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restent toujours les mêmes à travers tous les systèmes, notamment ceux ayant
trait à l’aspect maritime.
L’article Câbles sous-marins de télécommunications [E 7 550] reste toujours
entièrement valable. Le présent article a pour but de le prolonger en présentant
ce qui s’est fait entre 1990 et 1995, ainsi que les perspectives futures dans un
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L’élément fondamental intervenu depuis 1990 est la mise au point dans un délai
très court des systèmes à amplification directe des signaux optiques qui se
substituent depuis 1995 aux systèmes à régénération. En effet, ces derniers, après
le succès rapide des premières liaisons à 280 Mbit/s en 1988-90 et 560 Mbit/s
en 1991-94, ont rapidement montré leur limite. Il est difficile avec eux de dépasser
le débit de 2,5 Gbit/s, réalisé par le constructeur britannique STC sur le transatlan-
tique Nord Cantat III posé en 1994, et qui sera sans doute la dernière des grandes
liaisons à régénérateurs. L’obstacle provient non pas de l’optoélectronique, mais
de la complexité des réseaux intermédiaires de régénération et de supervision
dans les répéteurs immergés, qui nécessitent un grand nombre de composants
électroniques de haute fiabilité difficiles à produire pour des fréquences élevées.
Or, dans l’ambiance de concurrence acharnée dont les télécommunications
intercontinentales sont le théâtre, la pression est très forte pour aller vers des
liaisons de capacité de plus en plus grande tout en conservant un coût
commercialement attractif. C’est l’amplification directe qui est venue apporter
la solution. Elle a permis la mise en service de liaisons à 5 Gbit/s en 1995.
Ainsi, l’ère des systèmes à régénération aura duré moins de 10 ans, ce qui
ne doit pas masquer leur extraordinaire succès, puisque le réseau posé de 1988
à 1994 atteint les 200 000 km.
Cependant, si les systèmes à amplification directe ont conquis dès maintenant
toute la place, à peine nés ils montrent à leur tour leur limite pratique que l’on
situe vers 10 Gbit/s. Pour aller plus loin, il faut donc trouver autre chose, et c’est
là le grand objectif de cette fin de siècle. Le principe de base étant toujours
l’amplification directe, les laboratoires préparent l’avenir dans deux directions :
l’utilisation de l’effet soliton d’une part, et le multiplexage en longueur d’onde
d’autre part. Le domaine des fibres elles-mêmes peut ouvrir de son côté des
perspectives intéressantes : fibres à très faible atténuation ou fibres à amplifica-
tion continue. Ces améliorations ne sont pas forcément concourantes, et il y aura
des choix à faire pour trouver la meilleure solution pour l’an 2000.
Par ailleurs, la prédominance des câbles sous-marins dans les liaisons fixes
entre zones génératrices de fort trafic ne fait que s’affirmer, et cela quelle que
soit la distance, Australie-Europe, Australie-Amérique, Europe-Extrême-Orient
par exemple. Il en résulte deux conséquences importantes : sur l’exploitation
d’une part où des accords mondiaux entre opérateurs permettront d’utiliser au
mieux la capacité et la flexibilité du réseau, sur la sécurisation et la fiabilité d’autre
part. Cette dernière se manifeste dans la structure des réseaux par une tendance
à l’autosécurisation par boucle, et au niveau maritime par une meilleure étude
des tracés, un développement des techniques de protection par ensouillage et
un développement des procédures de réparation.
Nous allons examiner successivement :
— les nouveaux systèmes sous-marins optiques ;
— le réseau en service et en projet ;
— les accords d’exploitation et leur mise en œuvre ;
— les progrès dans l’étude des tracés et dans les travaux en mer d’ensouillage
et de réparation.
Il ne s’agit que d’un exposé très bref, et aussi précis que possible, mais qui
ne retient que l’essentiel. En ce qui concerne les systèmes, l’approfondissement
fait appel à des développements mathématiques difficiles et à des notions de
physique des particules à l’intérieur du verre qui n’auraient pas leur place ici.
Pour les techniques d’exploitation et les techniques maritimes, les outils auxquels
on fait appel sont simplement cités avec leurs principales caractéristiques, chacun
relevant d’un domaine qui pourrait faire lui-même l’objet d’un article
indépendant.
