Vous êtes sur la page 1sur 425

SOMMAIRE :

• LA PORTE SANS PORTE :


• LE MYSTÉRIUM DU MAÎTRE DU MULTIVERS :
• LA BASE MÊME DE LA CROISSANCE INTÉRIEURE :
• HEUREUX LES PAUVRES EN ESPRIT, CAR LE ROYAUME DE DIEU EST À VOUS !
• LA VIE N'EST PAS UN PROBLÈME À RÉSOUDRE, C'EST QUELQUE CHOSE QUI ÉVOLUE :
• SOYEZ CENTRÉ EN VOUS-MÊME, ET DEVENEZ LE SEIGNEUR SUPRÊME DE L'EXISTENCE :
• DEVENIR UN SAINT SEIGNEUR EST TRÈS DIFFICILE ET EXIGE UN TRÈS GRAND SACRIFICE :
• LE VRAI MIRACLE DE L'EXISTENCE EST QUE NOUS SOMMES LE MONDE, UN UNI-VERS :
• JE VEUX QUE VOUS VIVEZ TOUS COMME DES DIEUX ; REJOIGNEZ LA COHORTE DES DIEUX :
• ACCEPTEZ L'INFINI, ET N'ESSAYEZ PAS DE CRÉER UNE FICTION AUTOUR DE LA RÉALITÉ :
• VIVRE N'EST PAS UN CRIME ; LES LOIS POUR LES MORTELS NE VALENT PAS POUR LES DIEUX !
• BRÛLEZ TOUT VOTRE KARMA ET TRANSCENDEZ AINSI LA TOTALITÉ DE L'EXISTENCE :
• LE MONDE VA SE TERMINER ET VOUS DEVREZ RÉPONDRE DE VOUS-MÊME ; REPENTEZ-VOUS.
• IL EST TEMPS DE SE RÉVEILLER, DE SE LEVER ET DE FAIRE QUELQUE CHOSE CONSCIEMMENT :
• FAITES PREUVE DE COMPRÉHENSION ET DE COMPASSION, ET RENDEZ GRÂCE À L'EXISTENCE :
• EN PRENANT CONSCIENCE QUE L'EXISTENCE PREND SOIN DE SOI ; LA FOI DEVIENT TOTALE.
• LA RELAXATION TOTALE EST LE BUT SUPRÊME DE LA VIE ; L'INSTANT DE L'ILLUMINATION !
• CELUI QUI ATTEINT LA PURE COMPRÉHENSION DE LA VIE VIT DANS LE LÂCHER-PRISE TOTAL.
• LA SENSIBILITÉ N'A RIEN À VOIR AVEC L'ATTACHEMENT ; C'EST LA CONSCIENCE DE LA VÉRITÉ.
• L'AMOUR N'A PAS BESOIN DE LIEN ; C'EST LA LIBERTÉ ET LA BEAUTÉ DU VÉRITABLE AMOUR.
• DANS L'ATTACHEMENT, L'AMOUR DEVIENT UNE AFFAIRE DE L'ESPRIT, DE LA POLITIQUE...
• C'EST DANS LA SUBLIME SOLITUDE QUE L'ON APPREND LES PLUS BELLES LEÇONS DE LA VIE :
• LA SOLITUDE À UNE GRANDEUR EXISTENTIELLE, C'EST UN DÉBORDEMENT DE PRÉSENCE :
• ÉCOUTEZ, Ô LES ENFANTS DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE, LE MIRACLE ULTIME DE LA VIE :
• VOUS NE VOUS ATTENDEZ PAS À LA PROFONDEUR DE TOUT CE QUE L'ÉVEIL PROMET.
• QUITTEZ SIMPLEMENT L'HISTOIRE DE L’HUMANITÉ ET ENTREZ DANS L'HISTOIRE DU COSMOS.
• L'ORIGINE A EU LIEU A L’INTÉRIEUR ; ALORS LES SECRETS DE L'EXISTENCE S'Y TROUVENT.
• LA CLEF DE TOUS LES SECRETS DU MULTIVERS NE SE TROUVE QU'A L’INTÉRIEUR DE VOUS.
• UN SAUT QUANTIQUE ET VOUS ÊTES PARTIS POUR TOUJOURS DANS LE MYSTERIEUM :
• IL N'EST PAS NÉCESSAIRE DE MOURIR PHYSIQUEMENT POUR VIVRE LA VIE APRÈS LA MORT :
• L’ÊTRE EST QUELQUE CHOSE QUI DOIT ÊTRE SURMONTÉ, C'EST UN PONT ET NON UN BUT :
• Ô ÂME VAGABONDE, L'AVENIR NE PEUT EXISTER QUE SI L'ON MET SON EXISTENCE EN JEU :
• LES MORTS PEUVENT ERRER TANT QU'UN SEUL ÊTRE VIVANT LES PORTES ENCORE EN LUI.
• NE M'AVEZ-VOUS PAS COMPRIS ? JE VOUS L'AVAIS DIT, VOUS DEVEZ RESTER ÉVEILLER.
—————————————————————————————————————

1
2
LES SEPT DIMENSIONS DE L'EXISTENCE :

• LA PREMIÈRE DIMENSION : SUṢUPTI


• LA DEUXIÈME DIMENSION : SVAPNA
• LA TROISIÈME DIMENSION : JĂGRAT
• LA QUATRIÈME DIMENSION : TURĪYA
• LA CINQUIÈME DIMENSION : HRIDAYA
• LA SIXIÈME DIMENSION : BRAHMANDA
• LA SEPTIÈME DIMENSION : BRAHMARANDHRA
• CONCLUSION : TRANSCENDER LA TOTALITÉ DE L'EXISTENCE !
—————————————————————————————————————

3
4
2022 – Première édition
ÎSHVARA NIKA

5
6
LA PORTE SANS PORTE :

La porte sans porte, la porte de l'absolu, du merveilleux, est ouverte, en


vue d'une nouvelle expérience existentielle à vivre. Je vous offre ici une
opportunité d'atteindre la porte de l'illumination, et l'opportunité unique
d'aller au-delà même de l'éveil, vers la pleine illumination.
Maintenant, toutes les portes — ce que Bouddha appelait les 84 000
portes du monde vivant derrière le monde — toutes les dimensions sont
ouvertes, toutes les directions sont possibles ; c'est à vous de choisir,
c'est à vous que revient l'entière responsabilité d'expérimenter toutes
les directions pour trouver et choisir consciemment celle qui vous mè-
nera — vous et ce monde — à l'ultime, au centre du Multivers.
De nombreuses portes et de nombreuses dimensions ont été trouvées
pour éviter la tourmente intérieure, la vérité intérieure — pour éviter la
porte de la mort. Si vous n'avez pas atteint la pleine illumination c'est
parce que vous avez toujours évité cette porte ! La vraie méditation si-
gnifie : n'évitez pas cette porte intérieure, entrez-y, affrontez ce monde
nouveau, soyez vigilant, car c'est bien par l'expérience et la vigilance
que vous atteindrez l'ultime. Il se peut que vous avez déjà ouvert de
nombreuses portes, il se peut que vous ayez déjà voyagé dans de nom-
breux mondes, des mondes sans fins, mais que vous n'ayez jamais ouvert
la porte sans porte, la porte de l'absolu, du merveilleux. C'est parce que
vous l'avez évité encore et encore que vous avez voyagé dans de nom-
breux endroits. Maintenant, il est grand temps pour vous de trouver cette
porte et de la franchir afin de transcender l'immensité de la vie, et afin
de transcender la totalité de l'existence.
Durant la lecture, évitez toute occupation. Il n'est pas nécessaire de dé-
battre sur ce que je vais dire ; asseyez-vous simplement en silence, lisez
en silence, et transcendez en silence, ne faites rien d'autre — transcen-
dez la totalité de l'existence et allez même au-delà.
Pendant quelques instants, il suffit d’être inoccupé et de transcender
pour voir tout ce qui se passe. Et vous serez surpris, vous serez vraiment
surpris, parce qu'après seulement quelques instants, quelques heures,
un jour, juste en transcendant et en regardant, vous aurez transcendé
l'histoire de l'Humanité, vous aurez atteint le point où toutes les pensées
commencent à disparaître... C'est la forme la plus pure de la méditation
: la méditation transcendantale. Pour transcender, déplacez-vous ouver-
tement en étant pleinement conscient, vigilant et reconnaissant — cette
expérience transcendantale vous transformera totalement, de l'infini-
ment petit à l'infiniment grand, entièrement.
Si vous pouvez transcender, alors vous pouvez transcender l'espace-
temps, vous serez dans le monde et aussi au-delà. Vous pensez connaître

7
le monde, mais vous ne connaissez pas l'autre point. Si vous allez au-
delà, en regard de l'autre côté du pont, si vous prenez conscience de
l'autre point, vous serez soudainement transformé, transplanté dans une
dimension différente. Si à brûle pourpoint, vous êtes confus. Acceptez-
le et dites : « D'accord, je suis confus. Maintenant, dites-nous comment
aller au-delà. » Si vous acceptez votre confusion pour aller au-delà. Alors
seulement vous pouvez y aller. Chaque fois que vous essayez de trans-
cender, vous devez accepter ce que vous êtes, pour que votre être puisse
se transformer et aller au-delà, être à nouveau en harmonie, mais sur un
plan d'existence totalement différent. Quand je parle de l'au-delà, je ne
parle pas du Ciel, je ne parle pas non plus du Paradis ou du Royaume de
Dieu. Je ne vous parle pas d'un monde agréable au-delà, je vous parle
de ce monde même ; et d'un monde transcendantal où il n'y a ni douleur
ni plaisir. Les désirs, la souffrance et le plaisir sont aussi des choses à
dépasser ; à transcender. L'abandon du désir et la transcendance du dé-
sir et de la souffrance, font vraiment partie de la maturation, font partie
de l’être vraiment adulte, de l'être accompli, de l’être éveillé.
Faites de la transcendance une méditation. Et vous ressentirez le chan-
gement, le changement de votre être total ; chacune de vos énergies
s'illumineront — vous ressentirez l'énergie circuler dans tous le corps,
transcendant le corps et rejoignant le corps de tout le Cosmos. Si vous
cristallisez l'énergie, la circulation se retrouvera bloqué, et vous ne
pourrez pas aller au-delà. L'acceptation est la transcendance.
La méditation transcendantale est simple, très simple, spontanée — elle
doit l’être parce que c'est aller vers votre véritable nature. Le mouve-
ment qui vous éloigne loin de la nature est difficile, si vous vivez en
pleine nature et que vous déménagez à Paris pour travailler, vivre natu-
rellement deviendra difficile — une chose si simple ! Le mouvement vers
la nature doit par conséquent être facile. La méditation n'est pas diffi-
cile, mais entre votre esprit et votre être, il y a 84 000 portes ; mille et
une répressions, mille et un désirs qui distraient.
Si vous acceptez totalement cette expérience : si vous êtes prêt à fran-
chir cette première porte, si vous êtes prêt à aller au-delà, si vous êtes
prêt à essayer la méditation transcendantale, tout d'un coup, vous êtes
immédiatement projeté en votre centre ; l'expérience passe par votre
centre. Ce n'est qu'alors que vous pouvez vous déplacer sans vous perdre
; seulement si vous être centré. Si vous connaissez votre être jusque
dans ses racines, votre enracinement dans la source de l'existence, vous
pouvez devenir le Maître de toute votre existence.

8
LE MYSTÉRIUM DU MAÎTRE DU MULTIVERS :

Ensuite, en tant qu’être multidimensionnel, de nature transcendant,


vous pouvez voyager n'importe où à travers le Multivers. Non plus en
tant que soi, mais en tant qu'énergie pure — et alors vous pouvez vous
déplacez à la vitesse de la lumière car les barrières ne sont pas là. Ce
n'est pas la distance qui prend du temps, mais les barrières. Lorsque vous
transcendez, aucune prison ne peut vous enfermer et vous priver de
votre liberté, aucune barrière ne peut interférer avec votre transforma-
tion, votre réalisation — votre réalisation devient la réalisation de l'exis-
tence, de la potentialité infinie de l'existence. Ô Compagnons ! Qui êtes-
vous au sein de ce vaste multivers ?
Vous êtes un grand mystère de nombreuses énergies multidimension-
nelles. Seule une profonde transformation peut vous aider à percer les
mystères de l'existence. Plus vous creuserez profondément au fond de
votre être, plus vous vous transformerez, plus la compréhension de l’être
deviendra mystérieusement envoûtante. Vous rassemblerez de nouvelles
dimensions de mystère. De nombreuses dimensions existent, mais au fur
et à mesure que vous les transcenderez, elle deviendront de plus en plus
subtiles ; et bien sûr difficiles à décrire.
Les mystères que vous découvrirez ici et l'approfondissement de votre
expérience intérieure dans les différentes dimensions de l'existence ne
peuvent pas se transmettre facilement, car chacun de ses mystères de
l'existence se révèlent par une démarche individuelle et intime — à cher-
cher et à vivre au fond de soi — c'est votre expérience. Cela montre que
l'expérience est accessible à tous ; il y a une résonance à l'intérieur de
chacun de vous ; vous n’êtes pas accidentel, l'existence à besoin de
vous. Pour ressentir cette résonance, n'oubliez pas le sens du transcen-
dant. Lorsque vous transcendez, chaque expérience apporte une trans-
formation profonde : votre être s'ouvre, votre expérience, votre science
devient plus fluide, imaginative, et développe une conscience vivante.
Votre science doit consciemment se développer — se développer en
vous, à travers vous, avant de se développer hors de vous. Seulement
alors, votre science sera expérientielle, enracinée, significative et trans-
cendantale, tout en servant un but toujours plus élevé ! Si vous pouvez
comprendre cela, alors tout sera différent — tout dans le monde sera
différent. Votre être unidimensionnel se développera en multi-dimen-
sion. Vos pouvoirs s'approfondiront, vous vous métamorphoserez et vous
verrez des miracles se produire partout, partout dans le monde — parce
qu'il y a une liaison causale.

9
Votre être fait partie du cosmos — chaque atome, chaque cellule, chaque
particule, chaque loi. Toutes les choses dans tous les univers se dépla-
cent selon la loi, et la loi qui règle le mouvement des planètes n'est pas
plus immuable que la loi qui règle les expressions matérielles de l’être
humain. Et la conscience n'est pas votre conscience mais la conscience
universelle. Si vous prenez conscience de vos racines, de votre enraci-
nement dans l'Univers, votre être sera soudainement transformé ; vous
serez transplanté dans une dimension différente et vous ne serez plus
jamais le même. Si vous atteignez votre centre, la Source de tout ce qui
est, vous commencerez à couler partout ; toutes les dimensions seront
remplies par vous et vous pourrez enfin vivre au maximum, totalement.
La conscience est transparente, elle à le pouvoir de transcender toutes
les dimensions ; peu importe les barrières et les distances. Si vous attei-
gnez l'illumination, vous remplirez toutes les dimensions de l'existence
et vous comprendrez le sens de l'existence. Alors l'existence commen-
cera à travailler à travers-vous. Vous pensez être une dimension parti-
culière que vous appelez « humaine ». Détrompez-vous ! L'Univers est
multidimensionnel, et toutes ces dimensions forment la réalité du multi-
vers qui est inhérent à l'Univers. L'Univers grandit dans l'espace, dans
les étoiles, dans les planètes, dans les collines, dans l'eau, dans les
arbres, dans les choses... dans les trous noirs... En multi-dimension, et
l’Être humain est aussi une dimension de croissance, avec la hauteur et
le sommet. L'Univers se réalise à travers de très nombreuses dimensions,
ces nombreuses dimensions forment ce que l'on appelle le « Multivers »
qui est inhérent à l'Univers et dont l'Univers est le centre.
Tout comme il y a de nombreux mystères autour de vous, de nombreuses
personnes toutes aussi étranges les uns que les autres, et de nombreuses
planètes qui vous sont inconnues, il y a de nombreux univers ; il y a de
nombreuses dimensions qui se superposent dans un équilibre parfait, où
se dissimulent d'étranges secrets qui ont été cachés, et des secrets plus
étranges encore, des secrets profonds.

LA BASE MÊME DE LA CROISSANCE INTÉRIEURE :

Je vous livre ici un savoir qui provient de mon expérience à travers le


Multivers, de mon expériences des dimensions de l'au-delà. Vous vous
croyez peut-être grand et important, intelligent voire puissant, sur votre
planète Terre, mais il existe plusieurs milliards de Terres, sans compter
les dimensions parallèles, alors avant d'entreprendre cet enseignement,
acceptez au moins qu'il y a de nombreux mystères qui se cachent dans
des dimensions que vous ignorez et dont vous ne connaissez pas grand-
chose. Acceptez votre ignorance pour la transcender.

10
Ce savoir que je vous livre ne pourra jamais être confiné à une théorie.
Toutes les théories sont étroites ; l'existence peut devenir une grande
aventure, et si vous essayez de confiner l'existence dans une doctrine,
dans une théorie ou une philosophie, toute l'existence deviendra prévi-
sible, dégradée, finie — l'énergie de l'existence ne peut pas y couler.
L'existence est si vaste, si immensément vaste et infinie. Elle contient
des multitudes... Mais ce n'est que quand vous savez clairement que vous
ne savez pas et que vous êtes ignorants, que les possibilités de vous
aventurer et de croître deviennent une réalité vivante, une réalité vécue,
une réalité ressentie. Si vous pensez savoir, vous allez vraiment devenir
ignorant. Un homme de connaissance sait mille une chose et croit qu'il
sait ; c'est là que réside largement la folie de l'humanité, elle a accumu-
lée tant de choses depuis les âges... et chaque enfant, chaque homme,
continue à accumuler des faits non vécus par lui-même : théories, philo-
sophies, doctrines, définitions… non touchés par son propre être. Il con-
tinue à les accumuler en sa mémoire. Il devient un vaste réservoir de
connaissances, il devient certes une Encyclopédie, mais c’est seulement
un objet, c’est juste une chose morte... Il s’identifie à son savoir, mais
jamais à son ignorance, or il y a encore tellement de belles choses à
découvrir ici. Lorsque vous aurez sondé le cœur et le sens de cet ensei-
gnement universel, alors le savoir et la perfection de la sagesse
du Maître du Multivers vous appartiendront.
L'existence est un mystère : c'est le mystère originel, le mystère ultime.
Un mystère est un mystère parce que c'est une connaissance inconnue.
Un mystère est parfois un savoir caché qu'il faut transcender pour con-
naître et dévoiler. Mais vous devez comprendre que le mystère ultime
n'est pas quelque chose que vous devez résoudre ; ce n'est pas un pro-
blème à résoudre, il ne peut pas être résolu. C'est la vie, c'est là, c'est
ainsi. Vous pouvez en faire l'expérience, vous pouvez le vivre, vous pou-
vez en profiter, mais vous ne pouvez pas le savoir, vous ne pouvez pas
le dire, vous ne pouvez pas le dévoiler, le démystifier. Vous ne pouvez
pas demander pourquoi cette vie, qui n'a ni commencement ni fin, est-
elle si mystérieuse ? Et vous ne pouvez pas y répondre. Laissez tomber
l’enquête et laissez-vous émerveiller.
Comprenez que vous êtes un continuum espace-temps de plusieurs di-
mensions, tout comme le macrocosme. Vous êtes le microcosme, c'est-à-
dire une forme plus petite du macrocosme. Si vous parvenez à transcen-
der l’être humain et à comprendre l’être dans sa totalité, alors vous au-
rez compris l'existence toute entière, vous aurez vécu cette vie sans
commencement ni fin. Vraiment, en ce moment s'offre à vous une oppor-
tunité de voir l'existence dans toutes ses dimensions, depuis l'origine
sans commencement jusqu'à la fin sans fin, des profondeurs jusqu'aux
sommets. Vous pouvez vivre des mystères, vous pouvez ne faire qu'un

11
avec eux, vous pouvez vous perdre en eux, vous pouvez devenir un mys-
tique et avoir une existence totalement différente, illimitée, insondable,
indéfinissable, mystérieuse. Vous pouvez profondément changer la qua-
lité et le sens de toute votre existence, de votre être total, de votre cons-
cience universelle, et vous pouvez même changer la qualité et le sens de
votre mort — mais rien n'est résolu, car il n'y rien à résoudre, rien ne
peut être résolu.
L'ignorance est ultime parce que l'existence ne peut être réduit à la con-
naissance. Vous ne pouvez pas démystifier le mystère sans nom ; il n'a
pas de commencement, il est sans fin. C'est un abîme vertigineux, in-
sondable. Vous pouvez plonger dedans, et faire jaillir la lumière, mais
ses limites sont inconnaissables, vous ne pouvez pas les définir, vous ne
pouvez pas en faire une théorie, ce n'est pas théorique, c'est irréduc-
tible. C'est une unité ressentie, une unité vécue, une puissance multidi-
mensionnelle. Maintenant, pour que cette unité puisse être ressentie,
tout ce qui est reçu, ne doit pas être recueilli en tant que connaissance
morte. Toute l'énergie, toute l'information — quel que soit sa forme, sa
qualité et ses agrégats — ne doit pas se cristallisé. Quand la conscience
devient connaissance, elle se fige ; elle se cristallise. Quand la cons-
cience devient la perfection de la sagesse, elle devient un flux d'énergie
toujours en mouvement, comme une rivière qui vous emporte dans le
cours profond de l'existence. Spectateur de la vie. Spectateur des Mer-
veilles. La conscience est le témoin de tout ce qui a été, de tout ce qui
est, et de tout ce qui sera. Parce qu'elle est détachée de toute chose ;
elle fait une avec elles. Celui qui connaît l'étendue de son savoir, sait
qu'il ne sait rien, ainsi il peut se répandre indéfiniment dans l'Univers.
Et il garde sa sérénité, parce qu'il ne s'y attache pas à son savoir. Heu-
reux dans son ignorance, il voit les choses dans leur lumière. C'est à
partir de cette « ignorance consciente » que la conscience évolue jusqu'à
exploser dans toutes les directions, pures et homogènes. Ce n'est pas
qu'il soit ignorant, fondamentalement ignorant et qu'il n'y a plus rien à
faire, non, l'ignorance consciente n'est pas du tout de l'ignorance. C'est
l'état de la conscience primordial — comment peut-il être ignorant ?
C'est un état de pur savoir. Bien sûr, il n'y a pas de connaissance, il ne
possède aucune connaissance, d’où le terme ignorance. Mais il y a
Śūnyatā, la vacuité, la vision parfaite, la clarté, la sagesse parfaite, la
transparence, la félicité — du transcendantal. Aucune connaissance
n'est recueilli, mais tout est connu ; aucune connaissance n'est néces-
saire. Le véritable savoir n'est pas un mur de connaissance, c'est le néant
le plus profond. Sans l'avoir atteint, vous ne pouvez rien savoir, et vous
ne pouvez pas faire connaître la vraie vie à quelqu'un.
Vraiment, dans ce néant, la lumière, la vie, la sensibilité, la conscience,
le savoir, fait toute la différence — toute la différence qu'il y a dans le
monde, dépend de cette conscience transcendantale qui transforme

12
toute la qualité de l'ignorance. L'ignorance ne signifie pas que l'on est
ignorant. Cela signifie simplement que l'existence est infiniment vaste,
que la vie est un mystère, un abîme sans fond. L'ignorance devient ainsi
une possibilité. Cette ignorance ne met pas l'accent sur l'ignorance, mais
sur les mystères de l'existence. Donc, toutes les informations que vous
recueillez ne doit pas devenir de la connaissance morte ; sinon la circu-
lation sera bloqué et votre cœur cessera de battre. Votre vie toute en-
tière, votre destinée dépend maintenant de vos facultés de transcender.

HEUREUX LES PAUVRES, CAR LE ROYAUME DE DIEU EST À VOUS !

Cet enseignement sur la méditation transcendantale n'est pas là pour


vous donner des réponses ou quoi que ce soit d'autre, j'enseigne juste
qu'en entrant dans le mystérium du Maître du Multivers, plus vous péné-
trez profondément dans le mystérieux, et devenez intègre, transcendant,
plus votre existence sera belle, religieuse, magique. Avez-vous besoin
d'autre chose ? De toute façon je ne peux rien vous donner parce que
vous n'avez besoin de rien. Et rappelez-vous, seul un pseudo Maître vous
réconforte et répond à vos attentes, vous achète et vous manipule. Un
vrai Maître, un Maître zen, c'est un dragon, il vous brûle vif. Seul le faux
Maître prétend vous donner quelque chose — le soi, le sens de la vie,
l'illumination, la bonté, la connaissance, la sagesse, l'amour, l'immorta-
lité... Un vrai Maître sait que rien ne peut vous être donné parce qu’en
premier lieu tout ce dont vous avez besoin est déjà là — et c'est la voie
vers la découverte du soi divin.
Un être qui vit intensément devient religieux, mystique. Mais cela n'a
rien à voir avec toutes vos religions, cela n'a rien à voir avec un dieu
hypothétique. Non, un être vraiment religieux n'a besoin d'aucune reli-
gion. Un être vraiment religieux ne dira pas qu'il croit en Dieu ; il ne dira
pas que Dieu existe, il ne parlera pas au nom de Dieu, il ne dira pas qu'il
sait. Un être vraiment religieux ne peut pas prononcer de tels blas-
phèmes. Son expérience de la vie et de la mort est une chose si profonde,
une chose si mystérieuse, que dire n'importe quoi est caduc, profane.
Qui peut comprendre les décrets mystérieux du ciel ? Cet enseignement
sur la méditation transcendantale est là pour vous aider à aller plus loin
dans le ciel, pas dans la connaissance. C'est pourquoi l’être vraiment
religieux, le mystique, le Maître ne prend pas parti, c'est pourquoi il
transcende. Il trouve sans questionner, il vit et meurt sans difficulté, et
accomplit ainsi son dessein mystérieux en toute sérénité.
« Ainsi à celui qui est sans esprit, sans passion, se révèle l'inconnais-
sable, le mystère sans nom. Sa vertu est mystérieuse, en réalité, le tao,
la voie l'a mis au monde, l'a fait croître et se développer, l'a permis de
mûrir et de se parfaire, et l'accompagne toute son existence ». Le voyage

13
n'est pas facile, la voie est ardue parce que l'on doit abandonner beau-
coup de choses chères pour atteindre l'ultime, et vous avez chéri ces
choses pendants longtemps. Les laisser tomber, c'est devenir pauvre,
c'est perdre ce dont pour quoi vous avez vécu jusqu'ici. C’est ce que
Jésus veut dire ; il dit : « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume
de Dieu est à vous. » Être pauvre en esprit, c’est la liberté.
Vous pouvez prendre cet enseignement comme une méditation transcen-
dantale et prendre la méditation transcendantale comme quelque chose
qui peut vous aider à ôter, petit à petit, tous les conditionnements qui
vous encombrent en provoquant la destruction de ce qui est branlant.
Comme une chose qui peut vous aider à être déchargé de vos condition-
nements, de tout ce qui est superflu, inutile et nuisible. Comme une
chose qui peut même vous libérer de vos pseudo-connaissances et de
vos soi-disant expériences spirituelles.
La méditation transcendantale ne doit pas augmenter votre « connais-
sance », car la « connaissance » est l'obstacle à la voie, à la vérité éter-
nelle. Mon enseignement n'a pas pour principe de gaver votre esprit de
nouvelle connaissance, bien que je vous livre ici une connaissance pro-
fonde, une connaissance mystérieuse, bien que je vais vous dévoiler de
nombreux mystères, vous ne devez pas vous y arrêter, car la vérité ne
peut pas se contenter de ce qui est croulant. Plus vous accumulez de
connaissances, plus votre être devient lourd, moins vous êtes capable de
pénétrer profondément dans votre existence ; votre avenir devient très
limité, et votre porte sera alors fermée pour le mystère ultime.
Maintenant, vous êtes méditatif, vous êtes transcendant. Maintenant que
vous pouvez ressentir une profonde ignorance ; lorsque vous prenez
conscience que vous ne savez rien, que votre ignorance est sans limite,
vous arrivez à un point, un point zéro, un point de centrage, un point
d'équilibre d'où la porte du mystère peut s'ouvrir. Si vous savez, alors la
porte est fermée, peu importe combien de chose vous savez, vous pouvez
lire tous les livres de toutes les bibliothèques, malgré ça, tout ce que
vous savez ne vaut rien vis-à-vis de l'existence sans commencement et
sans fin. Si vous êtes ignorant, si vous pouvez — pleinement averti que
vous ne savez rien — vous identifier à votre ignorance, la porte s'ouvre
soudainement et vous entrez dans cette vie dont la grandeur est égale à
votre ignorance sans limite. En vous identifiant à votre ignorance, vous
remplissez la première exigence ! Le sentiment même que vous êtes pro-
fondément ignorant, le sentiment que ne connaissez pas l'infini, que
vous n’êtes jamais sorti dehors et que vous n'avez jamais vu le ciel ou-
vert, ouvre la porte. Franchissez-la avec conscience — retirez-en la
quintessence ! Si vous vous identifiez à votre ignorance, si vous recon-
naissez votre ignorance, si vous acceptez votre ignorance, naturelle-

14
ment, vous deviendrez méditatif, attentif, vigilant, conscient, transcen-
dant. Si vous dites vous-même que vous êtes ignorant ; alors vous vivez
dans la vérité, ensuite quelque chose devient possible — la transcen-
dance. Vous pouvez pénétrer plus profondément dans l'obscurité, vers
où tout s'achemine. L'obscurité et le mystère, seuls leurs noms diffèrent.
Et en vérité, c'est au plus profond de cette obscurité que se trouve la
porte du mystère ultime, la porte de la mort, de l'absolu, du merveilleux.
Or, cette porte s'ouvre qu'à ceux qui prêtent suffisamment conscience,
qui vivent dans la vérité, qui vivent authentiquement. L’Univers n’ouvre
ses portes qu’à ceux qui sont prêts. Toute porte qui s’est ouverte pour
vous dans votre vie, s’est ouverte parce que vous étiez prêt à évoluer.
Donc, premièrement, quelque chose peut être fait — mon enseignement
n'est pas inutile ; la méditation transcendantale n'est pas inutile, ce n'est
pas une perte de temps, et ce n'est pas non plus ennuyeux, donc vous
n'allez pas reporter cette méditation à plus tard — parce que vous avez
découvert une chose profonde — que vous êtes ignorant ! C'est la pre-
mière étape vers la compréhension profonde de la vie.
Lorsque vous ne savez pas, vous êtes audacieux et casse-cou. Vraiment,
l'ignorance est toujours audacieuse : la sagesse est prudente, la sagesse
hésite, la sagesse n'est jamais certaine. Le sage avance pas à pas dans
l'inconnu, toujours à l'écoute, alerte, conscient. S'attaquer intellectuel-
lement à un problème est très simple. Mais s'attaquer à un problème de
manière existentielle — pas seulement pour y penser, ou pour faire n'im-
porte quoi, mais pour le vivre existentiellement, en profondeur ; pour le
traverser, le transcender, pour apprendre, pour se laisser transformer
par lui — est difficile. Et plus vous savez, plus vous sentez que le sol en
dessous se dissout. Plus vous savez, plus vous sentez à quel point vous
êtes ignorant. Et ceux qui sont vraiment sages deviennent ignorants. Ils
deviennent aussi simples et joyeux que des enfants ou aussi frugaux que
des idiots. Je me suis toujours fait passer pour un imbécile ignorant, et
j'en suis certainement un, mais parfaitement conscient, épanoui et heu-
reux, alors c'est juste. Et, s'il n'en était pas ainsi, la sagesse ne serait
pas la sagesse. Lorsque vous n’êtes pas sage, la vie devient un problème
à résoudre, un problème impossible à résoudre, un casse-tête, puis toute
votre approche de la vie devient intellectuelle, agressive, alors l'esprit
est impliqué, l'esprit vous impose sa voie, l'esprit est le Maître, pas vous
; vous n’êtes plus, vous êtes toujours, mais vous ne vivez plus, vous ne
vivez plus aucune aventure réelle. L'esprit manipule, l'esprit imagine,
l'esprit attaque, l'esprit pénètre et analyse, l'esprit calcule. L'esprit ar-
gumente, doute, expérimente, mais vous n'expérimentez rien, vous vivez
dans votre bulle, coincé dans la tête. Plus votre mémoire se remplit de
connaissances, moins vous vivez dans votre être total. Plus vous vous
déplacez dans la tête, moins vous êtes uni au vaste être, à l'existence.
Vous devenez en quelque sorte non-existentiel. Subséquemment, vous

15
ne faites plus partie de cette existence, sensible, vivante, rayonnante,
vibrante, divine. Vous ne pouvez pas comprendre le divin à moins que
vous l'expérimentez. Vous ne pouvez comprendre le divin que si vous
vivez comme un dieu se déplace incognito en pleine nature.
Seule une sensibilité profonde et lucide peut tout comprendre ; seul un
amour profond, un mouvement profond vers le divin, en vous-même, peut
tout comprendre. La connaissance n'inclut que votre esprit, votre intel-
lect, pas votre sensibilité, votre divinité, votre totalité. C'est pourquoi la
science ne touche jamais à la vie, vraiment, tout ce qu'elle touche de-
vient mort. C'est pourquoi la science dit qu'il n'y a pas de dieu, pas
d’âme, non pas parce qu'il n'y a pas d’âme ni de dieu, mais parce que
c'est l'approche même de l'esprit scientifique conditionné : cela montre
simplement qu'elle ne peut toucher à la vie nulle part, que l'expérimen-
tateur est endormi, comme mort — les scientifiques ne se connaissent
pas eux-mêmes, ils n'ont pas vécu la vie réelle. Et dans tout ce que la
science touche, la mort arrive. C'est la méthodologie scientifique, c'est
sa méthodologie même, c'est son approche — de la division, de l'analyse,
de la dissection, de la reconstruction, de la mécanique — la vie est mise
entre parenthèse ou entre crochet, de sorte que le résultat ultime ne
peut être que la mort, pas la vie.

LA VIE N'EST PAS UN PROBLÈME À RÉSOUDRE, C'EST QUELQUE


CHOSE QUI ÉVOLUE ET QUI NE PEUT ÊTRE RÉSOLU :

Premièrement, quelque chose peut être fait parce que vous êtes igno-
rant. Deuxièmement, ne commencez pas à penser à ce quelque chose,
ne commencez pas à réfléchir à ce quelque chose, ne commencez pas à
l'analyser, à le disséquer... Ne commencez pas à dire que la méditation
transcendantale c'est ceci ou cela, ne commencez pas à diviser, sinon
vous ne transcenderez que partiellement, vous ne transcenderez pas la
totalité de l'existence, et certaines parties seront mortes, certaines di-
mensions manqueront l'énergie de la vie, certains univers s'effondreront
sur eux-mêmes. C'est scientifique : cela est déjà arrivé de nombreuses
fois et continuera à se reproduire.
Ainsi, la science vient à la matérialité atomique et la religion vient à la
conscience cosmique, et le mysticisme est encore au-delà... Nous en re-
parlerons plus tard. Ici-et-maintenant l'accent met en avant votre igno-
rance, l'accent est mis sur les bases de la croissance, sur les bases de la
transcendance, sur l'existence et l'au-delà : sur quelque chose qui évo-
lue, qui est toujours incomplet et qui ne peut pas être résolu.
L’être vraiment religieux, qui est sans esprit et sans passion, comprend
le mystère de base : il n'y a pas de problème, la vie n'est pas un problème,
vivre n'est pas un problème. Son approche religieuse n'est pas de créer
16
des problèmes, de diviser l'existence : la vie est une unité organique. Ce
qui est possible maintenant — que vous savez que vous êtes ignorant et
lorsque vous arrêtez de diviser le monde — est la transcendance des di-
mensions les plus élevées. Maintenant que vous êtes une forme de vie
en pleine évolution. Quelque chose est possible : il vous est possible
d'atteindre l'unité totale, la synthèse ultime, la plénitude de l'existence.
Une porte est ouverte, en vue d'un nouveau mystère à pénétrer, en vue
d'une nouvelle expérience existentielle à vivre. Mais ne commencez pas
à vous poser des questions intellectuelles, à créer des problèmes, à dire
: c'est ceci, c'est cela, et à créer des obstacles à l'encontre de votre évo-
lution et de votre transformation. Soyez simplement conscient, vigilant
et reconnaissant, et vous atteindrez la porte d’où est sorti : le courant à
travers les formes, les formes et le sens des choses. Vous pouvez de-
mander comment vous détachez des formes, être transcendant, plus
fluide, plus vivant, comment être dans le courant même de la vie, com-
ment comprendre la nature et le sens des choses, comment vivre abon-
damment : ce sont des questions existentielles, ce sont des questions
religieuses, nous allons essayer d'y répondre, non pas que Dieu ou l'exis-
tence va y répondre, non pas qu'il y ai un problème et une réponse, mais
simplement parce que c'est notre approche : la vie est là, cela a été un
mystère et restera un mystère, nous ne voulons pas le démystifier, mais
pénétrer au cœur de ce mystère pour atteindre l'unité totale.
Pourquoi s’embêter ? Détendez-vous simplement. Ensuite, l'anxiété, la
tension, l'angoisse et toutes vos névroses disparaissent. Soudain, vous
êtes ouvert, soudain, vous devenez invitant, vous devenez vulnérable.
C'est un point à comprendre pour évoluer, et l'une des raisons fonda-
mentale pour laquelle en Orient, rencontrer un Maître est une chose si
appréciée : le disciple s'expose, et le Maître lui dévoile tout. Tout ce que
vous essayez de cacher aux autres est jeté dans inconscient. Les autres
ne le savent peut-être pas, mais vous pouvez aussi l'oublier. Et mainte-
nant, alors que entriez dans le mystérium du Maître, vous devenez de
plus en plus vulnérable, plus vous pénétrez dans le mystérieux, plus vous
prenez conscience de vos propres trésors cachées. Essayant de se ca-
cher des autres, vous êtes devenu un tel expert dans la dissimulation que
vous vous êtes caché vous-même, et que vous avez oublié qui vous êtes
— savez-vous qui vous êtes au-delà de vos connaissances ? Vous ne sa-
vez peut-être pas grand-chose sur vous-même et sur le monde qui vous
entoure. Vous ne connaissez qu'un fragment de votre être, juste la pointe
de l'iceberg. Vos connaissances de la profondeur de la vie sont très limi-
tées ; mais aussi hors-de-propos ! C'est pourquoi vous continuez à vivre
sans vous connaître, et que vous continuez à projeter sur les autres des
choses qui n'ont rien à voir avec les autres ; ils peuvent être juste des
forces cachées à l'intérieur de vous, si ça se trouve, les autres n'existent
pas. Mais vous ne savez pas les forces qui sont cachées à l'intérieur de

17
vous, pourtant, leurs énergies suintent, elles se projettent hors-de-vous,
sur les autres.
À moins que vous ne vous connaissiez exactement, à moins que vous
soyez ouvert et vulnérable, vous ne serez pas en mesure de savoir ce qui
est réel et ce qui ne l'est pas. Vous ne pourrez pas connaître l'univers et
les dieux, ce qui vous entoure, y compris les autres, parce que la con-
naissance de soi devient la porte de toute connaissance, du savoir ; c'est
la base même, la base de la croissance — « Gnothi seauton ». Sans ce
fondement, toute connaissance n'est que connaissance en apparence ;
au fond, c'est de l'ignorance. Et rappelez-vous : se connaître soi-même
n'est pas un problème à résoudre. Votre soi divin est quelque chose qui
évolue et qui ne peut être résolu — c'est transcendantal.

SOYEZ CENTRÉS EN VOUS-MÊME, ET DEVENEZ LE SEIGNEUR


SUPRÊME DE L'EXISTENCE :

La première chose est d'accepter que votre ignorance, la deuxième


chose est de ne pas vous projeter, de rester centrer. Acceptez votre être
total ; c'est la troisième chose — ne commencez pas à l'analyser, à la
disséquer, et ne cherchez pas à vouloir être autre chose, quelque chose
d'autre. La porte du mystère ultime n'est pas quelque chose que vous
devez chercher, elle est là ; elle s'ouvre quand l'égo disparaît. Quand
vous ne demandez pas, elle s'ouvre à vous, quand vous acceptez ce qui
est — vous transcendez. Quand vous n'avez pas envie, elle est là ; quand
vous ne regardez pas à l'horizon, vous réalisez soudainement que cela a
toujours été devant vous — vous n'avez jamais regardé ce qui juste de-
vant vous, ce qui est proche de vous parce qu'à chaque fois vous étiez
en train d'analyser l'horizon, de vous projeter hors de vous. Ce que vous
avez toujours cherché est là, à l'intérieur, et vous l'avez cherché et vous
le rechercherez à l'extérieur. Tout est là en vous, et vous allez sans, vous
vivez sans, c'est pourquoi la vie semble si creuse — vous ne l'avez jamais
vécu jusqu'ici. Vous l'avez porté : le pouvoir suprême le plus puissant, le
divin lui-même, est en vous. Et vous regardez insatiablement ici et là-
bas au loin comme un mendiant.
Le mendiant peut devenir en ce moment même un saint seigneur, seule
une petite fenêtre doit être brisée. Si le voyant est là, soudain, le men-
diant prend conscience de lui-même et devient un seigneur, prêt à sortir,
prêt à voyager, prêt à se développer... Et quand vous êtes conscient de
vous-même, vous êtes conscient de la totalité de l'existence, parce que
vous et l'existence n’êtes pas deux. Mais pour prendre conscience de
soi, il faut être centré. Par centrage, j'entends que votre conscience
n'est pas divisée dans de nombreuses directions, que votre conscience
ne bouge nulle part, qu'elle reste elle-même... immobile, enracinée,

18
comme un seigneur assis sur son trône de gloire, ne regardant dans au-
cune direction, restant juste là, assis, paisible. Cela semble difficile de
rester assis, peut-être avez-vous besoin de travailler et de courir comme
un mendiant après des positions supérieures, l'argent ou les autres. La
distance entre un mendiant et un seigneur est infini, mais le mendiant
peut immédiatement devenir un saint seigneur. Les trésors que vous
cherchez sont déjà là, attendant simplement d’être découvert. Et une
fois que vous les aurez reconnu, vous serez vulnérable, car aucune salle
ne peut être gardée si elle contient or et joyaux. Avoir de l'orgueil pour
sa richesse attire l'infortune. Un mendiant ne peut jamais devenir un
seigneur s'il s'agit d'une accumulation ; un mendiant peut devenir très
riche en accumulant toutes les richesses du monde, mais il restera un
mendiant. Et un riche mendiant est un plus gros mendiant qu’un pauvre
mendiant. Alors, comment un mendiant peut devenir un seigneur ? Com-
ment Bouddha, qui était un mendiant comme vous, est devenu le plus
grand Maître du monde ? Comment est-il devenu le Bouddha ? Il est de-
venu un Bouddha en se réalisant lui-même, en réalisant la totalité de
l'existence, en réalisant les trésors qui sont en lui et en les partageant.
Ce n’est pas que le Bouddha continue à accumuler et puis un jour, il
n’est plus un mendiant et devient le seigneur suprême. Non, le mendiant
est mort et il est devenu le seigneur, un Bouddha. La distance entre un
mendiant et un seigneur est la même distance qui est entre vous ; votre
égo et le Bouddha. Et le trésor est autant caché en vous qu’il a été caché
en Bouddha. Vous êtes un Bouddha. Simplement, vous ne le savez peut-
être pas encore. La distance est infini, c’est pourquoi vous ne pouvez
pas le voir ni l’atteindre et, peu importe combien d’années vous courez
après le Bouddha, vous ne le rattraperez jamais, car il ne s’agit vraiment
pas d’un processus graduel mais d’un saut quantique.
Acceptez votre être dans sa totalité, et prenez tout ce que vous avez
comme des dons divins. Vous êtes comme une graine, encore non-mani-
festée, la graine est laide, mais lorsque tout ce qu'elle contient explose,
devient vivant, sa beauté germe et fleurit. Ne jetez pas la graine, car
sinon vous y jetez aussi les fleurs. Elles ne sont pas encore là, pas encore
manifestées pour que vous puissiez les voir et les sentir.
Votre être, votre divinité ne s'est pas manifesté, mais tout est là. Accep-
tez-vous, soyez conscient, comprenez et utilisez vos énergies pour ob-
tenir des fleurs, pareil au lotus de Brahmán, et vous épanouir pleine-
ment. Apprenez à maîtriser chacune de vos énergies avec une sensibilité
profonde, avec conscience et avec compassion ; avec compréhension et
avec délicatesse, avec reconnaissance. Alors chacune de vos énergies
deviendront un véhicule pour vous déplacer, pour croître, pour vous ré-
aliser. Ensuite, chaque énergie devient une aide, un moteur, un noyau.
Et puis ce monde est très énergétique, ce monde même est énergie, votre
corps même est énergie, votre esprit même est énergie, vos sentiments

19
aussi. Tout est énergie, votre esprit n'est rien d'autre que de la matière
subtile, que de l'énergie. Et vous avez votre propre laboratoire ; un
temple saint, un lieu saint, un royaume. Mais pour l'instant, ce royaume
n'a pas de Roi, il n'a pas de Seigneur, il n’a pas de Maître, de Dieu.
Quand le Maître sera rentré, quand vous serez centré en vous-même,
conscient de la totalité de l'existence, vous deviendrez îshvara, le saint
seigneur. Rejetez de vos cours les désirs de l’égo rien qu’une fois dans
votre vie et sans effort vous deviendrez le seigneur. Le saint seigneur
n’est pas celui qui ramasse toutes les richesses du monde, qui appar-
tiennent au monde et aux nombreuses personnes pauvres de qui il les a
obtenu, mais celui qui il est, qui n’a pas oublié ses responsabilités, qui
reconnaît qu’il a trésor et qui arrête de mendier. Alors, pour devenir un
saint seigneur vous n’avez qu’à partager vos ressources. Le mendiant
est tenu de dire : « De quelle absurdité s’agit-il ? Comment puis-je de-
venir un seigneur en partageant toutes mes richesses ? Je ne serais pas
un souverain si tout le monde devient riche. » Qui vit ainsi est malade de
l’âme. Cette réponse n’est rien d’autre que celle d’un mendiant qui veut
affirmer sa soi-disant souveraineté sur le monde, et qui a oublié la vertu
du souverain, c’est pourquoi il ne l’est pas. Sa vision du pouvoir et sa
cupidité le plonge dans l’erreur. La vertu signifiait autrefois le pouvoir
parce que rien ne vaut la vertu quand on veut gouverner la Terre, tout
en servant les Cieux.

DEVENIR UN SAINT SEIGNEUR EST TRÈS DIFFICILE ET EXIGE UN


TRÈS GRAND SACRIFICE :

Si vraiment — sachant que vous êtes ignorant et que vous devez laisser
tomber l'esprit ; vous êtes prêt à être total — vous êtes prêts à vous
aventurer plus loin, à croître, à vous transformer totalement et à vous
réaliser ; le mystérium est là, l'obscurité est là, le danger est là, le sacri-
fice est là. Vous entrez dans la Terra Incognita, dans le Multivers, vous
pénétrez dans l'obscurité, et il n'y a aucune carte à suivre, aucune guide
à suivre ; vous pouvez vous égarez, vous pouvez vous perdre, vous pou-
vez perdre l'esprit, perdre la raison, perdre la tête, mais c'est la seule
façon d'avancer et de croître. Être dans l'obscurité, être dans l'insécurité
est la seule façon de croître, faire face au danger et accepter le défi de
l'inconnu est la seule façon de croître, de réaliser l'ultime. C'est ce qu'est
la méditation : un processus silencieux de transformation. Pour l'instant,
il n'y a aucun résultat de ce qui se passe ; parce que vous êtes dans une
période transitoire. Pour l'instant, il n'y aucune explication à ce qui se
passe, et vous ne savez pas encore où cette phrase mène ; cette ligne
qui représente la ligne de votre vie a-t-elle une fin ? Si oui, si la fin de
cet enseignement vous mène à votre fin — que se passera-t-il ensuite ?

20
Vous ne le savez pas et ne le serez pas avant d'avoir atteint. Et le danger
est là, le sacrifice est là, l'obscurité est là, la porte du mystère ultime est
là. Si vous vous arrêtez, c'est que quelque chose perturbe votre médita-
tion, vous vous retrouver soudainement paralysé. Ce quelque chose est
la peur de l'inconnu et de la mort, ce quelque chose est l'esprit, est l'égo.
Parce que vous êtes ignorants ; vous devez être absolument transcen-
dant et faire preuve d'un immense courage et d'une confiance totale pour
poursuivre sereinement cette expérience méditative.
Dès lors seulement, le savoir et la sagesse du Maître vous montreront
comment atteindre la perspicacité, comment atteindre la vision. Lorsque
la vision est là, la porte de l'absolu sera là ; lorsque vous aurez atteint la
fin, vous serez ce qui va rester. Pour l'instant, vous ne savez rien, vous
êtes dans une période transitoire. Pour l'instant, le Maître vous a sim-
plement donné une direction, une voie sombre et mystérieuse, la vision
ne va pas vous aider, mais la voie peut rendre votre vision transcendan-
tale et vous aider à atteindre la porte du mystère ultime. En continuant
simplement d'avancer, le savoir et la sagesse du Maître vous appartien-
dront, grâce à une compréhension profonde ; la sagesse commencera à
opérer sur vous, en vous changeant, en vous transformant, afin que vous
puissiez être, voir, savoir.
Franchissant la porte du mystère ultime, lorsque vous aurez pénétré au
cœur même de ce mystère et sondé le cœur de cet enseignement, lorsque
vous aurez transcendé la totalité de l'existence et atteint l'unité totale,
et la vision parfaite — la vacuité ultime de toutes les réalités et de tous
les phénomènes intrinsèques — alors le savoir et la sagesse vous appar-
tiendront. Uniquement lorsque vous serez allé au-delà du mental, au-
delà de l'imagination, de l'entendement et de tout ce que vous pouvez
concevoir, quand vous aurez atteint un état supérieur à la psychologie :
la métapsychologie des Bouddhas, car le savoir et la sagesse du Maître
ne sont pas des choses intellectuelles. Si vous dites quelques chose sur
la lumière à un aveugle, c'est intellectuel. Si l'aveugle devient lui-même
capable de voir, c'est existentiel. C'est clairement ce que je veux dire
quand je dis que la voie peut rendre votre vision transcendantale et que
cette expérience est existentielle.
Le mental est négation et cette négation créer un carcan opaque ; la
conscience est une affirmation, et cette affirmation est transparente. Le
mental ou l'intellect, pense toujours en terme de dualité — c'est là que
la sagesse entre en jeu. La sagesse signifie mettre deux choses en-
semble, « attacher » deux choses ensemble. Par exemple, un aveugle
peut être éclairé. La vraie sagesse serait la conjonction des deux pola-
rités que le mental a créé. Mais la sagesse traditionnelle et orthodoxe
est différente parce que la sagesse est devenue une affaire du mental :

21
deux choses sont là ; la dualité est là. Sous vos yeux même. Alors com-
ment pouvez-vous aller au-delà de la dualité ? Comment un aveugle
peut-il être éclairé ? La conscience affirme qu'il n'y a pas de dualité. S'il
y a dualité, vous ne pouvez pas les mettre ensemble. Et quoi que vous
essayiez, ils resteront deux. Quoi qu'il en soit, ils seront deux, le dua-
lisme reste, et la guerre continuera, le poids du passé refera surface, le
passé se répètera, l'histoire répètera le passé. Si le monde et le divin
sont deux, si le monde et vous, êtes deux, alors ils ne peuvent en aucun
cas être réunis. Si l'être humain et dieu sont deux, alors il n'y a aucune
possibilité de les mettre ensemble. Ils resteront toujours deux. Vous res-
terez toujours un petit homme et vous ne rencontrerez jamais Dieu. Si le
voyant et les yeux sont deux, alors il n'y a aucune possibilité qu'un
aveugle soit éclairé, et il n'est pas non plus possible qu'un voyant soit
éclairé. Mais la conscience affirme qu'il n'y a pas de dualité ; ce n'est
qu'une apparence. La conscience est transparence. Alors pourquoi aider
l'apparence à devenir plus forte ? Pourquoi aider le mental à devenir
plus fort ? Dissolvez-le en ce moment même ! Soyez-un ! Par l'accepta-
tion, vous devenez saint, non par le combat.

LE VRAI MIRACLE DE L'EXISTENCE EST QUE NOUS SOMMES LE


MONDE, UN UNI-VERS :

Acceptez-vous totalement : acceptez le monde, acceptez la vie, acceptez


le pouvoir, acceptez le corps, acceptez le sexe, acceptez l’énergie
sexuelle, acceptez l'énergie de la vie, acceptez même la mort ! Ne créez
pas un centre différent en vous-même car pour la conscience, ce centre
différent n'est rien d'autre que l'égo. Ne créez pas d'égo. Soyez juste
conscient de ce que vous êtes. Si vous vous battez, alors la dualité sera
là, alors l'égo sera là, et vous tournerez autour de lui comme un esclave,
vous serez sa marionnette. Vous le savez par votre expérience. Ainsi,
quand l'égo dit de combattre, d’être de tel ou tel parti, vous comprenez
immédiatement la langue. Et l'allèchement de l'égo est à cause de vous
; à cause de votre esprit ordinaire, de votre esprit réprimé, affamé. Avec
un esprit plus évolué, plus sain, plus naturel, normal, transcendant. Le
cas bien serait différent. Mais vous n’êtes pas normal et encore moins
naturel. Vous êtes absolument anormal, malsain, fou. Mais parce que tout
le monde est comme vous, vous le ressentez jamais. La folie est si nor-
male que les peuples sont encore divisés et se font encore la guerre ; les
uns contre les autres et tous contre tous. Votre monde est plongé dans
la confusion, se trouve dans un état chaos primitif, le Big bang n'a pas
encore eu lieu. Et cette folie est si normal que ne pas être confus, triste
et en colère, peut paraître anormal, que d’être éclairé et déclaré que le
Big bang n'a pas encore eu lieu paraît anormal. Les Dieux sont anormaux,

22
ils ne sont pas pertinents, ils ne vous ont quasiment rien enseigné, ils
n'ont quasiment rien donné à l'Humanité, ce n'est pas normal. Un Dragon
comme Lao-Tzu est anormal, un Zarathoustra est anormal, un Bouddha
est anormal, un Osho est anormal, un Christ est anormal au milieu de
vous. Ils ne vous appartiennent pas. Votre « normalité » est une maladie.
Cet esprit « normal » a créé l'égo, et le désir de s'en affranchir. Le désir
de non-désir ; c'est là un désir faux. Désir et non-désir, ces deux états
procèdent d'une même origine, seuls leurs noms diffèrent.
Si vous vous acceptez tel que vous êtes — sans négation, sans philoso-
phie pour ou contre — alors la conscience de ce que vous êtes aura un
attrait affirmatif. Et ce n'est qu'alors que vous pourrez croître et être
utile pour le monde. Seulement alors vous serez « anormal », unique, ori-
ginal, mais surtout, naturel. La conscience dit : acceptez totalement ce
que vous êtes. Ceci est la troisième exigence à remplir pour transcender
la totalité de l'existence. Parce que ce n'est que par l'acceptation totale
de votre ignorance et de ce que vous êtes que vous pourrez transcender.
Ensuite, sans commencer à analyser, à disséquer, utilisez chaque éner-
gie dont vous disposez : l'existence est naturellement débordante, alors
laissez l'énergie déborder. Vous pouvez vous demander : comment pou-
vons-nous utiliser cette énergie débordante, utiliser chaque énergie que
nous disposons ? Acceptez-les, puis découvrez ce que sont ces énergies
; qu'est-ce que la colère, quel est ce phénomène ? Qu'est-ce que le sexe
? Quel est ce phénomène ? Qu'est-ce que la mort ? Qu'est-ce que ce
phénomène ? Vous pouvez demander mais vous ne les connaissez pas ;
ces questions ne sont pas pertinentes. Vous n'avez jamais traversé ces
phénomènes consciemment. Vous en savez beaucoup de choses, ensei-
gnées par d'autres, mais tout cela est incompris, pervertis. Vous avez
peut-être déjà été en colère, mais avec un esprit inconscient. Vous
n’êtes peut-être plus vierge, mais vous êtes encore impubère, immature,
parce que le sexe se déplace toujours dans votre esprit, et vous vivez
toujours avec un esprit coupable, avec une attitude répressive, à la hâte,
à la hâte. Quelque chose doit être fait pour vous libérer : l'acte sexuel
n'est pas un pur acte d'amour, mais une affaire de l'esprit, un problème
à résoudre ; vous n'y êtes pas toujours heureux, vous n'avez pas encore
résolu le problème, et vous ne pouvez pas en être affranchi. Plus vous
essayez de le quitter, plus il devient attrayant. Plus vous voulez le nier,
plus vous vous sentez invité. Vous ne pouvez pas le nier, mais cette at-
titude de nier, de biaiser, de détruire, plutôt que de s'y confronter. Votre
effort même renforce l'égo, la dualité, et détruit la conscience même, la
sensibilité même qui peut comprendre. Le sexe continue donc à travers
l'esprit, sans l'expérimentateur, sans aucune sensibilité, sans aucun
amour, sans jamais fleurir en amour, alors vous ne pouvez pas aller au-
delà du sexe ; votre amour se limite à l'acte sexuel. Vous ne pouvez pas
traverser l'amour comme si vous traversiez un vignoble, vous ne pouvez

23
pas atteindre le summum de l'amour. Et vous le savez au fond de vous-
même ; si vous êtes conscient de l'amour, c'est parce que vous vivez dans
le non-amour. Et à cause du contraste, vous ressentez de l'amour, vous
ressentez également que quelque chose manque. Ce qui manque n'est
pas connu — c'est un mystère.
La colère doit être réprimée, l'amour n'est pas encore mûr, la sagesse
est très mal interprétée, le pouvoir n'a pas encore exploser dans les
masses, la science ne comprend pas le caractère sacré de la vie, la mé-
ditation n'est pas très connue. Vous ne connaissez pas la vie... vous ne
vous connaissez même pas vous-même. Et la mort est tabou, le sexe est
tabou ! La liberté semble avoir disparu, on ne sait où... la conscience est
endormie, la croissance spirituelle est devenue une utopie, la civilisation
est juste une fiction. Même chez les érudits, les rishis... Et même si c'est
connu, c'est très mal compris. Si bien que les scientifiques et les savants
avouent de façon claire leur ignorance quant au continu exact de ses
mots, car ils désignent des états inaccessibles. Peu de gens ont une vi-
sion claire de la signification de ces mots. Il y a des raisons à cela : plus
un mystère est nébuleux, profond et obscur, moins il y a des chances que
les masses en sachent. Par exemple, quand Einstein à découvert la théo-
rie de la relativité. On disait qu'une dizaine de personnes seulement
l'avaient compris du vivant d'Einstein. Partout sur votre Terre, une di-
zaine d'esprits seulement pouvaient le comprendre ! C'était si difficile,
même pour Einstein de le faire comprendre à quelqu'un et de le rendre
compréhensible, parce que sa science est si pure que ça bouge si haut,
ça passe au-dessus de votre tête. Mais cela peut être compris : une for-
mation technique et mathématique est nécessaire, puis la théorie de la
relativité peut être comprise. Mais la vie et la mort, l’être, l'amour et la
sagesse, le sexe, la colère et le pouvoir, la liberté et la méditation ; la
science dans sa globalité, l'existence dans toutes ses dimensions, est
beaucoup plus difficile à comprendre car aucune formation n'aidera.
Seule une profonde transformation peut vous aider à percer, à vivre et à
comprendre les mystères de l'existence. Il est rare de trouver un être qui
a complètement accomplit sa transformation, un tel être est toujours
transcendantal, à travers toutes les dimensions possible, il reste toujours
au-dessus de toute division, de tout combat, de l'estime et du mépris,
par-delà le bien et le mal. Essayez de comprendre la voie sur laquelle un
tel être marche et transcende, par laquelle il accomplit sa transformation
en toute sérénité. Vous avez essayé par tous les moyens de vous trans-
former, vous ne vous souvenez peut-être pas de vos vies passées, mais
vous connaissez cette vie ; vous avez tout fait pour vous transformer.
Mais l’êtes-vous ? Vous êtes-vous un peu transformé ? Juste un peu ?
Êtes-vous transformé par ce que je dis ? Ou êtes-vous encore en train
de vous battre, de débattre ? Vous êtes encore attaché à l'ancien — un

24
peu confus ici, un peu patient là, et un peu modifié ici ou là — mais main-
tenant, y a-t-il vraiment un changement ? Vous sentez-vous en train de
muter, de vous transformer ? Quelque chose vous arrive-t-il pas ? Et si
cela ne s'est pas produit jusqu'à présent, quelle raison y a-t-il de penser
que cela va se produire à l'avenir, dans cette vie ou une autre ? Et si
après avoir lu cet enseignement, après avoir médité sur ce que vous avez
lu, vous continuez à vivre de la même manière que vous avez vécu, en
reportant, alors cela n'arrivera jamais, parce que le report est une astuce
de l'esprit pour ne pas permettre à la transformation de se produire.
C'est l'astuce la plus profonde que l'égo utilise pour éviter la voie qui
transforme, la voie par laquelle vous pouvez devenir transcendant, et il
faut la comprendre. Vous pouvez méditer, mais vous si vous ne transcen-
dez pas, cela ne sert rien, vous ne ferez que reporter et répéter la même
chose. Ce que je dis est long et interminable, mais le report n'est pas la
voie de la transformation. Jusqu'à présent, vous avez reporté, reporté
encore et encore, c'est pourquoi vous êtes resté le même. Si vous com-
prenez cela, alors vous êtes sur la voie, la transformation a lieu en ce
moment ; parce qu'elle ne nécessite aucun effort, pas même une ré-
flexion, c'est un réveil. Ce n'est pas une question, une question de pa-
tience, une question de temps, une question de modification, ce n'est pas
une question de faire quelque chose avec soi-même. Comme vous êtes
maintenant, vous êtes parfait, vous êtes transcendant, vous êtes divin ;
comme vous êtes, vous ne manquez rien du tout ; il suffit de vivre l'ins-
tant présent, il suffit de s'éveiller, de laisser partir ce qui n'est plus pour
recevoir ce qui est. Et soudainement, vous n’êtes plus le passé, vous
n’êtes plus une répétition du passé, vous n'avez plus de passé, soudai-
nement, vous êtes transcendant. Et si vous pouvez rester un témoin, im-
mobile, conscient, transcendant, vous vivrez une vie divine.
Lorsque des milliers de gens vivent le présent, chantent, dansent, célè-
brent, le monde lui-même est enchanté, vibre, tremble, est extatique,
ivres du divin. Et c'est le vrai miracle de l'existence, que vous et moi ne
sommes qu'un, que vous et le monde n’êtes qu'un, que nous sommes le
monde. Vous, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent. Plus lui,
plus elle, plus tous ceux qui sont seuls, allez venez, c'est votre jour de
chance, rejoignez-moi et entrez dans mon Royaume. Allez venez, et lais-
sez faire l'insouciance. Ensemble, je sais que nous sommes capables,
parce que nous avons tellement à apprendre à partager les uns des
autres ; nous pouvons tous nous soutenir pour progresser. Avec l'envie,
la force, la haine de vaincre, et avec sensualité. Avec tant d'élan festif
et avec un tel rire, avec une telle vitalité et une telle détermination, avec
tant de naturel et de spontanéité, de dignité et de divinité, comment
peut-il y avoir une troisième guerre mondiale ? Il y a de fortes possibili-
tés que le Royaume de Dieu se manifeste enfin en ce bas-monde maté-
riel. La vie vous a été donnée pour créer, pour manifester, pour vous

25
réjouir et pour célébrer. Lorsque vous ne faites qu'un, l'existence entière
vous bénit. C'est uniquement dans cette bénédiction que vous rencon-
trez l'ultime, l'éternel, le transcendantal. C'est uniquement dans ce cou-
rant où l'on ne fait qu'un, dans cette rencontre, que vous dépassez le
cycle de mort et de renaissance et que vous retrouvez la source com-
mune de toutes les existences. Lorsque vous retrouvez les origines com-
munes des rêves de l'humanité qui murissaient dans le sein des temps,
et l'orientation de sa volonté héréditaire, vous découvrez votre interdé-
pendance dans le grand miracle de l'existence. Et ensuite, vous pouvez
vivre comme un dieu, comme un seigneur, et utilisez votre immense ri-
chesse intérieure pour créer un monde d'amour et de lucidité disponible
pour tous.

JE VEUX QUE VOUS VIVIEZ TOUS COMME DES DIEUX ; REJOINGNEZ


LA COHORTE DES DIEUX.

Vivre comme un Dieu n'est pas aisé ; mais vous l’êtes ! Alors ne cherchez
pas à le devenir et ne cherchez pas à le prouver au monde et à vous-
même. Les autres aussi le sont ! Le monde lui-même est majestueux,
divin. Mais si vous et Dieu êtes deux, si vous et le monde êtes deux, si
vous et les autres êtes deux, alors vous ne pouvez en aucun vivre noble-
ment, vivre comme un Dieu. Ceux qui continuent à parler de spiritualité,
de dieu, de miracle, et de sans égo, semblent fondamentalement plus
égotiques que les gens ordinaires ; ils ne peuvent pas être sans égo. Le
processus même d'étaler ses connaissances et de donner des louanges,
pour recevoir des louanges et parler de sans égo, vient de l'égo et ren-
force l'égo. Le combat est un processus ; vouloir vous approcher de Dieu
est un combat, vouloir est un combat. La voie que j'expose n'est pas re-
ligieuse au sens ordinaire du terme, je ne crois pas en l’âme, je ne crois
pas en Dieu ; c'est une énorme incrédulité — et pourtant c'est religieux,
c'est unique, il n'est pas nécessaire de croire et de combattre pour vivre,
grandir, mûrir, transcender, et pour ne faire qu'un avec la totalité de
l'existence ! Dans toute l'histoire de la conscience humaine, une telle
chose n'est jamais arrivée, et rien n'arrivera après. Dieu a été élevé sur
votre peur de la mort, sur votre peur de ne pas être, d’être oublié, d’être
abandonné, tous vos dieux et toutes vos églises ne sont rien d'autre
qu'une recherche de sécurité, une recherche d'abri. Vous croyez en Dieu,
non pas parce que Dieu est là, vous n'avez jamais vécu jusqu'ici ; vous
croyez en Dieu parce que vous vous sentez impuissant sans cette
croyance, sans cet espoir, sans cette échappatoire. Même s'il n'y a pas
de Dieu, vous continuerez à inventer, à combattre, à désirer toujours
plus, à montrer la pertinence des choix de vie que vous avez effectués,
à afficher avec prétention des moyens intellectuels ou spirituellement

26
supérieurs, avec autant plus d'acharnement que vous avez quelque
chose à camoufler, à protéger, à défendre, à renforcer ; votre égo. Votre
égo vient de votre faiblesse, la tentation vient de votre faiblesse, votre
espoir vient de votre faiblesse. L’Être humain, tel qu'il a été conditionné,
se sent très limité, très faible, très impuissant, presque victime des cir-
constances — ne sachant pas d'où vous venez, ne sachant pas où vous
allez, ne sachant pas pourquoi vous êtes ici. Si je suis Dieu et que vous
croyez en Dieu, il est très facile de poursuivre cet enseignement, et de
donner un sens à cet enseignement. S'il n'y a pas de Dieu, si vous ne
croyez pas en Dieu, il vous sera très difficile de poursuivre cet ensei-
gnement, d’être un témoin, d’être simplement conscient, transcendant,
et de trouver le sens de cet enseignement ou le sens de la vie. Parce que
même si vous ne croyez pas en Dieu, votre esprit a été conditionné —
l'esprit ordinaire devient fou sans Dieu. Dieu est un mensonge, mais il
vous aide à faire face à l'inconnu, à la vie et à la mort ; il vous console,
il vous réconforte, il donne un sens à votre vie. Il dit : « Ne vous inquiétez
pas, le tout-puissant sait tout sur la raison pour laquelle vous êtes ici. »
Il est le créateur, il sait pourquoi il a créé le monde, vous ne le savez
peut-être pas, mais je le sais, et vous pouvez avoir confiance — c'est
peut-être vrai, c'est peut-être pas vrai — c'est une grande consolation.
L'idée même de Dieu vous donne un sentiment de soulagement — que
vous n'avez pas été abandonné, que vous n’êtes pas seul, que quelqu'un
s'occupe de vous, de votre avenir, que vous pouvez abandonner le com-
bat, abandonner votre égo ; car ce cosmos n'est pas seulement un chaos,
c'est vraiment un cosmos, il est bon ordre, il y a un système derrière, il
y a une logique derrière, ce n'est pas une poubelle quantique, ce n'est
pas de l'anarchie. Quelqu'un le dirige ; le roi souverain est là incognito
pour s'occuper de chaque petit détail — pas même le monde ne bouge
sans qu'il ne se déplace. Ici-et-maintenant, je suis dans ma chambre, et
le monde n'existe pas à l'extérieur, je ne le vois pas, à moins que je ne
décide de l'imaginer, de le créer. Et tout est ordre, tout est créé dans une
perfection indéterminée, tout est prévu : vous faites partie de moi, vous
avez un merveilleux destin. Peut-être que la totalité ne vous est pas
connu, peut-être que le sens ne vous est pas connu, mais le sens est là
— parce que le tout est ici, parce que Dieu est là, et il vous apporte un
immense soulagement, un sentiment d'unité et de bien-être. On com-
mence à sentir que la vie n'est pas accidentelle ; il y a un certain courant
quantique sous-jacent, il y a un certain ordre qui s'impose, c'est signifi-
catif, ça a du sens, il y a un destin. Dieu est ordre : il apporte le fait de
la mort qui s'impose, il apporte le changement, et le mystère de dieu
apporte un sens au changement, un sens au destin, c'est très significatif.
Ce n'est peut-être que du charabia, du charabia et encore du charabia,
je ne suis qu'un gamin avec un saraswati sur la langue. Mes chers, Dieu
n'a pas de plan ; je ne vais pas vous dire de tourner sept fois votre

27
langue, mais je vous embrasse, et c'est toujours significatif ! C'est ce
que je veux exposer quand je dis que la voie est unique.
Bouddha dit : « Il n'y a pas de Dieu ; c'est le plus grand mensonge qui soit
» — cela montre simplement que l’être humain ne sait pas pourquoi il est
ici, cela montre simplement qu'il est ignorant, impuissant, et qu'il n'a
aucun moyen à sa disposition pour être libre. Mais cette déclaration est
unique parce qu'elle montre que vous pouvez toujours être religieux, elle
montre que vous pouvez vous entraider et vous élever vous-même, elle
montre que vous êtes libre et ce que c'est que l'amour libre, l'amour in-
conditionnel. Dire que Dieu est, est un acte purement égotique, cela
montre simplement que l’être humain ne se connaît pas lui-même, qu'il
a peur de vivre, de se découvrir, de découvrir la vie réelle — celle qui
côtoie la mort au quotidien. Et se révolter contre Dieu est aussi un acte
égotique, cela montre encore que vous êtes attaché à Dieu, que vous
êtes ignorant et impuissant, et par là, que vous êtes obligé de vous
battre, de vous révolter, de renforcer votre égo. Quand Bouddha dit : « Il
n'y a pas de Dieu » ou dit : « Dieu est », cela n'a rien à voir avec vos
croyances au sujet de Dieu. Cela n'a rien à voir avec vos soi-disant reli-
gions, la question de la croyance ne se pose pas, ce sont simplement des
dispositifs pour que vous puissiez vous libérer de la réalité humaine, pour
que vous compreniez que la vie est un flux spontané, pour que vous com-
preniez le changement, pour que vous soyez en phase avec la vie, et
pour que l'amour inconditionnel surgisse. Ce n'est que dans ce sens que
la déclaration du Christ selon laquelle « Dieu est Amour » prend tout son
sens. Sinon non, ce n'est pas que Dieu a un amour paternel pour vous ou
que Dieu vous préfère mort que vivant, absurdité ! Dieu est amour est
simplement un aveu, une déclaration d'amour. Un matin, un homme de-
manda à Gautam Bouddha : « Croyez-vous en Dieu ? » Et le Bouddha a
dit : « Dieu ? Il n'y a pas de Dieu, Dieu n'existe pas. » Et il l'a dit si
fortement ! Or dans l'après-midi, un autre homme est venu et il a de-
mandé : « Dieu existe-t-il ? » Et le Bouddha a dit : « Oui, absolument !
Sans Dieu, l'existence serait juste morte, inconsciente. Dieu est la sen-
sibilité de l'existence, Dieu est la piété. » Il ne dit pas que Dieu est le
créateur parce que le Bouddha croit en la liberté et la croissance spiri-
tuelle, il dit : « Il y a la piété, la sensibilité, la grâce. » Et le soir, un autre
homme est venu et il a dit : « Je ne sais pas par où commencer. Je ne suis
pas un penseur ; je ne sais pas si Dieu existe ou n'existe pas, je ne sais
pas si je dois pratiquer la vertu ou non, car je ne sais pas si le paradis
existe. Je n'ai pas encore adopté un point de vue partisan. Voulez-vous
m'aider à me repentir, à voir la réalité ? » En écoutant cet homme, Boud-
dha ne répondit pas, mais ferma les yeux et entra en méditation pro-
fonde. L'homme, voyant la beauté et la grâce de Bouddha méditant,
tomba lui-même ; son égo disparu, toutes ses inquiétudes ont disparu, sa
peur de la mort disparu. Vous ne connaissez pas ce genre d'expérience :

28
si vous êtes assis avec quelques personnes et que quelqu'un continue de
bailler, vous commencez à bâiller, à vous sentir somnolent. Vous n’êtes
pas seul, comme des îles isolées, nous sommes tous connectés, donc les
choses entrent en chacun de nous. Et un être éveillé du calibre de Boud-
dha, avec un silence si énorme, créa une telle atmosphère que l'homme
tomba dans ce silence ; il ferma les yeux et entra aussi en méditation
profonde. Au bout d'une heure, Bouddha le secoua et lui demanda : « As-
tu reçu la vérité ? » L'homme a touché les pieds de Bouddha et il a dit : «
Je n'ai pas reçu de réponse, mais ma question s'est dissoute, mes inquié-
tudes se sont dissoutes, ma peur de la mort a disparu. Il n'y a que le
silence dans l’être intérieur, et ce silence continue de se répandre dans
le noyau le plus profond de l'Univers. Mais il n'y a pas de réponse, l'exis-
tence est très innocente. Je vous suis reconnaissant d’avoir éclairé la
voie. » Et cet homme est parti vivre comme un dieu, personne ne sais où.
L'idée qu'il y a un seul Dieu est fasciste. L'idée qu'il y ai plusieurs dieux,
que chaque individu peut vivre comme un Dieu à part entière, en totale
harmonie avec l'ensemble de l'existence, à une approche plus démocra-
tique — et chacun d'entre vous doit finalement vivre comme un Dieu pour
transcender la totalité de l'existence ; c'est l'épanouissement ultime de
votre potentiel. Ceux qui ont transcendé la totalité de l'existence sont
devenus des dieux ; il n'y a pas de différence qualitative entre vous et
eux tous. Ils n'ont pas créé le monde. Une fois qu'ils étaient pareil que
vous, de la même manière, ignorant, de la même manière, aveugle, ils
ont fini par s’accepter entièrement et par trouver leur voie, et ils se sont
épanouis, dans leur être le plus intérieur, l'être le plus intime, leur big
bang s'est produit. Le Big bang n'est pas une création de Dieu, ni une
création de l’être humain — c'est simplement évolutif. L’être humain
évolue en multi-dimension, il se transforme en Dieu, il devient le noyau
de son propre univers. La piété, la sensibilité, la conscience, est l'ouver-
ture ultime de votre être universel, divin. Chaque être dans ce monde est
destiné à transcender la totalité de l'existence, à devenir un Dieu un
jour, tôt ou tard. Pour transcender la totalité de l'existence et accomplir
votre noble transformation, faire face à l'obscurité, au danger, au rejet
ou à la honte dans des situations sociales ou publiques, est nécessaire
pour croître, pour vous épanouir. L'innocence est nécessaire, et le sacri-
fice est là, par conséquent, faire preuve d'un immense courage et d'une
confiance totale est nécessaire parce que l'égo doit tomber de lui-même
; et c'est l'objectif final.

29
ACCEPTEZ L'INFINI, ET N'ESSAYEZ PAS DE CRÉER UNE FICTION
AUTOUR DE LA RÉALITÉ :

Cette possibilité de vivre comme un dieu, naturellement, spontanément,


intensément, existentiellement, religieusement, n'existe que lorsque
toutes les croyances ont été abandonnées et que l'esprit est arrivé à un
état de maturité, de compréhension, de lucidité, de clarté, de compas-
sion, d'acceptation que toute l'existence, que toutes les voies de l'exis-
tence sont impénétrables, et que vous ne désirez pas confiner l'exis-
tence autrement, dans une théorie, un dogme, une doctrine. C'est ce que
la maturité : accepter l'infini et ne pas créer une fiction autour de lui ;
accepter la réalité telle qu'elle est, sans essayer de la limiter, de l'adou-
cir, sans essayer de la décorer, sans essayer de la rendre plus acceptable
pour votre cœur. Si elle est impétueuse, elle est impétueuse. Si elle est
bouleversante, elle est bouleversante. Si la vérité tue, alors vous devez
être prêt à être tué. Si elle est éternelle, alors vous devez être prêt à
vivre éternellement sans vous ennuyer.
Si vous vous battez avec ce qui est, vous êtes obligé de créer un égo.
Plus vous vous battez, plus l'égo sera fortifié, et si vous gagnez votre
combat, vous atteindrez l'égo suprême. La conscience dit : pas de combat
! Alors il n'y a aucune possibilité de l'égo. En cela le Bouddha est impi-
toyable, il ne vous permet aucun désir enfantin. Il dit : devenez plus
conscient, devenez plus courageux, ayez plus confiance. Si vous com-
prenez la conscience, il y aura de nombreux problèmes, car pour vous,
s'il n'y a pas de combat, il n'y a que l'indulgence. Arrêter le combat si-
gnifie pour vous être indulgent et lâche. Vous vous êtes livrés durant de
nombreuses vies, et la guerre existe toujours, vous n'avez pas évolué et
vous ne pouvez pas abandonner le combat parce que vous avez peur de
vous faire passer pour un lâche. La conscience dit : indulgence, mais
affirmez-vous, devenez plus courageux, ayez plus confiance, et soyez
conscient ! Pourquoi les choses n'ont pas évolués ? Comment pouvez-
vous évolué ? Pouvez-vous seulement changer ? Êtes-vous vraiment
prêt à vous transformer totalement ? À abandonner l'ancien pour deve-
nir un être nouveau ? Prenez votre vie en main, ne vous cachez pas der-
rière des masques, ne vous cachez pas derrière des croyances, des idéo-
logies, des théologies. Vivez avec ardeur, brûlez votre lumière inté-
rieure, et voyez ce qui se passe, voyez ce qui est.
Et une fois que vous êtes devenu assez courageux pour l'accepter, la
porte du mystère ultime s'ouvre et en la franchissant, en faisant le pre-
mier pas vers la réalité, vous arrivez au summum de votre transformation
— c'est un évènement heureux, c'est une bénédiction.
Tout comme je suis un dieu dissimulé au-delà de mon savoir, tout être
humain est réellement capable de se transformer en dieu, de vivre et de

30
s'épanouir comme un dieu. Cela paraît inconcevable pour vous parce que
vous ne pouvez pas l'imaginer, parce que vous avez deux types d’êtres,
parce que vous êtes schizophrène, vous n’êtes pas le Maître de vos rêves
et de vos vies — de votre vie infinie. Mais rappelez-vous : ce n'est pas
de l'imagination, vous ne pouvez pas imaginer des transformations spi-
rituelles, et une fois que vous êtes transformé, vous savez qu'il n'est pas
question d'imagination, qu'il n'est pas question d'état d'esprit, ni de
croyance. Tous les états d'esprit sont des barrières, tous les systèmes de
croyances sont toxiques. Je ne suis pas un théiste, et je ne suis pas non
plus un athée parce que l'un croit qu'il y a un Dieu et l'autre croit qu'il
n'y a pas de Dieu, mais les deux sont croyants. Je ne suis pas un croyant,
et ma non-croyance est si profonde que même les athées qui disent qu'il
n'y a pas de Dieu et y croient ne sont pas acceptables : cela ne fait au-
cune différence que vous dites qu'il y a un Dieu ou non, cela est enfantin.
L'esprit mature est celui qui peut rester sans aucune croyance et rester
religieux, épanoui, même s'il n'y a pas d'explication au mystère ultime
des choses. Quand j'enseigne qu'une fois que vous aurez transcendé la
totalité de l'existence, vous deviendrez un Dieu authentique, cela ne
veut pas dire : « alléluia, j'ai résolu le mystère », donc, je renie Dieu. La
seule chose que j'enseigne, la seule chose que je peux vous transmettre,
que je peux vous donner, est un élan, une curiosité, une soif, une en-
thousiasme, une passion immense, pour devenir courageux, pour devenir
confiant, pour devenir conscient, pour devenir transcendant, pour deve-
nir alerte ; pour que vous puissiez vivre votre vie si consciemment, la
remplir de tant de lumière et de conscience, que votre vie infinie est
résolue. Non pas que vous arriviez à quelconque une fin ou à une quel-
conque explication ultime de l'existence — personne n'y est jamais par-
venu et personne n'y parviendra jamais, jamais.
L'égo n'est qu'un mirage, approchez-le, transcendez-le. L'égo est là pour
que vous puissiez le transcender. Pas pour être battu comme vous l'avez
été depuis des siècles. Ensuite, vous pourrez sentir que votre égo se pu-
rifie, se transforme, et toutes vos énergies avec. Ne réprimez rien, sinon
vous allez devenir votre propre ennemi. L'égo et l’être ne sont pas deux
éléments de combat, mais une. L’être et le non-être s'engendrent sans
fin. Ils ne sont pas contradictoires, ce ne sont que des opposés polaires
qui s'entraident. Le haut et le bas reposent l'un sur l'autre. Et ils ne peu-
vent exister qu'à cause de cette polarité naturelle.
Si cette polarité est perdue, le monde entier est perdu. L'égo doit tomber
de lui-même, si vous rejetez l'égo ou le renforcez, plutôt que de le trans-
cender, le monde entier est perdu et ne pourra pas se transformer. Ne
voyez pas seulement les opposés polaires, voyez la conscience transcen-
dantale, voyez le courant interne qui les fait un.

31
Pour la conscience, tout est saint. Souvenez-vous de ceci, la conscience
affirme que tout est saint ; rien n'est impie. Regardez les choses de cette
façon : pour une personne non religieuse, tout est impie ; pour les soi-
disant religieux, quelque chose est saint, quelque chose est impie. Pour
la conscience, tout est saint. Pour la conscience, Dieu et le Diable ne
sont pas deux. Vraiment, en toute transparence, il n'y a rien qui puisse
être appelé « Diable » ; il n'y pas de forces du mal. Tout est divin ; saint.
Tout le monde peut être conscient ; la conscience ne se préoccupe pas
de l'égo des autres. Celui qui est conscient, sait que les autres sont cons-
cients. Et cela semble être le bon point de vue double, le plus profond.
Parce que l'égo n'est qu'un mirage, une illusion, il n'est pas nécessaire
de le combattre ou de chercher à changer votre égo ou l'égo d'autrui. Ce
qui n'est pas, n'est pas. Et ce qui est, est tout simplement — c'est tout.
Votre combat, votre effort même pour changer l'illusion est à nouveau
faussement basé sur la croyance que l'illusion est réelle ; et si c'est réel,
alors il n'y a pas besoin de combattre ou de changer quoi que ce soit.
Pourquoi combattre ce qui est réel ? Cela revient à biaisez la réalité.
Donc, rappelez-vous, tout est pur. Si quelque chose est impure, si
quelque chose est impie dans le monde, d’où vient-elle et comment cela
peut-il être ? Pour les soi-disant religieux : « Dieu a créé le monde. » Et
si vous leur demandez : « Qui a créé le péché ? » Ils répondront : « Le
Diable ». Comment cela peut-il être accepté ? Le Diable crée le péché et
Dieu crée le Diable. Alors, qui est le vrai pécheur ? — le Diable ou Dieu
? Le sens d'équité est un principe majeur pour votre croissance. Ce prin-
cipe majeur est un idéal d'insouciance, de liberté individuelle, de refus
des rigueurs sociales, et de communion avec la nature qui est en chan-
gement perpétuel ; une volonté d’être en harmonie avec l'Univers.
Il y a donc que deux alternatives qui se présentent à vous. Premièrement,
l'alternative du profane qui dit que tout est impie. Cette attitude pure-
ment profane est correcte. Parce qu'elle est non dualiste ; l'inculte, le
profane ne voit aucune sainteté dans le monde. Ensuite, il y a l’alterna-
tive du mystique qui dit que tout est divin ; saint. Cette alternative est
également non dualiste. Mais entre ces deux, il y a les soi-disant per-
sonnes religieuse, qui ne sont pas vraiment religieuses. Elles ne sont ni
religieuse ni non religieuse car elles sont toujours en conflit. Elles disent
: « ceci est saint, et ceci est impie ». Or toute leur théologie consiste
simplement à joindre les deux bouts, et ces fins ne peuvent se rencon-
trer. Si une seule cellule, un seul atome dans ce monde est impie, alors
le monde entier devient impie, car comment un unique atome impie peut-
il exister dans un monde saint ? Comment est-ce possible ? Cet atome
est soutenu par tout ; pour être, cet atome doit être soutenu par tout. Et
si l'élément impie est soutenu par tous les éléments sacrés, alors quelle
est la différence entre eux ? Ainsi, soit tout dans le monde est sacré,
totalement, inconditionnellement, soit le monde entier est impie ; il n'y

32
a pas de voie intermédiaire. La conscience affirme avec transparence
que tout est saint, c'est pourquoi nous ne pouvons pas la comprendre.
L'esprit ne peut pas le comprendre car l'esprit est toujours contre
quelque chose, l'esprit à toujours un point de vue double. La conscience
n'est contre rien, la conscience de tout ce qui est accepte tout ce qui est.

VIVRE N'EST PAS UN CRIME ; LES LOIS POUR LES MORTELS NE


VALENT PAS POUR LES DIEUX.

La recherche de l’être humain pour comprendre le cosmos qui régit son


existence est un éternel retour sans fin ; sans lumière au bout du tunnel.
Mais toujours juste au-delà du voile qui protège les secrets des plans
d'existences supérieurs de l'égo, la vérité existe, prête à être assimilée
par ceux qui élargisse leur conscience. Les plus grands secrets de l'exis-
tence sont protégés, car entre de mauvaises mains, le savoir peut s’avé-
rer être très dangereux. Cela dépend de son détenteur. Quoi qu'il en soit,
je m'en remets entièrement à vous, parce qu'à l'heure actuelle votre
Terre est de plus en plus menacée, je n'ai plus d'autre choix que de vous
offrir ma sagesse et mon savoir. Ce que vous en ferez ensuite, cela ne
me regarde pas, cela ne va pas affecter mon karma. Si un taquier dessine
un plan pour construire un bateau, et que ce bateau hisse à l'avenir un
drapeau avec une tête de mort, alors c'est un bateau pirate. Si il a un
drapeau de la marine, alors c'est un bateau de la marine. Mais il n'existe
pas de plan de bateau pirate prédéfini, un bateau est un bateau, peu
importe le drapeau hissé, un taquier doit être fier du bateau qu'il a cons-
truit. Quoi que vous fassiez, faites-le si totalement que le résultat n'ait
pas d'importance.
C'est une déclaration très libératrice : je nie moksha, la délivrance, le
paradis. Si vous voulez transcender la totalité de l'existence et vivre
comme un dieu, ne vous préoccupez pas du karma, de la vie au-delà, de
la vie après la mort, du drapeau hisser sur votre création. Pour rendre
cela plus claire, essayez de comprendre la loi du karma, de la com-
prendre d'une manière psychologique, car l'esprit moderne est condi-
tionné de telle sorte qu'il peut comprendre une chose que si nous l'ex-
pliquons de manière psychologique. La loi du karma n'existe que pour
l'esprit inconscient. Quand la conscience manque, il n'y a rien d'autre à
faire que de donner des lois et de suivre des lois à l'aveugle...
Mais si vous êtes éveillé, si vous êtes conscient, les lois de l'existence
ne vous regardent pas, la loi du karma ne vous regarde pas.
Les lois pour les mortels ne valent pas pour les dieux. Lorsqu'un dieu
meurt, il ne se réincarne pas, lorsqu'un dieu meurt, il n'y a pas d'au-delà,
de vie après la mort. Il en est de même si vous vivez votre vie totalement,

33
alors il n'y a aucune possibilité de réincarnation, votre mort sera totale.
Quand vous agissez totalement, spontanément, votre action est terminée
à ce moment-là. C'est atomique, ce n'est pas une continuité, c'est une
discontinuité. C'est pourquoi un être éclairé est imprévisible. Le Géant
Lao Tzu a dit : « Celui qui sait marcher ne laisse pas de traces. » Cette
courte déclaration est vraiment très significative. Il ne parle pas des
traces de vos pas, il parle des traces de vos vies antérieures. Un être
éclairé n'a pas de vie antérieure, il n'a pas de passé, pas d'avenir, vous
ne pouvez donc pas suivre ses traces. Seul un être non éclairé est pré-
visible parce qu'il se déplace inconsciemment. Seul l'avenir d'un être non
éclairé peut être prédit parce qu'il va répéter son passé, de manière rou-
tinière, mécanique. Il n'y a pas de surprise dans sa vie, tout est vieux,
tout est répétitif, prédéterminé. Mais lorsque la conscience s'éveille, la
vie devient de plus en plus déroutante ; vous devenez de plus en plus
imprévisible et spontané. Et vous continuez à devenir de moins en moins
prévisible, jusqu'au jour où vous devenez complètement imprévisible.
Alors, étant totalement imprédictible, il n'est rien, désormais, que vous
ne puissiez accomplir. Quand la conscience est totalement éveillée, vous
pouvez librement accomplir votre mystérieux dessein en toute sérénité.
L’être conscient a une liberté absolue. Aucune loi ne le lie, aucune loi
ne le définit, aucune loi de l'existence n'est immuable pour lui. Il est
aussi vaste que l'existence, il est aussi infini que l'existence, il est aussi
autoritaire que l'existence. Sa liberté est existentielle, son énergie vitale
est illimitée, son pouvoir est absolu, ses actions font trembler le monde.
Moksha, la délivrance, le salut, le ciel, le paradis, ne sont rien d'autres
que vos désirs insatisfaits, vos désirs sexuels insatisfaits, vos instincts
insatisfaits, votre vie insatisfaisante, étant projetées dans une autre vie,
la vie au-delà, la vie après la mort. Autrefois pour parler du karma on
utilisait ainsi les analogies physiologiques et physique. Maintenant, le
karma est une simple analyse psychologique — que l’être humain n'est
pas épanoui dans la vie, et il continue à reporter, à projeter. Toute sa
vie, il continue à essayer de l'accomplir, mais il trouve que cela ne peut
pas être accompli, alors il se projette dans l'avenir. Non pas qu'à l'avenir,
sa vie puisse être accomplie et qu'il puisse être satisfait — le désir en
tant que tel vient de l’insatisfaction, la projection en tant que telle vient
aussi de l'insatisfaction, le karma également vient de l’insatisfaction.
Le problème maintenant est que psychologiquement, l’être humain ne
peut pas être satisfait, parce que son être total n'est pas inclut, parce
qu'il s'est éloigné de son sexe, de ses instincts, de son cœur — cet éloi-
gnement est un crime contre sa propre nature, contre sa dignité, contre
sa divinité, et contre toutes ses richesses et sa spiritualité. Et peut-on
éliminer les causes de la criminalité dans le monde ? Bien sûr ! Dans les
sociétés autochtones, il n'existe aucun crime, mais personne n'a jamais
vraiment cherché à éliminer les causes de la criminalité. Et qu'est-ce

34
qu'un crime ? Ce n'est pas parce que la constitution américaine qui est
soi-disant sacrée dit que c'est un crime, que ça l'est, parce que après
tout ce qui s'est passé à Rajneeshpuram, la constitution américaine n'est
plus pertinente ; ce n'est pas non plus parce que les dix commandements
disent que c'est un crime, que ça l'est, parce que cela aussi n'est plus
pertinent ; ce n'est pas parce que les religions ont enseignées que le
sexe est un péché que c'est un crime — vivre n'est pas un crime ; aimer
n'est pas un crime. Alors, qu'est-ce qu'un crime ? Il faut qu'il y ait une
définition universelle pour cela : tout ce qui va à l'encontre de votre vé-
ritable nature, ce qui va à l'encontre de votre vie, de votre liberté, de
votre être et de votre croissance spirituelle est un crime. Toutes vos lois,
tous vos tribunaux et vos religions sont par conséquent les moteurs de
la criminalité, des écoles de criminalité. Et comment connaître leurs
crimes, ce crime ? Chaque fois que vous commettez ce crime contre la
nature du vivant, contre la nature des choses, il entre dans votre incons-
cient. Il est donc difficile de connaître ce crime, mais l'inconscient
l'enregistre d'une certaine manière et commence à vous donner un sen-
timent de culpabilité, vous commencez à vous mépriser, vous commencez
à vous sentir indigne, vous commencez à vous sentir autrement que vous
devriez l’être. Quelque chose à l'intérieur devient turbulent, exigeant.
Quelque chose à l'intérieur de vous commence à bloquer votre énergie
vitale, votre énergie sexuelle, votre énergie spirituelle. Vous n’êtes plus
aussi fluide et vivant que vous l'étiez auparavant. Quelque chose est de-
venu rigide, gelé ; et cela fait mal, cela fatigue, cela apporte un poids,
apporte de la douleur et un sentiment d'indignité. Et chaque fois que
vous vous sentez indigne, chaque fois que ne respectez pas les lois de la
morale sociale, vous êtes coupé du flux de la vie. Comment pouvez-vous
vivre avec les gens quand vous cachez quelque chose parce que les gens
ne vous acceptent pas totalement à cause de la morale sociale ? Le flux
n'est possible que lorsque vous vous exposez ouvertement, spontané-
ment, que lorsque vous êtes authentique, que lorsque vous êtes authen-
tiquement disponible, quitte à faire face à la morale sociale, ou à devenir
un hors-la-loi. La loi du karma n'est pas une philosophie, une abstrac-
tion. C'est simplement une théorie qui explique quelque chose de vrai à
l'intérieur de votre être et de l'ensemble des problèmes de l'humanité.
La solution nette : soit nous nous respectons nous-mêmes, totalement,
soit nous imposons des lois et des commandements, nous divisons, nous
méprisons et nous nous sentons coupables, méprisables, dénuée de
conscience, et incapable d'amour. À chaque instant, vous vous créez
vous-même, vous créez votre vie, vous créez le monde ; soit l'extase sur-
gira dans votre être, soit l’enstase ; soit votre vie sera belle et gracieuse,
soit honteuse ; soit le monde fleurira naturellement, soit le monde sera
mort — c'est la loi du karma. En se conformant à notre véritable nature,
à la nature des choses, la grâce surgit. Le sage épris d'absolu y trouve

35
la plénitude. En suivant la voie on trouve la voie. En se conformant à la
vertu on devient la vertu. Mais plus nombreux sont les décrets et les lois,
plus les malfaiteurs et les bandits pullulent, car si on pense au crime, on
recueille la honte du crime — c'est l'enseignement du Tao, de la voie
éternelle. Personne ne peut l'éviter, tout le monde devrait craindre de
s'écarter de la voie, personne ne devrait tricher sur le karma, parce que
ce n'est pas possible... Et une fois que vous l'avez compris, les choses
commencement à changer, vous revenez à vous-même et la voie vous
éclaire. Et une fois que vous prenez conscience de l'éclairage, l'incons-
cience commence à disparaître, le karma disparaît aussi, et vous êtes
une personne totalement différente.

BRÛLEZ TOUT VOTRE KARMA ET TRANSCENDEZ AINSI LA TOTALITÉ


DE L'EXISTENCE :

Vous ne devez pas chercher à suivre différentes étapes pour purifier


votre karma, que votre karma soit positif ou négatif, cela ne fait aucune
différence, le karma est le karma — vous devez y faire face. Vous ne
pouvez pas choisir l'aspect positif d'une chose et réprimer, rejeter
l'autre aspect, l'aspect négatif, de cette même chose — n'accumulez pas
du karma. Aucun aspect de la vie ne doit être laissée de côté, aucune
énergie ne doit être laissée inutilisée, aucune opportunité de vous élever
et de vous transformer ne doit être manquée, vous devez vivre existen-
tiellement, vous impliquer totalement, à chaque instant, sans faire de
compromis, sinon cela créera du karma et vous vivrez selon ce karma —
une vie de misère, une vie d'esclave. Et le karma que vous créez n'est
pas le vôtre, le poison que créez et qui vous touche non seulement dans
cette vie et qui vous touchera dans vos prochaines vies, touche aussi
celles des autres. Vous êtes tenu de vivre et d'agir en tant qu'unité cons-
ciente, alors seulement l'évènement, la transformation ultime, deviendra
possible. Mais cela ne signifie pas que c'est le résultat de vos efforts à
vous seul ; juste par vos efforts, cela n'arrivera pas. C'est un peu délicat,
par conséquent vous devrez être très pénétrant et conscient, très vigi-
lant et pertinent à ce sujet, alors seulement une fois que vous commen-
cerez à devenir de plus en plus conscience du monde et de la nature des
choses, vous ferez de moins en moins partie de la loi du karma.
Et une fois que vous avez goûté un peu à la liberté, personne ne peut
vous forcer à faire des compromis ou à retourner en prison, à travailler
pour le gouvernement mondial, vous apprendrez à vivre comme un dieu.
Rappelez-vous, vous n'allez pas transcender la totalité de l'existence ;
tant que le karma n'est pas épuisé, vous ne pouvez pas vivre comme un
dieu. Cela arrive après tant d'années d'efforts, lorsque votre conscience
est épuisée. Lorsque votre conscience a fait tout ce qui pouvait être fait

36
et qu'il se fatigue, lorsque l'esprit conscient accepte l'échec, lorsque
l'échec est consciemment transcendé. L'inconscient s'éveille et com-
mence à travailler, à devenir conscient, et vous commencez à transcen-
der le reste de l'existence, vous commencez à aller au-delà de l'univers
conscient — mais cela ne vient que lorsque que le conscient est épuisé,
que lorsque le monde que vous connaissiez est fini, que lorsque la vie
que vous viviez est terminée, alors seulement vous entrez dans une nou-
velle vie : sans sommeil, existentiellement active.
Si la conscience espère encore, si la conscience essaie encore, alors
l'inconscient ne fonctionnera pas, alors l'inconscient ne s'éveillera pas.
Et c'est l'une des lois fondamentales de la psyché humaine : si vous vou-
lez que l'inconscient fonctionne, si vous voulez devenir pleinement cons-
cient, épuisez la conscience, brûlez votre lumière intérieure, brûlez le
karma. Purifier votre karma ne vous conduira pas à l'illumination, l'effort
est bon, des efforts sont nécessaires, sans effort personne n'a jamais
atteint l'illumination, mais l'effort n'est pas suffisant, l'effort ne vous
conduira pas à l'illumination. Cela peut sembler paradoxal. Ce n'est pas
le cas : c'est une loi simple. Parce qu'à travers l'effort, l'égo continue
d'exister, le désir continue d'exister, l'insatisfaction continue d'exister,
le karma continue d'exister. Si vous faites un effort pour transcender la
totalité de l'existence, l'égo est nourri, l'égo dévore l'existence — vous
faites quelque chose, vous allez quelque part dans l'existence, vous ré-
alisez quelque chose. Dans votre sommeil aussi, une personne qui est
avare, qui gagne assez d'argent pour vivre et qui cherche à gagner plus
d'argent, continue de compter même dans ses rêves. Une personne qui
recherche le pouvoir et le prestige continue à se battre dans ses pen-
sées, dans ses rêves, dans son esprit, dans sa tête. Lorsque vous réviser
un examen, dans le sommeil, vous continuez à réviser, encore et encore.
Donc, quel que soit l'effort que vous faites, le karma s'accumule, il con-
tinue de se projeter dans le sommeil, il s'enregistre dans l'inconscient.
Quand il n'y a pas d'effort, comment le karma peut-il continuer à revenir
? Quand vous arrêtez tout effort, pour la première fois depuis des mil-
lions de vies vous dormirez, un tel sommeil devient Samâdhi. Et quand
vous vous réveillerez, vous verrez la dernière étoile disparaître, alors
vous aurez transcendé la totalité de l'existence. Et avec cette dernière
étoile qui disparaît, vous disparaîtrez aussi, l'existence entière aura dis-
paru. Parce que l'effort est ce qui nourrit l'égo, quand il n'y a pas d'ef-
fort, comment pouvez-vous exister ? Quand la dernière étoile disparut,
Bouddha a dit : « J'ai aussi disparu, pour la première fois, mes yeux
étaient comme des miroirs, sans contenu, juste vides, le ciel était tota-
lement vide, il n'y avait rien à projeter. Puis j'ai regardé à l'intérieur, il
n'y avait rien non plus — anatta, il n'y avait personne, pas de soi. » On
dit que Bouddha a ri de toute l'absurdité. Parce que pendant 6 ans, il
avait essayé toutes les austérités, toutes les méditations, le yoga, tout,

37
son effort a été total, et rien ne se passait. Il n'y avait personne pour
atteindre, rien à réaliser, et tout concept de réalisation est un non-sens
; le désir humain n'est que futile, karma. Et personne pouvait atteindre
le but, moksha, la libération. « Et, dit-il, à ce moment de sans effort total,
j'ai atteint l'ultime, j'ai réalisé l'ultime. » Mais n'allez pas vous détendre
sous un arbre et n'attendez pas que la dernière étoile disparaisse, en
pensant qu'avec la dernière étoile qui disparaît, vous disparaîtrez.
C'est parce qu'il n'y a personne à l'intérieur de vous que vous pouvez
vivre comme un dieu. Mais d'abord, vous devez transcender l’être hu-
main, vous devez transcender le désir humain, l'effort humain, l'insatis-
faction humaine, la psychologie humaine. Vous devez en avoir fini avec
ce monde, avec le monde des désirs, avec le monde de Māyā. Et vous
devez en avoir fini avec les autres mondes, avec le ciel — vous devez
transcender la totalité de l'existence. Des efforts doivent précéder, vous
devez brûler le karma, et c'est le problème : sans effort, personne n'a
jamais réussi, et seulement par l'effort, personne n'est jamais parvenu
à brûler tout le karma, à réaliser ce qui reste. Donc, faites autant d'ef-
forts que possible et ne retenez aucune énergie, dépensez totalement
chacune de vos énergies pour que vous vous épuisiez, pour que votre
karma diminue, de sorte que le karma accumulé dans l'esprit conscient
ne puisse plus faire d'effort, ne puisse plus se projeter dans l'incons-
cient. Et quand l'esprit conscient ne peut plus rien faire, soudain,
l'inconscient se révèle, et ce qui reste à brûler disparaît ; vous disparaî-
trez, du moins, vous ne survivrez pas en tant qu’être humain — vous
disparaîtrez de la surface de la terre. Du cercle de cette existence, de
cette roue, vous disparaîtrez. Vous existerez toujours, sur une terre pa-
rallèle, mais plus en tant qu’être humain, vous existerez en tant qu'unité
conscience, en tant qu'unité vécue, en tant qu'unité transcendantale et
multidimensionnelle, en tant que Dieu.
Faites autant d'efforts que possible, ne vous préoccupez pas du karma
— apprenez à vivre, à vivre totalement ! Et lorsque plus aucun Maître ne
pourra vous enseigner, lorsque vous n'aurez plus rien à apprendre et que
vous n'appartiendrez à aucun Maître, lorsque vous serez devenu le
Maître, le Seigneur suprême, et que vous aurez connu tous les désirs,
vécu tous les désirs, et que vous en aurez complètement fini avec eux.
À ce moment-là, la chose arrive ; sans effort, vous ne ferez qu'un avec
toute l'existence. L'effort vous conduira à aucun effort, et c'est une loi
fondamentale. Vous pouvez la comprendre si vous essayez d'observer
votre vie, si vous brûlez votre vie au feu de la passion et que vous voyez
votre vie partir en fumer — la vie est perdue, l'énergie vitale est perdue,
ensuite, l'insatisfaction est perdue, la souffrance est perdue, la passion
est perdue, parce que vous n'avez plus d'énergie pour vous battre, pour
vous projeter. Parce que vous n'avez plus rien à brûler. Ce qui reste est
le parfum sans fumée d'une nouvelle vie, d'une vie achevée, paisible,

38
sans désir et sans passion. Ainsi le sage tourne son regard en lui-même
et, loin du tumulte et des passions, comme un dieu, exerce librement son
choix atomique en toute sérénité.

LE MONDE VA SE TERMINER ET VOUS DEVREZ RÉPONDRE DE VOUS-


MÊME ; REPENTEZ-VOUS.

Si vous n'avez pas vécu, alors vous ne pouvez pas observer votre vie, il
n'y a rien à observer, l’observateur est mort. Et sans l'observateur, vous
ne pouvez voir ce qu'il y a au-delà cette vie superficielle qui n'est rien
d'autre que dukkha, le karma, le trivial. Seul celui qui a vécu sa vie to-
talement, passionnément, intensément, existentiellement, sans aucune
peur, en étant témoin, est libre. Naturellement, un jour, cette personne
parviendra à vivre spontanément, sans aucun effort, parce que la mort
ne créera aucune peur en elle, aucune résistance, aucune insatisfaction,
aucune du tout. En fait, la mort viendra comme sa dernière renaissance
ou, comme une libération, comme le grand repos. Si vous dormez toute
la journée, vous ne pourrez pas vous reposer du tout la nuit. La même
chose se produit avec la vie, si vous dormez toute votre vie, si vous ne
vivez pas vraiment, vous ne pourrez pas atteindre votre dernière vie ;
vous ne pourrez pas vous reposer. Comment pouvez-vous vous reposer
alors que la mort est là et que vous n'avez pas encore vécu la vie ? Com-
ment pouvez-vous vous détendre, vivre dans le détachement, sans effort
? C'est impossible, par conséquent, vous devez vivre, vous devez tra-
vailler toute la journée, toute votre vie, mais le travail est contre le re-
pos, le travail est contre la vie, parce que si vous ne pouvez pas vous
reposer, vous ne pouvez pas vivre non plus. Un pauvre homme ne peut
pas se reposer, il ne peut pas se le permettre, parce qu'il n'a pas vécu la
vie et il doit constamment penser à sa survie, et ce pauvre homme ne
peut pas non plus vivre, il ne peut pas se le permettre, il est impuissant,
comme beaucoup d'entre vous. Acceptez-donc votre impuissance, met-
tez-vous à la place de ce pauvre homme. Comment peut-il traverser la
totalité de l'existence et vivre comme un dieu ? Il doit bien y avoir une
chose à faire parce que mon enseignement est pour tout le monde.
La vie dépend des contraires, la vie dépend des polarités contraires.
Ainsi, une personne riche qui s'est détendue toute la journée ne pourra
pas se détendre la nuit. C'est ce qui se passe dans les sociétés riches, le
sommeil est un luxe, tout le monde ne peut pas se le permettre. Seule
une personne qui a travaillé dur toute la journée pourra se détendre. Ou
regardez-le sous un autre angle, la même chose se produit avec la vie :
une personne riche qui ne fait que s'amuser, se détendre, ne peut pas
s'amuser, se détendre. C'est pourquoi dans vos sociétés corrompues,
tant de riches continuent à prendre l'avion et à partir ici et là, à faire

39
ceci et cela, parce que pour les riches, l'ennui est la souffrance ; ils ne
peuvent pas s'amuser, ils ne peuvent pas s’arrêter, prendre le temps de
se reposer, sinon ils s'ennuient et souffrent. Dans les sociétés pauvres,
la souffrance est le problème. Un pauvre ne s'ennuie jamais, pour un
pauvre, la souffrance est le problème. Pour un riche, la souffrance n'est
pas le problème, l'ennui est le problème ; il s'ennuie de tout les plaisirs.
La logique ordinaire ne s'applique donc pas ici : la logique ordinaire dira
qu'une personne qui est aimante, jamais en colère, est une personne ai-
mante. Mais la logique n'est pas la vie. La logique ordinaire dira qu'une
personne peut aimer le matin, le midi et le soir, et même aimer la nuit ;
et tous les jours durant chaque saison, elle peut aimer l'été et l'hiver, à
chaque instant, elle est aimante. Cet amour n'est humainement pas pos-
sible, parce que le contraire est nécessaire. Une personne qui est tou-
jours aimante, jamais en colère, ne peut vraiment pas être aimante. Une
personne qui est toujours en train de s'amuser, jamais en train de s'en-
nuyer, ne peut jamais vraiment s'amuser ; elle ne fait que fuir son en-
nuie, sa souffrance, son karma, et répéter depuis des vies et des vies les
mêmes expériences, parce qu'elle ne peut pas se reposer. Les deux par-
ties existent : le travail et le repos, l'amusement et l'ennui. Donc, un
pauvre homme qui ne peut pas se reposer parce qu'il travaille trop, doit
faire des efforts pour travailler moins et prendre le temps de se reposer,
prendre le temps de vivre au lieu de passer sa vie à gagner sa vie. Et un
homme riche qui ne veut pas faire face à son ennui parce qu'il est trop
souvent distrait, doit faire des efforts pour se centrer et faire face à ce
qui l'emprisonne, à ce qui le conditionne et l'enveloppe de karma. Et c'est
ce qu'est la méditation, vous devez vous orienter vers la méditation.
C'est difficile, c'est difficile de se repentir, mais pas aussi difficile que
le travail acharné pour toute vie ; pas aussi difficile que de revivre les
mêmes plaisirs et la même souffrance pour des vies et des vies. Pas aussi
difficile que de rester dans ce monde fini et prendre le risque de se ré-
incarner dans un monde parallèle comme un poisson dans l'eau, avant de
pouvoir redevenir « humain »... Même si la fin des temps est une réalité
bouleversante, cela ne veut pas dire que vous allez disparaître pour au-
tant, ce serait nul et trop facile.
Vous pouvez atteindre une dimension supérieure ou bien rester dans le
samsāra, le monde illusoire. Pour une personne riche, il faut intensifier
son sentiment d'ennui, alors seulement il pourra s'orienter vers la médi-
tation, se repentir et se libérer de la roue du samsāra. Pour une personne
pauvre, si vous parlez d'ennui, vous dites des choses qui n'ont pas de
sens. Une personne pauvre ne s'ennuie jamais — jamais ! Seule une per-
sonne riche s'ennuie. Une pauvre personne ne s'ennuie jamais ; elle
pense toujours à l'avenir. Quelque chose va se passer, comme la retraite
ou la fin des temps, et tout ira bien. La personne pauvre à besoin d'une
promesse, mais si la promesse est très loin, elle perd tout son sens. Cela

40
doit être immédiat — commencez dès maintenant à transcender la tota-
lité de l'existence et vous vivrez comme des dieux ! Que vous soyez riche
ou pauvre, votre karma n'est pas juste vôtre karma ; vous devez tous
encore faire des efforts. Le monde va bientôt se terminer, alors ne per-
dez pas de temps ! Le temps presse ! Il est insensé de le gaspiller dans
des futilités, le monde va se terminer et vous devrez répondre de vous-
même, alors repentez-vous, parce que mon Royaume est là, ici ! Trans-
cendez la totalité de l'existence et vivez comme des dieux !
Qu'est-ce que le vrai repentir ? Qu'est-ce que je veux dire par la repen-
tance ? Les religions ont fait beaucoup de bruit au sujet du repentir. Le
Christ continue à répéter encore et encore à son peuple : « Mes Chers,
repentez-vous, repentez-vous, parce que le Royaume de Dieu est proche
! Repentez-vous, parce que le jour du jugement approche ! » Première-
ment, même si j'ai dit cela, ma déclaration n'a rien à voir avec ce que les
religions vous ont enseigné. Les religions vous font sentir coupable ; si-
non, selon eux, le repentir n'aurait aucune importance. Et quand les
croyants se repentisse, ce n'est que de l'hypocrisie. Un homme regarde
une femme dans la rue alors qu'il a déjà une femme et des enfants, ils
se sent coupable, comment se débarrasser de sa culpabilité ? Il doit offrir
une glace à sa femme — c'est leur repentir. Mais cela ne suffit pas, ils
doivent aller voir le prêtre pour confesser qu'une belle femme était en
train de mourir dans la rue, et qu'il n'a pas eu le courage de l'aider parce
qu'il a eu un désir sexuel en lui... Et en dépensant inutilement de l'argent
dans des choses stupides comme de la crème glacée, en allant chez le
prêtre — vous devenez une victime du prêtre, parce que maintenant vous
êtes sous son emprise, sous son pouvoir spirituel. La confession est uti-
lisée pour vous maintenir dans l'esclavage ; vous ne pouvez pas quitter
le bercail. L'idée qui vous a été donné c'est que c'est ainsi, en obéissant
à des lois et des commandements, que vous vous repentez, mais la réalité
est que dans la plupart des cas, vous n'avez commis aucun péché. Re-
garder une femme, sentir son cœur battre plus vite et être attirer, est
absolument juste, selon la nature. C'est respectueux envers la femme,
la femme est en train de mourir et vous êtes attiré. Dans une société
meilleure, plus sainte, plus dévouée, vous iriez voir la femme et la re-
mercier pour sa beauté, afin qu'elle soit prête à mourir telle qu'elle est.
Ma définition du repentir n'a rien à voir avec le fait que vous ayez péché.
Non, quand je vous dis que vous devez vous repentir, cela signifie sim-
plement que vous devez laisser de côté tout votre passé. Vous avez pé-
ché par le passé ? Vous avez pensé à tuer quelqu'un ? Ce n'est pas grave,
passez à autre chose. Et maintenant, allez répandre partout sur la terre
ce dont à quoi vous avez pensé. Allez dire à tout le monde sur la terre,
répandez la bonne nouvelle qu'il n'y a pas de mort. Si vous pouvez per-
suader les gens qu'il n'y a pas de péché, de ne pas vivre dans l'incons-

41
cience, de ne pas se laisser diriger par les pensées. Dites-leur de se re-
pentir pour tout ce qu'ils ont fait par le passé et de passer à autre chose
pour tout ce que l'avenir leur réserve de merveilleux. Et c'est vraiment
merveilleux d'apprendre que l'avenir dépend du repentir quand l'on sait
que rien n'est plus simple que de se repentir. Au début, cela peut sembler
difficile, mais ce n'est pas aussi difficile que de vivre inconsciemment et
que de semer la mort partout. Si vous vous repentez vraiment, du plus
profond de votre cœur, avec une passion intense de passer à autre chose,
alors il n'y a pas de mort. L'idée de tuer quelqu'un devient juste une
pensée, la pensée est atomique, elle s’arrête là, elle ne va pas plus loin.
Si vous vous êtes vraiment repenti ; si vous avez vraiment pensé, réalisé
que vous avez fait quelque chose de mal, alors seulement vous pouvez
vous pardonner et passer à autre chose. Si cela a été une réalisation
totale et que vous acceptez la responsabilité que c'était futile, que c'était
mal, et que vous êtes prêt à vous repentir, et que vous vous repentez de
tout cœur — le repentir même devient la transcendance. Alors il n'y a
pas besoin de faire autre chose, de vous condamner, de payer inutile-
ment de la crème glacée ou de confesser, parce que tous les péchés ne
sont rien d'autre que des actes inconscients, mécaniques, répétitifs. Al-
ler voir un prêtre pour confesser ne va pas vous rendre plus conscient.
Le vrai repentir vous rend conscient, vous transforme profondément.

IL EST TEMPS DE SE RÉVEILLER, DE SE LEVER ET DE FAIRE QUELQUE


CHOSE CONSCIEMMENT :

Si mon enseignement, si la méditation transcendantale, vous ont appris


quelque chose. Si mes déclarations, chacune de mes paroles et de mes
silences vous donne un certain sentiment d'affinité et d’immédiateté, le
sentiment que c'est pour vous, si cela vous procure une certaine sensa-
tion de curiosité ou de bien-être, ou si cela vous rend l'espoir que vous
avez perdu. Alors continuez. Oubliez le reste et continuez à transcender
l'existence de tout ce qui est. Abandonnez-vous-y, tenez-vous-y, au
moins pendant quelques instants, quelques jours, quelques semaines...
Vous trouverez dans mon enseignement de quoi vous occuper et, ou de
quoi vous reposer, pour l'éternité. Eh oui, la vie est faites de ses sur-
prises ! La seule chose est que la voie doit être pour vous, c'est-à-dire
que vous devez pouvoir continuer sans effort. Et elle est pour vous, je
l'ai ouverte pour vous ! Maintenant, si cela ne vous convient pas, si rien
ne se passe en vous, si vous vous sentez forcé de continuer, fatigué de
continuer, fatigué de méditer, de transcender. Alors, vous pouvez rester
là, figé, et continuer de regarder le monde brûler sans rien faire ; et rien
ne se passera. Ou bien vous pouvez brûler votre karma, continuer à épui-
ser toutes vos énergies, histoire que l'inconscient se révèle. Ou bien au

42
contraire, si cela vous convient encore, si la voie vous convient encore,
un instant suffit. Pendant un instant, l'esprit s'éteint et vous vous re-
trouvez au-delà du mental. Vous êtes illuminé, ici-même, par la lumière
de la voie qui est la force intemporelle qui tire votre être total et le
monde vers l'évènement ultime, vers un plan d'existence totalement dif-
férent, dans la dimension de l'éternité. Cela signifie que peu importe les
efforts que vous faites, à moins que vous ne vous déplaciez dans une
dimension totalement différente de celle de l'intellect et du temps, il n'y
a aucune possibilité pour vous de vous libérer de la roue du samsāra et
de trouver la lumière au bout du tunnel. Si la voie ne vous convient pas,
si vous n’êtes pas capable de vous abandonner à la voie, de vous aban-
donner à l'inconnu, de vous abandonner à l'amour, d'abandonner votre
égo, votre esprit, vos connaissances, vos désirs et vos craintes. Cela si-
gnifie que vous vous battez avec cela, adonc, il ne peut y avoir aucune
possibilité que l'évènement se produise, ni aucune possibilité de trans-
formation. Si vous réussissez à combattre, dans la négativité, dans la
répression, de et par l'effort, vous serez simplement un homme mort. Il
n'y aura pas de changement parce que vous l'aurez supprimé, mais il n'y
aura pas non plus d'évolution, d'amour, de vie, aucune constante, parce
que la seule constante dans la vie est le changement ; seul le change-
ment peut vous amener à croître et à vous transformer. Une personne
qui est contre le changement est contre la vie et ne sera jamais capable
d'amour. Si vous réussissez votre suppression — ce qui est impossible,
car même si vous biaisez la réalité plutôt que de vous y confrontez, le
changement reste la seule constante — alors il n'y aura pas de cons-
cience, il n'y aura pas de vie, pas de sexe, pas d'amour, pas de pouvoir,
pas de sagesse... Si vous réprimez le sexe ou autre, alors il n'y a pas
d'énergie vivante, et l'amour ne peut pas fleurir. Vous serez donc mort,
sans vie. Et puis tout l'enseignement est manqué, car si vous n'acceptez
pas votre être dans sa totalité, vous refusez aussi le changement qui
peut se produire à travers cet enseignement. Autrement dit, si vous n'ac-
ceptez pas le changement, vous n'acceptez pas votre être dans sa tota-
lité, parce que vous rejetez aussi ce que vous devriez être ; un Christ sur
la croix, un Bouddha souriant, un Soleil de lumière parmi les humains, un
Dieu. J'ai pu voir non seulement un Jésus sur la croix, et je peux voir
encore des milliers de Jésus sur la croix. Leur sacrifice sera la résurrec-
tion d'une nouvelle espèce, d'une nouvelle conscience et d'une nouvelle
sensibilité partout dans ce monde multidimensionnel. Si vous pouvez ac-
cepter que le sacrifice est là, que le danger est là, que l'obscurité est là,
et de franchir la porte ultime qui s'ouvre là, votre existence sera une
énorme contribution pour embellir ce monde, et votre sacrifice sera aussi
une contribution encore plus grande ; rendant à l’être humain sa dignité,
sa spiritualité et toutes ses richesses. Votre monde a besoin de milliers
de croix et de personnes suspendues à ses croix. Ce n'est qu'alors que

43
l'humanité endormie peut peut-être sentir qu'il est temps de se réveiller,
de se lever et de se repentir, de faire quelque chose pour l’existence.
Rappelez-vous, la conscience dit, que vous devez épuiser toutes vos
énergies ; que toutes vos énergies, doivent être transformées. On peut
le dire de cette manière ; si vous êtes contre le déclin de l'humanité,
alors il y a aucune possibilité de transformation. Si vous êtes contre la
fin des temps, alors il n'y a pas de Royaume de Dieu. Si vous êtes contre
le changement, alors il n'y a pas de libération. Si vous êtes contre le
monde, alors il n'y pas de Nirvana. Peu importe ce que vous faites et où
vous allez ; parce que la réalité du monde que vous n'acceptez pas est le
Nirvana. Le monde lui-même doit être transformé en Nirvana. Tout est
déjà là, Nāgārjuna le dit ainsi : « Tant que vous faites une différence
entre le samsāra et le nirvana, vous êtes dans le samsāra. » Votre être
lui-même est déjà un Bouddha. La bouddhéité ne se développe pas en
vous ; tout est déjà là. Vous êtes déjà un Bouddha, seulement incons-
cient. Et tant que vous ferez la différence entre l'enfer et le paradis,
vous sombrerez en enfer, de plus en plus inconscient ; répétant le même
cauchemar encore et encore. Le principe christique et le niveau de cons-
cience de Bouddha est en vous, c'est votre nature, éveillez-la ! Et vous
connaîtrez la félicité du nirvana. Mais si vous faites une différence entre
l'infélicité et la félicité, quelle calamité ! Vous devez parfois traverser
l'infélicité, cette infélicité détend, cette infélicité vous vide de votre
énergie et vous devenez une vallée, et alors l'existence peut se déverser
en vous et la félicité peut surgir à nouveau. Si vous ne voulez que des
sommets et pas de vallées, si vous voulez vous gonfler comme un ballon
de baudruche, vous êtes fou, vous allez finir par exploser. Ainsi, une
personne qui est toujours heureuse, remplie de félicité, aimante, ne s'en-
nuyant jamais, n'est possible que de deux manières. La première est que
c'est un lâche, qu'il ne fait pas attention à ce qu'il fait et à ce qui l'en-
toure ; il ne voit pas que pour qu'il y ait un sommet, il doit y avoir deux
vallées. La deuxième est qu'il n'est pas un être humain. Cela signifie
qu'il doit être un Christ ou un Bouddha, ou une Felicitas, qui peut être
toujours remplie de félicité, qui peut toujours déborder de félicité, être
toujours aimant. Mais alors son état ne peut avoir aucune intensité, sa
gaieté sera très silencieuse. Son amour ne sera pas vu par tous comme
un sommet, ce sera plutôt comme un sommet insaisissable au-dessus des
nuages, ou une plaine infinie. C'est pourquoi l'amour d'un Christ ou d'un
Bouddha ne peut être appelé que compassion ou miséricorde, il ne peut
pas être appelé amour. Il n'y a pas de passion dedans, c'est de la com-
passion. Il n'y a pas de colère dedans, c'est de la miséricorde. Il ne peut
y avoir d'intensité parce que l'intensité vient du contraire. Et tous les
contraires sont complémentaires dans un être total comme le Bouddha ;
Bouddha est une plaine infinie, alors d’où peut venir l'intensité ?

44
L'effort et la simplicité — ce sont des opposés polaires. Le summum est
atteint par l'effort et la simplicité, par l'union et l'équilibre de ces deux
points. Il n'est pas nécessaire d’être un grand érudit et de travailler
toute votre vie pour devenir le Maître de votre vie et ne faire qu'un avec
l'existence, alors ne vous accrochez pas à un, ne vous accrochez pas à
l'effort seulement, sinon vous ne parviendrez pas à la simplicité, votre
vie sera difficile, de bout en bout, vous serez tendu. Et ne vous accrochez
pas à la simplicité seulement, parce que vous devez d'abord passé par
l'effort avant de parvenir à couler avec l'existence dans une telle faci-
lité, pour atteindre le sommet — traversez les deux.
Les deux parties existent : l'infélicité et la félicité. Et il y a des personnes
qui continuent à s'accrocher à des méthodes, puis elles continuent à
faire des efforts. Même si le nirvana a été atteint, ils ne peuvent pas
redescendre, ils ne peuvent pas arrêtés. Ils vont continuer à respirer, ils
vont dire : « Nous ne pouvons pas nous arrêter, des efforts sont néces-
saires. » Donc, même si Dieu se tient devant eux, ils continueront à res-
pirer de manière chaotique ; ils ne regarderont pas et ne connaîtront
jamais leur centre entre deux respirations. Ils sont trop attachés à l'ef-
fort et à leur survie. Et puis, il y a l'autre opposé polaire. Il y a des per-
sonnes qui disent : « Si aucun effort n'est nécessaire pour vivre et trans-
cender la totalité de l'existence, alors pourquoi ne pas complètement ar-
rêter de respirer ? » Ces gens s'asseyent donc en position zazen, à at-
tendre que la dernière étoile disparaisse pour pouvoir devenir des boud-
dhas. Les deux ont torts ! Vous devez respirer, et vous devez arrêter
aussi. Vous devez faire tous les efforts possibles, et ensuite vous dé-
tendre, vous dissoudre. Ce n'est qu'alors que vous créerez le rythme har-
monieux à travers lequel vous atteindrez le centre entre les deux, et à
partir duquel vivre comme un dieu devient possible.

FAITES PREUVE DE COMPRÉHENSION ET DE COMPASSION ET


RENDEZ GRÂCE À L'EXISTENCE :

Donc l’alchimie suprême dit : ne vous battez pas, faites des efforts, mais
soyez amical avec toutes les énergies qui vous sont données, avec les
énergie de base qui en sont la source ; le monde lui-même. Accueillez-
les totalement et laissez-les bouger totalement, déplacez-vous totale-
ment avec elles, tout en restant un témoin. Restez humble et ouvert face
à la source de toutes les énergies et vous recevrez le monde : accueillez-
le, embrassez-la. Soyez reconnaissant d'avoir toutes ces énergies en
vous, d'avoir la source même de la création en vous. Soyez conscient et
reconnaissant d'avoir des relations sexuelles, d'avoir la vie, d'avoir de la
cupidité, d'avoir de l'amour et d'avoir de la colère, d'avoir du pouvoir et

45
d'avoir de la sagesse, d'avoir un peu de liberté et de repos... Soyez hum-
blement reconnaissant et remerciez toutes ces énergies qui vous aident
à vivre et à vous élever en amour ; mais, une fois parvenu à votre trans-
formation, une fois que vous avez atteint la synthèse ultime, l'unité to-
tale, la plénitude de l'existence, faites preuve de compréhension et de
compassion et rendez grâce à la source de toutes ces énergies merveil-
leuses, rendez grâce à toute l'existence, car elle est la source cachée
que tous les êtres cherchent à atteindre.
Vivez intensément, faites les choses de tout votre cœur, avec autant
d'intensité que vous en êtes capable. Mais pour vivre ainsi sans effort,
pour atteindre le summum par l'effort et la simplicité, atteindre la pléni-
tude de l'existence et sentir ce sentiment d'accomplissement de soi, je
base mon principe d'accomplissement de soi sur l'aide d'autrui. Si vous
ne pouvez pas aimer tout ce qui est, aimer autrui, aimer les gens tels
qu'ils sont, si vous ne pouvez pas combler les brèches de ce monde avec
vos propres forces et avantages, vous ne pourrez pas faire les choses de
tout votre cœur, avec autant d'intensité que possible. C'est impossible,
vous échouerez, votre effort n'apportera que de la misère, de l'anxiété,
de la frustration, torture et tension, parce que chaque fois que vous
faites quelque chose sans prendre en considération tout, absolument
tout ce qui vous entoure, vous vous divisez en deux parties, et c'est l'une
des plus grandes calamités qui soient arrivées aux êtres humains — ils
sont tous divisés. Si vous n'aimez pas autrui, si vous n'aimez pas vos
semblables, comment pouvez-vous faire les choses de tout votre cœur ?
La misère dans le monde n'est pas surprenante ; c'est le résultat naturel
de vivre égoïstement, de tout faire avec une partie de notre existence
tandis que l'autre partie est rejetée ; résiste, s'oppose, se bat. Cette di-
vision renforce l'égo en chacun ; l'égo apparaît à travers une structure
de défense parce que vous savez que les gens ne vous aiment pas tota-
lement, ne vous acceptent pas totalement, et que leur amour sonne faux.
Alors à contre-cœur, vous faites pareil, vous renforcez votre égo et celui
des autres, lorsque vous essayez d'aimer les autres, tout en les rejetant,
parce que vous aimez à contre-cœur, parce que vous êtes centré sur
votre propre souffrance, sur votre misérable vie, vous donnez très
avares. Et le résultat est une humanité divisée, une humaine égotique,
une humanité pervertie, une humaine malsaine, incapable d'amour. Vous
devez apprendre à aimer autrui de tout votre cœur, pas à contre-cœur,
seulement alors vous pourrez vivre joyeusement tout en aider autrui.
Mais c'est difficile parce que vous devez d'abord atteint le sommet vous-
même. Si vous ne l'avez pas atteint, comment pouvez-vous aider autrui
à l'atteindre ? Comment pouvez-vous délivrer tous les êtres sensibles
du samsāra ?
Les aveugles ne peuvent pas aider les aveugles ; ceux qui tâtonnent dans
les ténèbres ne peuvent pas conduire les autres à la lumière. Ceux qui

46
ne connaissent pas la solitude et qui la fuit, ne peuvent pas aider les
autres à abandonner leur conditionnements. Ceux qui ne connaissent pas
l'immortalité, ne peuvent pas aider les autres à abandonner leur peur de
la mort. Ceux qui ne vivent pas totalement et intensément, existentiel-
lement, dont le chant n'est pas encore du cœur, dont le sourire n'est
qu'un sourire peint sur les lèvres, ne peuvent pas aider les autres à être
authentique et sincère. Ceux qui sont hypocrites, prétendants, ne peu-
vent pas aider les autres à être honnêtes. Ceux qui ne sont pas encore
eux-mêmes, ceux qui ne savent rien d’eux-mêmes, ceux qui n'ont pas le
courage d’être eux-mêmes, de vivre comme des dieux et d’affirmer leur
divinité, n'ont aucune idée de ce qu'est l'individualité, l'humilité, l'hon-
neur, la gratitude, et ne peuvent pas aider les gens à atteindre l'indivi-
dualité. Même avec toutes les bonnes intentions, les mantras, les prières,
les rites, la fausse modestie, ce n'est tout simplement pas possible. Seule
une personne spirituellement forte est capable d'humilité, si vous êtes
déjà au plus bas, que personne ne peut vous y mettre d'avantage, et que
vous dites à un Dieu qu'il n'est pas humble parce qu'il détruit votre soi-
disant croissance spirituelle, votre humilité n'est rien d'autre qu'un cal-
cule bassement utilitaire ; ce n'est pas de humble de votre part. Une
modestie, qui n'est qu'une forme extérieure de la politesse, ou une ha-
bileté pour se concilier l'opinion et recevoir des louanges, n'est pas la
véritable modestie.
Permettez-moi donc de vous conseiller humblement que, pour le moment,
du moins jusqu'à la fin de mon enseignement, ne songez pas aider les
gens spirituellement, parce qu'il est fort probable que mon enseignement
vous fait prendre conscience que vous êtes en réalité spirituellement
faible. Si ce conseil vous met mal à l'aise, c'est que j'ai raison, si vous
n’êtes pas à l'aise avec la douleur, avec l'obscurité, avec l'inconnu, avec
le mystère, avec les arbres, avec les rivières, avec les montagnes, avec
les étoiles, avec le ciel et la terre qui sont indifférents aux passions hu-
maines. Si vous n’êtes même pas à l'aise avec votre propre espèce, avec
votre propre nature, avec votre sexe, ni à l'aise avec la mort, vous ne
pouvez pas prétendre être éveillé et spirituellement fort. Et même si
vous êtes spirituellement éveillé, je vous invite à suivre mon précieux
conseil de ne pas aider les gens spirituellement, que moi-même je m’ap-
plique à suivre, parce que même ceux qui le peuvent ne trouvent pas
toujours facile d'aider les autres de la bonne manière. De nombreuses
personnes demandent à être aidées spirituellement, mais très peu peu-
vent recevoir cette aide et agir en conséquence. Et d'autre part, parce
que trop nombreux aujourd'hui sont ceux qui préfèrent entendre les
doux mensonges spirituels qui répondent à leurs différents besoins, plu-
tôt que les vérités amères qui peuvent les libérer de leurs besoins égo-
tiques. Il est même difficile pour un Christ ou un Bouddha d'aider les
autres à s'éveiller.

