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Circuits passifs hyperfréquences

Guides d’ondes métalliques


par Paul-François COMBES
Docteur en sciences
Professeur à l’université Paul-Sabatier, Toulouse
et Raymond CRAMPAGNE
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité (Supélec)
Docteur en sciences
Professeur à l’Institut national polytechnique de Toulouse (ENSEEIHT)

1. Fréquences mises en jeu ........................................................................ E 1 401 - 2


2. Guides d’ondes rectangulaires............................................................. — 3
2.1 Expressions des champs............................................................................. — 3
2.2 Relation fondamentale de la propagation guidée .................................... — 4
2.3 Cas particulier des modes TEm0 et TE0n ..................................................... — 4
3. Mode fondamental des guides rectangulaires ................................ — 5
3.1 Expressions des champs............................................................................. — 5
3.2 Coupe transversale du champ. Lignes de courant ................................... — 6
3.3 Puissance active transportée par l’onde TE10 ............................................ — 6
4. Étude des modes TEm0 des guides rectangulaires.......................... — 6
4.1 Cartes des lignes de champs et de courants ............................................. — 6
4.2 Dimensions et bande passante d’un guide d’ondes................................. — 7
5. Atténuation dans les guides d’ondes rectangulaires .................... — 9
6. Guides rectangulaires standards et surdimensionnés .................. — 10
7. Guides d’ondes circulaires .................................................................... — 10
7.1 Expressions des champs............................................................................. — 10
7.2 Caractéristiques des modes de propagation............................................. — 11
7.3 Étude du mode fondamental TE11 .............................................................. — 11
7.4 Atténuation en guide d’ondes circulaire.................................................... — 13
8. Guides d’ondes coaxiaux ....................................................................... — 13
8.1 Guide d’ondes coaxial circulaire ................................................................ — 13
8.2 Guide d’ondes coaxial carré ou rectangulaire .......................................... — 18
9. Autres types de guides métalliques ................................................... — 19
9.1 Guides à nervure ......................................................................................... — 19
9.2 Guides en H, en U et à rainures.................................................................. — 20
Références bibliographiques ......................................................................... — 20

l existe un très grand nombre de guides d’ondes, les uns métalliques, les
I autres diélectriques. Ce sont, dans tous les cas, des structures qui restent
invariantes quand on effectue une translation selon un axe qui constitue la direc-
tion de propagation de la puissance active (figure A).
Le milieu 1 où se propagent les ondes est toujours un milieu diélectrique. Dans
les guides d’ondes métalliques, ce milieu est limité par une interface diélec-
trique-conducteur (milieu 2, métallique) tandis que, dans les guides d’ondes dié-
lectriques, ce milieu est limité par une interface diélectrique-diélectrique
(milieu 2, diélectrique).

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2 z
1
z'

1 milieu diélectrique
2 milieu conducteur ou diélectrique

Figure A – Structure d’un guide d’ondes

Les guides diélectriques sont très peu utilisés dans les circuits passifs micro-
ondes. En effet :
— le guide diélectrique à section circulaire est surtout utilisé pour les télé-
communications aux fréquences optiques, d’où son nom de fibre optique (voir
Fibres optiques pour télécommunications [E 7 110] dans le traité Télécoms) ;
— les guides diélectriques à structure planaire sont utilisés pour les circuits
intégrés en ondes millimétriques où ils se prêtent bien à l’intégration des com-
posants actifs et passifs. Ils servent aussi à réaliser des circuits passifs, mais aux
fréquences optiques [1] [2].
Nous traiterons donc ici des guides d’ondes métalliques qui sont très
employés en tant que circuits passifs en ondes centimétriques et millimétriques.
Les structures les plus utilisées sont à section transversale rectangulaire ou cir-
culaire. Ils peuvent fonctionner soit en mode fondamental (guides standards),
soit en modes supérieurs (guides surdimensionnés). Nous parlerons aussi de
quelques autres types de guides métalliques, notamment les guides à nervure
centrale ainsi que les guides en U, en H et à rainure qui sont utilisables au-delà
de 100 GHz.
Cet article est la première partie d’un ensemble de quatre articles sur les circuits passifs
hyperfréquences [22], [23] et [24]. Par la suite, les auteurs présentent les filtres et cavités
[E 1 402], les éléments passifs réciproques [E 1 403] puis les éléments non réciproques et des
applications [E 1 404].

1. Fréquences mises en jeu ces que pour les mesurer. Une théorie des circuits à paramètres
répartis a vu le jour à cet effet. Quant aux mesures, elles portent le
plus souvent sur les puissances, incidente, transmise et réfléchie.
Les gammes de fréquences sont souvent classées par décades,
On appelle hyperfréquences ou micro-ondes les bandes de conformément au tableau 1.
(0)

fréquences pour lesquelles les dimensions géométriques des


dispositifs mis en jeu sont de l’ordre de grandeur de la longueur
d’onde associée à l’onde électromagnétique. La fréquence f
d’une onde électromagnétique est liée à sa longueur d’onde λ Tableau 1 – Classification en décades des bandes
dans le vide (air) par la relation : de fréquences
λf = c
Abréviation
où c = 3 · 108 m/s Fréquences Longueurs d’ondes
internationale
Les dimensions géométriques usuelles vont du millimètre au
mètre. Le vocable « hyperfréquences » englobe donc toutes les 3 MHz < f < 30 MHz Décamétriques HF (high frequency)
fréquences s’étendant approximativement de 300 MHz à
300 GHz. Le mot « micro-ondes » est la traduction littérale de 30 MHz < f < 300 MHz Métriques VHF (very high
l’anglais microwave, le terme spécifiquement français étant frequency)
hyperfréquences [3].
300 MHz < f < 3 GHz Décimétriques UHF (ultra high
frequency)

Le fait que dimensions géométriques et longueur d’onde de tra- 3 GHz < f < 30 GHz Centimétriques SHF (super high
vail soient du même ordre de grandeur implique que l’on ne peut frequency)
plus utiliser la théorie de Kirchoff prenant pour base les éléments à
paramètres localisés. Des méthodes particulières d’analyse doivent 30 GHz < f < 300 GHz Millimétriques EHF (extremely high
frequency)
être développées, tant pour concevoir les dispositifs hyperfréquen-

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(0)

Tableau 2 – Dénomination fonctionnelle des bandes de fréquences


Contre-Mesure Radar Fréquences UTI
Bande M Bande W Bande 11
60 GHz à 100 GHz 80 GHz à 100 GHz 30 GHz à 300 GHz
Bande L Bande V
40 GHz à 60 GHz 60 GHz à 80 GHz
Bande K Bande U
20 GHz à 40 GHz 40 GHz à 60 GHz
Bande J Bande Ka
10 GHz à 20 GHz 27 GHz à 40 GHz
Bande I Bande K Bande 10
8 GHz à 10 GHz 18 GHz à 27 GHz 3 GHz à 30 GHz
Bande H Bande Ku
6 GHz à 8 GHz 12 GHz à 18 GHz
Bande G Bande X
4 GHz à 6 GHz 8 GHz à 12 GHz
Bande F Bande C
3 GHz à 4 GHz 4 GHz à 8 GHz
Bande E Bande S Bande 9
2 GHz à 3 GHz 2 GHz à 4 GHz 300 MHz à 3 GHz
Bande D Bande L
1 GHz à 2 GHz 1 GHz à 2 GHz
Bande C Bande UHF
500 MHz à 1 000 MHz 300 MHz à 1 GHz
Bande B Bande VHF Bande 8
250 MHz à 500 MHz 30 MHz à 300 MHz 30 MHz à 300 MHz
Bande A Bande HF
0 MHz à 250 MHz 3 MHz à 30 MHz
(0)

Tableau 3 – Positionnement des hyperfréquences dans le spectre électromagnétique


3 · 105 Hz 3 · 108 Hz 3 · 1011 Hz 3 · 1014 Hz 3 · 1016 Hz 3 · 1018 Hz 3 · 1020 Hz
Ondes longues Radio AM-FM Hyperfréquences Infrarouge Ultraviolet Rayons X Rayons gamma
Télévision Spectre visible
VHF

La plupart des applications hyperfréquences se situent à l’heure


y
actuelle dans la bande de fréquences comprise entre 1 GHz et
40 GHz. L’évolution de la technologie et des applications fait que l’on
pourra être amené à s’intéresser à des dispositifs qui concernent la b
bande de fréquence allant de 300 GHz à 1 000 GHz ; cette bande de
fréquence est qualifiée de sous-millimétrique. À l’heure actuelle, il O
a x
existe une littérature relativement abondante ([4] par exemple)
concernant la technologie nommée THZ, c’est-à-dire les dispositifs z
travaillant à des fréquences voisines du térahertz (1012 Hz).
Figure 1 – Guide d’ondes rectangulaire

Pour des fréquences situées entre 100 MHz et 100 GHz, les utilisa-
teurs ont pris l’habitude de définir un certain nombre de sous-ban-
des indiquées dans le tableau 2. Les trois colonnes représentent 2. Guides d’ondes
respectivement, les applications Contre-Mesure, les applications
Radar et les normes définies par l’Union technique internationale rectangulaires
(UTI) [5], déjà présentes dans le tableau 1. On remarquera que la
nomenclature des gammes de fréquences élevées n’est pas tou-
jours très explicite et dépend souvent du domaine particulier 2.1 Expressions des champs
concerné par les applications.