Les lecteurs intéressés devront se reporter aux deux recueils cités dans la biblio-
graphie de base et qui ont servi à l’élaboration du présent article, et, s’ils veulent
aller plus loin, à la bibliographie propre indiquée dans chaque article de ces
recueils.
Enfin, il est supposé que les notions contenues dans l’article Câbles
sous-marins de télécommunications [E 7 550] sont connues et qu’il n’y a pas lieu
d’y revenir.
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existe dans chaque amplificateur une autorégulation de la puissance fréquence (7,5 kHz) du laser de pompage qui engendre une faible
de sortie par action sur la puissance de pompage. Dans ces condi- surmodulation du signal optique à 1 538 nm émis qui ne dégrade
tions, les marges peuvent être prises globalement sur le rapport pas la transmission du signal à 5 Gbit/s.
signal à bruit de la liaison. Les composants électroniques ont quasiment disparu : seules
restent les fonctions basse fréquence d’alimentation du laser de
pompage et de supervision, ce qui a permis de réduire la consomma-
1.1.4 Équipements terminaux tion en énergie pour deux systèmes (liaison à deux paires de fibres)
de 50 W dans le S560 régénéré à 30 W dans le système amplifié.
Les fonctions du terminal sont les mêmes que dans les précédents
Le répéteur conserve la même mécanique, qui peut contenir les
systèmes : interface entre les signaux d’accès venant du réseau
éléments pour quatre paires de fibres.
terrestre et le signal optique émis ou reçu sur la ligne sous-marine,
supervision, téléalimentation en énergie.
Un problème de hiérarchie se pose car il n’y a pas de norme inter- 1.1.6 Fibre et câble
nationale à 5 Gbit/s. Les constructeurs se sont mis d’accord pour un
multiplexage bit à bit de deux trains dits STM16 constitués dans une
Dans les systèmes régénérés à 1 550 nm, le paramètre le plus
hiérarchie normalisée à 2,5 Gbit/s.
important pour les fibres était leur atténuation, on avait atteint
L’équipement de supervision permet la gestion de la liaison : à 0,20 dB/km et même 0,18 dB/km avec des fibres à cœur de silice. Les
partir des deux extrémités, chaque répéteur est consulté pour effets de câblage, d’instabilité thermique, de prévention contre les
connaître ses niveaux d’entrée et de sortie donc l’état de la liaison. effets nocifs de l’hydrogène étaient bien maîtrisés.
S’il y a défaut, le répéteur ou la section responsable est identifié,
Dans les systèmes optiques à amplification à 5 Gbit/s, d’autres
et le cas échéant le terminal commande l’activation des éléments
paramètres sont prédominants : la dispersion chromatique qui doit
redondants.
être minimisée donc exige l’emploi d’une fibre à dispersion décalée,
Dans le système français : la dispersion de polarisation, et la surface effective qui intervient
— le laser d’émission est du type DFB (Distributed FeedBack) dans l’effet Kerr. Les efforts ont donc porté sur une amélioration de
réglé sur la longueur d’onde donnant la transmission optimale ; ces paramètres et une longueur de 2 200 km a été réalisée en France
— le modulateur à 5 Gbit/s est un modulateur externe en niobate dans le cadre du programme d’intégration effectué en vue du partage
de lithium ; industriel dans les liaisons TAT12 et TAT13. Les résultats sont satis-
— les circuits intégrés à 5 Gbit/s qui assurent les fonctions de faisants, et cette fibre est produite industriellement depuis 1994.
régénération, de multiplexage et de démultiplexage sont en Pour le câble, il existe toujours deux structures : câble utilisant une
technique GaAs ; fibre élastique ou câble ménageant un mou de fibre. Alcatel continue
— un amplificateur optique à l’émission assure un niveau de sortie à utiliser cette deuxième structure, mais grâce à l’introduction de
à + 5 dBm, et un préamplificateur optique à la réception assure une fibres à 1 % d’allongement élastique le jonc central a pu être réduit
excellente sensibilité de – 34 dBm ; et le diamètre extérieur du câble de grand fond ramené à 21,5 mm.
