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Conducteurs aux hautes fréquences

par Henri BAUDRAND


Ingénieur, Docteur d’État
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Électrotechnique, d’Électronique,
d’Informatique et d’Hydraulique de Toulouse (ENSEEIHT) Département d’Électronique

1. Généralités................................................................................................. E 1 205 - 2
1.1 Utilisation ..................................................................................................... — 2
1.2 Équation de transport dans les conducteurs............................................. — 2
1.3 Comportement d’un conducteur en fonction de la fréquence................. — 4
2. Effet de peau ............................................................................................. — 5
2.1 Introduction.................................................................................................. — 5
2.2 Couche de métal infinie en présence d’une onde électromagnétique.... — 5
2.3 Étude d’une plaque d’épaisseur finie......................................................... — 6
3. Application en compatibilité électromagnétique........................... — 9
3.1 Généralités ................................................................................................... — 9
3.2 Impédance de transfert : définition ............................................................ — 9
3.3 Mesures de l’impédance de transfert ........................................................ — 10
4. Pertes dans différentes technologies ................................................ — 12
4.1 Généralités ................................................................................................... — 12
4.2 Pertes métalliques en ligne microbande ................................................... — 12
4.3 Pertes dans les lignes coplanaires ............................................................. — 13
4.4 Pertes dans les lignes à ailettes.................................................................. — 13
4.5 Pertes par rayonnement.............................................................................. — 13
5. Applications des supraconducteurs en haute fréquence............. — 14
5.1 Conduction des supraconducteurs ............................................................ — 14
5.2 Résultats théoriques et expérimentaux ..................................................... — 14
6. Effet multipactor...................................................................................... — 15
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 1 205

’utilisation des conducteurs en haute fréquence répond à un double objectif ;


L les conducteurs sont très couramment utilisés pour le guidage de l’énergie
ou de l’information sous forme électromagnétique, mais ils sont aussi très
souvent destinés à isoler un circuit des rayonnements extérieurs, ou à éviter le
rayonnement d’un dispositif électronique. Ce dernier type d’application entre
dans le cadre de la compatibilité électromagnétique en pleine expansion depuis
12 - 1993

les quinze dernières années.


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CONDUCTEURS AUX HAUTES FRÉQUENCES _________________________________________________________________________________________________

Les pertes par effet Joule sont expliquées par le comportement


Symboles et Notations des électrons dans le conducteur. Une théorie simplifiée (le modèle
de Drude) permet de mettre en évidence les principales propriétés
Symbole Désignation Valeur ou formule des conducteurs en haute fréquence.
Elle fera l’objet des paragraphes 1.2 et 1.3. Dans le paragraphe 2,
ε0 Permittivité du vide 8,854 · 10–12 F · m–1 seront étudiées les réactions d’un conducteur en présence d’un
champ électromagnétique.
µ0 Perméabilité du vide 4 π · 10–7 H · m–1
Pour analyser ces réactions, on introduit la notion de profondeur
q Charge de l’électron – 1,602 · 10–19 C de pénétration ou d’effet Kelvin qui joue un rôle fondamental, tant
m Masse effective 9,109 · 10–31 kg pour l’étude des pertes dans les lignes, que pour l’étude des pro-
de l’électron priétés des blindages en compatibilité électromagnétique.
h Constante de Planck 6,626 · 10–34 J · s Une grandeur très simple peut caractériser les propriétés d’un
blindage métallique. Il s’agit de l’impédance de transfert introduite
k Constante de Boltzmann 1,38 · 10–23 J · K–1
pour la première fois en 1934 par Schelkunoff [5]. Les applications
ρ0 Charge volumique 8,43 · 10–28 q C · m–3 (cuivre) seront exposées dans le paragraphe 3.
des porteurs
La notion de profondeur de pénétration est insuffisante pour
ωp Pulsation de plasma ρ 0 q / m ε s –1 expliquer la valeur du coefficient de pertes d’une ligne quelconque.
vF Vitesse de Fermi 1,57 · 106 m · s–1 (cuivre) La géométrie de la ligne intervient de manière importante : le choix
2
d’une technologie passe par une évaluation des pertes. Certains
εF Énergie de Fermi 12 m v F logiciels de circuits commercialisés comportent des évaluations des
TF Température de Fermi εF / k pertes correspondant à des technologies bien spécifiques. Sans
entrer dans le détail du calcul, il convient de connaître les références
τ Temps de relaxation 3,18 · 10–14 s (cuivre) permettant l’évaluation des pertes d’une ligne. Les résultats actuel-
L Libre parcours moyen τ vF lement accessibles concernent les lignes de type microbandes,
coplanaires et lignes à ailettes. Ces points, ainsi que les pertes par
σ Conductivité ρ0 q τ / m (S · m–1) rayonnement, dont il y a lieu de tenir compte dès que la fréquence
µ Mobilité q τ / m (m2 · V–1 · s–1) dépasse la dizaine de gigahertz, feront l’objet du paragraphe 4.
Γ Coefficient de réflexion Er / E i L’effet multipactor apparaît dans les dispositifs en guide en forte
puissance. Cet effet destructeur est responsable de pertes supplé-
Zs Impédance de surface (1 + j) / σ δ mentaires et de bruit de fond. Il sera décrit au paragraphe 6.
Z0 Impédance du vide µ0 / ε0 Enfin, il est nécessaire d’évoquer les applications des supra-
δ Profondeur 2 / ω µ0 σ conducteurs à haute température, de découverte récente, qui per-
de pénétration mettent d’envisager des circuits en couche mince comportant très
peu de pertes en haute fréquence (§ 5).
Z2 Impédance surfacique Zs / sh γ d
de transfert
Zt Impédance de transfert
γ Constante (1 + j) / δ
1.2 Équation de transport
de propagation dans les conducteurs
dans le métal