Soit un guide d’ondes rectangulaire dont nous notons a le grand


Le tableau 3 représente le spectre des « hyperfréquences » ; la
côté et b le petit côté. Par convention, nous prenons les axes des x
partie inférieure touche les bandes consacrées à la radio et à la télé- et des y respectivement parallèles au grand et au petit côté
vision tandis que la partie supérieure rejoint le spectre infrarouge (figure 1), tandis que l’axe des z est parallèle à l’axe d’invariance du
puis optique. guide.

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Le calcul des champs électromagnétiques de ce guide s’effectue 2.2 Relation fondamentale


en recherchant les solutions de l’équation de propagation dans le
diélectrique du guide, compte tenu des conditions aux limites de la propagation guidée
imposées par les parois conductrices. Ce calcul tout à fait classique
[6] [7] [8] montre que la propagation s’effectue selon des modes
transverses électriques (notés TE ou H) pour lesquels Ez = 0 et trans- Dans les relations précédentes :
verses magnétiques (notés TM ou E) pour lesquels Hz = 0. 2 2
 mπ  nπ
■ La fonction génératrice des modes TEmn est : k c2 =  --------- +  ------- (11)
a b
πx πy kc et γ sont liés par la relation fondamentale de la propagation
H z = H cos m ------- cos n ------- exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (1) guidée :
a b

avec m et n entiers positifs ou nuls, k c2 = γ 2 + ω 2 εµ = γ 2 + k 2 (12)


γ paramètre caractéristique de la propagation selon k = 2π/λ
l’axe des z.
avec λ longueur d’onde en espace libre dans le
Les expressions des composantes transversales se déduisent de diélectrique dont est constitué le guide.
la composante longitudinale grâce aux équations de Maxwell et l’on
trouve que : kc peut être écrit sous la forme :
kc = 2π/λc
j ωµ 0 nπ πx πy
E x = H ------------ ------- cos m ------- sin n ------- (2) avec λc longueur d’onde donnée par :
k2 b c
a b
2
j ωµ 0 mπ λ c = ------------------------------------- (13)
πx πy 2 2
E y = – H ------------ --------- sin m ------- cos n ------- (3)  m  n
k2 a a b  ----- +  ---
c a b

γ mπ πx πy Le paramètre de propagation γ est donné par :


H x = H ------ --------- sin m ------- cos n ------- (4)
2
k a a b
k c2 – k 2 = 2π  ----- –  ---
1 2 1 2
c
γ =    
(14)
λc λ
γ nπ πx πy
H y = H ------ ------- cos m ------- sin n ------- (5)
kc 2 b a b Si λ > λc, γ est réel, soit γ = α, et tous les termes en exp(− γz) qui
affectent les champs caractérisent un affaiblissement exponentiel : il
avec kc nombre d’ondes de coupure (§ 2.2), n’y a pas propagation ; α est appelé le paramètre d’affaiblissement
de la propagation.
µ0 perméabilité du vide.
Si λ < λc, γ est imaginaire pur, soit γ = jβ, et tous les termes en
Nota : les facteurs exp(− γz) exp(jωt) sont sous-entendus dans ces quatre expressions,
ainsi que dans les expressions (7) à (10) ci-après.
exp(− γz) sont des termes de phase caractérisant une onde qui se
propage avec la vitesse de phase vp = ω/β ; β est le paramètre de
■ La fonction génératrice des modes TMmn est : phase de la propagation.
λc est appelée la longueur d’onde de coupure du guide d’ondes ;
πx πy la fréquence fc qui lui correspond, d’après fc = v/λc avec
E z = E sin m ------- sin n ------- exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (6)
a b v = 1 ⁄ ε µ , est la fréquence de coupure :
— si f > fc, il y a propagation ;
Les expressions des composantes transversales, qui s’en — si f < fc, il n’y a pas propagation.
déduisent, sont :
Dans le cas où il y a propagation : k c2 = – β 2 + k 2
γ mπ πx πy De même que : kc = 2π/λc et k = 2π/λ
E = – E ------ --------- cos m ------- sin n ------- (7)
x
kc a2 a b β peut être écrit sous la forme : β = 2π/λg
avec λg longueur d’onde de propagation guidée selon
γ nπ πx πy l’axe des z du guide.
E y = – E ------ ------- sin m ------- cos n ------- (8)
kc b2 a b Dans ces conditions, la relation fondamentale de la propagation
guidée peut s’écrire :
j ωε 0 nπ πx πy 2
H x = E ------------ ------- sin m ------- cos n ------- (9)  1  12  1 2
kc 2 b a b  --- =  ----- +  ------ (15)
λ λc λg
j ωε 0 mπ πx πy
H y = – E ------------ --------- cos m ------- sin n ------- (10)
k2 a a b
c 2.3 Cas particulier des modes TE m0 et TE 0n
Nota : E et H sont des champs constants arbitraires liés par la relation :

Dans les relations (1) et (6) qui donnent les fonctions génératrices,
E⁄H = µ⁄ε
nous voyons que, pour les modes TEmn, m ou n peut être nul tandis
Leur valeur pourrait être calculée en connaissant la puissance transportée par le guide que, pour les modes TMmn, m et n doivent être non nuls. Deux cas
d’ondes. particulièrement intéressants sont ceux des modes TEm0 ou TE0n.

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Compte tenu de ce que :


Sonde
λc = 2a/m

kc = mπ/a
Ey
y γ = jβ = j(2π/λg )
x
O z et ωµ 0 = k µ 0 ⁄ ε 0
a mode TEm 0 : plan de propagation horizontal
il vient :

λc πx
E y = – jE ----- sin m ------- (19)
λ a
Ex
λc πx
H x = jH ------ sin m ------- (20)
Sonde y
x λg a

O z πx
b mode TE0n : plan de propagation vertical
H z = H cos m ------- (21)
a
Figure 2 – Propagation des ondes en guide rectangulaire

■ Pour les modes TEm0, les composantes du champ non nulles sont
3. Mode fondamental
Ey, Hx et Hz. Il s’agit donc de modes dont le champ E est perpendi-
des guides rectangulaires
culaire aux faces horizontales du guide (figure 2a), dans la mesure
où les faces parallèles au plan xOz ont été placées horizontalement, Parmi les modes TEm0, le premier qui apparaît lorsque la fré-
tandis que le champ H , qui est dans le plan horizontal, est polarisé quence augmente est le mode TE10 qui, pour cette raison, est appelé
le mode fondamental des guides d’ondes rectangulaires.
elliptiquement. On peut montrer que ces modes se propagent dans
un plan d’incidence horizontal par réflexions successives sur les
faces verticales du guide. De tels modes sont excités par une sonde
plongeant verticalement dans le guide. 3.1 Expressions des champs
■ Pour les modes TE0n , les composantes non nulles du champ sont

Ex, Hy et Hz. Ce sont des modes dont le champ E est perpendi- Ces champs sont obtenus en faisant m = 1 dans les expressions
précédentes. Rappelons que E et H sont des champs constants qui
culaire aux faces verticales du guide tandis que le champ H est
ne sont définis qu’à un même facteur multiplicatif près et qui sont
polarisé elliptiquement dans le plan vertical (figure 2b). On peut reliés par :
montrer que ces modes se propagent dans un plan d’incidence ver-
tical par réflexions successives sur les faces horizontales du guide.
E⁄H = µ⁄ε
De tels modes sont excités par une sonde plongeant horizontale-
ment dans le guide.
Souvent, on normalise les expressions des champs par rapport à
La longueur d’onde de coupure d’un mode TEm0 est donnée par : la valeur maximale de E y qui est obtenue au centre du guide pour
λc = 2a/m x = a/2, soit :

tandis que celle d’un mode TE0n est donnée par : E 0 = – jE λ c ⁄ λ


λc = 2b/n
Dans ces conditions, les champs du mode fondamental sont don-
Pour qu’il y ait propagation d’un mode, nous avons vu qu’il faut nés par :
λ < λc. Dans le cas où a > b, nous voyons que si m = n, les modes qui
apparaissent les premiers, lorsque la fréquence augmente, sont les πx
modes TEm0. C’est donc à eux que nous nous intéresserons. Il faut E y = E 0 sin ------- exp ( – j2πz ⁄ λ g ) (22)
d’ailleurs noter que l’étude des modes TE0n se déduit de celle des a
modes TEm0 en échangeant a et b, m et n, x et y.
λ πx
Les champs des modes TEm0 sont donnés par : H x = – H 0 ------ sin ------- exp ( – j2πz ⁄ λ g ) (23)
λg a
j ωµ 0 mπ πx
E y = – H ------------ --------- sin m ------- (16) λ πx
2 a a
kc H z = jH 0 ----- cos ------- exp ( – j2πz ⁄ λ g ) (24)
λc a
γ mπ πx
H x = H ------ --------- sin m ------- (17) avec H 0 = E 0 ε ⁄ µ .
k c2 a a
Rappelons que :
πx
H z = H cos m ------- (18)
a λc = 2a et λg = λ[1 − (λ2/4a2)]−1/2

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Cette expression représente la puissance par unité de surface per-


pendiculairement à Oz ; la puissance moyenne active traversant la
section transversale du guide nous est donc donnée par :

ε λ a b
πx
∫∫
1
P = --- E 02 --- ------ sin 2 ------- dx dy
z 2 µ λg 0 0
a

E 02 ε
λ2
d’où : P ( W ) = ------ --- 1 – --------- ab (27)
E Lignes de courant 4 µ 4a 2
La puissance maximale transportable est donnée par la valeur,
notée Pmax , de l’expression précédente lorsque le champ électrique
Figure 3 – Lignes de courant sur les faces d’un guide d’ondes au centre du guide correspond au champ de claquage Emax .
rectangulaire et coupe transversale du champ électrique E
Exemple : pour un guide d’ondes standard de la bande X (8 à
12 GHz) (a = 22,86 mm et b = 10,16 mm), rempli d’air sec
(Emax = 15 000 V/cm), la puissance maximale transportable à 10 GHz
3.2 Coupe transversale du champ. (λ = 3 cm) est :
Lignes de courant 225 1 9 ⋅ 2 ,32 = 0 ,261 ⋅ 10 6 W
P max = ------------ ⋅ 10 6 ⋅ ---------------- 1 – ---------------
4 120π 20, 9
Dans un plan de section transversale à z = Cte : donc Pmax = 261 kW.

