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Chapitre 1

Propagation des ondes Hertziennes

1. Introduction

1.1. Définition de la radiodiffusion


C’est l’émission de signaux par l’intermédiaire d’ondes électromagnétiques destinées à
être reçues directement par le public en général et s’applique à la fois à la réception individuelle
et communautaire. Le service peut comprendre des émissions sonores, vidéos (TV) et autres
genres.
Dans un émetteur radiophonique, les sons (par exemple) sont transformés en signaux
électriques basse fréquence (signaux de modulation), ils sont superposés à une onde HF (onde
porteuse) et envoyés dans une antenne qui les transforme en onde électromagnétique (EM).
On parle de faisceau Hertzien lorsque les deux stations sont situées au sol.
1.2. Canal de propagation

On peut décomposer le système radioélectrique en 5 parties :

Canal de transmission
Emetteur Milieu traversé Récepteur
Antenne Antenne

Figure 1.1 : Système radioélectrique.

Le signal transmis subit des altérations au cours de sa propagation (affaiblissement,


distorsion) en plus des perturbations EM d’origine naturelles (bruit cosmique, bruit industriel).

L’étude de propagation a pour but de connaître le canal de propagation afin d’améliorer la


communication.

L’amélioration se fait par le biais de : codage + correction en utilisant les égaliseurs ou en


installant des procédés de diversité d’espace et/ou de fréquence.
2. Spectre EM
Il représente la répartition des OEM en fonction de leur longueur d’onde, de leur
fréquence ou bien de leur énergie.
L’utilisation des OEM a débuté par les expériences de Hertz et Marconi (1901).

Figure 1.2 : Spectre électromagnétique et quelques applications.


En partant des ondes les plus énergétiques, elles sont classées comme suit :

 Rayons Gamma γ

Ils sont dus aux radiations émises par les éléments radioactifs. Ces rayons sont très dangereux
pour les cellules vivantes (transition dans le noyau atomique).

 Rayons X

Découverts pas Rontgen en 1895, ils sont moins nocifs que les rayons γ mais sont aussi très
énergétiques (124 eV-124 keV, transition des électrons internes de l’atome). Ils traversent plus
ou moins la matière et sont utilisés en médecine pour la radiographie, dans l’industrie (contrôle
de bagage dans le transport aérien) et dans la recherche pour l’étude de la matière (rayonnement
synchrotron).

 Rayons ultra-violets UV

Ils restent assez énergétiques (3,2 eV-124 eV, transition des électrons de valence de l’atome).
Ces rayons sont nocifs pour la peau. Une grande part des UV est stoppée par l’ozone. Ils sont
classés en 3 catégories :

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 UV-A : responsables d’un bronzage rapide ;
 UV-B : à l’origine du bronzage retardé (24 à 48h) ;
 UV-C : proches des rayons X. En exposition prolongée sur les êtres vivants, ce
rayonnement est cancérigène.

 Visible

(1,6 eV-3,2 eV, transition des électrons de valence de l’atome). Il se répand sur une partie étroite
du spectre EM. On peut distinguer l’ensemble des couleurs de l’arc en ciel du bleu au rouge.

- Rouge : 622-780 nm ;
- Orange : 597-622 nm ;
- Jaune : 577-597 nm ;
- Vert : 492-577 nm ;
- Bleu : 455-492 nm ;
- Violet : 390-455 nm.

 Infrarouge

(1,24 - 1,6 eV, vibration moléculaires, oscillation des particules). C’est un rayonnement émis
par tous les corps dont la température est T > 0°K (-273°C). Il est divisé en 4 catégories :
- Le proche infrarouge (780 - 1600 nm) : utilisé en télédétection pour différencier les
surfaces naturelles. Il Permet de distinguer les surfaces végétalisées des surfaces
minérales.
- L’infrarouge moyen (1,6 - 4 μm) : permet d’étudier les teneurs en eau des surfaces, il est
utilisé en agriculture et foresterie. L’atmosphère est en grande partie opaque aux
rayonnements du moyen infrarouge qui sont absorbés par la vapeur d’eau.
- L’infrarouge thermique (4 - 15 μm) : ce rayonnement dépend des propriétés d’émissivité
des surfaces et des capteurs satellitaires mesurant la température apparente des objets. En
effet, une partie du rayonnement visible et proche infrarouge provenant à la surface de la
terre est absorbée par les objets, puis réémise sous forme de chaleur à une plus grande
longueur d’onde.
- L’infrarouge lointain (15 – 100 μm) : ce rayonnement est utilisé pour étudier la formation
de galaxies et des étoiles. Les détecteurs appelés bolomètres sont utilisés pour mesurer
l’intensité du rayonnement IR émis par les corps célestes.

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 Microondes (hyperfréquences)

(1mm-1m, vibrations moléculaires, oscillations électroniques), cette région du spectre est


utilisée pour mesurer le rayonnement émis par la surface terrestre, par les capteurs actifs comme
le système radar. D’autres applications sont à citer comme la téléphonie cellulaire, four à
microondes, etc.

Ce domaine est subdivisé en 3 sous-bandes :

- Bande UHF (ondes décimétriques, 10 cm - 1 m) : elle nécessite de prendre en


considération tous les phénomènes de propagation et se distingue surtout par les
contraintes technologiques qu’elle impose.

