge moyen (MIR)
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Caractéristiques orbitales
De la mission d'un satellite d'observation de la Terre découle ses caractéristiques orbitales.
Pour comprendre les tableaux récapitulatifs présentés plus loin, voici brièvement résumés les
paramètres qui caractérisent une orbite.
Météosat
Résolution à l’équateur :
1 Km pour le visible, 3 pour
les autres bandes
Fréquence des images :
chaque 15’
Bandes spectrales : 12 dont
4 dans l’IRT
NOAA
Résolution : 1 km
Fréquences : chaque jour
Fauchée : 3600 km
5 bandes spectrales
Landsat
Résolution : 30 m
Fréquence : 16 jours
Fauchée 180 km
7 bandes spectrales
T
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ASTER
Résolution : 15 m
Fréquence 18 jours
Fauchée 60 km
3 bandes (V, R, PIR) et 2
bandes dans l'IR
IKONOS
Résolution 1m en N/B, 4 m
en multispectral
Fauchée : 11 km
4 bandes (B, V, R, PIR)
ERS + _ Radar
Résolution : 25 m
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L'image numérique
L'image numérique est l'équivalent de l'image analogique où chaque point image qui devient
le pixel est remplacé par la valeur de luminance.
Chaque image est ainsi composée d’une matrice (raster) de cellules (pixels), auxquelles une
valeur numérique est associée.
Exemple de Landsat TM, bande 2 :
Notons que les bandes spectrales en soi n'ont pas de couleur. La couleur correspond à notre
système visuel. Les bandes spectrales sont transformée en couleur par l'intermédiaire d'un
tableau de correspondance : à chaque compte numérique, on associe une intensité et une
couleur à l'imprimante ou à l'écran!
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Les images raster multi-bandes sont ainsi souvent présentées comme des images en
couleurs (composées de rouge, vert et bleu). Cette configuration des bandes peut ainsi
profiter des caractéristiques des écrans numériques, qui appliquent un modèle de rendu de
trois signaux rouge / vert / bleu :
une bande est assignée à la couleur bleue
une bande est assignée à la couleur verte
une bande est assignée à la couleur rouge
Trois bandes constituent ainsi une image en couleurs composées :
L'image numérique s'exprime, généralement, par des valeurs comprises entre 0 et 255
(codage 8 bits)
On appelle fonctions de prétraitement les opérations qui sont normalement requises avant
l'analyse principale et l'extraction de l'information. Les opérations de prétraitement se divisent
en corrections géométriques et en corrections radiométriques :
Les corrections géométriques comprennent la correction pour les distorsions
géométriques dues aux variations de la géométrie Terre-capteur, et la transformation
des données en vraies coordonnées (par exemple en latitude et longitude) sur la
surface de la Terre. La transformation la plus aboutie est l'orthoimage, c'est-à-dire la
transformation qui fait coïncider chaque élément de l'image à la carte topographique
correspondante.
Les corrections radiométriques comprennent entre autres, la correction des
données à cause des irrégularités du capteur, des bruits dus au capteur ou à
l'atmosphère, et de la conversion des données afin qu'elles puissent représenter
précisément le rayonnement réfléchi ou émis mesuré par le capteur. Les capteurs du
radiomètre voient souvent une modification de leur sensibilité au cours du temps. Ce
défaut produit souvent un défaut appelé lignage. Une correction radiométrique
consiste par exemple à réduire cet effet indésirable (délignage) :
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Les fonctions de rehaussement ont pour but d'améliorer l'apparence de l'imagerie pour aider
l'interprétation et l'analyse visuelles. Les fonctions de rehaussement permettent l'étirement
des contrastes pour augmenter la distinction des tons entre les différents éléments d'une
scène, et le filtrage spatial pour rehausser (ou éliminer) les patrons spatiaux spécifiques sur
une image.
L'exemple ci-dessous est dénommé anamorphose d'histogramme par une fonction linéaire :
Classification
Les opérations de classification et
d'analyse d'image sont utilisées pour
identifier et classifier numériquement
des pixels sur une image. La
classification est habituellement faite
sur des banques de données
multispectrales (A), et ce procédé
donne à chaque pixel d'une image une
certaine classe ou thème (B) basé sur
les caractéristiques statistiques de la
valeur de l'intensité du pixel. Il existe une variété d'approches prises pour faire une
classification numérique, de type supervisé (confrontation à la vérité-terrain) ou non
supervisé (sur la base du seul calcul numérique).