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Chapitre I :

• Propagation et lignes de transmission

2023-2024

Antennes et Lignes de transmission

 Rappels : Onde incidente, onde réfléchie et onde


stationnaire;

 Modèle d’une ligne de transmission { deux plans


parallèles ;

 Solution des équations des Télégraphistes;

 L'abaque de Smith et son utilisation pour


l'adaptation d'impédance;

Université Larbi Tebeessi


2023-2024
1 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Introduction

Les lignes de transmission permettent le transfert des informations. Les distances à


parcourir, la bande passante des signaux et la technologie utilisée dépendent du type
d'information. Ainsi, les lignes utilisées pour les liaisons téléphoniques transatlantiques sont
des fibres optiques de plusieurs milliers de kilomètres de longueur propageant des ondes
électromagnétiques à des fréquences optiques (>1015 Hz), alors que celles reliant les
composants électroniques dans un circuit intégré sont des pistes de quelque microns de long
propageant des ondes électriques et électromagnétiques à des fréquences allant de quelques
Hz à quelques GHz. Elles ont toutes pour but de guider l'information sans perturbation, c'est à
dire sans trop d'atténuation ou de déformation.

Dans le domaine des télécommunications le problème est évident. Les distances à


parcourir sont telles que quelle que soit la fréquence des signaux il faut tenir compte des
phénomènes de propagation qui concourent à cette distorsion. En ce qui concerne
l'électronique numérique, l'augmentation des performances est très directement liée à la
vitesse des circuits. Les ordinateurs personnels fonctionnent aujourd'hui à des fréquences
d'horloge supérieure à 3 GHz! Les signaux logiques sont donc maintenant aussi dans le
domaine des hyperfréquences.

La difficulté est l'acheminement des signaux, entre différents points du circuit, entre
circuits, entre cartes ou même entre équipements.

La transmission des informations peut se faire par voie hertzienne (propagation libre) ou
par guidage. En ce qui concerne les "guides", Il en existe plusieurs types. Les lignes
"bifilaires" composée de 2 (ou plus) conducteurs capables de transmettre la tension en même
temps que l'onde électromagnétique sont les guides d'ondes les plus fréquemment utilisés.
Mais il arrive qu'on doive utiliser des lignes ne pouvant propager que la seule onde
électromagnétique comme les guides d'onde métalliques ou les fibres optiques.

Dans la suite de ce cours, nous présenterons les différents types de lignes ainsi que leur
domaine d'utilisation. Puis dans la suite, nous ne traiterons que les phénomènes de
propagation sur les lignes bifilaires.
2 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

I-1- Rappels : Onde incidente, onde réfléchie et onde stationnaire :


1.1 Le Spectre des Ondes Radioélectriques :

 Le spectre électromagnétique est la disposition des rayonnements électromagnétiques par


leurs fréquences, longueurs d’onde dans le vide ou énergie photonique :

Le tableau suivant indique les domaines d’applications des ondes électromagnétiques :


3 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

1.2 La propagation des ondes électromagnétiques :

 L’onde hertzienne C’est la description comportementale de la propagation d’un champ


électromagnétique décomposable en un champ électrique E et un champ magnétique H.

 L’énergie transportée par l’onde se divise en parts égales entre le champ E et le champ H.

 L’onde hertzienne est une onde plane

Les vecteurs des champs E et H sont situés sur un même plan perpendiculaire à la direction
de propagation et sont perpendiculaires entre eux.

 Caractéristiques d’une onde électromagnétique

 La vitesse de propagation : Dans le vide, une onde électromagnétique se propage à la


vitesse de la lumière c = 3.108 m/s.

 La fréquence : En un point donné, c’est le nombre de maxima de champ par seconde.


Elle est égale à la fréquence du générateur qui a donné naissance à l’onde. L'unité est
l’Hertz. On la note f.
4 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

 La longueur d’onde : c'est la distance entre deux maximums consécutifs ou bien c'est
la distance parcourue par l'onde pendant la durée d'une période T. On la note λ.