- Bande SHF (ondes centimétriques, 1 cm - 10 cm) : leur propagation est en ligne droite.
La possibilité de focaliser en pinceau étroit à l’émission comme à la réception permet des
liaisons très fiables avec des puissances modestes tout en garantissant une certaine
confidentialité (liaisons Hertziennes, TV par satellites, etc.). Certaines bandes sont
absorbées par des molécules présentes à l’atmosphère et sont utilisables pour les télécoms,
par exemple la bande de 2,45 GHz absorbée par les molécules d’eau et utilisée pour les
fours microondes.
Il faut noter également que les détails de l’ordre de quelques centimètres peuvent être mis
en évidence dans un écho de radar notamment.

- Bande EHF (ondes millimétriques, 1mm – 1 cm) : la propagation de ces ondes est plus
délicate car cette bande comporte un grand nombre de bandes d’absorption des
composantes de l’atmosphère terrestre. Cependant, quelques fenêtres de transparence
existent et autorisent la conception des systèmes de vision électronique comme le radar
anticollision pour automobile (vers 95 GHz).

 Ondes radio

(Quelques eV, oscillations d’électrons d’un circuit électrique) elles sont subdivisées en 4
sous-bandes :
- Les ondes longues (ondes kilométriques ou grandes ondes, 1 – 10 km) : où l’on constate
deux types de propagation :
 Par courant tellurique (ondes de sol) : la portée est directement liée à la puissance
d’émission et à la bande passante de réception. Avec de très grandes puissances (>1 MW
et une bande passante étroite de l’ordre de Hz) alliées à des modes de démodulation

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sophistiqués, on peut même atteindre des très grandes portées autorisant des
communications lointaines (avec des sous-marins en plongée par exemple)
 Par réflexion sur l’ionosphère des ondes : la portée est d’autant plus faible que
le taux d’ions est plus fort (réflexion à basse altitude) et la fréquence basse. Les taux
d’ions dépendent de l’activité solaire (périodique de période moyenne d’une douzaine
d’année) et de l’heure. On trouve dans ces longueurs d’ondes des émetteurs horaires (DCF
à 7,7 km), une bande de diffusion (G.O) et d’autres signaux destinés en particulier à la
localisation.
- Les ondes moyennes (ondes hectométrique, 100 m-1 km) : on y trouve le même type de
propagation ; comme l’altitude de réflexion augmente avec la fréquence. La portée par
réflexion est plus grande surtout la nuit. On trouve dans cette bande des signaux de
localisation, une bande de radiodiffusion (P.O), une bande dite chalutiers où se trouve les
fréquences destinées au S.O.S (2182 kHz).
- Les ondes courtes (ondes décamétriques, 10 -100m) : les conditions de propagation y sont
très fluctuantes et dépendent de l’heure, de la saison, de la période d’activité solaire.
D’une manière générale, les ondes assurent une propagation directe (propagation à courte
distance), soit après pénétration dans l’ionosphère, un retour sur terre à une distance
d’autant plus grande que la fréquence est grande (propagation à longue distance). A partir
d’une certaine fréquence (fonction de nombreux paramètres, les ondes ne retombent plus
au sol, la propagation à grande distance disparait. Un très grand nombre de services
utilisent cette bande de fréquence (radio-télécom., télécom., etc)
- Les ondes de très haute fréquence (ondes métriques, VHF, 1 -10m) : la réflexion sur
l’ionosphère y est généralement impossible. La propagation se fait de manière presque
rectiligne et se limite à l’horizon. Les liaisons y sont très faibles et la portée dépend
principalement de l’altitude des antennes d’émission et de réception. C’est grâce à la
transparence de l’ionosphère que les fréquences les plus basses permettent des liaisons
par satellites.

3. Phénomènes de réfraction, réflexion, diffraction absorption et


diffusion
La figure 1.3 résume les phénomènes que subit l’OEM lors de sa propagation et son
interaction avec les différents milieux qu’elle rencontre. Ces phénomènes sont la réfraction, la
réflexion, la diffraction, l’absorption et la diffusion.

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α α

Figure 1.3 : Phénomènes liés à la propagation : transmission, réflexion, réfraction,


diffraction, absorption et diffusion.

3.1. Réflexion
C’est un brusque changement de direction d’une onde à l’interface de deux milieux. Après
réflexion, l’onde reste dans son milieu de propagation initial et son angle de réflexion est égal
à celui de l’incidence.

3.2. Réfraction
C’est la déviation d’un rayon lorsqu’il passe d’un milieu d’indice de réfraction n1 à un
autre d’indice de réfraction n2.

3.3. Diffraction
C’est le comportement des ondes lorsqu’elles rencontrent un obstacle ou une ouverture.

3.4. Absorption
L’absorption a lieu quand le rayonnement cède une partie ou toute son énergie au milieu
avec lequel il rentre en contact (molécules), ceci conduit à une atténuation du signal dans la
direction de propagation du rayonnement.

3.5. Diffusion
C’est la déviation du rayon dans diverses directions par une interaction avec d’autres
objets.

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4. Influence de la terre et de l’atmosphère sur la propagation des ondes
Hertziennes
Les ondes peuvent se propager de trois façons entre un émetteur et un récepteur :
 A la surface de la terre (onde de sol) ;
 Dans la basse atmosphère (onde directe) ;
 Par réflexion sur l’ionosphère (onde d’espace).

Pour les ondes métriques et centimétriques, seul le second type de propagation est
possible.

La basse atmosphère produit des phénomènes de réfraction et d’atténuation sur la


propagation des ondes.

L’influence du sol peut se manifester par des phénomènes de réflexion et de diffraction.

