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CHAPITRE VII : SYSTEMES DE TRANSMISSIONS

PAR FAISCEAUX HERTZIENS

VII-0. GENERALITES SUR LES SUPPORTS DE TRANSMISSIONS


Le tableau ci-dessous présente une étude comparée des différents supports de
transmissions utilisés en Télécommunications.
Supports Paires Paires Fibres Ondes radio Infrarouges
torsadées coaxiales optiques
Propagation guidées libres ou dirigées
dirigées
conducteur (cuivre, isolant
Matériau aluminium, …) (verre, ------------ ------------
plastique,
…)
Bande limitée (Khz à élevée très élevée limitées par élevée
passante Mhz) (centaines (Ghz) l’encombrement
de Mhz) des fréquences
forte augmente très faible faible, mais totale si
Atténuation avec la variable obstacle
fréquence
Sensibilité à
la diaphonie forte (réduite faible nulle forte faible
et aux si blindage)
brouillages
Confidentialité limitée correcte élevée nulle (sauf si relative
cryptage)
Coût du faible élevé assez nul nul
support faible
Coût des très faible faible élevé assez faible moyen
interfaces
lignes réseaux
téléphoniques, réseaux longue Communica-
modems bas locaux distance tions mobiles, télécomman
Applications ou moyen haut débit, et/ou hauts faisceaux de,
débits, distribution débits, hertziens, télécoms
réseaux vidéo réseaux satellites "indoor"
locaux industriels

VII-1. INTRODUCTION A LA TRANSMISSION HERTZIENNE


VII-1-1. Notion de radiocommunications
Les radiocommunications désignent les télécommunications réalisées à l’aide
des ondes radioélectriques, c’est-à-dire des ondes électromagnétiques qui se
propagent dans l’espace sans guide artificiel et dont la fréquence est par convention
inférieure à 300 GHz.

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Dans le domaine des radiocommunications, on classe en particulier les réseaux
radio mobiles, les faisceaux hertziens, les réseaux de diffusion TV dans l’espace, les
réseaux de radiodiffusion, les réseaux satellitaires, les radars, …etc.
Ces réseaux ont en particulier un avantage de relier les usagers sans utiliser de
câbles : ce sont des réseaux sans fils ; ce qui facilite généralement les installations
(absence des travaux de génie civil).
Une onde électromagnétique est une grandeur physique constituée par
l’association d’un champ électrique et d’un champ magnétique orthogonaux et en
phase, les deux vibrant perpendiculairement à la direction de propagation.

y
Direction de polarisation

D  
x
B


Direction de
Antenne z propagation
émettrice
Fig. VII-1 : Propagation de l’onde électromagnétique

Le plan défini par E et B est appelé plan d’onde.

La direction de E est appelée direction de polarisation.

Si l’onde a une fréquence f et se propage à une vitesse V, on définit la


longueur d’onde par la distance au delà de laquelle l’onde reprend les mêmes
caractéristiques. Alors : longueur d’onde  = V  T où T est la période de l’onde.
 = VT. Or T=1/f   = V/f f étant la fréquence de l’onde.

Les ondes électromagnétiques se propagent à une vitesse voisine de celle de la


lumière : V  C = 3x108 m/s (dans le vide).

Par ailleurs, les tableaux des figures III-2 et III-3 présente le spectre de
fréquences des ondes électromagnétiques, ses subdivisions et les services associés.

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Fig. VII-2 : Spectre des ondes électromagnétiques

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Fig. VII-3 : Les bandes de fréquences du spectre des ondes radioélectriques

VII-1-2. Propagation des ondes électromagnétiques


Les ondes électromagnétiques se propagent dans l’espace libre, contrairement à
la propagation guidée dans les câbles, les guides d’ondes, la fibre optique.

En terme de propagation dans l’espace libre, on distingue :


- les ondes de sol ;
- le ondes d’espace ou troposphériques ;
- les ondes ionosphériques.

a) Les ondes de sol ou de surface


Elles se propagent le long du sol, en suivant la courbure de la terre. Une partie
de l’énergie émise est absorbée par le sol. Pour diminuer cette absorption de l’énergie
par le sol, on émet souvent l’onde en polarisation verticale.

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Applications : Radiodiffusion, Radiotélégraphie.

Ondes de sol

S O L

Fig. VII-4 : Les ondes de sol

b) Les ondes d’espace (ondes directes ou troposphériques)


Elles se propagent en lignes droites, à condition qu’il y ait une portée optique
entre les antennes d’émission et de réception. Les ondes d’espace forment donc des
liaisons à visibilité directe. Ces liaisons regroupent les faisceaux hertziens
analogiques qui assurent essentiellement le transport des signaux de téléphone, télex,
radiodiffusion et Télévision, et les faisceaux hertziens numériques qui en plus,
véhiculent des données jusqu’à 140 Mbit/s. Les liaisons par faisceaux hertziens (FH)
sont exploitées dans les bandes allant des VHF aux SHF (30 MHz - 300 GHz).
Faisceau direct
E R
Faisceau réfléchi

S O L
Fig. VII-5 : Propagation des ondes directes
Au point de réception R, se superposent généralement deux types d’ondes :
- les ondes issues du faisceau direct ;
- les ondes issues du faisceau réfléchi.

Si les deux types d’ondes arrivent au point R en phase, il y a renforcement des


ondes reçues en R. Si par contre les deux types d’ondes ne sont pas en phase, leur
superposition peut réduire la puissance reçue, voire même l’annuler (cas où les
ondes sont en opposition de phase) : c’est le fading (évanouissement de l’onde en un
point de l’espace à cause des trajets multiples).
Notons que les ondes de sol et les ondes d’espace font partie de la famille des
ondes terrestres.

c) Les ondes ionosphériques


L’ionosphère est une couche de l’atmosphère se situant entre 70 et 1 000 Km
environ du sol.
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Les ondes émises en direction de l’ionosphère subissent une série de
réfractions dont le résultat est une réflexion qui fait que ces ondes retombent à la
surface de la terre à de très grandes distances. Ce phénomène s’explique par le fait
que l’indice de réfraction de l’atmosphère décroît avec l’altitude.

