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Saint Sauveur le Vicomte

Pierre : Samuel
Néel II : Wandrille
Femme médiévale : Alice
Pèlerin : Nathanael
Moine : Pablo
Geoffroy :
Catherine jeune : Zélie
Catherine vieille : Pénélope
Saint Jean Eudes : Alban
Marie des Vallées : Armelle
Jésus : Raphaël
Héraut : Wandrille
SMMP : Soeur Imelda
Prêtre : Pablo
Marie Dadure : Zélie
François Halley : Samuel
Placide : Seema
Marthe : Virgo

+Chant : Jésus, toi qui a promis.


PENTECÔTE
Cénacle avec apôtres + Marie +
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous
ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en
fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une
sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait
selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en
pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la
province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de
Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes,
tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Annonce de Pâques par les jeunes dans différentes langues au milieu du public.
Arabe : « Al'Masiah qam » `
Grec : « Christos anesti »
Anglais « Christ is risen »
Coréen : « Cristo puhar hasida »










Allemand « Christus ist auferstanden. »
Japonais « Harisutosu hukkatsu »
Italien « Cristo è risuscitato »
Espagnol « Christo ha resucitado »

Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité.

Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration :
« Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que
Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des
signes au milieu de vous,

Cet homme, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois


Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins,
il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le
voyez et l’entendez.
Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce
Jésus que vous aviez crucifié. »

Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que
devons-nous faire ? »
Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus
Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. »

+ Chant : Source de tout amour

Depuis l’événement de la Pentecôte, l’Evangile a résonné jusqu’ici !

FONDATION DE SAINT SAUVEUR

En 912, l'année du traité de Saint-Clair, Rollon donna à Richard, surnommé le Danois, le domaine
de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Richard y éleva un château et une chapelle, qui fut bénite en 914 par
l'évêque Herbert, sous le vocable de la Sainte-Trinité et Saint-Sauveur ; telle est l'origine du nom du
lieu.

Richard fut père de Néel, à qui le duc Guillaume-Longue-Epée, accorda en 938 le titre héréditaire
de vicomte du Cotentin ; d'où la paroisse fut appelée Saint-Sauveur-le-Vicomte.

C'est ce même Néel qui fonda l'église paroissiale.

Néel de Saint-Sauveur-le-Vicomte eut pour petit fils Néel II, dit le jeune qui prit part à la révolte des
barons du duché de Normandie contre Guillaume-le-Batard et fut vaincu avec eux à la bataille du
Val-es-Dunes, le 10 août 1047. Ses biens furent confisqués.

Il rentra en grâce, le domaine de Saint-Sauveur lui fut rendu.

Les chapelains de la collégiale du château furent alors remplaçés par Néel II par des Bénédictins
venus de l'abbaye de Jumièges. Celui-ci fonda en leur faveur une abbaye située à peu de distances
de son château, pour qu'ils pussent facilement desservir sa chapelle, tout en vivant la vie de prière



qui leur est propre. C'était l'an 1080. Le premier abbé s'appelait Bénigne. L’abbatiale ne devait être
consacrée qu’en 1165.

Néel II devenu vieux se retira au Mont-Saint-Michel, où il mourut sur la cendre et sous l'habit de
religieux.

+ Chant : Céleste Jérusalem

PELERIN DU MONT SAINT MICHEL

L’époque ducale est également marquée par le premier essor du bourg de Saint-Sauveur. Bourg
«castral» par excellence, celui-ci se développe dans la dépendance étroite du château, au carrefour
d’un axe routier menant de Barfleur vers le Mont-Saint-Michel.

Saint Sauveur le Vicomte vit ainsi des foules de pèlerins marchant vers le Mont Saint Michel. Mais
écoutez, voici qu’un pèlerin s’apprête à entreprendre ce pèlerinage !

(Un pèlerin part vers le Mont)

Pèlerin : Père, s’il plaît à Dieu et à toi-même, je vais entreprendre un pèlerinage jusqu’au Mont
Saint Michel au péril de la Mer
Moine : Mon fils, as-tu songé que pour avoir accès à ce pèlerinage, il faut commencer par sortir de
ta maison et de toi-même, renoncer à ton égoïsme, à ton confort, à ta sécurité, rechercher ce qui est
difficile et vouloir vivre rudement ?

Pèlerin : Oui, j’y ai songé et je le veux.