Lorsque l’émetteur et le récepteur sont situés l’un à la surface de la terre et l’autre à bord
d’un satellite, il faut tenir en compte de l’influence de toutes les couches de l’atmosphère qui
sont traversées.

4.1. Caractéristiques électriques du sol et de la basse atmosphère


4.1.1. Le sol

Il peut être considéré comme un milieu dissipatif de permittivité effective :


𝜎
𝜀𝑒 = 𝜀 − 𝑗 𝜔

𝜺 𝝈
𝜺𝒆𝒓 = 𝜺 − 𝒋 𝝎𝜺 (1.1)
𝟎 𝟎

Où ε0 est la permittivité du vide, σ la conductivité, εer est la permittivité relative et ω la


pulsation (2πf).

La fréquence de transition pour laquelle les amplitudes du terme réel et imaginaire sont
égales est donnée par :
𝝈 𝟏𝟖𝝈
𝒇𝒕𝒓 = 𝟐𝝅𝜺 = (𝑮𝑯𝒛) (1.2)
𝜺𝒓

C’est la fréquence au-dessous de laquelle, le milieu se comporte comme un conducteur


et au-delà de laquelle il se comporte comme un diélectrique.

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Exemple

L’eau de mer a les caractéristiques suivantes : σ=4 et εr = 80.


𝜎 18𝜎
La fréquence de transition : 𝑓𝑡𝑟 = 2𝜋𝜀 = = 0,9 𝐺𝐻𝑧.
𝜀𝑟

-L’eau de mer se comporte comme un diélectrique, pour : f > 900 MHz.

-L’eau de mer se comporte comme un conducteur pur, pour : f < 900 MHz.

Calculer la fréquence de transition pour chacun des milieux suivants :

o Un sol moyennement sec : σ = 10-3 et εr = 15 ;


o L’eau douce : σ = 3.10-3 et εr = 80.

4.1.2. La basse atmosphère (troposphère)

C’est la région de l’atmosphère s’étendant jusqu’au-dessus des plus hautes montagnes.


Elle est le siège des phénomènes météorologiques faisant intervenir l’eau : brouillard, nuages,
pluie, neige, etc.

Elle est limitée en altitude par une surface fictive appelée tropopause dont la hauteur est
plus faible au voisinage des pôles qu’à l’équateur. Dans les régions tempérées, son altitude
oscille entre 7 et 14 km, suivant les conditions atmosphériques. La troposphère peut être
considérée comme un diélectrique pur, sauf aux ondes les plus courtes (cm, mm) pour lesquelles
elle peut être plus ou moins absorbante. La température, l’humidité et la pression y varient de
façon sensible en fonction du lieu et du temps, il en résulte une variation de l’indice de
réfraction.

a. Loi de variation de l’indice de réfraction


𝒏 = 𝒏𝟎 (𝟏 + 𝑩. 𝒉) (1.3)
Où : n0, indice de réfraction au niveau de la mer. n, indice de réfraction à une hauteur h. B
(formule de Booker) est donné par :
𝟏 𝒅𝑷 𝒅𝑻
𝑩 = 𝑹 (−𝟎, 𝟐 + 𝟑𝟎 𝒅𝒉 − 𝟔 𝒅𝒉) (1.4)
𝟎

P (mb), T (°C) et h (m) représentent respectivement, la pression, la température et la hauteur.


R0 est le rayon de la terre (6400 km).

Comme n0 est voisin de 1et que B.h<<1 :

𝒏 = 𝒏𝟎 + 𝑩. 𝒉 (1.5)

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b. Atmosphère standard

Conditions moyennes :
𝑑𝑃 𝑑𝑇 0,25
= −0,0033, 𝑑ℎ = −0,009, 𝐵 = −
𝑑ℎ 𝑅0

𝒉
D’où : 𝒏 = 𝒏𝟎 − 𝟎, 𝟐𝟓 𝑹 (1.6)
𝟎

c. Atmosphère de référence

La loi précédente n’est pas valable dans toute la troposphère.

𝒏 = 𝟏 + 𝟑𝟏𝟓. 𝟏𝟎−𝟔 . 𝒆−𝟎,𝟏𝟑𝟔𝒉 (h en km) (1.7)

Dans le premier kilomètre, cette atmosphère de référence est très proche de l’atmosphère
standard.

4.2. Réfraction atmosphérique


4.2.1. Définitions

L’atmosphère peut être considérée comme un milieu à stratification sphérique où les


surfaces séparant les différentes strates sont des sphères parallèles à la surface de la terre,
comme elle peut être un milieu où l’indice de réfraction varie de façon régulière comme
l’illustre la figure 1.4.

M’(s’)
ϕ’
M2 ϕ 2’
ϕ2
h2 n3 ϕ
M1 ϕ 1’
M(s)
n2
ϕ1 h1
n1

R0

O
(a) (b) O

Figure 1.4 : Propagation dans l’atmosphère (a) milieu stratifié, (b) milieu régulier.