λ = c/f = c.T

 Polarisation d’une onde hertzienne:

La polarisation est définie par la direction du vecteur du champ E par rapport à la surface
terrestre prise comme plan de référence.

On considère les polarisations linéaires, où les vecteurs E et H gardent un angle constant


avec la référence au cours de la propagation.

 On considère dans les polarisations linéaires :

- La polarisation horizontale, où le vecteur E reste parallèle à la surface terrestre.

- La polarisation verticale, où le vecteur E reste perpendiculaire à la surface terrestre.

- La polarisation oblique, où le vecteur E est dans une position intermédiaire.

 On considère les polarisations elliptiques, où les vecteurs E et H tournent autour du


plan de référence d’une manière synchrone avec la longueur d’onde.

 On considère les polarisations circulaires, où les vecteurs E et H tournent autour du


plan de référence d’une manière circulaire avec la longueur d’onde.
5 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

 Propagation :

• Les ondes radio se propagent de l’émission à la réception de diverses manières :

• Par onde directe, partant de l'émetteur et arrivant au récepteur sans perte.

• Par onde réfléchie, lorsque l’onde subit des pertes de différentes causes est renvoyée
dans sa totalité, ou en partie, dans une direction différente.

1.3 Ondes incidente, réfléchie et stationnaire :

1.3.1 Ondes stationnaire :

 Une onde stationnaire est le phénomène résultant de la propagation simultanée dans


des sens opposés de plusieurs ondes de même fréquence et de même amplitude, dans
le même milieu physique.

 Au lieu d'y voir une onde qui se propage, on constate une vibration stationnaire mais
d'intensité différente, en chaque point observé.

 Les points fixes caractéristiques sont appelés des nœuds de pression.

Une onde stationnaire est une onde provocant une interfèrent.

Caractéristiques:

– même amplitude mais sens opposés


– même phase
– même vitesse

Donc :

Points particuliers :

– nœud = pas de mouvement


– ventre = mouvement maximal

Distance :

– nœuds:

– Ventres:

Points de vue énergie:

– L'énergie maximale est localisée aux ventres


6 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

1.3.2 Rapport d’ondes stationnaires:

 Le rapport d'ondes stationnaires (ROS) et le taux d'ondes stationnaires (TOS) expriment la


qualité de l'adaptation d'antenne, à une ligne de transmission, coaxiale ou bifilaire.

 Dans une ligne de transmission coexistent une onde incidente, d'amplitude Vi, et une onde
réfléchie, d'amplitude Vr, la superposition de ces deux ondes va produire une onde
résultante dont l'amplitude va varier le long de la ligne.

 On observera des maxima aux endroits où l'onde incidente et l'onde réfléchie produisent
des interférences constructives. On a donc Vmax = Vi + Vr .

 Réciproquement, on observera des minima aux endroits où les deux ondes produisent des
interférences destructives.

 On a donc Vmin = Vi - Vr .

 Le ROS (en anglais, standing wave ratio SWR) est défini comme le rapport des extrema:

| |
| |

 Pour un câble d'impédance Zc fermé sur une impédance ZL on définit :

 Le rapport d'ondes stationnaires :

• ZC: L’impédance caractéristique.

• ZL: L’impédance de la charge.


( )
• Le coefficient de réflexion est: ( )

Exemples :

 ZL= 0 (court-circuit), ROS = 0 et Γ = -1 : réflexion totale avec inversion.

 ZL = ∞ (ouvert), ROS = ∞ et Γ = 1 : réflexion totale.

 ZL = ZC (adaptation), ROS = 1 et Γ = 0 : onde incidente totalement absorbée.

 ZC = 50 Ω et ZL = 75 Ω, ROS = 1.5 et Γ = 0.2 : réflexion de 20% de l'onde incidente.

On peut retenir comme repères les valeurs suivantes :

• ROS = 1, la ligne parfaitement adaptée, Γ = 0

• ROS de 1 à 1,5, ligne presque adaptée

• ROS supérieur à 2, la ligne est désadaptée


7 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

1.3.3 Coefficients de réflexion :

Le coefficient de réflexion de la ligne en un point x est le rapport entre la tension de l’onde


réfléchie et la tension de l’onde incidente.