47
Il me semble qu'un canon pâli raconte un épisode où le Bouddha enseigne
à des moines la remémoration de la mort, et ceux-ci sont partis se suici-
der. Peu de gens sont qualifiés pour aider les gens spirituellement à ce
niveau — sur des sujets comme la mort, ou l'éveil, aussi appelé « la
grande mort » — et aider les gens à aller au-delà pour entrer en commu-
nion, parce que peu de gens ont atteint l'unité totale, le summum de
l'existence. Et parmi cette minorité de personnes qui ont atteint le som-
met, le nirvana, encore plus rares sont celles qui sont redescendu dans
la vallée : leur compassion est infinie. Atteindre Dieu est juste égoïste :
l'apporter aux autres, c'est le service, c'est de la pure compassion. Boud-
dha a insisté à maintes reprises sur le fait que pendant que vous méditez,
pendant que vous transcendez la totalité de l'existence, pendant que
vous traversez l'obscurité de l'espace-temps, souvenez-vous toujours de
la compassion. N'oubliez jamais que vous n’êtes pas arrivé là, à ce ré-
sultat, par vos efforts à vous seul. Une autre règle générale utile que
Bouddha a ensuite enseigné est d'aider les gens de façons les plus
simples et élémentaires possibles. C'est pourquoi je dis que vous devez
vivre de tout votre cœur, avec autant d'intensité que vous en êtes ca-
pable, et de ne jamais oublier la compassion. Peu importe si les autres
acceptent ou non de vous recevoir et de recevoir votre amour. Restez
simple et direct en suivant votre cœur. Il n'est pas nécessaire de vous
projeter, de calculer vos actions et les conséquences de vos actions pour
aider — il y a d'autres moyens. Si vous êtes un dieu qui possède le pou-
voir suprême le plus puissant, le pouvoir de transformer le monde, vous
ne devez pas abuser de votre pouvoir, les dieux ne devraient pas avoir à
se mêler des affaires humaines, sauf en cas d'urgence lorsque la situa-
tion le demande. Mais quoi que vous vouliez que le monde soit, vous de-
vez d'abord être un modèle, le modèle du monde. Quoi que vous aimeriez
que tout le monde soit libéré du monde de la souffrance et de la misère,
tout le monde n'est pas prêt à recevoir votre aide et à aider, et vous ne
pouvez pas continuer indéfiniment à vous disputer sur ce sujet stérile.
Le raisonnement et l'argumentation n'aideront pas ; c'est seulement en
étant un modèle que vous pouvez par votre expérience et vos exemples
donner aux autres le goût de la méditation, à travers l'amour du goût, du
silence, de la liberté ; le doux nectar et le parfum de l'existence.
Il est très facile d'oublier la compassion pendant que vous méditez, même
pour un être éveillé, parce qu'un être éveillé n'a pas de passé ; vit sans
aucune considération du passé, il lui est très facile d'oublier. Vous devez
donc vous en souvenir continuellement. Lorsque vous êtes arrivé à l'ac-
complissement de votre méditation, et que votre pouvoir palpite à son
plein potentiel, n'oubliez pas la compassion. Servez les gens, grandissez
dans la méditation et la compassion simultanément que lorsque la médi-
tation vous amène au sommet, au nirvana, la compassion vous ramène
dans la vallée. Même si des barbares habitent dans la vallée, et qu'ils ne

48
comprennent pas, ni votre langue, ni vos gestes, et qu'il y a de fortes
chances que vous soyez crucifié, ce n'est pas grave, faites preuves de
compréhension et de compassion. Pour un être éveillé, être crucifié n'est
rien. Même s'il a fait le choix de revenir dans le monde de la souffrance,
il est libre de la souffrance. Si la crucifixion peut aider les gens à se
repentir, il aimera être crucifié, il célèbrera cet évènement. Si vous ne
voulez pas en être, être crucifié, tant pis pour vous si vous ne voulez pas
être sur la photo de classe. La crucifixion est vraiment quelque chose de
sensationnel. La crucifixion de Jésus a été la chose la plus sensationnel
de toute l'histoire de l'humanité : il a laissé la marque la plus profonde.
Bouddha a apporté plus de conscience, il a apporté la méditation, mais il
n'a pas marqué aussi profondément l'humanité que le Christ. C'est
comme si, avec la crucifixion, l'histoire se scindait en deux : avant et
après J.C. Les êtres éveillés savent vivre de tout leur cœur, au point que
cela choque.

EN PRENANT CONSCIENCE QUE L'EXISTENCE PREND SOIN DE SOI :


LA FOI DEVIENT TOTALE.

Comme la foudre peut transpercer quelque chose — un mur — contre le-


quel elle frappe, sans être elle-même affecté ; le dévot doit engager un
défi sans perdre confiance. Vivez de tout votre cœur, aussi intensément
que vous en êtes capable, pour transcender la totalité de l'existence et
laisser votre marque, votre signature. Si vous pouvez vous appliquer à
vivre de tout votre cœur, aussi intensément que vous en êtes capable,
alors naturellement, vous serez amené à redescendre sur Terre, et votre
descente laissera une marque dans l'univers, comme si une étoile dispa-
raissait. La voie dit que celui qui se connaît lui-même possède la lumière.
Celui qui connaît les hommes acquiert la sagesse. Celui qui conduit les
hommes est fort. Mais celui qui se maîtrise lui-même détient la vraie
puissance. Celui qui se contente de ce qu'il a est le vrai riche. Être sans
désir, c'est posséder le monde. C'est suivre la voie. Si celui qui persévère
fait preuve de volonté, celui qui demeure dans l'ordre des choses est le
sage absolu. Celui qui meurt mais reste dans le souvenir des hommes a
touché à l'éternité. C'est un optimiste chronique, sa compassion est in-
finie, sa confiance est immense, en dépit de toute son expériences
passé, sa confiance est si pure que personne ne peut la corrompre. Vous
pouvez abuser de lui, il continuera à vous faire confiance, vous le déni-
grez de nouveau et il vous fait confiance, alors vous pouvez le dénigrer,
dire qu'il est stupide, fou, vous pouvez le crucifier, mais il continuera de
revenir pour achever son travail. Sinon, les mystiques auraient cessé de
vous parler depuis longtemps, car qu'est-ce que vous leur avez donné à
part la trahison, la douleur, la souffrance, la condamnation, l'humiliation,

49
la mort ? Mais ils continuent de sourire et d'aimer ; leur volonté d'éveil,
leur désir de vous apporter la source de la vie est trop grand, même le
gouvernement mondial et tous les agents de la mort ne peuvent la dé-
truire. Vous avez détruit de nombreuses vies, vous avez gâché de nom-
breuses vies, vous avez assassiné de nombreux mystiques — vous les
avez crucifiés, empoisonnés, brûlés — mais ils sont quand même restés
dans vos cœurs après leur mort avec le sourire aux lèvres. Ils n'ont peut-
être pas aidé grand monde de leur vivant, mais mort, ils continuent de
vous aider à aller vers l'éveil, au-delà même de la grande mort.
Et c'est vraiment ce que je veux que vous retenez ; si vous lisez jusqu'au
bout mon enseignement, vous comprendre que c'est la conclusion de mon
enseignement. Vous devez transcender la totalité de l'existence et vivre
comme un dieu de sorte que lorsque votre vie se referme, l'espoir que
vous avez laissé un monde meilleur derrière vous ne connaît pas de fin.
Pendant des milliers d'années, sur cette planète et sur les autres pla-
nètes sur lesquelles vous avez vécu, l'histoire a été répétée encore et
encore. Votre cécité, votre surdité, vos réincarnations perpétuelles, vos
échecs sont infinies — et l'amour et la confiance, la compassion et l'es-
poir des mystiques, des grands êtres mahāsattvas et bodhisattvas, des
bouddhas, des dieux et des christs sont plus grands que votre cécité et
que votre surdité, leur vie infinie est même plus intense que vos réincar-
nations perpétuelles, et leur réussite supérieure aux échecs que vous
avez accumulés est vraiment le seul espoir de l'Humanité. Ils savent
qu'ils parlent aux murs, ils savent qu'on ne les écoutent pas comme l'on
devrait les écouter, mais ils continuent de parler ; ils savent qu'ils ne
sont pas compris, mais ils continuent de frapper à vos portes. Ils savent
bien que vous êtes agacés et irrité — pourquoi ces étrangers vous dé-
rangent-ils ? Mais il est impossible pour ces étrangers, ces gens de mon
monde, de cesser de vous aimer. Il n'y a rien que vous puissiez faire pour
tuer leur amour, pour crucifier leur compassion, même si vous êtes l'anti-
vie et que rien dans l'univers peut survivre face à ce que vous incarné,
vous ne pouvez pas oppresser leur espoir, ni éteindre la flamme sans
source de leur lumière.
Quand Jésus a été crucifié, il a quand même promis à ses disciples : « Ne
vous inquiétez pas. Bientôt, je serai de nouveau avec vous. » Comme si
la crucifixion n'était qu'une question triviale et que la mort n'est pas la
fin. Quand Gautam Bouddha était en train de mourir, des milliers de dis-
ciples pleuraient autour de lui, et il leur a dit : « Lavez vos larmes parce
que chaque fois que vous en aurez besoin, chaque fois que vous aurez
des questions, je serai avec vous. Dans votre cœur, dans vos méditations,
vous me trouverez toujours parmi vous. » Même avant que Mahāvīra
quitta son corps, il a dit à ses disciples qu'il serait toujours là. Ses dis-
ciples ne pourraient peut-être pas le voir, mais il pourrait les voir, et
c'est ce qui compte vraiment. De son vivant, personne ne l'a vu, il a été

50
dans un corps matériel et tout le monde a continué à le manquer. Donc,
vraiment, votre vision n'a pas d'importance ; ce qui est important, c'est
que l'on vous voit ; vous n'avez pas besoin de vous cacher, vous n'avez
pas besoin de réprimer votre sexe, votre frustration, votre colère. Ces
mystiques vous entourent comme des nuages car le ciel secourt celui qui
aime et qui vit authentiquement, et lui fait un bouclier de sa miséricorde.
Et vous serez qu'ils sont venu parce que tout à coup le climat sera diffé-
rent. Au moment où vous vous approcherez de l'éveil, au moment où je
serai présent parmi vous, un étrange brouillard pourrait apparaître, et
vous serez absent. Ma présence dissipera votre présence tout comme la
lumière dissipe les ténèbres et fait apparaître le brouillard du matin. Et
il serait stupide d'essayer de continuer à me tuer parce que vous serez
absent, aveuglé, comment pouvez-vous toucher le brouillard ? Et l'hu-
manité semble être têtu, catégorique, parce qu'elle a continué encore et
encore dans différents contextes, de détruire ce qui ne peut pas être
détruit. Mais les mystiques semblent encore plus têtu ; quoi que vous
fassiez, quoi que vous leur fassiez, cela ne les empêchera pas de se ma-
nifester et de s'affirmer. Même si vous détruisez ce monde et que vous
vous réincarnez dans un univers parallèle, comme un poisson dans l'eau,
avant de pouvoir redevenir « humain » et tout reconstruire. Ils continue-
ront à venir travailler pour l'évolution de votre conscience — ils travail-
lent toujours, histoire que le jour entre les jours, lorsque suffisamment
de gens en ce monde atteindront l'illumination, votre monde sorte du
néant et explose en big bang. Et vous faites toujours les mêmes choses
stupides que vous avez déjà faites auparavant, même si vous n'en avez
aucun souvenir ; de nombreux univers se sont effondrés sur eux-
mêmes... Le Multivers est une étrange histoire de l'amour et de la haine.
Du côté des mystiques, c'est l'amour, c'est l'uni-vers ; du côté des
masses, c'est de la haine, c'est de la division, c'est le multivers. Mais la
réalité ultime de toutes les réalités intrinsèques du mystique ne peut pas
être changé, parce que la réalité du multivers est inhérente à l'Univers.
C'est peut-être une grande loi de la nature : les masses ne peuvent rien
changer parce qu'elles ne peuvent pas se changer elles-mêmes sans au-
cune conscience de soi. Elles sont tellement inconscientes qu'elles ne
peuvent que donner du poids qui fait effondrer les univers les uns après
les autres, et elles sont inconscientes de ces effondrements. Et les mys-
tiques sont tellement conscients qu'eux aussi ils sont impuissants ; ils se
doutent bien qu'ils ne peuvent pas vaincre les masses facilement, mais
ils sont tellement pleins d'amour qu'ils ne peuvent libérer que cela, le
nectar, le parfum de l'existence...
Cette histoire vielle comme le temps, cette bataille dénuée de sens entre
l'obscurité et la lumière, entre les masses et les mystiques, n'a jamais
été clairement déroulée — que s'est-il passé ? Pourquoi n'a-t-on plus
aucune trace, aucune preuve de l'existence de la merveilleuse Atlantide

51
? Pourquoi avez-vous dû crucifier un Jésus ? Pourquoi avez-vous dû em-
poisonner un Socrate ? Pourquoi avez-vous dû trainer de prison en pri-
son un Bhagwan ? Non pas que vous étiez au courant de ce que vous
faisiez ; je vous garantis que si vous aviez été au courant, il vous aurait
été impossible de faire de telles horreurs. Dans votre inconscience, dans
votre sommeil, vous continuez à faire des choses laides et dégradantes,
anti-vie. Et par excès de conscience, d'amour et de confiance, le mys-
tique continue à vous verser des fleurs, à vous écrire des poèmes, à vous
chanter leur amour, à vous servir, à vous attendre devant la porte, indé-
pendamment de ce qui vient en retour.
Vivez de tout votre cœur : cela signifie que pour vivre intensément, pour
transcender la totalité de l'existence, vous devez donner autant que vous
en êtes capable, sans rien attendre en retour — épuisez votre existence.
L'amour n'est pas une possession, l'amour est un état d’être. Si vous
aimez la vie, n'oubliez pas que vous ne possédez pas la vie : vous n'êtes
pas amoureux, vous êtes vivant, vous êtes amour. Si vous vous accrochez
à votre existence, alors la frustration sera le résultat, la haine sera le
résultat, car l'existence veut se dépenser, verser, produire sans s’appro-
prier, agir sans attendre, diriger sans dominer — c'est sa façon de donner
la vie et d'en prendre soin. C'est pourquoi j'insiste continuellement de
vivre totalement, de donner autant que vous en êtes capable, sans rien
attendre en retour — épuisez votre existence. Pour le simple raison que
plus votre vie s'épuise, plus elle est intense, profonde, et plus vous êtes
en contact avec l'existence. Mais personne n'est profondément en con-
tact avec l'existence, personne n'est conscient de son propre être, de sa
respiration, de son cœur etc... l'existence s'occupe de vous, mais qui
s'occupe d'elle ? Certes, vous ne vous en occupez pas, si vous preniez
soin de vous, vous seriez mort il y a longtemps, vous auriez oublié de
respirer, ou le cœur aurait oublié de battre, ou le sang aurait oublié de
circuler en vous... tout pourrait mal tourner. Il y a mille et une chose en
vous qui pourraient mal tourner, mais ils fonctionnent tous en une pro-
fonde harmonie. Cette harmonie dépend-elle de vous ? Donc, quand je
dis que l'existence prend soin, soyez-en témoin ! Ce n'est pas de la phi-
losophie ni de la théologie, je parle simplement d'un fait réel. Et si en
étant témoin, vous en prenez conscience, cela crée une grande confiance
en soi. Quand je vous dis que l'existence veut se dépenser, que c'est sa
façon de donner la vie et d'en prendre soin, il s'agit de déclencher la
conscience qui peut apporter à la mort, la beauté de la confiance de
l'existence. Lorsque vous transcendez, lorsque vous transcenderez la to-
talité de l'existence, je veux que vous soyez témoin de ce qui se passe,
que de et par ce témoignage naît une confiance immense. La confiance
a une beauté parce que c'est votre expérience. La confiance vous aidera
à vous détendre parce que même dans ce qui apparaît généralement
comme le plus grand des malheurs, l'existence prend soin — vous n'avez

52
pas besoin d’être inquiet, angoissé et agité. La confiance vous aide à
vous détendre, elle vous aide à lâcher-prise, et le lâcher-prise permet
au témoin d'entrer et, au don de l'intrépidité.

LA RELAXATION TOTALE EST LE BUT SUPRÊME DE LA VIE ;


L'INSTANT DE L'ILLUMINATION !

Les gens sont toujours préoccupés par la mort, la misère vient de vos
préoccupations, de vos inquiétudes, de vos attentes, de vos attaches, pas
plus que la joie vient de votre détachement, du lâcher-prise. La joie vient
quand vous êtes dans le lâcher-prise total, quand vous êtes total. Peu
importe ce qui est en train de vous arriver, peu importe la situation dans
laquelle vous êtes impliqué, la misère est le résultat lorsque vous n'ac-
ceptez pas ce qui est et que vous êtes fermé à recevoir ce qui arrive, la
joie est le résultat lorsque vous lâcher-prise, parce qu'alors, malgré tout
ce qui part, vous serez à nouveau total, sur un plan d'existence supé-
rieur. Et quand vous êtes total, quand vous êtes une unité organique,
dans cette unité très organique, très intime, les fleurs du matin commen-
cent à s'épanouir en vous, lorsque vous vous élevez gracieusement. Le
lâcher prise est une compréhension profonde du phénomène selon lequel
vous ne faites qu'un avec l'ensemble de l'existence, et selon lequel vous
faites partie d'une seule existence. Vous ne pouvez pas vous permettre
de désirer posséder ; vous n’êtes qu'un avec tout. Et tout est vaste, in-
finiment vaste. Mieux vaux se fondre dans cet espace infini que de vou-
loir en posséder une partie, qui deviendra poussière, parce que vous l'au-
rez séparé du reste. Le lâcher-prise n'est pas contre la mort, contre le
fait que tout deviendra poussière, le lâcher-prise est contre votre atti-
tude de vouloir posséder les choses. Le lâcher prise ne dit pas que parce
que les agents de la mort détruisent le monde, vous devez l'accepter, ne
pas combattre et laisser les gens s'entretuer. Non, ce lâcher prise n'est
pas vrai, c'est de la lâcheté. Le lâcher-prise n'est pas contre le combat,
mais le vrai lâcher-prise dit que vous pouvez empêcher la destruction du
monde, et ce, sans combattre, sans aucune effusion de sang. Par
exemple, si vous arrivez sur un champ de bataille, en plein combat, lâ-
cher-prise ne dit pas que devez fuir le combat. Le lâcher-prise dit que
vous pouvez vaincre sans effort, agir sans avoir de raisons de le faire,
agir sans attendre, diriger sans dominer, donner la vie et la protéger —
telle est la mystérieuse vertu du véritable lâcher-prise. Vous ne pouvez
pas mélanger un tel lâcher-prise avec vos attitudes de combat ; foncer
tête baissé, gagner et s'approprier le mérite, se glorifier de la mort de
d'autres espèces, agir avec des attentes, pratiquer la vertu pour at-
teindre un but... pour la simple raison que la présence du lâcher-prise
signifie l'absence d'une attitude de combat, l'absence de but, l'absence

53
de votre tempérament fier et de vos désirs multiples, mais cela ne veut
pas dire que vous devez vous soumettre, que vous ne devez pas com-
battre, que vous devez accepter d'avoir perdu avant même d'avoir es-
sayé, que vous devez fuir. Si vous prenez le lâcher-prise pour de la sou-
mission, vous l'utilisez pour dissimuler votre défaite ; votre lâcher-prise
est simplement une attitude défaitiste. Dans votre impuissance, parce
que vous ne pouvez pas atteindre votre but, vous commencez à penser
au lâcher-prise. Cette attitude est lâche, d'une certaine façon, vous êtes
toujours en train de combattre. La première chose à retenir est que l'at-
titude de base de chaque être humain est de se battre : si personne ne
se battait, l'amour aurait déjà disparu, le but aurait été perdu de vue.
Donc, fondamentalement, vous voulez vous battre, mais cette attitude de
base qui insiste sur le fait qu'il faut se battre, ne la considérez pas par-
ticulièrement comme la solution à tous vos problèmes car il y a des si-
tuations où vous ne pouvez pas vous battre.
Si vous pouvez comprendre cela, qu'il s'agit d'un problème humain, qui
ne vous concerne pas particulièrement, il vous sera nettement plus facile
de lâcher prise et de transcender l'existence ; vous la traverserez sans
fatigue. Parce qu'alors vous pouvez vous tenir à l'écart, et le regarder,
l'observer, le comprendre. Se battre est une attitude de base chez l'hu-
main parce qu'autrefois, en se coupant de sa véritable nature, l'enterre-
ment des morts c'est généralisé, suggérant une compréhension totale-
ment différente du concept de la mort. Et peu à peu la sédentarisation
s'est généralisée elle aussi ; mais dans ces fortifications de plus en plus
galante, la peur s'est installée, la peur de la mort en particulier, et c'est
ainsi que peu à peu les humains ont commencé à se battre pour survivre.
Or maintenant, cette attitude primitive de base n'est plus nécessaire.
Hélas, les conditionnements sont toujours là, nourrissant l'égo. Plus vous
vous battez, plus votre égo devient fort. Maintenant, il n'est plus ques-
tion de survie, mais de combattre par pur égocentrisme. Si vous devenez
victorieux, l'égo est satisfait, vous lui donne vie par vos victoires.
Mais d'autre part, à mesure que votre égo devient plus fort, votre véri-
table nature s'éloigne de plus en plus de vous, de sorte que vous com-
mencez à vous perdre dans des combats dénués de sens. Vous pouvez
vous battre pour votre pays et être victorieux, ne sachant pas du tout
que ce n'est pas un gain mais une perte. Chaque enfant apprend à se
battre de différentes manières, la vie en société est un combat, arriver
premier dans sa classe est un combat, la compétition est un combat, le
sport est un combat, le succès est un combat, gagner un trophée dans un
jeu est un combat. Ce sont des préparatifs pour que vous puissiez com-
battre et vous trouver un travail, pour que vous puissiez combattre aux
élections, pour l'argent, pour la liberté, pour le prestige. Toutes vos so-
ciétés modernes sont basées sur le combat, la compétition, la lutte, la
jalousie, la cupidité, la haine, la mise en place de chaque individu contre

54
l'ensemble. C'est donc la situation de presque tout le monde, mais n'en
faites pas votre problème. Continuez à m'écouter sur le lâcher-prise,
continuez à transcender la totalité de l'existence. Lâcher-prise signifie
pas de compétition, pas de lutte, pas de combat, pas de travail ; juste se
détendre avec l'existence et transcender, où que cela vous mène, vivez
juste comme un dieu imbu de sa personne, guère plus comme une simple
bête passant dans la nature... N'essayez pas de contrôler votre avenir,
n'essayez pas de contrôler les conséquences, mais laissez-vous simple-
ment être vous-même, être total, laissez votre transformation se pro-
duire ; sans même y penser. Lâcher-prise signifie être dans le pur pré-
sent ; les conséquences sont pour demain et demain ne viendra jamais.
Et le lâcher-prise est une expérience si délicieuse, une unité ressentie,
une unité vécue, une synchronicité profonde avec l'existence, une trans-
formation multidimensionnelle.
C'est vraiment la plus douce de toutes les expériences, la seule expé-
rience à travers laquelle vous pouvez goûter au doux nectar de la vie
éternelle. C'est dans le lâcher-prise, dans la relaxation totale que l'on
atteint l'illumination, que nous atteignons la conscience christique et que
nous devenons un Bouddha, que nous nous épanouissons comme un
Bouddha. Le lâcher-prise, le véritable lâcher-prise, est l'un des phéno-
mènes les plus complexes, mais vraiment les plus complexes — très
riche, très rare, multidimensionnel. Toutes les dimensions de la vie peu-
vent être connue uniquement dans la relaxation, et si vous ne connaissez
pas le multivers, c'est parce que vous êtes trop tendu, rigide et fermé,
comme un monade, un petit atome. Cet univers est multidimensionnel,
mais ses différentes dimensions ne peuvent être connues uniquement
par ceux qui vivent en s'abandonnant, par ceux qui aiment vraiment pro-
fondément l'ensemble de l'existence, par ceux qui ont confiance, qui ont
la foi, qui acceptent les choses telles qu'elles sont, et qui font partie de
cette existence qui est un flux, qui suivent ce flux, et qui s'unissent à
l'existence, en abandonnant leur égo, l'extase est tout ce qui reste.
Toutes ces qualités en plus de l'extase font partie de l'expérience du
lâcher-prise absolu, et toutes commencent à apparaître quand vous ap-
prenez l'art du lâcher-prise, l'art de la relaxation. Dans la relaxation, la
nature de l'existence toute entière se dépose en vous, dans des couches
de plus en plus profondes... et c'est seulement ensuite, après que vous
ayez détendu le corps, l'esprit et le cœur, que vous pouvez vous détendre
dans votre centre ultime.

55
CELUI QUI ATTEINT LA PURE COMPRÉHENSION DE LA VIE, VIT DANS
LE LÂCHER-PRISE TOTAL.

Celui qui vit véritablement dans le lâcher-prise n'a pas de travail, il vit
simplement, à chaque instant, il aime simplement, il profite juste de ce
que l'existence lui offre. Vous pouvez dire qu'il est ingrat, qu'il profite
de ceux qui travail, qu'il est dépendant de autres, incapable de vivre
seul, qu'il ne sait pas ce qu'est la vie. Quelle erreur ! Ceux qui travaillent
sans cesse sont ceux qui ont amené votre monde à ce suicide mondial !
C'est son droit de naissance de se nourrir sans avoir à travailler, la na-
ture offre tout en abondance, donc s'il est amené à voler pour se nourrir,
il peut être un voleur à vos yeux, mais lui-même, cet enfant de la voie,
n'est jamais un voleur parce que le concept même que les choses de la
vie appartiennent à des individus n'existe pas dans son esprit. S'il prend
votre argent, vos jouets ou quoi que ce soit d'autre, s'il vient dans votre
pays sans carte d'identité ni passeport ni visa, ce n'est pas un vol ni un
crime pour lui mais le jeu de la vie car la notion même que les choses
appartiennent à quelqu'un est inexistante ; la notion même qu'il faut
payer pour voyager est inexistante ; c'est odieux, indigne de l’être hu-
main. Son vol est pur alors que même votre non-vol ne l'est pas. Son
envahissement est pur alors que même votre non-envahissement ne l'est
pas — car l'esprit égotique est là, car vous ne permettez pas à l'existence
de couler et de déborder, de vous envahir, de vous submerger, de vous
emporter au loin... Rien qu'un peu de pluie vous fait peur et vous met
hors de vous-même.
Celui qui a atteint la vraie compréhension, vit dans le lâcher-prise total.
Vos lois ne sont que de la merde, mais ne jugez pas. Vos droits de
l'homme ne sont que des hypocrisies, mais ne jugez pas. Il est normal
d’être hypocrite, mais ne jugez pas. Toutes vos idéologies et toutes vos
actions ne sont que des déchets plastiques — et l'océan est vaste et vé-
ritablement sublime. Seules les personnes qui vivent dans le lâcher-prise
peuvent l'atteindre. Ceux qui jugent continuellement — qui est bon, qui
est mauvais, qui est saint, qui est un pécheur. Ceux qui condamnent con-
tinuellement parce qu'ils vivent selon des idéaux, des lois, des comman-
dements, ne comprennent pas la vie. Celui qui a atteint le vraie compré-
hension sait que le meurtrier et le pécheur, ne sont qu'une partie de la
même existence que le saint et que l'illuminé. Un criminel a autant de
chance d'atteindre l'illumination qu'un saint. Ni l'illuminé n'est plus haut,
ni le meurtrier n'est plus bas ; ils font tous les deux leur travail. Tout ce
que l'existence veut qu'ils fassent, ils le font sans discuter. Celui qui a
atteint la vraie compréhension, s'en fiche royalement que vous soyez un
saint ou un pécheur, que vous soyez président ou le chef d'une grande
armée, parce c'est un hors-la-loi ! Il est celui qui manifeste la loi du cos-
mos en vertu de la grande voie. Quoi que vous soyez, vivez de tout votre

56
cœur, faites-le avec totalité et intensité, faites-le en suivant la loi inté-
rieure, faites-le en vous conformant à la voie éternelle ; que toute l'exis-
tence veut que vous fassiez.
Vous n’êtes qu'un acteur, soyez-en témoin ! Ne vous confondez pas avec
le rôle. Votre femme meurt, mais rien n'est mort. Si votre femme vous
quitte, elle n'a rien quitté. Vous rentrerez chez vous et vous dormirez
paisiblement, comme lorsque vous dormiez paisiblement avant que votre
femme n'arrive dans votre vie. Même dans un rêve, vous n'aurez pas
l'impression que votre femme est partie. Votre vie n'est qu'une vague, et
votre femme aussi n'est qu'une partie de l'océan — donc rien n'est sé-
paré, et rien ne peut se séparer. Parfois l'océan est calme, parfois vous
vous ferez renverser ; parfois les pluies viennent pendant votre médita-
tion et parfois elles ne viennent pas, et parfois elles viennent tellement
qu'elles créent des inondations. Mais ne jugez pas ; elles ne font rien
d’elles-mêmes. Si l'existence n'apporte rien, soyez heureux avec rien et
vous serez heureux avec tout. Si l'existence apporte une femme, alors
laisse-là à l'existence. Si l'existence vous enlève cette femme, n'allez
pas créer des raz-de-marée inutilement. Si l'existence pleut sur vous, ne
réagissez pas, ne vous agitez pas dans tous les sens. C'est peut-être ce
qu'il vous faut comprendre pour vivre comme un Dieu. Rappelez-vous
une chose : l'existence est plus sage que vous parce qu'elle est l'intelli-
gence collective de tous, elle est la sensibilité collective de tous ; et
quand je dis de tous, je ne parle pas de chacun. L'intelligence et la sen-
sibilité d'une seule personne ne vaut pas l'intelligence et la sensibilité
collective de toute l'existence. Et cette intelligence, cette sensibilité, ne
peut être atteint qu'en s’élevant en amour, qu'en s’élevant plus haut que
soi-même. Il s'agit en somme de se surpasser, de surpasser l'intelligence
et la sensibilité collective, les joies et les peines que traverse le commun
des mortels.
L'une des plus grandes qualités chez un Dieu est celle d'un renoncement
absolu, d'un non-attachement absolu. Mais n'accordez pas trop de valeur
au non-attachement, parce qu'alors vous serez attaché au non-attache-
ment. Et parce qu'alors Dieu et le monde deviendront opposés : le monde
devient l'attachement et Dieu devient le non-attachement. Il est certes
difficile pour un être qui vit dans le détachement de vivre dans le monde
des humains, d'éclairer les humains. Les humains sont complètement
aveugles, sciemment aveugles. Toute l'humanité s'est attaché à un
monde éphémère, à des sociétés vielles et pourries, à des pseudo-reli-
gions très enfantines, à des politiciens qui ne font que promettre, sa-
chant parfaitement qu'ils ne peuvent tenir aucune promesse. Vos an-
cêtres, votre famille, votre entourage, votre éducation, vos religions
mortes, vos croyances, vos habitudes, vos travaux vous ont rendus très
crispes. Il est impossible de protéger l'humanité de ses attachements,

57
parce que les sources de ses attachements — le gouvernement, la so-
ciété, les masses, le passé, la religion, la tradition, l'éducation, la famille,
l'entourage... ont perdu toutes leurs racines communes et ont créées de
la culpabilité en vous. Tout le monde humain n'est qu'un cadavre, l'hu-
manité règne sur une pile de cadavre. Vous pouvez faire tenir un cadavre
debout, mais si vous le poussez, il ne peut pas riposter. Et c'est la situa-
tion actuelle du monde, les dirigeants ne veulent pas que la jeunesse
entre en contact avec quelqu'un qui puisse leur montrer que l'ancien est
mort et qu'ils doivent trouver un nouveau monde, un nouveau mode de
vie, etc. C'est un attachement particulièrement domestique, c'est un
conditionnement profond. Le passé est mort, et si vous continuez à vous
accrocher au passé, l'avenir va devenir de plus en plus sombre, il l'est
déjà, mais personne ne peut le voir, voir à quel point il sombre, parce
que tout le monde est attaché au passé, à la misère, aux vieilles révolu-
tions qui ont toutes échouées, aux vieux schémas. Et la roue continue de
tourner, ainsi il est difficile même pour un être qui voit, parce qu'il vit
dans le détachement, d'aider les aveugles dans le monde de l'attache-
ment. Car celui qui peut voir, voit que vous vous accrochez à la misère
aussi fort que possible ; cet être qui voit peut vous aider à voir si la
misère s'accroche à vous, ou si vous vous accrochez à la misère, c'est un
point décisif. Vous ne pouvez pas en être libéré directement si vous ne
voyez pas que vous y êtes attaché. Il est donc important de trouver une
combinaison d'attachement et de non-attachement, en un sens, de con-
tenir toutes les dualités de la vie dans un équilibre parfait. Et cet équi-
libre n'est possible que si l'on s'élève en amour, au-delà de l'amour pos-
sessif.
Quand je dis de ne pas apporter trop de valeur au non-attachement, c'est
pour que vous ne commenciez pas à fuir vos problèmes, à fuir la souf-
france, en utilisant comme excuse le non-attachement. Cette excuse est
très rusée, beaucoup de gens utilisent le détachement comme un moyen
de fuir. Mais la première chose à réaliser pour vivre dans le détache-
ment, est de faire face à cette chose dont vous voulez vous détacher, il
n'y a pas d'autre moyen. Si la souffrance est là, permettez à la souf-
france d’être là, et alors seulement vous pourrez vous en détacher, seu-
lement si vous êtes prêt à y faire face. Ne soyez pas un mendiant, quand
il y a de la douleur, ne demandez pas le plaisir, et quand il y a du plaisir,
c'est du plaisir, ne demandez pas la douleur. Laissez les êtres ce qu'ils
sont pour pouvoir les transcender. Laissez la douleur devenir du plaisir
et le plaisir devenir de la douleur, laissez-les se transformer. Lentement,
une grande compréhension surgit et ; la transformation de la vie en un
état de félicité et de détachement absolu. Cette compréhension vous
rend alerte, conscient que vous n’êtes pas séparé des deux, de la douleur
et du plaisir, et que ces choses vous arrivent comme des phénomènes

58
extérieurs à votre être réel, vous pouvez vous en libérer par cette com-
préhension profonde. Mais il vous est difficile de vous débarrasser de la
souffrance et d'atteindre le nirvana parce que vous connaissez le
samsāra, c'est votre monde, vous connaissez la souffrance depuis tou-
jours, elle fait de vous quelqu'un de spécial, sans elle, qui êtes-vous ?
De quoi allez-vous parler ? Vous serez perdu, comme un mendiant.
La souffrance, la douleur, la misère, vous donnent une sorte d'identité.
De plus, c'est celle de personne d'autre, c'est votre douleur, c’est votre
possession, c’est votre prestige. C'est assez difficile de s'en débarrasser
parce que vous ne voulez pas vraiment vous en débarrasser. Mais en fait,
il n'est pas nécessaire de chercher à s'en débarrasser. Voyez simplement
que ces choses arrivent toujours à la périphérie, jamais au centre. Si
vous pouvez être un témoin, être conscient, alors vous le saurez, et na-
turellement, le détachement aura lieu. Une joie subtile se répand sur tout
votre être lorsque vous êtes dans un état de non-attachement, parce que
vous avez réalisé l'une des vérités fondamentales de la vie, que vous
êtes la béatitude et non la souffrance.
Une autre raison pour laquelle il est difficile de se débarrasser de la
souffrance est qu'à travers chaque souffrance, vous créez la possibilité
d'une certaine extase. Rien ne dure éternellement, après chaque souf-
france, l'extase arrive. Si la santé mène à la maladie, la maladie mène à
la santé. Mais il est très facile de manqué ce passage de la maladie à la
santé quand notre esprit est trop impliqué par la maladie, quand l'esprit
lui-même est malade ; vous êtes toujours malade même après la dispari-
tion de la maladie. Cela continue dans l'esprit, dans la mémoire, cela
obscurcit votre esprit et vous manquez ce moment de bonne santé men-
tale. Si vous ne la manquez pas, si vous pouvez être alerte, alors vous
serez heureux que vous étiez tombé malade ou que vous étiez déprimé.
Même si l'on vous apprend qu'il vous reste six mois à vivre, vous pouvez
être heureux. Vous serez reconnaissant de savoir à l'avance que vous
allez mourir, parce que ce n'est qu'à travers la mort qu'il est possible de
renaître avant de mourir et de goûter à cette félicité éternelle du nir-
vana. Et cette félicité est un tel bien être que cela peut vous sauver !
Mais hélas, qu'est-ce que tout le monde fait ? Chacun se déplace dans
une sorte de régression infinie. Si vous manquez le moment, vous êtes
encore malade, vous avez la déprime. Ensuite, vous tombez encore ma-
lade à cause de la dépression : une deuxième et une troisième dépression
s'ensuit. Maintenant, vous avez accumulé tant de dépression dans votre
mémoire que vous ne voyez pas à quel point vous pouvez être déprimant
; il n'y a que ça, vous ne pouvez pas comparer, parce que vous avez man-
qué le moment d'extase. Il est difficile de ne pas le manquer, le détache-
ment doit avoir lieu, pour votre bien, pour un seul instant, le ciel s'ouvre
pour vous au moment où vous vous détachez du corps, de l'esprit et du

59
cœur. Si vous n’êtes pas déprimé par ce qui se passe, seulement alors
vous pouvez entrer par la porte sans porte, la porte céleste.

LA SENSIBILITÉ N'A RIEN À VOIR AVEC L'ATTACHEMENT ; C'EST LA


CONSCIENCE DE LA VÉRITÉ.

Rien n'est faux, rien n'est laid, car tout est vrai. Et ce qui est vrai est
toujours beau, ce qui est faux est toujours laid. Si la maladie vous frappe,
c'est pour votre bien — c'est ce que j'appelle le renoncement absolu, le
non-attachement absolu, et c'est une attitude religieuse. Vous ne croyez
peut-être pas en Dieu — cela ne fait aucune différence. Bouddha n'a
jamais cru en Dieu. Mahāvīra non plus. Ils ont connu la maladie, ils ont
connu la dépression, ils ont connu la misère, mais ils étaient religieux. Il
n'y a pas besoin de croire en une vie après la mort, il n'est même pas
nécessaire de croire en une âme. Vous pouvez toujours être religieux,
être sensible, être aimant, être confiant et être heureux, il n'est pas né-
cessaire de croire en quelque chose pour être confiant — sinon vous
n'avez pas vraiment confiance. La véritable confiance est cette con-
fiance que quoi qu'il arrive, même si vous vous retrouvez en enfer, tout
est pour le bien ; c'est la religiosité. Je ne sais pas s'il y a un enfer ou
non mais je ne veux manquer aucune expérience. Peut-être qu'il n'y a
pas d'enfer après la vie ; mais alors j'aurai eu connu la maladie, la dé-
pression, la misère, et j'en suis immensément reconnaissant. Puis je sais
qu'après, de belles choses finissent toujours par arriver, je sais que tout
est pour le bien. Si vous pouvez réaliser cela, vous en viendrez à réaliser
le divin et à vivre comme un dieu. Ce qui ne peut être possible qu'à tra-
vers une telle confiance : même cet enseignement long et interminable
est pour le silence. Le silence existe pour le bruit, le bruit existe pour le
silence. Le mal existe pour le bien ; la mort existe pour le bien de la vie
; la souffrance est une situation dans laquelle l'extase peut se produire
et l'agonie précédant la mort n'est qu'une situation dans laquelle l'or-
gasme ultime peut se produire. Regardez la vie de cette façon et le mo-
ment ne sera pas loin où vous serez prêt à transcender la totalité de
l'existence et à atteindre le point où la souffrance disparaîtra complète-
ment, où la douleur disparaîtra complètement, où la naissance et la mort
disparaîtront complètement.
Quand vous serez au nirvana, mais dans le corps de l'imperfection, la
souffrance sera toujours là, la douleur aussi, et la mort également, et
vous la ressentirez plus intensément que d'habitude, parce que vous se-
rez plus vivant et sensible, mais pour autant cela ne vous affectera plus
parce que votre véritable être s'est libéré de la souffrance et du cycle
des naissances et des morts successives. Un être éveillé souffre plus

60
qu'une multitude de personnes non éveillées, mais l’être éveillé est ca-
pable d'en profiter, il est capable d'en jouir. Je ne veux pas dire qu'il est
masochiste, qu'il va délibérément sauter d'une falaise pour avoir des
fractures et en profiter. Non, non, non, ce n'est pas la peine. Je dis sim-
plement que la souffrance est déjà là, qu'il n'y a pas besoin de la cher-
cher. Que vous la ressentez ou non, c'est toujours là, à chaque instant,
votre corps vieillit, souffre, meurt. Si vous pouvez être hyper sensible-
ment éveillé, assez de souffrance est déjà là, vous n'avez pas besoin
d'aller la chercher ou de vous vanter de votre hyper-sensibilité. Ceux
qui se vantent de leur hyper-sensibilité sont bizarres. D'une part, ils se
plaignent de souffrir, et d'autre part, ils s'en vantent, parce que mainte-
nant que l'on peut être diagnostiqué hyper-sensible, cela donne une cer-
taine identité, que vous êtes spécial, meilleur que les autres, plus sen-
sible, et une excuse, que la souffrance est un mal pour un bien, alors ils
continuent à répéter les mêmes débilités et à souffrir, sans pour autant
grandir. N’avez-vous jamais été étonné qu'une personne répète des rup-
tures relationnelles, s'en plaint et affiche quelques semaines plus tard
sa prochaine relation qui va finir en rupture ? C'est du masochisme, voire
du sadisme ; ils créent de la souffrance entre eux-mêmes, pour eux-
mêmes. C'est pourquoi, tant de personnes dans le monde souffrent ; la
souffrance est déjà là ; la vie, de par sa nature même, crée de la souf-
france. La maladie est là, la soif est là, la faim est également là, la mort
est là, le corps est là, rigide, la gravité est là, le monde est là ; par leur
nature même, la souffrance est créée.
Immédiatement, l'esprit dit : « Ne prêtez pas attention aux autres, si
chaque jour des enfants meurent de faim dans le monde, ce n'est pas
votre problème, ils souffraient déjà avant votre arrivé, alors ne vous en
préoccupez pas. Évadez-vous immédiatement, enfermez-vous, ne regar-
dez pas dehors. » Mais si vous vous échappez, si vous vous enfermez, si
vous échappez à la réalité, vous ne pouvez pas être heureux, vous ne
pouvez pas atteindre le nirvana, parce que le nirvana n'est rien d'autre
que ce monde où des enfants meurent de faim chaque jour ; c'est le
même monde, mais ce monde doit être transformé en nirvana. Et la seule
possibilité de le transformer, c'est d'y faire face. Si vous vous échappez,
vous allez simplement créer plus de souffrance. C'est aussi ce que je
veux dire quand je vous dis de profiter de la souffrance. Quand je dis
profiter, je veux dire, regarder ; et vous trouverez une possibilité de
transformation, et vous apprécierez. Quand je dis profiter, je veux éga-
lement dire de ne pas vous plaindre, d’être immensément reconnaissant
d'avoir de quoi manger et de quoi vous soigner.
Quand vous regardez la souffrance, soudainement, vous prenez cons-
cience que vous n’êtes pas la victime, et vous commencez à en profiter.
Par la souffrance, vous prenez conscience du pôle opposé, de l’être in-
térieur libre et heureux. Pour celui qui revient à la source, pour celui qui

61
est centré en lui-même, qui est venu à son centre, qui connaît son enra-
cinement dans l'existence, la souffrance n'existe pas, aucune agonie
n'existe, il y a seulement de l'extase. La souffrance n'existe qu'à la pé-
riphérie, donc que je dis regarder, profiter, je veux dire : soyez simple-
ment centré, conscient. Un espace infranchissable existe entre vous et
votre corps, et toute la souffrance se passe uniquement à la périphérie.
L'homme a un corps, c'est pourquoi le malheur a prise sur lui. S'il n'en
possédait point, quel évènement pourrait le frapper ? C'est pourquoi le
Tao, la voie enseigne : « Supporte la disgrâce d'un cœur égal. Accepte
l'adversité comme inséparable de la condition humaine. » Que faut-il
comprendre par « Supporte la disgrâce d'un cœur égal » ? La disgrâce
n'est pas pire que la faveur. Toutes deux engendrent la crainte. Ne soyez
donc affecté ni par la perte ni par le gain. Enfin, que faut-il comprendre
par : « Accepte l'adversité comme inséparable de la condition humaine »
? Je le répète, l'homme a un corps, c'est pourquoi le malheur a prise sur
lui, s'il n'en possédait point, quel évènement pourrait le frapper ? Celui
qui sait cela ; celui qui connaît l'évènement est éclairé. Donc, celui qui
est parvenu à se libérer de son corps et de la souffrance peut transcen-
der la totalité de l'existence en toute quiétude, il trouvera partout l'équi-
libre, la liberté, la sécurité, la paix, l'extase.
Il suffit de regarder, silencieusement, d’être témoin de ce qui se passe.
Tout votre corps peut brûler, mais il y a un point de refroidissement qui
ne peut pas être touché. Quand vous vous allongez sur votre lit de repos
ou de mort, fiévreux, en feu, ou à l'agonie, tout le corps brûle, regardez-
le. En regardant attentivement, en vous concentrant là où ça fait mal, ne
faites rien. Que pouvez-vous faire de toute façon ? La fièvre est là, le
feu est là, la mort est là, il faut passer à travers ; il ne sert à rien de se
battre inutilement. Vous devez juste vous reposer, silencieusement. Si
vous vous battez avec telle ou telle chose, vous deviendrez plus fiévreux,
plus violent, en feu, c'est tout. Alors regardez les choses sans vous
battre avec elles. Regardez le monde brûler, tout le monde brûle, mais
vous restez cool, centré, serein, en paix. Juste en regardant, vous vous
détachez, vous lâcher-prise, et atteignez un tel sommeil, un pic si frais,
que même l'Everest se sentira jaloux, que même ceux qui veulent colo-
niser Mars se sentiront stupides. Et quand vous sentez que le monde a
disparu... parce qu'il n'a jamais vraiment été là. Soudain, vous entrez
dans un autre monde, au nirvana, dans le Royaume de Dieu. Que ce soit
votre souffrance, ou celle des autres, si vous pouvez la regarder, si vous
pouvez y faire face, vous passerez à travers. Avec l'approfondissement
de la méditation, vous deviendrez de plus en plus sensible aux objets,
aux évènements et aux personnes, ainsi qu'à la souffrance et à la béati-
tude. Mais en raison de cette sensibilité accrue, de cette intimité avec
tout, ne commencez pas à développer un attachement subtil, à terre
mère Gaïa ou à un prétendu dieu père céleste. Vous devez comprendre

62
que cette terre n'est pas votre demeure, vous devez apprendre à être
hypersensible et pourtant détaché, parce que ce monde qui brûle, cette
terre qui est maintenant vieille, vous ne pouvez pas la sauver ; soyez
réaliste, vous ne pourrez pas y vivre éternellement. C'est pourquoi vous
devez commencer à vivre, commencer à transcender la totalité de l'exis-
tence, du cosmos.
Il est important de trouver une combinaison d'attachement et de non-
attachement, en un sens, de contenir toutes les dualités de la vie dans
un équilibre parfait. Et cet équilibre n'est possible que si l'on s'élève en
amour, au-delà de l'amour possessif, grâce à la méditation transcendan-
tale. La méditation transcendantale n'est pas là pour vous dire comment
aimer, comment vous élever en amour, sinon vous ne serez plus capable
d'aimer spontanément. La méditation transcendantale vous rendra sim-
plement plus sensible aux différents dimensions de l'existence, et à
vivre dans le détachement ; ces deux choses qui semblent opposées, ne
sont pas contradictoires. Si vraiment vous êtes hypersensible, vous serez
détaché ; ou, si vous êtes détaché, vous deviendrez de plus en plus sen-
sible, hypersensible. La sensibilité n'est pas de l'attachement, la sensi-
bilité est la conscience, la conscience transcendantale. Seule une per-
sonne consciemment éveillée peut être sensible. Si vous n’êtes au cou-
rant de rien, comme inconscient, vous serez totalement insensible. Un
Bouddha est totalement sensible, il a une sensibilité optimale, cosmique,
il est hypersensible, car il peut être conscient de toutes les existences,
de tout le cosmos, et du chaos... Lorsque la sensibilité et la conscience
d'un individu atteignent leurs capacités totales, le phénomène du déta-
chement absolu se produit. La conscience transcendantale détruit le
pont, entre vous et les objets, entre vous et les évènements, entre vous
et les personnes, entre vous et le monde, ainsi que toutes les choses du
monde. Maintenant, cela semble paradoxal, mais l'inconscience est la
cause de l'attachement.
Si vous êtes conscient de tout, le pont entre vous et le tout disparait
soudainement ; il n'y a rien pour vous relier au monde. Vous êtes là, to-
talement conscient, totalement alerte, et le monde est là, mais entre les
deux, le pont a disparu. Le pont vient de votre inconscience, alors ne
pensez pas et ne sentez pas que vous vous attachez parce que vous êtes
plus sensible, cette hypersensibilité est pseudo, fausse, trompeuse. L'at-
tachement est une qualité très grossière, insensible. Si vous êtes hyper-
sensible, vous ne serez pas attaché, vous n'aurez pas besoin de lien pour
ressentir l'unité subtile. Pourquoi voulez-vous être attaché à quelqu'un
ou à quelque chose, un animal ou autre ? Parce que seul, vous sentez
qu'il vous manque quelque chose ; vous êtes incomplet, vous n’êtes pas
un tout. Vous avez besoin de quelqu'un ou de quelque chose pour vous
compléter, d’où l'attachement. Si vous êtes conscient, vous êtes com-
plet, rien ne manque en vous, vous êtes un tout ; la boucle est bouclée

63
— vous n'avez besoin de personne, vous n'avez besoin de rien. Vous seul,
ressentez une indépendance totale et un sentiment de plénitude, vous
permettant de vous élever en amour. L'amour existe d'abord en soi, pour
soi, mais cela ne signifie pas que vous n'aimerez pas les gens ; au con-
traire, vous seul pouvez aimer. Une personne qui dépend de vous, atta-
ché à vous, ne peut pas vous aimer : elle vous détestera, elle vous haïra,
parce que vous deviendrez l'esclavage. Elle sent que sans vous, elle ne
peut pas vivre, sans vous, elle ne peut pas être heureuse, vous êtes donc
la cause de son bonheur et de son malheur. Elle ne peut pas vous per-
mettre de vous perdre, elle fera tout, jusqu'à sacrifier sa propre vie, pour
vous garder. Cela créera des regrets, cela nourrira un énorme sentiment
de remords ; elle est emprisonné par vous et elle vous en voudra, elle se
battra contre sa propre manière de vivre et la vôtre. Les gens créent des
relations stupides, haïssent et aiment ensemble, mais cet amour ne peut
pas être profond. Si vous vous accrochez à vos relations stupides, vous
ne parviendrez pas à vivre totalement et à transcender la totalité de
l'existence. Seule une personne qui est consciente peut vivre et aimer
totalement, parce qu'elle n'a pas besoin de vous. Mais alors l'amour a
une dimension totalement différente : ce n'est pas de l’attachement ; ce
n'est pas de la dépendance, c'est de la pure sensibilité. Celui qui vit dans
le vrai lâcher-prise n'a pas de travail, il vit simplement, à chaque instant,
il aime simplement, il profite juste de ce que l'existence lui offre. Parce
qu'il ne fait qu'un avec l'existence, parce qu'il coule avec l'existence, il
n'a pas besoin de vous et il ne vous rendra pas dépendant de lui ; il res-
tera libre et il vous permettra de rester libre.

L'AMOUR N'A PAS BESOIN DE LIEN ; C'EST LA LIBERTÉ ET LA BEAUTÉ


DU VÉRITABLE AMOUR.

Cet amour qui n'a pas besoin de lien est le véritable amour ; c'est la
beauté et la liberté de l'amour existentiel, que l'amour n'a pas besoin de
lien et que l'amour ne connaît pas de frontière. L'amour entre deux êtres
authentiques, entiers, libres est une célébration — pas une relation, pas
une dépendance, le poison est perdu. Leur rencontre est un amusement,
peut être un coup du destin, une pièce de théâtre. C'est la raison pour
laquelle la vie du Dieu Krishna s'appelle Leela — le jeu de Krishna. Sa
vie est décrite ainsi, comme une pièce de théâtre, comme un jeu d'acteur,
parce que Krishna n'est pas sérieux du tout, c'est l'un des dieux les plus
espiègles, il n'est pas limité par des idéaux et des principes, il n'est lié
par aucune règle de conduite, il n'accepte aucune limitation, aucune res-
triction-obligation, il est tout simplement libre, sans limite, vaste. Il n'y
a aucun sol qu'il ne puisse fouler, le monde entier est sa pièce, sa leela.
Il aime tant de gens mais il n'y a pas d'attachement. Il n'en va pas de

64
même des proches de Krishna, alors quand Krishna part en voyage tout
seul, ils pleurent et souffrent. Leur angoisse est grande parce qu'ils pen-
sent que Krishna les a oubliés. Il n'a pas oublié, mais il n'y a pas de
douleur parce qu'il n'y avait pas de dépendance. Ses actions sont totales,
comme ceux d'un enfant n'ont aucun but. Ses efforts pour chasser les
papillons ne le mèneront nulle part, car il ne va nulle part. Il ne fait
qu'aimer, jouer et s'amuser, donc quiconque s'approche de lui reçoit le
cadeau de son amour. Et ce don est inconditionnel, son amour est incon-
ditionnel : rien n'est exigé en retour, rien n'est demandé en retour. Il
peut être bon, il peut être mauvais, il peut aimer la guerre, il peut aimer
l'amour ; il peut être véridique, il peut être trompeur ; il peut bien se
sacrifier, et vous tromper. Et vous vous dupez vous-même, parce que Sri
Krishna n'a absolument aucune idée de la façon dont les choses de-
vraient être, il est pur et spontané, il vit sans aucun idéal et sans aucune
idéologie... d'instant en instant, il est absolument transcendant, incom-
parable, vraiment unique, multidimensionnel.
Quand un individu vit dans le lâcher-prise, à chaque instant, il s'élève en
amour à travers une conscience transcendantale. Et l'individu qui vit
dans le lâcher-prise, qui n'a pas de travail, pas de désir, est un don pur
sans condition pour les autres. Et cela le rend heureux, parce que bien
qu'il semble ne rien posséder, à chaque instant, il donne tout ce qu'il a —
son être total, son énergie vitale, son temps de vie. L'acte même de vivre
dans le lâcher-prise et de donner tout ce qu'il a, de pouvoir se livrer
totalement à chaque instant est son accomplissement, sa liberté, son
amour, sa sensibilité, son détachement, sa méditation, sa béatitude, son
extase. Rappelez-vous qu'avec l'approfondissement de la méditation,
vous deviendrez de plus en plus sensible et de plus en plus détaché, libre.
Parce que vous serez plus ancré en vous-même, centré en votre exis-
tence, vous n'utiliserez pas quelqu'un d'autre ou quelque chose d'autre
comme centre. L'attachement est une qualité très grossière, insensible,
parce que l'attachement signifie que vous utilisez quelqu'un d'autre
comme centre d’être. Un homme est attaché à une femme ; il dit qu'il ne
peut pas vivre sans cette femme. Cela signifie que le centre d’être est
transféré. L'homme n'est plus capable de vivre de manière responsable,
et la femme aussi si elle ne parvient pas à s'en détacher. Si vous dites
que vous ne pouvez pas vous détacher parce que vous ne pouvez pas
vivre sans ceci ou sans cela, alors votre âme n'est pas en vous — ce qui
est en vous ne vous appartient pas. Ensuite, vous ne pouvez pas vivre
authentiquement, comme un dieu, en tant qu'unité indépendante. Ce
mouvement du centre de soi-même à autre chose, à l'autre, est l'atta-
chement. Si vous êtes sensible, consciemment sensible, alerte, vous sen-
tirez l'autre, mais il ne deviendra pas le centre de votre vie, alors vous
êtes-vous, et l'autre est l'autre. Vous resterez le centre de votre vie et
hors de ce centre, l'autre recevra de merveilleux cadeaux de votre part.

65
Mais ce seront des vrais cadeaux, ce ne sera pas du marchandage, du
chantage, des aubaines, des promos. Vous donnerez simplement gratui-
tement parce que vous avez en trop, vous êtes un débordement. Et vous
serez reconnaissant que l'autre vous ait reçu et ait reçu votre amour, ce
sera suffisant, et ce sera la fin. Si vous vous attachez, c'est un symptôme
clair que vous avez peur de la fin. Vraiment, ce n'est pas du tout de la
sensibilité. C'est peut-être, probablement du sentimentalisme : c'est une
chose totalement différente.
Vous pouvez être sentimental : vous pouvez avoir peur et pleurer sur de
petites choses naturelles, la nature peut vous toucher ; vous pouvez être
touché, et une tempête peut être créée très facilement en vous — mais
ce n'est pas de la sensibilité, c'est du sentimentalisme ; c'est peut-être
le syndrome de l'imposteur. Juste parce que vous commencez à pleurer,
pensez-vous que vous êtes une personne sensible ? Juste parce que vous
êtes tout le temps triste, ému, mélancolique, tout le temps, pensez-vous
que vous êtes une personne hypersensible ? Bébé ! Vous êtes un bébé,
vous êtes enfantin, immature, chiant, vous ne comprenez pas la vie, la
souffrance, la mort. Vous n’êtes pas au courant de l'ensemble, du phé-
nomène. Votre enfant est mort et vous allez voir Jésus pour qu'il le res-
suscite comme Lazare. Il est inconcevable qu'un Bouddha ramène les
morts à la vie. Pour les gens ordinaires, pour l'esprit ordinaire et ortho-
doxe, pour l'esprit sentimental et superflu, le Christ aurait l'air plus ai-
mant et compatissant que Bouddha, votre enfant est mort et il est de
retour ! Mais je vous dis que Bouddha est plus sensible, plus conscient,
plus compatissant, parce que même si Lazare a été ressuscité ; même si
votre enfant est de retour, cela ne fait aucune différence, il devra encore
mourir. Finalement, Lazare dut mourir. Ce miracle n'était donc d'aucune
utilité — il l'est ! Mais seulement pour ceux qui peuvent comprendre le
message profond, le message ésotérique.
Ceux qui croient aux miracles ne comprennent pas les miracles ; ils se
méprennent sur leur sentimentalité pour la sensibilité. La sentimentalité
est ordinaire ; la sensibilité est extraordinaire. L'on ne devient pas hy-
persensible après un simple test sur internet, un pseudo-diagnostique,
ou par un diagnostic posée par un psy qui ne se connaît pas lui-même et
qui juge cela comme une maladie qui doit être traité. La sensibilité est
un véritable don de l'existence, l'hypersensibilité se produit seulement
grâce à l'effort, quand votre effort est total, quand vous vivez de tout
votre cœur, avec autant d'intensité que vous en êtes capable. C'est un
exploit ; vous devez le mériter. La sentimentalité ne se mérite pas, ce
n'est pas un cadeau ; vous êtes né avec. C'est un héritage animal que
vous avez déjà dans les cellules de votre corps et de votre esprit. La
sensibilité est une possibilité, une transformation, qui se produit lorsque
vous transcendez l'existence. Vous ne l'avez pas déjà, vous devez le mé-
riter, vous devez l'atteindre. Vous pouvez l'ouvrir, vous pouvez travailler

66
avec elle, vous pouvez la stimuler, vous pouvez la suscité — alors ce que
certains jugent être une pathologie vous arrivera. Vous deviendrez hy-
persensible, et à chaque fois que votre sensibilité entrera en action, vous
serez détaché, vous entrerez en méditation profonde, et vous transcen-
derez — vous finirez par transcender la totalité de l'existence.
Mais vous devez d'abord comprendre la vie, la souffrance, la mort, la
Māyā. Vous n’êtes pas au courant de l'ensemble, du phénomène. Vous
n'avez pas atteint la compréhension profonde de la réalité que le Boud-
dha a eu au moment de son éveil — vous ne comprenez pas les quatre
nobles vérités : dukkha — la souffrance, et la cause de la souffrance,
tanha — la soif. La possibilité de cessation de la souffrance, puisque
celle-ci est issue de causes et de conditions. Le noble chemin octuple —
la voie qui mène à la vérité, et l'éveil ou nirvana. À moins que vous ne
puissiez comprendre « la grande mort », vous n’êtes pas vraiment éveillé,
vous n’êtes pas mature ; et à moins que vous ne puissiez accepter la vie
dans sa totalité — la mort incluse — vous n'avez pas de centre dans votre
être. Lorsque vous acceptez la mort non seulement comme une réalité,
mais aussi comme la condition fondamentale de l'existence, de votre vie,
vous l'avez transcendée. Pour cette raison, nous allons souvent parler de
la mort durant cet enseignement, car la méditation transcendantale n'est
rien d'autre que de mourir, de transcender la mort. C'est en principe pour
cela que j'utilise la méditation transcendantale — c'est le miracle de la
méditation que vous pouvez apprendre à mourir ; que vous pouvez mourir
avant de mourir, mais le miracle se produit à un très haut niveau.

DANS L'ATTACHEMENT, L'AMOUR DEVIENT UNE AFFAIRE DE


L'ESPRIT, DE LA POLITIQUE...

Votre existence même est en train d’être transformée, cependant, jus-


qu'à l'achèvement, vous devez faire preuve de compréhension, de pa-
tience et d'un immense courage. Les niveaux supérieurs sont difficiles à
atteindre et à comprendre parce que l'esprit humain est inférieur, gros-
sier, et il ne comprend que la sentimentalité, il ne peut pas comprendre
la sensibilité. La sensibilité signifie une vigilance qui ressent tout ce qui
se passe autour ; ce qui développe la patience et la compréhension. Et
vous pouvez ressentir que lorsque vous n’êtes pas attaché — patient et
compréhensif. Dans le bon sens, pas dans le sens que vous devez être
plus rusé, la ruse est toujours une forme d'attachement. Rappelez-vous,
si vous êtes attaché ; si vous êtes préoccupé par la ruse, par dissimuler
vos attachements, vos intentions... vous n’êtes plus là pour sentir, vous
avez quitté votre centre. Donc, si vous voulez connaître la vérité sur
quelqu'un, oubliez la ruse, n'allez pas le manipuler, et n'allez pas voir ses
amis ; ils sont attachés, sentimentaux, ignorants. N'allez pas non plus

67
consulter ses ennemis ; ils sont pareils, dans l'ordre inverse. Allez plutôt
voir quelqu'un qui est neutre et demandez-lui ; lui seul peut se montrer
impartial et dire la vérité. Par exemple, vous allez voir telle ou telle per-
sonne pour débattre sur la politique : ceci est la chose la plus odieuse, la
plus hideuse, la plus ahurissante qui puisse vous arriver, arriver à un
être humain. Peu importe de quel parti vous êtes, peu importe la diplo-
matie. Les politiciens ne peuvent pas être crus, autant que les personnes,
amies ou ennemies, que vous allez voir pour débattre sur la politique.
Les deux ont forcément tort parce qu'ils n'ont pas le témoin neutre, ils
n'ont pas la sensibilité et la conscience nécessaire pour avoir un point
de vue détaché, lucide. Ils ne peuvent pas voir que la politique consiste
simplement à manipuler poliment, à être un hypocrite. Même ceux qui se
révoltent contre la politique et ; ou pour la politique ont tort. Ceux qui
manifestent dans les rues sont stupides, prévisibles, ce sont des saintes-
nitouches, des hypocrites, des manipulateurs faciles à manipuler ; ils ne
peuvent pas juste rester à l'écart, ils se sentent toujours concerné, ils
sont affectés, révoltés, décentrés. Ils ne peuvent pas simplement regar-
der, observer, comprendre tout le manège et s'en libérer, parce qu'ils ont
un investissement dans le manège. Tout le monde, tous ceux qui ont des
investissements voient selon des points de vue particuliers, et avec ses
points de vue, ils sont attachés. Le moment où vous vous sentez attaché
; vous avez pris un point de vue. Et au moment où vous prenez un point
de vue, vous avez investi. Le centre est perdu, la totalité est perdue ;
seule une chose fragmentaire qui ne vous appartient même pas est entre
vos mains. Les fragments sont toujours des mensonges parce que seul le
tout est vrai de vrai, parfait.
Un être complètement éveillé ne s'intéresse pas à la politique ni à la
diplomatie. C'est impossible, ces affaires sont pour les gens stupides,
sentimentaux, ignorants, pour les gens aveugles, pour les esclaves, dé-
pendants de leur passé, de leurs sentiments, de leur mental, des chefs
et des politiciens. Ce sont des gens très pratiques, ils ne créent presque
jamais aucun problème, tout au plus ils se révoltent un peu, mais les
révoltés sont prévisibles. Ils ne sont pas rebelles, imprévisibles, sponta-
nés, francs. Ce sont des saintes-nitouches obéissants qui affectent
l'innocence. Toujours prêts à se soumettre à toute genre d'absurdité, à
tout politicien stupide, à tout prêtre stupide, à tout savoir et savoir-faire
stupide, à tout mouvement stupide ; ils savent bien être stupides. Et, pour
parler vrai, qui veut être politicien, mis à part les gens stupides, et qui
veut devenir prêtre, mis à part les gens inférieurs ? Ce sont des dimen-
sions pour les gens stupides, pour les gens médiocres, pour les gens in-
férieurs. Je veux que tout le monde transcende la totalité de l'existence,
que vous me rejoignez dans les dimensions supérieurs de l'existence,
que vous devenez contemporains. Mais vous ne l’êtes pas. Beaucoup

68
sont ceux qui souffrent d'un complexe d'infériorité ; certains sont carré-
ment restés accrochés deux mille ans en arrière avec Jésus-Christ,
d'autres sont attachés à des choses encore plus godiches. Quand l'on
souffre d'un complexe d'infériorité, devenir politicien et passer à la télé
est la solution. Quand l'on veut prouver que l'on n'est pas inférieur, au
monde et à soi-même, se révolter est la solution. Obéir ; suivre est la
solution, quand l'on ne veut pas que le passé refasse surface. Se mettre
à genoux et prier est la solution quand l'on n'a pas vécue la vie et que
déjà la mort est là.
Méditez sur ce que je viens de dire, devenez plus sensible, plus alerte,
plus conscient, et prenez toute ma sagesse comme un critère pour que
vous continuiez à devenir de plus en plus détaché. Dès lors, le sage n'a
pas d'affection. Éphémère, le sage n'est plus affecté par l'amitié ou l'ini-
mitié, par le bien ou par le mal, par les honneurs, la respectabilité ou la
disgrâce, par la politique, la diplomatie et toutes les vieilles et préten-
dues religions... Il est parvenu au degré suprême, par le tao, par le
dharma, par la voie, par la méditation. Si l'attachement persiste, si vous
sentez que l'attachement grandit, alors vous vous trompez quelque part
dans votre méditation — c'est le critère. Si la méditation fleurit, si la
sensibilité grandit, si la conscience s'éveille vraiment en vous, vous au-
rez alors un sentiment de détachement — c'est le critère ; le détache-
ment suivra en conséquence. L'attachement ne peut pas être détruit
comme ça, et le détachement ne peut pas être pratiqué, cela ne s’ac-
quiert pas du jour au lendemain, c'est difficile, c'est délicat. Par consé-
quent, vous devez toujours chercher à transcender la totalité de l'exis-
tence, approfondissez votre méditation, votre expérience de la vie.
Seulement alors, vous pourrez vous déplacer n'importe où comme un
dieu, et vous serez détaché, intact, sans peur. Votre conscience sera ab-
solument transcendantale, alerte, rien d'étranger n'y entrera. Et votre
sensibilité sera absolument pure, rien de sentimental n'y entrera. Lors-
que vous êtes attaché, sentimental, les impuretés entrent en vous. C'est
la base de l'impureté : que vous perdez votre centre, votre sensibilité, et
que quelqu'un ou quelque chose d'autre devient votre centre d’être.
Le tao dit : le sage ne s'attache à rien et donc ne perd rien. Ceux qui
croient tenir la réussite voient soudain leurs espoirs s'effondrer. Prêtez
donc autant d'attention au dénouement de vos œuvres qu'à leur com-
mencement, et alors vous ne connaîtrez pas l'échec. Ainsi celui qui s'est
défait de son tempérament fier et de ses désirs multiples, n'est pas tenu
par les biens de ce monde et considère ce monde, tout comme le ciel
considère la création, avec détachement. Il créé sans s’approprier et
œuvre sans rien attendre. Il ne s'attache pas à ses œuvres. Et, par-là, il
les rends éternelles. L'esprit mature est celui qui a touché l'éternel, celui
qui avance dans la voie éternelle, celui qui peut vivre sans attache, sans

69
s'attacher à des choses passagères et éphémères. L'esprit qui a touché
à l'éternel est celui qui coule avec la vie, qui coule et qui évolue avec la
vie ; dénoue le fil des existences, fait jaillir la lumière. L'esprit transcen-
dant est celui qui a compris l'une des lois fondamentales de la vie : le
changement. Toujours renouvelé, dès que vous réaliserez profondément
la loi de l'impermanence de votre existence, il deviendra beaucoup plus
facile de lâcher-prise, d'abandonner vos attaches... tout. Et de vous ré-
pandre dans l'Univers, vide et seul. Indéfiniment, sans jamais vous en-
nuyer, sans jamais vous épuiser. Ce qui est en réalité une réalisation
bien difficile à atteindre même pour les plus grands Maîtres. Le renon-
cement absolu, le non-attachement absolu est extraordinaire, cela est
possible que lorsque vous avez totalement lâcher-prise, que lorsque vous
avez compris en profondeur la nature du soi, la nature du transcendant.
Autre chose qui est vraiment très étrange, mais qui s'avère être l'une
des découvertes les plus profondes de la conscience c'est : tout ce que
vous prenez pour des péchés ou vos ennemies — la l'avidité, la colère, la
haine, le sexe, la luxure, et même l'attachement, peu importe — votre
attitude selon laquelle ce sont des péchés et que ce sont des ennemis,
en fait vos ennemis. Et c'est étrange, parce que bien que le non-atta-
chement est notre nature de soi, dans la vie, nous devenions tous vic-
times d'attachement et d'aversion. Donc, bien que j'enseigne le détache-
ment, si vous prenez l'attachement pour un ennemi, cela peut se trans-
former en aversion, ce qui est pire que l'attachement. Par conséquent,
quand j'enseigne le détachement, je ne dis pas : soyez contre l'attache-
ment, faites-en votre ennemi. Non, non, non !
Je dis simplement que vous devez être plus sensible pour mieux com-
prendre, accepter les choses telles qu'elles sont, et transcender la tota-
lité de l'existence ; ensuite, le détachement aura lieu naturellement, sans
combat. Si vous combattez, par le combat, l'égo se renforcera, une sorte
d'aversion sera créée. C'est pourquoi parfois nous nous attachons à une
chose et nous sommes ensuite repoussés par elle, ou nous la repoussons.
Or nous pouvons toujours revenir au point zéro, au non-attachement,
parce que c'est notre nature essentielle : la conscience est toujours au-
delà des dualités, au-delà du bien et du mal, au-delà de l'attachement et
du rejet... Lorsque la conscience s'attache à quelque chose ou rejette
quelque chose d'autre, la conscience est corrompue ; l'attachement et
l'aversion n'ont absolument aucun rapport avec la conscience une. Le
non-attachement est notre nature innée, notre nature essentielle ;
comme une graine devient une fleur. Notre véritable nature et la cons-
cience sont inséparablement liés avec le non-attachement. Cela semble
contradictoire mais ça ne l'est pas. La plus grande erreur que l'on com-
met à cet égard est d'embrasser l'aversion comme un moyen d'arriver au
non-attachement. Cela arrive par exemple lorsque nous décidons de se

70
battre contre nos attaches, plutôt que d'en prendre conscience et s'en
détacher. Mais rappelez-vous, bien que l'attachement n'est pas idéal,
que ce soit grossier, ce n'est cependant pas aussi nocif que l'aversion,
que l'acte d’être contre l'attachement, car le visage de l'attachement est
clair et simple, il peut être facilement reconnu. Personne ne peut con-
fondre l'attachement avec le non-attachement, c'est impossible. Vous
pouvez pas dire qu'une personne avare, qui s'accroche à l'argent ou au
sexe est non-attaché. Mais le visage de l'aversion est très trompeur, il
est camouflé, latent. Et c'est pourquoi il représente un énorme danger
pour celui qui essaie d'atteindre le non-attachement. Maintenant, la
question est de savoir comment être plus conscient, conscient de notre
nature de soi pour transcender non seulement l'attachement mais aussi
l'aversion. Si vous pouvez comprendre la nature de soi, le non-attache-
ment, vous ne serez pas attaché ni détaché à ce moment-là, vous ne
serez ni l'un ni l'autre, au-delà de la dualité — la nature de soi est at-
teinte. L'attachement et l'aversion se produisent invariablement dans la
relation avec les autres. Nous avons vu que lorsque vous n’êtes pas un
tout, une unité conscience, une unité transcendantale, vous avez besoin
de quelqu'un ou de quelque chose pour vous compléter, d’où l'attache-
ment. De la même manière, l'aversion n'est possible que par rapport à
quelqu'un ou quelque chose. L'accrochage et le rejet reflètent avant tout
la non-acceptation de votre véritable être, de votre tathatā, et en second
lieu, vos relations hors de votre centre d’être ; ils appartiennent à votre
côté comportemental. Centré en vous-même, vous n’êtes ni l'un ni
l'autre. La divinité est retrouvée, l'unité est atteinte.
Il est important de comprendre que la négation est laide, la division est
laide, parce que la partialité est toujours laide — définir certaines choses
comme belles en définit inévitablement d'autres comme laides ; s'atta-
cher à une chose en rejette inévitablement l'autre — mais lorsque vous
allez au-delà du mental, au-delà de la sentimentalité, au-delà de la dua-
lité, de l'attachement et de l'aversion, cette laideur est perdue, ce com-
portement est perdu. Lorsque ce comportement est perdu, vous êtes dans
le non-attachement absolu. Maintenant, une chose doit être comprise :
l'attachement et l'aversion appartiennent tous deux à votre comporte-
ment que vous devez apprendre à transcender pour vivre comme un dieu,
parce que ces deux choses n'appartiennent pas à votre nature divine. Le
comportement signifie que l'un entre dans une relation — avec quelqu'un
ou quelque chose d'autre — mais la division est essentielle et l'autre est
essentiel. Le comportement n'est pas possible sans l'autre ; quand on est
vide et seul, détaché de tout, complet, spontané et imprévisible. Ce qui
nous amène à la sublime solitude.

71
C'EST DANS LA SUBLIME SOLITUDE QUE L'ON APPREND LES PLUS
BELLES LEÇONS DE LA VIE :

Vous devez apprendre à aimer la solitude pour transcender la totalité de


l'existence et, vivre comme un dieu. Il est difficile d'imaginer comment
l'on peut être heureux dans la solitude. Si vous dites qu’être seul est une
liberté, qu’être seul est un pur bonheur, qu'être vide et seul est exta-
tique, une femme ne peut pas le comprendre. Cet accent mis sur le fait
d’être seul a existé partout dans le monde à cause de trop de chercheur
de vérité qui sont des hommes — Lao Tzu, Bouddha, Mahāvīra, Jésus,
Mahomet, Nietsche, Osho... Ils sont tous entrés dans la solitude, et ils
n'ont atteint l'ultime que dans la solitude. Maintenant, une femme,
chaque fois qu'elle est toute seule, ressent de l'angoisse, si elle est en-
touré, si il y a un amant, même si cet amant n'est pas physique, mais
spirituel, dans son esprit, elle est heureuse. Il en va de même pour les
hommes qui ont un comportement efféminé, et qui ont peur de la soli-
tude, qui ont besoin d'attachements — c'est un aliment subtil, c'est leur
nourriture. Chaque fois qu'une personne essaye en vain d'échapper à la
solitude, cette personne court après les autres pour se nourrir de leur
centre d’être. Ce comportement à la base de toutes les relations n'a rien
à voir avec l'amour, toute l'énergie dépensée dans cette entreprise, ce
comportement et ces manières découle de la peur, de la cupidité, de la
ruse... l'amour est absent.
Une personne qui ne sait pas être seule, dont le bonheur ne vient pas de
son centre d’être, n'est pas capable d'amour. L'élévation de l'amour est
la qualité intrinsèque de la solitude et la solitude est la qualité intrin-
sèque de la nature de soi. La nature de soi est solitude, la nature de soi
de chaque individu est la même parce que la nature de soi signifie ce qui
est tout seul. Si vous êtes laissé complètement seul, loin des hommes et
des choses, des idées et des images, des attachements et des aversions,
seriez-vous attaché ou opposé à cet état ? Non, l'attachement et l'aver-
sion sont des relations dans lesquelles l'autre est essentiel, ce qui n'a
aucun rapport avec la solitude. Une fois que vous êtes libéré de toutes
les relations, de tout esclavage, que vous êtes tout seul, sans attache,
vous atteignez la nature de soi. Toutes ces choses dont nous discutons
doivent être comprises parce que je veux que vous comprenez à juste
titre le sens et la signification du non-attachement, qui est votre nature
de soi ; son contexte et les termes associés. Car à moins que vous ne
compreniez correctement ce dont je parle, vous ne parviendrez jamais à
transcender la totalité de l'existence et à vivre comme un dieu. Et une
fois que vous me comprendrez vraiment correctement, totalement, vous
n'aurez pas beaucoup de difficulté à parvenir au renoncement absolu, à

72
arriver au non-attachement absolu, à réaliser votre véritable nature et à
atteindre la réalité ultime de toutes les réalités intrinsèques.
D'ici là, ce que je dis n'a pas beaucoup de sens, quelque chose d'autre
doit être importé ; l'attachement et l'aversion sont des relations dans
lesquelles l'extérieur est nécessaire, quelque chose de plus, quelque
chose d'autre est nécessaire, « l'autre » est essentiel. Sans l'autre, ces
termes n'ont aucun sens. Et à cause de cet « autre », l'attachement et
l'aversion se transforment en un subtil esclavage psychologique. Dans
les deux cas, nous dépendons des autres. Ainsi, une personne attaché
est un esclave, et pour autant, une personne hypocrite qui inspire de
l'aversion est aussi un esclave, un esclave du genre opposé. Enlevez le
coffre-fort de celui qui s'accroche à la richesse et il mourra. Mettez une
belle femme dans la chambre de celui qui est opposé au sexe et il ne
pourra pas dormir. Quelqu'un qui est accro au sexe ne peut pas vivre
sans une femme ou un homme. Mettez un célibataire avoué avec une
belle femme ou un homme, et il agira de manière désordonné. Les deux
types de personnes sont en esclavage, ils sont dépendant de l'autre. Ils
ne peuvent pas avancer tout seul, peu importe que l'autre existe ou non
; il y a beaucoup de gens qui ont des amis imaginaires, qui suivent des
guides imaginaires, qui vénères des dieux imaginaires, ou qui sont han-
tés par des esprits imaginaires. Peu importe si l'autre est imaginaire,
l'autre est devenu une partie inséparable de leur être. Que l'autre soit
une femme ou un amant, une sainte bible ou un dieu hypothétique, ils ne
peuvent pas penser à eux-mêmes sans l'autre, ils ne peuvent pas vivre
en paix. Le cupide ne peut pas penser à lui-même sans argent, et le re-
nonçant ne peut pas non plus penser à lui-même en association avec
l'argent. Mais l'autre (l'objet) est présent au centre des deux. Si vous
comprenez cet aspect comportement du non-attachement, vous saurez
que les changements de comportement ne font pas beaucoup de diffé-
rence. Il arrive très souvent qu'une personne d'attachements réagisse et
tourne le dos à tout ce à quoi elle s'accroche, par exemple, les sentimen-
talistes tournent souvent le dos aux personnes qu'elles jugent toxiques,
sans savoir qu'elles sont elles-mêmes toxiques. Ou encore, il arrive sou-
vent qu'un renonçant se transforme à nouveau en un homme mondain et
commence à travailler et à courir après l'argent et des positions supé-
rieurs, et le prestige.
Des gens qui ont beaucoup de succès dans le monde viennent me voir et
me disent de venir trainer avec eux, que comme tout le monde j'ai besoin
d'eux, j'ai besoin d'un travail, j'ai besoin d'argent, d'une femme, ils di-
sent que j'ai fait une erreur en quittant le monde pour vivre comme je
l'entends, brahmacharya. Peut-être que quelque chose doit leur manquer
pour les pousser à me tirer vers eux, vers l'autre, ou à me tirer dans
l'esclavage. Un moine pense toujours que les gens du monde mondain
vivent une belle vie, alors qu'en réalité ils gaspillent leur vie. Et les gens

73
du monde pensent qu'ils manquent des expériences de vies supérieures
que les moines et les reclus ont la chance de pouvoir expérimenter. En
fait, seules leurs situations sont différentes ; leur comportement est le
même. Psychologiquement, ils ont dans le même bateau. Psychologique-
ment, ils sont fortement dépendants du monde, des autres, des objets,
des pensées... ils sont enchainés. Et de telles personnes ne peuvent pas
connaître la liberté, la vérité, la béatitude. Vraiment, même si leur situa-
tion sont différentes, l'esclavage est le même, « l'autre » est l'esclavage.
Habituellement, un renonçant pense qu'il a abandonné l'autre, mais il
n'est pas conscient qu'il a tort de le penser. Il est toujours lié à l'autre
par la pensée et par les sentiments ; il est maintenant dans une sorte de
relation avec l'autre, une relation d'évasion. Ce qui laisse derrière le
poursuit. Bien qu'il ne coure plus après, parce qu'il s'est échappé, il en a
peur, il est inquiet, que l'autre soit à nouveau sur son chemin. Et où peut-
il fuir l'autre ? L'autre est partout. L'autre est partout sauf à un endroit,
et c'est le centre de votre être le plus intime, votre être le plus intime.
Dans ce monde, vous ne pouvez pas fuir l'autre, parce que le monde est
l'autre, et où que vous ailliez, le monde sera avec vous ; vous ne pouvez
pas fuir le monde, vous pouvez le transcender, vous pouvez atteindre et
visiter d'autres mondes, mais vous ne pouvez pas vous en détacher. Ou
que vous alliez, le monde sera là, l'autre sera là, donc vous ne pouvez
fuir nulle part. Bien sûr, « l'autre » prendra de nouveaux noms, de nou-
velles formes, mais il sera toujours là. En changeant les apparences,
vous ne pouvez pas changer la réalité. Sauf la réalité, sauf dans votre
propre espace, sauf dans la source de votre amour, l'autre est partout.
Au plus profond de l'amour, l'autre n'est pas — non pas parce que l'autre
ne peut pas y entrer, mais parce que personne ne peut y entrer, même
vous, en pénétrant au plus profond de votre cœur, de votre être, vous
disparaîtrez. Il n'y a donc aucun moyen pour l'autre, d’être là, présent.
Donc, tant que vous êtes dans le monde, accroché au monde, vous ne
pouvez pas transcender le monde et vous en libérer, il est partout. Main-
tenant, l'autre côté de la vérité c'est que tant que vous existerez, en tant
qu'égo, en tant que « je », l'autre sera là. Même si vous fermez les yeux
et que le monde disparaît, l'autre sera là — derrière vos yeux fermés,
dans vos désirs inassouvies, dans vos rêves et l'imagination, dans votre
inconscient et votre karma, il sera là. Tant que vous l’êtes, l'autre est
inévitablement avec vous. La seule chose qui en est libre est la nature
de soi, sabhāva. Malheureusement, c'est encore l'un des termes qui a été
mal compris. Sabhāva est un état où le soi, le « je », l'égo, cesse d’être
— mais par nature de soi, nous entendons généralement mal le sens,
nous comprenons le sentiment de soi. Mais quand je parle de sabhāva,
la nature de soi, je ne parle pas d'un soi ; il n'y a aucune relation entre
la nature de soi et le soi. La vraie nature de soi est ce qui était là quand
je n'étais pas dans ce monde, et elle sera là quand je serai parti d'ici et

74
que je ne ferai plus parti de ce monde. Et sur ces entrefaites, il est cru-
cial de pénétrer la nature de soi pour transcender la totalité de l'exis-
tence, depuis l'origine sans commencement jusqu'à la fin sans fin. Que
vous soyez ici ou non, la nature existe toujours, et comprendre cette
nature éternelle, c'est comprendre la nature de soi. L'association du
terme « soi » avec la nature crée toute confusion, elle donne le sentiment
qu'elle a quelque chose à voir avec le soi, or la nature ne se préoccupe
absolument pas de vous. Le monde existe-t-il encore quand l'on meurt ?
Les damnés et les autres survivants disent oui, mais en soi, tout a disparu
: « soi » et tout ce qui est « non-soi ». Psychologiquement, le monde
n'existe pas sans le « soi », il n’existe pas sans l'égo.
Lorsque vous tombez dans la nature de soi, il n'y a pas de soi, il n'y a pas
d'autre, et il n'y a pas de monde, mais la nature de soi l'est. Quand il n'y
a pas de soi, pas de non-soi, c'est-à-dire que l'autre n'est pas, et quand
il n'y a pas non plus de monde ; cet état est un état de sommeil profond.
Cet état de sommeil profond disparaît aussi avec l'éveil, avec l'illumina-
tion de la conscience. Vous pouvez regarder ce phénomène de la manière
suivante : tant que le soi existe, tout ce qu'il voit, c'est le monde. Le
monde est une réalité objective que le soi voit du point de vue de lui-
même, de son égo, et donc c'est l'autre. Le monde est l'autre. Donc, si
l'égo cesse, si le soi cesse d'exister, l'autre cessera aussi d'exister. Alors
il n'y a personne qui peut être attaché et personne avec qui on peut être
attaché ; il n'y a personne qui peut nous être opposé et personne à qui
l'on peut être opposé.
Par cette nature de soi qui dépasse la conception dualiste de l'égo, nous
sommes nulle part et partout, et en tout. Cet état de non-attachement
absolu est notre nature innée, mais elle est très mal comprise et mal vue
au yeux de ceux qui dorment et qui se sont attachés à des illusions. La
plus grande erreur que les multitudes commettent à cet égard est que
les gens confondent la solitude qui est la nature du non-attachement,
avec l'isolement, qui est le produit de l'attachement et de l'aversion.

LA SOLITUDE À UNE GRANDEUR EXISTENTIELLE, C'EST UN


DÉBORDEMENT DE PRÉSENCE :

L'isolement, c'est l'absence, le manque de présence. La solitude, c'est la


nature de soi, c'est la présence de soi, du véritable soi. L'isolement est
très négatif, vous ne pouvez supporter votre propre présence, votre
propre nature. Vous avez besoin que quelqu'un d'autre vous éclaire.
C'est tout le contraire de la solitude, la solitude est très positive. C'est
un débordement de présence, une ataraxie. Vous êtes empli de présence
et vous pouvez emplir l'Univers tout entier de votre présence mystique ;

75
et il n'y a besoin de personne. Tout l'Univers devient mythique, une mer-
veille vivante, envoûtée par votre seule présence — c'est un vrai en-
chantement ! Il y a toute les chance que l'on puisse confondre la solitude
et l'isolement, parce qu'un solitaire peut aussi sembler vouloir s'isoler,
se séparer des hommes et des choses pour atteindre le non-attachement.
Ce comportement est de l'aversion, il est donc essentiel de se méfier de
l'aversion, qui n'est pas meilleur que l'attachement, et qui peut mener à
l'isolement. Mais un individu qui aime la solitude, une ermite qui vit en
marge sans jamais sortir de son temple n'est pas forcément isolé, et à
l'inverse un individu extraverti qui a beaucoup de relation avec les autres
peut être isolé. Les gens continuent à essayer d'entrer en communion
avec les autres, mais parce qu'aucun des deux ne connaît la solitude,
aucune communion n'est possible. Si une personne est dans le besoin,
alors cette personne est isolée, si l'autre personne est aussi isolé, dans
le besoin, le manque, les deux essaieront d'exploiter l'autre. Et ils peu-
vent vivre dans la même maison, mais ils seront, malgré les apparences,
toujours isolés. Et c'est la chose la plus triste au monde de voir partout
des couples qui vivent ensemble, mais où la femme et la mari se sentent
seuls. Même les animaux ne sont pas aussi misérables, alors pour trans-
cender la totalité de l'existence et vivre comme un dieu, vous devez ap-
prendre à aimer la solitude. La solitude est positive, la solitude est la
santé. C'est la joie d’être soi-même, c'est la joie d'avoir son propre es-
pace. Puis la solitude est un débordement de présence, un débordement
d'énergie, un débordement d'amour — c'est une bénédiction. Plus vous
êtes amoureux, plus vous vous sentez seul. Mais seul les vrais amoureux
peuvent le ressentir et ainsi apprécier la beauté de la solitude, parce que
seul l'amour vous donne le courage d’être seul, seul l'amour crée le con-
texte pour être seul. Seul l'amour vous comble si profondément qu'il vous
renvoie à l'intérieur, de sorte que vous n'avez plus besoin de l'autre —
vous pouvez être seul. L'amour vous rend si intègre, si divin, que vous
pouvez être seul et extatique toute votre vie, et mourir seul sans pro-
blème. Lorsque vous naissez dans le royaume de la mort, vous y entrez
seul, vous pouvez soit vous sentir isolé et esseulé, soit apprécier la li-
berté et la joie de vivre qu'apporte la solitude et le dépassement de soi.
Et c'est l’une des contributions les plus significatives de Gautam Boud-
dha pour la vie spirituelle de toute l’Humanité, d’insister auprès de ses
disciples et de ses dévots : « Laissez votre seule présence vous guider ».
En définitive, nous devons tous développer en soi-même la capacité à
trouver sa propre voie, sans carte et sans boussole, sans compagnon ou
guide, pour vivre comme un dieu.
Ce monde est très isolé ; par conséquent les gens se droguent ou se
divertissent dans le sexe, ou tout type de divertissement qui les gardent,
du moins pour un certain moment, oublieux de la solitude, loin de la ré-
alité. Et les multitudes font tout pour le cacher — avec la religion, avec

76
un grand palais, avec beaucoup d'argent et beaucoup de possessions,
avec une grande famille et beaucoup de fans, avec des groupies ou les
manifestations... Mais la blessure est toujours ouverte et la plaie suinte
de pus. Cela ne fait aucune différence que vous soyez riche ou pauvre,
que vous viviez et mourriez confortablement ou inconfortablement, cela
ne fait aucune différence ; la mort advient de manière égale. Les appa-
rences extérieures et vos possessions ne peuvent pas changer votre so-
litude intérieure, votre réalité intérieure, vous ne pouvez pas la cacher ;
vous ne pouvez pas cacher votre peur de la mort, votre peur de la soli-
tude, votre peur de vous retrouver seul quelque part et de ne pas vous
en sortir, d’être coincé là, d’être atteint de démence ou de tomber dans
l'oubli. Il n'est donc pas nécessaire de s'accrocher au monde extérieur
et de vous enfermer dans une belle maison ou au milieu d'une foule pour
essayer de le cacher. Une fois que vous y êtes, une fois que vous avez
compris qu'il n'y a aucun espoir — que vous y êtes, que vous allez mourir
seul, le détachement se produit, et dans cet état de non-attachement, la
béatitude est la seule réalité, parce que dans le lâcher-prise personne
ne meurt.
Il se peut que lorsque je parle de la mort ultime de cette existence, vous
entriez en contact intime avec la nature de votre être ; dans une pro-
fonde solitude. Cette profonde solitude peut soit vous effrayer, soit vous
inciter à avancer comme un dieu et à transcender la totalité de l'exis-
tence. Dans la première situation, la nature de l’être est une solitude
incomprise. Une fois que vous comprenez mal la nature de l’être, vous
restez étranger à vous-même, et au lieu de voir votre solitude intérieure,
votre propre présence comme une liberté personnelle et un trésor fan-
tasmagorique, au lieu de voir le silence comme la paix et la relaxation,
au lieu de ressentir la bienfaisance avec l'existence, vous êtes effrayé,
fermé, petit, isolé. Ce qui n'est pas le cas dans la deuxième situation :
une fois que vous comprenez la nature de l’être, une fois que la solitude
est comprise, tout le contexte change. La solitude à une beauté et une
grandeur existentielle. Elle vous offre la possibilité de transcender la
totalité de l'existence, de trouver votre place dans ce monde infiniment
vaste, et de vivre comme un dieu qui ne se sent pas étranger à ce monde.
Ce n'est donc pas quelque chose qu'il faut fuir ; ce n'est pas triste d'être
seul — c'est une chose dont il faut se réjouir. Mais tout le monde se sent
étranger à ce monde, tout le monde fuit la solitude. Ça fait mal de savoir
que vous êtes seul, que vous êtes vide, et que vous avez peur de vous
retrouver seul dans ce vaste univers. C'est une réalité que beaucoup ne
veulent pas accepter, que beaucoup passe leur vie à essayer d'y échap-
per, à essayer de l'oublier, mais personne n'a jamais réussi à l'oublier, à
y échapper. Ce qui est naturel chez beaucoup, c'est d'essayer de l'igno-
rer, et d'y échapper en se cachant dans une foule, en ayant des amis, en

77
créant une famille... — mais vous ne pouvez pas l'oublier ; elle s'affir-
mera encore et encore. Et le problème deviendra de plus en plus com-
plexe parce que vous ne l'avez jamais vécu et comprise telle qu'elle est
; vous avez pris pour acquis que vous êtes né seul, que vous vivez seul
et que vous mourrez seul, mais vous n'en êtes pas du tout conscient, bien
qu'en réalité ce soit votre vie à vous seul, vous n'en avez jamais réelle-
ment fait l'expérience.
L'isolement est un trou, une solitude mal vécue et mal comprise ; il
manque quelque chose, il faut quelque chose pour le remplir, et rien ne
peut jamais le combler parce que c'est un malentendu en premier lieu.
En réalité, il ne manque rien, il n'y a pas de trou ; vous l'avez creusé. La
première solitude est un don de l’existence. La deuxième solitude
émerge lorsque la première n'est pas acceptée ; l'on creuse un trou et
l'on s'isole. L'isolement n'a rien à voir avec le fait de vivre comme une
ermite. L'isolement est une création mentale, cela signifie que vous ne
vous sentez pas bien dans votre peau en tant qu’être humain, en tant
qu’être vivant, cela signifie également que vous avez peur de sortir dans
ce vaste monde, que vous avez peur de sauter dans l'inconnu, de risquer
votre vie ; de vous dissoudre dans l'immensité océanique. En vieillissant,
vous continuez de creuser, et l'écart entre vous et votre véritable être,
entre vous et le monde se creuse également. Les gens ont tellement peur
d’être seuls qu'ils font n'importe quelle sorte de chose stupide. J'ai vu
des gens parler tout seul en soirée ; l'un parle de jouer aux cartes, l'autre
parle de Mc Donald's. La communication s'est arrêtée ; les gens ne se
parlent pas, tout au plus ils parlent, mais ils ne savent pas parler. Les
gens ont tellement du mal à communiquer qu'ils se mettent à jouer aux
cartes tout seul. D'une manière ou d'une autre, tout le monde joue car
tout le monde veut rester engagé, mais personne ne parvient à jouer
correctement. Une partie de carte qui est sensée durée deux minutes ne
s'est jamais terminée parce que les gens se sont mis à boire. Les gens
peuvent « s'engager » avec les autres, avec les cartes, avec la nourriture
et la boisson, avec la drogue ou le sexe, voire le travail... il y a des bour-
reaux de travail ; quand le week-end approche, ils s'agitent de peur —
qu'est-ce qu'ils vont faire ? Et s'ils ne font rien, ils sont livrés à eux-
mêmes, et c'est l'expérience la plus douloureuse. Alors ils continuent
d'organiser des soirées, à organiser leur week-end et le week-end pro-
chain et leur vacance d'été à l'avance. Vous serez surpris de savoir que
la plupart des accidents dans le monde se produisent le week-end et
pendant les vacances. Ils devraient prendre le temps de se reposer et se
retrouver, mais à la place, ils sautent d’hôtel en hôtel, ils regardent la
télévision ou bien ils jouent à des jeux vidéo pendant des heures, ils vont
voir des matchs de football, ils vont boire un verre en ville, juste pour
s'éviter. Toutes ses activités distrayantes sont simplement là pour pas
que vous ne soyez laissé seul ; parce que c'est très effrayant d’être seul.

78
Et cette idée est prise à d'autre ; qui vous a dit qu’être seul est très
effrayant ? Ceux qui ont connu la solitude la vénèrent comme un dieu
compatissant, patient, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son
amour. Ils disent qu'aimer la solitude, c'est une preuve de compassion
envers soi-même. Ils disent qu'il n'y a rien de plus beau, de plus paisible,
de plus joyeux que d’être seul. En se retrouvant tout seul, l'on trouve le
sens de la vie, la signification de la vie, la joie de vivre, la splendeur de
la vie. En se retrouvant, l'on trouve Dieu. Se retrouver soi-même est la
plus grande découverte dans la vie, de toute vie confondue, et cette dé-
couverte n'est possible que lorsque vous êtes seul, que lorsque vous pre-
nez vraiment le temps de vous connaître, au-delà du nom et de la forme.
Pour un temps, vous êtes enfermé dans une forme et attaché à des noms
; une étoile attachée à un corps, jusqu'au moment où elle se libère de ce
poids... C'est alors que lorsque votre conscience n'est encombrée par
rien, par n'importe qui, quand votre conscience invisible et infinie est
complètement vide — dans ce vide, dans ce pur néant, dans le royaume
de la nuit, dans le royaume des morts, un miracle se produit. Et ce miracle
est le fondement de toute religion.

ÉCOUTEZ, Ô LES ENFANTS DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE, LE


MIRACLE ULTIME DE LA VIE :

Le miracle est que lorsqu'il n'y a rien d'autre que votre conscience, la
conscience se retourne sur elle-même. Ne trouvant plus aucun obstacle,
ne trouvant aucun objet auquel s'attacher, ne trouvant aucune réponse
aux questions existentielles, le chercheur revient à la source et trouve
tout ce qu'il cherchait : lui-même. Ce retour à la source devient un cercle.
Au moment où le cercle est bouclé, vous n’êtes plus seulement un être
humain ordinaire, vous êtes un dieu ; vous êtes devenue une partie de la
piété divine qui entoure l'existence. Ce monde est maintenant votre
Royaume. Vous n’êtes plus vous-même, vous n’êtes plus un chercheur
ou un mendiant, vous êtes un seigneur ; vous êtes devenu une partie de
l'univers entier — votre battement de cœur est maintenant le battement
de cœur de l'univers lui-même, votre volonté est maintenant la volonté
de l'existence elle-même. C'est l'expérience que les mystiques ont re-
cherché toute leur vie, à travers les âges. Certains ont même abandonné
leur royaume et leurs possessions pour atteindre cette réalisation. Il n'y
a pas d'autre expérience qui soit plus extatique, plus heureuse. Que vous
soyez pauvre ou riche, cette expérience vous transforme totalement,
cette expérience transforme totalement votre vision : là où il y avait des
ténèbres, maintenant il y a de la lumière ; là où il y avait de la misère,
maintenant il y a la béatitude ; là où il y avait de la colère, de la haine,
de la possessivité et de la jalousie, il n'y a qu'une compassion infinie.

79
Toute l'énergie qui était gaspillé dans toute sorte de chose stupide n'est
plus gaspillée ; elle prend une tourne positive et créative, une tournure
qui apportera énormément de sens à votre existence. D'une part, vous
n’êtes plus votre ancien moi, victime des phénomènes ; d'autres part,
vous êtes, pour la première fois, votre moi authentique, le Maître des
phénomènes. Le disciple a mûri ; l'ancien est parti, le nouveau est arrivé.
Le vieux était mort, ce n'était qu'une sorte d'esprit désincarné, errant ;
le nouveau est un esprit libre, béni et éternel ; il appartient à l'éternel,
à ce monde sans commencement et sans fin. C'est pour cette raison que
les Maîtres sont immortels. En raison de cette expérience les Upanishads
disent : « Shrinwantu Vishwe Amritsaya Putrah » — Écoutez, ô les enfants
de l'immortalité du monde entier. Écoutez, ô les enfants de la béatitude
immortelle. Dans la tradition védique, l’être humain ne meurt jamais,
seul son corps meurt, l’être à l'intérieur est le fils de l'immortalité. Nous
trouvons la même idée dans la Bhagavad Gītā : d'une part, le monde en-
tier prétend que l'homme n'a pas sa place dans cet Univers. C'est une
créature tout simplement impuissante. Il est misérable, il a des maladies,
il a des angoisses et finalement il a la mort. Même les animaux ne sont
pas si impuissants, ils n'ont pas de maladies mentales et ils ne meurent
pas. L’être humain craint de vivre et de mourir, il est rien. Or, d'autre
part, les Upanisads glorifient l’être humain comme des enfants de l'im-
mortalité. Enfants d'un bonheur immortel ! — Quel doux nom, quel nom
plein d'espoir ! À moins que vous ne vous connaissiez comme un enfant
immortel, comme un être éternel, faisant partie du tout, vous n'avez pas
votre place dans cet Univers et vous resterez effrayés par la solitude et
par la mort. La peur de la solitude est simplement une autre forme de la
peur de la mort. Et la peur de la mort s'impose simplement parce que
vous n'avez pas connu la solitude et que vous n’êtes pas conscient de
votre origine dans la source éternelle de la vie. Une fois que dans la
solitude, l'éternité de votre être est réalisé, au-delà de toutes les té-
nèbres, de toute illusion, la mort devient le plus grand mensonge de
l'existence, et une béatitude immortelle éclate soudainement en vous.
L’être humain veut la vérité, faire l'expérience de la vérité par lui-même
; quand il l'aura saisi, s'en sera rendu compte, le sentira dans son cœur
de sacré-cœur, alors seulement, par les vedas — par la vision et la con-
naissance — tous les doutes disparaîtront, toutes les ténèbres seront dis-
persées et tout ce qui est tordu se redressera. La voie est claire : ce qui
est incomplet s'accomplira, ce qui est courbé deviendra droit, ce qui est
vide sera rempli, ce qui est usé deviendra neuf. Ainsi est le sage que nul
ne peut égaler. Il embrasse la solitude, il embrasse l'Unité. Il vit caché
et pourtant tous le voient. Absent à lui-même, sa présence s'accroît. Car
il ne s'affirme pas et pourtant il s'impose, voici, il y a un moyen de sortir
des ténèbres et de tout doute, et c'est en percevant celui qui est au-delà
des ténèbres, celui qui suit la voie, le tao, le dharma ; il n'y a pas d'autre

80
moyen. Que vos doutes soient dissipés ! La source de l'immortalité réside
en chacun de vous, éveillez le Roi qui sommeille à l'intérieur de vous,
parlez-lui du Salut et rendez-le apte à transcender la totalité de l'exis-
tence et à vivre libre comme un dieu, le chemin vers cela est contenu
dans les fameux Upanishads. Et quand vous parviendrez au sommet,
même les plus grands rois bien entourés pourraient se sentir jaloux.
Quand je parle de la mort ultime de cette existence, vous entrez en con-
tact intime avec la nature de votre être éternel ; dans une profonde so-
litude. C'est paradoxal ; d'une part je parle de la mort ultime, et d'autre
part de parle de la vie éternelle. Pourquoi ? Pendant quarante-deux ans
Bouddha a mis l'accent sur un mot : sammasati. Sama peut signifier
beaucoup de choses : la solitude, le centrage, l’enracinement, l'équilibre,
l'absence de distraction, la tranquillité, la béatitude — ce sont tous des
aspects du samma. Et sati — sammasati. Sati peut signifier la réflexion,
le souvenir, la présence, la pleine conscience. Toutes ces significations
sont impliquées. Sammasati est un mot très riche — il signifie « se sou-
venir ». Vous pouvez devenir une encyclopédie — votre esprit est bien
capable de se souvenir de toutes les bibliothèques du monde — mais c'est
juste une chose morte. La seule chose qui compte est le moment où vous
vous souvenez de vous-même — enfant d'un bonheur immortel ! Je me
souviens d'une magnifique histoire, d'un lionceau nommé Simba, exilé
de son royaume après avoir été accusé d'être responsable de la mort de
son père, Musafa... Il a donc grandit au loin avec d'autres animaux, ou-
bliant qui il est. Et un soir, alors qu'il déprimait, un mandril, Rafiki, le
sage qui veille sur les animaux de la savane, se moqua du lion. Simba lui
demande d’arrêter mais le singe lui explique qu'il ne peut pas, sinon tout
s'aggraverait ! « Sale petit singe. Vous allez arrêter de me suivre ? Dit le
lion — qui êtes-vous ? » — « Qui es-tu, toi ? » Répliqua Rafiki. Simba
croyais le savoir, mais il n'en est pas si sûr. Mais Rafiki sait qui il est.
Alors il lui dit d'approcher son oreille, car c'est un secret. Puis il se mit
à chanter n'importe quoi et à danser. « Ça suffit ! Qu'est-ce que ça veut
dire ? » demanda Simba, énervé. Le singe lui répondit alors en riant : «
Ça veut dire que c'est toi, le singe, et pas moi. » Le lion parti en lui disant
qu'il n'avait pas les idées claires. « Faux ! C'est toi qui n'a pas les idées
claires — rétorqua le singe en lui mettant le doigt dans le nez — tu ne
sais même pas qui tu es. » — « Parce que vous le savez, vous ? » Demanda
Simba. « Eh oui, répondit Rafiki avant de s'éloigner en courant : tu es le
fils de Musafa. » Simba, étonné, décida de le suivre. Plus loin, il trouva
le singe en train de méditer et lui demanda : « Vous connaissiez mon père
? » Rafiki le corrigea en lui affirmant qu'il connaît son père. Désolé de
lui annoncer, Simba lui dit qu'il est mort, il y a déjà longtemps... « Non,
je corrige encore ! Il est vivant et je vais te le montrer. Suis le vieux
Rafiki. Il connaît le chemin. Viens ! » Simba le suivit difficilement en
courant dans une jungle dense, très dense, au milieu de nulle part... «

81
Arrête ! — cria le singe, en arrêtant le lion dans sa course — regarde en
bas. » Le singe l'a trainé jusqu'à un coin d'eau, mais le lion ne voyait rien.
Le singe le força à regarder de plus près et de voir son reflet dans l'eau
— l'eau était silencieuse, sans aucune ondulation, c'était comme un mi-
roir pur — et Simba n'en croyait pas ses yeux. Non seulement il vu son
reflet, mais au-delà, il vu aussi le reflet de son père. Il vit en lui. Alors
qu'un mirage apparu dans le ciel ; son père lui dit qu'il a oublié. Simba
se demanda comment est-ce possible ? Eh bien, en s'oubliant lui-même,
il a oublié son père. « Regarde au fond de toi, Simba. Tu vaux bien mieux
que ce que tu es devenu. Tu dois reprendre ta place dans le cycle de la
vie » ; expliqua Musafa. Mais Simba se demandait encore comment est-
ce possible ? — « Je ne suis plus celui que j'étais. » — « Souviens-toi de
qui tu es. Tu es mon fils, et tu es le vrai Roi. N'oublie pas qui tu es ! »
répondit le mirage en s'évaporant. Une fois que cette expérience s'est
finit, de retour à lui, Simba se posa des questions : « Qu'est-ce que c'était
? » — « Le temps ! — rétorqua Rafiki en lui frappant la tête avec son
bâton — le temps est en train de changer. » Après avoir souffert, Simba
s'exprima en disant que c'est bien, le changement. Le mandril, Rafiki lui
dit en lui redonnant un coup de bâton : « Oui, mais ce n'est pas facile. Se
souvenir signifie que tu dois affronter ton passé, que tu dois retourner
au royaume et reprendre ta place, la place que tu fuis depuis si long-
temps. » — « Pourquoi me donner ce coups ? » — demanda Simba. « Peu
importe, c'est le passé. » — répondit le sage. « Mais j'ai encore mal. »
Répond Simba. « Oui, le passé peut faire mal. Mais soit tu le fuis, soit tu
en tires une leçon. » Simba décida de reprendre ce qui lui revient de droit,
et courut vers son royaume pour accomplir sa destinée de roi.
La mort n'est jamais arrivé, n'arrive jamais, n'arrivera jamais, parce que
ce qui est, reste toujours — sous différentes formes, à différents ni-
veaux, mais il n'y a pas de discontinuité. Vous ne pouvez rien enlever à
la totalité de l'existence, même quand la totalité passe dans l'inexistence
avant de revenir dans l'existence, la totalité est toujours présente. Et le
moment présent devient un point de rencontre de deux éternités : l'une
allant vers le passé, l'autre allant vers l'avenir, vers le Royaume de Dieu.
Et tous deux ; l'éternité dans le passé et l'éternité dans le futur vous
appartiennent totalement. Mais vous devez vous souvenir de qui vous
êtes, pas seulement avec l'esprit ; chaque fibre de votre être total,
chaque cellule de votre corps devrait s'en souvenir, non pas comme un
mot, mais comme un sentiment profond de bonheur immortel. Gautam
Bouddha avait l'habitude de dire : « La fonction du Maître est de vous
aider à vous souvenir de qui vous êtes. » Vous ne faites pas partie de ce
vieux monde mondain ; votre maison et la demeure du divin. Vous êtes
perdu dans l'oubli, de et par votre inconscience ; vous avez oublié qu'en
vous Dieu est caché comme un enfant qui joue à cache-cache. Mais hé-
las, vous ne regardez jamais à l'intérieur parce que vous avez peur de

82
l'obscurité. Parce que tout le monde regarde à l'extérieur et dit que la
solitude est effrayante, vous continuez aussi à regarder à l'extérieur et
à dire qu’être seul est effrayant ; à vous morfondre sur votre sort. Alors
qu’être seul est une grande opportunité de vous transformer, une béné-
diction, parce que dans votre solitude, vous êtes obligé de tomber sur
vous-même et pour la première fois de vous souvenir de qui vous êtes.
Savoir que vous faites partie de l'existence divine, c'est savoir vous
n'avez jamais été seul, vous ne l’êtes pas, et vous ne le saurez jamais.
C'est aussi être libre de la misère, de la souffrance, de la mort — libre
de tout ce qui a été un cauchemar pour vous pendant de nombreuses
vies. C'est donc bien que vous preniez conscience d'une solitude pro-
fonde lorsque je parle de la mort ultime, car c'est la seule manière d'en-
trer en contact intime avec la nature de votre être éternel — ne le perdez
pas de vue ; devenez plus centré dans votre profonde solitude. C'est ce
qu'est la méditation : se centrer sur sa propre solitude, sur la nature de
son propre être. La solitude doit être si pure que même une pensée, pas
même un sentiment, ne doit la perturber. Au moment où votre solitude
sera pure, au moment où vous serez libre des autres, parce que vous
aurez atteint la source de l'immortalité, votre expérience de la solitude
deviendra votre illumination. L'illumination n'est pas quelque chose qui
vient de l'extérieur ; c'est quelque chose qui grandit en soi.

VOUS NE VOUS ATTENDEZ PAS À LA PROFONDEUR DE TOUT CE QUE


LA SOLITUDE PROMET.

Vous ne pouvez pas vous attendre à la profondeur de tout ce que l'éveil


promet ; car vous pouvez aller au-delà même de l'éveil. Et c'est ce que
j'appelle : la méditation transcendantale. Maintenant, vous connaissez
votre centre, les ténèbres de la solitude ont disparu, la pièce n'est pas
sombre. Mais il reste encore d'autres pièces, d'autres dimensions à éclai-
rer — vous pouvez éclairer une salle de spectacle. Alors vous vous tien-
drez seul, au milieu de la scène, comme un dieu imbu de sa personne qui
n'a peur de rien, qui ne doute pas, qui est confiant et droit comme un
créateur. Toute l'énergie qui était gaspillé dans toute sorte de chose stu-
pide n'est plus gaspillée. Maintenant, l'énergie peut circuler dans le
chant, dans la danse, dans le théâtre, dans l'art. Quoi que vous ferez
ensuite, ce sera transcendant, vous pouvez simplement couler dans un
silence profond, ou bien transcender mille et un moyens de créativité.
Quiconque entrera en contact avec le silence profond sera transformé
et entendra pour la première fois la musique céleste au-delà des sons.
Ensuite, créer quelque chose se fera spontanément ; tout ce que vous
ferez sera spontané et follement créatif, cela apportera énormément de
sens à toute votre existence.

83
Il ne sert à rien de combattre l'isolement en coupant brusquement toutes
vos attaches, toutes vos relations ; n'y pensez même pas. Cela ne sert à
rien ; elles n'existent pas, c'est simplement des illusions. Apportez sim-
plement de la lumière et vous ne trouverez aucune relation, aucune at-
tache, ni même les ténèbres ; la cause de toutes vos attaches, parce que
c'était simplement l'absence de lumière — ce n'est pas quelque chose de
matériel, ce n'est pas quelque chose qui existe, et cela n'a rien à voir
avec votre propre être. Mais simplement parce que la lumière n'était pas
là, vous avez eu un faux sentiment de l'existence des ténèbres qui vous
a poussé à vous attacher à des illusions de plus en plus subtiles. Vous
pouvez continuer à vous battre avec les ténèbres toute votre vie mais
vous ne réussirez pas à vaincre. De même, si vous continuez à vous
battre avec les autres toute votre vie, vous ne réussirez pas, vous ne
parviendrez pas à la réalisation. Vous devez travailler pour la lumière
parce qu'elle est positive, existentielle ; elle existe toute seule. Et une
fois que la lumière vient de l'intérieur, tout ce qui était son absence dis-
paraît automatiquement : l'isolement disparaît. L'isolement est sem-
blable à l'obscurité, à l'absence, la solitude est semblable à la lumière, à
la présence. Si vous ne connaissez pas votre solitude, si vous n'avez pas
travailler pour la lumière à travers l'expérience de votre solitude, vous
ne connaissez pas sa beauté, son immense pouvoir et sa force. Vous ne
connaissez que les ténèbres. Parce que vous ne connaissez pas la nature
de votre être, il y a de la peur. Vous vous sentez seul et séparé de toute
l'existence, alors vous voulez vous accrocher à quelque chose, à quel-
qu'un, à une relation, juste pour garder l'illusion que vous n’êtes pas
seul. Mais à travers cette incompréhension, parce que vous vous sentez
séparé de toute l'existence, comment pouvez-vous vous accrocher à
quelque chose ? Tout ce dont à quoi vous vous accrochez ne peut pas
être réel — ce n'est qu'un arrangement temporaire ; une relation, une
sorte de dépendance. Et pendant que vous êtes dans une relation, vous
pouvez créer une petite illusion pour oublier votre solitude. Mais c'est là
le problème : bien que vous puissiez oublier un instant votre solitude,
l'instant d'après, vous prenez soudainement conscience que la relation
n'a rien de permanent, or vous ne pouvez pas vous en défaire à cause de
l'illusion que vous avez créé et qui crée une sorte de dépendance affec-
tive voire addictive chez vous. Hier, vous ne connaissiez ni cet homme
ni cette femme, vous étiez étranger. Aujourd'hui, vous êtes ami et vous
vous connaissez à travers ces gens — qui sait pour demain ? Demain,
vous serez peut-être à nouveau des étrangers ; ils seront étranger à vos
yeux et vous serez vous-même étranger à votre propre solitude — d’où
la douleur. L'illusion donne un certain réconfort, mais elle ne peut pas
vous aider à transcender le confort de l'isolement, pour atteindre la ré-
alité où toute peur a disparu. Cela réprime la peur, donc en surface, vous
vous sentez bien, vous avez une belle maison — au moins vous essayez

84
de montrer aux autres et à vous-même que vous avez tout pour vous
sentir bien ; vous faites tous les efforts possibles pour vous sentir bien.
Vous faites semblant de vous sentir bien avec vous-même : vous vous
vantez, à quel point votre isolement est confortable, à quel point votre
cercle d'ami est grand, à quel point vos relations sont merveilleuses, à
quel point l'homme ou la femme qui vit avec vous est merveilleuse. Mais
derrière l'illusion — et l'illusion est si mince que vous pouvez voir der-
rière elle — il y a de la peur et de la douleur dans le cœur, parce que le
cœur sait parfaitement que demain les choses auront peut-être changé...
votre conjoint peut vous tromper, vous quitter ou mourir, tout peut chan-
ger. Toute votre existence ne tient qu'à un fil. Non, toute votre existence
est construite sur des ombres et des illusions, car toute l'expérience de
votre vie soutient que les choses continuent de changer. Rien ne reste
stable, tout change ; vous ne pouvez pas vous accrocher à quoi que ce
soit dans un monde en mutation, l’effort même est stupide.
Peut-être qu'à long terme, vous comprendrez que les lois de l'existence
ne vont pas faire d'exceptions, et que vous comprendrez un jour que
c'était bien que la loi du changement ne vous écoute pas, que l'existence
ne se soucie pas de vous et continue à faire ce qu'elle voulait faire... pas
selon votre désir, car votre désir est contraire à la loi du changement, et
cette loi ne va pas faire d'exceptions. Toutefois, la loi du changement
peut faire en sorte que l'existence se soucie de vous.
Cela peut prendre un peu de temps pour que vous compreniez, pour que
vous vous sentiez vraiment à votre place dans cet Univers, pour que vous
sentiez vraiment que toute l'existence est une unité organique. Que
l'idée de séparation est à cause de votre oublie, et que l'oublie de soi-
même est la cause de tous vos désirs et de votre souffrance. Quand le
souvenir de soi émerge, dans sa beauté absolue, tous vos désirs com-
mencent à tomber un par un, et la souffrance tombe aussi.
La société a essayé de prendre des dispositions pour que vous puissiez
oublier la solitude et pour que vous ayez toujours des désirs, pour que
vous tombiez dans l'illusion de l'argent ou du pouvoir, tout en étant ac-
ceptant d’être l'esclave de la société. Parce que vous n’êtes pas habitué
à vivre en marge... votre solitude vous fait mal. Mais si vous êtes sincè-
rement prêt à vous transformer ; si vous voulez vraiment transcender la
totalité de l'existence et vivre comme un dieu — vous devrez tôt ou tard
vous marginaliser. Peu importe vos désirs, peu importe votre souffrance.
Soyez honnête avec vous-même : voulez-vous transcender la souffrance
? Vous aimeriez être libre mais vous avez peur — avez-vous peur de vous
marginaliser ? Avez-vous peur d’être seul et de souffrir ? Si oui, alors
seulement quelque chose peut être fait, au sujet de la peur, de la solitude
et de la souffrance. Ensuite, la méditation devient possible, pas avant.
D'abord, vous devez affronter vos peurs. Une fois que cela est fait, vous

85
serez apte à plonger de plus en plus profondément dans la méditation,
et au fur et à mesure que vous méditerez, vous vous marginaliserez, peu
importe que cela amplifie votre souffrance, vous ne serez plus affecté,
parce que vous vous épanouirez à vivre comme un dieu dans votre soli-
tude et votre liberté, parce que la méditation apportera une qualité dif-
férente à votre souffrance. La méditation ne va pas faire disparaître la
souffrance, au contraire elle va l'amplifier, au fur et à mesure que vous
plongerez profondément dans votre existence, mais sa qualité sera to-
talement différente, et en cela, vous serez libre de toute souffrance.
La société et les religions ont essayé de faire de vous un esclave, un
membre d'un corps organisé afin que vous soyez toujours dans une foule.
Vous savez qu'il y a des milliards et des milliards de croyants dans le
monde ; vous n’êtes pas seul, des milliards de personnes soi-disant reli-
gieuses sont avec vous. Dieu est avec vous, ou votre famille, ou vos amis.
Jésus-Christ est votre sauveur, ou peut-être est-ce Kalkî, un homme
avec une tête de cheval... Beaucoup attendent leur sauveur depuis des
millénaires. Il est difficile pour une personne de se sauver elle-même,
parce qu'alors la société, la religion, la tradition, la famille et ses amis
se retourneront contre elle, car en fait, personne ne veut vraiment que
vous soyez sauvé. Si vous prenez votre envol, ils se sentiront seul et
abandonné. Vous pouvez voir des millions d'esclaves qui suivent un cer-
tain système de croyance qui leur font croire qu'ils sont sauvés, ou du
moins que leur choix de rester esclave est honorable, parce qu'ainsi ils
restent près de leur famille et de ce qu'ils appellent : l'humanité. Mais
vous ne pouvez pas être certain que votre famille est avec vous, que vous
n’êtes pas seul, malgré votre humanité. Dieu était un appareil pour vous
apporter une certaine consolation, mais cet appareil a échoué. Mainte-
nant, l'humanité est l'appareil. Dieu est mort, il n'est plus avec vous, mais
l'humanité est avec vous, elle est toujours partout avec vous. Durant le
suicide mondial de la race humaine, elle est avec vous — ne vous inquié-
tez pas. C'était bien pour l'humanité enfantine d’être trompée par ces
différents concepts religieux, mais dorénavant vous ne pouvez pas être
trompé par tous ces concepts de toutes les prétendues religions. Ce dieu
créateur qui est partout — vous ne le voyez pas, vous ne pouvez pas lui
parler, vous ne pouvez pas le toucher. Et sa création n'est pas terminée,
la vie évolue. Vous n'avez aucune preuve de son existence — sauf votre
désir qu'il soit là. Mais rappelez-vous : le ciel et la terre sont indifférents
aux passions humaines. Cette humanité qui est toujours là pour vous
rappeler votre humanité — ce n'est qu'un doux mensonge, elle n'existe
pas, elle ne peut pas vous aider à vous souvenir de qui vous êtes réelle-
ment, et à vivre comme un dieu authentique. Vous ne savez pas qui vous
êtes, vous n'avez aucune preuve de l'existence de l’être humain — sauf
votre désir d’être humain afin de ne pas être seul. Dieu et sa création ;
l'humanité, ne sont que des désirs enfantins. L’être humain est devenu

86
majeur, ce n'est plus juste un être humain, et croire en un dieu hypothé-
tique est dénué de bon sens, rabaissant, dégradant.
Ce que j'essaie de dire, c'est que tous les efforts qui ont été dirigés pour
éviter la solitude ont échoué, et échoueront toujours, parce qu'ils vont à
l'encontre des fondamentaux de la vie : cela va à l'encontre de la véri-
table nature de l’être, cela va à l'encontre de la liberté et de l'individua-
lité, ainsi qu'à l'encontre de l'évolution. Ce qu'il faut, ce n'est pas
quelque chose dans lequel vous pouvez oublier votre solitude. Au con-
traire, ce qu'il faut, c'est que vous preniez conscience de votre solitude,
qui est une réalité. Et c'est tellement beau de l'expérimenter, de le res-
sentir, de vivre en harmonie avec elle, parce que c'est à travers elle que
vous devenez libre de l'autre, de la foule, de la société... et de la peur
d’être seul. Et puis c'est à travers elle que vous apprendrez à vous con-
naître, à connaître l'Univers et les dieux. C'est à travers elle que vous
transcenderez la totalité de l'existence. C'est à travers elle que vous
évoluerez et que vous avancerez vers la pleine illumination.
Les personnes isolées voient la solitude comme une blessure : il faut
quelque chose pour la soigner. La solitude est un trou, un fossé, et il faut
combler quelque chose. De nombreuses fois, des personnes qui se van-
tent d’être bien entouré ont essayé de me soigner — sans voire que
j'étais simplement entier, épanoui, et que je n'ai besoin de personne
d'autre pour me compléter — pour la raison que ma solitude, ma liberté
et mon bonheur, leur rappelle immédiatement que le mot « solitude » est
comme un mal qu'il faut éradiquer, mais aussi pour la raison suivante
qu'ils sont isolés et qu'ils n'ont pas compris la solitude. Le mot « solitude
» n'a pas le même sens, la même signification, il ne s'agit pas d'une bles-
sure à guérir, ni d'un vide à combler. La solitude signifie simplement
l'exhaustivité — que vous vivez complètement, que vous épuisez votre
karma, votre conscience, votre existence. Vous êtes ici-même en train
de transcender la totalité de l'existence.
La solitude ne signifie pas qu'un individu qui est centré sur sa solitude,
qu'un individu solitaire, complet en lui-même, ne peut pas se faire des
compagnons — en fait, lui seul peut se faire des compagnons, parce que
maintenant ce n'est plus un besoin, c'est juste le voyage, le partage. Il a
tellement de choses et il voyage tellement qu'il rencontre tant d'oppor-
tunités de se faire de nouveaux compagnons de route ; et il peut parta-
ger, parcourir un bout de chemin avec eux, tout en continuant sa propre
route. Ce n'est pas un mendiant, un vagabond, un surhomme, un sei-
gneur, un Lao Tzu, un Zarathoustra. L'autre type d'amitié, celle des gens
isolés et bien entourés, n'est rien de plus que de la mendicité. Et natu-
rellement, les mendiants ne peuvent pas s'entraider très longtemps ;
personne n'a rien a donner. Donc tout le monde est frustré et en colère,
et tout le monde a l'impression d’être trompé. C'est typique de l’être

87
humain, mais en réalité, personne ne trompe personne, parce que,
qu'est-ce que vous avez ? Ressentez votre solitude, pénétrez profondé-
ment votre solitude. L'expérience de la solitude vous transformera radi-
calement : vous aurez pour la première fois de votre vie quelque chose
d'authentique à partager, quelque chose qui vous appartient en propre,
que ni l'argent, ni la connaissance ne peut se procurer ; dont vous n'étiez
jamais conscient auparavant, parce que vous avez toujours mendié.
Quand vous aurez atteint ce quelque chose d'une valeur inestimable,
quel que soit votre situation financière, vous n'appartiendrez plus au
monde des mendiants, vous ferez partie des empereurs, vous aurez re-
joint la cohorte des dieux. Quand l'on est un dieu, croyez m'en : on a tant
à partager, il n'est pas question de s'accrocher à quoi que ce soit quand
l'infini se présente à nous : à quoi bon s'accrocher à quelque chose de
fini ? Vous coulez avec l'existence, vous coulez avec le changement de
la vie, parce que peu importe avec qui vous partagez, ce n'est pas un
mariage, ce n'est pas un contrat ; c'est simplement par plénitude que
vous donnerez, et donner est un tel débordement, un débordement de
présence, un débordement d'amour. En dehors de votre solitude, vous
donnez simplement, vous ne vous accrochez pas aux autres, vous n’êtes
pas dépendant, il n'y a pas de jalousie. Vous donnez parce que vous dé-
bordez tellement d'amour que vous en devez en donner. Vous ne vous
attendez même pas à de la gratitude en retour parce que vous ne donnez
rien pour obtenir quoi que ce soit, pas même de la reconnaissance. C'est
ce que je veux dire quand je dis que seul ceux qui connaissent la solitude
sont capables d'amour ! Une personne qui ne sait pas être seule, dont le
bonheur ne vient pas de son centre, n'est pas capable d'amour.
La profondeur de la solitude approfondi l'expérience de l'amour et la
profondeur de l'amour approfondi l'expérience de la solitude — la pro-
fondeur de votre amour se mesure à la profondeur de votre solitude. Tous
deux créent le cosmos autour de votre être le plus intime. Dans votre
centre le plus intime, vous vous retrouvez seul. Oui, vous devenez com-
plètement seul et le cosmos continue son expansion, mais plus il s'ex-
pose, plus vous vous exposez, plus vous débordez, plus vous devenez
cosmique. Et vous pouvez être fier de tout ce que l'existence vous a
donné, et de votre accomplissement, de votre union avec l'ensemble de
l'existence. Les trois religions en Inde ont trois noms pour décrire cet
état ultime, cet accomplissement. L'hindouisme a choisi le terme
moksha, la liberté, tout comme le jaïnisme a choisi le kaivalya, la solitude
absolue, comme état ultime de l’être, et le bouddhisme a choisi le nir-
vana, le non-soi, la véritable nature du soi. Tous ces mots sont extrême-
ment beaux ; ils décrivent différemment la même réalité. Vous pouvez
appeler cela la solitude, l'unité, la réalité, la libération, la liberté ; vous
pouvez appeler cela l'amour, le salut, l'altruisme — ce sont juste des in-
dicateurs différents de cette expérience ultime, de cet accomplissement

88
pour laquelle aucun nom n'est suffisant. Ainsi la solitude est une telle
expérience multidimensionnelle et existentielle. Et l'isolement, est un
phénomène totalement différent, qui a un scénario vraiment très sombre
: c'est l'anti-vie — l'absence de présence, l'absence de lumière, l'absence
d'amour, l'absence de vie, l'absence de liberté... Plus vous passez du
temps isolé, coupé de votre centre vital, plus l'anti-vie s'expose à travers
l'univers. Même si vous obtenez quelque chose en mendiant, vous reste-
rez misérable et anti-vie. Cela nuit à votre intégrité et à votre orgueil.
Ça mutile non seulement votre être jusqu'à son centre le plus intime,
mais cela peut aussi blesser et détruire une civilisation toute entière.
C'est pourquoi ce monde court à l’anéantissement, à la mort ultime de
toute vie sur Terre, et c'est pourquoi tant de gens sont frustrés, en co-
lères, jaloux, cupides, violents... Parce que tout le monde réclame l’au-
mône, il est normal que la civilisation va disparaître comme si elle n'avait
jamais existé — cette Terre que l'espèce humaine habite souffre à cause
des humains : à cause de votre ignorance, à cause de votre insatisfac-
tion, à cause de votre mode de vie de mendiant, à cause de votre or-
gueil. À cause de tout votre passé, de vos conditionnements, de vos té-
nèbres, de votre haine. À cause de toutes vos nations, de toutes vos re-
ligions, mais aussi à cause de vos distinctions de race et de couleur, et
de vos combats stupides entre idéologies politiques, religieuses ou so-
ciales. Et la sublime solitude est vraiment un phénomène qui peut mettre
un terme à toutes ces absurdités ; il suffit de descendre du manège.