Au point M1, la loi de Descartes s’écrit :

𝑛1 𝑐𝑜𝑠𝜑1 = 𝑛2 𝑐𝑜𝑠𝜑1 ′

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Dans le triangle OM1M2 :
̂
𝑠𝑖𝑛𝑂𝑀1 𝑀2 ̂
𝑠𝑖𝑛𝑂𝑀2 𝑀1
=
𝑂𝑀2 𝑂𝑀1

𝑐𝑜𝑠𝜑1 ′ 𝑐𝑜𝑠𝜑2
=𝑅
𝑅0 +ℎ2 0 +ℎ1

D’où : 𝒏𝟏 (𝑹𝟎 + 𝒉𝟏 )𝒄𝒐𝒔𝝋𝟏 = 𝒏𝟐 (𝑹𝟎 + 𝒉𝟐 )𝒄𝒐𝒔𝝋𝟐 (1.8)

Dans un milieu dont l’indice varie d’une façon continue :

𝒏(𝑹𝟎 + 𝒉)𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝒄𝒕𝒆 (1.9)

 La courbure relative de la trajectoire par rapport à la terre est définie par :

𝝋′ −𝝋 𝒅𝝋
𝝈= = 𝒔𝒊 𝑴′ → 𝑴 (1.10)
𝒔′ −𝒔 𝒅𝒔

(Dans cette section, σ représente la courbure, et non la conductivité).

- Si σ = 0, φ est constant en tous les points de la trajectoire, la courbure de la trajectoire est


donc égale à celle de la terre.
- Si σ > 0, φ augmente avec s, la courbure propre de la trajectoire (1/R) est plus petite que
celle de la terre.
- Si σ < 0, φ diminue avec s, la courbure propre de la trajectoire (1/R) est plus grande que
celle de la terre.

En prenant la dérivée logarithmique de (1.9) :


𝒅𝒏 𝒅𝒉 𝒔𝒊𝒏𝝋
+𝑹 − 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟎 (1.11)
𝒏 𝟎 +𝒉

𝑑ℎ
En tenant compte à ce que : 𝑠𝑖𝑛𝜑 = , et des approximations : n ≈ 1, cosφ ≈ 1, (les angles
𝑑𝑠

φ restent inférieurs à 10° du fait que nous ne considérons que les trajectoires situées au voisinage
de la terre). Dans ces conditions, et en négligeant h<<R0 :
𝒅𝒏 𝟏
+𝑹 =𝝈 (1.12)
𝒅𝒉 𝟎

4.2.2. Applications aux télécommunications

Soit une antenne dont la direction de rayonnement maximal est parallèle à la surface de
la terre.

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𝑑𝑛 1
- Si = − = −156. 10−6 → 𝜎 = 0→Les trajectoires sont parallèles à la surface de
𝑑ℎ 𝑅0

la terre.
𝑑𝑛
- Si 𝑑ℎ > −156. 10−6 → 𝜎 > 0→dφ > 0 pour ds > 0, La trajectoire s’écarte de la terre,
𝑑𝑛
en particulier si 𝑑ℎ = 0→Les trajectoires sont des lignes droites.
𝑑𝑛
- Si 𝑑ℎ < −156. 10−6 → 𝜎 < 0→ La trajectoire se rapproche de la terre.

𝑑𝑛 Infra-réfraction
=0
𝑑ℎ -39.10-6
𝑑𝑛
−156. 10−6 < < −39. 10−6
𝑑ℎ
Supra-réfraction

-156.10-6

Guidage

Figure 1.5 : Propagation selon dn/dh.

Les différentes possibilités de fonctionnement d’une liaison de télécommunication


(comme le montre la figure 1.5) se définissent par rapport au cas de l’atmosphère standard pour
𝑑𝑛
lequel : 𝑑ℎ = −39. 10−6 .

𝑑𝑛
- Si > −39. 10−6 →Infra-réfraction.
𝑑ℎ
𝑑𝑛
- < −39. 10−6 →Supra-réfraction avec possibilité d’obtenir un guidage d’onde si
𝑑ℎ
𝑑𝑛
de plus : 𝑑ℎ < −156. 10−6 .

Il convient que la ligne de visée de l’antenne d’émission soit un peu en dessous de


l’horizontale afin que les trajectoires de propagation puissent atteindre l’antenne de réception.

4.2.3. Cas équivalents utilisés en télécommunication et radar

Il est possible de définir deux cas fictifs équivalents au cas réel (figure 1.6) dans lesquels
la trajectoire de propagation est rectiligne ou la surface de la terre est plate, pourvu que σ soit
conservée. Ainsi, les concepteurs de liaisons de télécommunication ou de radar disposent d’un
modèle équivalent dans lequel tout point de la trajectoire se trouve à la même hauteur hQ au-
dessus de la terre que dans le cas réel.

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Q R E R
E
hQ Q
h1 h2 h2
h1
hQ
𝑅0 ′ > 𝑅0
(a) (b)

Figure 1.6 : Cas équivalents au cas réel (a) avec trajectoire rectiligne, (b) avec terre plate.

a. Cas équivalent avec trajectoire rectiligne

Notons (σ’, n’, R0’) les paramètres notés (σ, n, R0) dans le cas réel.
𝒅𝒏′ 𝟏
+ 𝑹 ′ = 𝝈′ (1.13)
𝒅𝒉 𝟎

𝑑𝑛′
La trajectoire étant rectiligne, n’=cte, ceci implique que : = 0.
𝑑ℎ

Comme la courbure relative de la trajectoire doit être la même dans le cas équivalent que
dans le cas réel, ceci induit à : σ’ = σ.
𝟏 𝟏 𝒅𝒏
= 𝑹 + 𝒅𝒉 (1.14)
𝑹𝟎 ′ 𝟎

Le rayon terrestre fictif :


𝟒
𝑹𝟎 ′ = 𝟑 𝑹𝟎 ≈ 𝟖𝟓𝟎𝟎 𝒌𝒎 (1.15)

𝑑𝑛 0,25
(Dans les conditions atmosphériques normales : 𝑑ℎ = − ).
𝑅0

b. Cas équivalent avec terre plate


𝒅𝒏" 𝟏
+𝑹 ′′ = 𝝈" (1.16)
𝒅𝒉 𝟎

La terre étant plate →R0’’=∞


𝒅𝒏" 𝒅𝒏 𝟏
= 𝒅𝒉 + 𝑹 (1.17)
𝒅𝒉 𝟎

𝒉
𝒏" = 𝒏 + 𝑹 (1.18)
𝟎

Cette relation donne la valeur que l’on doit prendre pour l’indice modifié de l’atmosphère.

