Vous êtes sur la page 1sur 138

NOTIONS DE BASE DE TÉLÉDÉTECTION

Pr KONE M. UNA

Objectif Général

Ce cours a pour but de donner aux étudiants des notions de


base de la télédétection, appliquée à l’étude de la végétation.

DrK 1
Objectifs Spécifiques

Ce cours a 5 objectifs spécifiques :


1. Compte tenu de l’évolution progressive de la télédétection,
l’étudiant devra connaître les grandes étapes de son histoire.
2. Parmi les propriétés des ondes électromagnétiques, l’étudiant
devra connaître toutes les interactions entre les ondes
électromagnétiques d’une part avec la surface de la végétation
et d’autre part avec les capteurs des satellites.
3. Parmi tous les engins qui servent au transport aérien, il devra
reconnaître tous ceux servent de vecteur en télédétection.
4. Les caractéristiques d’un capteur étant données, l’étudiant devra
connaître toutes les caractéristiques des capteurs des satellites
courants à travers toutes leurs longueurs d’onde.
5. Parmi les différents domaines scientifiques, l’étudiant doit
connaître tous ceux qui utilisent l’outil télédétection.
DrK 2
I- Généralités :
I-1- Définition

La télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent de


détecter à distance les différents objets présents à la surface du sol
en fonction de leur rayonnement électromagnétique.

Elle répond aux questions :

Où?
Quand?
Comment?
Dans quel but?

DrK 3
Où ?
- n'importe où à la surface du globe
Quand ?
- toute l'année
=> suivi de l'évolution du signal électromagnétique dans le temps
- de jour comme de nuit
=> télédétection optique (jour), infrarouge thermique ou radar (jour
et nuit)
Comment ?
- à l'aide de capteurs opérants dans une ou plusieurs bandes
spectrales
=> sous forme analogique (photographies aériennes, le plus
souvent)
=> sous forme numérique (enregistrements des satellites)
Dans quel but ?
- fournir une vision : globale, objective, instantanée de la surface
du sol à un instant donné
DrK 4
I-2 –Historique de la télédétection (Rappel de quelques
dates) :

a) La photographie aérienne, puis spatiale, domine jusqu'au


début des années 1970

1839 => les premières photographies (Niepce ou/et Daguerre)


1858 => 1ère opération de télédétection (photographie aerienne)
Félix Tournachon, dit Nadar, en ballon au-dessus de Meudon
1957 => Spoutnik 1, suivi en 1958 d'Explorer
1960 => 1ère exploration systématique avec TIROS-1 1er satellite
météo
1961 => 1er vol habité par Gagarine sur Vostok (12 avril)
1965 => 1ère photos spatiales avec Gemini et Apollo
1969 => Armstrong et Collins sur la Lune avec Apollo (28 juillet)
1972 => Skylab (station orbitale) pour observer la terre
DrK 5
b) Les années 70 voient naître la télédétection spatiale

- Multiplication des satellites météo regroupés dans l'Organisation


Météorologique Mondiale
1977 => Météosat 1

- Les 1ers satellites automatiques d'observation des ressources


terrestres
1972 => ERTS-1 [(futur Landsat 1) on en est à Landsat 8]
1986 => SPOT 1 (on en est à SPOT 5)

DrK 6
II– Bases physiques de la télédétection

L’œil humain est un capteur qui intercepte le rayonnement


visible. Ce rayonnement, transformé en impulsions électriques par
des cellules photo-réceptrices spécialisées, est envoyé et reçu par le
cerveau qui l’interprète et en tire de l’information.

C’est le même concept de la télédétection spatiale qui englobe tout


le processus qui consiste à capter et à enregistrer l'énergie d'un
rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à
analyser l'information, pour ensuite mettre en application cette
information.

DrK 7
En Télédétection, l'obtention d'une A => source lumineuse (c'est de
information relative à la nature de la l'énergie !), produit le rayon incident*
surface terrestre passe par les étapes
B => interaction entre ce rayon et
suivantes : l'atmosphère

C => réponse de la cible (dépend des


propriétés de surface de celle-ci)

D => le capteur* embarqué sur un


vecteur* enregistre l'information

E => station de réception au sol qui


transforme les ondes radios émises par
le satellite en images

F => traitement visuel ou numérique


des informations
fig. 1 - Le cheminement de l'information (Source : G => production d'un document
Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection)

DrK 8
II-1- Le rayonnement électromagnétique (REM)

Les capteurs sont munis de détecteurs sensibles aux REM réfléchis*,


émis* ou réémis* par la terre et l'atmosphère.

a) D'où viennent ces REM ?


- du Soleil sous forme de photons : "grains" d'énergie lumineuse
- de la Terre elle même
- mais aussi de l’Emetteur du porteur (vecteur)

fig. 2 - Deux sources d'énergie (Source :


Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection)
A => source lumineuse (c'est de l'énergie !),
DrKproduit le rayon incident* 9
b) Qu'est-ce que ces REM ?

Les REM détectés sont constitués d'énergie se propageant sous


forme d'ondes.
Ces ondes sont dites électromagnétiques du fait de leur nature
physique. En effet, elles sont caractérisées en tout point de l'espace
par un double champ :
- électrique E
et
- magnétique M

fig. 3 - Le champ électromagnétique (Source : Tutoriel du


Centre Canadien de Télédétection)

Les deux champs se déplacent à la vitesse de la lumière (C).


C=300 000 km/s
Ce double champ apporte l'énergie lumineuse qui va éclairer la
cible. DrK 10
Remarque :
- la propagation de cette onde s'effectue de manière rectiligne
lorsque le milieu est homogène (approximation courante en
télédétection)
- la direction de propagation est perpendiculaire au plan d'onde des
2 champs
- la propagation est une fonction du temps
- Donc deux composantes du REM nous intéressent
particulièrement :
- la longueur d'onde ;
- la fréquence.
Longueur d'onde ( ) traduit longueur d'un cycle d'une
onde c a d la distance entre deux crêtes successives
d'une onde. est mesurée en mètres ou en l'un de ces
sous-multiples tels que : fig. 4 - Longueur d'onde et
- nanomètres => nm, 10-9 mètre ; fréquence (Source : Tutoriel du
- micromètres=> m, 10-6 mètre ; Centre Canadien de
- centimètres => cm, 10-2 mètre. Télédétection)
DrK 11
Fréquence est le nombre d'oscillations par unité de temps. Elle est
exprimée en Hertz (Hz), nombre d'oscillations par seconde (ou en
multiples de Hertz).
La formule suivante illustre la relation entre la longueur d'onde et la
fréquence :

f (Hz) * (km) = C (km/s)

La longueur d'onde et la fréquence sont donc inversement


proportionnelles, c'est-à-dire que plus la longueur d'onde est
petite, plus la fréquence est élevée, et vice versa !

On parle de spectre électro-magnétique pour qualifier l'ensemble


des rayonnements.

DrK 12
c) Quelques propriétés des ondes électromagnétiques

 Emission

Tout corps dont la température thermodynamique c’est à dire


l’agitation moléculaire est supérieure à 0°K, émet un rayonnement
électromagnétique.
Le corps émetteur est appelé source.

Les ondes émises se déplacent en ligne droite tant que l’indice de


réfraction du milieu reste constance.

DrK 13
 Absorption

Tout corps dont la surface reçoit un rayonnement électromagnétique


peut en absorber une partie.

Cette partie absorbée sert à modifier l’énergie interne du corps en


question (par exemple en augmentant sa température), ce qui se
traduit par une nouvelle émission dans une autre longueur d’onde.

Le rapport entre l’énergie absorbée et l’énergie reçue (incidente) est


appelé coefficient d’absorption ou absorptance: . Dans tous les cas,
 est compris entre 0 et 1 : 0<  <1

DrK 14
 Réflexion

Tout corps qui reçoit une certaine quantité d’énergie rayonnement


d’une source extérieure peut en réfléchir une partie.

Le rapport entre l’énergie réfléchie et l’énergie incidente est appelée


coefficient de réflexion ou réflectance : .
Dans tous les cas : 0 <  <1.

Quand l’énergie reçue est l’énergie solaire et que les surfaces


irradiées sont des surfaces terrestres ou planétaires, la réflectance
est appelée albédo.

DrK 15
Transmission

Tout corps qui reçoit une certaine quantité d’énergie rayonnement


peut en transmettre une partie.
Le rapport entre l’énergie transmise ou réfractée et l’énergie
incidente est appelé coefficient de transmission ou transmittance t.
Dans tous les cas, la t est compris entre 0 et 1 : 0 < t < 1

DrK 16
Les relations entre l’absorption, la réflexion et la
transmission sont schématisées dans la fig. 5.

A chaque instant, la somme des énergies réfléchies, absorbées et


transmise est égale à l’énergie incidente. Ce qui fait que la somme de
tous les coefficients est égale à 1.

