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Ecole Nationale des Sciences Appliquées Al Hoceima Cours : SDF

Chapitre IV :

Disponibilité & Sécurité

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Chapitre 4
Disponibilité & Sécurité

1- Introduction
La politique de maintenance d’une entreprise est fondamentalement basée sur la disponibilité
du matériel impliqué dans le système de production. Pour qu’un équipement présente une bonne
disponibilité, il doit avoir le moins possible d’arrêts de production et être rapidement remis en
bon état s’il tombe en panne.

La disponibilité allie donc les notions de fiabilité et de maintenabilité augmenter la disponibilité


passe par l’allongement de la MTBF (Action sur la fiabilité) et la notion de le MTTR (Action sur la
maintenance).

2- Concepts de Disponibilité
2.1. Introduction

La politique de maintenance d’une entreprise est fondamentalement basée sur la disponibilité


du matériel impliqué dans le système de production. Pour qu'un équipement présente une
bonne disponibilité, il doit :

 Avoir le moins possible d'arrêts de production


 Etre rapidement remis en bon état s'il tombe en panne

La disponibilité d'un équipement dépend de nombreux facteurs

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Facteurs liés à sa CONSTRUCTION Facteurs liés à son UTILISATION

FIABILITE MAINTENABILITE Maintenance

 Moyens

 Méthodes Production
 Nombre  Facilité de remise
d’arrêts pour en état.  Efficacité
pannes

ARRETS DE PRODUCTION
Disponibilité CONSTRUCTEUR

Disponibilité Vue de
la Maintenance

Disponibilité Opérationenelle
Constatée sur le terrain

La disponibilité peut se mesurer

 sur un intervalle de temps donné (disponibilité moyenne),


 à un instant donné (disponibilité instantanée),
 à la limite, si elle existe, de la disponibilité instantanée lorsque t→∞ (disponibilité
asymptotique).

3- Disponibilité moyenne

La disponibilité moyenne sur intervalle de temps donné peut être évaluée par le rapport
suivant :
𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é
𝑫𝟎 =
𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é + 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅′𝒊𝒏𝒅𝒊𝒔𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é
𝑻𝑪𝑩𝑭
Ou 𝑫𝟎 =
𝑻𝑪𝑩𝑭 𝑻𝑪𝑰

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Ou TCBF = temps cumulé de bon fonctionnement.

TCI = Temps cumulé d’immobilisation.

Remarque :

Le temps cumulé d’immobilisation comprend les temps d’intervention et les temps


logistique.

 En l’exprimant par rapport à des temps moyens, la disponibilité moyenne s’écrit :

𝑻𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é 𝑻𝑫𝑴


=
𝑻𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é + 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒅′𝒊𝒏𝒔𝒑𝒐𝒏𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é 𝑻𝑫𝑴 + 𝑻𝑴𝑰

TMD = MUT (Mean Up Time) et TMI = MDT (Mean Down Time).

4- Disponibilité Intrinsèque
Elle exprime le point de vue du concepteur. Ce dernier a conçu et fabriqué le produit en lui
donnant un certain nombre de caractéristiques intrinsèques, c’est à dire des caractéristiques qui
prennent en compte les conditions d’installation, d’utilisation, de maintenance et
d’environnement, supposées idéales.

Un fabricant de contacteur indique que tel type de contacteur peut supporter 1 million de
cycles de manœuvres dans des conditions d’utilisation bien précises.
Le calcul de la disponibilité intrinsèque Di fait appel à 3 paramètres :

TBF : temps de bon fonctionnement


TTR : temps techniques de réparation
TTE : temps techniques d’exploitation.

𝑻𝑩𝑭
𝑫𝒊 =
𝑻𝑩𝑭 + 𝑻𝑻𝑹 + 𝑻𝑻𝑬
Exemple:
Un fabricant de machines-outils prévoit en accord avec son client la disponibilité intrinsèque
d’une machine en prenant compte des conditions idéales d’exploitation et de maintenance :

 Temps d’ouverture mensuel = 400 heures


 1 changement de fabrication par mois = 6 heures
 Maintenance corrective mensuelle : taux de défaillance = 1 pannes / mois ; TTR estimé = 4
heures
 Maintenance préventive mensuelle = 3 heures

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TBF =400 – 6 – 4 – 3 = 387 heures TTE = 6 heures Di = 387 / (387 + 7 + 6) =


TTR = 4 + 3 = 7 heures 0,9675

5- Disponibilité Opérationnelle
Il s’agit de prendre en compte les conditions réelles d’exploitation et de maintenance. C’est la
disponibilité du point de vue de l’utilisateur.