4.2.4. Réfraction et réflexion anormales


Normalement, la température de l’air diminue quand la hauteur h augmente, mais il peut
y arriver qu’une couche d’air chaud produise une augmentation de température de quelques

UEF1121-CHAPITRE 1 12
degrés sur quelques dizaines de mètres, soit directement au-dessus du niveau zéro, soit entre
deux altitudes h1 et h2. Il peut aussi exister une couche d’évaporation importante sur quelques
dizaines de mètres.

h h

n (a) Trajet des rayons

h h

h2
h2

h1 h1

n Trajet des rayons


(b)

Figure 1.7 : Variations de n et trajets des rayons dans le cas : (a) d’une couche de super-
réfraction située entre 0 et h, (b) entre h1 et h2.

Dans ces deux cas, il se produit une variation anormale de n et dn/dh peut devenir <-156.
10-6. Par conséquent, la courbure des rayons est plus forte que celle de la terre et les rayons sont
donc rabattus vers sa surface (super-réfraction) sur laquelle ils peuvent éventuellement se
réfléchir. Il peut ainsi s’établir, par une suite de réflexions successives, une sorte de propagation
guidée appelée : propagation par conduit.

Un tel mode peut engendrer un champ exceptionnellement intense ou interrompre la


liaison, selon que le conduit guide l’énergie vers l’antenne de réception ou la dévie dans une
autre direction.

Il se peut aussi qu’une brusque variation de n se produise dans l’atmosphère à une hauteur
h0. Il s’établit un feuillet horizontal qui provoque une réflexion partielle ou une réfraction
anormale des ondes arrivants sous une incidence rasante.

Feuillet Feuillet

Figure 1.8 : Influence d’un feuillet atmosphérique sur la propagation des ondes.

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Il en résulte un affaiblissement important ou une interruption de la liaison qui ne pourra
être établie que lorsque le feuillet aura disparu ou sera déplacé.

Ces couches d’inversion, et ces feuillets ne peuvent apparaître que si l’atmosphère est
calme et sujette à des variations de températures et ou d’humidité importantes. De telles
conditions se produisent au-dessus de la mer ou des plaines régulières. Plutôt au lever et au
coucher du soleil. Elles sont rares dans les régions tempérées (sauf au-dessus de la mer,
notamment la Méditerranée) mais sont fréquentes sous certains climats tropicaux ou
équatoriaux.

 Les procédés pour améliorer la réception :


- Diversité d’espace : utiliser deux antennes de réception l’une à l’emplacement optimum
pour une propagation normale et l’autre à un niveau inférieur d’au moins une centaine de
longueur d’onde.
- La diversité de fréquence, ce qui consiste à établir la liaison sur deux fréquences séparées
d’au moins 1%.

L’emploi simultané de ces deux méthodes, permet d’avoir le choix entre quatre signaux,
pour assurer une sûreté totale de la liaison.

4.3. Atténuation de l’atmosphère par l’eau et les gaz


La traversée des zones de pluie, de nuages et de brouillards donne lieu à une atténuation
des ondes les plus courtes : centimétriques et millimétriques. Elle résulte des pertes par
absorption et par diffusion et augmente rapidement avec la fréquence et l’intensité de la
précipitation. Par exemple, dans les gouttes d’eau, ce sont les pertes par diffusion qui sont les
plus importantes, et qui dépendent des valeurs relatives de la longueur d’onde et de la dimension
de la particule.

o Les nuages et les brouillards qui contiennent des gouttelettes d’eau très fines ne
produisent par les phénomènes de diffusion importante.
o La glace atténue très peu, l’atténuation dépend de la proportion d’eau qui y existe sous
une forme liquide.
o Les gaz contenus dans l’atmosphère peuvent produire une absorption (figure 1.9).

UEF1121-CHAPITRE 1 14
Figure 1.9 : Courbes d’atténuation atmosphérique.

4.4. Réflexion sur le sol


4.4.1. Hypothèse d’un sol plan
Considérons un émetteur E et un récepteur R (figure 1.10). L’onde électromagnétique
peut parvenir au récepteur E :

- Soit directement en parcourant le trajet de longueur r ;


- Soit après réflexion sur le sol selon le trajet de longueur r’ = r1 + r2.

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Supposons que la distance d (entre E et R) est assez faible pour que l’on puisse négliger
la courbure de la terre.

E
r
R
h2 r2 r1
r' h1

T
d

Figure 1.10 : Réflexion d’une onde sur un sol plan

- Soit E0, le champ produit en R par le rayon direct issu de E.


- Soit Er, le champ produit en R par le rayon réfléchi en T, avec un coefficient de
réflexion complexe : 𝛤 = 𝛤 𝑒𝑥𝑝(𝑗𝜑).

Pour calculer l’amplitude relative de Er et de E0, il faut tenir compte des deux faits
suivants :

- Au point T de réflexion, le module du coefficient de réflexion est inférieur à l’unité ;


- La longueur r’ du rayon réfléchi est plus grande que celle du rayon r.