QUITTEZ SIMPLEMENT L'HISTOIRE DE L’HUMANITÉ ET ENTREZ


DANS L'HISTOIRE DU COSMOS.

Il est d'une importance capitale de transcender la totalité de l'existence


pour que la planète soit à nouveau une terre de prospérité, or pour y
parvenir, il est nécessaire de transcender l'histoire de l'humanité qui
n'est qu'un mensonge, un arrangement temporaire. C'est pourquoi en
tant que chirurgien spirituel je vais opérer l’être humain et sans cesse
le critiquer, parce que avant de pouvoir vivre comme un dieu, il faut tout
de même un minimum comprendre les minerais, les végétaux, les ani-
maux, et surtout les humains, puis les surhumains — l'existence sous ses
différents aspects et dimensions. Le problème est simple, c'est l'homme
lui-même qui est à l'origine de tous les problèmes et de toutes les catas-
trophes, mais le problème est qu'il va à l'encontre de l'égo de l'homme
de l'accepter, de transcender ; à cœur ouvert et à visage découvert, cela
va à l'encontre de l'ensemble de l'humanité de transcender la totalité de
l'existence pour vivre comme un dieu.
La voie de l'égo est très simple : toujours jeter la responsabilité sur quel-
qu'un d'autre : sur un sauveur, sur un dieu hypothétique, ou sur la

89
science purement profane. C'est toujours l'autre l'enfer, l'ennemi, l'égo,
on ne se regarde jamais. L'autre peut se comporter comme un idiot à tout
miser sur la religion, mais vous vous comportez autant comme un idiot si
vous misez tout sur la science. Partout dans le monde, il y a tant d'idiots
parce que l'esprit a tendance à se fixer. J'aimerais que vous vous con-
nectiez à la religion et à la science parce que ce sont vos ailes. Partout
dans le monde, les gens gaspillent tellement d'énergie, d'argent, de puis-
sance technologique et de génie créatif, parce qu'ils essaient l'impos-
sible — ils essayent de voler avec une seule aile. Comment pouvez-vous
voler avec une seule aile ? Comment pouvez-vous vous connecter avec
votre être intime si vous êtes partiel ? L'intérieur et l'extérieur sont vos
deux ailes, tout comme le ciel et la terre sont vos deux ailes. Et tout ce
dont le monde a besoin est que le ciel et la terre se chevauchent harmo-
nieusement, mais entre les deux, l’être humain pose problème. Chaque
jour, l'homme prend l'énergie nécessaire au ciel pour soutenir l'humanité
entière, et chaque jour, l'homme prend l'énergie nécessaire à la terre
pour soutenir l'humanité entière ; ses besoins et ses ambitions déréglées.
Or elle ne donne jamais rien, l'énergie ne circule plus. L'énergie céleste
devrait se déverser sur la terre et l'énergie terrestre devrait s'élever
gracieusement vers les cieux. Si cette seule chose naturelle a lieu, alors
le monde serait à nouveau une terre de paix et prospère.
Mais cela n'a pas lieu parce que l'homme, après avoir goûté à ces mer-
veilleuses énergies, en est tellement devenu dépendant, qu'il croient les
posséder, alors qu'en vérité, c'est elles qui le possède. Hélas, ne jetons
pas la fautes sur elles ; qui est la racine de tous les problèmes, qui vous
force à faire toutes ces absurdités, toutes sortes de choses stupides ?
Qui vous pousse toujours à sauter d'une polarité à une autre ? Tout cela
est l’œuvre de l'égo humain pour se préparer plus efficacement à la
guerre, pour détruire plus, plus tuer plus. Il semble que l’être humain
soit malade mental. Partout dans le monde vous pouvez voir les consé-
quences de ses troubles mentaux. S'il n'y avait que quelques personnes
malades, il serait facile de faire quelque chose pour elles, mais si toute
l'humanité est malade mentale, alors un effort énorme est nécessaire
pour l’arrêter. Notamment, les gens qui sont responsables de la catas-
trophe fondamentale — c'est-à-dire le suicide mondial de l'humanité —
sont les gens au pouvoir : ce sont vos dirigeants politiques, religieux et
sociaux. Et un immense courage est nécessaire pour les renverser, des
milliers de Christ suspendus à des milliers de croix sont nécessaires,
parce qu'ils seront prêts à tout pour garder le pouvoir et avoir de plus en
plus de pouvoir. Le désir de vouloir toujours plus est sans fin, et tout le
monde est en compétition sans penser à l'existence entière — que toute
cette compétition pour le trône du Royaume de Dieu est suicidaire. À
l'heure actuelle, des millions de personnes sont dans la rue : pas de
d'abri, pas de vêtements, pas de nourriture, pas même de l'eau ! Mais des

90
gens comme l'acteur et le président Ronald Reagan ne s'intéresse pas à
ces millions de personnes qui souffrent et qui meurent dans la misère, il
s'intéresse à l'égo national des États-Unis — « Nous sommes les premiers
à emmener des passagers dans l'espace. » C'est tout simplement hila-
rant, parce que non seulement les humains ne sont pas les premiers.
Mais parce que pour autant que l'on sache, aucune planète, dans ce sys-
tème solaire, à l'exception de la Terre, aucune planète n'est habitable —
tous les effort sont inutiles, car il n'y a pas d'oxygène, pas d'eau, et la
vie ne peut pas exister. Peut-être que dans d'autres systèmes solaires,
il peut y avoir des planètes où la vie peut exister, mais atteindre ces
planètes est un travail impossible en ce moment.
Il y a des problèmes plus simples, les problèmes de l'humanité sont si
simples, qu'elle est capable de les résoudre — il n'est pas nécessaire que
les gens meurent sans médicaments, sans soins appropriés ; il n'y a pas
besoin de pauvreté ni que des millions de personnes restent incultes, ne
connaissant jamais les grands tableaux, les grandes architectures, la
grande littérature et la poésie, la musique céleste et la danse. Jusqu'à
présent l'homme s'est simplement battu, à part se battre, il n'a rien fait
d'autre. Les œuvres les plus admirables qui existent sur cette planète
depuis des milliers d'années n'appartiennent pas à l'humanité ; l'huma-
nité n'a rien de spécial — ses problèmes sont si simples. En voyant la
technologie moderne, il est absurde qu'il y ai encore des centaines de
milliers de personnes qui meurent chaque jour dans la misère, et que
personne ne s'en soucie. Chaque jour, des milliers de personnes meu-
rent... de la faim ! Tandis que d'autres festoient même lorsqu'ils n'ont
plus faim. C'est vraiment cruel, indigne de l'espèce humaine, et personne
ne semble s'y intéresser. Les gens préfèrent critiquer derrière un écran
ou donner des conseils qu'ils ne suivent même pas dans des livres aussi
féconds. D'autres préfèrent passer leur vie à vénérer des choses vir-
tuelles, tandis que d'autres préfèrent investir leur temps et leur énergie
dans des jouets à plusieurs milliards d'euro, comme les fusées pour l'es-
pace — absolument inutiles. Ce n'est pas le moment pour l'humanité, il
faut redescendre sur terre et trouver quelque chose qui puisse discipli-
ner chaque individu, qui puisse faire vivre chaque individu intensément
et longtemps, il faut que chaque individu puisse se développer authenti-
quement et individuellement, il faut que chaque individu soit en bonne
santé pour voyager n'importe où, que chaque individu soit capable de
comprendre l'existence dans toutes ses dimensions, de comprendre qu'il
est possible de faire l'expérience de l'espace macrocosmique à l'inté-
rieur de notre centre le plus intime au niveau microcosmique.
Maintenant, la science vous a amené à un point où tout le monde peut
avoir des chances égales de grandir, d'exprimer ses talents, ses illumi-
nations. Tant de Bouddha ont été manqués, et en les manquant, ô com-
bien la conscience humaine a souffert, combien l'évolution humaine a

91
souffert, et toutes les existences ont souffert. Les idiots qui sont au pou-
voir ne permettent pas au progrès scientifique d'aider l'humanité à at-
teindre un plan d'existence plus élevé. Plutôt que de trouver des choses
intéressantes à la télévision, nous y trouvons toutes sortes d'émissions
stupides comme « touche pas à mon poste ». Les idiots essaient de dé-
tourner tout progrès vers un suicide mondial — au nom des droit de
l'homme qui ne sont que des hypocrisies, et au nom de belles paroles :
démocratie, communisme, liberté, individualité, civilisation... Et les gens
ne savent rien de la liberté, ils en ont peur. Il n'y a pas de liberté d'ex-
pression, il n'y pas de démocratie nulle part, toutes ces choses sont des
hypocrisies, la civilisation est une fiction. Et les gens ont été forcés pen-
dant des générations à mourir pour ces paroles vides qui n'ont aucun
sens. Et tout cela continue à se produire partout dans le monde, partout.
D'abord, les hommes se sont battus pour Dieu, au nom de sa parole.
Maintenant, personne ne se bat pour Dieu, parce que nous avons décou-
vert qu'il n'y a personne derrière la parole, c'est simplement une parole
de charlatan. Et l'humanité s'est battue et continue encore à se battre
pour la vérité, pour la liberté, l'amour, la justice, la paix... juste des mots.
Maintenant, plutôt que de vous battre les uns contre les autres et tous
contre tous, vous devriez vous battre à mes côtés, contre le passé laid
de l'humanité, voire carrément contre toute l'histoire de l'humanité qui
n'est qu'un mensonge, un vaste délire collectif, un arrangement tempo-
raire, afin de pouvoir vous en débarrasser : et votre divinité est libérée,
votre liberté est entre vos mains, votre spiritualité, votre individualité et
votre dignité vous sont données. Dieu merci ! Ne me remerciez pas, car
j'existe — je suis un dieu atypique. Comme chaque être humain, j'ai subi
l'exploitation, l'oppression et la répression. Mes fidèles savent que la
liberté est notre véritable nature. Si la liberté est notre véritable nature,
alors l'esclavage devrait être une maladie. Mais il n'en est rien, l'escla-
vage n'est pas une maladie mais un culte. N'oubliez pas que la liberté est
votre véritable nature et que cette nature éternelle prime sur la maladie.
La traite de la vie est un culte qui va à l'encontre de la vie, de la liberté
et de l'évolution. L'esclavage a été relooké de mille et une façon, tout
comme l’extrême droite et l’extrême gauche de merde et les autres mots
idéologiques qu'utilisent les oppresseurs. Il n'y a qu'un combat qui puisse
être justifié et c'est contre tout le passé laid de l'humanité, parce que le
passé a été tout simplement destructeur de toutes les valeurs sacrées.
Si vous pouvez comprendre comment ; si vous pouvez non seulement
vous déconnecter du passé, mais aussi de la dualité, il y a de l'espoir
pour tous les êtres vivants sur terre, non seulement pour survivre, mais
aussi pour vivre en paix. Il y aura donc beaucoup de contradictions dans
cet enseignement, mais cet enseignement est très pratiques pour ceux
qui existent dans la dualité, parce que l'existence telle qu'ils la connais-
sent est double, dialectique. Mais ici, quand nous parlons de transcender

92
la totalité de l'existence, l'existence est une. Et ce n'est pas de la philo-
sophie, c'est la réalité. Elle peut être vécue à travers la méditation trans-
cendantale. Au moment où vous ne faites plus qu'un avec l'existence,
c'est le bonheur, vous commencez à transcender toute l'existence.
Ma seule suggestion maintenant est la suivante : chacun doit prendre
cela en main, la totalité de l'existence, et tout le monde doit affirmer sa
divinité. Tout le monde doit s'interroger sur toutes les règles, les lois et
les commandements que le passé vous a imposée. Et toute discipline qui
est déraisonnable, irrationnelle, inintelligente, insensible, inconsciente,
devrait être abandonnée sans réfléchir, sans douter. Si mon peuple peut
faire cela, si ma génération peut faire cela, devenir purement éveillée,
individuelle, sensible, rebelle, divine ; libéré de toutes sortes d'ombres
sombres du passé ; se déclarent que nous sommes la nouvelle génération
divine, de dieux ; que nous ne sommes pas humains, juifs, chrétiens, ma-
hométanes ou hindous, que nous ne sommes pas français ou anglais,
arabes ou américains, chinois ou russes, que nous ne croyons pas en un
autre dieu que nous-mêmes — nous sommes simplement des individus,
des êtres solitaires, des dieux. Et nous voulons vivre à partir de zéro, à
partir d'abc, et selon une discipline spontanée, naturelle, individuelle et
authentique. Et non selon une discipline imposée et prédéterminée.
Libérez-vous simplement des pourris, de la camelote et de l'opium. Et
libérez-vous de la pire génération au nom de la nouvelle génération di-
vine, pour l'expression créative de votre existence, et vous jetterez les
bases d'une nouvelle terre de prospérité, vous construirez aussi maté-
riellement les fondements du Royaume de Dieu, sur cette terre même !
Sinon, de plus en plus de catastrophes vont se produire, de plus en plus
de peuples vont se divisés, se battre, s'entretuer. Une fois pour toute,
vous devez vous libérer du vieux monde pourri et corrompu, de la poli-
tique et de toutes vos religions qui n'ont rien de saint en eux, parce que
ce monde vous a exploité, détruit, vous avez été tellement réprimés, tel-
lement humiliés, ne vous permettant pas d’être un individu authentique,
complètement libre et naturel, sans culpabilité, jouissant comme un en-
fant pur, simple et innocent. Rassemblez le courage pour une reddition
totale, loin de l'humanité.
La seule façon de créer une nouvelle terre de prospérité est de transfor-
mer la race humaine en affirmant notre supériorité sur l'humanité. Si
nous ne nous redressons pas, nous ne pouvons pas redresser l'humanité,
nous ne pouvons pas rendre cette terre meilleure, de manière à vivre
magnifiquement. Il n'y a pas besoin de l'humanité, il n'y a pas besoin de
races, il n'y a pas besoin de nations, il n'y a pas besoins de religions, de
croyances. C'est un seul monde, c'est une seule terre, c'est une vérité,
c'est une seule divinité, une unité. Et ce monde est multidimensionnel.
Nous pouvons donc laisser l'humanité dans une dimension inférieure du

93
bas-astral et nous élever dans les dimensions divines du haut-astral —
mais il faut d'abord transcender la totalité de l'existence en soi. Il n'y a
pas d'autre alternative. Même avec toute l'énergie renouvelable que
l'humanité est susceptible de pouvoir produire, elle ne pourra jamais ré-
soudre le problème du changement climatique, parce qu'elle souffre de
trop d'énergie, trop d'information, trop de pouvoir. La science et la tech-
nologie ont donné un pouvoir immense à l'humanité, et l’être humain est
fou — il ne se connaît même pas lui-même. Des millions de personnes
parlent de méditation mais ne savent rien de la méditation, pas de si-
lence, pas de paix en eux-mêmes — au moins ils font semblant. Mais ils
ne peuvent pas l’être en eux-mêmes. Ils ne savent rien de la conscience,
ils ne voient pas l'ampleur, le sens et la signification de ma rébellion.
C'est entre vos mains qu'est placé l'avenir de ce monde, parce que la fin
ne vient pas par une calamité naturelle, elle est causée par votre stupi-
dité ! Heureusement, pour la première fois, l'humanité a un immense be-
soin de méditation, pour équilibrer ce que la science et la technologie
ont donné — pour stabiliser l'égrégore. C'est notre mission à tous ! Et à
moins de transcender la totalité de l'existence afin de connaître et de
comprendre les différentes dimensions de l'existence, vous ne pourrez
jamais résoudre le problème du changement climatique. La population
humaine est proche de neuf milliards, et la majorité ne s'attendent pas
qu'il est possible qu'un nombre aussi élevé de personne puisse vivre sur
une planète finie. Maintenant, qui est prêt à réduire la souffrance et sa
consommation ? Et qui est prêt à transcender le dualisme ? Qui est prêt
à affronter l'humanité toute entière ? Par-dessus tout, qui est prêt à
considérer l'ensemble des problèmes de l'humanité, en considérant que
l'esprit humain est la racine de tous les problèmes ? Beaucoup d'indivi-
dus éveillés sont nécessaires au sauvetage de ce monde. Chaque indi-
vidu sur cette planète est une solution potentielle à la crise à laquelle la
Terre est confrontée. Mais avant de se préoccuper des problèmes exté-
rieurs, préoccupez-vous de vous-même. Essayez de transcender la tota-
lité de l'existence pour vous sauver. Vous ne pouvez peut-être pas sauvé
l'humanité, mais essayez au moins de vous sauver — en vous éveillant.

LA CLEF DE TOUS LES SECRETS DU MULTIVERS NE SE TROUVE QU'À


L’INTÉRIEUR DE VOUS :

Sur cette Terre, l’être humain est lié à un espace-temps propre à sa


dimension terrestre et universelle. Autour de chaque planète du cosmos
se trouve une matrice d'énergie qui la maintient dans sa dimension
propre et son ignorance. À l'intérieur de chaque être, se trouve la clef
qui permet de se libérer de cet asservissement et de franchir le voile de
l'obscurité. Chaque conscience à l'intérieur de chaque individu suit son

94
propre chemin vers la découverte de l’origine sans commencement de
son existence jusqu'au moment de sa libération — alors, ce n'est qu'alors
seulement que l'on peut dire que vous êtes sur terre. Il en est de même
pour chaque planète, chaque terre. Lorsqu'un être libère sa conscience
de son corps, cet être peut monter au-delà de la dimension terrestre de
sa planète de jadis, et atteindre une terre parallèle. Et lorsque sur une
planète, suffisamment de conscience parvient à se libérer, la matrice qui
entourait cette planète explose et ses habitants deviennent libres de
voyager à travers le Cosmos — alors, ce n'est qu'alors seulement que
l'on peut dire que vous êtes dans l'Uni-vers, que vous n’êtes pas encore
parvenu à atteindre ; et cet univers dans lequel vous n’êtes pas encore,
de nombreux extraterrestres existent. Tout ce savoir sacré s’est perdu
à cause des gens qui ont commencé à chercher les secrets de l'existence
à l’extérieur. Ce qui est existentiellement contre-nature ! L’origine a eu
lieu à l’intérieur alors les secrets de l’existence ne se trouvent pas à
l’extérieur ; l’existence ne fonctionne pas ainsi — les secrets non plus.
Le seul endroit où vous pouvez garder et préserver un secret est à l’in-
térieur. La clef des mondes qui se cachent en vous ne se trouve qu’à
l’intérieur de vous. Il y a plusieurs mondes à l’extérieur, tout un Multi-
vers, mais c’est en ouvrant le passage de l’intérieur que vous parvien-
drez à voyager à travers le Multivers. Tout se trouve en vous, les secrets
de toutes les existences, se trouvent à l'intérieure de vous. Dans une
graine, comme celle du Big Bang. Jusqu'au point de l'explosion, de l'illu-
mination intérieure — absolument tout votre potentiel est condensé —
jusqu’à ce que vous parvenez à vous éveiller. Avant l'illumination, l'uni-
vers est juste endormi, terne et sec, comme mort. Essayez de le com-
prendre ; essayez d'atteindre l'éveil et vous comprendrez. Ce que beau-
coup appellent la conscience n'est rien d'autre que la partie superficielle
de l'esprit qui est éclairée, et en dessous se trouve l'inconscient enfoui
dans l'obscurité. Ensuite, en dessous de l'inconscient se trouve l'incons-
cient collectif, et plus profond se trouve le monde de l'inconscient cos-
mique — qui est l'esprit universel, l'esprit de l'univers entier, de l'univers
total, du vrai univers, de l'univers conscient, de l'univers vivant. Ainsi,
comme nous l'avons vu, c'est au plus profond de l'obscurité que se trouve
la vérité. Le souvenir de soi ou la mémoire de dieu, et la connaissance
du tout, se produit au niveau de l'esprit cosmique, qui est le summum de
la conscience. Dieu ou soi est connu lorsque nous mourrons dans l'uni-
vers superficiel que l'esprit conscient éclaire, et que nous continuons à
mourir et à nous réincarner pour plonger plus profondément dans l'uni-
vers subtil. Au fur et à mesure que nous mourrons dans le passé et que
nous nous réincarnons, nous devenons intègre — non seulement avec
notre inconscient et notre esprit collectif, mais aussi avec la conscience
cosmique, qui est la plus élevée — sans inconscience. C'est alors que le

95
souvenir de soi se produit et que dieu est connu. Une fois que vous des-
cendez profondément en vous-même et que vous êtes en contact avec
l'inconscient cosmique, votre être tout entier subit une mutation com-
plète, une transformation profonde, une transformation alchimique.
Tout comme la clef vers les mondes extérieurs se trouve à l'intérieur. Un
très vieil adage hermétique dit que ce qui est en bas est comme ce qui
est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par cette
loi se font les miracles d'une seule chose parce que tout est contenu dans
cette seule chose qui est la source de la loi. Lorsque vous descendez au
plus profond de votre être, le monde se renverse, l'inconscience cos-
mique devient la conscience cosmique. Ce tournant avec l'esprit cos-
mique est ce que nous appelons l'éveil de Samâdhi.
Dans le Samâdhi, vous cessez se sentir que vous faites partie du tout,
vous savez plutôt que vous et le tout, que vous et la totalité de l'exis-
tence ne faites qu'un — vous ne faites pas partie du total, mais vous êtes
la totalité elle-même. Vous comprendrez mieux de quoi il s'agit réelle-
ment si vous lisez cet enseignement jusqu'au bout ; si vous transcendez
la totalité de l'existence... Votre propre oublie, votre inconscience, re-
couvrira la vérité. Certains vont commencer à pleurer et à crier, d'autres
vont plutôt commencer à chanter et à danser en tourbillonnant. Toutes
ces activités découlent de votre inconscient individuel. Et à la fin de cet
enseignement, à la fin de cette méditation transcendantale, vous com-
mencerez à cesser d'être des petits hommes ; vous ferez partie d'une
collectivité. Maintenant, quand je dis que votre inconscience recouvrira
la vérité, vous n'êtes pas séparé de ce que je dis, vous êtes un tous col-
lectif. C'est le moment où vous entrez profondément dans la méditation
et touchez les dimensions de l'esprit qui font parties de l'inconscient col-
lectif. Ensuite, vous n'avez pas l'impression de pleurer ou de crier, vous
n'avez pas l'impression de chanter et de danser en tourbillonnant — vous
l'avez l'impression que ces expressions se déroulent et que vous n'en
faites qu'une partie. Alors après vous ne sentez pas que vous l’êtes, vous
sentez que seule l'existence l'est, et que tout ce qui existe danse : des
univers entiers dansent avec une majestuosité impressionnante, les ga-
laxies et les étoiles dansent, les montagnes se déplacent et les oiseaux
dansent, chaque particule sous le soleil danse, chaque particule qui re-
couvre la vérité danse. Ensuite, votre danse est intégralement liée à
votre immobilité ; votre immobilité fait partie de la danse universelle.
Cette expérience unique vient de votre centrage et de votre contact avec
l'inconscient cosmique, Suṣupti ; lorsque Suṣupti devient Samâdhi.
Ce processus décrit vraiment le passage de la mort à la vie ; ce qui se
passe avant l'éveil. Vous descendez de plus en plus profondément dans
l'obscurité, dans l'inconscient, jusqu'au point où l'inconscient recouvre

96
complètement la vérité et que vous cessez de sentir que vous faites par-
tie du tout... Et puis soudain, la vérité explose, vous vous souvenez sou-
dainement de qui vous êtes ; ce souvenir jaillit du plus profond de l'obs-
curité comme un jet de lumière sortant tout droit d'un trou noir. Des pro-
fondeurs de l'inconscient cosmique, ce souvenir remplit votre esprit
conscient. Alors vous savez aussi que cette conscience cosmique — que
le brahman ou la réalité absolue, que la vérité l'ultime, ou que l'énergie
suprême, immémoriale et éternelle, n'est pas nouvelle — elle a toujours
été avec vous, enfouie au plus profond de votre inconscient cosmique.
Ce qui signifie qu'au plus profond de l'obscurité, qu'au plus profonde de
votre inconscient, dans l'inconscient cosmique, nous sommes conscients
que nous sommes Dieu, que nous sommes divins. Nous n'avons pas be-
soin de devenir divins, nous n'avons qu'à se souvenir de notre divinité,
nous n'avons qu'à découvrir notre divinité. C'est vraiment une question
de reconnaissance. La divinité ne doit pas être atteinte, mais dévoilée et
reconnue. Et qu'est-ce qui voile la voile ? C'est votre propre oublie, votre
inconscient qui recouvre la vérité. En fait, nous verrons que seule une
très petite partie de l'esprit veille, la grande partie de celui-ci reste inu-
tilisée. C'est comme si une personne possédait le ciel mais vivait dans
une caverne. Et il s'est tellement habitué à vivre dans une grotte qu'il a
oublié qu'il possède le ciel qui se trouve juste dehors. Vraiment, il ne
peut y avoir de caverne sans dehors, la caverne n'est que l'entrée du
dehors. Mais vous avez oublié l'esprit céleste, et vous passez toute votre
vie dans la caverne — votre esprit conscient n'est rien de plus qu'une
grotte. Ce n'est pas que le conscient soit complètement déconnecté de
l'esprit plus large, mais que vous l'explorez jamais, de sorte que vous
êtes psychologiquement isolés. Mais au fond de vous, vous savez que le
divin est là, vous savez que vous n’êtes pas seul, que vous êtes le divin,
la totalité elle-même ; vous pensez le savoir parce que on vous l'a dit.
Maintenant, il ne reste plus qu'à le découvrir soi-même.

UN SAUT QUANTIQUE ET VOUS ÊTES PARTIS POUR TOUJOURS DANS


LE MYSTÉRIUM :

Ceux qui suivent le chemin de la discipline spirituelle, vont dans les pro-
fondeurs de l'inconscient étape par étape, pièce par pièce. La voie que
je vous présente cependant, n'accepte pas la discipline, la lenteur, et les
vieilles valeurs humaines. Je vous le répète : vous êtes déjà divins, mais
puisque vous l'avez oublié, vous n'avez qu'à transcender la totalité de
l'existence et à vivre comme un dieu pour vous en souvenir à nouveau.
C'est pourquoi les Rishis des Védas et des Upanishads disent à plusieurs
reprises que tout n'est qu'une question de reconnaissance. Ce n'est pas
que vous avez perdu votre piété, vous l'avez seulement oubliée. Ce n'est

97
pas que la piété soit votre avenir, que vous devenez devenir le surhomme
de Nietzsche ou que vous devenez devenir dieu ; c'est du pur oubli. Et
cela fait une grande différence, parce que ceux qui suivent le chemin de
la discipline spirituelle croient que vous avez perdu quelque chose que
vous devez retrouver. Ou ils pensent que vous devez devenir ce que vous
êtes ; quelque chose que vous n’êtes pas. Ou pire encore il est présumé
que vous devez utiliser la discipline spirituelle pour vous débarrasser de
beaucoup de mauvaises choses que vous avez acquises par une mauvaise
vie... Or dans le processus de sammasati, de mémorisation, vous n'avez
ni à retrouver quelque chose ni à devenir quelque chose, vous n'avez
qu'à vous souvenir de ce que vous avez oublié. Vous êtes ce que vous
êtes, et c'est divin, c'est tout. Vous ne pouvez rien ajouter et rien sous-
traire à un Bouddha, il est entier, il est total, il est parfait. Seul l'oublie
vous sépare de votre tathatā, de votre être réel, de votre divinité, de la
totalité de l'existence, de votre totalité. Pour parvenir à vous souvenir
de qui vous êtes, ne commencez pas à suivre une discipline spirituelle et
de voyager de pièce en pièce... vous n'arriverez nulle part car tout est
déjà là. Seul un saut quantique est nécessaire. Pour réaliser ce saut :
vivez comme un dieu — sautez sans regarder. C'est le commencement
d'une vie sans commencement et sans fin. C'est le début d'une grande
révolution dans votre vie ; c'est un tournant. Même les plus grands voya-
geurs du monde extérieur manquent ce voyage intérieur. Et même les
plus grands voyageurs du monde intérieur manquent ce que je veux par-
tager avec vous. Maintenant, le temps est venu de vous libérer des at-
tentes des autres et de trouver qui vous êtes, de trouver votre visage
originel. Le visage que vous aviez avant votre naissance et le visage que
vous aurez de nouveau lorsque vous serez mort, le visage de Bhairav'a —
de celui qui est allé au-delà du monde temporel, et au-delà même de
l'éveil. Entre la naissance et la mort, vous aurez beaucoup de visages qui
ne sont pas les vôtres, juste des masques.
Le temps est venu de sortir des attentes des autres et de vous libérer
des soi-disant disciplines spirituelles. Ne continuez pas à répondre aux
attentes des autres, à votre famille, à votre patron, à votre gourou... au
quotidien : c'est un esclavage subtil. La mère veut que vous faites cela
et le père veut que vous faites cela et la société veut que vous faites ceci
sinon vous n'aurez pas de quoi vous abritez et vous nourrir, sinon vous
finirez votre vie seul. Ne faites pas de compromis, il est préférable d’être
seul que de porter des visages qui ne sont pas les vôtres ! N'oubliez pas
que ce monde vous appartient totalement, le lac est votre baignoire, la
forêt de votre voisin est votre jardin, et vous êtes un dieu, juste un dieu
passant incognito dans la nature. Et tout le monde veut, tout le monde
veut vous imposer des exigences, des commandements, des lois, des
sanctions, des dettes... Tout le monde veut, tous les mendiants veulent
votre pouvoir, votre présence, votre lumière, votre amour. Et personne

98
ne vous laisse seul et personne ne veut que vous faisiez tout ce que vous
aimeriez faire. Personne ne veut que personne ne soit libre et heureux.
Maintenant, le temps est venu : vivez votre propre vie, faites de ce
monde votre propre chose — sortez de l'ancien monde, sortez de toute
servitude. C'est ce qu'est le souvenir de soi : c'est une déclaration de
liberté, une déclaration d'amour de soi, et une rébellion. Une déclaration
selon laquelle « je vais être moi-même quel qu’en soit le coût et quelles
que soient les conséquences ». Une rébellion où l'on hisse fièrement son
drapeau pirate, qui symbolise nos convictions pour lesquelles ont engage
sa vie. Et puis même si vous mourrez seul en cours de route, vous ne
serez pas un perdant : c'est la seule chose que je peux vous promettre
en transcendant la totalité de l'existence. C'est que si vous vivez totale-
ment sans répondre aux attentes des autres, sans faire de compromis,
vous ne serez pas un perdant, vous serez infiniment enrichi, rempli de
béatitude éternelle. Vous n’êtes pas ici pour répondre aux attentes des
autres, ni à mes attentes, mais juste pour vivre votre propre vie authen-
tiquement et passionnément, pour vivre votre dernière vie, pour vivre
votre vie existentielle, votre vie cosmique, divine, votre vie bhairav'a ;
terrifiante ! Votre premier devoir est envers vous-même.
Ma propre observation, ma propre expérience, est qu'une personne qui
se connaît profondément fini par s'aimer profondément ; et devient si
heureuse qu'elle s'oublie et que toute sa vie devient une béatitude, une
solitude, un silence, une prière, un service, de la compassion... Quand
une personne atteint un tel sommet, qui se soucie de qui il est ? Il le sait,
mais qui s'en soucie ? C'est le visage originel, vous pouvez l'atteindre,
vous pouvez le vivre, vous pouvez en jouir, mais vous ne pouvez pas le
décrire, vous ne pouvez pas limiter cette expérience. Si vous cherchez
qui vous êtes réellement, vous finirez par oublier, par oublier votre re-
cherche et à être remplie de béatitude — vous serez la béatitude incar-
née, la solitude incarnée, le silence incarné, la prière incarnée, le service
incarné, la compassion incarnée... Celui qui a compris que la vie est l'ap-
prentissage de s’incarner dans tous les phénomènes, est libéré du voile
de l'illusion des phénomènes et ayant atteint le réalité ultime de tous les
phénomènes intrinsèques, finit par incarner la totalité de l'existence
elle-même — le transcendantal.
Un saut et vous êtes partis pour toujours dans le mystérieux : au-delà
des limites des hommes et de la terre. Au-delà du savoir et de tout ce qui
est imaginable, au-delà de l'espace et du temps. Il y a trois dimensions
de l'espace volumineux, une dimension du temps. Alors le temps n'est
pas très loin où dans le monde métapsychologique et spirituel, vous au-
rez transcender les trois dimensions de l'espace. Les trois dimensions de
l'espace sont entremêlés à la dimensions du temps. Elles ne sont pas
séparés de la dimension du temps qui se mêle aux trois premières dimen-
sions. Einstein le dit ainsi : « L'espace et le temps ne sont pas deux

99
choses distinctes, il n'y a pas d'espace séparé du temps. » Pourtant, l'es-
pace contient trois dimensions parce que l'espace est divisé par le temps
; un continuum espace-temps existe à travers l'espace et tout est relatif.
Il vous sera donc possible au fil du temps de transcender les trois dimen-
sions de l'espace et de les réunir, et c'est alors que vous vous retrouverez
pour la première fois au-delà de l'espace-temps. Les trois dimensions de
l'espace sont statiques ; celle du temps apporte le mouvement, fait de la
vie un flux, fait de cette expérience transcendantale un processus ap-
pelé : méditation. Alors l'Existence n'est pas une chose fixe mais un évè-
nement. Et cet évènement est crucial, car cet enseignement pourrait
donner un sens authentique et éternel à votre vie ; pour que vous puis-
siez renouer avec votre merveilleuse destinée et aller au-delà de l'éveil.
Le temps est la dimension par laquelle vous pouvez vous libérer des trois
premières dimensions de l'espace qui vous maintiennent dans votre di-
mension propre et votre ignorance. Celui qui veut se libérer de l'espace-
temps et du cycle perpétuel des renaissances et des morts répétitives,
pour s'envoler là où l'espace et le temps fusionnent, pour entrer dans la
dimension de l'éternité, doit transcender — la transcendance dépasse
même l'espace-temps. À noter qu'atteindre la libération n'est pas exac-
tement une question de temps ; lorsque vous vous déplacez dans le
temps, vous voyagez horizontalement, mais lorsque vous transcendez,
dans l'instant présent, vous voyagez verticalement. Grâce au continuum
linéaire, le cycle naturel est ainsi perdu et vous pouvez transcender l'es-
pace-temps circulaire. Voilà ce qu'il se passe lorsque nous combinons un
modèle statique avec le dynamisme de l'évolution. La nature a une
double nature, elle se transforme tout en restant la même. L'existence
est à la fois cyclique, harmonieuse et équilibrée, et à la fois linéaire et
technique ; elle possède un vecteur symbolisant le progrès directionnel,
et nous retrouvons ainsi un symbole universel représentant la spirale de
l'évolution vers une vie durable et prospère.
Le temps et l'espace se déplacent en cercle ; c'est la roue du Samsāra.
La naissance est suivie de la mort ; la mort est suivie de la naissance.
C'est pourquoi se libérer de l'espace-temps est devenu si important, pour
se délivrer de l'asservissement et de la souffrance de l’Éternel Retour
du Samsāra. Si vous parvenez à vous libérer de l'Éternel Retour en vivant
intensément, existentiellement. Votre mort devient absolue ; votre re-
naissance devient absolue, votre vie devient absolue — c'est votre der-
nière vie, dont l'essence, la réalité absolue est la mort ; c'est-à-dire que
vous ne pouvez pas mourir. Et donc, ni l'un ni l'autre ne reviendra. Vous
ne renaîtrez et ne mourrez plus en ce monde.
La respiration entrante et sortante, sortante et entrante forment aussi
un cercle. N'oubliez pas que ce ne sont pas deux lignes parallèles. Un
peu comme la vie et la mort, elles sont toujours considérés comme deux
lignes parallèles — l'inspiration et l'expiration. Or la respiration est une

100
moitié du cercle ; le souffle qui sort est l'autre moitié du cercle. Tout
bouge en cercle ; il n'y a pas de mouvement linéaire. Einstein parle d'un
espace circulaire illimité. Même l'espace est circulaire. Non seulement
les choses sont circulaires, mais même le néant, le vide lui-même, le
mouvement du vide est circulaire. En fait, ce qui n'est pas circulaire ne
peut pas bouger harmonieusement. Toute la nature tourne en rond, ce
qui ne tourne pas rond n'est pas naturel et très fiable. Par exemple, vous
prenez conscience du temps comme une ligne à cause du mouvement.
Mais le temps est une illusion, une construction psychologique d'une en-
tité qui découle de son besoin de donner un sens à l'Existence ; au Cos-
mos qui l'entoure. Et parce que vous n’êtes pas conscient de cette entité,
vous ne pouvez pas discerner que vous tournez en rond, que votre crois-
sance linéaire est une illusion. Le temps est là parce que vous êtes ca-
pables de regarder en arrière dans le passé, le temps est là parce que
vous êtes capables de vous projeter dans l'avenir, de prédire l'avenir, de
créer l'avenir dans votre esprit. Mais le passé n'existe pas, ou plus, et
l'avenir n'existe pas, ou pas encore. Donc le temps n'existe pas ; le temps
existe seulement dans votre esprit. À partir de votre esprit inconscient,
vous créez du temps ; les choses se répètent et vous n'atteignez jamais
le centre. Quand vous atteindrez le centre et que votre esprit disparaîtra
complètement, lorsque votre inconscient explosera sous la lumière du
vrai et du réel, le temps disparaîtra. Le monde ne change pas, et par là
le malheur se révèle. L’être même se transforme, transcende, et par là
le bonheur se révèle. L'accent n'est pas mis sur les choses du monde en
fonction du temps mais sur la transcendance directe de l’être et de l'es-
pace-temps ; du monde temporel et éphémère. Le temps ne change pas,
ce sont les choses qui changent dans le temps. Le temps est la force qui
garde les évènements séparés, chacun à sa juste place, du moins pour
un temps. Le temps signifie une séquence entre des évènements en mou-
vement : quelque chose est suivie d'autre chose. Mais votre être réel est
au-delà du temps, l'existence traverse et transcende le temps ; toujours
au-delà. Le temps ne bouge pas, c'est vous, en tant qu’être transcendant
et multidimensionnel, qui bougez à travers le temps ; au fur et à mesure
que votre conscience se déplace d'un objet à un autre, d'un évènement
à l'autre, d'un temps à l'autre. Au fur et à mesure que votre conscience
transcende la totalité des dimensions de l'existence — c'est ce que je
veux dire quand je dis que je veux que vous soyez mes contemporains.
À travers le temps et au-delà du temps, est ainsi maintenu l'éternelle
unité de notre existence.
Les choses ne changent pas inconditionnellement, mais selon la Loi,
donc les choses ne changent pas vraiment dans le temps ; les choses ne
bougent pas, le temps ne bouge pas, c'est vous qui vous vous déplacez à
travers les choses ; à travers les formes — à travers le courant des
formes. Conduire la manifestation de la conscience à travers le courant

101
des formes, pour se transformer, n'est pas une chose aisée. Et savoir ce
qui est « au-delà », nécessite un mouvement subtil, une manière de con-
naître les choses sans y penser et de percevoir le monde sans même
voyager. Pour expliquer ce mouvement plus correctement ; la connais-
sance la plus élevée est inexprimable, car elle existe en tant que flux
qui transcendent toutes les formes matérielles, les symboles ou mots su-
perficiels. Ne recherchez pas l'ombre des pensées et seule la lumière
sera présent. C'est pourquoi je vous ai invité à prendre quelques instants
pour vous asseoir, pour lire tranquillement, en oubliant toutes préoccu-
pations extérieures. C'est pourquoi Bouddha a tant insister pour méditer
en position zazen, sans aucun mouvement, sans aucun mouvement du
corps, sans aucun mouvement de l'esprit, car alors l'esprit du singe qui
saute ici et là et qui tourne en rond, n'est pas autorisé à continuer son
chemin. Si vous pouvez vous maintenir ainsi sans aucun mouvement de
l'esprit, vous transcenderez, non seulement l'esprit du singe, et peut être
aussi l'esprit humain... À saisir de toute les possibilités : vous transcen-
derez complètement l'esprit.
L'immobilité est la mère du mouvement. Vous devez vous maintenir im-
mobile, et laissez votre conscience transcender. Votre corps ne peut pas
transcender, c'est la conscience qui se déplace d'un corps à un autre, qui
transcende. La mort est le transfert de la conscience d'un corps à un
autre, où dans le cas ou un être pleinement éveillé, du corps au « corps
de lumière » de tout le Cosmos... au corps sans corps.

IL N'EST PAS NÉCESSAIRE DE MOURIR PHYSIQUEMENT POUR VIVRE


LA VIE APRÈS LA MORT :

Un être éveillé et spirituellement fort peut savoir, votre conscience peut


vous guider au-delà de la mort. Il existe un livre sacré intitulé « Le Livre
tibétain de la vie et de la mort. » Ce texte est un enseignement complet
pour guider l’être et l'encourager à prendre une naissance spéciale et à
entrer dans un utérus spécial ; dans un corps spécial. Les Tibétains ont
également trouvés des moyens de tester la validité de ces enseigne-
ments et de ces évènements. Quand le Dalaï Lama meurt, il dit à l'avance
où il va renaître, et comment les autres devraient le reconnaître. Il laisse
un symbole pour sa reconnaissance. Puis, juste après sa mort, les re-
cherches commencent. Et l'enfant qui raconte les secrets du symbole est
considéré comme l'incarnation du lama disparu, car lui seul connaît les
secrets. L'actuel Dalaï Lama a été découvert de cette manière. Le Dalaï
Lama qui le précédait avait laissé un symbole, une formule très secrète
— si secrète que seul l'authentique Dalaï Lama pouvait en connaître la
signification. Et l'enfant qui pouvait l'expliquer était compris comme
étant celui en qui l’âme, l'atman, ou la conscience de l'ancien lama était

102
entrée. Dans la tradition tibétaine, un Maître ou un Lama disparu qui se
réincarne ainsi, est appelé Tülkou.
Il n'est pas nécessaire de croire en l'existence de l'âme, ou de croire en
la vie après la mort. Il n'est pas question de croyance ; les croyances
religieuses, la foi, l'espoir, le karma... toutes ces choses n'ont pas rendu
le monde meilleur. Même les multiples réincarnations du Dalaï Lama
n'ont pas vraiment rendu le monde meilleur. Mais je peux comprendre,
son pays a été envahi, son peuple a été massacré, des milliers de livres
ont été brulées... le Tibet a été la proie d'une des plus grandes puis-
sances militaires, la Chine. Par conséquent, le Dalaï Lama a toujours eu
le grand désir d’être le chef politique du Tibet. Ce désir a empêché sa
pleine illumination, il ne l'a pas encore eu, c'est aussi pourquoi il est sans
cesse revenu travailler — je suis désolé pour lui, il est si gentil, très ins-
truit ; peut-être trop instruit dans les écritures bouddhistes. Il a passé
ses vies à répéter les écritures, et elles sont très très anciennes, elles
sont dépassés. C'est une des plus grandes calamités que les soi-disant
religieux soient pris dans un certain moment de l'histoire. Certes, le Da-
laï lama peut se réincarner, mais tout est répétitif. Et depuis le premier
Dalaï lama, rien de nouveau ne s'est produit. Bien qu'au terme de son
règne actuel, le 14ème Dalaï Lama a évoqué la fin de son cycle de réin-
carnation ; qui est un signe de sa libération avec son retrait en tant que
chef politique. Avant cela, il n'a pas vraiment progressé depuis le pre-
mier Dalaï Lama. Et il en va de même pour toutes les personnes soi-
disant religieuses. Tout a changé, il y a 25 siècles avec l'apparition de
Gautam Bouddha, mais les bouddhistes sont restés coincés à ce moment
de l'histoire, leur idéologie reste vieille est 25 siècles. Cela ne va pas
vous aider à vous libérer du cycle des renaissances successives et à
rendre le monde meilleur.
Bref, il n'est pas nécessaire de remettre tout le passé sur la table, de
croire aux saintes écritures et de suivre une vieille discipline spirituelle
pour entrer dans la vie sans commencement et sans fin. Même si les mots
religieux sont très beaux et que de nombreuses disciplines spirituelles
ont profondément été développées. Toutes ces choses ont empêché le
monde de grandir en conscience dans son expérience de l'existence ré-
elle. Toutes les belles paroles religieuses ont limité cette expérience,
toutes les vieilles disciplines spirituelles ont divisé la conscience. Quand
je dis qu'il n'est pas nécessaire de croire en l'existence de l’âme ou de
croire en la vie après la mort, je veux dire que le miracle de tout ce que
j'essaie de partager avec vous, c'est que vous pouvez transcender toute
pauvreté, toute souffrance, toute naissance, toute mort, et ne faire qu'un
avec la vie éternelle, ici-et-maintenant. Vous pouvez trouver ici la même
chose que le Dalaï Lama a manqué durant de nombreuses vies. Vous pou-
vez faire l'expérience de la vie éternelle à chaque instant, et c'est le

103
miracle de la méditation, parce que la méditation transcendantale con-
siste à entrer profondément dans votre propre existence, et de vivre
cette vie sans commencement et sans fin — aucune mort physique n'est
nécessaire, pour votre renaissance spirituelle, soyez simplement vous-
même — transcendantal.
Ce voyage d'un corps à un autre est tout à fait — scientifiquement —
réalisable pour un être qui a dépassé le corps mental, le quatrième corps,
parce que la dualité se termine par le cinquième corps. Souvenez-vous
de ceci : parce que la dualité se termine par le cinquième corps, à partir
de la cinquième dimension, vous pouvez consciemment commencer à
voyager dans le Royaume des morts. D'ordinaire, cela n'est pas possible
pour l’être humain. On parle bien à l'avance de la science et des possi-
bilités de la cinquième dimension. Ce que vous appelez la vie et ce que
nous appelez la mort ne sont pas deux choses qui sont différentes et
séparées. Tout comme le corps et l’âme ne sont pas séparées ; il n'y a
pas de rupture entre eux, il y a des liens subtils, de très nombreux liens.
L’être humain a toujours pensé — du moins il est parvenu à oublier, que
la vie et la mort ne sont pas séparées — que le corps est séparé et l’âme
est séparé, et qu'il n'y a rien pour les connecter. La science nie l'exis-
tence de l’âme, de l'atman, et la religion nie l'existence du corps, la phy-
sique. Et les êtres humains sont depuis des siècles en conflit, divisés,
entre la science et la religion ; en outre, ils ont pensé non seulement
qu'ils sont séparés, mais qu'ils sont aussi à l'opposé l'un de l'autre. Il est
donc naturel que chacun nie l'autre et les liens qui les unis. Il va falloir
comprendre certaine choses de loin, et c'est principalement sur ces
choses que nous allons dorénavant méditer pour transcender la totalité
de l'existence.
L’être à sept corps, nous allons en parler. En gardant cela à l'esprit, nous
pouvons également diviser la totalité de l'existence en sept dimensions.
Les soufis parlent de sept vallées. Tout comme les hindous parlent de
sept chakras et les anciennes écritures bouddhistes parlent de sept
temples, je parle ici de sept plans de conscience, d'existence, de sept
dimensions. La première est physique, la deuxième est psychosoma-
tique, la troisième est psychologique, la quatrième est psycho-spiri-
tuelle, la cinquième est purement spirituelle, la sixième est spirituelle-
cosmique, et la septième dimension est transcendantale. Le premier
temple, le corps physique, peut correspondre au chakra Mūlādhāra ; le
second, éthérique, avec le chakra Svādhiṣṭhāna ; le troisième, l'astral,
avec le chakra Maṇipūra ; le quatrième, mental, avec le chakra Anāhata
; le cinquième, spirituel, avec le chakra Viśuddha ; le sixième, le spiri-
tuel-transcendantal, avec le chakra du 3ème Œil appelé Ājñā ; et le sep-
tième temple, le temple des temple, la plus haute dimension, le trans-
cendantal, correspond au chakra de la couronne, Sahasrāra, qui signifie

104
le lotus aux mille pétales. C'est le symbole de la floraison ultime, rien
n'est caché, tout est connu, tout est manifesté.
Dans toute l'existence, les sept corps sont toujours présents — éveillés
ou endormis, actif ou dormants, développés ou non, beaux ou laids, ils
sont toujours là. Prenez un minerai ; tous les sept corps sont présents
dedans, mais tous les sept sont endormis, dormants, inactif. Donc un mi-
nerai semble mort. Prenez ensuite une plante : son premier corps est
devenu actif, son corps physique ; nous avons donc le premier aperçu de
la vie éveillé dans les plantes. Ensuite, il y a l'animal : son premier et son
deuxième corps sont activés. Le mouvement qui n’existe pas chez les
plantes existent chez les animaux. La plante pose ses racines et reste
toujours au même endroit. Il n'est pas mobile car pour cela le second
corps doit être activé — le corps éthérique et énergétique d’où provien-
nent tous les mouvements. Si seulement le corps physique est éveillé, il
sera immobile, fixe. La plante est un être vivant fixe ; il y a des plantes
qui bougent un peu, dans un état de transition, entre la plante et l'animal.
Au moyen de leur racines, certaines plantes peuvent en travaillant le
premier corps, saisir le sol et se laisser aller, et ainsi effectuer des mou-
vements — c'est le lien évolutif entre la plante et l'animal, voire entre le
corps physique et le corps éthérique. Le deuxième corps commence éga-
lement à travailler le troisième corps, le développer. Cela ne signifie pas
que le deuxième corps atteint la connaissance ; cela signifie seulement
qu'il s'est activé. L'animal n'en a aucune conscience. Parce que le deu-
xième corps est activé, il est submergé d'émotions ; il éprouve de la co-
lère, de la peur, il peut attaquer ou se cacher, il peut bouger, il peut
exprimer du courage et de l'amour, il peut courir et se défendre, mais
tout cela ne veut pas dire qu'il a atteint la conscience. Chez l’être hu-
main, le troisième corps, le corps astral est activé. Par conséquent, non
seulement son corps bouge, mais aussi son esprit ; d'une part il peut
prendre conscience de ses émotions et ne pas se laisser submerger —
mais cela ne veut pas dire qu'il a atteint la conscience. D'autre part, la
caractéristique du corps astral c'est qu'il peut voyager dans le passé
comme dans le futur. Un animal ne peut pas voyager dans le temps, il
n'y a pas d'avenir pour lui, et pour cette raison, il n'est jamais inquiet,
jamais tendu, parce que l'anxiété est liée à l'esprit qui se projette : ce
qui se passera demain est sa plus grande inquiétude. Mais pour les ani-
maux, il n'y a pas de lendemain ; le présent, c'est tout pour eux. Même
aujourd'hui n'existe pas pour eux d'une certaine manière, car que signi-
fie aujourd'hui pour celui pour qui hier et demain n'a pas de sens ? S'il
n'y a ni passé ni futur, qu'est-ce que cela signifie de parler du présent ?
Cela n'a pas de sens. C'est pourquoi Śiva n'utilise pas le mot « présent ».
Il dit, « la vie éternelle ». Il veut dire, tout ce qui est, est tout simplement,
éternel. C'est l'éternité... entrez dans l'éternité...

105
Un mouvement plus subtil a pris naissance chez l'être humain — le mou-
vement de l'esprit. Il vient du troisième corps, du corps astral. Mainte-
nant, il peut penser au temps avec l'aide de l'esprit. Il peut aussi s'inquié-
ter de ce qui se passera lors de la fin des temps, après sa mort — où il
ira, ou peut-être n'ira t'il pas. Il réfléchit également à l'endroit où il était
avant sa naissance... Le quatrième corps est actif chez quelques per-
sonnes, pas dans toutes. Si une personne meurt après l'activation de son
quatrième corps, elle naît sur le plan des devas, des dieux, où il existe
de nombreuses possibilités pour le développement du quatrième corps.
Si seul le corps astral est actif, si le quatrième corps n'est pas développé,
alors un homme reste seulement un homme. À partir du quatrième corps,
entre la quatrième dimension et la cinquième, l'éveil de nirvana est pos-
sible, puis la naissance dans les dimensions supérieures commence. Au-
delà, dans le cas où un être est pleinement éveillé, par exemple dans le
cas d'un être de la septième dimension qui a atteint l'illumination ultime
: Mahāparinirvāṇa. Il est impossible de renaître. Il n'y a pas de naissance
ni de renaissance après la septième dimension, après que l'on ait atteint
le corps absolu, le corps sans corps auquel Bouddha s’est éveillé.

L’ÊTRE EST QUELQUE CHOSE QUI DOIT ÊTRE SURMONTÉ, C'EST UN


PONT ET NON UN BUT :

Si le premier corps est physique, le dernier est spirituel. Et si vous ne


considérez pas les cinq corps entre les deux, il n'y aura pas de pont entre
eux, il n'y aura pas de connexion entre le corps et l’âme. Et la science
et la religion resteront en conflit, alors il n'y aura aucune possibilité
d'évolution vers une civilisation durable et prospère. Ce serait comme si
vous aviez une échelle et que vous jetiez les échelons intermédiaires
entre le premier et le dernier. Ensuite, il n'y a pas de lien entre la Terre
et le Ciel ; le Royaume de Dieu. Or, si vous voyez l'échelle complète,
vous constaterez que le premier échelon est relié au dernier. Et si vous
l'examinez de plus près, vous constaterez que le dernier échelon est la
dernière partie du premier échelon, et le premier échelon est la première
partie du dernier. Ce qui veut cependant dire, autrement dit, que même
si tous les échelons sont reliés, vous ne pouvez pas travailler sur le der-
nier si vous n’êtes pas passé par le premier. De même, si vous prenez
les sept corps ensemble ; si vous lisez la totalité de mon enseignement,
vous trouverez une connexion entre le premier et le deuxième corps, et
le troisième et le quatrième corps et les dimensions supérieures... mais
si vous lisez seulement le dernier passage, vous ne verrez pas les con-
nexions, elles vous manqueront. C'est une progression, un flux, la divi-
sion est là mais oubliez la division, transcendez-la. La pierre ne peut
jamais devenir une plante, la plante ne peut jamais devenir un animal et

106
l'animal ne peut jamais devenir un être humain... et ainsi de suite, mais
cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas intimement connectés entre eux.
Cela ne veut pas dire que l'homme et l'animal n'ont aucun lien et qu'un
animal ne pourrait jamais devenir un homme dans une prochaine vie. Et
pour vos renaissances spirituelles, en tant qu’être transcendant, aucune
mort physique n'est nécessaire. Vous pouvez bien atteindre l'état d'un
minerai, ou entrer dans un état végétatif, ou encore vous pouvez égale-
ment atteindre l'état esthétique d'un dieu ; ils ne sont pas séparés.
L’être peut être conçu comme une échelle à sept échelons, et si vous
vous identifiez au premier échelon, alors vous semblerez mort, vous
n'irez nulle part. Et l'échelle est là, et l'échelle relie ce monde et l'autre.
Le premier échelon est parfaitement bon s'il est utilisé par rapport à
l'ensemble de l'échelle. S'il fonctionne comme un véhicule ou un premier
pas, il est considérablement adroit. Il faut être immensément reconnais-
sant envers le corps, le corps est un temple. Votre corps est le temple du
divin, la demeure du divin, alors ne traitez pas votre corps comme une
pierre que l'on balance, avec culpabilité, le péché, comme quelque chose
de sale ; vous pouvez le traiter comme quelque chose de miraculeux,
c'est sacré, c'est saint, si vous l'aimez, avec la plus grande dévotion, vous
pouvez le modifier avec l'esprit, vous pouvez le faire bouger. Cela dé-
pend de vous. Mais si vous commencez à adorer le premier échelon et
que vous oubliez les six autres, vous oubliez toute l'échelle et vous de-
venez fermé, grosse comme une pierre, rigide, confiné au sol ou au lit, à
la première dimension, alors ce n'est plus du tout un échelon... parce
qu'un échelon est un échelon lorsqu'il mène à un autre échelon. Si ce
n'est plus un échelon, alors vous êtes coincé avec, vous ne sortirez pas
du temple et ne verrez jamais le ciel vers lequel une jolie fleur peut
s'élever. Par conséquent, les gens qui sont matérialistes sont toujours
coincés, ils sentent que quelque chose manque, ils n'ont pas l'impression
d'aller nulle part. Ils se déplacent en rond, en cercle, et ils reviennent
encore et encore au même point. Ils deviennent fatigués et ils s'ennuient.
Ils commencent à prendre de la drogue qui les rend encore plus lourds,
ils commencent à réfléchir à la façon de se suicider. Et tout leur effort
dans la vie est de trouver des sensations, dans la drogue, dans le sexe,
dans les plaisirs matériels, afin que quelque chose de nouveau puisse
arriver. Mais qu'est-ce qui peut arriver de nouveau ? Toutes les choses
avec lesquelles ils continuent à s'occuper ne sont rien d'autre que des
jouets avec lesquels jouer. Tout ce que le monde peut aujourd’hui vous
fournir matériellement n'est rien d'autre que des jouets stupides comme
des téléphones — et vous pleuriez pour l'amour, vous pleuriez pour la
nature, et vous pleuriez pour la conscience, et vous pleuriez pour la li-
berté, ou une certaine signification dans la vie. Vous vous sentez seul et
inutile, délaissé, vous vous plaignez derrière votre écran, mais : « Regar-
dez ! Le nouveau téléphone, le nouveau smartphone. » Ils apportent tant

107
de belles choses pour vous, pour vous distraire. Et vous dépensez tout
votre énergie, votre temps, votre argent pour jouer ; encore une fois,
après avoir jouer un peu, vous en avez marre, encore une fois vous vous
ennuyez, et encore une fois vous continuez à chercher de nouveau jouets
avec lesquelles vous pouvez vous amuser, vous distraire, vous plaindre,
vous moquer, vous vanter... Cet état de fait est ridicule, cette vie est
prévisible, ennuyeuse, nulle. C'est tellement absurde qu'il semble
presque inconcevable de voir comment nous continuons à y vivre. Nous
sommes en fait piégé au fond de la première vallée.
Si vous êtes coincé ici, rappelez-vous que vous êtes dans le corps, mais
que vous n’êtes pas le corps ; que maintenant, votre vie soit un mouve-
ment, un flux, une voie. Vous vivez dans le corps, et le corps est un jolie
temple, un véhicule très intéressant ; que ce soit une demeure mobile
pour une conscience continue en vous — je ne fais pas un instant allusion
que vous devez devenir anticorps, que vous devez nier le corps comme
les soi-disant spiritualistes l'ont fait à travers les âges. Ces gens ne sont
pas très différents des matérialistes. N'utilisez pas le corps comme un
fardeau, utilisez le corps comme un véhicule pour vous déplacer, une
planche à sauter, un échelon.
Le second corps est vital, il est psychosomatique — il concerne en par-
ticulier les troubles physiques liés à des causes psychiques. La psycha-
nalyse Skinienne et Pavlovienne ainsi que la psychanalyse freudienne,
y fonctionne. Les médecins vivent dans ce temple, les psychanalystes y
vivent également. Vous pouvez étudier les rêves, analyser les rêves et
leur impact sur le corps physique. Mais il n'y a pas besoin de faire autant
de bruit à ce sujet, ne vous laissez pas prendre dedans, comme les freu-
diens et quelques fous continuent de le faire. Il n'est pas nécessaire
d'analyser chaque rêve et de réaliser tous vos rêves. Le rêve existe
comme une illusion en vous, c'est simplement symbolique, rien de plus,
cela ne dit rien sur la réalité de votre être. Par ailleurs, il est idiot d'aller
voir quelqu'un d'autre pour l'analyse de vos rêves. Si vous ne pouvez pas
analyser vos propres rêves, qui d'autres peut le faire ? Et votre rêve est
si personnel que personne d'autre ne peut rêver comme vous rêvez.
Même si vous rencontrez quelqu'un dans vos rêves, comme un guide spi-
rituel, ou votre maître défunt, son esprit peut vous aider, mais elle n'a
aucune idée de votre rêve. Maintenant, de plus en plus de gourous s'ef-
forcent de pénétrer dans vos rêves, de vous hypnotiser, ce qui n'est ab-
solument d'aucune utilité, cela ne peut pas vous aider à vous éveiller, à
vous rendre plus vigilant, plus conscient. Au contraire, vous deviendrez
part et part entourée de choses rêveuses, de choses imaginaires, de suc-
cubes, de démons, d'anges... Tout comme le premier devient trop obsédé
par le Mūlādhāra, le plan physique. Le seconde devient trop obsédé par
le plan éthérique, Svādhiṣṭhāna ; la sexualité, les fantasmes... parce que
le second corps, vital — le domaine de la réalité psychosomatique — est

108
le centre du sexe. Une personne qui rêve tous les soirs, commencent à
tout interpréter en terme d'intimité, de sexe. Quoi que vous rêviez, allez
chez un freudien et il réduira votre rêve au sexe. Rien de plus élevé
existe pour les freudiens, ils vivent dans la boue, ils ne croient pas au
lotus aux mille pétales. Vous leur apportez une fleur de lotus, ils l'a re-
garderont et la réduiront à la boue. Parce qu'un lotus naît de la boue sale,
alors ce n'est rien d'autre que de la bouge. Réduisez-le à sa cause, et
c'est traumatique. Alors chaque traumatisme est lié au sexe ; et chaque
flatterie aussi, chaque source de créativité est réduit au sexe. Chaque
poème, chaque peinture, chaque sculpture et aussi chaque photogra-
phie, qui révèle un peu de sensualité, est réduit au sexe, à la perversion,
à la répression. Et les freudiens peuvent se comporter de manière vrai-
ment absurdes. Ils disent que toutes les grandes œuvres d'art, de Michel-
Ange ou de Goethe ou de Picasso, voire de Osho... qui apportent une
grande joie à des millions de personnes, ne sont rien d'autres que du
sexe réprimé. Peut-être que Osho allait se masturber et a été arrêté. Des
millions de personnes sont empêchées de se masturber, mais elles ne
deviennent pas des Osho. C'est absurde, et les gens qui ont donner à
Osho le surnom de « sexe guru » sont malades. Osho parle de sexe dans
certains de ses ouvrages comme je parle ici du sexe, afin de transformer
la boue en lotus. Mais les freudiens sont les Maîtres du monde des toi-
lettes, c'est leur temple. Le second centre devient pathologique, laid, et
créé des millions de malades, partout dans le monde. Parce que le second
temple, le centre sexuel et vital, Svādhiṣṭhāna, est responsable d'environ
80% des maladies et des pathologies. Freud, Jung, Reich, ont raison, ils
ne savent rien du lotus, mais dans la boue ils ont jeté les base de la
floraison du lotus. La psychologie occidentale est parvenu à la conclu-
sion que la cause de toutes les maladies humaines est fondamentalement
quelque part autour du sexe. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut faire
une fixation dessus. Donc à moins que l'orientation sexuelle soit trans-
cendée, à moins que vous alliez au-delà de cet échelon, l’être humain ne
peut pas être naturel, vivant, fleurissant — son énergie se retrouvera
bloquer. L'homme a mal tourné seulement à cause de ses attitudes à pro-
pos du centre du sexe, à cause de sa fixation — aucune attitude n'est
nécessaire, aucune fixation n'est nécessaire. Méfiez-vous des psycha-
nalystes, des gourous qui interprètent les rêves, et des médiums... Si
vous êtes coincé ici, c'est mieux que d’être coincé dans la première di-
mension, oui, vous avancez un peu, mais y resté est aussi dangereux, il
faut aller de l'avant, au-delà, et continuer, continuer de transcender.
Le troisième corps est psychologique, astral. Aurobindo vit dans le
monde astral, de la volonté de puissance, du supramental, de la supra-
conscience ; au moins quelque chose, d'étrange, ne signalant sur l'illu-
mination, mais au moins quelque chose est un peu plus ouvert que
Freud... Aurobindo est un cas étrange, il sait tout sur l'illumination, mais

109
il n'est pas éclairé. Le problème est que, tout comme Freud réduit tout
au sexe, Aurobindo a tout réduit à quelque chose au-delà de l'illumina-
tion. Or au-delà de l'illumination, il n'y a rien, nada. Toute son aspiration
était consacrée à ouvrir une porte pour l'étape « à venir » de l'évolution
humaine ; il s'y est consacré toute sa vie... Mais il n'a jamais atteint l'il-
lumination, c'est juste un aveugle qui rêve et voyage dans le monde as-
tral. Les gens essaient de devenir grand et d'aller au-delà de l'illumina-
tion parce qu'ils se sentent inférieurs. Une personne qui essaie de deve-
nir éclairée ou d'aller au-delà de l'illumination est une personne qui se
sent inférieure, et une personne qui essaie de devenir éclairée ou d'aller
au-delà de l'illumination est une personne qui est sur le chemin de la
volonté de puissance, du pouvoir. Sri Aurobindo a déclaré qu'il y a
quelque chose au-delà de ce que Bouddha appelle l'illumination sans rien
savoir de l'illumination, de la réalité. C'est malheureusement un des
grands problèmes pour tous les chercheurs de vérité. Ils connaissent
toutes les théories, toutes les philosophies, toutes les écritures, ils sont
très intelligents, ce sont des grands érudits, des génies, leurs interpré-
tations sont profondes, rationnelles, très logiques, mais sans cœur. Les
adeptes de la vérité aiment beaucoup cette intelligence, ils savent tout
sur la lumière mais ils n'ont pas fait l'expérience de la lumière elle-
même. Vous ne voyez pas les yeux d'un Bouddha, les gestes d'un
Mahāvīra, les mains d'un Picasso, vous ne voyez pas la perspicacité des
Rishis des Upanishads et des Vedas, vous ne voyez pas la rébellion de
Lao Tzu, vous ne voyez pas la musique de Krishna, vous ne voyez pas la
danse de Śiva, vous ne comprenez pas les miracles du Christ, la volonté
d'un Zarathoustra. Vous ne voyez pas la présence transformatrice, l'aura
qui rayonne autour de tous les mystiques. Parce que en quête de vérité,
de volonté de puissance et de pouvoir, vous avez suivi des gens — un
Śiva, un Krishna, un Lao Tzu, un Bouddha, un Christ, un Zarathoustra,
un Osho — qui sont si complètement abandonnées que leur voyage ne
peut pas être un voyage en quête de vérité, de volonté de puissance et
de pouvoir. Leur voie est complètement différente, vous ne pouvez pas
la suivre. Tous ce dont ils parlent, c'est de la voie, de la vie éternelle, de
l'immortalité. Leur message est très simple : ils disent « la voie est toute
simple ». Cela semble très simple — la voie est toute simple — mais
ensuite les choses que vous pouvez trouver sur la voie deviennent de
plus en plus compliquées parce qu'ils disent : « la voie n'a pas de nom, la
voie n'a pas de carte, la voie n'est pas tracée, la voie n'est pas telle que
vous pouvez suivre quelqu'un et la trouver. » Ce n'est pas comme une
autoroute, c'est plutôt comme un Dragon ou un Aigle royal volant dans
le ciel infini, dans le vide — sans laisser aucune trace derrière. En ce
monde, personne ne sait comment les dragons vivent, comment un Lao
Tzu vit et se nourrit, comment un Chuang Tzu parle, comment ils ont
atteint l'illumination ; personne ne peut suivre leur voie ; vous pouvez

110
parler du Tao, de la voie ; vous pouvez parler du dharma, de
l'enseignement de la voie, mais la vraie voie est un chemin sans chemin.
Et il est possible de rester dans une impasse toute votre vie parce que
vous en savez tellement, et les gens commencent à vous adorer, les gens
commencent à vous croire, à vous suivre. Et la croyance à sa propre
psychologie, si beaucoup de mendiants, en quête de vérité, de volonté
de puissance et de pouvoir, croient en vous, vous êtes obligé de croire
en vous-même. Alors que quand un Bouddha fleurit, il n'a aucune
supériorité du tout ; il ne fait pas partie ni du bas astral, ni du haut astral.
Et d'autre part, il est au-delà, complètement au-delà du monde astral. Il
n'a pas de cette idée qu'il est plus saint que vous, pas du tout. Tout est
saint, même la poussière est divine, même les Asuras, même les
excréments de Louis XIV étaient considérés comme royaux, alors
pourquoi pas vous ? Les mystiques ne se croient pas supérieurs et ils ne
s'efforçaient pas de devenir supérieurs ; ils ne se sentaient pas du tout
inférieurs. Bouddha était au sommet dès le début, il est né roi ; il n'était
pas question d'infériorité. Il était l'individu le plus riche et le plus
puissant de son pays ; il n'y avait plus de pouvoir à atteindre, plus de
richesses à atteindre. Il était l'un des plus beau être jamais nés sur cette
terre, il avait l'une des plus belles femmes comme bien-aimée. Tout était
à sa disposition, et il s'est incliné devant toute l'existence. Mais
Aurobindo continuait à chercher une certaine supériorité, une certaine
immortalité physique, une certaine supériorité spirituelle. C'est mieux...
mieux que Freud, un peu plus haut, un peu plus élevé, un peu moins laid,
un peu moins banal, un peu moins habituel. La spiritualité est plus élevée
que le sexe ; pas beaucoup plus haut, mais un peu plus haut. Cependant,
croire à une supériorité spirituelle est absurde, le supramental, la
supraconscience, toutes ces choses sont absurdes. Cela ne dépasse pas
la conscience, cela ne dépasse même pas la raison. Même lorsqu'il parle
de transcender la raison et de transcender la conscience, il utilise des
concepts rationalistes, dénués de conscience. Aurobindo est un
rationaliste, peut-être le plus grand jamais né, tout ce qu'il dit appartient
à la raison, à l'esprit, à l'égo, et c'est ce qui fait qu'il était coincé dans le
troisième temple, dans la psychologie. Il était très habile à jouer avec
les concepts et les théories et les mots ; à inventer de nouveaux mots
compliqués qui ne veulent absoluement rien dire. Mais l'ironie est que la
réalité de l'existence est bien au-delà des doctrines, des idées, des mots.

Le quatrième corps, le corps mental est psycho-spirituel. C'est le centre


du cœur, Anāhata. Jung et beaucoup d'autres psychologues, psychiatres,
et neuro-psychiatres pénètrent dans ce temple. Ils vont parfois plus haut
que les freudiens, les pavloviens et les aurobiniens, et ceux qui se
méprennent sur leur cœur pour leur mental. Ceux qui connaissent
vraiment le cœur ouvrent concrètement plus de possibilités. Ils

111
acceptent le monde de l'irrationnel, de l'inconscient : ils ne se limitent
pas à la raison, à l'intellect, à l'esprit, à l'esprit conscient. Ce sont des
gens plus raisonnables — ils acceptent aussi l'irréason. L'irrationnel
n'est pas nié mais accepté. C'est là que la psychologie moderne s’arrête
— au quatrième échelon. La psychologie moderne n'est pas encore une
science complète — elle est déjà dépassée. C'est plus hypothétique
qu'expérientiel et limité au système nerveux. Avec le quatrième chakra,
il y a une chose qui doit être comprise. Si le quatrième est activé mais
que l'on n'en est pas conscient, il y a moins de possibilité d'atteindre les
dimensions supérieures, nous restons coincé dans le plan des Pretas.
Le pretas peut causer beaucoup de mal à lui-même et aux autres avec
l'activité de son corps mental, car l’inconscience ne peut qu'apporter le
mal, à l'inverse de l'esprit pieux et conscient. Si le quatrième corps est
activité et que nous en sommes pleinement conscient, nous entrons dans
le plan des Devas, des êtres de lumières, dont la lumière sera la cause
de nombreuses bonnes actions et apportera une immense joie pour lui-
même et pour les autres, parce que la conscience ne peut que être
bénéfique. Le quatrième échelon est assez spécifique parce qu'il se
retrouve au milieu — l'échelle est divisée en deux : trois échelon en bas
et trois échelon en haut. Si le quatrième corps est activé et que vous en
êtes conscient, alors vous pouvez continuer à monter, dans le cas
contraire, vous devrez attendre votre prochaine vie ; vous devenez un
être éthéré en transition vers votre prochaine existence. C'est difficile
de monter dans les dimensions supérieures parce que vous avez besoin
d'une méta-psychologie, de la psychologie des Bouddhas. La psychologie
moderne ne peut pas vous aider, de plus en plus de thérapeutes sont
malheureusement coincés dans le plan des pretas, croyant faire le bien.
Ce sont souvent des personnes aimantes, des personnes empathiques,
des personnes que vous pouvez voir quand ça ne va pas ; elles sont là
pour que vous puissiez être consolé, mais elles ne peuvent pas vous
aider, elles ne se connaissent même pas elles-mêmes. Au fond, elles sont
plus préoccupées par leur portefeuille et par leur égo que par leurs
patients. Vous continuez à aller voir des psy, et ils font tous pour que
vous continuez à aller les voir, parce que c'est ainsi qu'ils gagnent leur
vie. Ils ont atteint le quatrième corps, le corps mental, psycho-spirituel,
mais ils ne savent rien des méthodes de la conscience croissante, de la
croissance intérieur de l’être, de l'expansion de la conscience.
Le cinquième corps est spirituel : les religions organisées en masse
comme l'hindouisme, l'islam, le christianisme... restent coincées dans le
cinquième centre, le centre spirituel. Ils ne vont pas au-delà du spirituel.
Toutes les religions organisées, les adeptes, les croyants, y restent.
Celui dont le cinquième corps se développe va au-delà de l'existence des
assuras, des pretas et des devas. Sur ce plan, toutes les dualités sont
transcendées, l'activation du cinquième chakra et la sensibilisation sont

112
une seule et même chose, les pécheurs et les saints, les devas et les
assuras, le diable et dieu, l'enfer et le paradis sont une seule et même
chose. Personne ne peut atteindre la cinquième dimension s'en sans
rendre compte ; par conséquent, l'activation et la prise de conscience
ont lieu simultanément ici. Vous pouvez attendre et développer le
quatrième chakra sans vous en rendre compte. Or, si vous vous réveillez,
le voyage prendra une tournure totalement différente, vous irez vers les
devas, vers les cieux, jusqu'au moment où l'espace des étoiles s'ouvrent
et que vous vous retrouviez au-delà, libre des entraves de la nuit.
Si vous restez inconscient, vous ne sortirez pas du monde astral. Au-delà
du monde astral, vous entrez dans le cinquième corps, purement
spirituel, l'inconscience n'a pas de sens ici, vous atteignez l'Atman, le
soi conscient. Donc, avant cela, l'activation et la conscience sont deux
choses séparées, la différence entre l'homme et la femme ou entre le
diable et dieu restent jusqu'à la quatrième dimension : la différence
entre dormir et se réveiller ou la différence entre Suṣupti et Samâdhi
reste jusqu'à la quatrième dimension. Deva signifie divin, et le diable
vient aussi de la même racine ; en sanskrit, cela signifie aussi divin. En
fait, la dualité et le conflit n’existent que jusqu'au quatrième échelon.
Ensuite, les deux moitiés opposées se rejoignent au centre de l'échelle.
À partir de la cinquième dimension, vous entrez au-delà du monde de la
dualité, au-delà du corps et de l'esprit, de la lumière et des ténèbres, de
la vie et de la mort, l'unité est atteinte — la vie qui est sans
commencement et sans fin commence. Avant cela, il y a la diversité, les
ténèbres, la différence, la mort... Le potentiel du cinquième corps ne
vient ni du plans des morts, des pretas, ni du plans des mortels, des
devas. Cela doit être compris. La cinquième dimension n'est pas une
possibilité pour les pretas parce que leur existence est inconsciente. Ils
n'ont pas ce corps qui est nécessaire à la conscience, et ils ne savent
pas utiliser le premier corps qui est le premier pas vers la conscience.
Pour cette raison, le pretas doit revenir à une forme humaine : la
condition humaine est, en un sens, à la croisée des chemins. Le plan des
devas est au-dessus d'elle mais pas au-delà — parce que pour aller au-
delà, il faut aussi revenir à l'existence humaine. Le preta doit revenir
afin de briser son inconscience et se déplacer avec son corps physique
vers les dimensions supérieures ; car pour cela une forme humaine est
absolument nécessaire. Les devas quant à eux doivent revenir, parce que
dans leur existence il n'y a aucune souffrance, aucun défi, aucune
responsabilité. En fait, c'est une existence éveillée, ils ont atteint le
nirvana. Cependant, dans une telle existence, il ne peut y avoir la
douleur et la souffrance qui donnent naissance à ce désir d'approfondir
notre méditation. Là où il n'y a pas de souffrance, il n'y a pas de pensée
de transformation ou d'accomplissement. Ainsi, le royaume des devas,
les cieux, est un endroit où il n'y a pas de progrès. Les devas vivent une

113
existence statique : c'est une particularité de la félicité éternelle du
nirvana : elle bloque tout progrès ultérieurs. Ce point peut vous amener
au désastre ; le bonheur prolongé peut être spirituellement dangereux,
voire désastreux. Si vous êtes tout le temps heureux, satisfaits, ravis. Si
vous obtenez toujours ce que vous voulez, si vous n’avez jamais aucun
problème, alors vous avez tendance à devenir auto-satisfait, content de
vous, voire insouciant et inattentif ; vous avez tendance à oublier que
vous êtes mortels, que la vie est courte, que le temps est précieux,
surtout en ce moment. Dans la douleur et la souffrance, il y a un désir de
croissance, il y a de la compassion. La souffrance nous stimule à trouver
des moyens de nous libérer de la douleur et du chagrin. Et nous stimulent
à créer de nouvelles voies, de nouveaux véhicules, de nouveaux
dispositifs, de nouvelles techniques pour transcender la douleur et aider
les autres à faire de même. Dans le bonheur, tout est terminé. C'est donc
un point d'intersection très étrange, et les gens ne peuvent
généralement pas comprendre cela. Mais enfin, que vous soyez un pretas
ou un devas, un demon ou un ange, éveillez-vous à des vérités et à des
réalités transcendantes toujours plus élevées. Continuez de méditer et
continuez de progresser vers l'expérience du transcendant ; de la
transcendance de soi et de la transcendance du multivers.
Celui qui atteint le soi conscient a terminé son voyage dans un sens.
L'entrer dans la cinquième dimension et une libération et l'état ressenti
dans le cinquième corps est un état de félicité. S'il se sent satisfait en
lui-même, il peut s’arrêter à cette dimension et y renaître un nombre
infini de fois, encore et encore, un peu comme le Dalaî Lama se réincarne
depuis des siècles, car ici il n'y a ni douleurs ni plaisir, ni esclavage ni
souffrance. Il n'y a que son propre être — pas l’être universel, pas l’être
cosmique, pas la non-individualité-cosmique, pas le tout. Ainsi, un être
peut continuer à se réincarner et à vivre pendant un nombre infini d'âges
jusqu'à ce qu'un moment viennent où il devient curieux de tout
connaître, de transcender la totalité de l'existence ; et qu'il est enfin
prêt à mourir totalement, à l’échelle du tout cosmique.
Le sixième corps est cosmique, c'est le spirituel-transcendantal. Partout
dans le monde, à travers les mondes, à travers les âges, de nombreuses
méthodes ont été développées qui ne sont pas dogmatiques mais plus
expérientielles. Parce qu'avec chaque individu, quelque chose de
différent est nécessaire et avec chaque sexe et chaque âge, quelque
chose de différent est nécessaire. C'est pourquoi toutes les anciennes
techniques perdent leur sens, c'est pourquoi le dharma de Gautam
Bouddha a perdu toute signification, il a été conçus pour des esprits
particuliers et ces esprits ne sont plus dans le monde, ou bien ils sont
coincés à l'époque de Bouddha. Maintenant, je dois faire tourner la juste
roue du dharma. Et je dois pour cela vous aider à vous libérer de
l'espace-temps et des anciennes techniques, et perturber votre pseudo

114
avancée spirituelle. Vos techniques ne peuvent pas aider beaucoup ; ils
ne peuvent aider que très peu de gens et seulement jusqu'à un certain
stade, pas jusqu'au bout. De nouvelles voies, de nouveaus véhicules, de
nouveaux appareils et dispositifs, bien plus sophistiqués, sont
nécessaires. Vous devez faire quelque chose avec votre corps et votre
esprit ; vous devez créer une certaine harmonie en vous-même et autour
de vous afin que vous puissiez surfer sur cette harmonie partout où vous
allez, vous pouvez surfer sur ce cosmos harmonieux et vous éloigner de
la réalité ordinaire. Le Yoga, la science, ainsi que les Maîtres spirituels
un minimum doué en science peuvent vous aider à comprendre tout cela.
Et le septième corps est transcendantal : Tao, Tantra, Alchimie, Zen...
Les sūtras appartiennent au septième temple, au temple des temples. Ce
sont des déclarations de quelqu'un qui est entré dans la plus haute
dimension de l'existence, dans l'absolu, le transcendantal. C'est le sens
du mot sanskrit : Prajñā-pāramitā — la sagesse qui ne peut être exprimée
tant que l'on est encore sur cette rive-ci. C'est la perfection de la
sagesse, la sagesse transcendantale, de l'au-delà ; la sagesse qui est
atteint que lorsque vous arrivez sur l'autre rive, éveillé. C'est la sagesse
ésotérique du temple qui s'ouvre à vous lorsque vous avez transcendé
toutes sortes d'identifications — inférieurs ou supérieurs, mondain ou
non mondain. Quand vous n’êtes pas identifié du tout, ni au monde ci-
bas, ni à un arrière-monde, ni à l'au-delà. Quand il ne reste plus qu'une
pure flamme de conscience et de quintessence transcendant toute chose,
tous les mondes. Quand il ne reste qu'une flamme sans fumée autour
d'elle, sans barrière, sans frontière. C'est pourquoi les bouddhistes
adorent le petit sūtra du cœur — le cœur même de la religion, le noyau
même. Ainsi que le Sutra du Diamant. Ces deux sūtras qui appartiennent
au recueil du prajñā-pāramitā. Le transcendantal est atteint lorsque
toutes les dimensions ont été traversées et que vous êtes devenus juste
une conscience pure, juste un témoin, une pure subjectivité. Celui qui
atteint la couronne, Sahasrāra, est vraiment libre ! Il peut se déplacer
dans toutes les dimensions sans passeport, tout en restant intact,
protégé, invincible. Sa pureté n'est jamais perdue. Vous ne pouvez pas
le corrompre, sa pureté est transcendantale. Vous pouvez le tuer, mais
vous n'aurez qu'un cadavre couché au sol, sans vie, absolument inutile,
et vous serez finalement dépassé par son âme et son pouvoir spirituel.
Le transcendantal n'est pas quelque chose de statique, c'est un
mouvement, c'est un processus, c'est un flux, une voie, qui continue de
se dérouler. C'est pourquoi les hindous appellent le septième chakra,
lotus aux mille pétales : « mille » signifie simplement infini. Pétales sur
pétales, pétales sur pétales, les pétales s'ouvrent, à l'infini, sans fin. Le
voyage commence mais ne finit jamais, c'est un pèlerinage éternel.

115
Ô ÂME VAGABONDE, L'AVENIR NE PEUT EXISTER QUE SI L'ON MET
SON EXISTENCE EN JEU :

Tout bouge : le souffle qui est en vous sera en moi un peu plus tard. Et
le souffle est la vie, donc votre vie et ma vie ne peuvent pas être diffé-
rente. Quel est le rapport avec la méditation transcendantale ? Je vous
parle de la méditation transcendantale et de transcender la totalité de
l'existence, de passer par la porte de la mort parce que c'est la vie. La
vie existe pour ça, vous mourrez et les vers mangeront votre corps, vous
deviendrez leur nourriture et ils deviendront la nourriture de quelqu'un
d'autre et ainsi de suite... Dès la naissance, vous vous préparez, vous
grandissez, vous mûrissez, pour mourir, pour devenir de la nourriture :
tout est de la nourriture pour quelqu'un d'autre. Et cela doit être ainsi,
c'est une chaîne... mais les gens s'accrochent à la vie. Et le vers aussi
veut s'accrocher à la vie, et la pomme aussi veut s'accrocher à la vie.
L'homme ne veut pas mûrir et tomber de l'arbre, or même le monde des
dieux est sujet à l'impermanence. Tout veut s'accrocher à la vie, rester
lui-même, mais c'est ainsi que toute vie cesserai... Finalement, même les
dieux doivent respecter le pur dharma ; le fruit mûr tombe de lui-même.
Et celui qui saisit ce précepte renaîtra dans le ciel. Et dans la félicité du
nirvana — le nectar est délicieux !
C'est pourquoi vous devez passer par la porte de la mort. Parce que la
vie vit et grandit à travers la mort — la vie existe par la mort. Mais com-
ment pouvez-vous passer par la porte de la mort et comprendre que la
vie existe par la mort alors que vous n'avez pas encore vécu la vie ?
C'est impossible, parce que ce n'est que lorsque qu'un individu a vécu sa
vie authentiquement, intensément, existentiellement, qu'il peut passer
consciemment la porte de la mort et atteindre la profondeur de la vie
existentiellement active, sans mort en elle, immortelle. En cela, la médi-
tation transcendantale est plus importante que la vie, parce que ce que
vous appelez la vie est juste le trivial, simplement superficielle. La mé-
ditation est un art — c'est l'art de vivre et de mourir pour l'existence. Par
la vie, vous atteignez seulement la mort et rien d'autre ; la mort est plus
profonde. Par la mort, vous grandissez dans la vie réelle, vous transcen-
dez la totalité de l'existence. C'est pourquoi l'avenir ne peut exister que
si l'on met sa vie en jeu. Mais parce que vous pensez que la mort est
l'ennemi, vous ne vivez pas du tout, et par conséquent, vous vous accro-
chez à la périphérie superficielle de la vie ; il ne peut en être autrement
que si vous êtes prêt à transcender, à aller au-delà, à aller plus loin dans
les profondeurs de la vie, à atteindre le centre même. Sinon, vous allez
simplement rester à la surface.
Si vous pouvez changer l'emphase, si vous pouvez tourner votre atten-
tion, si vous pouvez arrêter d'échapper aux faits ; que la mort est là, que

116
vous êtes déjà dedans, et qu'à chaque instant vous mourrez. Dès lors,
vous êtes déjà en train de transcender — c'est ce qu'est la méditation.
Vraiment, si vous devenez concerné par la mort, votre vie entière vous
est révélée pour la première fois, parce qu'à l'instant où vous devenez à
l'aise avec la mort, vous avez gagné l'opportunité de renouer avec votre
destinée. Et une fois que vous avez réalisé votre destinée, une fois que
la mort vous est connue de l'intérieur, vous connaissez la vie éternelle,
et vous pouvez vivre la vie qui est éternelle.
Il y a une porte, si vous passez cette porte, vous atteignez une autre vie
— plus profonde, spontanée, simple, intense, existentielle, sans mort,
immortelle. Donc, de la soi-disant vie qui n'est rien d'autre que de mourir,
vous devez passer par la porte de la mort ; seulement alors vous aurez
transcendé la totalité de l'existence et réalisé une vie qui est vraiment
existentiellement active — sans mort en elle. Quand quelqu'un passe par
cette porte, il atteint sa dernière vie, mais la qualité de cette vie est
existentiellement différente. C'est votre dernière vie, mais tout est une
unité organique. Tout fond, se rencontre, fusionne, alors pourquoi
s'inquiéter ? Cela va arriver, c'est déjà en train de se produire. C'est la
réalité de la vie éternelle — tout le reste n'est que des vagues dedans,
elles vont et viennent comme le souffle de la vie entre et le souffle de la
mort sort. Quand vous voyez la réalité telle qu'elle est, et que vous at-
teignez cet espace entre deux souffles, tout à coup, il n'y a plus de pro-
blème, plus d'anxiété, parce que tout continue à vivre que vous viviez ou
non. Votre mort n'est pas un problème parce que la mort n'est pas la fin,
et si votre mort n'est pas un problème, alors votre vie n'est pas un pro-
blème non plus. Vous vivrez dans l'ensemble de plusieurs millions de fa-
çons. Prenez conscience que vous ne vous connaissez pas ; vous n’êtes
personne, et cela ne doit pas être un problème — vous êtes transcendant.
Vous êtes totalement vide dans un sens et totalement plein dans un autre
sens. Vous n’êtes pas dans un sens, la vie n'est pas un processus fini qui
va dans un sens unique : vous êtes tout dans un autre sens. Donc par
ailleurs, il n'est pas nécessaire de chercher le sens de la vie, parce que
vous n’êtes pas séparés. La séparation apporte l'isolement, l'anxiété, la
cupidité, la violence... Si vous êtes anxieux, dans l'angoisse, si vous
cherchez le sens de la vie, cela signifie juste que vous êtes séparé —
vous créez inutilement des problèmes et chaque solutions que vous ap-
porterez deviendront des problèmes plus profonds parce qu'en réalité, il
n'y a pas de problème, il n'y a pas de séparation. Tout est un dans une
perfection indéterminée, il n'y a pas besoin de chercher à donner un sens
à la vie, parce que le tout continue à vivre, que vous respiriez ou non,
que vous viviez ou non, la vie continue ; le tout ne meurt jamais, il ne
peut pas mourir. Maintenant, si comme la majorité des gens le pensent
inconsciemment, vous pensez sérieusement vous connaître, si vous pen-
sez avoir trouver le sens de la vie, vous avez tout simplement un égo

117
surdimensionné. Si vraiment vous vous connaissez, alors vous connais-
sez tout ; puis alors, pourquoi s'inquiéter du sens de la vie ? S'inquiéter
du sens de la vie est un objectif égotique. C'est très profond, parce que
même les gens soi-disant spirituels et religieux essaient d’être parfaits
et de donner un sens à tout. Mais qui êtes-vous pour être parfait et don-
ner un sens à la vie ? Comment pouvez-vous donner un sens à la vie si
vous êtes parfait ? Comment pouvez-vous être parfait si vous donner un
sens à la vie, si vous limitez la vie, votre vie elle-même ?
Même un Gautam Bouddha doit tomber malade, même un Bouddha doit
mourir ! Et le Bouddha en était parfaitement conscient, il n'échappait
aux faits, c'est pourquoi dans l'ensemble, il est parfait, il est juste épa-
noui, comblé, totalement transcendant ; ne cherchant rien, ne désirant
rien. Si vous continuez à vous accrocher à la vie, au sens de la vie, à la
perfection. Si vous continuez à penser en termes de perfection, de mo-
ralité, d'idéaux, d'infériorité et de supériorité, et de but, vous devez être
parfait, mais alors vous deviendrez fou. Tous les perfectionnistes de-
viennent fous, parce qu'en tant qu'unité séparé, ils restent imparfaits.
Dans le monde de la spiritualité et de la religion, vous pouvez voir les
gens les plus égotiques possibles, parce qu'ils essaient d’être parfaits
sur tout. Ils insistent sur la spiritualité, sur la vertu, sur la pensée posi-
tive, sur la rédemption, sur l'espoir, sur le karma, sur la perfection. Ils
ne peuvent pas être détendus, ils seront toujours tendus, frustrés. Allez
dans une maison de fous et vous verrez que 90% des patients sont per-
fectionnistes. Un individu compréhensif reste détendu. Cela ne veut pas
dire qu'il s'en fiche, qu'il se fiche de tout. Il se soucie de tout, il se soucie
des autres, des gens qui créent des problèmes inutiles et des gens qui
en récoltent les fruits. Ça le touche profondément, mais il sait qu'il n'est
qu'une partie, il sait qu'il n'est pas le messie. Il ne se croit jamais spécial,
à part, donc il n'est jamais inquiet. Il aime, tout ce qu'il fait, sachant bien
que cela va rester imparfait. Il aime, participer au sauvetage du monde,
sachant qu'il ne sera pas reconnu. Il aime, accomplir ce qui doit être
accompli sans en tirer gloire. Et en acceptant cela, que quelque chose
restera incomplet, et que ce qui est incomplet s'accomplira, qu'il soit
mort ou vivant ; telle est la nature des choses — il transcende la nature
des choses en toute plénitude.
En Orient, les gens ont toujours cru en une chose, et une chose très
pertinente — qu'à chaque fois qu'un individu devient parfait, qu'à chaque
fois qu'un individu atteint la pleine illumination, il ne naît pas de nou-
veau, il disparaît complètement de ce monde. Cette vérité subtile est très
pertinente parce que dans ce monde que vous connaissez, seule l'imper-
fection est possible. Par conséquent, la perfection est atteint seulement
par celui qui a transcendé la totalité de l'existence en vivant comme un
dieu, avant de se dissoudre dans le tout.

118
LES MORTS PEUVENT ERRER TANT QU'UN SEUL ÊTRE VIVANT LES
PORTES ENCORE EN LUI...

Même un Bouddha jusqu'au dernier moment de sa vie reste imparfait —


acceptez-le et soutenez-le tel qu'il est. Même un Bouddha peut tomber
malade et souffrir et mourir, mais il ne s'en inquiète pas, il s'est libéré
de la souffrance du cycle de la mort et des renaissances successives ; il
reste rempli de béatitude. C'est pourquoi dans le bouddhisme, il y a deux
termes pour le nirvana. Le premier terme pour l'illumination ultime est
appelé, Mahāparinirvāṇa. Ici, parinirvāṇa signifie que le Bouddha n'est
pas dans le corps. Et le second, moins important, pour l'illumination, est
appelé, Nirvana. Ici, nirvana signifie qu'un Bouddha est dans le corps. Il
a atteint l'illumination, il a atteint le nirvana, mais il est redescendu pour
vivre sa dernière vie, pour transmettre le dharma, pour terminer les écri-
tures, terminer son œuvre et aider les gens qui souffrent dans le
Samsāra. Alors ses reliques seront récoltées. Il est devenu un dragon, un
éveilleur, un transmutateur, il connaît la perfection mais il vit toujours
dans le corps, le corps de l'imperfection. Il est toujours dans le monde
des parties imparfaites mais il est aussi au-delà, jamais touché, entier,
toujours intact, libre. C'est l'illumination, c'est le nirvana. Puis quand il
quitte le corps après avoir vécu sa dernière vie, il retourne au nirvana,
c'est pourquoi l'on parle de retour à la source. Mais cette fois, il y re-
tourne à tout jamais, il disparaît simplement dans le vide ultime, le vide
sublime, parinirvāṇa — c'est la pleine illumination. Maintenant, l'imper-
fection disparaît. Maintenant, il n'y a plus d'individualité ; il est entier et
parfait. Seul l'ensemble peut être parfait. Maintenant, Bouddha peut être
parfait, vous ne pouvez rien ajouter, rien enlever à un Bouddha, parce
que maintenant, il est dissout dans le tout cosmique, il est transcendant.
Bouddha a atteint parinirvāṇa, l'éveil complet, donc il ne reviendra plus
jamais en ce monde, il ne se réincarnera plus. Mais si vous allez voir une
personne pseudo religieuse, elle vous dira qu'il reviendra sous une forme
humaine, sous le nom de Maîtreya. Les deux choses sont vraies — d'une
part il peut revenir, et d'autre part il ne peut pas revenir. Il en va de
même pour Kalkî, l'avatar attendu depuis 5000 ans, et pour le Christ
attendu depuis 2000 ans. Pour beaucoup de croyants, cela est insensé,
alors ils disent qu'il reviendra, mais alors, s'il revient, peu importe qui
c'est, tout ce que vous verrez sera fait par l'homme, il n'y aura pas de
grâce, pas de salut, pas de bouddhéité. Tout ne sera qu'un mouvement
prédéterminé, calculé, rusé. Tout ce que le Bouddha du futur ; Maîtreya
fera, sera calculé à l'avance. Ou bien tout ce que le Christ ou l'Avatar à
venir fera. Qui que ce soit, il vivra dans un code ; il devra s'adapter aux
attentes et résoudre les problèmes inutiles des petits hommes. Ce sera
son emprisonnement. Il ne pourra pas être lui-même, vivre libre, vivre
naturellement, vivre spontanément, il ne peut pourra être pur comme un

119
enfant, libre comme un rebelle, courageux comme un lion, imposant
comme un dragon, magnifique et imbu de sa personne comme un dieu
qui n'a honte de rien. Quoi qu'il en soit, les religions et les gens soi-
disant spirituellement éveillés ont mis tellement d'efforts pour l'imaginer
et pour qu'il soit parfait que personne ne sera le reconnaître comme un
flux spontané — personne ne l'acceptera et le soutiendra tel qu'il est.
Vous ne pouvez pas apprivoiser Dieu, vous ne pouvez pas apprivoiser la
véritable illumination — il n’y a aucun moyen ; comme tous les dragons,
tous vos dieux antiques et les esprits libres, il sera un primitif, il restera
sauvage. Sa présence, son illumination, sa gloire, sa lumière, sa vertu,
son pouvoir spirituelle, son monde et ses sept trésors seront insuppor-
tables. Mais, s'il n'en était pas ainsi, la perfection ne serait pas la per-
fection. Car ce qui est parfait, deviendra imparfait, et ce qui est impar-
fait deviendra parfait.
J'ai dit que Bouddha a atteint parinirvāṇa, mais que pourtant il peut re-
venir une fois de plus sous une forme humaine. Comment cela est-il pos-
sible ? Basé sur quel genre de bonnes racines, de préceptes, d’aumônes,
de méditation, de sagesse, et d’intellect pourrez-vous voir le Bouddha
Maîtreya ? C'est un peu difficile à comprendre si vous êtes une personne
intellectuelle qui vit dans le monde de la Māyā et de la dualité, mais j'en
ai parlé précédemment et prochainement — il y a deux types de nirvana
— cela nécessite une explication plus détaillée...
Il est vrai que Bouddha a dit qu'il reviendrait sous le nom de Bouddha
Maîtreya. Et il est aussi vrai qu'il est impossible de revenir après la sep-
tième dimension. C'est un point de non-retour ; vous ne pouvez pas re-
venir de là. Mais ces deux choses ne sont pas contradictoires. En fait,
Bouddha a envoyé ses corps inférieurs dans le futur avant de fusionner
dans le nirvana — c'est le secret. Et pour un Bouddha, c'est une chose si
facile, vous pourriez aussi le faire si votre résolution est vraiment pro-
fonde et intense. Alors vous pouvez garder vos quatre corps inférieurs
qui vous ont mené à l'illumination. Comme une masse d'énergie qu'il a
envoyé avant de quitter le corps physique, ces corps de Bouddha conti-
nuent de se déplacer à travers l'espace-temps — c'est le plus grand et le
plus cadeau que l'on puisse réserver à l'humanité.
Le premier corps est le corps physique de Bouddha. Le premier corps est
laissé derrière lors de la mort physique. Le deuxième corps, le corps
éthérique, contient tous les sentiments que Bouddha a développé dans
sa vie infinie. Et les impressions de tous les karmas que Bouddha avait
dans ses vies précédentes sont accumulés dans le troisième corps, le
corps astral. Et le quatrième corps, le corps mental porte toutes les réa-
lisations de l'esprit de Bouddha. Toutes ses réalisations au-delà de l'es-
prit ont été exprimées à travers son esprit comme toutes les expressions

120
sont données à travers l'esprit. En d'autres termes, une fois qu'un indi-
vidu a atteint l'illumination entre la quatrième et la cinquième dimension,
et que cet individu éveillé veut partager son accomplissement pour de-
venir Maître, faire connaître ses réalisations du cinquième, du sixième
ou du septième corps, il doit utiliser son quatrième corps, le corps con-
naissant, comme véhicule d'expression. Ainsi, celui qui a entendu Boud-
dha plus que quiconque est dans son quatrième corps : tout ce qu'il a
pensé, vécu et connu est rassemblé dans son quatrième corps. Et si vous
voulez accueillir le Bouddha en vous, rien ne vous en empêche, vous
pouvez également accueillir, non pas un Bouddha, mais dix mille Boud-
dhas. Rappelez-vous seulement d'une chose pour y parvenir : rassemblez
autant de lumière, autant de parfum, autant de son, autant de parole de
bouddha, autant de jus existentiel que vous le pouvez, et persuadez le
Bouddha de venir en vous, goûter à votre doux nectar, de fleurir en vous,
de danser en vous, de chanter en vous, il doit s’enraciner en vous. Enfin,
il doit devenir votre aura, vos yeux, votre odeur, il doit se manifester à
travers vos actions au quotidien, à travers vos gestes, votre parole, votre
silence, votre solitude — tout. L'égo doit complètement disparaître, vous
devez être totalement ouvert et réceptif pour recevoir la totalité de
l'existence, laissant place au Bouddha. C'est le plus beau mouvement et
la seule religiosité vivante : amener un Bouddha de plusieurs milliers
d'années dans votre vie ordinaire, simplement, innocemment... Reve-
nez... avec tout le silence d'un Bouddha, avec toute la compréhension
d'un Bouddha, avec toute la grâce d'un Bouddha, avec toute la beauté
d'un Bouddha, avec toute la joie d'un Bouddha. Lentement, ce qui res-
semble à un lointain sommet de conscience deviendra la nature même de
votre être simple et ordinaire.
Quand une personne meurt, seul son corps physique tombe ; le reste des
six corps restent. Lorsqu'une personne atteint le cinquième corps, les
quatre corps inférieurs tombent et il n'en reste que trois — le cinquième,
le sixième et le septième corps. Et quand une personne atteint le sep-
tième corps, les six corps précédents sont détruits. Toutefois, un individu
qui a atteint le cinquième corps peut à partir de ce plan, choisir de garder
ses quatre corps inférieurs au lieu de les laisser se décomposer. Après
la mort du corps physique, les corps inférieurs restent quelques temps
mais ils finissent aussi par disparaître si vous n'avez rien fait pour qu'ils
restent. Ils se désintègrent très facilement. En général, lorsqu'une per-
sonne atteint l'illumination et le cinquième corps, les corps inférieurs
tombent systématiquement parce que toutes les personnes éclairées ne
deviennent pas Maîtres. Mais maintenant, si une personne est éclairée
et qu'elle désire intensément transmettre son dharma, elle peut laisser
toutes les vibrations de ces corps dans l'espace, elle peut inscrire dans
la matière — sculpter, peindre, écrire — tous son savoir de sa science-
magique afin qu'elle soit toujours disponible après la mort physique.

121
C'est ce que tout le monde essaie de faire, mais la majorité des gens qui
le font ne sont pas éclairés et encore moins Maîtres, ils le font simple-
ment par désir égocentrique et par peur de la mort. Beaucoup de gens
veulent rester dans le souvenir des êtres humains, beaucoup perdent
inutilement leur temps et leur énergie à écrire des livres stupides et à
faire n'importe quoi. Certes, après leur mort physique, quelques parties
de certains de leurs corps continueront à traverser l'espace-temps, mais
non seulement ils finiront pas disparaître, mais en plus tout ce qu'ils ont
semé ne va aider personne. Depuis des millénaires les gens transmettent
n'importe quoi de générations en générations et c'est à cause de ce mou-
vement calculé et rusé que l'humanité actuelle fait face à un suicide
mondial. Ce que les professeurs, les prophètes, les prédicateurs, les
prêtres et les coachs de vie transmettent, fait simplement de l'ombre aux
véritables enseignements, aux enseignements les plus profonds. Et c'est
pourquoi la méditation transcendantale est devenue vide de sens.
« Je sais que je n'ai fait que peu de choses, et beaucoup reste à faire en
d'autres points de notre monde si nous voulons le préserver des pouvoirs
hideux et maléfiques qui, depuis toujours, préparent leur résurrection.
Adieu. » — August Derleth ; La trace de Cthulhu.
La collection des biens matériels, des sentiments corrompues, des
graines des karma, des afflictions et des rétributions, et des pensées —
des quatre premiers corps — est devenue une maladie, la maladie ances-
trale de l'Humanité. Quant aux quatre corps de Bouddha qui ont continué
à se déplacer à travers l'espace-temps après que le Bouddha ait at-
teint parinirvāṇa, il s'agit du remède que Bouddha a envoyé, pour qu'un
être du nom de Maîtreya puisse empêcher ce suicide mondial que tra-
verse l'Humanité actuelle. Or il est possible que tout échoue tellement
les gens sont aveugles, tellement ils s'acharnent à s'entretuer. Cela peut
vous donner une petit aperçu de la distance qui sépare une personne
éveillée d'une personne non éveillée — la distance est incommensurable
! Il y a 5000 ans, Krishna a vu le déclin actuel de l'humanité et à agit en
conséquence. Alors qu'aujourd'hui, les gens ne sont même pas capables
de voir ce qui se trouve juste ici.
De même que l'âme du Christ peut venir à tout moment, rien n’empêche
l’avatar de Krishna de descendre à tout moment, parce qu'elle est éter-
nelle, rien dans l'existence ne meurt. Ainsi, alors qu'une personne du
calibre de Bouddha apparaîtra, Maîtreya. Les corps de Bouddha apparaî-
tront en lui. D'ici là, les gens continueront d'attendre en vain sa venue,
parce qu'ils ne sont pas prêts à l'accepter et à le soutenir tel qu'il sera ;
Christ, Krishna, Maîtreya, Kalkî, Al-Madhi... ce ne sont que des noms
différents pour désigner un grand être, d'une grande liberté.

122
Récupérer le corps physique de Bouddha n'est pas le plus important, il
est déjà arrivé que le Dalaï Lama se réincarne dans plusieurs corps phy-
siques à la fois. Et lorsque plusieurs ou un individu récupèrera les trois
corps de Bouddha, sans compter son corps physique qui est de moindre
importance pour cette opération, il s'approchera du calibre de Bouddha,
parce que ces corps sont l'accumulation de toutes les activités et de
toutes les expériences, de tous les sentiments et désirs développés, de
toutes les prises de conscience de Bouddha.
Beaucoup d'hommes riches ont dépensés des millions de dollars pour que
leur corps soit conservé après leur mort. Mais c'est toute une bêtise, non
pas parce que la science ne découvrira jamais comment ramener un ca-
davre à la vie, mais parce que le contenu du corps sera différent, l’âme
ne peut pas être la même. Le corps sera le même : sa couleur, ses che-
veux, ses gestes, ses tics, sa façon de marcher, toutes ses habitudes
physiques seront les mêmes. Dans un sens, l'homme qui est mort sera
représenté dans son corps, mais l’âme de cet individu sera absente ; une
autre âme peut agir pour lui. Elle agira de la même manière que l'homme
mort, et les scientifiques purement profanes diront alors que c'est la
même personne qui est revenue à la vie. Ironiquement, il y a déjà beau-
coup d'esprits désincarnés vivent dans les corps de vos scientifiques mo-
dernes, parce qu'ils ne savent pas qui ils sont ; il n'est pas seulement
possible de ramener le corps physique en ce bas-monde. Donc le pro-
blème est plus profond. Tous les souvenirs de l'homme mort qui sont
stockés pourront revenir lorsque le cerveau physique se réveillera, l’in-
trus sera capable de reconnaître les images de la mère de l'homme mort
qui est morte depuis longtemps, tout en pensant qu'il s'agisse encore de
sa mère. Il pourra reconnaître le pays où il est né, il pourra se rappeler
des langues que l'homme mort a appris à parler, il pourra même nommer
les personnes qui étaient présentes à sa mort. Bien que l’âme soit diffé-
rente, le contenu du cerveau restera le même. Maintenant, avec l'arrivée
de la physique quantique, de la mécanique quantique, de l'informatique
quantique et de l'intelligence artificielle, les scientifiques affirment que
très, très bientôt, ils seront en mesure de transplanter la mémoire,
comme ils sont en mesures de faire des greffes d'organes. Cette redé-
couverte semblera impressionnante mais elle ne l'est pas. Demain, parce
que la mémoire pourra être transplanté, même si je meurs, les gens pour-
ront réfléchir avec mon esprit ou aimer avec mon cœur. Maintenant, il
n'est pas possible de dire si vous pensez avec votre propre esprit ou à
cause d'un esprit désincarné qui vous possède. Maintenant, vous ne pou-
vez plus promettre : « Mon cœur est à toi pour toujours », parce que ce
cœur même a déjà surement fait le même vœu à une autre personne dans
un passé lointain et peut encore et encore faire le même vœu à une autre
âme-sœur, encore dans un avenir lointain.

123
De la même manière, à peu près tout peut être transplantée. Il faudra du
temps pour y parvenir car c'est très délicat et très subtil, mais ce n'est
pas impossible, d'une certaine manière, le cosmos tout entier est déjà à
l'intérieur de vous, mais parce que vous vous êtes séparé de votre véri-
table nature, parce que la science a passé son temps à diviser le monde,
elle essaie maintenant de tout recoller grâce à la mécanique : c'est pour-
quoi elle est en train d'échoué, si la science continue dans cette direc-
tion, le monde sera si sans vie. Toutefois, si vous pouvez maintenant voir
le rapport entre la science et le mysticisme, alors vous serez qu'il y a
beaucoup de positif là-dedans, non pas dans ce que la science pourrait
faire demain, mais dans ce que vous pouvez faire maintenant, en trans-
cendant. Mes réalisations peuvent être transplantées en chacun de vous,
et alors, en une journée vous pouvez apprendre tout ce que j'ai appris
dans ma vie infinie. Et ensuite, vos enfants n'auront plus besoin d'aller
à l'école et dans les universités qui coûtent chères et qui continuent à
produire des gens stupides, puis en une génération, l'humanité peut être
sauvé ! Les enfants grandiront en sachant tant de choses parce que mon
ascension fera partie de leur enseignement, et ils feront partie de
l'ascension de l'Humanité entière, voire de toute l'existence ! C'est le
miracle de la méditation transcendantale et de l'ascension du Christ Cos-
mique. Que si un seul individu réalise l'unité, tous les êtres vivants peu-
vent être libérés !

NE M'AVEZ-VOUS PAS COMPRIS ? JE VOUS L'AVAIS DIT, VOUS


DEVEZ RESTER ÉVEILLER :

Gautam Bouddha et Jésus-Christ ont expérimenté dans des directions


différentes — non pas scientifiques mais mythiques, occultes. Par cer-
taines méthodes, des efforts ont été fait pour préserver le corps phy-
sique de Jésus lors de sa crucifixion, mais vraiment aucun effort, aucun
effort, n'a été fait pour préserver ses trois autres corps essentiellement
plus importants : éthérique, astral et mental. Il y a une vieille tradition
qui raconte que Jésus n'est pas mort sur la croix. Il faut au moins deux
jours pour qu'une personne meurt sur la croix ; il y a eu des cas connus
où des gens ont tenu presque une semaine. La mort de Jésus sur la croit
est une conspiration entre un riche adepte de Jésus et Ponce Pilate pour
crucifier Jésus le plus tard possible le vendredi — parce que le jour du
sabbat des juifs est le samedi. Le samedi, les juifs arrêtent tout, leur
sabbat ne leur permet aucun acte. Donc, l'arrangement était que Jésus
devait être crucifié un vendredi en fin d'après-midi, avant le coucher du
Soleil, six heures plus tard, il a été détaché, donc il n'est pas mort sur la
croix. Ensuite, il a été gardé dans une grotte, et avant la fin du sabbat

124
et que les juifs le torture à nouveau, son corps a été volé par ses dis-
ciples. Le tombeau a été retrouvée vide et Jésus a été retiré de Judée le
plus rapidement que possible. Ce phénomène de résurrection n'est pas
inconcevable, dans le yoga, et il y a de très nombreuses preuves qu'une
personne peut sembler totalement morte sans être morte. Le cœur s’ar-
rête, le pouls s’arrête, la respiration s’arrête ; le yoga a des méthodes
qui enseignent cela. En Inde, les gens savent que Jésus a pratiqué des
exercices de Yoga profond lorsqu'il a été mis sur la croix parce que si le
corps était vraiment mort lorsqu'ils ont détaché Jésus de la croix, il n'y
aurait eu aucune possibilité de résurrection. En bref, son corps a été
descendu de la croix lorsque les juifs le croyaient mort ; bien sûr, il ne
l'était pas ! Puis, après avoir enveloppé le corps de « la pommade de
Jésus », deux de ses disciples, Joseph et Nicodème, ont retiré le corps
dans une grotte, dont ils ont bloqué la sortie avec un rocher. Il y a une
école, l'école ésotérique des Esséniens, Jésus a été enseigné dans cette
école qui dit que Dieu est l'obscurité absolue. Cette école a sa propre
version quant à la résurrection du Christ. Ont dit que les disciples essé-
niens ont aider Jésus à se remettre de ses blessures. Parce que la seule
façon que ses disciples croient que Jésus avait été crucifié — et cela est
rapporté dans la Bible — était de leur montrer ses blessures guéries. Ces
blessures ont été guéries par les Esséniens, et la guérison a eu lieu pen-
dant les trois jours où Jésus aurait du resté dans la grotte pour se re-
mettre de son épreuve. Trois jours après, quand les blessures étaient
assez guéries, l'énorme rocher à l'entrée de la grotte a été déplacé, Jésus
avait disparu ! Et on l'a retrouvé dehors, guéri. Jésus n'était pas là ! Mais
on l'a revu dehors complètement guéri. C'est cette disparition de Jésus
dans la grotte et sa guérison qui a conduit à la théorie commune de la
résurrection et de son ascension au ciel. Mais après s’être montré à ses
disciples, il a dû disparaître du pays, car s'il y était resté, il aurait été
crucifié une seconde fois. Donc, il est allé en Inde où, selon une tradition,
une tribu de juifs avait disparu : les Cachemiriens. La crucifixion avait
totalement changé l'esprit de Jésus, dès lors, il est parti vivre sa vie en
Inde, c'est pourquoi l'on ne sait pas grand-chose de lui.
Beaucoup d'efforts ont été fait pour préserver son premiers corps, mais
aucun effort n'a été fait pour préserver ses trois autres corps. Le chris-
tianisme est la religion qui a le plus échoué, et terriblement échoué. Ils
ne s'avaient rien, même à propos de celui qu'ils ont placé à la tête du
christianisme : Jésus. Les chrétiens ne savent rien de Jésus, ils ne savent
pas dans quelle école il a été enseigné, ils ne savent pas ce qu'il a pra-
tiqué, et comment il a médité, et qui a créé le christianisme... Même les
apôtres chrétiens qui ont enregistré ce qu'il a dit étaient tout simplement
ignorants. Même les douze disciples de Jésus n'ont jamais su grand-
chose, ils n'ont même pas compris l'un des derniers et le plus important
de tous les enseignements de Jésus-Christ la veille de son départ quand

125
il est parti méditer en espérant qu'à son retour tout le monde serait
éveillé. Il est revenu et tout le monde dormait quand le Christ a dit : «
Éveillez-vous !!! » Deux jours avant que Jésus soit crucifié — avant que
les ennemies ne s'emparent de lui et qu'il était certain qu'il serait cruci-
fié le lendemain. Ses disciples lui ont demandé : « Quand vous reverrons-
nous ? » Il a dit : « Dans cette vie même, parce que la fin du monde est
très proche — mais faites ce que je vous ai dit. » Et malheureusement,
les chrétiens ne savent pas ce qu'il a dit, personne, même ses disciples
les plus proches, ne savaient ce qu'il leur a dit. La dernière nuit avant
qu'il ne soit attrapé, ils étaient dans les montagnes et il a dit à ses dis-
ciples : « C’est peut-être la dernière nuit où nous sommes ensemble, et
je vais faire ma prière. Pendant que je prie derrière la brousse, vous
devriez rester éveillé. Il est absolument essentiel, pour soutenir ma
prière, que vous soyez éveillés. Ne vous endormez pas. » Au milieu de sa
prière, il est revenu — et presque tous étaient déjà endormis. Il les ré-
veilla et dit : « Ne m’avez-vous pas entendu ? Je vous l’avais dit, vous
devez rester éveillé. Ne pouvez-vous pas rester éveillé une seule nuit ?
— parce que je ne serai plus ici avec vous. Même ma mort demain ne
peut pas vous aider à rester éveillé ? » Ils étaient vraiment désolés. Ils
ont dit qu’ils essaieraient, et il y est retourné. Il revenait et ils dormaient
tous. Heureusement, j'ai connu le Christ et je peux vous donner son der-
nier enseignement : « Soyez éveillés ! ». C'était son dernier enseigne-
ment, mais tous ses adeptes l'ont complètement ignoré. Et vous ne pou-
vez pas comprendre Jésus-Christ par l'intermédiaire d'un pape ou d'un
prêtre, eux-mêmes n'ont jamais rencontré le Christ, alors comment peu-
vent-ils comprendre ses enseignements ? Avez-vous vu un seul com-
mentaire des Chrétiens sur les implications des raisons pour lesquelles
le Christ disait avec tant d'instance : « Soyez éveillés ! » ? Votre éveil,
votre croissance, est d'une importance capitale pour tous. La fin est très
proche, les choses qui ne doivent pas se produire ne peuvent être évitées
que lorsque vous êtes prévenus, pleinement conscient, vigilant, alerte.
Le Christ a dit que la fin des temps est très proche et que le jour du
jugement dernier est très proche. Il l'a dit et l'a utilisé comme un véhi-
cule, comme un dispositif, comme une technique pour une méditation
particulière. Parce que si vous sentez qu'il y a assez de temps, pourquoi
ne pas dormir un peu plus ? Pourquoi méditer ? Pourquoi ne pas rêver
un peu plus à la place de méditer ? Quelle est la hâte ? Grace à ma
présence et mes enseignements, vous avez une nouvelle possibilité de
connaître Jésus-Christ ainsi que les implications des raisons pour les-
quelles il disait avec tant d'instance de rester éveiller. L'implication est
que le mot même, « rester », signifie que vous l’êtes déjà, mais que vous
ne faites rien pour rester. L'éveil est votre véritable nature, l'illumination
est la nature même de votre être, et pour la première fois vous pouvez
connaître l'illumination du Christ, parce que vous ne pouvez connaître le

126
Christ qu'à travers un être qui a atteint l'illumination, la conscience du
Christ. Un Brahman, un Śiva, un Krishna, un Lao-Tzu, un Bouddha, un
Jésus, un Osho, un Zarathoustra... ne peuvent être connu que par un être
qui a atteint la source de leur conscience, la source de la danse de Śiva
et de la musique de Krishna. La source de la rébellion de Lao-Tzu et de
Zarathoustra. La source de la liberté et du silence de Bouddha. La source
de la confiance, de la franchisse et de la grâce d'Osho. La source est la
même, leur conscience est la même — le transcendantal.
Maintenant, il vous sera plus facile de reconnaître le Bouddha que le
Christ. Beaucoup plus d'efforts ont été fait pour préserver les corps de
Bouddha. Le Christ et le Bouddha n'existent plus : l’âme qui vivait à
l'intérieur a été perdue à la septième dimension. Mais avant que l’âme
ne fusionne dans le nirvana, des dispositions ont été faites pour que les
quatre corps inférieurs de Bouddha ne meurent pas. La patience et l'élan,
la volonté et la détermination, et la promesse de Bouddha leur a été in-
culqué. Le corps physique de Bouddha n'a pas été conservé directement,
mais parce que la mémoire peut être conservé, celui qui parvient à récu-
pérer la mémoire de Bouddha peut programmer son cerveau de sorte que
son corps physique se transforme afin de ressembler à celui de Bouddha.
Donc, paradoxalement, Bouddha a donné un élan à seulement trois corps.
Il a également dit combien de temps ils peuvent rester dans l'espace-
temps. Maintenant, le temps est venu pour Maîtreya d'apparaître. Beau-
coup ont essayé de récupérer les trois corps de Bouddha mais cette ex-
périence est dangereuse et la majorité de ceux qui ont essayé en sont
morts. Cette expérience même a été réalisé sur J. Krishnamurti ; d'abord
sur son frère aîné, Nityananda, puis sur Krishnamurti, et les deux ont
perdus la vie pendant le processus. Il s'agit d'un processus unique, très
délicat et très subtil — très difficile à suivre. Beaucoup d'autres per-
sonnes influentes qui avaient connaissance de certains mystères de
cette expériences ont essayé. Parce que ces rares personnes qui avaient
une certaine compréhension du secret savaient que le pouvoir derrières
les corps de Bouddha était sur le point de diminuer. Si Maîtreya n'appa-
raissait pas, les corps auraient commencé à se disperser. Maintenant,
leur élan est terminé. Quelqu'un a maintenant absorbé ses corps. Celui
qui les a absorbé est en quelque sorte la réincarnation de Bouddha.
L’âme de Bouddha ne reviendra pas, et celui qui les a absorbé n'est pas
un Bouddha pour autant, mais l’âme de cet individu prendra les quatre
corps inférieurs de Bouddha et travaillera en conséquence. Cet individu
s'impliquera immédiatement dans la mission de Bouddha. Ram Bahadur
Bomjon aussi connu sous le nom de Buddha Boy, a médité pendant 6 ans
et serait parvenu à absorber les corps de Bouddha, d'où sa prise de poids
soudaine... Tout le monde ne peut pas être dans cet état. Il a alors pris
le nom de Maîtreya. Mais il faut comprendre que cela ne fait pas de lui
un Bouddha. Il ne suffit pas d'absorber les corps inférieurs du Bouddha

127
pour être un Bouddha. Or, quoi qu'il en soit, il devrait au moins avoir un
niveau de conscience presque aussi élevé que celui de Bouddha. Seul un
individu dont la conscience est presque aussi élevé est capable d'absor-
ber ses trois corps ; sinon, échouera, sinon, il mourra. L'expérience
semble donc avoir finalement échoué avec Ram Bahadur Bomjon telle-
ment il y a de difficultés dans le processus. Maintenant, le pouvoir der-
rière ses corps s'est évaporé ; ils se sont dispersés. Mais les efforts se
poursuivent ! Même ici-et-maintenant, je m'implique dans la mission de
Bouddha, tous les grands êtres Mahāsattvas et Bodhisattvas s'impliquent
à transmettre le Dharma afin de libérer tous les êtres qui souffrent dans
le Samsāra. Même aujourd'hui, il y a de petits groupes ésotériques qui
essaient de faire tomber les corps de Bouddha. Mais maintenant, il n'y a
pas de propagande extensive à ce sujet, parce que cela s'est avéré nui-
sible, Krishnamurti et Ram Bahadur Bomjon ont échoué à cause de ça.
De la propagande a été faite pour la raison que si l'avènement de Boud-
dha a lieu, il devrait être rapidement reconnu... Mais cette propagande
s'est avérée préjudiciable au processus, car alors Maîtreya ne serait plus
un individu libre et authentique mais juste un code, un mouvement pré-
déterminé, calculé, rusé. Si Ram Bahadur Bomjon n'avait pas pris le nom
de Maîtreya, s'il ne s'était pas précipité à faire tomber le monde sous ses
pieds, et à se montrer aux médias et à faire de la propagande, il est très
probable que l'évènement aurait eu lieu. Mais cela n'a pas eu lieu, Krish-
namurti a refusé de lâcher ses corps pour les remplacer par ceux de
Bouddha. Et Ram Bahadur Bomjon a refusé de lâcher le nom de code
Maîtreya. Ce fut de grands coups portés à la science occulte. Mais c'est
plutôt une bonne nouvelle... voyez le côté positif de cette expérience
vaste et complexe. Il est possible maintenant que vous sentiez que vous
pouvez vous approcher de la source de la compréhension profonde du
transcendantal, et il est possible que certains d'entre vous soient main-
tenant prêts à l'accepter juste comme un compagnon, un témoin, une
conscience pure. Maîtreya signifie simplement compagnon. Ou ami, mais
je préfère le terme compagnon qui est plus transcendant. Parce que ce
mot, amitié, donne un écho lointain d'une certaine relation, d'un certain
mouvement calculé, rusé. Mais juste la compagnie, la convivialité, c'est
assez, c'est suffisant ; il n'y a pas besoin de plus. Et c'est ce que Bouddha
a enseigné il y a environ 25 siècles quand il a prophétisé avant de mourir
qu'il reviendrait dans 25 siècles et que l'un de ses noms sera Maîtreya.
Parce que l'évolution spirituelle de l’Humanité est passé par de très
nombreuses étapes. Laissant derrière elle de nombreux corps pour que
Bouddha puisse apparaître et ouvrir la voie. Notre stade ultime, pour
cette nouvelle étape de l'évolution humaine, est celui où le Disciple et le
Maître ne sont que des compagnons de voyage. Parce que l'idée du
Maître et du Disciple est basée sur un subtil esclavage spirituel qui va à

128
l'encontre des véritable valeurs du Bouddha, appartenant au noble sen-
tier octuple ; pour vous libérer, et pour vous être bénéfique.
Cela devrait être le critère — si vous vous dirigez vers un Maître — cela
devrait être le critère, qu'il est un flux spontané, qu'il est franc comme
un enfant, qu'il est comme un compagnon, vulnérable. Et surtout, qu'il
est quelqu'un à qui l'appelle de la béatitude est moins urgente que l'appel
de la compassion. Ce n'est qu'alors qu'il peut vous aider à vous ouvrir à
votre vulnérabilité, ce n'est qu'alors — en se sacrifiant — qu'il peut vous
aider vous abandonner, à transcender la mort de l'égo, à atteindre l'autre
rive et vous aider à ouvrir la porte de l'illumination. Et ce n'est qu'ainsi
qu'il peut vous aider à devenir à votre tour un flux spontané et à vivre
dans la vérité avec rectitude. Si c'est un faux Maître, une sorte de per-
fectionniste acharné, il vous paralysera complètement, il vous découpera
de plusieurs façons, il vous rabaissera quotidiennement pour que vous
tombiez à ses pieds, il vous tuera complètement. Et au moment où il pen-
sera que vous êtes parfait — vous êtes mort — vous ne serez plus trans-
cendant, vous ne coulerez plus avec la vie. Seule une chose morte peut
être parfaite, une chose vivante est vouée à rester imparfaite, à évoluer,
à mûrir, à fleurir, à s'élever... à l'infini. Maintenant, si un Maître vous
aide à vous libérer du monde fini pour entrer dans l'infini, comment pou-
vez-vous savoir que votre Maître est fini et que la suite arrive ? Mainte-
nant, il n'y a pas de barrière entre Bouddha et moi, entre Osho et moi,
donc si vous entrez en moi, vous êtes entrés en Śiva, en Krishna, en
Bouddha, en Lao-Tzu, en Jésus, en Zarathoustra, en Osho... — ils sont
tous ici. Si vous pouvez entrer ici, poursuivre ici, vous entrez dans le
Royaume de Dieu. Alors laissez tomber l'idée que le Maître est fini et
que la suite arrive. Il est certainement plus facile pour vous de dire que
le Maître est fini et que vous êtes le Maître. Je suis ici, vivant, présent ;
les autres ne sont pas ici, tout ce que vous savez sur les autres — Osho,
Zarathousra, Jésus, Bouddha, Krishna, Śiva... ne les concernent pas,
vous entendez simplement des rumeurs, des choses dites à leur sujet ;
même si vous récupérer les trois corps du Bouddha parce que vous l'avez
entendu plus que quiconque, cela ne concerne pas la réalité, le Bouddha.
Tout ce que vous savez sur le Christ, sur l'Avatar ou Maîtreya n'est pas
direct, n'est pas spontané, n'est pas immédiat. Des milliers d'années de
corruptions, de distractions, d'interprétations ont beaucoup changé et
déformé l'évènement, la réalité. Le sens du choix d'un compagnon de
voyage, d'un compagnon de route, d'un Maître vivant, est que vous pou-
vez également connaître la vie après la mort et connaître les Maîtres
morts. La vie après la mort ne peut pas être connu directement. De
même, Jésus ne peut pas être connu directement et son Royaume non
plus — deux mille ans se tiennent entre vous et lui, des millions d'idées,
des millions de pensées, des millions d'écrans, beaucoup de fumée. Tout

129
ce que vous savez de son Royaume promis, du Royaume de Dieu est dou-
teux ; ce n'est pas certain. Cela ne peut pas être certain, même mainte-
nant. Même pendant que vous êtes face à moi, tout ce que vous savez à
mon propos et à propos de mon Royaume est douteux, des milliers de
prétendants au trône du Royaume de Dieu se tiennent entre moi et mon
rêve, et ce n'est qu'un rêve, alors comment pouvez-vous dire que le
Royaume de Dieu se manifestera en ce bas-monde ? Que pouvez-vous
vraiment dire à propos du Royaume de Dieu et que pouvez-vous dire à
propos des Maitres morts ? Que pouvez-vous dire d'Osho et du sur-
homme de Zarathoustra après 100 ans, et que pouvez-vous dire de Jésus
après 2000 ans, et de Bouddha après 2500 ans, de Lao-Tzu après 2600
ans, de Krishna après 5000 ans, ou de Śiva après 50 000 ans, ou encore
des Dragons ? Alors que vous les avez tous misérablement condamné,
maltraité, torturé, crucifié, empoisonné, tué...
Osho dit : « Thomas, aussi appelé Didyme, Doubting Thomas, parce qu'il
a d'abord douté de la résurrection de Jésus-Christ, était l'un des disciples
les plus intimes et les plus proches de Jésus ; très populaire en Inde,
parce que quand Jésus est venu en Inde après sa crucifixion, Thomas l'a
suivi. Fondé par Thomas, le premier apôtre chrétien à venir en Inde, le
christianisme indien est plus ancien et véridique que tout autre christia-
nisme dans le monde. Thomas a demandé à Jésus : « Nous ne savons pas
où vous allez et dans quelle direction vous allez. Et comment pouvons-
nous le savoir ? — nous sommes ignorants. » Le vrai disciple, celui qui
connaît la base même de la croissance, ne prétend jamais être bien in-
formé, parce que c'est la seule façon d'apprendre du Maître. Les dis-
ciples bien informés n’apprennent jamais rien et sont tout simplement
dérangeants. Pourquoi viennent-ils ? Parce qu'un Maître enseigne seu-
lement à ceux qui ne savent pas, à ceux qui savent qu'ils ne savent pas.
» Nous ne savons pas où vous allez et dans quelle direction vous allez. Et
comment pouvons-nous le savoir ? Transcendez la totalité de l'exis-
tence... comme je vous ai préparé cet enseignement en attendant que
tout soit mis en place..., je vais vous préparer une place au-delà.
Le Christ dit : « Ne m'avez-vous pas compris... ? » ; « J'y vais pour que je
puisse vous préparer une place. » Vous en aurez besoin, chaque être sen-
sible en aura besoin. Des jours sombres vont venir, ils sont déjà là ; ils
vont traverser de grandes difficultés — partout dans le monde, mes fi-
dèles seront hantés, torturés, persécutés. Je peux voir des milliers de
croix et des milliers de personnes mourir de faim et de froid. Les plus
forts seront parmi les plus sensibles. Leur terre va trembler, le ciel va se
fondre sur eux, l'abri va s’effondrer, disparaître. L'attaque sera multi-
dimensionnelle, mais les dieux vont descendre et des milliers de boud-
dhas vont apparaître, partout dans le monde. Et je leur prépare une
place, et là où ils se tourneront, vous me trouverez. Transcendez la to-
talité de l'existence, et vous trouverez ce qui vous attend au bout, vous

130
trouverez votre place dans l'univers. Et le Maître s'en va... et il revient,
pour vous prendre avec lui, afin que là où il va, vous soyez aussi. Avant
qu'un Maître ne quitte ses disciples et ses dévots, il doit poser des fon-
dations pour que, dans les jours, les mois ou les années qui viendront...
ses fidèles soient prêts pour l'évènement. Vous n'avez pas confiance en
moi, vous n'avez pas confiance en Jésus, en Bouddha, en Dieu... mais ce
n'est pas nécessaire, parce que rappelez-vous : que savez-vous réelle-
ment à leur propos ? Rien n'est certain. J'y vais juste pour vous — pour
préparer les choses là-bas — dans un plan d'existence totalement diffé-
rent, dans une dimension supérieure, sur l'autre rive, dans cette autre
réalité. Et ne vous inquiétez pas, si vous avez confiance en moi, je vien-
drai humblement frapper à vos portes moi-même. Oui, si vous faites con-
fiance à un Maître, si vous aimez un Maître, il restera disponible pour
vous pour toujours, et vous entendrez son appel, quoi qu'il arrive. La
vraie question est : faites-vous confiance ? Ou si vous ne faites pas con-
fiance, alors la question est : écoutez-vous ? Êtes-vous toujours dispo-
nible ? Êtes-vous vraiment tombé dans cet état transcendantal où votre
égo a disparu, où vous vous êtes abandonné ? Vous vous transcendez à
chaque instant ? Là où vous n’êtes pas, seul le parfum du Maître remplit
votre être, votre existence. Là où vous n’êtes pas, le Christ l'est, il est
juste parti vous préparer une place... Là où vous n’êtes pas, le Bouddha
l'est aussi. Ils sont donc toujours là, alors vous ne pouvez pas dire que le
Maître est fini et que la suite arrive. Elle est déjà là, la connexion entre
un disciple et un maître n'est pas une relation temporelle, elle n'est pas
provisoire, ce n'est pas un arrangement temporel ; c'est tout le temps là.
C'est quelque chose qui transcende vraiment l'espace-temps, qui est
vraiment au-dessus et au-delà de l'espace et du temps. Et cette chose
qui peut être connue quand vous transcendez la totalité de l'existence,
a la qualité de l'intemporalité, la qualité de l'absence de mort. Dans les
plans d'existence supérieurs, les états de consciences supérieures, les
Maîtres errent encore dans le monde, comme une étoile qui se trouvent
à des années de lumière peut être morte et pourtant continue de briller,
pour que vous puissiez l'admirer et commencer à vous libérer de la nuit
noire de l’âme. Vous êtes perdu dans l'origine sans commencement, dans
le chaos, dans une grande confusion, votre planète est au fond du
gouffre, au bord de l’anéantissement ultime, et tout l'effort d'un Maître
est de devenir un symbole qui puisse vous éclairer, qui puisse vous sortir
de là. Tout comme le Maître veut détruire le disciple pour qu'il devienne
aussi un Maître, parce que chaque personne doit devenir une reine, un
roi, une déesse, un dieu. Le Maître du multivers veut détruire les fron-
tières qui maintiennent votre planète dans sa dimension propre et son
ignorance. Le travail d'un Maître est infiniment plus complexe que vous
ne pouvez l'imaginer... Maintenant, nous allons mettre en lumière les
sept dimensions majeures dans les sept dissertations ci-dessous. Bien

131
sûr, d'autres dimensions existent mais elle dépassent le cadre de ce bref
enseignement. Si vous avez transcendé ses sept dimensions , alors on
peut dire que vous avez transcendé la totalité de l'existence ; que vous
êtes parvenu à transcendez les sept états de la conscience.