— le terminal est totalement redondant et les deux terminaux Il existe bien sûr à partir de ce dernier toutes les variantes de
fonctionnent en permanence en parallèle ce qui assure une protection : armure légère antimorsure, simple armure pour petit
continuité immédiate en cas de défaut sur l’un d’eux ; fond, double armure pour zone côtière.
— un code correcteur d’erreur avec une redondance de 7 % peut
être inséré dans le terminal. Un effort est entrepris actuellement pour pouvoir réduire encore
le mou en améliorant davantage le comportement mécanique des
fibres. Par ailleurs la moindre consommation en énergie des
systèmes à amplification permet de réduire le conducteur de cuivre
1.1.5 Répéteur entourant la corde d’acier et l’épaisseur du polyéthylène extérieur.
Tout ceci concourt à réduire à la fois le prix du câble et son encombre-
Le répéteur amplifie sans le déformer le signal à 5 Gbit/s afin de
ment, donc à accroître la capacité des navires et à faire des
compenser les pertes du segment précédent. Il détecte et réalise les
économies dans le coût de la pose. Il y a toutefois une limite à cette
commandes provenant du terminal et fournit à celui-ci sur demande
réduction de diamètre due à la maniabilité dans les opérations en
les informations concernant son état.
mer et à la sécurité de fonctionnement dans un environnement
Il comprend : sous-marin hostile.
— le laser de pompage à 1 480 nm redondant (2 lasers commu-
tables) ;
— la fibre dopée à l’erbium optimisée en dopage et en longueur 1.1.7 Application aux systèmes sans répéteurs
pour réduire au minimum son facteur de bruit ;
— le multiplexeur optique qui effectue le couplage du signal à Le marché des liaisons courtes sans répéteurs se développe
1 538 nm et du pompage ; aussi rapidement que celui des liaisons transocéaniques. L’intérêt
— le filtrage du résidu de pompage à la sortie. est donc d’en augmenter la portée et le débit.
Pour une liaison de 6 500 km les caractéristiques sont : Dans ce type de liaison, le paramètre essentiel pour la fibre est
— puissance de sortie : + 2,5 dBm ; l’affaiblissement qui doit être le plus bas possible. C’est donc le
— gain : ≈ 10 dB ; domaine de la fibre à cœur de silice, l’utilisateur s’accommodant
— facteur de bruit : < 7 dB ; d’une dispersion chromatique plus élevée. Les pénalités qu’elle
— sensibilité du gain à la polarisation : 0,1 dB. engendre sont minimisées en combinant les avantages d’un
La puissance de sortie est mesurée et contrôlée en réagissant émetteur laser puissant à modulation externe, d’un détecteur ultra-
sur le courant du laser de pompage afin de garantir un niveau émis sensible à photodiode à avalanche, et d’un code correcteur d’erreur.
dans la fibre indépendant des évolutions des composants ou d’une Le record ainsi obtenu en 1994 est une liaison Aden-Djibouti de
atténuation accidentelle. Ainsi la propagation n’évolue pas dans le 267 km à 622 Mbit/s.
temps. L’amplification optique par fibre dopée à l’erbium va être appliquée
La détection des informations de supervision transmise à l’aide à ce type de liaison de deux manières :
d’une légère surmodulation à basse fréquence (7,5 kHz) de l’ampli- — postamplification à l’émission entre le laser et la ligne ;
tude des bits est effectuée à partir du coupleur d’entrée. L’émission — préamplification à la réception entre la ligne et le détecteur.
des informations de supervision se fait par une modulation à basse
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Un troisième schéma est à l’étude : adjonction d’un amplificateur Deux techniques appliquées aux sources laser sont envisagées
à pompage déporté à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Le pour cette génération :
laser de pompage est dans le terminal d’arrivée et le pompage — commutation de gain et compression temporelle dans une
transmis dans la fibre de ligne, ce qui évite une téléalimentation. fibre externe pour ramener les impulsions en limite de Fourier ;
L’objectif est de réaliser des portées de plus de 300 km pour — blocage de mode en cavité externe.