( )
( )
( )

On a donc: ( )

 Généralement, lorsque l'on relie deux points d’un montage par une ligne de transmission,
on s'attend à ce que le potentiel électrique soit le même tout au long de la ligne.

 Mais, toute variation au niveau du générateur ne peut pas être transmise instantanément à
l'autre bout de la ligne.

 Cela ne devient sensible que si la ligne est longue.

 En effet, en régime sinusoïdal par exemple, la tension ve(t) sur le générateur s'écrit :

Ve(t)= V0 sin(ω t )

Où:

ω : est la pulsation du signal reliée à la fréquence f et à la période T par: ω =2 πf et f=1/T.

 L'onde de tension V(x,t) qui s'éloigne du générateur à la vitesse v en direction de la charge


s'écrit :

V(x, t) = V0 sin(ω (t - x/v ) )

 La tension V(x,t) peut encore s'écrire :

V(x,t) = V0 sin(ω t - ω/v. x )

et en posant ω/v = β constante de phase on a :

V(x, t) = V0 sin(ω t - β x ) C’est l’équation qui représentera l’onde.

 V est une fonction de l'espace et du temps.


8 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

 On peut la représenter en fonction de l'un ou de l'autre des deux paramètres x et t.

écriture par définition de la période spatiale : V(0, t ) = V(λ, t ) on obtient :

ω t = ω t - β λ + 2π c'est à dire : β = 2π / λ qui est la constant de phase.

 On appelle v la vitesse de phase car c'est la vitesse que doit avoir un observateur pour voir
la phase φ= (ω t - β x ) constante.

 Nous la noterons dorénavant vφ =(dx/dt)│φ=0

vφ = ω/ β

 En conclusion, nous pouvons retenir que la tension à un instant donné n'est pas la même en
tout point de la ligne.

I-2- Modèle d’une ligne de transmission à deux plans parallèles


2.1 Les lignes de transmissions :

- Une ligne de transmission est un ensemble de deux ou plusieurs conducteurs acheminant


un signal électrique, d'une source (ou émetteur) vers une charge (ou récepteur).

- On s’intéresse aux phénomènes de propagation prenant naissance dans les câbles, lors de
leur utilisation pour le transport des signaux sur une grande distance devant la longueur
d’onde.

2.2 Propriétés des matériaux :

2.2.1-Permittivité diélectrique:

 La permittivité diélectrique est une propriété physique qui décrit la réponse d'un milieu
donné à un champ électrique appliqué à celle-ci.

ε = ε0 εr
ε ∶ Permittivité absolue du milieu
ε0 ∶ Permittivité du vide; ε0 =8.85×10-12F/m
εr ∶ Permittivité relative du milieu.
9 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

2.2.2-Perméabilité magnétique
 En électrodynamique des milieux continus en régime linéaire, la perméabilité magnétique
caractérise la faculté d'un matériau à modifier un champ magnétique, c’est-à-dire à
modifier les lignes de flux magnétique.

μ = μ0 μr
μ0 ∶ est une constante universelle, la constante magnétique (ou perméabilité magnétique du
vide), qui vaut 4π × 10−7 H/m.
μr ∶ perméabilité magnétique qui dépendant du type de matériau.

Dans l'air, le vide, les gaz, le cuivre, l'aluminium, la terre, et d'autres matériaux, μr est
approximativement égal à 1, ces matériaux ne pouvant alors canaliser le champ magnétique.

L’impédance dans un milieu est donnée par : √ où √ est l’impédance du

vide. Donc : √ √

2.2.3- Conductivité électrique:


 La conductivité électrique est la capacité d'un matériau à laisser passer et conduire le
courant électrique, comme la plupart des métaux et les solutions chargées en ions. Par
exemple, l'aluminium a une bonne conductivité électrique.

 La conductivité électrique σ(Ω-1m-1)d’un matériau est l’inverse de sa résistivité:

σ = INF: Conducteur parfait


σ = 0: Diélectrique parfait (isolant).

