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CHAPITRE II : LA CONVERSION ANALOGIQUE-NUMERIQUE

Les systèmes numériques prennent de plus en plus de l’ampleur de nos jours


dans le domaine de la communication. En effet, les systèmes analogiques sont en voie
de disparition, s’ils n’ont pas déjà entièrement disparu : la commutation, la
transmission, et la plupart des terminaux sont aujourd’hui numériques. Qu’est-ce qui
justifie cette tendance ?
La mise en application du transistor et des circuits logiques (bases du
numérique) a conduit à :
- la miniaturisation des systèmes, ce qui les rends plus conviviaux que les
systèmes analogiques ;
- la transparence des systèmes de transmissions vis-à-vis des signaux d’origines
différentes (voix, images, vidéo, données sur un même canal) ;
- des opportunités comme les services supplémentaires (en commutation), les
contrôles et correction d’erreurs, ce qui améliore la qualité des signaux, donc
de la communication ;
- les répéteurs-regénérateurs associés aux circuits détecteurs/correcteurs
d’erreurs qui sont à l’origine de la meilleure qualité des communications
observées dans les systèmes numériques ;
- l’intégration des différents systèmes de communication dans un seul (notion de
convergence des réseaux et de services) ;
- l’explosion des systèmes de communication en terme d’évolution
technologique (Internet aujourd’hui avec tous ses services).

Par ailleurs, la transmission d’un signal sur un support quelconque nécessite un


traitement préalable appelé traitement en bande de base. Celui-ci regroupe les
opérations suivantes : conversion analogique-numérique, codage source,
multipexage, codage canal. Ce chapitre traite de la conversion analogique-numérique
qui est l’une des étapes de traitement en bande de base. Le multiplexage et le codage
ligne seront étudiés plus tard. Le codage source a été évoqué dans le chapitre
précédent.
La conversion d’un signal analogique en un signal numérique passe par des
étapes d’échantillonnage, quantification et codage ; la restitution du signal analogique
à partir du signal numérique passe par un décodage, suivi d’un filtrage, comme le
montre la figure ci-dessous :
Analogique

Numérique

Echantillonneur Quantificateur Codeur


Réseau

Réseau

Filtre de Niquist Décodeur

Convertisseur analogique-numérique et
numérique analogique
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FIG. II.1 – Structure générale d’un convertisseur analogique-numérique
II-1. ECHANTILLONNAGE
e(t)

Impulsions d’échantillonnage
u(t)
u(t) s(t)

e(t) Signal à échantillonner


Horloge s(t)

Echantillonneur

Signal échantillonné

Fig. II-2 : Principe de l’échantillonnage

Il consiste à prélever à des intervalles de temps réguliers (Te), les valeurs


instantanées d’un signal. Te est appelé période d’échantillonnage.
L’échantillonneur peut être réalisé de manière très simple à l’aide d’une (porte)
interrupteur automatique qui laisse passer le signal par intervalles de temps réguliers.

Soient u(t) le signal à échantillonner, e(t) le signal d’échantillonnage et s(t) le


signal échantillonné. Entre les trois signaux dans le domaine temporel, la relation
suivante est vérifiée :
s(t) = u(t) . e(t) ; le signal échantillonné s(t) est le produit point par point des
deux signaux d’entrée u(t) et e(t).
Sur le plan spectral (domaine fréquentiel), les transformées de Fourier de ces
signaux vérifient la relation : S(f) = U(f) * E(f) où * désigne le produit de
convolution. U(f), E(f) et S(f) désignent respectivement les transformées de Fourier
des signaux u(t), e(t) et s(t).
C’est ce qui explique les représentations ci-dessous pour ces différents signaux.

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Fig. II-3 : représentations temporelles et fréquentielles des signaux lors de
l’échantillonnage

Fig. II-4 : Chevauchement de spectre et détermination de la condition


d’échantillonnage

Pour que la restitution du signal soit possible, il faut que : fm < fe - fm, ce qui
conduit à :
fe  2 fmax.
C’est le théorème de SHANNON
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Enoncé du théorème de SHANNON : "La fréquence d’échantillonnage doit
être au moins égale au double de la fréquence maximale du signal à
échantillonner, pour qu’il n’ y ait pas de perte d’information".

On obtient ainsi à la sortie de l’échantillonneur un signal constitué d’une suite


d’impulsions régulièrement espacées et modulées en amplitude : c’est le signal PAM
(Pulse Amplitude Modulation).
II-2. QUANTIFICATION ET CODAGE
II-2-1. Principe
Le signal modulé en impulsion d’amplitude (PAM) présente encore une forme
analogique du signal en fréquence vocale.
La quantification consiste à diviser le domaine d’appartenance des échantillons
(-Vm, +Vm) en un certain nombre d’intervalles (Intervalles de Quantification), et à
chaque échantillon, on attribue un de ces intervalles.
Le codage consiste à attribuer des valeurs binaires (constituées uniquement des
"0" ou des "1" ) aux numéros des échantillons obtenus après la quantification. On
obtient après le codage un signal MIC (Modulation par Impulsion et Codage)
encore appelé PCM (Pulse Coded Modulation).
A la valeur crête de tous les échantillons tombant dans une plage donnée, on
fera correspondre un mot binaire et un seul.
Avec N éléments binaires, on peut former 2N mots différents. Ainsi, il est possible de
coder 2N plages, mais il y a de nombreuses façons d’associer ces plages à ces mots.
La méthode retenue est celle qui associe à chaque numéro de plage le mot
binaire représentant ce nombre dans le système décimal.
1111111 127
1111110 126
1111101 125
1111100 124

