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1. Définitions.................................................................................................. E 1 420 - 2
2. Aspects expérimental et mathématique des caractéristiques
de fiabilité .................................................................................................. — 5
3. Classement des défaillances selon leur origine.............................. — 7
4. Fiabilité et conditions d'emploi. Données de fiabilité .................. — 11
5. Fiabilité des ensembles .......................................................................... — 15
6. Estimation de la fiabilité. Essais.......................................................... — 32
7. Fiabilité et gestion................................................................................... — 41
8. Amélioration de la fiabilité. Démonstrations et clauses
de fiabilité .................................................................................................. — 46
9. Tendances actuelles en fiabilité. Fiabilité dans le monde............ — 51
Références bibliographiques ......................................................................... — 53
a fiabilité est la discipline qui étudie les risques de défaillance d’un dispo-
L sitif quelconque : c’est un peu la science des défaillances, qui fait appel à
la fois à des théories mathématiques se perfectionnant sans cesse, à des
connaissances d’ordre technologique et à l’expérience.
En effet, il est certain que la fiabilité est née de l’introduction, dans des études
de pannes autrefois menées de façon trop empirique, des théories de statis-
tiques et de probabilités ; mais on ne doit pas perdre de vue que la fiabilité est
fondée sur l’expérience et qu’elle doit toujours s’appuyer sur la technologie.
Le présent article est consacré à la fiabilité des équipements électroniques et
traite à la fois de la technologie, c’est-à-dire des mécanismes de défaillance des
composants et également de la fiabilité des ensembles.
Nous verrons au cours de cet article que la fiabilité des systèmes fait appel
aussi à de nombreuses autres disciplines énumérées au paragraphe 9 et qu’elle
est étroitement liée à la maintenabilité (article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300]
3 - 1989
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La fiabilité est la probabilité pour qu’un appareil remplisse une Bien que la maintenabilité ne fasse pas l’objet de cet article
fonction donnée sans défaillance pendant un temps donné dans (article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300] dans le traité L’entreprise
des conditions d’emploi et d’environnement données. Nous la industrielle), il est indispensable de rappeler ici sa définition qui est
désignerons par R (t ). la probabilité pour qu'un appareil (ou un système) soit remis en
état dans un délai maximal donné dans des conditions spécifiées
d'entretien et de réparation. Cette notion est indispensable en effet
Dans cette définition, appareil peut désigner des objets de pour traiter la fiabilité des ensembles réparables et pour introduire
complexité variable : simples composants (bougie d’allumage, arbre la notion de disponibilité.
de transmission, transistor, etc.) ; organes de complexité moyenne
(moteur, boîte de vitesses, amplificateur, etc.) ; ensembles extrême-
ment complexes (systèmes d’armes comprenant des missiles, des 1.1.3 Disponibilité
radars de tir, des radars de détection, des équipements de transmis-
sion de voies téléphoniques, etc.).
Nous admettrons par la suite que le temps est la variable princi- La disponibilité est la probabilité pour qu’un appareil (ou un sys-
pale dont dépend la fiabilité. Pour certains appareils, il peut être tème) fonctionne correctement à un instant donné lorsqu’il est
plus normal de prendre une autre variable : nombre de cycles utilisé et entretenu dans des conditions spécifiées.
d’ouverture-fermeture pour un relais, nombre de tours pour un
moteur, nombre de kilomètres pour une voiture, etc.
La disponibilité est l’une des caractéristiques d’un système
On donne très souvent aussi au mot fiabilité un sens plus général réparable (§ 5.3.1). Elle ne prend en compte que l’état à l’instant
pour exprimer l’aptitude d’un dispositif à fonctionner jusqu’à un ins- considéré, que le système ait (ou non) été défaillant puis réparé
tant donné, la confiance que l’on a dans son bon fonctionnement ensuite. La fiabilité par contre caractérise la continuité de fonction-
ou la discipline qui regroupe toutes les méthodes pour acquérir cette nement sans défaillance jusqu’à l’instant considéré et ne prend pas
confiance. en compte les événements qui peuvent survenir après la première
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défaillance. Ces deux caractéristiques se complètent : une voiture 1.2.2 Densité de probabilité de défaillance
automobile dont les pannes sont rares (donc fiable) mais longues à
réparer peut avoir une moins bonne disponibilité qu’une voiture dont
les pannes sont fréquentes mais très vite réparées. La densité de probabilité de défaillance est la dérivée par rap-
port au temps de la probabilité de défaillance.
1.1.4 Sécurité
Nous la désignerons par :
f (t ) = dF (t )/dt (2)
La sécurité est la probabilité d'éviter un événement à redouter
pour l'application considérée. La probabilité de voir un appareil cesser de fonctionner avant le
temps t est égale à F (t ), mais la probabilité de voir un appareil
cesser de fonctionner entre les temps t et t + dt est égale à f (t ) dt.
La sécurité ne fait pas l’objet de cet article, mais on constate que
sa définition coïncide avec celle de la fiabilité chaque fois que
l’événement à redouter est l’unique état de panne d’un système. En 1.2.3 Taux instantané de défaillance
outre, les domaines de ces deux techniques sont forcément
enchevêtrés, notamment lorsque l’on tient compte, en fiabilité, des
états de pannes multiples (§ 5.3.9) et des modes de défaillances. Le taux de défaillance est le rapport de la densité de défaillance
On peut citer une définition tirée de la spécification américaine à la fiabilité.
MIL STD 882 : c’est l’absence de conditions qui peuvent causer
blessure ou la mort de personnes, des dommages, des pertes de Nous le désignerons par :
biens.
Rappelons que les techniques de sécurité et de fiabilité sont f (t ) dF ( t ) dR ( t )
λ ( t ) = --------------- = ----------------------- = – ----------------------- (3)
souvent communes (à partir du moment où l’on distingue des R (t ) R ( t ) dt R ( t ) dt
défaillances critiques ou non). La redondance est par exemple utili-
sable en sécurité. Il est plus utile de donner à λ (t ) une signification en termes de
probabilité. En effet :
Rappelons aussi que la fiabilité et la sécurité ne sont pas
indépendantes : la sécurité est d’autant plus grande que la fiabilité f (t ) dt = R (t ) λ (t ) dt (4)
est grande, mais l’inverse n’est pas vrai : si la fiabilité est très
ce qui s’énonce : la probabilité f (t ) dt de voir un appareil cesser de
bonne, la probabilité de défaillance contraire à la sécurité est faible
fonctionner entre t et t + dt est égale au produit de la probabilité
(mais pas forcément suffisante). Par contre, si la sécurité est bonne,
de fonctionnement de cet appareil au temps t, soit R (t ), par la pro-
la probabilité de défaillance contraire à la sécurité est très faible,
babilité λ(t ) dt de voir cet appareil cesser de fonctionner entre t et
mais il y a peut être beaucoup de défaillances non contraires à la
t + dt, s’il a fonctionné jusqu’à t ; λ(t ) est donc une probabilité
sécurité. De même, si la sécurité est bonne, la disponibilité ne l’est
conditionnelle. Elle a toutefois un sens plus physique que f (t ) dt ou
pas forcément.
même F (t ). Il suffit pour le comprendre de considérer le type de
défaillance qui a une probabilité égale de se produire dans un inter-
valle dt quelconque à condition qu’elle ne soit pas produite avant :
1.1.5 Sûreté de fonctionnement par exemple, probabilité pour qu’un corps étranger mobile dans une
enceinte vienne occuper telle place où il provoquera une
Elle est utilisée de plus en plus. Ce n’est pas une probabilité mais défaillance : λ(t ) = λ 0 = Cte. La formule (3) nous apprend alors
un concept qui regroupe la fiabilité, la disponibilité, la maintenabilité que :
et la logistique de maintenance.
Nota : certaines équipes utilisent le mot sûreté avec le sens de sécurité. R (t ) = exp(– λ 0 t ) (5)
d’où F (t ) = 1 – exp(– λ 0 t ) (6)
et f (t ) = λ0 exp(– λ0 t ) (7)
1.2 Autres caractéristiques de fiabilité
f (t ) est une fonction décroissante de t. La défaillance a moins de
chance de se produire dans un intervalle dt au fur et à mesure que
1.2.1 Probabilité de défaillance le temps passe, non parce que la probabilité d’apparition de la
défaillance sur dt d’un appareil (supposé encore en état de marche)
Nous la désignerons par : diminue, mais parce que la probabilité de trouver un tel appareil
diminue.
F (t ) = 1 – R (t ) (1)
Cette caractéristique du taux de défaillance d’être une grandeur
Il est souvent plus utile de considérer cette grandeur que la fiabi- aisément compréhensible fait que l’on exprime très souvent la fiabi-
lité. En effet, par définition, un appareil est fait pour servir et, par lité par la fonction λ(t ).
suite, on recherchera toujours les fiabilités extrêmement voisines de Le taux de défaillance a les dimensions d’une probabilité par unité
1 et dont l’expression est alors confuse (R = 0,999 99). On est de temps [ou par cycles (§ 1.1.1) ]. Il est recommandé de l’exprimer
ainsi obligé d’exprimer la fiabilité (comme la pureté des corps) par en probabilité par heure (ordre de grandeur : 1 × 10–9 à 100 × 10–9/h
le nombre de 9 contenus dans le chiffre qui l’exprime, mais il est à pour les composants, 10–6/h pour un sous-ensemble). On trouve ce
la fois plus simple et plus suggestif de dire que la probabilité de taux quelquefois exprimé en pour-cent de chance par 1 000 h soit
défaillance est F = 10–5. Cela met en lumière un fait qu’il ne faut 10–5/h dans les anciennes publications anglo-saxonnes.
pas perdre de vue : la connaissance de la fiabilité coïncide avec celle
des défaillances ou des écarts à la normale. Si toutes les fiabilités
étaient égales à 1, il n’y aurait pas lieu d’en parler.
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— soit en considérant :
1.2.4 Moyenne des temps jusqu'à défaillance, Σnt
moyenne des temps entre défaillances θ = ------------- (14)
N0
La moyenne des temps jusqu’à défaillance et la moyenne des pour un intervalle infini, avec au numérateur la durée cumulée des
temps entre défaillances caractérisent respectivement les dispositifs pièces calculée au moment de leur défaillance ;
non réparables et les dispositifs que l’on répare. En pratique, on — soit dans l'intervalle ∆t :
confond souvent ces deux moyennes et on a pris l’habitude de les
considérer dans un intervalle de temps infini, ce qui les identifie N ( t ) ∆t
θ = ------------------------ (15)
donc à la durée de vie moyenne. n
Le temps moyen jusqu’à défaillance vaut alors : qui est l'inverse du taux estimé par l'équation (8) avec au numéra-
teur la durée cumulée dans ∆t.
∞
t f ( t ) dt (10) Exemple : si l'on observe n = 5 défaillances dans l'intervalle de
0
temps ∆t = 100 h alors qu'il reste encore N (t ) = 1 000 pièces encore
moyenne des durées de vie individuelles de densité de répartition en vie, on observe en moyenne une défaillance toutes les 20 heures
égale à f (t ). pour l'ensemble des 1 000 pièces soit toutes les 20 × 1 000 h en
moyenne pour chaque pièce.
Pour les lois R (t ) pratiques, on montre (en intégrant par parties)
que cette moyenne vaut aussi :
∞ 1.2.5 Indisponibilité
R ( t ) dt (11)
0 L’indisponibilité est le complément à 1 de la disponibilité (donc
Nous recommandons l’usage du taux de défaillance plutôt que aussi une probabilité sans dimension). L’indisponibilité est
celui de cette moyenne jusqu’à défaillance. En effet, pour les dispo- recommandée plutôt que la disponibilité chaque fois que celle-ci est
sitifs courants, cette moyenne prend des valeurs peu pratiques (105 proche de 1 (selon l’explication donnée au paragraphe 1.2.1).
à 106 ) et l’on risque de faire une confusion avec une durée de fonc-
tionnement effective. De plus, contrairement au taux de
défaillance, cette moyenne ne s’additionne jamais dans les calculs 1.2.6 Intensité de défaillance
de fiabilité (§ 5.2.2). Enfin, ce qui est beaucoup plus grave, cette
moyenne calculée pour un intervalle infini ne peut absolument pas d N (t )
L’intensité de défaillance d’un organe est égale à --------------------- où N (t )
rendre compte de la réalité chaque fois que le taux instantané de dt
défaillance n’est pas constant (en particulier pour les systèmes non est la valeur moyenne (ou l’espérance mathématique) du nombre
réparés, § 5.2) : cette durée moyenne n’a alors aucune signification cumulé de défaillances de l’organe (sachant qu’à chaque défaillance
et donnerait des résultats faux (§ 5.2.1). l’organe est remplacé par un organe identique ou réparé ). Cette
On retrouve une valeur estimée de cette moyenne θ : caractéristique qui avait été proposée il y a plus de dix ans, mais
non utilisée, est maintenant quelquefois employée : elle est pratique
— soit en considérant, pendant l'intervalle de temps (0, t 1) : pour caractériser un organe unique comprenant des éléments d’âges
Σ N ( t ) ∆t différents et dont le taux de défaillance n’est pas constant. Elle
θ = --------------------------------- (12) coïncide avec le taux de défaillance dans le cas où celui-ci est
N0 – N ( t 1 )
constant.
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En tout état de cause, après le temps t b , le système se dégrade 2.2 Principaux modèles mathématiques
et il y a souvent intérêt à éliminer toutes les pièces survivantes pour
les remplacer par des neuves. La période comprise entre t a et t b est des lois de survie
donc celle qu’il faut prendre en considération dans les calculs
d’amortissement des frais de première installation.
Le tableau 1 et la figure 3 résument les principaux modèles
Il semble assez évident, a priori, que la plupart des appareils mathématiques utilisés pour rendre compte de l’expérience.
mécaniques seront sujets à ce type de défaillance ; c’est également
le cas des appareils dont le fonctionnement même entraîne une
réaction physico-chimique conduisant à la destruction (lampes à 2.2.1 Loi de survie exponentielle
incandescence, tubes à vide, condensateurs électrolytiques, batte-
ries, piles sèches). C’est en fait le cas général de tous les
La loi de survie exponentielle R = exp(– λ 0t ) (figure 3 I) est la
composants (§ 3.1), mais le temps t b est souvent inaccessible à
plus utilisée puisqu’elle rend compte du cas très général où le taux
l’observation. En effet, on doit remarquer que la période d’usure
de défaillance est constant (§ 1.2.3), c’est-à-dire du palier de la
systématique n’apparaît que si t b est petit devant 1/ λ0 : le calcul
courbe en baignoire. C’est le seul cas où la moyenne des temps de
montre qu’il ne reste plus que 1 % de pièces survivantes au bout
fonctionnement sans défaillance ait une signification car elle ne
du temps 4,6/ λ 0 par le simple jeu des défaillances à taux constant.
dépend pas alors de l’intervalle considéré [étant égale à l’inverse
La probabilité pour qu’une pièce vive nettement plus longtemps que
du taux instantané de défaillance constant selon l’expression (15)].
1/ λ0 est donc très faible, indépendamment de toute dégradation
Le taux de défaillance est cependant à préférer (§ 1.2.4).
systématique (après 50 000 h, il ne reste presque rien d’une popu-
lation de pièces dont le taux de défaillance λ vaut 10–4/h). Cette loi de survie exponentielle est à la fois la plus générale et
la plus simple : elle rend possibles certaines méthodes simples de
calcul de fiabilité des ensembles notamment (processus de
Remarques Markov,§ 5.3.5).