Les conducteurs sont des matériaux dont les électrons libres


sont en très grand nombre, puisqu’on compte couramment un
électron libre par atome (pour un semiconducteur, cette proportion
1. Généralités peut devenir un électron libre pour un million d’atomes). Les por-
teurs responsables du courant obéissent en outre à une statistique
de Fermi-Dirac. Les propriétés conductrices tiennent à ces deux
1.1 Utilisation propriétés. La plupart des métaux satisfont à ces hypothèses (sta-
tistique de Fermi-Dirac et grand nombre de porteurs), mais
Les pertes par effet Joule ont un effet d’autant plus important que d’autres corps, tels que des semi-conducteurs fortement dopés,
la fréquence est élevée. Pour cette raison, les circuits à ondes mil- peuvent aussi les vérifier et font partie de la catégorie des
limétriques peuvent être conçus dans une technologie faisant appel conducteurs non métalliques.
aux guides diélectriques [1]. En lumière visible ou infrarouge, le gui-
dage par fibres optiques ou par guides intégrés est généralisé. Si L’application de la statistique de Fermi-Dirac implique que les
l’utilisation des guides diélectriques n’est pas systématique, cela porteurs ont des vitesses d’agitation thermique correspondant à
tient essentiellement au fait que le couplage aux éléments de circuits l’énergie de Fermi du métal.
(transistors, diodes, etc.) n’est pas aisé : la moindre discontinuité a La vitesse de Fermi est définie ainsi :
tendance à exciter des rayonnements parasites, sauf quelques
heureuses exceptions [2]. 2 ε
vF = ----------F-
Cependant, la limite d’utilisation en fréquence des lignes métal- m
liques augmente au fur et à mesure des progrès technologiques.
avec ε F énergie du niveau de Fermi,
Ainsi, aux fréquences de l’ordre du térahertz, l’expérience montre
actuellement des pertes par rayonnement bien supérieures aux m masse effective de l’électron.
pertes par effet Joule [3], ce qui limite l’utilisation des conducteurs On définit aussi la température de Fermi par :
à ces fréquences. Par contre, les fréquences au-delà de 50 GHz sont
couramment accessibles dans les circuits intégrés [4]. Les pertes k TF = ε F
élevées sont limitées du fait des petites dimensions des circuits (en
avec k constante de Boltzmann.
général inférieures au millimètre).

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La vitesse de Fermi est de l’ordre de 106 m/s (tableau 1). (0) ω est la pulsation du champ électrique appliqué.
On néglige toujours dans cette approche l’action du champ
magnétique de l’onde sur le mouvement des électrons. Cela
Tableau 1 – Constantes physiques s’explique par le fait que la vitesse de dérive est toujours trop
de quelques métaux faible pour qu’une éventuelle force de Laplace ait une influence
quelconque.
Nombre Conduc- Vitesse Énergie Libre Sans entrer dans les détails d’une démonstration générale, on
d’électrons tivité de de parcours
Métal libres à 273 K Fermi Fermi moyen peut avoir une idée de ce phénomène en considérant l’exemple du
(en1028 m–3) (en10 S · m ) (en106 m· s–1)
6 –1 (eV) (en10–8 m) cuivre. Posons :
q τ
Cu 8,5 57,6 1,58 7,04 4,2 µ = -------------- ≈ 3 · 10 – 3 m 2 · V – 1 · s – 1
m
Ag 5,8 61,2 1,40 5,51 5,7
µ étant la mobilité.
Au 5,9 43,7 1,40 5,51 4,1
Considérant la fréquence suffisamment basse pour négliger
dans l’équation (1) le terme en jω (ω très inférieur à 1014 Hz), on
La vitesse élevée d’agitation thermique (elle est cent fois moins trouve une densité de courant :
importante dans les semiconducteurs) est responsable du nombre
élevé de collisions. Le temps moyen qui sépare deux collisions J = ρ0 v = ρ0 µ E = σ E (2)
successives avec les atomes du réseau est de l’ordre de 10–14 s
pour la plupart des métaux (elle est de l’ordre de 10–11 s pour les avec ρ0 densité des porteurs,
semiconducteurs). σ conductivité.
Le modèle de Drude est établi pour des mouvements tels que le Le cuivre supporte une densité J de 107 A · m–2
libre parcours moyen L d’un électron entre deux collisions est petit (soit 10 A · mm–2). La conductivité du cuivre (tableau 2) qui est de
devant les dimensions de l’échantillon. On pose : 58 · 106 S · m–1 donne d’après (2) un champ électrique de l’ordre
L = τ vF de 0,2 V · m–1 et donc une vitesse de dérive de l’ordre du cm · s–1.
(0)
avec τ
temps moyen entre deux collisions ou temps de relaxa-
tion dû aux collisions.
Le libre parcours moyen est de l’ordre de 40 nm (tableau 1). Il y Tableau 2 – Valeurs de la conductivité  ,
a là une première limitation de ce modèle. Si l’épaisseur d d’une de la profondeur de pénétration 
couche mince est inférieure au libre parcours moyen, les électrons
et du module de l’impédance de surface Z s
subiront des collisions sur le bord du métal, diminuant ainsi la
conductivité résultante. pour quelques métaux
Le libre parcours moyen peut être supérieur à la profondeur de
pénétration de l’onde. Cette propriété modifie aussi l’approche du 1
  f Z s ---------
calcul de la conductivité (effet de peau anomal, § 1.3.2). Métal f
Le mouvement d’un électron soumis à un champ électrique est (en 106 S · m–1) (f en MHz, δ en µm) ( Z s en mΩ, f en MHz)
donc constitué d’une partie aléatoire (dont la vitesse moyenne est
égale à la vitessse de Fermi) à laquelle il faut superposer une partie Ag 61 64 0,50
due au champ électrique. La vitesse correspondante est appelée Cu 58 66 0,52
vitesse de dérive. Le calcul montre qu’elle est toujours très faible Au 40,6 79 0,62
devant la vitesse de Fermi et donc qu’elle n’affecte pratiquement Al 35,4 84,5 0,66
pas la valeur de τ. Les collisions se font sur les atomes du réseau Laiton 11,6 148 1,16
agités thermiquement (on parle alors de phonons), sur les impure- Mg 21,7 108 0,85
tés et les imperfections cristallines. La valeur de τ dépend donc de Ni 9,3 165 1,30
la pureté cristalline et de la température. Ta 19,3 114 0,90
Dans ces conditions, exception faite des cas cités ci-avant (effet Tu 17,8 119 0,94
de peau anomal et dimensions petites devant le libre parcours Zn 17 122 0,96
moyen), l’équation de Boltzmann [7] résolue par la méthode des Pt 9,4 164 1,29
moments donne l’équation de transport :

dv v Anticipant sur le paragraphe suivant, le rapport champ magné-


m ---------- + m ------ = q E tique H / champ électrique E dans un conducteur est de l’ordre de
dt τ
σ / ωµ 0 , ce qui donne pour l’induction magnétique B :
avec v vitesse moyenne de dérive,
q charge des porteurs (= – 1,602 · 10–19 C), B ≈ σ µ0 / ω E
E champ électrique.
Ce coefficient σ µ 0 / ω est très faible devant l’unité aux hautes
Cette équation devient en régime harmonique :
fréquences, il en est de même de v σ µ 0 / ω . Le terme en v ∧ B
jω + 1
---- v = ----- E
q
(1)
 τ m de la force de Lorentz reste donc très faible devant la force de
Coulomb.