Moine : Mon fils, veux-tu demeurer viril et sobre, n'être esclave ni de tes caprices, ni des modes et
garder toute ta vie une âme de pauvre ?
Pèlerin : Je le veux.
Moine : Cher fils, en répondant à l’appel de la route, sais-tu que tu consens d'avance au don de toi-
même ? Es-tu prêt à servir ?
Pèlerin : Oui, père, je demande d'être considéré comme étant toujours de service.
Moine : As-tu compris qu'un pèlerin ne se contente pas d’à-peu-près ou de la possession tranquille
de vérités toutes faites ? Veux-tu, en toute chose, rechercher humblement le vrai ?
Pèlerin : Oui père, je le veux.
Moine : Sais-tu enfin qu'un pèlerin n'est jamais satisfait de lui-même et ne se considère jamais
comme arrivé ? Veux-tu faire aujourd'hui mieux qu'hier et demain mieux qu’aujourd'hui ?
Pèlerin : Je le promets.
Moine : Fils, promets-tu de ne jamais regarder la vie comme une partie de plaisir, mais comme une
mission dont rien ne doit te détourner ? Es-tu décidé à travailler et à combattre sans jamais oublier
que le règne du Christ est le but de ta route ?
Pèlerin : J'y suis décidé.
Moine : Sache désormais que sur ta parole on doit pouvoir bâtir une cité !

Mon fils, prends ce bâton, image de la fidélité au sol ancestral et de l'ouverture du cœur.
Un chrétien qui n'a pas tout donné, n'a rien donné.
Et maintenant, mon fils, à Dieu vat... Pars maintenant, derrière le Christ.

Que la foule des saints et des saintes t'accompagne, aujourd'hui, demain et jusqu'en l’éternité ! Que
Notre-Dame te vienne en aide et que la bénédiction de Dieu descende sur toi !














Les gueux se rassemblent à la porte de l’église.

+ Chant : Kyrie des gueux

Holà ! Marchons, les gueux, Errant sans feu ni lieu, Bissac et ventre creux, Marchons, les gueux !
Bissac et ventre creux, Aux jours calamiteux, Bannis et malchanceux, Marchons, les gueux !
Bannis et malchanceux, Maudits comme lépreux, En quête d’autres cieux, Marchons, les gueux !
En quête d’autres cieux, Rouleux aux pieds poudreux, Ce soir chez le Bon Dieu, Frappez, les gueux
! Ce soir chez le Bon Dieu, Errant sans feu ni lieu, Bissac et ventre creux, Entrez, les gueux !

Kyrie, eleison, Miserere nostri. (bis)

LA GUERRE DE CENT ANS

Au début du XIIIe siècle, Saint-Sauveur passe par mariage aux seigneurs normands d’Harcourt.

Quand la guerre de Cent Ans éclate, on y trouve Geoffroy d’Harcourt, vicomte de Saint-Sauveur, en
1330.

Geoffroy d’Harcourt reste à jamais celui qui livra la Normandie aux Anglais. Les Anglais qui, au
total, sont restés 51 ans maîtres du château de Saint-Sauveur : leur plus importante place-forte en
Normandie !

Tout commence par une histoire... de fiancée. Geoffroy compte épouser Jeanne Bacon. Mais
Guillaume Bertrand, fidèle soutien du roi de France Philippe VI, s’était aussi posé en prétendant !
Geoffroy commence alors une vraie « guerre privée » contre les Bertrand. Le roi le punit.

Une fois, deux fois, trois fois… Geoffroy continue. Crac ! Ses terres sont confisquées. Il est exilé en
Flandres, où il commence à cogiter, à ressasser. Blessé, humilié, attendant le pardon du roi qui ne
venait pas, attendant qu’on lui rende ses terres…
Lassé d’attendre, Geoffroy passe à l’ennemi en 1345, en pleine guerre de Cent Ans. Il rend
carrément hommage à Édouard III d’Angleterre. En échange, ce dernier lui promet qu’il récupérera
ses terres. Et alors qu’Édouard voulait débarquer en Gascogne, où les Français font le siège
d'Aiguillon, Geoffroy lui conseille... d’attaquer la Normandie !

« Sire, le pays de Normandie est l’un des plus gras du monde, je vous promets sur l’abandon
de ma tête que si vous y arrivez vous y prendrez terre à volonté vous n’y verrez personne qui
ose vous résister. Vous trouverez en Normandie de grosses villes et des bourgades non fermées
où vos gens auront si grand profit qu’ils s’en ressentiront encore dans plus de vingt ans. »

Les troupes anglaises débarquent donc à Saint-Vaast-la-Hougue, en juillet 1346. Avec à leur tête
Geoffroy, que le roi a nommé maréchal d’Angleterre et commandant de son armée.

Sur quoi, lors de la bataille de Crécy, brillante victoire anglaise à laquelle il participe, il voit son
frère Jean mourir dans le camp adverse. Pris de remords, il repasse côté français.

Le roi de France Philippe VI lui a pardonné et rendu ses terres. La forteresse de Saint-Sauveur est
ruinée, il faut la retaper…

Vous pensiez que l’histoire finissait comme ça ? Hé bien non !