622 Mbit/s. La première méthode est plus simple à mettre en œuvre, mais des
Dans ce type de liaison, où le nombre de paires de fibres n’est expériences sont nécessaires pour s’assurer que les impulsions
pas limité par l’espace nécessaire pour disposer les amplificateurs générées pourront bénéficier de l’effet soliton. La deuxième est plus
correspondants dans l’enceinte mécanique du répéteur, un autre complexe, mais s’est déjà avérée comme très fructueuse : conserva-
moyen d’accroître la capacité de transmission est d’accroître le tion de la même longueur temporelle et détection toujours possible
nombre de paires de fibres. Des câbles à 6 paires de fibres sont après 8 000 km.
actuellement sur le marché, et des études sont faites, notamment Comme pour les liaisons « à dispersion zéro », il faut étudier les
en Grande-Bretagne et au Japon pour des structures de câble dit problèmes spécifiques à une liaison longue : influence du bruit des
compact à 24 paires de fibres. amplificateurs, de la saturation, de la fluctuation des paramètres de
la fibre, de l’interaction entre solitons. Outre le rapport signal sur
bruit, il faut tenir compte d’une gigue de phase qui est une consé-
1.1.8 Limite de ce type de système quence de l’action des différents paramètres et qui a les mêmes effets
sur la réception qu’un élargissement des impulsions. Des simula-
Le système à 5 Gbit/s qui vient d’être décrit est dit du type « à tions ont été faites afin de rechercher un résultat économiquement
dispersion chromatique zéro » car l’un des principaux efforts a porté valable dans lequel l’intervalle entre répéteurs est du même ordre
sur la diminution la plus grande possible de ce paramètre de la fibre. que dans les systèmes précédents ; les composants sont réalisables
Il représente un pas énorme en capacité, avec un coût beaucoup notamment ceux du filtrage nécessaire à l’atténuation de la gigue.
moins élevé pour le circuit et une fiabilité plus grande des répéteurs En particulier, si l’on veut augmenter le débit il faut trouver et réaliser
qui sont moins compliqués que dans le cas des régénérateurs. la largeur d’impulsion à ne pas dépasser.
La largeur de bande étant sans limite pour les amplificateurs, on Les études en cours n’ont pas encore débouché sur une solution
serait tenté de croire que ce type de système « à dispersion chroma- définitive. On pense actuellement obtenir de façon certaine
tique zéro » permettra d’obtenir des capacités encore plus grandes. 10 Gbit/s sur 9 000 km avec un espacement de 40 km des amplifi-
Les difficultés inhérentes à la mise au point d’une liaison, avec tous cateurs, mais il faudrait faire mieux pour en tirer un avantage
les compromis nécessaires à trouver entre les différentes sources économique certain.
de distorsion et les qualités exigées des composants, laissent
malheureusement à penser qu’il existe une limite vers 10 Gbit/s.
Des essais de simulation ont été faits, et deux voies ont été 1.2.2 Multiplexage en longueur d’onde
explorées :
— action sur les terminaux seuls : forme et largeur des impulsions, La deuxième idée pour augmenter la capacité d’une liaison est
caractéristiques de l’émetteur, compensation à la réception ; de transmettre sur la même fibre plusieurs longueurs d’onde,
— action sur les amplificateurs de ligne, pour lesquels une chacune pouvant être séparée à l’arrivée. Cela paraît possible avec
longueur d’onde de pompage de 980 nm améliorerait le facteur de des liaisons à amplification optique, et théoriquement avec n
bruit. longueurs d’onde on devrait multiplier la capacité par n.
La conclusion ne varie pas et les systèmes « à dispersion zéro » Le problème le plus important est de positionner correctement ces
semblent bien limités à 10 Gbit/s. longueurs d’onde par rapport à celle pour laquelle la dispersion de
la fibre est minimale et qui correspond à un maximum dans le spectre
de l’amplificateur. Les longueurs d’onde doivent être suffisamment
rapprochées pour être dans la zone acceptable, mais suffisamment
1.2 Systèmes à très grand débit éloignées pour minimiser les pénalités non linéaires supplé-
mentaires dues au mélange des ondes voisines. Actuellement, on
1.2.1 Utilisation de l’effet soliton s’accorde pour penser que le nombre maximal de longueurs d’onde
possibles est de quatre, et là encore des simulations sont en cours
Une des voies explorées pour réaliser des systèmes de 6 000 pour explorer ce type de solution.