πx Les puissances maximales que peut transporter un guide de


E y = E 0 sin ------- dimensions données et fonctionnant à une fréquence donnée
a dépendent donc du diélectrique qui constitue le guide. C’est, en
effet, ce diélectrique qui fixe les valeurs de ε, µ et la valeur maximale
donc, lorsque x varie entre 0 et a, la variation du champ électrique que peut prendre le champ électrique sans qu’il y ait risque de cla-
est donnée par une demi-sinusoïde qui est caractéristique du mode quage (amorce d’un arc électrique). L’air sec est, bien sûr, le diélec-
fondamental (figure 3). trique qui donne les meilleurs résultats ; mais il faut noter que sa
Les lignes de courant se calculent à partir de l’expression de la tension de claquage diminue avec la pression, donc lorsque l’alti-
densité de courant : tude augmente. Pour transporter de très fortes puissances, on
pourra être amené à élever la pression de l’air dans les guides utili-
sés. En pratique, on peut arriver à transporter des mégawatts à
J = n ∧H (25) l’aide de guides d’ondes pressurisés.

avec n normale à une face du guide

et H = H x +H z
4. Étude des modes TEm0
Leur répartition sur les faces du guide est représentée sur la
des guides rectangulaires
figure 3. Il est important de noter qu’elles sont :
— verticales sur les faces latérales ; 4.1 Cartes des lignes de champs
— parallèles à l’axe des z, uniquement au milieu des faces supé- et de courants
rieure et inférieure.

On ne pourra donc usiner des fentes dans le guide, sans en pertur- Pour les modes TEm0, le module de E y dans un plan de section
ber gravement le fonctionnement, que selon ces deux directions ;
d’où les lignes de mesure à fente longitudinale. Dès que des fentes transversale est donné par : sin(mπx/a). Les variations, pour
coupent les lignes de courant, elles rayonnent une partie de l’éner- 0  x  a , de l’amplitude du champ E sont caractérisées par deux
gie qui se propage dans le guide : cela est d’ailleurs utilisé dans cer-
demi-sinusoïdes pour le mode TE20 et m demi-sinusoïdes pour un
tains types d’antennes.
mode TEm0. Pour les modes TE0n, la variation serait celle de Ex ,
donnée par sin (nπy/b).
3.3 Puissance active transportée La figure 4 montre la forme des lignes de champ E et de champ H
par l’onde TE 10 pour les modes TE10, TE11 et TE21 :
— dans la section transversale du guide (coupes Ι) ;
C’est la puissance transportée selon la direction Oz. La densité de — dans la section longitudinale du guide (coupes ΙΙ).
puissance selon cette direction nous est donnée par la relation :
Elle montre aussi la forme des lignes de champ magnétique et des
1 lignes de courant (qui leur sont orthogonales) sur les parois du
P z = – --- E y H x* guide (coupes ΙΙΙ).
2
La figure 5 montre la forme des lignes de champ E et de champ H
pour les modes TM11, TM21 et TM22 .
1 ε λ πx
soit : P z ( W/m 2 ) = --- E 02 --- ------ sin 2 ------- (26) Nota : on trouvera dans [9] une description détaillée des modes du guide d’ondes rec-
2 µ λg a tangulaire.

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b
I
a

III

II b
λc = 2 a

a mode TE10

b
I
a

III

II b
λc = 2a
1 + ( a / b )2

b mode TE11

b
I
a

III

II b
λc = a
1 + (a /2b)2

c mode TE21

a, b dimensions du guide Coupes I : section transversale du guide


lignes de champ électrique E Coupes II : section longitudinale du guide
lignes de champ magnétique H Coupes III : parois du guide
lignes de courant J

Figure 4 – Modes TE d’un guide d’ondes rectangulaire (d’après [9])

4.2 Dimensions et bande passante Les écritures de la condition de propagation des modes TEm0
jusqu’à l’ordre m, de la condition de non-propagation des modes
d’un guide d’ondes TEm0 d’ordre supérieur, ainsi que des conditions de non-propaga-
tion des modes TE0n et TEmn, permettent d’obtenir les inégalités aux-
■ Le problème direct se pose de la façon suivante : quelles doivent satisfaire les dimensions du guide d’ondes :
— le guide d’ondes doit fonctionner en mode TEm0 jusqu’à
l’ordre m et transmettre une bande de fréquences comprises entre b < λ1/2 (28)
f1 et f2 (f1 > f2 auxquelles correspondent λ1 < λ2) ;
— on veut calculer les dimensions a et b du guide d’ondes. m λ2/2 < a < (m + 1) λ1/2 (29)

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b
I
a

III

II b
λc = 2a
1 + ( a /b ) 2
a mode TM11

b
I
a

III

II b
λc = a
1 + (a /2b)2

b mode TM21

b
I
a

III

II b
λc = a
1 + (a /b)2

c mode TM22

a, b dimensions du guide Coupes I : section transversale du guide


lignes de champ électrique E Coupes II : section longitudinale du guide
lignes de champ magnétique H Coupes III : parois du guide
lignes de courant J

Figure 5 – Modes TM d’un guide d’ondes rectangulaire (d’après [9])

■ Le problème inverse est celui de la détermination de la bande λs = 2a/m (30)


passante, selon un mode TEm0, d’un guide d’ondes de dimensions a
et b (a > b). λi = val. sup.2a/(m + 1),2b (31)
Nous voyons que la bande passante d’un guide peut atteindre une
En résolvant en λ1 et λ2 les inégalités (28) et (29), nous trouvons octave (λs = 2λi) en mode fondamental (m = 1) si a = 2b.
que les longueurs d’onde supérieure et inférieure de la bande pas- Nota : on trouvera dans la référence bibliographique [10] de nombreux exemples
sante du guide sont : d’application des sujets traités dans ce paragraphe.

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Pour un guide d’ondes donné (a, b, ε et ρ fixés), α → ∞ si f → fc ou


5. Atténuation si f → ∞. Il doit donc y avoir une valeur fmin de f (fc < fmin < ∞) pour
dans les guides d’ondes laquelle l’atténuation est minimale. L’étude des variations de :

rectangulaires ( f c ⁄ f ) 3 / 2 + ( a ⁄ 2b ) ( f ⁄ f c ) 1 / 2
A = ------------------------------------------------------------------------
[ 1 – ( fc ⁄ f ) 2 ] 1---
Nous avons supposé jusqu’ici que les parois du guide étaient 2
constituées par des conducteurs parfaits, ce qui est évidemment un
en fonction de la fréquence f, montre en effet que A passe par une
cas idéal auquel correspond une propagation sans pertes. En fait,
valeur minimale Amin pour la valeur fmin de f définie par :
l’existence de courants dans des parois de conductivité finie impli-
que qu’il y ait une dissipation d’énergie par effet Joule et, par consé-
quent, une propagation avec pertes. Le coefficient d’atténuation est b ( f min ⁄ f c ) 2 [ ( f min ⁄ f c ) 2 – 3 ]
donné par : --- = -------------------------------------------------------------------
a 6 ( f min ⁄ f c ) 2 – 2
1 Puissance perdue dans les parois
α = --- ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ■ Dans le cas, courant dans la pratique, d’un guide en cuivre rempli
2 Puissance transmise dans le diélectrique d’air :

La puissance perdue en un point des parois du guide est :


1 ⁄ ρ ≈ 5 ,8 ⋅ 10 7 et µ ⁄ ε = 120π
1 2
--- R S J (32)
2 le coefficient d’atténuation s’exprime par :