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Dans le cas des fréquences très élevées (de l’ordre de 102 THz) La fréquence de plasma est de l’ordre de 3 · 1015 Hz. Ce domaine
le terme en jω de l’équation (1) n’est plus négligeable et on écrit : qui s’étend jusqu’à l’infrarouge lointain (figure 1 pour le cuivre) est
appelé domaine de l’effet de peau classique. On remarque d’après
σ
J = -------------------- E (3) les formules (4) que la partie imaginaire de ε est très grande devant
1 + j ωτ
le module de la partie réelle ( ε ″  ε′ , ou σ  ωε ). On peut
écrire :
Remarque : la force de Laplace est perpendiculaire à la vitesse
J = σE
des électrons (donc au champ électrique en première approxi-
mation) et au champ magnétique de l’onde. Cette force n’est pas Les conducteurs en électricité satisfont tous cette propriété
négligeable dans le cas d’une onde plane à incidence normale jusqu’à des fréquences supérieures au térahertz. Le comportement
sur un conducteur. Elle a alors la direction du vecteur d’onde. Elle des conducteurs est donc parfaitement décrit par cette formule,
est responsable de la pression de radiation. Cette dernière se tant que les fréquences ne dépassent pas celles de l’optique ou de
manifeste quand une surface conductrice est soumise à un flux l’ultraviolet comme dans les deux domaines suivants.
de photons. Chaque photon possède une impulsion qui est
communiquée à la surface conductrice après chaque impact.
1
L’ensemble des impacts crée en moyenne une force, dont la -   < p
1.3.2 Domaine de relaxation : -----
valeur par unité de surface est appelée pression de radiation. Le 
calcul montre que cette pression est numériquement égale à La fréquence est supérieure à la fréquence de relaxation qui
l’énergie de l’onde par unité de volume. Ce résultat peut être mis elle-même est très inférieure à la fréquence de plasma. Dans ce
en évidence soit à partir du concept du photon, soit de façon domaine ε ’ est négatif. Le comportement du conducteur est
classique à partir de la force de Laplace. analogue à celui d’un plasma sans pertes (les collisions sont
négligeables). On peut écrire, d’après (4) :

2
 ωp
1.3 Comportement d’un conducteur ε′ ≈ε  1 – -------2- 
en fonction de la fréquence  ω 
2
ωp
et ε ″ = ε -------------
En reportant l’équation (3) dans l’équation de Maxwell, ω3 τ

σ Le coefficient de pertes décroît avec la fréquence et la partie


rot H = J + j ωε E =  -------------------- + j ωε E
 1 + j ωτ  réelle de la permittivité est négative. Une onde incidente sur le
métal est réfléchie comme le serait une onde radioélectrique par
on constate que le conducteur se comporte comme un milieu dié- un gaz ionisé à une fréquence inférieure à la fréquence de plasma.
lectrique à pertes, évoluant avec la fréquence. Ce domaine de relaxation peut être le siège d’un phénomène
On pose : appelé effet de peau anomal [7]. Ce phénomène se produit quand
la profondeur de pénétration (§ 2.2.1) de l’onde est très inférieure
rot H = j ω ( ε ′ – j ε ″ ) E au libre parcours moyen L. La profondeur de pénétration donne
une idée de grandeur de la distance où la valeur du champ
Des manipulations élémentaires permettent d’écrire :
électrique est notable. Seuls les électrons rentrant dans cette zone
vont interagir avec le champ électrique, ils contribueront à la
2  conductivité du métal. Soit, par exemple, δ ’ la profondeur de péné-
 ωp τ 2  
ε ′ = ε  1 – -----------------------
-  tration, le rapport δ ’/ L représente la proportion des électrons
 1 + ω 2 τ 2  participant à la conductivité (figure 2). On considère, en effet,
 (4)
d’après le principe d’ergodicité que la valeur moyenne dans le
ωp τ
2 
ε ″ = ε ------------------------------------
-  temps d’une grandeur physique est égale à la valeur moyenne de
ω ( 1 + ω2 τ2 )  cette grandeur à un instant donné pour toute une population
 d’électrons.
où ε est la permittivité du métal dont la valeur est voisine de Tout se passe donc comme si une proportion d’électrons égale
celle du vide, à δ ’/ L était soumise au champ électrique.
ρ0 q On peut donc écrire :
ωp = ------------ est appelée pulsation de plasma. δ′
m ε σ ′ = K ---- σ
L
Selon la valeur de la fréquence, on peut distinguer trois régions.
où K est un coefficient empirique corrigeant cette théorie simplifiée.
K tient compte des réflexions sur le bord du métal (il est de l’ordre
1.3.1 Fréquences basses : de 7 à 10).
domaine de conduction   1----

1
---- est lui-même inférieur à ωp .
τ

Figure 1 – Différents domaines


décrivant le comportement d’un conducteur
en fonction de la longueur d’onde d’une onde
électromagnétique (cas du cuivre)

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2. Effet de peau
2.1 Introduction
Dans ce paragraphe, nous nous bornerons au domaine classique
qui couvre pratiquement tout le spectre des hautes fréquences,
même en ce qui concerne l’effet de peau anomal, en changeant la
valeur de la conductivité (§ 1.3.2).
On utilisera donc la formule de la densité de courant (§ 1.3.1) :

Figure 2 – Trajectoire des électrons dans l’effet de peau anomal


J = σE

L’intérêt de cette formule est que δ ’ est une fonction de la Par suite, dans les équations de Maxwell, la modification à appor-
conductivité ; on a : ter concerne le terme en rot H que l’on écrit :