Le calcul de Do fait appel aux mêmes paramètres TBF, TTR et TTE sauf que ces 3
paramètres ne sont plus basés sur les conditions idéales de fonctionnement mais sur les
conditions réelles (historiques d’exploitation).

Exemple:
Sur la machine outil précédente, une étude d’exploitation sur un mois a conduit aux résultats
réels suivants :

 Temps d’ouverture mensuel = 400 heures


 Changement de production = 6 heures
 Manque approvisionnement matière = 3 heures
 Maintenance préventive = 3 heures
 Maintenance corrective = 8 heures (3 heures d’attente maintenance + 5 heures
d’intervention).

TBF =400 – 6 – 3 – 3 – 8 = 380 heures TTE = 6 + 3 = 9 Di = 380 / (380 + 9 + 11)


TTR = 3 + 8 = 11 heures heures =0,95

Exemples d’application

Machine-outil

Le responsable maintenance d'une entreprise a le fichier historique d'un matériel équipé d'un
terminal de saisie des données de production. Ces données sont récapitulées dans le tableau
ci-dessous.

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N° Défaillance Cause TBF en h. TTR en h


1 Moteur Electrique 80 2
2 Moteur Electrique 40 3
3 Broche Mécanique 50 2
4 Broche Mécanique 100 8
5 Avance Electrique 60 5
6 Avance Electrique 40 2
7 Lubrification Mécanique 20 3
8 Lubrification Hydraulique 5 4
9 Lubrification Hydraulique 10 3
10 Lubrification Hydraulique 20 1.25

1. Calculer la MTBF.
2. Calculer la MTTR.
3. Calculer la disponibilité intrinsèque.

6- Approche Mathématique
La norme AFNOR X 60-500 définit la disponibilité comme « l’aptitude d’une entité à être en
état d’accomplir une fonction requise dans des conditions données, à un instant donné ou
pendant un intervalle de temps donné, en supposant que la fourniture des moyens extérieurs
nécessaires de maintenance soit assurée ».

La probabilité associée A(t) à l’instant t est aussi appelée disponibilité et s’exprime par :

A(t) = P (E non défaillante à l’instant t)

L’aptitude contraire est appelée indisponibilité et est définie par :

𝑨 = 𝟏 − 𝑨(𝒕)
La disponibilité A(t) est une grandeur instantanée. L’entité peut donc avoir subi une panne
puis une réparation avant l’instant t, contrairement à la fiabilité R(t) qui est une grandeur
mesurée sur une durée (intervalle [0, t]). La confusion entre disponibilité et fiabilité est due
au fait que ces deux concepts sont équivalents quand le système est non réparable. A(t) est
donnée aussi par :

𝝁 𝝀 (𝝀 𝝁)𝒕
𝑨(𝒕) = − 𝒆
𝝀+𝝁 𝝀+𝝁

Si t est assez grand alors la disponibilité peut être approximée par:

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Si μ et λ sont constants alors :

Comme la fiabilité, plusieurs types de disponibilités peuvent être utilisés :

 la disponibilité instantanée prévisionnelle (définie précédemment).


 la disponibilité moyenne : moyenne sur un intervalle de temps donné [t1, t2] de la
disponibilité instantanée prévisionnelle, ou mesurée en phase opérationnelle par la durée de
fonctionnement effectif divisée par la durée donnée.
Les grandeurs moyennes associées à la disponibilité les plus courantes sont.
 Le temps moyen de disponibilité (TMD) ou durée de bon fonctionnement après
réparation, ou Mean Up Time (MUT) : durée moyenne de fonctionnement après la réparation
et la défaillance suivante.
 Le temps moyen d’indisponibilité (TMI) ou durée moyenne d’indisponibilité, ou Mean
Down Time (MDT) : durée moyenne entre une défaillance et la remise en état suivante.
 La durée moyenne entre défaillance notée MTBF (mean time between failure) : durée
moyenne entre deux défaillances consécutives de l’entité. En général, on a la relation :

MTBF= MUT+MDT
𝑻𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒃𝒐𝒏 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
MTBF=
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒃𝒐𝒏 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕

La figure 1 fournit les représentations graphiques de ces définitions en fonction du temps.