132
LA PREMIÈRE DIMENSION : SUSHUPTI
La première dimension est ce que le Sage Patañjali appelle « Suṣupti ».
Suṣupti est un terme sanskrit qui signifie « sommeil profond » et se réfère
à l'un des quatre états de conscience de la philosophie hindoue et yo-
gique. À un état de sommeil profond où même un rêve n'existe pas.
Pour transcender cette première dimension, vous devez transcender
l'esprit, et l'imagination. L'esprit doit cesser toutes ses activités. Se re-
tirant des activités, des objets et des désirs physiques-sensibles et men-
taux. L'esprit se dissout totalement. Si vous pouvez dissoudre votre es-
prit sciemment, aller au-delà de l'esprit, consciemment, dès lors Suṣupti
devient « Samâdhi » ; devient absorption, extase. Cette absorption dis-
sout tout et vous projette vers vos racines, au centre du chakra racine ;
« Mūlādhāra ». Mūlādhāra est le premier des sept chakras majeurs.
Dans la première dimension, vous êtes simplement silencieux, comme le
Bouddha. Suṣupti est le point que Krishna touche, que Bouddha touche,
que Jésus-Christ ou que Osho Bhagwan touchent. Mais ils vont dans
cette dimension consciemment, vous y allez inconsciemment. Friedrich
Nietzsche l'a aussi touché, mais il n'est pas devenu silencieux, il en est
presque devenu fou. Ce centre est votre véritable centre, votre nature,
mais vous n’en êtes pas conscient. Vous y allez souvent, vous passez
environ un tiers de votre vie dans cette première dimension, mais vous
n'en êtes pas conscient. C'est la seule différence entre Suṣupti et Sa-
mâdhi ; la seule chose qui vous sépare du Bouddha, sinon, vous êtes aussi
un Bouddha, seulement inconscient.
Dans la première dimension, lorsque votre esprit lui-même est absorbé,
tout s’arrête, dans cette dimension, le monde entier est sur pause, cette
pause, ce temps mort est d'un silence immense, de la même qualité que
le silence de Bouddha. Si vous commencez à méditer, tôt ou tard, votre
esprit devra se dissoudre, se retirer complètement. Quand vous trans-
cendez l'esprit, quand l'esprit disparaît, le temps disparaît. Parce que
l'esprit cesse toute activité, n'est plus lié aux objets du monde, par-là,
le monde se dissout. Vous devenez inconscient. Mais si vous pouvez être
conscient, par la méditation, vous entrez en Samâdhi, vous revenez à
votre propre origine — à l'Origine du monde. Celui qui connaît l'origine
de toutes choses libère à jamais sa conscience du sommeil et atteint le
compréhension ultime de la vraie nature de l'existence et de la réalité.
Suṣupti est un état de sommeil profond, de silence totale ; cela signifie
qu'il n'y a pas de conscience du monde extérieur, ni d'expérience d'ob-
jets ou de rêves créés à cause du contraste et des projections de l'esprit.
Dans cette dimension, à cause de l'inactivité de l’âme en sommeil pro-
fond, il y a un manque de perception, par exemple, le son, l'odeur et le
toucher ne sont pas expérimentés. Le sommeil est si profond que vous
disparaissez, comme entre deux rêves ; il n'y a aucun mouvement de

133
l'esprit, même pas une pensée qui remue, pas de vent qui souffle, pas
même un souffle. Tout est absent, tout est encore non manifestée.
Si vous pouvez comprendre le sommeil et les rêves, alors vous pouvez
vous transformer et les transcender ; être conscient tout en étant absent.
N'oubliez pas que la conscience universelle est omniprésente. La cons-
cience pure est là mais totalement endormi, l'essence même de la vie est
là mais encore non manifestée, tout est endormi, inactif, inconscient.
Peu de gens ont conscience de leur racines, parce que rares sont ceux
qui comprennent vraiment leur sommeil et les rêves. Plus rares encore
sont ceux qui sont conscients en dormant ou lors de la mort, ou qui de-
viennent Maître de leur rêves. Les gens dorment tous les jours, rêves
tous les jours, pas seulement la nuit, mais la journée aussi. Et le plus
étrange, c'est que les gens bougent dans leur sommeil ; les commerçants
vendent dans leur sommeil ; les clients achètent dans leur sommeil. Tout
le monde dort, tout le monde semble drogué, comme hypnotisé. Et vous
ne pouvez pas voir ceux qui dorment car vous dormez aussi, vous rêvez
aussi. Vous pouvez vous déplacer avec votre premier corps, votre corps
physique, vous pouvez vous retrouver quelque part entre la deuxième et
la troisième dimension, mais vous ne pouvez pas atteindre la quatrième
dimension où l'éveil se produit car vous n’êtes pas bien ancré dans la
première ; vous êtes inconscient. Vous bougez tous les jours et tous les
soirs, mais cela ne vous rend pas éveillé. Parfois, vous pensez être
éveillé, mais cette pensée est aussi un rêve. Votre éveil n'est pas un
véritable éveil. L'éveil se produit qu'à partir de la quatrième dimension ;
entre la quatrième et la cinquième dimension. Et l'éveil ultime se produit
entre la sixième et la septième dimension. L’éveil se produit quand tous
les rêves disparaissent ; quand le monde entier que vous aviez connu
dans votre sommeil aura complètement disparu ; quand le monde entier
n'est plus connu, quand tout ce que vous aviez connu dans vos rêves
n'est plus connu.
Georges Gurdjieff a travaillé sur une méthode en continue. Son princi-
pale disciple, P.D Ouspensky, raconte que lorsque Gurdjieff travaillait
sur lui avec la méthode qu'il a développé, pendant trois mois, sans au-
cune interruption. Après trois mois de sommeil consécutifs sans sortir
dehors, tout s'est arrêté. Pensées, rêves, tout s'est arrêté. Seule une
certaine conscience de lui-même est resté à l'intérieur ; le monde exté-
rieur tel qu'il le connaissait avait totalement disparu. Quand Gurdjieff a
appelé Ouspensky hors de la maison, dans laquelle il avait été gardé
pendant trois mois, sans être autorisé à en sortir. Georges Gurdjieff a
dit : « Viens avec moi. » Ils résidaient à Tibilisi, la capitale de Géorgie.
Gurdjieff l'appela et ils descendirent dans la rue. Ouspensky écrit dans
son journal : « Pour la première fois de ma vie, j'ai pu comprendre ce que
Jésus-Christ voulait dire lorsqu'il a dit que l'Homme dort. Toute la ville

134
me paraissait endormie. Toute la ville dormait. Les citoyens étaient en
colère, ils se battaient, ils aimaient, ils achetaient, ils dansaient, ils ven-
daient, ils faisaient tout. Mais... » Ouspensky dit : « Maintenant, je peux
voir leurs visages, leurs yeux : ils dorment. Ils ne sont pas éveillés. »
Alors Ouspensky dit à Gurdjieff : « Je ne veux plus y aller. Qu'est-il ar-
rivé à la ville ? » Gurdjieff a dit : « Rien n'est arrivé à la ville, quelque
chose vous est arrivé. La ville est la même ; elle n'a pas bouger. C'est le
même endroit où vous avez déménagé avec moi il y a trois mois, mais
nous ne pouviez pas voir que d'autres personnes dormaient parce que
vous dormiez aussi ; le centre intérieur manquait. Maintenant, vous pou-
vez voir parce qu'une certaine qualité de conscience est venue à vous.
Après trois mois de pratique intense, sans interruption, vous êtes allé
au-delà du rêve. Le monde n'a pas changé, seulement vous, vous avez
changé, vous êtes éveillé. C'est pourquoi vous pouvez voir que tout le
monde est endormi, mort, tout en étant en mouvement. » Ouspensky s'est
exprimé et a dit : « J'ai du mal à supporter ce phénomène — tout le monde
dort ! Quoi qu'ils fassent, ils n'en sont pas responsables. Ils ne sont pas
responsables ! Comment peuvent-ils être responsables ? » L'ignorance
est à l'origine du mal-être de l'Homme : ils ne sont pas coupable de leurs
erreurs. Il a demandé à Gurdjieff : « Suis-je trompé d'une manière ou
d'une autre ? M'as-tu fait quelque chose pour que toute la ville semble
endormie ? Je ne peux pas en croire mes propres yeux. »
Ce qui est arrivé à P.D Ouspensky vous arrivera aussi lorsque vous vous
serez vraiment éveillé. Lorsque vous vous éveillerez, pour la première
fois de votre vie, tout ce que vous avez connu pendant votre sommeil
profond ou pendant que vous rêviez, même cette joie indescriptible du
sommeil profond ; la source énergétique du sommeil profond d’où pro-
vient toutes les énergies de toutes les existences, disparaîtra.
Dans Suṣupti, dans cet état primordial, votre centre est rempli de béati-
tude, d'extase, d'énergie. Si pendant votre sommeil, il n'y a pas quelques
instants de ce néant primordial, au matin, vous ne vous sentez par ra-
jeuni, vous ne vous sentez pas revitalisé. Si toute la nuit vous rêvez, et
que vous vous retournez sans cesse dans le lit, le matin, vous êtes plus
fatigué que vous ne l'étiez lorsque vous êtes parti vous couché. La jour-
née, vous bougez et travaillez toute la journée, mais cela ne fait pas de
vous un être éveillé. Vous vous donnez à l'encontre de la nature du vi-
vant, vous gaspillez continuellement votre énergie vitale.
Fatigué de votre égo, de votre personnalité et de vos activités quoti-
diennes, de la routine et de votre vie, vous tombez dans un sommeil.
La première dimension vous réabsorbe, dans la première dimension la
nature vous recrée, vous redonne votre vitalité le matin. Et vous conti-
nuez à la dépenser, à la gaspiller dans des choses futiles, à débattre sur
des sujets politiques ou à manifester dans les rues parce que vous n'avez

135
aucune reconnaissance ; vous n'avez aucune conscience de la vraie na-
ture de l'existence et de la réalité. Vous n'êtes jamais né, tout est con-
tenu en vous, mais encore non manifesté. Vous êtes là, sans vraiment
être présent, vigilant, alerte, conscient. Vous êtes toujours, mais mort —
inconscient. Comme endormi en vous-même. Il existe une ignorance au
cœur même de la conscience, et peu importe combien de chose vous pré-
tendez savoir, votre esprit ne peux pas comprendre et savoir ce qu'il y a
au-delà de l'esprit ; quand l'esprit se dissout. Pouvez-vous revenir en
arrière ? Avant la naissance de votre monde — le Big Bang ? Vous ne
pouvez pas revenir en arrière, même les scientifiques ne connaissent pas
l'origine et ignorent totalement ce qu'est la conscience.
Lorsque vous vous réveillez le matin ou lorsque vous revenez à la vie ;
vous quittez le sommeil profond, vous quittez la source originelle. Et
lorsque vous repartez vous coucher, ou lorsque vous mourrez ; vous re-
tournez à la source originelle. Ce que vous appelez la vie est un oubli de
la source originelle, la mort est de nouveau un souvenir. Avant de vous
réveiller le matin, ou avant de renaître, vous retournez à la source origi-
nelle, là où tout retourne dans l'abîme vertigineux du Tao pour se res-
sourcer. Mais vous n'en êtes pas conscient. Quand vous vous réveillez le
matin, vous vous réveillez simplement d'un rêve à un autre rêve ; vous
vous réveillez du rêve privé pour aller dans le rêve collectif, c'est tout.
Vous sortez d'un petit sommeil pour un plus grand sommeil, d'une petite
prison pour une prison plus grande, c'est tout. Et ce passage d'un som-
meil à un autre, d'un rêve à un autre rêve, une prison à une autre prison,
joignant une mort à une autre, vous l'appelez la vie. Bouddha dit que ce
n'est pas la vie. Cette vie est « Dukkha » — la misère. Cette vie est la
souffrance, cette vie est un malaise, cette vie est insatisfaction, cette
vie est la mort, cette vie est la més-existence.
Vous êtes mort, jamais né, et vous allez mourir, et entre les deux, vous
appelez ce passage la vie, ce n'est pas la vie — vous êtes jamais né ! On
peut donc énoncé une première vérité : « Toute vie est souffrance, toute
vie est insatisfaisante ; toute vie implique dukkha. » Votre naissance
n'est pas une vraie naissance, vous êtes né pour souffrir. Et au réveil,
quand vous quittez le sommeil et que vous revenez à la vie le matin, vous
n'est pas non plus un éveillé, votre réveil n'est pas un véritable éveil,
parce que la roue continue de tourner — dukkha est souvent comparé à
une roue qui ne tourne pas correctement — les mêmes désirs persistent,
les mêmes illusions persistent et le même état d'esprit demeure, en-
dormi, dans un sommeil profond. Et entrainé à courir d'une naissance à
une autre, d'un rêve à un autre, ou à courir après les autres, après l'ar-
gent et des positions supérieures... Réduit à lutter pour gagner sa vie,
pour survivre. À se projeter dans l'avenir pour pas que le rêve se ter-
mine, et tous ces efforts sont des échecs. Et pourtant, malgré tous vos
échecs continus, vous continuez, vous commencez à faire une autre

136
chose, vous commencez à penser à autre chose, un autre désir com-
mence, un autre rêve commence, parce que vous avez peur de l'écart
entre deux rêves, de l'abîme entre deux vies. Alors le mieux est d'échap-
per à la vérité et de continuer à courir sans jamais s’arrêter. Les gens
commencent à courir dès leur naissance, jusqu'à la mort, sans jamais
s’arrêter, sans jamais s'assoir sous un arbre au bord de la route, sans
jamais prendre le temps de respirer et de voir le Soleil se lever. Si je
vous demande de sortir demain et de prendre le temps de voir le lever
du Soleil, quelles sont les chances que ce soit la première fois de votre
vie que vous voyez le Soleil se lever. Vous souvenez-vous des autres ?
Bouddha et de Mahāvīra assis dans une posture de lotus, immobiles
comme des statues, est très significatif, cela n'a rien d’historique, ils se
sont simplement arrêtés de courir pour s'ancrer dans la réalité. Ils ont
juste définitivement quitté le saṃsāra dans laquelle se déroule toute
l'histoire de l'humanité qui se répète comme une roue. La mort est le
début et la mort est de nouveau la fin, et entre les deux, la vie est juste
une illusion, votre histoire n'est qu'une illusion ; une matrice où tout n'est
que servitude, un esclavage dont il vous faut vous libérer. Toute l'his-
toire de l'Humanité n'est qu'un mensonge ! Tant que vous êtes enchaîné
à l'histoire de l'Humanité et à votre égo qui cherche à se faire une place
dans cette histoire qui n'est qu'un mensonge, tant que vous êtes en-
chaîné à votre esprit et à votre premier corps, il n'y a pas vraiment de
vie. Seule l’Âme volontaire qui s'est libéré de l'histoire de l'Humanité
pour entrer dans l'histoire du Cosmos vacant, pur et libre, possède la vie
qui est vraiment la vie ! Mais pour transcender l'histoire de l'Humanité
et entrer dans l'histoire éternelle du Cosmos, vous devez approfondir
votre méditation et votre volonté d'éveil. Parce qu'à moins que vous ne
plongez volontairement dans les profondeurs de votre être, à moins que
vous n'entrez en Samâdhi, vous ne trouverez pas la porte d'accès à l'Ab-
solu, la porte du merveilleux Royaume de Dieu.
Suṣupti, la première dimension, est la plus facile d'accès. Car il n'y a rien
à faire, aucune effort à faire pour y entrer. Bien sûr, je peux vous donner
des techniques, mais ce n'est absolument pas nécessaire. Vous devez
simplement vous abandonner ; ne pas être. Vous dormez tous les jours,
vous dormez une demi-journée chaque jour, donc la moitié de votre soi-
disant vie ; et dans cette moitié où vous dormez, vous passez la moitié
de votre sommeil dans un sommeil profond, sans rêve, dans la première
dimension. Autrement dit, vous passez au minimum un tiers de votre vie
dans la première dimension, même si vous n'en êtes pas conscient, parce
que vous ne comprenez pas ce que c'est ; tout cela est inconscient, vous
ne savez pas exactement où est-ce que vous allez lorsque vous dormez
profondément. Vous y allez à chaque fois que vous dormez, votre som-
meil vous conduit à la première dimension, qui est la plus facile à at-
teindre, car dormir, tout le monde sait faire, il n'y a pas de complexité.

137
Tout le monde dort, et pas seulement la nuit mais aussi la journée, donc
comme vous dormez pas seulement une demi-journée chaque jour, mais
durant toute la journée, l'on peut dire que vous passez bien plus d'un
tiers dans cette dimension ; en fait, vous y passez la moitié de votre vie
! Cette première moitié concerne vos racines intérieures, et au-delà,
vous fleurissez. Il n'y a donc aucune complexité, la seule complexité est
que vous ne connaissez pas vos racines. Et comme vous n’êtes pas bien
enraciné, ancré dans l'existence, à la source de l'existence, votre florai-
son est fausse. Une fleur ne peut pas vivre sans racine, l'Homme non
plus ; vous avez besoin de vous enraciner dans l'existence, sinon vous
ne pouvez pas vivre. Et cet enracinement est souterrain, intérieur ; l'ori-
gine du monde a eu lieu à l'intérieur, vous ne pouvez pas trouver vos
racines à l'extérieur — c'est un saut direct en vous-même. C'est vous qui
avez besoin de vous enraciner dans l'existence ; ce n'est pas l'existence,
l'existence connaît déjà son origine. Et ce n'est que lorsque vous pren-
drez conscience que vos racines plongent profondément dans l'existence
que vous vous épanouirez comme Krishna, un Dieu ou un Bouddha.
La première dimension est juste un sommeil profond, dans lequel votre
égo est complètement dissout ; c'est pourquoi il n'y a aucun effort à
faire. Ce sommeil profond est comme la mort. Votre égo se dissout
comme une goutte dans l'océan, et la conscience de la nature de l'exis-
tence et de la réalité est atteinte. Si votre sommeil peut devenir aussi
profond que la mort, cela signifie qu'il n'y aura pas de rêve. Rêvez crée
une superficialité dans le sommeil. Vous vous déplacez à la surface à
cause des rêves ; parce que vous vous accrochez aux rêves, vous vous
déplacez à la surface. Quand il n'y a pas de rêve, vous tombez simple-
ment dans l'océan, sa profondeur est atteinte. La mort est pareil. C'est
pourquoi les gens en Inde ont toujours dit que le sommeil est une courte
durée de la mort et que la mort est un long sommeil — qualitativement,
c'est pareil. Le sommeil est une mort au quotidien. Le sommeil est un
phénomène de rêve à rêve, la mort est un phénomène de renaissances
successives. Chaque jours, vous êtes fatigué, vous vous endormez et
vous retrouvez votre vitalité, votre vivacité le matin ; vous renaissez.
Après une vie de soixante-dix ou quatre-vingt ans, vous êtes complète-
ment fatigué. Maintenant, de si courtes durées de mort ne suffisent pas
; vous avez besoin d'une plus grande mort. Après ce long sommeil, vous
renaissez avec un corps totalement nouveau.
La spiritualité du monde entier, dit que l’Homme dort. Jésus-Christ a dit
ceci, Bouddha a dit ceci, Osho a dit ceci, les Upanishads en parlent :
l’Homme dort. Et même s’il dort relativement plus la nuit que la journée
; dans la journée, l’Homme dort. Qu’est-ce que cela signifie ? À travers
les siècles, de nombreux philosophes et scientifiques ont souligné ce fait
que l’Homme dort. En fait, l’Homme est tombé dans une sorte de sommeil
paradoxal. Cela doit être compris. Tout le monde dort profondément. Et

138
en plus, les gens bougent dans leur sommeil. Quelle est la raison de dire
cela ? Vous ne pouvez pas le savoir, parce que vous dormez aussi, vous
ne pouvez pas vous rappelez qui vous êtes. Savez-vous seulement qui
vous êtes ? Au-delà des réponses conventionnelles et impermanentes ?
Si vous rencontrez une personne dans la rue et que vous lui demandez
qui il est, et qu’il ne peut pas vous répondre clairement, que penserez-
vous ? Vous penserez qu’il est soit fou, soit ivre, ou simplement endormi.
S'il répond qui il croit être, qu'allez-vous pensez de lui ? S’il ne peut pas
répondre qui il est, qu’allez-vous pensez de lui ? Sur le chemin spirituel,
tout le monde est comme ça. Vous ne pouvez pas répondre qui vous êtes.
Vous ne pouvez pas dire que vous êtes ceci ou cela. C’est le premier
sens quand le Christ ou n’importe qui dit que l’Homme est endormi : vous
n’êtes pas conscient de vous-même. Vous ne vous connaissez pas ; vous
ne vous êtes jamais rencontré. Pour rencontrer votre être, vous devez
laisser votre égo se dissoudre dans la première dimension — l'égo dispa-
raît ; il n'existe pas. Dans Suṣupti, l'état de sommeil profond entre deux
rêves ou entre deux vies, vous disparaissez en tant qu'égo, et vous dis-
paraissez si complètement que le matin ou lors de votre renaissance,
vous ne pouvez pas vous souvenir de ce qui s'est passé. Vous pouvez
vous souvenir de vos rêves, vous pouvez vous souvenir de vos vies anté-
rieurs à travers les rêves, mais pas de votre sommeil sans rêve ni de cet
espace entre deux vies. Tout au plus, vous pouvez dire que vous avez
dormi si profondément qu'il n'y avait même pas de rêves. Mais vous sup-
posez, car il n'y a pas d'expérience directe de la première dimension.
Suṣupti est votre centre, votre chakra racine, votre base ; mais aucune
culture dans l'histoire de l'Humanité n'a évolué à partir de ses racines,
sur une base stable, parce qu'il n'y a aucune possibilité de s'en emparer
directement. Lorsque vous dormez, il n'y a pas de soi, mais la nature de
soi l'est, Sabhāva. Quand quelqu'un est couché dans un état e coma, il
n'y a pas de soi, mais la nature de soi l'est. Avant la naissance, il n'y a
pas de soi, mais la nature de soi l'est. Et après la mort aussi, quand quel-
qu'un meurt, il n'y a pas de soi, mais la nature de soi l'est.
Le monde lui-même s'est développé à partir de Suṣupti. Toute l’exis-
tence existe déjà dans cet état originel sans commencement. Dans
Suṣupti, le monde est dans le néant et tout a évolué à partir de ce néant,
mais inconsciemment et dans le désordre, à l'état de Chaos. À l’Origine,
le Chaos créa votre monde à partir du néant, c’est pourquoi il est sombre
et imparfait, parce qu’il vit dans le Chaos. Mais il n'y a personne pour le
reconnaître, là conscience est là, mais elle n'a pas encore explosé, elle
n'en est pas encore sortie. L'amour est là, mais n'est pas encore mûr, vos
parents ont fait l'amour et vous êtes né, mais vos parents ne sont pas
encore mûrs. C'est aussi à partir de Suṣupti que le Big bang a eu lieu. Si
vous remontez l'histoire du Cosmos, au-delà même du Big bang, à la
Source, vous êtes à nouveau en contact avec la conscience primordial,

139
vous êtes à nouveau en contact avec la source de votre amour, avec votre
origine. Vous n’êtes plus humain, vous n’êtes plus occidental ou orien-
tal, vous n’êtes plus chrétien, musulman, hindou ou jaïna ; tout disparaît,
toutes les distinctions disparaissent, ce n'était que de la vapeur — l'es-
prit se vaporise tout simplement, il n'est tout simplement pas là. Vous
êtes toujours, mais il ne reste aucun sens de quoi que ce soit ; il n'y plus
de capteur, donc il n'y a plus rien à quoi vous identifier. Vous n’êtes plus
aimant, vous devenez amour pur. Vous êtes, mais il n'y a pas d'esprit, il
n'y a pas de dualité, il n'y a pas de complexité — il n'y a qu'une unité
ressentie — car il n'y a pas d'égo, pas d'identité, c'est pourquoi dans cet
état de sommeil sans rêve, une grande paix est ressentie, l'unité est res-
sentie, la vie est ressentie et vécue comme une unité organique.
Il y a tant de différence entre Suṣupti et Samâdhi, le sommeil profond et
la pleine conscience : dans Suṣupti, le soi disparaît à cause de l'incons-
cience, dans le Samâdhi, il disparaît grâce à l'éveil, grâce à la conscience
cosmique, à l'illumination. À partir de Suṣupti, vous atteignez ce que les
sages atteignent dans le Samâdhi, l’Éveil Suprême. La seule et unique
différence entre vous et un être éveillé, c'est que l’être illuminé est plei-
nement conscient, vous êtes totalement inconscient. Si vous avez un
sommeil profond sans rêve, ce sommeil sans rêve est profond, agréable,
remplie d'énergie, mais vous n'en êtes pas conscient, vous dormez pro-
fondément, agréablement. Ce n'est qu'après vous être réveillé le matin
que vous vous retrouvez avec un sentiment de bien-être, comme si un
écho lointain mais réverbérant, avait été laissée derrière vous. Si vous
pouvez revenir en arrière, revenir à la source de cet écho ; cette ap-
proche est ce que l'on appelle le Samâdhi.
Une fois que vous atteignez la source, vous l'avez atteint ; l'Illumination.
Suṣupti et Samâdhi est la même chose avec une légère différence, mais
c'est une grande différence, entre les deux ; l'espace est infini. La dis-
tance entre votre égo et le Bouddha est infini. Il y a autant d'espace
entre l'ignorance et la conscience, qu'entre le rêve et la réalité ou
qu'entre les vivants et les morts. Et parce que la distance est infinie, ce
qui est de l'autre côté du voile dépasse l'entendement, très peu de gens
peuvent même concevoir qu'il y a quelque chose au-delà de leur enten-
dement. Déjà qu'une bonne part de la population n'arrivent même pas à
concevoir que l'Humanité ne puisse pas être seul dans l'Univers, tout en
sachant qu'il existe des milliards de milliards de galaxies comme la
sienne, possédant plus de 100 milliards de planètes et 200 à 400 mil-
liards d'étoiles chacune. Ni même concevoir un monde meilleur ! Comme
si ce qu'elle pouvait elle-même concevoir avait le moindre impact sur ce
qui existe réellement ou non. Cela n'a d'impact que sur sa propre his-
toire, sur sa propre vie, mais jamais sur la réalité ultime de la vie, sur la
réalité de la vraie nature de l'existence.

140
Peu importe combien d'années de lumière vous courez après le Bouddha,
vous ne le rattraperez jamais, car la distance est infinie, pour transcen-
der cette distance, la vitesse de la lumière ne suffit pas, vous avez besoin
d'un saut quantique. Et ce saut peut être réalisé en un instant, ce n'est
pas un processus graduel ; ce n'est pas que l'égo continue à accumuler
de la connaissances, à courir et puis qu'un jour, l'égo n'est plus un égo
et mérite d’être, de devenir un Bouddha. Non, de l'inconscience vous ne
pouvez pas passer à la conscience. C'est une dualité. Si vous passez de
l'inconscience à la conscience, vous passez d'une dualité à une autre.
Alors allez au-delà des deux ! À moins que vous ne transcendez la dua-
lité, à moins que vous allez au-delà des deux, au-delà de l'espace et du
temps, au-delà même de votre imagination, vous ne pourrez jamais com-
prendre la vraie nature de l'existence et de la réalité, ni atteindre votre
centre. Votre centre est continuum espace-temps, au-delà de l'espace et
du temps, près lequel se trouve les secrets de la jeunesse éternelle, de
la vie éternelle ; le Saint-Graal. Du renouvellement de la vie, de l'en-
thousiasme bouillonnant.
Samâdhi est la stabilité de ce continuum espace-temps. Samâdhi est un
état d'immobilité absolue. Samâdhi est l'état où vous sentez que vous
pouvez rester enthousiaste pendant toute l'éternité, sans jamais vous
ennuyer. Réaliser cet état, c'est réaliser l'immobilité. Cependant, elle ne
peut pas être décrite comme une simple immobilité. Si vous cherchez ou
désirez l'immobilité, votre approche est un mouvement. Donc, vous ne
pouvez pas approcher l'état de Samâdhi. Dans Suṣupti, vous ne pouvez
pas tenter d'entrer en Samâdhi, car il n'y a pas de soi à l'intérieur de la
première dimension ; votre effort même d'atteindre le Samâdhi est un
mouvement qui vous sortira de la première dimension. Saint-Jean-de-la-
Croix a dit : « Si l'on veut être sur de la route que l'on foule, il faut fermer
les yeux et marcher dans le noir. » Ainsi, Samâdhi débute avec un saut
dans l'inconnu. C'est être perpétuellement dans un espace inoccupé, et
être prêt à mourir encore et encore.
Quand Suṣupti devient Samadhi, vous êtes emplie d'extase. Cette dimen-
sion est la source de toute l'énergie qui emplie le cosmos. Mais quand
vous atteignez Samadhi ; quand l'égo disparaît, vous rencontrez l'Ātma,
l’Âme universelle, le soi cosmique — cette réalisation n'est pas l'état le
plus élevé du Samadhi. Le véritable Samadhi commence quand même le
Moi cosmique disparaît, alors même cette source d'énergie cosmique que
vous aviez connue disparaît, vous n'en avez plus besoin — cette source
était nécessaire pour nourrir votre égo, mais quand l'égo meurt, quand
même le cosmos n'est plus, vous n'en avez plus besoin. Vous devenez la
source, vous atteignez le pouvoir absolu, au-delà du pouvoir créateur et
destructeur. Une fois que vous êtes au point zéro, l'expérimentateur
même disparait dans le néant, il n'y a plus personne pour être en escla-
vage et il n'y a plus personne à alimenter — vous êtes en vie uniquement

141
par pure volonté divine. Sans cette volonté, vous ne pouvez pas vous
éveiller, lors de votre éveil, aussi appelé la « Grande Mort », vous ne
pouvez pas renaître consciemment ; une bonne fois pour toute. Lors de
la mort, vous retournez à la source originelle, puis vous renaissez ; or
n'étant pas éveillé, les gens vivent, mais dans une telle ignorance qu'ils
meurent et se réincarnent en oubliant leur ancienne vie. C'est la volonté
d'être en harmonie avec tout l'Univers qui vous permet de transcender
le cycle infernal de la mort, d'aller au-delà de l'espace et du temps, pour
continuer à vivre, dans la dimension de l'éternité. Sans cette volonté,
vous ne pourrez pas supporter de vivre seul pour l'éternité, vous vous
ennuierez à mort. Par conséquent, l'état de sommeil profond est extase,
béatitude. Il ne reste qu'un seul sentiment, celui de l'unité, celui de l'har-
monie, de la félicité éternelle. Tout comme l'éternité est sans fin, la fé-
licité l'est aussi. Quand vous êtes dans la première dimension, vous ar-
rivez à l'Unité originelle, vous arrivez à la source même, mais cette
source n'est pas manifestée, elle est invisible, c'est le vide. Cette source
invisible, ce néant, cet abîme profond, ce vide quantique, c'est Śūnyatā
; Dieu. Śūnyatā est exactement cet état de pur potentiel qui existait
avant la création de l’Univers. C'est juste une graine. Elle est encore
non manifestée mais elle contient tout ! Cette prise de conscience de
tout ce qu'elle contient est Samâdhi. Et par cette prise de conscience,
vous parvenez au Nirvana, à l'Ultime réalisation. Dans la mort, l'unité
peut être ressenti, si cette unité devient consciente, vous serez dans
l'état que l'on appelle Samâdhi, au lieu de Suṣupti. Si cette unité devient
Śūnyatā — vacuité, illuminé — alors vous aurez atteint Dieu. C'est pour-
quoi Patañjali dit à propos du sommeil profond et du Samâdhi : l'état
ultime de la conscience primordiale, sans aucune pensée, sans aucun
rêve, sans aucun écran entre vous et la source, sans aucune différence
entre le sommeil profond et le Samâdhi, est la vacuité ultime de toutes
les réalités et de tous les phénomènes intrinsèques.
Samâdhi est plus que Suṣupti, le sommeil profond. Le sommeil profond
plus la conscience est égal au Samâdhi. Celui qui, pleinement éveillé,
atteint Suṣupti dans l'état de Samâdhi, libère la pleine conscience, et
atteint l’Éveil Suprême. Cet expérience de l'éveil est bien plus grande
que la mort, c'est être conscient de la mort de l'intérieur et vaincre Māra.
En fait, nous avons dit que l’Éveil est aussi appelé « la Grande Mort ».
Mais pourquoi ? Lorsque vous vous éveillez, le monde que vous avez
connu pendant que vous étiez en train de rêvez, disparaît. Tout ce qui
est du passé meurt, est annihilé, et vous renaissez complètement. C'est
comme un changement qui prend place entre deux vies, et entre les
deux, il y a un grand abîme, une pause et une prise de conscience ; vous
pouvez sentir que vous mourrez dans une vie et renaissez dans une autre.

142
Si vous avez connu la première dimension, alors vous aurez connu la
source même de la nature de la vie ; la mort. Un Être éveillé est un indi-
vidu qui a traversé la mort sans en mourir, car la mort ayant été traver-
sée, maintenant il ne peut plus mourir. Cette traversé peut être réalisée
uniquement si vous avez une grande volonté d’Éveil — car c'est la mort
garantit. L'éveil est bien plus grande que la mort, c'est également la fin
de toute chose : vous devez aussi traverser la fin du monde. Oui, c'est la
fin du monde, c'est la fin de toute chose qui est déjà mort. C'est égale-
ment le crescendo de toute chose, le débordement de la vie ; bien que
très peu sache ce qu'est la vie. Les gens vivent, mais dans une telle igno-
rance, qu'ils ne confrontent jamais leur propre vie. Et il est impossible
pour ces personnes de connaître leur propre mort, parce que la mort est
l'expérience ultime d'une vie, et l'expérience initiale d'une autre ; exis-
tentielle, sans mort, immortelle.
Réaliser l'Origine et la Fin de l’Être n'est que le point zéro ; le point de
départ de votre existence. Ce n'est qu'alors que vous pouvez vivre votre
vie de manière existentielle. Ce n'était pas le cas avant, dans les trois
premières dimensions, à cause de votre égo vous avez vécu enfermé,
séparé de l'existence. Mais, si vous pouvez aller vers la quatrième, et
pour se faire il faut bien être enraciné dans la première ; vous aurez
connu la Voie, le Tao, le Dharma, le Logos, le sens. Vous aurez su où tout
vient et où tout va ; et tout ce qu'il y a entre les deux. Vous ressentez
alors une immense liberté qui s'élève de la première dimension jusqu'au
sommet des Cieux — jusqu'au septième Ciel ! Mais avant de pouvoir être
et de pouvoir vous élever, vous devez avant tout atteindre Śūnyatā en
faisant l'expérience du non-être dans la première dimension.
Selon l'approche de Bouddha, dans la première dimension, Suṣupti, l'Ori-
gine sans commencement, avant qu'il ne libère sa conscience. Il y avait
un sommeil absolu : toute l'existence était endormie, à l'état de sommeil
profond, sans rêve. Si vous entrez dans cet état sans rêve, cela signifie
que vous êtes dans l'Origine sans commencement… Mais l'état est in-
conscient. Dans cet état vous êtes extrêmement inconscient ; il n'y a pas
de conscience en elle. Quand vous rêvez, il est déjà difficile d’être cons-
cient en rêvant, alors qu'en est-il d’être conscient dans le néant qui se
trouve entre deux rêves ? Cet état est rempli de félicité, mais il n'y a
personne pour le reconnaître. Bouddha l'a appelé le « néant pur », parce
qu’il n’y a pas de conscience de soi dans cette dimension. C'est l'Origine
sans commencement : l'égo n'est pas encore apparu. Il n'a jamais existé,
l'égo n'est qu'une fiction, une idée, une pensée. Dans le Samâdhi, l'égo
est dissout, et cela créer une grande différence, la différence est que le
dans Samâdhi, vous savez ce qu'est le sommeil, même pendant que vous
dormez, vous pouvez être conscient pendant votre sommeil, votre cons-
cience est là, quelque part enfoui à l'intérieur de vous, votre conscience

143
continue de brûler. C'est la différence entre Suṣupti, l'état de sommeil
profond, et Samâdhi, l'état de la pleine conscience.
Suṣupti, c'est l'invisibilité sans rêve, c'est l'unité inconsciente, c'est
l'ignorance, cette ignorance est souvent très heureuse, très énergétique.
Mais ce bonheur est également inconscient, et votre énergie est gaspillé
inconsciemment. Vous continuez de dépenser continuellement de l'éner-
gie et rien ne retourne à la source. Samâdhi, c'est revenir en arrière,
retourner à la source, ce que Patañjali appelle « l'écouvillonnage », vous
nettoyez les impuretés, vous vous débarrassez des rêves, vous brûlez
votre karma, vous brûlez la graine. Vous retournez à l'origine sans com-
mencement. Et toute l'existence existe déjà dans cet état originel sans
commencement. Le monde, l'espace, les étoiles, les planètes, les océans
et les éléments existent dans cet état primordial. Vous faites partie d'un
tout cosmique ; mais vous en êtes inconscient. Même quand vous pensez
faire partie d'un tout cosmique, tous cela est inconscient — vous ne le
savez pas, vous rêvez ! Rêvez faire partie d'un tout cosmique, c'est en-
core être inconscient. Même lorsque vous dormez, l'esprit fonctionne.
Votre esprit rêve constamment, jours après jours : les pensées bougent,
les désirs bougent, les souvenirs bougent, les ambitions bougent, tout
bouge. L'esprit ne doit pas être confondu avec la conscience. En fait, la
conscience apparaît uniquement quand l'esprit a disparu. Lorsque l'es-
prit se dissout, quand l'esprit ne bouge plus, quand il n'y a pas de circu-
lation et que la pensée a cessé, quand aucun désir ne s'agite et que vous
êtes complètement silencieux et épanoui, ce silence et cette épanouis-
sement est l'état d'un méditant. Plus vous méditez profondément, plus
vous vous épanouirez à travers le Samâdhi ; dans le silence la vérité est
connue, et jamais autrement. Vous ne pouvez pas atteindre la vérité à
travers l'esprit. Quand vous vous tournez vers l'intérieur et allez profon-
dément en vous-même, en mettant l'esprit de côté, en restant détaché,
non identifié avec l'esprit, lentement, petit à petit, votre esprit se dis-
soudra ; vous le verrez passer sans vous y identifier. Quand l'esprit se
dissout, vous entrez dans le néant pur, mais vous n'en êtes pas conscient,
l'esprit revient... Encore et encore... De temps en temps, vous vivez
certes des moments de silence, des moments de transparence, des mo-
ment où rien ne bouge en vous et où tout est immobile. Dans ces moments
calmes, un jour, vous viendrez à prendre conscience de qui vous êtes, et
vous saurez alors quel est le mystère originel suprême de l'existence.
Parfois, dans ces moments où l'esprit disparaît, quand vous méditez, vous
vous sentez calme et heureux, mais cela n'est pas le véritable Samâdhi.
C'est Satori — une expérience qui ne dure pas. Une expérience que vous
ne connaissez pas réellement ; ce n'est qu'après que l'esprit revient et
que vous retournez à votre routine, que vous vous retrouvez un aperçu,
un aperçu lointain et nostalgique. L'expérience de Satori, c'est comme si
le Ciel était sans nuages, vous pouvez voir le Soleil, vous pouvez sentir

144
ses rayons de lumière, vous pouvez même le fixer des yeux, mais vous
n'y êtes pas, vous n’êtes pas assis sur le Soleil qui contemple sa création
: des centaines de millions de kilomètres se tiennent entre vous et le
Soleil. Vous sentez la vérité, vous voyez la vérité, vous comprenez la
vérité, mais la distance entre vous et la vérité est là — vous ne l'avez
pas atteint. C'est Satori : sentir la vérité, voir la vérité, ou encore com-
prendre la vérité, mais ne pas l’être. Entrer en Samâdhi signifie être la
vérité, ne faire qu'un avec la vérité. Il ne s'agit plus du Ciel sans nuages,
il ne s'agit plus du Soleil, il ne s'agit plus de la vérité — vous l’êtes !
Même quand le Soleil se couche, vous l’êtes ! Vous l’êtes toujours.

145
LA DEUXIÈME DIMENSION : SVAPNA

La deuxième dimension est ce que le Sage Patañjali appelle « Svapna ».


Svapna est un terme sanskrit qui signifie « rêve » et se réfère à la cons-
cience à l'état de rêve. Dans la première dimension « Suṣupti », tout est
Un, cette dimension est unidimensionnelle. Dans la deuxième dimension,
Svapna ; il y a deux dimensions : le rêveur et le rêve, l'observateur et
l'observé, l’expérimentateur et l’expérimenté, le contenue et la cons-
cience. Dans la première dimension, l'égo n'existe pas. Dans la deuxième
dimension, l'égo est là, la division est apparue, la dualité est entrée
comme si vous étiez devant un miroir — c'est l'esprit. Le miroir reflète la
première dimension ; il y a deux dimensions. Pour transcender cette di-
mension, vous devez encore transcender l'esprit et l'imagination. Vous
devez transcender la dualité et le monde des rêves — Māyā. Celui qui y
parvient est éclairé. Dans cette deuxième dimension, à l'état de rêve,
l'individu éprouve du plaisir et de la douleur ; cet état vous projette vers
le hara, au centre du chakra « Svādhiṣṭhāna ». Svādhiṣṭhāna est le deu-
xième des sept chakras majeurs. Le chakra sacré est relié au deuxième
corps, c’est-à-dire le corps vital et éthérique, le centre sexuel.
Fondamentalement, les conditions de sa nature sont : la peur et la cupi-
dité, la jalousie et la haine, la colère et la violence. Toutes ces conditions
vous projettent vers la deuxième dimension. Si un individu stagne dans
cette dimension, alors la transformation de ces conditions n'a pas lieu —
le courage, l'amour, la compassion, l'intrépidité et la convivialité. Donc,
l'obstacle sur le chemin du méditant est la peur et la cupidité, la jalousie
et la haine, la colère et la violence ; et la question de leur transcendance,
de leur transformation totale.
La première perturbation dans le sommeil est le rêve, vous n’êtes plus
un, vous êtes né, le cordon ombilical a été coupé, et la deuxième dimen-
sion est apparue, un deuxième corps est apparu. Au commencement du
monde, des images du monde commencent à flotter en vous et autour de
vous. Maintenant, vous êtes deux, vous et les mondes êtes séparés. Le
rêveur et le rêve. Maintenant, vous voyez le rêve et vous êtes le rêveur.
Maintenant, vous êtes divisé. Le silence du sommeil profond n'est plus
là, l'unité n'est plus là, la perturbation est entré parce que l'égo est en-
trée, et avec l'égo, la division est entrée. Et c'est pourquoi vous ne vous
connaissez pas, parce que vous ne connaissez pas la première dimension
où il n'y a pas d'égo ; la vie est un oubli de la source originelle. Vous
connaissez beaucoup de chose dans le monde objectif, mais vous ne con-
naissez pas le sujet. Parce que vous considérez les rêves comme réels,
vous ne pouvez pas ressentir le sujet. C'est ce que signifie être endormi
: le rêveur se perd dans le rêve. Maintenant, l'observateur est observé,
mais ceux qui vous observent ne vous connaissent pas intérieurement,
et parce que vous les observez, vous observer, cela vous perturbe, cela

146
vous humilie. Et c'est ainsi qu'en grandissant, chaque enfant se perd
dans le monde. Maintenant, chaque chakra sont divisés en deux : Yin,
Yang. Parfois, vous dormez, et parfois vous rêvez. Le deuxième chakra
est le centre du sexe, donc la même chose se produit avec le centre
sexuel. Parfois, c'est le jour, puis le sexe surgit ; parfois, c'est la nuit,
puis le sexe s'endort. Parfois, le sexe se lève la nuit, puis il s'endort,
parfois, le sexe se lève le matin, puis il se rendort. Le chakra continue
de bouger. Et même quand le sexe surgit, souvent le chakra est endormi,
comme l'esprit continue de rêver pendant que vous dormez. C'est pour-
quoi il y a si peu d'amour dans le monde ; l'amour n'est pas important, le
sexe l'est. Les gens se sentent tellement affamé d'amour, alors ils font
l'amour et soudain tout désir d'amour disparaît. Leur amour est superfi-
ciel parce que l'énergie du deuxième chakra est endormi. Le sexe est de
l'énergie brute qui doit être transformée, et par la transformation, il y a
transcendance, et c'est ainsi que l'amour fleurit.
L'égo pense toujours en terme de dualité, de division et de perturbation
— ce sont ses fondations. Et parce que vous n'en êtes pas conscient,
c'est le sens du rêve. La forme n'est pas encore claire, la forme n'est pas
encore devenu concrète, ce n'est que le commencement du monde.
Avant vous étiez dans un état de pur bonheur, mais maintenant à cause
du dualisme originel, à cause de votre naissance, à cause de la vie, la
misère est entrée. Le cauchemar n'est pas très loin, l'enfer n'est pas très
loin. Le rêve peut se transformé en cauchemar à tout moment. Le bon-
heur est ressenti dans la première dimension. Mais ce bonheur est juste
inconscient, puis l'angoisse arrive. L'angoisse est le résultat d'une dis-
sension intime, de la discorde et de l'ignorance. C'est la deuxième di-
mension, quand vous êtes dans une sorte de rêve ou un cauchemar.
Dans l'état de rêve, vous êtes identifié à votre corps ; ainsi vous pour-
suivez toutes sortes d'activités vides de sens, vous courrez après le bon-
heur — après des rêves. Les Upaniṣadas articulent deux perspectives sur
les rêves. Le premier soutient que les rêves ne sont que de expressions
des désirs intérieurs. L'autre ressemble beaucoup plus à la croyance chi-
noise selon laquelle l’âme quitte le corps et est guidée jusqu'à ce qu'elle
soit éveillée. Lors de la mort, lorsque le premier corps meurt, le seconde
reste en vie encore quelque temps, vous voyagez dans la deuxième di-
mension, à l'état de rêve ; vous pouvez revivre vos souvenirs d'enfance,
vous retrouver dans un paradis imaginaire ou en enfer. Puis, votre deu-
xième corps va aussi mourir, il se disperse, il s'évapore. Le deuxième
corps, le corps éthérique, est comme de la fumée condensée. Si lors de
la mort, vous ne comprenez pas tout ça, vous ne comprendrez pas ce qui
se passe, et ce qui se passera sera totalement hors de votre contrôle,
vos souvenirs heureux et misérables referont surface et vous voyagerez
avec eux. Si au contraire, vous n'avez aucun désir réprimé et que vous
ne regrettez pas votre vie passé, si vous êtes prêt à partir, alors vous

147
pourrez aller au-delà... Si vous avez seulement vécu une vie de confort
physique, de plaisir physiques-sensibles, alors bien sûr, la mort va être
très inconfortable et désagréable parce que le corps doit être quitté ; et
vous stagnerez dans la deuxième dimension — vous aurez peur, vous se-
rez en colère, violent. Parce que vous n'avez pas encore vécu que déjà
la mort est arrivé. Seuls ceux qui ont vécu, vraiment vécu, intensément,
en multi-dimension, sont prêts à mourir. Si vous apprenez à connaître
votre deuxième corps alors que le premier est encore en vie, vous pouvez
être conscient de ce qui se passe. Même quand vous quitterez le premier,
vous serez conscient de ce qui se passe lors de la mort, et avec détache-
ment, vous pourrez traverser la deuxième dimension sans entrave ; le
premier corps est solide, le deuxième corps est comme le premier en ce
qui concerne la forme, mais il n'est pas solide, la gravitation n'a aucun
attrait sur ce corps. Votre deuxième corps, votre corps éthérique peut
facilement sortir hors de votre corps physique.
Parfois, dans la méditation, le deuxième corps monte ou descend, voyage
dans le monde des rêves, et la gravitation n'a plus de sens. Vous sentez
que vous quittez la terre, mais quand vous ouvrez les yeux, vous êtes sur
le sol, et vous savez que vous étiez là tout le temps. Ce sentiment que
vous avez lévité est lié au deuxième corps grâce à un cordon ombilicale
qui est relié au centre du chakra sacré, au niveau du nombril. Le corps
reste au sol, mais vous lévitez. Cette lévitation est vraiment une attrac-
tion de ce qui vous tire vers le haut. Dans cette dimension, Svapna, il n'y
a pas de gravitation, si vous connaissez votre deuxième corps, dès lors,
un nouveau monde s'ouvre devant vous et vous éprouvez une certaine
liberté, inconnue du corps physique. Maintenant, vous pouvez sortir de
votre corps et revenir. Ce n'est pas difficile, tout le monde peut l’éviter.
Vraiment, si certaines personnes vivent une vie physique, beaucoup vi-
vent hors de leur corps, les intellectuels en particulier, même s'il n'en
sont pas conscient parce qu'ils ne connaissent pas leur deuxième corps
— c'est juste accidentel ; ils sont mal ancrés dans leur premier corps
alors ils lévitent. Celui qui se perd dans ses pensées ou qui à la tête dans
les nuages, est en train de léviter, même s'il n'en est pas conscient.
Si vous voulez vivre consciemment des expériences dans la deuxième
dimension. Souhaitez juste être en dehors de votre corps physique et
vous êtes en dehors de celui-ci. Vraiment, ce n'est pas difficile, le sou-
hait lui-même est l'accomplissement. Aucun effort n'est nécessaire car
il n'y a pas d'attraction gravitationnelle. La difficulté de voyager dans
d'autres dimensions pour le premier corps est due à la force gravitation-
nelle. Si vous voulez aller dans l'espace hors de l'atmosphère, vous de-
vrez vous battre avec la force gravitationnelle. Mais s'il n'y a pas de
gravitation, alors le simple désir suffira. Vous pouvez voyager hors de
l'atmosphère avec votre deuxième corps. C'est à partir de la deuxième
dimension que les anciens mystiques parvenaient à découvrir d'autres

148
mondes, à connaître les objets célestes comme les planètes de votre sys-
tème solaire — Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et
Neptune — leurs caractéristiques et leurs influences. C'est ainsi qu'ils
sont parvenus à savoir que la Terre tourne autour du Soleil une fois par
an. Cette découverte est vraiment très ancienne — bien avant l'arrivée
de la science moderne ; il en va de même pour le fait qu'il y a 365 jours
par an. Et les alignements des pyramides qui ont pu être réalisés aux
équinoxes. Mais il ne semble pas avoir eu de moyens scientifiques der-
rières les anciens chercheurs. Par conséquent, la vision psychique est la
seule alternative. Si vous regardez les plus vieilles cartes du mondes,
vous serez choqués de voir la précision des cartes aériennes. Un homme
en Arabie a en sa possession une carte du monde vieille d'environ 700
ans. Il s'agit d'une vue aérienne du monde qui n'aurait pas pu être conçus
sur Terre. Il n'y a que deux solutions : soit il y avait des satellites et des
avions il y a 700 ans — et cela semble pas possible — soit une personne
s'est soulevée aussi haut dans le monde et a ensuite dessiné la carte.
Une chose est sûre, il n'y avait pas de satellites ni d'avions il y a 700
ans. Pourtant, de nombreuses cartes aériennes du monde ont été dessi-
nées bien avant votre ère. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'il existe
d'autre méthode par laquelle les choses peuvent être connues en plus de
l'expérimentation scientifique classique de la science moderne.
C'est choses-là peuvent être maîtrisées à travers la méditation trans-
cendantale. Mais vous ne pouvez pas l'appeler ainsi parce que Maharishi
Mahesh Yogi, le soi-disant fondateur de la méditation transcendantale
en a fait une marque de fabrique. Aucun Maître n'a jamais fait des af-
faires comme il l'a fait : c'est déroutant. La méditation transcendantale
est vaste, il y a beaucoup de techniques, beaucoup de choses complexes,
et Maharishi en a fait un concept limité et breveté, comme une marchan-
dise à vendre sur le marché..
Maintenant, qu'est-ce que la méditation transcendantale et pour quoi
est-elle est pratique pour transcender la deuxième dimension ? Lorsque
l'on médite profondément, il est possible démettre certains Sûtras — ca-
nons, fils — pour développer certains Siddhis — pouvoirs surnaturels.
Comme le pouvoir de la maya de l’hypnose, nécessaire pour aller au-
delà, ou l'incorporation, et l'un des plus célèbres Siddhis : la lévitation.
Un homme qui était bon en méditation transcendantale est venu à Ra-
makrishna et il a dit : « Je peux marcher sur le Gange. » Ramakrishna a
demandé sérieusement : « Combien de temps vous a-t-il fallu pour mar-
cher sur l'eau ? » L'homme a dit : « Presque 20 ans.
J'ai dû travailler à l'arrache-pied avec un Maître de l'Himalaya au Tibet
» L'Himalaya est probablement l'endroit le plus mythique au monde où le
plus de Maîtres sont passés pour y cacher des secrets... Ramakrishna a
dit : « Mais cela me laisse perplexe — parce que chaque fois que je veux

149
aller dans les dimensions secrètes dont quelques portes sont cachées
dans l'Himalaya, je donne juste une pièce au passeur et il m'emmène de
l'autre côté. Or vous, il vous a fallu presque 20 ans de travail ? Et vous
voulez une médaille ? Équivalant à une pièce ?! Cela me laisse perplexe
— êtes-vous fou, stupide ou quelque chose comme ça ? » La méditation,
les techniques de méditation transcendantale ne vont pas vous aider. Ce
sont justes des supports, des dispositifs, des méthodes à utiliser et à
jeter. Beaucoup de méthodes graduelles sont données, non pas parce
qu'il y a un besoin de processus graduels. Mais parce que les méthodes
soudaines sont plus dangereuses, vous pourriez ne pas être prêt. C'est
pourquoi les méthodes qui peuvent vous donner une illumination sou-
daine ne sont généralement pas utilisées, les Maîtres vous donnent des
méthodes progressives pour vous préparer ; à moins que vous ne soyez
prêts, les méthodes soudaines ne sont pas utilisés. Beaucoup de gens,
particulièrement en Inde, sont coincés à cause de cela, depuis des siècles
des méthodes sont données, et elles sont pratiquées partout dans le
monde, de nombreuses personnes les utilisent depuis des vies sans ja-
mais atteindre l'illumination... L'Homme qui est venu à Ramakrishna a
mis presque 20 ans pour pouvoir marcher sur l'eau. C'est stupide, que
va-t-il faire ensuite ? Et si vous apprenez la lévitation, comment cela va-
t-il aider votre développement spirituel ? Vous serez juste coincé, sur un
autre plan, certes, mais toujours coincé ; si vous pratiquez, alors rien ne
se passera. Si après vingt ans de pratique intense avec un Maître, dans
un groupe, totalement dévoué, je vous jette hors de mon temple soudai-
nement, votre esprit s’arrêtera. C'est une méthode soudaine, et c'est
infiniment plus efficace que les méthodes progressives, parce que si
vous pratiquez quotidiennement, alors rien ne se passera. Votre médita-
tion deviendra une habitude mécanique. Alors ne pratiquez pas la médi-
tation transcendantale, essayez-le dès que vous pouvez. Puis soudain,
peu à peu, vous prendrez conscience d'un espace intérieur. Cet espace
intérieur que vous pouvez transcender, ne vient à votre conscience que
lorsque vous êtes sur le point de mourir. Lorsque vous vous sentez, «
Maintenant, je ne peux pas continuer un seul instant ; ou maintenant la
mort est proche », c'est le bon moment. Persistez ! N'ayez pas peur.
Avant la mort, l'on devient inconscient. Mais si vous pouvez être cons-
cient et sentir que vous allez mourir, n'ayez pas peur. Vous êtes toujours
conscient, vous ne pouvez donc pas mourir. Si vous êtes conscient, alors
vous transcenderez sans aucun effort. Et vous serez surpris parce qu'un
jour, en plongeant attentivement dans la mort, juste en la regardant, en
l'embrassant, les pensées commencent à disparaître.
Vous transcendez tranquillement, ne faisant rien, l'illumination vient et
vous renaissez comme le monde se créé lui-même. C'est la méditation
transcendantale ; la méditation sous sa forme la plus pure. Toutes les

150
techniques, tous les siddhis à côté de cette réalisation, ne valent rien ;
vous devez les abandonner pour atteindre l’Éveil suprême.
Donc en premier lieu, ne vous laissez pas tromper par les pouvoirs sur-
naturels... En second lieu, s'il est admis que vous avez appris à léviter et
à faire des voyages astrals, s'il est admis que vous pouvez vous élever à
trois cents mètres au-dessus de la Terre, qu'allez-vous faire ensuite ?
Pourquoi ne montez-vous pas simplement en haut de la Tour Eiffel ?
Même si vous atteignez le Ciel avec un avion, ou que vous pouvez voler
comme un faucon, en quoi cela va-t-il aider votre croissance, votre dé-
veloppement spirituel ? J'ai déjà volé comme un faucon, et cela ne m’a
mené nulle part : je me suis promené hors chantier, j'ai atteint une vieille
cabane secrète au bord d'un lac, caché sous des arbres, une cabane
abandonné, mais vraiment très bien construire. Je suis peut-être la seule
personne à l'avoir trouvé en vingt ans, et alors ? Ensuite quoi ? Je ne
vais pas l'habiter, c'est un endroit complètement paumé. Quand je suis
arrivé sur les lieux je me suis demandé, quel genre de fou a-t-il pu pen-
ser construire une petite cabane dans un endroit si reculer ? Et cela peut
sembler paradoxal, mais qu'est-ce que je foutais là ? Devenir un faucon
ne m'a pas aider. Maintenant, ne soyez pas victimes des fictions et des
pouvoirs spirituels. Par conséquent, la méditation transcendantale sous
sa forme la plus pure, consiste vraiment à transcender, dépasser ces
choses. Mais malheureusement, les gens se sentent trop à l'aise avec ces
choses, ils ont traversé tant de misère avant de les obtenir, qu'ils com-
mencent à sentir que quelque chose se passe — vous pouvez léviter, vous
pouvez marcher sur l'eau, vous pouvez voler comme un faucon, ou voir
un faucon et le suivre en pensant qu'il vous mène quelque part... Vous
pouvez voir des anges, des démons ou parler à Dieu, puis répondre —
c'est un monologue. Mais que serez-vous ?! La même personne stupide.
Rien n'aura changé. Vous ne deviendrez pas plus divin en volant comme
un faucon — sinon tous les faucons auraient été éclairés. Et vous ne
deviendrez pas plus religieux en parlant de Dieu — sinon tout le monde
aurait déjà dépassé Dieu. Ainsi donc, par la méditation transcendantale,
les facultés divinatoires, le chamanisme etc, vous ne deviendrez pas un
Bouddha. Un Bouddha, un individu vraiment religieux n'a besoin d'au-
cune religion, il est allé au-delà ; aucune religion ne peut plus le limiter.
La deuxième dimension, l'éthérique, est un espace pur, rempli d'énergie
; et votre deuxième corps est un entrepôt d'énergie. Et plus celui-ci stock
des informations, des énergies, plus l'énergie de l'espace est condensée
à l'intérieur de votre deuxième corps, plus vous deviendrez constipé,
cette énergie que vous stockée vous rend hypnotique ; vous devenez
profondément hypnotisé. Grâce au deuxième corps, au corps éthérique
et vital, la chair reçoit l'énergie universelle, se développe, grandit spiri-
tuellement et physiquement. Votre corps physique, votre morphologie se
forment en fonction de votre corps éthérique, tous les traits de votre

151
corps physique ne sont pas héréditaires ; vous pouvez vous transformer.
Plus votre corps éthérique est fluide, moins il est condensé, et plus votre
corps physique sera fluide et brillant — vous serez plus grand, plus beau.
Ce corps éthérique se développe particulièrement à l'âge de sept ans,
jusqu'à l'âge de quatorze ans ; tout ce que vous ferez dans cette tranche
d'âge commencera à se manifester après quatorze ans. C'est alors que
la puberté commence. Après le développement du deuxième corps, une
personne devient presque adulte. Mais à ce stade, l'homme n'est pas un
adulte accompli, au sens du terme. Ce que vous ferez pendant sept ans,
de sept ans à quatorze ans impactera le reste de votre vie. Partout dans
le monde, les femmes atteignent la puberté plus tôt que les hommes, que
vous atteignez la puberté à treize ou quinze ans, cela ne signifie pas
grand-chose, mais les biologistes disent que, parce que les garçons sont
intérieurement plus faibles que les filles, la nature doit donner naissance
à plus de garçons, car à l’âge de quinze ans, au moment de la puberté,
beaucoup de garçons seront morts. Ils peuvent toujours grandir après
quinze ans, mais leur croissance antérieure et intérieure les a mené sur
une voie qui conduit vers la mort, à entrer dans un gang...
Le corps éthérique reçoit l'énergie universelle du principe féminin, yin.
Et parce que l'éducation apprend aux garçons de réprimer ce principe,
de nombreuses maladie commencent, curieusement, à entrer dans votre
corps physique par le corps éthérique. Ce n'est qu'après que l'énergie
universelle soit formée au niveau énergétique que vous pouvez commen-
cer à les ressentir physiquement. Les guérisseurs le savent ; si une per-
sonne n'est pas autorisée à téter le sein de la mère autant qu'elle le
voulaient, pour recevoir l'énergie universelle, cette personne à plus de
chance de fumer plus tard. C'est un substitut, mais cela fera l'affaire. Le
sein de la mère est remplacé par une cigarette. Pendant qu'un fumeur
fume une cigarette, il commence à sucer. L'objet qu'il suce est différent
mais le processus est le même. D'autres caractéristiques peuvent entrer
en jeu, mais fondamentalement, leurs racines plongent dans la source
féminine de toute chose, liée à l'énergie universelle. Après le dévelop-
pement du deuxième corps, vers l'âge de quatorze ans, environ quinze
pourcent des enfants ont déjà fumé une cigarette, et près de soixante-
dix pourcent des adolescents qui consomment leur première cigarette
deviendront, au moins temporairement, des fumeurs quotidiens.
Avec chaque corps qui développe des possibilités infinies, de nom-
breuses portes s'ouvrent devant vous, menant à de nombreux mondes.
Et un Bouddha est un individu qui a expérimenté toutes les possibilités,
qui a voyagé à travers le Multivers et qui, finalement, a atteint l'espace
le plus pur. Notez que ces possibilités infinies ne peuvent être expéri-
mentées si vous stagnez dans la deuxième dimension. Celui dont le corps
éthérique ne se développe pas ne peut pas voyager à travers l'éther :
l'espace. Il stagnera après le développement du corps physique et n'ira

152
pas plus loin, toute sa vie se résumera à manger et à boire, à faire du
sport et vivre une vie de confort physique. Ainsi, la majorité des gens
qui ne se sont développés que jusqu'à l'âge de sept ans se tournent en-
tièrement autour de leurs papilles gustatives, et se rassemblent quoti-
diennement autour des matchs de foots, même si répéter ce genre d'ac-
tivité n'a aucune intérêt pour leur croissance, leur développement spiri-
tuel. La majorité des gens qui ne se sont développés que jusqu'à l'âge de
quatorze ans, eux, seront centrés sur le sexe. Leur vie toute entière sera
centrée sur le sexe — ils choisiront telle ou telle personnalité, telle ou
telle genre de musique, telle ou telle image, et même leurs métiers, leurs
maisons et leurs véhicules seront conditionné par le centre sexuel. Et les
pseudo-relations qu'ils entretiennent grâce à l'hypnose, ont pour unique
but de satisfaire leur appétit sexuel. La majorité des gens qui ne se sont
développés que jusqu'à l'âge de vingt-et-un ans, seront intellectuels et
contemplatifs : de nombreuses révolutions intellectuelles ont lieu vers
cet âge. Certains d'entre eux entreront dans de grandes université et
deviendront des génies. Mais généralement, l'homme s’arrête ici. Depuis
des siècles, l'Humanité n'a pas évoluée. L'Homme n'est pas encore civi-
lisé, c'est un barbare, et son comportement est primitif. Seuls les bar-
bares peuvent faire les choses que vous faites depuis des milliers d'an-
nées sans jamais évoluer — la supercherie, la violence, la guerre, la di-
visions, les lois, la peur... Depuis des milliers d'années, des milliers d'an-
née de guerre... et vous appelé l'Homme civilisé ?! Balivernes !!! Au
cours de la Première guerre mondiale, puis de nouveau pendant la Se-
conde guerre mondiale, ou encore pendant la Guerre froide. Les psycho-
logues ont déclarer un fait étonnant mais justifié : l'âge mental de
l'homme ne dépasse pas quatorze ans ! Même l'homme qui a eu une
grande carrière, qui a une belle maison, une femme et des enfants, et
qui a soixante-dix ans physiologiquement, son âge mental se situe entre
sept et quatorze ans max. L'Humanité toute entière est confinée dans
ces trois premières dimensions, et les hommes ne grandissent plus après
quatorze ans. Il faut sept ans en moyenne pour qu'un corps se développe
et vous avez sept corps ; normalement à l'âge de vingt-et-un ans, vous
devriez avoir atteint le corps où l'éveil peut se produire. Mais les psy-
chologues disent que l'âge mental d'un homme ne dépasse pas quatorze
ans ! Même les intellectuels qui vivent dans leur troisième corps depuis
l'âge de quatorze ans, n'ayant pas développé consciemment leur deu-
xième corps, vivent dans une telle ignorance qu'ils ont arrêté de grandir.
Ainsi, quand un individu atteint l'éveil dans la quatrième dimension, cet
individu à le pouvoir sur le monde, les habitants du monde mondain, et
les éléments. Les mystiques le savent : si vous atteignez l'éveil, vous
pouvez changer le destin d'une personne, changer le destin du monde,
guérir des maladies et orienter les fils du destin. Pourquoi est-ce pos-
sible ? Parce que l'aura est un bio-champ subtil qui traverse le monde et

153
tout son organisme, interagissant ainsi avec d'autres bio-champs. Enfin,
parce que le quatrième état englobe les trois états précédents et pour-
tant est au-delà, intact. L'individu qui a traversé la quatrième dimension
sait parfaitement comment fonctionnent les trois dimensions inférieures
dans lequel les gens sont confinés. Les gens ordinaires, même ceux qui
sont dotés de pouvoirs surnaturels ne peuvent pas savoir cela. Savoir et
avoir sont deux choses différentes : le savoir est considéré comme un
pouvoir, mais ce n'est pas un pouvoir surnaturel. Savoir, c'est savoir être.
Rien de surnaturel ici, pourtant, il faut des années de formations, de pra-
tique spirituelle et un grand désir pour être capable de s'abandonner to-
talement à l'inconnu et vivre l'instant présent, sans aucune considéra-
tion du passé et de l'avenir. Par-là, n'importe quel raté peut devenir un
génie par un entraînement acharné. Je le sais, j'en suis le parfait
exemple ; j'ai toujours été considéré comme un loser durant mon enfance
et mon adolescence — je l'étais ! Aujourd'hui encore, étant marginal,
pour beaucoup, je suis un raté, c'est-à-dire une personne qui a raté sa
vie, sa carrière, comme un loser, une personne qui échoue souvent, qui
a une conduite d'échec. Pourtant, vers l'âge de dix-huit ans, je me suis
transformé en un véritable génie — à un tel point que je me suis vite
lassé de mon génie — et vous pouvez aussi en devenir un. Albert Einstein
dont le nom « Einstein » est synonyme de « Génie » a dit : « Tout le monde
est un génie, mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper
à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » ; alors si vous êtes
un génie — et vous l’êtes — ne vous arrêtez pas là — ne soyez pas comme
tout le monde. Gelé et coincé quelque part — conditionné, hypnotisé et
coincé dans la tête. Si vous êtes un poisson — vous l'étiez, et quelque
part encore au fond de vous, vous l’êtes — ne croyez pas être stupide
parce que vous avez du mal à grimper à un arbre — soyez un poisson
volant et vous l'atteindrez.
Les défauts de réflexion, les troubles émotionnels et les troubles per-
ceptifs, habituels chez l'individu lambda, semblent déplacés chez un gros
QI ; ont leur attribuent une telle puissance intellectuelle que vous serez
choqué de les voir subir les mêmes conditionnements que le commun des
mortels. La manifestation des conditionnements étant éminemment va-
riable en fonction des circonstances, et pourtant étroitement lié au bio-
champ de tout ce qui vous entoure, vous éduque, vous hypnotise et vous
conditionne — l'Humanité, la nation, la société, l'éducation, la religion,
la famille, les amis... ; il est ainsi facile de comprendre pourquoi certains
esprits soi-disant supérieurs sont souvent la proie de comportement
aberrants. Est donc vraiment intelligent celui qui n'est pas ou peu con-
ditionné. Ainsi un THQI — très haut QI — comme ils aiment à se nommer,
fortement conditionné, peut se comporter comme un niais. À l’inverse
l’individu lambda libéré de ses conditionnements peut faire preuve
d’une intelligence supérieure. Tout dépend des circonstances.

154
Si votre génie intérieur se réveil, ne vous arrêtez pas là, ne soyez pas
son esclave, comme le génie qui est souvent l'esclave d'une lampe ma-
gique ; de son propre esprit, se manifeste uniquement lorsque le Maître
fait un vœu. Faites le vœu de libérer votre génie. Ensuite, transcendez-
le ! « Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l'âme du génie, dit Wolfgang Ama-
deus Mozart ; le vrai génie sans cœur — sans la rage de vaincre, de se
surpasser, de surpasser le génie lui-même — est un non-sens. » Le génie
enfermé à l'intérieur de soi n'est qu'un invité : ce n'est pas le Maître,
seulement le serviteur. En ces termes, l'illusion de soi se produit lorsque
le serviteur a pris le dessus du Maître ; et la réalisation de soi lorsque le
Maître est restauré à l'autonomie au centre. Que vous soyez un poisson,
un poisson volant, un faucon, un raté ou un génie ; cela ne fait aucune
différence pour le Maître. Le génie est une chose à transcender, à dé-
passer : le troisième corps est celui de l'intellectuel, du contemplatif, du
génie. Le Maître, l'esprit originel ne peut être atteint qu'à partir du qua-
trième corps.
Arrivez à ce stade, vous serez tellement sorti hors du monde mondain à
un tel point que vous aurez l'honneur de jouir d'avoir été un raté, d'avoir
été exclu par tout le monde, par la société, et d'avoir raté votre carrière,
votre vie dans la société, parce que la vraie vie se trouve en dehors de
la société, du monde mondain. Si vous pouvez réaliser cela, vous ne serez
pas un loser, mais un conquérant. Je vous ai dit qu'avant d'avoir atteint
la quatrième dimension, j'ai toujours été considéré comme un raté, un
loser, c'est-à-dire une personne qui a l'habitude d'échoué, qui a une con-
duite d'échec, et qui à cause de ça, a raté sa vie et sa carrière. Mais non
seulement, dans les trois premières dimensions, de manière générale,
tout le monde est perdant, parce que la quatrième porte le logos, le
dharma, le sens, la voie, la vie ; tout ce que vous pouvez faire dans le
monde — toute votre conduite est dénuée de sens et vouée à l'échec si
vous n'atteignez pas le quatrième plan. Et en plus, de manière ciblée,
pour reprendre une maxime de Thomas Edison : « Je n'ai pas échoué. J'ai
juste trouvé dix-mille moyens qui ne fonctionnent pas. » — Dix mille
voies qui ne mènent nulle part. Et c'est précisément la réalisation d'un
Bouddha. Un Bouddha est un individu qui a posé toutes les questions, et
a constaté qu'aucune question ne peut trouver de réponse. Un Bouddha
est un individu qui a expérimenté toutes les possibilités et qui a voyagé
à travers le Multivers, et a constaté qu'aucune expérience ne peut mener
à l'éveil, et que son voyage à travers de nombreux mondes ne le menait
nulle part. Constatant cela, vous n'avez plus rien à apprendre dans
l'école de la vie, vous atteignez l'éveil et l'espace le plus pur.
Si vous regardez l'espace devant vous avec votre premier corps, vous
verrez tout ce qu'un enfant d'environ sept ans est capable de voir ; tout
ce que vous verrez ce sont des murs et des obstacles, s'il y en a pas, tout
au plus votre vision peut s'étendre jusqu'à cinq kilomètre maximum et

155
tout ce que vous verrez sera de plus en plus flou. Cependant, votre vision
s'affine si vous pouvez laisser flotter votre deuxième corps. Si vous maî-
trisez l'éther, si vous pouvez respirer l'air des Dieux, vous pouvez péné-
trer l'espace lointain, vous pouvez voir tout le cosmos s'étendre devant
vous à l'infini, comme si vous aviez des yeux télescopiques ou une vue
d'Aigle royal. « L'éther » signifie l'air le plus pur ; l'espace céleste.
L'énergie éthérique est un fluide subtil qui pénètre à l'intérieur de l'air
et qui empli tout l'espace, même l'espace en dehors de l'atmosphère. Si
vous pouvez connaître le corps éthérique, alors vous pouvez respirer l'air
qui se trouve en dehors de l'atmosphère.
Lorsque vous respirez, vous ne respirez pas seulement de l'air. Essayez
de comprendre ce que l'on entend par pénétrer à l'intérieur de l'air et de
l'espace. La science dit que vous ne respirez que de l'air — juste de
l'oxygène, de l'hydrogène et d'autres gaz sous leur forme combinée d'air.
Ils disent que vous respirez de l'air ! Mais la conscience transcendantale
dit que l'air n'est pas la vraie chose. Vous respirez l'énergie universelle,
vous respirez l'énergie éthérique, vous respirez l'énergie vital, du prāna
— la vitalité. L'air n'est que le milieu ; le ch'ì est le continu. Vous respirez
du prāna, pas seulement de l'air. La science moderne n'est toujours pas
en mesure de découvrir s'il existe quelque chose comme le prāna, mais
certains chercheurs authentiques ont ressenti quelque chose de très
mystérieux : la respiration n'est pas simplement de l'air. Il a également
été ressenti par de nombreux chercheurs modernes. En particulier, un
nom doit être mentionné — Wilhelm Reich, un psychologue allemand qui
l'a appelé « l'énergie d'orgone ». C'est la même chose que le prāna. Il dit
que pendant que vous respirez, l'air n'est que le contenant et il y a un
contenu mystérieux qui peut être appelé orgone ou prāna ou élan vital,
et qui désigne l'énergie de la vie. Mais c'est une chose très subtile. Vrai-
ment, ce n'est pas matériel. L'air est la chose matérielle — le conteneur,
le contenant est matériel — mais une chose subtile, non matérielle, se
déplace à travers la matière. L'air est matériel, l'air que vous connaissez
appartient au plan physique, et ne peut pas traverser les obstacles.
L'éther peut traverser les murs — vous pouvez aller à l'extérieur de l'at-
mosphère ou bien à l'intérieur de votre corps physique et contempler vos
os, votre sang et tout votre deuxième corps en détail, parce que l'éther
n'est pas solide ; ce n'est pas matériel, c'est transcendant.
Avec une certaine maîtrise de l'élément éthérique, vous pouvez entrer
en Samâdhi souterrain et vivre sans respirer pendant des siècles. Il a été
affirmé que de nombreux yogis, fakirs, égyptien, et chamans sont con-
nus pour être capables de contrôler des activités physiologiques telle
que la pression artérielle et la respiration, en utilisant uniquement la
puissance de l'esprit. Maîtriser le fluide, le souffle, est l'un des rares
pouvoirs que certains mystiques ont développé. Et par lequel il est pos-

156
sible d'entrer en Samâdhi souterrain. De nombreux rapports ont été re-
portés : les Égyptiens Tahra Bey et Hamid Bey, ou encore Harry Houdini
et j'en passe... sont quelques rares mystiques qui sont parvenus a mon-
trer ces étranges capacités en public. La sagesse hermétique et les an-
ciennes écritures yogiques, et les fakirs en parlent aussi bien. Les fakirs
sont parvenus à une certaine maîtrise du corps en menant une vie ascé-
tique. Les fakirs sont parfois confondus avec de simples mendiants, de
simples clochards, mais à l'époque de Bouddha, ils arrivaient parfois que
les Rois et les Seigneurs s'agenouillent devant eux. Nombre de grands
mystiques ont développé des pouvoirs extraordinaires à partir du deu-
xième corps ; beaucoup de possibilités s'ouvrent devant vous — au-delà
des pouvoirs des scientifiques et des guérisseurs, voire des médiums. Il
est par exemple possible d'entrer dans un état d'animation suspendue
dans un cercueil fermé, comme les vampires. Montrant tous les signes
de la mort physique sans pour autant l’être. Parfois cela se produit ac-
cidentellement, sans avertissement : une personne que l'on croit morte
revient, après une transe de quelques heures, voire quelques jours, re-
venir à la vie de manière inattendue. Il y a eu un exemple dans le village
de l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, le 13 octobre 2003, un
homme de quatre-vingt ans serait mort de vieillesse, mais il a été réveillé
par le bain d'eau froide traditionnel quelques minutes avant d’être placé
sur le bucher funéraire. Plus extraordinaire encore et beaucoup plus
rares sont les cas extrêmes de ce que l'on appelle la transe volontaire,
où l’animation suspendue est apparemment réalisée par la seule puis-
sance de l'esprit ou par la volonté, parfois dans le cadre d’une épreuve
mystique. Des exemples de cela se produisent principalement dans les
cultures avec une tradition de contrôle physique sévère comme en Inde,
en l'Afrique de l’Ouest et en Égypte. Autrefois, avant le déluge, ces ex-
périences mythiques étaient beaucoup plus connues et maîtrisées.
En votre époque, quelques mystiques comme ceux que j'ai cité au-des-
sus, sont parvenus à tenir environ une heure sans respirer, mais il est
possible de tenir beaucoup plus longtemps, sauf que les techniques an-
cestrales ne sont plus d'actualités, ou alors elles sont gardées secrètes
dans des écoles très très ésotériques, si ésotériques que vous n'en en-
tendrez peut-être jamais parler. L’Égyptien Rahman Bey est considéré
comme un expert de ce type de phénomène, et pourtant, il ne semble
qu'il ne tenait qu'environ une heure ; il existe d’autres documents de
l’Inde, de yogis ou de fakirs suspendant leur respiration ou la diminuant
à un degré tel qu’elle est indétectable et, si l’on en croit les récits, se
permettant ensuite d’être enterrés vivants pendant des jours à la fois,
voire plusieurs mois comme les ours polaires. Cependant, au cours des
derniers siècles, il y a eu tellement de morts parmi les pratiquants insuf-
fisamment formés qui ont tenté cette expérience, que les autorités in-
diennes l'ont complètement arrêté. C'est une pratique dangereuse qui

157
était certes maîtrisée autrefois, mais parce que toutes les avancées spi-
rituelles, les avancées scientifiques et technologiques de l'Atlantide ont
été englouties ou brûlées, aujourd'hui il est très vraisemblablement dif-
ficile de s'informer là-dessus. Depuis le déluge universel et que la bi-
bliothèque d'Alexandrie en Égypte a été brûlée, les mystiques qui tra-
vaillent dans les écoles ésotériques font tous pour récupérer ce savoir
ancestrale. Et c'est parce que ce savoir est dangereux, qu'on l'enseigne
uniquement dans les écoles ésotériques, inconnues des autorités. Un cas
extraordinaire d'animation suspendue a été rapporté au 20ème siècle,
en Égypte en 1880 un mystique, s’est laissé enterrer vivant pendant
quarante ans : il est entré dans un tel Samâdhi souterrain pendant qua-
rante ans, enfermé sous terre, complètement enfermé, de sorte que l'air
à l'extérieur ne pouvait pas pénétrer à l'intérieur de son sarcophage.
Quarante ans plus tard, en 1920, les gens qui l'avaient enterré sont tous
mort. En 1920, un chercheur a retrouvé dans l'une de ses œuvres, où il
était enterré et quand le réveiller. Ce chercheur à contacté le gouverne-
ment et ils sont parti le déterrer ; personne ne croyait qu'on le retrouve-
rait vivant, parce qu'il n'y avait aucune possibilité que l'air l'atteigne,
mais il a été retrouvé vivant ! Il était devenu complètement pale, ses
traits étaient rétrécis et incolores, et ses yeux distants et froids, mais il
était vivant. Les chercheurs et des médecins lui ont demandé quel est le
secret. Il a plus ou moins dit : « Même les Dieux ne le savent pas. Nous
savons seulement que l'éther empli tout l'espace, que le prāna peut en-
trer et couler n'importe où. » L'air ne peut pas pénétrer à travers les
murs, seul l'informe peut pénétrer l'espace plein, seul l'éther peut péné-
trer les murs solides. Une fois que vous savez que vous pouvez vous
nourrir de prāna, une fois que vous avez appris à respirer l'air des dieux
— sans métaphore — alors vous pouvez entrer en Samâdhi durant des
siècles, bien que la pratique est dangereuse.
Plus une foule est grande, plus les choses deviennent matérielles et
moins la foule a des chances de savoir. Plus un phénomène est indivi-
duel, plus il y a de conscience. En fait, si un médecin analyse un individu,
et lui demande de respirer haut et fort, nous constatons qu'il s'agit d'une
respiration individuelle. Ensuite, en regardant une foule de millions
d'atomes, nous pouvons faire des prédictions à ce sujet ; tous ces indivi-
dus respirent. Nous ne pouvons pas déterminer son cours et pourtant il
semble que la respiration individuelle le décide tout seul. Donc, à propos
d'une grande foule, de gens morts, vous pouvez être certains, une foule
ne bouge pas, elle reste dans un endroit particulier. Mais la structure des
atomes individuels en son sein ne sera pas la même. Au moment où un
individu retourne dans une foule, tous les atomes qui s'y trouvent auront
changé de position et voyagé d'un endroit à un autre. Le médecin peut
dire qu'un individu respire bien, mais au moment où il entre dans une
foule, toute la gestalt change ; vous ne pouvez pas dire où il va et s'il ira

158
bien, vous ne pouvez pas dire que tout le monde respire harmonieuse-
ment. Si vous entrez dans une foule, tout à coup vous commencez à
étouffer, à mourir à petit feu : vous ne pouvez pas faire de prédiction à
ce sujet et dire que dans les foules, les individus respirent bien : une
foule ne respire pas. Pourquoi avez-vous parfois l'impression d'étouffer
quand vous êtes dans la foule ? Parce que votre prāna est aspiré. Si vous
êtes avec une personne très malade, vous vous sentiez aspiré comme si
quelque chose vous avait été retiré. Quand vous allez à une maison de
retraite ou à l’hôpital, pourquoi vous sentez-vous si fatigué ? Vous êtes
aspiré de partout. Toute l'atmosphère de l’hôpital est malade, et tout le
monde a besoin de plus d'élan vital, de plus de prāna. Donc, si vous êtes
là, tout à coup votre prāna commence à sortir de vous. Alors que si vous
êtes seul sous le Ciel le matin, sous les arbres, tout à coup vous ressentez
une vitalité en vous — le prāna. Chaque personne a besoin d'un espace
particulier. Si cet espace n'est pas donné, votre prāna est aspiré. La res-
piration que le médecin généraliste étudie est superficielle. C'est pour-
quoi il arrive souvent que les médecins se trompent, c'est difficile ;
l'incertitude commence par aller au plus profond de la matière.
Depuis environ un siècle, la science a donc commencé à changer son
langage de la certitude à la probabilité. Les experts ne disent plus : «
Voici, comment sera ceci ou cela. » Au contraire, ils disent : « Nous pen-
sons que c'est plus probable que ceci arrive de cette façon que cela... »
Seuls les pseudo-scientifiques du web, disent catégoriquement : « C'est
ça ; le vaccin anti-covid ne fonctionne pas. » Dans le passé, toutes les
prétentions de la science étaient dans le langage de la certitude : tout
ce qu'elle disait devait l’être. Et à cause de ça, aujourd'hui, nombre de
pseudo-scientifiques croient éperdument en la méthodologie scienti-
fique sans savoir qu'un fait qui s'avère vraie dans une situation, peut ne
pas l’être dans une autre situation. Maintenant, tous ces pseudo-scien-
tifiques sont contre l'expérimentation scientifique : c'est ridicule. Quand
la science a commencé à comprendre cela et que la recherche scienti-
fique est allé plus loin, tous les anciens concepts superstitieux ont com-
mencé à s’effondrer. La raison est que la science était passée sans le
savoir, du domaine de la physique classique à la physique quantique —
du domaine physique à l'éthérique.
Le premier corps, le corps physique que vous connaissez tous n'est pas
votre corps. C'est le corps qui est objectivement connu de tous, le corps
qu'un médecin peut connaître en laboratoire. Le corps qu'étudie un mé-
decin en laboratoire n'est pas votre corps mais qu'un modèle, un objet
mort. Seule une connaissance privée et personnelle peut vous conduire
vers l'intérieur ; la connaissance du public ne le peut pas. C'est pourquoi
la physiologie ou la psychologie, qui sont des observations de l'extérieur,
n'ont pas conduit à une connaissance de notre corps intérieur. C'est seu-
lement le corps physique qu'ils connaissent. Tant de dilemmes ont été

159
créés à cause de cela. De l'extérieur du premier corps, vous ne pouvez
jamais connaître le deuxième corps, mais si vous connaissez l'intérieur
du premier corps, vous pouvez prendre conscience du deuxième corps.
Ce deuxième corps n'est pas solide, aucune matière grossière n'est là.
Travailler sur le deuxième corps est encore plus subtil que le travail d'un
chirurgien du cerveau. Dans le cerveau, le chirurgien fait encore quelque
chose avec de la matière grossière, mais lorsque vous travaillez sur des
plans spirituels, la chirurgie devient de plus en plus esthétique. Les nou-
velles recherches scientifiques disent que beaucoup de choses sur le
corps se sont avérées être tout à fait compris dans les livres de Yoga
indiens, ou de médecines traditionnelles qui utilisent des pierres ou des
plantes. Comment pouvaient-ils savoir ? La chirurgie et la connaissance
de l'intérieur du corps humain, du Cocoon humain, pour transformer une
chenille en papillon, sont des développement très récents. Comment les
anciens pouvaient-ils savoir tous les centres, les chakras, les nāḍīs, les
nerfs, les méridiens, les structures internes ? Ils connaissent les der-
nières découvertes et ils connaissent aussi les futures découvertes de la
science moderne ; ils en ont parlé, ils ont travaillé. Ils ont toujours été
conscients de toutes les choses fondamentales et importantes du corps...
Du corps physique le plus brute, au plus subtil des corps : le corps sans
corps qui détruit tous les liens, plus subtil que le subtil — les mystiques
connaissent le corps dans toutes ses dimensions ! Un fantôme n'a pas de
corps physique. Le simulacre d'un spectre commence par le corps éthé-
rique. Le corps éthérique n'est pas solide, mais lorsque la fumée de son
corps éthérique se condense, les appareils hyper-sensibles peuvent le
capter. Les fantômes qui sont coincés dans la deuxième dimension, la
dimension éthérique, sont influencés par la psyché, et peuvent donc
aussi apparaître dans vos rêves. Si l'esprit d'une personne morte sou-
haite apparaître ou hanter une personne, si ce désir est très fort, vrai-
ment très intense, sous forme de graine, ce désir peut condenser sa
forme de sorte qu'une partie de cette personne : ses atomes qui sont
étalés se rapprochent et forment un voile. Des images peuvent être cap-
turés par un appareil photo sensible, et des sons peuvent être capturés
par la technologie sonar. Si vous pouvez briser par la force de votre es-
prit, les atomes du fantôme, il s'évaporera, ce qui semble improbable
parce que la science vient de déplié l'atome physique ; l'expérimentation
avec l'énergie éthérique qui peut briser par la seule force de l'esprit, les
atomes d'un fantôme, prendra beaucoup plus de temps qu'il en a fallu
pour briser la matière brute en atomes.
Lorsque les atomes seront connus dans leur totalité, la science décou-
vrira que les atomes sont les particules éthériques du corps qui se trouve
au-delà — à savoir, le corps astral. Lorsque Einstein à découvert le secret
atomique, ses particules les plus subtiles se sont avérées être éthé-
riques. Mais ce n'est que la première moitié du secret : l'autre moitié va

160
être encore plus difficile. Si la science parvient à casser l'atome éthé-
rique, les particules les plus petites seront celles du corps astral. Et entre
les deux, il y a un bio-champ. Ces trois corps sont clairement unis l'un à
l'autre et c'est pour cette raison qu'il est possible de capter des fan-
tômes.
Une chose est sûre, tout ce que la science découvre et découvrira ne
sont que des redécouvertes : seul le langage change. Les mystiques sa-
vent déjà comment s'occuper des fantômes. Les fantômes ne sont pas
des individus à part entière, seulement une partie, parce que le défunt a
réprimé quelque chose au fond de son être, les graines du désirs ont
refait surface dans la deuxième dimension. Si vous pouvez brûler ces
graines, parce que ses désirs insatisfaits seront brisées, le fantôme
s'évapora. Mais ce n'est pas facile, les fantômes apparaissent principa-
lement dans les rêves, si vous ne pouvez pas être conscient en rêvant, il
vous sera impossible d'entrer en communion et de communiquer avec lui.
Les fantômes peuvent aussi apparaître la journée parce que les gens
dorment et rêves aussi la journée. Bien sûr, tout le monde ne peut pas
voir le fantôme d'une personne ; ce n'est pas votre fantôme. Seuls
quelques rares mystiques sont capable de voir les fantômes des autres,
de communiquer et de traiter le sujet : le secret se trouve au 3ème Œil.
Les gens qui ne croient qu'au monde matériel que la science classique
étudie ne sont pas en mesure de comprendre ce charabia. Jusqu'à ce que
la science accepte le fait de passer du plan physique au plan éthérique,
il ne peut y avoir aucune expérience ni aucune compréhension. Jusqu'à
ce que la science parvient à abandonner le plan physique pour sauter
dans le plan éthérique, les croyants, les pseudo-scientifiques ne pour-
ront pas expérimenter et comprendre ces choses subtiles. Parce qu'il
n'est pas question de croyance ; une fois que vous atteignez la deuxième
dimension de la matière, la dimension éthérique, de nouvelles possibili-
tés s'ouvrent devant vous, inconnues des possibilités du corps physique
dans la première dimension de la matière. Mais il n'y a pas d'espace vide
en la première et la troisième dimensions. Donc, atteindre la deuxième
et la troisième dimensions ne suffit pas à expérimenter ces choses avec
la pleine conscience : il faut atteindre le quatrième état de conscience
qui englobe les trois dimensions inférieures et qui pourtant est au-delà :
jamais touché — parce qu'il y a un vaste espace vide entre les trois pre-
mières dimensions et la quatrième, il est possible de prendre conscience
de ce que se passe dans l'espace. Autrement non, parce que si vous vous
tenez dans l'espace plein, en étant complètement identifié avec tout ce
qui vous entoure, vous ne pouvez pas faire de distinction entre le rêve
et la réalité, entre ce qui est rêvé ; le rêve et le rêveur.
Tout ce qui se passe dans le monde, confiné dans les trois premières
dimensions, conduira tôt ou tard à un changement spectaculaire lorsque

161
les fils de la destinée se rejoindront dans la quatrième dimension qui
porte le logos, le dharma, le sens, la voie, la vie. Le corps vital ou éthé-
rique, n'est pas seulement un bio-champ énergétique, mais aussi une
sorte de transmetteur d'informations entre la chair et les corps subtils
supérieurs. Cependant, avec l'affaiblissement du corps éthérique, cette
connexion s'affaiblit et est souvent complètement rompue. Tant que
l'Humanité, complètement hypnotisée, vivra sa vie mécaniquement et in-
consciemment, et qu'elle demeura dans l'Univers industriel, où règnent
les machines de la mort froide, elle sera écrasée par le poids des té-
nèbres et vivra conditionnée par la matière, mais dès qu'elle atteindra
l'atmosphère spirituelle en passant par la transformation multidimen-
sionnelle dont je parle, elle sera libre.
Encore conditionné, l’Homme est tombé en dessous de l'Humanité, voire
en-dessous des animaux, vu qu'elle ne sait même pas communiquer avec
les animaux ; une chose si simple — quel échec ! Les foules vivent comme
de pauvres pierres entassés les uns sur les autres, ou comme des ma-
chines, complètement dénuées de conscience. L'Humanité a travaillé dur
mais les problèmes s'empilent et les choses s'empirent, de plus en plus
de maladies font surface ; tout son travail est dénué de sens — elle n'a
aucun réel contrôle. L'Humanité ne sait pas comment le Soleil va se le-
ver, comment les animaux se rapprocheront des hommes à nouveau,
comment les oiseaux vont chanter à nouveau et comment les fleurs vont
s'ouvrir, comment le Ciel va s'ouvrir. Comment, lorsqu'elle aura atteint
la dimension éthérique, quatre-vingt pourcent des maladies vont mira-
culeusement disparaître. Une fois, un homme n'a pas pu trouver de mé-
decin et ne put ainsi acquérir de remède à sa maladie. Alors il décida de
rejoindre l'endroit où il voulait mourir. Mais en traversant une montagne
il trouva des cerisier en fleurs ! Tout est devenu lumineux, c'était partout
— la vie éternelle, la piété, la bénédiction, la béatitude. Il a pu voir les
arbres pour la premières fois, vivant, les petites feuilles d'herbe roses
étaient si belles, si fragiles dans leur forces... si agiles, si sensibles, si
délicates. Il planait dans les airs hors de son corps physique, puis comme
une goutte de rosée, il est revenu dans son corps physique. Puis cet
homme a consulté un autre médecin, qui lui dit : « Vous êtes en bonne
santé. » Pour tous les malades dans le monde, ces cerisiers en fleurs est
le seul médecin à pouvoir les sauver ! Vous pouvez rêver, vous pouvez
penser. Il y a eu beaucoup de philosophes et de pseudo-scientifiques qui
ont été considérés comme des mystiques, comme des guérisseurs, mais
rien n'en est sorti, sauf de beaux arguments de pensées ou de soi-disant
médicaments ; déconnectés de la véritable nature de la vie et de la réa-
lité, non scientifiques, non pragmatiques, impossible à transformer en
réalité. Un médicament traite une maladie, puis dix nouvelles maladies
font surface... Vous devez avoir entendu la définition d'un fou : un
aveugle, par une nuit sombre, dans une ville non éclairée, à la recherche

162
de quelque chose, d'une vérité. La question c'est — il y a-t-il une issue
? Chercher la vérité, c'est se mettre en quête, abandonner l'ancien
monde, abandonner ses croyances, partir à l'aventure, explorer la Terra
incognita, plonger dans l'inconnu, embrasser le mystère de la mort.
Vos scientifiques ne vivent pas dans la vérité, ils sont ivres, ils sont fous,
ils sont malades. C'est le sens originel du rêve : parce qu'ils croient que
le monde entier est malade et qu'il faut absolument trouver des médica-
ments, les maladies font surface. Et peu importe combien de médicament
seront créés, de nouvelles maladies feront surface, parce que quatre-
vingt pourcent des maladies viennent de la croyance selon laquelle le
monde est malade, tout le monde tombe malade. Ce n'est pas normal,
l'Univers tout entier est rempli d'énergie vitale, mais les gens sont ma-
lades, ils ne sont pas libres, il doit donc y avoir des chaînes sur leurs
pieds et autour de leur cou, des menottes sur leurs mains, et elles doivent
être brisées ; l'Humanité doit impérativement transcender la première,
la deuxième et la troisième dimensions pour jouir de la liberté. Et l'éner-
gie sexuelle, l'énergie universelle, l'énergie éthérique, l'énergie vitale
de la vie sera comblée à un niveau supérieur. Comme si une graine ger-
mait, qu'une rose fleurissait, et que ses douces pétales de rose s'envo-
laient gracieusement vers une porte céleste qui s'est ouverte. Si vous
vous battez avec le fait que la fleur finit par mourir et que ses pétales
s'envolent, alors il n'y aura aucune possibilité de floraison intérieure, de
floraison supérieure, aucune possibilité de guérison miraculeuse, aucune
possibilité de compassion. C'est pourquoi il faut transcender...
Voyez le monde se transformer devant vos yeux. L'ancien qui cède la
place au nouveau, et l'homme qui se tient a seuil de la vérité, lorsque les
arbres hivernales perdent leur feuilles d'herbes et que le Soleil du prin-
temps se lève et que l'existence toute entière chante dans toute sa spon-
tanéité et sa splendeur. — Chantez, dansez, célébrez, envolez-vous ! Ar-
rêtez vos tours de manège et libérez-vous en plongeant dans l'inconnu.
Si l'Humanité pouvait fermer toutes les industries dont l'éther artificiel
pollue, pour laisser la nature faire son travail, en seulement dix ans, le
niveau de l'éther se sera élevé, à un tel point que l'espace deviendra plus
transparent. Par cette transformation, vous pourriez enfin communiquer
télépathiquement ; cette communion avec la nature du vivant redonnera
au monde sa santé, sur le plan physique, cette énergie éthérique pro-
duira spontanément des milliers de guérisons miraculeuses à travers le
monde, et redonnera la vie heureuse à ses habitants. Vous pourrez aussi
transcender plus facilement, vous élevez plus facilement.
Les scientifiques pourront ensuite grâce à cette transformation, déve-
lopper une science plus fluide, plus imaginative, plus artistique, plus vi-
vante et plus consciente. Le deuxième état de la conscience, Svapna, la
conscience à l'état de rêve, à des qualités que vous n'imaginez même

163
pas. L'éther à des qualités, qui contrairement aux autres éléments,
celles-ci existent et se définissent uniquement par l'absence de qualité
opposées. Selon les anciennes écritures, la source de l'énergie, de la lu-
mière, de l'amour et de la conscience ; la façon dont l'éther se manifeste
en vous détermine votre relation à l'espace et au concept de création et
de liberté — votre façon d’être est ainsi connectée, avec votre capacité
à évoluer de façon équilibrée et spontanée. L'énergie universelle et
éthérique qui s'incarne dans la matière, après s’être divisée en deux
forces complémentaires, masculines et féminines, se divise à nouveau
en deux pour produire quatre forces élémentaires que l'on nomme les
éléments. En remontant le courant pour trouver les caractéristiques de
l'énergie éthérique, vous atteindrez ainsi la source qui transforme la ma-
tière, et par là, étant bien ancré dans la source de toutes les existences,
vous parviendrez à monter jusqu'au quatrième plan, voire au-delà. Sé-
duit, vous pourrez admirer la beauté des Cerisiers ornementales et des
Oliviers, et la résurrection de la nature. L'Herbe pousse toute seule ! Il
n'est pas nécessaire de faire quoi que ce soit, la seule chose qui peut
vous aider est de transcender pour devenir de plus en plus conscient.
Alors ne vacillez pas. Transcendez et sachez.
Dans la nouvelle ère à venir, la capacité à communiquer sera à son meil-
leur parce que l'éther sera très proche. À l’heure actuelle, la sphère
éthérique de votre planète est élevée à un certain point. Il fut un temps
où il était beaucoup plus élevé, puis avec l'apparition de l'industrie,
l'éther artificiel a remplacé l'éther naturel et le niveau est redescendu
— maintenant parce que tout ce qui est artificiel va être détruit, l'éther
va se rapprocher un peu plus. Quand l'éther est très proche et que je
veux vous transmettre quelque chose, je n'ai même pas à le dire. Même
si je meurs, vous obtiendrez, vous le saurez. Quand l'éther monte un peu
mais est encore à une certaine distance, si je meurs, vous ne le saurez
pas, il faudra quelques années pour que les fruits de mon travaille mû-
rissent, et encore quelques années avant de les cueillir. Mais mainte-
nant, si je vous pouvez goûter le doux nectar des immortels que je vous
sers, dans le silence, sans dire un mot, vous saurez ce que je veux vous
transmettre. Vraiment, je n'ai même pas besoin de parler, écrire suffit,
servir suffit.
Si l'éther monte un peu plus, vous pouvez le savoir par l'essence du
souffle. Si vous allez dans la forêt, vous ne verrez pas les merveilles de
l'éther, parce que votre vision est bloquée dans une certaine mesure ;
cependant, pour ceux qui sont capables de percevoir le contenue éthé-
rique, alors l'espace sera plus transparent, vivant, palpitant, comme si
vous étiez conscient de la brise du vent soufflant silencieusement sur les
feuilles. Sinon, l'une des façons les plus simples de sentir l'éther est par
l'odorat. La plupart des animaux qui y vivent ne connaissent les choses
que par l'odeur. L'éther à une odeur assez spéciale. En raison de cette

164
énergie vitale concentrée, l'éther est plus élevé dans les milieux natu-
rels. Dans la forêt, parce que l'éther est élevé, les animaux n'ont pas à
voir, ni à entendre — ils sentent. Si vous parlez, ou faites le moindre
bruit, ils seront confus, ils vous fuiront. D'autres animaux peuvent à
l'inverse, vous sentir et vous sauter dessus. Vous n'êtes pas inquiet qu'un
jour, tous les animaux de la forêt, se réunissent pour riposter ? — Je
veux dire, qu'ils vous observent et qu'ils se parlent. Si une personne sus-
pect entre par effraction, un chien pourrait se mettre à aboyer pour
avertir son Maître, et ainsi prendre par surprise le suspect, non parce
qu'il l'a entendu, mais parce qu'il sent. L'une des plus belles facultés que
peut posséder celui qui maîtrise le fluide éthérique est qu'il est capable
d'apprivoiser l'environnement et les animaux sauvages. Autrefois, parce
que le niveau de l'éther était très élevé, les animaux sauvages vivaient
en harmonie avec les hommes.
Lorsque l'éther est très bas, par exemple dans les grandes villes pol-
luantes, vous devez parler tout le temps — sinon les gens n'obtiendront
pas ce que vous voulez leur transmettre ; ils ne prêteront pas attention
à vos besoins. Vous devez parler et parler et frapper continuellement
pour créér une petite percée pour qu'ils l'obtiennent. Le contenu éthé-
rique dans l'atmosphère détermine votre sensibilité en terme de capacité
à communiquer. Mais cette communication n'est pas orale, l'ouïe est la
façon la plus difficile de sentir l'éther. L'oral est vraiment la pire manière
de communiquer, de transmettre quelque chose. Si une personne vous
aborde dans la rue, vous ne pouvez pas savoir ces intentions, tout ce
qu'elle vous dira est peut-être un faux. Connaître le deuxième corps peut
vraiment vous faciliter la vie, voire vous sauver. Si par exemple, la per-
sonne qui vous aborde dans la rue, paraît gentil, par sa manière de vous
parler, faites attention. Si elle posait sa main sur votre épaule ou votre
bras, parce que le toucher est une autre façon d'aborder les gens ; mais
que le poids de son toucher est lourd, allez-vous-en ! Plus le niveau de
l'éther est bas, plus le poids est lourd, plus la gravité vous tire vers le
bas — une personne dont le toucher est lourd est dangereuse.
La gravité est ce qui tue, quand une personne est fatiguée ou qu'elle
vieillit, son corps rétrécit parce que la gravité tue. Une personne qui ne
vit que dans son premier corps, qui va à la salle de sport tous les jours
depuis son enfance, sera plus petite qu'une personne qui a développé
son deuxième corps. Il y a donc beaucoup de chose à savoir à propos de
l'éther, et beaucoup de choses que l'on peut faire pour améliorer l'éther
ou créer un contenue éthérique, une atmosphère naturelle remplie
d'énergie vitale. Mais dans l'âge de fer, de l'industrialisation et du ma-
chinisme actuel dans lequel le monde s'écroule sous le poids des éner-
gies artificielles : l'éther est si bas qu'il est extrêmement difficile de
communiquer et de faire quelque chose pour que le monde soit sauver.
Le niveau est de l'éther est si bas qu'il ne sert à rien de leur enseigner

165
la méditation, les mantras, les yantras ou la télépathie, c'est une perte
de temps : ils n'atteindront pas mon Royaume à temps. Enseignez-leur
simplement la dévotion. S'ils sont pieux, ils généreront leur propre éther.
Et grâce à ce continu éthérique, ils percevront les choses plus facilement
et auront plus de chance de transcender et d'atteindre mon Royaume.
Au fur et à mesure que le niveau de l'éther s'élève à l'intérieur de chaque
individu, le niveau de l'éther dans l'atmosphère s'élèvera, et enfin ils
l'obtiendront ; la prise de conscience que tout votre corps et l'Univers
tout entier sont des structures organiques et électriques intiment liées
viendra naturellement.
À partir de la dimension éthérique les anciens mystiques ont pu calculer
l'âge macrocosmique du cosmos et son influence au niveau microcos-
mique, selon ses différents cycles — Satya Yuga, Treta Yuga, Dvapara
Yuga et Kali Yuga. En correspondance à l'enfance, à l'adolescence et la
maturité... Et ce n'est pas seulement de l'imagination. Vous ne pouvez
pas imaginer des expériences spirituelles ; ce sont des expériences à
vivre et à transcender. À moins que vous ne les connaissiez bien, il y a
aucun moyen de les imaginer, vous ne pouvez pas les créer. Et quand
vous les avez connus, quand vous les avez vécus, il n'est pas question
d'imagination, il est question d'expérience. Krishna a prévu une grande
période de croissance spirituelle et a amélioré l'intelligence humaine
5000 ans avant l'avènement de cette période, parce qu'il avait aussi
prévu qu'avant cette période, l'Humanité serait confinée dans la sombre
période de Kali yuga ; l'âge noir où la spiritualité est à son plus bas ni-
veau — c'est le monde actuel qui est menacé par les mâchoires du temps,
par la mort.
Kali doit être compris, c'est la mère du temps. En sanskrit, le temps s'ap-
pelle Kala, et la mère de Kala est Kali. Kala est compris comme le temps,
mais il y a un autre sens et c'est la mort. Kala signifie le temps et la mort.
C'est beau, parce que le temps, c'est la mort. À l'instant où vous entrez
dans la deuxième dimension, vous entrez dans la mort ; avec la nais-
sance, la mort est entrée en vous. Quand l'enfant naît, il entre dans le
Royaume de la mort. Maintenant, une seule chose est certaine : vous
devrez mourir. C'est vraiment la seule certitude. La seule chose certaine
dans la vie, c'est la mort. À chaque instant, chaque souffle vous rap-
proche de plus en plus près de la mort, et de partout, la mort vous re-
garde et vous observe. La barrière dans la deuxième dimension est le
temps et la mort. Parce qu'avec le temps, la division est entrée : avec la
vie, avec le temps, la mort est entrée. Mais croire que la mort est séparé
de la vie est le plus grand mensonge, le plus grand rêve. Dans la deu-
xième dimension tout est à l'envers. Plus vous monter d'une dimension à
une autre, plus vous vous rapprochez de la mort, et cela fait peur, alors
les gens stagnent dans la deuxième dimension.

166
Il y a environ trois mille ans, quelque temps après la fin de la guerre de
Kurukshetra, après que Krishna a laissé son corps, l'âge noir de Kali
Yuga a commencé. En 2012, l'ère du Dharma, l'ère de la Loi a pris fin, et
en parallèle, l'âge noir de la décadence spirituelle a aussi pris fin. C'est
pourquoi partout dans le monde, les gens ont cru que la fin du monde
aurait eu lieu. Depuis 2012, le monde est dans une transition quantique,
c'est-à-dire que ce monde n'est plus un enfant, mais il n'est pas encore
mûr pour autant. Les rêveurs, les poètes, les artistes rêveurs, ont profité
de votre ignorance pour s'enrichir en disant que la fin du monde aura
lieu en 2012 — c'est l'une des caractéristique de Kali Yuga, les gens se
parent des marques de l'Homme de bien, de l'homme éclairé, c'est-à-dire
qu'il y a une profusion de faux hommes de bien, de faux êtres éclairés.
C'est pourquoi vous ne leur faites pas beaucoup confiance — ils ne sont
pas fiables, vous les appréciez, ils sont amusants, mais ils ne peuvent
pas vous guider vers la réalité. D'autres part, vous ne pouvez plus recon-
naître le véritable homme de bien, l'homme éclairé.
Il y a un vieux dicton en Inde qui dit que pendant Satya Yuga, l'âge d'or
ou l'âge de la vérité, le Maître n'était pas nécessaire, mais maintenant,
à cause de la dégénérescence spirituelle, à cause de Kali Yuga, l'âge noir
ou l'âge des ténèbres, à cause du temps, à cause de la division, à cause
de la confusion, le Maître est une nécessité. Quelle est en la raison ?
Avant les gens étaient très attentifs, vigilants, alertes, conscients. Main-
tenant les gens sont vraiment insensibles, ambitieux, affamés, cupides,
faux, endormis, presque totalement inconscients. Maintenant le monde
tourne autour de l'argent et les gens vendent des marchandises avec de
fausses valeurs. Il y a beaucoup de tromperie, les gens prennent les avo-
cats comme Fabrice Di Vizio ou les chefs militaire pour des Maîtres. Tout
dans le monde est complètement à l'envers. Le but le plus élevé pour un
homme qui stagne dans la deuxième dimension est de remplir son ventre
et de satisfaire son appétit sexuel, l'habilité sexuelle est le critère par-
fait de sélection d'un conjoint. Maintenant, il n'y a plus de règle pour
devenir Roi, la noblesse n'existe quasiment plus. C'est pourquoi aujour-
d'hui les dirigeants sont si avides qu'il n'y a aucune différence entre eux
et les voleurs. Et parce que celui qui manque d'argent ne peut pas sou-
doyer est privé de justice par les tribunaux qui orientent le cours de la
justice en leur faveur, les gens volent les biens des autres, ils continuent
de voter pour telle ou telle loi stupide, pour tel ou tel président stupide,
et d’être complices sans le savoir, de tous les agents de la mort.
En bref, vous avez été trompé, et maintenant vous pensez que la fin du
monde ne vous arrivera jamais, vous vous trompez encore, parce que
vous vivez dans le monde des rêves, de manière irresponsable, la possi-
bilité que le monde se termine n'est pas loin. Vous avez été trompé du-
rant des vies et des vies, par tous vos ancêtres, par tous vos professeurs,

167
par tous vos prêtres, par tous vos prétendus saints et vos dirigeants et
autres gourous ; par tous vos Maître à penser et à suivre. Vous avez été
continuellement trompé ; et vous avez aussi trompé tant de personnes,
que vous en soyez conscient ou non, toute l'histoire de l'Humanité est un
mensonge ! Vint ensuite une immense amertume, de savoir que vous avez
été trompé et que vous vous êtes vous-même trompé. Cette frustration
a créé une grande méfiance en tout le monde et un manque de confiance
en soi. De sorte, que l’Homme est resté seul et méfiant envers l'art et la
spiritualité. Maintenant, les hommes sont perdus dans les ténèbres, la
plupart sont ignorants, d'autres sont tous simplement fous, ils s'imagi-
nent qu'en multipliant le confort matériel, ils trouveront le bonheur. Mais
ils ignorent la grande puissance de cette énergie externe, de la nature
matérielle, dont les lois strictes enchaînent les êtres à la matière et au
temps, et par là, à la mort. Les crises que traversent l'Humanité actuel-
lement ne sont rien d'autre que des crises de transition : les causes et
les effets sont la peur et la cupidité, la jalousie et la haine, la colère et
la violence. Les crises de transe rendent nerveux et compulsif, anxieux,
lâche et paranoïaque...
Les crises de transition sont perturbantes, une perturbation est ressentie
comme lorsqu'un enfant grandit et devient sexuellement mature. L'en-
fant commence à se sentir étrange dans son corps. Un nouveau corps est
là, une nouvelle force est là : une nouvelle source d'énergie devient dis-
ponible. Vous êtes dans une période transitoire. Maintenant, vous n’êtes
plus un enfant et vous ne pouvez pas encore être un adulte ; et entre les
deux, vous ressentirez un écart, vous ne vous adapterez à aucun monde,
et vous vous sentirez mal à l'aise. Entre les deux, vous serez perturbé,
vous traverserez une dépression. Il faut traverser cette période. Si votre
enfance a été détruite, si votre monde n'est plus, si la fin du monde doit
arriver, laissez tout cela se produire. Le monde entier ne va pas s'illumi-
ner comme ça, le prétendu éveil mondial que traverse actuellement l'Hu-
manité n'est qu'un rêve. Laissez le rêve se finir ; l'acceptation de la fin
est la seule façon de transcender.
Quand un enfant grandit et prend conscience du misérable monde dans
lequel il a été jeté, une première dépression est là. Dans la dépression,
dans l'agonie, la conscience devient difficile — c'est le moment d’être
conscient, mais les gens font exactement le contraire. Au lieu de traver-
ser consciemment la dépression, les gens commencent à penser qu'il est
temps de grandir, de réprimer ses ressentiments et d'imiter les autres...
Ils réfléchissent à des moyens d'en sortir. Mais personne n'a jamais pu
sortir directement de l'angoisse. Ainsi les gens se déplacent dans une
sorte de régression infinie. Ils sont déprimés, et au lieu de faire face à
leur ressentiments, au lieu de faire face à la réalité, ils créent les causes
pour une deuxième dépression. C'est-à-dire que si vous êtes déprimé à
cause de la dépression : une deuxième dépression s'ensuit. Essayez de

168
prendre conscience de ce qui se passe lorsque vous souffrez — ce n'est
pas seulement vous, beaucoup de gens à travers le monde souffrent si-
lencieusement ; le monde entier est malade ! Essayez de comprendre
pourquoi vous êtes malade, est-ce simplement à cause de vous ou à
cause du monde qui vous rend malade ?
Sartre dit que l'Homme vit comme s'il était jeté dans le monde. Chaque
enfant ressent en grandissant, l'impression d'avoir été jeté dans le
monde. Bien sûr, si vous ne connaissez pas votre centre, vous ressentirez
un profond rejet, comme si vous aviez été jeté dans le monde ; à la péri-
phérie. Par ce ressentiment, vous vous retrouvez loin du cœur de l'Uni-
vers ; votre agonie crée de la distance. Vous êtes un étranger ; vous
n'appartenez pas à ce monde, ce monde ne vous appartient pas et ne
vous appartiendra jamais. Donc, la peur et la cupidité, l'anxiété et l'an-
goisse, la jalousie et la haine, la colère et la violence... en résulteront
forcément. Vous pouvez essayer de fuir ces ressentiments intérieurs et
de conquérir le monde extérieur, mais tout votre effort est stupide. Un
Homme en tant qu'étranger dans l'Univers est voué à ressentir une pro-
fonde anxiété : peur, peur, angoisse... Toute sa vie ne sera qu'une fuite,
qu'un combat, et un combat voué à l'échec.
L'Homme a toujours vécu avec espoir ; il ressent et sait qu'il y a un âge
d'or, un paradis quelque part au loin... Dans les temps ancien, l'on appe-
lait ce ressentiment de la mélancolie ; aujourd'hui, l'on appelle cela une
dépression, et c'est l'un des problèmes psychologiques majeurs. La mé-
lancolie est décrit comme quelque chose positive, contrairement à la dé-
pression qui est plutôt décrit comme quelque chose de négative.
Cicéron dit : « La mélancolie est le partage de tous les hommes de génies.
» Si vous utilisez la conscience pour rendre votre mélancolie très très
enrichissantes, vous pouvez entrer au paradis. La porte du paradis est
toujours ouverte, et la mélancolie en est la clef. Quand vous entrez dans
un état de tristesse mélancolique, vague et accompagné de rêverie. Vous
êtes juste à la périphérie, et vous ressentez un écho du centre, mais vous
continuez à l'éviter parce que vous avez des préjugés contre la mélan-
colie. Ces préjugés viennent des circonstances sociales. Un enfant naît,
il est continuellement impuissant, il doit dépendre des autres, il dépend
de la mère pour la nourriture, pour les vêtements... il dépend du père
pour apprendre à s'imposer, pour travailler, alors il apprend que son bon-
heur dépend des autres. Et cette attitude demeure... quand l'enfance
s'en va, le conditionnement demeure. Votre appartement dépend de
votre salaire, votre salaire dépend de votre travail, votre travail dépend
de la société, etc... vous ne pouvez rien faire tout seul, cela vous fait
sentir impuissant ! Et c'est naturel de ressentir cela quand l'on dépend
des autres, parce qu'à chaque fois que vous êtes seul, vous êtes malheu-
reux — c'est le moment d’être conscient ! Parce que lorsque vous vous

169
sentez malheureux ou heureux, dans un état mélancolique ou eupho-
rique, vous êtes dans le deuxième corps.
La mélancolie est belle, cela peut vous garder enthousiaste parce que de
plus grandes choses vont se produire ; tous vos désirs vont se réaliser, il
y a une grande joie mélancolique dans l'anticipation. Vous souffrez, vous
êtes misérable dans le présent. Mais tout cela est complètement oublié
dans la mélancolie quand vous pensez à vos rêves qui vont se réaliser le
lendemain. Alors vous n’êtes plus triste, parce que la situation à changer
; mais la situation va encore changer. Ce changement n'est pas bon
parce que la réalisation de vos rêves n'est jamais devenue réalité. Beau-
coup de gens vivent en espérant et meurent en espérant. Même dans la
mort, les gens espèrent une vie dans un arrière monde qui n'existe même
pas — durant leur vie, ils n'ont jamais vraiment éprouvé de joie, de sens,
mais ces espoirs et ses rêves ont rendus leur misère tolérable. Plusieurs
fois durant votre vie, vous déprimerez, vous traverserez la dépression. Il
n'y a rien de mal à cela parce qu'à travers elle vous apprendrez et mûri-
rez. Chaque fois que vous êtes déprimé, soyez alerte, vigilant, conscient,
et attendez le moment où la dépression disparaît. De même, quand vous
êtes heureux, soyez alerte, vigilant, conscient, et attendez le moment où
le bonheur disparaît. Rien ne dure éternellement ; le bonheur disparaîtra,
la dépression disparaîtra. Si vous pouvez être conscient lors de ces in-
tervalles, si vous pouvez comprendre le mécanisme qui se cache der-
rière, vous atteindrez la félicité. Mais les gens ne sont pas du tout
alertes, vigilants, conscients. Que faites-vous à chaque fois que la mi-
sère est là, à chaque fois que vous entrez dans la deuxième dimension
et que vous vous sentez déprimé ? Vous vous sentez mal. « Pourquoi est-
ce que je suis déprimé ? Je ne devrais pas être déprimé. » Puis, vous
commencez à vous battre avec la dépression. La première dépression est
très bonne, mais la deuxième dépression est irréelle. Et cette deuxième
dépression obscurcira votre esprit ; vous manquerez le moment qui aurait
suivi la vraie dépression. Plutôt que de la transcender et d'atteindre la
troisième dimension, vous redescendrez dans la première dimension à la
recherche de plaisirs physiques-sensibles. Ces plaisirs ne durent pas,
alors à nouveau vous vous sentirez mal, et vous recommencerez à agir
de manière mécanique et inconsciente.
Lorsque vous êtes dans le deuxième corps, si vous êtes déprimé, soyez
déprimé. Ne cherchez pas la satisfaction des sens sinon vous retomberez
dans le premier corps. Lorsque vous êtes dans la deuxième dimension,
Svapna, si vous rêvez, rêvez. Il n'est pas nécessaire de se battre contre
vos rêves ou de chercher à changer vos rêves car ce comportement est
basée sur l'idée que ceux-ci sont réels : ils ne le sont pas ! Donc, ne
combattez pas vos rêves, ne créez aucune diversion, ne vous forcez pas
à partir de la deuxième dimension ; traversez-la. Permettez-vous de rê-
ver, permettez à vos rêves de se produire, que vos rêves se réalisent ; ils

170
s'en iront tout seul. De même, si vous vous sentez misérable de rêver, si
vous êtes déprimé, soyez simplement déprimé. Ne combattez pas la mi-
sère, laissez-la être, elle s'en ira toute seule. Si vous essayez d'y échap-
per, si vous essayez de créer quelque chose à l'encontre de votre état du
moment, vous êtes tout simplement stupide. La rivière coule toute seule
— laissez-la couler. Un jour, vous atteindrez l'océan. Et tout comme la
rivière disparaît dans l'océan, la misère disparaîtra. Car après la dépres-
sion, après la nuit noire de l’âme, il y aura l'aube de la libération et le
Soleil se lèvera. Vous-même vous disparaîtrez pour devenir l'océan. Ne
soyez pas déprimé à ce sujet, n'ayez pas peur de disparaître. Si vous
pouvez être alerte et conscient à ce moment-là, vous renaîtrez totale-
ment neuf ; frais et rajeuni. Si vous pouvez être conscient à ce moment-
là, vous serez heureux que vous ayez été déprimé, vous serez reconnais-
sant d’être déprimé parce que ce n'est qu'à travers la dépression que la
réalisation du bonheur est possible. Vous ne pouvez pas savoir ce qu'est
le bonheur, le bien-être, si vous n'avez pas connu le malheur et le mal-
être. Donc, n'y échappez pas.
Dieu n'a pas été assez puissant pour créer des êtres épanouis et éclairés
dès le début. Il vous éclaire avec tous son amour, sa miséricorde, mais il
ne peut pas rendre les impossibles possibles. Il ne peut pas réaliser vos
rêves ; les rêves du divin. Parce que le divin est centré en vous — en-
dormi à l'intérieur de vous.
Les prophètes religieux, les messies et les prétendus sauveurs vous pro-
mettent tous les plaisirs — qui sont condamnés ici — au paradis. Les di-
rigeants politiques, les idéologues sociaux, les utopistes vous promettent
la même chose — pas au paradis, mais ici sur Terre, quelque part loin
dans le futur quand il n'y aura pas de pauvreté, pas de classes, pas de
gouvernement et que l'Homme sera totalement libre et aura tout ce dont
il a besoin. Les deux, les religieux et les politiciens répondent essentiel-
lement au même besoin psychologique mais les deux vous racontent des
bobards. Pour les personnes matérialistes, les promesses des dirigeants
qui parle d'un avenir sans gouvernement sont attrayantes. Pour les per-
sonnes qui ne sont pas matérialistes, les chefs religieux ont répondu à
l'appel. Mais l'objet de l'appel est exactement le même : tout ce que vous
pouvez imaginer, tout ce dont vous pouvez espérer, désirer et rêver, sera
absolument accompli. Avec ces piteux espoirs supraterrestres et ces am-
bitions déréglées, les misères actuelles qui engloutissent le monde sem-
blent très petites ; cela vous donne un certain type d'opium pour échap-
per à la réalité de l'instant et pour que vous puissiez tolérer la souffrance
que vous traversez. Mais c'est du pur poison. Les religions du monde et
la politique ont détruit la vie de milliards d’êtres vivants et ils ont aussi
détruit votre vie, ils polluent et empoisonnent votre être même. Débar-
rassez-vous d'eux au plus vite ! Vous n'avez besoin d'aucune religion
pour être religieux, et vous n'avez pas besoin de politicien pour gérer

171
votre vie. Ils sont les créateurs de votre prison et de votre misère. Une
fois qu'ils auront disparu, une fois que vous arrêterez de répondre à ce
qu'ils vous vendent, une fois que vous arrêterez de rêver, votre âme sera
libre de voler comme un aigle royal sous le Soleil du vrai et du réel. Au
début, cet affranchissement vous plongera dans la nuit noire de l’âme,
vous vous sentirez déprimé. Que pouvez-vous faire ? Tout ce que vous
ferez sera fait à partir de la dépression, donc cela créera plus de confu-
sion. Vous pouvez prier Dieu, mais si vous priez en étant si négatif, vous
ferez que déprimer Dieu par vos prières, c'est injuste. Vous pouvez faire
l'amour, mais une fois que ce sera fini, vous vous sentirez frustré. Quoi
que vous ferez, quoi que vous fassiez, la dépression vous suivra comme
votre ombre. Vous ne pouvez pas échapper à votre ombre, en essayant,
vous deviendrez simplement de plus en plus confus, frustré, déprimé, et
cela peut continuer à l'infini. Il vaut mieux rester dans la première dé-
pression que de créer un deuxième cercle, puis un troisième cercle... La
première dépression n'est que le reflet de la première dimension. La pre-
mière dimension est pur bonheur, mais vous êtes inconscient. Donc ce
bonheur finit pas disparaître et vous entrez dans la deuxième — soyez
alerte ! C'est le moment d’être conscient !
Selon le Bouddha, les causes de la souffrances humaines viennent de
l'incapacité à voir correctement la réalité. Ce n'est pas la dépression
elle-même qui vous rend misérable. La dépression n'est rien d'autre que
de la dépression. Ce sont les causes et les effets qui sont derrières votre
dépression qui vous rendent misérable et dépressif. Osho a dit que la
dépression n'est rien d'autre que la répression. Vous êtes déprimé parce
que vous ne vous êtes jamais permis de vous exprimer ouvertement, to-
talement ; tout a été réprimé dans le monde — le sexe, la peur et la cu-
pidité, la jalousie et la haine, la colère et la violence... Ils sont en ébul-
lition à l'intérieur de vous. Cette ignorance, et les illusions qu'elle en-
traîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les
autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses.
C'est en ce libérant du « Sāndú » : des trois poisons — l'égarement ou
l'ignorance ; la soif ou la l'avidité, la jalousie ou la convoitise ; l'aversion
ou l'orgueil, la haine ou la colère. Que vous pouvez parvenir au nirvana.
La dépression est un don de Dieu. Si vous la combattez, vous créerez une
deuxième dépression, ce qui est dangereux car cette deuxième dépres-
sion vous renvoi à votre corps physique et les maladies de la deuxième
dimension peuvent se propager dans la première dimension et vous
rendre physiquement malade. La première dépression est donnée par
Dieu pour que vous puissiez atteindre l'Aube de la libération et entrer au
paradis. La deuxième dépression est une création mentale ; ce n'est pas
donné par Dieu, c'est la vôtre, c'est le fruit de vos interprétations men-
tales. Dans la deuxième, vous vous déplacez dans des sillons mentaux ;
ils sont infinis et écrasants. Vous vous perdez dans vos pensées, dans

172
vos rêves, dans le monde de Māyā. C'est ce que signifie être déprimé —
vous êtes perdu. Quand Sartre dit que vous avez été jeté dans le monde,
le terme même, la formulation même montre que vous n'appartenez pas
au monde et que vous êtes perdu. Ce monde apparaît donc comme l'en-
nemi. C'est pourquoi l'Humanité est violente ; la guerre et le suicide en
seront le résultat. Le résultat de tout ce qui a été réprimé sans votre
consentement. Le mot même, le choix du terme « jeté » signifie que vous
avez été forcé sans votre consentement. Maintenant, vous êtes assis sur
un volcan, et ce volcan peut entrer en éruption à tout moment. C'est
pourquoi toute l'Humanité est angoissé quant à l'avenir. Si ce volcan ex-
plose inconsciemment, tout disparaîtra en fracas ! Il ne peut en être au-
trement que si vous ne vous sentez pas étranger à ce monde, que si vous
n'avez pas été jeté dans le monde, forcé à vous assoir sur un volcan,
mais que vous avez grandi en tant que partie organique et que vous re-
connaissez que le monde est corrompu. Si vous autorisez le simple fait
que vous êtes déprimé et corrompu, vous deviendrez plus sain d'esprit et
le volcan disparaîtra. Soudainement, le monde de Māyā s'évaporera, au-
cune nuage toxique ne sera là et le Ciel sera dégagé. Si vous n’êtes pas
déprimé par votre dépression, qui n'est pas seulement votre dépression
mais l'état actuel du monde entier, vous pouvez créer une percer dans
cette dépression et entrer par cette porte céleste. Et c'est ce qu'en-
seigne Osho Bhagwan, le Bienheureux sur lequel le Ciel déverse des
fleurs : « Une fois que vous savez que la dépression est une opportunité
de réaliser la potentialité de l'existence elle-même — comme si l’exis-
tence elle-même avait pris conscience de vous — si vous vous sentez et
vous vous réalisez vraiment de cette façon ; vous avez appris l'une des
lois ultimes de la vie : que la vie utilise le contraire comme un arrière-
plan, comme un Maître. »
Vous ne pouvez pas réussir contre l'existence, vous pouvez réussir avec,
mais jamais contre. De même, vous ne pouvez pas réussir contre la souf-
france, la dépression et la mort, vous pouvez réussir avec, vous pouvez
les dépasser, mais jamais si vous vous battez contre. Si vous voulez to-
talement transcender la deuxième dimension, vous devez faire face à
votre passé dans le moment présent ; vous devez vous libérer de votre
passé pour vraiment être dans l'ici-et-maintenant, totalement présent.
Tant que vous n’êtes pas conscient de votre passé qui vous a amené au
présent, vous n’êtes pas vraiment dans le présent, pas totalement. Vous
n'existez pas, vous existez comme une ombre et une ombre n'est rien ;
vous ne pouvez rien faire avec, c'est juste un reflet. Donc, si vous dépri-
mez, laissez cela être ; ne vous battez pas sinon le passé se répètera. Si
vous déprimez, soyez juste totalement déprimé. La première fois, c'est
difficile, mais après cela, vous serez toujours dans deux corps : dans le
premier et le second, tout en étant au-delà des deux. Donc, votre point

173
d'attention sera maintenant dans deux domaines : deux dimensions —
car la dualité a été transcendée.
Dans la transe de Māyā, vous êtes perdu, dans votre agonie, vous êtes
seul, plongé dans un état hypnotique, vous cherchez la sécurité, le con-
tentement dans les plaisirs insensées, dans la satisfaction de la luxure
et dans les substances intoxicantes. C'est pourquoi les personnes blo-
qués émotionnellement dans la deuxième dimension, peuvent plus faci-
lement tomber dans la drogue. C'est le corps éthérique qui a été in-
fluencé ; si vous êtes dans une transe profonde, si vous êtes dans un état
hypnotique, votre deuxième corps peut être influencé. Et c'est la diffé-
rence entre un être éclairé et un être non-éclairé ; l’être éclairé n'a pas
de passé ni aucun mécanisme inconscient. Il connait son fonctionnement
interne, son mécanisme interne, sa vie intérieure, donc il ne peut pas se
faire hypnotiser. Peu importe l'hypnotiseur, aucune hypnotiseur, même
le plus grand hypnotiseur ne peut pas hypnotiser un être éclairé. L'hyp-
notisme n'est pas un pouvoir entre les mains de l'hypnotiseur. Tout le
monde pense que c'est un pouvoir magique entre les mains de l'hypnoti-
seur ; ce n'est pas le cas — c'est votre pouvoir, le pouvoir de votre deu-
xième corps. Un hypnotiseur ne peut pas hypnotiser un être éclairé
parce que l’être éclairé n'a pas d'esprit ; tout ce que vous pouvez faire
avec l'hypnotisme concerne l'esprit ; tout ce qu'il y a dans l'esprit — les
émotions, les préjugés, les mauvaises habitudes, les addictions... toutes
ces choses peuvent être transformées par l'hypnose. Mais quand vous
n’êtes pas identifié à votre esprit, quand vous êtes au-delà, rien ne peut
vous toucher, ni vous affecter. Je ne dis pas qu'une personne éveillé ne
peut pas être hypnotisé, je dis qu'il ne peut pas se faire hypnotiser, mais
il peut s'auto-hypnotiser. Les hypnotiseurs peuvent hypnotiser les per-
sonnes non-éveillés parce qu'elle dorment sans aucune aucune cons-
cience de soi dans leur sommeil. Pour hypnotiser une personne, la per-
sonne doit être endormi. C'est pourquoi vous ne pouvez pas hypnotiser
une personne éveillée. Mais l’être qui est conscient même en dormant
peut s'auto-hypnotiser ; or l'hypnotisation ne le touche pas directement.
Beaucoup pensent que Māyā signifie « l'illusion ». Cette traduction est
totalement fausse. La signification exacte de Māyā est « magie » ou «
l'hypnose », cela signifie que l'esprit à la capacité de manifester tout ce
qu'il croit. Qu'importe ce qu'il croit, ça finira par lui arriver, sa croyance
va s'actualiser. Les alcooliques par exemple croient être dans le besoin
de consommer, alors ils consomment. Les enfants eux, croient que s'ils
ne font pas leur preuve, ils seront rejetés, alors ils commencent à imiter
les autres, à suivre leurs croyances. Et si l'un de ces enfants décident de
se rebeller, de ne pas suivre les autres mais sa propre conscience, sa
propre vérité intérieure, alors il sera en effet rejeté ; tout ce qu'il ac-
cepte et croit commence à se produire. Même ce que vous n'avez jamais
formulé consciemment commencent à se produire ; parce que vous

174
n'avez rien fait pour empêcher cela, vous êtes déjà hypnotisé. Bien que
vous ne le sachez pas forcément ni ne sachiez comment vous êtes de-
venu hypnotisé et quel genre de techniques vous avez utilisé pour arriver
jusqu'ici, vous l’êtes durant toute votre vie. Si cela devient clair, le sort
hypnotique se brisera tout seul — et une fois que vous serez désensor-
celé ; entrer à l'intérieur et connaître votre deuxième corps deviendra
possible, parce que l'hypnose, fondamentalement, est le monde de Māyā.
Tout ce que vous vivez, tout ce que vous êtes, tout ce que vous ressentez,
tout ce que vous pensez, est basé sur des projections hypnotiques. Vous
voyez une émission de télévision en direct, vous voyez la réalité en di-
recte ; cette réalité en directe n'appartient pas à l'émission de télévision,
parce que quelqu'un d'autre peut regarder la même émission et ne pas
la sentir réaliste du tout. Et la personne qui est filmée en directe peut
voir des choses que vous ne voyez pas. Donc, cette réalité en directe
appartient à votre projection. Vous pouvez ainsi vous hypnotiser en re-
gardant n'importe quoi. Et toute la société, la culture, l'éducation, la po-
litique, les soi-disant religions et les soi-disant coachs de vie utilisent
cette faiblesse. Tous vos enseignants l'utilisent tous. Par exemple, les
entreprises l'utilisent. Qu'est-ce que la publicité ? Il s'agit simplement
de répéter une chose particulière pour quelle deviennent hypnotique.
Quelqu'un continue de répéter ce qu'on lui a dit en disant que l'éducation
scolaire est une bonne affaire — tous votre entourage, vos parents et
vos amis continuent à le répéter. Vous continuez à écouter, vous conti-
nuez à aller en cours pour écouter des conneries : cette pensée senti-
mentale est entrée dans votre esprit : « l'éducation scolaire est une
bonne affaire. » Cela entre d'abord dans votre esprit puis se propage
dans la première dimension, vous vous déplacez physiquement selon vos
projections.
Je veux que vous comprenez très clairement que ce n'est pas l'objet
d'une publicité qui vous exploite, un objet n'est qu'un objet inanimé. Ce
n'est pas non plus le corps physique qui est exploité, mais le deuxième
corps, le corps vital. Autrefois les esclaves étaient marqués physique-
ment, aujourd'hui les gens sont marqués émotionnellement et mentale-
ment. Votre inconscient, votre corps éthérique a été utilisé et exploité,
mais vous n'en savez rien. Si vous êtes un entrepreneur indépendant,
vous penserez que vous avez choisi la vie que vous vivez actuellement,
mais vous n'avez absolument rien choisi. Si vous étiez riche — et vous
l'étiez de naissance — si l'on vous avait permis d'avoir tout ce qui vous
revient de droit : un toit et de la nourriture gratuite — tel est votre droit
de naissance. Alors vous seriez certainement en train de vivre une autre
vie : plus naturelle, plus juste et plus saine. Mais l'on vous a exploité. Si
vous êtes riches et matériellement comblé, ne pensez pas être indépen-
dant — vous ne l’êtes pas. Quoi que vous décidez d’être, vous ne l’êtes
pas. Quoi que vous décidez de faire, quatre-vingt-dix-neuf pourcent de

175
vos choix ne sont pas les vôtres — vous ne pouvez pas choisir parce que
vous ne pouvez même pas choisir qui vous êtes. À moins que tout le mé-
canisme hypnotique ne s’arrête, à moins que vous entrez à l'intérieur et
que vous connaissez votre corps éthérique, vous ne pouvez pas savoir
qui vous êtes et vous ne pouvez pas choisir. Vous êtes forcés, avec ou
sans votre consentement, vous êtes manipulé pour choisir quelque chose
au détriment du reste. Ceux qui traversent de grandes épreuves dans la
vie, ne l'ont pas forcément décidé ; ce n'est pas à eux d'en décider. Tout
ce que l'on peut décider, se tient seulement à ce que nous allons faire du
temps qui nous est imparti.
Les Maîtres de la vie libérée disent que les formules de l'avenir sont
contenues dans les formules du passé. Les formules de votre avenir sont
déjà contenues dans une graine que vous portez avec vous depuis de
nombreuses vies. Tous ce que vous avez réprimé au fond de votre être
dans vos innombrables vies antérieurs et dans cette existence présente
remonteront un jour à la surface. Tout existe dans cette graine : chaque
détails de vos vies précédentes et de vos vies à venir sont enregistrés
dans cette graine : la graine porte votre prochaine vie, quel type de sol,
quel type de plante, quel type de feuilles, quel type de fleurs, quelle
couleur, quelle hauteur, quel âge, quelle durée de vie... Si vous pouvez
lire la graine, vous pouvez savoir comment vous serez dans votre pro-
chaine vie. Si vous pouvez comprendre cela, alors vous pouvez aussi
comprendre le destin, bhagya — le destin a un sens très profond. Mais
la théorie du destin, de la prédétermination, est ce qui crée des pro-
blèmes, parce que vous la prenez comme une théorie — non seulement
comme une théorie, mais aussi comme une Loi. Vous pensez que tout est
déterminé à l’avance mais rien n’est déterminé. Le destin n’est rien de
plus qu’un dispositif sur la voie, un guide spécifique. Donc, la question
n'est pas là, l'avenir n'est pas là, tout cela n'est qu'un déploiement in-
conscient de la graine.
Si vous allez voir des astrologues, des prophètes, des prédicateurs de la
mort, et qu'ils vous disent quelque chose, alors quand cela arrivera, vous
penserez qu'ils ont prédit votre avenir. C'est tout le contraire qui se pro-
duit : parce qu'ils ont prédit, votre esprit s'est auto-hypnotisé et c'est
arrivé. Si quelqu'un dit que vous allez mourir dans une semaine, la pos-
sibilité est là — non pas parce qu'il peut lire votre avenir, mais parce
qu'il prédit votre avenir. La mort peut arriver à tout moment, mais si l'on
vous dit que vous allez mourir dans une semaine, alors cette dernière
semaine bougera continuellement dans votre esprit : vous ne pourrez pas
dormir, vous ne pourrez pas rêver, vous ne pourrez pas aimer : tout ce
dont vous penserez et ressentirez est que vous allez mourir dans une
semaine. Cela deviendra une autohypnose, un chant. Plus les jours pas-
sent, plus vous vous déplacerez rapidement vers la mort. Et la prophétie
s'accomplira à la fin de la semaine...

