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Archangelórum ínclita 

summo canámus cántica, 


Quem ordinátis ad pia, 
Vite perénnis gáudia 
Fidélibus Deus sua 
Ducem dedit cleméntia.
Au plus grand des archanges, chantons de glorieux cantiques,
Lui que Dieu dans sa clémence
A donné comme chef
Aux fidèles dédiés aux joies pieuses de la vie éternelle.

Beáte dux claríssimae 


Regis supérni régiae 
Quem angelórum sédule 
Cives honórant o pie 
Dignánter hic illábere 
Precésque nostras súscipe.
Bienheureux prince du très glorieux royaume du roi d’en-haut
Que les citoyens vénèrent avec la ferveur des anges.
Ô saint Michel, daignez vous incliner vers ce lieu
Et recevez nos prières.

Caeléstis aule sígnifer 


Noster patróne Míchael
Locum precámur súpplices 
Tibi dicátum éxpies 
Quem visitándo récrees 
Ac recreándo vísites.
Porte-étendard de la cour céleste,
Michel notre patron, nous prions, suppliants :
Purifiez le lieu qui vous est dédié
Faites-le revivre en le visitant
Visitez-le pour le faire revivre.

Deo placens et óptimis 


Autbertus exemplum viris
Ab ángelo ter áudiit 
Ut cónderet templum tui
Hoc in honóre práeclui
Archangelórum príncipis
Agréable à Dieu, Aubert, exemple pour les meilleurs hommes :
De l’ange par trois fois, il s’entendit dire
De construire ce temple en l’honneur
De votre illustre dignité
De premier des Archanges.

Est nempe sáeculis novum


Patrátum hic miráculum
Namdum sacer differt pium
Implére hoc oráculum
Mirum magis quam nóxium
Sensit plagae dispéndium.
Le miracle accompli ici est vraiment nouveau depuis des siècles :
Tandis que l’homme consacré diffère l’accomplissement de ce pieux oracle
Il sent le choc d’une blessure
- combien plus merveilleuse que douloureuse !
Forámen haud arctíssimum
Nunc ípsius caput sacrum
Optútibus fert ómnium
Quod vísibus fidélium
Ferri negans vestígium
Virtútis est precónium.
Désormais son chef sacré porte aux regards de tous
Un trou pas très étroit.
Aux yeux des fidèles
Pour celui qui nie, la marque d’un dard de fer
Est le témoin de la puissance.

Gáudet vir hinc sanctíssimus 


Ac mane surgens cóncitus 
Montem petit cum láudibus
Cui construénde mox domus 
Signátus ápparet locus. 
Aggréditur quod prótinus. 
De fait, le très saint homme s’en réjouit
Et, se levant de bon matin, rapide,
Il cherche à gagner le Mont, en chantant des Psaumes.
Bientôt apparaît le lieu,
Désigné par celui pour qui doit être construite la demeure.
Il s’approche de ce qui est devant…

Hinc obstitísse tum duae


Rupes ferúntur máximae
Quas rusticána vólvere 
Manus non quibat tu pie
Sed affuisti concite 
Fessis pio iuvámine.
… De là, on raconte que deux très grands rochers,
Qu’une main de paysan ne pouvait déplacer,
Barraient le passage.
Mais en votre bonté vous êtes rapidement venu
Apporter un bon secours au gens fatigués.

Illuc veníre mox suis


Cum ter quatérnis fíliis
Senem Baínum précipis
Quorum minor has dépulit
Rupes leves factas sibi 
Viríbus auctus plúrimis.
Vous ordonnez que vienne bientôt
Le vieux Bain avec ses trois fois quatre fils,
Dont le plus jeune a déplacé ces rochers devenus légers,
Grandi par des forces décuplées.

Karíssimum templum Deo 


Sic inchoátur ílico
Ut rorem iam signo dato 
Monstravéras locum tuo
Insigniéndum práecluo 
Quis ut Deus vocábulo.
Ainsi a commencé aussitôt,
Le temple le plus cher à Dieu :
Par le signe donné d’une rosée,
Vous avez montré l’endroit à retenir
Pour votre illustre nom : « Qui est comme Dieu ? »
Legatiónis prótinus 
Onus probis impónitur 
Gargánum ut quantótius 
Montem peténtes quod pius 
Pignus sacrum tu prévius 
Dares reférrent ócius. 
La charge d’une légation
Fut immédiatement confiée à des gens honnêtes
Pour qu’ils se rendent le plus rapidement possible au Mont Gargan
Et rapportent au plus vite
Le gage sacré que par bonté
Vous aviez auparavant donné.

Miraculórum plúrima 
Iis affuísti grátia 
Nam ter quatérnis lúmina
Per hec refórmas pígnora 
Quam pluribúsque pérdita 
Das sanitátum gáudia
Vous les avez assistés d’une grâce abondante de miracles :
En effet, à trois fois quatre personnes,
Par ces gages, vous rendez la vue
Et à un bien plus grand nombre
Vous rendez les joies perdues de la santé.