Le neveu de Geoffroy, Jean d’Harcourt, a été exécuté sur ordre du roi de France, après la découverte
d’un complot, en 1356. Le sang de Geoffroy se fige : Hop, retour dans le giron anglais !
Il ne lui reste pas longtemps à vivre, pourtant. Il donne son château de Saint-Sauveur à Édouard III
d'Angleterre, le 18 juillet 1356, plus l’ensemble de ses terres.
Ce dernier en profite pour s’emparer de la région, et offrir le château au plus valeureux de ses
capitaines : John Chandos. Geoffroy meurt en novembre 1356, cerné par les Français, préférant se
battre jusqu’à la mort, que de se laisser prendre…

C’est ainsi que Saint-Sauveur devient la place-forte la plus importante que les Anglais possèdent en
Normandie. C’était une telle forteresse, qu’elle pouvait à elle seule tenir en échec la région
entière… Les Anglais s’y installent dès 1361, avec à leur tête Chandos, qui devient alors lieutenant
général de toutes les possessions anglaises en France. Chandos fait ajouter à cette époque le donjon
carré, et restaurer le château. Il fait de Saint-Sauveur le point de départ, pendant 20 ans, de ses raids
dans la région. C’est alors qu’en 1374-1375, Charles V entreprend de chasser les Anglais du dernier
château qu’ils occupent en Normandie : Saint-Sauveur !

A la tête des opérations : du Guesclin et ses 3000 hommes. Le siège débute en septembre 1374.

On fait même fabriquer un grand canon de fer à Caen, sur lequel on travaille pendant 43 jours, dans
3 forges spécialement construites à la va-vite, dans la halle de la ville ! La forteresse est prise le 3
juillet 1375, grâce aux canons envoyés depuis Paris, au terme de ce qui fut le premier grand siège
d’artillerie de l’histoire militaire. Les Anglais quittent le château et s’embarquent pour
l’Angleterre…

Refrain : L’homme, l’homme armé

Mais le 25 mars 1418, le duc de Gloucester reprend Saint-Sauveur-le-Vicomte, sans combattre !


43 ans après avoir été chassé. Il faut attendre la victoire française à la bataille de Formigny, en
1450, pour voir enfin le départ des Anglais de Saint-Sauveur. Après la bataille de Formigny et
l’expulsion des derniers anglais de Cherbourg en 1450, le Cotentin s’ouvre à une période prospère.

On assiste à une formidable floraison architecturale. Les reconstructions sont nombreuses.


L’abbaye bénédictine, dont le choeur est entièrement réédifié dans le style gothique flamboyant, en
offre un très bel exemple.

Chant

Le XVIIème siècle, siècle de grande ferveur, vit la rencontre à Saint Sauveur le Vicomte de deux
figures exceptionnelles : Saint Jean Eudes et la Bienheureuse Catherine de Saint Augustin.

En 1643, Saint Jean Eudes écrit dans son journal : « Nous fîmes deux grandes missions, dont les
fruits furent extraordinaires et dépassèrent ceux de toutes les missions précédentes, comme si notre

Seigneur avait voulu faire voir clairement à tout le monde qu’il était avec nous, et qu’il était l’auteur
de ces missions. »

La première de ces missions commença le 24 mai 1643, jour de la Pentecôte, à Saint Sauveur le
Vicomte, et devait durer tout le mois de juin.
Il y avait, dans cette paroisse de Saint Sauveur le Vicomte, une fille de onze ans, à la foi précoce,
Marie-Catherine Symon de Longpré.

Impossible de ne pas évoquer maintenant cette figure.

Catherine de Longprey naquit le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte.


Confiée très tôt à ses grands-parents paternels, elle apprit d'eux l'amour des malades et l'exercice de
la vie spirituelle. Un jésuite, ami de la famille, lui révéla un jour le prix de la souffrance unie à celle
du Christ, et lui montra la voie pour réaliser son désir de « toujours faire la volonté de Dieu ». Elle
n'avait que quatre ans.
Le 8 septembre 1642, à l’âge de dix ans, elle se consacra à la Sainte Vierge par un acte signé de son
sang. Rien ne fait mieux voir l’angélique beauté de cette jeune âme et brûlant d’amour pour Jésus et
sa très sainte Mère :

« Sainte Mère de Dieu, permettez-moi que je vous prenne pour ma Maîtresse & pour ma Reine,
acceptez-moi pour votre fille, & pour vôtre plus petite servante; je me donne à vous, & souhaite que
tous les moments de ma vie vous soient consacrés. »