Fig. 5. Relations entre l’absorption, laDrKréflexion et la transmission 17


II-2- Le spectre électromagnétique

Les longueurs d'onde se regroupent en domaines comme : Visible,


Proche Infra-Rouge, Rayons X, etc...
Le rayonnement solaire est appelé rayonnement incident*.

Pour l'observation de la Terre, on s'intéresse


aux domaines :
- du visible et du proche infra-rouge (PIR)
mais aussi aux
- moyen infra-rouge (MIR) ;
- infra-rouge thermique (IRTh) ;
- micro-ondes et
- ultraviolet

fig. 6 - Longueur d'onde et fréquence


Source : Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection
DrK 18
Les ondes électro-magnétiques sont multiples
et hiérarchisées dans le spectre électro-
magnétique mais elles sont de même nature.

- Le spectre électro-magnétique est continu


depuis les très faibles valeurs : rayons gamma
jusqu'aux très hautes valeurs : ondes radio,
télé, etc... Cette séparation est d'ordre
purement technologique. fig. 6 - Longueur d'onde et fréquence
Source : Tutoriel du Centre Canadien de
Télédétection

DrK 19
Le visible est la partie du spectre que l'on
voit (0,4 à 0,7 m )

Dans ce domaine une variation de


longueur d'onde se traduit, pour l'oeil,
par un changement de couleur.

fig. 7 - Longueur d'onde du visible


Source : Tutoriel du Centre Canadien de
Télédétection

DrK 20
Si la longueur d’onde croît de 430 nm à 490
nm on passe du violet au bleu en passant par
l'indigo (450 nm).
La lumière blanche se décompose en passant
au travers d'un prisme (ou d'une goutte d'eau)
comme suit :
violet : 400 - 446 nm
bleu : 446 - 500 nm
vert : 500 - 578 nm
jaune : 578 - 592 nm
orange : 592 - 620 nm
rouge : 620 - 700 nm
fig. 8 - Les couleurs du visible
Source : Tutoriel du Centre Canadien de
Télédétection

DrK 21
Le prisme réfracte* la lumière de façon différente selon les longueurs
d'onde.
La couleur d'un objet ne correspond qu'exceptionnellement à une
seule longueur d'onde (rayonnement monochromatique). En général
c'est un mélange de longueurs d'ondes

fig. 9 - Les couleurs du visible (en nm)


Source : d'après Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection

DrK 22
L'infrarouge (IR) ne nous est pas
directement perceptible. Il est 100 fois
plus étendu que le domaine du visible et
se divise en 2 partie :

- l'IR réfléchi ;
- l'IR émis (ou IR thermique).

- L'IR réfléchi comprend le proche


infrarouge PIR de 0,75 m à 1,5 m et -
moyen infrarouge MIR de 1,5 m à 3 m.

- L'IR émis comprend l'IR thermique IRTh


de 3 m à 15 m, (chaleur émise par la
surface de la Terre) et l'IR lointain fig. 10 - Les infrarouges
jusqu'à 1 mm.

DrK 23
Au-delà de l’IR lointain, se trouve les
hyperfréquences encore appelées
micro-ondes (1 mm à 1 m).

En Hyperfréquences, les longueurs


d'onde les ondes plus courtes ont des
propriétés semblables à celle de
l'IRTh et les plus longues ressemblent
aux ondes radio.
fig. 11 - Les hyperfréquences
Source : Tutoriel du Centre Canadien de
Télédétection

DrK 24
Domaine encore peu étudié, l'ultraviolet
est avant le visible. Il permet la détection
de certaines roches et minéraux qui
entrent en fluorescence ou émettent de
la lumière visible quand ils sont illuminés
par un rayonnement ultraviolet.

fig. 12 - Les couleurs du visible


Source : Tutoriel du Centre
Canadien de Télédétection
DrK 25
II–3 Interaction du rayonnement électromagnétique avec
l’atmosphère :
Avant que le REM n'atteigne sa cible,
à la surface de la Terre, il doit traverser
l'atmosphère.
a) La traversée atmosphérique
Jusqu'à présent l'onde
électromagnétique s'est déplacée
dans un milieu homogène : le vide.
Que se passe-t-il lorsqu'elle change de
milieu de propagation ?
Il va subir des déviations ou blocages
sur des particules et des molécules
atmosphériques. Ainsi, il peut y avoir,
sur une partie du REM de la diffusion
ou de l’absorption
fig. 13 - La traversée deDrKl'atmosphère par le signal Source : Tutoriel du 26
Centre
Canadien de Télédétection B => interaction entre le REM et l'atmosphère
b) La diffusion atmosphérique
Encore appelée diffusion gazeuse est la
réflexion d'une partie du rayonnement dans
des directions aléatoires due à la
composition granulaire de l'atmosphère.
Le niveau de diffusion dépend de :
fig. 14 - La diffusion
- la longueur d'onde ; atmosphérique
- la densité de particules et de molécules ; Source : Tutoriel du Centre
Canadien de Télédétection
- l'épaisseur d'atmosphère à franchir.

Il existe trois types de diffusion, la diffusion :


- de Raleigh ;
- de Mie ;
- non-sélective.

DrK 27
fig. 15 - Différents types de diffusion en fonction du rayon de la cible Source : www.ens-lyon.fr
b1) La diffusion de Raleigh
Se produit quand la taille des particules est inférieure à la longueur
d’onde du REM
Le REM est surtout dévié par des particules de poussières et des
molécules gazeuses (azote, oxygène, ...) ;
Dans les plus courtes longueurs d'onde, la diffusion est 10 fois plus
faible à 890 nm (PIR) qu'à 500 nm (bleu-vert). Elle est 16 fois plus faible
à 890 nm (PIR) que dans l'UV dans les hautes couches de l'atmosphère.
C’est ce qui fait que le ciel apparait bleu et le soleil rouge bas sur
l'horizon.

DrK 28
La lumière bleue (450 nm) est diffusée 6 fois plus que la rouge (700
nm) à cause de la traversée oblique de l'atmosphère (épuration des
rayons bleus). Donc, ce sont les plus grandes longueurs d'onde qui
pénètrent le plus dans l'atmosphère.

La correction de la diffusion de Raleigh est assez facile à l'aide des


paramètres météo, radiométriques, etc. car la composition
moléculaire est très stable.
On corrige surtout les faibles longueurs d'onde.

DrK 29
b2) La diffusion de Mie
Se produit quand la taille des particules est peu différente de la
longueur d’onde du REM.
Le REM est surtout dévié par des aérosols (poussières, pollens, fumées)
et des gouttes d'eau.

L'interaction des particules sur le REM varient lentement avec la


longueur d’onde. Ici, la diffusion diminue seulement d'1 facteur 2 entre
890 nm (PIR) et 500 nm (bleu-vert).

DrK 30
La diffusion de Mie affecte surtout les grandes longueurs d'onde.
La taille des particules liquides ou solides diffusante est inférieure au
m. Elle se produit surtout dans les basses couches de l'atmosphère, là
où ces particules sont les plus abondantes. Cette diffusion domine
sous des ciels ennuagés.

La correction de la diffusion de Mie est plus complexe, car il faut


prendre en compte :
- l'épaisseur optique et la nature des aérosols (poussières de ciment,
d'arsenic, volcanique, etc.).

DrK 31
b3) La diffusion non sélective

Se produit quand la taille des particules est supérieur à la longueur


d’onde du REM. Le REM est surtout dévié par de "gros" aérosols
(poussières ...) et de grosses gouttes d'eau.

La diffusion non sélective affecte toutes les longueurs d'onde. Cela


explique la couleur blanche des nuages (où tout est diffusé).

fig. 16 - Diffusion sur les particules nuageuses


Source : Tutoriel
DrK
du Centre Canadien de Télédétection
32
c) L'absorption et la transmission

L'atmosphère est opaque au rayonnement électromagnétique sur de


larges portions du spectre. Voir fig 17.

Mais il existe des fenêtres


transparentes exploitables en
télédétection. Il convient de
retenir des phénomènes
d'absorption que :
- l'absorption est totale dans
l'UV jusqu'à 0,3 m (grâce à
l'ozone !)
- la transmission est très bonne
dans le visible et le PIR
- et que dans le MIR et l'IRL
fig. 17 - Fenêtres d'absorption et de
seules quelques fenêtres sont transmission
utilisables. DrK Source : d'après le Tutoriel du Centre33
Canadien de Télédétection
On utilisera par exemple les
fenêtres situées entre :
- 1,5 et 1,8 m et entre 2,05 et 2,4
m pour la détection des
changements d'humidité dans la
végétation.
- 3 et 5 m (fenêtre utile pour le
suivi des feux de forêt, les laves
volcaniques, l'industrie lourde...)
- 8 et 14 m
- dans l'IR lointain, entre 22 m et 1
mm, l'agitation moléculaire liée à la
vapeur d'eau rend la télédétection
impossible.