2 rot H = σ E
δ′ = ---------------------- (5)
ω µ0 σ ′
Les deux types d’applications des conducteurs, atténuation dans
D’où, en éliminant δ ’ entre ces deux équations, on trouve : le guidage des ondes électromagnétiques et propriétés des blin-
dages, peuvent être modélisées simplement par la considération
σ 2/3  2  1/3
σ ′ = K 2/3  ----- -------------
 ω µ0 
d’une plaque de métal en présence d’ondes planes. Dans le cas où
L la plaque est semi-infinie, on montrera que le métal a un
comportement d’impédance de surface (§ 2.2). Dans le cas où le
σ ’ varie maintenant en ω–1/3 , ce qui constitue une anomalie par métal a une épaisseur finie, on mettra en évidence l’impédance de
rapport à la variation en ω–1/2 obtenue dans la théorie classique. transfert, fondamentale pour l’étude de la transparence des
blindages (§ 2.3).
Cet effet de peau anomal augmente la résistance ; cependant,
celle-ci reste très faible et permet la réalisation de résonateurs pour
lasers optiques, la seule condition étant un état de surface le plus
soigné possible pour éviter les pertes par diffusion. 2.2 Couche de métal infinie en présence
d’une onde électromagnétique
1.3.3 Domaine de transmission    p (    –1 )
Pour évaluer le comportement d’une onde électromagnétique en
La fréquence de collision τ –1 est inférieure à la fréquence du présence de métal, il suffit de considérer deux cas extrêmes :
signal, les pertes sont négligeables. Les formules (4) donnent — une onde plane à incidence normale sur un conducteur plan ;
respectivement : — une onde se propageant le long de la surface d’un conducteur
ε′ ≈ε et ε ″  ε plan.
Le conducteur se comporte comme un diélectrique, il est donc
transparent à l’onde. 2.2.1 Onde plane à incidence normale
En tant que diélectrique, le métal peut alors être utilisé aux sur un conducteur plan
longueurs d’ondes concernées par ce domaine, c’est-à-dire l’ultra-
violet (figure 1), pour la réalisation de lentilles ou de filtres (le visible La disposition de l’onde et du conducteur correspondent à la
est arrêté par le métal). figure 3.
Les champs n’ont de composantes que parallèles au plan P du
État de surface métal. Les champs incidents Ei , Hi s’ajoutent aux champs réfléchis
Er , Hr au niveau de la surface. La somme est égale, par continuité
Au voisinage de la surface d’un conducteur, les porteurs aux champs transmis Et , Ht (sur la figure 3 ces derniers sont repré-
peuvent subir un nombre de réflexions plus important pour une sentés plus grands que dans la réalité).
surface rugueuse que pour une surface parfaitement plane. Par
ailleurs, le courant, qui suit les dénivellations de la surface, par- Pour les ondes planes dans le vide, le trièdre, E , H , k est
court une distance supérieure à celle qu’il parcourerait sur une direct et le rapport E / H est égal à l’impédance du vide µ 0 / ε 0 . Le
surface plane. Des études expérimentales anciennes [8] portant
sur divers guides d’ondes en cuivre montrent que tout se passe vecteur d’onde de l’onde réfléchie k r est opposé à k i , celui de
comme si la longueur du guide devait être corrigée par un l’onde incidente. Le coefficient de réflexion Γ de la plaque est
facteur donné. Ce dernier est le rapport des longueurs donné conventionnellement par le rapport Er / Ei :
observées au microscope, entre la surface rugueuse et la sur-
face plane. La correction varie entre 1 ‰ pour le cuivre électro-
formé sur un mandrin d’acier inoxydable ou le cuivre poli Er = ΓEi
chimiquement et jusqu’à 4 % sur un cuivre simplement poli ou
électroformé sur un métal courant.

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Tout se passe comme si l’onde était réfléchie par une impédance


de surface réduite Zs / Z0.
La puissance absorbée Pa par le métal, sachant que la puissance
de l’onde incidente est égale à Pi , s’écrit :

Pa = ( 1 – Γ 2 ) Pi

Dans le tableau 2 sont données pour quelques métaux, les


valeurs de la conductivité, de la profondeur de pénétration δ et les
Z s ; les valeurs de la puissance absorbée s’en déduisent aisément.

2.2.2 Atténuation d’une onde se propageant


le long d’un plan métallique

On considère maintenant une onde se propageant selon une


direction z parallèlement à un plan P (figure 4).
Le champ électrique a deux composantes Ey et Ez indépendantes
Figure 3 – Réflexion d’une onde à incidence normale sur un métal de x et le champ magnétique n’a qu’une composante Hx . Comme
le métal comporte des pertes, cette onde est atténuée dans le sens
des z et atténuée également dans le sens des y. Dans le métal se
propage une onde atténuée dans le sens des y décroissants. Les
De la nécessité, pour l’onde réfléchie, d’avoir un trièdre E r , H r , hypothèses du calcul sont les suivantes :
— équations de propagation dans le vide et dans le métal ;
k r direct, on déduit : — continuité des composantes tangentielles des champs au
niveau du plan P (y = 0).
 Dans ces conditions et toujours dans l’hypothèse ω ε  σ , on
E t = E i + E r = (1 + Γ ) E i 
 (6) trouve les résultats suivants :
H t = H i + H r = (1 – Γ ) H i  ωε
 E ( z, y ) = E ( y ) exp – j k 0  1 – j --------- z
 2σ 
Dans le métal, on déduit classiquement l’équation de propaga-
avec k0 constante de propagation d’une onde plane dans le
tion de l’équation (4) et de l’équation :
vide ( = ω µ0 ε0 ) .
rot E = – j ωµ 0 H (7) Les variations en y sont :
en prenant le rotationnel des deux membres. — dans le vide, de la forme exp (– β y ) avec :
Comme les champs ne sont fonction que de x, cette équation 1–j ωε
s’écrit : β = ----------- k 0 --------
2 σ
d 2 Et ( x )
- = j ωµ 0 σ E t ( x )
------------------------ — dans le métal, de la forme exp (γ y) avec :
d x2
1+j
La solution de cette équation comporte une partie exponentielle γ = ------------ au deuxième ordre près
croissante, qui doit être éliminée pour des raisons évidentes, et δ
une partie en exponentielle décroissante : La profondeur de pénétration est donc la même que pour une
onde à incidence normale. Donc, sous une incidence quelconque,
E t ( x ) = E t ( 0 ) exp  – ------------ ωµ 0 σ x
1+j
 on pourra toujours assimiler le conducteur à une impédance de
2 surface Zs définie dans la relation (8).
on met ainsi en évidence la profondeur de pénétration : Les pertes par longueur d’onde sont données par le coefficient
ωε
-------- , qui donne une idée des pertes métalliques subies par une
δ =
2
--------------- σ
ωµ 0 σ onde se propageant le long d’un guide métallique.
L’équation (7) permet de déduire H t et donc le rapport des Cependant, la géométrie des lignes de transmission joue un rôle
champs au niveau de la surface P : très important et une étude particulière est nécessaire pour les dif-
férentes technologies (§ 4).
Et ( 0 ) 1+j
Z s = ----------------- = ----------- (8)
Ht ( 0 ) σ δ

Effectuons maintenant le rapport entre les équations (6), sachant


2.3 Étude d’une plaque d’épaisseur finie
que :
µ Soit une plaque d’épaisseur d sur laquelle arrive une onde à inci-
Ei = Z0 Hi = -----0- H i ,
ε0 dence quelconque. À l’intérieur du métal, les ondes se propagent
normalement comme pour le métal infini à incidence quelconque
on trouve : (figure 5).
1+Γ Z 1+j ω ε
-------------- = ------s- = ------------ ------------0-
1–Γ Z0 2 σ