Application : Radiodiffusion en ondes courtes.

Couches de l’ionosphère

Rayons
perdus Angle de tir Zone de réception

S O L

Fig VI-6 : Propagation ionosphérique

VII-2. PRINCIPE DE LA TRANSMISSION HERTZIENNE


VII-2-1. Intérêt de la modulation
Les signaux de Basses Fréquences (BF) se propagent plus difficilement dans
l’espace (atmosphère) que les signaux de Hautes Fréquences (HF). Pour transmettre
un signal information de Basses Fréquences à travers l’espace, on utilise une
technique qui permet d’associer à ce signal information un signal de haute fréquence
appelé Porteuse. Il en résulte un signal de haute fréquence, dont un paramètre varie
conformément au signal information, et capable de bien se propager dans l’espace :
c’est la modulation. En réception, une démodulation sera effectuée pour éliminer la
haute fréquence et restituer le signal basse fréquence qui contient l’information. C’est
la transmission par faisceaux hertziens encore appelée transmission par fréquence
porteuse.

VII-2-2. Structure d’une chaîne émission - réception radioélectrique

a) L’émetteur
Il est en générale composée des modules suivants :
Le modulateur : qui permet d’associer un signal de haute fréquence (onde
porteuse) au signal information (en général analogique de basses fréquences ou
numérique) afin d’obtenir en sortie un signal de haute fréquence capable de bien se
propager dans l’atmosphère ;
L’oscillateur : dont le rôle est de délivrer une onde porteuse nécessaire à la
modulation ;
Le filtre : Après modulation, deux bandes de fréquence peuvent être générées
et le filtre permettra de sélectionner la bande désirée ;
Amplificateur de puissance : Le niveau du signal à la sortie du modulateur
étant généralement faible, l’amplification de puissance servira à donner une forte
puissance au signal pour faciliter le rayonnement à travers l’antenne.
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OSC
Signal modulé
Signal
fp
info AMPLI
MOD FILTRE HF DE
PUIS.

E M E T T E U R

Antenne Ondes Electromagnétiques (FH) Antenne


de réception d’émission

Signal
AMPLI AMPLI info
CA HF DEMO FILTRE BF
D

fp
OSC

R E C E P T E U R

AMPLI BF = Amplificateur Basse Fréquence MOD = Modulateur


AMPLI HF = Amplificateur Haute Fréquence OSC = Oscillateur
CA = Circuit d’Accord (filtre) Signal info = Signal électrique comportant
DEMOD = Démodulateur l’information
Fig. VII-7 : Schéma synoptique d’une chaîne Emission Réception Radioélectrique

b) L’antenne d’émission.
Elle génère l’onde électromagnétique à partir de l’énergie électrique reçue.

c) l’antenne de réception
Elle transforme en signaux électriques les ondes électromagnétiques après leur
propagation à travers l’espace libre.
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d) le récepteur
Il comprend :
Le circuit d’accord : Au niveau de l’antenne de réception comme en tout point
de l’espace, il y’a présence d’une multitude d’ondes électromagnétiques de diverses
fréquences provenant de différentes stations émettrices. Le circuit d’accord constitué
de filtres permet de sélectionner parmi toutes ces ondes, l’onde de fréquence désirée.
La fréquence de l’onde à capter doit correspondre à la fréquence d’accord du circuit.
Autrement dit, la bande passante du circuit d’accord (filtre) doit contenir la fréquence
à capter, toutes les autres fréquences étant fortement atténuées voir éliminées ;
L’amplificateur HF : Le signal reçu au niveau de l’antenne ayant été plus ou
moins atténué pendant la propagation, l’amplification HF a pour rôle de l’amplifier
afin lui donner une puissance convenable pour la démodulation ;
Le démodulateur : Le signal en sortie de l’ampli HF est toujours de haute
fréquence. Le démodulateur à ce niveau élimine la haute fréquence pour restituer en
sa sortie un signal BF qui est le signal information ;
L’oscillateur : Il génère une haute fréquence nécessaire à la démodulation. Il
est en principe identique à celui qui a été utilisé dans l’émetteur ;
Le filtre : Il filtre le signal information en rejetant les produits de démodulation
indésirables ;
L’amplificateur BF : Il permet de donner au signal information la puissance
convenable à son utilisation.

VII-3. IMPORTANCE DES FAISCEAUX HERTZIENS


Les faisceaux hertziens désignent tout système des télécommunications par
ondes radioélectriques entre points fixes déterminés, utilisant la propagation
troposphérique et fonctionnant sur des fréquences supérieures à 30 MHz. Ce système
peut comporter une ou plusieurs stations intermédiaires.
En faisceaux hertziens, les ondes se propagent en lignes droites, à condition
qu’il y ait une portée optique entre les antennes d’émission et de réception. Les
liaisons à faisceaux hertziens sont donc des liaisons à visibilité directe.
Ces liaisons regroupent les faisceaux hertziens analogiques qui assurent
essentiellement le transport des signaux de téléphone, télex, radiodiffusion et
télévision, et les faisceaux hertziens numériques qui en plus, véhiculent des données
jusqu’à 160 Mbit/s environ. Les liaisons par faisceaux hertziens (FH) sont exploitées
dans les bandes allant des VHF aux SHF (30 MHz - 300 GHz).
Dans la pratique, on utilise ces types de liaisons faisceaux hertziens pour
connecter :
- deux centraux téléphoniques ;
- deux stations de transmission dans les réseaux de téléphonie fixe ;
- une station de base à l’autocommutateur des services mobiles ou à une autre
station de base dans les réseaux cellulaires ;
- une station terrienne à un satellite ;…etc.