DrK 34
La vapeur d'eau dans l'atmosphère
absorbe une bonne partie du
rayonnement infrarouge des grandes
longueurs d'onde et des
hyperfréquences de petites longueurs
d'onde qui entrent dans l'atmosphère.
La présence d'eau dans la partie
inférieure de l'atmosphère varie dans
l'espace et le temps.
Par exemple, une masse d'air au-
dessus d'un désert contient très peu
de vapeur d'eau pouvant absorber de
l'énergie, tandis qu'une masse d'air
au-dessus des tropiques contient une
forte concentration de vapeur d'eau.

DrK 35
Enfin dans les hyperfréquences, au-
delà de 2 cm, l'atmosphère ne
présente pas d'absorption marquée
donc les ondes radars traversent les
nuages.
Parce que ces gaz et ces particules
absorbent l'énergie
électromagnétique dans des régions
spécifiques du spectre, ils
influencent le choix de longueurs
d'onde utilisées en télédétection.

DrK 36
Les régions du spectre qui ne sont
pas influencées de façon
importante par l'absorption
atmosphérique, et qui sont donc
utiles pour la télédétection, sont
appelées les fenêtres
atmosphériques.
En comparant les caractéristiques
des deux sources d'énergie les plus
communes (le Soleil et la Terre)
avec les fenêtres atmosphériques
disponibles, nous pouvons
identifier les longueurs d'onde les
plus utiles pour la télédétection.

DrK 37
La portion visible du spectre
correspond à une fenêtre et au
niveau maximal d'énergie solaire
(cf. partie basse de la figure 17).
Notez aussi que l'énergie
thermique émise par la Terre
correspond à une fenêtre située à
près de 10 m dans la partie de
l'infrarouge thermique du spectre.
Dans la partie des
hyperfréquences, il existe une
grande fenêtre qui correspond aux
longueurs d'onde de plus de 1 mm.

DrK 38
En conclusion,

- plus un REM est court plus il est susceptible d'être diffusé

- tous les rayonnements du visible sont diffusés par les nuages

- les nuages n'ont pas une action de filtres spectraux

- les visées obliques ont une faible incidence sur les réflectances
décrites

- Si la visée passe de 0° à 27° (cas de SPOT), l'accroissement de l'effet


atmosphérique n'est que de 5% par rapport à une visée verticale

- la télédétection ne peut exploiter que une certaines fenêtres


atmosphériques.

DrK 39
II–4 Interaction du rayonnement électromagnétique avec la surface
de la terre :
Après que le REM ait traversé l'atmosphère, il atteint la cible, à la
surface de la Terre.

Que va-t-il lui arriver ?


Le rayonnement qui n'est pas absorbé ou diffusé dans l'atmosphère
peut atteindre et interagir avec la surface de la Terre. "C" représente la
réponse de la cible et dépend des propriétés de surface de celle-ci (fig.
18).

DrK
fig. 18 - Interaction du rayonnement avec la cible Source 40
: Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection
Le rayonnement incident peut être :
Absorbé (A), Réfléchi (R) et/ou Transmis (T) (avec réfraction synonyme
de déviation).
A+R+T=1
L'énergie incidente totale interagira avec la surface de la cible selon l'un
ou l'autre de ces trois modes d'interaction ou selon leur combinaison.

fig. 19 - Mode d'interaction Source :


Tutoriel du Centre Canadien de
Télédétection

DrK 41
La proportion de chaque interaction dépend de la longueur d'onde de
l'énergie, ainsi que de la nature et des conditions de la surface.

- L'absorption (A) : tout corps qui reçoit un rayonnement incident


peut en absorber une partie ce qui augmente son énergie interne, il
s'échauffe.

- La transmission (T) : lorsque l'énergie du rayonnement passe à


travers la cible. Le changement de milieu lié à la transmission
entraîné une réfraction.

- La réflexion (R) : lorsque la cible renvoie l'énergie du rayonnement.


Quand l'énergie est solaire et que la surface irradiée est planétaire
(terrestre...), la réflectance est appelée albedo.

DrK 42
En télédétection, nous mesurons le
rayonnement réfléchi par une cible.
La réflexion spéculaire (fig. 19) et la
réflexion diffuse (fig. 20) représentent
fig. 19 - La réflexion spéculaire Source :
deux modes de la réflexion de Tutoriel du Centre Canadien de Télédétection
l'énergie.

La réflexion peut être :


- spéculaire, dirigée dans 1 seule
direction (effet miroir) ou
- diffuse, dirigée dans toutes les
directions.

fig. 20 - La réflexion diffuse Source : Tutoriel


du Centre Canadien de Télédétection 43
DrK
Un réflecteur peut être lambertien (surface parfaitement diffusante,
égale dans toutes les directions), spéculaire ou comme souvent en
télédétection un cas intermédiaire.
Enfin, on parle également de :
Émission* : tout corps dont la température est > à 0°K émet un
rayonnement électromagnétique. Ce corps est appelé source.
L'absorption élève la température du corps et modifie la longueur
d'onde d'émission.
Diffraction : c'est un effet de bordure qui dévie les rayonnements
frappant un objet. S'accompagne souvent d'une dispersion spectrale
(sauf si rayonnement monochromatique).

DrK 44
Notion d’émetteur
On connait certains émetteurs comme le soleil ou les lampes ; en fait
tout corps dont la température est supérieure à 0°K, est un émetteur
de REM.
Une source d'énergie électromagnétique est caractérisée par la
répartition spectrale du rayonnement qu'elle émet :
- spectre continu : l'énergie varie de façon continue avec la longueur
d’onde
- spectre de raies : l'énergie est concentrée sur un certain nombre de
raies spectrales
La plupart des émetteurs que l'on connait sur Terre sont à spectre
continu.
Ils s'approchent d'un modèle théorique appelé corps noir*.
On a vu dans la loi de la transformation de l'énergie que
A+T+R=1
Si un corps absorbe tous les rayonnements incidents, alors :
A = 1 et T + R = 0
ce corps est appelé corps noir DrK 45
Notion de corps noir
Après avoir absorbé toute l’énergie incidente, le corps ré-émet un
REM dont l'intensité et la fréquence dépendent de son énergie
interne : sa température. Il en découle différentes lois physiques,
dont celle de Wien qui dit que : "plus la température d'un corps noir
est élevée plus il émet dans de courtes longueurs d'onde". Voir fig.
21

fig. 21 - Émission en fonction des températures


DrK
du soleil (T°=6 000K) et de la Terre 46
(T°=300K) - courbes de Planck
On notera la différence d'amplitude des flux
malgré l'échelle logarithmique en ordonnée.
Le Soleil peut être considéré comme un corps
noir à 6 000°K. Son maximum d'émission est
aux alentours de 500 nm (vert-jaune) c à d au
voisinage de la sensibilité maximale de l'œil
humain (550 nm).
La Terre a une température moyenne proche
de 300°K et son maximum d'émission est aux
alentours de 9 500 nm (IRTh). La plupart des
surfaces naturelles ne se comportent pas
comme des corps noirs, où R + T et différent
de 0 mais, plutôt comme des corps gris.
Les corps gris n'absorbent qu'une partie du
rayonnement et leur émissivité est plus
faible. L'eau, le basalte et le bitume ont des
comportements proches des corps noirs
surtout pour les grandes longueursDrKd'onde. 47
Perturbations dues à l'émission atmosphérique

On a vu que l'atmosphère absorbait une certaine quantité d'énergie


incidente ainsi, cette énergie est transformée en chaleur.

Comment cela se traduit-il pour nous ?

Par un rayonnement propre de l'atmosphère

Globalement, l'atmosphère perturbe le REM incident et réfléchi du


sol. Donc le REM enregistré est sensiblement différent de celui émis
ou réfléchi par l'objet. En résumé, le REM global mesuré en 1 point
quelconque de l'espace est la résultante de tous les rayonnements
(émis, réfléchis, diffusés) venant de toutes les directions pour toutes
les longueurs d'onde d'où la complexité des grandeurs énergétiques
à mesurer en télédétection.

DrK 48
Rappel sur les quantités énergétiques (notions de photométrie)

Les termes les plus utilisés sont la luminance énergétique et la


réflectance.
Luminance : quantité d'énergie (intensité), par unité de surface et selon
une direction donnée s'exprime en W/m2/str. C'est une valeur de flux
réfléchi.
Réflectance, réflectivité, ou albedo : rapport du flux réfléchi
(luminance) sur le flux incident (éclairement) s'exprime en général en %

Rappelons que :
Les données numériques primitives sont souvent appelées : Comptes
numériques (CN). Ce sont en fait des Luminances apparentes (La).
Après correction d'égalisation des détecteurs, elles deviennent des
Luminances vraies (Lv).