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Figure 4 – Propagation d’une onde le long d’un plan métallique

La différence tient au fait que l’onde à l’intérieur du métal se


réfléchit sur la face arrière P2 et la solution entre P1 et P2 est main-
tenant de la forme :
A exp (– γ y ) + B exp (γ y )
γ est la constante de propagation dans le métal définie au para-
graphe précédent.
Un calcul faisant appel aux conditions de continuité des
composantes tangentielles des champs à la traversée des plans P1
et P2 et à l’évolution des champs entre les plans P1 et P2 dans le
conducteur, permet d’écrire la relation suivante :

E 1 = Z1 + Z2 Z2 J1 (9)
Z2 Z1 + Z2
E2 J2

avec :
ch γ d – 1
Z 1 = Z s ---------------------------- J1 = H1∧ n1 Figure 5 – Transmission d’une onde plane
sh γ d
à travers une couche métallique d’épaisseur d
1
Z 2 = Z s ------------------- J2 = H2∧ n2
sh γ d

n 1 , n 2 sont les vecteurs orthogonaux à P1 et P2 .

E T et H T étant perpendiculaires, l’introduction de J 1 et J 2


permet à la relation d’être valable vectoriellement.
En outre, les orientations de n 1 et n 2 , rentrantes dans P1 et P2
sont tout à fait analogues aux orientations des courants I1 et I2
dans un quadripôle classique. Il est donc possible, comme on le
fait pour les quadripôles en cascade, d’étudier les propriétés des
multicouches. Ainsi, en aéronautique, on utilise souvent des maté-
riaux constitués par une couche diélectrique emprisonnée par deux
couches métalliques de faible épaisseur [9]. Le calcul de cet
ensemble pourra s’effectuer par multiplication de matrices de
chaîne.
Tout quadripôle a un schéma équivalent. En l’occurrence, le
schéma en T est intéressant à plus d’un titre (figure 6) :
— il permet de mettre en évidence l’impédance surfacique de
transfert ;
— il permet d’interpréter aisément les cas limites de couches
très épaisses ou très minces.

Figure 6 – Schéma équivalent d’une couche métallique d’épaisseur d

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2.3.1 Plaque mince devant la profondeur traversant la plaque métallique à la puissance disponible du géné-
de pénétration rateur), tout se passe comme si on pouvait négliger les impédances
Z 1 du schéma équivalent. Soit T ce transfert, on trouve :
L’expression de Z s (8) et de γ permet de déduire : 2
1 Z2
T = ---- -------
γ 2 Z0
Z s = ----
σ
Z 2 est appelé impédance surfacique de transfert.
γd 1 L’impédance de transfert (§ 3.1) est étroitement liée à cette impé-
Z1 ≈ Z s -------- = --- j ωµ 0 d dance. La figure 8 montre la variation en fonction de d de la partie
2 2
réelle de cette impédance pour différentes valeurs de σ.
Z 1
Z2 ≈ -------------------
s
= --------
sh γ d σd Résistance d’un conducteur de forme quelconque
Z 1 est négligeable devant Z 2 . La plaque se comporte donc comme
une impédance de surface (figure 6). Ainsi que nous le verrons au paragraphe 4, la forme géomé-
trique des conducteurs intervient pour le calcul de la résistance.
Une approche très simplifiée consisterait à considérer la résis-
2.3.2 Plaque de grande épaisseur tance d’une surface d’impédance Z s recouvrant la superficie du
devant la profondeur de pénétration conducteur. On aurait alors pour un conducteur rectangulaire :
Zs
L’entrée et la sortie de la plaque sont complètement découplées, R = ------------------------
-
2 (a + b)
on voit (figure 6b ) que tout se passe comme si la plaque était
composée de deux impédances Z s placées à l’entrée et à la sortie. avec R résistance par unité de longueur.
Dans la réalité, la distribution du courant n’est pas constante
et il faut effectuer une intégrale sur tout le contour de l’énergie
2.3.3 Plaque d’épaisseur quelconque perdue par effet Joule pour avoir la valeur de la résistance
équivalente :
Considérons une onde arrivant sur la plaque sous incidence
normale. Pour cette onde, le rapport entre E et H est égal à Re
L
 2
J s Zs d 
Z0 = µ0 / ε0 . R′ = --------------------------------------------
-
I 2
Pour calculer le coefficient de transfert à travers la plaque, il est
avec I intensité totale.
commode d’utiliser le schéma équivalent de l’ensemble générateur,
On montre que, entre R et R ’, existe une relation de
plaque, charge adaptée représentant l’absence de réflexion au-delà
proportionnalité :
de P2 (figure 7).
R’ = K R
La valeur de Z 1 en module est toujours inférieure à Z s qui
elle-même est très faible devant Z 0 pour des métaux à forte K varie entre 1,25 et 2 (figure 9).
conductivité. En se contentant d’un calcul au premier ordre en Z s / Z 0
du transfert de puissance dans la charge, (rapport de la puissance

Figure 7 – Schéma équivalent


d’une onde plane incidente
sur une couche métallique d’épaisseur d

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Figure 10 – Câble coaxial à blindage d’épaisseur finie

couplages puissent être éliminés. Il en est ainsi, par exemple,


quand plusieurs antennes placées sur un même pylône émettent
ou reçoivent en même temps. Des couplages parasites entre émis-
sion et réception peuvent apparaître et perturber le bon fonction-
nement de l’ensemble.
Les blindages sont caractérisés par leur impédance de transfert,
qui définit leur qualité d’isolation vis-à-vis d’une perturbation exté-
Figure 8 – Comportement de l’impédance surfacique de transfert rieure. Cette notion est souvent généralisée pour caractériser le
en fonction de la conductivité et de l’épaisseur couplage entre deux dispositifs quelconques.
de la couche métallique Dans un premier paragraphe sera définie l’impédance de trans-
fert, en particulier dans le cas très fréquent des câbles coaxiaux.
Dans un deuxième paragraphe seront données différentes valeurs
de l’isolation calculée ou mesurée pour quelques types de blin-
dages.
La résistance de contact entre deux conducteurs peut avoir un effet
non linéaire nuisible par les intermodulations dont elle peut être
responsable, elle est fonction de la manière dont est pratiqué le
contact. Les résultats peu nombreux en ce domaine seront évoqués
à la fin du deuxième paragraphe.