à 9 000 km à débit > 10 Gbit/s est l’utilisation des particularités de Combiner le multiplexage en longueur d’onde et l’effet soliton
propagation des impulsions du type soliton. paraît très attractif, car la brièveté des impulsions soliton facilite la
Théoriquement, les solitons sont des impulsions très brèves et séparation entre les différentes longueurs d’onde, mais ces impul-
intenses qui se propagent sans se déformer sur de grandes distances sions sont très sensibles aux variations de gain des amplificateurs
grâce à la compensation des effets de la dispersion chromatique par et d’atténuation de la fibre. Le développement de tels systèmes porte
les effets non linéaires de type Kerr à condition que les pertes de donc sur la mise au point d’amplificateurs ayant un spectre très plat
propagation (atténuation) soient nulles. dans la zone des longueurs d’onde utilisées, et d’une fibre présentant
dans cette même zone les caractéristiques d’atténuation, de
Or, avec les amplificateurs à fibres dopées à l’erbium qui peuvent
dispersion et de surface effective souhaitables.
être réglés avec un niveau de sortie élevé et grâce à la faible atténua-
tion des fibres (0,2 dB/km), on s’approche de très près de cette situa-
tion de pertes nulles et on peut avoir une propagation de type soliton
sur plusieurs dizaines de kilomètres au-delà de l’amplificateur. 1.2.3 Multiplexage par polarisation
Mais, il faut générer des impulsions adéquates de largeur tempo-
Troisième voie actuellement explorée : utiliser avec une seule
relle de l’ordre de 10 ps, de grande pureté spectrale, et de forme
longueur d’onde les deux polarisations orthogonales pour réaliser
voisine de ce qu’on appelle la sécante hyperbolique idéale (ou encore
des systèmes à deux canaux. Les impulsions de chaque canal sont
impulsion dite en limite de Fourier).
séparées d’un demi-bit, et les deux sens de polarisation sont
séparés à l’arrivée.
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Cette méthode, qui double la capacité d’une liaison, est celle qui Les capacités ne sont pas facilement comparables, car la
semble pouvoir être mise en œuvre le plus rapidement. souplesse d’utilisation des liaisons numériques leur permet de
faire cohabiter téléphone, données à grande vitesse, images et tout
autre type de communication, avec possibilité de modifier à tout
1.2.4 Autres possibilités instant la répartition entre les divers modes d’utilisation. Toutefois,
pour les évaluer de manière acceptable, on a choisi comme unité
Deux autres voies sont explorables, mais avec des résultats de base le circuit téléphonique en coaxial, et le canal élémentaire
probablement plus lointains : à 64 kbit/s en optique, en sachant que l’utilisation d’un
concentrateur de communication DCMS (Digital Circuit Multiplying
— la fibre amplificatrice avec injection du pompage aux extré-
Systems) permet d’établir cinq communications téléphoniques
mités ; il n’y aurait plus de répéteurs, mais des sections de fibres
avec un tel canal (cf. article Câbles sous-marins de télécommuni-
dopées à l’erbium régulièrement espacées ;
cations [E 7 550]).
— les fibres nouvelles en verre aux halogènes ayant des atténua-
tions très basses de l’ordre de 0,01 dB/km pour des longueurs d’onde Les dernières liaisons coaxiales avaient une capacité de 3 000 à
situées dans le haut infrarouge entre 2 000 et 4 000 nm, et qui 5 000 circuits.
pourraient permettre des espacements de répéteurs de 1 000 km. Les liaisons à régénérateurs ont les caractéristiques et l’évolution
Dans ce domaine, il y a rapprochement entre les recherches relatives suivante en capacité et en coût de l’unité de base transatlantique.
aux liaisons sans répéteurs et celles relatives aux liaisons trans- Il s’agit de liaisons à 2 ou 3 paires de fibres.
océaniques.