176
Il est possible de savoir à l'avance que la mort invisible approche, cela
n'est pas un problème, vous avez mis environ neuf mois à naître, donc
vous pouvez savoir neuf mois à l'avance que cela va se produire. Il y a
une relation de cause à effet : la naissance mène à la mort et la mort
mène à la naissance. Mais prédire sa mort est une toute autre affaire...
Il est arrivé une fois qu'un homme ait prédit sa mort. Il avait prédit la
mort de nombreuses personnes et elles se sont produites, alors il est de-
venu certain que ses capacités de prédictions étaient pertinentes. Et il
vieillissait, alors quelques amis lui ont suggéré de prédire sa propre mort.
Il a étudié ses mains, ses cartes, les signes et tout — tout cela est stupide
— puis il a décidé que sa propre mort allait arriver à telle ou telle date,
à six heures du matin. Et puis il a attendu. À cinq heures, il était prêt,
assis près d'une horloge. Le tic-tac d'une horloge est pratique pour l'hyp-
nose, alors à chaque instant... la mort se rapprochait de plus en plus. Et
puis l'horloge annonce qu'il est six heures moins quelques secondes ; il
était toujours en vie, comment est-ce possible ? Les secondes ont com-
mencé à passer, et quand l'horloge a sonné à six heures pile, il a sauté
par la fenêtre ; a six heures il est mort exactement comme il l'avait pré-
dit.
Faites attention à tous les prédicateurs de la mort qui parlent de la fin
et qui l'attendent, qui prient depuis des siècles pour qu'elle arrive. Je dis
aussi que la fin est proche, mais ce n'est pas une prédiction, c'est tou-
jours là ; et je ne l'annonce pas pour qu'elle se produise, je vous dis que
la fin est proche pour créer une situation d'urgence afin que vous com-
mencez à faire ce qu'il faut pour que cela ne se produise pas — parce
qu'il n'y a pas d'autre moyen. À moins que vous ne soyez pleinement
conscient lors de la mort, à moins que vous ne voyez la mort invisible
s'approcher comme un voleur dans la nuit, vous ne pouvez pas vaincre
Māra. Si la fin des temps a lieu, et elle aura lieu, les auteurs de cet évè-
nement sont du côté de la culture, de l'atavisme, de l’éducation, de la
pression médiatique, et surtout de la religion, de toutes traces qui, si l’on
veut bien examiner la question sereinement, sont les témoins du condi-
tionnement passé, et les causes du conditionnent actuel qui mène le
monde à l’anéantissement ultime. Ce n'est pas seulement la raison des
millénaires, c'est aussi leur folie qui éclate en vous maintenant. Le
monde est un asile de fous, plein de ceux à qui il faut prêcher de se
détourner de la réalité. Les prédicateurs de la mort vous attirent au loin
avec leurs prédictions, par l'appât de la vie éternelle : ils vous mènent
constamment vers la fin, mais la fin n’arrivera jamais. Ô ces grands ado-
rateurs de la vie ! Cherchant la vie éternelle dans le futur lointain qui
n'existe que dans le futur projeté par leur esprit inconscient, ils ne
voient pas ce qui est proche d'eux — tout ce qui est toujours là pour
l'éternité. Outre qu'ils gardent la foi en leurs piteux espoirs suprater-
restres ; ils ne peuvent vivre qu'en fuyant dans le mensonge. Ils espèrent

177
que peut-être demain, un miracle se produira. Peut-être que demain, un
messie, une incarnation de Dieu ou un quelconque prétendu « sauveur »,
descendra avec les nuées, leur donnera le Salut, et qu'ainsi, ils seront
toujours avec le Seigneur. En tout cas, ces piteux espoirs et leurs pré-
dictions leur donnent un certain type d'opium pour qu'ils puissent tolérer
la souffrance qu'ils traversent depuis des millénaires. Mais je suis per-
plexe : de quel genre d'existence s'agit-il ? C'est dukkha — la misère, la
souffrance, l'insatisfaction, la mort, la més-existence. Le lent suicide de
tous, c'est ce que les prédicateurs de la mort appellent « la vie ». Ils ac-
cordent tous de l'importance au suicide — mais pourquoi ne se sont-ils
pas suicidés ? Quelque part encore au fond d'eux, ils espèrent peut-être
avoir tort : peut-être qu'avec un peu plus de patience, un peu plus d'at-
tente, le messie va venir et Dieu les sauvera. Toute cette misère et cette
souffrance qu'ils traversent n'est peut-être qu'un test de foi. Depuis des
millénaires ils prient pour que leurs prédictions de la mort se réalisent —
depuis des millénaires ils attendent la mort. Ils meurent et se réincarnent
en oubliant tout : leur attente se répète, et aujourd'hui encore ils atten-
dent et prient à genoux : ni le messie ne vient, ni la misère ne disparaît.
Au contraire, elle ne cesse de s'aggraver. Hélas ! Il y a près de deux mille
ans, un homme de Dieu leur a dit : « Bientôt, je viendrai. » Alors ils at-
tendent... Combien de temps faudra-t-il pour que leurs espoirs se réali-
sent ? Le bientôt n'est-il pas fini ? Et si leurs espoirs et leurs prédictions
se réalisent, parce que personne n'a rien fait pour ce qui est juste : pour
grandir et être libre, pour être plus conscient, pour être plus gay et plus
aimant, pour être plus créatif, pour être plus extatique et plus silen-
cieux... et pour manifester le Royaume de Dieu en ce bas-monde maté-
riel. Si leurs prédictions et leurs espoirs se réalisent ; si la fin a lieu à
cause de leur ignorance et leur attentes, de leur inconscience et de leur
indifférence, alors toute vie disparaîtra de la surface de la Terre — le
Royaume de Dieu lui-même.
Soyez attentif à votre esprit, l'égo à des mécanismes rusées pour vous
tromper vous-même. N'espérez-pas qu'en prient, un messie va venir
vous sauver ! Sauvez-vous vous-même ! N'espérez pas qu'en travaillant
dur comme un esclave pour gagner votre vie, qu'un jour vous serez libre
et heureux. Ou qu'en travaillant dure pour voir vos espoirs se réaliser,
qu'un jour vous serez éveillé. Abandonnez tout espoir, laissez tomber
toutes vos croyances. Soyez simplement dans l'ici-et-maintenant, il n'y
a pas d'autres moments ; vous n'avez pas d'avenir. Il n'y a jamais eu de
lendemain, le lendemain n'est jamais venu et ne viendra jamais. Si vous
vivez cet instant passionnément et intensément, sans faire de compro-
mis, vous l'atteindrez : la félicité du nirvana — car si vous jouissez tota-
lement de l'instant présent, comment l'instant d'après peut-il être laid ?
Votre intensité grandira, votre aura grandi, vous serez plus pure, vous
devez l’être ; il n'y a pas lieu de penser. Si vraiment vous vivez dans le

178
présent, l'esprit cesse d’être, et avec l'esprit, l'absence de désir suit.
L'égo et le désir existent ensemble. Quand l'égo tombe parce que vous
avez atteint le pur présent, il n'y a pas d'espoir parce qu'il n'y a pas
d'avenir. Au début, vous vous sentirez très désespéré et impuissant, vous
aurez envie de revenir dans le monde, car vous avez peur de vous aban-
donner totalement à l'instant présent : dans le pur présent, vous ne pou-
vez pas espérer, cela ne mène nulle part. Et parce que vous avez peur
de vous retrouver au milieu de nulle part, vous retournez dans le monde,
beaucoup y retournent ; et malheureusement ils ne retournent plus ja-
mais à l'intérieur. Chacun d'entre vous êtes déjà tombé dans une vie ou
une autre près de l'abîme. Vous avez tous déjà été une fois près du néant,
puis la peur vous a saisi et vous vous êtes échappé. Maintenant, vous
faites des rondes, il arrive que vous entrez à l'intérieur, mais ensuite un
mauvais souvenir remonte, et vous remontez avec lui, votre passé conti-
nue ainsi à se répéter, votre égo continue à créer de nouveaux mirages.
Au plus profond de vos souvenirs passés, ce souvenir est là ; cela devient
l'obstacle. Chaque fois que vous essayez de retourner à l'intérieur, la
peur remonte à travers ce souvenir passé au plus profond de votre esprit
inconscient, cela perturbe votre égo à nouveau et il vous dit : « Continuez
à penser ; ne faites pas ça, continuez de courir vite, vous l'atteindrez. »
Et depuis des vies et des vies vous continuez à courir sans jamais l'at-
teindre, quel que soit le nombre d'années de lumière vous avez parcouru,
et quelque que soit la vitesse à laquelle vous allez, vous ne l'avez tou-
jours pas atteint. Dès votre naissance, vous êtes entraîné à courir après
des chimères. Il est vachement difficile de trouver un bébé qui n'a pas
été entraîné à courir, parce que personne ne veut que vous l'atteignez :
les gens ont si peur qu'ils ont peur pour vous, et en essayant de vous
protéger, ils pensent vous aider, mais c'est tout l'inverse qui se produit.
C'est pourquoi le Bouddha appelle cette vie : dukkha — la misère, un
malaise, un mirage. Vous espérez atteindre l'éveil mais ne l'atteignez
jamais. La vie que vous vivez n'est pas la vraie vie, c'est juste un rêve.
Vous pouvez douter du Bouddha, mais vous ne doutez jamais de votre
propre esprit ; c'est l'obstacle. Parce que vous pensez que c'est votre
esprit, vous n'en doutez jamais. Alors soyez attentif à votre esprit et ses
mécanismes rusés pour vous tromper vous-même : ne pensez pas que
votre esprit ne vous joue pas les mêmes tours. Les autres peuvent vous
hypnotiser et vous tromper, mais en réalité il est beaucoup plus facile de
se duper soi-même.
Sachez donc que vous n’êtes pas votre esprit et que votre esprit n'est
pas le vôtre, c'est juste un produit social. Ce n'est pas le vôtre ! Parce
que tout le monde pense pareil, que l'éducation scolaire est une bonne
affaire, cela vous va. Parce que vous pensez que c'est votre esprit, vous
n'en doutez jamais. Mais cet esprit qui vous a été donné, vous a été
vendu, imposé. Vous avez été enseigné et conditionné d'une certaine

179
manière. Dès l’enfance, votre esprit a été créé par d’autres — société,
enseignants, parents… Le passé crée votre esprit, influence et condi-
tionne votre esprit. Le passé mort s’impose continuellement aux vivants.
Faites attention à ce que votre esprit ne vous joue pas de mauvais tours
: celui-ci peut vous faire croire que vous avez confiance en vous et peut
vous forcer à faire des conneries à l'encontre de votre véritable être,
simplement pour que vous puissiez prouver au monde et à vous-même,
que vous avez confiance en vous et que vous êtes heureux, épanoui ;
avec autant d'acharnement que vous avez quelque chose à camoufler.
Ne confondez pas la conscience du réel et l'autosuggestion. Vous pouvez
être abusé ; mais notez que vous pouvez aussi vous duper vous-même. À
chaque fois que vous vous plaignez du gouvernement et que vous pensez
en être affranchi, vous vous dupez vous-même. À chaque fois que vous
pensez que le gouvernement profite de votre confiance, vous vous dupez
vous-même. Que les gens abusent de votre confiance, ce n'est pas nou-
veau, et que vous vous sentez frustré à chaque fois que cela se répète,
ce n'est pas non plus nouveau. Cette répétition est un abus de foi aveu-
glante. La vraie foi, la vraie confiance en soi s'établit sur un « savoir
authentique » et une observation intérieure dénuée d’artefact ; par op-
position à une confiance strictement psychologique qui n’est qu’une
forme d’autosuggestion. Les croyances, les a priori et l'imagination qui
encombre les limbes de la conscience à l'état de rêve, Svapna, peuvent
alimenter des illusions et provoquer des déceptions cuisantes à répéti-
tions. D'autres part, quand je dis de rester avec votre perfection innée,
quand je dis que lorsque vous déprimez, soyez totalement déprimés, ou
que lorsque vous vous sentez heureux, soyez totalement heureux. Je dois
vous rappeler que vous devez être alerte, vigilant, conscient. Si vous
vous répétez des formes d'autosuggestions : « Je déprime ou je suis ca-
pable de faire ; je peux me faire confiance ; je suis intelligent. » Alors
vous perdez conscience — vous n’êtes plus vigilant. Cette méthode ap-
parentée est une méthode débilitante et médiocre des psy et des soi-
disant coachs de vie. La superficie, les formes, sont des mauvais feelings
qui peuvent aussi alimenter des illusions et profondément décevoir.
Pour avoir vraiment confiance, il faut d'abord que vous vous connaissez
vraiment ; voyez clairement tous les conditionnements, les peurs, les an-
goisses, les désirs, les croyances, les théories spécieuses, les illusions,
les sentiments, les émotions, les interprétations mentales... qui squat-
tent l'esprit et constituent l'égo, c'est-à-dire l'entité qui remplit le sub-
conscient, la faculté qui permet de ressentir, de penser et de se compor-
ter de manière mécanique et automatique. Pour transcender la deuxième
dimension, il faut connaître, transcender expérimentalement la nature
des phénomènes, des rêves, des comportements, pour comprendre d’où
ils viennent, puis comprendre comment ils agissent. La véritable con-
fiance en soi doit s'appuyer sur une réelle connaissance de soi ; sur la

180
réalité et être proportionnée à vos capacités, générales ou spécialisées.
Si elle s'élabore autrement, c'est la preuve que l'égo gouverne, situation
fréquente chez le plus grand nombre, même si peu de personnes s'en
rendent compte. Les personnalités aux égo surdimensionnés, arrogants
et prétentieux, voir méprisant, sont facilement repérables et systémati-
quement stigmatisées. Cependant, un individu peut être considéré
comme orgueilleux, modeste, intégré, marginal, fantaisiste, brillant, mé-
diocre, dominateur, soumis, dynamique ou amorphe, sans pour autant en
être. Ce rappel désigne la représentation que l'on a de soi-même et de
sa relation aux êtres ou aux choses ; le comportement est forcément au
diapason parce que la deuxième dimension est le reflet de la première.
La première dimension est souvent considéré comme la réalité, mais
cette considération est en réalité une entrave à votre développement
intérieur. Par définition, une représentation n'est pas le monde réel. De
fait, la perception de soi et de ses relations, est une vision capricieuse
de la réalité passée au crible de ses conditionnements, de ses émotions,
de ses sentiments et de ses déficients de perception ; elle ne peut en
aucun cas être fidèle. À quelques rares exceptions près, tout le monde
subit les affres d'un égo plus ou moins envahissant et tyrannique qui
mériterait d’être éliminé. Tout le monde essai d'hypnotiser les autres —
je dis tout le monde ! C'est-à-dire vos dirigeants, vos professeurs, vos
idoles, vos parents et vos amis. Ils ne le font peut-être pas sciemment,
mais tout le monde essaie de vous hypnotiser. Tout dans le monde est
hypnotique, c'est la nature du monde des rêves, la façon dont les choses
fonctionnent et se déplacent ; et vous pensez que vous choisissez, ce
n'est pas vrai — vous n’êtes pas le sélecteur ! Vous vous déplacez con-
tinuellement sans jamais savoir où vous allez. Comprenez clairement
cela, car ce n'est qu'alors que vous pourrez en sortir et atteindre l'éveil.
Une maladie doit être comprise, diagnostiquée ; ce n'est qu'alors que
vous pouvez la traiter. L'Hypnose est la maladie de l'homme, et la dés-
hypnotisation est la technique pour transcender la deuxième dimension.
Dans la deuxième dimension, le monde est appelé le monde de Māyā,
parce qu'à l'état de l'hypnose, ce que les êtres de la deuxième dimension
créent ensemble devient la transe du monde, c'est-à-dire que le monde
entre en transe, devient un rêve dans lequel les rêveurs se projettent
ensemble. Dans le monde des rêves, vous pouvez rencontrer d'autres rê-
veurs. Par exemple, si vous rêvez, vous seul rêvez, mais si tout le monde
entrait dans votre rêve, alors, tout le monde serait en train de rêver ; par
exemple, si vous choisissez de créer une entreprise et de recruter des
employés pour vous faire de l'argent et réaliser vos rêves, alors tous vos
employés seraient hypnotisés, en train de rêver. Cependant si vous êtes
éveillé et que votre rêve est un support que vous avez créé pour trans-
cender Māyā, pour aider vos disciples à passer son voile, alors ce serait

181
merveilleux, car ce qui en sortirait serait que tous ceux qui étaient en
train de rêver, s’éveilleraient.
Changez la suggestion, changez l'esprit éthérique, et tout sera changé.
Je souhaite juste totalement que vous jouez à mon jeu et comprenez les
rêves du divin qui murissaient dans le sein des temps, et tout cela arri-
vera. Jouez à mon jeu, réalisez les rêves du divin et accomplissez votre
merveilleuse destinée. Que je souhaite tout cela n'a pas d'importance,
mais que je le souhaite juste totalement, pour vous, cela change tout.
Quand vous souhaitez quelque chose totalement, complètement, avec
tout votre être, cela devient de la volonté ! Si vous souhaitez totalement
sortir hors de votre corps physiologique, dès lors, vous pouvez aller en
dehors de celui-ci. Ensuite, il y a une possibilité de connaître la deu-
xième dimension, sinon non. Lorsque vous sortez hors de votre corps
physique, vous n’êtes plus entre les deux : à l'intérieur du premier et à
l'extérieur du second.
Maintenant, le premier corps n'est pas là, vous êtes à l'intérieur du deu-
xième, dans la deuxième dimension. Maintenant, vous pouvez prendre
conscience de cette deuxième dimension de l'intérieur, maintenant, si
vous souhaitez totalement jouer à mon jeu, cela se fera, vous êtes en
train d'y jouer. Si vous voulez finir mon jeu, cela se fera aussi, mais alors
vous ne vous éveillerez pas. À moins que l'Humanité ne joue correcte-
ment à mon jeu — multidimensionnel et universel — et le termine avec
succès, l'Humanité entière est condamnée.
C'est là que les rêves existent, et les rêves ont aussi leur importance et
leur beauté. Il y a une sorte d'affinité entre les misérables conditions de
l'Humanité et ses rêves ; leur transcendance et leur réalisation. Si la mi-
sère disparaît, les rêves disparaîtront ; et si les rêves disparaissent, c'est
qu'ils se sont réalisés : la misère a disparu, la paix règne. Il y a une
relation profonde ; lorsque vous voyez la fin des temps s'approcher, lors-
que vous voyez le Coronavirus, lorsque vous voyez la guerre en Ukraine,
on dirait presque que pour la fin du monde il va y avoir une Supernova
fiesta ! Les êtres qui se sont réalisés sont plus joyeux que les hommes
ordinaires, plus heureux que les hommes ordinaires. Ils ne deviennent
pas fous. Ils n'ont pas besoin de psychiatres ou de prophètes, ils n'ont
pas besoin qu'on interprète leurs rêves, ils savent ce qui se passe, et ils
vivent en parfaite harmonie. Vous ne savez pas ce qui se passe, c'est
l'état du monde, le monde entier est plongé dans un rêve, dans la deu-
xième dimension. Dans la première dimension, le bonheur est là, mais
inconscient. Maintenant, l'esprit est entré, l'égo est là, et au moment où
l'esprit est entré, la connaissance est arrivée, la division est entrée, la
misère est là, et avec la misère, le rêve devient très, très important.
À l'état de rêve, le passé devient important ; tous les rêves viennent du
passé. Svapna existe selon la nature du souvenir. Même si vous rêvez de

182
l'avenir, c'est votre passé qui vous a amené à rêver de l'avenir, et parce
que l'avenir est créé par le passé, les rêves peuvent éventuellement être
pertinents pour l'avenir. Mais ceux qui pensent pouvoir prédire l'avenir
à travers les rêves ne font que se tromper eux-mêmes et les autres ;
c'est essentiellement une capacité qu'ont les gens qui sont inconscients.
Les rêves ne disent rien de concret à propos de votre avenir. Cela n'a
pas grand-chose à voir avec l'avenir. Cela a plus à voir avec le passé.
Tout ce dont vous rêvez peut avoir quelque chose à dire sur votre passé,
parce que les gens vivent mécaniquement ; la prédiction est parfois pos-
sible. Si vous connaissez le passé d'une personne, à moins que cet indi-
vidu soit un Bouddha, vous pouvez être en mesure de prédire son avenir
parce qu'il va le répéter. D'ordinaire, une personne inconsciente conti-
nue de répéter son passé encore et encore ; c'est un phénomène sem-
blable à une roue. Et parce qu'il s'est accroché à cette roue, il ne peut
rien faire d'autre que de tourner avec : il ne peut apporter aucune nou-
velle chose dans sa vie, il ne peut que rêver. C'est ce qu'une personne
fait quand elle stagne au niveau du deuxième chakra ; chakra signifie
roue, cette roue peut se déplacer partout dans le monde, mais ce dépla-
cement n'est qu'un rêve. C'est pourquoi les gens travaillent sans arrêt,
s'ils devenaient plus vigilants, plus alertes, plus conscients, ils travaille-
raient de moins en moins, jusqu'au jour où ils ne travailleraient plus du
tout. N'agissant plus, laissant la nature faire son travail, il n'est rien,
désormais, qu'ils ne puissent accomplir. Celui qui lutte pour gagner sa
vie, ne l'obtient jamais, et se réincarne sans cesse.
Comprendre le deuxième corps est important parce que les gens s'atta-
chent tous plus au moins à leur premier corps, ils ne se déplacent jamais
vers le deuxième. Et parce que le deuxième chakra bouge, il bouge tout
le temps, avec le premier, ils ne peuvent pas faire la différence entre le
sommeil et le rêve, entre le rêve et la réalité. Des millions de personnes
ne sont pas même pas conscientes d'avoir un deuxième corps et qu'ils
vivent dans le monde de Māyā. Ce deuxième corps est plus vivant que le
premier, le premier est vraiment grossier, le deuxième est plus subtil.
Dans la deuxième dimension, le deuxième corps, le corps vital ou éthé-
rique, le Sage Patañjali l'appelle « Prânamaya kosha » ; le corps de l'éner-
gie, le corps électrique, l’enveloppe des souffles vitaux. Si vous appro-
chez un homme matérialiste qui stagne dans le premier corps, il va vous
exploiter, il va vous pomper votre énergie, vous vous sentirez épuisé.
C'est pourquoi les personnes qui vivent dans le bas-matérialisme de vos
sociétés modernes sont vraiment très grossières et vulgaires. Pourquoi
? Parce qu'en vivant uniquement dans le premier corps, en le goinfrant
de nourriture, vous vous sentirez affamé, accablé, frustré, tendu, en-
dormi, sans énergie ; toujours au stade le plus bas de votre énergie, et
le stade le plus haut se résume à chercher de quoi vous goinfrer. Le
manque de nourriture vous fait peur et vous rend puéril, cupide, jaloux,

183
haineux, colérique et violent. Votre développement en souffre. Vrai-
ment, si une personne reste dépendante du centre sexuel, de l'amour, de
la nourriture, elle reste puéril. Ce type de personne généralement ex-
traverties sont comme des ventouses toxiques, elles chassent les per-
sonnes particulièrement introverti, les personnes qui commencent à se
déplacer du premier corps vers le deuxième parce que le champ énergé-
tique de ces personnes est extrêmement attractifs, magnétiques, hyp-
notiques. Si vous vous rapprochez d'une personne qui vit dans le deu-
xième corps, vous vous sentirez attiré, revitalisé, chargé. C'est pourquoi
ils sont en proie des affamés qui vivent que dans le premier corps.
Dans la deuxième dimension, Svapna, vous pouvez connaître votre passé
pour éviter de le répéter encore et encore. Si vous ne connaissez pas
votre deuxième corps, vous allez répéter le passé parce que son chakra
est tout ce que vous avez accumulé du passé. Si vous avez été une per-
sonne dépendante, cette habitude aura des effets à l'avenir. Et si vous
vivez intensément et joyeusement sans vous préoccuper du passé, cette
tendance peut vous promettre une merveilleuse aventure. Mais si vous
avez été une personne en colère dans le passé, vous avez tendance à
être en colère ; cette tendance pourrait avoir des effets désastreux à
l'avenir. Et parce que vous ne vous connaissez pas, vous ne vous êtes
jamais rencontré ; vous n'avez jamais vu votre propre visage dans un
rêve. Ou peut-être l'avez-vous vu, parce que vous vous êtes vu tant de
fois devant le miroir, cela peut persister dans l'esprit, mais rappelez-
vous : ce n'est qu'un rêve ! Vous n'avez pas de visage ; les miroirs vous
donnent des visages, et ces visages sont faux, ce ne sont que des reflets
; ce sont des masques. Derrière, vous trouverez la même histoire — une
copie conforme de l'histoire universelle. Prise sous plusieurs angles dif-
férents, elle peut donner un air de voir plusieurs versions différentes.
Cependant, entre ses différentes versions se trouve des rapports réci-
proques. Toutes ces versions, reproduisent donc un sujet multidimen-
sionnel. Et tous les choses sont multidimensionnelles. Alors ce qui
semble aléatoire à votre niveau de perception est une réalité ordonnée
à un niveau de perception supérieur. Qu'il est possible de percevoir qu'à
travers un regard divin, à partir d'une vue multidimensionnelle, s'éten-
dant dans toutes les directions. Tout ce que vous pouvez éventuellement
indiquer comme existant serait donc liée par une certaine variation qui
se répète de manière auto similaire à celle avec laquelle vous avez com-
mencé.
Dans cette histoire, vous trouverez le même être, cet être est sans-vi-
sage ; derrière les masques vous trouverez le même homme — la même
haine, la même colère, la même violence, la même jalousie, la même avi-
dité, la même convoitise — tout est pareil. Vous vous voyez à travers le
miroir. Mais si vous fermez les yeux puis réfléchissez, méditez : s'il n'y
avait pas de miroir, comment auriez-vous pu connaître votre visage ?

184
Pensez à un monde où il n'y a pas de miroirs. Vous êtes seul — pas de
miroir du tout, pas le moindre miroir à l’horizon, ni derrière, ni devant.
Vous êtes seul sur une île isolée ; rien ne peut vous refléter, pas même
l'eau qui entoure l'île. Alors aurez-vous un visage ? Aurez-vous seule-
ment un corps ? Vous ne le voyez pas ? Alors vous ne pouvez pas en
avoir. Vous n'en avez pas du tout. Vous ne vous connaissez qu'à travers
les autres, et les autres ne peuvent connaître que votre forme exté-
rieure. C'est pourquoi vous vous y identifiez, vous vous identifiez au re-
gard que vous portez sur les autres et vous construisez votre égo à partir
de ce regard rempli de peur et de cupidité, de jalousie et de haine, de
colère et de violence. Et cette importance que vous vous accordez fait
en vous écran à véritable connaissance, à la conscience. Si vous voulez
être meilleur miroir de l'Univers, occupez-vous au moins de votre image,
de protéger votre image, de tout faire pour paraître libre et heureux.
Perdez votre temps à montrer la pertinence des choix de vie que vous
avez effectués, d'afficher avec prétention des moyens intellectuels su-
périeurs, somme toute, de vous souciez de votre image et de tout mettre
en œuvre pour prouver votre bonheur, avec autant d'acharnement que
vous avez quelque chose à camoufler ; qu'il manque quelque chose en
vous. Parce que vous continuez de courir ici et là, et d’interagir avec le
monde des rêves, de vous parler à vous-même devant le miroir de l'Uni-
vers. Sans jamais prendre conscience que votre interlocuteur et votre
auditeur ne sont que des reflets, que vous n’êtes pas, seule la conscience
universelle est. Imaginez-vous devant un miroir. Vous regardez le miroir
et le miroir vous regarde ; qui est le plus beau ? Le miroir dira que votre
visage est le sien, et vous direz que non, c'est le vôtre. Lequel des deux
à raison ? Celui qui sait cela est éclairé. La vérité éclate quand l'esprit
se dissout ; le miroir éclate.
Dans la deuxième dimension, le passé devient très, très important : vous
devez connaître votre origine. Retourner à son origine, c'est retrouver le
repos. Maintenant, le passé ne se répètera plus et, par là, vous pouvez
renouer avec votre propre destinée. Si vous ne connaissez pas vos ori-
gines, si vous ne comprenez pas le passé, le passé se répètera. Si à partir
du passé, vous vous projetez dans le futur, alors votre vie n'est qu'un
rêve ; vous ne faites que sauté d'un rêve à l'autre — du passé au futur.
Alors le premier point, est de prendre conscience de vos racines. Dans
la première dimension, le passé et le futur ne sont pas, seul le présent
est, éternel mais inconscient. Dans la deuxième dimension, le passé et
le futur sont là, mais le présent ne l'est plus. Si vraiment vous avez pris
conscience de votre origine, alors le passé et le futur ne sont plus, et
vous serez pleinement conscient du présent. Maintenant, parce qu'il n'y
a ni passé ni futur, pouvez-vous appeler ce moment le présent ? Vous
devez être conscient du passé et de l'avenir pour pouvoir être conscient
du présent, parce que le présent existe au milieu — entre le passé et le

185
futur. Mais c'est relatif. Une fois que vous êtes totalement conscient du
présent, et qu'il n'y a ni passé ni futur, qu'est-ce que cela signifie d'ap-
peler le présent ? Cela n'a pas de sens, pourquoi appeler le présent ?
Vous y êtes toujours — c'est toujours là. C'est pourquoi Śiva n'utilise pas
le mot « présent ». Il dit que c'est la vie éternelle. Si vous entrez dans le
présent, vous entrez dans l'éternité. Le présent ne fait pas parti de la
dimension du temps.
Dans la première dimension, il n'y a que le présent. Le sommeil ne con-
naît ni passé, ni avenir. Bien sûr, parce qu'un nouveau-né ne connaît pas
ni le passé, ni l'avenir, il ne peut pas non plus connaître le présent. Il est
pur présent, mais inconscient. Vous devez être conscient du passé et de
l'avenir pour pouvoir être conscient du présent, parce que le présent
existe au milieu. Ainsi, dans la deuxième dimension, avec le rêve, le
temps entre, la division entre. Le passé et le futur : or vous devez être
conscient de l'origine et de la fin pour véritablement connaître le pré-
sent. Dans la première dimension, le temps n'existe pas, seul le présent
est, mais vous en êtes inconscient. Ce n'est que quand vous entrez dans
la deuxième dimension et prenez conscience du temps, que vous pouvez
prendre conscience du présent ; en retournant à votre origine — dans le
pur présent. Puis, quand vous prenez conscience du présent, parce que
dans le présent l'esprit ne peut pas bouger ; le temps disparaît à nou-
veau. Ensuite, maintenant que le premier corps et le deuxième corps ne
sont plus séparés et ne forment qu'un seul corps, vous pouvez atteindre
et aussi transcender la deuxième dimension sans aucune difficulté. Sub-
séquemment, il n'y a plus de deuxième dimension parce que la dualité et
le rêve ont été transcendés. Thot l'Atlante dit : « En voici le signe : Lors-
que les deux corps deviennent Un, et que l'Une devient le Tout, alors
sachez que la barrière est levée et que la voie est libre. »
Dans la deuxième dimension, Svapna, l'égo est là ; le deuxième corps est
celui de l'égo, l'égo est nécessaire pour être transcendé ; de même que
le premier corps est nécessaire pour être transcendé et atteindre la deu-
xième dimension, le deuxième corps est nécessaire pour être transcendé
et atteindre la troisième dimension. La misère est nécessaire pour être
transcendée, sinon vous ne pouvez pas connaître le bonheur. Vous pou-
vez connaître le bien-être, la relaxation, que lorsque vous savez ce
qu'est le mal-être, la tension ; sinon vous ne pouvez pas le savoir. Ainsi
vos rêves sont nécessaires, juste pour être détruits, pour être transfor-
més, transcendés — pour atteindre la Réalité ultime, la dualité doit être
transcendé ; vous devez transcender la deuxième dimension. Parce que
c'est seulement quand vous transcendez que vous arrêtez de rêver —
vous pouvez atteindre la vacuité de tous les phénomènes intrinsèques
que lorsque vous êtes conscient pendant que vous rêvez ; alors vos rêves
se réalisent, ce ne sont plus des rêves. Lorsque vous transcendez le rêve,

186
le rêve s’arrête ; il n'y en a pas besoin. Lorsque le mal-être a été trans-
cendé, vous vous transformez, cette transformation apporte le bien-être
; donc vous ne désirez plus rien, vous ne rêvez plus.
La nature de la réalité de l'existence précède l'esprit, le rêve. L'exis-
tence n'est donc pas un état d'esprit ; c'est un état au-delà. Une per-
sonne qui stagne dans la deuxième dimension est une personne qui s'est
perdue dans ses pensées et dans ses rêves : cette personne ne peut pen-
ser qu'au connu et ne peut pas aller au-delà. Si tous les rêves viennent
du passé, comment pouvez-vous penser à l'inconnu ? Tout ce que vous
pouvez penser appartiendra au connu. Vous ne pouvez penser que parce
que vous savez. Tout au plus, l'imagination peut créer de nouvelles com-
binaisons. Par exemple, vous avez vécu toute votre vie dans la pauvreté,
et vous pouvez penser être riche et avoir un palais sur une île qui vous
appartient ; mais rien n'est nouveau. Vous connaissez la richesse, vous
savez qu'est-ce qu'un palais et vous savez ce qu'est une île ; vous com-
binez ces choses et parce que vous êtes identifié à votre esprit, parce
que vous prenez vos rêves comme réels, vous pensez que tout cela vous
appartient. Tout au plus, l'esprit peut imaginer de nouvelles choses, et
ces choses peuvent avoir un lien avec vos vies antérieures, mais l'esprit
ne peut pas connaître l'inconnu : l'au-delà. Donc l'esprit tourne en rond,
continue à connaître le connu encore et encore. Et étant accroché à la
roue du saṃsāra, vous tournez avec elle, vous vous réincarnez encore et
encore et encore sans jamais aller au-delà.
Donc, la première chose à faire est de retrouver la réalité de votre état
existentiel, à l'origine sans commencement ; comme si vous étiez la pre-
mière personne à exister et que vous veniez sur la réalité. Et quand vous
venez à connaître la réalité ultime, vous ne pouvez jamais la réduire au
connu ; l'esprit peut pas comprendre la réalité. La réalité est beaucoup
plus profonde que l'esprit, radicalement, l'esprit ne peut pas revenir en
arrière, l'esprit ne pourra jamais l'atteindre, l'origine du Big bang. Plus
l'esprit essaye de retourner en arrière, plus l'histoire se répète ; plus
vous en savez, plus vous sentez que vous ne savez pas. Plus vous en
savez, moins vous sentez que vous en savez. Plus vous en savez, plus le
mystère originel suprême est vaste.
Si vous sortez dehors et regardez le ciel à l’œil nu, vous pouvez voir trois
mille étoiles, maintenant, la science sait qu'il y en a plus de trois cent
sextillions, et chaque jour de nouvelles étoiles sont vues, et revues. Et
tout ce que la science découvre ne sont que des redécouvertes ; c'est
répétitif. L'esprit et l'expérimentation est devenu de la science ; c'est
pourquoi la science tourne en rond. Elle ne peut pas aller au-delà et pé-
nétrer au cœur de la réalité parce qu'elle ne connaît pas son origine. La
science est une invention de l'esprit, la science signifie penser ; c'est
répétitif. Vous pouvez étudier dans les livres de science, dans l'histoire

187
de la science, et vous verrez la même chose se répéter encore et encore
: une nouvelle théorie, de nouvelles découvertes, de nouveaux mots, de
nouvelles définitions, mais rien de fondamentalement différent. L'expé-
rimentation scientifique n'est possible qu'avec l'objectif. Vous ne pouvez
pas expérimenter avec l'expérimentateur lui-même, il n'y a aucun
moyen. La réalité subjective reste en dehors de la science. Vos scienti-
fiques continuent à accumuler des connaissances sur le monde objectif,
mais ils ne savent rien d’eux-mêmes, ils sont plongés dans les ténèbres
à l'intérieur d’eux-mêmes. Leur propre lumière n'est pas encore là, leur
propre conscience n'est pas encore là, les scientifiques sont incons-
cients, et ils continuent de tâtonner dans les ténèbres, à expérimenter
n'importe quoi, à diviser : c'est ceci, c'est cela. Cette division est le sens
du rêve, de l'illusion.
Donc la première chose à faire est de remonter le courant des formes,
pour atteindre la réalité — et la réalité ultime est au-delà du courant et
des formes. La seconde chose à réaliser est votre propre subjectivité —
la réalité du courant contient l’élément subjectif. Si cet élément remonte
le courant jusqu'à sa source, vous réaliserez votre véritable être. Mais
cet élément subjectif ne peut être réduit à la connaissance.
L'abandon du savoir et la transcendance du savoir font tous deux parti
de l’être vraiment mature, accompli, éveillé. Si vous vous accrochez à
vos connaissances, à votre savoir ; si vous croyez savoir quelque chose,
c'est juste votre imagination, vous continuez de rêver et à prendre vos
rêves pour réels — et plus votre esprit continue d'accumuler des con-
naissances, plus vous vous éloignez de la réalité. Lorsque l'esprit se dis-
sout dans la méditation, vous arrivez au silence. Il n'y a pas un bruit en
vous, pas une pensée, pas un rêve, le calme est absolu, la réalité est
absolue. Et ce n'est que dans ce calme que quelque chose s'agite, vous
sentez un souffle passer, vous commencez à entendre la petite voix de
votre première existence — appelez-la Dieu si vous voulez. Cette petite
voix dit : « Que la lumière soit ! Et la lumière fut. » Les grands rideaux de
la vie se sont ouverts. Ce n'est qu'alors que la lumière reflète la première
dimension : il y a donc deux dimensions. Main dans la main avec le fon-
damental, au milieu de la scène, vous êtes proche de la réalité ultime.
Maintenant, deux présences se rencontrent. Normalement, à cause de
l'égo, à cause de l'esprit, à cause de la pensée, vous n’êtes pas conscient
de votre véritable être ; vous êtes absent, vous êtes ailleurs, perdu dans
le monde des rêves. Mais quand vous transcendez la deuxième dimen-
sion, quand l'esprit se dissout, quand la pensée disparaît, quand la dua-
lité disparaît, deux présences se rencontrent. Dans l'esprit, vous êtes
perdu ; l'esprit, la pensée, le savoir, vous éloignent de vous-même. Au
moment où une pensée entre, au moment où vous pensez savoir, vous
êtes déjà loin de vous-même. La pensée peut vous emmener dans le

188
passé, et la pensée peut vous emmener dans l'avenir ; mais le passé et
l'avenir n'existent pas, ce sont des projections. Seul le présent est, et
quand vous êtes dans le présent, il n'y a pas de pensée, pas de passé ni
d'avenir.
Quand je dis que la pensée disparaît, je ne dis pas que vous vous endor-
mez, car dans le sommeil profond aussi, la pensée disparaît. À l'état de
sommeil profond, Suṣupti — vous êtes inconscient. À l'état de rêve,
Svapna, — vous êtes inconscient mais vous pensez, vous rêvez. Penser
est une façon de rêver dans le sommeil, et une façon de rêver en étant
éveillé. La pensée et le rêve ne sont pas deux choses distinctes : rêver,
c'est seulement penser dans le langage des images, des combinaisons et
des symboles. Par-dessus tout, quand la pensée disparaît, vous êtes.
Dans le sommeil profond, vous pouvez être conscient, c'est ce qu'on ap-
pelle le Samâdhi. Dans la deuxième dimension, la pensée est là, et vous
disparaissez, le rêve est là, mais vous pouvez être ! Peut-être même que
vous n'avez jamais été aussi vrai à l'état de rêve que lorsque vous dormez
profondément. À l'état de rêve, vous pouvez vous permettre d’être vrai,
vous pouvez être ! Tous les rêves flottent du passé, avec le rêve, le passé
devient existentiel. Donc le présent est là, et le passé.
D'abord il y a le présent inconscient ; et il y a le passé inconscient, car
si vous êtes inconscient du présent, alors vous êtes aussi inconscient du
passé. De même, si vous êtes inconscient du passé, vous êtes aussi in-
conscient du présent et le passé se répètera ; il y a eu une première
guerre mondiale, une deuxième guerre mondiale, et une troisième guerre
mondiale est en cours... Donc, vous êtes conscient du passé et du pré-
sent. Quand vous êtes conscient du passé et du présent, le présent n'est
plus une activité de votre passé ; vous ne rêvez plus. Quelque chose de
nouveau commence, à ce stade, l’être est révélé — vous vous transfor-
mez.
Lorsque vous faites la guerre, la guerre se produit toujours à cause de
quelque chose qui vient du passé. C'est peut-être le passé de vos an-
cêtres que vous prenez pour le vôtre. Une chose est sûre : ce n'est pas
votre passé, le passé est une illusion, mais parce que vous vous êtes
accroché aux fantômes de vos ancêtres, vous vivez dans la mort qui est
votre aliment ; c'est Māyā. Lorsque vous attrapez une maladie ou travail-
lez sur une maladie, quatre-vingt pourcent des maladies proviennent du
deuxième corps et se propage au premier. Deux ans après l'arrivée du
coronavirus, la science a dit qu'il ne se transmet pas sur les surfaces. La
guerre est une maladie qui vient de la deuxième dimension, quand l'égo
entre, quand la connaissance entre, quand la division entre, alors la
guerre n'est pas loin, l'enfer n'est pas loin. Puis votre enfer personnel
se manifeste dans la première dimension et ça devient un enfer collectif.

189
Si vous pouvez comprendre cela, que les maladies ne viennent généra-
lement pas du corps physique, que la guerre ne vient généralement pas
de la première dimension, pour des choses matérielles, mais de la deu-
xième dimension. Alors il n'y a aucun problème quant à la façon dont le
deuxième corps peut vous aider à arrêter de vous lancer dans des
guerres et de semer la mort partout. Le deuxième corps peut ainsi vous
aider à ce que le passé ne se répète pas.
Rappelez-vous seulement que le deuxième corps, le corps vital, se rap-
porte à l'hypnotisme. Cela signifie que l'esprit à la capacité de manifes-
ter tout ce dont il croit. La douleur de l'accouchement n'est pas du pre-
mier corps ; elle vient du deuxième. L'on vous a toujours dit qu'accouché
est douloureux, alors vous vous attendez à souffrir ; votre deuxième
corps souffre ; vous vous stressez pour rien, vous devenez compulsif,
alors que l'accouchement n'a pas encore eu lieu. Si vous n'avez jamais
accouché, comment pouvez-vous savoir que c'est douloureux ? Vous ne
le savez pas. Ainsi, grâce à l'hypnose, l’accouchement peut être rendu
absolument indolore — juste pas suggestion. Il existe des sociétés pri-
mitives dans lesquelles les femmes ne ressentent absolument pas la dou-
leurs des règles ou des accouchement, ou du travail, parce que la possi-
bilité n'est jamais entrée dans leur esprit. Il en va de même pour les viols,
les crimes, la guerre, toutes ces choses absurdes n'existent pas dans les
sociétés autochtones. Mais chaque type de sociétés crée des suggestions
communes qui font ensuite partie intégrante des espoirs et des attentes
de chacun, de leur inconscience.
Les conditionnements se traduisent dans la deuxième dimension par des
comportements, des raisonnements et des actes réduits et prévisibles ;
les perceptions, sous influence, sont par dépendance, instables et, en
conséquence, les décisions sont trop souvent inappropriées. Raison pour
laquelle il y a tant d'injustice, nous déshumanisants de plus en plus.
Cette absence de connexion avec soi-même et entre individus crée toute
sorte de déviations que vous pouvez constater dans les sociétés mo-
dernes : addictions, viols, violences, drogues, meurtres, guerres... Sans
connexion, le corps se meurent à petit feu. Parce que la connexion avec
l'existence est la seule véritable chose qui puisse nourrir l’être. Et la
plus part des puissances qui contrôle votre monde l'ont bien compris !
Pensez-y, si vous vous rebellez, ils vous isoleront dans un asile de fous.
C'est la meilleur technique pour éloigner les êtres dont la conscience est
proche de l'éveil ; en les isolant. Il y a de forte chance qu'aux alentours
de l'éveil, un individu développe des symptômes qui sont, par exemple :
relatif à la schizophrénie. Ces symptômes ne sont pas permanents, au
contraire, ils se réveillent parce que l'individu est en phase de guérison
; le corps tout entier se transforme. Mais en allant voir des psychiatre et
en leur faisant confiance, il y a de forte chance qu'ils le deviennent.
Sachez que les psy sont eux-mêmes schizophrènes. Si vous allez les voir,

190
peu importe qui vous soyez, si vous allez les voir et si vous vous ouvrez
à eux : vous serez diagnostiqué comme un malade et ce diagnostic vous
rendra malade.
Des expériences ont été faite sur des rats de laboratoires, et ont démon-
tré que les rats ayant la possibilité dans leur cage de se connecter avec
d’autres rats n’étaient pas tentés de consommer l’eau remplie d’hé-
roïne. Seuls ceux qui étaient isolés, seuls, consommaient l’eau droguée,
jusqu'à en mourir. Il est ainsi très facile de comprendre comment les
sociétés modernes fabriquent la violence, la perversion et l’addiction
dans la deuxième dimension. En isolant toute personne ayant commis
des actes sensés, ou justement par isolement ou manque d’amour. Une
personne est en train de s'éveiller, et en voyant que le monde qu’elle
connaissait a disparu, cela peut l'a perturber, elle peut avoir une crise
de schizophrénie. Alors cette personne peut aller voir un psychologue
pour essayer de comprendre ce qui se passe, le psychologue ne l'écou-
tera pas et l'enverra voir un psychiatre, alors elle va voir un psychiatre
pour essayer de comprendre ce qui se passe, et le psychiatre l'envoie
dans un asile. La pauvre ! Elle était proche de l'éveil, proche de com-
prendre le monde de Māyā, de percer le voile de l'illusion et de constater
que tout le monde dort, mais en allant chercher de l'aide, la percée a été
rebouchée et elle s'est retrouvée enfermée dans une prison bien plus
difficile à abattre.
Imaginez un peu la confusion, la fatigue et la haine qui peut naître. Au
lieu de trouver des moyens de d'apporter aux pauvres gens de l’amour
et la connexion qui leur faisait déjà terriblement défaut au moment de
leur « point de bascule ». Parce qu'il y a toujours des points de bascules,
des points de doutes, ou des points de manifestation consciente — on ne
peut corrompre et pervertir un être qui ne présente pas, initialement des
« failles ». Ces failles sont créées délibérément chez l’Humain, dès la
naissance avec toutes sorte de fréquences vibratoires. Une fois bien
troublé, l'être s'affaiblit et devient alors manipulable. Et on peut com-
mencer sa programmation pour servir à ses fins ! Ou encore l’envoyer
tuer ou se faire tuer « pour défendre sa patrie ou son honneur ». On peut
lui faire payer et consommer des addictions destructives. On peut l’en-
voyer se suicider. Le pire, c’est qu’on peut lui inciter à faire de telles
absurdités en le faisant payer volontairement de lui-même pour mourir
doucement, tout en continuant à s’enrichir quand il sera malade et mou-
rant. Agir sur l’inconscient est la chose la plus puissante que l’on puisse
faire pour contrôler un Humain. Agir sur la conscience à l'état de rêve
est aussi l'un des meilleurs moyens de tromper une personne. Parce
qu’ainsi d'une manière ou d'une autre, elle croira qu’elle est libre et
qu’elle choisit ce qu’il décide de faire sans se rendre compte qu’elle est
programmé par la « matrice ». On peut littéralement programmer un
pauvre humain à faire et à penser tout ce que nous désirons mettre dans

191
sa conscience, ou plutôt dans son inconscience. C’est ainsi que depuis
sa naissance, l’être humain est programmé mentalement à penser et à
agir selon son environnement, son époque, sa famille, sa culture, ses
traditions, ses médias, ses films, ses publicités, ses informations, son
éducation, sa religion, ses philosophies, ses habitudes ou ses clips vi-
déos, ses désirs ou ses rêves... Une danse sans fin, pour aboutir à son
épuisement psychique, mental et physique.
Il est bien évidemment possible de « vivre heureux » dans la « matrice ».
L'être inconscient est même souvent « bienheureux » dans son ignorance
! Se nourrissant de ses désirs et plaisirs matérielles et physique-sen-
sible, en vivant avec des valeurs plus ou moins respectables, il pourra
mener une vie que l’on juge normal et sans trop de difficulté. Enfant,
Adolescence, monde du travail, mariage/divorce, enfants, maison, re-
traite, mort. C’est le modèle qui a été mis dans la conscience collective
dès la naissance, il peut rarement en être autrement. C’est ainsi que
l'Humanité entière suit et en dépit de ses dénégations : les médias, la
publicité, la propagande, ses habitudes morbide ou ses gourous inhu-
mains ! Mais aussi l’enseignement que vous avez reçu, à l’école ou ail-
leurs, malgré ses approximations, erreurs et autres pseudo-vérités.
Pour ceux qui recherche la vérité, leur parcours peuvent être plus com-
plexe, en partie parce qu'ils se retrouvent obligé — mais c'est en fait
parfaitement consenti — de se marginaliser. Et c'est à ce moment-là que
la liberté devient réellement possible. À moins que vous choisissez clai-
rement de lever les voiles et de rechercher la vérité, de sortir de la ma-
trice. Vous ne pourrez jamais aller au-delà de la deuxième dimension, du
monde de Māyā. À noter qu'il est impossible pour celui qui a lever les
voiles de faire comme s'il ne savait pas. Il capte l'invisible, il est un « bug
» dans la Matrice qu’il faut calmer. Il vit entre deux mondes, l’illusion
physique et l’occulte. C’est la raison pour laquelle il peut être diagnos-
tiqué bipolaire, schizophrène ou encore être taxé d’hyper-sensible et
mis sous médicaments ou gardé dans un asile de fous... Certains indivi-
dus, à force de ne pas comprendre ce qu’ils vivent, peuvent en devenir
fou ! En effet, certains peuvent, à force de ne pas comprendre ce qu’ils
traversent, devenir fous. Vraiment, si cela devient trop, vous devenez
fou. Un fou est celui qui est complètement sorti hors du monde ; un fou
est hors de lui-même. Un être éclairé est juste l'inverse du fou, il est
aussi complètement sorti hors du monde de māyā ; mais il est toujours
centré sur lui-même. Si vous connaissez votre deuxième corps, si vous
transcendez la deuxième dimension consciemment, au début, tout ce que
vous verrez vous perturbera, n'ayez pas peur, si cela vous perturbe,
soyez perturbé ! Cela passera, et vous viendrez à prendre conscience
que ce n'est pas vous qui êtes fou, mais tout le monde.

192
LA TROISIÈME DIMENSION : JĂGRAT
La troisième dimension est ce que le Sage Patañjali appelle « Jāgrat ».
Jāgrat est un terme sanskrit qui signifie « veille » et se réfère à la cons-
cience à l'état de veille. Dans la première dimension « Suṣupti » tout est
sommeil, tout est un, cette dimension est unidimensionnelle. Dans la
deuxième dimension, « Svapna », l'égo est là, la division est apparue, la
dualité est entrée comme si vous étiez devant un miroir — c'est l'esprit.
Le miroir reflète la première dimension ; il y a donc deux dimensions. La
troisième dimension, Jāgrat, est la multiplicité, une immense complexité
survient. Dans le sommeil, vous êtes au plus profond de vous, inconscient
; dans le rêve, vous n’êtes plus au plus profond de vous et pourtant vous
n’êtes pas dehors non plus — juste au milieu, sur le seuil. Et à l'état de
veille, vous êtes en dehors de vous-même, dans le monde.
La troisième corps est le corps astral, il est rattaché au chakra «
Maṇipūra ». Maṇipūra est le troisième des sept chakras majeurs. Le troi-
sième corps est la conscience à l'état de veille, en train de se réveiller.
Dans la troisième dimension, vous êtes hors de vous-même ; le monde
objectif est là, la culture est là, la civilisation est là. La conscience à
l'état de veille est objective : elle pense au monde, elle pense à l'objet,
à la réalité qui se trouve à l'extérieure. La réalité intérieure est rejetée
; le visionnaire est rejeté. Il peut être toléré, mais il n'a pas de racines
dans la culture en général, du moins en Occident, il vit à la périphérie de
la civilisation.
À l'état de veille, la conscience est là, mais pas encore pleinement éveillé
parce que la pensée est aussi présente ; vous êtes conscient, mais votre
esprit est encombré de pensée. Jāgrat signifie brièvement éveillé, mais
vous ne l’êtes pas, vous êtes juste en train de vous réveiller et vous avez
un aperçu de la conscience ; seul un pourcent de votre conscience
s'éveille. C'est l'état de veille, la conscience à l'état de veille. Et à cause
de cet aperçu momentané de la conscience, votre égo se renforce. Ce un
pourcent de la conscience est la conscience logique des actions, des pen-
sées, des idées, des émotions et de la mémoire. Elle s'applique à la
science logique dans l'environnement extérieur. Maintenant, une chose
est sûre : l'avenir est incertain !
D'abord, il y a le présent inconscient, et il y a le passé inconscient ;
maintenant l'avenir entre aussi en jeu. Le passé, le présent et le futur,
et toute la complexité du temps tournent autour de vous. C'est l'état où
les gens sont coincés, où tout le monde est coincé. Dans le monde exté-
rieur, l'avenir est incertain, alors la culture vous protège, la société vous
protège de la nature extérieure, vous construisez des fortifications de
plus en plus galantes pour vous protéger, mais si vous construisez une
maison, vous la construirez sur du sable, car tout votre effort est incons-
cient. La civilisation n'existe pas, c'est une fiction que vous prenez pour

193
réelle. Vos sociétés se sont construites sur du sable et des ombres : la
troisième dimension est l'ombre de la quatrième.
Donc dans la troisième dimension, vous êtes hors de vous-même, vous
êtes dans le monde, mais sur un sol croulant, et tous vos efforts dans le
monde sont inconscients. Faire quelque chose en étant inconscient est
futile, c'est construire des châteaux de sables à quelque centimètre des
flots, sans savoir que l'eau va balayer tout ce dont pour quoi vous vous
êtes battu, tout ce dont pour quoi vous avez vécu ; une vie dénuée de
sens.
Dans la première dimension, l'égo n'est pas là. Ensuite, dans la deuxième
dimension, à l'état de rêve, il n'y a que des fragments rudimentaires de
l'égo qui surgissent, mais ils s'installent dans la troisième. Puis dans la
troisième dimension, conditionné par le monde extérieur, l'égo se « ma-
térialise » comme une gigantesque machine soumis à des lois aveugles
et immuables qui l'enchaîne à la matière. L'égo cherche le contrôle, la
sécurité, le confort, la domination, et devient le phénomène le plus con-
cret, le plus solide, le plus décisif, mais l'image de soi qui véhicule l'égo,
idéalisée ou dévalorisée, est toujours trop figée et ne recèle rien de po-
sitif qui permettrait de justifier son utilité. Quoi que vous faites dans la
troisième dimension, vous le faites à cause de l'égo qui se catapulte
comme un singe dans le monde astral. « Nous sommes de l'étoffe dont
sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil. » écrivait
Shakespeare dans La tempête.
Le corps astral est vapeur comme le corps éthérique, mais la forme est
plus subtil ; la taille est la même que les deux premiers corps, mais il est
transparent. Donc au moment où vous êtes hors de vous-même, vous se-
rez à l'extérieur, dans le monde de Māyā, et à l'intérieur de la troisième
dimension. Vous ne saurez même pas si vous êtes à l'intérieur ou à l'ex-
térieur parce que la frontière est transparente. Vous ne pouvez donc pas
faire la différence entre le monde de Māyā et le monde objectif. Main-
tenant, il n'est plus question d'intérieur et d'extérieur, si vous voulez
transcender vous pouvez transcender parce que la frontière est transpa-
rente. En ce qui concerne l'astral, il n'y a même pas besoin de volonté.
Le désir de transcender suffit amplement.
Pour transcender cette troisième dimension, comme les deux premières,
vous devez transcender l'esprit, laissez tomber l'égo et le monde ; sortir
hors du monde comme le Bouddha. Sinon vous vivrez une vie totalement
dénuée de sens. À l'état de veille, le sens doit être cherché, vous devez
chercher et rechercher la cible. Et suffisamment de lumière est néces-
saire pour que vous puissiez transcender la troisième dimension et vous
déplacer consciemment vers la cible : la quatrième dimension. Transcen-
der la troisième dimension n'est possible que lorsque vous êtes en route
pour la quatrième ; sinon vous stagnerez dans la troisième.

194
Ce voyage vers la quatrième dimension commence à partir de la deu-
xième dimension, Svapna. Une fois que vous êtes à l'intérieur du premier
corps et à l'extérieur du deuxième corps, le voyage intérieur commence.
Une fois que vous êtes conscient du passé et du présent, une fois que
vous connaissez toute la mécanique hypnotique, l'avenir devient impor-
tant ; vous vous dirigez vers l'avenir. Cela n'est pas possible si vous ne
connaissez pas votre deuxième corps ; si vous ne connaissez pas votre
deuxième corps, l'avenir ne sera qu'une répétition du passé. C'est seu-
lement en connaissant votre deuxième corps, au moment où toute la mé-
canique hypnotique s’arrête, qu'il vous est possible de décider ce que
vous allez faire du temps imparti.
Au moment où vous êtes à l'intérieur du deuxième corps, vous serez à
l'extérieur du troisième, dans la dimension astral. Chaque chakra à deux
dimensions : le centre et la périphérie. Chaque corps à deux dimensions
: l'extérieur et l'intérieur. Tout comme un mur à deux côtés — l'un regar-
dant l'intérieur à de votre temple et l'autre vers l'extérieur — chaque
corps à une frontière, un mur à franchir. Lorsque vous apprenez à con-
naître le premier corps de l'intérieur, vous prenez conscience du deu-
xième corps de l'extérieur. Et lorsque vous apprenez à connaître le deu-
xième corps de l'intérieur, vous prenez conscience du troisième corps.
De l'extérieur du premier corps, vous ne pouvez jamais connaître le deu-
xième corps, le corps vital. Comment pouvez-vous sentir et savoir que
vous êtes malade si vous vous tenez à l'extérieur de votre corps ? C'est
pourquoi partout dans le monde, les gens qui vivent avec leur premier
corps et qui ne sont même pas conscients d'avoir un deuxième corps, ne
voient pas qu'ils sont psychiquement et mentalement malades.
Au moment où vous apprenez à connaître votre deuxième corps de l'inté-
rieur, vous pouvez prendre conscience du troisième de l'extérieur : et
tout ce dont vous prenez conscience sur la troisième dimension une fois
que vous vous êtes guéri et que vous avez transcendé la deuxième di-
mension, c'est que tout le monde est malade. La deuxième dimension est
l'ombre de la troisième, et une fois que la deuxième dimension est éclai-
rée, vous prenez conscience que la troisième est l'ombre de la quatrième.
Toute la mécanique inconsciente et hypnotique du deuxième corps vient
de la troisième dimension, du monde objectif. Une fois que la mécanique
s’arrête, vous prenez conscience que la troisième dimension, le monde
objectif, c’est ce qui vous hypnotisait. Tous les rêves de la deuxième
dimension viennent de votre désir de conquérir la troisième dimension,
le monde objectif, le monde extérieur, mais c'est là un désir hypnotique.
Il est donc difficile de faire la distinction entre le corps éthérique et le
corps astral ; entre le monde de Māyā et le monde objectif — la frontière
est transparente. Mais une fois que vous avez franchi le monde des rêves
et le voile de l'illusion, vous constatez qu'il n'y a aucune différence entre

195
le monde des rêves et le monde astral. Parce que essentiellement, le
monde objectif, ou l'astral, est ce qui conditionne le monde des rêves, et
le monde des rêves est ce qui conditionne la dimension astrale du monde
objectif ; le monde extérieur.
En fait, si vous cherchez à transcender la troisième dimension, les points
correspondants se trouvent dans la deuxième dimension. Si vous travail-
lez avec votre quatrième corps, les points correspondants se trouvent
dans le troisième corps parce que les sept corps se pénètrent les uns les
autres ; ils sont interdépendants. Donc, si vous travaillez dans le monde
objectif avec le corps astral, le troisième corps, le deuxième corps peut
commencer à travailler, à être hypnotisé ou à hypnotiser. Dans le deu-
xième corps, la conscience à l'état de rêve, vous pouvez percevoir une
petite étincelle du troisième corps, la conscience à l'état de veille. Le
contraire n'est pas possible. Si vous travaillez dans le deuxième corps,
dans la conscience à l'état de rêve, le troisième corps à l'état de veille
ne s'enflammera pas parce que le second est plus bas que le troisième.
Mais si vous travaillez dans la troisième dimension, vous créez de l'éner-
gie qui peut descendre à la deuxième dimension sans aucun effort de
votre part. La deuxième dimension est plus basse que la troisième, de
sorte que l'énergie générée dans la troisième, dans le monde objectif,
peut circuler vers les champs inférieurs et influencer votre deuxième
corps ou votre premier corps. Votre premier corps, le corps physique
travaille pour l'éthérique, pour le deuxième corps, le corps vital. Et de la
même manière, le corps vital ou éthérique travaille pour l'astral, le troi-
sième corps, et l'astral travaille pour le mental, le quatrième corps. Et
cela fonctionne jusqu'au corps causal, le cinquième corps. Après la cin-
quième dimension, cela n'est plus possible.
Jusqu'à ce que vous atteignez l'éveil entre la quatrième dimension et la
cinquième dimension. Il n'y a pas d'écart entre le rêve et la réalité. Rê-
vez, et cela deviendra réel. C'est pourquoi Śaṅkara a dit que le monde
entier n'est rien d'autre que le rêve du divin... Parce que le divin est
centré dans le troisième Œil — endormi. Si vous êtes centré dans cet Œil,
tout ce dont vous rêvez deviendra réalité. Si votre Œil est hypnotisé, tout
ce dont vous rêvez deviendra réel. Si à l'intérieur du deuxième, vous êtes
malade, comme drogué ou hypnotisé, et que vous déprimez, à l'extérieur
du troisième, dans le monde objectif, tout vous paraîtra déprimé. Et vice
versa, si rien dans le monde objectif ne vous procure de la joie, si tout
le monde déprime, vous déprimerez et vous serez déprimant ; c'est con-
tagieux. Si le monde objectif de la troisième dimension qui est l'ombre
de la quatrième, est remplie d'obscurité, combien donc votre deuxième
corps peut être rempli d'obscurité !

196
Śāriputra est venu à Bouddha. Il a médité profondément, puis beaucoup
de choses, de nombreuses visions ont commencé à venir, cela peut arri-
ver à quiconque entre en méditation profonde. Il a commencé à voir les
cieux, il a commencé à voir les enfers, il a commencé à voir des anges,
des dieux, des démons. Et tout était réels, si réels qu'il accourut vers
Bouddha pour lui dire que telle ou telle vision lui était venue. Mais Boud-
dha a dit : « Ce n'est rien — juste des rêves. Juste des rêves ! » Mais
Śāriputra a dit : « Ils sont si réels. Comment puis-je dire que ce sont des
rêves ? Quand je vois une fleur dans ma vision, elle est plus réelle que
n'importe quelle fleur au monde. La fleur est là ; je peux la toucher. Le
parfum est là ; je peux la sentir. Quand je te vois, dit-il à Bouddha, je ne
te vois pas comme réel. Cette fleur est plus réelle que votre présence ici
juste devant moi, alors comment puis-je faire la différence entre ce qui
est réel et ce qui est un rêve ? » Le Bouddha a dit : « Maintenant que
vous êtes centré dans la troisième Œil, le rêve et la réalité ne font qu'un.
Tout ce dont vous rêvez sera réel, et vice versa aussi. Pour celui qui est
centré dans le troisième Œil, les rêves deviendront réels, se répercute-
ront dans le monde objectif et toute la réalité deviendra juste un rêve,
car lorsque votre rêve peut devenir réel, vous savez qu'il n'y a pas de
différence fondamentale entre le rêve et la réalité.
Si vous voulez vous souvenir en rêvant que c'est un rêve, vous devez
commencer pendant que vous êtes éveillé. Normalement, pendant que
vous rêvez, vous ne pouvez pas vous rappeler qu'il s'agit d'un rêve ; vous
pensez que c'est une réalité. Pourquoi pensez-vous que c'est une réalité
? Parce que toute la journée, vous baladant dans la troisième dimension,
dans le monde objectif, vous pensez que tout est une réalité. C'est de-
venu l'attitude, une attitude fixe. Pendant que vous étiez en train de vous
réveiller le matin, vous vous réveilliez — c'était réel. Pendant que vous
étiez éveillé, vous êtes parti au travail — c'était réel. Pour toute la jour-
née, toute la vie, quoi que vous pensiez, votre attitude est que cela est
réel, que votre réveil le matin est un véritable éveil. Cela devient fixe,
une attitude fixe dans l'esprit. Mais votre réveil le matin n'est pas le
véritable éveil. C'est juste que pendant que vous rêvez la nuit, la même
attitude continue de fonctionner la journée, que cela est réel. Analysons
donc tout le processus. Il doit bien y avoir une certaine similitude entre
le rêve et la réalité ; aussi bien qu'entre le passé et l'avenir — sinon
atteindre l'éveil serait un peu difficile.
À l'état de veille, Jāgrat, l'avenir devient important ; votre éveil est d'une
importance capitale, renouer avec votre destinée est d'une importance
capitale. C'est à partir du corps astral que vous commencez vraiment à
transcender l'espace-temps, à sortir hors de l'espace et du temps ; hors
du monde. À l'état de rêve, vous pouvez déjà commencer à léviter, vous
pouvez vous envoler dans les cieux, vous pouvez vous envoler et dessi-
ner une carte du monde objectif, mais vous êtes toujours dans le monde,

197
pas encore au-delà. Et tout ce que vous faites dans le monde, n'a pas de
sens si vous ne connaissez pas l'avenir. Vous pouvez bien sûr dessiner
une carte aérienne du monde, et commencer à construire sur la réalité
objective, des villes sur tel ou tel continent, mais la réalité du monde va
se transformer, les plaques tectoniques pourraient se déplacer et votre
carte ne servirait plus à rien, tout votre travail de votre vie seraient dé-
truits du jour au lendemain.
Dans les voyages astrales de la troisième dimension, avec votre troi-
sième corps, vous pouvez voyager non seulement dans l'espace, mais
aussi dans le temps. Avec votre premier corps, vous ne pouvez ni voya-
ger dans l'espace, ni dans le temps. Vous êtes rigide comme un cadavre.
Vous êtes confiné à votre état physique, et dans le sommeil profond de
l'Origine sans commencement, vous ne pouvez pas bouger. Ensuite, dans
la deuxième dimension, avec votre deuxième corps, le corps éthérique,
vous pouvez voyager dans l'espace mais pas dans le temps. Vous pouvez
dormir dans votre lit et être dans l'espace — vous pouvez partir pour un
long voyage à des milliers d'années de lumière, mais vous ne voyagez
pas dans le temps — vous vous réveillerez comme si vous n'aviez pas
dormi ; pendant que vous rêviez, le temps s'est écoulé et vous ne vous
en êtes pas rendu compte — vous étiez ailleurs. Dans la troisième dimen-
sion, avec votre corps astral, vous pouvez voyager dans l'espace et aussi
dans le temps ; mais seulement vers le passé, pas vers l'avenir. Dans
toute la série d'incarnation de vos vies antérieures, du cycle infini, dans
vos moindres cellules, de l'amibe à l'Homme. Tout le processus est in-
versé ; vous vous endormez dans le corps d'un homme et vous pouvez
devenir un poisson dans l'eau. Dans la troisième dimension vous remon-
tez le courant jusqu'à l'origine du temps — vous pouvez même franchir
les barrières du temps. Les voyages astrales sont bien plus profonds que
des simples rêves ; ce sont des rêves astrales et ils ont beaucoup plus de
sens et de significations que les simples rêves. Vous pouvez avoir des
visions de tout ce qui a été et pourrait être, mais pas de ce qui doit être.
Dans la première dimension, Suṣupti, vous êtes à l'intérieur, dans l'Ori-
gine sans commencement. Dans la deuxième dimension, Svapna, le
monde est né ; vous êtes jeté dans le monde. Dans la troisième dimen-
sion, Jāgrat, vous êtes dans le monde, mais hors de vous-même. Donc
vous n’êtes pas vraiment dans le monde, seul votre ombre y est, seul
votre égo y est, et tout est servitude, un subtil esclavage dont il faut se
libérer. Mais l'Homme est tellement pris par ses propres chaînes qu'il
pense qu'elles sont des ornements ; il ne veut certainement pas les jeter.
Il est enchaîné depuis si longtemps qu'il s'est identifié à ses pensées et
ses croyances qu'il est libre. S'accrochant à son idéalisme et à son bas
matérialisme. L'Homme a oublié d’être qui il est vraiment : un être de
lumière, un être transcendant, un être multidimensionnel. Dans la deu-
xième dimension, dans le passé, l'Homme s'est auto-hypnotisé avec une

198
certaine idée de lui-même, et il porte cette idée toute sa vie sans savoir
que ce n'est pas son véritable être mais seulement son ombre. Et vous
ne pouvez pas remplir ni satisfaire votre petite ombre. Une ombre est
inexistante — vous ne pouvez rien en faire. Votre effort même n'aura
aucun sens et détruira simplement toute votre vie dénuée d'éternité.
Quand un individu stagne dans la troisième dimension, c'est qu'il se
trompe par rapport à la réalité sans le savoir — lui-même et les autres.
Vous ne savez jamais ce qui pourrait arriver. Vous avez toujours fait de
votre mieux pour empêcher le progrès, pour vous empêcher et empêcher
les autres d'aller plus loin, au-delà de la troisième dimension, car la qua-
trième a toujours semblé dangereuse. Pour l'égo, la quatrième dimension
est la mort. Mais pour un être de la quatrième dimension, il n'y a pas de
plus grand mensonge que la mort.
Dans la deuxième dimension, le monde est né, vous avez été jeté dans le
monde, vous commencez à rêver du monde, d'un monde meilleur. Dans
la troisième dimension, vous êtes dans le monde, mais vous n’y êtes ja-
mais né et vous n'y avez pas grandi en tant que partie organique : le
monde est toujours un rêve. Et parce que vous êtes aussi hors de vous-
même, vous ne pouvez plus faire la distinction entre ce qui est vrai et ce
qui ne l'est pas. Par exemple, la mort vous paraît être vraie, mais com-
ment pouvez-vous le savoir ? Vous êtes hors de vous-même, et vous re-
gardez la mort de l'extérieur. C'est simplement comme regarder l'amour
de l'extérieur. Vous pouvez regarder pendant des années, mais vous ne
parviendrez jamais à savoir quoi que ce soit de ce qu'est l'amour. Vous
pouvez parvenir à connaître les manifestations de l'amour, mais pas
l'amour lui-même. Vous connaissez la même chose à propos de la mort,
simplement les manifestations en surface — la respiration s'est arrêtée,
le cœur s'est arrêté, tous les signes vitaux se sont arrêtés, la personne,
comme elle avait l'habitude de parler et de marcher, n'est plus là : juste
un cadavre rigide est couché là au lieu d'un corps vivant. Ce ne sont que
des symptômes externes. De l'extérieur, seuls les symptômes sont dis-
ponibles ; et ces symptômes font peur. La peur à ses raisons : la peur
apparait parce qu'il s'agit toujours de quelqu'un d'autre qui meurt. Et par
conséquent, vous, vous ne savez rien de ce qu'est la mort. Vous voyez
toujours la mort de l'extérieur, mais la mort est l'expérience intérieure
de l’être le plus intime ! Et sans savoir que votre peur est infondée, vous
commencez à agir dans le monde extérieur vis-à-vis de cette peur. Votre
vie toute entière à été structurée sur les fondements de cette peur de la
mort. La peur de la mort a créé la culture, la société, la nation, les fron-
tières, la famille et les amis... La peur de la mort vous a entraîné à courir
après l’argent et vous a rendu ambitieux de titres honorifiques et de
positions supérieures. Tout ce qui est laid se passe dans le bas astral.
C'est ainsi que fonctionne la troisième dimension, si vous ne connaissez

199
pas votre troisième corps, la gravité tira votre corps astral vers le bas-
astral, toujours dans le monde objectif.
Tout comme chaque corps à deux aspect, intérieur et extérieur. Chaque
dimension à deux plans — l'un regardant vers le bas-astral, l'autre re-
gardant vers le haut-astral. Le monde astral ressemble beaucoup au
monde objectif — la taille est la même, mais la forme est plus subtile,
elle est transparente. Je vais vous donner un exemple parfait pour que
vous puissiez comprendre, qui retrace l'une de mes aventures dans le
monde astral. Je voyageais la nuit avec un compagnon de route pour li-
vrer des pharmacies. Vers trois heures du matin, nous étions dans une
ville du nom de Fougère. Au premier abord, cette ville semble magnifique
; il est trois heures du matin mais la ville est éclairée de tous les côtés.
Un soir, la personne que j'accompagnais devait retrouver dans cette ville
un petit groupe de personne qu'il a rencontré par hasard. Il m'a dit qu'il
devait les retrouver en ville pour acheter à fumer. Si une personne vit
dans la première dimension, et voyage dans le monde objectif avec son
premier corps, elle ne verra que des murs. Si vous voyagez physiquement
en ville avec votre premier corps, vous verrez la ville telle qu'elle est
physiquement, rigide et inhabitable, peut-être auriez-vous remarqué que
la ville était bien éclairée. Et si par hasard vous voyez un petit groupe
squatter dans les rues, pour une personne qui vit dans la première di-
mension, ce groupe de personnes n'a rien de spécifique. Mais pour une
personne qui voyage avec son troisième corps, tout ce qu'une personne
qui voyage dans son premier corps est capable de voir est superficiel.
Voilà ce que j'ai vu lorsque je suis arrivé à Fougère, une ville superbe
s'était dressé devant moi, mais son apparence était illusoire. Il y avait
des lampadaires tous les dix mètres qui éclairaient la ville, mais cette
lumière est artificielle. Si vous regardez profondément, vous constaterez
que toute cette énergie couteuse est gaspillé parce qu'il n'y avait per-
sonne à cette heure-ci, et même si quelques personnes pourraient tra-
verser cette ville à trois heures du matin, mettre un lampadaire tous les
dix mètres est tout simplement inutile ; vous ne pouvez pas imaginer pas
les impôts que les habitants doivent payer. Aux alentours, les champs
étaient en friches, ce n'était que des fougères, des herbes folles. Et la
pharmacie qu'on devait livrer dans cette ville était celle qui commandait
le plus de médicament ; si bien que les habitants de cette ville doivent
vraiment être en mauvaise santé. Quant au groupe que la personne que
j'accompagnais devait retrouver en ville pour acheter à fumer, à pre-
mière vue, ce n'était que des racailles à capuche. C'est alors que j'ai vite
compris qu'ils ne font pas de commerce, tout ce que les racailles obtien-
nent est par le vol et la ruse. Je les ai donc défini comme des petits
gobelins, et à la tête du groupe, j'ai pris leur chef pour un troll — ce sont
des créatures du bas-astral. La ville était éclairée mais il s'agissait du
bas-astral parce que les vibrations y sont basses, l'atmosphère est

200
sombre. Quant à ce petit groupe de gobelins, malgré l'éclairage exagéré,
ces créatures qui travaillaient pour un troll à peine plus grand qu'eux,
trainaient dans les coins sombres. Je les ai interprété comme des gobe-
lins en raison de leur petite taille et de leurs mouvements. Pour mon
collègue qui voyageait avec son premier corps, ces racailles avaient l'air
innocents et bienfaisants, mais avec mon troisième corps, j'ai vite perçu
qu'il rêvait et que ce n'était que des sales voleurs. Les créatures du bas-
astral préfèrent les vêtements ternes et sales, exactement comme les
militaires. Le troll en voulait à mon collège pour son argent, il lui a dit :
« Donne-moi d'abord ton argent et je reviens avec ce que tu veux. » Je
lui ai prié de ne rien lui donner tant qu'il n'avait pas la marchandise car
c'était un troll. Ce groupe à l'apparence bienfaisante est sans aucun
doute traître et lâche, on ne peut se fier à eux. Mais il ne m'a pas écouté
et après que le troll a fui, il n'est jamais revenu. Ce soir-là, la personne
que j'accompagnais à bêtement perdue cinquante euros. Elle en voulait
aux petits gobelins qui sont restés, ces gobelins à l'apparence innocente
qui disaient obéir aux ordres du trolls ce sont prosternés. Au final, après
avoir perdu cinquante euros, mon collègue a eu pitié d'eux et nous
sommes repartis...
Vous pouvez maintenant voir que ce que l'on voit avec son premier corps
est superficiel par rapport à ce que l'on peut voir avec son troisième
corps. Pour mon collègue, ce voyage était simplement compris comme
son travail, mais pour moi il s'agissait d'une aventure enrichissante dans
les tréfonds du monde. Voyager dans la dimension astrale, c'est simple-
ment voyager dans le monde objectif avec une vision différente. Ce qu'il
faut retenir de cette histoire, c'est que fondamentalement, les dimen-
sions sont toutes entremêlées ; elles sont interdépendantes. Que vous
voyagez intérieurement ou vers l'extérieur, que vous voyagez dans le
bas-astral ou dans le haut astral, en enfer ou au paradis. Vous voyagez
dans le même monde — en multi-dimension.
Pour le sceptique purement profane, la dimension astrale n'est pas la
réalité. Je suis en faveur des sceptiques qui croient que ce qu'ils voient.
Mais ce que je peux voir, c'est que le monde n'est pas plus réel et perti-
nent lorsqu'il est vu avec le premier corps que lorsqu'il est traduit grâce
au troisième corps. Le troll et les gobelins ne sont que des symboles, des
combinaisons d'images, des rêves, mais ces rêves astrales ne sont pas
de simple rêves hypnotiques créés par la conscience à l'état de rêve ; ce
sont des rêves astrales. Les rêves créés par la conscience à l'état de
veille ont beaucoup plus de sens et de signification que les simples rêves,
parce que dans cet état une petite conscience veille à l'intérieur de vous.
Comme une petite étincelle qui brûle dans l’obscurité, dans cet état, la
conscience vous sépare du rêve — elle sépare le rêveur et le rêvé — et
vous permet de mieux observer la réalité des phénomènes sans en être
hypnotisé. Dans la deuxième dimension, la dualité entre, il y a le rêveur

201
et le rêvé. Mais sous hypnose, la personne n'est pas capable de faire la
distinction parce qu'elle vit dans le monde des rêves, identifiée aux
rêves, comme hypnotisé par ce qu'elle voit. La dimension éthérique et
astrale en dit beaucoup sur le monde objectif. Une personne qui ne vit
qu'à travers son premier corps n'est pas capable de faire la distinction
entre la ville et ses habitants, entre l'extérieur et l'intérieur, entre l'objet
et le sujet. Et son deuxième corps se retrouvera hypnotisé par les phé-
nomènes. Mais pour une personne qui vit dans le troisième corps, il est
clair que si la ville est artificielle et que les champs sont en friches, c'est
que ses habitants plus ou moins malade ont joué rôle là-dessus. Le simple
fait de voir une telle ville en dit beaucoup sur le genre d'habitant que
l'on peut y rencontrer. Dans la troisième, vous êtes dans le monde mais
hors de vous-même. Pour transcender la troisième dimension, il faut sor-
tir hors du monde pour se retrouver, retrouver l'observateur. Quand cela
est fait, vous devenez le témoin — un observateur, silencieux, vigilant,
conscient. Autour de vous, les gens dans le monde rêvent et vendent du
rêve, mais cela ne vous atteint pas — si vous n’êtes pas un acteur, mais
un spectateur attentif.
Lorsqu'avec mon collègue, nous nous sommes arrêtés à Fougère ; durant
l'échange entre mon collègue et le groupe de malfaiteurs, j'étais com-
plètement silencieux, comme absent. Étant malentendant, je n'ai pas en-
tendu leur discussion, quand je dis que le Troll a dit : « Donne-moi d'abord
ton argent et je reviens avec ce que tu veux. » Cela ne veut rien dire, il
n'a pas dit ça, enfin je ne sais pas parce que je n'ai pratiquement rien
entendu. Cependant, même sans entendre, j'ai été capable de voir la si-
tuation réelle derrière les apparences. J'ai donc pu lire leurs pensées et
leurs intentions, leurs énergies et leurs mouvements. Si par exemple une
personne se faufile dans l'ombre comme un serpent, il se peut que ses
mouvements sont accrochés à ses pensées. Si une personne vous suit
dans la rue en pleine nuit, vous pouvez deviner que ses pensées sont
sombres ; elle bougent avec ses pensées. Lorsqu'une personne veut vous
hypnotiser, ou lorsqu'une personne vous souhaite du mal, ses pensées
viennent à vous. Selon l'intensité de l'intention de nuire, donc de la puis-
sance de la création, la pensée sera plus active et l'intention prendra
forme. À l'état de rêve, cette pensée n'a pas conscience d'exister. La
personne qui rêve n'a pas conscience de ce qu'elle fait et que ce qu'elle
fait est mal. Elle viendra s’accrocher à la personne visée et commencera
son travail de sape pour laquelle elle à été émise. Selon l'intention de
départ, elle va influencée les pensées de sa victime — par exemple en
lui proposant un produit ou en la flattant — et donc déstabilisée son rai-
sonnement, lors de l'échange, de la négociation, par le doute ou la flat-
terie, sa victime est touchée émotionnellement, c'est-à-dire que son troi-
sième corps est touché, car le corps astral est le corps émotionnel. En-

202
suite, une fois que la personne est hypnotisée par les sens, les phéno-
mènes, les pensées, les intentions et toutes les énergies en mouvements,
elle va commencer à accepter d’elle-même des situations qui peuvent
être néfastes pour elle.
Dans la troisième dimension, les gens partent pour réaliser leur rêves de
la deuxième dimension dans la troisième. Dans le monde astral, ces rêves
prennent formes. Ainsi, les gens bougent inconsciemment dans le monde
objectif avec leur troisième corps, croyant que seul le premier corps, le
corps physique se déplace. Les gens voyagent dans le monde objectif
mais sont totalement hors d’eux-mêmes ; inconscient de leurs mouve-
ments physiques, car inconscient des énergies qui les poussent à bouger,
à travailler, à vendre et à acheter. Lorsque vous décidez d'acheter
quelque chose, ce n'est pas votre corps physique qui le décide, même s'il
s'agit d'un objet pour améliorer votre confort ou votre morphologie ;
c'est le corps astral ou émotionnel, et le corps éthérique ou vital, qui
vous poussent à l'achat. Tel sont les principaux objectifs de la fonction
d'achat qui se base sur l'optimisation des besoins et des désirs vitaux ou
émotionnels.
Beaucoup de phénomènes inhabituels peuvent se manifester dans la di-
mension astrale. Avec le troisième corps, les gens peuvent avoir des
contacts les uns avec les autres sans entrave de temps ou de lieu ; vous
pouvez lire les pensées et les émotions d'autrui sans leur demander leur
autorisation, ou encore projeter des idées, des pensées et des sentiments
dans une autre personne. Ces pratiques trop souvent malsaines fonc-
tionnent en principe si la personne ciblée est fragile émotionnellement
et qu'elle ne connaît pas son troisième corps, son corps astral. C'est ainsi
que beaucoup se convertissent à toute sorte de religion stupide qui croit
en Dieu et au Diable, aux anges et aux démons, au paradis et à l'enfer.
C'est le piège du monde astral ; que vous soyez au paradis ou en enfer,
dans le bas-astral ou dans le haut-astral, cela ne fait aucune différence
— vous êtes piégé dans le monde astral. Les personnes qui prient à ge-
noux les mains jointes levées vers le Ciel pour entrer dans le Royaume
de Dieu sont des personnes qui hallucines. Des esprits hypnotisés par le
passé mort, coincés dans le passé, désincarnés depuis des décennies.
Ces esprits fréquentes les lieux anciens chargé d'énergies, de men-
songes, de souffrance, de peur... comme les églises. Mais aussi les en-
droits lugubres où réside la violence, les débauches, les addictions et les
crimes en tout genre, comme les rues et les squats, les champs de ba-
tailles ou les abattoirs, sans oublier les centres commerciales qui attirent
les foules des esprits sur-consommateurs qui ont besoin de s'alimenter.
Ils espèrent qu'en s'alimentant et qu'en se démarquant matériellement,
ou par leur pensées ou leur émotions, qu'un jour ils se « réincarneront »,
qu'un jour ils seront vus. Enfin donc, le bas-astral ne correspond pas à
l'enfer et le haut-astral ne correspond pas au paradis. En fait, si vous

203
trainez dans des lieux publics et soi-disant saints tels que les centres
commerciales ou les églises, vous avez plus de chance de finir hypnotisé
et drogué, que si vous partez tout seul, de nuit dans une forêt obscure
au milieu de nulle part. Dans un tel environnement, vous pouvez au moins
savoir à quoi vous attendre. Et vous serez plus vigilant que si vous étiez
dans un lieu éclairé par des lumières artificielles et rempli de serpents
sans visage qui cherchent à corrompre votre lumière intérieure. Dans la
troisième dimension, vous êtes dans le monde mais hors de vous-même ;
l'atroce emprise de la faim et la soif de pouvoir vous fait négliger votre
lumière intérieure pour des lumières de moindre envergure. Le point im-
portant à retenir est que si vous êtes dans le bas-astral ou dans le haut-
astral, cela ne fait aucune différence. Si vous connaissez votre troisième
corps, vous pouvez voyager aussi bien dans le bas-astral que dans le
haut-astral, un individu du bas-astral n'est pas interdit d'entrer dans le
haut-astral ; les frontières sont transparents. Le simple désir de s'élever
suffit. Et quoi que vous voyez avec votre troisième corps dans le monde
objectif, quoi que vous faites, rappelez-vous que ce sont justes des
rêves. Par exemple, vous allez dans un centre commercial et vous voyez
un vendeur qui essaye de vous vendre un produit, rappelez-vous que ce
n'est pas un vendeur, c'est peut-être un gobelin qui obéit aux ordres d'un
troll, c'est peut-être une personne qui à soif d'argent et de position su-
périeure dans son entreprise, ou peut-être que c'est un père de famille
qui a besoin d'argent pour nourrir ses enfants. Quoi qu'il en soit, rien de
tout ça n'est réel. Que le vendeur soit un gobelin, un employé ou un père.
Ce sont simplement des symboles ; les gobelins n'existent pas, ni l'em-
ployé ni le père ni le vendeur n'existe.
J'ai dis que je suis en faveur des sceptiques qui croient que en ce qu'ils
voient, mais cela ne signifie pas que l'esprit sceptique a tout à fait rai-
son. L'esprit sceptique est merveilleux, parce qu'il rejette toutes les su-
perstitions religieuses. L'esprit sceptique est tout le contraire d'un
croyant. Pourtant, c'est aussi un croyant ; il croit que en ce qu'il voit —
sans véritablement remettre en question le voyant : celui qui voit. Soyez-
donc un sceptique total ; remettez aussi en question votre propre esprit
; ses croyances et ses idées sceptiques. Un esprit totalement sceptique
est voué à douter de lui et à disparaître pour finalement devenir un mys-
tique.
Par rapport au mystique, le sceptique se sent encore étranger dans le
monde, comme s'il avait été jeté dans le monde. L'esprit sceptique se
pose des questions. Continuellement, l'esprit sceptique se pose des
questions ; le monde est un véritable casse-tête à résoudre. Et c'est la
différence entre un sceptique et un mystique. Le mystique est celui qui
a posé toutes les questions possibles et a constaté qu'aucune question
ne peut trouver de réponse. Constatant cela, l'esprit sceptique a disparu,
l'esprit lui-même a disparu ; il a abandonné les questions, il a abandonné

204
l’enquête. Et c'est alors que le mystique est né, non pas qu'il a trouvé la
réponse — il a juste pris conscience qu'il n'y a de réponse nulle part, que
toutes les questions sont inutiles, que l’enquête elle-même est le casse-
tête. Au moment où l’enquête se dissout, le casse-tête disparaît et la vie
devient un miracle vivant ; un mystère à vivre, un mystère à aimer, un
mystère à célébrer.
Le monde n'est pas un casse-tête à résoudre. Plus vous mettez des éti-
quettes sur tel ou tel aspect de la vie, moins vous la vivez, parce que
vous créez une sorte de régression infinie qui consume la vraie nature
de l'existence et de la réalité. Pourquoi vouloir à tout prix posséder une
réponse qui caractériserait le summum du savoir, et qui, si l'Homme pou-
vait juste mettre le doigt dessus, agirait comme un obstacle à la conquête
de nouveaux horizons ? S'il existait une telle réponse, une réponse qui,
lorsqu'on la possède, brûle, une fois pour toutes, le voile de l’inconnais-
sable ; alors la question se suffirait à elle-même. La complexité du réel
peut-elle s’accommoder d’une telle pauvreté intellectuelle ? Non ! Évi-
demment. L'existence n'a ni question ni réponse, et elle n'a pas besoin
de philosophie. Voilà une vérité. Une vérité subtile. Car tout ce que l'Hu-
main veut savoir, lui reste inconnaissable. Plus vous mettez des réponses
sur telle ou telle question, plus vous vivez dans le mensonge parce que
vos réponses sont doxiques. Les réponses ne sont pas pertinentes.
Dans la troisième dimension, vous êtes dans le monde mais hors de vous-
même. Donc, jusqu'à la quatrième, je suis en faveur des sceptiques,
parce que je sais comment le détruire et comment le transformer en mys-
tique. C'est très significatif. Dans la troisième dimension, vous êtes dans
le monde mais hors de vous-même. Ne croyez rien par rapport au monde
à moins d'en avoir fait l'expérience, à moins que le voyant ; celui qui voit
en ai fait l'expérience. Ne croyez en rien, ne vous attachez à rien —
continuez à rester spectateur de la vie, spectateur des merveilles. Con-
tinuez à observer, continuez à interroger, peu importe le temps et l'éner-
gie que cela prendra. La vérité n'est pas bon marché, la vérité n'est pas
une marchandise, la vérité n'est pas une croyance, la vérité n'est pas
dans le monde objectif. Elle n'est pas disponible pour les croyants, pour
ceux qui croient en un arrière-monde qui n'existe pas, mais elle n'est
pas non plus disponible pour les athée, ni pour ceux qui la recherche
dans le monde objectif. La vérité est disponible que pour les sceptiques,
à condition que l'esprit sceptique ai conscience de sa propre subjectivité,
à condition qu'il se soit libérer du monde des rêves et du monde objectif.
À condition qu'il se soit libérer de l'esprit qui doute. À condition qu'il se
soit libérer de toute la mécaniques hypnotique des trois premières di-
mensions. Parce que la vérité est juste au-delà de la troisième dimen-
sion. La porte de la quatrième dimension est ouverte à tous.

205
Tous ceux qui n'ont pas encore atteint la vérité sont invités à entrer. Les
théistes sont invités parce que dans la quatrième il n'y a pas de théisme.
L'athée est invité parce que je sais qu'arrivé à la quatrième, l'athéisme
disparaît. La porte du quatrième dimension n’empêche personne à en-
trer, parce qu'il n'y a aucune croyance, aucune frontière. Le sceptique
est celui qui est le plus apte à entrer parce que son travail consiste à
détruite toutes les croyances ; à s'épuiser. Par conséquent, un esprit to-
talement sceptique ne peut pas laisser son scepticisme passer la porte
de la quatrième dimension ; sinon, c'est l'attitude du croyant. Les
théistes sont moins aptes à entrer parce qu'en rejetant les non-croyants,
ils rejettent la vérité. Mais l'athée n'est pas plus apte que le croyant à
entrer, parce qu'il rejette aussi la vérité. C'est une extrémité de croire
en Dieu ; c'est une autre extrémité de ne pas y croire. La porte de la
quatrième dimension est juste au milieu. Vous devez être juste au milieu,
équilibré, centré, pour découvrir la vérité par vous-même ; si vous voulez
avoir un rapport avec la réalité, équilibrez les opposés — soyez ni un
théiste, ni athée, soyez simplement un mystique. Le mystique est celui
qui connaît sa véritable nature ; le mystique est toujours centré en lui-
même, uni à toute l'existence, en total harmonie avec l'Univers, il vit le
mystère de l'Univers, il expérimente l'inconnaissable.
Donc, quoi que vous apportiez dans le monde — théisme, communisme,
socialisme, fascisme, athéisme, scepticisme — si vous ne vous connais-
sez pas vous-même, toutes ces choses que vous apportez, toutes ces
choses que vous croyez être ne sont que des illusions. Peu importe le
genre de bêtises qui remplit votre tête, si vous venez ici. À la porte de
la quatrième dimension, je vais vous couper la tête. Que vous croyez en
Dieu ou au Diable, à la magie ou à la science. Ce que vous avez accumulé
dans votre tête n'a pas d'importance — mon travail est simple ! Je n'ai
qu'à vous couper la tête. Si je vous coupe la tête, vous êtes béni. Mais je
dois couper beaucoup plus que votre tête, je dois couper toutes vos ac-
tivités mentales, je dois couper tous vos sentiments, je dois vous arra-
chez le cœur, vous déraciner. À moins que vous disparaissez totalement,
vous ne pouvez pas renaître totalement. À moins que vous ne soyez prêt
à sortir hors du monde connu pour vous retrouver planté ailleurs, dans
l'inconnu, vous ne pouvez pas connaître la quatrième dimension.
Dans la deuxième dimension, les fondements de votre deuxième corps
sont la peur et la cupidité, la jalousie et la haine, la colère et la violence...
Et ces fragments rudimentaires de l'égo s'installent dans la troisième
dimension si vous ne parvenez pas à vous transformer. C'est entre la
deuxième dimension et la troisième dimension qu'à émergé le fil des soi-
disant civilisations corrompues qui se déroule jusqu'à aujourd'hui.
Rappelez-vous qu'aucune culture dans l'histoire de l'Humanité n'a évo-
lué à partir de ses racines, sur une base stable, parce qu'il n'y a aucune

206
possibilité de s'emparer directement de la première dimension. Thanatos
dans ce même temps à commencer à se couper de la nature et de votre
monde. L'enterrement des morts c'est généralisé, suggérant une com-
préhension totalement différente du concept de la mort. Et peu à peu, la
sédentarisation c'est généralisé elle aussi ; les villages puis les cités, les
pays et même les continents se protègent de l'extérieur, avec de hautes
fortifications toujours plus sophistiquées ayant pour cause et effet de
protéger l'Humanité de ce qui se trouve au-delà. Mais dans ces fortifi-
cations qui sont de plus en plus modernes, de plus en plus galantes, la
peur s'est installé, la peur de la mort en particulier. Pardieu ! Les hommes
ont barricadés dans leurs esprits, leurs propres murailles intérieures ;
parce qu'en vérité, se protéger de ce qui se trouve au-delà, c'est se cou-
per de la vraie vie — celle qui côtoie la mort au quotidien.
Les gens qui sont coincés dans la troisième dimension vivent déracinés,
désincarnés, coupés de leur véritable nature, de la source de l'existence.
Même avec des fortifications, de la sécurité, les gens ont toujours peur
de la mort, ils prient et s'imaginent qu'ils parlent à Dieu, ou ils méditent
et s'imaginent qu'ils volent dans le monde astral ; ce n'est qu'une hallu-
cination. La seule chose qui est à l’œuvre dans le monde, c'est votre
corps physique, ce corps physique n'est qu'un tas de nourriture, le
monde objectif n'est qu'un tas de nourriture. Et les seules choses qui
sont à l’œuvre dans votre corps, c'est votre esprit et vos émotions. Et
vous pouvez en déduire que si le tas de nourriture est empoisonné, c'est
que votre esprit lui-même est empoisonné. Si vous avez une peine de
cœur ou une maladie mentale, celle-ci peut se répercuter dans votre
corps physique ; vous pouvez avoir un nœud au ventre, avoir faim, avoir
des tics. Pour que les choses se produisent dans le monde objectif, il doit
bien y avoir une énergie quelque part qui est à l’œuvre. Sans énergie,
rien dans le monde ne se produirait. Et c'est pourquoi le monde semble
si sans vie, si mort. Parce que les gens dépensent continuellement leur
énergie à l'encontre de la véritable nature de l'existence.
Dans une certaine mesure, le premier corps, le corps physique peut
voyager sous l'influence de l'esprit. Mais il ne peut ni voyager dans l'es-
pace, ni dans le temps, c'est juste un tas de nourriture, le corps se trans-
forme tout seul, sans aucun effort de votre part. Le deuxième corps, le
corps vital qui est éthérique est beaucoup plus influencé par l'esprit que
par le corps physique. Quant au corps astral, lui il est encore beaucoup
plus influencé par l'esprit que les deux premiers. Plus le corps est subtil,
plus il est affecté par l'esprit et plus il sera proche de l'esprit. Donc, le
troisième corps, l'astral, est le corps qui est le plus proche de l'esprit.
C'est pourquoi l'on ne parle pas de voyage éthérique mais de voyage
astral. Or, le corps éthérique est plus complexe que le corps astral. Parce
que l'énergie vitale du corps éthérique devient très faible au moment où
elle atteint le corps physique. C'est pourquoi les gens tombent malades

207
; ils n'ont pas beaucoup de contrôle sur le corps physique parce qu'ils ne
maîtrisent vraiment pas le corps éthérique. Mais si vous pouvez voyager
à l'intérieur, votre contrôle sur le corps physique deviendra de plus en
plus grand, proportionnellement à la profondeur de votre voyage inté-
rieur. La forme subtile du corps physique est éthérique, et la partie en-
core plus subtile que l'éthérique est l'astral. Puis vint le quatrième corps,
l'esprit dont l'astral est le plus proche.
Pour partir en voyage astral, il faut avant tout se diriger vers la qua-
trième dimension. Le quatrième corps englobe les trois corps inférieurs
et pourtant est au-delà, ce qui vous permet de voyager dans la dimension
astrale en restant attentif, vigilant, sans jamais vous laissez aller à une
quelconque rêverie ou pire au bavardage. Ceux qui ne connaissent pas
leur quatrième corps et qui partent en voyage astrale ne peuvent que s'y
perdre. Si vous connaissez votre quatrième corps, alors les trois autres ;
le corps physique, le corps éthérique et le corps astral restent intacts,
immobiles. Et vous pouvez permettre simplement au corps éthérique ou
vital de flotter, de mystifier les évènements autour de vous ; tout en
restant immobile, intact — jamais touché par les évènements qui vous
entourent. Cela signifie que vous pouvez toujours mener votre activité
physique dans le monde parce que votre corps physique, votre corps vital
et votre corps astral sont intacts. C'est une certaine maîtrise que tous
devraient apprendre. Ceux qui parlent de sortie hors du corps ne font
que se tromper eux-mêmes et les autres. Dans la troisième dimension,
l'astral, vous êtes dans le monde mais hors de vous-même, donc pour
passer à la quatrième dimension, il ne s'agit pas de sortir hors du corps,
sinon vous resterez encore plus coincé dans les trois premières dimen-
sions. Le passage de la troisième à la quatrième dimension n'est possible
que si vous connaissez votre deuxième corps, le corps éthérique. Le
corps physique, le corps éthérique et le corps astral sont intimement en-
tremêlés. Et le corps éthérique qui se trouve au milieu est une énergie
transitoire, ni physique, ni au-delà ; ce n'est que de la vapeur — ce n'est
pas quelque chose que vous pouvez toucher à moins que vous ayez at-
teint un certain niveau de lucidité en vous-même. Pouvez-vous attraper
le brouillard ? Vous ne le pouvez pas, et si vous traversez le brouillard
pour sortir hors du monde, vous disparaîtrez. Vraiment, dans le monde,
sur Terre, vous disparaîtrez complètement.
Il faut beaucoup de lucidité, de vigilance et de courage pour traverser
dans le monde astral sans être touché. Le monde astral est transparent ;
il n'est ni solide, et ce n'est pas non plus de la vapeur. Mais le brouillard
de la deuxième dimension se projettent jusqu'à la quatrième. Donc pour
voyager dans le monde astral, il faut traverser le brouillard, la vapeur,
sans qu'elle vous touche. C'est compliqué. Si vous essayez d'attraper le
brouillard dans votre main, vous n'attraperez que du vide, tout au plus
votre main sera peut-être humide. Si votre main est humide, c'est que le

208
brouillard vous touche, c'est que les phénomènes dans le monde objectif
vous hypnotisent pour vous toucher, alors ce n'est pas bon. Si dans le
monde vous pensez pouvoir attraper quoi que ce soit, vous rêvez. Si vous
pensez avoir attrapé Dieu, vous rêvez. Si vous pensez pouvoir attrapé de
l'argent et posséder une belle maison, vous rêvez aussi. Quoi que vous
attrapez, ce n'est que des rêves ; vos mains sont vides. Le brouillard est
un excellent symbole spirituel pour renforcer l'habilité du mystique.
Quand un mystique voyage, c'est comme si un inconnu s’enfonçait dans
un profond brouillard pour disparaître, vous ne savez pas où il va et vous
ne le connaîtrez jamais. Il devient le brouillard, et vous ne pouvez pas
attraper le brouillard dans votre main. Cela indique une chose, que celui
qui est illuminé est sans limites définissables. Vous ne pouvez pas l'en-
fermer. Vous pouvez bien m'enfermer dans une prison, vous pouvez aussi
me tuer, mais vous n'aurez qu'un cadavre couché au sol. La vérité n'est
pas statique, quand j'écris, c'est la vérité qui se déplace. C'est un flux,
il n'y a rien de substantiel là-dedans. Quand l'on croit tenir la vérité, on
l'a perd. Maintenant, la science dit qu'en réalité, personne n'a jamais
touché quoi que ce soit. Le toucher semble évident étant donné que l’on
ressent les textures, la chaleur, etc... Mais en réalité, deux atomes ne
peuvent pas entrer en contact direct puisque les nuages d'électrons qui
enveloppent les noyaux se repoussent. En d'autres termes, cela veut dire
que vous flottez au-dessus du sol lorsque vous marchez, que votre pos-
térieur flotte au-dessus de votre chaise lorsque vous êtes assis — rien
ne se touche.
Alors, pour transcender la troisième dimension, vous devez connaître
votre deuxième corps, le corps éthérique, vous devez devenir le brouil-
lard, tout en étant au-delà ; intact, jamais touché par le brouillard.
Comme lorsque le Soleil se lève derrière les mers, sort de l'eau et que
ses rayons transpercent le brouillard. Si vous partez voyager dans le
monde astral, selon la profondeur et l'intensité de votre voyage, un
brouillard épais, très épais, peut apparaître sur votre route. Vraiment,
durant l'un de mes voyages avec un compagnon de route, un soir, un
épais brouillard est soudainement apparu sur la route. Soudainement,
alors que nous étions en train de voyager, un épais brouillard est apparu,
très très épais — si épais, que même avec les phares du véhicule ne pou-
vaient éclairer la route. Ce brouillard était vraiment profond. Et lorsque
nous en sommes soudainement sorti, au-dessus de la route, contemplant
à nouveau le ciel lointain j'ai vu un étrange mur nuageux, un étrange
brouillard s'élevait au-dessus du ciel, et ce mur horizontal était très droit,
le brouillard était fraichement coupé, comme s'il fallait encore monter
verticalement pour le traverser à nouveau et atteindre un plan d'exis-
tence supérieur. Le principe du brouillard est que la connaissance est
obscurcie par le voile de la nuit, comme par le brouillard. Traverser le
brouillard, c'est traverser le voile de la nuit, la nuit noire de l’âme pour

209
atteindre l'aube. Et plus l'aube s'approche, plus la nuit se fait noire, plus
le brouillard devient profond. Mais nul n'est devenu intègre et à atteint
la libération sans être passé par là.
L'apparition soudaine de ce brouillard profond qui nous empêchait de
voir la route, réduisant le temps disponible pour des prévisions poten-
tiellement embarrassantes ou dangereuses, renforçant la tension drama-
tique. Peut aussi renforcé le Kyôgen. Vous pouvez soit vivre cela comme
un psychodrame ; vous pouvez tout à fait « raisonnablement » blâmer le
brouillard, ou bien le traverser avec émerveillement ; vous pouvez tout à
fait être rempli d'extase et être reconnaissant ; le brouillard symbolise
aussi l'inconnaissable. C'est-à-dire que même si des prédictions auda-
cieuses sont faites, où l'observation de l'avenir peut être excusée même
si elle est devinée, par exemple lorsque des qualificatifs sont utilisés
pour excuser l'incertitude — par exemple, vous pouvez dire : « compte
tenu des données, il semble que le Dragon est sorti et que le monde
pourrait connaître un long déclin. » Pendant que les auditeurs interprè-
tent votre déclaration. Le mystique, face aux dangers, n'étant plus ca-
pable de penser, se retirera quand ses pensées et ses prédictions sem-
bleront fausses ; parce que le danger est faux. Bien qu'un brouillard est
apparu sur la route, dans le monde objectif — ce monde n'est que le
monde de Māyā. Si le mystique parvient à prendre conscience que le
monde objectif n'est qu'une illusion, que le brouillard est le voile à trans-
percer pour sortir du monde, et que le danger est faux, son esprit se
dissoudra, et il pourra traverser ou transcender le brouillard délibéré-
ment, sans danger pour lui de dissipation ou de volupté, car son esprit
est suffisamment sain et vif pour accepter la mort et ne pas s'accrocher
à ses pensées ou à ses émotions, et se faire influencer.
Parce que c'est l'état dans lequel j'étais lors de cette situation, j'ai com-
mencé à faire une autre déclaration pour voir si mon compagnon de route
réagissait positivement. Sinon, parce que le brouillard peut donner une
raison de retard pour le travail, mon collègue aurait blâmer tout ce qui
ne va pas sur le brouillard et essaiera autre chose comme fuir le danger
qui n'est pas réel, jusqu'à ce qu'il déclare : « le brouillard se dissipe » et
passera à autre chose encore « obscurcies ». Métaphysiquement, le dan-
ger n'était pas réel, mais physiquement, le danger était là, sur la route,
à tout moment, on pouvait avoir un accident, et si vous pensez que lors-
que le brouillard se dissipe, le danger se dissipe aussi, alors métaphysi-
quement vous n’êtes plus vigilant, et votre vision est à nouveau obscur-
cie, bien que le brouillard s'est dissipé. Pendant que vous pensiez phy-
siquement que le danger était réel, lors de la sortie du brouillard, méta-
physiquement, cette croyance que le danger était réel continue d'exis-
ter, même si vous n'en êtes pas conscient. Comme si vous étiez en train
de vivre un rêve, pendant que vous dormez, vous continuez à croire que
le rêve est réel, et lorsque vous vous réveillez, lorsque vous sortez de

210
votre lit ou du brouillard, pendant que vous le traversez et quand vous
en sortez, la même attitude continue de fonctionner, que cela est réel ;
votre éveil est faux.
Cela devient compliqué. Analysons donc encore ce phénomène. Il doit y
avoir une certaine similitude entre le rêve et la réalité, entre le monde
physique et métaphysique ou astral ; sinon briser cette attitude l'esprit
et transcender la troisième dimension serait un peu difficile. Parfois, les
scientifiques utilisent également le brouillard mystique lorsqu'ils utili-
sent délibérément un langage complexe et plongent dans des problèmes
secondaires afin d'éviter les questions gênantes où leurs recherchent ne
sont pas aussi définitives qu'on pourrait s'y attendre. Car dans le brouil-
lard se cache des vérités profondes, si profondes que leurs recherches
ne les permets pas d'atteindre définitivement ses vérités. La science étu-
die le monde objectif, elle attrape un objet et s'amuse à le démonter et
à le reconstruire, mais vous ne pouvez pas faire la même chose avec le
brouillard ; vous ne pouvez pas démonter et reconstruire la vérité — la
vérité est toujours intacte.
Si un étrange brouillard apparaît devant vous, si vous êtes confus, soyez
confus mais regardez-le attentivement — voyez-le. Vous avez un écran
de fumée devant vous ; voyez-le. Puis fermez les yeux et allez dans votre
esprit, et voyez l'écran dans votre esprit, voyez le brouillard, la fumée.
Dans les deux visions, il n'y a pas de différence. Pendant que vous voyez
l'écran, qu'est-ce que vous faites ? Le brouillard se reflète dans vos
yeux. Vous ne voyez pas l'écran, vous voyez le brouillard. L'image se
reflète dans vos yeux, puis cette image est transformée par des proces-
sus mystérieux — la science n'est toujours pas en mesure de dire com-
ment. Cette image que vous avez du brouillard est transformée chimi-
quement et transportée quelque part à l'intérieur de votre tête, mais la
science n'est toujours pas en mesure de dire où — où exactement cette
chose se passe. Dans les yeux, le brouillard est reflété. Ce n'est peut-
être qu'une image, ce n'est peut-être que de la vapeur ; ce qui se reflète
dans l'écran est peut-être réel, c'est peut-être un rêve. Les rêves sont
en trois dimensions. Vous pouvez connaître une image parce qu'une
image est en deux dimensions. Les rêves sont en trois dimensions, les
rêves ressemblent donc presque exactement à la réalité.
Si vous vous tenez devant un épais brouillard, vous ne verrez pas ce qui
se cache derrière, comme s'il y avait un écran ; il y a deux dimensions.
Les yeux ne peuvent pas voir la profondeur du brouillard, la troisième
dimension. Le brouillard est en trois dimensions mais vous ne pouvez en
voir que deux parce que le brouillard masque ce qui se trouve à l'inté-
rieur, au-delà. Donc les yeux ne peuvent pas dire si ce qui est vu est réel
ou irréel. Il n'y a aucun moyen de juger ; les yeux ne sont pas juges.
Ensuite, l'image est transformée en messages chimiques. Ces messages

211
chimiques sont comme des ondes électriques ; ils vont quelques part dans
la tête. On ne sait toujours pas à quel moment — où est le point — les
yeux entrent en contact avec la surface de la vision. Juste le brouillard
vous parvient et ensuite il est décodé. Puis le brouillard se dissipe, et de
cette façon vous savez ce qui se passe. Or, si vous êtes à l'intérieur, et
que le brouillard est à l'extérieur, il n'y a pas de réunion. Si vous êtes à
l'intérieur et que l'écran est à l'extérieur, que l'écran soit réel ou juste
un rêve est un problème. Que vous voyez le brouillard les yeux ouverts
ou les yeux fermés, et qu'il n'y a aucune différence parce que vous ne
voyez pas ce qui se cache derrière, c'est un problème. Même les yeux
ouverts, il n'y a aucun moyen de juger si l'image qui est reflétée sur
l'écran est un rêve ou si c'est vraiment là. Si vous ne pouvez pas voir ce
qui se trouve au-delà, comment pouvez-vous dire que vraiment le brouil-
lard est réel — que vous ne rêvez pas ? Si vraiment vous voyez le brouil-
lard, il n'y a pas moyen de savoir si cela est un rêve ou si cela est réel, à
moins de le traverser consciemment. Mais c'est si difficile. C'est pour-
quoi l'attitude que vous maintenez devant le brouillard se prolonge quand
le brouillard se dissipe. Pendant que vous rêvez, vous prenez vos rêves
pour réels. Après que le brouillard se dissipe, vous prenez ce que vous
voyez pour réel. Quand vous vous réveillez le matin, la même attitude se
prolonge ; que cela est réel. Quand vous sortez du brouillard, la même
attitude se prolonge ; le brouillard est toujours là, dissipé à l'intérieur de
votre esprit, même si vous n'en êtes pas conscient. Alors, quand avec
mon collègue nous sommes sortis du brouillard, j'ai commencé à me re-
trouver seul. Physiquement, nous étions sur le même plan physique, sur
la même route, mais métaphysiquement, je suis sorti hors du monde pen-
dant qu'il trainait toujours dans le brouillard... Métaphysiquement, il
voyageait horizontalement et je voyageais verticalement ; il n'y avait
pas de réunion.
Votre état d'esprit est comme si vous étiez allé voir un film. Sur l'écran,
le film tourne, et vous êtes devenu tellement absorbé par lui que la seule
chose que vous savez, c'est le film. Vous ne savez pas si l'écran est réel
ou irréel. Qu'importe ce qui apparaît à l'écran, vous ne voyez pas l'écran.
Et même si vous voyez l'écran, vous voyez toujours les choses en deux
dimensions. Ensuite, si je vous demande qui vous êtes, vous ne pouvez
rien dire. Ce que vous êtes n'est qu'un rêve, ce que vous voyez n'est
qu'un rêve, votre vie n'est qu'un rêve — juste un film ! C'est l'esprit qui
reflète le monde. Dans le miroir de l'esprit, le monde se reflète ; c'est ça
le rêve. Et vous y êtes si profondément impliqué, tellement identifié au
monde et à votre esprit, que vous avez complètement oublié le monde et
qui vous êtes. C'est ce que signifie être endormi : le rêveur se perd dans
le rêve, le rêveur se perd dans le brouillard, dans le monde. Vous voyez
tout sauf vous-même. Cette ignorance de soi est le rêve. À moins que le
rêve ne cesse complètement, vous ne pouvez pas traverser le brouillard,

212
vous ne pouvez pas vous éveiller à vous-même. Vous l'avez peut-être
ressenti parfois en regardant un film pendant des heures, ou vous l'avez
peut-être ressenti ici, en lissant et en expérimentant ce que je dis, et
soudain l'expérience s’arrête et vous revenez à vous-même — mais vous
n'en êtes pas conscient — puis vous revenez à la lecture. Vous regardez
un film, mais ce film n'est pas un simple film, c'est le vôtre !
Et quand le film s’arrête, vous vous souvenez que des heures se sont
écoulées, vous vous souvenez que ce n'était qu'un film. La même chose
se produit quand votre vie s’arrête, vous vous souvenez que votre vie
s'est écoulée, vous vous souvenez que vous n'avez pas vécu la vraie vie
mais juste un film. Et maintenant que le film est terminé, vous vous sen-
tez ennuyé, ou motivé pour relancer un film, pour imiter les acteurs....
Vous avez été émerveillé par le film parce que c'était un magnifique
Kyôgen pour vous, parce que vous en avez ri ou pleuré ; vous avez été
touché émotionnellement. Ensuite vous revenez à vous ! Quelle bêtise
avez-vous fait ! C'était juste un film. Il n'y avait rien à l'écran — juste
un jeu d'ombre et de lumière, juste un jeu de contraste, juste un jeu
électrique. Maintenant vous riez : vous êtes revenu à vous-même. Mais
où étiez-vous pendant que vous raconte ceci ? Comment êtes-vous ar-
rivé jusqu'ici ? Vous ne le savez pas. Ce sont des questions que quatre-
vingt pourcent des gens se posent lors de la mort. Et ces questions res-
tent en suspens. Vous n'étiez pas à votre centre. Vous aviez déménagé
complètement à la périphérie. Là où le film se déplaçait, vous êtes parti
sans le savoir, là où mes mots se déplacent, vous partez, sans savoir où
vous allez.
Ces questions restent malheureusement sans réponse pour des vies et
des vies parce que vous n’étiez pas à votre centre ; vous n'étiez pas avec
vous-même. Vous étiez ailleurs, et vous partez ailleurs, encore et encore.
Cela se produit dans le rêve ; c'est ce qu'est votre vie. Vous regardez un
film et quand le film se termine, vous entrez juste dans un plus grand
film, dans le monde objectif des phénomènes. Le premier film ne dure
que quelques heures, mais l'esprit court pour des vies et des vies et des
vies ; le rêve continue à se projeter. Même si soudainement le rêve s’ar-
rête, si soudainement votre vie s’arrête, vous ne pouvez pas reconnaître
qui vous êtes. Vous vous réincarnez sans cesse, vous avez vécu si long-
temps dans le saṃsāra avec le rêve que vous n'avez aucun souvenir de
qui vous êtes s'il n'y a pas de rêve. Savez-vous qui vous êtes ? Soudain,
vous vous sentez très faible, voire effrayé — vous ne savez pas qui vous
êtes ! Vous allez essayer de vous replonger dans le monde de Māyā,
parce que c'est connu. Vous connaissez le saṃsāra, vous connaissez
l'éternel retour, vous y êtes bien adapté. Si vous pouvez en sortir, vous
verrez par-là que l'importance que vous accordez en fait à votre esprit,
à votre connaissance, fait en vous écran à la véritable connaissance.