 La conductivité électrique peut aussi être exprimée en termes de la densité de courant J (A


m-2) et du champ électrique E (V m-1).
: avec une unité équivalente (A m-1V-1)
Le tableau suivant représente la résistivité et la conductivité de certains matériaux.
10 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Exemple de cours:

Soit un fil de cuivre d’un diamètre de 2mm et d’une longueur de 100mm. La résistivité du
cuivre écroui est ρ = 1,8 x 10-8 Ω m.

1-Calculer la surface de la section de ce fil.

2-Quelle est la résistance de ce fil de cuivre ?

3-calculer sa conductivité électrique.

2.3 Modélisation d’une ligne de transmission :

Pour modéliser une ligne, on considère qu’elle est formée d’une infinité de tronçons de
longueur infiniment petite dx en cascade :

On définit pour la ligne 4 grandeurs :

 La résistance linéique R: ou résistance des conducteurs par unité de longueur qui est en
général très faible (en ohms/m)

 L’inductance linéique L: chaque tronçon de ligne est soumis à un champ variable créé par
le courant circulant dans les tronçons voisins. Il est donc le siège de phénomènes
d’induction caractérisés par l’inductance par unité de longueur (en H/m)

 La conductance linéique G: c’est l’inverse de la résistance entre les deux conducteurs


constituant la ligne. Pour un bon diélectrique, la résistance de fuite est très élevée et on
prend souvent G = 0 (en Ω-1 /m)

 La capacité linéique C: c’est la capacité qui existe entre les deux fils (en F/m)

Modélisation d’une ligne de transmission par un circuit électrique.


11 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Ces éléments L en H/m, C en F/m, R en Ω /m, G en Ω-1/m, de la ligne ci-dessus, de longueur l


qui est découpée en éléments de longueur dx modélisés par des quadripôles constitués de 4
composants.
 L'inductance L.dx représente les effets magnétiques liés au passage du courant dans les
conducteurs.
 La capacité C.dx modélise le condensateur composé des 2 conducteurs portés à des
potentiels différents.
 La résistance R.dx représente les pertes par effet joule dans les conducteurs.
 La conductance G.dx représente les pertes diélectriques.
 L, C, R, G sont définis par unité de longueur qui caractérise la ligne.

2.3.1. Régime temporelle:


Du circuit ci-dessous on a:

( )
( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( )
( )

Développement en série de Taylor limité au 1er ordre:


( )
( ) (1)

( )
et de même : ( ) (au 1er ordre d’approximation) (2)

en dérivant la relation (1) par rapport à x on obtient :

( ) ( )

d’où en utilisant la relation (2) :

( ) (Equation des télégraphistes)

On démontre de la même manière q ( )


12 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

2.3.2. Régime sinusoïdal:


 On prend la tension aux bornes du générateur v(t)=v0 cos(ɷt + ɸ) s'écrit en utilisant les
notations complexes:
V (t )=V0 ejɷt où V0 est un nombre complexe, V0 = v0ejɸ

 Dans le régime sinusoïdal on recommence exactement la même modélisation mais en


utilisant les notations complexes.

et

 L'inductance et la résistance série sont remplacées par l'impédance linéique complexe Zdx
et le condensateur et la conductance parallèle par une admittance linéique Ydx.

 Notre circuit deviendra:

( ) ( ) ( ) ce qui donne ( )
et de la même manière :
( ) ( ) ( ) ce qui donne ( )

 Puis en dérivant la première équation et en remplaçant dI/dx dans la première équation on


trouve :
( ) et de même ( )

( )( )

( )( )

 Ces deux équations appelées équation des lignes, sont équivalentes en régime sinusoïdal à
l’équation des télégraphistes.