— Avec les productions automatiques de composants, le
comportement de groupe est prépondérant : des lots à faible
durée de vie peuvent apparaître (§ 3.1.2c ), mais le résultat peut 2.2.2 Loi de Weibull
être très différent si ces lots sont mêlés à la population normale
qui devient alors une population avec période de jeunesse très La loi de Weibull (figure 3 II) présente l’avantage de dépendre de
accentuée. trois paramètres : t 0 est un paramètre de décalage de l’origine, β
— On doit distinguer l’usure au sens statistique d’une popula- un paramètre de forme (positif) et η est un paramètre d’échelle
tion de pièces et l’usure individuelle d’une pièce qui peut être homogène à un temps. On constate d’après l’expression du taux de
responsable de défaillances à taux constant (§ 3.1.2b ). Il peut défaillance (tableau 1 et figure 3 II b ) que cette loi permet de
même arriver que l’usure statistique résulte d’événements rendre compte de l’une ou l’autre des trois périodes de vie de la
aléatoires : c’est le cas notamment de dispositifs ayant une courbe en baignoire (β < 1 pour les défaillances précoces où le taux
redondance interne sans réparation (§ 5.2), la perte de de défaillance λ décroît, β > 1 pour les défaillances d’usure où le
redondance (§ 5.1) ressemblant d’ailleurs à un vieillissement. taux de défaillance λ croît et β = 1 pour un taux constant). La loi
On peut citer aussi une pièce mécanique subissant des impacts exponentielle est donc un cas particulier (β = 1) de la loi Weibull.
aléatoires et perdant progressivement sa rigidité.
— Lorsque le taux de défaillance est constant, il n’y a pas
d’usure au sens statistique : pour une même population, une 2.2.3 Loi normale
pièce encore en vie a autant de chance d’être défaillante entre
1 000 et 1 100 h qu’entre 10 000 et 10 100 h (§ 1.2.3). Il revient La loi normale (figure 3 III) peut être utilisée pour rendre compte
alors au même de faire un essai de fonctionnement de 1 000 de la période d’usure (la loi de Weibull avec β voisin de 3 est
pièces pendant 10 000 h ou de 10 000 pièces pendant 1 000 h. voisine d’une loi normale). Cette loi étant définie de – ∞ à + ∞, il
— La durée de vie utile n’a pas de définition officielle, et l’on convient de limiter son utilisation au cas où la moyenne des durées
doit toujours préciser la proportion cumulée de pièces défaillantes de vie µ est grande (plus de trois fois) devant l’écart type σ 0 .
correspondantes : les durées à 10 % ou à 50 % peuvent être très
différentes selon la dispersion.
2.2.4 Loi log-normale
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Fiabilité (loi (t – t 0 ) ∞ ∞
β
de survie) : R (t ) ............ exp (– λ0 t )
exp – ---------------------
η 1
1 (t – µ) 2
------------------------- exp – ------ ----------------------
σ 0 2π
1
1 ( In t – µ ) 2
------------------------- exp – ------ -----------------------------
σ 0 2π 2
t 2 σ2 0
t 2 σ0
Densité des β (t – t 0 ) (t – t 0 ) 1 (t – µ) 2 1 ( In t – µ ) 2
défaillances : f (t )..........
λ0 exp (– λ0 t ) ------ ---------------------
η η
β–1
exp – ---------------------
η
β
1
------------------------- exp – ------ ----------------------
σ 0 2π 2 2 t σ0 2 π
1
----------------------------- exp – ------ -----------------------------
2 2
σ0 σ0
Taux instantané de β ( t – t0 )
défaillance : λ (t ) ........... λ0
------ -------------------
η η
- β – 1 f (t )/R (t ) f (t )/R (t )
(1) Γ est la fonction eulérienne de deuxième espèce ; les valeurs sont données dans l’article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300] du traité L’entreprise industrielle.
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Caractéristiques de fiabilité
Exemples
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Il existe aussi des limitations de type a ) pour des paramètres qui Les cas d’incompatibilité entre la constitution technologique d’un
ne sont pas forcément choisies comme contraintes : ainsi, on admet composant et certaines conditions d’emploi sont à examiner de près
en général que la tension appliquée au collecteur d’un transistor ne au moment du choix des composants (§ 7.2.4), notamment avec
modifie qu’assez peu la fiabilité sauf au voisinage de la valeur limite les composants passifs. Les raisons sont diverses :
de claquage (elle intervient aussi pour des mécanismes de dégra- — de nouveaux processus de fabrication économiques sont
dation anormaux comme la migration d’ions dans les oxydes de constamment mis au point ; ils donnent en général (au moins après
protection). Ces phénomènes à seuil s’apparentent à la résistance à stabilisation) des composants très fiables mais parfois dans un
la rupture en mécanique. domaine restreint seulement ;
— par leur constitution, certains composants sont inaptes à des
utilisations particulières ; des produits spéciaux sont conçus à cet
4.4 Limites à ne pas dépasser effet ;
— certains environnements ou conditions de fonctionnement ne
sont pas forcément acceptés par tous les composants (résistance
Ces limites ne sont pas à confondre avec les tolérances admises
aux solvants).
sur les caractéristiques, tolérances parfois appelées limites admis-
sibles. Elles sont de plusieurs sortes. Les directives d’emploi doivent énumérer les cas d’incompatibilités
connus afin que les services d’études des constructeurs ne soient
a ) Les limites de fonctionnement garanti sont à distinguer des
pas obligés de les découvrir eux-mêmes (et aux dépens de leurs
limitations précédentes : la plupart du temps, les caractéristiques de
clients). En effet, des incompatibilités conduisent à des taux de
fonctionnement dépendent des conditions d’alimentation ou de
défaillances catastrophiques (et en général à court terme).
température et il existe donc un jeu de tolérances garanties statis-
tiquement par les spécifications. C’est notamment le cas pour les Citons quelques cas d’incompatibilités.
circuits intégrés dont le fonctionnement défini par des tolérances sur — En général, les condensateurs ne sont pas conçus pour être
les vitesses et les tensions de commande, n’est possible que dans traversés par du courant électrique alternatif (à cause de l’échauf-
des gammes de température et de tension d’alimentation fement). Seules quelques familles le tolèrent (exemple : mylar à
fixées (0 à 70 oC ou – 55 à + 125 oC). Au-delà, les tolérances armatures, polypropylène).
seraient plus larges ou même la fonction ne serait plus remplie
(incompatibilités de décalages d’impulsions par exemple). — Les condensateurs électrolytiques à l’aluminium (électrolyte
liquide ) ne supportent pas la chaleur (§ 4.7) et certaines familles
b ) Les limites à ne pas dépasser pour les essais d’endurance. On (ou modèles) ne tolèrent pas le passage de fortes pointes de cou-
doit appliquer les contraintes maximales possibles afin de simuler la rant en permanence (comme dans les alimentations à découpage).
plus longue durée de fonctionnement possible pendant une durée
d’observation relativement brève (1 000 à 10 000 h) (§ 6.4). On ne — Seules certaines familles de transistors résistent bien à la
doit toutefois pas dépasser les limitations indiquées au commutation de puissance : ils sont caractérisés à cet effet (aire de
paragraphe 4.3a (mécanismes à seuil). On doit par ailleurs s’effor- sécurité).
cer de s’affranchir en partie des limites indiquées aux — Certaines diodes sont conçues pour écouler des surcharges (en
paragraphes 4.3b et 4.4a (bon fonctionnement) soit en admettant pratique, il s’agit d’une aptitude à écouler des surcharges en énergie,
un fonctionnement imparfait, soit en imaginant des conditions de en fait, des pointes de température) grâce à l’inertie thermique et
polarisation spéciales (on ne cherche plus à faire fonctionner le l’adaptation des brasures : pour les petites surcharges, on peut
composant, mais on s’efforce de rétablir les contraintes électriques choisir des diodes à puissance spécifiée supérieure à celle que l’on
souhaitées en tenant compte par exemple des effets de la tempé- chercherait sans tenir compte des surcharges.
rature). — Pour le fonctionnement intermittent, les transistors de puis-
c ) Les limites à ne pas dépasser en fonctionnement normal sance doivent résister à des cycles de température (brasures
doivent être nettement moins sévères que celles des essais adaptées).
d’endurance (§ 4.4b) et suffisamment loin des mécanismes à seuil — Il existe des contacts de relais selon la nature de la charge,
pour les autres paramètres. Elles doivent figurer dans des directi- selon que la contrainte est le passage ou la coupure d’une forte
ves d’emploi (§ 4.5). intensité de courant (régime d’arc) ou, au contraire, un stockage au
repos (risque de corrosion ou formation d’une couche isolante).
— La compatibilité avec les méthodes de report doit être étudiée
4.5 Directives d'emploi ou règles de l'art de très près, notamment avec le montage en surface dont l’intérêt
économique est certain par ailleurs (c’est notamment l’aptitude d’un
Elles résument l’expérience déjà acquise et la connaissance de la composant à résister à une élévation brutale de température :
nature des composants. Elles sont élaborées par les services de compte tenu de leur petite taille, ces composants ont en effet une
technologie des constructeurs d’équipements ou des administrations très faible inertie thermique et leur élévation de température interne
utilisatrices. Parfois elles sont l’œuvre de syndicats de fabricants ou peut être destructive. L’aptitude est sanctionnée par des essais de
d’organismes nationaux. Elles comprennent en général : soudage avec contrôle avant et après). L’aptitude au report doit
— des informations sur les propriétés d'une famille de composants également tenir compte des produits de nettoyage.
afin de tirer le meilleur parti de leur technologie (stabilité des — La fragilité de certains composants (circuits intégrés MOS,
caractéristiques dans le temps ou en fonction de la température, surtout transistors pour hyperfréquences, § 4.7) oblige à prendre
valeurs des caractéristiques complémentaires non garanties par les des précautions très rigoureuses pour les manipulations (fragilité
spécifications, etc.) ; vis-à-vis des faibles surcharges électrostatiques). Il en va de même
— des limites à ne pas dépasser en fonctionnement normal [pour pour la fragilité de pastilles de semi-conducteurs achetées telles
les matériels PTT (Postes, Télécommunications et Télédiffusion) : quelles, vis-à-vis de la pollution, des poussières, de l’humidité.
température de jonction des transistors au silicium limitée à 125 oC,
courant et température des photocoupleurs limités selon la durée de
fonctionnement effective souhaitée] ;
— des recommandations et règles de mise en œuvre.
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■ Théorème des événements mutuellement incompatibles : si Pour déterminer P(E/y ) et P ( E / , on décompose le diagramme
y)
A1 , ..., Ai ..., An sont des événements partiels de l’événement A et
s’ils sont incompatibles entre eux, on a : initial suivant les deux diagrammes II et III de la figure 9 : l’un
correspond à Ry = 1 (Y en état) et l’autre à R y = 0 (Y en panne). On
n vérifiera [d’après la relation (19)] qu’en posant R = 1 – F :
PA = ∑ PA
i
(18)
P (E/y ) = (1 – Fu Fw ) (1 – Fv Fx ) (22)
i=1
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■ Il peut arriver que des dispositifs aient plusieurs modes de 5.1.4 Différentes catégories de redondances
défaillances, par exemple deux modes incompatibles que l’on désigne
circuit ouvert et court-circuit. Supposons que n dispositifs soient en On peut distinguer plusieurs catégories.
série pour le mode circuit ouvert et en parallèle pour le mode court-
circuit, les probabilités de défaillance de l’ensemble par circuit a) La redondance simple (ou active) où les dispositifs de secours
sont en permanence en régime de fonctionnement et en service :
ouvert F 0 et par court-circuit Fc sont respectivement 1 – (1 – F 0 )n et
il n’y a pas de dispositif auxiliaire pour mettre en service un dispositif
n de secours. Elle est totale si un seul dispositif est nécessaire parmi
F c . Étant mutuellement exclusives, ces probabilités s’additionnent :
la probabilité de bon fonctionnement de l’ensemble est alors les n dispositifs associés (on dit 1 parmi n : l’ensemble est défaillant
n n
si les n dispositifs le sont).
R = ( 1 – F 0 ) n – F c . On trouve de même ( 1 – F c ) n – F 0 pour une Elle est partielle si k dispositifs sont nécessaires parmi n [on dit
association en parallèle pour le mode circuit ouvert et en série pour k parmi n : l’ensemble est défaillant si (n – k + 1) dispositifs sont
le court-circuit (il faut distinguer soigneusement les associations défaillants, c’est-à-dire une partie seulement des n dispositifs].
électriques et les associations d’événements : des condensateurs b) La redondance à commutation (ou passive) où les dispositifs
associés électriquement en parallèle sont en série pour les courts- de secours ne sont mis en service qu’en cas de besoin : il y a donc
circuits). un dispositif auxiliaire de détection de panne et de commutation. Les
Nota : une autre méthode de calcul, par description de schéma logique (un diagramme de dispositifs de secours peuvent être en régime de fonctionnement en
fiabilité est assimilable à un schéma de logique) ; est plus compliquée mais elle donne les
points sensibles de l'ensemble [7]. permanence ou seulement lorsqu’on en a besoin (sinon ils sont en
régime de stockage et leur taux de défaillance peut être plus faible) :
On peut citer une autre méthode souvent très pratique pour
redondance à commutation en régime permanent ou séquentiel.
résoudre les diagrammes de fiabilité : considérons le diagramme de
la figure 9. On écrit tous les états possibles de chaque élément dans
un tableau comme celui de la figure 12 et dans chaque case on écrit
l’état du système. Il apparaît alors des regroupements possibles et
l’on écrit la probabilité de chaque groupement.
Il est parfois nécessaire d’indiquer un sens de parcours sur le
diagramme de fiabilité pour tenir compte du fait que certaines
associations ne conviennent pas au bon fonctionnement de
l’ensemble. Par exemple, la figure 13 traduit le fait que, si C est en
panne, le système ne fonctionne pas, même si F, B, E et D sont en
bon état (à cet effet, il faut appliquer une deuxième fois le théorème Figure 11 – Exemple de diagramme où un dispositif intervient
des probabilités conditionnelles selon l’état, bon ou mauvais, de plusieurs fois
l’élément C ).
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t
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5.2.4.2 Cas du fonctionnement séquentiel Chaque taux de défaillance correspondant doit être la somme des
taux partiels conduisant à chacun des modes.
Le raisonnement est le même qu’au paragraphe 5.2.3.4.
Considérons l’exemple de la figure 17, qui montre en outre l’effet
de l’imperfection du commutateur : on trouve avec le raisonnement
détaillé sur la figure 17 :
5.2.5 Tableau récapitulatif
t
exp [ ( λ r + λ 2 ) – ( λ 1 + λ β + λ τ + λ s + λ α ) x ] d x
0
ce qui donne si λ1 = λ2 = λ et λr = λ τ = λc :
λ exp [ – ( λ + λ c ) t ]
R = exp [ – ( λ + λ β + λ c ) t ] + -------------------------------------------------------
-
λα + λβ + λs
{ 1 – exp [ – ( λ α + λ β + λ s ) t ] }
∑ ----------------
i!
(λ t ) i
R = - exp [ – ( λ + λ ) t ]c (31)
i=0
L’équation (31) est générale, mais elle ne tient pas compte des
modes de défaillances du commutateur. La figure 18 compare le Figure 17 – Redondance de deux alimentations
régime permanent et séquentiel (commutateur parfait).
L’exemple précédent démontre la nécessité de tenir compte des
modes de défaillance du commutateur ; on distinguera les défail-
lances dont les effets sont les suivants :
— impossibilité de commuter un dispositif de secours (armature du
relais ici) ;
— commutation intempestive alors que le dispositif en service est
bon (ici bobine coupée) ;
— pas de mise en service des dispositifs (contacts du relais ici).