213
Il y a certaines écoles de mysticisme très très ésotériques, très secrètes,
où les initiés sont complètement concentrés sur le voyage astral et des
choses comme ça. Mais tout ce mysticisme a disparu dans la plus part
des endroits, à cause des fausses connaissances qui se propagent dans
le monde, qui masquent la lumière du vrai et du réel, et gâchent le mys-
tère de l'existence. Les voyages astrales ne sont pas pour les doux rê-
veurs, les hommes de connaissances. La connaissance peut aider et mys-
tifier les phénomènes pour rendre votre voyage plus enrichissant mais
la connaissance ne va pas vous aider à atteindre la quatrième dimension.
Il vous faut quelque chose de plus. Pourquoi voulez-vous quitter le
monde et voyager ? Si quelqu'un prend de la drogue, il va voyager hors
de son corps. Si quelqu'un vous tire une balle dans la tête, vous allez
voyager hors de votre corps ! Cela arrivera un jour ou l'autre de toute
façon, alors quelle est la hâte maintenant ? À moins qu'il y ait un but
spécifique cela ne vaut pas la peine d'explorer simplement pour le di-
vertissement parce qu'il faut un effort énorme pour maitriser ces choses,
pour sortir hors du monde et non simplement sortir hors du corps, et à la
fin, qu'est-ce que vous réalisez ? Que tout votre effort est inutile parce
que tout n'était qu'un rêve. C'est alors que le rêveur peut s'éveiller. Si
votre but spécifique est d'atteindre l'éveil, alors le monde astral sera sur
votre chemin. Mais si votre but c'est simplement d’être défoncé et de
voyager dans d'autres mondes, alors vous êtes complètement à côté de
la plaque !
Seul celui qui a atteint l'éveil peut le dire, dire quelque chose sur le
monde astral. Cela s'appelle « Parakāyā Pravēśa Vidyā » ; la connais-
sance essentielle de l'au-delà — témoin de l'au-delà. Cela signifie que
seul ceux qui sont entrés au-delà seront en mesure de dire quelque chose
sur le brouillard astral. « Parakāyā Pravēśa » est un terme sanskrit qui
signifie le pouvoir des incantations dans un cadavre, un objet, ou dans
le corps d'une autre personne. Et « Vidyā » signifie la connaissance es-
sentielle. L'acteur qui le fait sans aucune maîtrise — et tout le monde le
fait sans le savoir — oublie sa propre identité et son environnement pré-
sent. C'est pourquoi vous ne pouvez pas savoir qui vous êtes — d’où vous
venez, où vous êtes, et où vous allez.
Vous êtes toujours ailleurs, dans la troisième dimension, vous êtes dans
le monde mais hors de vous-même. Que vous soyez possédé par un esprit
désincarné, une autre personne ou un objet, ou que vous soyez dans le
corps d'une autre personne n'est pas un phénomène rare. Tout le monde
est attaché à quelque chose et emprisonné par elle, cela vous satisfait
ou ne vous satisfait pas. Si cela vous satisfait, vous devenez possédé par
cette chose, soumis à cette chose, converti à sa philosophie, dans une
case de la matrice. Si cela ne vous satisfait pas, alors vous continuez à
chercher une autre case dans la matrice, une autre philosophie ou un
autre sujet, un autre corps ou un objet — cela peut être un monde, une

214
croyance ou une personne, un corps, un titre ou une bible... — à laquelle
vous soumettre et vous convertir. Ce phénomène abstrait voyage avec
vous ou vous voyagez avec. Lorsque vous mourrez, votre corps physique
tombe et votre esprit physique aussi est laissé pour compte ; toutes les
choses physiques sont laissé derrière, vous ne pouvez pas emporté votre
bible ou votre argent dans votre tombe. Derrière cela, derrière le corps
physique vous avez un corps vital et un esprit éthérique. Ce dernier
voyage encore quelque temps avec vous puis il disparaît, il s'évapore
tout simplement. Derrière cela, vous avez un corps astral et un esprit
astral. Le mot « astral » vient des étoiles ; cela signifie une lumière. Au
lieu d'un corps physique de chair, d'os et de sang, au lieu d'un corps
éthérique et vital, de blessures, de jouissances et de cicatrices, vous
avez seulement un corps fait de lumière, et ce corps astral à l'esprit en
lui. Lorsque vous mourrez, vous voyagez avec lui, avec tous vos condi-
tionnements, avec toutes vos croyances, tous vos démons, avec tous les
souvenirs de la vie passée et les souvenirs du corps — ses cicatrices et
ses blessures qui sont arrivés au corps vital et au corps physique. Mais
en dépit de tout ça ; au-delà de vos croyances, de vos attaches, de vos
rencontres, de votre passé, vous restez le même — vous n’êtes pas du
tout touché, vous êtes intact. Mais jusqu'à ce que vous en prenez cons-
cience, jusqu'à ce que vous connaissez ce centre intact, vous devrez
continuellement voyager d'une croyance à l'autre, d'un corps à l'autre,
d'un utérus à l'autre, d'un rêve à l'autre, d'une vie à l'autre, d'une prison
à l'autre, de tombe en tombe.
Vous avez voyagé pendant des milliers de vies, en accumulant de plus
en plus de souvenir dans votre corps astral et votre esprit astral. Bien
que votre véritable centre ne soit pas affecté, vous êtes entouré par le
corps astral et ce dernier est votre prison. Si votre prison est sale et
désordonnée, vous pouvez mettre de l'ordre dans votre vie, faire en sorte
que les barreaux de votre prison soient droits et propres ; mais tous vos
efforts sont vains. Quelle bêtise faites-vous ! Si vous avez bon abri, une
belle maison et de la compagnie, votre prison est peut être confortable
mais elle ne vous protègera pas de la mort. Cela vous aidera seulement
à mourir convenablement. Mais la mort, qu'elle est lieu confortablement
ou inconfortablement, est la même.
Prenez-en conscience, contemplez-la ; c'est votre centre, votre indivi-
dualité. Il y a un continuum, mais le continuum prend fin lorsque vous
prenez conscience de la mort. Lorsque vous prenez conscience de votre
centre pénétrant profondément la mort, vous devenez un Bouddha et le
continuum se brise. Le corps astral disparaît, la prison disparaît, faisant
un chemin que vous pouvez parcourir grâce au corps astral pour at-
teindre votre quatrième corps. Le monde astral disparaît, votre prison se
transforme pour devenir un chemin à travers l'esprit et au-delà de l'es-
prit astral. Ce chemin mène hors du monde, au centre de votre être. Le

215
continuum de votre individualité s’arrête. Maintenant, commence une
nouvelle existence universelle.
Maintenant, il est temps pour vous de sortir du vieux monde corrompu et
empoisonné. Brûlez toutes vos connaissances, brûlez toutes vos
croyances, brûlez tout, brûlez l'image que vous avez de vous-même dans
le monde. Sortez hors du monde si vous voulez trouver votre véritable
être ! Maintenant, sortez tout seul dans la nature sans argent, sans pré-
voir à l'avance où vous irez, et dans quel endroit vous allez dormir ; faites
le pendant une semaine et vous déprimerez. Restez vigilant et traversez
cette dépression consciemment. Ensuite, vous renaîtrez et gouterez pour
la première fois au bonheur ultime ; c'est l'extase la plus profonde de ne
faire qu'un avec la nature, de retrouver votre véritable nature primitif.
Vous ne vous repentirez jamais d'avoir perdu votre individualité, votre
place dans l'ancien monde. Avez-vous déjà pensé que votre place dans
le monde est un abus à l'encontre de la véritable nature de l'existence
de la réalité ? Que tout ce que vous faites est de vivre un rêve et d’être
complice des agents de la mort ? Qu'y a-t-il dans votre individualité ?
Avez-vous déjà pensé à vous-même ? Votre soi-disant individualité est
une prison d'or et d'illusion, qui vous pousse à travailler dur chaque jour
pour gagner une meilleure cellule dans votre prison. Avez-vous déjà
pensé à la place que vous occupez dans le monde ? La place que vous
occupez ou cherchez à occuper n'est qu'une cellule dans une prison. Et
vous êtes tellement engagé à gagner des avantages dans cette prison
que vous avez oublié que c'était une prison. C'est ainsi que vous vous
êtes condamné à perpétuité.
En Orient, on appelle cette prison le saṃsāra. Râmakrishna appelle le
monde ainsi. Ramana Maharsi, appelle la vie dans le monde de la multi-
plicité, de la même manière. Que l'on parle du monde ou de votre vie
dans ce monde, c'est toujours le même monde, c'est toujours le saṃsāra.
C'est le monde dans lequel sont enfermé à perpétuité les êtres non éveil-
lés et dans lequel ils souffrent en vain, dans une angoisse profonde, rem-
plie d'anxiété et de haine... Ils souffrent en vain parce que chacun peut
sortir de cette prison à tout moment : les murs sont transparents. En
réalité, il n'y a pas de prison, c'est votre croyance que le monde est une
prison qui en fait une prison. En réalité, il n'y jamais eu de problème, il
n'y en a jamais eu, il n'y en aura jamais. En réalité, personne n'est con-
damné, personne ne peut être condamné, et personne devrait être con-
damné. Mais au fil des siècles les gens ont été condamnés, au fil des
siècles les problèmes sont apparus, au fil des siècles, les prisons sont
apparus. Et tout ça à cause de votre esprit ! L'esprit est le problème ;
dans l'esprit il y a des problèmes, et vous regardez la réalité à travers
l'esprit, vous vivez dans le monde avec votre esprit ; ainsi la réalité de-
vient problématique, le monde devient problématique. Votre esprit fonc-
tionne comme une prison, et vous y êtes si identifié, si identifié au

216
monde, à l'esprit et à sa réalité que vous avez peur d'en sortir. Vous avez
peur de disparaître dans l'inconnu et d'abandonner vos compagnons de
cellule.
Le saṃsāra est le cycle de vie, de souffrance et de mort continue. C'est
un continuum à travers le quel même celui qui se croit libre de toute
illusion, reste soumis dans le piège de Māyā. Thot l'Atlante disait que la
plus grande illusion est de croire qu'il n'y a pas d'illusion. Sortir du
monde de Māyā et du saṃsāra est le but de la méditation. Le but spéci-
fique n'est donc pas de sortir hors du corps ni du monde, mais hors de
l'esprit astral.
À l'état de veille, Jāgrat, l'avenir devient très, très important, car un
homme ne peut pas vivre sans racine. Il ne s'agit pas de prédire l'avenir,
car avec votre troisième corps vous ne pouvez pas voyager dans le futur.
Il s'agit simplement de prendre conscience de votre passé, de vos ra-
cines, de votre origine, pour éviter que l'histoire se répète : que votre
civilisation soit entièrement détruite. Votre monde rempli de problème
est vraiment au bord de la destruction, et pourtant personne ne fait rien
; rien n'est fait. Les gens sont hypocrites et font semblant de vouloir le
sauver, parce qu'il ont peur de se sauver et de laisser les autres derrière.
Les problèmes s'entassent et rien n'est fait ! Sortez ! Sauvez-vous vous-
même avant de vouloir sauver le monde ! Parce que vous êtes le monde,
ce n'est pas le monde qu'il faut chercher à sauver, mais ses habitants ;
toutes les âmes sensibles qui souffrent et qui meurent depuis de nom-
breuses vies — dans le besoin d'en sortir.
Beaucoup parlent de la cinquième dimension, mais ils ne savent pas de
quoi ils parlent et leurs propos sont insensés parce qu'ils n'ont pas pu
abandonner leur corps astral et leur esprit astral ; ils n'ont même pas
atteint la quatrième dimension, et à moins d'avoir atteint la quatrième,
rien n'a de sens. Vous pouvez en effet voir que le monde court à la des-
truction — tous les signes sont là. Vous pouvez aussi travailler pour évi-
ter cela, mais tous vos efforts serviront à rien si vous ne connaissez pas
la voie, le dharma, le logos, le sens.
La troisième dimension est la multiplicité, et une grande complexité sur-
vient. Vous devez penser à votre avenir ; vous pouvez devenir un homme
d'affaire jamais satisfait, vous pouvez devenir un agent subalterne que
l'on envoie mourir sur un champ de bataille ou dans un bureau, vous pou-
vez devenir un scientifique ou un gourou réputé, vous pouvez également
devenir ministre ou président ; mais vous êtes hors de vous-même. Quoi
que vous devenez, vous devenez autre chose que vous êtes intérieure-
ment et vous commencez à penser que vous êtes ceci. Et quand l'on y
croit, il en est ainsi. Vous vous croyez important dans le monde, et vous
vous comporter de manière ingrate. Les dirigeants politiques et religieux
du monde qui peuvent vraiment changer le cours des évènements dans

217
le monde, croient fermement que le monde finira, et ils continuent de
vous proposer des programmes pour empêcher cela d'arriver ou pour que
vous soyez sauvé ; la seule chose que vous devez faire est de voter pour
eux et de vous mettre à genoux — même s'il croient fermement que le
monde va être détruit — et cela les arrangent, car à moins que vous ayez
peur, aucune de leur entreprise ne peut plus prospérer. Tous vos sys-
tèmes de vie, politiques, sociaux et religieux, toutes les institutions gou-
vernementales et tous les églises ont été élevés sur la peur de la mort.
Et quelques soient les systèmes de vie que vous avez créé ou choisi, en
croyant que la mort est vraie, vous êtes tous devenus faux. Avant la
troisième dimension, l'Humanité n'existe pas, après la troisième dimen-
sion, l'humanité n'existe plus ; et entre les deux, l'histoire de l'humanité
est juste un mensonge, une immense hallucination collective.
Pour transcender la troisième dimension, vous devez sortir de la matrice,
partir à la recherche de votre être véritable. Le désir même suffit, et la
recherche commence — vous commencez à transcender. Il n'est même
pas question de volonté, mais d'audace et de courage. Si vous êtes au-
thentique, cela se passe tout seul. En ce qui concerne l'astral, vous
n'avez pas besoin du monde, vous avez besoin de vous retrouver vous-
même. Le monde astral a été interprété dans la psychologie de Jung
comme l'inconscient collectif, ou la matrice. Mais ce n'est pas tout à fait
exact, si vous n’êtes pas authentique, si vous vivez hors de vous-même,
vous vous retrouvez en effet dans l'inconscient collectif. Mais votre troi-
sième corps n'est pas simplement l'inconscient collectif ; c'est votre his-
toire individuelle de naissances et de renaissances. Vous pouvez bien sûr
pénétrer dans la matrice mais ce n'est pas sain ; vous stagnerez dans la
troisième dimension. Les gens qui vivent dans la matrice sont des gens
qui sont dans des états pathologiques, à l'état de veille. Et plus ils vivent
dans le monde, plus leurs pathologies à l'état de veille s'éveilleront. Une
personne qui accumule de l'agent est fou et à besoin d'un traitement
psychiatrique. Une personne qui vit dans le monde, participe au déve-
loppement de vos sociétés et vote lors des élections présidentiel est une
personne qui est malade ; elle est malade parce qu'elle vit dans des sys-
tèmes de vies, hors d'elle-même. Et elle ne peut pas être saine parce
qu'en fait, la vie se trouve en dehors de ces systèmes. Dans les sociétés
les plus évoluées, les gens tombent très malades — par exemple, l'un des
endroits où le nombre de personnes malades bas son record est en Amé-
rique. Et les personnes qui vivent dans ces systèmes sont accros à tous
ce qui peut les tuer à petit feu ; ce sont les effets, les conséquences de
l'esprit malade, du malade qui vit dans une société malade.
Pour une personne qui est mentalement et émotionnellement malade, la
vie n'a pas de sens, ses limites sont ébranlées. Ces trois premiers corps
perdent leurs distinctions ordinaires dans un état pathologique. Ainsi,
une personne pathologique, une personne souffrant de n'importe qu'elle

218
maladie mentale ou émotionnelle, peut parfois rêver de ses naissances
précédentes, mais personne ne le croira. Lui-même n'y croira pas. Il dira
que c'est un rêve. Il voyage dans les deux sens, dans le monde réelle et
dans le monde des rêves sans être capable de comprendre ce qu'il vit ;
cette confusion, cette grande complexité est l'état de veille dans lequel
les gens sont coincé, dans la troisième dimension. Donc, avec votre troi-
sième corps, vous pouvez avoir des aperçus de vos vies antérieures, mais
s'y arrêter, c'est être malade. Une personne saine ne se préoccupe pas
de ses vies antérieures. Elle ne se préoccupe pas de son passé, elle se
tourne plus tôt vers l'avenir, pour un être de la troisième dimension qui
est en route vers la quatrième dimension, l'avenir est plus important,
mais elle ne s'accroche pas pour autant à l'avenir — elle voyage unique-
ment dans le présent ; elle transcende.
Le corps astral a ses propres tensions. Une personne dans la troisième
dimension est préoccupé non seulement par son existence présente,
mais aussi par ses existences antérieures et postérieures. La tension
dans le troisième corps est due à l'accumulation des fragments de tout
ce que vous avez été et de tout ce que vous avez désiré durant votre
enfance et vos vies antérieures, tous vos désirs répétitifs, se sont ins-
tallés dans le corps astral. Et vous avez toujours été nostalgique ! Peu
importe pour quoi, le désir est là et vous vivez dans le monde en fonction
d'eux. C'est pourquoi c'est la partie la plus complexe et la plus tendue
de votre être : votre corps astral est continuellement tendue ; ne sachant
pas où aller. Le désir suffit pour transcender cette dimension mais c'est
plus difficile que ça en a l'air car le désir est aussi la base de toutes les
tensions astrales. Parce que vos désirs en temps normal viennent de
votre passé qui se projette. Désirer est le problème. Pour transcender la
troisième dimension il faut désirer être sans désir, mais ce « non-désir »
est très mal compris. C'est un désir mais je l'appelle non-désir, parce
que je ne peux le décrire mieux que ça ; on ne peut rien dire qui puisse
être compris. Il y a des gens qui désirent l'absence de désir. Cela devient
absurde : désirer être sans-désir est toujours un désir en tant que tel, et
ce désir est totalement absurde. Des gens désirent le non-désir. Ils ont
crus ; quelqu'un leur a dit, ou ils ont lu quelque part, ou ils ont entendu
des commérages spirituels, que si vous ne désirez pas vous atteindrez la
félicité, si vous ne désirez pas, il n'y aura pas de souffrance, si vous ne
désirez pas vous serez libre. Ils ont souffert pendant de très nombreuses
vies et, maintenant, leur esprit aspire à atteindre cet état où il n'y a pas
de souffrance, alors ils se demandent comment ne pas désirer. Vous ne
pouvez pas désirer ne pas souffrir et désirer en même temps être libre,
les personnes qui sont parvenues à la libération sont celles qui ont le
plus souffert. Vous ne pouvez même pas imaginer la souffrance qu'ils
ont traversé. Ceux qui cherchent et désirent être libre pour ne plus souf-
frir, sont fous et égoïste. Vous ne pouvez pas désirer la liberté et désirer

219
en même temps ne pas souffrir ; c'est insensé parce que si vous vivez
librement, pour la liberté, au nom de la liberté, vous allez souffrir ! Pleu-
rer et crier tellement vous souffrirez. Ceux qui pensent le contraire font
semblant d'être libre. Leurs esprits jouent des tours. Ils sont toujours
désireux, c'est seulement que maintenant l'objet a changé. Ils voulaient
une femme, ils voulaient de l'amour, ils voulaient de la sécurité, ils vou-
laient de l'argent, ils voulaient de la gloire, ils voulaient du prestige, ils
désiraient le pouvoir. Ils désiraient le sens de la vie, la liberté. Mainte-
nant, ils désirent le non-désir. Seul l'objet a changé, eux-mêmes restent
les mêmes et leur désir reste le même. Mais maintenant, l'égo est devenu
spirituel, l'esprit est devenu rusé, le désir est devenu plus trompeur, ab-
surde.
Dans la troisième dimension, vous pouvez désirer être sans désir : ce
désir est un faux désir. Dans la troisième dimension, votre esprit doit
passer du désir au non-désir, de la recherche à la non-recherche, mais
c'est difficile. Si vous y réfléchissez intellectuellement, c'est très diffi-
cile. Comment pouvez-vous passer du désir au non-désir ? De la re-
cherche à la non-recherche ? Parce qu'alors votre esprit va faire du non-
désir ou de la non-recherche, l'objet du désir. Ensuite votre esprit dira :
« Ne cherchez pas ; ne désirez pas. » Puis l'esprit cherche et désir et dit
: « Je ne devrais pas chercher ; je ne devrais pas désirer. » Puis enfin
l'esprit dit : « Maintenant, la non-recherche est mon objet. Maintenant,
je désire l'état de non-désir. » La recherche est revenue, le désir est
revenu par la porte arrière. C'est pourquoi il y a des gens qui recherchent
des objets du monde, et il y a des gens qui pensent qu'ils recherchent
des objets non-mondains ; hors du monde. Mais tous les objets sont du
monde parce que « chercher » est le monde. Vous ne pouvez donc rien
chercher de non-mondain. Au moment où vous cherchez, cela devient le
monde. Si vous recherchez la piété, votre piété fait partie du monde. Si
vous cherchez la quatrième dimension, la quatrième dimension fait par-
tie du monde. Si vous cherchez la libération, le nirvana, votre libération
fait partie du monde, votre libération n'est pas quelque chose qui trans-
cende le monde, car la recherche est le monde, le désir est le monde.
Vous ne pouvez donc pas désirer la quatrième dimension, vous ne pouvez
pas non plus désirer le nirvana, et vous ne pouvez pas désirer le non-
désir. Si vous essayez de comprendre cela intellectuellement, cela de-
viendra un dangereux casse-tête. Votre troisième corps est, le corps as-
tral est émotionnel, ce n'est pas intellectuel.
Quand je dis que le désir et la recherche suffisent pour transcender et
atteindre la quatrième dimension, il s'agit d'un désir intime de vous re-
trouver vous-même ; de trouver le sujet qui désir, non l'objet. Et quand
je dis que vous ne devez pas désirer ni chercher, cela signifie que vous
ne devez arrêter de changer l'objet de votre désir et de votre recherche.

220
Par exemple, lorsque j'ai commencé à transcender la troisième dimen-
sion, à l'âge de dix-sept ans, j'ai arrêté mes études et mon travail pour
éviter d’être piégé dans la rate race. J'ai donc commencer à méditer sur
le sens de la vie, sur le sens que je voulais donner à ma vie, sur ce que
je voulais être et faire : je désirai être libre de me coucher à n'importe
quelle heure et de me lever à n'importe quelle heure et je désirai égale-
ment voyager à travers le monde. Mais pour cela, il fallait que je réus-
sissent financièrement, j'ai alors commencé à désirer la réussite finan-
cière, et j'ai commencé à chercher comment me faire de l'argent facile-
ment sur internet, car c'est plus facile de voyager en travaillant sur in-
ternet. Ainsi, je me suis cru libéré des routines et des préjugés qui pa-
ralysaient mon être et mettaient à l'entendement des œillères, mais ma
vie s'était passée ensuite à acquérir sou par sou cette liberté dont j'avais
cru d'emblée posséder la somme. Très vite, j'ai pris conscience que ce
que j'étais en train de faire n'était pas ce que je voulais réellement, je
m'étais perdu de vue — je ne m'étais pas encore trouvé. J'avais choisi un
travail pour me faire de l'argent facile sur internet mais très vite je me
suis démotivé car ce travail commençait à me bouffer mon énergie... J'ai
donc arrêté mon travail, et c'est à partir de cet arrêt que j'ai vraiment
commencé à transcender la troisième dimension. Si j'avais continué de
travailler à contre-cœur pour l'argent, je ne serais arrivé jusqu'ici. Au-
jourd'hui, je n'ai pas d'argent, je suis sans-abri, mais je suis libre et par-
faitement accompli, je n'ai besoin de rien et je ne désire plus rien pour
moi-même — l'existence toute entière vit à travers moi !
Donc, je ne peux rien dire que votre intellect puisse comprendre. Accep-
tez juste vos désirs tels qu'ils sont, et sachez que vous avez eu tant de
désirs tout au long de tant de vies. Vous avez tant désiré, et le tout a été
accumulé dans votre troisième corps. Et tous les désirs que vous avez
accumulés n'ont pas d'importance ; ce n'est pas pertinent — l'arrière-
plan est là. Cependant, si vous pouvez voir et comprendre quel méca-
nisme inconscient se cache derrière les désirs, l'absence de désir se
créera tout seul et vous atteindrez le bonheur.
La félicité est un état de conscience pleinement satisfait ; qui ne désire
rien. S'agissant de la conscience, ce ne peut être que la satisfaction d'un
désir — par opposition à un besoin. Or, le désir, manipulé à souhait par
tous les professionnels de la communication, est une indiscutable mani-
festation de vos conditionnements. Chacun peut en outre constater la
constante escalade des désirs, la satisfaction ou l'insatisfaction d'un de
ceux-ci débouchant systématiquement sur un nouveau désir. La machine
infernale est en marche avec toutes les frustrations qui en découlent
puisque de nombreux désirs ne seront pas satisfaits ; car tôt ou tard,
l'égo et ses possessions disparaîtront, tel est la Loi du Ciel. C'est l'une
des plus nobles découvertes du Bouddha, il découvrit que le problème

221
fondamental commun à toute l'Humanité est que tous les hommes parta-
gent l'insatisfaction. Dans le monde, tout le monde est comme ça, per-
sonne ne sait se contenter de ce qu'il a, et c'est cette insatisfaction qui
pousse les hommes à faire tout ce qu'ils font ; ils agissent dans l'espoir
d'obtenir toujours plus de satisfaction. Bouddha analysa donc cette
question pour mettre fin à la souffrance, et vit qu'à l'origine de la souf-
france il y avait le désir : l'envie d'avoir ou d’être toujours plus — autre
chose que ce que vous êtes. Exister ne vous suffit pas, vous voulez être
considéré, respecté, honoré, donc votre égo exagère, se valorise et se
gonfle. La possession lui semble la meilleure recette, mais il faut l'étaler
pour qu'elle suscite l'envie. Ainsi, l'esprit s'évade constamment à la re-
cherche de nouveaux objets de désir. L'esprit ou l'égo veut obtenir ceci,
s'emparer de cela, essayant ainsi de satisfaire son insatisfaction. Mais
votre égo n'est qu'une ombre, vous ne pouvez pas remplir ni satisfaire
votre ombre. Parallèlement à votre ombre, il y a la lumière de votre esprit
astral, mais cette lumière est fausse et ne sert qu'à alimenter l'ombre et
le jeu de contraste.
Parallèlement à la soif de désir, il y a la peur, la peur de ne pas être, la
peur de mourir. L'égo a peur de disparaître — n'avez-vous pas peur de
mourir ? D’être agressé ou envahi ? Donc il se protège, s'isole, se bar-
ricade. Aujourd'hui, le monde tourne autour de l'argent, cela vous assure
une certaine sécurité, mais l'argent est un système de frustration auto-
alimenté. Beaucoup d'entre vous doivent surement se lever chaque matin
pour travailler toute la journée et tous les jours pour faire tourner une
économie virtuelle, où entrée et sortie d'argent ne signifie plus rien
puisque les flux sont en perpétuellement mouvement... L'argent n'est
pas mal en soi, je respecte l'argent, mais juste en tant que moyen, en
tant qu'appui en vue d'un autre appui, pas en tant que but. Les problèmes
résultant viennent surtout des émotions, tout le monde en veut, tout le
monde en a besoin. Lorsque le revenu du mois tombe, vous êtes heureux,
vous vous sentez en sécurité, vous vous sentez libre, vous dépensez tout
bêtement dans des passifs... Votre avidité vous contrôle. Et une fois que
vous en manquez, vous pouvez devenir violent, commettre des actes dé-
sespérés, ou encore avoir peur de finir à la rue, de ne plus être en «
sécurité », ou de ne plus être respecté, d'être pris pour un pauvre clo-
chard... La peur prend le dessus et vous contrôle. Alors vous retournez
travailler et endurer la routine jusqu'à votre retraite ou vous serez trop
vieux et malade pour rattraper le temps perdu par vos désirs et vos
peurs... L'avidité ou la cupidité est étroitement liée à la peur ; c'est un
cercle vicieux émotionnel.
Tout est dans le « trop ». Trop d’émotions, trop de pensées, trop de ques-
tions, trop de sensibilité, trop d’énergie, trop d’activités, trop de règles,
trop de trop, trop de jugements... Tout cela finit par peser sur l'esprit et

222
le corps. La peur semble bien avoir des causes : un abandon, une bles-
sure, un échec, ... etc ; intimement liées aux désirs de : ne pas être seul,
ne pas flancher, ne pas se blesser, ne pas échoué, ne pas être pauvre, ...
etc. Mais en définitif, toute peur revient à la peur qu'a l'égo de la mort.
Même si, vue de l'extérieur, il donne l'impression d’être un homme d'af-
faire sûr de lui, la peur de la mort se répercute sur chaque aspect de sa
vie ! À ses yeux, le calme du moment présent n'existe quasiment pas,
car seul le passé et le futur lui importe. Sa principale préoccupation est
de toujours maintenir le passé en vie, car sans lui, qui seriez-vous ? Sa
seconde préoccupation est de se projeter constamment dans le future
pour assurer sa survie et y trouver une forme quelconque de relâchement
et de satisfaction. Le corps astral chargé d'anxiété issue du passé, est
inquiet pour le future, et cela crée une interruption avec l'instant pré-
sent. Par conséquent : l'égo vous coupe de toute véritable relation. Même
quand l'égo semble se préoccuper du présent, ce n'est pas le présent
qu'il voit. Il le perçoit de façon totalement déformée, car il le regarde à
travers les yeux du passé. Ou bien il le réduit à un moyen pour arriver à
une fin, une fin qui n'existe jamais que dans le future projeté par lui. Il
se dit : « Un jour, quand tout sera en place, quand ceci ou cela se pro-
duira, ou quand je serai riche, je trouverai la paix. » Mais c'est pas avec
l'ordre que vient la paix, c'est avec la paix que vient l'ordre.
Quand vous êtes trop attaché aux objets du monde, tout est dans le trop
; votre troisième corps qui se retrouve trop chargé est obligé pour se
déplacer de suivre des rails posés dans le passé, ne serait-ce que pour
faire des allers-retours... Même si vous mourrez, vous retournerez à la
case départ ; les graines de vos désirs et de vos attachements referont
surface et vous vous réincarnerez ; ces graines ont pris le contrôle de
vos vies antérieures, le contrôle de votre vie actuelle et vous mènent
toujours dans la même direction.
Toutes personne souhaitant transcender la troisième dimension doit ex-
plorer profondément la nature de ses désirs. Cela ne signifie pas que
vous ne devez plus désirez, non ! Le Bouddha aurait enseigné que le désir
est la cause de la souffrance et donc que tout désir, même le désir de
pratiquer la vertu et des mortifications pour s'éveiller, est un problème.
Mais une vie sans désir n'est pas forcément une bonne chose : cela peut
vous rendre dépressif de n'avoir aucun désir. En fait, le Bouddha n'a pas
enseigné que le désir est la cause de la souffrance : il a au contraire
encouragé ses disciples à avoir un ardent désir pour la libération. Et je
vous encourage d'avoir un aussi grand désir pour aider votre monde à
atteindre la libération ultime ! Si l'Humanité pouvait être conscient de
ses véritables désirs, tout le monde pourrait vivre une vie de luxe et rien
ne manquerait, au contraire, le monde serait plus riche que jamais ! —
Multi dimensionnellement riche !

223
Pour mieux comprendre la nature de la réalisation de soi, il faut faire la
différence entre le désir sain, le désir de la conscience, amenant la
santé, la liberté, le bien-être et le partage ; et le désir malsain, le désir
de l'esprit, la soif de l'égo, amenant la souffrance et la maladie, phy-
sique, psychique ou mentale. Quand le Bouddha indiqua l'une des causes
de la souffrance, il utilisa le terme « Taṇhā » qui signifie : soif, avidité,
désir, convoitise, envie irrésistible, attachement, fixation. Et qui est se-
lon la deuxième noble vérité : l'origine de Dukkha — la misère, la souf-
france, l'insatisfaction et la més-existence. La plus part des gens ont
soif de vivre et voudraient que la vie ne s’arrête jamais, pourtant, il ne
sont jamais né ! S'ils comprenaient vraiment la nature de ce qu'ils ap-
pellent la vie, ils verraient certainement les choses différemment. Ils
verraient que la meilleure chose à faire et d'essayer de mettre un terme
à ce cycle, d'essayer de vivre existentiellement et d'obtenir une véri-
table satisfaction, éternelle. Le problème est que la majorité des gens
ne sont pas du tout intéressé par la vie éternelle mais par la mort perpé-
tuelle, ils désirent des choses basées sur des « Kleshas », des pollutions
mentales et émotionnelles — des poisons. Tout cela a pour cause leur
incompréhension fondamentale de la réalité des choses. Les gens vivent
hors d’eux-mêmes, ils ne comprennent pas ce qu'ils sont, pourquoi ils
sont là, d’où ils viennent et où vont-ils. Quand les gens ne savent pas
cela — la voie, le dharma, le logos, le sens, la vie — ils font des supposi-
tions et s'inventent une vie : ils supposent que telle ou telle attitude est
correcte ; que si tout le monde suit une certaine voie c'est qu'elle est
juste ; que s'ils voient quelque chose qui leur plaît, ils doivent à tout prix
se l'approprier parce que ça les rendrait heureux. Ils font ensuite ce qu'il
faut pour l'obtenir mais non seulement ils ne sont satisfaits que pendant
un court laps de temps, mais en plus ils se détruisent eux-mêmes et tout
ce qui les entourent. Et le pire c'est qu'au fond ils le savent — vous savez
que vous vous êtes détruit et que vous avez déjà détruit votre entourage
: mais, parce que rien n'a de sens, et par cette vieille soif du désir, vous
recommencez aussitôt à agir de la même façon.
Au moment où vous prenez conscience de votre insatisfaction, que vous
ne vous êtes pas réalisé, et que vous cherchez vraiment à vous réaliser,
la véritable recherche de votre être commence, dès lors, vous êtes en
route vers la quatrième dimension. Le désir que la conscience du médi-
tant cherche à accomplir, est sa propre réalisation, la réalisation de sa
propre subjectivité. Et quand vous vous serez transformé, quand la cons-
cience s'auto-actualisera, vous deviendrez sans désir. Rappelez-vous
ceci. D'ordinaire, l'on dit que si vous devenez sans désir, vous vous con-
naîtrez vous-même. C'est faux, comment pouvez-vous vous connaître si
vous n'avez rien vécu et que vous ne désirez même pas vous connaître ?
Le contraire est cependant vrai ; si vous vous connaissez, vous devien-
drez sans désir. L'accent est mis sur l’être, pas sur le fait d’être sans

224
désir, mais sur la réalisation de soi. Puis l'absence de désir suit. Le désir
signifie simplement que vous n’êtes pas épanouie à l'intérieur, alors
cherchez, y a-t-il quelque chose qui peut vous épanouir pour toute l'éter-
nité ? Il vous manque quelque chose, cela pose problème, alors vous en
avez envie, vous allez d'un désir à l'autre, en quête d'accomplissement,
pour combler ce qui vous manque. Mais cette recherche ne se termine
jamais, parce qu'un désir créé un autre désir. Vraiment, si votre désir est
de devenir riche, une fois que vous serez riche, votre désir va créer dix
désirs de plus ; vous n'y arriverez jamais. Mais si vous essayez autre
chose comme des méthodes d'actualisation de soi pour réaliser votre po-
tentiel intérieur, pour les rendre actuelles — alors vous deviendrez ac-
tuel — moins les désirs du passé seront ressentis, parce qu'en réalité, ils
ne sont ressentis que parce que vous n’êtes pas bien ancré à l'intérieur,
dans l'instant présent. Lorsque vous êtes ancré dans l'instant présent,
immédiatement, le désir cesse. Mais si vous êtes hors de vous-même,
bien sûr, quelque chose manquera, vous ressentirez un manque de pré-
sence. Et vous commencerez à désirer la présence d'autrui ; vous êtes
seul, isolé. Vous avez peur d’être seul, peur de votre propre présence.
Dans votre société malade, lorsque que le Coronavirus a frappé, vous
n'avez pas aimé l'idée d’être confiné. Car si vous êtes confiné, vous êtes
seul avec vous-même ; c'est la peur, vous ne vous connaissez pas. Dans
un monde sain, où chacun vit sa vie de manière authentique, individuelle,
sans suivre et imiter les autres mais vivant sa propre vie à sa manière,
le confinement est possible. En fait, vous vous confinerez vous-même.
Vous pouvez apprendre à vous connaître, et méditer sur le sens de la
vie... développez une sensibilité et une conscience plus profondes qui
transcendent les désirs ; votre conscience peut arriver à un point où tous
les désirs deviennent vains et tombent d’eux-mêmes. Une grande sen-
sibilité et une grande conscience vous conduiront à l'absence de désir —
souvenez-vous de ceci. Vous avez seulement besoin d’être naturel ;
d'apprécier la solitude, votre propre nature. Dans un monde où vivre
dans la solitude est un luxe et où se trouve des individus authentiques,
la conscience de soi et du monde conduira à la transcendance des désirs,
et la transcendance des désirs conduira naturellement à la transcen-
dance de la troisième dimension.
Je ne dis pas que vous devez vous isoler, mais simplement vivre votre
vie de manière authentique. Si vous vous mettez en couple juste par peur
de la solitude, par peur de mourir seul, alors votre amour est faux ; les
gens choisissent l'amour comme une ruse, comme une tromperie pro-
fonde, un désir trompeur, une excuse pour éviter la vérité. L'amour ne
peut être authentique que lorsqu'il a ses racines à l'intérieur de votre
être même, pas chez autrui, mais en vous. Il en va de même pour les
désirs saints, cela n'est possible que lorsque votre esprit est en bonne
santé, lorsque votre esprit n'est pas malade, en manque, mais en bonne

225
santé. Lorsque votre esprit ne désir plus l'amour comme un soi-disant
remède miraculeux à votre solitude. Ensuite, l'amour prend une forme
différente. Vous n’êtes plus concerné par les évènement extérieurs. Au
contraire, vous vous retrouvez au-delà des désirs de votre égo — vous
savez que votre principale richesse est en vous.
Donc, pour transcender la troisième dimension, il n'est pas nécessaire de
détruire vos propres désirs, d’arrêter de désirer, d’être sans désir, de
combattre le désir et de créer en vous une intégration sans désir. Aux
yeux de la conscience, c'est un suicide profond. Si vous niez vos désirs,
votre moi naturel — votre corps, vos instincts, votre sexe, vos désirs,
tout. Alors vous vous auto-détruisez. Donc, la conscience vous rappelle
de vous accepter tel que vous êtes. Prenez simplement conscience de
vos désirs ; ne créez aucun combat.
Déplacez-vous dans le désir en étant pleinement conscient, et lorsque
vous désirez en étant pleinement conscience, vous transcendez. Vous
traversez vos désirs, mais en étant au-delà ; un témoin intact. Il est pos-
sible de transcender que s'il y a conscience, de même, il est possible de
désirer que s'il y a conscience. Sinon ce n'est pas ce que vous désirez
profondément, c'est juste les caprices substitutionnels de votre égo.
En ce qui concerne votre transformation transcendantale dans la troi-
sième dimension, le désir suffit, il n'y a pas besoin de volonté car vous
ne vous connaissez pas encore. La volonté est la force de celui qui se
connaît ; le désir est la force de celui qui ne se connaît pas — de sorte
que le désir est la force de le découvrir. Quelle est cette réalité ultime
de tous les phénomènes intrinsèques, au-delà de la dualité, au-delà de
la multiplicité, au-delà de la complexité, au-delà du corps, au-delà de
l'instinct, au-delà du sexe, au-delà du désir, au-delà de l'inconscience,
au-delà de la conscience, au-delà de l'esprit, de l’âme et du monde ?!
Ainsi vous devenez conscient quand vous commencez à désirer avec ar-
deur ; vous transcendez et vous vous transformez.
Dans la première dimension, Suṣupti, il n'y a que le présent, le bonheur,
mais profondément inconscient. Dans la deuxième dimension, Svapna, la
connaissance entre, la dualité entre, vous avez un passé, mais enraciné
dans l'inconscient. Et de cet inconscient jusqu'au présent, tout ce que
vous avez vécu entre les deux ; depuis l'origine jusqu'à maintenant, sont
des manifestations inconscientes de vos vies antérieures, de vos désirs,
de votre soif de vivre. Tous les rôles que vous avez joués dans cette vie
sont les ressources de vos vies antérieures. Parce que les graines du
désir sont restées, la soif de vivre est restée. Dans la troisième dimen-
sion, Jāgrat, les graines sont toujours là, enterrés à l'intérieur de vous à
l'état de veille, mais à l'extérieur vous manquez de ressource car le sol
se dessèche et les graines ne poussent pas, parce vous ne vous êtes pas

226
transformé, vous n'avez pas mûri. Avec votre troisième corps, vous pou-
vez voyager dans le passé ; si vous creusez un peu la terre morte, vous
pouvez découvrir vos racines et la diversité de la vie. Mais vos racines
n'ont pas d'avenir, vous ne pouvez pas voir l'avenir dans la troisième
dimension. Bien sûr, l'avenir est là — vous y êtes — mais inconscient.
Seul un pourcent de la conscience veille. C'est la conscience à l'état de
veille, Jāgrata. Si vous parvenez à connaître votre troisième corps — ce
qui veille dans votre troisième corps — et à vous réaliser dans la qua-
trième dimension, alors tout ce que vous avez connu dans les trois pre-
mières dimensions disparaîtra, puis l'avenir disparaît. Rappelez-vous que
quand vous entrez dans le présent, le monde disparaît, le passé et l'ave-
nir ne sont plus là, le temps disparaît : vous êtes dans la dimension qui
ne fait pas partie du monde temporel mais de l'éternité. Au-delà de la
troisième dimension, vous retrouvez à nouveau l'Unité au-delà de la mul-
tiplicité. Vous n’êtes plus dans le monde et hors de vous-même, vous
êtes dans le monde comme une unité organique avec le monde, et aussi
au-delà du monde, comme un témoin intact, vivant dans le monde et
pourtant jamais touché par les évènements du monde.
Mais c'est difficile, cela peut prendre des vies et des vies. Il est donc bon
de se rendre, mais c'est difficile. Lorsque l'esprit cherche des objets du
monde, ce n'est pas difficile, car la recherche est le monde, le problème
n'est pas absurde ; il peut être résolu. Mais lorsque l'esprit commence à
chercher la vérité, l'effort même devient insensé car la vérité est tou-
jours ici-et-maintenant et l'esprit est toujours là et là ; il n'y a pas de
réunion. C'est peut-être l'occasion de mettre de côté les opinions et les
critiques afin de réellement comprendre la situation que vous vivez. Vous
devez abandonner l'idée de comprendre la situation que vous vivez pour
réellement comprendre, vivre la situation que vous vivez. Vous n'avez
rien d'autre à faire. Tout comme le serpent se débarrasse de sa vieille
peau, la laissant complètement de côté ; il ne regarde même pas en ar-
rière. Vous devez vous débarrasser de votre passé, de votre corps astral
et de votre esprit astral et émotionnel, sans même regardé en arrière.
C'est difficile, mais pas aussi difficile que d’être un esclave pour des
vies et des vies. Vous pouvez voyager à l'extérieur du corps et hors du
monde ; vous pouvez pratiquer la projection astrale que si vous pouvez
vous séparer du corps physique, du corps vital et du corps émotionnel.
Lorsque les barrières émotionnelles ou astrales sont brisées, vous êtes
prêt à entrer dans la quatrième dimension. Il y a un vieux dicton pour
expliquer cela : « Quand le disciple est prêt, le Maître apparaît. » Vous
ne pouvez pas atteindre un Maître à la manière d'envahisseurs agressifs.
Comme vous ne pouvez pas entrer dans la quatrième dimension à la ma-
nière d'un conquérant, parce qu'il n'y a rien à conquérir. Le Maître Lao
Tzu dit : « Celui qui veut posséder le monde et lui imprimer sa marque ne
peut y réussir. Je le sais. Le monde est une entité sacrée. La main de

227
l'homme ne peut le modeler. En voulant le changer on le détruit. Quand
on croit le tenir on le perd. C'est ainsi que l'homme s'éloigne du Tao tö
King. » Celui qui est, ne peut posséder le monde, étant séparé de lui-
même. Soit le monde est, soit vous l’êtes, mais les deux ne peuvent pas
être.
C'est la différence entre le rêve et la réalité. C'est le mécanisme : le
monde objectif, le monde des rêves est ressenti comme réalité parce que
vous êtes hors de vous-même. Parce que vous êtes hors de vous-même,
les évènements dans le monde objectif vous hypnotisent et vous trom-
pent. Si vous êtes conscient de votre propre subjectivité, de toute la mé-
canique hypnotique et inconsciente qui vous rend inconscient de votre
propre subjectivité, le monde objectif devient soudainement le monde
des rêves ; le rêve devient un rêve. Alors le monde objectif ne peut plus
vous tromper, le rêve ne peut pas vous hypnotiser, il ne peut pas être
ressenti comme réel. Si vous êtes hors de vous-même, alors le monde
devient réel, le rêve devient réel. Mais si vous vous souvenez de votre
véritable être, alors la réalité, la soi-disant réalité, devient juste un rêve.
C'est la seule différence entre le rêve et la réalité. Si vous l'êtes, alors
toute la réalité n'est qu'un rêve. Si vous ne l’êtes pas, alors le rêve de-
vient réalité. Dans sa méditation, Nāgārjuna dit : « Maintenant, je le suis,
car le monde ne l'est pas. Avant je ne l'étais pas, le monde l'était. » C'est
la science de la méditation, pour un esprit méditatif, un seul peut exister.
Mais, si le monde ne l'est pas, cela ne veut pas dire que le monde a dis-
paru. Nāgārjuna ne parle pas de ce monde, il parle du monde de Māyā.
Soit vous pouvez être, soit Māyā peut être — les deux ne peuvent pas
être réels. Si maintenant, vous sentez que vous n’êtes qu'un rêve, Māyā,
l'illusion de soi ; alors le monde est réel et vous serez plus prudent à ce
qui vous entoure. Mais, si maintenant, vous changez l'accent et devenez
réel, le monde environnement deviendra irréel — soyez vigilant et cons-
cient. C'est la raison d'appeler le monde Māyā, hypnotique, illusion,
rêve. Ce n'est pas un argument philosophique.
Lorsque vous êtes prêt à percer le voile de l'illusion, le Maître apparaît.
L'esprit ne peut pas trouver le Maître ; c'est impossible, parce que l'es-
prit se prend pour le Maître. Seul le Maître peut trouver le disciple. Mais
les gens dans le monde mondain ne peuvent pas trouver un Maître et
même s'il le trouvent ils ne peuvent pas reconnaître le Maître parce qu'ils
viennent avec leurs propres rêves, leurs propres attentes, leurs propres
désirs, leurs projections et tout le brouillard de l'esprit est là. Chacun
vient avec son esprit et sa philosophie, chacun vit dans son propre
monde et il ne peut pas y avoir de réunion ; ils entrent en collision. Donc,
le Maître vient vous trouver, seulement lorsque vous êtes prêt à sortir
hors de votre monde. C'est très difficile, mais lorsque vous êtes prêt à

228
partir dans l'inconnu, une porte vers un nouveau monde s'ouvre devant
vous.

229
LA QUATRIÈME DIMENSION : TURĪYA
La quatrième dimension est celle de la prise de conscience, du témoi-
gnage — ce que le Sage Patañjali appelle « Turīya ». Turīya est un terme
sanskrit qui signifie le quatrième état de la conscience au-delà des trois
premiers : du sommeil, du rêve et de veille. Le quatrième corps est par-
fois appelé le corps mental, rattaché au chakra du cœur — « Anāhata ».
Anāhata est le quatrième des sept chakras majeurs.
La quatrième dimension n'a pas de mur. À partir du troisième corps, il
n'y a même plus de mur transparent. Il y a juste une frontière transpa-
rente, sans mur, c'est le temps, mais il n'y a pas d'espace donc il n'y a
aucune difficulté à entrer dans la quatrième dimension. Mais pour trans-
cender et aller au-delà du quatrième corps, il y a autant de difficulté qu'il
y en avait pour aller au-delà du premier, parce que maintenant le mental
cesse ; le cinquième corps est le corps spirituel. Avant d'atteindre le
cinquième corps, il y a à nouveau un mur, mais pas dans le sens qu'il y
avait un mur entre le premier et le deuxième corps : maintenant le mur
est entre les différentes dimensions qui s'imbriquent entre elles — c'est
dans cet espace « entre » que vous voyagez.
Les quatre premiers corps inférieurs étaient tous concerné par le temps
; la division est horizontale, la dimension du temps est horizontale. Main-
tenant, c'est vertical, la dimension de l'éternité est verticale. Ainsi,
transcender et aller au-delà de la quatrième dimension est plus difficile
que les traversées antérieures des dimensions inférieures — parce que
votre façon ordinaire de regarder est horizontale, vous regardez d'un
côté à l'autre ; pas verticalement, de haut en bas. La transcendance, le
passage de la quatrième dimension à la cinquième est celle d'un plan
inférieur à un plan d'existence supérieur totalement différent. La diffé-
rence n'est pas entre l'intérieur et l'extérieur mais entre le sommet et la
profondeur. Donc, à moins de commencé à regarder consciemment vers
le haut — au-delà — vous ne pouvez pas passer aux dimensions supé-
rieures.
Avant, vous étiez en train de voyager horizontalement, quand vous voya-
gez horizontalement, vous pouvez regarder à droite ou à gauche, à
gauche pour le passé, à droite pour le futur, mais le temps est comme
une roue ; si vous regardez à droite, vous reviendrez par la gauche, puis
le passé se répètera à droite. Quand vous commencez à sortir de la troi-
sième dimension, hors du monde, vous savez maintenant que le temps
est la barrière. Imaginez qu'il y a un commencement, et qu'il y a une fin.
Tout ce qui se trouve entre ce point passé et le point de l'avenir fait
partie du monde, mais une fois que vous sortez hors du monde, vous
commencez à sortir hors du temps. Maintenant, il n'est plus nécessaire
de voyager vers le passé ou le futur, maintenant, il faut se diriger vers
le centre du cercle pour descendre ou monter. Maintenant, il n'y a même

230
pas de mur, le problème est le temps, si l'on considère le temps comme
un mur, alors peu importe le temps que vous mettrez pour aller de l'autre
côté, tous vos efforts seront vains. Comme si vous étiez en train de fon-
cer dans un mur, vous vous écrasez, vous mourrez et vous recommencez
à le faire pendant des siècles et des siècles, croyant qu'un jour, vous
parviendrez à transpercer le mur. Aussi longtemps que vous essayerez,
il n'arrivera jamais un jour où vous serez de l'autre côté. Vous pouvez
bien faire le tour par la gauche, si vous regardez à gauche, vous revien-
drez par la droite, puis l'avenir sera une continuité du passé ; vous cons-
taterez que vous êtes de l'autre côté du mur — mais vous ne l'avez pas
encore franchi. Pour le franchir, vous devez creuser en dessous, ou l'es-
calader. Et si vous descendez ou montez, vous ne serez pas de l'autre
côté, sans le savoir — vous atteindrez un autre plan d'existence. Il n'est
pas question de creuser pour remonter ou de monter pour redescendre,
sinon tous votre effort est stupide. La cinquième dimension n'est pas à
côté, elle est au-delà.
L'esprit regarde toujours horizontalement, tout au plus vers le bas. L'es-
prit coule horizontalement et vers le bas comme l'eau d'une rivière. L'eau
est le symbole du mental mais l'eau n'a jamais été le symbole spirituel
parce que sa nature intrinsèque est de couler vers le bas. Le feu et l'air
sont les symboles spirituels car l'air souffle le feu et les flammes mon-
tent. Le quatrième corps peut descendre, il n'y a pas de mal à revenir
dans le monde, vous pouvez décider de descendre plutôt que de monter,
pour aider les autres à monter. Sinon, continuez à monter tout seul. Dans
ce cas, le quatrième corps monte comme le feu. Anāhata signifie en
sanskrit « souffle non frappé ». C'est le souffle originel, donc il est non-
frappé parce qu'il est non-produit.
Anāhata signifie non-produit, et peut se référer au concept védique de
son non-humain ou de son du monde intelligible, du nirvana, que l'on
peut écouter en méditation profonde appelée « Dhyāna » — Ātma Sa-
mâdhi. Ce son non-frappé est une sorte de musique-intérieure nommée
« Nada ». Nada en sanskrit signifie Son Primordial, symbolisé par la mé-
moire de la vibration cosmique « Om̐ » ou Aum, qui symbolise les trois
niveaux de l'esprit par excellence comme suit : A = conscient. U = sub-
conscient. M = inconscient. Au-delà des trois, il y a le silence, cela re-
présente l'état de non-esprit qui transcende les trois états précédents,
c'est-à-dire la conscience pure. Aum peut aussi symboliser les trois prin-
cipes de l'existence symbolisés en tant que divinité en Inde, comme suit
: A = Brahmā, le créateur. U = Viṣṇu, le soutient. M = Śiva, le destruc-
teur. Au-delà des trois, il y a le silence, cela symbolise la Réalité sous-
jacente qui est le substrat derrière et au-delà de la création, de la pré-
servation, et de la destruction. Aum symbolise aussi les trois royaumes
inférieurs du temps : passé, présent, futur. Au-delà, il y a le silence éter-
nel, la réalité sous-jacente qui sous-tend et pourtant est au-delà du

231
temps ; l'intemporel d’où émerge le temps, c'est-à-dire la totalité de ce
qui existe. Selon le Māṇḍūkya Upaniṣad, les syllabes d'Aum représentent
les domaines d'expérience suivants : A = Jāgrat, l'état de veille. U =
Svapna, l'état de rêve. M = Suṣupti, l'état de sommeil profond. Au-delà
de ces trois domaines d'expérience, il y a le silence ; ce silence est de la
même qualité que le silence de Bouddha et symbolise la cessation de
l'expérience car l'éveil n'est pas une expérience, le silence symbolise
l'état spirituellement éveillé, qui transcende les trois états précédents.
Aum peut aussi symboliser la résonance du son sur le corps : A = Abdo-
men. U = Poitrine, gorge. M = tête. Au-delà, il y a le silence, au-dessus
du corps et de la tête, c'est-à-dire au-delà du mental et de la pensée. Un
son non produit est un son ineffable et inexprimable, que rien de phy-
sique ne produit, ni bol tibétain, ni récitation, ni animal, ni la brise du
vent. Je suis malentendant, mais même une personne sourde peut écou-
ter ces sons, avoir connaissance de la puissance du Son et de son impact,
sur le système neurologique ; sur l'esprit et notamment sur le corps. Ces
sons ne peuvent être exprimés par des paroles ou des mots, et se jouent
en nous par la force même de la vie, pour favoriser l'ouverture de l’être
aux dimensions supérieures de la conscience. Au-delà des sons et des
silences frappés, il y a la musique céleste qui ne s'entrechoque pas. Au-
delà, il y a l'état transcendantal appelé Turīya, il s'agit du quatrième état
de la conscience, ce qui est au-delà des trois premiers et englobe pour-
tant les trois. Turīya inclut les trois niveaux de la réalité manifeste, et
pourtant il est au-delà d'eux. Elle les englobe et pourtant les transcende.
En sanskrit, Turīya signifie juste « quatrième ». Pourquoi ? Pour se dé-
courager de mettre un concept sur quelque chose qui est au-delà du con-
cept ; il est succinctement appelé : le « quatrième ».
Le quatrième corps est nommé le corps mental ; mais sans mental, ce
n'est pas un sous-produit du mental. De par sa nature même, le corps
mental est une contradiction, parce que dans ce corps le mental cesse.
C'est donc plutôt le corps de la vision, de votre faculté de voir, de sorte
que voir est le moyen par lequel la transformation intérieure se produit.
Si vous tournez les yeux vers le haut, votre vision monte aussi et vous
montez également, alors regardez vers le haut, toujours plus haut ; il
faut arrêter de regarder en bas. En regardant en bas, le vertige vous
guette, et vous retomberez. Mais si vous parvenez monter toujours plus
haut, jusqu'à la cinquième dimension. Arriver au cinquième plan, vos
quatre premiers corps tomberont automatiquement, mais vous serez tou-
jours et vous pourrez continuer à transcender, les trois derniers plans.
Lorsque le monde astral est transcendé et que vous atteignez le qua-
trième plan, les atomes de l'astral sont brisés, ils deviennent des ondes
de pensées. Il existe une proximité étroite entre les quanta et les ondes
de pensée. Dans le monde astral, à travers la communication vous in-
fluencez l'autre, cependant vous avez aussi une influence sur vous-

232
même par l'intermédiaire de vos pensées, et les autres peuvent aussi
vous influencer par l'intermédiaire de leurs pensées. Autrement dit, dans
le monde astral, les pensées se traduisent par une réalité objective me-
surable et quantifiable en terme électrique et énergétique par l'intermé-
diaire d'une réalité physico-chimique maintenant observable grâce aux
neurosciences. Il y a quelques années seulement, la science classique
pensait que l'esprit est une chose et la matière en est une autre, les deux
étaient considérés comme deux choses distinctes, c'est pourquoi dans
les trois premières dimensions, il est difficile de faire la distinction entre
le rêve et la réalité. En fait, il n'y a aucun moyen de les définir. Il y a à
peine cent ans, si vous auriez demandé à un scientifique : « Qu'est-ce
que l'esprit ? », il vous aurait dit : « Ce qui n'est pas de la matière parce
qu'il n'est pas quantifiable. » Et vice versa. Si vous l'auriez demandé : «
Qu'est-ce que la matière », il n'aurait pas su vous donner une autre dé-
finition ; « ce qui est quantifiable. » Et c'est ainsi que les gens se sont
tous bornés, en pensant que le tous les objets quantifiables dans le
monde objectif sont réels. Même ceux qui prenaient l'esprit comme
quelque chose de quantifiable se sont bornés parce qu'il se sont basés
sur la croyance que ce qui est quantifiable est réel. Non seulement les
gens se sont bornés en pensant que tout ce qui est quantifiable est réel
et ce qui ne l'est pas, ne l'est pas. Mais aussi en pensant que ce qui est
quantifiable et ce qui ne l'est pas, sont deux choses différentes et sépa-
rées. Cependant, maintenant, depuis la fameuse découverte d'Albert
Einstein : E = mc². Nous savons que l'esprit est une forme plus subtile
de la matière, et qu'inversement, la matière est une forme condensée de
l'esprit. La formule d'Einstein signifie entre autre que la matière est
énergie et que l'énergie est matière. Ainsi la science est parvenu à prou-
ver que les pensées ont une existence physique et énergétique obser-
vable et quantifiables. Les expériences scientifiques montrent que vos
pensées émettent des vibrations électriques captables dans l'air dont la
force est proportionnelle à l'intensité de vos émotions. Mais en Orient,
les gens savent depuis des millénaires que l'esprit n'est rien d'autre que
de la matière subtile ; c'est la proposition spirituelle, que l'esprit n'est
rien d'autre que de la matière — tout se transforme. Et une fois que vous
avez un esprit différent, vous avez un monde différent, le monde se
transforme parce que vous le regardez à travers l'esprit. Le monde que
vous voyez, vous le voyez à cause d'un esprit particulier. Changez l'es-
prit et regardez autour de vous, il y a un monde différent. Et s'il n'y a
pas de mental, si vous atteignez le quatrième plan... c'est l'ultime pour
le dévot !
Lorsque vous regardez le monde sans médiateur. Lorsque le médiateur
ne l'est pas, vous rencontrez le réel, car désormais personne n'est entre
vous et le réel. Alors rien ne peut être déformé, rien ne peut être com-
paré, rien ne peut être dit. Ainsi, le quatrième corps est le corps mental,

233
mais la sagesse dit que lorsqu'il n'y a pas de mental, c'est l'état au-delà
— un état sans esprit. Pour la première fois, vous regardez le monde, ce
qui est. Pour la première fois, vous voyez les choses telle qu'elles sont.
Si vous avez un esprit, vous continuez à créer un monde ; vous continuez
à projeter, à influencer, à imposer. Alors transformer votre esprit, puis
passez de l'esprit au non-esprit. De la forme à l'informe. Et vous attein-
drez le cinquième plan. Si vous tournez votre regard vers le bas, vers le
monde, cela sera difficile, tournez-vous donc vers le haut.
Jusqu'au quatrième plan, jusqu'à présent, les pensées n'ont pas été con-
sidérés comme ayant une existence physique, le monde astral était con-
sidéré comme un monde à part, mais c'est maintenant un fait que lorsque
vous pensez à un type particulier de pensée, les vibrations autour de
vous changent en conséquence, quelles que soit leurs formes : éthé-
riques ou énergétiques, vitales ou astrales ou émotionnelles — quanti-
fiables ou non. Il est intéressant de souligner que non seulement les pen-
sées influences l'environnement, et que même les mots ont leur propres
vibrations. Si vous étalez de la poudre de perlimpinpin sur un caisson, et
que le caisson envoi du son, le motif causé par la vibration du son sera
différent en fonction du son passé. Si vous passez de la musique douce,
la poudre de perlimpinpin prendra une forme. Si vous passez de
l'hardcore, le schéma, le motif changerait à nouveau. Et vous serez sur-
pris de voir que plus le son est grossier, plus le motif qui se forme est
laid et grossier, et plus la musique est douce et belle, plus le motif de sa
vibration sera merveilleuse. Par exemple, si vous insultez une plante,
cette plante va faner, si vous la complimentez, elle fleurira. Mais sa
transformation dépend de l'intensité de vos vibrations, pour produire de
belles vibrations, vous devez amener votre cœur dedans, vous devez par-
ler avec le cœur, de cœur à cœur, pour affecter le cœur de la plante que
vous souhaitez transformer. Les pensées se manifestent à travers les
émotions et les mots, avant de se matérialiser. À noter que les mots non
manifestés ont aussi une résonance. Lorsque vous pensez à quelque
chose mais que vous n’osez pas le dire, un type particulier de résonance
est créé autour de vous, un type particulier de vibrations vous entoure.
C'est pourquoi, si vous réprimez des choses, vous pouvez déprimez dans
aucune raison particulière. Par exemple, vous vous approchez d'une per-
sonne et vous vous sentez triste sans raison apparente. Il se peut que
vous ne connaissez même pas la personne et que la personne n'ait même
pas prononcé un seul mot, et peut-être qu'elle rit. Pourtant, une tristesse
s'empare de vous à l'intérieur, ce qui s'empare de vous peu vous rendre
parano, vous pourriez penser qu'elle se moque de vous. Et si cette per-
sonne n'est plus là, ce qui est réprimé au fond de votre être vous suivra,
et vous pourriez aller jusqu'à penser qu'un démon vous suit. Dans le
monde, les gens pensent être suivi, cela devient absurde. Beaucoup

234
d'hallucinés pensent qu'un ange gardien ou que Dieu veille sur eux. C'est
totalement absurde.
La vérité est que c'est vous qui suivez le Diable, juste derrière le Dieu
de vos religions, le Diable se cache. Les religions ne peuvent exister sans
le Diable. Ils ont besoin d'un Dieu et ils ont aussi besoin d'un Diable.
Alors ne vous trompez pas si vous ne voyez qu'un Dieu dans leurs belles
églises. Juste derrière le voile, juste derrière l'illusion, le Diable se
cache, car aucune religion ne peut exister sans l'illusion du Diable.
Quelque chose doit être jugé, quelque chose doit être combattu, quelque
chose doit être condamné, quelque chose doit être détruit. C'est très ba-
sique, c'est comme ça que les gens gagnent du pouvoir dans le monde de
Māyā, en rabaissant les uns et en exploitant les autres. Les gens qui sont
au pouvoir — politiquement, religieusement et socialement — sont au
pouvoir parce que vous les suivez ! Et non l'inverse. Personne ne se
moque de vous et personne ne vous suit — vous vous êtes trompé vous-
même, vous êtes devenu hypnotisé avec une certaine idée de vous-
même, vous êtes devenu parano. Alors ne soyez pas déprimé ou en colère
en voyant les gens qui sont au pouvoir, vous ne les connaissez même
pas, ils ne vous ont rien fait, parce que vous ne les avez jamais rencon-
tré, pourquoi rejeter la faute sur eux ? Pourquoi se mettre en colère et
se révolter ? C'est absurde, sortez hors du monde, allez au-delà de l'es-
prit et soudainement, vous êtes libre ! Et tous ceux qui sont au pouvoir
tomberont immédiatement si enfin, vous êtes prêt à vous déclarer libre !
Si vous êtes total dans votre désir de devenir libre — libre de votre passé,
libre de vos conditionnements, libre de vos peurs, libre de vos émotions,
libre de vos attaches, libre de vos désirs, libre de vos projections, libre
de vos attentes et de vos espoirs, libre de votre corps astral et émotion-
nel, de votre corps mental — alors seulement vous pouvez atteindre votre
cinquième corps. Vous devez simplement accepter d’être total.
Sortir hors du monde, c'est une chose, sortir hors de l'esprit ; de l'histoire
du temps, c'est autre chose. Et à moins que vous soyez prêt sortir hors
de l'esprit, vous ne pouvez pas totalement sortir hors du monde temporel.
La partialité est ce qui vous maintient dans le monde temporel. C'est
pourquoi dans le monde la totalité n'est pas accepté, seulement une par-
tie ; le reste vous devez le réprimer sinon vous serez jugé, vous serez
combattu, condamné, détruit. Vous n’êtes accepté totalement par per-
sonne, par aucune religion, seulement partiellement. Ils disent : « Nous
acceptons votre amour, mais pas votre haine. Réprimez la haine, jugez
les haineux, combattez la haine, condamnez les haineux, détruisez-les !
» Et c'est un problème profond, parce que lorsque vous détruisez la
haine, l'amour est également détruit. Parce que l'amour est la haine sont
deux aspects d'une même pièce. Ils disent : « Nous acceptons cette pièce,
mais pas celle-ci. » — ce qu'ils demandent est absurde. Ils disent : « Nous
acceptons votre corps, votre temps, mais nous n'acceptons pas votre

235
énergie, vos pensées et vos émotions, vos peurs et vos angoisses ». Alors
comment votre énergie peut-elle se transformer ? Comment pouvez-
vous transformer vos pensées et vos émotions, vos peurs et vos an-
goisses ? Ils disent : « Ce n'est pas professionnel, cela ne nous regard
pas, nous acceptons votre silence mais nous n'acceptons pas votre co-
lère. » Ainsi, vous êtes jugé, combattu, condamné, détruit par tout le
monde. Alors soyez un hypocrites, soyez malhonnête, soyez partiel : dé-
truisez la colère et votre véritable nature est détruite, votre vitalité est
détruite. Alors vous serez silencieux, mais ce silence n'est pas le silence
de Bouddha, le silence de la vie éternelle — c'est seulement la mort.
Quelqu'un vient et vous dit : « Nous acceptons votre corps, votre temps,
mais nous n'acceptons pas votre énergie, vos pensées, vos émotions... le
bruit de votre cœur. » Ce battement continue de votre cœur n'est pas
accepté. Ils acceptent votre corps, votre circulation sanguine ; c'est bon,
c'est silencieux. Mais votre circulation sanguine passe par votre cœur,
et les battements sont essentiellement liés à la circulations sanguine et
aux vibrations ; la vibrations cosmique peut-être entendue grâce au
cœur. Mais les sangsues survivent qu'en suçant votre sang et si vous
n'acceptez pas d'en leur donner sans broncher, ils vous condamnent.
Alors que devez-vous faire ? Votre cœur et votre circulation sanguine
forme une unité organique, ce ne sont pas deux choses, elles sont une.
Votre cœur ne fait qu'un avec le cœur de l'existence, vous êtes une unité
organique avec tout ce qui vous entoure, c'est pourquoi vous pouvez en-
tendre la musique céleste au-delà des sons. Alors soit vous sortez tota-
lement du monde de Māyā, soit vous y restez totalement à l'encontre de
la nature du vivant. Mais n'essayez pas de vous diviser car alors vous
serez profondément malhonnête. Si vous continuez à condamner une
part de votre être, alors vous commencerez également à condamner
votre rythme cardiaque, puis vous ne pourrez pas entendre la musique
céleste au-delà des sons, et sans cette vibrations cosmique, sans ce
souffle non-frappé, vous ne pouvez pas vivre, vivre harmonieusement en
étant séparé du cœur de l'existence.
Il n'est pas difficile de voir comment la circulation sanguine et le cœur
sont liés, il n'est pas non plus difficile de savoir que votre cœur et le
cœur de l'existence sont intimement liés. Mais il est difficile de voir com-
ment l'amour et la haine sont liés, et il d'autant plus difficile de savoir
que le monde objectif et le monde des rêves sont liés. Donc, si vous ré-
primez vos pensées, vos émotions, vos peurs et vos angoisses, et vos
rêves, cet abus vous rendra grossièrement mécanique et tout ce que vous
entendrez seront des bruits frappés qui rend sourd. Si vous réprimez une
part de votre être, et continuez à passer votre temps à vouloir devenir
autre chose que ce que vous êtes, vous le deviendrez ; vous deviendrez
quelque chose de partiel, faux et laid — tout ce que vous n’êtes pas, tout
ce que vous ne pouvez pas être. Vous êtes juste un peu perdu, hypnotisé,

236
comme drogué, voir endormi, mais vous n’êtes pas grossier et laid. Une
personne endormie ne peut pas être grossière, et même si cette per-
sonne à des rêves érotiques, elle est plus vraie dans ce monde des rêves
qu'à l'extérieur, parce que si elle a des rêves érotiques, cela signifie qu'à
l'extérieur, elle a réprimé son sexe. Tout ce que vous réprimez au fond
de votre être refait surface lorsque vous dormez, lorsque vous rêvez. Et
si rien n'est réprimé, alors les rêves cessent d’être. Zarathoustra a dit :
« Peu de gens savent cela, mas il faut avoir toutes les vertus pour bien
dormir. » Sa sagesse dit : veiller pour dormir. Ce n'est pas une petite
chose que de savoir dormir : il faut savoir veiller tout le jour pour bien
dormir. Autrement, votre âme restera affamée. Ainsi, plus vous veillez,
plus la qualité de votre sommeil sera profonde, plus votre renaissance
sera majestueuse.
Encore une fois, il ne reste qu'un seul temps : le présent, mais mainte-
nant c'est un présent conscient, un présent éternel. Le passé ne traîne
plus, l'avenir ne viendra pas. Un être qui est pleinement conscient ne
peut pas bouger dans le passé, parce qu'il n'est plus. Et il ne peut pas
bouger non plus dans le futur, parce qu'il ne l'est pas encore. Un être
pleinement conscient vit dans le présent, ici-et-maintenant. Voici son
seul espace et maintenant c'est son seul temps. Et parce qu'il n'est
qu'ici-et-maintenant, le temps en tant que tel disparaît. L'éternité est
née, l'intemporalité est née. Et quand on est totalement alerte, l'égo ne
peut pas exister. L'égo est une ombre projetée dans l'inconscience.
Quand tout est lumière, l'égo ne peut pas exister. Vous pourrez en voir
la fausseté, et c'est précisément ce qu'un être de la quatrième dimension
voit : sa disparition.
La théosophie commence à partir de la deuxième dimension, et d'autres
systèmes commencent à partir de la troisième. Dans la troisième dimen-
sion, vous trouverez des gens qui ont fait l'expérience de la Kundalini
s'élevant en eux, une grande lumière explosant comme si un Univers
entier était né, comme si le Soleil s'était soudainement levé à l'horizon.
Mais pour l'esprit intellectuel, cela semble absurde — rien ne se lève à
l'horizon. Il vit dans le troisième état, à l'état de veille, et leur esprit se
couche constamment — rien ne se lève à l'horizon. L'esprit occidentale
a développé la technologie, la science — l'objectivité — mais ce ne sont
que des choses mortes. Si vous vivez dans votre esprit, ou dans le monde,
mais en fonction de votre esprit, vous êtes mort. Vous êtes toujours, mais
mort ; vous ne pourrez pas connaître la vie, vous ne pourrez connaître
que des choses secondaires : la souffrance, la vieillesse, la maladie... et
la mort. La troisième dimension est l'ombre de la quatrième, le monde
des ombres, le monde des illusions, le monde de Māyā.
En sanskrit, il y a deux trois termes : l'un est « Vidyā » et signifie la
connaissance. L'autre est « Avidyā » — la non-connaissance. Le sanskrit

237
est l'une des plus vieilles langues mais vous serez surpris qu'en sanskrit,
la science est appelée « Avidyā » — la non-connaissance. Ou « Aparā
vidyā » : la connaissance extérieure, connaissance conventionnelle et
croyance conventionnelle. C'est la connaissance du monde phénoménal,
des objets, des évènements, des moyens, des fins, des vertus et des
vices. La connaissance des sens et de l'esprit superficiel, non existentiel.
Parā signifie existence et Aparā signifie la non-existence. Dans le
monde objectif, toutes les enquêtes scientifiques et éthiques sont Aparā
Vidyā. Pourquoi ? Parce que les scientifiques engagés dans le monde
objectif connaissent le monde de l'ombre, de l'illusion, de Māyā. Les
scientifiques ne connaissent que les choses secondaires, non essentiel.
Ils connaissent l'objet, mais il manque le sujet. Ils connaissent le monde,
mais Dieu leur manque terriblement. Ils connaissent le corps, mais il
manque l’âme. Ils connaissent l'esprit, mais il manque la conscience. La
vérité manque, la vraie nature de l'existence et de la réalité ultime
manque ; ils connaissent que les réalités secondaires. Pour connaître le
souffle primordial comme matière originelle de l'Univers ; vous devrez
devenir primaire. Tomber dans cette espace silencieux au-delà et hors
du monde temporel. C'est l'état du quatrième corps, aucune existence
n'a précédé la vôtre ; si vous revenez à l'origine de l'esprit, vous consta-
terez qu'aucun esprit n'a précédé votre esprit. De très nombreuses nais-
sances ont eu lieu mais tout est vieux, répétitif. Et vous avez répété de
très nombreuses vies, et vous continuerez à répéter de très nombreuses
vies. Les siècles ont passé et l'Humanité n'a pas évolué, elle a créé plu-
sieurs milliers de philosophies et de doctrines, de théories et de sys-
tèmes, sans résultat. Vous pouvez encore en créer, vous pouvez créer
votre propre philosophie et votre propre doctrine, vos propres théories
et vos propres systèmes de vies, mais ce sont juste des sous-produits,
c'est mental ; rien de fondamentalement neuf. C'est pourquoi le Bouddha
dit qu'il n'y a rien de nouveau sous le Ciel.
Les philosophes sont créatifs, mais créatifs de rêves, de fantasmes. Ils
créent des systèmes très cohérents et logiques, ils les défendent et ils
croient en leur mental et ses créations, mais la vérité ne peut pas être
créée par le mental ; la vérité n'est pas une création. La vérité ne peut
pas être atteinte par des arguments et les arguments ne peuvent en au-
cun cas défendre la vérité — elle est caché. Tout ce que vous atteindrez
et défendrez ne sera qu'imaginaire. La vérité ne peut être atteinte que
par l'expérience réelle. Seul un véritable voyage vers l'intérieur et une
transformation totale de votre être intérieur a une chance de la réalisé.

J'ai étudié les recherches de quelques philosophes dans ma jeunesse —


Socrate, Platon, Aristote... mais cela ne m'a rien donné, leurs recherches
m'ont menées nulle part. Je suis donc sorti en dehors de la caverne vivre

238
sous le Soleil du vrai et du réel. Dans la caverne, les philosophes conti-
nuent à jouer avec les mots, avec la logique, avec leurs arguments, mais
cela ne l'est à jamais menés nulle part. Ils sont simplement enchaînés
dans la caverne, pensant, pensant et pensant, depuis des siècles. Bien
sûr, après des siècles, leurs pensées sont devenus cohérentes ; ils
croient avoir progressé, mais ils ne se sont toujours pas approché de la
vérité. Aujourd'hui encore, nombres de philosophes continuent de re-
chercher la vérité, mais ils ne peuvent pas aller plus loin parce que la
vérité n'est pas une construction mentale. Elle est déjà là ; ce n'est pas
une création mentale. En fait, c'est parce qu'il y a trop d'activité dans
votre esprit, qu'elle est cachée. Votre esprit crée des nuages, ces nuages
sont vos pensées. Quand vous transcendez la troisième dimension, vous
êtes hors du monde ; vous entrez dans la quatrième dimension, mais le
Ciel, le Ciel de la cinquième dimension est caché à cause de vos nuages.
Pour transcender la quatrième dimension, soufflez ! Balayez les nuages,
balayez vos pensées, vos arguments et la logique. Balayez vos théories
et vos philosophies, vos doctrines et vos systèmes, et soudain vous vous
élèverez, soudain la vérité se révèle. Cela n'est possible que si le corps
mental devient plus léger. Vous n'avez rien d'autre à faire pour vous en-
voler. Vous devez simplement céder de manière irréfléchie, alerte, cons-
ciente, et vous l'atteindrez, au-delà des barrières du mental, et de l'es-
prit.
Pour le quatrième corps, le corps mental, l'esprit est la barrière, ce n'est
pas que les pensées sont des barrières, — l'esprit est la barrière. Dans
la première dimension, il n'y a pas d'esprit, mais vous êtes inconscient,
endormi. Dans la quatrième dimension, cela ne sert à rien de rejeter l'es-
prit et vos pensées si vous êtes endormi. Donc rappelez-vous ceci : soyez
alerte et vigilant, conscient de l'absence de l'esprit. Si vous êtes alerte
lorsque vous pensez, cela ne sert à rien, car pensée créé des nuages. Ou
vous pouvez ne pas penser et être endormi, mais cela aussi ne sert à rien
parce que le Ciel est là mais vous êtes endormi donc vous ne pouvez pas
le voir. Il vous faut donc deux choses : la non-réflexion et la vigilance.
Si vous pouvez créer ce phénomène et entrer dans ces deux états simul-
tanément : pas d'esprit d'une part et conscience d'autre part. Dans cette
situation, la vérité se révèle. Donc cette vérité ne peut être atteint que
dans la méditation profonde quand l'esprit tombe mais que vous êtes
toujours conscient. Et parce que l'esprit tombe et qu'aucun esprit n'a
précédé le vôtre, la vérité n'est pas la vôtre — c'est la vérité de toutes
les existences.

Plus vous vous déplacez vers l'intérieur, moins vous existez. Lorsque
vous atteignez le centre de toutes les existences, vous n’êtes plus. Mais
dans un autre sens, pour la première fois vous existez réellement, parce

239
que maintenant la réalité la plus intime, la réalité ultime de toutes les
existences intrinsèques vous est révélée, l'éternel vous est révélé. Au-
delà du mental, vous atteignez ce qui ne change jamais : l'éternel.

Maintenant, ni la philosophie, ni la théologies, ni la science n'aideront —


ce sont toutes des créations mentales. Même si l'esprit scientifique est
converti en matière ou que la matière est convertie en énergie, rien n'est
détruit, rien n'est créé ; la quantité reste la même, et cette quantité to-
tale est Dieu. Si la matière est convertie en énergie, vous pouvez dire
qu'elle est détruite, parce que la matière disparaît. Mais elle n'est pas
détruite, parce que la matière elle-même est une forme d'énergie. Si
vous détruisez la matière, elle est simplement convertie en énergie —
elle passe sous une forme différente, mais la même énergie reste. Que
vous changiez 0 en 1 ou 1 en 2 et en 3, cela ne fait aucune différence
pour le point zéro, rien ne peut être ajouté au zéro absolu, pas une seule
particule ne peut être ajoutée à l'absolu et au total, et pas une seule
particule ne peut être soustraite. Donc, ici la première chose à com-
prendre c'est que ni les philosophes, ni les théologiens, ni même les
scientifique ne peuvent entrer dans ce point zéro. Qu'un philosophe de-
vient théologiens et que le théologiens devient scientifique, cela ne fait
aucune différence. Votre esprit a créé la philosophie, la théologie et la
science. L'esprit est une dualité et l'esprit a créé une deuxième dualité :
celle de la matière et de l'énergie, celle du corps et de l'esprit, celle de
la science et de la religion. Cette dualité est une différence créée par
l'esprit ; en réalité, il n'en existe qu'une : le corps est une énergie, et
l'esprit aussi n'est rien de plus qu'une énergie subtile. Cette différence
est superficielle ; au-delà de la dualité, leur essence est fondamentale-
ment la même. Au centre, est la réalité ultime de tous les phénomènes
intrinsèques.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de la gravité quantique ? Il


s'agit d'une branche de la physique théorique tentant d'unifier la méca-
nique quantique et la relativité générale. Depuis les découvertes d'Eins-
tein, les physiciens sont en difficultés. Ils ont, en physique, deux
grandes théories pour décrire le réel. D'une part, il y a la mécanique
quantique ; elle rend compte du comportement de la matière, en particu-
lier à l'échelle microscopique. D'autre part, il y a la relativité générale ;
elle rend compte de la nature et de l'évolution de l'espace-temps. La
première enseigne le contenu, la seconde sur le contenant, et ces deux
théories sont incompatibles l'une avec l'autre. Voyez la stupidité de vos
physiciens ! Selon eux, le contenu n'est que de la matière morte, et ils
s'étonnent de ne pas pouvoir rendre leur première théorie compatible
avec la relativité générale. Depuis, la physique moderne a tant déman-
telé le monde physique au point que le réel — selon leur deux théories

240
— ressemble toujours plus à un rêve. De nombreuses théories bourrés de
contradictions ont été développées par de nombreux chercheurs pour
tenter de répondre aux problèmes. Des séries interminables de théories,
de définitions et de mots ont été publiés pour décrire le fouillis qui en-
combre les limbes de leur inconscient. Mais à chaque fois qu'une théorie
et qu'une réponse fait surface, le problème devient de plus en plus ab-
surde. Et ils pensent qu'un jour la réponse viendra. Alors ils continuent
à tâtonner dans les ténèbres, et ils espèrent qu'un jour ils trouveront la
sortie. Les pauvres ! Ils n'ont même pas compris la théorie de la relativité
générale. Ils ont lu dans les livres beaucoup de choses à ce propos mais
ils ne l'ont pas expérimenté — et c'est la nature du problème, la nature
de tous les problèmes dans le monde.
Généralement, les physiciens s'accordent à dire que les deux théories
doivent être remplacées par une nouvelle théorie plus générale ; la théo-
rie de la gravité quantique. Mais quelle bêtise font-ils ! Parce qu'ils n'ont
même pas compris la théorie de la relativité générale ! Il y a des raisons
à cela. Plus une science est haute et pure, moins il y a des chances que
les masses en sachent. Par exemple, vous avez entendu que le nom de
la théorie de la relativité, vous avez peut-être aussi entendu quelque
explications et vu quelques exemples. Or, on disait qu'une petite dizaine
de personnes seulement l'avaient compris du vivant d'Einstein ! Partout
dans le monde, une dizaine d'esprit seulement pouvaient le comprendre
! C'était si difficile, même pour Albert Einstein de le faire comprendre à
quelqu'un, de le rendre compréhensible, parce que ça bouge si haut, ça
passe au-dessus de votre tête. Mais cela peut être expliqué. Une con-
naissance technique et mathématique est nécessaire ; une formation est
nécessaire, puis il y a une chance que vous le comprenez. Mais en réalité,
aucune formation n'aidera, aucune connaissance n'aidera, seule la trans-
formation intérieure, seule l'expérience intérieure peut aider. Puis la
théorie de la relativité peut vous amener au cinquième plan.
Beaucoup de tentatives de surmonter la nature exacte du conflit entre
les deux théories ont vu le jour ; beaucoup de phénomènes étranges
telles que la polarité, la polarisation, l'intrication quantique, le principe
d'incertitude d'Heisenberg et même la théorie des cordes et la théorie
de la gravité quantique à boucles, ou encore la théorie du Multivers...
Autant de concepts que la science moderne peine encore à interpréter
et à maîtriser parfaitement et qui pourtant s'accorde le mérite de ces
pseudo-découvertes. Or ces phénomènes typiques de la physique mo-
derne, les anciens mystiques les avaient déjà appréhendé par entende-
ment, il y a des milliers d'années de cela... Pour un individu du cinquième
plan, tous ce que la science découvre ne sont que des redécouvertes, de
même que tout ce que la science découvrira à l'avenir ne seront que des

241
redécouvertes. Vraiment, parce qu'à l'instant où vous atteignez le cin-
quième plan, tout ce qui s'est jamais produit et se produira dans le monde
temporel vous est connu — il y a rien de nouveau sous le Ciel !
Dans les trois premières dimensions, dans la Caverne de Platon, les phi-
losophes sont prisonniers. Si vous voulez être prisonnier, vous pouvez
créer une philosophie autour de vous dans laquelle vous pouvez être pri-
sonnier. Toujours dans les trois premières dimensions, les théologiens
sont aussi prisonniers. Si vous voulez être prisonnier, vous pouvez étu-
dier les questions religieuses sur les textes sacrés, les dogmes et les
traditions, vous pouvez créer votre propre religion, votre propre dogme
et suivre une tradition dans laquelle vous pouvez être prisonnier. Tou-
jours dans la caverne, les scientifiques également sont prisonniers. Si
vous voulez être prisonnier, vous pouvez devenir scientifique, créer des
théories, créer des marionnettes et jouer avec le feu autour duquel vous
êtes prisonnier. L’œuvre de Platon met en scène des hommes sensibles
enchaînés par leur désirs, leur peurs et leurs interprétations mentales
du monde inférieur, lui-même emprisonné par une matrice, par opposi-
tion au « monde supérieur et intelligible » représentant le vrai et le réel
; la seule réalité authentique. Dans le monde inférieur, vous pouvez étu-
dier le monde. Vous savez que le monde est une matrice, alors vous étu-
diez le monde, sans savoir que le monde lui-même est la matrice.
L'accès à ce que Platon désigne : « Les merveilles du monde intelligible
», n'est pas une chose aisée. Aussi, Mr Tout-le-monde, aveuglé par les
apparences du monde objectif, se tourne-t-il vers ce qui lui semble être
l'évidence : le discours des hâbleurs, charlatans, menteurs, profiteurs,
acteurs et autres montreurs de marionnettes. Des sons, les prisonniers
ne connaissent que les échos. Ils n'ont jamais directement senti le
souffle non-frappé, entendu le son originel non-frappé, vue la source de
la lumière non-produite, non-reflétée. Somme toute, le Soleil, le symbole
de la création et de la destruction, et au-delà de la dualité, la source de
l'existence. En bref, la réalité ultime dont ils ne perçoivent que le faible
rayonnement. Si vous voulez être libre, si vous voulez atteindre la cin-
quième dimension, le nirvana ou le Royaume de Dieu, alors vous pouvez.
Quel que soit le niveau auquel vous vous trouvez, vous êtes responsable
parce que vous êtes libre ; il n'y a pas de servitude. Je vous ai dit qu'en
réalité, il n'y a pas de dilemme ; en réalité il n'y a pas de problème. Il n'y
en a jamais eu, il n'y en aura jamais. Dans l'esprit il y a des problèmes,
et vous regardez la réalité à travers l'esprit ; ainsi, la réalité devient
problématique. Votre esprit fonctionne comme une prison. Il divise et
crée des problèmes. Et pas seulement cela, cela crée des solutions qui
deviennent des problèmes plus profonds, car en fait il n'y a pas de pro-
blèmes à résoudre. La réalité est absolument sans problème — il n'y a
pas de problème. Mais vous ne pouvez rien voir sans problèmes. Où que

242
vous regardiez, vous créez des problèmes. Votre esprit est probléma-
tique, mais souvenez-vous que votre esprit ne vous appartient pas, et
que votre corps non plus ne vous appartient pas. L'un ou l'autre est iden-
tifié avec l'esprit ou avec le corps. Vous sentez que vous êtes jeune, vous
sentez que vous êtes vieux, vous pensez que vous êtes chrétien, vous
pensez que vous êtes hindou, ou que vous êtes parsi ou un grand scien-
tifique renommé. Vous n’êtes pas !
Vous êtes né en tant que conscience pure et illimité. Et en tant que telle,
vous êtes absolument libre ! Il n'y a pas de prison, il n'y a pas de servi-
tude, seul l'esprit est une prison. En fait, la croyance que c'est une prison
en fait une prison. Et le plus étrange, c'est que les gens ne veulent pas
en sortir, les gens ont peur de la liberté. Imaginez que l'un des prison-
niers de la caverne soit libéré de sa prison est accompagné de force vers
la sortie, n'en souffrirait-il pas, et ne s'indignerait-il pas d'avoir été
traîné de la sorte toutes sa vie ? Il sera d'abord cruellement ébloui par
le Soleil qu'il n'a pas l'habitude de voir et d'admirer, par la lumière qui
réduira instantanément à néant toutes les ombres sur lesquelles ils s'est
construit, sensiblement. Ne parvenant pas à percevoir ce que la lumière
peut lui apporter, il souffrira de tous les changements et résistera. Voyez
comme les fortifications physiques, sensibles et mentales sont très dif-
ficile à abattre. Elles jettent à bas l'esprit humain dans son refuge
opaque. N'attendez pas à ce que la science découvre le secret de la pe-
tite unité qui relie la matière et l'esprit pour pouvoir transformer le
monde. Le problème, le conflit entre les deux théories ; la mécanique
quantique et la relativité générale vient de votre inconscience quant à
la nature de l'esprit et du monde. La nature même de l'esprit est de divi-
ser, alors vous ne pouvez pas résoudre ce dilemme avec votre esprit.
Toute la mécanique quantique et hypnotique du monde est déjà liée à la
relativité générale, et cette vérité peut sembler relative mais c'est radi-
calement le cas ; il ne sont pas deux. Si vous partez du principe que ce
sont deux choses séparé à réunir, vous ne pourrez jamais atteindre la
vérité. Aucune réunion n'est possible. Comment le pouvez-vous si vous
et le monde êtes séparé, si vous et l'existence êtes séparé ?
Cette suite traversant les sept dimensions de la conscience ouvre direc-
tement la porte vers la connaissance des profonds mécanismes quan-
tiques et hypnotiques du monde et de l'esprit. Pendant de nombreux
siècles, la culture occidentale a été conditionnée par le point de vue ma-
térialiste ! Qui considérait l’Univers comme une gigantesque machine
composée d’éléments inanimés, soumis à des lois aveugles et im-
muables... Mais à présent, nombre de scientifiques comme le mathéma-
ticien, physicien et astronome anglais Sir.James Jeans. Estiment que
l’Univers ressemble d’avantage à un gigantesque esprit qu’à une gigan-
tesque machine ! Des récentes découvertes scientifiques, ont ouvert de

243
nouvelles perspectives sur la nature de l'esprit aussi bien que sur la na-
ture du fameux Cosmos où vous habitez tous. Cela permettrait d'envisa-
ger une nouvelle vision du monde, — n'est-ce pas ? En tout cas, pour
leur part, certains physiciens, et non des moindres. Pensent que l'esprit
pourrait en vérité être une expression de la conscience de l'Univers. Les
chercheurs sont arrivés à cette incroyable conclusion après avoir appli-
qué le modèle de la théorie de l'information intégrée, qui tente d’expli-
quer ce qu’est l'esprit et affirme que les choses non-vivantes, comme
les machines ou les particules atomiques, en sont également pourvues.
En réalité, ils ne tentent pas d'expliquer ce qu'est l'esprit mais la cons-
cience. Or, ils confondent encore l'esprit et la conscience. Hélas, à l’aide
des mathématiques, les chercheurs espèrent ainsi être en mesure de
prédire dans quelle mesure un système donné est conscient. C'est ce
qu'ils appellent « l'efficacité irrationnelle des mathématiques, » et cela
pourrait être « le début d'une révolution scientifique » selon Johannes
Kleiner, mathématicien au Centre de philosophie mathématique de Mu-
nich. Par-là, certains tentent de prouver que l'Univers est conscient.
Mais rappelez-vous que l'esprit n'est pas la conscience. L'esprit n'est
rien de plus que de la matière subtile, donc les choses non-vivantes
comme les machines ont sont également pourvues ; ainsi l'esprit peut
être mesuré et sa grandeur est égale à celle de l'Univers. Mais la cons-
cience est un état de non-esprit qui se trouve au-delà de l'Univers. Donc,
jamais l'esprit et ses expériences ne pourront atteindre la conscience,
c'est impossible. Comment un phénomène fini peut-il trouver l'infini ?
C'est impossible. Tous les efforts de l'esprit pour comprendre le monde
sont finis, le monde lui-même que vous voyez est fini, parce qu'il n'existe
pas, ce n'est qu'un rêve de votre esprit.
L'illumination n'est pas une expérience, ce n'est pas un continuum ou
quelque chose que vous pouvez calculer et causer. Si les scientifiques
parviennent à prouver que l'Univers est conscient, cela reviendrait à dire
que la conscience est quelque chose de mesurable. Si vous pouvez at-
teindre la conscience grâce à vos efforts et vos calculs, ce sera une ab-
surdité ! Tous ces efforts sont fait dans l'ignorance ; l'esprit ignorant fait
des efforts — comment peut-il changer, comment peut-il se transformer
et atteindre l'illumination ? Ce n'est pas possible, parce que toute la mé-
canique de l'esprit consiste à faire des efforts pour échapper à la mort,
pour échapper à la vérité — que cet Univers dont la grandeur est égale
à l'esprit, n'est qu'une hallucination.
La théorie de l'information intégrée repose sur une valeur appelé Phi.
Mais calculer phi est extrêmement compliqué. Les scientifiques expli-
quent que calculer la valeur de phi du cerveau humain prendrait un
temps supérieur à celui écoulé depuis la création de l'Univers. Voilà
pourquoi les chercheurs ont publié qu'ils tentaient d'expliquer la cons-

244
cience, parce que la conscience se trouve au-delà de l'information inté-
grée et au-delà du temps écoulé depuis la création de l'Univers. Or, je
tiens à préciser que la valeur de Phi n'est pas la conscience, c'est sim-
plement le seuil de l'esprit, qui sépare l'esprit de la conscience. Calculer
la valeur de Phi reviendrait à connaître l'esprit dans sa totalité, Dieu, pas
ce qui se trouve au-delà. C'est-à-dire que la science peut atteindre la
sixième dimension, mais jamais elle ne parviendra à atteindre la sep-
tième.

Tout de même, les scientifiques retrouvent la notion de l’Univers vivant


de Jamblique et des néoplatoniciens. Rien n’est plus proche de la des-
cription des champs quantiques par les physiciens modernes que la pen-
sée mystique du Taoïsme, du Bouddhisme ou de tout autre philosophie
orientale visant à une union entre l'Homme et la nature ! Incroyable re-
bondissement pour la Science. Lama Govinda, un propagateur du Boud-
dhisme tibétain, mais aussi peintre et poète, explique que : « Le monde
extérieur et le monde intérieur ne sont que deux faces d’un même ou-
vrage où les fils, de toutes les forces et de tous les événements, de toutes
les formes de conscience et de tous les objets, sont tissés en un réseau
indivisible de relations indéfinies qui se conditionnent mutuellement. »
Ce discours ressemble à celui des physiciens quantique dont la théorie
révèle l’unicité fondamentale de l’univers. Toute chose étant connectée
avec les autres et déterminée par les propriétés de toutes les autres —
démontrant l’impossibilité de découper le monde en unités plus petites,
douées d’une existence indépendante. Dans le Bouddhisme, cela s'ap-
pelle la coproduction conditionnée. En sanskrit : « Pratītyasamutpāda »
— origine conditionnée — est le concept bouddhique de la conditionna-
lité, de dépendance et de réciprocité. Dans la publication de l’astronome
Marcel Minnaert : « L’unité de l’Univers » (L'Astronomie, Vol. 81, p.181).
Marcel nous éclaire l'unicité en nous détaillant que les régularités, dé-
couverte dans une science, se prolongent dans la science voisine et c’est
ainsi que se dessine une grande unité dans la science, qui correspond à
une grande unité dans l’Univers. On rejoint la théorie d’un ancien élève
de Fermi devenu professeur de physique à Berkeley — Geoffrey Chew,
qui implique que l’existence de la conscience, de même que tous les
autres aspects de la nature, est nécessaire à l’auto cohérence du Tout.
À ce sujet, lors d’une conférence publique à Boston en 1969, il ne cacha
pas sa contrariété quand il a découvert que ses recherches « étaient en
quelques sorte fondées sur des idées bouddhiques ». Cependant, il a
avoué que la tension et l'embarras qu’il a ressenti à cette époque a peu
à peu : « été remplacé par une sensation d’émerveillement, combinée
avec une sensation de gratitude parce que je suis vivant pour assister à
une telle période de développement. » Il n’y a pas que les philosophes
orientaux qui ont mis l’accent sur l’unicité, non. Déjà, vers 640 avant J-

245
C, Thalès, un Homme très populaire et considéré par certain comme le
premier mathématicien de l’histoire. Affirmait qu’il n’existait pas de
corps proprement dit, mais seulement des champs électromagnétiques
entre les assemblages momentanés de corpuscules uni par l’énergie co-
hérente. Cent ans plus tard, Héraclite d’Ephèse expliquait que la matière
vivante participait à la vie psychique et physique d’un grand Tout.
Nombre de grand penseurs grecs partageait ses théories. Reprises à la
Renaissances par Paracelse, Pic de la Mirandole, Jacob Boehme et bien
d’autres philosophes et scientifiques reconnus d’Occident… Au XIX
siècles aussi on partageait encore cette idée. Fritjof Capra, qui fut pro-
fesseur de physique des particules élémentaires à l’université de Ber-
keley. À longuement réfléchi aux similitudes entre les lois de la physique
moderne et la mystique orientale. Et a éclairé la dualité onde-corpuscule
et théorie des inégalités d'Heinsenberg : « Les particules subatomiques
qui apparaissent tantôt comme des particules, tantôt comme des ondes,
selon la façon dont on les observe, ne sont pas des « choses » , mais des
interconnexions entre des choses qui sont également, à leur tour, des
interconnexions entre d’autres choses, et ainsi de suite ! » Capra, a con-
sacré son travail à une nouvelle conception de la réalité et aux implica-
tions générales de cette transformation culturelle et pense que votre
avenir, votre survie même, passent par une nouvelle sagesse : « celle
d’individus susceptibles de travailler à l’élargissement de leur cons-
cience. » Quand à David Bohm, un physicien qui est pour beaucoup de
penseur, proche d’Einstein. Selon lui, il y a un état de changement cons-
tant sur le processus de plénitude de la mécanique quantique, et de la
relativité : Le Holomouvement — L’ordre implicite — dit-il. Selon lui, sa
théorie de « l’ordre implicite », indéfinissable et immensurable, explique
qu'en sommes, toute théorie fondamentale sur laquelle tient tout ce qui
appartient à la physique ne pourrait trouver de base permanente, sinon
tous les phénomènes de la physique pourrait être définitivement réduit.
Bohm démontre donc que la perception immédiates d’un phénomènes
n’est qu’une approximation. Pour donner un sens à l’ordre implicite, par
exemple pour une description ou une perception plus proche de la réa-
lité. Nous devrions, manifester certains ordres de mouvement plus vaste
tout en étant plus ouverts d’esprit et plus sage... Bohm s’est longuement
entretenu avec le Dalaï Lama, ils ont constaté que son concept hologra-
phique était en parfait accord avec le concept global des chamans qui
reconnaissent l’interconnexion de toute choses. Il a comparé sa théorie
au Bouddhisme, pour lequel le vide est le point de départ de toutes
choses : le vide désigne l’absence de matière, là où tu ne trouves rien,
mais l'absence de matière est impossible à trouver dans l’Univers, on
parle alors de « vide quantique ». Dans différents postulats, Taoïste,
Bouddhiste ou quantique..., le vide est indivisible, subtil, immensurable…
Et dont le plein correspond à la réalité visible, mais qu’il ne peut, non

246
plus, être décrit par des mots car il forme un tout dans lequel la matière
et la conscience sont indissolubles — cent pourcent lié. Tout s’interpé-
nètre, chaque partie est le tout. Cet ordre implicite permet également à
David Bohm d’expliquer que le « hasard », est la nécessité de la création.
Cette nécessité globale, qu’il appelle « holonomie » représenterai l’ordre
caché de la quatrième dimension.
Tout, ce verbalisme ne rapproche pas complètement Bohm des procédés
purement profanes de la science classique. Derrière chaque réponse se
cachent de multiples questions. Créant une sorte de régression infinie.
Le mathématicien Kurt Gödel a démontré qu'il existera toujours une li-
mite à la connaissance d'un système car vous faites vous-mêmes parti
de ce système. Pour aller au-delà, il vous faudrait en sortir complètement
; ce qui est bien évidemment impossible, du moins, pas avant de passer
consciemment à trépas.
Les gens ne vivent que dans les trois premières dimensions. La qua-
trième porte le sens ; par conséquent, les gens qui ne vivent que dans
les trois premières vivent une vie dénuée de sens ; et ils le savent par-
faitement ! Vous le savez, si vous regardez dans votre vie, vous n'y trou-
verez absolument aucun sens, juste une progression aléatoire et acci-
dentelle des choses. Une chose est suivie d'une autre, mais sans cohé-
rence particulière, sans aucune pertinence particulière. Une chose est
suivie d'une autre, juste accidentellement, parce que vous n’êtes pas
capable de vous créer vous-même et de donner un sens authentique à
votre vie et à votre liberté. Les évènements dirigent de façon aléatoire
la construction du moi et de votre vie mondaine.
Au fur et à mesure que les gens du monde progresseront vers la qua-
trième dimension, la civilisation pourra commencer. Mais ce n'est que
parce que ils auront travaillé dans le monde à travers les trois premières
dimensions dans leurs vies antérieures que la quatrième pourra être uti-
lisée et que la civilisation pourra commencer. D'ordinaire, les gens qui
étudient le Yoga et les Écritures disent qu'il faut travailler sur tous les
chakras, sans en négliger un seul. Ils vous disent de travailler sur les
chakras supérieurs sans savoir que l'on ne peut pas commencer à partir
du quatrième. Les trois premiers doivent d'abord être croisés, entremêlés
dans un ordre explicite. Ce n'est qu'alors que vous arrivez au quatrième
et qu'il devient implicite. Tant que l'ensemble de la population n'a pas
compris et assimilé les trois premières dimensions, elle ne pourra pas
aller au-delà et la civilisation restera une fiction. Autrefois, tout le
monde devait commencer par le premier corps, mais maintenant il y a
tellement de types de personnes et c'est un problème : l'un a travaillé
jusqu'au deuxième corps dans une vie antérieure, un autre jusqu'au troi-
sième ou au quatrième, etc. Mais en ce qui concerne la civilisation, l’être
qui connaît sa véritable nature doit apprendre à être en accord avec celle

247
des autres. Ce n'est qu'alors qu'il lui est possible de connaître le Logos,
le Dharma, le sens, toute la gamme, tout le spectre. Celui dont la nature
souveraine s’accorde à celles des autres, possède la vertu suprême et
illimité.
La quatrième dimension doit être comprise aussi profondément que pos-
sible, car c'est l'objectif. C'est à nouveau la conscience pure, la simpli-
cité. La première était simple mais inconsciente ; la quatrième est simple
mais consciente. L'unité est à nouveau présent, la béatitude est à nou-
veau présente — avec une seule différence : maintenant tout est cons-
cient, vous êtes non seulement conscient de vous-même, et vous êtes
conscient du monde — votre lumière intérieure brûle de mille feux. Ce
n'est pas une nuit sombre à l'intérieur et autour de vous mais une nuit
de plein Lune, éclairée par la Lune. C'est le sens de l'illumination inté-
rieure. La troisième dimension est l'ombre de la quatrième, parce que la
troisième ne peux exister que s'il y a une certaine conscience. Vous ne
pouvez pas transcender la troisième sans avoir un minimum conscience
de la quatrième. Dans la troisième, la conscience est à l'état de veille, la
quatrième est comme une nouvelle Lune qui se lève à l'horizon. Au mo-
ment ou vous êtes sur la Lune, vous avez atteint le quatrième corps et
vous montez verticalement au-delà de l'horizon. Le quatrième est la
conscience, la conscience au milieu de l'obscurité ; le troisième n'est que
la lumière de la lune qui est reflété dans la nuit noire. Le monde temporel
dans la troisième n'existe qu'à cause du reflet de la Lune, sans la Lune
vous ne verrez rien dans le noir. De même, sans l'éternité, le temps
n'existerai pas. La quatrième est votre lumière qui brûle à l'intérieur de
vous et illumine le monde et la nuit, l'espace et le temps. Ce n'est qu'avec
votre quatrième corps que vous rentrez chez vous, et que vous retrouvez
votre être véritable, ancré dans l'existence, dans la dimension de l'éter-
nité. La première dimension est l'éternité existentielle, mais l'obscurité
absolue, la conscience endormie. La quatrième dimension est l'éternité
existentielle et la lumière absolue, la conscience éveillée.
Donc, seul celui qui a trouvé dans la quatrième dimension son véritable
être sera en mesure de connaître la première dimension, car une fois que
vous êtes arrivé au quatrième plan, vous pouvez être endormi ou mourir
et rester alerte, conscient. Et inversement, seul celui qui connaît son
enracinement et son origine dans la première dimension peut connaître
son véritable être, car dans la mesure d’où l’Être authentique vient d’un
espace vacant où rien n’existe, il est avant toute chose, primordial de
faire l’expérience du non-être et de revenir à la Source du Mystère Ori-
ginel Suprême — à cet état de pur potentiel qui existait avant la création
du monde, et qui existera après sa destruction… Sinon, vous ne parvien-
drez pas à savoir qui vous êtes réellement, existentiellement, ni à vivre
totalement et consciemment, et à vivre une vie authentique parce que
vous ne savez pas qui vous êtes ; d’où vous venez, où vous êtes, où vous

248
allez — le sens de votre existence. C’est pourquoi, pour retourner à la
source et à l’authenticité naturelle de l’être ; afin de trouver sa voie,
son sens et sa raison d’être, le Sage Absolu vide son esprit de toute
notion et de toute passion, se libère de tout lien terrestre et dénués
d'éternité. En cela, vous ne devez pas suivre les traces de ceux qui, pour
sortir de leur pauvre condition, par essais et erreurs, se perdent en pré-
tendant se connaître. Seul celui qui a connu le non-être, se connaît vé-
ritablement et laisse des traces éternelles… Seul celui qui est totalement
ancré dans la première dimension peut, sans mourir, sortir hors du monde
temporel et entrer dans la dimension de l'éternité. Réaliser l’Origine et
la Fin de l'Être n’est que le point zéro ; le point de départ, le commen-
cement de votre existence. Ce n’est qu’alors que vous pourrez vivre
votre vie de manière totale, de manière existentielle, de l'origine sans
commencement jusqu'à la fin sans fin. Donc, avant de pouvoir être et de
pouvoir s'élever au-delà de la quatrième dimension, il faut faire l'expé-
rience du non-être.
Une personne qui ne vit que dans les trois premières dimensions, ne peut
rien dire sur la quatrième dimension, et une personne qui ne connaît pas
son quatrième corps ne peut pas vraiment dire quelque chose des trois
premiers parce qu'il n'a rien vécu. Seul un être du quatrième plan comme
un Christ ou un Bouddha peut dire quelque chose. La conscience du
Christ, tout comme la conscience du Bouddha, est de la quatrième di-
mension. Rester confiné dans les trois premières, c'est être dans le
monde, comme une graine.
L'expérience du monde extérieur correspond à un premier son « A » qui
déclenche l'action et la réalisation. Celui qui s'éveille à cela transcende
et réussit à entrer dans la quatrième dimension. Entrer dans la qua-
trième, c'est être hors du monde, c'est germer. L'expérience du monde
intérieur correspond à un deuxième son « U » qui initie le soutient et
l'unification. Celui qui s'éveille à cela atteint la connaissance univer-
selle, unifie les diversités de la vie et devient un soutient universel. Et
par-dessus tout, il entre dans la cinquième dimension, appelez-la le nir-
vana ou le Royaume de Dieu ; ce ne sont que des expressions différentes
qui représente la même chose. L'expérience de l'unité dans le sommeil
sans rêve correspond à un troisième son « M », qui initie, bénéficie la
mesure et la fusion. Celui qui s'éveille à cela fusionne avec le monde et
la mesure de toutes choses. Et somme toute, parvient à entrer dans la
sixième dimension... L'expérience dont le son correspond à la totalité
d'Aum — des trois premières dimensions et des trois dimensions supé-
rieures — est l'état du septième plan, le septième corps inclut les six
corps précédent, et pourtant il est au-delà d'eux. C'est l'état du moi seul,
pur, indivisible, qui ne peut être décrit d'aucune façon.

249
Rester confiné dans les trois premières dimensions de l'existence, c'est
être constipé comme une graine qui contient tout mais qui ne s'est pas
encore manifesté. Et si votre confinement dure, cette graine pourrait ne
pourrait jamais germer, fleurir. En 2022, selon le calendrier grégorien,
deux physiciens ont proposé dans une étude remarquable une nouvelle
théorie expliquant à la fois la masse étonnamment faible du « Boson de
Higgs » et les propriétés de symétrie déroutantes de l'interaction forte,
l'une des quatre forces de l'Univers. L'existence de cette entité quasi-
mystique, le Boson de Higgs, surnommé la particule de Dieu, pourrait
selon leur théorie, avoir empêché votre Univers de s’effondrer. Que
d'autres Univers, des mondes parallèles, n'auraient pas eu cette chance.
Mais je vous assure que votre Univers pourrait aussi s’effondrer ! Cela
est déjà arrivé, avant que vous ne parveniez ici. Et cela pourrait encore
se reproduire. Auquel cas vous risquiez de vous réincarner comme un
poisson dans l'eau avant de pouvoir redevenir « humain » et de pouvoir
tout reconstruire dans un monde parallèle. Au-delà des trois premières
dimensions dans lequel le monde est confiné. Le quatrième état de la
conscience qui inclut, englobe les trois et pourtant est au-delà, peut être
interprété comme le Boson de Higgs ou la particule de Dieu qui peut
sauver votre monde. Dans la troisième, vous êtes dans le monde mais
hors de vous-même — vous n'existez pas dans le monde — et tout ce que
vous faites n'a pas de sens ; le monde court à la destruction, c'est «
Dukkha » — la misère, la souffrance, l'insatisfaction, la més-existence,
la mort. La quatrième porte le Logos, le Dharma, le sens, la voie, la vie.
En sanskrit, Śiva le destructeur, assume l’aspect statique de la cons-
cience en laquelle se trouvent toutes les caractéristiques de l’être sous
forme de « Nexus », c’est-à-dire de germes ou encore de signes contenus
en latence au sein de la conscience. Lorsque ces germes entrent en vi-
bration par l’énergie de la prise de conscience, la « Shakti », ils devien-
nent des « Plexus », c’est à dire des roues vibrantes capables de mani-
fester toutes les formes sensibles de façon complexe comme une cen-
trale électrique distribue les fils à différent endroit dans l'environne-
ment. Autrement dit, quand la graine du troisième corps commencent à
germer au niveau du plexus solaire associé au corps mental, grâce à la
prise de conscience, l’énergie manifeste enfin le germe du souffle non-
frappé ; le chakra lié au quatrième corps, Anāhata se manifeste sous
forme de « Nexus ». Un Nexus est un lien, une connexion, généralement
là où de multiple éléments entre en interactions, dans le plexus solaire,
le centre du souffle, quand le souffle n'est ni sortant, ni entrant, c'est là
qu'est le centre, le sens, et lorsque le centre et le sens sont là, c'est-à-
dire que lorsque les germes entrent en vibrations par l'énergie de la prise
de conscience, l’être rempli du nectar de la conscience illuminée se re-
connaît comme identique à l’Univers. Dans le quatrième corps, au centre
du plexus solaire, la Shakti, l'énergie suprême de Śiva, la puissance, le

250
pouvoir créateur de l’être réalisé se manifeste. Cette réalisation de pou-
voir se reconnaître comme identique à l'Univers, bien que rare et spec-
taculaire, n'est pas l'ultime.
La réalisation à atteindre pour le quatrième corps peut être symbolisé
comme l'union de Śiva et Shakti, du Yin et du Yang, du bien et mal, de la
Lune et du Soleil, pour que la graine germe et fleurisse. En cela, il faut
plonger au centre de la graine, plonger à travers le centre de l'infini. Il
existe une déclaration hermétique bien connue et ancienne qui dit que
la réalité est un cercle dont le centre est partout et dont la circonférence
n'est nulle part. Si l'espace est fini, quelle que soit sa taille, l'espace ne
peut avoir qu'un seul centre. Mais l'espace infini à son centre partout.
Mathématiquement, l'espace infini à un nombre infini de centres. En
science, Leibnitz a utilisé le mot : « Monade ». Ceux qui sont coincé dans
le quatrième corps ou le cinquième, deviennent des monades : des
atomes sans fenêtres. Seul, complètement seul. Vous êtes infini, mais il
n'y a aucune réunion entre vous et autrui, entre votre Univers et les
autres. C'est donc un Multivers, le multivers contient le reflet de chaque
individu à part. Chaque individu est un Univers à part entière et ces Uni-
vers ne peuvent se rencontrer. Chaque monade contient le reflet de
l'Univers entier — ce qui est en accord avec la théorie quantique mo-
derne ainsi qu'avec de nombreux systèmes mystiques, y compris le Yoga
et le Tantra. Cela donne une idée du modèle d'interrelation infiniment
répétée entre tout dans l'Univers ; sa signature énergétique fractale qui
manifeste tout l'Univers autour de vous, est ainsi le reflet de ce qu'il y a
en chaque individu. La géométrie fractale est un autre modèle pour ex-
primer l'unicité de l'Univers. Il s'agit d'un objet en mathématique, dont
la structure est invariante par le changement d'échelle. Grâce à une
simple commande mathématique avec l'aide des ordinateurs, cette com-
mande peut être exécutée plusieurs millions de fois de plus, ce qui finit
par générer des expressions de l'infini. Une « fractale » est une forme
géométrique approximative ou réduite en fragments qui peut être divisé
en plusieurs parts, dont chacune est au moins approximativement une
copie de taille réduite de l'ensemble. C'est-à-dire qu'en zoomant sur une
fractale en avant ou en arrière un nombre infini de fois ; vous retrouve-
rez à chaque fois la même base qui se répète de manière autosimilaire à
celle avec laquelle vous avez commencé. Tout ce que vous pouvez éven-
tuellement indiquer comme existant serait donc liée par une certaine va-
riation de la géométrie fractale. Ainsi, vous pouvez faire des liens en
spiraux cachés dans la créations à toutes échelles spatiales. Chacun in-
dividu à la capacité de reconnaître ces liens, tous les êtres humains ont
la capacité d’avoir une compréhension de la façon dont tout est imbriqué
dans la Création afin de mieux vivre la réalité de l’unité sous-jacent. Par
exemple, si vous regardez cette suite d'image : les bronches d'un pou-
mon, un flocon de neige, une hélice d'Adn, la campagne prise d'une vue

251
aérienne, l'espace à travers les branches d'un arbre, la coquille d'un es-
cargot, une galaxie, un cyclone ou encore un chou-fleur. Si vous regar-
dez attentivement, vous verrez que toutes ces images sont des « copies
» microcosmiques d'une image macrocosmique — vous obtiendrez une
meilleure connaissance sur les différentes façon dont les fractales peu-
vent s'exprimer dans la création. Un autre exemple de fractale se produit
dans la nature dans la façon dont les êtres vivants vaquent à se repro-
duire. Vous étiez un jour un petit, autocopie semblable de l'ensemble
quand vous étiez à l'intérieur du ventre de votre mère. Qui elle aussi
était une fois un petit, autocopie semblable de sa mère, et ainsi de suite,
à travers les générations de votre lignée. Vous êtes alors littéralement,
une représentation de fractale ! Et dans votre esprit, vous pouvez zoomer
à travers le chemin ancestral de vos vies antérieures qui a conduit à vous
ce fil. Mais cela ne dit rien sur la façon dont sont reliés les fractales et
la conscience, la vie.
Tout ce manège ne dit rien sur la réalité car les gens vivent comme des
monades ; isolés, fermé, séparé de tout. Ce manège qui tourne et dans
lequel tout se répète n'est qu'une représentation du cycle infernal du
saṃsāra. Ce passage d'un utérus à l'autre, d'un corps à l'autre, d'une
forme à une autre, n'est pas la vraie vie.
Si vous prenez tout ce que vous savez collectivement sur le vide quan-
tique, la création, le monde, les conditionnements, etc... Toute l'informa-
tion correspond à un modèle fractale quand elle est intégrée et orientée
vers le développement de l'esprit, mais ça s’arrête là. Car l'esprit ne
peut pas aller plus loin, vous vous orientez vers toujours plus de com-
plexité lorsque votre esprit s'élargit et se gonfle. Et toute cette com-
plexité alarmante est totalement futile — vous devez l'abandonner pour
atteindre la cinquième dimension. Pour atteindre la cinquième dimen-
sion, vous devez vous ouvrir à une conscience spontanée et irréfléchie
de l'Univers, et non à un esprit calculateur et limité, qui reflète l'Univers,
mais dont le reflet n'est rien de plus qu'une hallucination, un vaste délire
collectif. Bien sûr, avant d'atteindre cet état de conscience pure, vous
pourriez penser qu'il y a beaucoup d'étapes progressives de réalisation,
pour le développement de la conscience à sa pleine conscience. Détrom-
pez-vous ! L'illumination n'est pas un phénomène que vous pouvez at-
teindre après de nombreuses étapes progressives. Des millions de gens
font tant d'efforts depuis des vies et des vies, sans jamais l'atteindre, et
ils continueront à faire tant d'efforts à travers un nombre incalculable
de renaissance sans l'atteindre. Parce qu'il manque quelque chose,
quelque chose qui ne peut pas être causé, quelque chose qui se produit
lorsque l'on s'y attend le moins, comme une explosion.