3.2 Impédance de transfert : définition


Figure 9 – Variation du coefficient de correction K de la résistance
d’un conducteur en fonction de sa géométrie L’impédance de transfert a été définie [5] pour un câble coaxial
comportant une âme cylindrique et un conducteur extérieur jouant
le rôle de masse pour le signal transporté par le câble et de blindage
destiné à isoler ce dernier des perturbations extérieures (figure 10).
3. Application En présence d’une perturbation extérieure, une composante Ez
apparaît au niveau intérieur du blindage. Soit I l’intensité totale qui
en compatibilité passe dans le blindage ; par définition, l’impédance de transfert est
électromagnétique définie ainsi :
Ez
Z t = -------- ( en Ω · m – 1 )
Nota : le lecteur pourra se reporter aux articles spécialisés du présent traité.
I
Pour un câble de longueur  , on adopte [5] la définition suivante :



3.1 Généralités Ez ( r1 ) d z
0
Z t ( Ω ) = ---------------------------------------------
-

r 2

La compatibilité électromagnétique a pour objet l’étude des causes r1


J (r) 2πr dr
et des effets de tous les phénomènes électromagnétiques indési-
rables ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour les supprimer. dans laquelle r 1 et r 2 sont les rayons intérieur et extérieur du blin-
On distingue généralement la protection des câbles, des circuits ou dage et J la densité de courant dans le câble. Quand les rayons r 1
des systèmes, vis-à-vis de perturbations électromagnétiques d’ori- et r 2 sont grands devant l’épaisseur du blindage d, l’expression
gine naturelle comme la foudre, ou d’origine humaine comme les devient :
appareils électriques, les explosions nucléaires ou les agressions d
micro-ondes. ( 1 + j ) ------
δ
Z t = R 0 --------------------------------------------
Une autre source de perturbation étudiée par la compatibilité d
électromagnétique est souvent produite par le système lui-même, sh ( 1 + j ) ------
δ
quand celui-ci occupe un volume trop faible pour que tous les

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R0 est la résistance linéique du câble : circonférence pour un câble de connexion est de l’ordre de 100, ce
qui donne une impédance de transfert courante de l’ordre de la
 
R 0 = -----------------------------------
2 2
≈ --------------------------
2 π σ r1 d
dizaine de milliohms (comme on peut le voir figure 12).
σ π (r 2 – r 1)

Cette expression peut s’écrire plus simplement :


3.3 Mesures de l’impédance de transfert
Z2 
Z t = --------------
- (10)
2 π r1
Différents montages ont été testés dans le but d’établir une norme
Cette définition suppose que le conducteur extérieur est excité et de mesure de l’impédance de transfert [10]. Les valeurs mesurées
que le champ Ez est mesuré sur l’intérieur du blindage. La disposi- sont de l’ordre du m Ω · m–1 avec une sensibilité de l’ordre du
tion inverse (excitation intérieure et mesure du champ à l’extérieur µΩ · m–1. Le principe de la mesure est le suivant (figure 11). Une
du blindage) donnerait le même résultat. ligne excitatrice induit un courant I sur la ligne perturbée, ce courant
est mesuré grâce à un ampèremètre A. Simultanément on mesure
La formule (10) peut s’interpréter aisément, en prenant la défi- la tension U entre le conducteur central et le conducteur extérieur
nition par unité de longueur, elle devient : de la ligne perturbée.
Ez Z2 La longueur de la ligne  est faible devant la longueur d’onde
----- = --------------
- (les mesures sont faites jusqu’à une centaine de mégahertz), le
I 2π r 1
schéma équivalent de la ligne peut donc être représenté simple-
Soit J s la densité de courant longitudinal, on a : ment par des cellules L 1 , C 1 , L 2 , C 2 . Les valeurs de l’impédance
I = 2π r 1 J s 1
de la capacité C 1 (égale à ---------------------- , C1 étant la valeur de la capacité
j ω C1 
E par unité de longueur, ω la pulsation et  la longueur de la ligne)
on retrouve ------z = Z 2 .
Js est très grande devant les autres en présence sur la maille ➀ du
circuit (figure 11). On peut donc considérer que le courant de
Donc tout se passe comme si le blindage était constitué d’une
maille est négligeable. Dans la maille ➁ il en est de même pour C 2
impédance de surface Z 2. Cette dernière peut donc être considérée
comme une impédance de transfert surfacique. présentant une impédance de grande valeur devant Z c . Les impé-
dances correspondant à L 2 , Z 1 sont aussi négligeables devant Z c .
On retrouvera cette propriété dans les dispositifs de mesure de
l’impédance de transfert. Ainsi, le schéma équivalent de la structure se simplifie (figure 11)
et on peut écrire :
En se référant à un conducteur de bonne qualité (σ entre 4 · 107
et 6 · 107 S · m–1), les courbes de la figure 8 permettent d’évaluer le 1 U
Z t = --- ----
produit Z 2 d à 2 · 10–8, sauf pour des épaisseurs de la coque métal-  I
lique trop grandes, l’impédance de transfert, de très faible valeur, Un exemple de résultat [10] est donné sur la figure 12, il est
perd alors de son intérêt. Pour une fréquence de 1 MHz, le tableau 2 obtenu avec une cellule triaxiale adaptée dont le principe de fonc-
permet de donner pour δ une valeur de l’ordre de 100 µm, ce qui tionnement est donné sur la figure 13.
fait pour Z 2 une valeur de l’ordre de 2 · 10–4 Ω en considérant que
d et δ sont du même ordre. En général, le rapport longueur-

Figure 11 – Dispositif de mesure de l’impédance de transfert et son schéma équivalent

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Le blindage mesuré est constitué d’un ruban d’aluminium-


polyester dont l’épaisseur d’aluminium est de 40 µm. La sensibilité
est de 10 µΩ / m, la gamme de fréquence est de 10 kHz à 100 MHz
et la longueur de l’échantillon est de 1 m ou 0,5 m.