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5.3 Fiabilité des ensembles réparés 5.3.2 Régime transitoire et régime stationnaire
∑
i
1 parmi n ( – 1 ) i + 1 C n exp ( – i x ) 1 – xn
i=1
Simple partielle
2 parmi 3 3 exp (– 2 x ) – 2 exp (– 3 x ) 1 – 3 x2
3 parmi 4 4 exp (– 3 x ) – 3 exp (– 4 x ) 1 – 6 x2
n – 1 parmi n n exp [– (n – 1) x ] – (n – 1) exp (– n x ) 2
1–Cnx2
2 parmi 4 3 exp (– 4 x ) – 8 exp (– 3 x ) + 6 exp (– 2 x ) 1 – 4 x3
3 parmi 5 6 exp (– 5 x ) – 15 exp (– 4 x ) + 10 exp (– 3 x ) 1 – 10 x 3
n (n – 1)
1 + -----n2- ( n – 3 ) exp ( – n x ) + ( 2 n – n 2 ) exp [ – ( n – 1 ) x ] + -------------------------
3
n – 2 parmi n exp [ – ( n – 2 ) x ] 1 – C n x3
2
n
∑
i k–1
k parmi n C n exp ( – i x ) [ 1 – exp ( – x ) ] n – i 1–Cn xn–k+1
i=k
À commutation
(séquentiel )
1 parmi 2 [1 + x ] exp (– x ) x2
1 – ----------
2
1 + x + ---------
- exp ( – x )
x 2 x3
1 parmi 3 1 – ----------
2 6
1 + x + ---------
- + ... + ------------------------ x n – 1 exp ( – x )
x 2 1 xn
1 parmi n 1 – ----------
2 (n – 1) ! n!
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On obtient ainsi l’équation différentielle : états avec n, (n – 1),..., (i ) dispositifs en bon fonctionnement sont
mutuellement exclusifs, la probabilité d’apparition d’une défaillance
P 1′ = – λP 1 + µP 0 (32) pendant dt vaut d’après la relation (20) :
à laquelle on adjoint : ( p n ) P n + ... + [ p ( k + 1 ) ] P k + 1
1 = P 1 + P0 (33)
A (35)
On a écrit pour simplifier P 1 , P 0 , λ, µ qui sont fonction de t. + ( p k ) P k + ... + ( p i ) P i + ... + ( p 1 ) P 1 dt
Si µ et λ sont des constantes, ce système formé par les équations
(32) et (33) admet pour solution : B
En fait, bien que toutes ces défaillances soient effectivement
µ λ
P 1 = ---------------- + ---------------- exp [ – ( λ + µ ) t ] (34) comptabilisées par les services d’entretien, ni celles soulignées en A
λ+µ λ+µ (il reste encore plus de k dispositifs) ni celles soulignées en B (le
P1 est la disponibilité à l’instant t : elle tend vers la disponibilité système est de toute façon défaillant car il n’a, par hypothèse, qu’un
seul état de défaillance) ne rendent le système défaillant. Le taux de
stationnaire µ/( λ + µ) [avec une constante de temps 1/( λ + µ)]
défaillance du système vaut donc [(p /k ) P k ] dt où p /k vaut
soit µ dans le cas très général où l’on peut négliger λ (de 10–6/h à k λ (k dispositifs en fonctionnement). On vérifiera que P k vaut
10 –4/h) devant µ (de 10–2/h à 1) ; au bout du temps 1/µ la partie
n – (k + 1) µ
variable ne vaut plus que 1/e fois sa valeur initiale, soit moins de
4 % de la partie constante (figure 19).
-----------------------------
k
- ------
λ
P k – 1 et que P k – 1 est une valeur approchée de
l’indisponibilité. En effet, celle-ci vaut P k – 1 + P k – 2 + ... + P 0 ,
λ i
5.3.3 Méthodes de calcul somme dont chaque terme vaut ------ ------------------------ fois le précédent, soit
µ n–i+1
pour les ensembles réparables
à peu près λ/µ avec λ/µ < 10–2.
Il y a deux méthodes de calcul dont l’une (§ 5.3.4) ne s’applique D’où le taux de défaillance du système (I étant l’indisponibilité) :
qu’aux systèmes dont les taux unitaires de défaillance et de répara- Λ ≈ µ (n – k + 1) I (36)
tion (par dispositif) sont indépendants de l’état des autres dispositifs.
Les résultats les plus courants sont présentés au paragraphe
Exemple : dans un parc de voitures, les taux de panne de chaque 5.3.7 et dans le tableau 7.
voiture sont bien indépendants, mais les taux de réparation de chaque
voiture ne le sont pas s'il y a un seul mécanicien pour tout le parc :
certaines voitures devront probablement attendre que d'autres soient
réparées avant de l'être elles-mêmes. Leur probabilité de réparation
est donc fonction de l'état du parc.
(0)
n k–1
∑ ∑
i i n–i
Redondance active partielle (k parmi n dispositifs identiques) C n Dj ( 1 – D j ) n – i Cn I j ( 1 – Ij ) i
i=k i=0
(0)
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n!
----------------------- ( λµ ) n – k + 1 n! λn – k + 1 n! n!
------------------------------------------------------- ( λµ ) n – k + 1 ---------------------------------------------- [ λ n – k + 1 µ n – k ]
k parmi n (k – 1) ! ----------------------- ---------------------- (k – 1) ! (n – k ) !
( k – 1 ) ! µn – k (k – 1) ! (n – k + 1) !
(n – 2) parmi n (n – 2)3 (λ/µ)3 (n – 2)3 λ3/µ2 1/6 (n – 2)3 (λ/µ)3 1/ (n – 2)3 λ3/µ2
2
( k λ )n – k + 1 1
--------------------------------- ( k λµ ) n – k + 1
1
------------------------ [ ( k λ ) n – k + 1 µ n – k ]
k parmi n (k λ/µ)n – k + 1 -------------------------------
- (n – k + 1) ! (n – k ) !
µn – k
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Le chiffre dans chaque cercle est le nombre de dispositifs en bon e) On peut aussi calculer la fiabilité mais par un artifice qui traduit
état et les flèches représentent les probabilités de transition : on la signification de cette fonction (qui ne prend pas en compte les
passe d’un état à l’autre soit par remise en état, soit par une nouvelle événements suivant la première défaillance) ; on fige le système
défaillance. Pour passer de (i – 1) à i dispositifs, la probabilité de après la première défaillance totale (on ne répare plus) d’où le
remise en état est µdt s’il n’y a qu’un seul réparateur (le taux unitaire, diagramme de la figure 22.
par dispositif, dépend alors de l’état du système, c’est-à-dire de i ).
Elle est (i – 1) µdt si le nombre des réparateurs n’est pas limité (taux On obtient, S 1′ et S ′2 étant les racines de
unitaire indépendant toujours égal à µdt ). Pour passer de i à (i – 1) S2 + S (3λ + µ) + 2λ2 =0:
dispositifs, la probabilité de défaillance est i λdt si les dispositifs en
bon état fonctionnent (fonctionnement permanent ). Elle est λdt S 1′ exp ( S 2′ t ) – S 2′ exp ( S 1′ t )
dans le cas de la commutation séquentielle (un dispositif seulement R ( t ) = --------------------------------------------------------------------------------------
- (40)
S 1′ – S 2′
fonctionne). La figure 21 donne les diagrammes dans chacun de ces
cas. On montre que R (t ) est rapidement assimilable à une exponen-
b) On écrit pour chaque état i une équation différentielle dont le tielle (l’un des termes est prépondérant). On peut alors calculer la
premier terme est la probabilité de quitter cet état dPi /dt. Le second moyenne des temps jusqu’à défaillance :
membre est la somme algébrique des probabilités de transition
3λ + µ µ
associées à chaque flèche avec le signe moins ou plus selon que M = ------------------- ≈ ------------
la flèche quitte ou se dirige vers l’état considéré i, ces probabilités 2λ 2 2λ 2
étant pondérées par la probabilité d’être dans l’état d’où partent les
flèches. Dans l’exemple de la figure 20, on obtient le système : autre moyen de trouver le taux de défaillance :
Λ ≈ 1/M
P 2′ = – 2 λ P 2 + µP 1
pour les systèmes réparés la moyenne des temps jusqu’à défail-
P 1′ = 2 λ P 2 – ( λ + µ ) P 1 + µ P 0 (37) lance est utilisable, mais plutôt comme intermédiaire pour calculer
P 0′ = λ P 1 – µP 0 Λ, puisque le taux Λ peut être considéré comme constant en régime
stationnaire.
n
Il est utile de donner une méthode plus générale pour calculer le
On lui adjoint la relation ∑ P i = 1 (le système est forcément taux de défaillance Λ du système.
i=0
On considère toutes les transitions vers l’état de panne
dans l’un des états P i ).
(figure 23).
c) L’indisponibilité s’obtient en ajoutant les probabilités des états En utilisant le théorème des probabilités conditionnelles
à n o m b r e i n s u f fi s a n t d e d i s p o s i t i f s ( m o i n s d e k ) , s o i t [équation (20)] on écrit de deux manières différentes la probabilité
P k – 1 + P k – 2 + ... + P 0 , c’est-à-dire P 0 dans l’ensemble de la de panne du système :
figure 20.
— soit Dλ
La résolution complète du système s’obtient à l’aide des trans-
formées de Laplace. On trouve ici, S1 et S 2 étant les racines de — soit λ1 P 1 + λ 2 P 2
S + S (2 µ + 3 λ) + µ2 + 2 λ µ + 2λ2 = 0 :
2
avec D disponibilité du système.
2 λ2 S 2 exp ( S 1 t ) – S 1 exp ( S 2 t ) On en déduit Λ.
I = P 0 = ------------------------------------------ – 2λ 2 ------------------------------------------------------------------------------- (38)
µ 2 + 2λµ + 2λ 2 S2 S1 ( S2 – S1 )
Si l’on ne s’intéresse qu’au régime stationnaire, on annule les 5.3.6 Redondance avec commutation
premiers membres du système (37) :
Dans le cas de la redondance avec commutation, on obtient une
P 2′ = P 1′ = P 0′ = 0 première approximation en supposant l’organe de commutation en
et l’on trouve : série : il suffit donc d’ajouter son taux de défaillance et son
indisponibilité dans les formules précédentes.
2λ 2 Pour le fonctionnement séquentiel, la méthode est la même mais
I = ------------------------------------------
µ 2 + 2λµ + 2λ 2 la probabilité de passage (i + 1) vers (i ) est différente car il n’y a
jamais plus de k dispositifs en fonctionnement à la fois
[premier terme de l’équation (38)]. (figures 21c ou 21d ).
Si λ/µ est négligeable devant 1 (cas pratique), on trouve : En fait, il faut tenir compte des modes de défaillance du dispositif
de commutation et refaire le raisonnement du paragraphe 5.2.4.2.
2λ 2
I ≈ ------------ On ne doit jamais surestimer la fiabilité du commutateur dont le
µ2 taux de défaillance risque d’être prépondérant devant celui des
dispositifs secourus.
d) Le taux de défaillance s’obtient comme au paragraphe 5.3.4.
Il vaut (p /k ) P. Ici P k = (µ/λ) P k – 1 [relation de récurrence différente
de celle du paragraphe 5.3.4 car la probabilité de passage de P k – 1 5.3.7 Principaux résultats
à P k vaut µ et non (n – k + 1) µ].
On trouve ainsi : Le tableau 7 donne les développements limités (au premier
Λ=µI (39) terme) des résultats pour les principales combinaisons rencontrées
en pratique (si λ/µ est petit devant 1). On a retenu, deux types de
soit ici λ P 1 ou : maintenance : un seul ou un nombre non limité de réparateurs (avec
2 λ2 µ 2λ 2 l’approximation retenue, il suffit que ce nombre soit supérieur
------------------------------------------ ≈ ------------
µ
µ 2 + 2λµ + 2λ 2
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Figure 21 – Diagrammes d’état pour les redondances active, passive, selon le nombre de réparateurs
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I ≈ IJ [ A I J( n – k ) ]
et Λ ≈ λ [ B I (Jn – k ) ] (41)
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diagramme d’un ensemble de deux dispositifs identiques en et que la probabilité de rupture de stock vaut :
redondance simple totale et dont le dispositif d’alarme imparfait a
2
une probabilité de détection α. L’état 1 correspond à un dispositif Ij
défaillant, défaillance non détectée. On vérifiera (mêmes règles P E 4 = ----------------------------------------------------------------------
2
- (47)
qu’au paragraphe 5.3.5) que l’indisponibilité et le taux de défaillance ( 1 + I j + I j ) + λε ( 1 + I j )
valent :
avec I j = λ/µ.
2 λ [ λ + µ (1 – α)]
I = ------------------------------------------------- (42)
µ2
5.3.8.3 Stock de réserve limité
2 λ [λ + µ (1 – α)] Considérons un parc de dispositifs auquel est associé un stock de
Λ = ------------------------------------------------ (43)
µ dispositifs de rechange. Les paramètres ε et µ ont la même significa-
tion qu’au paragraphe 5.3.8.2 et λ est le taux de défaillance d’un
La figure 26 donne un exemple pratique : deux alimentations dispositif. L’état du parc est défini par trois paramètres (nombre de
(taux de défaillance λ = 10–6/h) sont couplées par deux diodes (taux dispositifs en service, en stock, à réparer). La figure 28 représente
de défaillance : 10–9/h, mode principal : circuit ouvert). Chacune des le diagramme d’un parc où trois dispositifs sont nécessaires et où
alimentations est suffisante (redondance simple totale). Le dispositif il y a deux dispositifs de rechange. En appelant Pi les probabilités
d’alarme (voyants) ne détecte pas la coupure d’une diode qui pour que le parc soit dans l’état i, les probabilités pour qu’il y ait
constitue pourtant une défaillance du dispositif (alimentation 3, 2, 1 dispositifs en service sont (P 0 + P1 + P 2) ; (P 3 + P 4 + P 5 ) ;
+ diode) : la probabilité de non-détection est ici de 10–3 (taux de (P 6 + P 7 ). On en déduit que le nombre moyen de dispositifs en
défaillance diode/alimentation + diode). On trouve alors service est :
I = 22 × I0–8 (au lieu de 2 × 10–8 avec α = 1) et Λ = 22 × 10–10/h 3 (P 0 + P 1 + P 2) + 2 (P 3 + P4 + P 5) + (P 6 + P 7)
(au lieu de 2 × 10–10/h).
Les formules (42) et (43) sont des formules simplifiées valables que la disponibilité d’un dispositif est :
lorsque λ/µ et la probabilité de non détection (1 – α) sont (P 0 + P1 + P2) + 2/3 (P 3 + P 4 + P 5 ) + 1/3 (P 6 + P 7)
négligeables devant 1.
En posant β = 1 – α les formules complètes sont : et que la probabilité de rupture de stock est :
P 5 + P 7 + P9
λ λ
2 ------ ------ + β
µ µ La figure 29 peut être complétée (figure 28) : elle correspond,
I = ------------------------------------------------------------------------------------ en effet, au cas où l’on néglige les probabilités de panne pendant
λ λ2
1 + 2 β + 2 ------ ( 1 + 2 β ) + 2 --------- que l’on remplace un dispositif défectueux c’est-à-dire que l’on
µ µ2 néglige λ/ε devant 1 (ce qui est légitime).
λ
soit, si ------ 1 :
µ
λ λ
2 ------ ------ + β
µ µ
I = --------------------------------------
1+2β
qui devient si β 1 :
2λ λ
µ µ
I = ---------- ------ + β
(44)
λ
------ + β
µ
Λ = 2 λ --------------------------------------
λ
1 + 2 β + 2 ------
µ Figure 25 – Diagramme d’état d’un ensemble réparable (1 parmi 2)
lorsqu’une fraction des pannes n’est pas détectée
λ
soit, si ------ 1 :
µ
λ
------ + β
µ
Λ = 2 λ -------------------- (45)
1+2β
λ
Λ = 2 λ ------ + β
µ
5.3.8.2 Redondance passive, stock de réserve limité
La figure 27 représente le diagramme (quatre états possibles)
d’un ensemble de deux dispositifs, l’un normalement en fonctionne-
ment, l’autre normalement en attente (ne fonctionnant pas) ou en
réparation. On suppose que le remplacement et la réparation
suivent des lois exponentielles de taux respectivement égaux à ε
(remplacement) et µ (réparation). On vérifiera que la disponibilité Figure 26 – Association de deux alimentations
vaut :
1 + Ij
PE 1 + P E 3 = ----------------------------------------------------------------------
2 (46)
( 1 + I j + I j ) + λε ( 1 + I j )
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états possibles (E 0 l’état parfait, E i les états dégradés) et où λ i et Ce n’est pas le cas en général pour les réparations et il arrive
µ i sont les probabilités de transition correspondantes : la probabilité aussi que certains composants n’aient pas une loi exponentielle de
P 0 d’être dans l’état E 0 est : survie mais obéissent plutôt à une loi log-normale (diodes laser).