252
La signature fractale, si vous pouviez littéralement la voir, elle ressem-
blerait à quelque chose de semblable à la structure de base d'une galaxie
spirale. Et c'est quelque chose que non seulement vous pouvez voir, mais
aussi transcender et dépasser. Imaginez-vous être le temps, au début de
la création. Puis imaginez que le temps passe et que vous allez en spirale
à l'intérieur et autour vers le centre de cet espace-temps — vous-même.
Vous expérimentez ainsi avec les distance, l'écoulement du temps jus-
qu'au moment où la totalité peut faire entrer la conscience à la source
de l'espace-temps de ce monde. Qui est à d'autres échelles, créée depuis
le sans forme au plus profond de votre esprit, au-delà de votre esprit,
au-delà de l'espace-temps ; au seuil. Depuis ce point, votre esprit se dé-
veloppe ainsi de manière continue et très rapide, et à chaque niveau vous
entrez en l'Univers macrocosme qui fait une mise au point sur lui-même
dans une forme humaine, dans le microcosme, jusqu'au point mort où la
forme et le nom disparaissent. À chaque niveau où vous sentez et obser-
vez. La Création s’exprime avec de plus en plus de complexité. Et il y a
un stade où cette « énergie fractale » qui régit le développement des
états d'esprit inférieurs s’en va complètement vers l’infini ! Puisque
qu'une véritable fractale est une expression de l'infini. Ce voyage est
très similaire à celui où l'on rentre dans l’horizon des évènements d'un
trou noir supermassif, qui se trouvent au centre de toutes les galaxies,
et où la masse devient infinie... Mais pour un voyageur banal, si celui-ci
arrive à concevoir la signature énergétique fractale, il va à travers l'ho-
rizon de ce qui sera manifesté dans « l’Histoire du Monde ». Un monde
où une quantité infinie de couches sont « empilées » les unes dans les
autres. Et où l’esprit humain, le psychique est « le reflet » d’une dimen-
sion subtile mais qui n’est pas pour autant contenue dans les quantités
physiques. Cet esprit mondain du voyageur banal peut connaître toute
l'histoire du monde, mais malgré ça, il manquera toujours quelque chose,
l'origine, le sens et la fin de toute chose, parce qu'il a peur ; qui n'aurait
pas peur — sachant qu'il est quasi-impossible d'en ressortir une fois en-
tré — d'entrer dans un trou noir ? Si vous êtes le temps et que depuis le
début de la création, avec votre esprit, vous avez expérimenté les dis-
tances, tout votre voyage reste qu'une projection, une coproduction con-
ditionnée — ce n'est pas votre expérience.
Le physicien Jean Charron, qui était également philosophe, a expliqué
qu'à l'intérieur de l'esprit, certaines particules seraient contenues : des
électrons pensants. Qui ressemblent à de minuscule trous noirs. Comme
eux, ils enferment un espace et un temps différents, mais complémen-
taires de ceux auxquels vous êtes habitués. Cet espace-temps posséde-
rait selon Jean Charon des qualités spirituelles. Il a dit : « J’ai montré
que les développements récents de la physique et notamment de l’as-
trophysique, suggèrent que notre univers était biface, qu’il avait comme
un « dedans » et un « dehors », et que c’est deux faces ont entre elles un

253
même rapport que celui correspondant à la traditionnelle distinction
entre le connaissant et le connu. » Cela démontre que le connaissant et
le connu sont deux choses liées, qu'on peut alors considérer comme bi-
face. Et entre les deux s'interposent des espace-temps différents mais
complémentaires. Or à moins de transcender la dualité, le connaissant et
le connu, pour atteindre ces espace-temps différents, il est impossible
de connaître quoi que ce soit, parce que tout ce que vous connaîtrez sera
de l'ordre du connu.
En bref, toutes ses théories pseudo-scientifiques et ses systèmes de
pensées peuvent vous aider à voyager à travers le monde temporel, mais
elles ne peuvent pas vous permettre d'atteindre la cinquième dimension.
Nous avons vu précédemment que mathématiquement, l'espace infini à
un nombre infini de centres. Dans le Yoga, chaque centre de l'infini est
appelé « Bindu ». Bindu est un terme sanskrit qui signifie goutte ou point.
Chaque monade, chaque particule d'existence, est imprégnée d'énergie
de la conscience transcendantale. Chaque bindu est en contact intime
avec tous les autres points. Chaque bindu est au cœur de la totalité et la
totalité est au cœur de chaque individu. La vibration symbolisée par Om̐,
résonne à travers chacun de ces nombres infinis de centres, à travers
chaque point. En réalisant la vibration primordiale et en plongeant dans
l'océan primordiale, vous passez d'un état d'extraversion et de dissipa-
tion à un état plus introspectif et harmonieux. C'est-à-dire qu'en vous
centrant dans la méditation Dhyāna, vous êtes capable d'atteindre votre
centre, « toucher » le bindu, le point transcendantale, en plongeant à tra-
vers la totalité dans laquelle vous réalisez la nature de la Réalité. Ouvrir
des portes à travers la méditation pour passer d'un plan d'existence à un
autre plan totalement différent, n'est pas difficile, mais passer la « porte
sans porte » qui mène au centre est une toute autre affaire. Parce que
non seulement vous devrez tout abandonner, car rien ne peut franchir
cette porte sans porte semblable à un trou noir ; seule l'informe peut
pénétrer l'espace plein. Mais en plus tout ce que vous aurez connu dans
le monde temporel disparaîtra, et vous ne pourrez plus revenir en arrière.
Chaque être incarné est une expression de Śiva, de la conscience trans-
cendantale, de la réalité sous-jacente, agissant par le biais de Shakti, du
vide quantique. Comme nous l'avons dit, chaque bindu, chaque particule
de l'existence agit comme un conduit où un fil pour le flux d'énergie
créatrice représenté par le centrale électrique ou par le plexus solaire.
Le plexus solaire est le noyaux de votre existence en tant qu’être in-
carné. Mais le bindu de la personnalité humaine est l'égo, un faux centre,
une graine. Cette graine doit brûler pour que votre véritable être puisse
germer et fleurir dans la quatrième dimension, voire au-delà du corps
mental. Imaginez qu'autrefois, vous avez planté une graine, détruire
cette graine vous ramènera à la maison. Si vous étiez un Atlante et que

254
vous avez planté la graine de l'Homme, détruire l'homme en vous, vous
ramènera à votre nature essentielle, à votre maison d'origine, dans la
merveilleuse Atlantide, le Royaume de Dieu. Le quatrième corps symbo-
lise l'abandon du monde, du corps humain et du corps mental. La des-
truction du fini dans l'infini ; le passage du fini à l'infini, la descente de
l'Universalité dans le cœur humain, la réincarnation des Atlantes dans
les Humains, la descente des sans-formes dans la forme. La retour des
Ardhanārīśvara.
La quatrième corps est l'union du principe féminin et du principe mascu-
lin. Turīya est les deux et ni l'un ni l'autre. Il est à la fois intérieur et
extérieur, et parce que c'est les deux, c'est pourquoi il est ni l'un ni
l'autre. Le quatrième corps transcende les deux, la dualité, il est non-
duel, il est total. Maintenant, rien n'est extérieur, rien n'est intérieur.
Dans la troisième dimension, vous êtes dans le monde mais hors de vous-
même. Dans la quatrième, le monde disparaît et, simultanément, le sujet
aussi, puisqu'il se reconnaît comme identique à l'Univers. La transcen-
dance du quatrième état est appelé Satori — Samâdhi. Et la beauté de la
quatrième dimension est que vous pouvez vivre dans le monde et pour-
tant ne pas en être. Ceux qui sont coincé dans la troisième dimension se
sont identifiés au monde de l'ombre, alors ils doivent quitter le monde,
ils doivent aller dans les grottes de l'Himalaya. Ils tomberont alors dans
un beau coma, seulement alors il est possible qu'ils puissent tomber dans
un sommeil profond et continue sans rêve. Mais sa valeur spirituelle n'est
rien, bien qu'il ont retrouvé leurs racines, bien qu'il n'y ait pas de misère,
pas d'anxiété, parce que l'esprit et le monde sont mis de côté. Il n'y a
pas de conscience, il n'y a pas de sens, c'est un état de coma, c'est l'éva-
sion. Et ceux qui vont dans les grottes de l'Himalaya pour sortir hors du
monde n'ont pas su ce qu'est la vérité et ne la trouveront pas dans les
grottes de l'Himalaya. Ils ont simplement choisi de s'échapper. Parmi
ceux qui vivent dans les trois premières dimensions, beaucoup sont ceux
qui ont choisi de vivre dans la campagne pour s'échapper. En renonçant
au monde, en vous échappant dans une grotte en Himalaya, vous échap-
pez seulement à une situation d'apprentissage, à une situation de vous
élever. Vous n'avez aucune responsabilité dans une grotte de l'Himalaya.
Et sans responsabilité, vous ne pouvez pas grandir, votre conscience res-
tera bloqué, vous vivrez comme un monade, un atome, rigide, fermé et
isolé. Vous pouvez avoir un semblant de liberté, mais votre liberté n'aura
pas de sens. Les évadés sont des lâches — bien qu'ils jouent les durs et
que l'Humanité a pensé jusqu'à présent qu'ils sont des rebelles, ils ne le
sont pas — ce sont des lâches. Ils savent parfaitement qu'ils ne sont pas
capables d’eux-mêmes et ils ne pouvaient pas faire face à la multiplicité
et à la complexité de la vie. Ils connaissent leurs faiblesses, leurs fragi-
lités, et ils pensaient qu'il était préférable de s'échapper. Alors ils sont
toujours coincé dans le monde parce qu'ils n'ont jamais fait face à leur

255
faiblesse, à leur fragilité, à leur mental ; ils ne connaîtront jamais aucun
défi, et sans défi, comment vont-ils grandir ?
De même, les hommes qui n'assument pas leur féminité sont des lâches
; un homme qui ne respecte pas la femme dans sa totalité n'est pas un
homme et vice-versa. Les deux principes sont nécessaire pour être total.
Et ce n'est que lorsque vous êtes total que vous pouvez réaliser la totalité
de ce qui existe, et connaître le Logos, le Dharma, le sens, et aller au-
delà de la quatrième dimension, dans la cinquième, car une fois que
l'union des contraires est atteint, vous êtes à la fois les deux et au-delà
des deux ; au-delà de la totalité.
Ceux qui ont atteint le quatrième corps vivent comme une fleur de lotus
« touché » par l'eau, enraciné et pourtant éveillé, leurs racines sont dans
le monde temporel, dans l'eau, et pourtant ils n'y sont pas, le lotus fleurit
hors de l'eau. La quatrième corps traverse le temps, et même la vie est
au-delà du temps. L'histoire de l'Humanité est écrite horizontalement
dans le temps, mais plus vous êtes obsédé par le temps, par l'histoire,
par l'humanité, plus vous écrivez l'histoire et moins vous la vivrez. L'Hu-
manité, telle qu'elle existe — et elle ne peut exister autrement — son
histoire, son attitude envers l'histoire, ne lui permet pas d'affronter ces
phénomènes qui sont au-delà du temps, au-delà de son histoire, au-delà
de l'Humanité. Le sens de la vie même est au-delà, elle traverse l'histoire
de l'humanité, elle traverse le temps, mais est toujours au-delà. Le sens
de la vie va vers les hauteurs, de l'espèce à l'espèce supérieure, la vie
est comme ça. Le surhomme est comme une fleur de lotus, toujours hu-
main, mais toujours surhumain. Et plus vous vivez profondément, plus
votre vie ressemblera à une fleur de lotus. Toujours touché quelque part
dans le monde, mais jamais touché. Toujours en contact avec le monde,
avec l'histoire, avec le temps, mais toujours au-delà — intact, vierge.
Le Bouddha, celui qui s'est éveillé dans la quatrième dimension, celui
qui, si l'on peut dire, existe hors du temps dans la dimension de l'éternité,
peut donc être considéré comme la réalité elle-même, sous forme hu-
maine. La forme est humaine, mais la « substance » est réalité. Un être
du quatrième plan peut avoir une forme humaine, mais il n'y a pas l'esprit
humain ordinaire, conditionné, borné. Au lieu de l'esprit humain condi-
tionné, avec tous ses préjugés, ses préconceptions et ses limitations, il
y a l'expérience ou la prise de conscience de la réalité elle-même. Un
être du quatrième plan ne peut pas renoncer au monde, un être éclairé
ne peut résister à la tentation d'aider autrui, d'aider les gens prisonnier
du monde ; c'est impossible.
Mais un être éclairé renonce certainement à beaucoup d'autres choses.
Il renonce à la société, il renonce à la soi-disant morale qui lui est impo-
sée par la société, il renonce aux soi-disant valeurs imposées par la so-
ciété, il renonce à la connaissance donnée par la société. Il ne renonce

256
pas au monde, il ne renonce pas non plus à la civilisation, mais il renonce
à tout ce que la société lui a donné. C'est le vrai renoncement, celui du
zen, celui du rebelle. Le rebelle ne vas pas fuir dans les grottes de l'Hi-
malaya, il vit dans la société, se battant, luttant. Il reste dans la foule et
pourtant est au-delà, il n'obéit pas à la foule, mais à sa propre cons-
cience, et c'est une formidable opportunité de croissance. Cela vous fait
faire ressortir le meilleur de vous-même, cela vous donne de la dignité
de détruire les anciennes structures corrompues et l'histoire de l'Huma-
nité qui n'est qu'un mensonge. Mais comment pouvez-vous être un guer-
rier de la lumière dans la grotte de l'Himalaya ? Avec qui allez-vous vous
battre ? Un individu du quatrième plan reste dans l'histoire de l'Huma-
nité, mais il ne fait plus partie de l'histoire de l'Humanité qui ne peut pas
aller au-delà des trois premiers plans — c'est son renoncement et c'est
sa rébellion. Il n'est pas têtu, ce n'est pas un révolté, il n'est pas caté-
gorique ; il ne se contente pas de continuer à se battre aveuglement, ce
n'est pas un égoïste. C'est juste que l'Humanité ne peut pas aller au-delà
de la troisième dimension, si l'Humanité ne peut pas venir à lui, il ira à
elle, et détruira l'Humanité pour permettre aux individus d'atteindre la
libération. Bien sûr, parce que la troisième dimension est l'ombre de la
quatrième et parce que le quatrième corps est lumineux, il ne peut plus
revenir en arrière, il ne peut pas retourner dans l'ombre, l'ombre est
existante, il n'a plus d'égo. Il est dans le monde mais sans y être, il agit
dans le monde mais sans-agir, il apparaît dans le monde et pourtant se
trouve au-delà. Quand un tel être revient remarquablement dans le
monde de la caverne pour aider les autres, il arrive que les autres, igno-
rant sa sagesse, le prennent mal, le méprise, le ridiculise, car ses yeux
qui ont contemplé le Soleil du vrai ne voient plus rien dans l'obscurité, il
peut même arriver qu'il se fasse tué, empoisonné, crucifié ou brûlé.
Comme Socrate est venu heurter les opinions doxiques de la société,
dérangeant la conscience athénienne, et que la cité condamna à mort
alors qu'il est l'homme sensé et juste. Ou comme le Christ qui fut cruci-
fié. Pourtant, ils ont accepté leur mort car à partir du quatrième plan,
vous ne pouvez plus mourir, les gens qui vivent dans le monde peuvent
vous tuer et avoir votre corps, mais ils n'auront qu'un cadavre, pas votre
âme.
Un individu du quatrième plan peut accepter d'aller dans la forêt ou dans
les montagnes de l'Himalaya, loin de la société, si la société le pousse
dehors ; si l'existence le mène dans un désert, il ira, si son destin est de
mourir, il mourra. Sa volonté est la volonté de l'existence, mais il revien-
dra parce que son combat n'est certainement pas fini. La situation d'un
individu du quatrième plan est extrêmement excitante ; à chaque instant,
durant toute sa vie, son existence est confronté à des défis parce que la
société à un mode fixe, un modèle fixe, des idéaux fixes, et l'existence
ne peut pas aller avec ces idéaux fixes. Elle doit suivre sa propre voie,

257
sa destinée, sa propre vérité intérieure. C'est difficile, mais pas aussi
difficile que la mort pour toute vie.
Si l'Humanité décide de ne pas sortir de son carcan opaque et de per-
mettre à l'existence de réaliser son plein potentiel. Alors l'Humanité est
foutue, elle n'atteindra jamais le stade de la civilisation. En cet âge noir,
la fin des temps est proche, et la seule possibilité de sauver le monde est
que suffisamment de personnes atteignent l'illumination dans le qua-
trième plan ; si cela se produit, le monde lui-même atteindra le quatrième
plan et la civilisation aura lieu. Ce sera fabuleux que les gens puissent
librement vivre dans la quatrième dimension ; jusqu'ici, l'Humanité n'a
jamais permis aux gens d'atteindre ce plan. Parce que beaucoup de
choses formidables sont possibles avec le quatrième corps. Des choses
qui, si les masses en prenaient conscience, les dirigeants n'auraient ab-
solument aucun pouvoir sur qui que ce soit. L'hypnotisme, la télépathie,
la clairvoyance, la magie, l'alchimie, toutes ces choses ésotériques et qui
pourtant sont utilisées dans les dimensions inférieures, peuvent être
parfaitement connues et maîtrisées avec le quatrième corps. Pour un in-
dividu confiné dans les trois premières dimensions, toutes ces choses
plus subtiles que le subtil : l'ésotérisme et le mysticisme n'ont aucun
sens. Il est aussi sous hypnose, mais il n'en a pas conscience ; vous ne
pouvez pas en être conscient si vous n'avez pas atteint le quatrième
corps. Par exemple, si votre cerveau gauche associé au raisonnement
logique et rationnel travail plus que votre cerveau droit : cela signifie
que vous êtes plus hypnotisé par les logiciens, les intellectuels, les
scientifiques, les sceptiques. C'est très étrange, vous vous tuez à dire
que les mystiques et les artistes sont fous, totalement irrationnels, et
pourtant vous considérez la partie émotionnelle comme n'étant pas la
vôtre et la partie intellectuelle comme la vôtre.
Les personnes soi-disant non-religieuses et les personnes soi-disant re-
ligieuses se battent dans une hypnose commune depuis des siècles. Si
ce combat peut s’arrêter, la mécanique hypnotique est brisée. Le monde
est sous hypnose, à un niveau très profond, vous êtes aussi sous hyp-
nose, votre corps est également pris sous votre propre hypnose. Remar-
quez que même dans votre corps, il y a beaucoup de divisions : principa-
lement au centre du sexe. Biologiquement, tout le monde est bisexuel.
Mais ensuite l'hypnose dépend de la psychologie : homme ou femme, et
ces divisions peuvent profondément vous hypnotiser sur tous les plans.
Par exemple, il y a peu de femmes au pouvoir, il y a peu de femmes
instruites, qui sont reconnues comme elles devraient l’être, parce qu'elle
n'ont pas été éduqué comme les hommes : elles doivent s'occuper de
leurs enfants, elles doivent s'occuper d'un tas de choses, elles n'ont pas
le temps de penser à elles-mêmes et on ne leur permet pas de s'exprimer
totalement. Et les hommes ont été éduqué pour réprimer leur partie fé-

258
minine ; ce ne sont pas des hommes mais des lâches. Ils se sentent puis-
sant, ils ne le sont pas, parce qu'ils ont réprimé leur partie féminine et
le principe féminin est fondamentalement la source du pouvoir. Vous
pouvez le noter : pour le pouvoir, les divinités féminines sont très impor-
tantes. Dans la sagesse ancestrale, vous n'entendrez jamais mentionner
le nom d'une divinité féminine ; la sagesse a des Dieux. Le pouvoir a des
Déesses. Sans compter qu'il y a bien entendu des divinités — les Ar-
dhanārīśvara — qui ont atteint l'unité des contraires dans laquelle
l'homme et la femme forment un tout indissociable.
Si la jeune génération commençait à vivre sainement, vers l'âge de vingt
et un ans seulement, après que les trois premiers corps sont formé, une
autre dimension de l'existence humaine devrait commencer à s'ouvrir. Et
en seulement une génération, le monde serait complètement différent,
sa transformation serait juste époustouflante et un véritable rebondis-
sement. Le centre du quatrième corps est Anāhata, rattaché au chakra
du cœur. Bien que la quatrième corps soit connu sous le nom du corps
mental, le mental est la barrière ; donc bien qu'il soit rattaché au chakra
du cœur, il faut plutôt approcher et comprendre le centre émotionnel qui
est influencé par le mental. Parce que les gens ne savent pas interpréter
leurs émotions, ils les interprètent à travers le mental et c'est un pro-
blème profond ; la plus part des gens sont complètement bloqués à pro-
pos de ce genre de chose. C'est typique, ceux qui maîtrisent le quatrième
corps et ses pouvoirs paranormaux ont toujours été condamnés et ca-
lomniés. Des centaines de femmes ont été qualifiés de sorcières, comme
l'une de mes ancêtres, Jeanne d'Arc, et brûlées, parce qu'elles utilisaient
les facultés du quatrième corps. En Orient aussi, les mystiques qui maî-
trisaient le quatrième corps n'ont pas toujours été accepté, des cen-
taines de personnes qui pratiquaient le Tantra ont été tué. Pour quelles
raisons ? Parce qu'une personne qui a atteint le quatrième corps peut
vous toucher profondément, vous hypnotiser ou vous dés-hypnotiser,
voire vous libérer des chefs religieux qui condamnaient toutes ces
choses mais qui pourtant ont impudemment utilisé ces pouvoirs psy-
chiques pour vous laver le cerveau. Les êtres du quatrième plan connais-
saient autrefois des secrets qui semblaient dangereux pour les humains
confinés dans le monde. Si vous parvenez à sortir hors du monde tempo-
rel et à atteindre votre quatrième corps, vous pouvez tout savoir à propos
de ce qui se passe dans le monde, vous pouvez savoir ce qui se passe
dans l'esprit des gens, vous pouvez savoir exactement comment les
choses sont rangés dans leur maison sans jamais y être entrés.
Donc, l'Humanité, en particulier les dirigeants politiques et religieux,
n'ont jamais voulu que les gens atteignent le quatrième plan. Les facul-
tés du quatrième corps ont toujours été considéré comme un art noir,
parce que vous ne pouvez pas savoir ce qui peut arriver. Quelqu'un pour-
rait apparaître dans le monde et utiliser le pouvoir de l'hypnose pour

259
dés-hypnotiser tout le monde, de sorte que le gouvernement tomberait
tout seul — cela semble très dangereux. Il est donc préférable d'empoi-
sonner un Socrate et de crucifier un Jésus, et de brûler vif tous ceux qui
tenteraient de déranger les gens dans leur sommeil et leur rêves. Donc,
si vous décidez de sortir hors du monde des ombres pour suivre votre
propre lumière, votre propre vérité intérieure, votre propre conscience,
il y a des dangers, mais avec ceux-ci, avec la lumière du vrai et du réel,
avec la conscience, avec la vigilance, vous vivrez une existence merveil-
leuse, et peut-être même qu'au bout de votre chemin, vous atteindrez
l'illumination. L'illumination se produit entre le quatrième et le cin-
quième plan, après que vous êtes sorti du monde temporel et renoncé à
ce dernier, et avant de devenir un avec Dieu, avant de vous réaliser to-
talement, entre les deux, il y a une porte intermédiaire pour l'illumina-
tion.
À ce stade, vous pouvez pour la première fois avoir des expériences re-
ligieuses profondes, et parmi ces expériences vous pouvez pour la pre-
mière fois voir le Royaume de Dieu, celui-ci ne semble pas encore mani-
festé dans ce bas-monde matériel en cette époque, mais il l'est ! Pour
celui qui est sorti hors du monde temporel et qui a atteint l'illumination,
libre à jamais, le temps n'existe pas et le Royaume de Dieu est une réa-
lité bouleversante. Étroitement liée à la théorie mythologique de la fin
des temps, tout ce mysticisme concorde bien avec tout ce que je dis.
D'une façon ou d'une autre, sous une forme ou une autre ; au-delà du
nom et de la forme. Tout ce que j'ai déjà conçu et pas encore conçu est
déjà connu. Mais la question n'est pas là, qu'importe ce que je conçoit,
ce ne sont que des dispositifs — la fin des temps est imminente. Et la fin
des temps est le début d'un temps nouveau. Reste à savoir si les habi-
tants de ce monde parviendront à s'affranchir de l'espace-temps pour
plonger consciemment au plein cœur d'une nouvelle ère. Et c'est tout
mon travail, de vous montrer que le Royaume de Dieu est déjà là. Il suffit
d’être attentif et d'amener le cœur dans ce que je dis : quand vous sortez
du corps, vous sortez de l'histoire de l'espace ; quand vous sortez de
l'esprit, vous sortez de l'histoire du temps. Et quand vous êtes hors du
corps et de l'esprit, hors de l'espace-temps, où êtes-vous ? Méditez at-
tentivement sur ce que je dis : vous pouvez regarder l'espace, mais vous
n’êtes pas dans l'espace — si vous pouvez regarder l'espace, c'est que
vous êtes au-delà. Il en va de même pour le temps ; vous pouvez regarder
le temps, vous pouvez compter le temps, mais vous n’êtes pas dans le
temps — si vous vivez dans l'instant présent, vous ne voyez pas le temps
passer ; le temps ne vous atteint pas. Vous pouvez vous déplacer dans
l'espace, mais vous êtes toujours intact, vous pouvez vous déplacer dans
le temps, mais vous êtes toujours intact, ancré, dans l'instant présent.
C'est ce que j'appelle « Être ». Mais les gens sont mal ancrés. Si vous
n’êtes pas bien ancré dans la première dimension, vous ne pouvez pas

260
atteindre la quatrième et l'illumination, et voir ce qui est là avec la vie,
ce qui coule constamment : depuis l'origine sans commencement du
monde et jusqu'à la fin sans fin — tout ce qui est nécessaire est déjà là.
Mais vous ne pouvez pas le voir si vous êtes plongé dedans, complète-
ment noyé. Alors ne vous identifiez pas à ce que vous voyez dans l'es-
pace, ne vous identifiez pas au temps qui passe : devenez plus alerte,
plus vigilant, prenez conscience de l'écart entre ce qui est vu et le
voyant. Prenez conscience du voyant — qui que vous soyez ; si vous
n’êtes plus identifié au corps et à l'esprit, à l'espace et au temps, si vous
êtes hors de l'espace-temps, où êtes-vous ? Vous êtes dans la dimension
de l'éternité, dans le Royaume de Dieu, le tout, dans le cosmique. Vous
êtes dans cette unité organique et orgasmique appelée Dieu. Le
Royaume de Dieu ne fait pas partie de l'histoire de l'Humanité mais de
l'histoire du Cosmos. Alors si vous êtes hors de l'espace-temps et que je
vous demande : où êtes-vous ? Ne retombez pas dans l'espace et dans le
temps — abandonnez-vous à cet espace inconnu en vous. Cet espace
pur, ce néant libre, ce pur présent, ce doux silence, cette béatitude infi-
nie, cette vacuité ultime, c'est bien tout ce qui reste — le nirvana.
Il suffit d'une prise de conscience ! C'est ce que veut dire le Christ quand
il dit : « Revenez ! Le Royaume de Dieu est à portée de main. » Il parle
vraiment de vos mains. Le Royaume de Dieu est toujours à portée de
main. Il suffit de prendre conscience du voyant, et d'étirer un peu ses
mains à travers l'espace-temps, et vous pourrez l'atteindre. Cet étire-
ment de la main est ce que j’entends par la conscience. Vous ne devez
pas simplement étirer vos mains de manière mécanique et instinctive.
Faites-le en étant pleinement conscient du voyant, le voyant doit se tenir
dans une immobilité absolue, ensuite, étirez vos mains. Et prenez cons-
cience de l'écart entre le centre immobile et la périphérie de l'existence.
Être dans la quatrième dimension, signifie être hors du monde, totale-
ment immobile, et en même temps dans le monde, en train de danser.
Oui, je parle de stabilité en même temps qu'une danse exubérante, et
cette danse peut hypnotiser ceux qui vous entourent, rien qu'en vous
regardant ils peuvent se mettre à danser d'extase sans aucune raison,
ou bien cela peut les éveiller ! Et maintenant que vous êtes immobile, et
que vous avez englobé le monde, vous êtes l'Univers tout entier ! Au-
delà de l'espace et du temps, maintenant toutes les étoiles bougent et
danse en même temps, et tout le firmament et tout l'espace sont entourés
par vous. Maintenant, tout en étant centré, ancré, dans une immobilité
absolue, vous êtes le grand facteur engloutissant : le grand Dieu englo-
bant.

Ne vous éloignez jamais de ce centre immobile, il est votre véritable


centre ! Ne vous en éloignez pas, ne faites rien, restez simplement im-
mobile. Ne vous identifiez pas à ce qui se passe dans le monde, ne vivez

261
pas à la périphérie de l'existence où tout se répète comme une roue
tourne sur elle-même. Vous pouvez permettre à vos différents corps in-
férieurs de flotter, de s'y déplacer, mais restez centré en vous-même.
Donc, tout ce qu'il faut faire dans la quatrième dimension, est d’être
dans le cyclone et rester au centre de celui-ci, sans être affecté par lui.
Le quatrième corps est l’œil du cyclone. C'est être dans la voie et au
centre de la voie sans être affecté par elle. Naturellement, l’être au
centre de la voie devient la voie la plus sûre, la plus vivante, la plus
harmonieuse, la plus palpitante. L’œil d'un cyclone est un espace pur,
une zone calme et de temps clément. Si vous avancez horizontalement,
vous en sortirez et serez balayé. Le passage de la quatrième dimension
à la cinquième n'est pas horizontale mais verticale. Plus vous êtes centré
dans l’œil du cyclone, plus vous êtes équilibré, plus vous grandirez dans
votre puissance, plus vous recouvrirez le monde et pourtant vous serez
au-delà, tel un cyclone, ainsi est le grand Dieu englobant. Comme l'a dit
le Maître Eckhart, un mystique médiéval : « L'œil avec lequel je vois Dieu
est le même que celui avec lequel il me voit. » C'est-à-dire que vous «
voyez » la réalité du monde, car elle est en contact constant et intime
avec vous à travers le bindu, mais la réalité, le monde peut aussi vous
rendre la pareille. Les habitants du monde peuvent accorder leur réalité
à travers le bindu — en voyant le monde tel que vous le voyez à travers
le même œil. Ou plus exactement, nous devrions dire que c'est la réalité
qui vous « voit », mais vous pouvez aussi lui rendre la pareille en « accor-
dant » la réalité à travers le bindu, c'est-à-dire en plongeant comme une
goutte dans l'océan. Vous atteignez ainsi Śūnyatā-śūnyatā — la vacuité
de la vacuité. Le bindu est la goutte par laquelle la conscience cosmique
se réalise à travers la conscience individuelle. Lorsque vous engloutissez
le monde, le monde lui-même, la réalité elle-même se retrouve dans l’œil
du cyclone et le cyclone disparaît.
La vacuité relative des phénomènes ne constitue pas de façon ultime une
nature propre, vacuité de la vacuité, et le conditionnement ne peut être
inconditionné : le cyclone ne débouche pas sur un quelconque centre,
car s'il est vrai que les êtres sont vides, le non-être est vide, et l'Absolu
lui-même est vide ; la distinction entre l'intérieur et l'extérieur, ou entre
relatif et absolu n'a pas lieu d'être ultimement. Vous n’êtes donc pas
différents de l'Absolu, et c'est pour cela qu'une libération — qu'atteindre
le nirvana — est possible : tous les phénomène dans le monde sont sem-
blables à un cyclone, exempts de toute réalité tangible. Une fois réalisée
la vraie nature du réel, le centre du cyclone, qui est d'être vide et pour-
tant de se manifester sous la forme du monde des phénomènes, la cons-
cience se libère de l'emprise de l'illusion. Lao Tzu dit : « Le tout et le rien
ont le même visage, le vide et le plein se mêlent et se rencontrent, car
l’être et le non-être s'engendrent sans fin. » Nāgārjuna dit : « Puisqu'il
n'est rien qui ne soit dépendant, il n'est rien qui ne soit vide. » Le centre

262
de l'existence, immobile et absolu, n'a pas d'existence absolue car rien
n'en possède — ce n'est pas votre expérience. C'est une réalité omni-
présente et c'est en cela que l'on peut dire que personne n'est différent
de cette réalité vide et absolue : tout le monde peut l'atteindre. Ce n'est
pas un centre absolu en soi, mais le centre de toutes les existences et
de tous les phénomènes intrinsèques.
Celui qui se connaît lui-même ; possède la lumière de la conscience et
demeure dans la Voie Solaire — au centre du cyclone. Demeurer dans la
voie solaire, au centre du cyclone, c’est être éclairé. L’ignorer, c’est
être inconscient et se perdre dans le Chaos et, par-là, c’est le malheur.
Celui qui demeure dans cet espace pur et solennel au centre de tous les
phénomènes, connaît le secret de l'existence et se trouve au-delà de tout
péril. Rien ne peut le déstabiliser, rien ne peut l'émouvoir, rien ne peut
le toucher, pas même la tempête et la mort.
Ainsi le conquérant de la mort crée l'action dans l'inaction. Tandis que
celui qui fuit la mort et est égaré crée l'inaction dans l'action. Si vous
êtes à la périphérie du cyclone, vous aurez beau courir ou essayer de
vous barricader, tous vos efforts s'avèreront vain et vous serez balayé,
telle est la loi du Ciel. C'est pourquoi le Sage qui a atteint le quatrième
corps et le quatrième état de la conscience s'abstient de toute action.
Le quatrième état est celui du conquérant de la mort, l'état primitif et
fondamental, dont les trois premiers sont issus. Le monde coincé dans
les trois premiers s'est construit pour survivre à la mort ; sur la peur de
la mort. Le quatrième plan est la racine des trois précédents. La qua-
trième consiste à vaincre sa peur de la mort. Dès lors, le vainqueur de la
peur de la mort, de la mort elle-même, entre dans la cinquième dimen-
sion.
Dans les trois premières dimensions, l'Humanité est condamnée à mourir
lentement... Mais le pire, c'est qu'elle n'a pas vécue la vie que déjà, la
mort approche. Elle a pourtant plus ou moins bien préparée sa soi-disant
vie et sa croissance ; en vain, car le temps presse et le mort passe de
plus en plus près... Comment une personne confinée dans les trois pre-
mières dimensions, qui croit que la vie est contre la mort peut-elle être
à l'aise lorsque l'ennemi l'attend à tout moment ? La mort va l'écraser,
alors comment peut-elle ne pas être tendue ? Comment peut-elle se dé-
tendre et se reposer ? Une fleur est fragile, à tout moment une pierre
peut l'écraser. Mais cela ne veut pas dire que la fleur est moins vivante
et moins élevée que la pierre. Pour les gens qui n'ont pas encore vécu la
vie, le monde extérieur, la nature de l'existence et de la réalité ne leur
permettra jamais de se détendre. D’où la tension, l’anxiété, l’angoisse,
la violence de l’Humanité. Plus elle se bat avec la mort, plus elle sera
rongée par l’anxiété, par l’angoisse, par la peur, par l’avidité, par la
violence… Elle est contrainte de le devenir. À moins qu'elle ne décide de

263
faire face à la mort, à moins que la graine est prête à disparaître, à moins
qu'elle décide de germer, de fleurir, de mûrir, l'Humanité est condamnée
à mort.
L'Humanité aujourd'hui peut atteindre la quatrième dimension que si elle
comprend cette approche, l'approche sur laquelle elle s'est construite,
l'approche qu'elle porte à l'encontre de la quatrième dimension, depuis
l'origine sans commencement, contre la totalité de l'existence, contre la
floraison de l'existence. Il ne faut pas s'échapper, il faut assumer, il faut
aller dans le monde le plus profond, mais sans s'y perdre. Il faut rester
alerte et conscient, et il faut aller profondément dans le monde. La ren-
contre des extrêmes, de la vie et de la mort vous rapprochera du sommet
et apportera la récolte la plus riche de l'existence. Les polarités doivent
se rencontrer et fusionner, et partout où les polarités se rencontrent et
fusionnent, il y a Dieu.
La première dimension est Dieu, l'obscurité absolue. La quatrième est
Dieu, la lumière absolue. Entre les deux se trouvent deux ombres. Ces
deux ombres sont devenues si importantes pour l'Humanité qu'elle pense
que c'est toute sa vie. C'est pourquoi les Hindous ont appelé le monde
Māyā, illusion, à cause de ces deux dimensions qui sont devenus prédo-
minantes — la deuxième et la troisième. L'Humanité a perdu la trace de
la première ; Dieu est mort, et elle n'est pas consciente qu'elle vit une
vie vide de sens, elle n'est pas consciente de l'obscurité absolue, et n'a
pas encore cherché la quatrième, à devenir la lumière absolue, Dieu.
Seul celui qui a trouvé la lumière sera en mesure de connaître la pre-
mière, de connaître l'obscurité, de connaître la mort. Et seul celui qui a
connu la mort de l'intérieur, le vide intérieur, sera en mesure de le rem-
plir de lumière, c'est-à-dire de vivre totalement, et d'éclairé la deuxième
et la troisième dimension, c'est-à-dire de donner un sens à sa vie, car
une fois que vous connaissez la première, votre enracinement dans la
source de l'existence, votre intime connexion avec l'existence, vous pou-
vez entrer dans la quatrième qui porte le sens. Mais c'est exactement
l'inverse qui se présente avec vous : la source est là, la lumière est là, le
sens est là, mais vous êtes endormie. La totalité est là, elle a toujours
été là, et vous essayé en vain de la vider. C'est la définition d'un être
non éveillé ; il est totalement, mais dans un autre sens ; totalement en-
dormi. Vous avez l'air éveillé, et vous ne l’êtes pas. Vous avez l'air en
vie, plein d'énergie, remplie de lumière, et vous ne l’êtes pas ; vous
mourrez à petit feu, vous vieillissez et vous êtes fatigué, votre lumière
s'estompe. C'est juste une idée, que vous êtes vivant et éveillé. Quatre-
vingt-dix-neuf pourcent de votre vie est constitué de sommeil — seule-
ment un pourcent de votre énergie est en éveil. Et ce un pourcent con-
tinue également de se dépenser dans des activités vides de sens, de
s'épuiser. À partir du quatrième corps, votre corps est fragile comme une

264
fleur parce que pour la première fois vous êtes vivant, vraiment vivant.
C'est pourquoi la conscience de l’être éveillé est toujours alerte. Et par
ailleurs, l’être éveillé dont la conscience est remplie d'énergie vitale
comprend une énergie inépuisable. Il y en a un très bel exemple dans un
événement de la vie du Bouddha lui-même. À un âge bien avancé de
quatre-vingts ans, quoique son corps physique soit finalement devenu
frêle. En une certaine occasion, il dit : « Mon corps est comme un chariot
vieux et cassé, qui a été maintes fois réparé. Mais ma conscience est
aussi vigoureuse que jamais. Même s'il fallait que je sois porté de place
en place sur une civière, je pourrais encore enseigner à toute personne
qui viendrait me voir. Ma sensibilité et ma vigueur spirituelle n'ont pas
diminuées, malgré l'état affaibli de mon corps. »
Souvenez-vous de cela comme critère : plus vous êtes conscient, plus
vous êtes libre, plus vous êtes vivant, plus vous êtes vulnérable. Moins
vous êtes vulnérable, moins vous êtes vivant, moins vous êtes libre,
moins vous êtes conscient. Cela dépend de votre degré de conscience.
Mais n'allez pas chercher dans les livres des moyens pour devenir plus
conscient, plus libres, plus vivants, de devenir plus heureux et d'at-
teindre la vérité. Cela ne va pas aider, parce que ce n'est pas une ques-
tion de connaissance. Si vous êtes inconscient et que vous continuez à
lire la sainte Bible, le Saint Coran, les Védas et la Gītā, ou que vous
continuez à suivre les théories et les découvertes scientifiques, cela ne
vous aidera pas à vous rapprocher de la réalité, car la science ne peut
pas changer votre inconscience, mais votre inconscient changera la
science et les écritures — le sens — c'est pourquoi la science est mise
au service de la mort. Si vous étudiez les écritures, vous y trouverez vos
propres significations. Si vous étudiez la science, vous interpréterez de
telle sorte, telle ou telle découverte, tel ou tel fait. De sorte que les écri-
tures, la Bible, le Coran, les significations, les théories, les découvertes
et les faits commenceront à fonctionner comme des emprisonnements.
C'est ainsi que les chrétiens, les mahométanes... les philosophes et
même les scientifiques se sont tous emprisonnés.
Ce qui va se passer quand l'Humanité va entrer dans la quatrième di-
mension — si elle y parvient. Ce qui va se passer est que les Écritures ;
la théosophie, la philosophie, la religion et la science seront mises en
arrière-plan. En fait, la science et la religion formeront un tout. L'Huma-
nité aura les deux et sera au-delà des deux. La science peut devenir la
seule religion, si la science accepte sa propre subjectivité et travail au
service de la nature, de la vie, de la créativité, de l'art, de l'art qui af-
firme la vie. Alors la religion ne combattra plus la science, la religion a
combattu la science juste parce que les scientifiques de la mort qui tra-
vaillent pour le gouvernement, le contrôle et la guerre, détruisent ainsi
les valeurs religieuses vis-à-vis de ce qui est sacré.

265
Tout ce que la science fait dans la troisième dimension, dans le monde
objectif, des ombres, des illusions, de Māyā, ne va pas, n'a pas de sens.
Ils ne savent pas se servir de la science, leurs découvertes ne servent à
rien, car sans la conscience cela ne sert que les intérêts de l'égo et l'égo
n'est qu'une ombre — cette ombre ne recèle rien de positif qui permet-
trait de justifier son utilité. Et c'est ce qui se passe dans le monde entier,
scientifiquement parlant : les scientifiques ne savent pas ce qu'ils font !
Vous ne pouvez pas aider l'aveugle à savoir ce qui est mal, ou ce qui est
beau, ou ce qu'est la lumière. Toute votre aide va lui donner quelque
chose qui ne va pas. Il n'y a aucun moyen d'aider l'aveugle par des défi-
nitions, par des explications, par des théories, par des dogmes, par des
inventions. La seule façon de l'aider est de guérir ses yeux. Et cela ne
doit pas être compris intellectuellement, il ne s'agit pas simplement
d'inventer une nouvelle technologie qui peut lui permettre de voir. Vos
scientifiques sont capables de voir, mais ils ne sont pas capables de voir
ce qu'ils font, que tout ce qu'ils font est mis au service du gouvernement
et au service de la mort, au lieu d’être mis au service de toute l'Huma-
nité, au service de nature de la vie, de la croissance, de la beauté, de la
lumière.
Bouddha a dit : « Je suis médecin. Je ne vous donne pas de définitions de
la lumière, je guéris simplement les yeux. » Et c'est aussi ce que le Christ
a dit, et tous les miracles de la conscience du Christ et du Bouddha rap-
porté dans les écritures ne sont pas des miracles mais des paraboles —
qu'un aveugle est venu à la conscience et qu'elle a touché ses yeux, et
que l'aveugle a été guéri et qu'il a pu voir immédiatement. S'il ne s'agis-
sait que de l’œil physique, alors le Christ et le Bouddha sont déjà dépas-
sés, parce que la science médicale peut le faire. Mais cela ne signifie
pas grand-chose, c'est juste superficiel. Certes, l'aveugle pourra physi-
quement voir le monde objectif mais tout ce qu'il fera aussitôt sera des-
tructeur et dénué de sens.
J'insiste donc sur le logos, le dharma, le sens du quatrième plan, et sur
le fait que ces histoires rapportées dans les Écritures ne sont pas des
miracles, et que l'histoire de l'Humanité n'a pas de sens. Les gens sont
aveugles, et le toucher du Christ est une touche magique, comme si une
goutte d'eau douce vous douchait de lumière. La conscience du Christ ou
du Bouddha les aides à sentir, à voir — elle les aide à devenir plus sen-
sibles et plus vivants, plus conscients et plus compatissants. La cons-
cience apporte le quatrième corps, et le quatrième dans le cinquième,
dans le nirvana où là liberté est possible, dans le Royaume de Dieu.
Parfois, vous êtes conscient, et parfois votre conscience est ailleurs —
alors vous n’êtes pas là du tout. Par exemple, quelqu'un vient et vous
insulte — et vous n’êtes pas là ; c'est parti. Vous vous êtes mis en colère
et vous avez perdu cette petite conscience. N'importe quoi peut détruite

266
cette petite lumière en vous, votre bonheur, c'est très facile. Vous alliez
parfaitement bien ; votre femme vous quitte et soudain vous allez mal.
Tout est perturbé ! Vous étiez très bien avant cette femme et maintenant
si cette femme part vous sentez votre estomac noué. Vous vous êtes trop
attaché à la forme ! Vous n'arrivez pas à comprendre un simple fait :
lorsque vous êtes amoureux, si vous l’êtes vraiment, dans l'amour, la
forme est vouée à disparaître. Il en est de même lorsque vous entrez
dans la première dimension, dans un monde d'amour profond et intime,
vous disparaissez à la source même de votre amour, et vous devenez tout
l'Univers ; alors votre amour est universel et éternel. Lorsque vous êtes
dans un amour profond, pour la première fois, vous rencontrez la réalité
intérieure. Alors votre bien-aimée Maître n'est pas une forme, alors
l'Univers n'est pas un corps. Lorsque vous êtes amoureux, le corps de la
bien-aimée tombe, disparaît. Lorsque qu'un disciple s'éveille, le Maître
disparaît. La forme n'est plus et l'informe se révèle, alors pour la pre-
mière fois vous rencontrez le Maître ; vous êtes face à un abîme, un vide
sans fond, un espace infini. C'est pourquoi vous avez si peur de l'amour.
Vous pouvez faire face à un visage, vous pouvez faire face à un corps,
vous pouvez faire face à une forme, mais vous avez peur d'affronter un
abîme. Parce que vous devez penser pour survivre, à ceci et cela... Mais
vous n'avez pas besoin de penser pour explorer quelque chose de nou-
veau. Vous n'avez pas besoin de penser pour devenir éveillé, car qu'al-
lez-vous penser ? Vous n'allez penser que les données passées, de la
connaissance morte. Si vous aimez quelqu'un, si vous aimez vraiment,
votre corps mental est voué à tomber ; son corps est voué à disparaître.
Dans certains moments d'apogée, de pic, la forme se dissoudra, et à tra-
vers l'aimé vous entrerez dans l'informe. Quand l'amour atteint son apo-
gée, l'amant disparaît. L'entre-deux disparaît. La mesure disparaît aussi.
Pourquoi cela arrive-t-il ? Cela se produit parce qu'en réalité, tout le
monde est sans forme. Vous n’êtes pas un corps, vous n’êtes pas ce que
vous pensez, vous n’êtes pas un esprit. Vous bougez avec votre esprit,
vous pensez comme un esprit, vous bougez comme vous pensez, vous
bougez comme un corps, vous vivez comme un corps, mais vous n’êtes
ni votre corps ni votre esprit. Quand l'on voit la Terre de l'extérieur, c'est
un corps. Quand on voit quelqu'un de l'extérieur, c'est un corps. L'amour
pénètre à l'intérieur. Alors vous ne voyez pas la personne de l'extérieur.
L'amour peut voir une personne comme la personne peut se voir de l'inté-
rieur, puis la forme disparaît. Alors soudain vous pouvez laisser tomber
votre quatrième corps et pénétrer le ciel ouvert, l'Univers, et vous savez
que ce n'est pas un corps !
Votre vie n'est pas grand-chose, votre corps n'est rien, et parce que vous
êtes identifié au corps, votre conscience n'est pas grande chose, juste
un pourcent, et cette petite conscience est délicate ! Il y a un très bel

267
exemple dans la vie de Bouddha. Un jour Bouddha était dans une assem-
blée, quand soudain un homme furieux vint le voir et lui cracha dessus.
Il pensait que Bouddha faisait quelque chose de mal parce qu'il attirait
beaucoup de personnes qui venaient vers lui et ne faisaient rien, arrê-
taient de travailler, pour méditer. L'homme était un grand homme d'af-
faires et il avait découvert que ses enfants passaient du temps avec le
Bouddha, alors qu'ils auraient pu se lancer dans les affaires en gagnant
plus d'argent et en s'assurant des moyens pour subvenir à leurs besoins.
Il estimait que passer quatre heures par jour de leur temps à côté de
quelqu'un dont les yeux étaient toujours fermés, était une totale perte
de temps. Donc le père de cette famille était vraiment très furieux et
cracha sur le Bouddha. Le Bouddha s'essuya le visage puis il lui demanda
: « Qu'avez-vous d'autre à dire ? » L'homme est arrivé avec une grande
confiance et beaucoup de colère vers le Bouddha, mais dès que le Boud-
dha ouvrit les yeux, toutes ses pensées avait disparues, sa confiance
avait disparue. L'homme ne pouvait pas le comprendre, il était vraiment
en colère, sa colère était toujours là. Il tremblait et se retrouvait sans
voix, tout cela était absurde parce que le Bouddha n'a pas réagi ; il sou-
riait simplement. L'homme était perdu, il ne savait pas quoi faire, quoi
dire. Comme il était incapable d'exprimer ses émotions, et parce qu'il
avait remarqué que son action n'avait suscité aucune réaction des gens
autour de lui, il est reparti. Il pensait que s'il restait plus longtemps il
allait éclater, exploser, alors il s'est éloigné. Une fois chez lui, l'homme
ne pouvait pas effacer l'image du Bouddha souriant dans son esprit, et il
n'a pas pu dormir de la nuit. Comment pouvait-il dormir après avoir in-
sulté quelqu'un et qu'il n'a pas eu de réaction ? Son insulte lui est reve-
nue. Il a craché, le cracha n'a pas été reçu, il est revenu. Il a craché sur
le Bouddha, mais le cracha n'a pas pu trouver un abri là-bas, alors où
ira-t-il ? Il revient à la source, au maître d'origine. Toute la nuit, il était
fiévreux, il ne pouvait pas croire ce qui s'était passé et son corps tout
entier a subi une transformation. Il était fiévreux, il avait des frissons, il
tremblait, il avait l'impression que son monde s'était effondré. Donc il a
commencé à se repentir — qu'il avait tort, qu'il a été irrespectueux, qu'il
n'avait pas fait une bonne chose. Le lendemain, de bonne heure, il est
allé voir le Bouddha et est tombé à ces pieds pour lui demander pardon.
Bouddha a dit : « Je ne peux pas vous excuser. » Tout le monde y compris
les disciples de Bouddha était choqué de cette réaction — ils n'étaient
plus là. Toute sa vie, Gautam Bouddha avait été si compatissant, il avait
accepté tout le monde dans son cercle, quel que soit leur passé, et main-
tenant il disait à cet homme d'affaires qu'il ne pouvait pas excuser son
comportement. Bouddha regarda autour de lui et trouva tout le monde en
état de choc, alors il expliqua : « Pourquoi devrais-je vous excusé, alors
que vous n'avez rien fait ? Quel mal avez-vous fait que je devrais excu-
ser ? » L'homme répondit : « Hier, je suis venu à cette assemblée et dans

268
ma colère, je vous ai craché au visage... je suis la même personne, c'est
moi ! » Bouddha dit : « Ne t'inquiète pas à ce sujet. Cette personne n'est
plus là. Si je rencontrais la personne sur qui tu as craché, je lui dirai que
tu t'es excusé. Et que l’être que vous êtes ici en ce moment est merveil-
leux. »
Pour traverser la quatrième et la cinquième porte, il faut travailler, il
faut s'engager. Et il ne s'agit pas simplement de cultiver la vertu, le tra-
vail est beaucoup plus important que cela. Cela signifie de grands efforts
pour transformer totalement votre être, un grand effort pour centrer
votre être, un grand effort pour laisser tomber tout ce qui crée les té-
nèbres et pour apporter tout ce qui peut aider la lumière à entrer. Si une
porte doit être ouverte, ouvrez la porte et laissez la lumière entrer. Si
une porte s'ouvre, entrez et laissez votre lumière vous éclairer la voie.
Travailler signifie faire un effort conscient de recherche, d’enquête et
d'implication pour explorer la dimension de la quatrième — dans le dé-
tachement, dans la lumière, dans la conscience — et un effort conscient
pour laisser tomber tout ce qui vous maintient vers le bas, tout ce qui
vous maintient mécanique et tout ce qui vous aide à rester inconscient.
Le travail, ou les moyens d'existence peuvent être divisés en quatre ca-
tégories. Tout d'abord, il y a ceux qui, comme le travail dans un grand
abattoir, ne peuvent en aucune circonstance être bons. Deuxièmement,
il y a ceux qui ne sont pas mauvais d'une façon aussi évidente que la
première, mais qui, sans aucune doute, encourage à l’être en augmen-
tant l'avidité des gens. De tels métiers incluent le travail dans la publi-
cité, et dans la production massive d'article dont les gens n'ont pas ré-
ellement besoin et dont ils doivent être persuadés qu'ils les veulent et
qu'ils en ont besoin. Troisièmement, il y a les travaux qui peuvent cons-
tituer des moyens d'existence parfaits si l'on fait un effort. Vous pouvez
par exemple être un employé dans une boulangerie qui produit des élé-
ments plutôt simple, bon et nécessaire, tel que le pain. Si vous travaillé
honnêtement et consciencieusement vous pouvez en faire une forme de
moyens d'existence justes, voire de moyens d'existence parfaits. Et qua-
trièmement, il y a les travaux qui n'impliquent pas de tension mentale
excessive, qui n'impliquent pas d'efforts tellement ces travaux sont par-
faits, comme le bénévolat. La vocation est la meilleure forme de moyens
d'existence, mais c'est très rare que les gens acceptent de travailler gra-
tuitement, et non dans un quelconque but pour satisfaire leur égo. La
vocation est comme un moyen d'existence qui est directement en rela-
tion avec ce qui est considéré comme étant d'importance ultime dans la
vie. Les vocations diffèrent selon les personnes. Par exemple, quelqu'un
peut vouloir être médecin par désir de diminuer la souffrance, ou
d'autres peuvent vouloir devenir Maître par désir d’être libre et d'appor-
ter la libération, la lumière, la conscience. Les travaux qui entrent dans
les diverses activités libres, créatives et artistiques peuvent aussi entrer

269
dans cette catégorie. Si vous le faites dans un esprit créatif, sans le
commercialiser, ce peut être un vraie vocation, et un moyen d'existence
parfait dans le meilleur des sens. Parce que si vous pratiquez les moyens
d'existence parfaits en suivant une véritable vocation, il n'y a pas de
différence entre le travail et le jeu de la vie. Vous appréciez tant votre
travail que pour vous, ce n'en est pas un, et vous y êtes tant plongé que
cela ne vous fait rien d'y passer toute votre vie éveillée. Même la souf-
france ne peut vous arrêter, vous y êtes sans vraiment y être, rien ne
peut vous toucher. C'est un état idéal que les gens sont rarement ca-
pables d'atteindre.
Les gens passent en général la plus grande partie de leur vie à essayer
de gagner leur vie au lieu de la vivre. Seul un pourcent de leur énergie
est en éveil et cette énergie est généralement bêtement dépensée dans
le travail. Si à l'inverse, cette énergie était dépensée dans la méditation,
cette énergie grandirait et l'intensité de l'effort nécessaire pour vivre sa
vie diminuerait. Avez-vous vraiment besoin de travailler dure chaque
jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année ? Aussi choquant que
cela puisse paraître, si vous travaillez plus intelligemment et conscien-
cieusement, dans un état méditatif, vous travaillerez moins et mieux. Il
n'est pas nécessaire de travailler dure. En réponse à la question : « Com-
bien de temps devriez-vous passer à gagner votre vie ? », je répondrais
: « Aussi peu que possible. » À l'âge de quatorze ans, j'ai décidé de faire
un cap menuisier poseur, car je m'ennuyais en cours, j'avais envie de
sortir, gagner de l'argent, et surtout parce que j'aime travailler le bois
et j'ai toujours été intéressé par la construction ; apprendre à construire
était important pour moi car je veux construire mon propre Royaume. Je
travaillais en moyenne quarante-cinq heures par semaine sur les chan-
tiers, et quand je n'avais plus grand chose à apprendre, avant d'avoir
mon cap, je suis tout simplement parti. C'était difficile d’arrêter parce
que l'on ne voulait pas que j’arrête, l'on me disait que si j’arrêtais avant
d'avoir mon cap, j'irais à la rue. Mais si j'aurai arrêté après mon cap
j'aurai aussi été à la rue. Si j'avais continué, j'aurai été forcé d'entrer
dans la rate race, de me prendre un appartement, et je n'aurai plus eu
de temps pour moi ; si j’arrêtais je ne pourrais plus payer l'appartement
et je serais à la rue. Malgré les menaces, j'ai donc subitement arrêté
quitte à finir à la rue, car je n'en pouvais plus. Depuis, j'ai fait quelques
petits boulots en intérimaire mais maintenant je ne travaille plus et je
ne travaillerais plus, même pour de l'argent, je ne serais pas capable de
refaire quelque chose comme ça, j'ai tant sacrifié pour en arriver là. Si
je retourne travailler pour vos sociétés corrompues, je suis fini. Je ne
serais même pas capable d'y trouver un travail. Donc je travaille aux
antipodes. Pour cette raison, mon entourage était choqué et m'a tant
dénigré, j'ai rencontré beaucoup de gens qui se sont fatigués à me de-
mander pourquoi je ne travaille pas et à essayer de me trouver un travail.

270
Mais personne ne s'inquiète de l'implication et de ma vocation. Personne
ne s'inquiète de tout ce que j'ai sacrifié pour être ici, pour vous, pour
aider votre monde au bord de l’anéantissement total. L'implication et la
vocation sont donc vraiment des choses éloignées.
Quand l'on a une véritable vocation pour laquelle on engage sa vie, il
n'est pas nécessaire de faire de gros efforts, je n'ai pas eu à faire de
gros efforts depuis que j'ai arrêté le travail mécanique, j'ai simplement
abandonné, sacrifié telle ou telle chose, mais ce sont là des sacrifices
naturellement consenties qui apaisent l’âme, qui décharge, purifie le
corps et l'esprit — physique, éthérique, astral et mental, — qui vous
élève vers les hauteurs. Le corps mental est aussi assujettis à la matière
; le corps mental, l'esprit mécanique, l'esprit instinctif, l'esprit répétitif,
tout cela doit être brisé et abandonné. Le travail à faire pour explorer la
quatrième dimension signifie un changement alchimique. De grands sa-
crifices sont nécessaires. Le chemin est difficile et ardu. C'est une tâche
ardue de trouver le sens de la vie, de donner un sens authentique à sa
vie et à sa liberté. Encore plus ardue si vous passez la majorité de votre
temps à travailler au lieu de méditer.
La méditation est un ressort pour produire de nouveaux efforts esthé-
tiques et toute une constellation d'illuminations spontanées, qui peuvent
constituer le sens d'une existence parfaite. Conséquence du courage,
cette valeur se mesurera à la nature de l'existence toute entière qui se
dépose en vous, dans des couches de plus en plus profonde. Pour explo-
rer la quatrième dimension, la méditation Dhyāna est importante. Main-
tenant, vous n’êtes plus important — que vous gagnez de l'argent, que
vous soyez un homme d'affaire ou à la rue n'est pas important. Ce que
vous faites dans le monde n'a pas de sens, maintenant la quatrième di-
mension est importante, car elle porte le sens. Maintenant, le flux de la
conscience devient important — la conscience même qui est versée sur
vous. Il n'est pas nécessaire de rester assis ou de connaître des méthodes
de méditations, car aucun effort est nécessaire. Le sens même de la vie
est de vous guider à destination pour que vous puissiez renouer avec
votre destinée. Ayez simplement le courage de suivre votre cœur et
votre intuition, votre volonté, votre voie intérieure, votre lumière, votre
conscience intérieure, votre vérité intérieure, et vous traverserez la qua-
trième dimension sans difficulté.
Le Sage Patañjali fait de Dhyāna une étape préliminaire du Samâdhi.
C'est un état de conscience pur et transcendant, parfois traduit comme
un état « absorbant » qui s'apparente à la vigilance en psychologie ou en
philosophie. En Hébraïque, la racine de Dhyāna ; « Dan » veut dire Dieu
est mon juge. Mais en sanskrit ; Dān signifie quelque chose de donné :
un cadeau, une offrande — la conscience, la vie éternelle. Cependant, il

271
n'est pas possible de faire semblables opérations et de recevoir un pareil
cadeau sans y mettre un prix.
Le prix de la vie éternelle est l'abandon de tout ce qui vous rattache au
bas-monde matériel et au cycle infernal du saṃsāra. Somme toute, le
prix est le sacrifice de votre sacré-cœur, la mort de l'égo. Ce n'est
qu'alors que les eaux primordiales de l'existence coulent en vous. Quand
une personne est confinée dans les trois premières dimensions, est to-
talement enfermée, isolée, seule. Sa vie est dénuée de sens parce qu'elle
ne sait pas d’où elle vient, où elle est, où elle va. Quand vous arrêtez de
courir dans le monde, vous entrez dans la quatrième dimension, où la
méditation Dhyāna s'intègre à une vaste pratique basée sur l'observance
simultanée de toutes les directions. Ayant atteint le point où la hauteur
et la profondeur se rencontrent ; une expansion de la conscience se pro-
duit. Comme une goutte d'eau qui rejoint l'océan pour se déployer dans
les dix directions. Lorsqu'une goutte d'eau, un être ou une étoile, après
avoir fait l'expérience des deux directions — la hauteur et la profondeur
— retombe dans l'océan et revient à la source, elle retourne à son origine
et retrouve l'infini pour rayonner dans les huit autres directions. Cette
réalisation est le Samâdhi.
Le moyen d'existence parfait arrive quand l'existence toute entière com-
mence à prendre possession de vous. Le moyen d'existence parfait re-
présente la transformation, à la lumière de la vision parfaite, du monde
dans lequel vous vivez. Le sens d'une existence parfaite représente le
besoin de créer un monde idéal. Après tout, dans les trois premières di-
mensions, vous êtes dans le monde et ce dernier court à la destruction.
Vous pouvez sortir hors du monde pour avoir une vision parfaite, une
vision globale du monde, mais ensuite vous devez revenir et de nouveau
vivre dans le monde, au moins dans une certaine mesure. Vous devez
donc aussi transformer le monde ; c'est une partie du travail de votre
propre transformation. Au départ, cela vous demandera beaucoup ef-
forts, alors faites de la méditation la première chose de votre emploie du
temps, ne faites pas de la méditation la dernière chose. Puis quand vous
sentez que maintenant ce n'est plus un effort, quand vous pouvez vous
assoir dans le pur silence pendant une heure, complètement immergé
dans la lecture, que la lecture n'a pas besoin de votre concentration, et
que vous savez seulement cela, que vous avez atteint l'attention de la
concentration sans aucun effort ; lorsque vous êtes détendu et vous l'ap-
préciez sans aucun forçage, alors vous l'avez atteint, la conscience. Si
vous ne comprenez pas une chose, alors votre mental reviendra en ar-
rière et vous n'avancerez pas ; ce décentrage avec la réalité de l'instant
est à la base de toutes vos tensions. Donc, chaque fois que votre esprit
dit quelque chose, doutez de votre propre esprit, réfléchissez-y à deux
fois : il est votre pire ennemi. Est-ce vrai que vous n'avez pas le temps
? Ah bon ? Vous n'avez pas le temps de vous arrêter ? De vous reposer,

272
de méditer, de consacrer une heure à la méditation ? Ou de vous consa-
crer à la lecture de cet enseignement ? À l'expression de ma considéra-
tion ? Réfléchissez à deux fois. Et demandez inlassablement à l’esprit :
« Est-ce le cas, je n'ai pas le temps ? ». C'est vraiment très étrange de
voir que dans le monde temporel, le temps est la seule chose que vous
possédez, et vous n'en avez pas. Je ne vois pas le temps passer et je n'ai
pas vu un seul individu qui n'a pas plus qu'assez de temps. Les gens qui
vivent dans le monde ont assez de temps. Pourquoi ? Je continue à voir
des gens qui jouent aux cartes et ils disent : « Nous tuons le temps. » Ils
passent leur vie à travailler et ils disent : « Sinon, que faire ? » Ils tuent
le temps, ils bavardent, ils regardent la même émission encore et encore,
en rentrant du boulot, ils prennent de la drogue encore et encore, ils
parlent des mêmes choses dont ils ont parlé toute leur vie, et ils conti-
nuent de dire : « Nous n'avons pas le temps. » Pour les choses inutiles,
ils ont assez de temps. En vertu de quoi ? Avec une chose inutile, l'esprit
ne court absolument aucun danger. Mais au moment où vous pensez à la
méditation, l'esprit devient alerte. Dans la Matrice, si quelque chose ne
va pas, le système de correction automatique agira. Maintenant, vous
vous déplacez dans une dimension dangereuse, car la méditation signifie
la destruction de la matrice, la mort de l'esprit. Si vous passez à la mé-
ditation, tôt ou tard votre esprit disjonctera ; il devra se dissoudre, se
retirer complètement. L'esprit devient alerte et il commence à tourner
autour de vous, à vous dire beaucoup de choses : « Où est le temps ? » Et
même s'il reste du temps, la méditation c’est ennuyeux ; c’est une perte
totale de temps, des choses plus importantes doivent être faites. Repor-
tez votre méditation à plus tard. Vous pouvez méditer à tout moment.
Faites-le ! Votre éveil est d'une importance capitale. La fin est très
proche. Les choses qui ne doivent pas se produire ne peuvent être évi-
tées que lorsque vous êtes pleinement conscient, vigilant, alerte. Le
Christ a dit que la fin du monde est très proche et que le jour du juge-
ment dernier est très proche, il l'a dit et l'a utilisé comme dispositif,
comme un appareil, comme une technique. Parce que si vous sentez qu'il
y a assez de temps, pourquoi ne pas dormir un peu plus ? Pourquoi ne
pas rêver un peu plus ? Pourquoi ne pas penser un peu plus ? Quelle est
la hâte ?
Votre éveil est d'une importance capitale ; cela n'a jamais été aussi im-
portant auparavant — ni avec Gautam Bouddha, ni avec Jésus-Christ —
parce qu'il y avait encore deux mille ans devant vous ; assez de temps.
Mais maintenant, le temps est compté ; c'est la fin des temps. Que vous
sortez hors du monde temporel et entrez la quatrième dimension dans
laquelle vous pouvez vous éveiller et atteindre la cinquième dimension,
le Royaume de Dieu, est d'une importance capitale. Parce que cette fois
il ne reste vraiment plus de temps, la vie ne peut pas prospérer dans les
trois premières dimensions, elle doit absolument aller au-delà.

273
Dans la troisième, vous êtes dans le monde mais hors de vous-même.
Alors vous cherchez à vous retrouver, puis vous êtes à la porte de votre
quatrième corps. Et quand vous entrez dans la cinquième dimension,
vous êtes de retour dans le monde ; la boucle est bouclée. Mais mainte-
nant, vous êtes le centre du cyclone, l’œil du cyclone, Dieu. Le centre
du cyclone est vide mais le vide n'est pas le but. Vider n'est que la mé-
thode pour qu'un jour le centre puisse être remplie de la présence de
Dieu et que Dieu englobe le monde. Mais Dieu est apparu comme le
monde, Dieu existe en tant que monde ; Dieu n'est pas ailleurs, vous êtes
ici, présent, le monde est là. Mais si vous êtes séparé du monde, alors
vous n’êtes pas là, vous n’êtes personne ; vous n’êtes pas une unité. Et
si vous êtes là, alors le monde ne l'est pas ; vous n’êtes pas une unité.
Ce que je dis, c'est qu'il faut développer la conscience de soi et la cons-
cience du monde dans une harmonie totale. Cela n'est possible que si
vous avez traversé correctement les quatre premières dimensions, que
si les quatre états de la conscience sont entremêlés, « alignés » dans un
ordre ordonné. Sinon, la schizophrénie sera le résultat ; vous deviendrez
deux personnes — un animal et un dieu, un homme et un dieu, un homme
et le monde, et vous vivrez comme si vous avez été jeté dans le monde,
comme un étranger. Une partie de vous se déplacera vers le bas, et
l'autre se déplacera vers le monde. Et tout le monde est comme ça ! L'en-
semble de l'Humanité est schizophrène, mais seuls quelques cas ont été
diagnostiqués parce que la psychologie ne comprend pas la schizophré-
nie. En fait, la majorité de la population mondiale est concernée, pas
seulement zéro virgule sept à un pourcent de la population mondiale
comme les psychologues et les psychiatres qui ne savent rien d’eux-
mêmes le prétendent, mais au moins soixante-dix pourcent de la popu-
lation mondiale ! Les psychologues et les psychiatres sont aussi schizo-
phrènes. La différence n'est que de quelques degrés. L'esprit schizo-
phrène travaille simultanément dans des directions opposées : et c'est la
cause fondamentale de la personnalité divisée de l'Humanité ; entre
l'Orient et l'Occident, entre le cerveau gauche et le cerveau droit, etc...
Et toute l'Humanité est comme ça — son histoire n'a pas de racines, pas
de source !
En tant que mystique, en tant que conteur d'histoire avec un sarasawti
sur la langue. J'aime ravir et raconter des histoires — réelles, irréelles.
Et pour mon amour, je suis très controversé. Le simple fait de m'expri-
mer, est considérer comme un acte agressif, comme une insulte. Quand
j'étais enfant, l'on m'a violemment harcelé parce que je suis moi-même,
plus intelligent, depuis tout petit les gens m'insultent et aujourd'hui en-
core juste parce que je parle ; « Tu es agressif ! Tu ne respect rien ! Tu
es prétentieux ! » Quelques-uns se croient être plus intelligents me de-
mandent parfois si j'ai des sources pour raconter de tels propos. Mais

274
que puis-je répondre ? J'ai beau leur répondre clairement, leurs ques-
tions sont pseudos. Ils me demandent pas mes sources par curiosité, pour
apprendre, mais simplement pour se foutre de la gueule du monde. Même
si certains sont sérieux dans leur question et que je leur explique que je
suis moi-même la source de tout ce que je dis et qu'il n'y a pas d'autre
source plus fiable. Mais ils ne comprennent rien, pour beaucoup, une
source fiable est une source médiatisé ou reconnu par la science. Mais
la science ne sait rien, vraiment, donnez-moi n'importe quelle source et
je vous démontrerait sa fragilité : ce qui a une source ne peut être infini
— seul ce qui est sans-abri peut être infini et éternel. Et qu'est-ce qui
est sans-abri ? La source, car si elle ne l'était pas, l’existence ne pour-
rais plus y couler, et depuis longtemps, elle se serait dissipée.

Dans la quatrième dimension, les Écritures, la logique, les livres de


sciences et de philosophies ou de pseudo-science, les arguments et tout
ce qui appartient à l'esprit doit être abandonné. Mais les gens sont tel-
lement attachés à toutes ces choses, tellement identifiés aux connais-
sances qu'ils ont empruntés qu'ils croient tous être intelligents. Et si par
hasard un individu intelligent vient s'exprimer avec le cœur, les gens
essayeront de le descendre, parce que personne ne sait quel genre de
choses vous viennent à l'esprit. Personne ne sait que la nature de l'intel-
lect est d'avoir peur et de se protéger du cœur, et que pour se protéger,
la nature de l'intellect dualiste est toujours sur la défensive et agressif.
L'Humanité entière — vos nations, vos institutions, vos systèmes de vies,
vos systèmes de pensées, vos systèmes politiques, vos systèmes bureau-
cratiques, vos tribunaux, vos religions, votre entourage, votre famille,
vos amis — font tout pour vous empêcher. Il y a tant de gens partout
dans le monde dont les familles les ont forcés à entrer dans des asiles
aliénés, des écoles publiques ou privées, des religions, des sectes, parce
que c'est soi-disant la seule façon de les protéger. Et cela se produit
dans le monde entier. Les gens qui sont placés dans des asiles de fous,
peu importe leurs maladies mentales, en passant juste un peu de temps
près de moi, ils seraient entièrement guéri. Ils ne sont pas vraiment ma-
lades, c'est la société qui les rends malades, c'est une conséquence na-
turelle de la société malade. Les enfermer dans un asile ne va pas aider,
ce n'est pas un remède, ce n'est pas un traitement sain. Aimeriez-vous
que l'on vous enferme dans une cage ? Je ne crois pas. Si vous allez voir
un psychologue ou un psychiatre pour trouver de l'aide, et que vous vous
exprimer sans aucune barrière, c'est ce qui va arriver, ils vont vous pla-
cer dans un asile. Ce qui est bien différent de ce qui ce passe si vous
allez voir un Maître, un Maître est là pour que vous puissiez vous expri-
mer sans aucune barrière — c'est son rôle, son travail. Donc, abandonnez
tous vos prêtres, tous vos psychologues et vos psychiatres qui vous font

275
payer super cher pour vous retaper, vous réadapter au modèle, à la so-
ciété ; c'est leur métier, ils ne sont pas là pour vous aider à vous réaliser
— ces gens sont vraiment dangereux.
Aujourd'hui, les gens sont tellement malades que les psychologues ont
du succès. Ce n'est pas normal, n'importe qui peut devenir psychologue,
vous n'avez pas besoin de payer cent euro l'heure pour vous faire psy-
chanalyser — c'est de l'escroquerie. Vous pouvez le faire vous-même :
allongez-vous simplement dans votre divan et exprimez-vous — c'est
une méthode Freudienne. Mais les gens ont peur de parler tout seul, ils
préfèrent parler seul à quelqu'un qui fait semblant de les écouter, de
intéresser à eux. C'est réconfortant. Par ailleurs, c'est pourquoi plus de
gens dans le monde vont pour une prière que pour la méditation, parce
que la prière est une consolation. Vous vous sentez perturbé et la prière
vous console. Elle s’adapte à vous, à votre monde. La prière faisait pra-
tiquement la même chose que les psychanalystes font aujourd'hui. Si
vous êtes dérangé, ils vous rendront moins dérangé, ajusté au modèle,
au monde, à la société, à la famille. Donc, en priant, en allant chez prêtre
ou un psychanalyste, vous ne vous améliorerez pas, vous ne grandirez
pas, vous ne vous transformerez pas et ne deviendrez pas mature. Mais
juste plus ajusté… vous vous sentez mieux.
Aujourd'hui, les prêtres sont de moins en moins crédibles, du coup les
dirigeants ont mis en place de nouveaux systèmes et créés de nouveaux
monstres pour laver le cerveau des gens, et ce sont les psychologues,
les psychothérapeutes et les psychiatres... ils sont plus dangereux, car
nouveau. Il a fallu des siècles pour comprendre toutes les stupidités qui
se produisent au nom de la religion, au nom de Dieu ou du Diable, et
encore aujourd'hui, nombreux sont ceux qui croient et qui se sont fait
hypnotiser par toutes ces stupidités, dès leur plus jeune âge. Combien
de temps va-t-il falloir pour que les gens s'affranchissent des dangers
de la psychologie ? Les prêtres autrefois étaient plus crédible qu'aujour-
d'hui parce que les masses n'étaient pas aussi évolués mentalement et
psychiquement qu'aujourd'hui. Si vous allez dans une église, vous verrez
que les gens parlent à personne. Non seulement ils parlent de Jésus et à
Jésus, de Dieu et à Dieu, ou aux morts, mais ils répondent aussi. Ils sont
schizophrènes, ils font deux choses : ils disent quelque chose, et il y
réponde aussi, et ils sentent que Dieu ou que quelque chose a répondu
ou leur envoie des signes. Cela ressemble à un discours mais c'est un
monologue. Allez ensuite dans un asile de fous, la même chose se passe,
les gens parlent aussi tout seul. La différence entre les asiles de fous et
les églises c'est que la religion est une organisation pour laver le cer-
veau, donc c'est autorisé par la société. À l’époque des Rois, des princes
et des seigneurs, le pouvoir temporel ; celui de la force et de la violence
était justifié, légalisé, par le pouvoir spirituel, qui était celui des chefs

276
religieux. Les rois obtenaient alors des « droits divins » ; donc indiscu-
tables. Dans le même temps la royauté concédait aux prêtres de leur
religion le droit d’arnaquer la vie de leur citoyens tout en leur permet-
tant de construire des temples et des églises et de leur faire un véritable
lavage de cerveau ! Ainsi le pouvoir temporel, de la force et de la vio-
lence était étroitement lié au pouvoir spirituel. Là est donc la différence,
si ton pouvoir spirituel est en accord avec les intérêts des gouverne-
ments, c'est autorisé, mais si ton pouvoir spirituel et tes facultés para-
normales vont à l'encontre de la société, on t'enferme de force dans un
asile de fou, le plus vite est le mieux car si le sujet apprend à maîtriser
ses pouvoirs, il sera un grand danger pour la structure sociétale. Il pour-
rait devenir un Bouddha, un Socrate, un Jésus, un Zarathoustra, ou un
Osho... Aujourd'hui, même si les fanatiques, les prêtres et les adeptes
des religions sont moins violents qu'auparavant, ils sont toujours dange-
reux. Ils semblent plus gentils, plus ouverts d'esprit, plus joyeux, mais
ils ne le sont pas, toutes les activités qui se produisent au nom de la
religion sont des moyens d'existence inhumains, leur doux mensonges
vous réconfortent mais si par hasard quelqu'un venait dans une église
pour mettre en lumière tout leur mensonges et l'hypocrisie des adeptes,
il se ferait immédiatement chassé. Les soi-disant religieux sont moins
violents physiquement, mais ils le sont toujours autant psychiquement,
parce qu'ils sont malades dans leur tête — ce sont des malades mentaux.
C'est pourquoi aujourd'hui ils ne sont plus aussi crédible. Pour cette rai-
son, les psychologues et les pseudo psychothérapeutes... ont pris le re-
lai. Et à cause de ces gens, le subtil esclavage spirituel de l'Humanité
continu. Les gens les aiment bien, ils vous réconfortent, si vraiment vous
déprimez et que vous allez voir un psy, parler tout seul pourrait vous
réconforter, mais en agissant ainsi vous ne traverserez pas votre dépres-
sion consciemment. Donc, abandonnez ceux qui prétendent pouvoir vous
aider, et débrouillez-vous tout seul — vous en ressortirez que plus fort,
spirituellement plus que parfait ! Abandonnez aussi toutes les idées que
l'on vous a données, imposées, vendues. Ce n'est qu'alors qu'il vous sera
possible de vous libérer de toutes les pensées et les émotions que vous
avez réprimez au fond de votre être, sans aucun choix.
Si vous pouvez purifier et entremêler vos différents corps, vous com-
mencerez à trouver votre véritable centre. Si chaque corps est éparpillé
n'importe comment, une scission sera créée et vous aurez plusieurs
pseudo-centres : un centre physique et fait de nourriture, un centre
éthérique et fait d'énergie vitale, un centre astral et fait d'ondes de pen-
sées... Les pensées sont comme de l'énergie, et comme de la nourriture.
Essayez de comprendre cela. Si vous pouvez vous détachez de vos trois
premiers corps, le quatrième commencera à apparaître, le quatrième
corps englobe les trois premiers et pourtant est au-delà d'eux. Lorsque
vous atteignez votre quatrième corps, vos centres inférieurs se mêlent

277
entre eux et vous atteignez votre véritable centre. Celui qui atteint son
véritable centre, s'éveille vers le cinquième corps ; lorsque vous trans-
cendez une dimension et que celle-ci devient transparente, des aperçus
de la dimension suivante commencent à venir — vous pouvez commencer
à voir le Royaume de Dieu. Ensuite, vous serez quoi faire, une fois que
vous avez atteint le quatrième corps, tout ce que vous verrez, puis tout
ce que vous ferez aura énormément de sens. Vous ne dépenserez plus
votre énergie inconsciemment mais vraiment lorsque cela est néces-
saire, et vous parviendrez également à trouver des compensations dans
ce qui apparaît généralement comme les plus grands des malheurs. Vous
pouvez voir les choses de cette façon : si vous renoncez totalement à la
société et que vous vous trouvez à la rue, vous pouvez voir cela comme
une opportunité unique de voyager et de vous entraîner physiquement,
psychologiquement et mentalement.
Si vous sortez du monde temporel, vous ne regarderez plus les choses
comme avant. Par exemple, si vous traversez la rue, vous voyez des men-
diants, et vous pensez que si vous étiez à la rue, la même situation mi-
sérable se produirait. Pourquoi ? Vous traversez la rue mais vous n'y êtes
pas pour autant, alors pourquoi devenez-vous misérable en voyant les
mendiants dans la rue ? Vous ne devez plus vous identifier à ce qui vous
entoure sinon vous deviendrez misérable. Pourquoi ces mendiants ?
Qu'ont-ils fait pour se retrouver là ? Et d'une manière ou d'une autre, si
vous êtes trop sensible, vous vous sentirez responsable. Puis vous passez
devant les mendiants comme si vous étiez sourd, muet et aveugle, vous
ne les regardez pas, vous les jugez mais vous ne les avez jamais regardé.
Vous avez peut-être déjà vu un mendiant, mais avez-vous déjà regardé
un mendiant ? Sans aucune pensée, sans aucune émotion entre vous et
le mendiant ? Vous n'avez jamais rencontré un mendiant, vous ne vous
êtes jamais assis avec un mendiant, vous ne leur avez jamais touché —
ce serait trop pour vous, vous vous sentirez affecté, contaminé par vos
propres préjugés et le regard des autres. S'ouvrir de cette façon est trop
dangereux. Donc, chaque fois que vous traversez une rue et que vous
voyez des mendiants, regardez ailleurs et marchez plus vite. Sinon, vous
pouvez commencer à changer votre regard, si vous regardez vraiment un
mendiant, si vous les rencontrez, vous sentirez toute l'injustice de la vie,
la misère, le froid et la faim... et cela vous changera, vous transformera.
Il vous sera impossible de le tolérer, vous devrez faire quelque chose et
que pouvez-vous faire ? Vous vous sentirez impuissant ; vous avez aussi
vos problèmes, et vous devez les résoudre. Ou bien, si vous n'avez pas
de problème, il vous sera possible de faire quelque chose, mais quoi ?
Vous commencez à sortir du monde mondain avec son idéalisme et son
bas-matérialisme, et à entrer dans la quatrième dimension pour chercher
le sens de la vie, le sens de tout ça, et comprendre la loi du Dharma.
Ensuite, si vous êtes vraiment courageux, si vous cherchez vraiment à

278
vous surpasser, non pas que la force en elle-même vous intéresse ; sauf
si c'est pour protéger vos semblables. Si vous cherchez vraiment à aider
les sans-abris, alors peut-être serez-vous amener à vous mettre radica-
lement dans la peau d'un sans-abri. Après tout, pourquoi pas ? Ce re-
noncement peut avoir énormément de sens. Vous pouvez voir les choses
de cette façon et agir de cette façon, je l'ai moi-même déjà fait : plu-
sieurs fois je suis parti dehors sans argent. Et ce type d'expérience m’a
vraiment changé, transformé, rendu meilleur. Cela m'a amené à voir les
choses d'une manière totalement différente : pourquoi mendier ? C'est
ce que tout le monde fait, même ceux qui ont un abri, un travail, de la
nourriture et du pouvoir sont des mendiants.
Ma suggestion est qu'un individu qui a atteint la cinquième dimension, le
Royaume de Dieu, peut être un Dieu. Immédiatement s'il le veut, un sans-
abri peut se transformer et devenir un dieu, un empereur, un Jésus, un
Zarathoustra ou un Bouddha. Certains sans-abris ont des enfants, donc
ils ne peuvent pas faire autre chose que de mendier, mais les autres,
ceux qui n'ont rien à perdre, pourquoi continuent-ils à mendier ? Alors
qu'ils peuvent tout simplement partir, et construire leur propre cabane,
leur propre maison et gérer leur propre nourriture ? Parce qu'aucun ter-
rain est abandonné et appartient à l'état ? Mais quel est le problème si
l'état vient vous chasser ? Pourquoi ne pas tout simplement partir ail-
leurs et tout reconstruire, cela ne prend pas beaucoup de temps et c'est
vraiment une expérience enrichissante. C'est une solution parmi tant
d'autre que j'ai appris durant mes voyages initiatiques : qu'il y a bien
d'autres moyens de se loger et de se nourrir que de mendier lorsque nous
sommes sans-abri. Mais ces propositions ne peuvent pas être expéri-
mentées si le sujet n'est pas prêt à abandonner ses piteux espoirs qu'elle
porte envers la société — c'est à cause de la société malade qu'un indi-
vidu peut se retrouver dehors et malade, alors pourquoi continuer à s'y
accrocher et à mendier chaque jour ? Et même si parmi les sans-abris,
l'un d'entre eux parvient à trouver de l'aide et à trouver un logement et
un boulot, ensuite quoi ? Il continuera à mendier toute sa vie. La situation
a peut-être changé mais la personne est toujours la même — c'est tou-
jours le même mendiant assujettit à la société. Et qu'en est-il des autres
? J'ai rencontré de nombreuses personnes pauvres. Parmi ces gens, l'un
m'a amené à un squat au milieu d'une grande ville, dans un hangar dans
lequel beaucoup de familles vivaient, et autour duquel des enfants et des
adolescents jouaient et étaient très énergétique. C'est merveilleux, mais
je sentais qu'ils n'étaient pas aussi heureux qu'ils pouvaient l’être, à
cause de leurs conditions vis-à-vis de la société qui les entouraient. Je
leur ai demandé pourquoi ils ne déménageaient pas tous ensemble en
pleine nature pour créer une communauté écologique ; ce serait plus na-
turel et plus propre que de rester dans un hangar où il y a plein de puces.
Une personne m'a répondu : « L'école est obligatoire. » J'ai répondu que

279
l'école n'était pas obligatoire mais que l’instruction l'était et qu'il pou-
vait donc instruire ses enfants autrement. Mais il n'était pas d'accord et
désirait à tous prix offrir une chance aux enfant de réussir là où per-
sonne n'a réussi et où tout le monde est devenu laids et inhumains,
comme des pâles copies. Je lui ai dit : « Êtes-vous sûr que ces enfants
seront plus heureux une fois qu'ils seront entrés dans le moule ? Si il y
parviennent, que ferez-vous ensuite ? Vos enfants devront s'occuper de
vous, y avez-vous déjà pensé ? » « Renoncez à la société et à vos idées
préconçues, renoncez et arrêtez de vous battre, toute cette énergie dé-
pensée, tous ces efforts que vous faites, finiront par vous détruire.
N’instruisez pas vos enfants à entrer dans le moule, instruisez-les plus
à s'en sortir seul. Cela les rendra plus instruits et plus forts. Vos enfants
seraient libres de devenir ce qu'il veulent, un Paul Walker ou un Jared
Leto, un Piccaso ou un Bouddha. Ils pourraient devenir de grands sages
voire de grands empereurs ! » Bouddha était un mendiant et pourtant il
est devenu un empereur ! N'importe quel abri peut devenir un empereur
en un instant. En fait, un sans-abri a plus de liberté et donc plus de
chance d'atteindre le niveau de Bouddha. Un Bouddha est absolument
sans abri, complètement ouvert, vulnérable. Ce n'est pas que Siddhartha
continue à accumuler et puis qu'un jour, il n'est plus un riche mendiant
et qu'il devient l'empereur. Non, l'égo, le mendiant est mort et il est de-
venu le Maître ; Siddhartha est mort et le Bouddha est apparu. En pre-
mier lieu, atteindre la perfection ne procède pas par accumulation mais
par élimination du superflu, de l'inutile et du nuisible. Et en second lieu,
l'ultime réalisation n'est pas quelque chose que vous pouvez atteindre
dans le monde temporel : ce n'est pas un processus graduel.
La distance entre un mendiant et un empereur est infini, mais le men-
diant peut immédiatement devenir un empereur. La distance entre les
deux est aussi grande que la distance qui se trouve entre le quatrième
corps et le cinquième corps. Enfin, je veux que vous comprenez claire-
ment qu'un mendiant ne peut jamais devenir un empereur s’il s’agit
d’une accumulation ; un mendiant peut devenir très riche en accumulant
toutes les richesses du monde, mais il restera un mendiant. Et un riche
mendiant est un plus gros mendiant qu’un pauvre mendiant. Alors, com-
ment un mendiant peut devenir un empereur ? Comment le Bouddha, qui
était un mendiant comme vous, est devenu l'un des plus grands Maîtres
du monde ? Comment est-il devenu le Bouddha ? Il est devenu un Boud-
dha en se réalisant lui-même. La réalisation de soi est la raison pour
laquelle vous avez cherché à atteindre la quatrième dimension ; et le but
à dépasser du quatrième corps.
La distance entre la quatrième et la cinquième dimension est infinie, in-
finiment vaste... et le secret est autant caché en vous qu’il a été caché
en Bouddha. Vous êtes un Bouddha. Simplement, vous ne le savez peut-
être pas encore. La distance est infini, c’est pourquoi vous ne pouvez

280
pas le voir ni l’atteindre et, peu importe combien d’années vous courez
après le Bouddha assis en position de lotus, vous ne le rattraperez ja-
mais, car il ne s’agit vraiment pas d’un processus graduel mais d’un saut
quantique. Il est question de sortir hors de la dimension du temps pour
entrer dans la dimension de l'éternité, dans le Royaume de Dieu. Mais
rappelez-vous que ce n'est pas un processus graduel ! Aussi longtemps
que dure le temps, il n'arrive jamais un point où il rattrape l’éternité.
Vous pouvez toujours courir, pendant des milliers d’années de lumière,
mais vous n'atteindrez jamais le Royaume de Dieu : la distance serait
toujours la même, voir plus grande encore. Cela ne doit pas être un pro-
cessus graduel, il n'y a pas de frontière ; cela doit être immédiat — le
Royaume de Dieu est ici ! Le Christ a dit : « De mon vivant, de ton vivant,
tu verras le Royaume de Dieu. » Et le Royaume de Dieu n'est pas encore
venu, alors que voulait-il dire ? Et il a dit : « Le monde va bientôt se
terminer, alors ne perdez pas de temps ! Le temps presse. » La fin des
temps est pour bientôt, pour cette raison le Christ a prévenu l'arrivé du
Royaume de Dieu. Le Christ savait que le monde courait à la destruction.
C'est pourquoi il a dit : « Le monde va bientôt se terminer, alors ne perdez
pas de temps ! Le temps presse. » Cette déclaration est veille de deux-
mille ans ! Il y avait encore le temps, mais il savait que le monde courait
à la destruction, il voyait le déclin de l'Humanité. Ce qui était une simple
déclaration, un dispositif pour le Christ n'en est pas pour moi ! Le monde
court réellement à la destruction. Alors bougez-vous, transformez-vous,
éveillez-vous ! Mais faites quelque chose, ne restez pas planté là ! Le
temps du monde temporel est compté — sautez !
On a demandé au Christ : « Que se passera-t-il dans votre Royaume de
Dieu ? » L'homme qui lui a posé cette question demandait ce qui allait
arriver à ses désirs, comment ils se réaliseraient. Il demandait s'il y aura
la mort ou s'il y aura la vie éternelle ; s'il y aura de la misère, s'il y aura
des hommes inférieurs et supérieurs, et si tous ses efforts dans le monde
mondain n'auront pas été vain. Il demandait des choses de ce monde
quand il a demandé au Christ : « Que va-t-il se passer dans votre royaume
de Dieu ? Et le Christ a répondu — la réponse est comme celle d'un
Maître zen — « Il n'y aura plus de temps. » L'homme à qui on a répondu
de cette manière ne demandait pas l'heure, alors il n'a peut-être pas du
tout compris : « Il n'y aura plus de temps ; le temps disparaîtra. » Le Christ
a seulement dit cette chose — « Il n'y aura plus de temps », parce que le
temps est horizontal et le Royaume de Dieu est vertical... il est éternel.
C'est toujours là ! Il suffit de s'éloigner du temps pour y entrer. Il suffit
d’abandonner le vieux monde temporel pour sauter dans l'inconnu et
méditer sur la manifestation du Royaume de Dieu en ce bas-monde. Par
conséquent, si l'Humanité atteignait la quatrième dimension, la civilisa-

281
tion pourrait enfin commencer, et si elle atteignait la cinquième dimen-
sion, dès lors, elle commencera concrètement à participer à la manifes-
tation du Royaume de Dieu en ce monde.
N'oubliez pas de développer la conscience de soi et la conscience du
monde dans une harmonie totale. Sinon la schizophrénie sera le résultat
: vous et le monde seront deux choses distincts et disloquant. Donc, vous
devez traverser les deux et être au-delà des deux ; aucun des deux, sinon
une scission sera créée qui sera très difficile à combler, voire impossible,
et il faudra attendre que votre prochaine vie commence. Ou que l'Huma-
nité soit entièrement détruite et recommence de zéro, puis un, puis deux
et trois et quatre... Il est préférable que l'Humanité recommence au dé-
but tant qu'elle soit toujours là, plutôt qu'on lui force la main. Si l'Huma-
nité ne parvient pas à transcender les trois premières dimensions et à
rejoindre la quatrième, lors de sa prochaine vie, elle devra recommencer
au tout début. Mais si vous avez passé vos trois premiers corps dans les
naissances précédentes, vous pourrez les redépasser à nouveau dans
votre prochaine vie en un instant — dans un instant. Il n'y aura pas de
difficulté. Vous connaissez le monde ; c'est votre territoire, vous con-
naissez la voie. Toutes les choses que vous avez déjà vécues — vous les
avez dépassées ! Ensuite, vous pouvez aller plus loin. Mais j'insiste en-
core sur le fait qu'il faut commencer par la première dimension ; toute
l'Humanité doit commencer par la première dimension avant de penser à
aller plus loin ! Ensuite, quand la profondeur est atteinte, vint l'explosion
! L’Éveil est vraiment une explosion orgasmique. La graine qui était en-
core non manifestée mais qui contenait tout explose en orgasme. Mais
ce n'est pas une explosion destructrice : des milliards de choses sont
nées. Dans cet orgasme, trois choses se sont développées ; d'abord, le
premier corps, que certains appelle l'Univers ou Dieu. C'est l'origine
sans commencement dans lequel tout existe déjà et est déjà développé,
mais tout est encore non manifesté. Ensuite, les rêves de Dieu jaillissent
pour séparer la lumière et l'obscurité. C'est la première différenciation
du vide, ne mettant encore en jeu, aucune substance matérielle — c'est
la première différenciation du rêve et de la réalité. Ensuite, le deuxième
corps s'est développé, dont le Grand Esprit de la Vie et de la Mort et la
dualité originelle de l'espace-temps de la deuxième dimension ; le mur
de Planck, un mur instable, et par cette friction à moitié virtuelle à moitié
réalisée, s'est développé les rêves du divin ; selon la théorie de l'infla-
tion, le vite quantique se développa matériellement à la fin de l'ère de
Planck en une expansion rapide. Puis de la vie matérielle qui n'est qu'une
expression des rêves du divin, qu'une projection de l'esprit originel qui
ne s'est pas encore éveillé, incarné. Dans la troisième dimension, l'esprit
célèbre la vie, les rêves du divin, de l’être. Lorsqu'un être naît, on réalise
un rêve, on célèbre la vie de l'amour divin, on célèbre l’être. Et quand
l'on devient pleinement conscient de notre bonheur extrême, que ce que

282
nous célébrons n'est rien d'autre que le rêve du divin qui renaît sans
cesse pour se réaliser, l'esprit cesse d’être, le rêve cesse, séparant le
firmament des eaux inférieurs et réalisant les composantes substan-
tielles du vide, l'on devient un être éveillé, épanoui.
Vous êtes le monde, le monde est Dieu manifesté. L'humanité doit vider
le monde pour se préparer, mais il faut rester en contact étroit avec le
monde sinon elle se déconnectera. C'est pourquoi je dis ne de pas quitter
le monde, je dis qu'il faut sortir hors du monde pour entrer dans la qua-
trième dimension et vous retrouver — transcendez le monde temporel.
Puis pour réaliser la cinquième dimension, je dis revenir dans le monde,
je dis vivre dans le monde, accepter totalement le défi de celui-ci parce
que derrière lui, derrière l'écran de celui-ci, il y a Dieu même. Derrière
l'écran du monde qui se rapproche de la fin des temps, il y a un autre
monde dans la dimension de l'éternité ; et le Royaume de Dieu qui se
rapproche. Si vous acceptez le défi et si vous vivez le défi totalement,
vous constaterez que tout ce qui est nécessaire est ici, tout ce qui est
nécessaire pour commencer à manifester le Royaume de Dieu en ce bas-
monde matériel est ici — c'est ce qui donne un sens à tout ce qui suit.
Revenez dans le monde et aider ses habitants à atteindre la libération,
aider le monde lui-même à réaliser son plein potentiel. Devenez de plus
en plus alerte et conscient. Restez alerte dans le monde, accordez votre
nature souveraine avec celle d'autrui, tout en vous déplaçant dans le
monde, restez alerte tout en vous déplaçant dans les rêves, parce que
rien de vaut la conscience quand l'on rêve de régner sur la Terre tout en
servant le Ciel. L'union du Ciel et de la Terre, du Yin et du Yang, du corps
et de l'esprit est d'une importance capitale pour que votre renaissance
soit totale ; j'insiste donc sur le fait d’être ancré sur Terre et de mainte-
nir la vie sur Terre. Sinon, comme beaucoup d’êtres, et beaucoup de
mondes n'ont pas vu le jour lors du Big Bang pour la même raison ; vous
mourrez lors de l'illumination pour la simple raison que vous n'avez pu
gérer aucune connexion entre votre corps et le grand esprit de la vie.

283
284
LA CINQUIÈME DIMENSION : HRIDAYA
La cinquième dimension est considérée comme la plus complexe, ce n'est
pas la plus complexe car il reste encore deux niveaux au-delà, mais c'est
difficile, vraiment très difficile, car il n'y a pas de traduction adéquate ;
les traducteurs sont en difficulté. Le cinquième corps est ce que le Sage
Patañjali appelle « Hridaya chitta samvit ». Tout d'abord, Hridaya est un
terme sanskrit qui peut être interprété comme le « cœur spirituel ». Le
Logos, le Dharma, le sens, la voie, la vie, dans les dimensions précé-
dentes ce base ainsi sur cœur spirituel.
Le cœur spirituel vous attire à lui. Hridaya se traduit plus littéralement
à partir de ses racines : « Hri » — donner ; « da » — prendre ; « ya » —
équilibre ; Par conséquent, l'Hidraya signifie : « ce qui donne et prend ;
ce qui prend et donne dans un équilibre parfait ». Ce cœur est un concept
distinct du chakra du cœur, qui ne fait référence qu'à un aspect ou une
dimension de l’être, tandis que Hidraya est un concept beaucoup plus
vaste... Hidraya guide l'énergie entre le chakra du cœur « Anāhata » jus-
qu'au chakra de la gorge « Viśuddha ». Viśuddha est le cinquième chakra
des sept chakras majeurs. Celui qui permet d'aligner dans un équilibre
parfait les centres d'énergies. Celui qui parvient à réaliser cet équilibre
atteint le corps de la béatitude.
Hidraya ne signifie pas le cœur physique, ce n'est pas le chakra du cœur.
Dans la terminologie du Yoga, juste derrière le cœur physique se trouve
le vrai cœur, le sacré-cœur — caché. Hidraya ne fait pas partie du corps
physique. Le cœur physique correspond simplement au cœur réel, et
entre le chakra du cœur et celui de la gorge, le cinquième corps, le corps
causal ou le corps spirituel gère la connexion pour que la vie puisse s'ex-
primer ouvertement. Il y a une synchronicité entre eux, mais pas de re-
lation causale. Le cœur spirituel gère la connexion entre le monde phy-
sique et le monde spirituel mais il n'y a pas de relation causale pour celui
qui est parvenu à la libération en transcendant le cinquième plan. Et ce
cœur spirituel ne peut être connu que lorsque vous avez atteint le som-
met. Lorsque vous énergie est arrivé dans la septième dimension ; ce
n'est qu'alors que vous pouvez réaliser le pouvoir du vrai cœur, la parole
de Dieu, l'Ordre.
« Hridaya chitta samvit » peut être interprété : « Effectuer un Saṃyama
sur le cœur apporte la conscience de la nature du vrai esprit de la vie et
de la mort. » Ce n'est pas vrai si vous pensez au cœur physique. Saṃyama
est un terme sanskrit qui décrit les trois membres supérieurs du Raja
Yoga tels que décrit dans les Yoga Sûtras de Patañjali. Le Yoga Royal
commence avec le quatrième corps, mais c'est si ardu, si difficile. Des
siècles de travail sont nécessaires, un nombre incalculable de morts et
de naissances sont nécessaires. Et le Raja Yoga peut être maîtrisé, mais
quelque chose doit d'abord être là : votre quatrième corps. Saṃyama est

285
un terme sanskrit qui signifie « restreindre » ou « maîtrise de soi ». Vous
pouvez chercher à développer votre connaissance cardiaque, mais si
vous cherchez à maîtriser votre centre cardiaque qui n'est qu'une station
à pomper le sang, cela peut s'avérer être vraiment dangereux. Bien évi-
demment, il existe des techniques dites de « longue vie » censées donner
l’énergie nécessaire pour parvenir à l’immortalité physique, en vous ap-
prenant à maîtriser les battements de votre cœur, votre souffle etc.. Mais
ce ne sont pas des jouets ! Les enfants sont insouciants et maladroits ;
et leurs jouets finissent souvent par se casser, alors soyez prudent.
Le mystère du cinquième plan est de savoir s'il y a un centre ou non. À
moins d’être sûr que vous ayez un centre, vous ne pouvez rien maîtriser.
Et si vous en avez un, vous n'avez rien à restreindre car ce centre est
total. Ensuite, chitta samvit signifie la nature même de la conscience,
pas de l'esprit. L'esprit est parti, l'égo est parti, laissé pour compte,
parce que l'esprit est soit l'esprit de la Lune, soit l'esprit du Soleil. Or la
nature même de la conscience est les deux et au-delà des deux ; ni l'un
ni l'autre. Une fois que vous avez transcendé l'esprit, une fois que vous
avez transcendé la dualité, le Soleil est parti se coucher, laissé derrière,
mais vous êtes toujours là. La Lune peut ensuite venir mais quand elle
se couchera et avant que le Soleil se lève, entre les deux : il y a un
espace — vous y êtes. Chitta samvit est cet espace pur et libre, un état
de non-esprit. Et quand l'esprit disparaît, le non-esprit disparaît égale-
ment. Le non-esprit a disparu parce qu'il existe avec la division, avec la
dualité : esprit et non-esprit. Quand la division a disparu, l'esprit a dis-
paru et le non-esprit également. Les deux sont ensembles, ce sont deux
aspects d'un même phénomène. L'esprit se divise et le non-esprit existe
par la division. Le non-esprit dépend de l'esprit et vice versa, ils sont
interdépendants.
Si vous transcendez la nature de l'esprit, de l'esprit de la vie et de la
mort. Hridaya chitta samvit — vous apprenez à savoir quelle est la vraie
nature de la conscience universelle et éternelle. Encore une fois, la
conscience n'est pas un antonyme de l'inconscience. Chitta samvit n'est
pas un antonyme de l'inconscience. La conscience éveillé inclut tout ;
l'inconscience aussi est un état de conscience, mais endormi, ce n'est
donc pas un antonyme et il n'y a donc pas d'antagonisme. En psycholo-
gie, les trois états de la conscience sont : la conscience, le subconscient
et l'inconscience qui correspondent à Jāgrat, l'état de veille, à Svapna,
l'état de rêve et à Suṣupti, l'état de sommeil profond. Or, l'état de veille,
le troisième état de la conscience, l'état du troisième corps comprend
seulement un pourcent de conscience ; ce n'est rien. C'est pourquoi les
gens qui sont confinés dans les trois premières dimensions vivent comme
s'ils étaient complètement endormis ; en étant soi-disant éveillé. Donc,
la conscience, le subconscient, l'inconscience, tout — la nature même de

286
la conscience — se révèle lorsque vous apportez la conscience,
saṃyama, au cœur du cinquième corps.
Lorsque vous atteignez le quatrième corps, le corps mental, qui englobe
les trois corps inférieurs et pourtant est au-delà, vous savez par intelli-
gence que vous avez atteint la conscience. Lorsque le soi, sait cela, l'on
dit Vigyanmaya Kosha ; le corps mental devient le corps connaissant, le
corps conscient. Vigyanmaya Kosha fait référence à l’intelligence supé-
rieure ou à la sagesse. Le Taittirīya Upanishad dit : « Plus profond encore
que le corps mental, se trouve un autre corps composé d'intelligence. »
Il est un peu difficile de faire la distinction entre le corps mental et le
corps connaissant, le corps conscient. Le corps mental est ce que vous
trouvez en premier lieu dans la quatrième dimension, mais vous ne pou-
vez pas l'appeler comme ça, parce que le corps mental, est sans mental.
Le corps mental n'est pas véritablement le corps connaissant, il n'est pas
vraiment pleinement conscient ; les connaissances qu'accumule l'intel-
lect du corps mental ne vaut rien s'il manque la conscience. Quand la
conscience est là, vous avez transcendé la quatrième dimension. Par
exemple, vous avez un corps mental rempli de pensées, mais vous pou-
vez être conscient de vos pensées et de ce corps mental ; et cette prise
de conscience n'est pas du tout une pensée, et elle ne vient pas du corps
mental mais de quelque chose de plus profond encore. Cette attitude de
pouvoir observer le corps mental, créé et transcende le quatrième corps.
Donc, tout le monde n'a pas le quatrième corps vraiment développé, tout
le monde n'atteint pas l'éveil dans la quatrième dimension. Dans la qua-
trième dimension, l'éveil peut être atteint, mais seulement comme une
potentialité, seulement comme une possibilité. Lorsque vous prenez
conscience de l'étendue de votre esprit dont la mesure est égale au
monde temporel, alors seulement vous avez le quatrième corps, et alors
il y a une croissance au-delà du monde temporel, au-delà de l'espace-
temps et de l'imagination, au-delà de l'esprit. Parfois, il y a des aperçus,
sans connexion logique. Dans les moments de danger soudain, dans les
accidents, dans la rencontre d'une situation auquel le corps mental n'a
jamais été confronté auparavant, dans une situation qu'il n'a jamais
pensé que ça pouvait arriver : immédiatement, le corps mental cesse
d’être, par accident, cela arrive — vous vous approchez du nirvana. Ce
moment devient un moment très profond et rempli de béatitude, c'est
pourquoi le danger a tant d'attrait. Dans le sexe aussi, parfois, vous vous
approchez de ce point, parce que dans le sexe, votre esprit cesse d’être
et votre conscience s'éveille. Mais vous n'en êtes pas du tout conscient
: parce que votre esprit est dans le choc de l'accident ou d'une situation
dangereuse — dans le choc, l'esprit s’arrête, le temps s’arrête, et vous
perdez conscience : puis quand l'accident est terminé, vous revenez à
vous — tout est passé si vite que vous n'avez rien vu venir : si vous pou-
vez être conscient du fait que vous êtes sorti hors du corps et de l'esprit,

287
et que êtes revenu à vous, pour la première fois, vous pouvez connaître
le quatrième corps. Et si vous pouvez être conscient de cet écart, si lors
d'un accident, au lieu que tout se passe si vite au point que vous ne voyez
rien et perdez vigilance, perdez conscience ; si vous pouvez voir ce qui
se passe au ralenti, si vous restez vigilant, conscient, alors la quatrième
dimension peut être transcendée et l'éveil peut être atteint.
Soudain, vous atteignez la cinquième dimension : une béatitude éclate
soudainement en vous. Mais ce sont des événements soudains et acci-
dentels. Il n'y a aucune connexion logique, sans aucune liaison causal,
vous atteignez le corps causal. Mais une chose est sûre : chaque fois que
vous vous sentez heureux, vous vous rapprochez du corps causal et du
corps de la béatitude. C'est certain quelle que soit la cause ; la cause est
sans importance — vous êtes rempli de félicité. Sans aucune raison, sans
aucune cause, vous êtes rempli de béatitude. C'est pourquoi il y a tant
de fascination pour le sexe et pour le danger. Ce n'est pas vraiment le
sexe ou le danger qui cause cette expérience heureuse, vraiment, c'est
votre centre. La raison n'est pas nécessaire. S'il y a une cause ou une
raison de faire l'amour ou la guerre, alors vous êtes hors de votre centre.
Par exemple, si vous pensez que quelqu'un va vous tuer parce que vous
l'avez bien cherché et qu'il a dit qu'il allait vous tuer, l'esprit continuera
à penser à cette personne. Vous devenez paranoïaque, vous regardez
partout autour de vous, mais sans aucune conscience, vous n’êtes plus
vigilant, il va arriver et vous allez vous faire poignarder. Ensuite, l'esprit
s’arrêtera, car maintenant, il n'y a rien à faire et rien à penser. Vous
avez pensé qu'il vous aurait pris par pitié et qu'il ne vous aurait rien fait,
ou vous avez pensé que vous le vaincrez. Mais il est arrivé et il vous a
poignardé : la pensée s’arrête, l'esprit s’arrête, et quand l'esprit s’ar-
rête, vous devenez conscient. Vous prenez conscience que toutes vos
pensées étaient inutiles, vous prenez conscience que le corps mental
n'est plus — il n'y a plus de pensées, de nuages — mais il y a toujours
une conscience.
C'est le quatrième corps, j'en parle ici parce qu'avant d'atteindre l'éveil
et la cinquième dimension, le quatrième corps, le corps mental, doit dis-
paraître et devenir le corps connaissant, le corps conscient. Peut-être
avez-vous déjà le quatrième corps, mais sous une forme très peu déve-
loppée : sous une forme mentale. Le transcender est si difficile et ardu,
car il faut beaucoup de courage et d'efforts pour rester conscient de
chaque pensée qui traverse votre corps mental, de chaque pensée qui
est devenue une accumulation dans votre esprit, de chaque pensée qui
conditionne votre esprit et votre vie, pour atteindre la libération, moksha
— le Salut, la délivrance. C'est difficile de savoir d’où toutes les pensées
viennent et où elles vont, mais pas impossible. Et c'est uniquement lors-
que cela devient possible que vous avez la dignité d’être appelé un être
éclairé ; sinon, non. Parce qu'un être inconscient n'a aucune dignité, il

288
est simplement jeté ici-bas, et il vit sa vie en fonction de ses condition-
nements et des influences extérieures, dans une telle ignorance, qu'il ne
confronte jamais sa propre vie. C'est ce que j'entends pas être indigne :
être un lâche et ne pas avoir les tripes de faire ce qu'il faut pour ce qui
est juste. Lorsque vous confrontez votre propre vie pour ce qui est juste,
vous ne pouvez pas être inconscient, vous ne pouvez pas vous permettre
d’être influencé ! Alors pour la première fois, vous avez le choix ; et pour
la première fois, vous devenez de plus en plus conscient.
Ainsi de suite, lorsque le corps connaissant, le corps conscient est at-
teint, en union avec les quatre corps inférieurs — physique, vital, astral
et mental — vous atteignez le cinquième corps, qui englobe les quatre
corps inférieurs et pourtant est au-delà, vous habitez dans votre igno-
rance primitive et causale tout en étant conscient. Lorsque le soi, atteint
cela, l'on dit Anandamaya Kosha ; le corps causal et primitif devient le
corps de la béatitude. Le corps causal est assujetti à la loi de cause à
effet, mais grâce au corps conscient, petit à petit, vous transcenderez la
cinquième dimension et atteindrez le sixième corps, parce que mainte-
nant, vous devenez le choix, vous avez le choix ; le corps causal atteint,
vous devenez la cause première, cause de toutes les causes. Le corps
causal est ainsi mis au service du cœur spirituel à l'état primitif et fon-
damental.
Un jour, j'ai déménagé près d'un village, et en allant dans ce petit bourg,
je me suis trouvé un petit groupe que je pouvais rejoindre pour prendre
l'air quand j'en avais envie, et quelques gens de ce groupe sont venus à
moi avec de grands abus ; ils abusaient de moi, ils m'insultaient, ils me
battaient, et je me tenais là, pépère, insouciant et heureux, presque tous
les jours et tous les soirs. Puis quelqu'un m'a demandé : « Maintenant,
pourquoi continuez-vous à aller là-bas ? ». J'ai dit : « Parce que mainte-
nant, je fais ce que je veux, je suis le choisisseur. » Vous pouvez pas me
manipuler ; vous pouvez abuser de moi — c'est à vous d'en décider —
mais vous ne pouvez pas créer la réaction. Vous ne pouvez pas me forcer
à réagir, vous ne pouvez pas me manipuler. Si vous abusez de moi et que
je réagis — et la réaction peut être prédite par vous — alors ce n'est
qu'une fausse interprétation. Je n'y suis nulle part, vous appuyez sur le
bouton rouge et la colère est là, ensuite nous nous battons, mais je ne
suis nulle part — vous vous battez avec des chimères. Une autre fois,
vous appuyez sur le bouton rouge et je réagis, l'amour est là, je partage
ce que j'ai parce que vous n'avez rien ; vous pouvez abuser de moi, mais
vous ne pouvez pas me manipuler. Si je décide de partager avec vous ce
que j'ai pour enfumer l'atmosphère. Je peux vous tromper, parce que les
gens qui cherche à manipuler les autres, les gens qui abusent sont fa-
ciles à tromper, mais vous ne pouvez pas me condamner ; si vous abusez
de moi et que je vous trompe, n'allez pas vous plaindre, vous vous êtes
duper vous-même. Si vous appuyez sur le bouton rouge, et que nous nous

289
battons, et que juste après, par amour je partage avec vous ce que j'ai,
ne croyez pas que je suis naïf, je suis d'une naïveté honnête — je joue
avec vous. Vous pouvez me battre, et vous attendre à ce qu'il y ait de la
souffrance, mais dans le danger, je ne suis pas là — je suis au nirvana.
Lorsque vous abusez d'un Maître zen ; vous pouvez le tester — c'est un
abus. Ensuite, vous pouvez vous demander : « Maintenant, que va-il faire
? » Vous vous attendez à ce que le Maître réagisse, mais il ne réagit pas.
Un jour, une personne vraiment furieuse est venue voir le Bouddha pour
lui cracher dessus. Maintenant, que va-il faire ? Il n'a pas réagi ! Tout le
monde était choqué : où est passé sa colère — où ? Il était là, il était
assis tranquille, alors où est-il passé ? Où est passé le Bouddha ? Vous
ne pouvez pas reconnaître le Bouddha maintenant, vous pouvez recon-
naître aucune colère en lui. Vous commencez à voir sa sagesse, vous
vous dites : « Rien, il ne va rien faire ; il n'a pas réagi parce qu'il est sage.
» Puis soudain, le Maître se lève et vous frappe, sans aucune raison, sans
aucune cause. Vous étiez assis, tranquillement, quelqu'un arrive et
crache sur le Maître, il ne réagit pas et cela vous choque : l'esprit cesse
d’être. Ensuite, vous revenez à vous, et le Maître se lève et il vous frappe
! Pourquoi vous ? Qu'est-ce qui se passe ? Vous ne pouvez pas le com-
prendre. L'esprit cesse d’être à nouveau : il y une pause — une poten-
tialité, une possibilité d'atteindre l'illumination.
Si vous retombez dans les limbes de votre esprit, si vous commencez à
penser, à avoir des préjugés sur le Maître — vous retombez, et vous ré-
agissez. Cela signifie que vous n'avez pas de corps conscient développé,
alors vous continuez à réagir dans le monde mondain. Et ces réactions
ne peuvent pas être considérées comme des actions. C'est pourquoi dans
le monde mondain rien n'a de sens, vous travaillez, vous agissez, mais
tout cela ne mène nulle part. Si je vous dis que votre carrière, que tout
ce que vous faites de votre vie n'a pas de sens, que ce n'est pas la vie et
que vous vivez une vie dénuée de sens. Vous réagissez en croyant que
si ; tout ce que vous faites a du sens, mais ce n'est pas possible, parce
que les actions parfaites viennent qu'avec un corps conscient. Ce que je
dis peux sembler méchant et votre réaction peut sembler positive, mais
elle ne l'est pas ; aucune réaction n'est positive — il manque la cons-
cience. Quelqu'un dit ceci, alors vous dites cela ; quelqu'un fait cela,
alors vous réagissez de cette façon, et tout est prévisible, médiocre et
négatif, mécanique et inconscient. Et c'est un jeu auquel tout le monde
joue inconsciemment ; les gens continuent à réagir à ce qui se passe
dans le monde politique, religieux et social. Pourquoi ? Parce qu'ils sen-
tent que c'est important. Tout cela est tout simplement absurde ; il n'est
pas nécessaire de demander, ni de croire ce que je dis. Vraiment, ils sont
inconscients — ce que je dis ne peut pas avoir de sens pour eux.

290
La quatrième dimension porte le sens, puis la boucle est bouclée. La cin-
quième est au-delà du sens, quand le sens disparaît, vous arrivez à des-
tination et voyez ce qui est constamment là : l'ordre qui est intrinsèque
à la nature, le dharma qui est la nature même de l'existence, la loi qui
régit les réalités intrinsèques, la parole qui régit le son, le son qui régit
le pouvoir, en accord avec le cœur. Le chakra du cœur est appelé
Anāhata, c'est le centre où constamment un son est créé — sans faute
de frappe, sans frappe — un son éternel. Il y a un Koan zen pour entendre
cela : Un disciple vient voir le Maître qui lui donna quelque chose d'ab-
solument absurde à méditer. L'absurdité est que le Maître lui a dit : « Va
écouter le son d'une main qui applaudit. » Et le disciple est parti le faire,
c'est totalement absurde. Une main de ne peut pas applaudir et il ne peut
pas y avoir un bruit d'une main qui applaudit. Pour créer un son, deux
mains qui se frappent sont nécessaires. Anā signifie par « frappe, conflit
» ; Anāhata signifie « sans aucune faute de frappe, sans aucun conflit »
— son non frappé, non produit. Écoutez ce son : « Om̐ », il faut que vous
l'entendez autrement qu'avec vos oreilles et votre esprit. Les gens qui
continuent à répéter des mantras : « Om̐ Om̐ Om̐ Om̐ Om̐...
aaaauuuummm... » sont stupides. Par cette répétition, vous ne pouvez
pas arriver au vrai om̐kar, au vrai son transcendant, parce qu'en le fai-
sant, vous créez un sous-produit. Si jamais vous entendez de la musique
céleste au-delà des sons, comme de la musique classique ou du violon,
n'ayez pas peur de l'écouter, ce n'est pas une hallucination mentale,
c'est le vrai son, le vrai om̐kar, un son non-frappé, il faut l'écouter avec
le cœur, un cœur aimant — l'unisson surgit. Ne le répétez pas, sinon vous
suivrez une illusion et vous vous endormirez. Rappelez-vous, ce n'est pas
avec l'oreille que vous devez l'écouter, vous pouvez l'entendre même si
vous êtes sourd ; il faut apporter sa conscience, saṃyama, au cœur de la
réalité, vous devez amener votre cœur dedans. L'esprit ne vous donnera
pas conscience. Vous pouvez répéter des mantras mais c'est idiot. La
répétition peut même créer plus de sommeil. Il y a beaucoup de gens qui
répètent beaucoup de choses. Ils continuent de répéter n'importe quoi :
« Ram Ram Ram... » et s'ils ne font que répéter sans conscience alors ce
« Ram Ram Ram » devient un tic ou une drogue. Ils comptent les moutons
et ça les aides à dormir. Il y a des gens en Inde qui chaque jour, répète
les 1008 noms de Śiva. C'est complètement absurde. C'est pourquoi
Mahesh Yogi a tant d'attrait en Occident, car il donne des mantras à
répéter. Et en Occident, le sommeil est devenu l'un des problèmes les
plus graves. Le sommeil est totalement perturbé. Le sommeil naturel a
disparu. Ce n'est qu'avec des tranquillisants et des drogues que vous
pouvez dormir ; sinon le sommeil est devenu impossible. C'est la raison
de l'appel de Mahesh Yogi. C'est parce que si vous répétez constamment
quelque chose, cette répétition vous donne un sommeil profond ; c'est
tout. Ainsi, la méditation dite transcendantale de Maharishi Mahesh

291
Yogi, n'est rien d'autre qu'un tranquillisant psychologique. Ce n'est rien
— juste un tranquillisant. Cela aide, mais c'est bon pour le sommeil, pas
pour la méditation. Vous pouvez bien dormir, un sommeil plus calme sera
au rendez-vous. C'est bien, mais ce n'est pas du tout de la méditation. Si
vous répétez un mot constamment, cela crée un certain ennui, et l'ennui
est bon pour le sommeil. Ainsi, tout ce qui est monotone, répétitif peut
aider à dormir. L'enfant dans le ventre de sa mère dort pendant neuf
mois sans interruption, et vous ne pouvez pas en connaître la raison. La
raison n'est que le « tic-tac, tic-tac » du cœur de la mère. Il y a conti-
nuellement le battement, le battement du cœur. C'est l'une des choses
les plus monotones au monde. Avec le même rythme répété continuelle-
ment, l'enfant est drogué. Il continue à dormir. Les psychologues suggè-
rent que si vous ne pouvez pas dormir, concentrez-vous sur une horloge.
Concentrez-vous simplement sur le tic-tac de l'horloge, tic-tac. Les mi-
litaires et les malades utilisent souvent ce genre de technique.
La chose à faire pour éveiller la nature même de la conscience est de
devenir silencieux, alors seulement vous pourrez l'atteindre. Devenez
complètement silencieux, abandonnez toute pensée, devenez immobile,
et soudain, elle est là. Le son non-frappé vous y amènera. Si vous voulez
entendre ce son, allez au-delà de la troisième dimension, sortez du
monde et partez voyager en pleine nature sans savoir où vous allez ; sans
carte, sans boussole, sans gps, sans guide... et soudain, vous entendrez
le guide. Il a toujours été là, mais vous n'étiez pas disponible pour l'écou-
ter. C'est un son très, très subtil. Lorsque vous avez laissé tomber le
monde entier de votre esprit et l'esprit lui-même et que vous êtes alerte
que pour voyager intérieurement et entendre le son, alors petit à petit
vous deviendrez réceptif — vous commencerez à l'entendre. Une fois que
vous pouvez entendre le bruit d'une main qui applaudit, vous avez tout
entendu, vous avez entendu Dieu. Lorsque vous touchez la main de quel-
qu'un, ne touchez pas seulement sa main, ressentez aussi votre toucher,
sentez-vous aussi — que vous êtes ici dans ce toucher, totalement pré-
sent. Ce sentiment, cette sensibilité doit pénétrer de plus en plus pro-
fondément votre silence. Un jour, tout à coup, la nature même de la cons-
cience se révèlera lorsque vous vous réveillez dans votre centre, dans
votre cœur primitif et spirituel, fonctionnant pour la première fois. La
conscience réfléchie n'est pas la vraie conscience, la conscience primi-
tive et spontanée ; la conscience irréfléchie et remplie de félicité. Mais
les gens réfléchissent trop. Par exemple, vous pouvez demander : «
Qu'est-ce que Nirvikalpa Samâdhi, l'état d’absorption total, dénuée de
conscience, où toutes les pensées disparaisse — cette conscience irré-
fléchie remplie de félicité. Qu'est-ce que c'est ? » Ce sont des questions
stupides : ce ne sont pas des questions, comment voulez-vous atteindre
la conscience irréfléchie en posant de telles questions ? Vous n’êtes pas
du tout préoccupé par la situation réelle, et tellement inconscient de ce

292
phénomène, que l'esprit est nourri à chaque instant, que vous lui donnez
n'importe quoi. Quoi que vous continuez à donner à l'esprit, vous n’êtes
pas préoccupé par la situation réelle, vous êtes préoccupé que par le fait
qu'il doit tout le temps rester occupé ; sans choix.
L'occupation en elle-même devient un but et un obstacle. Il ne faut pas
être inoccupé, alors continuez à regarder votre téléphone, continuez à
switcher, continue à lire n'importe quoi, continuez à écouter n'importe
quoi, continuez à voir n'importe quoi, continuez à sauter sur n'importe
quoi... d'un utérus à l'autre, d'un évènement à l'autre, d'un environne-
ment à l'autre... continuez à vous réincarnez... continuez... mais ne vous
arrêtez jamais ; faites quelques chose avec l'esprit ! Qu'importe ce qu'il
fait ou décide de faire — vous êtes son esclave, vous y êtes vulnérable.
C'est fatal, parce qu'alors vous créez un esprit très confus. C'est pour-
quoi il y a tant d'angoisse, tant de tension, tant de contradiction et tant
de misère à l'intérieur. Vous devez quitter la tête, abandonner votre es-
prit et vous envoler. Mais pour l'homme moderne cela est devenu impos-
sible, car pour l'homme moderne, tout est une affaire cérébrale, une af-
faire mentale. Même le centre sexuel, même le centre cardiaque sont
centrés dans la tête ; il y pense. C'est pourquoi il y a tant de films, tant
de romans, tant de littérature érotique, de pornographie, de fantasme,
etc.. Parce que l'homme pense au sexe, mais c'est absurde. Le sexe est
une expérience ; vous ne pouvez pas y penser. Vous pouvez débattre,
mais c'est tout simplement stupide. Si vous commencez à y penser, il
sera de plus en plus difficile d'en faire l'expérience car ce n'est pas du
tout dans la tête que ça se passe. Il en va de même pour l'amour.
L'homme moderne se sent incapable d'approfondir le sexe, alors il y
pense, cela devient un cercle vicieux. L'homme moderne est incapable
d'aimer, alors il y pense, il va voir des psychologue et des thérapeutes,
cela devient un cercle vicieux. Et plus il y pense, plus cela devient céré-
bral. Alors le sexe devient mort. Partout dans le monde, le sexe est de-
venu juste une chose répétitive, une habitude inconsciente, ennuyeuse.
Rien n'est gagné, rien ne fleurit, vous continuez simplement à répéter
une vieille habitude. Et finalement, vous vous sentez frustré — comme
si vous aviez été trompé. Pourquoi ? Parce que vraiment, la conscience
ne retombe pas au centre.
Pour résoudre ce problème, des mantras ont été donnés, c'est toute une
bêtise. Les gens répètent différents types de mantra pour attirer diffé-
rentes sortes de vibrations, cela devient de l'autohypnose, de l'autosug-
gestion, une affaire mentale. Les gens ne sont pas capables d'aimer, ils
pensent aimer, mais ils en sont tout simplement incapable, parce qu'avec
l'esprit, aucune connexion avec la situation réelle n'est possible.

293
Celui qui a atteint le quatrième plan peut entendre la musique céleste
au-delà des sons. Celui qui garde le silence et écoute son guide intérieur
peut atteindre le cinquième plan, car le son et le silence créent l'harmo-
nie. Vous devez quitter le monde, quitter le troisième corps et suivre le
rythme de la musique ; laisser faire l’insouciance et entrer dans la danse.
L'espoir, l'envie, l'ardeur et le courage sont tous ce qu'ils vous faut pour
remplir votre cœur, vous glisser hors de votre personnalité et entrer en
contact votre individualité, voir les étoiles, sourire et être heureux. Une
fois que vous entrez dans la cinquième dimension, que vous êtes à l'inté-
rieur, dedans ; vous renaissez totalement. Ensuite, même si vous en res-
sortez, vous serez un être totalement nouveau, frais et authentique.
Votre égo n'existe plus nulle part, et vous pouvez recommencer votre vie
depuis le début, tout apprendre avec des yeux neufs, apprendre à lire et
à écrire, avec un cœur nouveau, spirituel. Et maintenant, vous êtes au
centre de votre histoire, le héros de votre propre histoire. Au milieu de
l'histoire et de la poésie, de la musique et de la danse, vous avancerez
sans difficulté, vous serez guidé ; vous êtes le guide idéal, mais tout le
monde ne peut pas entendre votre cœur, tout le monde ne reconnaîtra
pas votre valeur, beaucoup seront ceux qui ne vous écouteront même
pas. En fait, les gens ne vous ont jamais écouté, ils écoutent que ce qu'ils
veulent entendre, leur esprit et leur amour qui sonne faux. Et c'est bien
ce qui fait peur, vous avez peur d’être total. Parce que si vous devenez
totalement lumineux, les ténèbres qui vous entourent ne pourront plus
supporter votre présence, vous serez juste devenu prétentieux à leurs
yeux parce que vous avez atteint le moi supérieure, l'égo suprême. Lors-
que vous êtes à votre centre, vous êtes toujours total ; l'absence d'égo
devient total, votre égo devient total. C'est la raison pour laquelle la mé-
ditation fait peur, si vous méditez profondément, votre mort sera totale
! Si vous mourrez, ce sera une mort totale. Si vous renaissez, ce sera une
renaissance totale. Et quoi que vous ferez après, ce sera un acte total ;
bon ou mauvais, ce sera total. Toutefois, la totalité a toujours de la
beauté. Si vous parvenez à mourir totalement, alors vous renaîtrez tota-
lement, et vous vivrez aussi totalement, intensément ! Tout ce qui est
total est merveilleux. Si vous êtes fragmentaire ; vous n’êtes pas total,
alors vous vivez au minimum. Tout ce qui est fragmentaire va à l’en-
contre de tout, cela crée de la complexité et de la laideur. Cela va à
l’encontre de votre croissance ; de votre floraison ultime. La partialité
ne peut jamais parvenir à se réaliser. Si vous êtes fragmentaire, chacun
de vos actes est liés à un fragment de votre égo. Un fragment est dans
la première dimension, un autre fragment est dans la deuxième, est ainsi
de suite... vous n'avez pas de centre. Une partie est sans égo, une autre
ne l'est pas, alors vous êtes un hypocrite ; les hypocrites n'ont pas de
centre. Si vous aimez en étant partiel, alors votre amour est laid, votre
totalité ne répond pas. C’est pourquoi dans le monde mondain l’amour

294
est devenu laid. Les gens qui vivent au minimum, ont peur de s’abandon-
ner, car l’abandon est un acte total, vous ne pouvez pas abandonner à
moitié. Et si vous avez peur de vous abandonner, alors vous ne pouvez
pas aimer et vous serez frustré ; parce que vous ne pourrez jamais con-
naître le véritable amour. Vous serez totalement, mais dans un autre
sens. Vous aurez peur toute votre vie, peur de vivre et vivrez au minimum
; car plus on est vivant, plus on est vulnérable. Vous avez peur d’être si
vulnérable, si ouvert à quelqu’un, à n’importe qui. L’autre est là. Si vous
êtes totalement vulnérable, ouvert, si vous vous exprimez et si vous vous
affirmez totalement, vous ne savez pas ce qui va se passer, votre retour
pourrait choquer tout le monde et votre entourage pourrait vous aban-
donner partiellement ; tout en espérant que vous redevez comme avant,
perdu dans les ténèbres. L'entourage est toxique et si vous atteignez la
vérité, cela pourrait totalement changer votre vie. Vous avez peur de
vous abandonner totalement à l’inconnu. Vous ne pouvez pas vous repo-
ser, parce qu’au moment où vous avez peur, votre peur est totale. C’est
pourquoi la vie semble si sans vie. La vie deviendra sans vie, si vous
vivez dans la peur de la perte et de la mort. Mais vous pouvez vivre au
maximum ; la vie est naturellement débordante. Mais alors il y aura des
difficultés, il sera difficile de garder plein la coupe qui veut déborder…
Votre cœur est une source d'énergie inépuisable. Quand vous êtes libre,
vous avez tant à partager. Certes, vous serez seul, mais c'est largement
suffisant si votre amour est total, si vous aimez votre entourage autant
que les étrangers. Alors abandonner votre entourage pour partir à
l'étranger, vivre votre vie, ne sera pas un problème. Tant que la musique
guide vos pas, d'un doux pas de danse, car chaque pas sur la voie est
important sur lui-même ; vous traverserez l'existence sans difficulté. En
ce qui concerne le corps spirituel, l'ignorance de soi est la seule tension.
Si tout est mécanique, si tout est répétitif, si tout est vieux, si vous
n'avez rien de nouveau en vous-même, si rien ne grandit en vous, si votre
être intérieur ne participe pas à l'immense chef d'orchestre de l'Univers,
à l’œuvre de Dieu, naturellement l'ennui sera le résultat, la méditation
vous semblera être une activité futile et ennuyeuse. Vous vous sentirez
inutile et vous divaguerez dans des activités dénuées de sens. Une per-
sonne qui ne se connaît pas est une personne qui ne sait pas s'occuper
toute seule, s'occuper d’elle-même, qui craint la solitude, sa propre pré-
sence. La méditation est l'acte de plonger dans les tréfonds de votre être
pour découvrir tous les trésors qui s'y cache, c'est une épique chasse
aux trésors ! Appliquez la dimension du jeu à la méditation. Ne faites pas
de la méditation juste pour vous reposer, pour mieux vous endormir,
faites-en pour mieux rebondir dans le jeu de la vie. Sans cet aspect de
vous qui aime s'aventurer, jouer, il manque quelque chose à votre médi-
tation : sans un espace de jeu, la méditation devient de plus en plus né-
gative, un peu terne et morbide, sans vie. Jouer et s'aventurer sans être

295
dans un état méditatif, c'est être aveugle, jouer à la roulette russe. Aller
à un festival et taper du pied devant un mur de son sans prendre le temps
de mater les gens déguisés autour de soi est fatiguant, c'est juste de la
musique répétitif, des gens drogués par de la musique répétitive, juste
du bruit répétitif, des gens inconscients qui frappent du pied. Ils sont
heureux, bienheureux, dans cet état de sommeil profond, Suṣupti, l'ex-
tase est toujours au rendez-vous ; et ils y sont toujours présents, ils sont
heureux, mais totalement inconscients, comme endormis, drogués et
hypnotisés.