DrK 49
III– Vecteurs et capteurs

III-1. Les vecteurs (ou porteurs)


Les vecteurs portent les capteurs. Les plus fréquents sont : les
ballons, les avions et les satellites.

a) Les avions

Ils volent en général entre 3 000 et 8 000 m produisant ainsi des


documents l’échelle est comprise entre le 1/2 000 et le 1/80 000.
Certains volent en hyper altitude vers 12 000 m des documents dont
l’échelle varie entre le 1/100 000 et le 1/120 000.

En résumé, les avions fournissent une large palette d'échelles et


possèdent une grande souplesse d'utilisation. Mais, le coût est très
élevé pour les missions de grande ampleur. Leur utilisation ira
probablement décroissante, sauf pour des utilisations spécifiques.
DrK 50
b) Les véhicules spatiaux réutilisables

Il s’agit des stations orbitales :


Skylab : 1ère station orbitale américaine => mission de télédétection
en 1973
Saliout et Mir pour les Soviétiques puis Russes
Actuellement la station internationale ISS.

Ils coûtent très cher et de plus, ils n'enregistrent que lorsqu'ils sont
habités (stations) ou en vol (navettes). D'où l'utilité des stations
automatiques comme les satellites et les sondes.

DrK 51
c) Les satellites

Les missions des satellites sont :


 scientifiques (Objectif Terre) et concerne
 la géodésie spatiale (Détermination des formes de la
Terre)
 l'observation de l'environnement terrestre
 les observations astronomiques
 Exploration hors des orbites géocentriques, Comparer la Terre
aux autres planètes du système solaire (voire, plus loin encore
!!!)
 Exploration et géographie : encore de la géodésie spatiale,
(Détermination de la topographie de satellites naturels ou
d'astéroïdes)
 L’observation de la terre (L'un des plus grands domaines de
l'activité spatiale).

DrK 52
Les satellites offrent des données :

- répétées (entre deux prises de vue d'un même point d'1/2 heure à
26 jours) ;

- synoptiques (leur juxtaposition couvre la planète) ;

- sans contraintes des frontières politiques (hors embargo).

DrK 53
C1) Les orbites des satellites d'observation de la Terre

 - Orbites des satellites géostationnaires (orbite géostationnaire ou


orbite de Clark) sont :
 d'inclinaison nulle (i = 0°), les satellites évoluent dans le plan
équatorial à 36000 km de la Terre
 géosynchrone, ils sont animés d'une vitesse angulaire égale à
celle de la terre ; durée de révolution orbitale de 23 h 56 mn
pour 360°
Les satellites géostationnaires apparaissent immobiles à un
observateur car toujours au-dessus du même point. Cette orbite
est très recherchée pour les transmissions (télécommunication)
et la météo.

DrK 54
 - Orbite des satellites à défilement est d'inclinaison non nulle (i >
0°) Celle des satellites de télédétection est souvent polaire (± 90°)
et permet de survoler des zones proches des pôles. Mais, ces
orbites polaires ne sont ni vraiment très circulaires, ni vraiment
très uniformes, car perturbées par le renflement équatorial de la
terre. C'est le cas des satellites héliosynchrones avec un orbite du
héliosynchrone.

L’orbite héliosynchrone est


une orbite dont le plan
conserve un angle constant
avec la direction Terre-Soleil.

DrK 55
fig. 22 - Orbite des satellites héliosynchrones
Quel est l'intérêt des orbites héliosynchrones ?

Elles permettent d'obtenir :


 1 heure solaire locale constante, l'éclairement ne varie qu'avec
les saisons
 1 balayage de toute la surface du globe (sauf les pôles) car, les
orbites sont quasi polaires
 Du fait de leur orbite quasi circulaire, l'altitude et donc l'échelle
sont constantes
C'est donc des orbites très recherchées pour l'observation
de la terre.
 Les satellites passent-ils tous à la même heure au même endroit ?
Non, à cause des différences d'altitude et d'inclinaison. Chaque
mission a 1 heure de passage (exprimée en temps civil local)
différente des autres à l'équateur (et à n'importe quelle latitude).

DrK 56
L'éclairement dépend de l'élévation solaire càd, de l'heure et de la
saison.

La plupart des satellites d'Observation de la Terre effectuent leur :

- trajectoire descendante au-dessus de la face éclairée

- trajectoire ascendante "de nuit"

DrK 57
Quelle est la durée de vie d'un satellite ?

Elle s'allonge avec l'altitude en raison de la diminution des


frottements. Exemples :

- Cosmos (alt ± 200 km), récupéré au bout de 2 à 3 semaines ;

- Landsat 3 (920 km), espérance de vie de plusieurs siècles mais, la


durée d'exploitation est de quelques années (± 5 ans) ;

- Météosat (36 000 km), espérance de vie de plusieurs Millions


d'années (car, freinage atmosphérique inexistant).

DrK 58
C3) Les traces au sol des satellites :

Ces sont des lignes imaginaires à la verticale du satellite.

Le dessin de la trace au sol combine :

- le mouvement du satellite,

- la rotation terrestre.

Il est influencé par :

- l'altitude, fig. 23 - Amplitude zonale et inclinaison de l'orbite

- la latitude du satellite.

DrK 59
 La déviation au sol est maximale lorsque le satellite :

- vole à très haute altitude (faible vitesse angulaire du satellite)

- survole l'équateur (environ 27,8 km / mn)

- La déviation au sol est nulle au pôle

DrK 60
 Caractéristiques de la trace au sol

L’extension des traces est limitée en latitude (fonction de i) :

c'est l'amplitude zonale (fig.23 et 24).

fig. 24 - Traces
DrK 61
 Une trace est dite :

- ascendante lorsqu'elle coupe l'équateur du sud au nord

- descendante lorsqu'elle coupe l'équateur du nord au sud

- directe si elle recoupe des méridiens de + en + orientaux

- rétrograde si elle recoupe des méridiens de + en + occidentaux.

DrK 62
 Cycle orbital

Un cycle orbital est le nombre entier de révolutions accomplies par


un satellite pour se retrouver au-dessus de son point de départ.
Exemple voir tableau 1.

tab. 1 - Cycle orbital de quelques satellites

Mission Nb de révolutions Nb de jours


Landsat 1, 2 et 3 251 18
SPOT 1, 2 et 3 369 26

DrK 63
 Atlas des traces au sol

La régularité cyclique des satellites permet d'éditer des atlas où sont


reportées les traces. Chaque trace y est numérotée. Ces atlas sont
appelés des grilles d'indexation, WRS (World Reference System) pour
Landsat et MOS-1 et GRS (Grille de Référence SPOT) pour SPOT.

L'indexation se fait en traces (colonnes) et rangs (lignes) continus.


Leur intersection s'appelle un nœud. Le nœud matérialise le centre
de la scène. Selon les missions, l'appellation est :
- Path et Row pour Landsat, Path numérotation croissante vers l'W,
Row numérotation croissante vers le S.
- K et J pour SPOT, K numérotation croissante vers l'E et J
numérotation croissante vers le S.

DrK 64
III-2. Les Capteurs (Rôle et fonctionnement des capteurs les plus usuels en télédétection satellitaire)

Les capteurs sont des appareils capables de recevoir le rayonnement


qui vient de la terre et de le transformer en un signal permettant la
mémorisation de l’information.

Ils se distinguent par leurs types d’acquisitions (passif ou actif), leurs


modes d’acquisitions et leurs résolutions.

DrK 65
III.2.1. Type d'acquisition:

• Les capteurs passifs : sont des dispositifs de télédétection qui mesure


l'énergie disponible naturellement.

• les capteurs actifs: produisent leur propre énergie pour illuminer la


cible, et mesurer le signal rétro-diffusé dans sa direction. Ce sont des
radiomètres opérant dans le domaine des hyperfréquences, ils ont
l'avantage de pouvoir prendre des mesures à n'importe quel moment
de la journée ou de la saison.

DrK 66
III. 2. 2. Mode d'acquisition
III-2-2- 1. Les capteurs passifs

Ils sont caractérisés par leur dépendance vis-à-vis des sources de


rayonnement extérieures.

Leur fonction :
- détection du signal électromagnétique émis ou réfléchis par la Terre
et l'atmosphère,
- puis conversion en une grandeur physique traitable et enregistrable.

On distingue deux types de capteurs passifs :


- Les capteurs à vision instantanée et
- les capteurs séquentiels.

DrK 67
a) Les capteurs à vision instantanée

Permettent une acquisition quasi instantanée de la scène. Ce sont :

 Les chambres photographiques

Ne permettent pas la couverture exhaustive d'un périmètre d'étude


champ trop faible, ni les travaux de photo-interprétation et à fortiori
de photogrammétrie à cause de déformations trop fortes et variables.