1 Dans la méthode des états fictifs, on remplace un état donné par
P 0 = -------------------------------
n
- plusieurs états : en série, en parallèle (ou une combinaison des deux).
λi
1 + ∑ -------
µi 5.3.11.1 États en série
i=1
λi Supposons que l’on ait k états dont les temps d’occupation sont
et P i = ------- P 0 des variables aléatoires θi avec une fonction de distribution expo-
µi
nentielle de paramètre νi :
Si tous les temps de réparation sont identiques, en appelant Fi (t ) = P (θi < t ) = 1 – exp (– νi t )
λ = Σλ i (taux global du matériel), on trouve :
Si ces états sont traversés en série (selon leur ordre), le temps θ
µ λi passé dans ces k états est une variable aléatoire somme des θi :
P 0 = ---------------- et P i = ---------------
-
µ+λ µ+λ k
θ = ∑ θi
i=1
5.3.10 Organisation d'un système
dont la fonction de densité f (t ) est égale au produit de convolution
On doit également tenir compte de l’effet des défaillances : la des fonctions de densité f i (t ) des variables θi :
figure 31 illustre un cas très fréquent dans un système de f (t ) = f 1 (t ) ∗ f 2 (t ) ∗... ∗ f i (t ) ∗... ∗ f j (t )
télécommunications : une défaillance d’un bloc A ne coupe que
30 voies téléphoniques alors que celle du bloc B en coupe 120 : on Si l’on prend la transformée de Laplace, on obtient (en posant
peut alors être conduit à secourir le bloc B. D’autre part, on doit νi = 1/θi ) :
considérer les caractéristiques de fiabilité de chaque voie (λ1 + λ 2) k k
νi
et les charges d’exploitation totales (4 λ1 + λ 2). F(p ) = ∏ f i (p )
i=1
= ∏
i=1
----------------
p+ν i
-
---------------
p+ν
ν k
5.3.11 Disponibilité lorsque la loi de distribution soit F(p ) = - si tous les ν i sont égaux
des transitions est quelconque
t k – 1 exp ( – ν t )
νk
d’où f ( t ) = ----------------------------------------------------
Les méthodes décrites aux paragraphes 5.2 et 5.3 supposent que (k – 1) !
les probabilités de défaillance et de réparation suivent des lois
exponentielles. soit une loi d’Erlang d’ordre k – 1.
Ainsi la loi d’Erlang (d’ordre k – 1) peut être considérée comme
la densité de probabilité de durée θ correspondant à une succession
de k tâches élémentaires de durée θi , toutes distribuées selon des
lois exponentielles de même paramètre ν.
Les courbes de la figure 32 donnent pour différentes valeurs de
k la fonction de densité dans le cas où tous les νi sont égaux.
Figure 31 – Organisation d’un système de voies téléphoniques Figure 32 – Fonction de densité de probabilité de la loi d’Erlang
(multiplexeur)
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On peut ainsi approcher une loi de distribution donnée par une loi Par exemple, pour une distribution des réparations, on pourra
d’Erlang. Si la loi que l’on désire simuler n’est connue que par ses considérer plusieurs états de panne du matériel, chacun d’entre eux
deux premiers moments (moyenne et variance), il existe alors une correspondant à une fraction ωi des pannes possibles et demandant
loi d’Erlang possédant exactement les deux mêmes moments. En un temps de réparation distribué selon une loi exponentielle de
effet, si l’on note m la valeur moyenne de θ et σ son écart type, on a : paramètre ρi .
Si l’on considère n états en parallèle, la loi de distribution de la
d [F (p )]
m = – ---------------------------
dp p=0
durée de réparation est donnée par :
n
m = k /ν si tous les ν i sont égaux
soit f (t ) = ∑ ω i ρ i exp ( – ρ i t )
et σ = m2 – m2 i=1
n
(p )
avec m2 =
d [F 2 ]
-----------------------------
- avec ∑ ωi = 1
dp 2 i=1
k
soit σ = ------------- si tous les νi sont égaux Connaissant une distribution à approcher, on obtient les valeurs
ν de ωi et ρi en égalant les premiers moments de la distribution
de f (t ).
La règle est alors la suivante :
Par exemple, si l’on considère deux états en parallèle, on obtient
(figure 34) :
On connaît la moyenne m et l’écart type σ de la distribution que 2A
l’on veut approcher : le nombre d’états fictifs à intercaler k est le ρ 2 = ---------------------------------------------------- ; ω 2 = 1 – ω 1
plus petit entier supérieur ou égal à m 2/σ 2. Le taux de transition – B ± B 2 – 4 AC
entre ces états vaut :
2 ( µ ′1 ρ 2 – 1 ) µ′1 ρ 2 – 1
ν = k /m ρ 1 = ------------------------------------- ; ω 1 = --------------------------
µ 2′ ρ 2 – 2 µ 1′ ρ2 – ρ1
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5.4.4 Intérêt des études de fiabilité par dérive. ensuite. Pour des raisons économiques, le nombre de pièces × heures
Tendances est donc réduit (ce qui est compatible avec le choix de fortes
contraintes).
Ainsi, les études de fiabilité par dérive, désormais peu coûteuses L’analyse des résultats d’exploitation donne les renseignements
et intégrées aux études d’optimisation des schémas, sont devenues exactement complémentaires, puisque c’est le seul moyen pour
une nécessité. Elles offrent d’autres possibilités : connaissant les estimer des taux de défaillance faibles dans les conditions réelles
coefficients de sensibilité, il est possible d’inverser la démarche du d’emploi (nombre important de pièces × heures en général,
calcul et non plus de calculer la fiabilité en fonction des dérives de contraintes normales de fonctionnement donc faibles). Le fait que les
composants, mais de se fixer des limites maximales aux dérives de conditions d’emploi soient réelles fait souvent apparaître des
composants : celles-ci sont ensuite vérifiées par des essais mécanismes que les essais en laboratoire n’avaient pas permis de
accélérés (§ 6.4). Éventuellement, le choix d’une technologie plus prévoir (effet d’un environnement, corrosion, parasites, surcharges,
appropriée pour un composant critique permet de tenir les etc.).
exigences et de rendre négligeable la proportion de défaillances par
dérive pendant toute la durée de la mission ou entre deux réglages
d’entretien préventif (ou de supprimer ceux-ci). 6.1.3 Essais en laboratoire
Toutefois, ces études sont actuellement limitées aux parties
analogiques des organes car le calcul des circuits numériques (effet Ces essais portent en général sur un échantillon donné et on ne
des dérives) n’est pas encore praticable (ce qui constitue une gêne remplace donc pas les pièces défaillantes (lorsque ce sont des
certaine puisque la tendance actuelle est de généraliser les organes composants). Des précautions doivent être prises avant les essais :
numériques). En outre, on se heurte encore à la rareté des données — l'échantillon doit être bien homogène (caractéristiques de
sur les dérives de composants (souvent masquées par d’autres fabrication, origine des lots) ;
instabilités, hystérésis, effet de la température, ces données sont — les conditions de fonctionnement doivent être bien connues (on
rarement publiées). Mais il est toujours possible de déterminer des doit notamment s'affranchir des risques d'oscillations parasites), les
limites admissibles aux dérives des composants les plus critiques (en sources d'alimentation doivent être fiables (de nombreux essais ont
général seuls quelques composants sont critiques). été perdus par suite de l'emballement d'une étuve) ; des signalisa-
tions appropriées doivent déceler les défaillances pouvant provoquer
des dégâts matériels ou la défaillance d'autres appareils ;
— le personnel doit être expérimenté et les moyens disponibles
6. Estimation de la fiabilité. doivent être suffisants en quantité et en qualité (appareils de
mesure, traitement des mesures par informatique : de nombreux
Essais essais ont été abandonnés faute de moyens).
On doit établir un plan d’essai en se donnant une loi d’accéléra-
6.1 Essais en laboratoire tion probable (§ 6.4) et en choisissant le nombre de pièces pour
obtenir un nombre significatif de défaillances identique pour
et en exploitation chaque jeu de contraintes et selon la précision souhaitée. Si l’on
veut révéler un phénomène systématique, on recherchera une
6.1.1 Généralités durée de vie médiane et on pourra se contenter de 20 à 30 pièces.
Le tableau 8 est un exemple de plan à deux contraintes (toutes les
Le but de ce paragraphe est de rappeler les méthodes statistiques pièces dont le nombre est porté dans chaque case doivent avoir la
applicables à l’estimation d’une probabilité ainsi que les moyens dont même provenance). Un plan de mesures est nécessaire ; celles-ci
on dispose soit pour juger de la valeur des résultats, soit pour établir sont plus fréquentes au début qu’à la fin de l’essai afin de révéler
un plan d’expérience. Ces méthodes sont, dans le cas de la fiabilité, d’éventuelles défaillances précoces [en général 0,168 h (ou
quelque peu transformées du fait que la fiabilité est fonction du temps 1 semaine), 500, 1 000, 2 000 h, etc.]. Si l’on doit compter des
et des contraintes appliquées. On verra que l’on tire bénéfice de ces défaillances et si celles-ci ne sont ni détectées ni enregistrées, on
propriétés si les fonctions sont connues. Les essais décrits dans ce calculera la durée par défaut (168 h pour une pièce trouvée
paragraphe peuvent être utilisés non seulement pour estimer une défaillante à 500 h). (0)
caractéristique de fiabilité [moyenne, écart type, intervalle de
confiance (§ 6.2)] mais, notamment dans le cas d’une loi expo-
nentielle, pour prendre une décision (accepter ou refuser un lot de Tableau 8 – Plan d’essais dans le cas de deux contraintes
dispositifs) : cet aspect des essais est traité au paragraphe 8.7. E et T (nombre de pièces n ) (1)
E
6.1.2 Domaine d'application T E1 E2 E3
On essaie en laboratoire des dispositifs (composants ou équipe- = 0,4 = 0,7 =1
ments) prototypes en cours de développement (afin de vérifier qu’il
ne subsiste pas de grosses erreurs de conception ou afin de T1 = 70 oC ..................... n = 100 n = 40
rechercher les mécanismes de dégradation possibles) ou des T2 = 90 oC ..................... n = 70 n = 20
dispositifs prélevés dans la production courante (suivi des risques de
défaillance prédominants ou évaluation poussée du taux de T3 = 125 oC n = 50 n = 20 .....................
défaillance). On s’efforce de reconstituer toutes les contraintes princi- (1) On a admis que les deux contraintes principales étaient la température T
pales et de les accélérer, de préférence séparément, afin de simuler et une contrainte électrique E traduite ici en facteur de charge ρ (rapport
une durée de fonctionnement si possible supérieure à la durée de vie entre la tension appliquée et la tension nominale). Ce plan correspond à
industrielle du dispositif, ce qui est praticable pour les composants des condensateurs au tantale et provient de valeurs de taux de
mais non pour les équipements (essais accélérés, § 6.4). Sauf pour défaillance tirés de la figure 5 avec des coefficients multiplicateurs
convenables. La durée de l’essai est de 10 000 h.
l e s e s s a i s s p é c i fi q u e s d e d é g r a d a t i o n s r a p i d e s
inhabituelles (§ 3.1.2b ) ou de fragilité excessive, les essais en On renonce à faire des essais sous faibles contraintes (ρ = 0,4 et 70 oC,
laboratoire sont donc destructifs et les pièces sont inutilisables 90 oC) car il faudrait trop de pièces (300 et 200). On renonce aussi à
appliquer simultanément la température maximale et la tension maximale
(nominale).
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L’exploitation des résultats ne doit pas être bâclée : on peut en Tout doit être mis en œuvre pour obtenir des renseignements
général donner une interprétation beaucoup plus riche des essais par complets, exploitables scientifiquement : on pourra préférer un
une réflexion attentive et en exploitant les résultats partiels (afin de échantillon soigneusement suivi à une population importante mais
modifier éventuellement le plan d’essais). L’analyse des pour laquelle le sérieux des informations ne peut être garanti (à
défaillances (§ 6.7) est indispensable afin d’éliminer de possibles condition que l’effectif soit suffisant et qu’il soit représentatif). Les
défauts accidentels (erreurs, fausses manuœvres, surcharges par personnes chargées de l’exploitation et de la collecte des renseigne-
oscillations parasites, etc.). Pour les essais à plusieurs contraintes, ments (de remplir des fiches) doivent elles-mêmes être convaincues
les résultats peuvent être présentés selon la figure 36 : leur de l’intérêt du suivi qui ne doit pas être confondu avec une vaine
exploitation n’est possible que si les effets des divers couples de fantaisie administrative ou un biais pour juger de leur travail [13].
contraintes sont très différents. L’analyse de l’exploitation des matériels prototypes doit être faite
Lorsque l’on étudie le comportement de groupe (durée de vie, avec la même rigueur malgré la tentation de remédier au plus vite
dérives), on doit éliminer les valeurs aberrantes qu’elles soient dues aux défauts observés et sans en rendre compte à tous les services
à des erreurs grossières de mesure ou à la présence de composants intéressés.
réellement aberrants. Cette élimination peut généralement se faire à L’analyse de la fiabilité obtenue en exploitation est fondamentale :
partir des graphiques à échelles fonctionnelles, ou en éliminant les il ne faut pas se contenter d’observer des résultats bruts de taux de
valeurs extérieures à m ± 3 σ ( m moyenne des valeurs de mesure défaillance de matériels (et de s’assurer, par exemple, qu’ils sont
du paramètre étudié, σ écart type). Il faut par ailleurs connaître la meilleurs que les valeurs d’objectif ou les valeurs contractuelles). Il
reproductibilité des mesures (par la répartition de la même mesure faut évaluer les taux de défaillance de chaque composant et les
répétée) et ne traiter que des dérives significatives en fonction du analyser de toutes les façons possibles selon le lieu d’utilisation, l’âge
temps par ajustement graphique par exemple (§ 6.3). Les pièces du matériel, le repère du composant sur le schéma, la période
aberrantes éliminées dans l’étude de groupe sont très intéressan- d’utilisation, été, hiver..., le lot du composant. Les analyses doivent
tes et doivent être étudiées par ailleurs [par attributs (§ 6.2) et ana- être suivies, chaque fois que cela est nécessaire, d’analyses
lyse des défaillances (§ 6.7)], car elles donnent des renseignements électriques et physiques des composants rebutés.
sur les écarts de fabrication comme les défaillances C’est alors que l’on verra apparaître des anomalies qui resteraient
catalectiques (§ 6.2). noyées dans une moyenne sans ces analyses. C’est en essayant
d’expliquer les anomalies que l’on fera progresser la fiabilité des
nouveaux matériels. En effet, on cherchera des remèdes aux
6.1.4 Analyse des résultats d'exploitation anomalies pour les matériels en exploitation, lorsque c’est possible,
et surtout pour les matériels à venir et enfin lorsque c’est le cas,
Cette analyse suppose que l’on connaît la répartition des pour les composants (fabrication et contrôle).
composants dans chaque sous-ensemble, ce qu’une gestion On pourra alors prendre comme valeurs d’objectifs pour ces
mécanisée rend désormais possible. Chaque constituant du taux de nouvelles études les valeurs moyennes observées une fois enlevées
défaillance doit être bien connu : le nombre d’appareils en service à les anomalies.
chaque instant, le nombre de défaillances (avec le moins d’erreurs
possible : aucune réparation, aucun remplacement ne doivent passer Il existe, par ailleurs, des outils mathématiques qui permettent de
inaperçus), le temps de fonctionnement. La durée cumulée est déceler des défaillances systématiques. Citons l’utilisation de la loi
estimée avec remplacement des pièces défaillantes (§ 6.2.1), mais de Poisson : si le taux de défaillance d’un dispositif est constant et
on tiendra compte au mieux des mises en service et des durées vaut λ, la probabilité d’observer k défaillances pendant une durée t
effectives de fonctionnement afin de révéler d’éventuelles vaut :
défaillances de jeunesse. On doit distinguer les défaillances dues à ( λ t ) k exp ( – λt )
des circonstances extérieures et celles de l’appareil lui-même (les -------------------------------------------------
k!
défaillances provoquées par la défaillance primaire d’un autre
appareil ou par des surcharges). Il faut s’assurer que les conditions La méthode est la suivante : on observe c défaillances d’un disposi-
d’emploi soient les mêmes pour tous les appareils sinon fractionner tif pendant t :
en groupes homogènes. Il faut aussi connaître les contraintes — hypothèse de base : le taux de défaillance est inférieur ou égal
appliquées à chaque composant (à défaut on prendra des à λ 0 (λ 0 est par exemple le taux prévu ou le taux observé ailleurs) ;
contraintes moyennes) ; l’analyse des défaillances est — on choisit le risque α de se tromper en prenant cette hypothèse ;
indispensable (§ 6.7). — on calcule la probabilité P de trouver c défaillances ou plus :
∞
( λ 0 t ) k exp ( – λ 0 t )
P = ∑ ------------------------------------------------------
k!