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Ces liaisons nécessitent des antennes directives (antennes paraboliques par exemple).
Antenne d’émission
Antenne d’émission
et réception et réception

Ondes radioélectriques (FH)

E R
Signal Signal
information information
R E

Fig. VII-8 : Schéma synoptique d’une liaison faisceaux hertziens


En particulier, les faisceaux hertziens constituent un support de transmission au
même titre que les câbles électriques ou la fibre optique. La figure ci-dessous
présente les faisceaux hertziens comme l’un des supports de transmission utilisés
pour interconnecter deux autocommutateurs dans un réseau téléphonique.
Circuits PAIRE SYMETRIQUE
individuels De/Vers
De/Vers COAXIAL
A
A abonnés
abonnés U
U FIBRE OPTIQUE T
T MUX DEMUX O
O C
FAISCEAUX
C HERTZIENS O
O DEMUX MUX
M De/Vers
De/Vers M
autres autres
AUTOCOM B AUTOCOM
A Circuits
multiplexés

TRANSMISSIONS
PAR SATELLITE

SUPPORTS DE TRANSMISSION
Fig. VII-9 : Présentation générale d’une liaison de transmission en Téléphonie
Comparativement aux câbles électriques, les faisceaux hertziens présentent les
avantages suivants :
- légèreté de l’infrastructure, d’où une plus grande facilité d’installation, en
raison de l’absence des travaux de génie civil à effectuer ;
- souplesse du système hertzien (extension plus aisée en capacité par canal, en
nombre de canaux, moins d’infrastructures à installer lors du passage d’une
technologie à une autre, …etc) ;
- longueur des bonds de transmission plus élevée (50 Km environ pour un bond
FH alors que le câble coaxial va jusqu’à 10 Km environ sans répéteur).
Remarque : Lorsque la distance à parcourir par l’onde est très grande, ou lorsque le
chemin comporte des obstacles, on peut installer sur le parcours de l’onde une ou
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plusieurs stations intermédiaires encore appelées stations relais. Celles-ci ont pour
rôle de :
- amplifier ou régénérer le signal pour corriger les atténuations ou les distorsions
subies par le signal pendant la propagation : on parle de relais actif ;
- modifier la direction du signal pour éviter les obstacles : Il s’agit de relais
passif. Il comporte juste un réflecteur sur lequel vient se réfléchir l’onde.
Relais passif
FH
FH
FH

Colline

Signal Signal
Station Relais Station
info Emettrice actif Réceptrice info

Fig. VII-10 : Liaison FH utilisant deux relais : un actif et un


passif
VI-4. LES FONCTIONNALITES D’UN EQUIPEMENT DE FAISCEAUX
HERTZIENS
VI-4-1. La bande de Base (BB)
C’est le signal utile (signal client) à véhiculer à l’aide de l’équipement. Il se
trouve très souvent aux accès de l’équipement FH sous forme multiplexé.
La Bande de Base peut-être :
- la téléphonie ;
- les signaux de radiodiffusion ;
- les signaux TV ;
- les données numériques.

Un équipement de Faisceaux Hertziens doit permettre non seulement la


transmission du signal information (Bande de Base), mais aussi, il doit véhiculer des
signaux nécessaires à l’exploitation et la maintenance (multiplex d’exploitation ou
sous-bande de base).

VI-4-2. La sous-Bande de Base (SBB) ou le système de supervision


C’est l’ensemble des signaux nécessaires au contrôle, à la supervision et à la
maintenance des équipements de FH. La SBB est encore appelée Multiplex
d’Exploitation. Elle regroupe les signaux suivants :

a) la voie de service (VDS)


Il s’agit d’une voie téléphonique formée d’un combiné (microphone +
écouteur) pour une communication vocale entre personnels de diverses stations de
transmissions. On distingue la voie de service OMNIBUS et la voie de service
EXPRESSE.
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 la voie de service OMNIBUS permet d’envoyer des informations à toutes les
stations qui se trouvent sur un axe de transmission ;
 la voie de service EXPRESSE permet quant à elle permet d’envoyer des
informations à une seule station de transmission sur un axe. Elle est aussi
appelée « SELECTIF », car la liaison établie est du type point à point. Chaque
station de transmission possède d’ailleurs une adresse qui permet de la joindre
en cas de besoin, et dispose d’un terminal muni d’un clavier pour sélectionner
les adresses des autres stations.

b) la Télésignalisation ou Télésigne
Elle est constituée des signaux émis d’une station surveillée à une station
surveillante lorsqu’un défaut ou un évènement se déclare. Elle permet donc à la
station surveillante d’avoir des informations d’état sur la station surveillée.
Dans chaque station surveillée, on installe des émetteurs de télésigne qui vont
détecter les défauts et les transmettre à la station surveillante ; et dans cette dernière,
on installe pour chaque station surveillé un récepteur de télésigne associé à un
décodeur. Ce dernier a pour rôle de donner la nature du défaut reçu. Il comporte en
effet des voyant numérotés, et au numéro chaque voyant qui s’allume correspond un
défaut précis (panne de modulateur, d’émetteur, d’énergie, de redresseur, … etc).
On peut classer les défauts en alarmes ordinaires lorsque le défaut n’est pas
très grave (baisse du niveau d’émission par exemple) et en alarmes urgentes lorsque
le défaut est très grave (panne d’énergie par exemple) et par conséquent nécessite une
intervention immédiate.

c) la Télécommande
C’est la possibilité de commander à distance la mise en marche ou l’arrêt
automatique d’un équipement dans une station (groupes électrogènes, redresseurs,
contacteurs, …). La télécommande nécessite une adresse qui désigne la station dans
laquelle on télécommande un module, et un ordre de télécommande qui est le
numéro affecté à l’organe à télécommander.

d) la Commutation
Pour sécuriser la transmission des signaux par Faisceaux Hertziens, il est
nécessaire de prévoir un ou plusieurs canaux de secours. En effet, sur un équipement
de FH, on a souvent la possibilité d’installer plusieurs canaux, un canal étant un
circuit de transmission véhiculant une Bande de Base et constitué par l’ensemble des
modules : modulateur + émetteur en émission, récepteur + démodulateur en
réception. Dans ce cas, on peut avoir une exploitation N+m : qui signifie N canaux
normaux et m canaux secours.
La commutation consiste donc au basculement sur le canal secours d’un signal
préalablement véhiculé sur un canal normal, de suite d’un défaut survenu sur ce
dernier (voir figure VII-11).