 Les caméras électroniques à balayage

Permettent également 1 acquisition quasi instantanée, Ex : Caméra


Return Beam Vidicon (RBV) des satellites Landsat 1 à 3.

DrK 68
b) Les capteurs séquentiels

L'acquisition de la scène s'effectue ligne par ligne..


Il s’agit des :
 radiomètres à balayage mécanique
(scanners)

 radiomètres à barrettes de détecteurs


(push broom)

DrK 69
 Les radiomètres à balayage mécanique (scanners)

Les radiomètres recueillent l'information en continu sur 2 axes, à


savoir l'axe de vol du vecteur et l'axe de balayage du système
(perpendiculaire au précédent).

DrK 70
Six éléments constituent le capteur :
- Le miroir qui réalise mécaniquement le balayage de la surface,
oscillant pour les MSS et TM de Landsat et tournant pour le AVHRR
de NOAA avec plusieurs centaines de tours ou oscillations par
seconde ;
- L'objectif de focalisation : concentre l'énergie recueillie par le
balayage sur la surface sensible de la cellule détectrice ;
- Le système de filtrage : sélectionne l'information dans le domaine
spectral choisi ;
- La cellule détectrice : transforme le rayonnement
électromagnétique en courant électrique, dont la tension est
fonction de l'intensité du rayonnement, il y a autant de détecteurs
que de bandes à enregistrer ;
- Un amplificateur et un enregistreur
(analogique ou numérique),
Ex. Capteurs MSS et TM de Landsat 1 à 5.

DrK 71
Fig. 25 : Le système à balayage de LANDSAT MSS

DrK 72
 Les radiomètres à barrettes de détecteurs (push broom)

Le rayonnement est reçu par une ou plusieurs barrettes de cellules de


détection. Il permet d'analyser en une seule fois une ligne de paysage
et d’éliminer les risques de défaillances mécaniques des miroirs.

Fig. 26 : Schéma d'un capteur à barrettes

DrK 73
Pour conclure:
- la télédétection passive comporte aussi des capteurs opérant dans le
domaine du thermique et des hyperfréquences.
- Tout objet émet une certaine quantité d'énergie dans les
hyperfréquences (et/ou le thermique), mais, sa magnitude est en
général faible. En raison de la très grande longueur d'onde, l'énergie
disponible est faible. Ainsi, pour enregistrer un signal, le champ doit
être large.
- C’est le cas de la plupart des capteurs passifs à hyperfréquences (ou
thermique) dont la résolution est une faible. Exemple le canal 6
(thermique) de Landsat TM dont la résolution est de 60 m (au lieu de
30 pour les autres). La source d'énergie étant faible, ces capteurs
sont sensibles au bruit. Exemple de quelques satellites à balayage en
hyperfréquences passives :
o Marine Observation Satellite (MOS, Japon)
o Japan Earth Ressource Satellite (JERS)
o Landsat 8 (TIR)
DrK 74
III-2-2-2. Les capteurs actifs

Sont des capteurs caractérisés par leur autonomie vis-à-vis des sources
de rayonnement extérieures.

Ces capteurs illuminent artificiellement leur cible dans le domaine des


micro-ondes (hyperfréquences).

Ils peuvent enregistrer la nuit et sous couvert nuageux.

DrK 75
Les systèmes actifs comprennent :

- 1 émetteur,
- 1 récepteur et
- 1 antenne émettrice/réceptrice.

Ils fonctionnent sur le principe de la rétrodiffusion. C'est l'humidité et la


rugosité des cibles qui influencent le plus le retour des ondes radars
vers le capteur.

Ils concernent 2 domaines spectraux :

- le visible et le PIR ;

- les hyperfréquences actives.

DrK 76
a) Dans visible et le PIR
Ce ne sont pas forcément les capteurs les plus courants, mais certaines
applications nous concernent (les lidars)

 Les lidars

Les lidars (Light Detection and Ranging), techniques lasers, sont utilisés
pour étudier :
- la rétrodiffusion des particules atmosphériques (pollutions
atmosphériques, ...)
- la profondeur des fonds marins (jusqu'à 50 m), la hauteur des
formations végétales, etc.

DrK 77
Exemples d’application lidar:
Production de MNT (modèle numérique de terrain) et de MNE (modèle
numérique d'élévation) par levés laser aéroportés de la société Toposys
pour les applications suivantes :
- côtes et des cours d'eau (suivi des crues et des marées) ;
- modèles urbains (cartographie des bâtiments, de leur hauteur, des
surfaces imperméabilisées, de leur pente, ...) ;
- mines à ciel ouvert et décharges (modifications de surfaces,
effondrements, ...) ;
- gestion des forêts (décompte des arbres, calcul des hauteurs,
estimation des volumes de bois exploitables, ...).

Délinéation et hauteur des


MNT arbres
DrK 78
b) Dans les hyperfréquences actives

Dans les hyperfréquences actives (3 à 30 cm de longueur d'onde), les


radars centimétriques (Radio Detection and Ranging) sont globalement
transparents aux particules atmosphériques.

On distingue :

- les radars non-imageurs ;

- les radars imageurs.

DrK 79
 Les radars non-imageurs

Les radars non imageurs peuvent effectuer des mesures :

- altimétriques très précises (altimètre sur ERS, TOPEX/Poseidon et son


successeur Jason-1, GEOSAT et SEASAT)

o mesure du géoïde marin

o vitesse du vent

- diffusométriques (diffusomètre sur ERS et SEASAT)

o vitesse et direction du vent

o direction des houles pour la rugosité de surface.

DrK 80
Dans la plupart des cas, les radars non imageurs :

- tracent des profils dans une seule dimension ;

- pointent au nadir sous la plate-forme (le vecteur), contrairement


aux radars imageurs.

On trouvera des exemples d'altimétrie radar sur les sites suivants :


Jason: www.jason.oceanobs.com
CERGA: grasse.obs-azur.fr/cerga/gmc/kids
NASA: sealevel.jpl.nasa.gov

DrK 81
 Les radars imageurs

Les radars imageurs à visées latérales sont les plus répandus.

Radar signifie : détection et télémétrie par radio (RAdio Detection


and Ranging).

Actuellement, les radars sont à synthèse d'ouverture (RSO). Ils

concentrent les ondes pour réduire la taille des antennes. Le radar

est un instrument qui sert essentiellement à mesurer des distances.

DrK 82
Principe :

- 1er temps : Émission de paquets d'impulsions électromagnétiques*


(A) vers le sol sous forme de faisceaux étroits transversaux à la trace
(B)
- 2e temps : Diffusion et réflexion du rayonnement incident par les
objets terrestres cibles (rétrodiffusion*)
- 3e temps : Réception de l'onde de retour par l'antenne (C)
etcomparaison à l'onde initiale
- 4e temps : Assemblage des lignes d'impulsion en une image

fig. 32 - Principe de
base des radars
DrK 83
On en déduit :

- le temps de parcours de l'onde donc la distance entre l'objet cible


et le capteur
- les différents types de surfaces réfléchissantes (pente, rugosité,
propriété physique des surfaces, composition, humidité, etc...).

À la différence des capteurs passifs, les bandes sont désignées par


une lettre (attribuées lors de la deuxième guerre mondiale !).

DrK 84
fig. 33 - Rappel des bandes d'hyperfréquences
Les applications sont les suivantes :

• Bandes Ka, K et Ku : très petites longueurs d'onde, utilisées dans les


premiers radars aéroportés, très peu utilisées de nos jours ;
• Bande X : très utilisée dans les systèmes radars aéroportés pour la
reconnaissance militaire et la cartographie :
• Bande C : répandue dans plusieurs systèmes de recherche
aéroportés (le Convair-580 du CCT, le AirSAR de la NASA) et
spatioportés (ERS-1 et 2 ainsi que RADARSAT).
• Bande S : utilisée par le satellite russe ALMAZ ;
• Bande L : utilisée par le satellite américain SEASAT et le satellite
japonais JERS-1, ainsi que dans le système aéroporté de la NASA.
• Bande P : la plus grande longueur d'onde radar, utilisée pour le
système aéroporté expérimental de la NASA.

DrK 85
Deux exemples d'images radars :

Zone agricole en bande C Zone agricole en bande L

L'interaction des ondes radars et des cultures est nettement


fonction de leur longueur d'onde (ici bande C et L).
Le chatoiement (interférence aléatoire) est nettement perceptible
par l'effet "poivre et sel".

Il existe d'autres caractéristiques complémentaires des récepteurs


radars, comme :

- la polarimétrie

- l'interférométrie DrK 86
 La polarimétrie
La polarisation représente l'orientation du champ
électromagnétique.

Les radars sont conçus pour transmettre et recevoir les


hyperfréquences avec une polarisation soit horizontale
(H) soit verticale (V).

Cependant, certains radars peuvent transmettre et recevoir


les deux. C'est le cas du capteur ASAR d'Envisat.