 On introduit à ce niveau la constante de propagation γ qui est un des deux paramètres


secondaires:
( )( )

 La constante de propagation γ fait intervenir deux paramètres:

• La constante d’atténuation α exprimée en Neper/m


• La constante de phase β exprimée en rad/m, qui dépendent généralement de la fréquence et
de la structure de la ligne de transmission.
13 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

I-3- Solution des équations des Télégraphistes


3.1 Solutions générales en régime sinusoïdal
3.1.1. Cas général de la ligne avec pertes:

On pose: √

L'amplitude complexe de la tension et du courant s'écrivent :

( )

( )

- Où V1, V2, I1 et I2 sont des constantes complexes qui dépendent du générateur et de la


charge.
- Les constantes I1 et I2 sont reliées aux constantes V1 et V2 car le courant et la tension ne
sont pas indépendants.

La solution s’exprime alors de manière simple en ajoutant le temps:

( ) ( ) ( )
{
( ) ( ) ( )

 En ce qui concerne le courant, les termes incident et réfléchi s’expriment en fonction des
tensions incidente et réfléchie.
( ) ( )

On déduit :

( ) √ ( )

 Le rapport entre tension et courant incidents d’une part et tension et courant réfléchis
d’autre part est constant et représente l’impédance caractéristique de la ligne qui est un
paramètre secondaire de la ligne.

L’impédance caractéristique de la ligne ne dépend que des caractéristiques électriques de la


ligne.

Elle est complexe dans le cas général d’une ligne avec pertes et varie avec la fréquence.
14 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

On trouve finalement les expressions suivantes que nous utiliserons partout dans la suite :

( ) et ( ) [ ] où √ et √

On a donc en réintroduisant le temps :


( ) ( )
( )

La tension V(x,t) est la superposition de deux ondes.

 La première est une onde qui se propage vers les x croissants alors que la seconde se
propage vers les x décroissants, mais toutes deux s'atténuent au cours de leur propagation
d'un facteur e±αx.

 La première s'éloignant du générateur sera normalement appelée "onde incidente", alors


que la seconde revenant vers le générateur sera appelée "onde réfléchie".

3.1.2. Cas particulier de la ligne sans pertes: γ = j.β

Dans le cas d’une ligne sans pertes, R= G = 0. On a alors :

√ √ √ √

Donc la constante d’atténuation α est nulle : α = 0, et la constante de propagation :

La tension (ou le courant) reste dans ce cas, la superposition de deux ondes se propageant en
sens inverse mais sans atténuation.

La relation de dispersion (vitesse de phase) devient alors :


La vitesse de phase dans ce cas est indépendante de la fréquence (si L et C n'en dépendent
pas). Les ondes se propagent alors sans distorsion.

L'impédance caractéristique devient purement réelle : √ √

3.1.3. Cas de la ligne avec faibles pertes:

Dans le cas de la ligne possédant de faibles pertes, on écrire: R << Lω et G << Cω

d’où [ ] [ ]

[ * +]


Donc : √ √ * + √ [ * +] * + √
15 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission


Alors : * + et √

On voit que la constante de propagation est semblable à celle calculée dans le cas de la ligne
sans perte.
La vitesse de phase ne dépend pas de la fréquence :

3.2 Coefficient de réflexion et impédance le long d'une ligne


3.2.1 Coefficient de réflexion:

On rappelle l'expression des ondes de tension et de courant qui se propagent sur la ligne :

( ) et ( ) [ ] où √ et √

 L'existence d'une onde réfléchie sur une ligne peut s'expliquer, soit par:
 La présence sur la ligne d'un élément perturbateur tel que la charge disposée en bout de
ligne ou par une discontinuité dans les caractéristiques de la ligne.
 Soit par une onde acoustique se propageant dans l'air se réfléchira sur un obstacle
interposé sur sa trajectoire,
 Ou encore une onde lumineuse dans une fibre optique se réfléchira partiellement tout au
long de sa propagation à cause des micro-imperfections du milieu de propagation
composant la fibre.

 Dans notre cas, nous supposerons la ligne de transmission parfaite et n'étudierons que les
réflexions causées par l'interposition d'une charge à l'extrémité de la ligne.
 Afin de mesurer cette réflexion, on peut définir le coefficient de réflexion comme étant
l'amplitude complexe de l'onde réfléchie rapportée à celle de l'onde incidente :

 Il dépend bien sûr de la position sur la ligne.