1 ,47 ⋅ 10 –4 ( f c ⁄ f )
RS est la résistance superficielle de la paroi, qui est le quotient de 3 / 2 + ( a ⁄ 2b ) ( f ⁄ f ) 1 / 2
c
sa résistivité ρ par la profondeur de pénétration δ due à l’effet de α ( dB/m ) = ---------------------------- ⋅ ------------------------------------------------------------------------ (36)
peau. a3 / 2 [ 1 – ( f ⁄ f )2 ]1 / 2 c
Comme δ = 1 ⁄ π µ 1 ( 1 ⁄ ρ )f , il vient :
La variation de α(dB/m) en fonction de f/fc est représentée par la
RS = π µ1 ρ f (33) courbe de la figure 6 dans le cas du guide d’ondes standard (R 100,
cf. norme CEI 60153) de la bande X, pour lequel :
avec µ1 perméabilité des parois. a = 22,86 mm ; b = 10,16 mm ; fmin /fc = 2,34 ; Amin = 2,2.
J est la densité de courant électrique donnée par :
La valeur minimale Amin = 2,2 est obtenue pour fmin /fc = 2,34. Il lui
correspond une valeur de α = 9,4 · 10−2 dB/m. Nous voyons donc
J = n ∧ H = Ht qu’un tel guide d’ondes, qui présente des pertes négligeables pour
les faibles longueurs (de l’ordre du mètre) utilisées en laboratoire,
avec Ht composante tangentielle du champ magnétique, aurait par contre des pertes prohibitives sur les longueurs, de
l’ordre de la dizaine de kilomètres sans répéteurs, nécessaires pour
les télécommunications.
n normale à la paroi.
Notons enfin que cette atténuation de 0,1 dB/m ne pourrait être
Par ailleurs, la densité de puissance transmise en un point du dié- obtenue que pour un guide dont les parois seraient parfaitement
lectrique est donnée par : polies et recouvertes électrolytiquement d’un dépôt d’or afin de pré-
server le cuivre de la corrosion par l’air ambiant.
1
--- E ∧ H *
2

Le coefficient d’atténuation α est égal à : 0,2

α (dB/m)
°∫
2
RS H t d
1 0,15
α = --- -------------------------------------------------- (34)
2
∫∫ ( E ∧ H * ) dS
S
0,1
L’intégrale du numérateur doit être évaluée sur le périmètre du
guide et celle du dénominateur sur la section transversale du guide.
On trouvera le détail du calcul dans [11]. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
f /f c
Finalement, le coefficient d’atténuation s’exprime par :
f /f c 1 1,1 1,2 1,5 2 2,34 3 

1 ( f c ⁄ f ) 3 / 2 + ( a ⁄ 2b ) ( f ⁄ f c ) 1 / 2 α (en 10–2dB/m)  21 19,3 11 9,5 9,4 9,7 


α ( Np/m ) = ---------- 2π ε v ρ – ------------------------------------------------------------------------ (35) f /f c 4 5 6 7 8 9 10 
a3 / 2 1 – ( f ⁄ f )2 c
α (en 10–2dB/m) 10,4 11,4 12,2 13,1 13,9 14,6 15,4 
avec v = 1 ⁄ εµ vitesse de la lumière dans le diélectrique.
Figure 6 – Affaiblissement du guide d’ondes standard (R 100)
Rappelons que : 1 Np = 8,68 dB de la bande X

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6. Guides rectangulaires permet de pallier ces inconvénients avec, en contrepartie, les ris-
ques liés à l’apparition des modes supérieurs qui y sont propagatifs.
standards et surdimensionnés L’atténuation en mode fondamental, dans un guide surdimen-
sionné en cuivre pour lequel a = 2b, est déduite de la formule (36)
compte tenu de ce que f >> fc ; elle est donnée par :
Le tableau 4 [12] donne les principales caractéristiques des gui-
des d’ondes rectangulaires standards R 12 à R 1 200 qui couvrent f
les bandes de fréquences comprises entre 1 et 140 GHz : α ( dB/m ) = 3 ,8 ⋅ 10 –4 -------- (37)
a
— bande de fréquences d’utilisation en mode fondamental ;
— dimensions intérieures ; Dans cette formule, f est exprimé en gigahertz et a en mètres.
— affaiblissement théorique (en dB/m) Avec un guide d’ondes standard de la bande X, cette atténuation
(0) n’est que de 0,14 dB/m à 70 GHz et de 0,2 dB/m à 140 GHz.
Quant aux puissances transmissibles, elles se calculent toujours
Tableau 4 – Principales caractéristiques des guides d’ondes par la formule (27) et l’on voit qu’elles auraient plutôt tendance à
métalliques rectangulaires augmenter en guides surdimensionnés puisque, λ ayant diminué, le
Bande de facteur 1 − (λ2/4a2) se rapproche de sa valeur maximale qui est 1.
fréquences Dimensions du Les performances qui viennent d’être indiquées ne peuvent être
Affaiblissement atteintes que si le mode fondamental se propage seul. Or, toute dis-
Norme mode guide
fondamental continuité du guide surdimensionné (changement de dimensions
CEI 153
ou de direction) provoque la transformation d’un pourcentage
fmin fmax a b àf théorique important du mode fondamental en mode d’ordre supérieur. Il fau-
(GHz) (GHz) (mm) (mm) (GHz) (dB/m) dra donc prendre de très grandes précautions :
R 12 0,96 1,46 195,58 97,79 1,15 0,004 05 — d’une part, pour l’excitation des guides surdimensionnés à
R 14 1,14 1,73 165,10 82,55 1,36 0,005 22 partir des guides standards, par des transitions dont les dimensions
R 18 1,45 2,20 129,54 64,77 1,74 0,007 49 varient très progressivement et gardent le même rapport
d’homothétie ;
R 22 1,72 2,61 109,22 54,61 2,06 0,009 70 — d’autre part, pour les liaisons du générateur au dispositif d’uti-
R 26 2,17 3,30 86,36 43,18 2,61 0,013 8 lisation, qui doivent être exemptes de toute discontinuité.
R 32 2,60 3,95 72,14 34,04 3,12 0,018 9
R 40 3,22 4,90 58,17 29,083 3,87 0,024 9
R 48 3,94 5,99 47,55 22,149 4,73 0,035 5
R 58 4,64 7,05 40,39 20,193 5,57 0,043 1
7. Guides d’ondes circulaires
R 70 5,38 8,17 34,85 15,799 6,46 0,057 6
R 84 6,57 9,99 28,499 12,624 7,89 0,079 4
R 100 8,20 12,5 22,860 10,160 9,84 0,110
7.1 Expressions des champs
R 120 9,84 15,0 19,050 9,525 11,8 0,133
R 140 11,9 18,0 15,799 7,898 14,2 0,176 Le calcul des champs électromagnétiques du guide d’ondes cir-
R 180 14,5 22,0 12,954 6,477 17,4 0,238 culaire (figure 7) s’effectue en recherchant les solutions de l’équa-
tion de propagation, déduite des équations de Maxwell, compte
R 220 17,6 26,7 10,668 5,334 21,1 0,370 tenu des conditions aux limites [7]. Comme pour les guides rectan-
R 260 21,7 33,0 8,636 4,318 26,1 0,435 gulaires, on trouve que la propagation s’effectue selon des modes
R 320 26,4 40,0 7,112 3,556 31,6 0,583 TE (pour lesquels Ez = 0) et des modes TM (pour lesquels Hz = 0).
R 400 32,9 50,1 5,690 2,845 39,5 0,815
■ La fonction génératrice des modes TE est :
R 500 39,2 59,6 4,775 2,388 47,1 1,060
R 620 49,8 75,8 3,759 1,880 59,9 1,52 H z = HJ n ( k c ρ ) exp ( – jn θ ) exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (38)
R 740 60,5 91,9 3,099 1,549 72,6 2,03 Nous avons toujours :
R 900 73,8 112 2,540 1,270 88,6 2,74
kc = 2π/λc
R 1 200 92,2 140 2,032 1,016 111 3,82
γ = j2π/λg
Au-delà de 40 GHz, ce tableau montre que les dimensions des gui-
des deviennent très faibles (a < 5 mm et b < 2,5 mm), ce qui les rend Jn est la fonction de Bessel de 1re espèce, d’ordre entier n.
très coûteux ; les atténuations deviennent supérieures à 1 dB/m, Les expressions des composantes transversales sont :
atteignant 3 dB/m vers 90 GHz. Encore sont-ce là des valeurs théori-
ques pour des parois de guide parfaitement polies. En pratique, il µ λc Jn ( u )
E ρ = – H --- ----- n --------------- (39)
faut les multiplier par deux, voire par trois, si l’on veut tenir compte ε λ u
de la rugosité de ces parois due à l’usinage, à moins que l’on ait eu
recours, lors de la fabrication, à des techniques de polissage sophis- µ λc
tiquées. E θ = jH --- ----- J n′ ( u ) (40)
ε λ
Par ailleurs, la réduction des dimensions des guides standards
s’accompagne d’une diminution de la puissance maximale trans- λc
missible. Ainsi, à 75 GHz, est-on limité à des puissances moyennes H ρ = – j H ------ J n′ ( u ) (41)
λg
de l’ordre du kilowatt.
En ondes millimétriques, l’utilisation de guides d’ondes surdi- λc Jn ( u )
mensionnés, c’est-à-dire de guides d’ondes dont les dimensions H θ = – H ------ n --------------- (42)
sont nettement supérieures à celles des guides d’ondes standards, λg u
et ce, à des fréquences très supérieures à la fréquence de coupure, avec u = kc ρ.