DrK 87
Il peut donc y avoir quatre combinaisons de polarisations :

- Polarisation parallèle : HH polarisation horizontale pour la


transmission et la réception, VV polarisation verticale pour la
transmission et la réception ;

- Polarisation croisée : HV polarisation horizontale pour la


transmission et verticale pour la réception, VH polarisation verticale
pour la transmission et horizontale pour la réception

L'image composite est une


combinaison colorée des trois
types de polarisations, chacune
étant représentée par une
couleur primaire (rouge, vert et
bleu).
DrK 88
 Les systèmes interférométriques

L'interférométrie* utilise la variation de phase des ondes


électromagnétiques. La différence de phase est le décalage (A) entre
deux ondes de même longueur, mais décalée dans le temps (ou dans
l'espace).
Pour produire le décalage de phase (A), on
peut utiliser :
- soit deux antennes parallèles séparées par
une petite distance sur la même plate-
forme ;
- soit une seule antenne enregistrant le
signal de retour au temps t et t + 1.
Cette différence (A) est calculée avec une
précision de l'ordre de la longueur d'onde
(centimétrique).
DrK 89
L'information contenue dans un interférogramme peut être utilisée

pour dériver de l'information topographique et produire de

l'imagerie en trois dimensions de la hauteur des terrains.

Interférogramme

DrK 90
III-2-2-3. Caractéristiques des capteurs

a) Caractéristiques spatiales

 Champ instantané d'observation* (CIO) (IFOV :


Instantaneous Field of View)

Indique la dimension de la surface terrestre visible à l'instant t, il


dépend de l'ouverture du dispositif optique du capteur exprimé en
radian.
tab. 2 - Champ instantané et champ total d'observation de quelques capteurs
Champ Total
Champ Instantané Résolution spatiale
Satellite Capteur Mode Altitude d'Observation
d'Observation (CIO) (côté du "pixel")
(CTO)
NOAA 5 AVHRR - 1 515 km 1,3 mrd 1,1 km 2 700 km
Landsat
MSS - 920 km 0,086 mrd 79 m 185 km
1, 2 et 3
SPOT 1, 2 XS 830 km 0,024 mrd 20 m 60 km
HRV 1 et 2
et 3 P 830 km 0,012 mrd 10 m 60 km
DrK 91
 Champ total d'observation* (CTO)
Correspond à une ligne
d'enregistrement pour les
radiomètres à balayage. Il
dépend de l'angle d'oscillation
du miroir. Ex. : MSS a un angle
d'oscillation de 11° (0,201 rd)
CTO = 920 km * 0,201 rd = 185
km.
Cette bande étroite s'élargit
lorsque l'on s'éloigne de la
trace. On a
- faible déformation si l'angle
est étroit (MSS, SPOT)
- forte déformation lorsque
l'angle est plus fort (NOAA, Résolution spatiale et angle de visée
Météosat). DrK 92
 Tache-échantillon (tachel) ou pixel

Dépend de la fréquence d'échantillonnage du signal de


sortie du détecteur. Tachel : syn. Pixel

Dans le cas des capteurs passifs, exple MSS, 10 ms séparent


2 mesures successives, elles caractérisent 2 pixels jointifs.
Comme le balayage au sol est de 5,61 m / ms, une valeur de
luminance est enregistrée tous les 56 m, donc le pixel MSS
fait 56 * 79 m, d'où recouvrement des taches élémentaires
(IFOV de 79 * 79 m).

DrK 93
La dimension de la tache échantillon définit la résolution spatiale* du
capteur.

Dans le cas des capteurs actifs (radars), On distingue une résolution :


- longitudinale qui dépend de la longueur d'antenne

- transversale qui dépend de la durée du paquet d'impulsion émis

Avec les Antennes à Ouverture Synthétique (SAR) la résolution


longitudinale a été améliorée (utilise la vitesse du satellite comme
facteur résolvant).

DrK 94
La résolution spatiale détermine l'échelle des futurs documents
cartographiques produits

tab. 3 - Relation entre taille du pixel et échelle cartographique


Échelle cartographique
Résolution spatiale
type
1 000 m 1/1 500 000
80 m 1/200 000
30 m 1/80 000
20 m 1/50 000
10 m 1/25 000
5m 1/12 500
1m 1/2 500

DrK 95
b) Caractéristiques spectrales et radiométriques

 Résolution spectrale d'un capteur

La résolution spectrale exprime le pouvoir séparateur des signaux de


longueurs d'onde ( ) différentes, elle dépend du dispositif de filtrage
optique qui sépare des bandes ± larges.
Pour un capteur, la résolution spectrale est donc sa capacité à
distinguer deux longueurs d'onde voisines
tab. 4 - Largeur des bandes de quelques capteurs

Résolution
Satellite Capteur Bande en
spatiale
SPOT 1 à 3 HRV 1 et 2 Panchro 0,51 à 0,73 10
B1 (ex XS1) - Vert 0,5 à 0,59 20
SPOT 1 à 4 HRV(IR) 1 et 2 B2 (ex XS2) - Rouge 0,61 à 0,68 20
B3 (ex XS3) - PIR 0,79 à 0,89 20
B4 - MIR 1,58 à 1,75 20
SPOT 4 HRVIR 1 et 2 B2 (ex XS2) -
0,61 à 0,68 10
PanchroDrK 96
TM1 - Bleu 0,45 à 0,52 30
TM2 - Vert 0,52 à 0,60 30
TM3 - Rouge 0,63 à 0,69 30
TM4 - PIR 0,76 à 0,90 30
Landsat 7 ETM+
TM5 - MIR 1 1,55 à 1,75 30
TM7 - MIR 2 2,08 à 2,35 30
Panchro 0,50 à 0,90 15
TM6 - Thermique 10,4 à 12,5 60

DrK 97
Band 1 : 0.435 – 0.451 Aérosols*
Band 2 : 0.452 – 0.512 Bleu (visible)
Band 3 : 0.533 – 0.590 Vert (visible)
30 m Band 4 : 0.636 – 0.673 Rouge (visible)
Band 5 : 0.851 – 0.879 IR proche
Band 6 : 1.566 – 1.651 IR moyen 1
OLI 8+/TIRS 2015
Band 7 : 2.107 – 2.294 IR moyen 2
15 m Band 8 : 0.500 – 0.680 Panchromatique*
30 m Band 9 : 1.363 – 1.384 Cirrus*
100 m Band 10 : 10.30 – 11.30 IR thermique

Band 11 : 11.50 – 12.50 IR thermique

DrK 98
 Résolution radiométrique d'un capteur

La résolution radiométrique c'est la possibilité de distinguer :

- des signaux électromagnétiques d'énergie différente ;

- des niveaux d'énergie dans une bande spectrale considérée.


Par exemple, AVHRR sur Tiros N apprécie des écarts de T° de
0,125°C.

La résolution radiométrique peut également être fonction du


codage de l'information.

Codage 8 bits
codage sur 2 bits
(255 niveaux
(4 niveaux de gris)
de gris)

DrK 99
c) Résolution temporelle

La résolution temporelle c'est la possibilité de fournir pour un pas de


temps connu des informations sur un même lieu.
Cette résolution est fonction du système d'acquisition (cycle orbital,
dépointage des objectifs, ...) et des conditions météorologiques, ...

Latitude 0° 45°
Nombre d'observations
(théoriques) en 26 jours (durée 7 11
du cycle orbital)
Nombre d'observations
98 157
(théoriques) par an
Écart (théorique) entre deux
3,7 jours 2,4 jours
observations
DrK 100
IV– Quelques missions de télédétection satellitaire et leurs
applications

IV-1- Quelques missions à moyenne et basse résolution spatiale


Liste non exhaustive

Il s’agit des séries :

- NOAA
- Météosat
- Capteur VEGETATION de Spot 4

DrK 101
a) La série des NOAA

Les missions de NOAA (National Oceanic and Atmospheric


Administration) sont principalement orientées vers :

- l'observation des phénomènes météorologiques ;


- la structure thermique superficielle des océans ;
- mais aussi, l'agro-météorologie.

DrK 102
Plusieurs capteurs sont embarqués sur les satellites NOAA:

- les AVHRR (Advanced Very High Resolution Radiometer),


 sur les satellites Tiros N (oct. 78) et NOAA 6 (juin 79) pour une
série qui en est au 17e.
 C'est un capteur utlisée pour les grands ensembles régionaux.

- le AVHRR/2 depuis NOAA 7 (nov. 81 - janv. 85) jusqu'à NOAA 14


(mars 95 - )

- le AVHRR/3 depuis NOAA 15 ( oct. 98 - juil. 00)

DrK 103
L'instrument AVHRR livre 2 fois par jour :
- des images de nuages du monde entier et offre
également
- des images fréquentes des surfaces de la mer et de la
terre.