( ) c’est-à-dire ( )
16 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

 Lignes chargées

On considère une ligne de transmission d’impédance caractéristique ZC, de longueur l excitée


par un générateur d’impédance interne Zg et chargée par une impédance Zt.

La référence est prise au niveau de la charge. Au niveau de charge la tension et le courant


s’écrivent :

L’impédance de charge Zt peut se mettre sous la forme :

Γt Représente le coefficient de réflexion associé à la charge Zt qui est donné par :

3.2.2 Impédance sur la ligne :

En bout de la ligne, on sait relier la tension et le courant par l'impédance complexe.

où: Vt et It sont respectivement la tension et le courant sur la charge placée en bout de ligne.

en x=ℓ on peut définir l'impédance en un endroit quelconque de la ligne comme suit :


( )
( ) ( )
C’est-à-dire ( )
⁄ ( )

 De cela apparait l'impédance réduite z(x) de Z(x) comme étant :

( )
( )

et donc: ( )

 Impédance ramenée sur la ligne

Du point de vue d'un observateur situé à gauche de l'abscisse x, si on remplace le tronçon de


ligne situé à droite d'un plan d'abscisse x terminée par la charge Zt par l'impédance Z(x), rien
ne change.

- L'impédance Z(x) est l'impédance équivalente de tout ce qui se trouve à droite de x.

Cela est représenté sur la figure suivante.


17 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

- On dit encore que Z(x) est l'impédance ramenée en x de Zt le long de la ligne.

3.3 Relation entre l'impédance et le coefficient de réflexion

3.3.1 Cas général :

On a saisi que : ( )

Où nous pouvons écrire: ( )

est nous avons vu aussi que : ( )

( ) ( )
d'où la relation entre Γ(x) et z(x) : ( ) ( )
ou ( ) ( )

3.3.2 Relations en bout de ligne :


( )
Au bout de la ligne la relation : ( ) ( )
devient :

3.3.3 Changement de variable :

Le coefficient de réflexion et l'impédance sur la ligne dépendent, des caractéristiques de la


ligne. Mais surtout de la charge placée en bout de ligne. Il est donc possible d'exprimer ces
deux grandeurs en fonction de la charge seule.

En un lieu quelconque de la ligne: ( )

En appliquant cette relation en bout de ligne (x=ℓ), on trouve: ( )

( )
Donc on peut tirer la valeur de V2/V1. On en déduit la relation: ( )
18 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Seule la distance entre la charge et le point d'observation (x) est important.

C'est la raison pour laquelle on est amené à changer de repère et d'adopter une variable qui a
son origine sur la charge.

Sur la figure précédente, on a défini une nouvelle échelle s dirigée vers le générateur et qui a
son origine sur la charge. On a s = ℓ-x, ce qui permet plus simplement d’écrire :

( ) ( )
à la place de : ( )

Dans ce repère, les ondes de tension et de courant s’écrivent alors :

( ) ( )
( )

Nous noterons dans la suite que V1’= V1 la constante associée à l’onde incidente et V2’= V2
celle associée à l’onde réfléchie, ce qui donne :

( )

De la même manière :

( ) ( )

D’où le coefficient de réflexion: ( )

L’impédance en une abscisse s quelconque :


( ) ( )
( ) et l'impédance réduite ( )
( )

La relation entre Γ(s) et z(s) reste :

( )

( ) ( )
C-t-d: ( ) et ( )
( ) ( )
19 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

 Valeurs particulières de zt

A- La ligne terminée par un court-circuit

La ligne ce termine par un court-circuit alors:

d’où:

Or: |

Alors:

B- La ligne se termine par un circuit ouvert

Dans le cas où la ligne ce termine par un circuit-ouvert alors:

d’où:

Or:

Alors:

L'onde est donc totalement réfléchie par le circuit ouvert sans changer de signe à la réflexion.

C-La ligne se termine par l'impédance caractéristique

Dans le cas où la ligne ce termine par l’impédance caractéristique alors:

d’où:

Or:
Z0

Alors:

Il n'y a donc aucune réflexion dans ce cas-là, l'onde est totalement transmise dans la charge.