Il est à noter que sur un équipement analogique, la qualité du signal est


uniquement fonction du niveau du bruit observé sur le pilote en réception ; le pilote
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étant une fréquence pure générée en émission en vue d’apprécier la qualité de la
liaison et d’effectuer des réglages.
Sur une liaison numérique, la qualité du signal est fonction Taux d’erreurs sur
les bits (TEB).
Sur une liaison FH, on distingue trois états fondamentaux pour le
fonctionnement d’un canal :
 Il n’y a pas de bruit ou le taux d’erreurs est pratiquement nul, sinon
insignifiant : la qualité du canal est bonne en réception et le fonctionnement
est dit normal ;
 Il y a un peu de bruit (bruit moyen ou bruit de diversité) ou le taux d’erreurs est
moyennement élevé même s’il reste dans la plage admissible : la qualité du
canal n’est pas très bonne, mais ce dernier continue quand même à
fonctionner ;
 Il y a un grand bruit (bruit fort ou bruit de coupure) ou le taux d’erreurs est trop
élevé et se ne se trouve plus dans la plage admissible : le canal ne fonctionne
plus. Il est dit coupé.

La commutation peut être :


- manuelle : c’est le technicien qui bascule manuellement le signal BB sur le
canal secours ;
- automatique : elle se fait automatiquement après analyse par certains modules
de la qualité de tous les canaux exploités sur l’équipement.

La commutation est effectuée suivant des critères qui peuvent varier suivant le
type d’équipement ou suivant les constructeurs.
Sur un équipement analogique, les critères de commutation sont introduits en
réalisant des straps (cavaliers). Sur un équipement numérique, la commutation est
programmée à l’aide d’une carte à microprocesseur la Commutation Automatique
Numérique (CAN), ou par un système de supervision informatique.

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F1 F’2
E R E R
BB BB
R E R E
F’1 F2

STATION STATION STATION


TERMINALE RELAIS TERMINALE
«A» «B»
a) Liaison 1 + 0 (non secourue)
F1 F’2
K2
EN RN EN RN

F3 F’4
ES RS ES RS
BB BB
F’1 F2
RN EN RN EN

RS ES RS ES
K1 F’3 F4

STATION STATION STATION


TERMINALE RELAIS TERMINALE
«A» b) Liaison secourue 1 + 1 «B»

F1 F’2
BB1 (T) EN1 RN1 EN1 RN1
Voie 1 K2
BB1 (T)
F5 F’6
K1 ES RS ES RS
BB2 (TV)
F3 F’4
BB2 (TV) RN2 EN2
Voie 2 EN2 R N2

STATION STATION STATION


TERMINALE RELAIS TERMINALE
«A» «B»

c) Liaison mixte secourue 2 + 1 : Sens « ALLER »


BB = Bande de Base R = Récepteur
E = Emetteur RN = Récepteur Normal
EN = Emetteur Normal RS = Récepteur Secours
ES = Emetteur Secours T = Téléphone
FN = Fréquence de transmission TV = Télévision

Fig. VII-11 : La commutation sur un équipement de Faisceau Hertzien

VII-4-3. Les critères de commutation


Sur une liaison à plusieurs canaux, le choix du canal qui doit prendre le secours
s’effectue suivant un certain nombre de critères.

Critère n°1 : Priorité d’importance de défaut


Le bruit fort ou bruit de coupure signalé par l’absence de pilote sur un canal
l’emporte sur le bruit de diversité encore appelé bruit moyen. Le canal qui un bruit

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fort prend donc le secours, tandis que le canal qui a un bruit moyen pendant le même
temps le supporte.

Critère n°2 : Priorité de rang numérique


Lorsque deux canaux Ni et Ni+1 connaissent le même défaut, le canal Ni prend
le secours.

Critère n°3 : Priorité du temps d’apparition du défaut


Si le canal Ni+1 occupe le secours au temps t, et que le canal N i est défaillant au
temps t + t, le canal Ni+1 reste sur le secours. Cependant, ce critère n’est pas câblé
dans le réseau de transmission camerounais.

Critère n°4 : Priorité de certains canaux sur d’autres


On peut décider de privilégier certains canaux par rapport aux autres. Par
exemple, le canal téléphonique par rapport au canal TV, un canal du trafic
international par rapport à un canal du trafic national,... etc.

Critère n°5 : La télécommande


Elle consiste à commander à partir d’une carte la commutation d’un canal sur
le secours. Cette carte est un simulateur de défaut. Exemple : la carte d’essai.

Critère n°6 : La commande manuelle


Elle consiste à forcer manuellement la commutation d’un canal sur le secours.
Elle se réalise au moyen d’un commutateur.

VII-4-4. Le cycle de commutation automatique


C’est une séquence d’opérations qui commencent avec la détection d’un défaut
sur un canal et s’achèvent par le passage proprement dit du signal du canal
défectueux sur le canal secours.

Le processus de commutation est déclenché dès qu’en réception un défaut est


signalé sur un canal. La commutation proprement dite commence par l’extrémité
émission de la liaison, pour s’achever à l’extrémité réception.

La séquence de commutation est la suivante :


1) détection d’une défaillance coté réception ;
2) vérification de l’état du canal secours ;
3) formation et envoi à l’extrémité émettrice d’un ordre de commutation ;
4) reconnaissance de l’ordre par la logique du coté émission ;
5) commutation en émission, c’est-à-dire basculement sur le canal secours du
signal préalablement véhiculé sur le canal normal désormais défectueux ;
6) Commutation coté réception, c’est-à-dire prélèvement du signal du canal
secours et non plus du canal normal.

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Lorsque la défaillance du canal normal cesse, la commutation inverse est
automatiquement déclenchée et le canal secours est libéré. La durée du cycle de
commutation est d’environ 40 ms.