La physionomie du réseau reflète les grands axes de communica-
tion du monde d’aujourd’hui, dans lequel la traversée de l’Atlantique
Nord a perdu sa prédominance écrasante au profit du Pacifique, de
1.3 Quel futur ? l’Extrême-Orient et de l’Océan Indien. Sans en faire une liste exhaus-
tive, on peut le décrire comme ci-après. (Les liaisons importantes
sont indiquées avec leur sigle pratiqué couramment par les utilisa-
Aujourd’hui les systèmes à amplification directe à 5 Gbit/s teurs et la capacité par paire de fibres est indiquée ainsi que le
existent. Par des actions sur les terminaux, relativement peu nombre de fibres ce qui permet de se référer au tableau 1 pour la
coûteuses, ou par une amélioration de la conception des répéteurs, capacité et la date de pose à un ou deux ans près). (0)
la capacité pourrait être portée à 10 Gbit/s. Mais la mise au point
d’une liaison longue, avec les compromis nécessaires à trouver entre
les différents paramètres devient très difficile lorsque la fréquence
augmente. Tableau 1 – Caractéristiques des liaisons
Par contre, les multiplexages en polarisation et en longueur d’onde sous-marines
sont pour beaucoup plus prometteurs pour les raisons ci-après :
Année Débit par paire Capacité Coût du circuit
— on peut revenir à un débit par longueur d’onde de 2,5 Gbit à de mise en de fibres en unités transatlantique
mettre en œuvre ; service de base pour un système
— la combinaison des multiplexages en longueur d’onde et par paire à 2 paires de fibres
polarisation permet d’obtenir 8 × 2,5 Gbit/s soit 20 Gbit/s par paire de fibres
de fibre ;
($)
— le multiplexage permet de réaliser, à l’aide de boîte de
dérivation, qui oriente non plus un train de bits mais tout le canal 1988-1990 280 Mbit/s 3 900 45 000
constitué par une longueur d’onde, des architectures de réseau très 1991 420 Mbit/s 5 750 28 000
intéressantes. 1991-1994 560 Mbit/s 7 800 16 000
Ceci est la prochaine étape, et des liaisons de ce type pourraient 1994 2,5 Gbit/s 32 000 7 000
être en service en 1997-98.
Au-delà quel sera le système du début du XXIesiècle ? Il cumulera
sans doute la propagation type soliton avec le multiplexage et Les figures 1 et 2 indiquent le réseau européen des liaisons
longueur d’onde, mais une telle combinaison permettra-t-elle en sous-marines à fibres optiques.
additionnant tous les avantages d’atteindre 100 Gbit/s. La réponse
à cette question est aujourd’hui le problème numéro un posé aux
concepteurs de systèmes sous-marins. ■ Atlantique Nord (Europe – États-Unis – Canada)
— TAT8 :
• débit : 280 Mbit/s par paire de fibres,
• 2 paires de fibres ;
2. Réseau — PTAT :
• débit : 420 Mbit/s par paire de fibres,
2.1 Réseau des liaisons à régénérateurs • 3 paires de fibres ;
— TAT9, TAT10, TAT11 :
La qualité des liaisons sous-marines optiques à régénérateurs et • débit : 560 Mbit/s par paire de fibres,
leur coût très attractif face à la progression continue de la demande • 3 paires de fibres ;
en supports de transmission intercontinentaux de haute perfor- — CANTAT III :
mance ont eu pour conséquence la pose en moins de dix ans d’un • débit : 2,5 Gbit/s par paire de fibres,
réseau mondial de 225 000 km, soit les deux tiers en longueur du • 2 paires de fibres.
réseau de coaxiaux posés entre 1950 et 1985, mais offrant une capa-
cité en circuits × kilomètres totale vingt fois plus élevée.
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Figure 1 – Réseau européen des liaisons sous-marines à fibres optiques (1996) [doc. France Télécom]
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Figure 2 – Réseau européen des liaisons sous-marines à fibres optiques (1996) [doc. France Télécom]
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Un premier accord dans ce sens a été signé en octobre 1992 Dans ce but, des efforts considérables ont été faits dans les trois
entre ATT, British Telecom, Deutsche Telekom, France Télécom, domaines qui concernent cette sécurisation : le choix du tracé,
KDD (Japon) et OTC (Australie). l’ensouillage et les procédures de réparation.