Comme le champ varie en raison inverse de la distance, nous avons :


𝑬𝒓 𝒓
= 𝜞 𝒓′ (1.19)
𝑬𝟎

Evaluons le déphasage de Er par rapport à E0 ; il en résulte :

- du déphasage φ qui se produit à la réflexion sur le sol ;


- du déphasage φ’ introduit par la différence de longueur des rayons direct et réfléchi.

𝒓′ −𝒓
𝝋′ = 𝟐𝝅 (1.20)
𝝀

Le champ total est donc :


𝒓
𝑬 = 𝑬𝟎 [𝟏 + 𝜞 𝒓′ 𝒆𝒙𝒑 𝒋(𝝋 + 𝝋′)] (1.21)

 La valeur maximale est obtenue pour φ+φ’ = 2kπ :


𝒓
𝑬𝑴 = 𝑬𝟎 (𝟏 + 𝜞 𝒓′) (1.22)

 La valeur minimale est obtenue pour φ+φ’ = 2(k+1)π :

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𝒓
𝑬𝒎 = 𝑬𝟎 (𝟏 − 𝜞 ) (1.23)
𝒓′

Il y a donc dans l’espace une variation du champ reçu avec une succession périodique des
maxima et des minima. Pour calculer cette périodicité, compte tenu de ce que h1, h2 << d, nous
ferons l’approximation suivante :
𝒉𝟏 𝒉𝟐
𝝋′ = 𝟒𝝅 (1.24)
𝝀𝒅

 Si R se déplace à d = cte, la périodicité Δh2 selon h2 est telle que :


4𝜋ℎ1
Δℎ2 = 2𝜋
𝜆𝑑

𝝀𝒅
D’où : 𝚫𝒉𝟐 = (1.25)
𝟐𝒉𝟏

 Si R se déplace à h2 = cte, la périodicité Δd selon d est telle que :


4𝒉𝟏 𝒉𝟐 Δ𝑑
= 2𝜋
𝜆 𝑑2

𝝀𝒅𝟐
D’où : 𝚫𝒅 = 𝟐𝒉 (1.26)
𝟏 𝒉𝟏

4.4.2. Hypothèse d’un sol sphérique


D’après la figure 1.11, nous avons dans les triangles OO’E et OO’R :

E r R
r1 r2
h1 h2
θ θ
d1 d2
E’ R’
R0’

α2
α1

Figure 1.11 : Réflexion d’une onde sur un sol sphérique.

𝑟1 0 𝑅 ′
= 𝑐𝑜𝑠(𝜃+𝛼
𝑠𝑖𝑛𝛼1 1)

𝑟2 0 𝑅 ′
= 𝑐𝑜𝑠(𝜃+𝛼
𝑠𝑖𝑛𝛼2 2)

Dans le triangle EO’R :

UEF1121-CHAPITRE 1 17
𝑟 2 = 𝑟12 + 𝑟22 + 2𝑟1 𝑟2 cos(2𝜃)

o On définit la différence de marge : Δr = (r2-r1)-r et on démontre que dans le cas où les


angles α1, α2 et θ sont petits :
𝟐𝒓𝟏 𝒓𝟐
𝚫𝒓 = 𝒓 𝜽𝟐 (1.27)
𝟏 +𝒓𝟐

o On définit un facteur de divergence D, par lequel il faut multiplier le champ E1 reçu


dans l’hypothèse d’une terre plate pour obtenir le champ E2 reçu dans l’hypothèse d’une
terre sphérique.
𝑬
𝑫 = 𝑬𝟐 < 𝟏 (1.28)
𝟏

𝟐 𝒓𝟏 𝒓𝟐 −𝟏/𝟐
𝑫 = |𝟏 + 𝑹 ′ | (1.29)
𝟎 𝒔𝒊𝒏𝜽 𝒓𝟏 +𝒓𝟐

4.4.3. Influence des irrégularités du sol


Les irrégularités du terrain (relief, végétation, bâtiments) réduisent l’amplitude du
coefficient Γ de réflexion sur le sol, du fait que l’énergie incidente, au lieu d’être réfléchie dans
une seule direction, est alors diffusée dans plusieurs directions (figure 1.12)

θ
Hsinθ
H θ H

Figure 1.12 : Influence des irrégularités du sol sur une onde incidente.

Soit H la dimension verticale moyenne de ces irrégularités. Pour une onde, dont la
direction de propagation fait un angle θ avec la verticale. H sinθ est la projection de H
perpendiculairement à la direction de propagation. Ainsi que l’a montré Lord Rayleigh, on n’a
le droit de négliger ces irrégularités que lorsque H sinθ << λ et plus précisément si H sinθ <
λ/120.

 Pour H sinθ = λ/16 ; →Γ2 serait réduit de moitié ;


 Pour H sinθ = λ/8 ; →Γ2 serait réduit de 90% ;
 Pour H sinθ > λ/4 ; →Γ2 est négligeable.