C’est donc quelques mois plus tard, à onze ans, qu’elle rencontra saint Jean Eudes au cours de cette
mission à Saint-Sauveur. Elle ouvrit son âme à saint Jean Eudes et lui avoua son désir d’être
religieuse. Il l’encouragea dans son projet de consécration à Dieu, l’assura qu’il se réaliserait et
promit de la recommander à la prière de Marie des Vallées.
Elle entrait, en effet, l'année suivante chez les Augustines hospitalières de Bayeux. Elle s’y fit
remarquer par son caractère enjoué et décidé, mais aussi par ses dans d’infirmière.
Ayant entendu en 1647 l'appel adressé à des volontaires pour aller soigner pauvres et malades en
Nouvelle France, elle s'embarqua à la Rochelle, le 27 mai 1648, quelques jours après avoir
prononcé ses vœux. Dès son arrivée à Québec, sœur Marie-Catherine de Saint-Augustin donne la
mesure de ses qualités exceptionnelles et tout particulièrement dans les soins aux plus démunis.
Scène de lavement des pieds
Malgré son jeune âge, elle assume tour à tour les importantes charges d'économe, de conseillère, de
maîtresse des novices, de directrice de l'hôpital.
Mgr de Laval, premier évêque de Québec, perçoit bientôt que la jeune religieuse est fermement
ancrée dans les voies de l'Esprit. Des phénomènes mystiques et de singulières épreuves spirituelles
viennent couronner une vie toute d'abnégation et de charité pour le prochain.
L'amour de Dieu qui la consume la conduit à offrir sa vie pour le salut de la Nouvelle France. Elle
meurt à Québec le 8 mai 1688 à l’âge de 34 ans, après une existence étonnamment remplie. Chez
Catherine contemplation et action se fondent dans une unité à laquelle ne parviennent que les
grands spirituels.
D'une sainteté précoce, à l'image de sainte Thérèse de Lisieux, elle est l'objet d'une fervente
dévotion chez ses compatriotes canadiens, qui la comptent au nombre des co-fondateurs de Québec
et du Canada. Catherine a été béatifiée par Jean Paul II le 23 avril 1989.

Saint Sauveur le Vicomte peut donc être fier d’avoir donné naissance à une immense figure de
sainteté.

Saint Jean Eudes et ses missionnaires reviennent prêcher à Saint Sauveur le Vicomte prêcher une
mission en mai-juin 1652.

C’est au cours de cette mission que va être instaurée à Saint Sauveur la dévotion au Cœur de Jésus.
La propagandiste la plus connue de cette dévotion est bien sûr Sainte Marguerite-Marie Alacoque,
dont les révélations de 1673 à la Visitation de Paray-le-Monial sont connues dans le monde entier.
Mais, à cette date, le culte du Sacré-Coeur était déjà instauré depuis un quart de siècle en
Normandie, propagé par Saint Jean Eudes.

Une plaque, dans l’église paroissiale de Saint Sauveur, rappelle d’ailleurs que c’est dans le cadre de
cette mission que la dévotion au Coeur de Jésus fut initiée parmi les premières fois dans l’Eglise.
Cette dévotion devait avoir une immense postérité…

Saint Jean Eudes fut accompagné pour cette missions par Marie des Vallées, la Sainte de Coutances,
qui fut une très grande mystique. Jean Eudes a eu une très grande confiance dans le don de
discernement spirituel de Marie des Vallées : il était convaincu que Dieu parlait par elle.

L’année même de la deuxième mission à Saint Sauveur se produisit l’évènement suivant :


Le 8 février 1652, le Seigneur Jésus montra à Marie son coeur tout embrasé et entouré de flammes.
Il lui dit :
• Voilà votre coeur.
• Non, ce n’est pas le mien, c’est le vôtre.
• Il est vrai, c’est le mien et c’est celui de ma Mère, et c’est le vôtre aussi, car je vous l’ai
donné.

Jésus lui confia :


« Ceux qui me donnent leur cœur pour y faire ma demeure, Je leur donne le mien pour y faire la
leur. Ceux qui se donnent à moi, Je me donne à eux. Ceux qui me donnent leur Volonté, Je leur
donne la mienne, mais il y en a très peu qui me la donnent. »

Chant au Coeur de Jésus : Voici ce Coeur qui a tant aimé les hommes.

Venons en à la figure de Sainte Marie-Madeleine Postel !

Julie Postel est née en 1756 à Barfleur. Cette dernière ouvre une école à Barfleur, au hameau de La
Bretonne. La fondation était destinée principalement aux orphelines et aux enfants pauvres. La
réputation de la nouvelle institutrice était déjà si grande dans le pays que la petite maison ne tarda
pas à se remplir. Elle enseigne la lecture, l’écriture et le calcul, les éléments de l’histoire, mais les
travaux pratiques faisaient avec l’instruction religieuse, le principal objet de sa sollicitude.

Julie s’occupe aussi des pauvres : « Il faut tout sacrifier pour rendre les autres heureux ».