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Japonais et Britanniques, qui ont un réseau très dense en faible 4.5 Navires-câbliers
profondeur dans leur environnement direct, ont surtout porté leurs
efforts sur des véhicules plus légers et plus simples. Les navires-câbliers se renouvellent beaucoup moins vite que les
systèmes de liaisons sous-marines et il faut donc les utiliser tels qu’ils
sont pendant deux décennies au moins. Ceci a toujours été possible,
4.4 Auxiliaires de réparation au prix de quelques améliorations d’équipement essentiellement au
niveau de la mesure et du traitement des paramètres essentiels afin
de permettre une exécution plus précise et plus rapide du travail.
Puisqu’on ensouille plus et mieux, il faut parallèlement développer L’amélioration la plus importante depuis 1990 a été apportée par
l’équipement de réparation des câbles ensouillés. Bien sûr les véhi- le système de repérage par satellite GPS. Les plus récents récepteurs
cules d’ensouillage autopropulsés type Castor II sont aussi des outils « GPS-différentiel », qui équipent aujourd’hui tous les navires-
de réparation, mais ils sont trop lourds et encombrants pour une câbliers, permettent de se positionner en permanence à quelques
utilisation rapide et pratique. C’est pourquoi, à partir du premier mètres près dans toutes les mers et océans du globe. Cette précision
modèle de véhicule robot de réparation de 1978, le SCARAB I, des permet de se passer de bouée marque pour les travaux de réparation,
engins plus performants ont été construits. Les plus récents sont le et de fil sans mou pendant les poses.
SCARAB IV et le Pacific-SCARAB I. Les améliorations portent sur la
puissance du jet, les moyens de repérage du câble par sondeur dont
l’image de réception est renvoyée à bord du navire porteur, et les
télécommandes. 5. Conclusion
La France, ayant participé au développement des SCARAB, a
réalisé avec une Société américaine un engin appelé ROV (Remove
La place des câbles sous-marins à fibres optiques dans les télé-
Operated Vehicule) plus simple donc moins coûteux pour utilisation
communications planétaires n’est pas près de diminuer. Les liaisons
en Méditerranée où les travaux peuvent se faire avec un véhicule
à 5 Gbit/s par paire de fibres et la gestion globale par les principaux
moins puissant. Au Japon, KDD a construit trois types d’engins :
exploitants en font un outil d’une ampleur et d’une efficacité que
— MARCAS 2 500 pour ensouillage, maintenance et réparation ; l’on aurait difficilement imaginées il y a seulement dix ans. C’est une
— AQUA Explorer 1 000 pour l’inspection et la prévention ; étape importante, mais ce n’est qu’une étape et le début du XXIe
— KM 300 pour la recherche d’un câble ensouillé fautif et le repé- siècle réserve peut-être encore des surprises insoupçonnées quant
rage exact du défaut. aux progrès dans ce domaine.
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P
O
U
Câbles sous-marins à fibres optiques R
E
par René SALVADOR N
Ancien Élève de l’École Polytechnique
Ingénieur Général des Télécommunications
S
Bibliographie
L’onde électrique. Revue de la Société des Électri- Suboptic 86, Versailles. Fédération des Industries Suboptic 93, Texte intégral des communications
A
ciens et Électroniciens (SEE), vol 73, n o 2,
mars-avril 1993.
Conférence internationale sur les systèmes sous-
Électriques et Électroniques (FIEE), 429 p.,
18-21 fév. 1986.
diffusé en France par la SEE (entièrement en
anglais), 29 mars-2 avril 1993. V
2 e conférence internationale sur les systèmes sous-
marins de télécommunications à fibres optiques. marins de télécommunications à fibres optiques.
O
I
Organismes
En France À l’étranger
R
France Télécom British Telecom (BT)
Direction de l’International (FTI) Cable and Wireless (CW)
Réseaux et Services internationaux (FTRSI) ATT International
(dont fait partie la Direction des Câbles sous-marins)
France-Câbles et Radio (FT - FCR)
Centre National d’Études des Télécommunications (CNET)
KDD Submarine Construction Department
P
L
U
S
3 - 1996
Doc. E 7 555