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Cet épisode est considéré par tous les historiens de la Grèce et par tous les
spécialistes du droit et de la guerre comme l’un des épisodes les plus odieux et les
plus barbares de l’histoire de l’humanité. L’argument du plus fort dans toute sa
basse splendeur ! Même l’historien Thucydide qui nous relate le fait en question,
athénien au passage, condamna cette expédition sanglante et inhumaine qui nous
rappelle, encore une fois, que ceux qui se disent gardiens de la démocratie et du
droit humain (l’Athènes de Périclès, les actuels États-Unis, la France) peuvent
porter les masques les plus sombres.
Nous espérons que notre lecteur voudra bien nous pardonner ce long
détour pour en arriver à l’actualité du moment. Dans ce qui précède et ce qui
suivra, notre intention n’est aucunement de cautionner la barbarie par laquelle une
grande puissance se permet de bafouer le droit et la dignité humaine en
contraignant les « petits États » à se soumettre à sa volonté. Le but de cette
dissertation est de rappeler, par un parallèle et des exemples concrets, que
l’hypocrisie des « grandes nations » est ce qui a toujours perdu le monde et ses «
petits États ». Pour ce faire, l’auteur du texte voudrait procéder à une critique
serrée du décalage qu’il y a entre le discours des Américains et des Français (leurs
prises de position d’hier suite aux attaques russes) et les actes que ces deux États
barbares et criminels ont toujours posé (ils continuent à le faire) dans le dessein
d’étendre leur puissance.
C’est quand même bizarre est très marrant de voir les États-Unis, la
France, bref l’Occident, se réunir autour d’un immense consensus visant à jeter
l’anathème sur la Russie. Sur tous les plateaux de télévision américains ou
français (ceux que j’ai suivis), les mêmes formules reviennent pour parler de
Poutine et de la Russie : « régime dictatorial », « Poutine, un cynique et dictateur
», « Poutine, un thuriféraire de la guerre », « la Russie et ses intentions criminelles
et impérialistes », « actes barbares », « crime contre l’humanité », etc. Sur France
2, on est même allé jusqu’à dire de « traduire Poutine à la CPI » après son départ
du pouvoir. Tout cela n’est pas étonnant. Ce qui, par contre, est ahurissant et
scandaleux, c’est de voir ces mots sortir de la bouche des US et de la France. Ces
mots contrastent largement avec tous les maux causés par ces deux États (et qu’ils
continuent à causer), et ce suivant le biais que la Russie semble utiliser
aujourd’hui. Quelle hypocrisie quand même!
Aujourd’hui, à travers les discours des différents dirigeants des pays qui se
disent, orgueilleusement, « leaders du monde libre », les gens ont remarqué la
peur, la crainte, l’inquiétude. C’est cette forme de « rééquilibrage » des forces en
présence, avec ce qui se passe, qui semble « expliquer » l’attitude de ceux qui
semblent se « réjouir » de ce qu’a fait Poutine. Rééquilibrage parce que la Chine,
même si elle ne s’est pas « officiellement » positionnée du côté de la Russie, est
plus proche du côté de Poutine. Le discours du gouvernement chinois de ce matin
et leur décision, prise hier, d’acheter tout le blé russe pour compenser les
potentielles pertes de l’économie russe au regard des sanctions infligées par
l’Occident, sont la preuve qu’il y a un bloc « Chino-Russe » qui fait face et qui
fait peur à l’Occident. Sans parler du possible positionnement pro-russe de la
Corée du Nord (puissance nucléaire à ma connaissance).Tout cela fait peur à
l’Occident et explique cette présentation simpliste et caricaturale, dans les médias
occidentaux, de ce qui se passe actuellement. C’est d’ailleurs connu et Platon nous
l’enseigne dans son Lysis : les méchants ne peuvent être des amis