-
k=c
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Pour la fonction fiabilité, cet intervalle est d’autant plus faible à En pratique, les bornes de l’intervalle de confiance s’obtiennent
probabilité donnée que le nombre de pièces mises en essai N 0 est en remplaçant n par M dans la formule λ = n/τ et selon la note du
grand. On peut le vérifier de la manière suivante : la probabilité tableau 9 qui donne les valeurs de M pour des valeurs courantes
d’avoir N éléments survivants au temps t est donnée par la loi de n et de α. L’abaque de la figure 37 traduit ce résultat.
binomiale, soit :
Exemple : l'essai est tronqué, n = 0 (pas de défaillance) ;
C N0 R N ( 1 – R ) ( N 0 – N )
N
τ = 106 pièces × heures. Quelle est la limite supérieure du taux de
défaillance à 90 %, l'intervalle de confiance étant unilatéral (on ne
pour laquelle la valeur moyenne est : cherche pas de limite inférieure) ? On a α 2 = 0,1 ; α1 = 0 ; n = 0 ;
M = 2,3. Il y a 90 chances sur cent pour que le taux de défaillance soit
N = N0 R inférieur à 2,3 × 10–6/h.
et l’écart type : On constate que le rapport entre le taux vrai et le taux moyen ne
dépend que du nombre de défaillances n. On peut retrouver cette
σ = N0 R ( 1 – R )
propriété en cherchant l’écart type σ λ sur la valeur moyenne λ
La valeur moyenne de N/N0 est donc bien R et l’écart type autour égale à n/tN0 (pour des valeurs petites de n/N0).
de cette valeur (en admettant R ≈ 1) :
σn σN N0 ( 1 – R ) n
σ ≈ ( N 0 – N )N 0 = nN 0 On a σ λ = ------------
- = ------------
- = ----------------------------------
- = --------------
t N0 t N0 t N0 t N0
avec n nombre de défaillances observées durant l’expérience. d’où σ λ λ = 1 n
6.2.1 Cas de la loi exponentielle Autrement dit, la dispersion σ λ sur le taux λ est d’autant plus
faible que le produit du nombre de pièces mises en essai par la durée
Les caractéristiques mathématiques de la loi de survie exponen- de l’expérience est grand, mais la dispersion relative σ λ λ est
tielle ont été données au paragraphe 2.2.1. Le taux de défaillance d’autant plus faible que le nombre de défaillances est grand.
étant constant, on peut considérer le taux dans l’intervalle ∆t
[équation (8)] ou le taux cumulé [relation (9)], ce qui améliore la Ces remarques permettent de tirer le meilleur parti des moyens
précision (ci-après : intervalle de confiance) ; désignons par τ la existants : si l’on veut connaître le taux λ avec une précision relative
durée cumulée totale d’un lot de dispositifs et par n le nombre de raisonnable, il faut construire des essais pouvant provoquer plusieurs
défaillances observées : la valeur moyenne du taux de défaillance défaillances (au moins 5 par exemple), ce qui conduit évidemment
[formule (8)] vaut n /τ. à des valeurs de tN0 suffisamment grandes (proches de 5 λ dans
■ Si l’on remplace les pièces défaillantes par des neuves, ce qui est notre exemple).
permis pour une loi exponentielle (§ 2.1.3), on a : Les méthodes d’ajustement permettent de vérifier si une loi
expérimentale de survie a une probabilité donnée d’être exponentielle
τ = N0 t (article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300] dans le traité L’entreprise
avec t durée de fonctionnement. industrielle). La méthode suivante est celle des durées cumulées qui
s’applique si n > 10 :
■ Si l’on ne remplace pas les pièces défaillantes, il y a deux cas : — on classe les durées jusqu'à défaillances par ordre croissant ;
— on arrête l'essai après un nombre n fixé de défaillances (essai — on calcule la durée cumulée de l'essai τ ;
censuré ) : — on vérifie que τ est dans l'intervalle :
n–1
τ = ( N0 + 1 – n ) t + ∑ ti kt
t k
-------- ± U 1 – ( α2 ) ------ ------
2 2 3
1
avec ti durée de l’essai à la i e défaillance ; avec k nombre de défaillances r pour un essai tronqué
— on arrête l'essai à l'instant t où l'on observe n défaillances (où r = n) et r – 1 pour un essai censuré,
(essai tronqué ) : U1 – (α/2) variable normale réduite selon le tableau 10,
n t durée totale de l’essai.
τ = (N – n ) t + ∑ ti S’il en est ainsi, on accepte l’hypothèse d’une loi exponentielle
i=1 avec la probabilité α.
On comptera t i selon le paragraphe 6.1.3, par défaut en cas
d’incertitude. 6.2.2 Essais de fiabilité. Intervalles de confiance
L’intervalle de confiance, à l’intérieur duquel la valeur vraie du taux
de défaillance λ a la probabilité 1 – (α 1 + α2 ) de figurer, est donnée Nous attirons l’attention sur une erreur à éviter lorsque l’on
par la loi du khi-deux :
consulte une table de χ2 : nous avons adopté dans les formules (48)
— pour l'essai censuré : et (49) et celles du tableau 9 les valeurs qui ont la probabilité
2
χ [ 2n ; ( 1 – α
2 indiquée d’être dépassées [χ2 (2n, x ) est la valeur de χ2 qui a la
2λτ < χ [ 2n ; α (48)
1)] 2] probabilité x d’être dépassée]. Les tables de χ2 donnent parfois les
— pour l'essai tronqué : valeurs qui ont la probabilité P de ne pas être dépassée ou Q = 1 – P
d’être dépassée. Mais quelquefois cette information (P ou Q ) n’est
χ 2[ 2n ; ( 1 – α 2λτ < χ [22 ( n + 1 ) ; α (49) pas mentionnée clairement.
1)] 2]
(0)
2
avec χ [ 2n ; α ] variable de la loi du khi-deux à 2n degrés de liberté
qui a la probabilité α d’être dépassée.
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1 0,005 0,025 0,05 0,10 0,22 1 0 0,915 1,61 2,30 2,99 3,69 5,30
2 0,10 0,24 0,35 0,53 0,82 2 1 2,02 2,99 3,89 4,74 5,55 7,45
3 0,34 0,62 0,82 1,10 1,53 3 2 3,10 4,28 5,30 6,30 7,20 9,25
4 0,67 1,09 1,36 1,74 2,29 4 3 4,17 5,50 6,70 7,75 8,75 11,0
5 1,08 1,62 1,97 2,43 3,09 5 4 5,25 6,70 8,00 9,15 10,25 12,6
6 1,53 2,20 2,61 3,15 3,90 6 5 6,30 7,90 9,25 10,50 11,65 14,15
1 2
-----
- χ ( 2 n, x ) pour un essai censuré
1 2
M ( n, x ) = ------ χ 2 ( 2n, x ) M ( n, x ) =
2 1 2
-----
- χ [ 2 ( n + 1 ), x ] pour un essai tronqué
2
On a :
M [ n, ( 1 – α 1 ) ] M ( n, α 2 )
------------------------------------------ λ < ----------------------------
τ τ
En pratique, pour l’intervalle bilatéral, on fait souvent α1 = α2.
Exemple : probabilité d’être dans l’intervalle 90 % : α1 = α2 = 5 %.
(0) graphique est la plus utilisée : si l’on porte en ordonnée In[– ln(R )],
et en abscisse ln(t ), on obtient :
Tableau 10 – Variable normale réduite U 1 – (α /2)
y = β [x – In η]
α 0,01 0,02 0,05 0,10 0,20
c’est-à-dire une droite si la loi de survie est une loi de Weibull (para-
U1 – (α /2) 2,57 2,33 1,96 1,64 1,28 mètres η, β, t 0 = 0) selon le tableau 1. Sur un graphique ainsi
gradué, on porte les points dont les coordonnées correspondent
respectivement à la durée t i de la i e pièce défaillante et au pour-
6.2.3 Cas de loi de Weibull centage cumulé de défaillance correspondant. Si les points sont
alignés, le paramètre t 0 est effectivement nul. Si les points sont sur
On se reportera à l’article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300] dans une courbe à concavité vers le bas (ou vers le haut), t 0 est positif
le traité L’entreprise industrielle pour l’estimation de la valeur (ou négatif).
moyenne du taux de défaillance. La méthode d’estimation
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Une translation des points d’une même quantité t 0 permet l’écart type σ est l’écart entre les abscisses des probabilités
d’obtenir une droite : cette translation est une estimation de t 0. cumulées 0,50 et 0,84 (ou 0,16).
L’estimation de η est l’abscisse du point dont l’ordonnée vaut 0,63.
L’estimation de β est la pente de la droite. La figure 38 illustre la
méthode. 6.2.5 Cas de la loi log-normale
et celle de la variance est : En général, les paramètres dont on veut évaluer la dérive ne sont
n que les composantes permettant de calculer la dérive d’un autre
1
---------------
n–1 ∑ ( ti – m ) 2 paramètre d’un ensemble (§ 5.4). On a donc besoin de connaître la
fonction de répartition de ces paramètres élémentaires à différents
i=1
instants (on traite par attributs les dérives soit lorsqu’il s’agit d’un
L’estimation graphique est aisée grâce au papier de Gauss dont paramètre de l’ensemble lui-même soit dans les cas cités au
l’échelle en ordonnée est proportionnelle à la variable normale paragraphe 6.1.3, soit pour rechercher une loi d’accélération selon
réduite. On porte sur ce graphique les points de coordonnées t i et le paragraphe 6.4.) On relève la répartition des valeurs du paramètre
élémentaire considéré pour les N0 dispositifs mis en essai. Celle-ci
n+1–i
------------------------ [estimateur de R (t )] : si la distribution des durées de vie sera prise comme estimateur de la fonction de répartition de la
n+1
population globale. On démontre en effet que si la population est
est normale, ces points sont alignés. L’estimateur de la moyenne m
est l’abscisse dont la probabilité cumulée est 0,5. L’estimateur de normale à l’instant t (moyenne m, variance σ 2) les moyennes m ′ des
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σ ′ 2 = [ ( N 0 – 1 )N 0 ] σ 2
et de variance :
2
[ 2 ( N 0 – 1 )N 0 ] σ 4
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Figure 40 – Fonctions de répartition à divers temps Figure 41 – Exemple d’interprétation erronée d’essais accélérés
d’utilisation). De même, un essai de résistance à la contrainte selon ou encore en prenant deux points pour deux températures T1 , T2
le paragraphe 6.6 n’est pas accéléré (car il n’y a pas d’évolution en et deux durées t 1 et t 2 , on a :
fonction du temps).
10 3 10 3 1 t
Pour qu’un essai accéléré soit significatif, certaines hypothèses ------------ – ------------
T2
≈ 0,2 n ----- 1
- Ig ------
- (50)
T1 E t2
sont à respecter.
a ) L’extrapolation évoquée plus haut n’est possible que s’il y a un On obtient d’autres points C en opérant à d’autres températures
seul mécanisme d’évolution ou à la rigueur s’il existe un mécanisme (ici 200 oC) :
prépondérant. Cela est un peu incompatible avec l’application des
b ) Dans le cas des dérives, un premier graphique tel que 42c
essais accélérés à la recherche d’un taux de défaillance
permet de se ramener au cas précédent : il représente la répartition
constant (§ 6.4.4). On peut cependant s’affranchir en partie de cette
des dérives de la caractéristique choisie à l’instant de mesure
sujétion en traitant séparément chaque mode de défaillance grâce
considéré (ici 2 000 h pour la contrainte de 200 oC). On en déduit
à l’analyse des défaillances (§ 6.7).
le point N correspondant à la valeur limite choisie pour défaut (ici
b ) Les contraintes ne doivent pas faire apparaître des défaillances variation de 5 %). On reporte ensuite d’autres points N
qui n’auraient aucune chance de se présenter en fonctionnement nor- correspondant à d’autres instants de mesure, toujours à 200 oC
mal. Cela pourrait se produire dans deux cas : (même essai) et on en déduit le point C.
— si l'on dépasse les limites de déclenchement de mécanismes à
seuil (mécanismes sans évolution progressive en fonction du temps
donc exclus par notre définition précédente de la technique des essais 6.4.3 Essais accélérés à contraintes, échelonnées
accélérés : par exemple, à 400 oC, les pastilles de semi-conducteurs
se dessoudent de leur substrat car on a dépassé le point de fusion La méthode des contraintes fixes a un inconvénient : si l’on sait
de l'alliage) ; peu de choses sur les proportions de défaillances, on risque de choisir
— s'il y a plusieurs mécanismes d'évolution (circonstance défa- des contraintes fixes soit trop faibles, soit trop grandes et de ne
vorable selon a ) ayant des accélérations différentes, les défaillances pouvoir tracer la répartition en fonction du temps. La méthode des
apparaissant aux contraintes fortes ne sont pas les mêmes que celles contraintes échelonnées minimise ce risque : on soumet
qui se produisent aux contraintes faibles : la figure 41 qui donne la successivement pendant des périodes d’égale durée (20 h par
durée de vie médiane en fonction de la température interne montre exemple) un même lot de pièces à des contraintes de plus en plus
que des essais accélérés effectués à température élevée (points grandes. On recommence avec un autre lot en changeant la durée
expérimentaux A, B, C ) font croire à une durée de 106 h à 100 oC (168 h par exemple).
(point Q ) alors qu'elle ne dépassera pas 10 4 h (point P ) à cause de
la présence d'un deuxième mécanisme complètement masqué On porte sur un graphique tel que 42b la proportion de défaillan-
au-dessous de 3 000 h ; en cas de doute (technologies nouvelles), ces constatées après chaque palier de contrainte en choisissant des
on doit faire un essai de longue durée ( ≈ 10 000 h) avec des échelles convenables afin que les points représentatifs soient ali-
contraintes moyennes pour s'affranchir de cet effet. gnés si les mécanismes de défaillances suivent effectivement les
lois attendues [ici, pour une loi telle que celle de la relation (17),
échelle normale en ordonnée et 103 /T en abscisse]. On trouve ainsi
6.4.2 Essais accélérés à contraintes fixes pour les deux durées de paliers choisies les points A et B pour 50 %
de défauts, points que l’on reporte sur un graphique tel que 42e.