Résistances de contacts

Dans la pratique, les conducteurs sont toujours liés entre eux


par des connecteurs qui, devant être amovibles, doivent assurer
le contact électrique par la juxtaposition de deux pièces métalli-
ques. Les fabricants de connecteurs recommandent toujours un
couple de serrage optimal (s’il est supérieur, la résistance de
contact ne varie plus) qui est de l’ordre d’une dizaine de N · m.
Quand ce couple n’est pas atteint, la résistance augmente. Elle
peut, par exemple, passer de 0,4 mΩ pour un couple de 3 N · m
à 0,2 mΩ pour le couple optimal de 15 N · m.
Il y a en outre l’inconvénient du rayonnement parasite dû à un
mauvais serrage qui toutefois s’atténue avec la fréquence
(fréquence de coupure de l’ordre de quelques kilohertz). Figure 12 – Variation de l’impédance de transfert
Les contacts peuvent être fixés et réalisés par soudure. Dans d’un câble coaxial en fonction de la fréquence
ce cas, même réalisés avec soin ils peuvent garder des propriétés
de jonction redresseuse [11]. Ce contact peut entraîner des effets
non linéaires indésirables dans un dispositif de réception. En
effet, à l’émission, si deux signaux sont simultanément présents
au niveau de la jonction, il y aura du fait de la non-linéarité,
présence de fréquence somme ou différence. Même très faible
(on donne couramment entre 80 et 100 dB en dessous des
signaux) ce produit d’intermodulation risque de nuire à la récep-
tion.

Figure 13 – Dispositif expérimental de mesure


de l’impédance de transfert

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4. Pertes dans différentes


technologies

4.1 Généralités

Dans le cas d’une onde se propageant en incidence rasante le


long d’un conducteur métallique, on peut établir le coefficient de
ω ε
perte comme étant égal à --------- (§ 2.2.2). Dans le cas général, une
σ
analyse de la structure est souhaitable. Les trois types de techno-
logie les plus couramment utilisés sont (figure 14) : Figure 14 – Les trois types usuels de lignes utilisées
dans le domaine des circuits hautes fréquences
— la ligne microbande ;
— la ligne coplanaire ;
— la ligne à ailettes.
■ La ligne microbande est constituée par un substrat (alumine dans
les circuits dits hybrides ou arséniure de gallium dans les circuits
intégrés) sur lequel est déposé un ruban métallique. Les conversions
à des éléments actifs se font à travers le substrat qui est placé sur un
plan de masse. La largeur de bande d’utilisation de cette technologie
est très grande (entre 0 et plus de 100 GHz). L’inconvénient est que
les pertes diélectriques sont élevées du fait de la concentration de
l’énergie électrique dans le substrat.
Cependant, la nécessité d’usiner le substrat pour coupler un élé- Figure 15 – Pont à air pour une ligne coplanaire
ment actif à la ligne microbande est un inconvénient majeur dès
que les dimensions du circuit deviennent très petites (quelques
dizaines de micromètres dans les circuits intégrés monolithiques).
Pour cette raison, les technologies coplanaires et lignes à ailettes
sont de plus en plus utilisées aux longueurs d’onde millimétriques.
■ Dans la ligne coplanaire les plans de masse sont amenés sur le
substrat. La ligne coplanaire est une ligne coaxiale aplatie. L’absence
de contact entre les deux côtés de la plaque de masse fait naître un
mode indésirable antisymétrique appelé mode de fente qu’on sup-
prime par des ponts à air disposés le long de la ligne (figure 15).
■ La ligne à ailettes est utilisée dans les circuits millimétriques. Les
parties métalliques sont déposées sur un substrat à très faibles per-
tes (quartz par exemple). La largeur de la fente est de l’ordre de
quelques centaines de micromètres. L’ensemble est placé dans un
boîtier métallique.

4.2 Pertes métalliques


en ligne microbande

La ligne microbande présente un mode se propageant à toutes


fréquences. Ce mode est appelé quasi-TEM (transverse, électrique,
magnétique) car les composantes longitudinales des champs
deviennent relativement de plus en plus faibles devant les compo-
santes transverses à mesure que la fréquence diminue. À mesure
que la fréquence augmente, la composante longitudinale du champ
électrique croît, le mode devient quasi-TM (transverse, magnétique)
(la composante longitudinale du champ magnétique reste très
faible), puis hybride aux très hautes fréquences.
Dans l’hypothèse des pertes faibles, on peut utiliser une formule
valable dans la mesure où l’épaisseur du métal est grande devant
la profondeur de pénétration [12] [13]. On obtient des formules assez
complexes faisant intervenir les caractéristiques de la ligne [12].
Ces données sont en général accessibles dans les logiciels de
calcul de circuits [6]. Une caractéristique de pertes en fonction de
la largeur du conducteur et de l’épaisseur est donnée sur la Figure 16 – Coefficient de pertes dans une ligne microbande
figure 16. en fonction de la largeur W et de l’épaisseur h de la ligne

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4.3 Pertes dans les lignes coplanaires

Des formules analogues à celles des lignes microbandes ont été


proposées dans la littérature [12]. Les phénomènes sont en général
décrits dans l’approximation quasi statique. Cependant, les carac-
téristiques de pertes varient en fonction de la fréquence [14]. En par-
ticulier, aux fréquences très élevées le coefficient de pertes varie
proportionnellement au cube de la fréquence. La figure 17 montre
les pertes métalliques d’une ligne coplanaire, trois courbes ont été
tracées. La première montre le résultat obtenu par un calcul complet.
La deuxième montre le résultat obtenu quand on fait l’hypothèse
couche mince, c’est-à-dire que la couche métallique est supposée
équivalente à une impédance en parallèle égale à σ –1 d –1 (figure 6b).
Le troisième cas concerne l’hypothèse couche épaisse (figure 6c).
On constate que l’une ou l’autre des hypothèses suit bien la réalité
et sans faire des erreurs importantes, dans le cas de la figure 17,
le métal peut être considéré comme une couche mince jusqu’à
1,2 µm d’épaisseur et ensuite comme une couche épaisse au-delà
de cette valeur.
Figure 17 – Coefficient de pertes dans une ligne coplanaire
en fonction de l’épaisseur d du métal
4.4 Pertes dans les lignes à ailettes

Une étude complète en mode hybride est nécessaire pour l’éva-


luation des pertes dans les lignes à ailettes. La figure 18 donne un
exemple de pertes dans une ligne à ailettes [15].

4.5 Pertes par rayonnement

Un circuit en très hautes fréquences peut avoir deux types de


pertes par rayonnement :
— le premier type, assez exceptionnel, se produit dans une ligne
uniforme quand est excité un mode dit à fuite qui se propage le long
de la ligne tout en rayonnant de l’énergie à l’extérieur ; ce phéno-
mène peut être utilisé pour la réalisation d’antennes planaires ;
— le second est plus gênant car, dans les circuits, les disconti-
nuités sont inévitables et chaque discontinuité se comporte comme
une petite antenne qui rayonne de l’énergie.
La courbe représentée sur la figure 19 donne l’exemple d’un
coude qui a des pertes par rayonnement et des pertes par excita-
tion d’une onde de surface.
Figure 18 – Coefficient de pertes dans une ligne à ailettes
en fonction de la largeur W de la fente

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— la famille de composés à partir de bismuth, étain, calcium,


cuivre et oxygène de la forme Bi2 Sn2 Can – 1 Cun O2 n + 4 avec
n = 1, 2, 3, dont la température critique peut aller jusqu’à 110 K ;
— enfin, la famille TI Ba Ca Cu O qui peut atteindre une tempé-
rature critique de 125 K.