VII-4-5. Les modes d’exploitation des liaisons à faisceaux hertziens


Le mode d’exploitation d’une liaison dépend de l’utilisateur. On distingue les
modes d’exploitation suivants :
- mode manuel ;
- mode indépendant ;
- mode par télécommande ;
- mode automatique

a) Le mode manuel
Il existe un canal de secours, mais la commutation ne peut s’effectuer que
manuellement.

b) Le mode indépendant
La liaison dispose de plusieurs canaux, mais aucun canal n’est prévu pour le
secours. Un canal peut même avoir été prévu pour le secours, mais la fonction de
secours a été supprimée par l’exploitant qui a introduit un signal donné sur ce canal
et l’y a bloqué. Toute commutation devient alors impossible.
Une telle liaison n’est donc pas secouru, car en car de défaut survenu sur l’un
des canaux, le signal ne peut pas emprunter le secours : l’exploitant est obligé de
supporter ce défaut. C’est une liaison N + 0.

c) Le mode par télécommande


On provoque la commutation d’un canal en utilisant une carte appelée
interface de télécommande. Cette carte est une option dans l’équipement.

d) Le mode automatique
Il existe un canal de secours, et le basculement du signal d’un canal normal
défectueux sur le secours se fait automatiquement suivant des critères.
Dans ce mode, on distingue le mode automatique rapide et le mode
automatique fantôme.

 le mode automatique rapide


Le système prépositionne en émission le signal provenant d’une voie multiplex
sur l’un des canaux normaux et sur le secours en même temps. En réception, le signal
est prélevé sur le canal normal en cas de fonctionnement normal. En cas de
défaillance du canal normal, le signal passe sur le secours après commutation en
réception uniquement, sans qu’il ne soit nécessaire de commuter le signal en
émission. Cette disposition permet un gain en temps de commutation, d’où
l’appellation de mode rapide.
 le mode automatique fantôme
Le système transmet occasionnellement le signal provenant d’une voie
multiplex sur le canal secours. En cas de défaillance sur l’un des canaux normaux, la
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commutation va s’effectuer en éliminant le signal qui était jusque-là présent sur le
secours. Autrement-dit, le signal initialement véhiculé sur le canal normal (désormais
défectueux) va chasser le signal jusque-là véhiculé sur le secours pour occuper ce
dernier. On dit que le canal secours est exploité en mode fantôme.

Sur un équipement de faisceau hertzien numérique, le système de supervision


peut, en plus des éléments cités plus haut, comporter des Terminaux Intelligents de
Maintenance et d’Exploitation (TIME). Ce sont des ordinateurs (PC) équipés de
systèmes d’exploitation adéquats et qui permettent à l’exploitant de réaliser sur toute
la liaison des fonctions de configuration des équipements, gestions des défauts,
gestion et contrôles des performances.

Fig. VII-12 : Surveillance des liaisons hertziennes à l’aide des Terminaux


Intelligents de Maintenance et d’Exploitation (TIME)

VII-5. LES PLANS DE FREQUENCES


VII-5-1. Introduction
La plupart des Faisceaux Hertziens fonctionnent au-delà de 1,7 GHz, donc
dans le domaine des ondes centimétriques. Entre 1,7 et 11 GHz, l’établissement des
liaisons hertziennes ne pose pas de problème, mais au-delà de 11 GHz, il faut tenir
compte de l’absorption de l’énergie par les hydrométéores. Cette absorption croit
avec la fréquence et devient très importante autour de 22 GHz.
Les ondes centimétriques ont des propriétés voisines de celles de la lumière :
propagation en lignes droites, diffraction au-delà de l’horizon, …etc.

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En exploitation courante, les fréquences utilisées par les Faisceaux hertziens
peuvent aller jusqu’à 35 GHz. Pour des fréquences plus élevées, non seulement la
propagation dans l’atmosphère est de mauvaise qualité, mais aussi les problèmes
techniques deviennent relativement complexes.

VII-5-2. Critères d’établissement des plans de fréquence


Dans la transmission par ondes radio, le problème à résoudre lors de
l’établissement des plans de fréquence est le suivant : Comment transmettre le
maximum des signaux sur un trajet donné, avec le minimum de brouillage et dans la
bande la plus étroite possible ?
Pour résoudre ce problème, l’UIT-R (ancienne appellation CCIR) a défini les
façons dont les bandes de fréquence doivent être utilisées en publiant les plans de
fréquences. L’établissement des plans de fréquences vise donc l’optimisation de
l’utilisation du spectre radioélectrique, c’est-à-dire la transmission sur un trajet
donné d’un maximum d’informations, dans la bande la plus étroite et avec le
minimum de brouillages possibles.

VII-5-3. Les bandes de fréquences


Pour rationaliser son utilisation, le spectre radioélectrique a été divisé en
bandes de fréquences. Chaque équipement de FH travaille dans une bande
déterminée. La bande de fréquences allouée est divisée en deux sous-bandes
espacées par un intervalle appelé intervalle de garde. Les deux sous-bandes sont
appelées demi-plan inférieur et demi-plan supérieur (voir figure VII-5).
Le choix de la sous-bande à utiliser pour l’émission et de celle utilisée pour la
réception dépend de l’utilisateur. Et généralement dans une station, une sous-bande
est utilisée pour l’émission et l’autre pour la réception.
Chaque sous-bande est subdivisée en canaux.
Un canal bilatéral est un couple de fréquences dont l’une sert à l’émission et l’autre à
la réception.

BANDE DU PLAN CONSIDERE

F2 F1

F0
. . . . . .

F1 F2 F3 F4 . . . Fn F1’ F2’ F3’ F4’ . . . Fn’


B B’

B, B’ : demi-plan inférieur, demi-plan supérieur F : Largeur de la bande du plan considéré


Fm, Fm’ : Fréquence centrale des canaux, 1 m  n F1 : Intervalle de garde entre deux sous-bandes
F0 : Fréquence centrale de la bande F2 : Intervalle de garde entre deux canaux

Fig. VI-13 : présentation générale d’un plan de fréquences


VII-5-4. Exemple de plans de fréquences : bande 3,8 à 4,2 GHz pour faisceaux
hertziens analogiques à 300,600,960/1260 voies.