La disponibilité asymptotique se déduit du MUT et du MTBF par la relation :

𝑴𝑼𝑻
∝ =𝑴𝑻𝑩𝑭

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Figure 1 : Disponibilité en fonction du temps t

Figure 2 : Représentation des MTBF, MDT et MUT

7- La sécurité Industrielle

La sécurité est l’aptitude à éviter de faire apparaitre des événements critiques ou catastrophique
pour le système et son environnement dans des conditions donnée.

La sécurité restant un terme très général, il n’existe pas actuellement de consensus pour une
normalisation.

La Sûreté de fonctionnement est « l’aptitude d’une entité à éviter de faire apparaître, dans des
conditions données, des événements critiques ou catastrophiques ».

Les circonstances et les conséquences des catastrophes et accidents sont variables. Elles
montrent que le risque présent deux aspects : probabilité et conséquences. Au niveau des
conséquences, celles-ci se caractérisent par la sécurité : protection des personnes, de
l’environnement mais aussi protection de l’outil de production (aspect économique et, par
extension, social).

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Deux voies peuvent être pratiquées pour réduire les risques :

— diminution de la probabilité d’occurrence de « l’événement indésirable » ;


— atténuation des conséquences de « l’événement indésirable » ;

L’évaluation de la sécurité est actuellement encore limitée et est effectuée pour les installations
chimiques, les centrales nucléaires, les plates-formes pétrolières et l’aéronautique. Elle est basée
sur des études statistiques des impacts des accidents (réels, expérimentés ou simulés) sur
l’homme et l’environnement (notion de gravité).

La démarche de la construction de la sécurité implique au départ la maîtrise des risques à un


niveau acceptable, le risque zéro étant un concept qui ne peut se réaliser dans les systèmes
industriels, contrairement à ce que de nombreux discours ou écrits ont tenté de le laisser croire,
il y a seulement quelques années. Le niveau de risque acceptable prend en compte des
paramètres techniques, économiques, médiatiques, sociaux voire politiques. Ces niveaux
acceptables sont, pour des industries à risques, définis par les autorités administratives sous la
direction des autorités ministérielles de tutelle. Ainsi, dans le domaine nucléaire, le risque
acceptable pour la probabilité de fusion du cœur d’une centrale nucléaire est fixé dans la
fourchette 10–5 – 10–6 par réacteur et par an pour la plupart des exploitants américains,
européens et asiatiques.

Dans le domaine aéronautique, le risque de catastrophe aérienne est d’un accident par 107 vols.

Le rôle d’un spécialiste en Sûreté de fonctionnement est de ramener le risque industriel à son
niveau acceptable en définissant :

 les critères d’acceptabilité des risques;


 des méthodes de conception en sécurité;
 des méthodes d’évaluation des risques résiduels et de vérification de leur niveau
d’accessibilité.

Les études de sécurité visent essentiellement à évaluer la probabilité de l’occurrence d’un


événement indésirable en prenant en compte dès la conception tous les facteurs initiateurs :

 facteurs techniques : matériels et produits manipulés (incluant les problèmes de conception,


de fabrication, d’assurance qualité, de conduite et de maintenance) ;
 facteurs humains : qualité de la formation, ergonomie, procédures ;
 facteurs environnementaux : risques naturels, milieux ambiants (poussières, gaz, électricité
statique...).

La figure suivante résume les liens entre fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité.

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Politique de
maintenance
Maintenabilité Fiabilité

Logistique de Disponibilité
maintenance prévisionnelle

Sécurité
Disponibilité
opérationnelle

Sûreté de fonctionnement

Figure 3 : Relations entre fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité

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