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— pour les modes TMmn :


x
2πa
λ cTM = ---------- (49)
z u mn
θ Q avec a rayon du guide.
O
Les valeurs des umn et u mn ′ qui correspondent aux racines
ρ d’ordre m des fonctions de Bessel de 1re espèce d’ordre n, (notées
Jn), et de leurs dérivées sont données dans le tableau 5.
Figure 7 – Guide d’ondes circulaire (0)

Tableau 5 – Racines des fonctions de Bessel de 1re espèce


Nota : les facteurs exp(− jnθ) exp(− γz) exp(jωt) sont sous-entendus dans ces quatre et de leurs dérivées
expressions.

■ La fonction génératrice des modes TM est : umn ′


u mn

E z = EJ n ( k c ρ ) exp ( – jn θ ) exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (43) u0,1 = 2,405 u 1′,1 = 1 ,841


u1,1 = 3,832 u 2′,1 = 3 ,054
Les expressions des composantes transversales sont :
u2,1 = 5,136 u 0′,1 = 3 ,831
λc
u0,2 = 5,520 u 3′,1 = 4 ,201
E ρ = – j E ------ J n′ ( u ) (44)
λg u3,1 = 6,380 u 4′,1 = 5 ,317

λc Jn ( u ) u1,2 = 7,015 u 1′,2 = 5 ,332


E θ = – E ------ n --------------- (45) u4,1 = 7,588 u 6′ ,1 = 6 ,416
λg u
u2,2 = 8,417 u 2′ ,2 = 6 ,706
ε λc Jn ( u )
H ρ = E --- ----- n --------------- (46)
µ λ u
Le mode qui apparaît le premier est celui dont la longueur d’onde
de coupure est la plus grande ; c’est donc TE11 (λc = 3,41a) qui est le
ε λc
H θ = – j E --- ----- J n′ ( u ) (47) mode fondamental des guides d’ondes circulaires. Apparaissent
µ λ ensuite, successivement, lorsque la fréquence augmente :
avec u = kc ρ. TM01 (λc = 2,61a) ; TE21 (λc = 2,05a) ; TE01 et TM11 (λc = 1,64a), etc.
Nota : les facteurs exp(− jnθ) exp(− γz) exp(jωt) sont sous-entendus dans ces quatre
expressions.
On trouvera dans les ouvrages spécialisés (par exemple [6]) les
principales caractéristiques (a, fc des principaux modes, α du fonda-
E et H sont des champs arbitraires liés par la relation : mental) des guides d’ondes standards.
Les modes TM01 et TE01 présentent une parfaite symétrie de révo-
E⁄H = µ⁄ε
lution autour de l’axe du guide et leur emploi est donc particuliè-
Leur valeur ne pourrait être fixée qu’en connaissant la puissance rement indiqué lorsque l’on doit faire tourner l’une par rapport à
transportée par le guide d’ondes. l’autre deux sections de guides circulaires sans perturber la propa-
gation, comme cela est le cas dans les joints tournants pour les
émetteurs radar. Le mode TM01 a l’avantage de pouvoir être excité
simplement par un élément d’antenne placé selon l’axe du guide.
7.2 Caractéristiques des modes
de propagation
7.3 Étude du mode fondamental TE 11
Les modes TEmn et TMmn qui se propagent en guide circulaire sont La structure de ce mode qui est caractérisée, dans un plan de sec-
caractérisés par : tion transverse, par une polarisation uniforme selon un des diamè-
— leur carte des champs et des courants ; tres (figure 8) correspond à la structure du mode fondamental des
— leur longueur d’onde de coupure. guides d’ondes rectangulaires. D’ailleurs, lorsque, par une transi-
tion géométriquement progressive, on transforme un guide d’ondes
La figure 8 montre la forme des lignes de champ E et de champ H
rectangulaire en un guide d’ondes circulaire, c’est le mode TE11 qui
pour les principaux modes TE et TM :
est excité dans le guide d’ondes circulaire si le guide d’ondes rectan-
— dans la section transversale du guide (coupes Ι) ; gulaire fonctionne selon le mode fondamental TE10, et réciproque-
— dans la section longitudinale du guide (coupes ΙΙ). ment.
Elle montre aussi la forme des lignes de champ H et des lignes de L’ennui est qu’à cause de la symétrie de révolution du guide cir-
courant (qui leur sont orthogonales) sur les parois du guide culaire, la direction de polarisation uniforme dont nous avons parlé
(coupes ΙΙΙ). précédemment peut tourner car il n’y a aucune direction privilégiée.
Les longueurs d’onde de coupure sont données par : Cette direction de polarisation dépend, en fait, de la polarisation du
champ délivré par la sonde excitatrice, à laquelle elle est parallèle.
— pour les modes TEmn :
Les guides d’ondes elliptiques n’ont pas cet inconvénient
2πa puisqu’ils présentent selon le petit axe et le grand axe de l’ellipse
λ cTE = ------------ (48) deux directions de polarisation privilégiées. En général, c’est la pre-
u mn ′ mière disposition qui est utilisée (en traits pleins, figure 9).

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III
II
λc = 1,640a

a mode TE01

III
II
λc = 3,412a

b mode TE11

III
II
λc = 2,613a

c mode TM01

III
II
λc = 1,640a

d mode TM11

a rayon du guide Coupes I : section transversale du guide


lignes de champ électrique E Coupes II : section longitudinale du guide
lignes de champ magnétique H Coupes III : parois du guide
lignes de courant J

Figure 8 – Modes TE et TM d’un guide d’ondes circulaire (d’après [9])

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b w

b
a b a2
a

a1

lignes de champ électrique (excitation verticale) a circulaire b carrée c rectangulaire


lignes de champ magnétique (excitation horizontale)
Figure 10 – Sections droites de guides coaxiaux
Figure 9 – Guide d’ondes elliptique

fibres optiques, dont la matière première (silice) est bon marché, ont
Leur longueur d’onde de coupure est donnée par : entraîné l’abandon de ces projets.

λc = 2πc/xmn (50)

avec c demi-axe de l’ellipse,


xmn me racine de la fonction de Mathieu, qui est
8. Guides d’ondes coaxiaux
propre aux géométries elliptiques, d’ordre n.
Les guides elliptiques présentent des pertes plus faibles que les La section droite d’un guide coaxial peut être circulaire, carrée,
guides d’ondes circulaires. Ils peuvent être fabriqués sous forme de voire rectangulaire (figure 10). Le conducteur central est porté par le
guides souples et sont souvent utilisés dans les stations d’émission- diélectrique qui remplit complètement l’espace entre conducteurs ;
réception pour les faisceaux hertziens. le diélectrique a aussi pour fonction d’assurer le centrage. Si le
milieu diélectrique est l’air, on utilise des cales diélectriques (rondel-
les), disposées à intervalles réguliers, pour supporter le conducteur
central.
7.4 Atténuation en guide d’ondes Le guide coaxial, comme les guides rectangulaire et circulaire, est
circulaire une structure guidante non rayonnante puisque les champs électri-
que et magnétique sont confinés à l’intérieur de la région comprise
entre les deux conducteurs.
Les atténuations (en dB/m) sont données, pour les trois modes les
plus importants, par : Le contour des conducteurs étant multiplement connexe, le mode
fondamental dans les guides d’ondes coaxiaux est un mode TEM qui
— mode TE11 : a une longueur d’onde de coupure infinie. En conséquence, les
dimensions transverses des guides coaxiaux peuvent être relative-
 f  –1 / 2 1  f  3/2 ment petites (par rapport à la longueur d’onde), même pour des fré-
 ---- + ------------  ----
quences basses. En fait, la seule restriction à la miniaturisation des
5 ,5 ⋅ 10 –5 f c 2 ,38 f c
α = ------------------------- ⋅ ---------------------------------------------------------- (51) dimensions est imposée par la tenue en puissance. Le guide coaxial
a 3 / 2
  f 2 1/2 est souvent appelé ligne coaxiale.
 ---- – 1
fc

α passe par un minimum pour f/fc = 4,5 ;


— mode TM01 : 8.1 Guide d’ondes coaxial circulaire

 f  3/2 Le conducteur intérieur a un rayon a et le conducteur extérieur un


 ----
6 ,3 ⋅ 10 –5 fc rayon b (figure 10a). La permittivité relative du diélectrique remplis-
α = ------------------------- ⋅ ----------------------------------
- (52)
sant la structure est notée εr ; le milieu est considéré comme non
a 3 / 2
 2f 1/2
 ---- – 1 magnétique. Avant l’apparition de connecteurs de précision et des
fc lignes miniaturisées, les fréquences des principales applications
étaient inférieures à 3 GHz. En 2001, la ligne coaxiale est très large-
α passe par un minimum pour f ⁄ f c = 3;
ment utilisée sous forme de câbles pour des applications de faible
— mode TE01 : puissance jusque dans les bandes X et Ku. Pour des fréquences
supérieures, on emploie des lignes coaxiales rigides (par exemple
8 ⋅ 10 –5 1 en bande Ka).
α = ------------------- ⋅ ----------------------------------------------------- (53)
a3 / 2   f 1/2
 2f 1/2
 ----  ---- – 1
fc fc 8.1.1 Mode TEM
Ici, α diminue constamment quand f augmente.
Le mode TE01 est le seul, parmi tous les autres modes des guides Puisqu’il s’agit d’un mode TEM, la topographie des champs E et
circulaires, à posséder cette intéressante propriété qui avait été uti- H du mode fondamental est celle de l’électrostatique (figure 11) : le
lisée, dans les années 1970, pour développer des projets de trans- champ électrique est dirigé suivant les rayons alors que le champ
mission à moyenne et grande distance. La solution retenue en magnétique est tangent à des cercles centrés sur l’axe de propaga-
France était un guide de 50 mm de diamètre présentant des pertes tion du guide [13].
de 3 dB/km à 35 GHz. Mais l’augmentation du coût de la matière pre- La théorie du mode TEM de la ligne coaxiale circulaire est faite
mière (cuivre) et les promesses apportées par les transmissions sur dans la plupart des cours d’électromagnétisme [6] [7] [13]. Elle