4003,5 MHz
Cours des Techniques et Supports des Transmissions par DANDA Samuel, UCATR/SUP’PTIC - juin 2021 106
200 200
VII-5-5. Règles générales d’utilisation d’un plan de fréquences.
Règle n°1 :
Pour d’éviter le brouillage entre l’émetteur et le récepteur dans une même
station, il faut choisir un écart maximum entrez la fréquence de l’émetteur et celle du
récepteur. En pratique, quand les fréquences d’émission sont dans la sous-bande
basse, les fréquences en réception dans la même station sont dans la sous-bande haute
et vice-versa.
Le découplage entre les deux est donné par la sélectivité du filtre SHF.

Exemple : Utilisation des canaux 1, 2, 1’et 2’ sur une liaison.

F1 F2’ F1 F2’

F1’ F2 F1’ F2

Station 1 Station 2 Station 3 Station 4 Station 5


Fig. VII-15 : Illustration de la règle n° 1: émission en sous-bande basse et
réception en sous-bande haute
Règle n°2 :
Elle permet une meilleure occupation du spectre de fréquences disponibles.
Pour des besoins de performance au niveau de l’indice de l’occupation spectrale, on
peut utiliser tous les canaux d’une sous-bande à l’émission et tous les canaux de la 2e
sous-bande en réception. Dans ce cas, deux canaux successifs sont émis sur des
polarisations croisées.

Exemple : Pour un plan à 6 canaux par sous-bande, on peut avoir :

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Emission : 1 - 3 - 5
Polarisation Horizontale
Réception : 1’ - 3’ - 5’
Emission : 2 - 4 - 6
Polarisation Verticale
Réception : 2’ - 4’ - 6’

Remarque : Dans ce cas, on dispose de deux guides d’ondes ; l’un regroupe les
signaux en polarisation verticale et l’autre les signaux en polarisation horizontale,
avant l’attaque de l’antenne qui est commune (voir figure VI-16).

H
V Fig. VII-16 : Illustration de la règle n° 2 : plan croisé
Règle n°3 :
Elle permet d’éviter le brouillage apporté par le rayonnement arrière de la
parabole. Pour cela, on croise sur deux bonds consécutifs la polarisation d’un même
canal.

1-3-5 1’ – 3’ – 5’
H V
1’ - 3’ - 5’ 1-3-5

2-4-6 2-4-6
V H
2’ - 4’ - 6’ 2’ - 4’ - 6’

Fig. VII-17 : Illustration de la règle n° 3 : répéteur à plan croisé

VII-6. STRUCTURE DES EQUIPEMENTS DE FAISCEAUX HERTZIENS


VII-6-1. Les équipements d’émission - réception en stations terminales et en
stations relais.

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En station terminale, les équipements d’émission sont souvent des
équipements à transposition en fréquence. Les équipements de réception sont
constitués de récepteurs superhétérodynes.
L’annexe présente une telle structure de manière générale, avec des
équipements auxiliaires comme les éléments de mise en forme et l’alimentation.
Les éléments de mise en forme ont pour rôle d’assurer l’adaptation en niveau et
en impédance du signal BB (entrant ou sortant) entre le support de transmission qui
suit le multiplex et l’équipement FH.
Notons que chaque sous-ensemble sur ce schéma synoptique peut être fait d’un
ou de plusieurs modules, selon le constructeur.
La figure III-17 renforce cette présentation avec la structure de l’émetteur et du
récepteur, et la répartition spectrale des signaux aux différents points de la chaîne
émission-réception.

Fig. VII-18 : Structure des équipements d’émission réception avec le spectre des
signaux

La figure VII-18 quant à elle présente les caractéristiques des signaux aux
différents points de la chaîne émission réception.

Cours des Techniques et Supports des Transmissions par DANDA Samuel, UCATR/SUP’PTIC - juin 2021 109
Fig. VII-19 : Structure des équipements d’émission réception avec les
caractéristiques des signaux
Pour des contraintes de distance, on peut avoir des liaisons avec relais actifs.
Dans ce cas, en station relais :
- le signal peut transiter en FI, c’est-à-dire en Haute Fréquence. Il n’y a pas de
démodulation en transit : On parle de station relais FI. Pour insérer ou extraire
des informations en provenance ou à destinées à la localité correspondante, on
réalise le Drop-Insert ; on parle alors de station relais à Drop-Insert.
- Le signal peut être démodulé jusqu’en Bande de Base avant d’être remodulé,
transposé et amplifié : on parle de station relais bretelle. Dans ce cas, la
station relais a pratiquement la même structure que la station terminale. Il est
alors facile d’insérer ou d’extraire des informations en provenance ou à
destinées à la localité correspondante sans passer par des modules
supplémentaires.

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Fig. VII-20 : Les stations relais et le traitement du signal

VII-6-2. Les infrastructures hyperfréquences


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Il s’agit des éléments qui vont des émetteurs et récepteurs jusqu’aux antennes.
Les infrastructures hyperfréquences comprennent les circuits de branchement et les
lignes de transmissions.

a) Les circuits de branchement


Ils permettent de relier tous les émetteurs et récepteurs sur une même antenne.
Ce sont :
 Les filtres SHF
Ils se présentent sous forme de tubes à section rectangulaire possédant des
cavités résonantes. Ils laissent passer les fréquences correspondantes pour chaque
canal et réfléchissent les autres. Ils sont branchés juste à la sortie des émetteurs et à
l’entrée des récepteurs.
 Les circulateurs ou girateurs
Ils possèdent des cavités contenant un champ magnétique intense. Ils laissent
passer le signal dans un sens rotatoire et le bloquent dans l’autre. Ils permettent ainsi
de brancher plusieurs émetteurs et récepteurs sur la même ligne de transmission et sur
la même antenne.
On distingue les circulateurs de tête qui font la différence entre les signaux
émis vers l’antenne et ceux reçus de l’espace sur l’antenne, et les circulateurs des
canaux qui dirigent les signaux vers les récepteurs appropriés.
 Les coupleurs
Ce sont des fentes rayonnantes permettant d’effectuer des mesures sur les
signaux SHF émis ou reçus.

b) Les lignes de transmission


Elles véhiculent les signaux des émetteurs aux antennes et des antennes aux
récepteurs. Elles comprennent :
 Les câbles coaxiaux
Ils sont surtout utilisés pour des fréquences inférieures à 4 GHz.
 Les guides d’ondes
Ils sont utilisés pour des fréquences supérieures à 4 GHz. Ils ont des sections
de forme variables : rectangulaires, circulaires ou elliptiques.
La propagation des ondes dans le guide se fait par réflexions successives. La
protection contre l’oxydation est assurée par un compresseur ou un pressurisateur.
Ce dernier est alimenté par l’air sec et maintient dans le guide une pression
légèrement supérieure à la pression atmosphérique, ce qui défavorise l’oxydation du
guide.