5.1 Conduction des supraconducteurs


La conduction dans les supraconducteurs haute température se
fait généralement par paire de trous. L’existence de bande interdite
importante explique que le phénomène se produit à haute
température.
Le modèle le plus simple pour décrire la conduction d’un supra-
conducteur à haute température, est le modèle à deux fluides.
Une fraction des porteurs de charges se met en paires de Cooper
et a une conductivité imaginaire pure :
j
σ s = – --------------------2-
ωµ 0 λ L

λL est la longueur de London (de l’ordre d’une cinquantaine de


nanomètres) qui varie avec la température selon la loi :

λ L = λ 0 1 –  -------- 
T 4 –1/2
Tc

Tc est la température critique.


En l’absence de champ magnétique continu, on peut poser que
la conductivité globale s’écrit :
j
σ = σ N – -------------------2-
ωµ 0 λ L

Le terme σN correspond aux électrons qui ne se sont pas mis en


paires de Cooper ; ce coefficient varie très rapidement avec la tem-
pérature si l’on se réfère à la variation de la résistance (figure 20)
qui lui est liée.
Ainsi, le supraconducteur présente une impédance de surface
comportant une partie selfique. Les formules sont les mêmes que
pour un conducteur normal.

5.2 Résultats théoriques et expérimentaux


La figure 20 donne la variation de la résistance d’un supra-
conducteur avec la température.
Il est intéressant de comparer, en fonction de la température, les
Figure 19 – Pertes par rayonnement dans quelques discontinuités performances d’un supraconducteur avec un métal pour une ligne
en ligne microbande en fonction de la fréquence microbande [18] (figure 21).
On constate des performances en pertes typiquement de trois
décades meilleures pour un supraconducteur que pour un
conducteur normal. Or le coefficient de surtension d’un résonateur
5. Applications à ligne est directement proportionnel au coefficient de pertes,
des supraconducteurs donc, un gain de 1 000, sur ce coefficient, permet d’espérer un
produit par 1 000 du coefficient de qualité du résonateur (la réalité
en haute fréquence est largement en dessous car il faut tenir compte des pertes par
rayonnement et diélectriques).
Les supraconducteurs trouvent des applications dans la réalisation Les avantages sont de deux ordres :
de circuits, surtout depuis la découverte en 1986 de matériaux pré- — élaboration en technologie microbande de résonateurs à fort
sentant l’effet supraconducteur à la température de l’azote liquide, coefficient de surtension pour oscillateurs ou filtres. Expérimenta-
plus aisément disponible et moins cher que l’hélium liquide [16]. lement, la nature polycristalline des supraconducteurs haute tempé-
rature empêche d’atteindre des performances promises par la
Il existe actuellement trois familles de composés présentant
théorie. Cependant, un anneau résonnant en supraconducteur
l’effet supraconducteur à haute température :
(Y Ba Cu O) a montré un coefficient de surtension égal à 3 000 [une
— la famille de composés à base d’yttrium, de baryum, de cuivre géométrie identique donne un coefficient de surtension de 200 pour
et d’oxygène, par exemple Y Ba2 Cu3 O 7 – x , x représente le taux un conducteur normal (argent)] ;
de lacunes en oxygène. La température de transition est de l’ordre — diminution du facteur de bruit d’un ensemble réalisé en
de 95 K [17] ; supraconducteurs.

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Figure 20 – Évolution de la résistance d’un film supraconducteur


Figure 22 – Coefficient d’émission secondaire
en fonction de la température
en fonction de l’énergie de l’électron primaire

Figure 23 – Distribution des électrons secondaire en fonction de leur


énergie (normalisée par rapport à l’énergie des électrons primaires)

Figure 21 – Coefficient d’atténuation  d’une ligne microbande


supraconductrice en fonction de la température.
Comparaison avec une ligne en cuivre

6. Effet multipactor
L’effet multipactor résulte de l’arrachage d’électrons de la surface
d’un conducteur soumis à un champ suffisamment élevé dans un Figure 24 – Domaine d’existence, en tension appliquée,
vide assez poussé (moins de 0,1 mm de mercure). Cet effet (effet d’une décharge multipactor pour deux conducteurs plans parallèles
Corona) apparaît pour des valeurs de champs électriques qui en fonction du produit fréquence-distance
peuvent être très faibles, selon la géométrie du métal, ainsi, pour
une pointe quelques kV / m peuvent suffire à arracher des électrons.
L’effet multipactor est caractérisé par le fait que ces électrons créent La théorie demande une simulation de la trajectoire des électrons
à leur tour, par chocs sur le métal, des électrons secondaires ; ainsi, primaires et secondaires. On met aussi en évidence une zone dans
un phénomène d’avalanche est susceptible de se créer et de laquelle une décharge est susceptible de se produire. La figure 24
détruire le dispositif. Les équipements embarqués peuvent subir montre le niveau de la tension de claquage en fonction du produit
une destruction comme il a été montré sur des essais avec le satel- distance séparant deux plaques par la fréquence.
lite ERS 1 à 5 GHz pour une puissance de 5 kW [19]. Les figures 22 On constate que pour une fréquence de 10 GHz et un intervalle
et 23 montrent la variation du coefficient de multiplication en fonc- de 1 mm (courant dans la réalisation de filtres en guides), une ten-
tion de l’énergie de l’électron incident et la distribution énergétique sion de l’ordre de 500 V sera susceptible de créer une décharge.
des électrons secondaires. Cette tension correspond à une puissance transportée de l’ordre de
Le problème le plus étudié concerne deux plaques distantes de quelques kilowatts. La présence d’ondes stationnaires ne fait
d [20]. qu’augmenter, pour une même puissance transportée, le risque
d’effet multipactor.

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P
O
U
Conducteurs aux hautes fréquences R

E
par Henri BAUDRAND N
Ingénieur, Docteur d’État
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Électrotechnique, d’Électronique,
d’Informatique et d’Hydraulique de Toulouse (ENSEEIHT) Département d’Électronique
S
Références bibliographiques A
+ historique de la question
* étude théorique de la question
 comporte des résultats d’essais de laboratoire
 comporte des résultats pratiques ou industriels
 étude technologique de la question
 description d’appareillages ou d’installations V
O
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Doc. E 1 205

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