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Pour des lignes présentant de faibles pertes, la théorie des lignes


de transmission permet, à l’aide d’un développement limité, de
déterminer l’atténuation par unité de longueur :
ρ=a
ρ=b R GZ c
α = --------- + ----------- = α c + α d
2Z c 2
avec αc et αd respectivement les contributions dues à des conduc-
teurs imparfaits et à un diélectrique à pertes.
θ
3 ,03 ⋅ 10 –9 ε r 1 + ( b ⁄ a )
α c ( dB/m ) = ------------------------------------- ------------------------- f (54)
b ln ( b ⁄ a )

α d ( dB/m ) = 90 ,94 ⋅ 10 –9 ε r tan δ ⋅ f (55)


L’affaiblissement dû aux pertes conductrices est proportionnel à la
racine carrée de la fréquence. Si l’on fait l’hypothèse que b est
constant, on peut chercher la valeur minimum de αc lorsque le rap-
E H port b/a varie. Celle-ci est obtenue pour b/a = 3,6, ce qui correspond
à une impédance caractéristique de 77 Ω dans l’air et de 50 Ω pour
une ligne dont l’isolant est le Teflon.
L’affaiblissement dû aux pertes diélectriques ne dépend pas des
Figure 11 – Topographie des champs E et Hdu mode TEM dimensions géométriques et est proportionnel à la fréquence si l’on
de la ligne coaxiale
suppose que les propriétés des diélectriques εr et tan δ restent
constantes.
Les valeurs de la permittivité relative et de la tangente de l’angle
de pertes tan δ mesurées à 3 GHz pour différents diélectriques sont
permet de calculer les constantes linéiques caractérisant ce mode
consignées dans le tableau 7. Le tableau 8 liste la valeur de la
TEM, puis d’en déduire l’impédance caractéristique, la longueur
conductivité électrique de différents conducteurs.
d’onde guidée et les pertes. Le tableau 6 rappelle les formules théo-
riques et les formules utilisées en pratique : les deux conducteurs Si le conducteur intérieur est excentré par rapport au conducteur
sont électriquement identiques et caractérisés par leur conductivité extérieur d’une distance d (figure 12), l’impédance caractéristique
électrique σ et leur épaisseur de peau δS. Les pertes du diélectrique est modifiée suivant la formule suivante [14] :
sont quant à elles définies par la tangente de l’angle de pertes tan δ. 2 2
60 b – d 
Z c = -------- ln  ------------------ (56)
εr ab
(0)

Tableau 6 – Caractéristiques d’une ligne coaxiale

Formules théoriques Formules pratiques

Inductance linéique µ0
L ( H ⁄ m ) = ------- ln ( b ⁄ a ) L ( µH ⁄ m ) = 0 ,2 ln ( b ⁄ a )

Capacité linéique 2π ε 0 ε r 55 ,5 ε r
C ( F ⁄ m ) = ----------------------- C ( pF ⁄ m ) = -----------------------
ln ( b ⁄ a ) ln ( b ⁄ a )
Résistance linéique a+b 1 1
R ( Ω ⁄ m ) = ------------------------- R ( nΩ ⁄ m ) = 41, 9  --- + --- f
2πab δ S σ  a b

Conductance linéique ε r f tan δ


G (S/m) = ω C tan δ G ( nS ⁄ m ) = 0 ,349 -----------------------
ln ( b ⁄ a )
Impédance caractéristique
1 µ0 1 60
Z c ( Ω ) = ------- ------ = -------- ln ( b ⁄ a ) Z c ( Ω ) = -------- ln ( b ⁄ a )
2π ε 0 εr εr

Longueur d’onde guidée λ0 3 ⋅ 10 8


λ g ( m ) = -------- λ g ( m ) = -----------------
εr f εr

1
δ S = ----------------------- ; σcuivre = 5,8 · 107 S/m.
πf µ 0 σ

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(0)

Tableau 7 – Constante diélectrique relative et tangente de l’angle de pertes de différents matériaux diélectriques
à 3 GHz
Matériau εr tan δ Matériau εr tan δ Remarques
Air 1,000 6 négligeable Alumine 9,4 10−3
Styrofoam 1,03 10−4 Alumine (99,5 %) 9,8 10−4
Bois (balsa) 1,22 0,10 Epsilam 10 10,2 15 · 10−4
Teflon 2,1 0,15 · 10−3 Silicium 11,9 15 · 10−3 ρ = 10− 3 Ω · cm
Rexolite 2,54 5· 10−4 AsGa 12,9 2· 10−3
Polystyrène 2,55 3 · 10−4 Ferrite (1) 9/16 10−3 Anisotrope
Quartz 3,8 6· 10−5 Saphir (1) 9,4/1,6 10−4 Anisotrope
Verre 4à7 10−3 à 6 · 10−3 Rutile TiO2 96 10−3 εr élevé
Mica 5,4 3 · 10−4 Eau distillée 77 0,157 εr élevé ;
tan δ élevé
BeO (98 %) 6,3 6 · 10−3
(1) Ces matériaux étant anisotropes, il y a deux directions privilégiées avec une valeur de εr dans chaque direction.

(0)

Tableau 8 – Conductivité électrique de différents e


corps conducteurs
Matériau σ (S/m) εr
Argent 6,12 · 107 a b
Cuivre 5,8 · 107
Or 4,10 · 107
Aluminium 3,54 · 107 

Laiton 1,50 · 107


Figure 13 – Centrage du conducteur intérieur au moyen de rondelles
Nickel 1,15 · 107 diélectriques
Fer 1,04 · 107
Bronze 1,00 · 107
Acier inoxydable 0,11 · 107 ■ Tension de claquage dans les lignes coaxiales
Nichrome 0,09 · 107 Le champ électrique en un point quelconque de la section droite
est indépendant de θ et varie en fonction de ρ suivant la relation :
V
E = ----------------------------- aρb
ρ ln ( b ⁄ a )
E et V représentent soit les valeurs efficaces, soit les valeurs crê-
tes des quantités alternatives. Le maximum du champ électrique se
a
produit donc en ρ = a, ce qui signifie en pratique que le claquage
prend naissance près de la surface du conducteur central. Pour évi-
ter ce claquage, la valeur maximale du champ électrique doit être
inférieure à Ed (champ disruptif).
Ainsi, la tension efficace maximale permise pour une ligne
d b coaxiale à section droite circulaire est donnée par la relation
suivante :
aE d bE d ln ( b ⁄ a )
V max = ---------- ln ( b ⁄ a ) = ---------- ----------------------- (58)
2 2 b⁄a
Figure 12 – Ligne coaxiale avec conducteur intérieur excentré
À température et pression ambiantes, le champ disruptif de l’air
est égal à 3 · 106 V/m, soit 3 kV/mm ou 30 kV/cm. En prenant une
marge de sécurité convenable, on utilise souvent pour valeur du
champ disruptif Ed = 10 kV/cm.
Lorsque le centrage des conducteurs est obtenu au moyen de dis-
Nota : on trouve parfois dans la littérature une valeur de 15 kV/cm prise au détriment de
ques de permittivité εr et d’épaisseur e espacés périodiquement la sécurité.
d’une longueur  (figure 13), l’impédance caractéristique est modi-
fiée suivant la formule [3] : Exemple : pour une ligne coaxiale remplie d’air telle que b = 2 cm
et a = 1 cm, la tension efficace maximum applicable est d’environ 5 kV.
60 De plus, il est possible que la ligne ne soit pas parfaitement adap-
Z c = ------------------------------------ ln ( b ⁄ a ) (57) tée et qu’il y ait un régime d’ondes stationnaires caractérisé par un
e coefficient de réflexion ΓL. La tension maximale permise doit alors
1 + ( ε r – 1 ) ---
 être divisée par le facteur (1 + ΓL).

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■ Puissance maximale transportable dans les lignes coaxiales Les expressions des composantes transverses sont :
Si l’on considère que la ligne coaxiale est adaptée, la puissance µ λc Vn ( u )
maximale pouvant être transmise sans causer de claquage dans E ρ = – H --- ----- n --------------- (63)
ε λ u
l’isolant est :
µ λc
V max2 E d2 E θ = jH --- ----- V n′ ( u ) (64)
ε λ
P max = ------------- = ---------- ε r a 2 ln ( b ⁄ a ) (59)
Zc 120 µ λc
H ρ = – jH --- ------ V n′ ( u ) (65)
avec Pmax en watts. ε λg
Dans le cas d’un court-circuit sur la ligne (ΓL = 1), la capacité de µ λc Vn ( u )
tenue en puissance est divisée par 4 puisque le maximum de ten- H θ = – H --- ------ n --------------- (66)
ε λg u
sion est sensiblement le double de celui associé à l’onde incidente
seule. Le coefficient de sécurité de 3 sur Ed peut paraître anormale- avec u = k c ρ.
ment grand ; en fait, ce coefficient tient compte de la désadaptation, Nota : les facteurs exp(− jnθ) exp(− γz) exp(jωt) sont sous-entendus dans ces quatre
des imperfections mécaniques et de la rugosité de surface. expressions.