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Circulateur
de Tête
E M I S S I O N R E C E P T I O N

Coupleur Coupleur

Impédance caractéristique
Impédance caractéristique
Guides
d’ondes

Circulateurs
de canaux
E3 E2 E1 R1 R2 R3

Fig. VII-21 : Branchement hyperfréquence émission - réception

c) Les antennes
Pour des fréquences inférieures à 500 MHz, les antennes utilisées sont :
- les antennes Yagi avec bras réflecteurs et bras directeurs ;
- les antennes dièdres avec panneaux comme réflecteurs.
Leur gain par rapport à l’antenne isotropique varie de 9 à 15 dB.
Pour des fréquences supérieures ou égales à 2 GHz, on utilise essentiellement
des réflecteurs paraboliques à un ou deux dipôles pour simple ou double polarisation.
Leur diamètre varie de 1,5 à 3 m. Leur gain varie de 25 à 40 dB.

Pour diminuer les pertes introduites par de longs guides d’ondes, on installe
des systèmes comportant des réflecteurs passifs. Pour cela, on monte une antenne
rayonnante à la base d’un pylône, et un réflecteur passif au sommet. On obtient un
système périscopique.

Réflecteurs passifs

Antenne d’émission Antenne d’émission


et de réception et de réception

Trajet de l’onde

Fig.
VII-7. BILANS DESVII-22 : Présentation
LIAISONS d’un système d’antenne périscopique
RADIOELECTRIQUES
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a) Principe
En transmission radio, la station réceptrice doit pouvoir détecter le signal avec
un taux d’erreurs acceptable. Cela n’est possible que si la puissance du signal reçu est
supérieure à son seuil.
Le bilan de puissance permet de calculer la puissance qui aboutit au niveau du
récepteur pour ainsi déterminer le comportement de ce dernier.

PIRE
Ge

Pe Ap

Ae
Ar

Pr

Gr

Soient les paramètres suivants de la liaison :

- Pe : puissance d’émission (en dBm) ;


- Ae : atténuation dans les guides d’ondes ou pertes de branchement en émission
(en dB);
- Ge : gain de l’antenne d’émission (en dBi).

La PIRE (Puissance Isotropique Rayonnée Equivalente) en dBm est : Pe – Ae + Ge.

- Ap : pertes de propagation en dB, fonction de l’environnement ;


- Gr : gain de l’antenne de réception (en dB) ;
- Ar : pertes dans les guides d’onde de réception (en dB) ;
- S : puissance seuil de réception (en dBm).

La puissance disponible au niveau du récepteur est : Pr = PIRE – Ap + Gr - Ar.

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La marge de réception M (en dBm) est la plage de sécurité qui existe entre la
puissance de réception théoriquement calculée et la puissance seuil du récepteur.
M = Pr – S
Théoriquement, cette marge doit être supérieure à zéro. Cependant, dans la
pratique, le dimensionnement de la liaison doit garantir une marge supérieure ou égal
à 6 dB, pour assurer le fonctionnement continu de la liaison, même en cas de
perturbations de la propagation (changements climatiques inattendus, modification de
l‘environnement de propagation, …).
Par ailleurs, le gain d’une antenne est proportionnel à sa surface équivalente Se
et est donné par la relation :
4
G = 2 Se, Où λ désigne la longueur d’onde.

La surface équivalente quant à elle est égale à la surface réelle multipliée par un rendement
(de l’ordre de 50 à 70 %), du fait des imperfections du réflecteur. D’où :
4
G= ηS, Avec : S = surface réelle de l’antenne
2
η = rendement de l’antenne.

b) Quelques modèles de prédiction de couverture


Le modèle de propagation en espace libre
Considérons un système des télécommunications constitué à l’émission par une
antenne de gain Ge et à la réception par une antenne de gain Gr, située à une distance
d de l’antenne d’émission. λ désigne la longueur d’onde utilisée.
La densité de puissance rayonnée à la distance d est donnée par la relation :
Pe G e
dP =
4d 2
2
Pe G e G r 2  
La puissance reçue est : Pr =dp.Sr = = Pe(GeGr)   C’est l’équation
4d 2 4  4d 
des télécommunications ou formule de Friis
Pe  1   4d  2
On en déduit l’affaiblissement de la liaison : αl = =    
Pr  G eG r   
L’affaiblissement de propagation ou pertes en espace libre s’expriment comme suit :
2
4d 
αp =  
  
L’équation suivante donne ces pertes P en dB :
P (dB) = 32,45 + 20 log(fMHz) + 20 log(dKm), où log désigne le logarithme décimal

Cette expression n’est valable que lorsque le récepteur se trouve en champ


2D 2
lointain, c’est-à-dire à d >> où D est le diamètre de la surface équivalente de

l’antenne d’émission, λ la longueur d’onde et d la distance émetteur-récepteur.

Cette formule n’est valable que dans le cas d’une propagation en espace libre,
c’est-à-dire lorsque le premier ellipsoïde de Fresnel est dégagé de tout obstacle. On
considère dans ce cas que les phénomènes de diffraction sont négligeables.
Cours des Techniques et Supports des Transmissions par DANDA Samuel, UCATR/SUP’PTIC - juin 2021 115
Fig. VII-23 : Ellipsoïde de Fresnel
Le rayon du premier ellipsoïde de Fresnel est donné par la formule :
d1d 2
r= 
d1  d 2
Un obstacle qui se trouve dans le premier ellipsoïde de Fresnel crée des pertes
supplémentaires liées à la diffraction.