L'instrument AVHRR est particulièrement bien adapté


pour l'étude de la végétation à l'échelle mondiale, par
exemple pour l'étude des changements de saison.

De plus, avec l'AVHRR on peut suivre les températures de


surface des mers et de la couche de glace.

DrK 104
Tab.6 : Description des images AVHRR

Bandes Largeur de bande Application


Surveillance des nuages, de la
1 (visible) 0,58 – 0,68 µm
neige et de la glace
Surveillance de l’eau, de la
2 A (proche infrarouge) 0,725 – 1,10 µm
végétation et de l’agriculture
Surveillance de l’eau, de la
2 B (proche infrarouge) 1,580 – 1,64 µm
végétation et de l’agriculture
Température de la surface des
3 (IR moyen) 3,550 – 3,93 µm
océans, volcan, feux de forêts
Température de la surface des
4 (IR thermique) 10,30 – 11,30 µm
océans, humidité du sol
Température de la surface des
5 (IR thermique) 11,50 – 12,50 µm
océans, humidité du sol

DrK 105
Tab. 7 : Formats des données AVHRR
Format Résolution Transmission et traitement
spatiale
APT (Automatic Picture 4 km transmission directe et affichage à
Transmission) faible résolution
HRPT (High Resolution Picture 1,1 km transmission directe et affichage à
Transmission) pleine résolution
GAC (Global Area 4 km image à faible résolution de
Coverage) données enregistrées
LAC (Local Area 1,1 km données choisies à pleine
Coverage) résolution d'une région locale
provenant de données
enregistrées

DrK 106
b) La série des Météosat
- Réalisée par l'ESA (Agence Spatiale Européenne) et mis en place
dans le cadre de l'Expérience Météorologique Mondiale.

- Les Météosat ne sont pas à proprement parler des satellites


d'observation de la Terre.

- Ils suivent la situation météorologique et atmosphérique sur des


aires importantes.

- Météosat 1 a été lancé en novembre 1977 par les américains on en


est au 8e (à partir du 3 e les lancements ont été effectués par Ariane
4 puis 5).

DrK 107
tab. 8 - Caractéristiques des capteurs de Météosat 1 à 7

Bande en Pixel (en km) Fauchée (en km)


C 0,4 à 1,1 2,5 * 2,5 12 500
E 5,7 à 7,1 5*5 "
D 10,5 à 12,5 " "

DrK 108
c) Le capteur VEGETATION de Spot 4 -

- Le programme VEGETATION destiné à l'étude de la biosphère


continentale et le suivi des cultures.

- La couverture mondiale quasi-quotidienne,

- la fauchée de 2 250 km et la résolution de 1 kilomètre

- L'instrument VEGETATION est destiné à observation de l'évolution


de l'environnement sur le long terme au niveau régional et
mondial.

DrK 109
fig. 44 - Fauchée de VEGETATION
tab. 9 - Caractéristiques spectrales de l'instrument VEGETATION

Bandes spectrales en µm
B0 - Bleu 0.43 - 0.47
B2 - Rouge 0.61 - 0.68
B3 - PIR 0.78 - 0.89
B4 - MIR 1.58 - 1.75

DrK 110
IV-2- Quelques missions à moyenne et haute résolution spatiale

a) La série des Landsat


Les satellites de la série Landsat (Land satellite) ont connu plusieurs
capteurs:

- les systèmes de caméras RBV (Return Beam Vidicon),


- le système MSS (Multi Spectral Scanner),
- le TM (Thematic Mapper)
- le ETM+ (Enhanced Thematic Mapper Plus)
- le OLI (Operational Land Imager)

- Chacun de ces capteurs a une fauchée de 185 km, avec une scène
complète de 185 km sur 185 km.

DrK 111
Chronologie des missions d'observation de la Terre, Landsat
LANDSAT, programme américain de télédétection spatiale (NASA) a été le
premier programme civil d'observation de la Terre par satellite. Il a commencé
avec le lancement du premier LANDSAT en 1972.

En 2013 Landsat 8 avec le Capteur OLI


En 2020 est prévu le lancement de Lansat
DrK 9 112
Caractéristiques des satellites Landsat

altitude: 705 km

inclinaison: 98,2 degrés

orbite: polaire héliosynchrone

période de révolution: 98,9 minutes

durée d'un cycle: 16 jours (18 jours pour Landsat 1, 2 et 3)

DrK 113
 Première série de Landsat

satellites : LANDSAT 1 (23/07/1972 - 06/01/1978)


LANDSAT 2 (22/01/1975 - 05/02/1982)
LANDSAT 3 (05/03/1978 - 31/03/1983)

DrK 114
Capteurs MSS
Bande Bande spectrale Résolution
4 0,5 - 0,6 µm 79 m x 82 m
5 0,6 - 0,7 µm 79 m x 82 m
6 0,7 - 0,8 µm 79 m x 82 m
7 0,8 - 1,1 µm 79 m x 82 m
8 10,5 - 12,4 µm 240 m x 240 m (LANDSAT 3 uniquement)
Capteurs RBV
Sur les deux premiers satellites, la série de 3 caméras vidéo prenait
des images dans le visible et dans l'infrarouge. La résolution était de
80 m pour des images de 185 km sur 185 km. Sur LANDSAT3, la
résolution a été portée à 40 m, mais les caméras ne prenaient plus
des images que dans une seule bande spectrale panchromatique
(0,5 - 0,7 5 µm).
DrK 115
 Deuxième série de Landsat

satellites : LANDSAT 4 (16/07/1982 – 07/1987)


LANDSAT 5 (01/03/1985 – opérationnel)
l'abandon des caméras RBV avec Landsat 4

Capteurs MSS
Bande Bande spectrale Résolution Utilisation
1 0,5 - 0,6 µm 79 m x 82 m Zones côtières, sédiments marins
2 0,6 - 0,7 µm 79 m x 82 m Routes et zones urbaines
Etude des végétaux et cartographie des
3 0,7 - 0,8 µm 79 m x 82 m
limites terre/eau
Etude des végétaux et cartographie des
4 0,8 - 1,1 µm 79 m x 82 m
limites terre/eau

L'acquisition de données par le capteur MSS de LANDSAT 5 a été arrêtée en 1992.

DrK 116
Capteurs TM
Bande Bande spectrale Résolution Utilisation
Différenciation sol / végétaux,
1 0,45 - 0,52 µm 30 m x 30 m
zones côtières
2 0,52 - 0,60 µm 30 m x 30 m Végétation
Différenciation des espèces
3 0,63 - 0,69 µm 30 m x 30 m
végétales
4 0,76 - 0,90 30 m x 30 m Biomasse
5 1,55 - 1,75 µm 30 m x 30 m Différenciation neige/nuage
6 10,4 - 12,5 µm 120 x 120 m Thermique
7 2,08 - 2,35 µm 30 m x 30 m Lithologie

DrK 117
 Troisième série de Landsat
satellites : LANDSAT 6 (03/10/1993 – 03/10/1993)
LANDSAT 7 (15/04/1999 – opérationnel)

Capteur ETM+

Ce scanner est une évolution des TM précédents. Il comporte


maintenant une large bande panchromatique à haute résolution.

DrK 118
Capteur ETM+
Bande Bande spectrale Résolution Utilisation
discrimination entre le sol et la végétation,
1 0,45 - 0,515 µm 30 m x 30 m bathymétrie/cartographie côtière; identification des traits
culturels et urbains
cartographie de la végétation verte (mesure le sommet de
2 0,525 - 0,605 30 m x 30 m
réflectance); identification des traits culturels et urbains
discrimination entre les espèces de plantes à feuilles ou
3 0,63 - 0,69 µm 30 m x 30 m sans feuilles; (absorption de chlorophylle); identification
des traits culturels et urbains
identification des types de végétation et de plantes; santé
4 0,75 - 0,90 µm 30 m x 30 m et contenu de la masse biologique; délimitation des
étendues d'eau; humidité dans le sol
sensible à l'humidité dans le sol et les plantes;
5 1,55 - 1,75 µm 30 m x 30 m
discrimination entre la neige et les nuages
discrimination du stress de la végétation et de l'humidité
6 10,4 - 12,5 µm 60 m x 60 m dans le sol relié au rayonnement thermique; cartographie
thermique
discrimination entre les minéraux et les types de roches;
7 2,09 - 2,35 µm 30 m x 30 m
sensible au taux d'humidité dans la végétation
PAN 0,50 - 0,90 µm 15 m x 15 m
DrK 119
 Troisième série de Landsat

- Le satellite Landsat-8/LDCM (Landsat Data Continuity Mission) , qui


a été lancé le 11 février 2013 avec les instruments :

o OLI (Operational Land Imager) et


o TIRS (Thermal Infrared Sensor)

- Landsat 9 lancement en décembre 2020

DrK 120
Les bandes spectrales de l'instrument OLI (Operational Land Imager)