Novo triúmphans gáudio 


Autbértus almus cum pio
Iis exit óbviam choro. 
Ipsumque templum cóngruo 
Dicans honóre hoc sacro 
Donat decóre máximo. 
En une joie nouvelle, triomphant,
Saint Aubert sort à leur rencontre avec un chœur pieux.
Voulant ce temple lui-même comme un hommage adapté
Il le pare d'une très grande beauté sacrée.

Ovánter iis dispósitis


Mons áridus carens aquis
Angébat almi cor viri
Sed tu locum notas sibi
Quo dum forámen ímprimit 
Fons áffluens mox éxilit.
En exultant, ces projets avaient été arrêtés
Mais ce mont aride manquant d’eau
Tourmentait le cœur du saint homme.
Alors, vous lui indiquez l'endroit
Où, dès qu’il creuserait un trou,
Une source abondante jaillirait bientôt.

Presul beátus sic Deo 


Ad serviéndum cóngruos 
Non ínvenit dum mónachos 
Huc órdinat canónicos. 
Hos ter quatérnos dénuo 
Lubens gerat succéssio
Le saint évêque
Comme il ne trouve pas de moines
Disponibles pour servir Dieu,
Établit alors en ce lieu
Trois fois quatre chanoines
Afin qu’une nouvelle postérité zélée s’en charge.

Quo plúrimum post témporis 


Succéssibus recíprocis 
Cum vendicárent hoc sibi 
Jus seculáris órdinis
Vocábulo canónici 
Vita boni nec láïci 
Puis, après une longue période,
Les générations se succédant,
Ils se mirent à revendiquer pour eux le droit d’un ordre séculier,
Étant chanoines en titre,
Adonnés à une bonne vie, sans être des laïcs.

Richárdus hoc dux índolet


Ac fúnditus hos ámovet 
Quis surrogári mox iubet 
Vita viros probábiles 
Tam clericátu útiles 
Quam móribus spectábiles.
Le duc Richard s’en afflige
Et les expulse entièrement.
Il ordonne bientôt qu’ils soient remplacés
Par des hommes à la vertu éprouvée
Aussi utiles par leur état de clercs
Que remarquables par leurs mœurs.

Sed dissolúte vívere


Hoc áudiens crebérrime
Accérsiens eos pie
Mores monébat vérvere
Ne quisquam hoc et témpore 
Longo perégit sédule
Mais apprenant qu’ils menaient une vie dissolue
Et les rappelant fréquemment à leur devoir,
Il les avertit dans sa bonté de changer de vie.
Mais personne ni alors ni pendant un long temps
Ne s’y appliqua avec zèle.

Tum ista missis núntiis


Papae Iohánni rétulit 
Assentiénte quo sibi 
Locum dicávit mónachis 
Donándo privilégiis 
Ipsum simul quam máximis.
Alors, par des ambassadeurs envoyés,
Il rapporta ces faits au pape Jean.
Lui demandant son assentiment,
Il confia le lieu à des moines
Le gratifiant en même temps des plus grands privilèges.

Votis suísque cónsonum 


Regem habens Lothárium 
Instántia pari precum 
Papam rogant piíssimum
Ut próprium per sýngraphum 
Sancíret hoc in pósterum
Quand Richard eut obtenu du roi Lothaire
Un avis conforme à ses vœux,
Ils demandent au pape très pieux
Par une égale supplique
Que par son propre sceau
Il en donne confirmation pour la postérité.

Xristi miníster mox pio 


A se petíta nuncio
Concéssit acta sýnodo 
Episcopórum cónsono
Favóre cúnctorum loco 
Misso sacro cyrographo.
Peu après, le ministre du Christ,
Accorda les actes que lui demanda la pieuse ambassade,
Un synode de tous les évêques, dans une faveur unanime,
Ayant envoyé le document à signer pour le lieu sacré.

Ymnis ovans chorus piis


Ducem sacráque súscipit 
Locum dicans quae mónachis 
Extraneos huc qui sibi 
Nomen patris prerépserint 
Senténtia mortis ferit
Un chœur accueille par de saintes hymnes
Le duc [Richard] et les documents sacrés
Avertissant les moines que si des étrangers s’infiltraient
Pour prendre en ce lieu le nom de père abbé,
Il serait puni d’une sentence de mort.

Zelo licet se plúrimi 


Honóris hic immérserint 
Impúne nullus hoc tulit 
Invasor horum nec fuit 
Quisquam loco dignus sui 
Humatióne córporis.
Bien que beaucoup aient cherché
À couler ce lieu
Par leur zèle pour l’honneur.
Nul ne s’en est emparé impunément
Aucun de ces envahisseurs
Ne fut jamais digne de ce lieu
Pour l’ensevelissement de son corps.

Et nunc et omni súbdita 


Aevo regénti clímata 
Orbis Beáta Trínitas 
Virtus honor laus gloria 
Metae tibi per nescia 
Sint saeculórum sáecula.
Que maintenant et en tout âge
Les régions de la terre soient soumises à qui les gouverne :
La bienheureuse Trinité.
Puissance, honneur, louange, gloire.
Qu’à travers les limites inconnues
À vous soient les siècles des siècles.

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