0001000 8
0000111 7
0000110 6
0000101 5
0000100 4
0000011 3
0000010 2
0000001 1
0000000 0

Fig. II-5 : Illustration de la quantification linéaire et du codage

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Fig. II-6 : Illustration de la quantification non linéaire et du codage
II-2-2. Erreur de quantification
Deux remarques importantes se dégagent de l’opération de quantification :
La substitution se fera avec d’autant de précision qu’il y aura de niveaux ou
d’échelons.
Le nombre d’échelons dépend du nombre d’éléments binaires de chaque figure
du code choisi. Ainsi, si N est le nombre d’éléments binaires de chaque figure, le
nombre de combinaisons du code est 2(N-1) dans chaque demi-plan du domaine
d’appartenance des échantillons. Il faut en effet affecter un élément de chaque figure
à la reconnaissance du signe de l’échantillon. Si nous adoptons un code à 8 bits, nous
aurons 27 combinaisons, soit 128 figures différentes dans chaque demi-plan, soit
28 = 256 combinaisons au total.
La quantification consiste à associer une même mesure à toutes les tensions
d’échantillonnage comprises dans une même plage.
La distorsion ainsi introduite par cet écart entre la valeur exacte et la valeur
quantifiée s’appelle erreur de quantification. Elle se traduira à la réception sous la
forme d’un bruit appelé bruit de quantification.

II-2-3. Lois de quantification


En réception, au mot binaire décodé doit être associé un échantillon dont
l’amplitude tombe dans la même plage de tension. Or, il est impossible de connaître
avec exactitude sa valeur crête dans une même plage. A ce point, un choix doit être
fait. On peut envisager plusieurs solutions :
- A un numéro binaire, on peut faire correspondre la valeur inférieure de la
plage : on dit qu’on a fait une quantification par défaut ;
- De même, on peut faire correspondre à un mot binaire la valeur supérieure de
la plage : dans ce cas, on a fait une quantification par excès ;
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- On peut aussi faire correspondre à un numéro binaire la valeur moitié de la
plage : c’est la quantification à mi-échelon.

3 possibilités de reconstitution du signal

Plage N Transmission de N en binaire


V

Par défaut A demi-échelon Par excès


Fig. II-7 : Lois de quantification et reconstitution d’un signal
Un calcul de probabilité permet de constater que la valeur exacte de
l’échantillon a la plus grande probabilité de se retrouver au milieu de la plage.
Suivant que l’on restitue la valeur inférieure ou la valeur moitié d’une plage, on
dit que la courbe est restituée sans demi-échelon ou avec demi-échelon.

Fig. II-8 : Reconstitution d’un signal à partir de ses échantillons :


illustration du bruit de quantification

On peut constater de manière très nette que la courbe restituée avec demi-
échelon (restitution de la valeur moitié de la plage) présente une erreur de

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quantification bien plus faible que dans le cas où la courbe est restituée sans demi-
échelon.
Il faut noter que les Américains ont opté pour la restitution sans demi-échelon ;
ils font une quantification par défaut. Les Européens ont par contre normalisé la
restitution avec demi-échelon.

II-2-4. Compression
Ce n’est pas la puissance du bruit qui caractérise la qualité de la transmission,
mais le rapport Signal/Bruit. Ce rapport varie beaucoup dans le cas de la
quantification linéaire (quantification où toutes les plages ont la même largeur).
Pour avoir une meilleure qualité de transmission, il faut chercher comment
subdiviser l’intervalle (-Vm ; +Vm) pour que le rapport Signal/Bruit reste constant
quelque soit la puissance d’entrée du signal. Il est donc intéressant de diminuer la
taille des échelons pour les niveaux faibles, ce qui diminuerait le bruit de
quantification et donc augmenterait le rapport Signal/Bruit.
Il est convenable de maintenir Le Rapport Signal/Bruit à une valeur constante
en modulant la taille de l’échelon en fonction de la valeur absolue de l’échantillon :
on dit qu’il y a compression de la traille de l’échantillon. La loi qui régie cette
opération est la loi de compression.

5e

4e

3e
0
3e

4e

Fig. II-9 : Echelle de quantification avec compression

II-3. CONVERSION NUMERIQUE-ANALOGIQUE


En réception, la restitution du signal analogique à partir du signal numérique se
fait par décodage qui fait ressortir un signal PAM. En faisant passer ce dernier dans
un filtre passe-bas dont la fréquence de coupure est égale à F e/2 (filtre de Niquist), F e
étant la fréquence d’échantillonnage, on reconstitue le signal analogique qui avait été
émis.

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Fig. II-10 : Restitution du signal analogique à partir du signal PAM : utilisation
du filtre de Niquist
Les convertisseurs analogique-numérique recommandés par l’UIT-T
combinent 30 (ou 24) voies téléphoniques analogiques et en ressortent un signal
numérique à un débit de 2 048 Kbit/s (ou 1 544 Kbit/s).

30 signaux
analogiques dans la
bande 300 – 3 400 Hz.
VOIE 1 A/N
M
VOIE 2 U
A/N L
T Signal numérique à
VOIE 3
A/N I 2,048 Mbit/s
.
P
.
L
.
E
VOIE. 30
A/N X
A A/N = Convertisseur analogique-
SYNCHRO G numérique
& SIG E SYNCHRO & SIG = Générateur de
synchronisation et de signalisation

Fig. II-11 : Schémas d’un convertisseur PCM 30

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