Elle communiait tous les jours, chose remarquable pour l’époque. Chaque jour la chapelle des
Augustins, proche de son école, recevait sa visite quotidienne, c’est là que le soir et tôt matin elle
venait prier devant le tabernacle.

Ainsi, durant quinze ans, elle se donne à sa tâche d’institutrice et d’éducatrice.

REVOLUTION FRANCAISE

Arrive alors une période des plus sombres de l’évêché de Saint-Sauveur-le-Vicomte, période qui
entrainera la ruine de l’abbaye : la Révolution française.

Au printemps 1789, la machine histoire s’emballe, la Révolution éclate, les événements


s’enchainent très vite. La situation économique désastreuse oblige à sauver les finances de la
France. Sur une idée de l’évêque Talleyrand, en novembre 1789, on décrète la confiscation des
biens du clergé.

Roulement de tambour.
(Héraut) « L'Assemblée nationale décrète que tous les biens ecclésiastiques sont à la
disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d'une manière convenable, aux frais du culte,
à l'entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres. »

En 1791 est vôtée la loi sur la Constitution civile du clergé.

Le clergé doit prendre position pour ou contre le serment à la constitution.

Les prêtres réfractaires qui n'avaient pas émigré, cachés dans le pays, célébraient la messe et
administraient les sacrements dans des caves, dans des greniers, dans des endroits écartés, là où ils
se croyaient en sûreté. On ferme les écoles dirigées par des religieux ou religieuses. Julie n’assistent
qu’aux messes des prêtres fidèles.

Pendant ces années de désordre, elle remplace les prêtres partis en exil : enseignement de la
doctrine et des prières, organisation de cérémonies clandestines, visite des malades et des
moribonds.

Sous un escalier de granit, elle a aménagé un oratoire minuscule. Elle demande la faveur de
garder la Sainte Réserve à son confesseur, l’abbé Lamache. Il la lui accorde et vient lui-même bénir
cette chapelle improvisée qu’il dédie à la Mère de Dieu sous le vocable de Notre-Dame de
Miséricorde. Auparavant, les prêtres avant de partir en exil lui ont confié tout le nécessaire pour
célébrer la messe. Malgré les perquisitions sévères, jamais l’oratoire ne sera découvert et
maintenant que Jésus est son hôte, elle passe une bonne partie de ses nuits à genoux sous l’escalier,
elle y passe la nuit entière du jeudi au vendredi, elle si avancée dans la voie spirituelle, apprend à
s’unir davantage à son Dieu.

Durant cette tourmente, tout en continuant son œuvre d’institutrice, Julie fait tout ce qu’elle peut
pour aider les prêtres légitimes.

Un autre témoin ajoute : « Elle avait, pour prévenir les Prêtres, un secret que j’ignore. Pour prévenir
les fidèles, elle faisait des signaux avec une lumière par une fenêtre qui se trouve au pignon de sa
chambre et prend vue sur le bourg et le port de Barfleur.

Il y avait des Prêtres cachés dans la contrée. Elle les aidait de toutes manières et quand ils devaient
se rendre en exil, elle leur en facilitait les moyens.

Elle les cachait souvent chez elle. Quand ils étaient obligés de partir, elle q’entendait avec un marin
pour les faire passer en Angleterre. Elle lui indiquait l’heure du départ par l’envoi de petits
poissons : des rougets, un, deux ou trois, suivant l’heure.

Un jour, un prêtre venait de terminer sa Messe dans son oratoire : les Révolutionnaires arrivent. Le
Prêtre avait eu à peine le temps de ganger sa cachette et la Bonne Mère n’avait eu que le temps de
couvrir avec des vêtements la chasuble jetée sur le lit :
- Dis donc, citoyenne, où dons est le calotin qui était là tout à l’heure ?
- Ah, cherchez !
- Et elle se plaça devant la porte de l’Oratoire, disant intérieurement : « Mon Dieu, ne permettez
pas que votre Sacrement soit profané avant que j’aie répandu jusqu’à la dernière goutte de mon
sang.
- Laisse-la donc tranquille, elle fait du bien aux enfants et ne cherche à faire de mal à personne.
Viens-t-en !
Et ils s’en allèrent.

L’effervescence révolutionnaire se calme peu à peu. Que de ruines accumulées surtout dans l’ordre
moral et spirituel. Julie poursuit sa tâche avec plus d’ardeur encore car les prêtres manquent et
l’ignorance religieuse de la jeunesse est considérable : aidée de catéchistes qu’elle a formés pendant
la Révolution, elle prépare à la Première Communion, prêche la retraite et elle continue d’enseigner
les enfants, visiter les pauvres, soulager les malades, assister les mourants. « Cette bonne
demoiselle, c’est un Dieu », dit-on à Barfleur.