3.4 La ligne adaptée

On dit qu’une ligne est adaptée si elle est terminée sur une résistance égale à son impédance
caractéristique.

Sur la ligne adaptée, il n’y a qu’une onde progressive se propageant de la source vers la
charge.
20 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

V0 sin(ω t - β x )

3.5 Répartition de la tension sur une ligne adaptée

La tension sur la ligne adaptée a pour expression : V(x, t) = V0 sin(ω t - β x )

À l’entrée de la ligne ( x = 0 ) on a : V(0, t) = V0 sin(ω t )

À une distance x de l’entrée, on a : V(x, t) = V0 sin(ω (t – x/ν ))= V0 sin(ω t – φ)

avec φ = ω x/ν φ=βx

Les points en phase sont séparés par un intervalle tel que le déphasage soit un multiple de 2π :

avec N entier, soit

 Après t0 secondes, tous les maxima ont avancé d’une distance x0= v.t0

 La ligne est le siège d’une onde progressive de tension se déplaçant à la vitesse ν de la


source vers la charge.

 De la même façon, la ligne est le siège d’une onde progressive de courant se déplaçant à la
vitesse v de la source vers la charge.
21 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

I-4- L'abaque de Smith et son utilisation pour l'adaptation d'impédance

4.1 Abaque de Smith

Comme en la vue déjà l’impédance normalisée ou réduite et reliée au coefficient de réflexion


par la relation:

( )

Si on connaît ΓL, il est donc possible de calculer zL. Tous deux sont complexes. Le calcul est
donc complexe.

L'abaque de Smith, que nous allons présenter, va permettre d'effectuer ce calcul


graphiquement.

4.1.1 Fabrication de l'Abaque de Smith

On pose z=a+jb et Γ =X+jY. La relation (1) devient:

[ ][ ]
[ ][ ] ( )

D’où ( )
et ( )

4.1.2 Le lieu de ΓL lorsque a la partie réelle de z est constante et que b varie

On montre que :

( )
( )

qui est l'équation d'un cercle de rayon R=1/(a+1) et de centre (X0 , Y0 ) = ( a/(a+1) , 0 ).

On est donc en présence d'une famille de


cercles dont les centres sont tous rangés
sur une droite horizontale passant par Y=0
22 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

4.1.3 Le lieu de ΓL lorsque b la partie imaginaire de z est constante et que a varie

On montre que :

( ) ( )

Qui est l'équation d'un cercle de rayon R=1/b et de centre (X0 , Y0) = (1,1/b).

 On est donc en présence d'une famille de cercles dont les centres sont tous alignés sur une
droite verticale passant par X=1.

 On a limité le tracé des cercles aux parties comprises à l'intérieur du cercle | ΓL |<1 car on
se limite aux cas des circuits passifs pour lesquels le module de ΓL ne peut être supérieur à
1.

4.1.4 Abaque de Smith et utilisation pratique

L'abaque de Smith est donc le tracé des cercles Re(z) = cste et des cercles Im(z) = cste sur le
plan complexe de ӶL , comme le montre la figure suivante:
23 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission
24 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Exemple:

z=0.3+j0.5. Pour mesurer Γ=ρejθ, il suffit de mesurer la longueur du segment ρ sachant que
le rayon du grand cercle vaut 1 et de mesurer l'angle θ grâce à l'échelle extérieure (en degrés)
ou d'utiliser les autres échelles en faisant une règle de 3. Ici par exemple Γ=0,62ej123°
25 Chapitre I : Propagation et lignes de transmission

Références bibliographiques:

1. F. Gardiol, “Electromagnétisme: Traité d’électricité“, Edition Lausanne.


2. P. Combes, “Mico-ondes, circuits passifs, propagation, antennes, Cours et exercices“, Dunod,
1997.
3. R.-C. Houzé, “Les antennes, Fondamentaux“, Dunod, 2006.
4. A. Ducros, “Les antennes: Théorie et pratique“, Emission et réception, Elektor, 2008.
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