Le Modèle empirique d’Okumura Hata


Le modèle de propagation en espace libre suppose qu’entre l’émetteur et le
récepteur, le premier ellipsoïde de Fresnel est dégagé de tout obstacle. Ce modèle
n’est pratiquement valable qu’en vaste campagne où les trajets de propagations
respectent ces conditions. Dans les cas pratiques en contexte radio mobile
(environnement urbain, suburbain ou même rural), des obstacles (immeubles, forêts,
rues, …) créent des phénomènes de réflexion, réfraction ou de diffraction, ce qui
induit des pertes supplémentaires. C’est ce qui a conduit à la mise sur pied d’autres
modèles de propagation qui tiennent compte de la topographie du terrain, le type
d’environnement et les matériaux les constituant, ne serait-ce que dans une approche
statistique.
Le modèle le plus connu est le modèle empirique de Hata, basé sur les mesures
effectuées par Okumura à Tokyo et dans sa périphérie.
Les pertes moyennes sont exprimées en fonction de :
- la hauteur de l’antenne d’émission ht (en m) ;
- la hauteur de l’antenne de réception hr (en m) ;
- la distance entre les deux antennes (en km) ;
- la fréquence de la porteuse fc (en Mhz).
Les données qui ont servi à établir ce modèle respectent les conditions suivantes :
- 30 m  ht  200 m
- 1 m  hr  10 m
- 1 km  d  20 km
- 150 MHz  fc  1 500 MHz

Cours des Techniques et Supports des Transmissions par DANDA Samuel, UCATR/SUP’PTIC - juin 2021 116
Les pertes moyennes en dB s’expriment alors de la manière suivante :

Zone urbaine :
Pu = 69,55 + 26,16 log(fc) – 13,82 log(ht) – a(hr) + [44,9 – 6,55 log (ht)]log(d)
Le terme a(hr) permet de prendre en considérations la hauteur de l’antenne de
réception du mobile et de l’environnement dans lequel elle se trouve :
a(hr) = [1,1 log(fc)-0,7] hr – [1,56 log(fc) – 0,8] pour une ville de taille moyenne ;
a(hr) = 3,2 [log(1,54 hr)]2 – 4,97 pour une grande ville (fc > 400 MHz).

Zone suburbaine :
fc 2
Psu = Pu -2 [log( )] – 5,4.
28

Zone rurale :
Pr = Pu -4,78 [log(fc)]2 + 18,33 log(fc) – 40,94.

Le modèle de Hata a été étendu à 2 GHz pour permettre la planification radio des
réseaux DCS 1800. Le domaine de validité devient :
- 30 m  ht  200 m
- 1 m  hr  10 m
- 1 km  d  20 km
- 1500 MHz  fc  2 000 MHz

En zone urbaines, les pertes s’écrivent :


Pu = 46,3 + 33,9 log(fc) – 13,82 log(ht) – a(hr) + [44,9 – 6,55 log (ht)]log(d) + Cm
Le premier facteur a (hr) est le même que précédemment ; le second Cm vaut 0 dB
pour les villes de taille moyenne, et 3 dB pour les grandes villes.

Toutefois, le modèle d’Okomura Hata ne tient pas compte du relief précis du


terrain (masque de diffraction par exemple, montagne). Pour cela, une étude sur carte
topographique et des mesures sur terrain doivent être réalisée pour compléter les
prédictions obtenues avec le modèle.

VII-8. EXPLOITATION ET MAINTENANCE


VII-8-1. Caractéristiques techniques d’un équipement de Faisceaux Hertziens
Ces caractéristiques figurent dans le tableau ci-dessous :

Caractéristiques Equipement analogique Equipement numérique PDH


Nature du signal à analogique numérique
transmettre
Capacité ou débit 120-300-600-960 ou 1260 8,448 - 34,368 ou 140 Mbit/s
numérique voies
Gamme de fréquences dépend du constructeur dépend du constructeur
Nombre de canaux dépend du constructeur dépend du constructeur
Type de modulation fréquence saut de phase
Puissance d’émission 1-100 mw 1-100 mw

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VII-8-2. Exploitation et Maintenance
Pour exploiter un équipement FH (le faire fonctionner selon les spécifications
techniques prévues par le constructeur), il faut connaître :
- le synoptique de l’équipement, c’est-à-dire sa présentation physique et sa
configuration ;
- le rôle des sous-ensembles et des modules ;
- les modules qui traitent le signal client et ceux qui traitent les signaux
d’exploitation ;
- les documents techniques d’installation et de mise en service de l’équipement
(As - Built) ;
- les caractéristiques des signaux aux différents points d’accès de l’équipement :
fréquence, spectre, puissance, impédance ;
- la capacité de l’équipement en termes de nombre de voies ou en termes de
débit numérique par canal ;
- le nombre de canaux admissibles sur l’équipement.

La Maintenance d’un équipement FH quant à elle se base sur les mesures des
tensions d’alimentation, de fréquences, de puissance, l’analyse du spectre des signaux
aux différents points de test. Pour les équipements numériques, en plus des mesures
ci-dessus, le taux d’erreurs permet aussi d’apprécier la qualité de la liaison. Les
résultats obtenus sont comparés aux valeurs nominales prévues par le constructeur
dans les documents techniques, ou aux résultats des mesures faites pendant
l’installation et la mise en service des équipements.
Dans les réseaux de transmissions modernes qui comportent un système de
gestion centralisé, les opérations d’exploitation et de maintenance sont réalisées au
moyen d’un système informatisé qui comporte des terminaux informatiques équipés
de logiciels compatibles avec le système. Il devient dès lors possible d’effectuer les
opérations ci-dessus évoquées, de visualiser l’état de fonctionnement du système ou
de modifier les paramètres de ce dernier système directement à l’aide des
commandes informatiques.

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