4.4.4. Evanouissement
La différence de phase relative entre rayon direct et réfléchi est Δ𝜑 = 2𝜋(𝑟2 − 𝑟1 )/𝜆
avec : 𝜆 = 𝜆0 /𝑛. Une variation de l’indice de réfraction des couches où s’effectue la

UEF1121-CHAPITRE 1 18
propagation entraîne une variation n(r2-r1) ; ces variations sont, en général, de quelques
décimètres, exceptionnellement de quelques mètres. Il en résulte qu’elles seront sans effet sur
les ondes décamétriques et supérieures, mais affecteront surtout les ondes métriques et
inférieures. Le champ reçu présentera alors une suite de variations à la cadence de celles de n.
Pour éviter ces évanouissements, on peut utiliser la réception en diversité d’espace à l’aide de
deux antennes suffisamment espacées, à moins qu’il ne soit possible d’éliminer le rayon réfléchi
en plaçant l’antenne de réception de telle sorte qu’un obstacle se trouve entre elle et le point de
réflexion, même s’il doit intercepter un peu le premier ellipsoïde de Fresnel.

4.5. Diffraction par le sol


4.5.1. Formulation du principe de Huygens-Fresnel
Soit un émetteur d’ondes en O dont on veut calculer le champ rayonné en P (figure 1.10)
Conformément au principe d’Huygens, entourons l’émetteur par une sphère sur laquelle sont
réparties les sources secondaires du champ. Le champ total rayonné en P est donné par :

M2 θ2

M1 θ1

O M0 P
M1’ M0P=r0
M1P=r1
M2’
M2P=r2

Figure 1.13 : Zone de Fresnel sur un front d’onde sphérique issu de O.

𝟏 𝒆−𝒋𝒌𝒓
𝑬(𝑷) = 𝝀 ∫𝒔𝒑𝒉è𝒓𝒆 𝑬(𝑴)𝑲(𝜽) 𝒅𝑺 (1.30)
𝒓

1+𝑐𝑜𝑠𝜃
𝐾(𝜃) = , 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑′𝑜𝑏𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑡é
2

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑀𝑃,
𝑟 = 𝑀𝑃, 𝜃 = (𝑂𝑀, ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ )

Décomposons le champ total sur la base de zones de Fresnel qui sont réparties à la surface de
la sphère.

En prenant sur la sphère des points de référence M0, M1, M2, M1’, M2’,…tel que :

o M0P = r0 ;
o M1P = M1’P = r0+λ/2 = r1
o M2P = M2’P = r0+λ = r2 …

UEF1121-CHAPITRE 1 19
Définissons des zones de la sphère délimitées par ces points de référence :

o Zone S1 entre M1 et M1’, dite première zone de Fresnel ;


o Zone S2 entre M1 et M2 ainsi que M1’ et M2’ (deuxième zone de Fresnel) ;
o Zone S3 entre M2 et M3 ainsi que M2’ et M3’ (Troisième zone de Fresnel).

Si nous prenons comme référence de phase des champs rayonnés en P, la phase du champ
rayonné par la source d’Huygens qui se trouve en M0, nous avons pour les zones S1, S2, S3 …une
phase moyenne des champs rayonnés qui vaut respectivement : -π/2, -3 π /2, -5 π /2 …

L’expression du champ total rayonné en P peut être écrite en faisant apparaître la


contribution des champs rayonnés par chacune de zones :

𝐸(𝑃) = 𝐸1 (𝑆1 ) + 𝐸2 (𝑆2 ) + 𝐸3 (𝑆3 ) + ⋯

𝑬(𝑷) = 𝑬𝟏 𝒆−𝒋𝝅/𝟐 + 𝑬𝟐 𝒆−𝒋𝟑𝝅/𝟐 + 𝑬𝟑 𝒆−𝒋𝟓𝝅/𝟐 + ⋯ (1.31)

Avec : 𝐸1 > 𝐸2 > 𝐸3 …

Nous pouvons représenter le champ résultant R comme une somme de vecteurs


d’amplitude décroissante et alternativement en opposition de phase. Fresnel a montré que cette
somme était E1/2.

E1
E2
E3
E4
E5
E6
E7
R = E1/2

Figure 1.14 : Champ R résultant du rayonnement de Fresnel.

4.5.2. Influence d’un obstacle obstruant une partie du demi-espace inférieur


Dans ce cas, le champ total peut s’écrire en faisant apparaître la contribution du demi-
espace supérieur, qui vaut E1/4, et celle de chacune des demi-zones de Fresnel appartenant au
demi-espace inférieur :
𝟏 𝟏 𝟏
𝑬(𝑷) = 𝟒 𝑬𝟏 + 𝟐 𝑬𝟏 + 𝟐 𝑬𝟐 + ⋯ (1.32)

UEF1121-CHAPITRE 1 20
𝐸1
 Si l’obstacle bouche toutes les zones : 𝐸(𝑃) = 𝑒 −𝑗𝜋/2 , cette valeur du champ
4

correspond au point initial de la courbe des variations du champ reçu en fonction de la


distance h entre l’obstacle et la ligne droite OP (figure 1.15).
 Si l’obstacle laisse libre S1/2 :
𝐸1 𝐸1 3𝐸1
𝐸(𝑃) = 𝑒 −𝑗𝜋/2 + 𝑒 −𝑗𝜋/2 = 𝑒 −𝑗𝜋/2
4 2 4

Ce champ correspond au premier maximum A de la courbe.

 Si l’obstacle laisse libre S1/2+ S2/2 :


3𝐸1 𝐸2
𝐸(𝑃) = 𝑒 −𝑗𝜋/2 + 𝑒 −𝑗3𝜋/2
4 2

Ce champ correspond au premier minimum B de la courbe.

A
3E1/4

E1/2
E1/4 B
h1 h2 h3 h

Figure 1.15 : Variation du champ reçu en fonction de la distance entre l’obstacle et ligne
droite OP.