Elle a désormais la volonté de fonder un Ordre religieux.


Un évènement singulier va précipiter sa décision : parmi les élèves se trouve une fillette de 8 ans,
Marie Dadure. L’enfant vient à tomber malade et Julie la visite régulièrement car la petite sait
qu’elle mourra et ne désire qu’une seule chose : faire sa première communion.
Le grand jour arrive, l’enfant communie avec un profond recueillement. Durant l’action de grâce,
l’expression du visage change complètement et elle parle à sa maîtresse avec un étrange accent :
« Mademoiselle Postel, vous fonderez une congrégation de religieuses. Hélas ce sera parmi de
grandes difficultés. Vous irez habiter à Tamerville. »
- « Tamerville ? Tu connais ce pays, toi, ma petite ? »
- « Non, Mademoiselle, je ne le connais pas. »
- Elle continue : « Pendant de longues années, vos filles seront très peu nombreuses et on n'en
fera nul cas. Des prêtres vous conduiront dans une abbaye. Vous ne mourrez que dans un âge
fort avancé. Vos religieuses seront alors les plus nombreuses du diocèse. Dans les dernières
années de votre vie, vous vous occuperez constamment de votre église. »
La nuit suivante, la petite Marie quitte la terre pour le Ciel. Mademoiselle Postel n’oubliera jamais
les paroles mystérieuses de la petite voyante.
Cette prophétie va s’accomplissement tout au long de la vie de Julie Postel.

Elle va donc créer une communauté en direction de la jeunesse pauvre et fonde, en 1807, la
Congrégation des Soeurs des Ecoles chrétiennes de la Miséricorde.. La congrégation s’installe
successivement à Octeville-l’Avenel, Valognes et Tamerville, avant de trouver en 1832 dans la
vieille abbaye de Saint Sauveur le Vicomte datant du XIème siècle, que les sœurs relève de la ruine,
sa demeure définitive.

Dans l’abbaye, tout est à faire, ou à refaire. La communauté s’active avec la mère Marie-Madeleine
en tête. En quelques années, la maison est mise en train : installation d’une chapelle provisoire dans
la partie la moins abîmée de l’église en ruines, réfection des principaux bâtiments pour loger les
sœurs, remise en état du potager, du verger, des cultures, constitution d’une boulangerie et d’une
basse-cour importante sans oublier les annexes et dépendances exigées par tous ces services :
l’ordinaire des sœurs, des élèves et des pensionnaires en est considérablement amélioré.
En effet à peine arrivées les sœurs ont ouvert un orphelinat puis une école. Les élèves affluent de
toute la région et il faut ajouter un pensionnat dont les modestes revenus permettent de passer d’une
héroïque misère à une sévère pauvreté.

« Dieu ne nous a pas appelées ici pour pleurer au pied des ruines de son temple, mais pour le
réédifier et le remettre dans sa première splendeur. Je souffre de voir le Maître de maison demeurer
dans une sorte de corridor …. Rapprochons les pierres dispersées du sanctuaire et replaçons l’autel
là même où le Saint Sacrifice fut offert pendant tant de siècles. Dieu le veut, j’en suis certaine. Il a
fait naître près de nous un jeune homme auquel il a donné les talents nécessaires pour nous tenir
lieu d’architecte et exécuter en même temps ce qu’il y aurait de plus délicat dans la restauration de
l’église. Monsieur le chapelain a tout ce qu’il faut pour le seconder. Ma sœur Économe concourra à
la dépense de tout son pouvoir. Nous travaillerons toutes avec une nouvelle activité. Je prierai et
vous, Monsieur le Supérieur, vous êtes appelé à tout diriger. »

La prophétie de ce vaste programme se réalisera point par point, à la lettre. Les travaux de
déblayage commencent tout de suite. Mais pour superviser et organiser un tel chantier, il faut un
maître d’œuvre.
La Providence y avait veillé. La mère Marie-Madeleine avait rencontré au milieu des ruines le jeune
François Halley, charpentier, menuisier et ébéniste à ses heures. Il s’attardait à les contempler et à
fixer leur splendeur sur le papier. À cet artiste, très doué manuellement, et qui ne possède aucune
notion d’architecture et de bâtiment, la mère Postel affirme : « C’est vous qui reconstruirez
l’église. »
La restauration de l’abbatiale n’accapare pas toute l’attention de la Supérieure : elle est toute au
gouvernement de sa jeune congrégation en plein essor.
De son vivant, elle présidera à trente-sept fondations. Au moment de sa mort, l’institut compte
150 professes et 20 postulantes. La formation de ses filles reste pour elle l’édifice principal dont elle
assoit solidement les fondations.