En pratique, les essais à contraintes échelonnées sont
a ) Dans le cas où l’on dispose déjà de statistiques par attribut complémentaires des essais à contraintes fixes et sont effectués
(défaillances catalectiques), on porte sur un papier à échelles d’abord (étant plus rapides) ; ils permettent de mieux choisir la ou
fonctionnelles [selon les mécanismes attendus : Weibull, Gauss, log- les contraintes des essais à contraintes fixes, le graphique 42e étant
normale ici pour une loi comme celle de la relation (17)] la propor- évidemment unique. Normalement, les droites comme celles de la
tion de défauts observés en fonction du temps selon la figure 42d. figure 42b ou d doivent être parallèles entre elles.
On en déduit le point C correspondant à la proportion de défauts
retenue (ici 50 %), point que l’on reporte sur un graphique tel Dans le cas des dérives, on se ramène au cas de la figure 42b
que 42e où l’on porte le logarithme du temps en abscisse et 103/T en traçant pour chaque palier de contrainte la répartition des dérives
en ordonnée : avec de telles échelles, une loi du type de la (figure 42a ) : on obtient le point M correspondant au critère de
relation (17) est représentée par une droite dont la pente donne défaut choisi (ici dérive de 5 %) et tous les points M pour chaque
l’énergie d’activation du mécanisme d’évolution. palier sont reportés sur un graphique (figure 42b ).
En effet, la formule (17) peut s’écrire : On a supposé que les contraintes déjà appliquées au cours des
paliers précédents ont un effet négligeable devant la contrainte du
1 k n t palier suivant : si cette hypothèse apparaît trop simpliste, on peut
------ = ---------- ⋅ -------------- ⋅ Ig ------- tenir compte des dégradations déjà subies.
T qE 0,43 t0
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Exemple : le gain d’un transistor mesuré à faible courant est ■ Les matériels sont de plus en plus complexes et la composition
sensible à la contamination des oxydes de protection par des ions des risques de défaillance ne peut plus être évaluée empiriquement.
alcalins. Ce diagnostic est confirmé si un stockage à chaud fait La production actuelle, souvent massive, est très favorable à la
disparaître l’anomalie (faible gain). fiabilité (aléas réduits), mais elle aggrave les conséquences
d’éventuelles défaillances systématiques. La durée de dévelop-
— Par l'analyse d’une caractéristique en fonction de certains para- pement d’un nouveau produit est parfois réduite par suite de
mètres (tensions, température), on peut reconstituer ses éventuelles pressions commerciales : on risque alors de négliger la fiabilité et la
composantes élémentaires et retrouver des paramètres physiques maintenabilité devant les performances.
dont certains témoignent d'une évolution interne.
■ La réduction des coûts de fabrication, les économies de matières
Exemple : par une mesure du courant direct d'une diode électro-
ne sont pas nuisibles à la fiabilité, au contraire (une production auto-
luminescente en fonction de la tension on sépare trois termes élémen-
matique est fiable et économique), mais elles doivent être étudiées
taires, chacun d'eux étant prépondérant dans un domaine de tension ;
complètement (la réduction des marges de sécurité oblige à mieux
l'un de ces termes correspond à un courant parasite non radiatif
maîtriser les risques). L’apparition de nouvelles technologies oblige à
révélant l'état interne de dégradation de la jonction.
entreprendre de fréquents essais d’investigation.
— Sur le principe précédent et par la mesure des impédances Ajoutons que la gestion de la fiabilité est nécessaire quelle que soit
d'accès on peut établir des schémas équivalents : ceux-ci peuvent la sévérité des objectifs de fiabilité ; il arrive encore parfois que l’on
comprendre des éléments parasites témoins de l'état interne (angle fasse appel aux techniques de fiabilité seulement dans le cas
de perte d'un condensateur pouvant révéler l'état de la prise de d’objectifs de fiabilité notoirement sévères ou pour rattraper des
contact). Appliquée aux circuits complexes, cette méthode permet négligences. Loin d’être un luxe, les techniques de fiabilité ont plutôt
de reconstituer au moins le schéma des parties du circuit proches pour effet de réduire les coûts (en améliorant les rendements) à
des accès et de révéler des défauts internes. fiabilité donnée.
Exemple : l'allure du courant inverse d'une entrée de circuit intégré
en fonction de la tension.
b) L’analyse physique complète l’analyse électrique lorsque 7.1 Objectifs de la fiabilité
celle-ci est insuffisante (circuit ouvert par exemple). Elle comprend
l’ouverture (boîtier métallique, enrobage) et l’examen des parties
suspectées (examen visuel, analyse électrique éventuelle à l’aide de Ils peuvent être imposés pour des raisons de qualité de service ou
sondes). Des coupes sont parfois nécessaires (revêtements de de sécurité. À défaut, ils peuvent résulter d’une optimisation
contacts, etc.) ainsi que des analyses des matériaux parasites économique.
trouvés. a) Pour un matériel assurant la sécurité humaine (organe vital
Les moyens d’analyse peuvent être plus ou moins puissants d’un avion, systèmes d’armes, etc.), il faut comparer le taux de
(microscope optique ou à balayage) : des moyens puissants ne sont défaillance de l’appareil lui-même au taux de panne ou d’accident
pas forcément indispensables. Par contre, aussi bien pour l’analyse naturel et inévitable.
physique qu’électrique, une très bonne connaissance de la techno- Le rapport entre ces deux taux doit être au moins de dix, mais
logie des produits est indispensable, ainsi qu’une bonne aptitude à nous touchons ici à un domaine où morale et économie sont
mener des enquêtes parfois difficiles. sérieusement enchevêtrées. On doit cependant toujours raisonner sur
Des échecs sont cependant possibles. L’examen des parties super- une valeur de taux de défaillance, si faible soit-elle, et non exiger
ficielles d’un composant est plus aisé, ce qui rend l’analyse des l’impossibilité d’une panne même si une telle exigence paraît
composants passifs souvent plus difficile que celle des composants rassurante (mais stérile puisque tout calcul est impossible). Les
actifs dont les parties vitales sont plutôt en surface. Par ailleurs, études de sécurité proprement dites ne sont pas traitées dans cet
l’analyse de défauts fugitifs est toujours difficile. Mais l’analyse des article. Elles sont étroitement liées à la fiabilité et s’appuient
défauts est désormais une nécessité aussi bien chez les fabricants notamment sur la connaissance des modes de défaillances
que chez les utilisateurs, aussi bien pour les produits défectueux que (techniques des arbres de défaillances) (§ 1.1.4).
pour les produits nouveaux (§ 7.2.4). b) Pour un appareil destiné à l'exploitation d'un service (réseau
de télécommunications, compagnie de taxis, de transport, vente de
téléviseurs avec réparation, etc.), il faut offrir une qualité de service
(à définir) au moindre coût. Par qualités de service, on comprend ici
7. Fiabilité et gestion non seulement des caractéristiques techniques mais aussi des carac-
téristiques de fiabilité : pouvoir disposer d’un appareil ou d’un service
au moment désiré (disponibilité) avec des interruptions de service suf-
La gestion de la fiabilité de tout produit industriel est désormais fisamment rares (fiabilité, taux d’interruption, taux de défaillance) et,
nécessaire alors que l’on pouvait se contenter autrefois de méthodes pour un appareil donné, pendant un temps raisonnable (aptitude à
empiriques (article Fiabilité. Maintenabilité [T 4 300] dans le traité durer).
L’entreprise industrielle). c) Optimisation des coûts : qu’il s’agisse de sécurité ou de service
rendu, il faut s’efforcer de tenir les objectifs au moindre coût global
■ L’organisation des entreprises, les relations entre fournisseurs et (investissements et entretien) et cela est encore plus important si le
clients ne sont plus assez simples pour permettre des corrections client a la charge de l’entretien et de l’exploitation : en effet,
rapides en cas d’alerte. La coordination entre tous les services l’optimisation est plus facile à faire si l’on vend un service (car elle
chargés de concevoir, de produire, de définir un nouveau matériel est la charge d’une seule société).
(client, service d’études, de production, d’achat de composants, de
qualité et de technologie) n’est pas aisée. Les questions qui ne sont On doit considérer le bilan global de l’opération et additionner les
pas du domaine de responsabilité exclusif d’un service (étant plus frais de premier investissement, de fonctionnement et d’entretien. Le
volontiers négligées) sont souvent à l’origine de déboires. premier et le dernier termes varient en sens inverse en fonction de
la fiabilité et l’on peut s’attendre à trouver une valeur optimale de
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n
1
la fiabilité [3]. Le premier terme (prix d’achat en fonction de la avec k = ∑ --------------------
( 1 + τ )i
-
fiabilité) est quelquefois difficile à obtenir, mais on connaît le prix 1
des composants selon leur degré de qualification et l’on peut faire
des estimations de la fiabilité qui en résulte (recueil de où k s’exprime en années (nombre fictif d’années d’utilisation),
données, § 4.6). L’évaluation est facile lorsque la fiabilité d’un M coût total d’une panne (intervention, réparation, manque à
ensemble est obtenue par la redondance. Ce qui suit est une gagner),
méthode d’évaluation du troisième terme : le coût des pannes d’un n nombre d’années d’utilisation,
matériel sans redondance est :
τ taux d’actualisation de la monnaie.
M La figure 45 donne la valeur de k en fonction de n et de τ.
------------------------------
1λ + 1µ
Exemple
avec M coût total d’une panne (manque à gagner, réparation), Si :
1/µ temps moyen de réparation, λ = 10 % par an ;
1/λ temps moyen entre pannes. M = 2 kF ;
En effet, on dépense M francs toutes les (1/λ + 1/µ) heures en n = 15 ans ;
moyenne. Si t est la durée de vie industrielle du matériel ou le temps τ = 10 % par an ;
d’amortissement, le coût total des pannes pendant sa vie industrielle on a k = 7,3 années.
est : Le coût d'entretien global C0 vaut 1 400 F environ soit 14 % du prix
M d'achat C1 si celui-ci vaut 10 kF. Il faut minimiser C0 + C1 .
------------------------------ ou Mt λ
1λ + 1µ Il faut savoir, par ailleurs, que lorsque l’on évalue le coût élémen-
taire d’un composant en fonction de sa fiabilité, il n’est pas rare de
en négligeant λ /µ devant 1 (§ 5.3.2).
trouver un composant plus fiable et moins cher qu’un autre : cela
Ce raisonnement simplifié ne tient pas compte du taux d’actualisa- se produit à la suite des évolutions des processus technologiques très
tion de la monnaie, c’est-à-dire du fait qu’une dépense se produisant fréquentes de nos jours (méthodes plus économiques).
au bout de plusieurs années est moins lourde à supporter qu’une
On trouve souvent trois variantes :
dépense identique immédiate [dans le rapport (1 + τ)n où τ est le
taux annuel d’actualisation de la monnaie et n le rang de l’année]. — le processus classique, pas très automatisé donnant un produit
En tenant compte de l’actualisation de la monnaie, le coût global des cher et fiable ;
pannes vaut : — un processus identique, mais avec des matériaux économiques
Mλ/τ (52) donnant lieu à des risques : prix moyen, fiabilité à surveiller ;
— un processus nouveau, très automatisé donnant un produit très
avec τ taux annuel d’actualisation de la monnaie, peu coûteux et fiable (mais dont les dimensions ne sont pas forcé-
λ taux annuel de pannes. ment interchangeables).
L’intérêt de cette formule est d’être linéaire en λ ; en effet, le taux
de défaillance λ est la somme des taux λ i de chaque composant du
matériel (pas de redondance par hypothèse) et le terme M/τ se met 7.2 Gestion de la fiabilité d'un matériel
en facteur (dans notre hypothèse d’absence de redondance et parce
que l’on ne tient pas compte ici des modes de défaillance, le coût Elle comprend plusieurs étapes.
d’une panne est supposé identique quel que soit le composant
défaillant). On doit alors considérer des termes (M /τ ) λ i
qui représentent, pour chaque composant, ce qui s’ajoute au prix 7.2.1 Prévision de fiabilité
d’achat Pi pour tenir compte de toutes les défaillances qu’il provoque.
Il faut alors rendre minimales les sommes élémentaires : a ) On découpe l’ensemble en sous-ensembles à l’intérieur desquels
Pi + (M/τ) λi (53) tous les éléments sont associés en série et on admet (en général)
que ces éléments ou composants ont un taux de défaillance constant.
fonction de λi ou comparer des solutions (achat d’un composant D’après le paragraphe 5.2.2, le taux de défaillance d’un sous-
normal ou à fiabilité améliorée). On peut aussi connaître la répartition ensemble est la somme des taux de ses composants, ces taux
élémentaire du coût global d’un matériel et par suite les éléments élémentaires étant tirés du recueil de données de fiabilité (§ 4.6) en
qui pèsent le plus dans le bilan (éléments à améliorer en priorité). fonction des contraintes de fonctionnement et d’environnement. On
La méthode qui vient d’être exposée a été simplifiée (pas de peut faire un premier bilan alors que l’étude des schémas est encore
redondance, modes de défaillance non pris en compte, coût des répa- très grossière et l’on prend les données simplifiées du recueil
rations indépendant du type de composant défectueux). On peut valables pour des contraintes approximatives.
naturellement faire une étude complète. Notons que la formule b ) Le bilan met en évidence les éléments les moins fiables sur
simple (53) s’applique aussi aux systèmes redondants si on ne tient lesquels des efforts particuliers sont nécessaires (réduction des
compte que du coût de l’entretien (réparations) puisqu’il suffit alors contraintes, changement de technologie). On peut décider d’intro-
de prendre en considération la totalité des défaillances des sous- duire des sous-ensembles redondants ou d’acheter des composants
ensembles y compris celles qui ne mettent pas l’ensemble en panne, à fiabilité améliorée (§ 8.3). La méthode de calcul (ou le programme)
donc d’imaginer une association des sous-ensembles en série. doit rendre faciles les retouches successives.
La formule (52) donne le coût global d’entretien (on imagine que c ) La prévision de fiabilité comprend en outre l’étude éventuelle
l’on achète en même temps un appareil et son entretien) d’un maté- des composants à taux de défaillance non constant (en considérant
riel pour une durée d’utilisation très longue. la fonction fiabilité du sous-ensemble) ainsi que la recherche de la
Pour une durée quelconque, ce coût vaut : durée de vie utile de certains composants (électromécaniques), et
l’influence des dérives éventuelles (§ 5.4). Enfin, l’étude de
kMλ l’influence des modes de défaillances des composants sur les
modes de panne des sous-ensembles est souvent nécessaire (§ 4.9).
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Elle a pour but de vérifier que rien n’a été oublié (contraintes,
environnement, etc.) et de détecter les points faibles qui pourraient
donner lieu à des défaillances systématiques. Il est recommandé de
faire exécuter cette revue par un groupe d’ingénieurs de formations
différentes et ayant pris quelque part dans la fabrication ou le
contrôle de l’appareil. Les éléments encore mal définis ou mal connus
sont à mettre en évidence. Les contraintes doivent être connues aussi
bien en régime permanent que dans certains régimes transitoires
souvent responsables de défaillances imprévues. On vérifie que l’on
n’utilise que des caractéristiques de composants, garanties par leur
spécification (ou que les corrélations avec des caractéristiques
spécifiées sont insuffisantes). En particulier, il ne faut pas utiliser la
valeur de caractéristiques parasites (courant résiduel, etc.) et les
points de fonctionnement ne doivent pas être sensibles aux
conditions d’alimentation ni aux dégradations. Il ne faut pas que les
réglages éventuels soient trop critiques.