Chaque fois qu’une demi-zone de Fresnel est dégagée, la courbe passe par un maximum
ou un minimum selon que la contribution de cette zone s’effectue en phase ou en opposition de
phase avec celle de la première zone. On remarque que l’enveloppe des maxima est
décroissante, celle des minima est croissante et qu’à la limite, elles tendent toutes les deux vers
la valeur E1/2 qui correspond au champ produit en R lorsque l’onde se propage en espace libre.

4.5.3. Ellipsoïde de Fresnel


Dans le cas d’une liaison de télécommunications entre un émetteur E et un récepteur R
distants de d (figure 1.13) en présence d’un obstacle M situé à une distance h en dessous de ER,
à la distance d1 de E et d2 de R, on a intérêt à ce que cet obstacle ne laisse dégagée que la
première zone de Fresnel pour que le champ reçu soit le plus grand possible. Dans ces
conditions, le point M sommet de l’obstacle est tel que : EM+MR=ER+λ/2. Le point M
appartient donc à un ellipsoïde que l’on appelle (premier ellipsoïde de Fresnel), puisque tout
point de cet ellipsoïde correspond à la limite de la première zone de Fresnel. Le rayon r de cet
ellipsoïde est dans le plan vertical où se trouve M est donné par :

UEF1121-CHAPITRE 1 21
𝒅 𝒅
𝒓 = √𝒅 𝟏+𝒅𝟐 𝝀 (1.33)
𝟏 𝟐

en tenant compte de ce que r << d1 et d2.

E d1 r d2 R

Figure 1.16 : Schéma d’une liaison de télécommunications en présence d’un obstacle.

L’expérience montre que l’on a intérêt à opérer en ondes centimétriques plutôt qu’en
ondes métriques, où les hauteurs nécessaires pour dégager le premier ellipsoïde de Fresnel
pourraient être trop importantes.

4.6. Influence de l’ionosphère


L’ionosphère est un milieu ionisé sous l’action du rayonnement solaire. Elle est
caractérisée par sa densité électronique qui varie le jour en fonction de la hauteur :

o A la base (70 km) elle est de 102 e-/cm3 ;


o Elle augmente régulièrement jusqu’à une valeur maximale de 106 vers les 300 km
d’altitude ;
o Elle diminue ensuite lentement puisqu’elle garde encore une valeur de 103 à 10000
km.

Cette densité électronique diminue la nuit, elle est également sujette à des variations
saisonnières et un-décennales, en liaison avec le cycle d’environ 11 ans qui s’observe dans
l’activité solaire. Les effets de l’ionosphère sur une onde électromagnétique de très haute
fréquence sont : la réfraction, la rotation du plan de polarisation et l’atténuation.

4.6.1. Réfraction
A cause de la variation de l’indice de réfraction de l’ionosphère avec la hauteur, il en
résulte une certaine courbure des trajectoires (figure 1.17). Ceci a pour effet :

UEF1121-CHAPITRE 1 22
Δap S
Parcours direct en ligne droite Δr

Parcours réel

Figure 1.17 : Effet de la réfraction ionosphérique sur le parcours des ondes.

o Un écart angulaire entre la direction réelle Δr d’une source et la direction apparente Δap
d’arrivée des ondes. Cet écart dépend de la fréquence, de l’angle d’élévation de la
trajectoire et de l’altitude du satellite. Il passe par un maximum pour une altitude
d’environ 550 km et pour un angle d’élévation de 4 à 5°. Il est alors de 0,35° pendant le
jour, pour f = 100 MHz et il tend à compenser l’effet de réfraction dû à la traversée de
l’atmosphère. Au-delà d’environ 200 MHz, l’écart angulaire dû à l’ionosphère est
toujours inférieur à celui dû à la troposphère.
o Un écart sur la distance qui est la différence de longueur entre le parcours réel et le
parcours en ligne droite. Il cause une variation du temps de propagation, d’où une
distorsion des signaux transmis. Ceci a pour effet de limiter la bande passante
transmissible.

4.6.2. Rotation du plan de polarisation


L’existence du champ magnétique terrestre provoque, par effet Faraday dans
l’ionosphère, la rotation du plan de polarisation.

On définit la différence des déphasages de propagation par :

2𝜋
Δ𝜑 = 𝜆
∫𝐿 (𝑛2− 𝑛1 )𝑑𝑠

Où : n1 et n2 sont les indices correspondant aux deux composantes à polarisation circulaire


droite et gauche dont résulte la polarisation rectiligne.

L’angle de rotation de la polarisation est : Δφ/2. Cet angle est très grand en ondes
métriques et décimétriques, ce qui nécessite l’emploi de la polarisation circulaire pour les
liaisons avec les satellites. Par contre au-delà de quelques GHz, il devient possible d’utiliser la
polarisation linéaire.

UEF1121-CHAPITRE 1 23
4.6.3. Atténuation
Pour un trajet vertical, l’atténuation est donnée par :

𝟏,𝟏𝟔.𝟏𝟎−𝟑
𝑨𝒗 (𝒅𝑩) = ∫𝑳 𝑵. 𝝊 𝒅𝑺 (1.34)
𝒇𝟐

Où : N : nombre d’e-/m3 et v : fréquence de collision (nombre de chocs d’un e-/s).

Lors des aurores boréales qui se produisent aux latitudes élevées, l’atténuation
ionosphérique peut exceptionnellement atteindre 4 à 5 dB à 100 MHz.

UEF1121-CHAPITRE 1 24

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