Les dernières paroles de Sainte Marie-Madeleine sont : « Mon Dieu, je remets mon âme entre Vos
mains. »

La gloire
Le cercueil est demeuré ouvert : tous admirent son beau visage qui semble encore vivant pour
assister au Saint Sacrifice de la Messe.
À la fermeture du cercueil, le curé du village dit à François Halley : « Ne clouez pas trop fort, car il
vous faudra bientôt le rouvrir. »
Après l’enterrement, l’abbé Delamare déclare : « A mes yeux, la bonne Mère est une sainte et
l’Église la placera un jour sur ses autels. »
Elle sera béatifiée par saint Pie X en 1908, puis canonisée le 24 mai 1925 par Pie XI.

PENSÉES DE LA MÈRE POSTEL



« Le Christ rêvait de sauver le monde, et pourtant à trente ans il était encore charpentier et faisait
des cabanes à lapins. »
« Agissons par amour pour Dieu et tout ira bien ! Aimons Dieu de tout notre cœur, mes enfants !
Plus nous l’aimerons sur la terre, plus nous l’aimerons un jour dans le ciel. »

« Une enseignante doit sauver au moins mille âmes durant sa carrière, un tiers parmi ses élèves et
les deux autres tiers par l’influence des enfants pieux sur leurs parents. »

« Faire le plus de bien possible en se cachant le plus possible. »

« Aimons les enfants puisque Dieu les aime ».

« Donnez-leur de la joie, encore de la joie, toujours plus de joie ».

Bienheureuse Placide VIEL

Victoire VIEL est née le 26 septembre 1815, à Quettehou. Fille de petits cultivateurs, c’est dans un
milieu simple et paisible que se déroule son enfance.

A l’âge de 18 ans, elle visite sa cousine, Sœur Marie, une des premières compagnes de Mère Marie
Madeleine Postel. L’atmosphère de labeur, d’enthousiasme et surtout le rayonnement de Mère
Marie-Madeleine, la conduisent à entrer dans la Communauté de Saint Sauveur-le-Vicomte, pour y
réaliser son désir de vie donnée à Dieu.

Victoire VIEL prend l’habit le 1er mai 1835 et entre dans la vie religieuse sous le nom de Sœur
Placide. Mère Marie-Madeleine mûrit pour Sœur Placide des responsabilités vastes et importantes
et lui donne une solide formation.

Un jour, Sœur Placide reçoit l’étrange mission d’aller quêter pour reconstruire l’ancienne Abbaye
bénédictine de Saint Sauveur-le-Vicomte qui deviendra la Maison Mère de la Congrégation. Elle va
marcher à s’en user les jambes sur les routes de France et d’Europe. Elle ira chez les grands de ce
monde : la Reine des français, le Roi de Prusse et le Comte de Chambord.

A 31 ans, elle devient Supérieure Générale. Elle poursuit ses quêtes pour la reconstruction de
l’Abbatiale. Mais surtout, elle conduit avec bonté et sûreté la Congrégation grandissante. Sous son
impulsion, les œuvres de l’Institut se répandent : parmi la plus importante, la fondation du Saint
-Cœur de Marie à Paris, le lieu de sa joie au milieu des enfants pauvres.

Pendant la première guerre mondiale, elle reçoit, pour les soigner et les réconforter, de nombreux
soldats souffrants dans leur cœur et leur chair.

Après une vie d’abandon à la volonté de Dieu, de douceur et de bonté à l’égard de tous, Mère
Placide quitte ce monde le 4 mars 1877, pour aller bienheureuse vers la Cité de Dieu.

Bienheureuse Marthe LE BOUTEILLER

Impossible de ne pas évoquer la Bienheureuse Marthe LE BOUTEILLER.

Aimée–Adèle LE BOUTEILLER est née le 2 décembre 1816, à Percy. Fillette pauvre, Aimée-Adèle
a su très tôt que le secret du bonheur est de tenir son cœur ouvert à Dieu. Le reste nous est caché.
Sœur Marthe ne s’est jamais répandue en paroles. Elle fait connaissance de la Congrégation des
Sœurs de la Miséricorde lors des pèlerinages annuels, à La Chapelle-sur-Vire.

Le 19 mars 1841, elle entre dans la communauté à Saint Sauveur-le-Vicomte et reçoit le nom de
Sœur Marthe.

Pendant son noviciat, dans les années 1842-1843, elle est à La Chapelle-sur-Vire, où un jour
d’hiver, elle tombe dans la rivière en rinçant des draps. Elle est paralysée et a peur d’être renvoyée.
Elle revient à l’Abbaye où Mère Marie-Madeleine la reçoit, la console, l’aide, l’encourage et
quelques semaines plus tard, Sœur Marthe retrouve l’usage de ses jambes. Cette guérison unit ces
deux femmes par des liens spirituels et humains très forts.
Guérie, Sœur Marthe devient la « cellérière » de l’Abbaye. Elle est aussi responsable des
employés.