Figure 45 – Effet du taux d’actualisation de la monnaie
et du nombre d’années d’utilisation sur l’optimisation des coûts
7.2.4 Choix des composants
Il faut ajouter qu’une prévision de fiabilité doit être faite par les La fiabilité du matériel sera voisine de celle de ses composants
auteurs d’un schéma (pour qu’elle soit fructueuse) (§ 7.2.1b ) et non si les erreurs de conception et de mise en œuvre sont minimisées
sous-traitée (pour les sous-ensembles). (§ 7.2.3). La qualification et les méthodes de production des
Les calculs de fiabilité d’un ensemble, selon le paragraphe 5, composants ont donc une grosse importance et l’on ne doit pas
peuvent être confiés à des spécialistes en fiabilité mais à condition acheter des composants d’origine inconnue. Il convient au contraire
qu’ils connaissent très bien les différentes opérations de remise en de s’appuyer sur le système officiel de qualité, (§ 7.3) et d’exiger la
état (§ 5.3). livraison de composants sous contrôle centralisé de qualité, faute
de quoi la prévision de fiabilité serait complètement erronée.
Il faut rappeler, par ailleurs, qu’une prévision de fiabilité ne tient
pas compte des erreurs de conception, des défaillances par Dans le cas où l’on souhaite utiliser un composant qui n’est pas
surcharges externes, des incompatibilités de choix de composants, encore pris en charge par le système, il faut au préalable examiner
des lots de composants de courte durée de vie. Cela prouve qu’il sa technologie (§ 8.3.3), surtout si celle-ci est nouvelle, puis définir
reste un gros travail à faire lorsqu’on a terminé une prévision. Mais les caractéristiques dont on a besoin et vérifier qu’elles sont bien
on peut profiter de cette faiblesse au moment de l’observation de suivies par les fabricants. On doit ensuite définir et effectuer des
la fiabilité en exploitation (§ 6.1.4) : en effet, par différence entre les essais d’endurance d’après les prévisions de fiabilité (dérives, modes
taux observés et les taux prévus, on mettra en évidence les de défaillances éventuellement) et d’après l’examen de technologie
anomalies précédentes. On peut espérer obtenir une fiabilité meilleure (selon les risques de défaillances les plus probables) et enfin préparer
que les prévisions, après correction des erreurs de conception. une spécification d’achat du composant.
Le choix des composants par un utilisateur est de plus en plus
important (à cause des apparitions de plus en plus fréquentes de
7.2.2 Choix des objectifs de fiabilité nouveaux produits). Ce choix est indispensable pour deux raisons
principales.
a ) Si les objectifs sont imposés (sécurité, qualité de service), il faut a ) On doit choisir des composants dont la constitution interne et
les tenir au moindre coût : par le bilan précédent (§ 7.2.1), on peut les processus de fabrication sont tolérants aux accidents de
choisir entre plusieurs solutions (composants améliorés, redon- fabrication : l’assurance de qualité sera allégée, la fiabilité meilleure,
dance) en s’aidant de la formule (52) (la redondance augmente les les rendements améliorés et les coûts réduits ; en négligeant ce
frais d’entretien) et en tenant compte des autres sujétions éventuel- travail on risque d’utiliser des composants de fiabilité mauvaise et
les (la redondance augmente le poids). Il peut se faire que les objec- très coûteux.
tifs ne soient pas explicitement imposés : on peut alors viser une
Ce choix se fait à la suite d’analyses de constitution (comme les
fiabilité meilleure ou au moins aussi bonne que pour les appareils
analyses de défaillances selon le paragraphe 6.7) et d’essais
de la génération précédente (les nouveaux ayant d’autres avantages
pouvant être plus ou moins nombreux selon la nouveauté.
en performances, maintenabilité, etc.).
b ) On doit choisir des composants dont la constitution interne est
b ) Si les objectifs ne sont pas imposés, ils résultent alors d’une
compatible avec les emplois prévus. En effet la fiabilité est
optimisation économique (§ 7.1c ) ou d’une optimisation plus géné-
complètement anéantie s’il y a incompatibilité (§ 4.5).
rale selon la méthode de la pertinence [10] [11] que l’on ne traite
pas dans cet article (on optimise le rapport efficacité/coût appelé
pertinence, en définissant l’efficacité comme le produit des
espérances mathématiques des performances, de la disponibilité et
7.2.5 Examen et essais de prototypes
de la fiabilité, chacun de ces facteurs étant représenté par une
matrice afin de rendre compte des systèmes complexes à plusieurs L’examen visuel a pour but de déceler les faiblesses éventuelles
états possibles). On peut aussi chercher un compromis (à quel prix de la réalisation et les premiers essais en fonctionnement et sous
est-on disposé à payer une meilleure qualité de service ?). contraintes mécaniques visent à déterminer les points chauds, les
surtensions, les résonances mécaniques, etc. On doit vérifier le fonc-
tionnement dans les pires conditions d’alimentation et de température
et faire des essais de surcharge (électrique).
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b ) Les essais de durée moyenne qui peuvent être aussi des essais 7.4 Contrôle de qualité et fiabilité
d'acceptation dans des cas critiques (nouvelles campagnes, modifi-
cations critiques, après des anomalies). En général, si aucun incident des composants
ne s'est produit, ce sont des essais qui permettent de suivre une
production et de la corriger avant que de mauvais résultats 7.4.1 Introduction
n'apparaissent chez les clients.
Le contrôle de qualité et la fiabilité des composants sont-ils liés ?
Dans tous les cas, il est important de définir ce qui est critique
Cette question est souvent controversée et l’on a parfois tendance
afin de déterminer un suivi à la mesure des risques : le suivi doit être
à séparer soigneusement ces deux notions selon une tradition née
défini rigoureusement et à l’avance. Mais il doit aussi s’adapter rapi-
avant que la fiabilité ne soit devenue une discipline véritable. Cette
dement selon l’évolution des processus ou les anomalies observées.
tradition repose sur certains arguments comme les deux suivants :
Le tableau 11 donne quelques exemples d’essais utilisables. — même si l'on est capable, par un contrôle, de reconnaître les
Le système officiel de qualité [Union technique de l’Électricité pièces bonnes et mauvaises, un contrôle par prélèvement ne modifie
(UTE)/Comité des composants électroniques du CENELEC (CECC)] pas la proportion de pièces mauvaises ;
s’adapte aux principes énumérés précédemment. L’agrément de — en fiabilité, il est très difficile ou impossible de reconnaître les
savoir faire qui est une nouvelle disposition permet de regrouper tous pièces mauvaises (c'est-à-dire dont la durée de vie individuelle sera
les produits dont l’assurance de qualité est commune, ce qui rendra très raccourcie).
le système plus économique. Il est évidemment important que l’on
trouve dans les spécifications du système les dispositions citées
auparavant, mais rappelons que le système UTE/CECC est en fait le 7.4.2 Lien entre fiabilité des composants
système des utilisateurs et des fabricants (et non un système « des et contrôle de qualité
autres ») : c’est à chacun de faire connaître ses exigences (par l’inter-
médiaire de I’UTE et de ses commissions). Rappelons aussi que la
Nous voudrions montrer ici que la fiabilité des composants et le
désignation de contrôle centralisé de qualité a été remplacé par
contrôle de qualité sont effectivement liés (à condition toutefois que
admission à la marque, la marque (figure 46) étant apposée sur les
ce dernier soit bien adapté à la technologie et à l’organisation de la
emballages ou sur les composants, ce que doit vérifier l’acheteur :
fabrication).
tout lot non conforme ne porte pas la marque.
a) On peut (et on doit) concevoir des essais d’endurance (§ 7.3c )
Ajoutons que le système va recouvrir aussi des dispositions
pour faire apparaître des défaillances qui n’apparaissent normale-
existant déjà entre certains gros clients et leurs fournisseurs comme
ment qu’après 5 à 15 ans : en effet les mécanismes de dégradation
la méthode d’objectifs de taux de défauts (dite PPM). En effet,
associés ou non à une erreur de fabrication sont révélés par des
l’automatisation des productions conduit désormais à des taux de
essais d’endurance à condition que les contraintes adoptées soient
défaut initial très faibles (10–5 à 10–4). Cette propriété très intéres-
suffisamment fortes (§ 6.4), tout en respectant les limitations
sante a été mise à profit par les constructeurs qui ont accru la
(§ 6.4.1). On vérifie à partir de la formule (50) qu’un essai de 1 000 h
compacité des matériels (forte densité de composants) sans nuire au
à 200 oC est équivalent à un fonctionnement de 20 ans à 70 oC pour
rendement de production (un équipement qui contient 1 000
tous les mécanismes ayant une énergie d’activation supérieure à
composants ayant chacun un taux de défaut de 10–3 a seulement
0,5 eV.
37 chances sur 100 d’être bon après le montage selon la loi
binomiale). b ) Les défaillances précoces éventuelles sont faciles à détecter :
La fiabilité en profite aussi, car il y a une corrélation étroite entre — les pièces trop fragiles sont détectables par des essais de
les défauts à l’origine et ceux qui se produisent quelques temps surcharge mécaniques (chocs, vibrations) ou électriques (§ 6.6) ;
après. De plus, un taux de défaut faible ne peut se conserver que — les essais spécifiques de mécanismes inhabituels sont faciles
si la fiabilité est très bonne. à mettre en œuvre (faible durée) et sont très efficaces si l'on veut
révéler une erreur collective (§ 6.5) : en général il s'agit de défail-
lances précoces.
c ) L’efficacité de l’élimination des pièces mauvaises dès l’origine
dépend de l’efficacité de la caractérisation (§ 3.2b ).
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a ) Les essais du type décrit au paragraphe 7.4.2b peuvent servir, Autrement dit, si les spécifications comprennent bien les essais
lorsqu’ils portent sur la totalité des pièces à courte durée de vie d’un adaptés aux risques les plus probables et si ces essais sont effectués
lot à réduire la période des défaillances précoces (comme un sur des lots significatifs des processus de fabrication correspondants,
fonctionnement préalable selon le paragraphe 2.1.1, mais de le contrôle de qualité peut révéler les mauvais lots et les refuser.
manière plus efficace). En effet, les essais spécifiques d’un méca- Ajoutons que la régularité de la fiabilité est garantie par la stabilisation
nisme inhabituel ne sont pas destructifs en général pour les pièces de la production , stabilisation imposée à la fois par les règles du
normales et, en ce qui concerne les essais de surcharge, il suffit de système (tout changement doit être signalé) et par les boucles de
choisir la valeur de la surcharge selon le paragraphe 6.6. correction associées au contrôle interne (boucles qui ont pour but
Dans les spécifications de composants normales, il n’est pas prévu d’accroître les chances d’acceptation du contrôle final).
actuellement un tel traitement unitaire. Mais on doit souligner qu’il L’évolution de la fiabilité et des modes de production des
n’y a là aucune limitation d’efficacité du système officiel de qualité : composants conduit tout naturellement à une évolution du système
en effet, un tel traitement est coûteux et ne sert à rien pour des de gestion de qualité des composants : celle-ci est examinée au
productions de composants bien maîtrisées car les défaillances paragraphe 9.
précoces sont alors négligeables. On doit seulement l’envisager pour
des productions nouvelles encore peu maîtrisées, ou des programmes
à fiabilité améliorée (§ 8.3.7) et à condition d’en vérifier l’efficacité.
Par contre, dès maintenant, les spécifications officielles de 8. Amélioration de la fiabilité.
qualification normale prévoient des essais, du type décrit au para-
graphe 7.4.2b, sur des échantillons prélevés sur des lots de produc- Démonstrations et clauses
tion. Cette méthode n’est pas coûteuse et elle est très efficace avec
les méthodes de production actuelles à caractère collectif où les de fiabilité
risques d’erreurs de fabrication portent plutôt sur la totalité d’un lot.
b) Les essais (§ 7.3c ) à caractère destructif portent sur des
échantillons prélevés dans les lots de contrôle ou de production. 8.1 Généralités
Pour des raisons économiques, la taille habituelle des échantillons
est plutôt faible (20 à 50 pièces). Le taux cumulé de pièces
défaillantes que l’on peut ainsi vérifier est relativement fort (par Nous avons regroupé dans ce paragraphe deux notions très dif-
exemple 2 × 10–2), ce qui correspond à des taux de défaillance plutôt férentes que l’on est souvent amené à associer, mais qu’il faut savoir
forts et cela malgré les fortes accélérations que l’on doit s’efforcer distinguer soigneusement :
d’obtenir (un taux de défaillance cumulé de 2 × 10–2 dans l’essai de — l'amélioration de la fiabilité ;
1 000 h à 200 oC, cité précédemment, équivaut à un taux supposé — ses démonstrations et les clauses de fiabilité où l'on cherche
constant de 10–7/h pendant 20 ans à 70 oC). seulement à sanctionner une situation sans chercher à l'améliorer
En pratique, le rôle de ces essais est cependant très important : (cela afin de faciliter les rapports entre client et fournisseur).
en effet ils restent très efficaces chaque fois que l’on réussit à simuler Dans ce qui suit (§ 8.2, 8.3, 8.4 et 8.5), nous désignons de façon
la durée de vie utile complète d’une famille de composants (c’est le un peu arbitraire par amélioration de la fiabilité toutes les méthodes
cas pour les photocoupleurs) car le taux cumulé peut alors être qui visent à réduire les probabilités de défaillances, à environnement
fortement modulé selon les lots. Par ailleurs on ne vérifie pas que et contraintes donnés, qu’il s’agisse de méthodes applicables
les caractéristiques de fonction à la fin des essais (§ 7.3c ). pendant ou après la fabrication ou au moment du contrôle final (on
Enfin, s’il est vrai que le taux de défaillance moyen des composants parle parfois de contrôle renforcé de qualité ). La fiabilité de
devient actuellement faible, il peut fluctuer d’un lot à l’autre et référence à partir de laquelle on souhaite une amélioration est celle
devenir accessible aux essais. qui est offerte par le système de spécifications normales (§ 7.3).
Avant de décider de la nécessité d’une amélioration, une enquête
c ) On n’attend pas la fin des essais d’endurance, dont la durée préalable est indispensable.
dépasse une semaine, avant de vendre les productions
correspondantes pour le degré de qualification normal. — La fiabilité des composants normaux n’est-elle pas suffisante ?
En a-t-on une connaissance suffisante (il arrive encore parfois que
Depuis quelques années, il existe des spécifications UTE/CECC qui l’on cherche des composants à fiabilité renforcée simplement à la
définissent le déverminage de composants terminés (traitement suite de déboires survenus avec des composants d’origine
unitaire) : par exemple, les spécifications UTE C 96-883 inconnue) ?
et UTE C 86-6.. (CECC 50-0..) pour les semi-conducteurs. Mais
rappelons encore que le traitement unitaire ne doit être utilisé que — S’agit-il seulement d’un environnement dur ? C’est alors la
comme palliatif (productions nouvelles, insuffisamment maîtrisées robustesse des composants qui doit être renforcée.
comme de nouveaux circuits complexes) ou comme complément à — Quelle est la durée de la mission ? En cas de mission très
une fabrication déjà améliorée. courte, c’est surtout le risque de défaillances précoces qui doit être
réduit.
Il n’y a pas de différence dans les principes entre une bonne
7.4.4 Conclusions et tendances actuelles fabrication selon le paragraphe 7.3 et une fabrication améliorée
du système de qualité mais il y a des différences parfois très grandes dans le nombre de
dispositions prises. Le choix des technologies (§ 8.3.3) est pri-
Nous avons souligné qu’il existe des liens très étroits entre les mordial et on rejettera des produits avec plus de sévérité (sauf s’ils
spécifications de contrôle des composants et leur fiabilité. De plus sont indispensables). On prendra en compte beaucoup plus de
nous avons indiqué que, par suite du progrès général de la fiabilité risques dans la maîtrise et le suivi. On attendra les résultats des
des composants, on aurait pu craindre une certaine perte d’efficacité essais de moyenne durée avant de décider. Une pratique courante
du suivi de la fiabilité par le système normal de qualité. En fait, il pour les composants des répéteurs sous-marins est de sélectionner
n’en est rien car cela aurait pu se faire dans l’hypothèse d’une des lots intermédiaires (par exemple, une tranche de semi-
répartition complètement aléatoire des pièces mauvaises alors conducteurs) à l’aide d’essais complets sur quelques pièces qui sont
qu’elles sont plutôt groupées dans certains lots à cause du caractère montées alors que la tranche est en attente de la décision.
collectif des fabrications modernes.