Bande spectrale Longueur d'onde Résolution


Bande 1 - Aérosols 0,433 - 0,453 µm 30 m
Bande 2 - Bleu 0,450 - 0,515 µm 30 m
Bande 3 - Vert 0,525 - 0,600 µm 30 m
Bande 4 - Rouge 0,630 - 0,680 µm 30 m
Bande 5 - Infrarouge proche 0,845 - 0,885 µm 30 m
Bande 6 - Infrarouge moyen 1 1,560 - 1,660 µm 30 m
Bande 7 - Infrarouge moyen 2 2,100 - 2,300 µm 30 m
Bande 8 - Panchromatique 0,500 - 0,680 µm 15 m
Bande 9 - Cirrus 1,360 - 1,390 µm 30 m
DrK 121
Bandes spectrales de l'instrument TIRS (Thermal Infrared Sensor)

Bande spectrale Longueur d'onde Résolution

Bande 10 - Infrarouge moyen 10,30 - 11,30 µm 100 m

Bande 11 - Infrarouge moyen 11,50 - 12,50 µm 100 m

DrK 122
DrK 123
Schéma de l'instrument TIRS
DrK 124
b) La série des SPOT
Le programme de télédétection SPOT (Satellites Pour
l'Observation de la Terre) a été mis en place par la France, en
collaboration avec la Belgique et la Suède.

Caractéristiques des satellites SPOT


altitude: 822 km (830 km, spot 4; 832 km, spot 5)

inclinaison: 98 degrés

orbite: polaire héliosynchrone

période de révolution: 101 minutes

durée d'un cycle: 26 jours


DrK 125
 Série SPOT 1 à 3
satellites : SPOT 1 (21/02/1986 - opérationnel)
SPOT 2 (21/01/1990 - opérationnel)
SPOT 3 (25/09/1993 - 14/11/1996)

Avec le capteur : HRV, Haute Résolution Visible

Mode Bande Bande spectrale Résolution


XS-multispectral XS1 0,50 - 0,59 µm 20m x 20m
XS2 0,61 - 0,68 µm 20m x 20m
XS3 0,79 - 0,89 µm 20m x 20m
P-panchromatique PAN 0,51 - 0,73 µm 10m x 10m

DrK 126
 SPOT 4
- Satellite SPOT 4 du 24/03/1998 est opérationnel
- Avec les capteurs HRVIR (Haute Résolution Visible et Infrarouge)
et VEGETATION (Voir diapo 109)

Caractéristiques du capteur HRVIR


Mode Bande Bande spectrale Résolution

Multispectral B1 0,50 - 0,59 µm 20m x 20m


B2 0,61 - 0,68 µm 20m x 20m
B3 0,79 - 0,89 µm 20m x 20m
MIR 1,58 - 1,75 µm 20m x 20m
M - monospectral PAN 0,61 - 0,68 µm 10m x 10m

DrK 127
 SPOT 5

Est constitué des capteurs suivant:


- HRS (Haute résolution Stéréosopique)
- HRG (Haute Résolution Géométrique) et
- VEGETATION 2.
Caracteristiques de l’instrument HRS :

- bande spectrale: panchromatique


- résolution: 10 m, échantillonnage le long de la trajectoire: 5 m
- largeur de la scène (centrée sur la trajectoire du satellite):120 km
- longueur maximale d'une scène: 600 km
- angle de prise de vue des 2 téléscopes par rapport à la verticale:
+ et - 20°

Mode Bande Band spectrale Résolution


M - monospectral PAN 0,51 - 0,73 µm
DrK
10m x 10m 128
Caractéristiques du capteur HGR

Mode Bande Bande spectrale Résolution


Multispectral B1 0,50 - 0,59 µm 10m x 10m
B2 0,61 - 0,68 µm 10m x 10m
B3 0,79 - 0,89 µm 10m x 10m
SWIR 1,58 - 1,75 µm 20m x 20m
5m x 5m (ou 2.5m x
M - monospectral PAN 0,51 - 0,73 µm
2.5m)

DrK 129
Capteur VEGETATION 2

Le capteur VEGETATION est le même que celui installé à bord de


SPOT 4 et assure la continuité d’observation globale.

Voir Diapo 109

DrK 130
V- Domaines d’application de la télédétection
V-1- En météorologie
Le premier grand domaine d'application de la télédétection a été
l'étude de l'atmosphère (météorologie et climatologie).
- L'intérêt de la télédétection dans ce domaine est d'assurer une
couverture globale et très fréquemment répétée de la planète
entière, par contre la résolution spatiale n'est pas primordiale pour
les applications météorologiques.
- Les satellites en orbite géostationnaire, à 36000 km de la Terre,
permettent d'obtenir une image couvrant près d'un cinquième de la
surface terrestre toutes les demi-heures ; cinq satellites de ce type
assurent une couverture globale de l'atmosphère terrestre, à
l'exception des pôles.
- Ce système est complété par des satellites en orbite polaire, à 900 km
d'altitude, qui offrent plus de précision.

DrK 131
- Les capteurs utilisés permettent d'observer les nuages et leur
déplacement, de mesurer des températures ou le contenu en vapeur
d'eau de l'atmosphère.
- Parallèlement au système opérationnel de veille météorologique, la
météorologie est un domaine très actif de la recherche en
télédétection.
- des capteurs encore expérimentaux, utilisant les micro-ondes,
effectuent de véritables sondages de l'atmosphère et mesurent la
composition de la stratosphère (ozone) ou les termes du bilan
radiatif.
- Le traitement des données par les physiciens a pour but d'obtenir des
paramètres géophysiques susceptibles d'être intégrés dans des
modèles numériques de prévision météorologique ou de l'évolution
climatique future.

DrK 132
V-2- En océanographie
- En océanographie, la télédétection offre l'avantage de permettre
une vision synoptique de vastes régions qu'il est impossible d'obtenir
par les moyens traditionnels (bateaux).
- Pour certaines études à petite échelle, les données des satellites
météorologiques sont largement utilisées en océanographie
(températures de surface de l'océan) ; pour les études côtières, ce
sont les satellites de télédétection terrestre, équipés de capteurs à
haute résolution, qui sont les plus utiles.
- Des satellites spécialisés à vocation océanographique ont volé dans
un passé récent (Nimbus, Seasat) ou volent depuis le début des
années 90 (ERS-1 de l'Agence Spatiale Européenne, TOPEX-Poseïdon).
- Les types de capteurs utilisés pour l'océanographie sont très variés.
Les radiomètres utilisant le rayonnement visible analysent la couleur
de l'océan, qui permet de mesurer la production biologique
(plancton) et la turbidité; les radiomètres infrarouge ou microonde
mesurent la température de surfaceDrK
de la mer. 133
- La répartition des températures ou des turbidités est un indice des
courants océaniques.
- Les radars embarqués sur des avions ou certains satellites ont
l'avantage d'être insensibles aux nuages; ils permettent d'observer
les phénomènes ondulatoires présents sur l'océan, les vagues en
particulier.
- Enfin, certains types particuliers de capteurs, radars-altimètres ou
diffusiomètres sont utilisés pour mesurer avec une très grande
précision l'altitude de la surface de la mer qui est un reflet de la
dynamique océanique (courants généraux), ou la vitesse du vent
sur la mer.
- Parmi les applications océanographiques de la télédétection, citons
enfin l'étude des glaces de mer en régions polaires.

DrK 134
V-3- Les applications terrestres

- Les applications terrestres de la télédétection sont extrêmement


variées.
- La photographie aérienne, sous toutes ses formes, est encore, sans
doute pour peu de temps, le moyen le plus usuel de télédétection ;
les photographies aériennes sont de plus en plus utilisées sous
forme numérique de façon à permettre leur correction
géométrique (orthophotos) et leur intégration dans les Systèmes
d'Information Géographique.
- En télédétection spatiale, ce sont surtout les radiomètres optiques
à haute ou très haute résolution qui sont utiles pour les applications
terrestres. Depuis 1972, les progrès dans ce domaine sont
remarquables : on est passé d'une résolution de 80 m (MSS de
Landsat), à 30 m (Thematic Mapper) et à 20 et 10 m (HRV de SPOT).

DrK 135
- En géologie ou pour l'étude de la végétation, les radars imageurs,
surtout aéroportés, sont aussi très utilisés.
- Le champ des utilisations de la télédétection ne cesse de s'élargir :
cartographie, géologie et prospection minière, mais aussi
surveillance des cultures ou du couvert forestier, urbanisme,
aménagement, génie civil, etc...
- Le traitement de l'imagerie satellitaire numérique est une
discipline en constant développement, et la baisse du coût des
matériels informatiques a entraîné une augmentation rapide du
nombre des utilisateurs.

DrK 136
Applications de la télédétection

DrK 137
DrK 138

Vous aimerez peut-être aussi