Jusqu’à sa mort, le 18 mars 1883, sa vie simple s’écrit d’humilité, d’obscurité et de don aux autres,
mettant ainsi en pratique une des maximes de Sainte Marie-Madeleine : « ne faites rien par
crainte, faites tout par amour ».

LA SECONDE GUERRE

Arrivons maintenant au coeur du XXème siècle. L’événement le plus marquant de ce siècle


demeure le débarquement allié de juin 1944 et les évènements de la Libération.

Saint-Sauveur-le-Vicomte est partiellement rasé, entraînant la perte irrémédiable d’une importante


quantité de bâtiments anciens.

17 victimes civiles sont à déplorer…

Ruines au dehors et dedans.


Rougeoiements de feu.

L’humanité n’est-elle que violence et chaos ? Et en chacun, la haine et le refus ?


Le bruit des armes et l’exil.

Cris de douleur. Misères.

Corps blessés. Corps couchés. Défaite de l’amour. Paupières closes.


Au fond de la fosse, De qui la délivrance ?

Bras qui se hissent. Mains qui se tendent. Regards qui se lèvent...

Jésus.
Le Fils est venu.

Dans la chair et le sang.


Christ dans nos décombres.
Grain semé dans nos désolations.











Il vient depuis la mort traversée.
Il vient de l’autre rive
du Royaume du Père.

En Lui,
la violence et la haine ont déjà combattu
à en mourir.

Golgotha.
Le mal et la mort se sont déchaînés.
Le juste a été broyé dans la souffrance.

Le mal et la mort qui pensaient en finir avec le soldat de Dieu.


Le mal et la mort
qui ne savaient pas encore que l’humanité de cet homme,
toute semblable à la nôtre qu’elle soit,
est unique et que rien, absolument rien, n’est capable un seul instant de le détourner,
Lui, de la puissance d’amour qui vient de Dieu.

Le mal et la mort, terrassés alors en Lui,


Christ Ressuscité.

Il s’est levé de son tombeau, le Christ glorieux !

Fils de Dieu transfiguré.


Il vient Christ Ressuscité
Aujourd’hui dans notre humanité pour qu’en elle,
surgissent la douceur et la miséricorde.
Paix et réconciliation.

Intronisation de la Croix : Les jeunes entrent en portant la Croix

LE SALUT PAR LA CROIX - LA VOCATION A L’AMOUR

Chant : Seigneur, nous t'adorons, nous vénérons ta croix, nous chantons ta résurrection ! Par
ta croix, la joie est venue dans le monde.

Je compris que l'Église avait un Coeur, et que ce Coeur était BRULANT d'AMOUR.
Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Eglise, que si l'Amour venait à s'éteindre,
les Apôtres n'annonceraient plus l'Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang...
Je compris que l'AMOUR RENFERMAIT TOUTES LES VOCATIONS, QUE L'AMOUR ETAIT
TOUT, QU'IL EMBRASSAIT TOUS LES TEMPS ET TOUS LES LIEUX ... EN UN MOT, QU'IL
EST ETERNEL ! ... Alors, dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée :
O Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, MA VOCATION, C'EST L'AMOUR !...
Oui j'ai trouvé ma place dans l'Eglise et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée...
Dans le Coeur de l'Eglise, ma Mère, je serai l'AMOUR...
ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé !...

Entre la foule des saints.

























Notre Eglise est l’Eglise des saints.

Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel pontife sa robe
blanche, ses camériers, ses suisses et tout son temporel ? Qui ne voudrait avoir la force de courir
cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure. Qui l’a
une fois compris est entré au coeur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une
autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine. Notre Eglise est l’Eglise des saints.

Ils vécurent, ils souffrirent comme nous. Ils furent tentés comme nous. Ils eurent leur pleine
charge et plus d’un, sans la lâcher, se coucha dessous pour mourir. Quiconque n’ose encore
retenir de leur exemple la part sacrée, la part divine, y trouvera du moins la leçon de
l’héroïsme et de l’honneur. Mais qui ne rougirait de s’arrêter si tôt, de les laisser poursuivre
seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie à ruminer le problème du mal, plutôt
que de se jeter en avant ? Qui refusera de libérer la terre ? Notre Eglise est l’Eglise des saints.
Tout ce grand appareil de sagesse, de force, de souple discipline, de magnificence et de majesté
n’est rien de lui-même, si la charité ne l’anime. Rien ne dispense d’aimer. Notre Eglise est l’Eglise
des saints.

Chant : Dans le cœur de Ton Eglise couplets 1, 2, 3, 4 A chaque refrain, les jeunes lèvent bien haut
leur cierge.

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