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8.2 Exemples d'objectifs sévères transitoires lors des mises en marche, réduction éventuelle des
contraintes après une première prévision de fiabilité, réduction du
de fiabilité nombre de modèles de composants, etc.). Ce dernier point est
indispensable, afin de concentrer les efforts de qualification des
Le tableau 12 résume les principaux objectifs visés pour deux composants. La recherche des performances de pointe, encore
applications particulièrement sévères : les équipements pour difficiles à obtenir d’une technologie, est incompatible avec la
l’espace et les amplificateurs téléphoniques immergés (câbles sous- recherche d’une bonne fiabilité : on ne doit jamais se rapprocher des
marins). Quelques sujétions propres à ces composants sont éga- limites de possibilité d’une technologie (ce qui n’interdit pas la
lement données (environnement) : elles compliquent fréquemment recherche de performances de grande classe).
la recherche de composants à fiabilité améliorée en les rendant sou-
vent très particuliers (ce qui constitue une grosse difficulté car il
n’est plus possible de profiter de l’expérience acquise sur des pro- 8.3.3 Investigations sur la technologie
duits déjà connus). Enfin, on doit souligner que les performances
demandées à ces composants sont souvent très poussées, ce qui
D’après le tableau 2, c’est bien par une technologie appropriée
constitue également une grosse difficulté, car on ne doit jamais se
que l’on peut s’efforcer de réduire à la fois les risques de fragilité,
rapprocher des limites des possibilités d’une technologie (§ 8.3.2).
la tenue aux contraintes d’environnement et de mise en œuvre, les
La fiabilité souhaitée est nettement meilleure que ce qu’on observe
risques de dégradation associés ou non à des erreurs de fabrication,
habituellement (taux de défaillance dix à cent fois plus faibles). La
les risques d’erreurs de fabrication eux-mêmes. On peut aussi
difficulté est reportée sur les composants dans le cas des câbles
réduire les contraintes internes à contraintes externes données. Par
sous-marins, car aucune redondance n’est prévue dans les ampli-
exemple, on supprime le risque de formation de composés inter-
ficateurs.
métalliques sur les soudures internes des semi-conducteurs en
prenant le même métal pour la métallisation et le fil de connexion ;
on ralentit le mécanisme d’électromigration avec des métallisations
8.3 Méthodes d’or plutôt que l’aluminium ou avec des métallisations d’aluminium
à gros grains (semi-conducteurs) ; on diminue les risques d’erreurs
ou d’écarts de fabrication (§ 8.3.4) en éliminant les technologies
8.3.1 Redondances difficiles (un condensateur au tantale dont l’anode a des dimensions
trop voisines de celles de son boîtier ne peut avoir une bonne
Les éventuelles redondances dont dépend la fiabilité globale d’un fiabilité, car l’anode peut être détériorée lors du montage). Certaines
système sont supposées déjà traitées : on ne passe en revue dans technologies de transistors sont plus ou moins robustes : la
ce qui suit que les méthodes ayant pour but de réduire les risques présence de résistances intégrées en série dans les émetteurs,
de défaillances intrinsèques d’un matériel (composants, mise en l’épitaxie multiple de collecteur (comparée à l’épitaxie simple)
œuvre, etc.). Nous reprenons donc chacune des étapes d’un projet favorisent la tenue au claquage de transistors de puissance. On
d’équipement comme celles décrites aux paragraphes 7.2 et 7.3 : en préférera un boîtier de transistor à faible résistance thermique
effet, la réduction des risques de défaillance est un peu assimilable (contrainte interne plus faible ). Il faut aussi examiner les compati-
à l’analyse de la valeur : on doit s’efforcer de ne négliger aucun bilités entre la technologie et les contraintes ultérieures, y compris
risque, de n’oublier aucun aspect du projet (environnement, etc.), de les contraintes de mise en œuvre (la température de fusion d’une
faire participer toutes les équipes qui ont une charge quelconque dans soudure interne d’un composant ne doit pas être atteinte lors de la
le projet et de détecter les questions dont le domaine de soudure du composant sur une carte imprimée). Enfin, une techno-
responsabilité est mal défini. On ne doit pas oublier que l’importance logie peut être préférée parce qu’elle facilite les essais accélérés de
relative des risques peut être bouleversée après réduction : des fiabilité (à cet égard, les semi-conducteurs en boîtiers métalliques
risques jusqu’alors négligeables peuvent devenir prépondérants. Ce ont un avantage sur les semi-conducteurs enrobés dont la tempé-
qui suit est donc un travail de patience qui doit être répété (y compris rature ne doit pas dépasser 150 oC). Ajoutons enfin que l’améliora-
l’examen des redondances dont l’intérêt peut être modifié). Ajoutons tion de la technologie est le seul moyen possible pour les
que ce qui suit ne fait que compléter les méthodes déjà exposées défaillances systématiques ne résultant pas d’erreur de fabrication
au paragraphe 7.3 et que l’on suppose déjà appliquées. (fragilité excessive, durée de vie insuffisante). Le choix se fait parmi
les technologies existantes (la mise au point de nouvelles techno-
logies ou même une simple modification est en général
8.3.2 Conception des schémas incompatible avec les délais d’un projet, car on doit craindre
d’ajouter de nouveaux risques) grâce à des examens et à des essais
d’investigation.
Il faut examiner les schémas et les listes de composants en détail
(sensibilité aux dérives de composants, existence de surcharges (0)
Tableau 12 – Comparaison des objectifs de fiabilité des satellites et des répéteurs téléphoniques immergés
Satellites Répéteurs immergés
Sujetions spéciales — faible masse ; — pour les répéteurs analogiques à courants
— faible consommation ; porteurs : très bonne linéarité de certains
— faible champ magnétique (éventuellement). composants (transistors) ;
— faibles dérives.
Contraintes spéciales d’environnement — vide (refroidissement difficile) ; — chocs (pose) ;
— rayonnements ionisants ; — chocs électriques en cas de coupure acci-
— chocs (lancement) ; dentelle du câble.
— météorites (cellules solaires).
Objectifs de fiabilité :
— durée de vie utile ......................................... 7 ans 25 ans
— taux de défaillance....................................... 10–10/h à 10– 8/h (par composant) 10 –11/h à 10–9/h (par composant)
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8.3.4 Processus de fabrication donc des réactions étroites entre la précision, la rigueur des proces-
sus et les contrôles, et les diagrammes d’acheminement d’une fabri-
Le tableau 2 montre aussi que deux types de défaillances cation doivent être revus et améliorés selon le paragraphe 8.3.4 et
proviennent d’erreurs ou d’écarts de fabrication : la fiabilité des l’alinéa d du présent paragraphe.
produits est donc améliorée si on réduit l’importance et la fréquence
de ces écarts et si l’on élimine, par un contrôle, les produits fabriqués
pendant ces écarts. Par écart nous comprenons ici tout ce qui modifie 8.3.6 Contrôle final (acceptation des lots)
la constitution interne d’un composant, qu’il s’agisse de petits écarts
liés à la précision des processus, ou de grosses perturbations Le contrôle final a été décrit au paragraphe 7.3 ; les améliora-
localisées, dues à des événements parasites en cours de fabrication tions portent sur les points essentiels suivants.
(métallisation d’un semi-conducteur réduite des trois quarts par une — La construction des lots de fabrication, de matériaux, de pièces,
poussière au moment de la photogravure), qu’il s’agisse d’écarts col- de produits de nettoyage doit rester connue d’un bout à l’autre de
lectifs touchant toutes les pièces d’un lot (métallisation d’aluminium la chaîne, y compris le contrôle final. Les essais du contrôle final
à grains trop fins) ou d’écarts ne touchant qu’une pièce au hasard doivent porter sur chacun de ces lots partiels (par exemple un essai
(poussière). Beaucoup d’écarts n’ont d’effets que sur les caractéris- de blocage à chaud des semi-conducteurs porte sur un lot de dif-
tiques initiales du composant, mais certains d’entre eux abrègent la fusion). En effet, pour tous les risques d’écarts collectifs, il est facile
durée de vie individuelle d’une pièce (exemples ci-dessus), qu’il d’éliminer les lots défectueux (§ 7.4.3), alors que ce n’est plus pos-
s’agisse de la composition des matériaux de base, de pièces sible si les pièces de l’échantillon essayé sont prélevées au hasard
constitutives, des produits de nettoyage, ou d’événements parasites parmi plusieurs lots mélangés (le taux de défaut serait faible).
pendant les opérations de fabrication ou en dehors (stockage,
manipulations, etc.). — Le nombre et la fréquence des essais, le taux de prélèvement
et le taux de défaut tolérés, ainsi que le nombre de caractéristiques
La stabilisation des processus de fabrication par des pilotages contrôlées (il est très intéressant de distinguer des défauts mineurs
automatiques est l’un des meilleurs moyens pour obtenir une bonne et majeurs avec deux sévérités).
précision des processus (pilotage automatique des fours de diffusion
pour les semi-conducteurs, des fours de pyrolyse des condensateurs — Les décisions prises (§ 8.3.5), rejet strict des lots défectueux, ce
au tantale, des fours de frittage, etc., pilotage de la composition des qui n’est pas le cas pour les essais périodiques du contrôle de
gaz de réaction de diffusion pour les semi-conducteurs, etc.). qualité normal : en effet, cela suppose que l’on doit stocker sans les
À défaut de pilotage automatique, les opérations manuelles doivent vendre les lots de production en attendant la fin des essais. Un lot
être décrites par des spécifications précises et détaillées à suivre peut aussi être refusé lorsque les résultats de sélection unitaire
scrupuleusement (opérations de fabrication, de manipulation, de (décrits ci-après) sont insuffisants.
stockage, etc.). Les éléments d’une chaîne de fabrication doivent être
examinés exactement comme pour une étude de sécurité (consé-
quences d’une panne d’une machine, d’une fausse manuœvre) et les 8.3.7 Sélection unitaire éventuelle
risques doivent être évalués à l’aide des investigations de techno-
logie, selon le paragraphe 8.3.3. Elle fait suite à l’acceptation des lots selon les méthodes suivantes.
a) La vérification à l’unité des caractéristiques élimine les pièces
mauvaises au départ : le but est surtout d’améliorer le rendement
8.3.5 Contrôle de production des sous-ensembles et non la fiabilité, mais on sait
(§ 3.2b ) qu’avec les composants complexes on évite ainsi des
Les contrôles pendant la fabrication ont plusieurs rôles : pannes ultérieures. On peut aussi éliminer des pièces ayant un
a) détecter les écarts de fabrication lorsque c'est possible (les défaut risquant de provoquer une défaillance ultérieure (étanchéité).
écarts collectifs) au-delà d'un seuil fixé ; les contrôles complètent b) Par un fonctionnement simulant quelques centaines ou milliers
alors les systèmes de pilotage lorsqu'ils sont défaillants (contrôle du d’heures, on cherche à éliminer les défaillances précoces (§ 2.1.1),
réglage des machines à souder, des températures, etc.) ; si elles existent (fonctionnement légèrement accéléré, surcharges
b) détecter les pièces (individuellement) présentant un risque de légères, cycles de température, etc.), par exemple l’excès de
durée de vie raccourcie (ce contrôle est alors unitaire et il faut qu'une fragilité ; selon les risques les plus probables on prévoit aussi des
telle détection soit possible (examen visuel des semi-conducteurs essais spécifiques dont l’efficacité est meilleure (§ 7.4.3).
pour déceler d'éventuels trous sur les métallisations) ; c) Pour les programmes de fiabilité les plus élaborés, on complète
c) détecter les lots de pièces présentant un risque systématique le fonctionnement préliminaire précédent par une mesure individuelle
de durée de vie raccourcie par un essai destructif sur un échantillon des pièces avant et après, et l’on s’efforce de mesurer les paramètres
représentatif du lot : la détection est ici facile, puisque la vie d'une indicateurs de l’état interne (§ 7.3c ) : on peut alors espérer éliminer
pièce ou d'un élément peut être simulée [essais de résistance à la des pièces ayant un début de dégradation interne.
contrainte, essais accélérés (§ 6.4 et 6.6)], l’essai étant destructif
(essai de résistance à la contrainte de traction sur les fils de thermo- d ) On élimine les pièces statistiquement aberrantes (dans les
compressions des semi-conducteurs) ; ici les lots défectueux peuvent programmes élaborés), qu’il s’agisse de caractéristiques initiales
être éliminés (taux de défaut excessif sur l'échantillon) ; (et quelle que soit la caractéristique) ou de dérive après un essai. Il
d) détecter les pièces ou lots de pièces à caractéristiques sortant est indispensable de faire ce traitement à l’intérieur de lots homo-
des spécifications ; en b, c, et particulièrement en a, on vérifie que gènes (§ 8.3.6) : le but est d’éliminer les pièces ayant subi un écart
les contrôles ont bien un effet sur la fiabilité. de fabrication, même si certains de ces écarts sont sans rapport
avec la fiabilité.
L’amélioration porte sur le nombre et la fréquence des points de
contrôle et sur les décisions prises (notamment le rejet des lots défec- e) La sélection finale (programmes élaborés) résulte d’un examen
tueux en c : on peut se borner à rectifier l’écart ou rejeter effective- détaillé de l’ensemble des résultats pour chaque pièce et chaque lot
ment les lots et même les lots précédents). On doit souligner que (une partie du traitement peut être automatique).
les contrôles sont plus efficaces et plus économiques en fabrication Nous insistons ici sur le fait que la sélection unitaire, le
que sur le produit fini (un examen visuel est possible ; le nombre de déverminage ne sont que le complément d’une fabrication de grande
pièces rejetées non terminées est faible). On doit aussi noter qu’une qualité. Le déverminage de pièces d’origine inconnue de fabrication
amélioration d’un processus est encore plus économique et peut mal maîtrisée ne constitue qu’un pis aller lorsqu’il n’est vraiment pas
éviter des contrôles (l’élimination des poussières à la photogravure possible d’améliorer la fabrication (mais les résultats seront peu signi-
d’un semi-conducteur peut rendre inutile un contrôle visuel). Il y a ficatifs). Un déverminage réduit à b est inutile pour les productions
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8.7.3 Description succincte de clauses de fiabilité Malgré les difficultés d’application aux petites fournitures ou aux
fournitures de très bonne fiabilité, il est certain que l’introduction de
Un contrat avec clauses de fiabilité doit préciser : les paramètres clauses de fiabilité dans les contrats de fourniture présente un grand
de fiabilité choisis (taux de défaillance, indisponibilité) ; la période intérêt (surtout peut-être pour les objectifs de fiabilité peu sévères,
d’observation retenue [en fonction de la mise en service, de la fin ainsi qu’aux environnements difficiles). Elle permet d’intéresser les
de l’étude, etc. ; il est intéressant de retenir plusieurs périodes ou fournisseurs (par les bonifications) et apporte de la rigueur dans les
une période glissante (par exemple, le contrat est respecté si les relations entre fournisseur et client. Ce dernier ne doit cependant pas
résultats sont satisfaisants pendant dix-huit mois consécutifs au se décharger de la fiabilité : des contacts fréquents entre fournisseur
cours des trois premières années)] ; les valeurs spécifiées des para- et client sont en effet nécessaires, afin d’ajuster les objectifs et de
mètres de fiabilité ; le type de démonstration retenu (en laboratoire lever le doute sur les difficultés qui ne manquent pas de surgir.
Ajoutons enfin que la tendance est de considérer globalement les
clauses de fiabilité et de maintenabilité et même parfois d’acheter
un service (tout ce qui précède est alors à la charge du fournisseur).
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