Pour des désadaptations faibles, on peut utiliser les déve- ■ La fonction génératrice des modes TM est :
loppements limités suivants, liant le coefficient de réflexion Γ et le
rapport d’ondes stationnaires τ : E z = EW n ( k c ρ ) exp ( – jn θ ) exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (67)

Nous avons toujours : kc = 2π/λc et γ = j2π/λg


τ–1
Γ = ------------ avec τ = 1 + ε ; soit Γ ≈ ε/2 ; 1 + Γ ≈ 1 + ε/2 ;
τ+1 W n ( k c ρ ) = J n ( k c ρ )Y n ( k c a ) – J n ( k c a )Y n ( k c ρ ) (68)
(1 + Γ)2 = (1 + ε/2)2 ≈ 1 + ε = τ
avec Jn la fonction de Bessel de 1re espèce, d’ordre entier n,
Ainsi, pour obtenir la puissance transportable réelle, il suffit de Yn la fonction de Bessel de 2e espèce, d’ordre entier n.
diviser la puissance transportable maximale par le rapport d’ondes Les expressions des composantes transversales sont :
stationnaires (ROS), soit :
λc
E d2 1 E ρ = – jE ------ W n′ ( u ) (69)
λg
P max = ---------- ε r a 2 ln ( b ⁄ a ) --- (60)
120 τ
λc Wn ( u )
Pour une valeur de b donnée, la quantité a2 ln (b/a) passe par un E θ = – E ------ n ----------------- (70)
λg u
maximum lorsque b/a = 1,65, ce qui correspond à Zc = 30 Ω. Cette
ε λc Wn ( u )
condition n’est cependant pas la plus favorable au transport de la
puissance, pour une fréquence donnée, car il est évident pratique- H ρ = E --- ----- n ----------------- (71)
ment et aussi en regardant la formule, que pour optimiser le trans- µ λ u
port de puissance, il faut utiliser des diamètres aussi grands que
possible. Il ne faut donc pas fixer b, mais optimiser b, comme nous ε λc
le verrons par la suite (§ 8.1.2.2), en s’arrangeant pour que le mode H θ = – j E --- ----- W n′ ( u ) (72)
µ λ
supérieur TE11 ne soit pas excité et ne puisse pas se propager.
avec u = kc ρ.
Nota : les facteurs exp(− jnθ) exp(− γz) exp(jωt) sont sous-entendus dans ces quatre
expressions.
8.1.2 Étude des modes d’ordre supérieur
E et H sont des champs arbitraires. Leur valeur ne peut être fixée
8.1.2.1 Expression des champs des modes d’ordre supérieur qu’en connaissant la puissance transportée par le guide d’ondes.

Le calcul des modes d’ordre supérieur (le mode fondamental est 8.1.2.2 Caractéristiques des modes de propagation
un mode TEM) du guide d’ondes coaxial à section droite circulaire
(figure 10a) s’effectue en recherchant les solutions de l’équation de Les modes TEmn et TMmn qui se propagent en guide coaxial cir-
propagation, déduite des équations de Maxwell, compte tenu des culaire sont caractérisés par :
conditions aux limites [15]. Comme pour les guides rectangulaires — leur carte des champs et des courants ;
et circulaires, on trouve que la propagation s’effectue selon des — leur longueur d’onde de coupure.
modes TE (pour lesquels Ez = 0) et des modes TM (pour lesquels
La figure 14 montre la forme des lignes de champ E et de champ
Hz = 0).
H pour les principaux modes TE et TM :
■ La fonction génératrice des modes TE est : — dans la section transversale du guide (coupes Ι) ;
— dans la section longitudinale du guide (coupes ΙΙ).
H z = HV n ( k c ρ ) exp ( – jn θ ) exp ( – γ z ) exp ( j ω t ) (61) Elle montre aussi la forme des lignes de champ H et des lignes de
courant (qui leur sont orthogonales) sur les parois du guide
Nous avons toujours : kc = 2π/λc et γ = j2π/λg (coupes ΙΙΙ).
V n ( k c ρ ) = J n′ ( k c ρ )Y n ( k c a ) – J n ( k c a )Y n′ ( k c ρ ) (62) Les longueurs d’onde de coupure sont données par :
2πa
avec Jn ′ la dérivée de la fonction de Bessel de 1re espèce, — pour les modes TEmn : λ c , TE = ------------
χ mn ′
d’ordre entier n,
2πa
Yn ′ la dérivée de la fonction de Bessel de 2e espèce — pour les modes TMmn : λ c , TM = ----------
d’ordre entier n. χ mn

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s s I

III
II
λc = 1,873 π/2 (b + a) b = 3a

a mode TE11

s s I

III
II
λc = 1,023 π/2 (b + a) b = 3a

b mode TE21

III
II
λc = 2,029 (b – a) b = 3a

c mode TM01

l, s

a rayon du conducteur central


ls b rayon du conducteur extérieur
lignes de champ électrique E
lignes de champ magnétique H
III
lignes de courant J
II
Coupes I : section transversale du guide
λc = 1,920 (b – a) b = 3a
Coupes II : section longitudinale du guide
d mode TM11 Coupes III : parois du guide

Figure 14 – Modes TE et TM d’un guide d’ondes coaxial à section circulaire (d’après [17])

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avec a rayon du conducteur central.


Les valeurs des χmn correspondent aux racines d’ordre m de
l’équation :

Jn(cχ)Yn(χ) − Jn(χ)Yn(cχ) = 0 (73)

avec c = b/a.
Les valeurs des χ mn
′ correspondent aux racines d’ordre m de a du guide circulaire b du guide coaxial
l’équation :
lignes de champ électrique E
lignes de champ magnétique H
J n ′ ( c χ ′ )Y n ′ ( χ ′ ) – J n ′ ( χ ′ )Y n ′ ( c χ ′ ) = 0 (74)
Figure 15 – Modes TE 11
avec c = b/a.
La valeur des zéros de ces fonctions est donnée dans [15] et [16]
pour différentes valeurs du rapport b/a. Le mode fondamental du 8.2 Guide d’ondes coaxial carré
guide d’ondes coaxial circulaire étant un mode TEM, il est important ou rectangulaire
de caractériser le premier mode supérieur. On peut montrer que la
fréquence de coupure la plus basse pour les modes TM est obtenue
pour le mode TM10 et qu’elle se produit lorsque la distance entre les Dans les bandes basses du spectre hyperfréquence (bandes L, S
parois des conducteurs est de l’ordre d’une demi-longueur d’onde, et C, tableau 2), on préfère souvent les lignes coaxiales à section
soit : droite carrée ou rectangulaire (figure 10) aux lignes coaxiales cir-
culaires, pour les dispositifs fixes, en particulier dans les systèmes
λ c, TM10 d’alimentation d’antennes. La principale raison est qu’elles sont
------------------ ≈ b – a (75) plus faciles à réaliser mécaniquement ; c’est particulièrement le cas
2 pour les transitions avec les guides à nervure centrale (§ 9.1). Leurs
caractéristiques électriques : atténuation ou tenue en puissance
Pour les modes TE, la fréquence de coupure la plus basse est obte- maximum, sont comparables à celles des guides coaxiaux circulai-
nue pour le mode TE11 ; elle se produit lorsque la circonférence res. On les trouve préférentiellement dans les dispositifs utilisés
moyenne est de l’ordre de la longueur d’onde ; soit : pour former le faisceau de l’antenne, ceux-ci demandant un grand
λ c, TE11 ≈ π ( a + b ) (76) nombre de composants.
En considérant les symétries (mur électrique et/ou mur magnéti-
L’expression précédente est précise à mieux que 5 % pour les que) mises en évidence sur la figure 10, l’analyse des caractéristi-
valeurs de b/a inférieures à 7. Le mode TE11 est donc particuliè- ques de dispersion de telles structures est semblable à l’analyse des
rement important puisque c’est celui, parmi tous les modes d’ordre guides à nervure (§ 9.1). Une étude détaillée ainsi que des abaques
supérieur, qui a la fréquence de coupure la plus basse. Le tableau 9 peuvent être trouvées dans [16].
permet d’obtenir la valeur exacte de λ c, TE11 ⁄ 2b lorsque l’on fait Le principal paramètre, l’impédance caractéristique, peut être cal-
varier le rapport b/a. L’étude des lignes de champ du mode TE11 du culé analytiquement de façon exacte grâce à une transformation
guide coaxial montre comment on peut passer de façon progressive conforme qui conserve la capacité : la transformation de Schwartz-
du mode TE11 du guide d’ondes circulaire au mode TE11 du guide Kristoffel porte sur un quart de la structure et fait intervenir une
coaxial (figure 15). forme particulière d’intégrales elliptiques facilement calculable à
(0)
l’heure actuelle avec des logiciels tels que Matlab ou Mathematica.
Pour un guide à section droite carrée avec les notations de la
Tableau 9 – Longueur d’onde de coupure du mode TE11 figure 10, on obtient la relation suivante [17] :
60π K ( k′ )
b/a λ c, TE11 ⁄ 2b b/a λ c, TE11 ⁄ 2b Z c = ------------ -------------- (78)
4 εr K ( k )
1 3,141 6 2 2,320 2 K est l’intégrale elliptique complète de 1re espèce.
1,2 2,876 9 2,5 2,179 5
λ′ – λ 
2
1,4 2,680 7 3 2,037 3 k =  ---------------- avec λ ′ = 1 – λ2 (79)
λ′ + λ
1,6 2,529 8 3,5 1,963 6
La variable λ s’obtient à partir des données géométriques (a, b)
1,8 2,414 5 4 1,910 9 par la relation :
K(λ′) b–a
Lorsque l’on utilise un guide d’ondes coaxial, on souhaite le plus -------------- = ------------- (80)
souvent avoir une propagation TEM ; il faut donc éviter la propaga- K(λ) b+a
tion du mode TE11. La fréquence de travail doit donc être inférieure à Si le rapport b/a est supérieur à 1/4, on peut utiliser la formule sui-
la fréquence de coupure du mode TE11 ; il est habituel de prendre un vante avec une précision meilleure que 1% :
facteur de sécurité de 5 %. Ainsi, pour un rapport b/a donné, la
valeur maximale permise pour b, assurant à toutes les fréquences 47 ,086 ( 1 – b ⁄ a ) 1
Z c = ----------------------------------------------------- -------- (81)
inférieures à fmax une propagation TEM, est donnée par la formule : 0 ,279 + 0 ,721 ( b ⁄ a ) ε
r

9 ,07 Exemple : une impédance caractéristique de 50 Ω dans l’air corres-


b max = ---------------------------------------------- (77) pond à une valeur de b/a égale à 0,4.
f max ( 1 + a ⁄ b ) ε r
La constante d’atténuation pour une ligne coaxiale à section
avec bmax (cm) et fmax (GHz). droite carrée remplie d’air est obtenue par la formule :

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a a λc /a

d b d b 6
d/b = 0,1
5,5
s s
a simple nervure b double nervure 5 0,15
4,5 0,2
Figure 16 – Guides à nervure 4 0,25
3,5 0,35
3 0,5
Zc ( b + a )
α ( dB/m ) = 2 ,31 ⋅ 10 –2 R S ------------------------------- (82) 2,5 0,655
15π ( a – b ) 2 0,8
2
0 0,5 1 s /a
avec RS résistance de surface, R S = 2 ,61 ⋅ 10 –7 f pour le cuivre. a guide à simple nervure

Pour une section droite rectangulaire, l’impédance caractéristique λc /a


peut être calculée en utilisant l’approximation suivante, avec les
notations de la figure 10c : 6

a 5,5 d/b = 0,1


 1 + -----1-  5
 a2 
Z c = 59 ,952 ln  ------------------- (83) 4,5
0,15
w b 0,2
 ------ + ------ 4
a2 a2 0,25
3,5
0,3
Cette approximation est à mieux que 10 % pour b/a 2 < 0,3 et 3 0,355
0,4
a 1 /a2 < 0,8 [16]. 2,5 0,5

2
0 0,5 1 s/a
b guide à double nervure
9. Autres types de guides a, b, d, s dimensions intérieures du guide (voir figure 16)

métalliques Figure 17 – Détermination de la longueur d’onde de coupure


du mode fondamental

9.1 Guides à nervure Ce calcul a été généralisé par Pyle [19] pour des rapports b/a quel-
conques. Il a en effet établi une relation entre la longueur d’onde de
coupure λc dans le cas général et dans le cas particulier :
Il existe deux sortes de guides d’ondes à nervure (ridged
waveguide) : les guides à simple nervure (figure 16a) et les guides à  λ c  λ c b
double nervure (figure 16b). Dans la section transversale du guide,  ----
a b ⁄ a
- =  ----- 0 ,45 + --- – 0 ,45 F
a a
(84)
la discontinuité due à la nervure se traduit par une charge capacitive
qui a pour effet, par rapport au guide rectangulaire équivalent, de Cette relation fait intervenir un facteur F dont Pyle a donné des
dimensions a et b, d’abaisser la fréquence de coupure du mode fon- abaques en fonction de b/a, en faisant varier les paramètres s/a et
damental TE10 et de laisser à peu près inchangée celle du premier d/b, par dixièmes, entre 0,1 et 0,9.
mode d’ordre supérieur TE20 . En effet, cette nervure se trouve au
centre du guide, là où le champ électrique du mode TE10 est maxi- D’après Thourel [20], des bandes de fonctionnement avec un rap-
mal, alors que celui du mode TE20 y est nul. Il en résulte une nette port fmax /fmin = 3,6 ont pu être obtenues avec les dimensions
augmentation de la bande passante du mode fondamental par rap- suivantes :
port à celle que l’on aurait en guide rectangulaire. Des largeurs de — pour le guide asymétrique (simple nervure) :
bande avec des rapports fmax /fmin de l’ordre de trois ont pu être
obtenues, ce qui est deux fois meilleur qu’avec les guides rectangu- b/a = 0,45 ; d/b = 0,128 ; s/a = 0,170 ;
laires.
— pour le guide symétrique (double nervure) :
Cette importante diminution de la fréquence de coupure du mode
fondamental permet d’utiliser un guide nervuré de mêmes dimen- b/a = 0,45 ; d/b = 0,195 ; s/a = 0,25.
sions a et b qu’un guide rectangulaire, à des fréquences nettement Par ailleurs, le calcul de l’impédance d’onde du mode
plus basses, ce qui réduit beaucoup l’encombrement. Cette pro- fondamental :
priété est particulièrement intéressante dans la gamme des UHF
(300 à 3 000 MHz) où les dimensions des guides rectangulaires
deviennent prohibitives. Z TE = µ ⁄ ε ⁄ 1 – ( λ ⁄ λc )2

Le calcul de la longueur d’onde de coupure du mode fondamental montre que l’impédance d’onde d’un guide à nervure est plus petite
en fonction de la largeur s de la nervure, en prenant pour paramètre que celle d’un guide rectangulaire. Cette propriété peut être utilisée
le rapport d/b, a été fait par Hopfer [18] dans le cas de guides à sim- pour réaliser des transitions à large bande entre lignes coaxiales,
ple et à double nervure, pour lesquels b/a = 0,45. Les résultats sont dont l’impédance caractéristique est plus faible, et guides rectangu-
montrés sur la figure 17. laires, dont l’impédance d’onde du fondamental est plus élevée [20].

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Cependant, les guides à nervure ne peuvent pas transporter des


puissances aussi importantes que les guides rectangulaires. L’étude y
des champs électromagnétiques montre en effet qu’ils sont concen-
trés au voisinages de la nervure où le champ de claquage est réduit
dans le rapport d/b par rapport au guide rectangulaire. Comme la
puissance maximale transportable est proportionnelle au carré du D
champ de claquage, il en résulte une très forte diminution de celle- b
Air
ε0 , µ0 ε0 εr , µ0
ci.
Notons enfin que ce guide a un affaiblissement plus grand que le
guide rectangulaire, mais que ses caractéristiques sont moins sensi- x
2a
bles aux imperfections de fabrication.

Figure 18 – Guide d’ondes en H

9.2 Guides en H, en U et à rainures

■ Le guide en H comprend un parallélépipède de diélectrique D, de


hauteur b et de largeur 2a entre deux plaques conductrices parallè-
les débordant largement le diélectrique (figure 18).
La propagation dans un tel guide a été étudiée par Cohn [21].
C’est une propagation par modes hybrides de type PEmn (champ E
parallèle à l’interface diélectrique-air, avec Ex = 0) et de type PMmn
(champ H parallèle à cette interface, avec Hx = 0). De plus, chaque
mode présente une symétrie paire ou impaire selon que les champs
Ey pour PE et Hy pour PM sont des fonctions paires ou impaires de Figure 19 – Guide d’ondes à rainures
x. Ces modes peuvent être représentés par la superposition de
modes TEmn et TMmn ayant les mêmes indices. Il existe aussi des
modes TEm0, mais pas de modes TMm0. trique dans le guide en H, avec l’avantage que les pertes diélectri-
ques de ce dernier sont supprimées.
■ Le guide en H étant symétrique par rapport au plan x = 0, il est
possible d’y placer une plaque conductrice sans perturber la propa- Ces trois types de guides ont des propriétés intéressantes pour un
gation des modes qui présentent une symétrie paire. Le guide ainsi fonctionnement en ondes millimétriques, notamment au-delà de
obtenu est un guide en U ou guide en auge (trough guide). 100 GHz où l’utilisation des guides rectangulaires ou circulaires
standards devient problématique. Ils possèdent en effet des avanta-
■ Le guide à rainures (figure 19) est formé par deux plaques paral- ges par rapport à ces derniers en ce qui concerne les pertes, la puis-
lèles présentant deux rainures longitudinales qui se font face. Le sance transportable et le dimensionnement. Comme leur utilisation
surdimensionnement du guide à plans parallèles produit par ces reste marginale, nous ne pouvons les développer ici, mais le lecteur
deux rainures a un effet similaire à celui qui est produit par le diélec- intéressé pourra en trouver une étude synthétique dans [11].

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