Si je vous disait que Dieu va en festival, vos saints ne pourraient pas y


croire ! Si le Paradis existait, alors ce serait vraiment le pire endroit du
monde, l'endroit le plus ennuyeux ! Vos soit-disant saints ne vont pas en
teuf, ils ne dansent pas, ils ne savent pas s'amuser, ils attendent d'aller
au paradis, ils attendent de mourir pour s'amuser. Mais ne s'étant pas
entraînés ici-bas, comment pourraient-ils s'amuser en haut ? Ils se sen-
tiraient tous coupables ! Si vraiment le Paradis et l'Enfer existaient, alors
je préfèrerais aller en Enfer ; en Enfer il y a Gautam Bouddha, Tupac,
Bob Marley, Friedrich Nietzsche, Osho Bhagwan Shree Rajneesh et tous
les poètes, les musiciens et les plus grands artistes du monde entier !
Mais rien de tous cela n'existe, ni le Paradis ni l'Enfer existent. Ici-bas,
les artistes doivent se battre pour s'en sortir financièrement, l'enfer est
vraiment sur Terre. Si le Paradis était sur Terre, alors ce serait une
géante Free party que l'on entendrait tous les jours ! Même les extrater-
restres entendraient votre musique céleste qui palpite dans l'atmosphère
et transcendent l'espace-temps. Lors de mon dernier festival, avec plu-
sieurs murs de sons, j'ai vue des tas de gens étranges venant des diffé-
rentes dimensions du monde, j'ai vue Spider-Man danser devant un mur
de son, un homme avec une tête de cheval ; à moitié humain et à moitié
cheval... C'était peut-être le dernier avatar de Krishna — Kalkî, que les
hindous attendent ; le messie qui doit venir juger le monde à la fin de cet
âge sombre... J'ai aussi vue des cracheurs de feu et des feux d'artifices...
L'Univers est une merveille ! La vie est un moment à célébrer, et cela
n'exclut pas la méditation ni la fin de la vie. Quelqu'un vont essayer de
rester « saints » et se mettront à genoux devant un cheval, mais c'est
juste absurde. Peut-être que l'avatar Kalkî est une métaphore, peut-être
qu'il y a cinq mille ans, Krishna a prédit que l'homme tombera si bas
spirituellement qu'il sera prêt à s’agenouiller devant un cheval plutôt
que de le monter. Tout le temps que les gens passent dans le monde, tout
ce qu'ils font à partir de ce qu'ils sont, est fait parce qu'ils ne se con-
naissent pas eux-mêmes — vous savez parfaitement que vous ne vous
connaissez pas vous-même. Vous sortirez, vous traverserez la vie, vous
ferez ceci et cela, vous réaliserez ceci et cela, vous obtiendrez ceci et
cela, mais il manquera toujours quelque chose ; le sentiment d'ignorance

296
de soi sera avec vous continuellement. Il se cachera derrière vous et
vous suivra comme votre ombre ; ce sera un compagnon constant, peu
importe combien vous essayez de l'oublier, combien vous essayez d'y
échapper. Vous ne pouvez pas échapper à votre ignorance. Vous ne sa-
vez pas que vous savez que vous ne savez pas. C'est la maladie du cin-
quième corps. Maintenant, vous pouvez soit renouer avec votre destinée
et accepter votre cinquième corps, accepter votre plus proche compa-
gnon comme un ami profondément intime, ou vous pouvez continuer de
le traiter, de vous traiter comme votre pire ennemi. Alors la meilleure
chose à faire pour traiter l'ignorance comme telle est d'accumuler de
nombreuses connaissances, mais plus vous accumulerez de connais-
sances, plus cet ennemi se renforcera.
Chaque corps à deux côtés : de l'extérieur, le quatrième corps est le
corps mental, et de l'intérieur, c'est le corps connaissant, le corps cons-
cient. De l'extérieur, le cinquième corps est le corps conscient, le corps
inconscient, et de l'intérieur, c'est le corps de la pleine conscience, le
corps l'ignorance consciente, le corps de la conscience irréfléchie, pri-
mitive et spontanée, le corps de la béatitude. Si vous réalisez le cin-
quième corps, vous ne pouvez plus parler de l'ignorance ou de la con-
naissance, vous ne pouvez plus parler de la conscience et de l'incons-
cience parce que vous êtes au-delà des deux : la clarté, la transparence,
la franchise — aucune connaissance n'est nécessaire, mais tout est
connu. La raison n'est plus nécessaire, aucune morale venue de l'exté-
rieur ne compte, mais tout ce que vous faites est juste. Pour celui qui a
compris la loi du dharma, et qui a atteint le corps de la religiosité, le
corps du dharma, le Dharmakāya ; l'esprit et le corps ne sont plus disso-
ciés, ils forment un tout dans lequel toute forme de dualité a disparu —
c'est le corps de la loi auquel le Bouddha s'est éveillé entre la quatrième
et la cinquième dimension. Pour celui qui atteint cet état dans la médi-
tation, celui dont l'esprit est sans passion, et qui a atteint le corps de la
félicité, ou le corps de la béatitude, de la parfaite plénitude, le Sambho-
gakâya ; tout ce qu'il fait et tout ce qu'il dit est juste, qu'importe ce que
les autres pensent, c'est juste. Et même s'il se contredit, c'est juste :
l'esprit n'est plus là, l'égo n'est plus là, aucune passion ne brille, alors il
ne peut y avoir aucune confusion, aucune tension, aucune souffrance.
Celui seul qui a atteint un tel accomplissement, une telle conscience
spontanée peut sauver tous les êtres pris dans le cycle des renaissances
successives et de la souffrance. Une conscience réfléchie ne peut aider
personne. Seule la conscience pure, innocente et spontanée, peut ap-
porter la félicité éternelle.
Donc, le fait d'aider une personne de manière réfléchie en l'écoutant ne
vous mènera nulle part, parce que ce que vous entendrez sera mal com-
pris. Vous pouvez la blesser, vous pouvez la retaper, l'ajuster à la so-

297
ciété, à la vieille misère, elle sentira à nouveau heureuse, mais ce bon-
heur est illusoire et quand elle retombera, elle sera encore plus blessée
qu'elle ne l'était avant que vous ne vous incrustiez. Qui êtes-vous pour
aider les gens et les guider ? Une personne endormie ne peut aider per-
sonne — savez-vous au moins qui vous êtes ?
L'expression « Gnothi seauton » gravé à l'entrée du temple d'Apollon à
Delphes, concerne le cinquième corps. Socrate répétait continuellement
: « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux. » pour
aider les gens à traverser la cinquième dimension et à comprendre que
la connaissance est immanente à l’être, et non à l'extérieure. Dans la
cinquième dimension, la connaissance de soi est la seule connaissance.
Mahāvīra disait : « En se connaissant soi-même, on sait tout. » Ce n'est
pas le cas. On ne peut pas tout savoir en se connaissant soi-même. Mais
l'antithèse est correcte. En ne se connaissant pas soi-même, on ne peut
rien savoir. Donc, pour équilibrer cela, Mahāvīra a dit « En vous connais-
sant vous-même, vous saurez tout. » Même si vous savez tout, si vous ne
vous connaissez pas vous-même, à quoi ça sert ? Comment pouvez-vous
connaître le basique, le fondamental, la vie, l'ultime, si vous ne vous êtes
même pas connu vous-même ? Selon Socrate, sans ce travail sur soi-
même, la vie ne vaut rien. Si vous ne vous connaissez pas, toutes vos
connaissances n'ont aucune valeurs réelle parce que vous ne pouvez pas
les expérimenter en vous. Aucune connaissance n'est connaissance ré-
elle si elle n'est pas vécue et expérimentée. Cela signifie que vous devez
vous libérer vous-même intérieurement de toutes connaissances exté-
rieures. Dans la cinquième dimension, la recherche de l'immuable, la re-
cherche de votre moi suprême et éternel — Dieu, est la seule chose qui
compte. Tout le reste est transitoire et par conséquent, n'a pas de valeur
réelle. La réalité ultime est l'Ātma, l’Âme universelle, le Moi Divin, qui
est indestructible, éternel et immuable. L'Ātman est comparable à l'es-
pace — cet espace est infiniment vaste ; ne peut être ni découpé ni brûler
— qui ne change pas.
Le cinquième corps est le corps causal ou spirituel : Kāraṇa śharīra — ce
qui continue après le départ des quatre premiers corps, c'est la « graine
» d'une nouvelle vie dans un nouveau corps. Or, dans la cinquième di-
mension, l'égo prend possession de cette nouvelle vie. Donc, il faut à
nouveau brûler la graine, le karma. Kāraṇa en sanskrit peut signifier :
origine, cause, raison, principe, marque, signe, moyen, instrument... Il
s'agit du corps causal ou l'origine de l’âme individuelle et qui est une
enveloppe karmique. Śharīra est un terme sanskrit qui peut être traduit
comme le corps humain périssable. Kāraṇa śharīra peut donc symboliser
la cause du corps périssable ; enveloppé de karma. Râmakrishna a dit : «
Le corps par lequel réaliser la vision de Dieu et jouir de son union avec
Lui, est le corps causal ou le corps d'extase — le Kāraṇa śharīra ». En

298
cela, Kāraṇa śharīra est le portail pour entrer dans la sixième, pour en-
trer dans la conscience supérieure. Il relie la conscience individuelle et
la conscience cosmique ensemble pour que la conscience individuelle
puisse continuer de progresser... Mais il ne stocke aucune information
sur les vies antérieures. Pour réaliser l'Ātman, il est nécessaire que la
conscience individuelle brûle tout son karma, les graines de ses vies an-
térieures. Si vous y parvenez, vous ne vous y trouverez plus ; vous serez
indissociable de la conscience universelle. Et c'est pourquoi le Bouddha
a dit : « Connais — juste connais, et tu ne te trouveras pas. » Autrement
dit, c'est seulement dans la rébellion de la conscience que peut naître le
Dieu en chacun de vous. C'est le sens de la rébellion : devenir une dis-
continuité avec le passé. C'est l'essence du message : abandonnez le
passé, abandonnez vos conflits entre nations, entre idéologies reli-
gieuses et politiques, et ne cherchez plus rien à l'extérieur. Chercher
quelque chose à l'extérieur, c'est accumuler du karma. Peu importe ce
que vous essayez. Vous pouvez même chercher le paradis, et finir en
enfer. Vous pouvez chercher à devenir vertueux, mais vous ne l’êtes pas
et ne le serez jamais : celui qui pratique la vertu pour atteindre un but
n'est pas vertueux et n'atteindra pas son but. La vertu suprême est au-
delà de la vertu. Celui qui possède la vertu suprême et illimité est au-
dessus de la vertu ; il la pratique sans y penser et agit sans avoir raison
de le faire, c’est pourquoi il est vertueux. Le paradis et l'enfer est une
dualité, vous ne pouvez pas sauter de l'enfer au paradis : alors allez au-
delà des deux ! Tout le monde se contente de ce monde misérable en
croyant que, que peut-on faire d'autre ? L'amour vient, la misère vient,
la colère vient, la jalousie vient, la cupidité vient, la souffrance vient, la
haine vient... toutes ces choses vous possèdent comme des démons et la
roue continue de tourner. Ne vous identifiez pas à ces choses et ne ré-
fléchissez pas — sautez hors du monde ! La seule façon de se libérer de
ce cercle vicieux qui maintient ce monde dans l'ignorance et les té-
nèbres, la seule façon d'apporter un peu de lumière dans ce chaos, est
de ne rien chercher à l'extérieur et de se tourner définitivement vers
l'intérieur. Il n'y a rien de fondamentalement neuf dehors ; vous cher-
chez depuis des millénaires et vous ne trouvez jamais rien — cette re-
cherche est l'ignorance de soi. À l'intérieure, tout est déjà là. Aucune
recherche n'a lieu à l'intérieur, il n'y a rien à chercher à l'intérieur : la
conscience est là.
Friedrich Nietzsche parle du « Surhomme ». Mais il a oublié qu'avant que
le surhomme resplendisse sur la Terre des hommes, doit naître l'Homme.
Ensuite, quand les hommes s'intègreront avec leur divinité, renaîtra le
Surhomme, puis les Dieux. Jusqu'au quatrième corps, vous êtes humain.
Au-delà des trois, au-delà de la philosophie de la théosophie et de la
science... vous devenez surhumain. Les Surhommes et les Dieux brillent
sur les sommets majestueux du Calvaire, ils vivent sur les sommets du

299
Mont Kailash, du Mont Olympe ou du Mont Nébo... Les pyramides fré-
missent en entendant leur Verbe ; ont les entends dans tous les clas-
siques, dans les Pyramides d’Égypte et du Yucatán ; comme des Soleils
de lumière parmi les hommes, ils font resplendir les merveilles du monde,
attirent les foules, les touristes pour ensuite disparaître dans les cieux.
Tous les Dieux sont des Surhommes. Parmi les hommes se sont tenus des
surhommes, des dieux et des bouddhas. Dans le premier corps, vous
n’êtes qu'un animal, affamé. Ce n'est que dans le deuxième que l'homme
naît et dans le troisième que l'Humanité naît. Ce n'est que dans le qua-
trième que l'homme qui s'est perdu dans les trois premières, se retrouve
et commence à fleurir. La civilisation n'existe pas encore parce que l'Hu-
manité n'est jamais allée au-delà de la troisième dimension. Au-delà de
la troisième est l'individu surhumain. Au-delà de la quatrième dimension
est la civilisation au-delà de l'Humanité, le Royaume de Dieu, des Dieux.
Vous ne pouvez donc pas classer les dieux antiques comme des humains,
bien qu'en substance, ils ne sont pas différent des humains. Vous ne
pouvez pas classer le Christ et le Bouddha comme des humains. Tous les
Bouddhas sont des Surhommes, des Bouddhas. Krishna est un surhomme,
un Dieu. Lao-Tzu est un surhomme, un Dragon. Ibis Thot, le trois fois
grand Dieu, l'Atlante, est un surhomme, un Dieu ; le Maître lointain d'un
autre surhomme, Pythagore. Mahāvīra est un surhomme. Jésus de Naza-
reth est un surhomme. Friedrich Nietzsche est un surhomme. Osho
Bhagwan Shree Rajneesh est aussi un surhomme, un Dieu, un Bouddha.
Ils sont au-delà des humains, ils ont le pouvoir sur les Éléments du monde
des humains. Au-dessus de tous les dogmes et de tous les exclusivismes,
ils dégainent l'épée de Damoclès et luttent contre les agents de la mort
et vos dirigeants qui ne sont que des serpents sans visages. Contre eux-
mêmes, contre tout et contre tous, ils se rendent à la mort uniquement
lorsqu’ils savent qu’il n’y a aucun moyen de l’éviter. Étudier leurs en-
seignements, c'est regarder vers le haut, pour sauter du troisième au
cinquième corps, mais presque personne ne saute, presque personne n'a
le courage de sauter et d’affirmer sa divinité.
Quand vous regardez votre premier corps de l'extérieur, vous n’êtes
qu'un animal avec la possibilité d’être humain. La seule différence qui
vous sépare de l'animal est que vous pouvez devenir humain et que l'ani-
mal ne le peut pas, du moins pas dans cette vie. Cependant, cette diffi-
culté que traverse l'animal est la même que vous traversez en essayant
de devenir humain, ou de devenir surhumain, voire divin. En ce qui con-
cerne la situation actuelle de l'Humanité, elle est en dessous de l'Huma-
nité, sous-humains, primitif, barbare. Donc, la première chose que je
voudrais que vous compreniez clairement, c'est que vous n’êtes pas hu-
main, vous êtes encore des barbares et vos comportements sont primi-
tifs, inhumain. Seuls les barbares peuvent faire les choses que vous
faites depuis des milliers d'années sans jamais évolués — la supercherie,

300
la violence, la guerre, la philosophie, la superstition, la science, le con-
trôle, la division, les lois, la peur... Depuis des milliers d'années, des mil-
liers d'année de « contrôle » qui ne sert que les intérêts de la guerre... et
vous appelé l'Homme civilisé ?! Balivernes !!! Chaque personne continue
à faire tout ce qui est inhumain, est prêt à faire n'importe quoi s'enrichir,
à l'encontre de la nature du vivant. Et par là, tout le monde croit réussir
sa vie, pourtant les multitudes étalent leur bonheur superficiel avec au-
tant d'acharnement qu'ils ont quelque chose à camoufler : l'ignorance de
soi. Vous tournez en rond. Car les gens qui sont au pouvoir — politique-
ment, religieusement, socialement ; et ils sont au pouvoir parce que la
civilisation n'a pas eu lieu — créent des illusions et des problèmes en
boucle afin que vous perdiez votre temps de vie à les résoudre tout en
les enrichissant. Et vous y êtes tellement engagé, si profondément en-
gagé, si identifié aux illusions et aux problèmes, que vous avez oubliez
l'essentiel. Que le vrai problème n'est pas le monde, ni chez l'autre, mais
chez vous, en vous — vous ne vous connaissez pas. Mais, et c'est la deu-
xième chose que je veux que vous compreniez ; c'est que vous avez la
possibilité d'aller au-delà. À partir du deuxième corps, l’être humain
commence à fleurir, mais cette floraison est fausse, l’être humain en
tant qu’être distinct ne fleurit pas mais sert les intérêts inhumains de
l'Humanité. Ce n'est qu'en traversant la troisième dimension ; en sautant
de la deuxième à la quatrième, que commence votre véritable floraison
intérieure, supérieure et universelle.
Dans la quatrième dimension, le quatrième corps, le corps mental vous
semble surhumain : vous vous croyez peut-être spécial. Prenez garde à
ne pas vous perdre à nouveau, parce que ce n'est pas le cas, vous n'avez
vous-même rien en propre — votre floraison intérieure commence à
peine. Un Newton ou un Einstein a l'air surhumain, mais ils ne le sont
pas — ils ne connaissent rien d’eux-mêmes. Ils sont la floraison com-
plète de l’être humain mais l'humanité est en dessous de l'Humanité,
donc, certes, ils sont au-dessus de l'humanité mais pas au-dessus de
l'Humain. Seul un individu qui s'est totalement affranchi de l'histoire de
l'Humanité qui n'est qu'un mensonge, une immense illusion collective,
est au-dessus de l'Humain. Seul un Christ ou Zeus, un Zarathoustra, un
Osho ou un Bouddha, ou encore un Paco est plus qu'humain. Ils ont élevé
leur conscience vers le haut à partir du quatrième corps, ils ont franchi
la frontière du monde temporel et de l'esprit ; ils ont transcendé le corps
mental. Par exemple, Osho est le Bienheureux sur lequel le Ciel déverse
des fleurs. Et Mahomet, regardant vers le haut, dit aussi que quelque
chose lui est venu d'en haut. Interprétez cela géographiquement, de
sorte que le ciel devient la demeure des Dieux. Si vous interprétez le
haut comme le Ciel, et le bas comme la Terre, ni plus ni moins ; cette
interprétation n'a aucune valeurs spirituelles. Quand le Ciel déverse des
fleurs sur Osho, ce n'est pas le ciel qui déverse des fleurs, c'est l'avenir,

301
les Dieux. Quand Mahomet regarde vers le haut, il ne regarde pas le ciel
; il regarde l'avenir, il regarde le sixième des sept chakras majeurs, le
chakra d' « Ājñā » — il regarde le Royaume de Dieu. Donc, quand Maho-
met dit que quelque chose lui est venu d'en haut, son sentiment est juste
: c'est ce que Bouddha appelle Nirmāṇakāya : le corps de la créativité
infinie. Quand le Christ affirme que la fin du monde temporel et que le
Royaume de Dieu approchent, cette déclaration est authentique, mais
elle a une signification différente pour ceux qui regardent avec l'intel-
lect et ne comprennent pas qu'il s'agit d'une déclaration, d'un aveu,
quelque chose d'immensément créatif et spirituel, et non d'une pauvre
théorie ou d'un argument philosophique. Le Royaume de Dieu n'est
qu'une fiction pour ceux qui ne voit pas plus loin que leur nez, ceux qui
ne voient pas l'avenir de l'Humanité, au-delà de l'humanité actuelle, du
monde actuel qui court vers la destruction — c'est agents de la mort qui
ne participent pas à la création de ce Royaume, ne veulent pas que la
paix règne.
Dans l’œuvre de Nietzsche : « Ainsi parlait Zarathoustra ». Zarathoustra
regarde vers le haut, il ne regarde pas vers le bas. Ce n'est pas néces-
saire, le divin est venu à lui comme le feu, et Zarathoustra n'a pas oublié
le sens de la Terre pour voler dans le Ciel, battre des ailes contre des
murs illusoires et un arrière monde qui n'existe même pas ! Au contraire,
il a apporté le feu de d'Ājñā sur Terre en disant que purger et bénir le
monde est le travail de chacun et l'essence de la nature de la conscience.
C'est pourquoi les Perses ont été adorateurs du feu. Cette sensation
vient du sixième chakra, lorsque vous regardez vers le haut, l'endroit est
ardent, l'avenir est flamboyant, comme si tout brûlait. Grâce à cette brû-
lure, vous êtes transformé. L’être intérieur est brûlé, il cesse d’être, et
l’être supérieur naît. C'est pourquoi Zarathoustra dit que le sens vole
vers les hauteurs, de l'espèce à l'espèce supérieure ; c'est ainsi que le
feu est le symbole de notre corps spirituel, le symbole de son ascension
spirituelle : de son élévation volontaire. Représentant la volonté de puis-
sance de l'homme qui s'envole de lui-même, seul, vers un avenir plus
haut, divin. Le sens spirituel de cette élévation du corps, sous-entend le
dépassement physique et moral de l'homme qui surpasse l'homme, qui se
rend Maître de ses instincts et les domine. Que sa volonté de puissance
deviennent un type de commandement morale sur son animalité. Les dis-
positifs symboliques de ces nobles commandements que porte le corps
de l'homme au nom de la vie terrestre : ce sont ses vertus — lorsqu'il
brille comme une flamme éternelle dans tous ses éclats ! L'homme ardent
se transforme, pour devenir un surhomme.
Arrivé au bout de la quatrième dimension, la porte de la cinquième est la
porte du Royaume de Dieu. Vous êtes dans le Royaume de Dieu, ce monde
est le Royaume de Dieu, mais vous ne savez pas que c'est le Royaume de
Dieu parce que c'est à partir de votre égo que vous vous y promenez, et

302
tout ce que vous faites à partir de l'égo ne sert les intérêts du divin en
personne. Donc le Royaume de Dieu est là, vous y êtes sans vraiment y
être ; vous ne servez à rien. Une personne qui ne sait pas où elle est et
ce qu'elle fait est une personne qui s'ennuie et ne sert fondamentale-
ment à rien ; c'est une personne qui part de là où elle est, d'où elle s'en-
nuie, pour essayer de combler son vide intérieur qui l'ennui. Il ne sert à
rien de l'inviter à travailler pour le Royaume de Dieu ; elle ne se connaît
pas elle-même et tant qu'elle ignore qui elle est, elle éprouvera aucun
plaisir à travailler pour le Royaume de Dieu. Vous pouvez la forcer, mais
alors le Royaume de Dieu deviendra son enfer personnel. Donc, la mala-
die du cinquième corps est l'ennui, cet ennuie est la cause et l'effet de
l'ignorance, de la tension entre la connaissance et l'ignorance. Vous pou-
vez accumulez des connaissances, mais si vous êtes fondamentalement
ignorant, à quoi servent ces connaissances ? Tous ce que vous avez ac-
cumulés dans votre esprit, les autres peuvent aussi le recueillir à partir
des Écritures, donc que savez-vous de plus que les autres et surtout, à
quoi servez-vous ? Que pouvez-vous bien apporter qui justifierait votre
existence ? Savoir cela ne peut être recueilli de nulle part. C'est pour-
quoi je dis que l'ennui est la cause et l'effet de la tension entre la con-
naissance et l'ignorance. Mais je ne parle pas de connaissance et d'igno-
rance ; je dis connaissance et ignorance de soi. Votre ennui vous a
poussé à chercher qui vous êtes et à devenir quelqu'un, quelqu'un qui a
peur de l'ennui, ainsi vous vous êtes perdu en cherchant la réalité de
l’être. Et cette connaissance de soi que vous avez ensuite trouvé et ac-
cumulé après de longues recherches, aussi grande qu'elle puisse être,
n'est pas ce que vous êtes, ce n'est que l'effet de votre ennui, un sous-
produit de la réalité de votre être. Il y a tellement de personnes qui opè-
rent par ennui, par la peur de la solitude, par la peur de ne servir à rien,
par la peur de ne pas être. Ce malentendu entre la connaissance et le
savoir est à la cause de leur ennui et de leurs opérations. Ils vont opérer
les Écritures sacrées ; ces écritures communiquent la connaissance, pas
le savoir. Elles peuvent dire que vous êtes la conscience universelle, que
vous êtes divin, que vous êtes Ātman, que vous êtes le soi supérieur,
mais ce n'est pas savoir, ce n'est pas être conscient, c'est être ignorant.
Et cette ignorance de soi qui trouve dans les écritures qu'il est le soi
supérieur, rend l'égo supérieur, rusé et spirituel, et renforce le voile de
Māyā ; l'illusion et l'ignorance de soi.
Juste au-delà, caché au-delà de toutes vos connaissances ; juste au-delà,
caché au-delà de cette ignorance inconsciente, se trouve la réalité de
votre être. Et vous ne pouvez pas la chercher car vous l’êtes déjà : la
réalité est toujours là, vous l’êtes, le savoir est toujours à vous. Vous
pouvez transférer de nombreuses connaissances, mais vous ne pouvez
pas transférer votre savoir. Si vous vous accrochez à la connaissance,
une grande ignorance sera là ; une grande tension sera là. L'ignorance

303
est toujours accompagné de fausses connaissances et d'informations ac-
quises, empruntées. Les hommes de connaissances, les professeurs
d'université, sont tous fondamentalement ignorants. Ils sont ignorants,
ils le savent, ils sentent qu'ils le savent. Et cela créer beaucoup de ten-
sion, parce qu'ils ne se connaissent pas, ils sentent qu'ils ne savent pas,
mais ils ne savent pas qu'ils ne savent pas. Pourtant, les professeurs
continuent à vous enseigner n'importe quoi — n'écoutez jamais vos pro-
fesseurs ! Soyez gentil avec vous-même, respectez-vous, et arrêtez de
porter sur votre dos tout ce que l'on vous enseigne, ce que les écoles,
les églises, l'entourage, l'éducation et la société vous enseigne. Il vaut
mieux être ignorant et savoir, savoir parfaitement que : « Ils sont igno-
rants, nous sommes ignorants, je suis ignorant. » Ensuite, viendra une
immense amertume, vous vous sentirez peut-être gêné de savoir que
vous avez été continuellement trompé durant des vies et des vies, par
tous vos ancêtres, par tous vos prêtres, par tous vos professeurs et
même, tous vos proches... Mais ensuite la tension commencera automa-
tiquement à descendre, à disparaître sans laisser de trace, parce que
c'était une tension entre la connaissance et l'ignorance. Si vous ne vous
faites pas d'illusions avec les connaissances acquises des autres, alors
vous pouvez abandonner toute recherche et vous retrouvez vous-même.
Et une fois que vous vous êtes retrouvé, une fois que vous savez, que
vous pouvez savoir, la connaissance est possible, la connaissance peut
être utilisée. Si vous êtes un Bouddha, la connaissance peut aider. Et
vous pouvez même utiliser la connaissance des autres, parce que vous
l’êtes ; quoi que vous soyez, vous l’êtes. Cela ne peut être nié : « Con-
nais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux. » — et les
autres, c'est certain.
Dans la quatrième dimension, l’être humain commence réellement à
fleurir pour devenir un surhomme. Le quatrième corps porte la connais-
sance, le sens, mais à moins d'avoir compris le cinquième, la connais-
sance ne vous mènera nulle part ; vous fleurirez dans le vide, vous vous
cristalliserez dans le vide. Vous deviendrez comme un monade, seul et
isolé — comme un atome qui porte le monde sur son dos. Si vous accu-
mulez des connaissances, naturellement, vous devrez participer à toute
cette folie. Vous participerez à semer des graines, et vous devrez égale-
ment participer à la récolte ; vous ne pouvez pas vous en échapper. Dans
la troisième dimension, vous êtes dans le monde, mais hors de vous-
même. Dans la quatrième dimension, vous êtes à l'extérieur du monde,
mais vous continuez à vous projeter dans le temps, depuis la périphérie,
vous continuez à répandre des graines, à jeter des responsabilité sur les
autres pour qu'ils portent vos graines.
Hors de la quatrième dimension, dans la cinquième dimension, vous com-
mencez à regarder à l'intérieur et à voir de quelle manière vous avez
contribué à toute cette folie héréditaire. Parce que des millions

304
d'hommes ont apporté la même connaissance, la même division, la même
compétitivité, la même haine, la même colère, la même violence, la même
sexualité, c'est devenu héréditaire, c'est devenu montagneux. Au pied
de la montagne, dans la première dimension, vivent les animaux. À
l'ombre de la montagne, dans la deuxième dimension, un peu au-dessus
du pied de la montagne, il y a une grotte où vivent les hommes. Cette
grotte à l'intérieur de la montagne est immense, assez grande pour ac-
cueillir toute l'humanité. L'Humanité est née dans une grotte et à grandit
dans cette grotte au point que l'on peut se demander si la montagne n'est
pas complètement creuse ! Donc, l'homme est né dans une grotte, c'est
la deuxième dimension, puis il s'est reproduit, et toujours dans la même
grotte, l'humanité est née, c'est la troisième dimension. Au sommet de
l'humanité, au sommet de cette grotte, la grotte mène à la quatrième
dimension, il y a beaucoup plus de monde mais la cavité se fait plus petite
— on commence sérieusement à étouffer. Le quatrième corps ressemble
à celui d'un surhomme mais ne l'est pas pour autant car vous vous trou-
vez encore dans la grotte. Il vous faut donc redescendre en bas de la
grotte, redevenir primitif, puis ressortir de la grotte, redevenir un ani-
mal. Ensuite, vous pouvez escalader la montagne de l'extérieur. Ce long
processus, difficile et ardu, fait de vous un surhomme. Le sommet de la
montagne vous mène à la cinquième dimension, où l'égo croit avoir at-
teint le sommet et se cristallise, cette cristallisation doit être brisée pour
atteindre la sixième.
Dans la quatrième, vous êtes un homme de connaissance, vous cherchez
à vous séparer de votre animalité, mais le surhomme n'est pas un homme
de connaissance ; le surhomme est à nouveau un animal, à nouveau pri-
mitif, toutefois sa nature n'est pas la même que celle d'un animal ou d'un
homme primitif — il a connu l'animosité, il a connu l'homme primitif ; il
a connu la tension et l'a traversé. Il est les deux et au-delà des deux. Et
parce que c'est les deux, c'est pourquoi il est ni l'un ni l'autre — un sur-
homme. Le cinquième corps est la floraison du quatrième, l'avènement
du surhomme. Le surhomme est celui qui se connaît parfaitement, et ce-
lui qui se connaît lui-même connaît tous les hommes. Il sait parfaitement
ce qu'est un Homme, comment un animal devient un homme, comment
les hommes sont conditionnés et comment les hommes vivent parce qu'il
a aussi été un animal et un homme, il a vécu tout ce que les hommes ont
vécu depuis le début de l'Humanité, il est même allé au-delà — il a vécu
plus de choses que tous les hommes assemblés ont vécu. C'est pourquoi
il est un surhomme : il est le résultat d'une infinité d'hommes. Le sur-
homme vient après vous ayez traversé une infinité de renaissances en
tant qu'homme, après que vous ayez traversé l'Humanité.
L'humanité a grandi dans une grotte et au sommet de cette grotte, dans
la quatrième dimension, vous êtes au-dessus de l'Humanité mais pas au-

305
dessus de l'humain, pas encore un surhomme. Certes, vous êtes au som-
met de la grotte, mais vous êtes toujours dans la grotte. Ensuite, vous
commencez à sortir de la grotte, et vous portez avec vous la totalité des
connaissances que l'humanité a appris dans sa grotte ; vous connaissez
la grotte par cœur. Une fois dehors, vous vous retrouvez seul avec toutes
les connaissances de l'Humanité. Le surhomme est le fruit de l'arbre de
connaissance de l'Humanité. Mais qu'allez-vous faire dehors ? Qu'allez-
vous faire de la connaissance avec des animaux ? Si vous commencez à
construire dehors avec les connaissances de l'Humanité, il n'y aura plus
d'animaux du tout : la réalité sera la même que celle de la grotte — sale
et grotesque. Vous devez maintenant aller au-delà de l'animal et au-delà
de l'humain, alors vous commencez à escalader la montagne de l'exté-
rieur, arrivé au sommet de la montagne, vous atteignez la cinquième di-
mension. J'ai entendu dire que dans le Yoga, que beaucoup de yogis
croient qu'il n'y a que cinq dimensions. Donc arrivé à la cinquième di-
mension, arrivé au sommet de la montagne ; le sommet est atteint. Vous
devenez la montagne un peu comme un sommet ensoleillé et une vallée
sombre et profonde. Depuis le sommet de la montagne, vous commencez
à déverser toutes les connaissances que vous avez empruntées, vous
commencez à l'étaler pour qu'elle suscite l'envie. Vous peignez la mon-
tagne en or de sorte qu'elle ressemble à une belle pyramide, de l'exté-
rieur, tout semble magnifique, mais l'intérieur est toujours creux et laid.
Vous y gagnez mépris, suffisance, avidité, vanité, duperie, etc... Le som-
met est atteint quand les autres se prosternent à vos pieds. Mais seuls
quelques animaux se prosterneront, il n'y a pas à être fier.
La cinquième dimension est le Royaume de Dieu, mais si les gens doivent
se prosterner, il n'en est rien. Viendra alors l'ennui, et une tension ; il
manque quelque chose. Soyez authentique avec vous-même : vous êtes
devenue la montagne, une montagne creuse, et vous avez déversé à l'ex-
térieur une connaissance empruntée. Maintenant, vous êtes creux à
l'intérieur, idem à l'extérieur. Vous n'avez pas atteint le sommet, vous
n'avez rien atteint. Peu importe que les autres soient à l'intérieur de la
grotte, dans leur prison d'or et d'illusion, et peu importe que vous, vous
soyez dehors, parce que vous êtes toujours attaché à la montagne. Peu
importe que vous soyez au sommet de la grotte ou au sommet de la mon-
tagne, peu importe ce que vous êtes, vous n’êtes pas différent des
autres, pas différent d'un animal, pas différent d'un homme. Alors soyez
authentique avec vous, êtes-vous vraiment un surhomme ? Avez-vous
vraiment atteint le sommet ensoleillé ? Avez-vous atteint le Soleil ?
Avez-vous vraiment réalisé le surhomme ? Vous pouvez savoir ce qu'est
le surhomme que lorsque vivez comme un Soleil de lumière parmi les
hommes, que lorsque vous avez atteint le sixième corps. Ce que vous
avez conquis n'est qu'une montagne creuse et vous régnez seulement
sur des esclaves, sur des prisonniers, voire sur des animaux qui n'ont

306
rien à faire de vous. Le monde est vaste, infiniment vaste. Une mon-
tagne, même la plus grande montagne du monde, ou la plus grande
chaine de montagne, n'est rien à côté de ce qui vous attend au-delà du
cinquième corps. Dans la cinquième dimension, l'égo se cristallise.
Quand vous êtes un égo, vous êtes comme une montagne, comme un pic.
L’ego signifie que vous êtes au-dessus de tout le monde, vous êtes
quelqu’un, quelqu’un qui est beau, quelqu’un qui est intelligent,
quelqu’un de modeste, quelqu’un d’éveillé, quelqu'un qui est surhumain.
Les autres peuvent vous reconnaître, ou ne pas vous reconnaître — c'est
autre chose. Et en vérité, cela vous importe peu car vous reconnaissez
que vous êtes au-dessus de tout le monde. Vous êtes comme un pic, il ne
sert à rien de discuter, rien ne peut entrer. Parfois quelqu'un atteint le
cinquième corps, le plus haut sommet, mais ensuite il retombe parce c'est
tellement vertigineux et ennuyeux pour vous d'y vivre. C'est si haut et
vous êtes si bas ; c'est si difficile d'y vivre. Ceux qui ont aimé savent
combien il est difficile d’être constamment amoureux. Il faut revenir en-
core et encore. Ceux qui vieillissent savent combien il est fatiguant
d’être constamment actif. Ceux qui renaissent sans cesse, savent com-
bien c'est un fardeau comparé à la libération — où l’âme se dissout dans
la cinquième dimension pour entrer dans la sixième. Ceux qui sont sur le
chemin de l’éveil, savent combien il est difficile d’être constamment
éveillé. En fait, vivre à la montagne c'est vivre une vie de haut et de bas.
Il arrive qu'un individu arrive en haut, mais ensuite il redescend, car c'est
si difficile de vivre sur le plus haut sommet de l'existence : c'est la de-
meure des immortels, de ceux qui ont atteint la pleine illumination, de
ceux qui ont atteint l'espace qui ne change pas, où il n'y a ni de haut, ni
de bas ; ni bonheur, ni malheur. Je vis là-bas ; c'est mon temple sacré,
ma demeure, mon royaume. Un être tout puissant vit constamment amou-
reux, émerveillé, éclairé. Malgré son corps qui s'affaiblit, sa vigueur ne
diminue pas. Il ignore le temps qui passe, sa force qui faiblit, son amour
qui coule de la source de toutes les choses. Donc, quand je vous dis que
c'est ma demeure, mon royaume, je veux dire que je ne suis même pas
conscient de la mesure de ma folie, de mon amour et de mon émerveille-
ment. Si vous venez me chercher vous ne saurez pas qui chercher. Si
vous venez chez moi, vous ne trouverez personne. Si vous vivez au som-
met d'une montagne, vous ne saurez pas que c'est une montagne — c'est
cela le summum de l'amour, le véritable sommet de l'existence. Pour qui
achève la dualité ; les hauts et les bas disparaissent, le pic devient une
plaine, et la plaine devient infini ; donc l'égo et son monde fini disparaît.
Si vous êtes conscient de l’amour, c’est parce que vous vivez dans le
non-amour. Si vous êtes conscient du temps qui passe ; c'est que vous
ne vivez pas dans l’éternité. Si vous êtes conscient de vos connaissances
; c'est que vous êtes ignorant et ne savez pas. Et à cause du contraste,
vous ressentez l’amour, vous comptez le temps qui passe, vous croyez

307
savoir. Quand je dis que je suis le Seigneur de l’Amour, je suis le Maître
de l’Éternité. Cela signifie que l’état de celui qui est allé au-delà, est
devenu amour, pas aimant ; Dieu est amour, Dieu est Éternel — je vis sur
le sommet lui-même infini ! Quand je parle de la cinquième dimension,
quand je parle du Royaume de Dieu, quand je parle de l'au-delà. Je ne
vous parle pas de la montagne, je ne vous parle pas du ciel, je ne vous
parle pas du paradis, je ne vous parle pas d'un monde agréable au-delà,
je vous parle de la cinquième dimension, d'un monde transcendantal où
il n'y a plus de bas, ni de haut, et où il n'y a ni douleur ni plaisir — c'est
le nirvana.
Quand vous êtes sans égo, vous devenez une vallée profonde. Quand
vous êtes un égo, vous êtes un pic, une montagne de conditionnement.
Quand l'égo n'est plus là, la montagne ne l'est plus et vous devenez une
vallée — sans égo. Mais rappelez-vous que la montagne et la vallée est
une dualité, quand l'égo disparaît, l'absence d'égo disparaît aussi. Quand
la montagne disparaît ; la vallée disparaît aussi. Puis vous avez atteint
la sixième dimension, c'est une plaine infini. Donc, pour atteindre la
sixième, d'abord il faut monter jusqu'à la cinquième, et ensuite il faut
redescendre, vous devez vous rendre, vous devez abandonner. Et au mo-
ment où l'abandon se produit, vous êtes dans la sixième, le sixième corps
est une puissance transcendantale. Ne soyez pas comme une montagne,
soyez comme un sommet ensoleillé et une vallée sombre et profonde ; et
vous ne pouvez pas l’être si vous êtes une montagne — la forme est
semblable, mais le contenue est bien différent. Bouddha, Krishna,
Mahāvīra, Jésus-Christ, sont également cristallisés mais leur cristallisa-
tion est différente. Soyez cristallisé dans le sens Taoïste, dans le sens
du zen. Quel que soit l'expérience qui se présente à vous, transcendez-
la, quel que soit la montagne ou l'obstacle qui se présente à vous, esca-
ladez-la puis redescendez et continuez votre chemin. Quel que soit le
sommet que vous avez atteint, libérez-vous-en.
Il y a beaucoup de gens qui atteignent le cinquième plan sans passer par
la quatrième : et qui vous parlent du cinquième plan. Ne les écoutez ja-
mais ! Ils ne savent pas du tout de quoi ils parlent. Une personne qui a
beaucoup de richesses ou beaucoup d'esclaves, beaucoup d'adorateurs,
a atteint le cinquième ; il s'est cristallisé en quelque sorte. Une personne
qui est devenue influenceuse ou présidente d'un pays s'est cristallisée
d'une certaine manière. Les gens qui parlent du cinquième plan et de ses
merveilles ne font que se duper et duper les autres. Un Hitler, un politi-
cien, un juge, un avocat, un prêtre..., se cristallisent en quelque sorte,
ils ont érigés un mur de savoir, d'or et d'illusion autour d'eux. Leur cris-
tallisation peut être dans le cinquième corps, mais parce qu'ils ne sont
pas passer par le quatrième, parce que les quatre corps inférieurs ne
sont pas en communion avec elle, c'est une maladie : ils aspirent tous à
remplir l'égo à cause du besoin profond d'atteindre le cinquième corps

308
et de devenir immortel. Mais beaucoup de gens choisissent un raccourci,
et finalement ils se perdent. Le chemin le plus court pour entrer dans
l'histoire, semble passer par le pouvoir, la richesse, la politique. L'égo
suprême peut être atteint, mais c'est une fausse cristallisation ; ce n'est
pas conforme à la suprématie exacte. C'est comme un conquérant qui
exploite et massacre des gens et qui se cristallise sur une montagne de
cadavres. C'est une fausse cristallisation, une croissance anormale, une
maladie. Si l'histoire de l'Humanité continue sur cette voie, elle dispa-
raîtra et tombera dans l'oubli, tous les efforts de ceux qui ont tout fait
pour remplir l'égo et atteindre la cinquième dimension à l'encontre de la
nature suprême du vivant, tous leurs efforts tomberont dans l'oubli. Ils
ont vécu dans le mensonge pour atteindre le sommet ; tout cela n'a pas
de sens, parce qu'il faut d'abord passer par la quatrième qui porte le
sens. Il faut d'abord sortir hors du temps temporel. L'histoire de l'Huma-
nité a lieu dans le monde temporel, et Bouddha, Krishna, Mahāvīra et
Jésus-Christ, ne font pas parti de l'histoire temporel : c'est pourquoi on
dit avant J.C ou après J.C. Leur cristallisation dans le cinquième plan n'a
pas lieu dans les dimensions inférieures ; c'est comme un point d'inter-
section — ce type de cristallisation est bien différent de ceux qui ont
pris un raccourci et qui se sont cristallisés avec leur cinquième corps,
dans les dimensions inférieures. Maintenant, si l'Humanité parvient à
transcender ces dimensions inférieures, automatiquement ces gens qui
sont inscrits dans l'histoire erronée de l'Humanité, seront oubliés. Peu
importe ce qu'ils ont atteint et construit ici-bas, sa disparaîtra. Ceux qui
n'ont pas pris de raccourci et qui ont du mérite, vivront bien plus long-
temps, même si l'Humanité disparaissait, certains de ces grands êtres
continueraient à vivre à travers l'espace et le temps. Comme par
exemple, Śiva, dont les traces remontent jusqu'à 60 000 mille ans avant
votre époque.
De la quatrième à la cinquième dimension. Du sommet de la grotte au
sommet de la montagne, de l'intérieur à l'extérieur. Il n'est pas néces-
saire de porter toutes les connaissances de l'humanité et de redescendre
en bas de la grotte, de sortir au pied et de la montagne et de remonter.
Si vous portez des connaissances, alors bien sûr vous sentirez obligé de
le faire ; ce sera un processus graduel, et peut-être que vous n'atteindrez
pas le sommet de la montagne avant votre prochaine vie — vous devrez
renaître, récupérer vos quatre premiers corps et recommencer de là où
vous êtes parti. C'est-à-dire depuis le sommet de la grotte, de la qua-
trième dimension. Mais vous pouvez procéder autrement, vous pouvez
sauter du sommet de la grotte au sommet de la montagne en un instant,
vous pouvez sauter de la quatrième à la cinquième, à condition d'aban-
donner toutes vos connaissances, car seul l'informe peut transcender le
mur. Rappelez-vous qu'à partir du quatrième corps, il faut regarder vers
le haut, pas vers le bas, au pied de la montagne, elle-même scotchée au

309
sol, mais toujours vers le haut, au-delà de la montagne, au-delà du som-
met ensoleillé, à travers l'espace infini.
Donc, la première étape est d'abandonner toute recherche, tout effort —
acceptez-vous tel que vous êtes. La deuxième étape est d'abandonner
toutes vos connaissances — acceptez votre ignorance. La troisième
étape est de laisser tomber tous les devoirs. N'emportez aucun devoir
avec vous. Vous ne devez pas être quelqu'un d'autre ; dans le Royaume
de Dieu l'on ne s'attend pas à ce que vous soyez quelqu'un d'autre que
vous ne l’êtes, et que vous fassiez quelque chose qui ne vous correspond
pas. Affirmez votre divinité et permettez-vous juste d’être vous-même.
Détendez-vous et soyez vous-même. Grandissez dans votre puissance et
soyez-vous même. N'ayez pas peur de grandir dans votre puissance par
peur de faire culpabiliser ceux qui ne veulent pas fleurir, ceux qui at-
tendent de vous que vous répondiez à vos devoirs, à leurs attentes, que
vous les serviez et portiez leurs responsabilités et leurs connaissances
sur vos épaules. Ne continuez pas à vivre dans l'ombre, et n'attendez pas
que les ténèbres acceptent votre lumière, votre croissance, votre puis-
sance, votre signature. Si vous n’essayez pas de devenir quelqu'un
d'autre, ou de devenir quelqu'un pour les autres, vous vous détendez
simplement et grandissez dans votre puissance sans aucun effort ; la
grâce surgit. Alors vous êtes plein de grandeur, de splendeur, d'harmo-
nie et de grâce pour les autres ; ceux qui sont prêts pour leur propre
floraison et ouverts à recevoir les fruits juteux de votre nature abon-
dante. Ainsi, vous avez laissé tomber vos recherches, vos efforts, vos
connaissances, vos devoirs, vos fruits. Maintenant, la dernière étape est
d'abandonner toutes les graines que vous avez semer, d'abandonner vos
racines, afin de pouvoir vous abandonner totalement à l'inconnais-
sable — vous devez abandonner le corps causal, le connaisseur. Le sujet
doit abandonner toutes ses connaissances, toutes les causes, toutes les
graines et tous les effets qui le maintien à souffrir dans le monde. Le
sujet ne doit pas seulement abandonner les causes, il doit aussi aban-
donner les effets ; il est lui-même l'effet d'une cause et la cause de
d'autres effets. Maintenant, le connaisseur doit totalement disparaître,
et pour cela, il faut commencer à brûler toutes les graines, à brûler tout
le karma, à brûler le corps causal. C'est le travail à réaliser avec le cin-
quième corps, d'un être qui à atteint le cinquième corps et qui cherche à
aller au-delà ; ce travail commence à partir de la cinquième dimension.
Un connaisseur qui abandonne ses connaissances reste toujours un soi-
disant connaisseur. Alors en fait, à moins qu'il ne soit différent, totale-
ment différent, il n'y a aucune possibilité de savoir, de travailler, de vivre
et de mourir efficacement dans le Royaume de Dieu — en tant que Dieu
immuable, pour Dieu.
Une personne qui a bien vécue sa vie, vivra la mort comme elle a vécu
sa vie. Vous ne pouvez pas mourir avec le sourire si vous n'avez pas vécu

310
la vie avec le sourire, de manière existentielle. Quand vous vivez la vie
de manière existentielle, la conscience est là, la béatitude est là, l'extase
est là, tout est là, à l'intérieur de vous-même. Si vous vous connaissez
complètement, vous le savez, vous êtes rempli de conscience, rempli de
béatitude. Vous ne pouvez pas le savoir si vous n'avez pas connu la béa-
titude ; vous ne pouvez pas vous connaître complètement à moins que la
béatitude ne soit connue, parce qu'une personne qui n'a pas atteint la
félicité du nirvana continuera à s’échapper dans le monde, à s'échap-
per d’elle-même — toute sa vie n'est qu'une évasion. Certaines choses
sont importantes pour vous parce qu'elles vous aident à vous échapper,
cela peut être un travail, cela peut être un jeu vidéo, cela peut être des
groupes de soutien. C'est pourquoi vous êtes tous orientés vers les
autres et orienté à faire comme les autres. Même si l'un devient reli-
gieux, il créé Dieu comme l'autre pour échapper à son vide intérieur ; il
devient orienté vers l'autre, il devient orienté vers une image de l'autre
; la même erreur se répète. Si vous ne vous connaissez pas, vous ne pou-
vez pas connaître les autres, vous ne pouvez pas connaître Dieu, il se
peut que vous ne connaissiez que des illusions.
Dans la cinquième dimension, dans le nirvana, il faut chercher à at-
teindre le nirvana, il faut être à la recherche de soi-même à l'intérieur,
et à la recherche de la félicité du nirvana toujours à l'intérieur. À partir
de la cinquième dimension, il ne s'agit plus d'intérieur et d'extérieur. Il
ne s'agit pas d'une recherche intérieure ou extérieure, mais d'un « être
en recherche ». Avant le cinquième corps, toutes vos recherches, toutes
vos connaissances sont inutiles — vous êtes inutile. Ce n'est qu'au cin-
quième corps, après avoir compris le logos, le dharma, le sens, la voie,
la vie et toute l'existence, que l'ordre est nécessaire, que vous êtes né-
cessaire. Au-delà de la cinquième dimension, les choses deviennent plus
faciles et spontanées, même si vous jetez toutes vos connaissance,
même si vous ne suivez aucun sens de la vie, votre vie aura énormément
de sens parce que vous connaissez d'ores et déjà son origine, sa voie, sa
destination et son sens. La sixième dimension est cosmique. La tension
pour passer de la cinquième à la sixième est à l'intérieur de vous, entre
vous — vos sentiments d'individualité, vos limitations — et le cosmos il-
limité. Même dans le cinquième corps, vous serez cristallisé, incarné
dans votre corps causal et spirituel ; vous serez une personne, un égo.
Cette « personne spirituelle » est la cristallisation à briser pour le sixième
corps. Donc pour parvenir à une existence fluide et dynamique avec le
cosmos, pour ne faire qu'un avec le cosmos, vous devez cesser d’être
une personne. Le capitaine Barbosa dit : « Il faut se perdre pour trouver
l'introuvable, sinon tout le monde trouverai l'introuvable. » Cette décla-
ration concerne la sixième dimension. Jusqu'à la cinquième, elle ne peut
pas être comprise, mais à partir de la sixième, c'est la seule chose à

311
faire, la seule possibilité rationnelle : se perdre. Vous vous êtes amélio-
rés, vous vous êtes cristallisés. Jusqu'au cinquième corps, la cristallisa-
tion, l’égoïsme, l'individualité peuvent être portés, mais si quelqu'un in-
siste pour être un individu, il n'ira jamais plus loin que la cinquième di-
mension. Tant de systèmes spirituels stagnent dans la cinquième dimen-
sion, tant d'égos spirituels y sont coincés. Tous ceux qui disent que l’âme
à sa propre individualité, et que l'individualité restera après la mort, que
l'individualité restera même dans un état libéré — que vous serez tou-
jours un individu, éternellement incarné dans votre égoïsme — tous les
systèmes et toutes les personnes soi-disant religieuses qui disent cela,
sont coincés dans la cinquième dimension, attachés à leur cinquième
corps. Dans un tel système, il ne peut pas y avoir de concept de Dieu,
c'est impossible, il ne peut pas y avoir d'union. Seul celui qui est prêt à
se perdre, et ceci même s'il doit aller jusqu'au bout du monde... — voire
au-delà ! peut écumer les sept dimensions, atteindre le septième Ciel et
être libre comme un Dieu.
Le concept du surhomme commence avec le quatrième corps quand
l'homme commence à s'intégrer avec sa divinité, et arrive à son apogée
dans le cinquième. Quand le surhomme affirme sa divinité, il n'est plus —
il renaît en tant que Dieu. Le concept de Dieu ne vient qu'avec le sixième
corps. « Dieu » signifie l'individualité cosmique, ou il voudrait mieux dire,
la non-individualité cosmique. Ce n'est pas que « je » existe ; c'est la
totalité en vous qui vous a permis d'exister. Vous n’êtes qu'un point, un
lien entre des liens infinis de l'existence. Si le soleil ne se levait pas,
vous ne le serez pas. Il est urgent donc, de coopérer avec le Soleil pour
que la lumière naisse en vous, ici-et-maintenant, à l'intérieur de vous, et
la semence germera. Si la vibration cosmique, le son transcendantal
n'était pas, vous n'auriez pas pu arriver jusqu'ici. Vous n'aurez jamais
existé, votre cœur n'aurait pas pu gérer la circulation et battre, votre
flamme se serait éteint. Vous êtes ici parce que le Soleil existe, vous
êtes ici parce que le son primordial et immuable existe, même quand le
soleil se couche. C'est si loin, c'est si haut et vous êtes si bas, mais c'est
quand mème là, même quand le Soleil se couche, partout où vous vous
trouvez, vous êtes un avec les étoiles et le cosmos. La Lune est une autre
partie de votre être, qui éveille en vous d'autres forces. La Terre est
aussi une autre partie de votre être, qui éveille en vous d'autres forces.
La Terre est du Soleil inversé. Si la Terre meurt, comme tant de planètes
ont été détruites, et comme la diversité de la vie qui se trouve dans le
sol de votre terre est en train de disparaître, vous ne pourrez plus y vivre
parce que votre vie ne fait qu'un avec la vie de la Terre.
Des scientifiques disent qu'il y a des étoiles qui ne sauront jamais que
votre Terre a jamais existé parce qu'au moment où leur lumière l'attein-
dra, la Terre aura disparu, le Soleil sera mort. Ils ont commencé le voyage
quand la Terre et le Soleil n'existaient pas encore, et ils atteindront

312
quand les deux seront terminés. Ils ne sauront jamais qu'une planète
terre comme la vôtre a jamais existé ! Pourtant, les scientifiques sont
choqués et surpris au fur et à mesure que leurs instruments de mesure
de distance deviennent de plus en plus subtils et raffinés, parce que
chaque jour de nouvelles étoiles sont découvertes. Ils ont trouvé des
étoiles dont la lumière a commencé à venir vers la Terre, à être vu depuis
la Terre, quand il n'y avait pas de Terre. Dans cette mesure, tous ce qui
est découvert et sera découvert dans l'espace lointain existe déjà à
l'intérieur de vous, si vous ne faites qu'un avec tous le cosmos, alors ce
que les scientifiques découvrent et découvriront dans le ciel ne vous sera
pas étranger. À l’œil nu dans la nuit, vous ne voyez et pouvez compter
qu'environ trois cent à trois mille étoile dans le Ciel. Maintenant la
science dit qu'il y en a plus de trois cent sextillions ! Et ce nombre con-
tinue de grandir. Quand le vieil homme de l'antiquité ne voyait que trois
cent à trois mille étoiles dans le ciel, cela ne veut pas dire que toutes les
étoiles que la science à découvert depuis n'existaient pas.
Jusqu'à la cinquième dimension, l'Univers est en expansion, les hommes
et les peuples s'éloignent entre eux, et les étoiles s'éloignent entre elles.
Maintenant, la science a redécouvert le concept du Multivers et même
les Univers semblent s'éloigner entre eux. Albert Einstein a dit : « Leur
nombre est infini, et surtout, ils s'enfuient à la même vitesse que la lu-
mière d'un centre que nous ne connaissons pas. Ils se répandent tous de
plus en plus loin. » Il semble que l'idée au Moyen-Âge ait peut-être été
une idée ancienne et ancienne, mais les étoiles étaient plus proches. En
des millions d'années, ils se sont enfuis loin — et certainement votre
terre n'est pas le centre ; il est si petit qu'il est presque négligeable.
Même votre grande étoile, qui est six mille fois plus grande que la terre,
est une étoile médiocre ; il y a des étoiles des milliers de fois plus
grandes que votre soleil. Et la science n'a pas été en mesure de trouver
le centre d'où ils s'échappent dans toutes les directions. Dans la sixième
dimension, le concept du Multivers est dépassé : maintenant, c'est un
Univers à part entière. Les frontières se mêlent et se rencontrent. Et
même s'il existe d'autres personnes, d'autres esprits, d'autres Univers,
vous n’êtes pas là, séparés, comme plusieurs Univers. Vous êtes dedans
palpitant au cœur même, alors vous avez atteint le sixième corps, palpi-
tant, c'est un corps cosmique. Le corps devient la Terre, la Terre devient
la planète, la planète devient le Soleil, le Soleil devient l'étoile, l'étoile
devient votre femme que vous aimez, la mère de l'existence, et tout se
rencontre et se mêle les uns aux autres. Tout existe dans une chaîne
d'existence. Ce n'est pas que vous êtes des Univers, vous êtes le Multi-
vers. Un être multi-dimensionnel et unidimensionnel. Pour atteindre la
sixième dimension, le sentiment d'individualité est la seule tension en-
vers le sentiment de la multi diversité — un sentiment unidimensionnel
et transcendant, sans limitation, sans commencement et sans fin ; un

313
sentiment non pas de soi mais de nous. Et le « nous » inclut tout ! Pas
seulement nos existences antérieures, mais les existences présentes et
les existences prochaines. Pas seulement les personnes qui ont vécu
dans le passé, mais aussi les personnes que nous avons été dans notre
enfance, sont nos existences antérieures. Pas seulement les personnes,
pas seulement les êtres organiques, mais tout ce qui a jamais existé, tout
ce qui existe, et tout ce qui existera est notre existence. Nous sommes
le monde. « Nous » signifie l'existence elle-même. Lorsque le cercle de
la vie et de la mort est complet, dépourvu d'individualité, de la crainte
des sentiments individuels, des sentiments d'infériorités et de supériori-
tés. L'on reconnaît la source commune de toutes les existences, les ori-
gines communes des rêves de l'Humanité qui murissaient dans le sein
des temps, de ses désirs, de ses espoirs et de ses craintes, et surtout, sa
destinée. Non seulement nous découvrons notre interdépendance dans
le grand miracle qu'est l'existence. Mais en plus, en rassemblant notre
immense richesse multidimensionnelle pour créer une pierre philoso-
phale, nous participons au merveilleux plan du dharma, de la création
éternelle.
Seul un Christ, un Dieu ou un Bouddha, qui vivent dans la dimension de
l'éternité et qui travaillent tous ensemble pour l'accomplissement d'une
seule et même œuvre éternelle, peuvent dire quelque chose sur la qua-
trième dimension et les dimensions supérieures. Les autres peuvent en
parler, mais ils n'en savent rien. Je vois beaucoup de gens parler de la
cinquième dimension sur internet. Mais parler de la cinquième dimension
est idiot. Parce qu'ils n'ont même pas vécu et traversé la quatrième. La
cinquième dimension est celle d'un autre monde, d'un autre Royaume.
Maintenant, tout est différent. Non seulement, il n'est pas question d'ex-
térieur et d'intérieur, mais il n'est pas non plus question de haut ou de
bas, de bonheur et de malheur. La question maintenant est de savoir s'il
y a un centre ou non. Le bonheur et le malheur, la vie et la mort, l'amour
et la haine, sont des choses qui se passe à la périphérie du cercle de
l'existence. Si vous êtes centré en vous-même, ancré dans l'existence,
rien ne peut vous déstabiliser, rien ne peut vous émouvoir, rien ne peut
vous toucher, pas même la mort. Une personne est sans centre au moins
jusqu'au cinquième — elle est divisée en différentes parties. D'un côté
est le corps physique, de l'autre est l’âme ; et entre les deux, il y a le
corps éthérique ou vital, le corps astral ou émotionnel et le corps mental.
Avant le cinquième corps, il y a toutes les chances qu'une personne
puisse devenir plusieurs personnes simultanément, qu'elle se divise en
cinq énergie différente. Une partie d'elle se déplace vers le bas, s'ac-
crochant au premier corps, une autre partie s'accroche au second, une
autre au troisième, une autre encore est en train de monter, un autre va
ailleurs, on ne sait où ; il n'a aucun centre en lui. Ce n'est que dans la
cinquième dimension qu'il y a une possibilité d'atteindre un centre :

314
l'unité, l'universalité, la totalité. Mais dans le cinquième corps, le cœur
spirituel devient l'égo, l'égo devient total. Alors ce centre sera un obs-
tacle pour de nouveaux progrès. Chaque étape qui était une aide devient
un obstacle a de nouveau progrès. Le présent ne serait être une perpé-
tuelle répétition du passé. Pour transcender la cinquième dimension,
vous devez donc abandonné votre cœur spirituel, votre égo spirituel.
Vous devez quitter la spiritualité pour transcender. C'était utile jusqu'ici
pour transcender et atteindre le sommet de la montagne, mais cela de-
viendra un obstacle si vous vous y accrochez, si vous vous y obstinez, si
vous avez peur de partir, vous tournerez en rond.
Jusqu'au cinquième corps, la spiritualité doit naître, le sens doit être
porté, un centre doit être créé. Puis abandonné, le centre doit être aban-
donné, le sens doit être jeté et oublié, la spiritualité doit mourir — vous
n'en avez plus besoin, vous savez que vous êtes total. Georges Gurdjieff
a dit que ce cinquième centre est la cristallisation. Une fois que la cris-
tallisation est brisée, une fois que la forme, le corps spirituel meurt, vous
renaissez dans le monde spirituel, en tant que pure entité spirituelle.
Maintenant, il n'y a pas de serviteurs ; le Maître à pris les choses en
main. Maintenant, le Maître est le Maître de son existence et le Maître
de l'existence n'a besoin de rien. Les mots changent, les temps chan-
gent, le monde change, mais le présent, la joie, la félicité qu'apporte le
silence ne change pas. Le Maître de l'existence n'a pas de buts person-
nels, le désire que les choses soient différentes de ce qu'elles sont. Vous
commencez à plonger à travers le regard de votre bien aimée ; il est
certes difficile de dire quoi que ce soit. Vous commencez à plonger dans
l'amour d'une manière subtile, à ressentir votre union, à ressentir l'unité,
votre état universel. Au commencement était le silence. Préservez-vous
par le silence ; laissez-vous porter par l'aile puissance du silence et de
la vibration cosmique et vous traverserez l'existence sans fatigue. La
cinquième dimension n'est qu'une présence, une présence silencieuse,
une présence lumineuse, une présence débordante, palpitante, vivante,
consciente. Les êtres de la cinquième dimension se rassemblent autour
de Dieu, non pas pour le suivre à l'aveugle, mais pour s'imprégner de sa
présence et pour être inspiré par son silence. Face à l'existence, dans
son mouvement, vous tombez plus facilement dans votre être intérieur.
Face à l'existence, vous voyez votre propre vérité intérieure et dans son
silence, vous tombez plus facilement dans le silence de votre propre
existence. Si vous avez atteint votre centre, si vous pouvez ressentir
votre union, ressentir cette unité, votre état existentiel, vous êtes béni.
Il y a tant d'histoires, dans lesquelles, juste par un contact, juste par un
regard, qui renvoie à la source même de l'existence, quelqu'un s'est
éclairé. Cela ne vous paraît pas rationnel. Comment est-ce possible ?
C'est possible ! Le regard perçant d'un Maître dans vos yeux suffit à
changer votre être total — vous vous sentez rafraichi, neuf, authentique.

315
Mais cela ne peut arriver et durer que si vos yeux sont simplement vides,
toujours ouverts, comme une vallée, au fond de laquelle les eaux de votre
esprit, sont silencieuses. Au fond de laquelle, le miroir de l’âme, polie
par le vide sublime, reflète l'existence dans ces eaux primordiales. Mais
ce n'est pas votre expérience, soyez simplement un témoin alerte, un
observateur, silencieux. Vous êtes au centre et à la fois au-delà du
centre. Vous vous en éloignez pour entrer dans la sixième dimension.
Souvent, lorsque l'on regarde les yeux d'un jeune enfant, il n'y a aucune
trace de soi, seulement un vide lumineux, le centre n'est qu'un vide lu-
mineux. Si vous pouvez éclairé se vide par votre seule présence, vous
serez immédiatement différent, illuminé comme une pure entité spiri-
tuelle, informe.
Donc, à partir du cinquième corps, la question n'a plus du haut, ni du bas,
du côté, de l'intérieur, de l'extérieur, la réponse n'est pas une montagne.
La question est de savoir s'il faut être avec un égo ou sans égo. Et c'est
la chose la plus difficile de toutes à perdre. C'est si difficile de répondre
à cette question parce quoi que vous répondiez, c'est l'égo qui réponds.
L'égo n'est pas un problème jusqu'au cinquième corps parce que le pro-
grès est épanouissant pour l'égo. Mais une fois que vous êtes sorti hors
du monde temporel, ce qui était vu comme du progrès est maintenant vu
comme une perte de temps. Maintenant, personne ne veut être schizo-
phrène, tout le monde préférerait avoir une personnalité cristallisée
dans le monde mondain. Ainsi, chaque chercheur peut progresser vers
le cinquième corps. Mais tout ce que vous avez utilisé pour progresser
doit être abandonné pour aller au-delà du cinquième corps, parce que la
méthode progressive est liée à l'égo ; à travers tous les types de mé-
thodes que vous pouvez utiliser, l'égo est renforcé.
Les quatre premiers corps et leurs chakras ont été divisés en deux : la
dualité se termine ici avec le chakra Viśuddha par le cinquième corps.
La différence et la discrimination qu'il y a entre l'égo et le non-égo dure
jusqu'au quatrième corps ; après cela, c'est terminé. Vous pouvez tou-
jours parler des gens égotiques, mais cela fait de vous une personne
égotique. Les gens plus les égotiques sont ceux qui critiquent l'égo des
autres en parlant de spiritualité. Dans le monde temporel, votre égo peut
être non-spirituel, ou à l'inverse, être spirituel ; progressivement et pa-
radoxalement, cela ne fait aucune différence. Si vous observez de très
près l'égo non-spirituel d'une personne dont l'égo est devenu spirituel,
vous verrez que cette personne n'a pas changé, peu importe le temps qui
s'est écoulé, et quelle forme l'espace a pris. L'égo de cette personne est
toujours là, malgré son apparence spirituelle et son hypocrisie, la dualité
est toujours là et son égo est facilement repérable. La conception dua-
liste de l'esprit d'une personne égotique raconte toujours toutes sortes
de stupidités que vous pouvez trouver partout, par exemple sur internet,
où circule de nombreux messages spirituels sans valeurs, des mensonges

316
doux. La forme, la raison, le type de message et le message lui-même
peut être sophistiqué, et une chose est sûre, ces messages vous appor-
tent de bonnes vibrations, vous vous sentez mieux, mais ces trop bonnes
vibrations vous rendent hypocrites. C'est comme de l'opium, vous prenez
chaque jours quelques doses de bonne vibrations, et si par malheur, l'on
vous enlève votre dose, vous vous sentez mal, vous commencez à vous
mettre sur la défensive et à devenir agressif, faux, railleur. C'est ainsi
que beaucoup d'égo qui se cachent derrière un masque lâche et spirituel
se montrent. Et le pire, c'est que si vous vous en prenez à une sainte-
nitouche, combien d'autres personnes vont prendre sa défense et vous
dénigrer ! Le monde est rempli de soi-disant saints qui parle de respect
mais qui n'ont en réalité aucun respect envers personnes et encore
moins envers eux-mêmes. Tous ces gens certainement pas éveillés, n'ont
pas leur place dans le Royaume de Dieu. « Paix et sécurité ! » disent-ils
! Ou encore « Liberté, Égalité, Fraternité » ! Mais tôt ou tard, toute leur
moralité sera oubliée, tôt ou tard, vous verrez, bientôt, quand les choses
vont se précipiter — car lorsque la mort arrive, tout semble se précipi-
ter — les gens commenceront à s'entretuer, ils le font déjà, du moins en
esprit, chaque personne a déjà rêvé de tuer, et quand, bientôt, des mil-
liards de personnes suffoqueront à cause du réchauffement climatique,
quand des milliards de personnes n'auront plus à manger, souffriront et
mourront dans le besoin, que va-t-il se passer selon vous ? Oui, tout
semble aller pour le mieux pour l'instant. D'un côté les gens crèvent de
faim et meurent dans la misère, mais de l'autre, vous pouvez faire des
courses chaque jour et rêver, hélas, les rêves peuvent vite tourner au
cauchemar. Soyez alerte ! Je vous le dis — soyez alerte ! Parce que vous
ne savez pas quand ni comment le Seigneur viendra vous enlever la vie,
votre soi-disant vie, votre vie qui n'est qu'un rêve.
Dans la cinquième dimension, dans le Royaume de Dieu, à ce moment
précis, toute dualité cesse. Le paradis et l'enfer ne sont plus ; tous ceux
qui vivent une belle vie dans un soi-disant paradis et ceux qui souffrent
en enfer sont dans le même panier. Un individu du cinquième plan est
non duel : dans la cinquième dimension, il n'y a pas d'enfer ni de para-
dis — il n'a pas deux possibilités, mais une seule. C'est pourquoi c'est si
facile de transcender le cinquième plan, parce qu'il n'y a rien de con-
traire à développer ici ; il suffit de transcender la dualité et d'entrer.
D'abord, il est nécessaire d'atteindre le quatrième corps, ce qui est plutôt
long et difficile à développer et à transcender, mais ensuite, au moment
où vous êtes sorti hors du monde temporel, et que vous avez complète-
ment développé le quatrième corps, vous avez déjà développé tant de
capacité et de force qu'il est très facile d'entrer dans le cinquième corps,
au nirvana. Maintenant, le Diable et Dieu ne sont pas deux choses mais
une seule. Il n'y a rien qui puisse être appelé « Diable », tout est divin ;

317
saint.

Pour les chrétiens, les croyants, « Dieu a créé le monde. » Et si vous leur
demandé : « Qui a créé le péché ? » Ils répondront : « Le Diable ». Com-
ment cela peut-il être accepté ? Le diable crée le péché et dieu crée le
diable. Alors, qui est le vrai pécheur ? — le Diable ou Dieu ? Donc, soit
tout est saint, soit tout est impie ; ces deux attitudes sont correctes,
parce qu'elles sont non-dualistes. Ainsi, un individu du cinquième plan,
est soit totalement saint, soit il est impie, inconditionnellement ; il n'y a
pas de voie intermédiaire. C'est pourquoi c'est difficile de comprendre
un individu qui a atteint et développé le cinquième corps. Il peut bien
être Dieu, et parfois se comporter comme un Diable : c'est juste — il est
toujours divin, religieux, à partir du moment où les deux entités n'entrent
pas en conflit. Si vous êtes contre le Diable, alors vous êtes aussi contre
Dieu. Entre les deux, il y a des soi-disant religieux, mais toute leur théo-
logie consiste à entrer en conflit.
Le cinquième corps est le plus riche et le plus extatique, et cette extase
est vraiment très spirituelle. C'est l'aboutissement de toutes les contra-
dictions, la fin de tous les conflits, l'aboutissement de tout ce qui est
possible pour un individu. Le cinquième corps est le sommet de l'indivi-
dualité, le sommet de l'amour, de tout ce qui en vaut la peine. Les cica-
trices ont disparues. Maintenant, le corps spirituel aussi doit être perdu.
Ensuite, il y aura simplement une aura, pas de corps, pas de conflit, pas
de souffrance. Par conséquent, un individu qui a dépassé le quatrième
plan peut être appelé un Bouddha, un être éveillé. Quand vous réalisez
le cinquième corps, dès lors, vous n’êtes plus à l'intérieur des corps in-
férieurs et à l'extérieur des corps supérieurs. Maintenant, les quatre pre-
miers corps ne sont pas là, vous êtes au-delà de toute mesure.
Lorsqu'un individu atteint le cinquième corps, les quatre corps précé-
dents sont détruits, ils se désintègrent facilement. Mais si cet individu
de la cinquième dimension le désire intensément, il peut laisser toutes
les vibrations des corps inférieurs dans l'espace-temps. Lorsqu'une per-
sonne meurt, son corps physique tombe, et il en reste encore six. Lors-
qu'un personne atteint le cinquième corps, les quatre premiers tombent
et il n'en reste que trois, les quatre corps qui tombent peuvent être ré-
cupérés ; pour qu'un collectionneur par exemple, récupère les corps in-
férieurs que cet individu du cinquième plan a laissé derrière lui. Pour un
individu qui a atteint le cinquième corps, laisser derrière soi les quatre
corps inférieurs pour autrui n'est pas si difficile, le désir suffit, mais pour
un individu qui n'a pas appris à mourir avant de mourir, c'est une toute
autre affaire. Par exemple, si vous n'avez vécu que dans votre premier
corps, alors seul celui-ci tombera, et ce que vous laisserez derrière vous
ne sera qu'un cadavre couché au sol. Si vous avez vécu dans le deuxième

318
corps, votre corps vital et éthérique tombera et vous laisserez un vide
dans le cœur des gens... et ainsi de suite. Mais en réalité, à moins d'avoir
atteint le cinquième corps, vous ne pouvez pas vraiment savoir ce qui
arrivera à vos corps inférieurs. À partir du cinquième corps, vous pouvez
décider de laisser tomber vos quatre corps inférieurs, mais ce choix ap-
partient qu'à celui qui a atteint l'éveil et la cinquième dimension. Si vous
ne l'avez pas atteint, et que vous avez vécu dans le deuxième corps, il
est fort probable que celui-ci ne tombe pas et qu'il reste avec vous pour
un temps, conditionnant ainsi à l'avance votre prochaine vie — dans
toute sa complexité. Il est difficile de savoir avec certitude ce qui sera
laissé derrière vous lorsque vous mourrez, mais pour un être éveillé dans
la cinquième dimension comme le Bouddha, c'était une chose facile.

La peur de la mort et les conflits entre la vie et la mort qui apparaissent


contradictoires dans les dimensions inférieures, disparaissent dans la
cinquième dimension. La vie et la mort ne sont plus deux choses oppo-
sées et contradictoires, mais une seule et même chose ; deux choses
complémentaires. Cette différence vient au moment de l'éveil avec l'at-
teinte du cinquième corps. Avant d'atteindre ce plan d'existence, quoi
que vous faites dans le monde temporel, c'est une action inconsciente, à
laquelle vous ne pouvez pas faire confiance. De nombreuses fois, j'ai dit
que je ferais ceci ou cela, tel ou tel jour — ne me croyez jamais ! Je n'ai
aucune notion du temps. Quelle est la valeur des promesses faites dans
le temps ? Dans le monde temporel, je peux promettre : « C'est une re-
lation à vie. » Mais après la mort, lorsque je renaîtrai, je le nierai parce
que ce n'était pas ma promesse, mais celle d'un vieil homme mort — à
chaque instant, je suis un homme nouveau. Vous ne pouvez pas faire
confiance à un individu qui ne vit pas dans votre monde temporel. Donc,
ne me faites pas confiance, sinon, c'est une action inconsciente, une
confiance aveugle. C'est comme une promesse faite dans le sommeil. Un
moment, un homme jure d'aimer et de chérir sa bien-aimée toute sa vie
et l'instant d'après, il est tout à fait capable de l'oublier. Ce pauvre
homme n'est pas à blâmer. La valeur d'une promesses faites dans le som-
meil est fictive, c'est juste un rêve. Vous ne pouvez pas faire confiance
à une personne endormie tout comme vous ne pouvez avoir confiance en
rien étant vous-même endormi et ayant peur de la mort ; de vous éveiller.
Votre monde est entièrement un monde de gens endormis et de rêveurs
; c'est pourquoi il y a tant d'angoisse, tant de confusion, tant de conflits,
tant de chaos. C'est tout ce que font les gens endormis.
Il y a une autre différence importante entre une personne non-éveillé et
un être éveillé que vous devez prendre un compte. Une personne endor-
mie ne sait pas qui elle est, alors elle s'efforce toujours de montrer aux
autres qu'elle est ceci ou cela, quelle a fait ceci et cela. C'est ridicule,
elle essaie de mille façon de faire ses preuves, n'y parvenant jamais.

319
Parfois, un homme gravit les échelons de la politique et se déclare être
important. Parfois, un homme construit une maison, affiche sa richesse,
ou il place une femme sur un piédestal ou il séduit une femme fatale et
montre sa force. Il essaie par tous les moyens de faire ses preuves. Et
dans tous ces efforts, ces actions inconscientes, il agit en fait sans le
savoir, et sans découvrir par lui-même qui il est. Une personne endormie
ne sait pas qui elle est. Avant d'atteindre l'éveil entre la quatrième et la
cinquième dimension, vous ne pouvez pas trouver la réponse. Le cin-
quième corps est appelé le corps spirituel parce que là vous obtenez la
réponse à la quête de « qui suis-je ? » Le cinquième corps est aussi appelé
corps causal parce qu'en remontant la loi de la cause à effet, vous pouvez
savoir qui vous êtes. Quand le corps causal s’arrête une fois pour toute,
quand vous n’êtes plus ni l'effet d'une cause ni la cause d'un effet ; le «
je » et sa prétention d’être quelqu'un de spécial disparaît — vous attei-
gnez votre véritable être.
Maintenant, transcender la cinquième dimension à ses propres danger.
Face à la mort, les conflits et les problèmes de l'individu se terminent
parce qu'ils sont si insignifiants face à la mort ; au porte de la mort, les
conflits et les problèmes individuels disparaissent. Vous avez vécu la vie
intensément, vous avez voyagé à travers l'espace-temps, vous avez ap-
pris à vous connaître vous-même, et cette connaissance est si riche, si
intime et orgasmique que vous voudrez peut-être terminé votre voyage
ici ; vous êtes tellement épanoui que vous êtes prêt à mourir maintenant.
Vous avez atteint un tel sommet que la mort apparaît juste comme la
floraison ultime de votre voyage. Vous n'aurez peut-être pas envie de
continuer à vivre et à souffrir après l'illumination. Maintenant, le danger
est de rester dans la cinquième dimension, au nirvana. Avant les dangers
qui existaient étaient tous concernés par la douleur, de peine et de dé-
tresse... Maintenant, les dangers qui commencent sont remplis de béati-
tude. La félicité du nirvana dans la cinquième dimension est si captivante
qu'il est possible que vous n'ayez pas la force de la quitter et d'aller plus
loin ; raison pour laquelle la plupart des personnes meurent systémati-
quement au moment de l'illumination. Par conséquent, l'individu qui
entre dans cette dimension doit être très attentif à ne pas s'accrocher à
la béatitude et à tout ce qui semble positif, afin que cela ne l’empêche
pas d'aller plus loin. Je vois tant de personnes qui parlent de la cinquième
dimension et qui parlent d'amour, de bonne vibrations, mais ces per-
sonnes y sont coincées pour des vies et des vies parce qu'elles sont si
naïfs, si accrochés à ces vibrations positives et hypnotiques qui sortent
de nulle part, qu'elles ne peuvent pas aller au-delà. Et à moins d'aller
au-delà, vous ne pouvez pas vraiment connaître et développer le cin-
quième corps, ni avoir une vue globale des cinq premiers plans.
Entre la quatrième et la cinquième dimension, vous ferez l'expérience de
la béatitude suprême, vous serez au sommet de la gloire et vous serez

320
aussi en train de vous baigner dans sa source remplie d'extase. Une
grande transformation se produit en celui qui s'est connu lui-même ; de
la source jusqu'au sommet, de l'obscurité à la lumière. Mais ce n'est pas
tout, il y a encore beaucoup à faire, mais c'est difficile d'en parler et de
s'y engager, parce que maintenant, les mots ne peuvent pas aller au-
delà de la cinquième dimension.
Lorsque l'expérience du cinquième corps se termine, vous ne pouvez plus
rien dire. Dans la cinquième dimension, vous pouvez dire qu'il y a de la
béatitude ; il y a une réalisation de soi, il y a un éveil au bout du chemin,
il y a une explosion — au bout du chemin, tout explose ! Tout cela peut
être vécu puis décrit ; c'est tout ce que les mots peuvent exprimer. Il n'y
a rien de plus beau et de plus riche que vous pouvez faire avec les mots
si ce n'est que de partager votre expérience : Sat Chit Ananda — la vé-
rité, la conscience, la félicité. C'est ainsi que vous pouvez décrire votre
expérience de la cinquième dimension, mais ce n'est pas la forme du moi
suprême, l'ultime n'a pas été atteint. Vous pouvez atteindre le cinquième
corps parfois connu sous le nom de corps de béatitude, Sambhogakâya
est le corps le plus intime — mais toujours le corps. Lorsque le quatrième
corps est purifié, lorsque le quatrième corps devient totalement trans-
parent, lorsque le corps causal est brûlé, le cinquième est réalisé, parce
que le quatrième devient transparent, le cinquième est directement res-
senti ; quand le corps causal est ressenti après le dépassement des
quatre premiers corps, ce qui est atteint est le cinquième corps. C'est
pourquoi, en méditation, lorsque vous entrez profondément à l'intérieur,
vous pouvez ressentir de la béatitude. Dans la méditation, quand vous
méditez profondément, quand vous plongez profondément à l'intérieur,
quand vous êtes profondément dans la conscience, vous ne ressentez
pas la conscience, vous ressentez la félicité. Au début, cette félicité est
superficielle, sa valeur spirituelle est nulle. Beaucoup se sentent apaisés
en méditant, alors ils répètent et continuent à méditer pour fuir le tu-
multe quotidien. Ce calme, cette félicité n'est pas la vraie félicité — sa
valeur spirituelle est nulle. Mais lorsque vous commencez vraiment à
plonger à l'intérieur, quand vous êtes vraiment dedans, profondément
dedans, vous commencez à ressentir de la béatitude, vous commencez à
ressentir une douche de lumière se déverser sur vous, cela signifie que
vous avez maintenant commencé à être conscient.
Grâce à la conscience, la quatrième dimension devient transparente, et
vous entrez dans la cinquième. Non seulement, parce que le quatrième
corps devient transparent, vous pouvez voir à travers le quatrième plan,
mais vous pouvez aussi le traverser sans aucune résistance — le qua-
trième plan est juste un passage ; le cinquième plan est juste une ouver-
ture. Le cinquième plan est le nirvana, le Royaume de Dieu. Le cinquième
corps est le corps de la béatitude, parce que pour la première fois vous
êtes dans le Royaume de Dieu. Et la béatitude ne se trouve pas ailleurs,

321
c'est toujours là. Et vous découvrez Dieu en transcendant la cinquième
dimension. La cinquième dimension ou le Royaume de Dieu aussi n'est
qu'un corps et doit être transcendé ; la béatitude que vous ressentez la
première fois que vous entrez dans le Royaume de Dieu doit aussi être
transcendée. Il faut retourner travailler pour manifester ce Royaume de
Dieu en ce bas-monde matériel. Il faut aller au-delà de la béatitude in-
dividuelle, parce que si vous ne pouvez pas aller au-delà la béatitude,
vous êtes toujours hors du centre ; la béatitude est toujours une expé-
rience, une expérience individuelle, et l'expérimentateur est toujours
au-delà. Quand il n'y plus de corps, quand le Royaume de Dieu n'a plus
de frontière, il ne reste que Dieu. Lorsque le corps et la forme disparais-
sent, et quand il n'y a pas d'expérience, quand il n'y a pas de nom, dans
cette conscience invisible et infinie, il ne reste que l'expérimentateur.
Quand vous l'avez atteint, alors même pendant votre sommeil vous êtes
éveillé. Un individu éveillé, vraiment complètement éveillé, l'est aussi
pendant le sommeil. Il ne dort jamais réellement. Il lui arrive bien sûr de
dormir, il est important de dormir car c'est bon pour la santé, mais seul
son corps dort ; l'expérimentateur à l'intérieur est éveillé pour toujours.
S'il se rend dans son sommeil, il le sait ; s'il ne le sait pas, il le sait. S'il
est couvert d'une couverture, il le sait ; s'il ne l'a pas fait, il le sait aussi.
S'il se retourne sans cesse dans le lit, il le sait, s'il ne bouge pas, il le
sait aussi. S'il rêve, il le sait ; si il ne rêve pas, il le sait aussi. Sa cons-
cience ne se relâche pas dans le sommeil, peu importe l'obscurité qui
l'entoure, sa conscience continue de briller ; celui qui atteint la cin-
quième dimension est complètement débarrassé de toute inconscience.
Une personne éclairée est éveillée 24h sur 24 et tous les jours. Pour un
individu qui n'a pas atteint l'éveil, son état est tout le contraire, il est
endormi 24H sur 24 et tous les jours : même lorsqu'il agit la journée, une
partie de lui est profondément endormie. Les gens semblent travailler,
les gens vont au travail chaque jour, mais c'est juste un rêve, ils ne tra-
vaillent pas, ils dorment, ils rêvent. Lorsqu'en voiture vous rentrez à la
maison chaque soir, vous appliquez le frein lorsque vous atteignez votre
porche. Mais ne vous faites pas l'illusion que vous faites tout cela cons-
ciemment. Cela se produit inconsciemment par la seule force de habi-
tude. Tout le monde se croient éveillés, mais tout le monde vit comme
des somnambules ; n'importe qui pourrait avoir un accident !
Tout ce que vous faites, quoi que vous faites, toutes les expériences ap-
partiennent aux cinq premiers corps. Et quand il n'y a pas d'expérience,
quand vous n'avez plus rien à expérimenter, quand il ne reste que le
connaisseur, vous avez atteint le sixième corps, le corps cosmique. Vous
n'existez pas avant le début du cosmos. Autrement dit, la non-existence,
le sommeil est l'état inné avant le début du plan spirituel. L'homme est
somnambule avant d'entrer dans le cinquième corps, et après le cin-
quième corps, la qualité de vie est l'éveil ; vous êtes existentiellement

322
actif, cosmique. À l'inverse, dans le cas d'un individu non-éveillé ; par
somnambule, je veux simplement dire que vous êtes existentiellement
faux, endormi, comme mort.
Ainsi, le plus grand obstacle sur la cinquième dimension, pour le cin-
quième corps, est la fausse joie, le bonheur illusoire que nombre de per-
sonnes soi-disant spirituelles éprouvent. Et derrière ce masque de bien-
heureux, il est possible de voir à quel point l'obstacle est immense, parce
que vous venez d'un monde de dukkha où il n'y a rien d'autre que la
douleur, la souffrance, l'insatisfaction, l'anxiété, la tension... la més-
existence et la mort. Dans ce monde, le bonheur n'est qu'une illusion,
une façade qui masque la réalité de la souffrance, et un obstacle à la
libération. Quand vous atteignez la cinquième dimension, et que vous
n'avez pas atteint l'éveil pour entrer mais que vous avez pris un rac-
courci, vous désirez irrésistiblement danser avec extase, vous perdre
dans cette énergie. Si cela arrive, alors vous n'aurez pas à vous perdre ;
vous serez tout simplement perdu. Il y a une grande différence entre se
perdre et être perdu. Un individu sur la bonne voie se perd, un individu
sur la mauvaise voie est perdu. Celui qui se perd pourra trouver une voie
sûre et ne deviendra pas des cendres, alors que celui qui est perdu mais
qui n’en est même pas conscient ne pourra trouver une voie sûre. En
d'autres termes, vous atteindrez un endroit captivant et hallucinant où
Māra vous séduira en vous envoyant de belles femmes, de bonnes vibra-
tions... vous deviendrez sûr de vous. Pourtant, être dans cet endroit rem-
pli de béatitude, c'est être perdu. Même si vous le souhaitez, vous ne
pourrez pas vous sauver ; et tant de personnes y sont coincés pour des
vies et des vies... il n'y a pas d'échappatoire.
Il est difficile de perdre son individualité, son égo pour atteindre le
sixième corps, le corps cosmique. Il faut se perdre, et même si l'égo est
intrinsèquement mort à ce plan d'existence, j'existe toujours. Com-
prendre que le cinquième corps, le corps causal, le corps spirituel, le
corps de la béatitude doit être brûlé, est important si vous voulez pro-
gresser sur la voie. Parce que être perdu dans la béatitude et l'abus de
la positivité est vraiment la pire manière d’être perdu. C'est très difficile
à surmonter, très difficile de se retrouver quand l'on est perdu et qu'on
prétend se connaître et être heureux. Souvent, il faut beaucoup de morts
et de naissances pour y parvenir ; ces morts sont négatives du point de
vue de la personne soi-disant positive — c'est vraiment absurde. Une
personne qui est contre la mort, est en fait contre la vie parce que la vie
n'est pas séparé de la mort. D'autres part, une personne qui est contre
la mort est forcément violente, elle ne peut pas être non-violente, c'est
impossible. D’où l'état actuel de l'Humanité — sa souffrance, son an-
xiété, son angoisse, sa tension — sa violence peut être brute et gros-
sière, ou pire, être douce et spirituelle ; sa violence peut consister à
rendre les gens spirituellement faibles. Les grands positivistes comme

323
les psychothérapeutes et les coachs de vie, ce sont tous des gens spiri-
tuellement faibles qui rendent les autres aussi spirituellement faibles ;
c'est vraiment l'âge noir de Kali où la spiritualité est à son plus bas ni-
veau et non l'inverse comme beaucoup de charlatans et de gourous le
prétendent en cette époque ; la spiritualité n'est pas à son top. Sur in-
ternet, il y a de plus en plus d'hypocrites qui se parent des marques de
l’être éveillé, sage et spirituel. Ne suivez jamais un coach de vie si vous
voulez vivre votre vie authentiquement ! Ne soyez pas une pâle copie
d'une pâle copie d'une autre pâle copie... Ces gens qui sont des pâles
copies et qui font tout pour que vous devenez à votre tour des pâles
copies, peuvent sembler gentils et très positifs — ils s'adaptent à vos
normes, vos définitions, votre moralité — je vous prie d’être plus vigilant
! Les positivistes sont souvent plus faux que les pessimistes. Leur posi-
tivité n'est pas une science exacte, elle est dénuée de valeur réelle. C'est
juste du désespoir, où le lent suicide de tous s’appelle « le bonheur » ou
de « la bonté ». Ils sont tous positifs et complices du suicide mondial que
traverse l'Humanité en cette sombre période.
Les forces négatives peuvent créer de plus belles choses que les forces
positives dénuées de valeurs spirituelles fortes, à condition de savoir les
utiliser. Je ne vous dis pas qu'il faut être totalement négatif, mais d’être
au-delà de la dualité des deux pôles opposés pour transcender la cin-
quième dimension et atteindre le corps cosmique, en faisant gaffe à ne
pas stagner de manière extrémiste dans la négativité ou la positivité.
Tout ce qui a été une fois une aide pour sauter d'un plan à l'autre, devient
ensuite un obstacle pour votre progression, pour le prochain saut. Oh !
Quand rien ne brouille la routine quotidienne, les conditionnements qui
façonnent votre esprit et guident votre comportements ne vous posent
guère de problèmes, si ce n'est que de vous tenir dans une consternante
routine, mais quand vous êtes à nouveau confronté à une situation ex-
ceptionnelle, le présent ne saurait être une perpétuelle répétition du
passé ! De plus, quelle garantie avez-vous de la validité des condition-
nements laissés par les générations passés ? Prenons un sujet essentiel
: le bonheur. En dépit de fugitifs moments de joie, d'euphorie et d'une
recherche sans retenue du plaisir, la plupart d'entre vous ne connaissez
pas vraiment le bonheur, la félicité, la béatitude. Mais vous prétendez
tous, en dépit de votre ignorance, rendre vos enfants et vos petits-en-
fants heureux, et vous suivez pour cela votre imagination, les préceptes
dictés par de prétendus maîtres à penser : acteurs, écrivains, philo-
sophes, psychologues, coachs de vie, cinéastes et autres idéologues mé-
diatiques qui imaginent tous détenir l’ultime vérité et être éveillés. Les
moyens à mettre en œuvre pour accéder au Graal sont à chaque fois
différents et souvent antagoniques. Là où le cœur bat la chamade, c'est
qu'aucun ne peint le même tableau. Quel espoir cela donne-t-il à vos

324
enfants et vos petits-enfants d’être plus heureux que vous et vos an-
cêtres ? Au final, la béatitude reste un rêve pour la majorité d'entre vous
et vous vous évertuez à lui trouver de pauvres substituts qui ne procurent
que des frustrations. Ainsi l'humanité s'est perdue, en suivant les che-
mins balisés de l'inconscience collectif, ancestrale, traditionnelle et or-
thodoxe. Ici, plus l'expérience de la joie est intense plus il y a de chance
que vous soyez perdu : l'expérience de la joie et de la béatitude devient
intense sur le cinquième plan et l'expérience est très positive, mais pour
que le cinquième corps soit entièrement développé, il faut être prêt à se
débarrasser de cette joie et de cette béatitude, à la transcender pour la
toute première fois de votre vie faire l'expérience de la liberté de l'exis-
tence dans la sixième dimension.
Quand le moi partira, et il partira dès que vous transcenderez la cin-
quième dimension, la souffrance partira également, l'éternité se fera
sentir ; vous sentirez que vous êtes tout proche de toucher une telle
chose. Nulle part ailleurs vous pouvez vous sentir si proche de l'éternel,
il n'y aura donc aucun sentiment de moi ; il ne restera que ce qui est,
éternel. Voici donc l'approche de la sixième dimension, de l’être, de la
félicité, de la vérité, de la réalité, de la conscience. Ici, vous êtes com-
plètement libre de votre petit moi. Maintenant, vous devez devenir in-
sensible parce que sinon vous deviendrez misérable, le poids de toute
l'existence vous écrasera si vous n'acceptez pas d'abandonner votre pe-
tit moi — vous vous sentirez impuissant ! Vous l’êtes ! Dans cette im-
puissance, résister, c'est être misérable. La seule chose à réaliser est de
se rendre. Acceptez de souffrir, et d'une manière ou d'une autre, au fond
de vous, vous sentirez que si vous continuez à vous élever, vous souffri-
rez ; vous sentirez que si vous continuez à souffrir, vous vous élèverez.
Vous sentirez aussi qu'avec le corps cosmique, il y a de fortes chances
que tout le monde cherche à vous descendre... vous devez devenir in-
sensible et arrêter de vous la jouer modeste, de vous faire petit parce
que vous ne voulez pas faire culpabiliser quelqu'un ou parce que les gens
pensent que vous êtes trop sûr de vous, trop royal, trop divin.
Une fois que vous êtes ouvert à tous les trésors que l'existence donne —
la félicité et la souffrance — vous devenez de plus en plus royal, et vous
atteignez le divin, le divin atteint, votre être devient finalement total.
Alors vous tombez dans l'océan primordial, dans le cosmos. Mais à cause
de la peur, vous créez des tours de passe-passe. Et tout le monde vous
respecte, personne ne veut que vous soyez total, parce que la totalité
est rebelle. Partout dans le monde, l'hypocrisie et l'obéissance sont res-
pectées, parce que ces caractéristiques donnent moins d'inconvénients.
Bien entendu, certes, il est vrai que l'hypocrisie et l'obéissance créent
des inconvénients. Mais pour la majorité des gens, c'est l'inverse, tout
est à l'envers ; vous devez être hypocrite et obéissant pour être soi-
disant respectable. L'Humanité, les sociétés, les religions, l'éducation,

325
les parents, ils forcent tous l'obéissance ; et puis vous respectez ces
gens. C'est pourquoi, dans la vie, il est difficile de trouver les génies qui
sont les premiers dans les universités ; en dehors des sociétés, dans la
vie réelle, ils sont tout simplement perdus. Vous pouvez être très talen-
tueux à l'école, mais d'une manière ou d'une autre dans la vie, vous êtes
perdu — vous vous sentez impuissant, vous avez peur. Il semble que les
modes de vies que vous avez appris soient différent de la vie. D'une ma-
nière ou d'une autre, vous n'avez pas encore vécu la vie qui est vraiment
la vie. Ce n'est que lorsque vous atteignez l'expérimentateur entre le
cinquième et le sixième plan que vous pouvez avoir la dignité de dire que
vous avez vécu, que vous avez de l'expérience.
Dieu aime les gens vivants — plus vous êtes vivants, plus vous avez de
l'expérience, plus vous êtes rebelles. Si vraiment vous avez de l'expé-
rience, alors vous avez aussi votre propre conscience, votre propre vé-
rité, votre propre être. Les structures sociétales, politiques, religieuses
et sociales enseignent exactement le contraire. Toute l'Humanité vous
aide à devenir sourd, muet et aveugle, inconscient, inexpérimenté, mort.
Partout dans le monde, vous trouverez des morts vénérés et des gens qui
vénèrent les morts comme des saints. Ces gens qui vénèrent les êtres
chers qu'ils ont perdu, pensent un jour les retrouver. Les morts au moins
ne sont plus stupide, voilà leur accomplissement. Mais ceux qui vénèrent
les morts sont vraiment stupides. En quoi avoir pitié des morts va-t-il
vous aider dans votre développement spirituel ? La pitié n'est pas de
l'amour. De temps en temps, vous êtes empathique, ce n'est pas de la
compassion. Lorsque vous montrez votre pitié à une personne, vous la
faites sentir inférieure, faible. Vous devez rendre votre esprit insensible
et être sans pitié, c'est la seule façon de trouver et de réaliser l'expéri-
mentateur, et aussi la seule façon de développer votre propre conscience
; la sagacité, la sensibilité et la compassion. Soyez sans pitié, mais aussi
miséricordieux. Ainsi parle le grand amour qui surmonte même la pitié
et le pardon.
Cela peut sembler paradoxal : qu'un homme du statut de Dieu, est sans
pitié, mais si Dieu est miséricordieux, alors il doit aussi être sans pitié
quand la situation le demande. D'autre part, un individu de ce statut qui
est éveillé, est absolument rempli de béatitude, mais il souffre aussi ab-
solument ; il souffre pour tout le monde autour, il souffre quand il écrase
une araignée ou quand il tue pour manger, ou quand il se bat pour dé-
fendre ce qui lui semble juste. Je vous ai dit d’être insensible, au centre
de l'esprit, vous devez vivre par-delà le bien et le mal, mais au centre du
cœur, vous devez être hyper-sensible pour que la boucle soit bouclée. Si
vous ne pouvez pas être insensible au niveau de l'esprit, concernant la
morale par exemple, alors peu importe ce que vous ressentez au niveau
du cœur, votre égo en fera une affaire de l'esprit, et vos sentiments se-
ront faussés. Quand vous vivez dans la tête, dans l'esprit, vous devenez

326
mort, alors tous les sentiments — le manque et la présence, la félicité et
la souffrance, la colère et la compassion — sont moindres parce que vous
ne pouvez pas ressentir les choses telles qu'elles sont réellement. Vous
pensez que quelqu'un vous manque ; il ne vous manque rien. Tout est
déjà là, à l'intérieur de vous, attendant d'être découvert. Vous allez au
cimetière, vous pensez qu'un ange vous protège, la mort ne protège pas,
elle ne fait que tuer, tuer, tuer et tuer. Bien sûr, vous souffrirez moins
en croyant aux anges et à un arrière-monde, mais moins de bénédictions
viendront à vous, moins de clarté, moins de conscience, moins de sensi-
bilité, moins d'extase, moins de félicité aussi.
Un être à la recherche d'une félicité supérieure, à la recherche du sep-
tième ciel, doit être prêt à souffrir, à rencontrer la mort telle qu'elle est
— sans aucun préjugé, sans aucune pensée, ni aucune peur entre vous
et la réalité. Il n'y a pas d'autre moyen de découvrir la réalité de votre
être. Vous devez contempler la mort, en prendre conscience. Ne soyez
pas effrayé, n'échappez pas au fait, sinon vous manquerez les plus
grands mystères et le Royaume de Dieu. Vous devez choisir : si vous
choisissez de ne pas faire face à la mort qui est la condition existentielle
de votre existence, si vous choisissez de la fuir, si vous choisissez de ne
pas souffrir, alors vous n'atteindrez pas non plus l'existence, la félicité
éternelle. De même, si vous avez la bravoure et la sensibilité pour que
l'aventure vous bénisse et ouvre votre être, avec cette ouverture, la
souffrance entrera aussi, deviendra disponible pour vous ouvrir — les
deux viennent par la même ouverture. C'est pourquoi, il y a des gens qui,
lorsqu'ils se blessent, lorsqu'ils s'ouvrent, ils ne peuvent pas s’empêcher
d'éclater de rire.
Un individu qui s'éveille, prend à la rigolade sa propre mort — sa « grande
mort ». Dans la cinquième dimension, les individus qui ont atteint le cin-
quième corps, le corps de la béatitude portent le sourire ; d'ordinaire, ils
sont insouciants et ils ont un certain degré de folie. Cette insouciance et
cette folie sont les marques du cinquième corps, que l'individu soit
éveillé ou non, le cinquième corps est similaire à celui d'un grand fou. Si
vous pouvez mourir avec le sourire, c'est de la folie, ou bien c'est de la
pure volonté. Il faut être sacrément courageux pour être ouvert à la mort
— le courage de souffrir, le courage de confronter sa propre vie, le cou-
rage de sourire à la vie, le courage de mourir, parce que la renaissance,
l'ascension ne devient possible qu'à ce moment-là. Maintenant, de même
que le rire est l'attitude zen face à la vie, vous devez comprendre que le
rire est aussi l'attitude zen face à la mort, parce que la mort n'est pas
séparé de la vie. Si votre existence toute entière a été une célébration,
naturellement, la mort devient la célébration ultime.

327
Quand vous êtes dans le cinquième corps, vous êtes toujours dans le
corps, dans l'attraction. Atteignez et transcendez la cinquième dimen-
sion, et vous serez tiré, gracié. Maintenant, une nouvelle force com-
mence à fonctionner, connue sous le nom de la « grâce » ; ceux qui attei-
gnent l'état au-delà de tous les corps disent alors : « Ce n'est pas par nos
efforts que nous l'avons atteint : c'est par la grâce de Dieu. » Pourquoi ?
Parce qu'il n'y a aucun effort à faire pour transcender, vous devez sim-
plement être total, accueillir les énergies positives et négatives en vous,
vivre spontanément sans réfléchir, sans juger, sans aucune pensée, au-
cune émotion, aucune peur. Lorsque vous transcendez, vous transcendez
aussi la vie et la mort, parce que la vie et la mort sont des phénomènes
qui n'existent que dans les corps, en relation avec les corps. Vous entrez
profondément dans la mort à partir de la cinquième dimension, il n'y a
pas de vie mais il n'y a pas non plus de mort — alors vous êtes maintenant
l'existence elle-même. Vous avez atteint le sixième corps, le corps cos-
mique. Maintenant, l'individualité a été perdue, l'égo est tombé, et vous
n’êtes plus, seule l'existence l'est. Et quand vous êtes existentiel, quand
vous vivez de manière spontanée, naturelle et existentielle, vous prenez
conscience que la vie n'est qu'un voyage vers la mort et rien d'autre, la
mort est plus profonde ; par la mort, vous grandissez dans la vie qui est
vraiment la vie, la vie réelle — celle qui côtoie la mort au quotidien.
De prime abord, c'est difficile de transcender le cinquième corps, le
corps de la béatitude, il est si difficile de l'abandonner parce que vous
ne connaissez pas du tout la béatitude, donc comment la transcender ?
Cela n'a pas d'importance, parce qu'il n'y a pas de corps derrière. Tous
les corps sont entremêlés, puis un jour, vous atteignez le corps cos-
mique, et enfin, maintenant, vous êtes près du centre de l'existence.
Le cinquième corps est la félicité du nirvana. Certaines personnes disent
que c'est l'ultime, et qu'il n'y a rien après. Certaines personnes disent
que Bouddha s'est envoyé en l'air après avoir atteint le cinquième corps.
Pourtant ceux qui disent que Bouddha est parti avec le cinquième corps,
en parlent comme s'ils étaient au-delà de la cinquième dimension. Sans
surprise, si le nirvana est l'ultime ; l'ultime est la septième dimension.
Jusqu'à la quatrième dimension, la recherche des contraire a lieu, doit
avoir lieu ; c'est-à-dire que si vous voulez progresser, vous devez vous
intéresser à la mort jusqu'à la cinquième dimension, où l'union des con-
traires est atteint et par lequel vous atteignez la béatitude, parce que
pour la première fois vous êtes dans le Royaume de Dieu. Ensuite, es-
sayez de découvrir ce qu'il y a au-delà. Si vous êtes intéressé par la vie,
si vous avez soif de vivre, si vous ne pouvez rien faire pour abandonner
votre engouement envers la vie, c'est que vous êtes mort, vous êtes vi-
vant, mais comme mort, c'est pourquoi vous avez si soif de gagner votre
vie. Cette soif ne peut pas vous apporter la félicité éternelle, seulement

328
la souffrance, la frustration, le malaise. Il est dur de transcender les
quatre premières dimensions ; il faut se contredire encore et encore, il
faut répéter encore et encore, jusqu'au moment de la libération qui com-
mence avec le quatrième et le cinquième corps.
L'esclavage et les problèmes d'un individu se terminent avec le cin-
quième corps ; une fois que vous êtes libre, naturellement, vous prenez
la porte et entrez sans aucun effort dans la sixième dimension. Ici, vous
n'êtes plus sur la route de l'éternel retour, mais sur la dernière route —
la route de tous les périls. Vous devez perdre votre égo pour poursuivre
votre voyage et entrer sur cette route cosmique, parce qu'il est impos-
sible de survivre tout seul dans le cosmos — le cosmos comprend tout ;
tout est important. Sauf une seule chose : l'égo n'a pas sa place sur la
route de tous les périls, parce que ce n'est pas un endroit pour les lâches.
Cette route est considérée par tout le monde comme une route suicidaire
où seul les plus fous qui ont le courage de braver la mort s'y aventurent.
Il s'agit de la dimension dangereuse qu'emprunte tous les grands êtres
qui n'ont rien à perdre et qui n'ont peur de rien. Ce qui se passe au-delà
de la cinquième dimension défie toute logique au point que le monde lui-
même semble fantaisiste ; c'est l’anarchie la plus complète qui règne.
Outre cela, il est impossible de survivre au-delà de la cinquième dimen-
sion si votre volonté est trop faible, vous aurez envie de vous ré-endor-
mir, de vous recoucher, de redescendre, ce qui est bien évidemment im-
possible pour celui qui a levé les voiles ; sachant en plus qu'il est impos-
sible de se diriger de manière scientifique et rationnelle hors du cin-
quième corps. Les choses sont assez claires jusqu'à la cinquième dimen-
sion, mais les plus grands mystères se trouvent au-delà de cette dimen-
sion. Par conséquent, il n'y aura pas de mystère sur ceux qui s’arrêtent
au cinquième plan ; ils ne sont pas mystérieux, ils sont prévisibles — ils
se sont arrêtés parce qu'ils ont très peur de la liberté et de l'inconnu.
Pour un individu qui a dépassé le cinquième corps, tout ce qui est assez
claire dans les dimensions inférieures devient totalement claire pour lui
; pourtant, il voit les choses complètement différemment. Tout ce qui est
assez clair pour un individu non-éveillé est complètement dénué de sens
pour un individu éveillé. D'autre part, bien que toutes les choses qui sont
dans les dimensions inférieures deviennent claires, et qu'il n'y a plus
rien à faire là-bas, ici, il reste encore beaucoup de chose à découvrir et
à faire, beaucoup de mystère non-résolus à expérimenter.
Pour beaucoup de chercheurs qui s'engagent vers la cinquième dimen-
sion, leur recherche est principalement tournée vers la béatitude, l'ar-
gent, le pouvoir, le prestige, et non l'aventure et la vérité.
Frustrés par la soif et la souffrance, ils partent à la recherche de la béa-
titude en courant après l'argent, le pouvoir, le prestige... De cette ma-
nière, nombre d'auto-entrepreneurs se cristallisent inconsciemment

329
dans le cinquième corps, et une fois qu'ils croient avoir réussi leur vie,
ils vont commencer à enseigner, à vendre leur marque de fabrique pour
aider les gens à être riche et heureux comme eux. Ces auto-entrepre-
neurs comme on en voit beaucoup en ces jours, sont tous des escrocs
remplis de vanité. Leur bonheur ne vient pas vraiment du cinquième
corps mais des autres, de leur argent, de leur frustrations déguisées en
satisfactions. Ainsi, ceux qui cherchent — que ce soit d'une manière
saine ou malsaine — la béatitude s’arrêteront certainement au cin-
quième plan. Ils suffit de regarder les médias pour découvrir l’ambiguïté
embarrassante et ridicule de la matrice, de consulter les charlatans pour
découvrir de nombreuses relations en accord avec Dieu ou tout autres
fantaisies qui conduisent à un obscurantisme préjudiciable. Ou de con-
sulter les riches fripouilles pour découvrir leurs nombreuses relations
laides et inhumaines, uniquement tournées vers le manque et la soif, la
souffrance et le profit... Par conséquent, il est important de vous rappe-
ler de faire attention à la positivité et aux gens qui sont un peu trop
auto-satisfaits et auto-suffisants — vous ne devez pas chercher la béa-
titude mais la vérité.
Le mystère du cinquième corps est de savoir s'il y a un centre ou non.
Pour celui qui éprouve de la joie, il semble qu'il y ait un centre. Ceux qui
sont éveillés semblent sentir et éprouver de l'empathie, mais en réalité
ils ne le sont pas — parce qu'ils dorment à l'intérieur, rêvent, et tout se
passe dans leur tête, à l'état de rêve. Vous êtes un psychothérapeute,
vous voulez aider les autres, vous croyez pouvoir aider les autres, puis
un Maître zen arrive et brule toutes vos illusions, il fait tout pour vous
mettre en colère, vous vous mettez en colère, vous commencez à l'insul-
ter de mégalomane, de psychopathe, imbu de sa personne. Puis vous
dites : « Je vais bien, je ne suis pas malade, je ne suis pas en colère ».
Vous ne savez pas comment vous vous êtes mis en colère, ni comment
vous êtes tombé malade, tout votre psychologie est dénuée de sens ;
c'est un lapsus. Si vous êtes un psychothérapeute, même si les psycho-
thérapeutes sont à la mode de vos jours parce que tout le monde est
malade, si vous êtes un psychothérapeute, vous êtes malade. Un être
éveillé ne serait jamais devenir un psychothérapeute parce qu'il y a
quelque chose au-delà... Vous jugez et psychanalysez les autres n'im-
porte comment, vous les critiquez de tous et n'importe quoi, et vous niez
l'existence de votre maladie. Une crapule n'assume jamais. Un criminel
dit toujours : « Je ne voulais détruire personne. C'est arrivé tout seul,
c'est arrivé malgré moi. » Le secteur de la santé et de l'action sociale
présent le taux de suicide le plus élevé, il arrive souvent que le gens qui
vont voir les psy se suicident ou que les psy eux-mêmes finissent par se
suicider. Cela prouve que vous dirigez comme un automate ; vous faites
ce que vous ne voulez pas faire, vous dites ce que vous ne voulez pas
dire. Chaque jour, vous vous engagez à aider autrui, mais vous ne pouvez

330
aider personne. Vous dites : « Je fais ça, c'est mon métier, je veux libérer
autrui. » Qu'y a-t-il d'autre que votre égo, que votre « je » ? Le « je » n'a
jamais aider, vous ne pouvez libérer personne.
Seul celui qui a atteint l'égo suprême, et qui a ensuite totalement perdu
l'égo, peut parler d'égo et de la plus haute béatitude, sinon c'est absurde.
Vous n'avez pas d'égo, alors comment pouvez-vous être satisfait, éclos
et épanoui ? Vous n'avez pas d'égo, alors pourquoi souffrez-vous ? Que
pouvez-vous perdre ? Avez-vous un égo à perdre ? Ou peut-être que
vous avez beaucoup d'égos, que vous êtes multi-égoïste et que vous avez
une multi-personnalité, mais aucun égo unifié. Vous ne pouvez pas
perdre l'égo parce que vous ne l'avez pas réalisé, l'égo commence à se
dévoiler et à se cristalliser lorsque vous commencez à sortir hors du
monde temporel, entre la quatrième et la cinquième dimension, toutes
les pièces se rassemblent et un égo unifié se cristallise, ce n'est qu'alors
que vous pouvez atteindre la béatitude, puis ensuite perdre l'égo et vous
éveiller.

Dans la cinquième dimension, si tout se passe bien pour vous, vous vous
verrez vous perdre. Cependant, avec le cinquième corps, vous pouvez
aussi vous perdre. Que vous vous voyez vous perdre, et que vous soyez
perdu, est totalement différent. Il est nécessaire de comprendre la dif-
férence entre l'égo, et le « je suis » ; je me perds. Si vous vous voyez
vous perdre et que vous continuez à vous perdre, alors c'est de la vo-
lonté, la conscience fonctionne toujours ici. Le sentiment du « je » égo-
tique mourra, mais le sentiment du « je suis » ne mourra pas. Le « je » est
l'égo, et le « suis » est asmitā — la conscience de soi ou le sentiment
d’être. Si vous atteignez le corps causal, dans la cinquième dimension,
asmitā est la cause de l'égo, mais ce n'est plus l'égo, vous n’êtes plus
l'effet d'une cause. L'effet disparaît, mais la cause première demeure.
L'égo mourra, mais l’être restera, la conscience de soi restera ; cette
conscience de soi est n'est plus égotique, mais souvent égoïste. Et la
différence est énorme ; si vous êtes centré dans votre existence, alors
naturellement, vous serez égoïste. Une personne sans centre, qui vit to-
talement déracinée, décentrée, déséquilibrée, est égotique, tandis qu'un
individu avec un centre est égoïste et étrangement merveilleux.
L'égoïsme est une preuve de volonté, ceux qui ne sont pas un minimum
égoïstes, n'ont pas la volonté de vivre et de grandir — ils sont en quelque
sorte inexistants, leur cœur est trop mou, trop pâteux et mollissant pour
battre.

Pour acquérir et développer le cinquième corps, soyez égoïste ! Pour


transcender la cinquième dimension, soyez encore plus égoïste ! Autre-
ment dit, soyez juste centré en vous-même, perdez-vous totalement. Ne

331
considérez pas, ne soyez attentif à personne dans le monde si ce n'est
qu'à vous-même, n'ayez aucune empathie, aucune affection. Et dans
cette considération véritable, le sommet de la sagesse est atteint, vous
allez pouvoir voir le monde entier de vos propres yeux. Vous serez sur-
pris qu'en étant égoïste et qu'en vous perdant, vous allez vivre des aven-
tures épiques et découvrir dans l'inconnu de tels trésors que très vite,
avec tous vos accomplissements, vous allez commencer à imposer sans
aucun effort. Découvrir des trésors est toutefois bien moins glorieux que
l'aventure et la croissance spirituelle. Si vous vous conformez aux rites,
vous agirez de manière égotique et vous ferez tout pour vous imposer
par la force et par la ruse. Si vous vivez authentiquement, sans faire de
compromis, simplement en vous permettant d’être vous-même, alors
vous n'aurez pas besoin d'utiliser le pouvoir, la force et la ruse pour vous
imposer. En oubliant votre personne, vous poursuivrez votre œuvre éter-
nelle et vous vous imposerez au monde sans vouloir rien imposer.
Ainsi, jusqu'au cinquième corps, la quête est d’être débarrassé de toutes
les souillures, des impuretés à travers la méditation. Vous devez vous
débarrassez du manque et de la jalousie, des désirs et de la cupidité, de
la colère et de la haine et de la violence. Une fois que ces choses sont
éliminés, la quête est de se perdre et se débarrassé du soi. Donc, la pre-
mière partie de la quête est la liberté de quelque chose ; vous êtes libre
de toutes les choses qui vous maintenaient dans le vieux monde cor-
rompu — ces choses disparaissent dans la cinquième dimension. Ensuite,
la deuxième partie de la quête est la liberté d'être, car une fois que vous
perdez votre petit moi, à partir de cette mort, ici un nouveau soi vit —
c'est votre véritable être — un monde complètement nouveau s'ouvre
devant vous et c'est le vôtre ! Vous n’êtes plus un individu lambda dans
le cosmos, perdu dans le monde temporel ou hors du monde temporel,
dans le plus grand, dans le cosmos. Non, ici vous avez atteint le sixième
corps, le corps cosmique, donc vous êtes le cosmos, son incarnation.
Après un tel accomplissement, si vous pensez que l'humilité et l'empa-
thie sont des qualités, vous êtes naïf et égotique ; si vous essayez de
rabaisser la totalité du cosmos à votre bassesse. Vous devez être fou ou
stupide ou quelque chose comme ça pour tenter une telle chose. Je sais
qu'il y a beaucoup de gens qui se croient spirituellement développés,
mais avec qui il est impossible de s'entendre, ils sont complètement à
l'opposé parce qu'ils suivent tous une logique spirituelle ordinaire. Mais
les trésors qui sont en vous, le divin qui est en soi, ces choses n'entrent
pas dans une logique spirituelle ordinaire. En suivant la spiritualité mo-
derne ordinaire, les gens deviennent des hypocrites, des mendiants, rail-
leurs. Un individu qui s'est vraiment développé spirituellement, qui est
spirituellement fort, est un fier empereur, il est complètement à l'opposé
des mendiants. L'Humanité est comme un peuple d'esclave devant le
Royaume de Dieu, mais personne ne sait qui est le Maître. Depuis des

332
millénaires le Maître est absent, le peuple a complètement oublié qu'il y
avait un Maître. Maintenant, chaque passant veut s'approprier le
Royaume. Et c'est un Royaume si impressionnant que tout le monde veut
savoir à qui il appartient. Chaque fois que quelqu'un passe près du
Royaume... tout esclave qui se trouve près de la porte dit : « Tout cela
m'appartient, je suis le Maître. » Cette même personne est passée une
autre fois, mais quelqu'un d'autre se trouvait près de la porte, et puis
elle a demandé : « À qui appartient ce Royaume ? » L'autre personne qui
gardait la porte a répondu : « Tout cela m'appartient, je suis le Maître. »
Donc toute l'Humanité est confuse ; « qui est le Maître. » Tout le monde —
chaque esclave, chaque mendiant dit : « Je suis le Maître. » Et cela fait si
longtemps qu'il y a une profusion de faux maîtres... Maintenant, même
si le possesseur du Royaume, le Maître Absolu est présent, personne ne
pourrait dire c'est qui ; qui est le Maître ? Personne ne pourrait seule-
ment le reconnaître parce que chacun croit être le Maître. La spiritualité
moderne ordinaire est pour la liberté de penser, la liberté d'expression,
cette liberté n'est qu'une hypocrisie. C'est pourquoi au-delà du cin-
quième corps, la logique est perdue, les écritures deviennent inutiles, les
mots sont inutiles. Chaque pensée qui passe ne vous appartient pas,
même votre esprit ne vous appartient pas. Les gens continuent à parler
de « mon esprit » — ces gens n'existent pas individuellement ! Ils sont
sans substance, ce sont juste des esprits « désincarnés ».
La réalité de l’être est vide de substance, mais vous ne le savez pas,
vous vivez comme des esprits désincarnés, mais vous ne le savez pas,
vous croyez éperdument que vous avez un esprit ou une âme ou quelque
chose d'autre, c'est juste une idée. La science non plus ne le sait pas,
elle croit que vous êtes un corps, juste de la matière morte, c'est juste
une idée. Vous n’êtes qu'une foule, pas même une équipe de plusieurs
individus intègres, mais une foule ; si vous allez chercher un individu
dans une foule, vous ne le trouverez nulle part. Vous êtes une foule con-
fuse et agitée — chaque esprit se battant avec quelqu'un d'autre, chaque
pensée se battant avec une autre. Par « désincarné », je veux dire, que
vous n'avez pas de centre, et que vous n'avez aucune individualité. C'est
pourquoi vous n'avez aucune volonté, vous ne pouvez pas en avoir si
vous n’êtes qu'une foule de pensées vagabondes, si vous n’êtes qu'un
esprit désincarné. Vous décidez de faire quelque chose, et au moment
critique, la peur vous surprend et vous ne le faites pas. Les gens sont
déjà libres, mais en même temps ils font tout pour ne pas l’être, parce
qu'ils ont peur. De même, les gens font tout pour être libre ; ils deman-
dent la liberté, ils réclament la liberté, ils manifestent au nom de la li-
berté, mais en parallèle, ils ne sont pas vraiment décidés à changer, à se
transformer, à être libre, parce qu'ils ont peur. Alors pourquoi conti-
nuent-ils de mendier la liberté et de parler au nom de la liberté ? Juste

333
pour montrer qu'ils sont intéressés, mais c'est juste une ruse, une trom-
perie profonde. Méfiez-vous bien du contexte. Les gens sont simplement
indécis — ils n'ont pas de centre, ce ne sont pas des individus intègres.
Il manque le Maître, seul le Maître peut mettre chaque esclave à sa place,
purifier chaque esprit, ramener chaque pensée à sa place — créer de
l'ordre. L'ordre vaut pour le petit. Le contexte est le privilège du Roi.
Pour transcender le corps causal, vous aurez d'abord besoin d'entremêler
les corps inférieurs, de purifier votre quatrième corps, le corps mental.
Vous aurez besoin de créer une harmonie dans vos pensées, vous aurez
besoin de donner un sens à votre existence, vous aurez aussi besoin de
soigner la maladie du cinquième corps que nous avons vu plus tôt : l'en-
nui — il faut jeter tout ce qui est ennuyeux ; à commencer par l'ennui.
Vous devez vous amuser, vous devez vivre libre, vous devez vivre de
manière égoïste pour atteindre le corps de la béatitude et développer la
béatitude. Et là, ne laissez aucune pensée entrer, ne vous préoccupez
plus jamais de la morale, parce que c'est très facile de se faire endoctri-
ner, hypnotiser, manipuler par la morale, et de vivre en esclavage à par-
tir de là. Pour mettre fin à ce manège, ne laissez aucune pensée entrer
à l'intérieur, sinon une morale finira par s'imposer. Une morale imposée
ne va pas aider à créer une harmonie. Il est des individus authentiques
qui vivent leur propre vie et d'autres qui préfèrent obéir. Les gens en-
dormis ne bougent pas, pas même un battement de cils, la douceur d'un
souffle conscient — des vrais pantins, des machines insensibles. Pour-
quoi devriez-vous vous soucier de ces morts ? Ces personnes ne savent
rien de la vie, elles ne possèdent quasiment aucune faculté de décision
personnelle et souveraine.
Lorsqu'un individu va au-delà du quatrième corps, du corps connaissant,
il obtient le pouvoir de développer sa propre moralité. Et lorsque l'Hu-
manité parviendra au-delà de la quatrième dimension, tôt ou tard, toutes
les absurdités qui se déroulent au nom de la religion et de la spiritualité
devront cesser ; tous les doux mensonges et les absurdités que l'on vous
enseigne sur la cinquième dimension et sur ce qui se trouve au-delà se-
ront dépassées. Les moralistes ont empoisonné le monde entier. Les prê-
cheurs, les moralisateurs, les prétendus saints et autres hypocrites créés
par toutes les vieilles valeurs qui les ont consolés dans leur misère et qui
leur ont donnés une raison de vivre dans ce monde qui se révèle être
d’avantage une prison, vous renieront, au fur et à mesure que vous vous
élèverez. Car ces gens ne veulent pas que vous soyez libre.
La morale que les gens vous servent, vous vendent et vous imposent —
la morale de vos sociétés, de vos nations, de vos religions, de vos gourous
et de vos professeurs, et même de votre propre famille — n'est ni intègre,
ni réelle ; elle divise et fluctue, car elle est imposée par peur, ou par
cupidité. Une vraie morale ne surgit que de la conscience d'un méditant

334
rebelle qui a au moins atteint le quatrième corps, le corps connaissant,
et qui s'est éveillé au cinquième corps, le corps causal. Ce n'est pas
quelque chose que je vous apporte, ce n'est pas quelque chose importée
de l'extérieur ; la cause n'est pas à l'extérieur. C'est quelque chose qui
surgit en vous lorsque vous vous rebellez contre l'esclavage existant ;
lorsque vous partez à la recherche de la vérité et à la rencontre de la
source de toutes les souffrances ; qui surgit de votre être même lorsque
vous le rencontrez, totalement dénué de substance. Spontanément, lors-
que vous le rencontrez ainsi, une compréhension lucide surgit — la va-
cuité — puis la moralité surgit, puis la piété et la compassion surgissent.
Quand la vacuité est là, naturellement une véritable moralité en sort ;
elle devient compassion envers tous les êtres vivants, bon ou mauvais.
Et quand la moralité est ainsi intégrale, quand elle ne divise plus, la com-
passion n'est pas un acte calculé pour aller au paradis, c'est une réelle
joie, c'est simplement remplir ce vide, donner un sens à l’être ; partager
votre conscience, votre amour et votre compassion.
Il n'y a pas de contradiction entre être égoïste et compatissant, altruiste.
Cependant, à partir du cinquième corps, il faut être très patient et vigi-
lant. Une fois que vous atteignez votre centre et devenez égoïste, une
cristallisation se produit, soyez conscient de cette cristallisation, soyez
alerte — le dragon est sorti ! Un moment vient où vous êtes dehors en
toute liberté ; il n'y a pas de « je ». La cristallisation a été gagnée et
perdue. Avant la cinquième dimension, vous êtes sans centre ; il vous
faut donc un centre pour atteindre la cinquième dimension — la cristal-
lisation, le centre, l'égo — c'est essentiel. Une fois que vous atteignez
votre centre, soyez juste conscient, ne faites rien, soyez égoïste et cons-
cient. Si l’œuf est brisé de l'extérieur, la vie prend fin. Mais si l’œuf est
brisé de l'intérieur, la vie commence. Maintenant, l'antre du Dragon ne
l'est pas, mais le Dragon l'est. L'antre est aussi un œuf, une perturbation,
mais quand le dragon est libre de voler, il est parfait. Maintenant, il n'y
a plus de source, il n'y a plus de coquille, plus de corps, plus de frontière,
donc vous ne pouvez pas mourir. Tout ce qui a des frontières est limité,
mais vous avez atteint l'illimité. Tout ce qui a un corps est mortel, tout
ce qui a une coquille est fragile, tout ce qui a une source mourra, mais
maintenant il n'y a pas de source. Le dragon est sans cause, il n'a pas de
parent, il se reproduit tout seul, il n'y a donc pas de mort et pas de fron-
tière. L'antre a des limites ; le dragon est sans limite. Le monde est vaste,
l'espace est infini, infiniment vaste. Donc la question maintenant, est de
savoir s'il faut être un égo ou sans égo, s'il faut vivre avec un centre ou
sans centre. Et c'est la chose la plus difficile à perdre. Un Lao Tzu est
un Dragon, il s'est cristallisé d'une certaine manière, mais sa cristallisa-
tion est différente de ceux qui se cristallisent dans l'antre du Dragon,
dans les dimensions inférieurs. Si vous ne pouvez pas quitter votre
source, quitter votre antre, votre maison, et tous vos trésors que vous

335
avez accumulés, alors votre cristallisation deviendra dangereuse. Pour-
quoi ? C'est un koan zen. Un œuf de dragon est mis dans une antre. Le
dragon sort de l’œuf et commence à grandir, mais la sortie de l'antre est
si petite que le dragon ne peut pas sortir de l'antre. Il devient de plus en
plus grand, et l'antre devient trop petite pour y vivre.
Bien sûr, parce que vous avez vécu toute votre vie dans une grotte, en
sortir sera effrayant, voire dangereux. Mais vous ne connaissez rien,
vous ne savez pas qui vous êtes. Apprenez d'abord à vous connaître et
familiarisez-vous avec votre nature intérieure, puis seulement alors vous
pouvez parler du bien et du mal. Et de toutes ces bêtises, ces philoso-
phies, ces moralités, ces systèmes que l'on vous a donnés, vendus et
imposés, et que vous essayez aussi d'imposer aux autres. Quand vous
grandirez enfin, il arrivera un moment où il vous faudra faire un choix,
pour toute la première fois de votre vie. Soit la montagne, la grotte,
l'antre et tous les trésors qui s'y trouvent enfermés — toutes les réalisa-
tions, tous les trésors littéraires et historiques, artistiques, scientifiques
et technologiques ; y compris toutes vos racines, tous vos vêtements,
toute votre éducation, toutes les cultures, les traditions, les sociétés, les
religions inutiles... — que l'égo cherche à posséder, devront être détruit
pour sauver le dragon, soit le dragon mourra, et avec, la liberté et la plus
haute réalisation spirituelle possible. C'est un koan zen : le dragon est à
sauver et l'antre aussi. Alors que faire ? C'est la question du champion
qui entre dans l'antre du dragon. Le champion entre dans une pièce,
ferme la porte et commence à s'y interroger. Que faire ? Seules deux
choses semblent possible : soit détruire l'antre et sauver le dragon, soit
attaquer le dragon ; laisser le dragon mourir et sauver l'antre et les tré-
sors pour lesquelles vous avez vécu jusqu'ici. Le champion continu à
penser, à penser et à réfléchir. Il pense à quelque chose, mais son choix
sera annulé parce qu'il n'y a aucun moyen de le faire. En premier choix,
le champion va choisir de tuer le dragon pour gagner la salle des trésors,
car il est venu pour ça avant tout ; juste par égocentrisme. Donc le cham-
pion sort de la pièce et essai de s'approcher du dragon comme un petit
serpent sans-visage qui se faufile dans l'ombre. Le Maître dragon l'inti-
mide et le renvoie pour réfléchir un peu plus. Et que dit le grand dragon
que personne ne veut plus appeler ni Dieu ni Maître ? « Tout ce qui est
valeur — brille sur moi. Des valeurs sont préservées sous ma carapace
ambrée aux mille écailles, et sur chaque écaille s'illumine en lettres do-
rées : — tu dois ! », avertit le plus puissant de tous les dragons, qui sait
parler aux rois avec la voix qui doit être obéit. Pendant de nombreux
jours et de longues nuits, le chercheur de trésors continu à penser, mais
il n'y a aucun moyen de faire ce qu'il pense, aucune méthode ne lui a été
donnée. Enfin, vient un moment où l'esprit cesse, la pensée cesse, la
question se dissout. Libéré de ce fardeau de devoir choisir et agir, c'est
alors que le champion se met à crier : « Eurêka ! Le dragon est sortie ! »

336
Tout cela est un non-sens. Le dragon est sorti ! Peu d'homme ont survécu
à l'épreuve de son visage éclatant ; le même visage que projettent les
esprits libres, les maîtres dragons, les maitres de la vie libérée lorsqu'ils
ne sont pas incarnés dans des corps physiques, et qui ont comparu, eux
aussi, devant le plus grand de tous les dragons. Rugissant sa vérité, le
champion est celui qui est au-delà de la peur et de la cupidité — celui
qui est sorti de la foule, seul et fier. Et maintenant qu'il tient le sceau de
la liberté acquise et que ses instincts se sont sanctifié, et que sa volonté
est pure et positive : le chercheur centré en lui-même dit : « Ô Maître
dragon, gardien de la mémoire ancestrale, toi qui écoute ici, je suis le
Maître qui détruit la peur de perdre, de ne pas être, pour faire le vide
dans le cœur de ses sujets. Je suis le destructeur de toutes les passions
aveuglantes. Je veux être ton rival comme tu es le rival de ton dernier
Maître : pour préserver la flamme de la vie éternelle. » ; « Véridique —
c'est ainsi que j'appelle celui qui va dans l'antre sans Dieu ni Maître, et
qui a brisé son cœur vénérateur, son égo, ses peurs et ses désirs et, ses
pulsions meurtrières. Ni révolté ni consentant, mais innocent et spon-
tané, fidèle à ton être ! Tu es venu pour la salle des trésor et pourtant tu
as choisi de libéré la flamme de la vie. Travaillons ensemble ! Ô Cham-
pion ! Comment serais-je l'ennemi de ta grâce légère ? L'ennemi de la
danse divine. Tu es libre de prendre ce que tu veux, je te soutiendrai. »
Ainsi parle le plus noble et le plus valeureux de tous les dragons. Pour
le cinquième corps, le problème devient un koan zen.
Il faut juste être conscient de la cristallisation, et le dragon est sorti ! La
sixième dimension est atteinte. Un moment vient où vous êtes dehors ; il
n'y a pas de « je ». Le « je » ne peut pas choisir entre sauver l'antre ou le
dragon. S'il choisit de sauver l'antre et les trésors, alors le « je » meurt.
Et s'il choisit de sauver le dragon et d'abandonner l'antre, le « je » meurt
aussi parce que c'est pour l'antre qu'il est venu, si l'antre disparaît avec
tous ses trésors, le « je » n'a plus de valeur. Il ne sert donc à rien d'y
réfléchir intellectuellement. Vous pouvez penser mais vous ne pouvez
pas choisir. Toutefois, si vous parvenez à être conscient de votre cris-
tallisation : votre problème se dissout. La cristallisation a été gagnée et
perdue. Le « je » sans valeur est mort, mais le dragon est sorti ! C'est
votre nouveau véhicule, et sa cristallisation est différente de ce qu'elle
l'était avant.
Pour aller jusqu'à la cinquième dimension, pour atteindre le corps de la
béatitude, la cristallisation — l'égo, le centre — était essentiel. En tant
que passage, en tant que pont, c'était une nécessité ; sinon l'antre du
dragon ne pouvais pas être traversé : il faut un centre, beaucoup de con-
fiance et de courage. Maintenant, ce n'est plus nécessaire. Si vous avez
passé l'épreuve du dragon, si vous êtes passé par le feu purificateur, ce
qui était inutile a disparu — l'égo a disparu, l'esprit a disparu, les pen-

337
sées ont disparu, le cœur a disparu, les problèmes ont disparu, la souf-
france et le corps de la béatitude ont disparu, la dualité a disparu, l'antre
et le dragon ont disparu, le dragon et sorti et il s'est volatilisé ; envolé
vers une dimension supérieure.
J'ai écrit ce koan zen irrationnel mais très significatif. Quand vous lisez
un koan, votre esprit doit toujours aller au-delà du mot. Par exemple,
dans le koan de l'antre le gros mot est : « dragon » ! Au premier abord,
ce mot est très grossier, c'est pourquoi je l'ai choisi. Si vous pouvez re-
connaître un Dragon, alors vous êtes vraiment spirituellement fort. Dans
le christianisme, le dragon représente le diable ; par conséquent, les
chrétiens sont spirituellement faibles parce qu'ils ont peur des dragons.
Et ils sont très rusés, pour masquer cette peur, ils ont peint des combats
entre les saints et un dragon, représentant Dieu et le Diable. J'ai volon-
tairement choisi le dragon parce qu'à moins que vous ne dépassiez le
christianisme, vous ne pourrez pas aller au-delà. Spirituellement, ça
s’arrête là pour vous, si vous êtes croyant ; et si vous êtes trop sensible.

Là où l'Occident voit le dragon comme mauvais, l'Orient le considère


comme bienveillant. Et pas seulement, dans le Yi King, le dragon est
porteur d'une grande sagesse — symbolise la sagesse elle-même. Dans
l'approche zen, le dragon est souvent utilisé comme le symbole de notre
sagesse la plus profonde ; c'est la monture de celui qui a révélé le Yin et
le Yang, les deux forces de l'Univers. C'est pourquoi au Japon, le dragon
représente l'empereur, ayant à la fois un pouvoir spirituel mais aussi im-
périal. En Chine, on disait que lorsqu'un empereur mourrait, il montait
gracieusement au ciel comme un dragon, ou sur le dos d'un dragon.
D'une manière ou d'une autre, si vous voulez dépasser le cinquième
corps, il serait sage que vous vous intéressez au zen et à ses pratiques.
Et la langue du zen est la langue des dragons. Maîtriser cette langue
n'est pas facile, mais si vous êtes comme un enfant roi, cela ne devrait
pas être compliqué. Il n'est pas nécessaire de la maîtriser, si le pouvoir
royal et divin ne vous intéresse pas, mais il est toutefois un minimum
important de comprendre la langue si vous voulez atteindre la sixième
dimension ; embrassez-la, jouez avec.
Maîtriser la langue des dragons, devenir un Maître dragon comme Lao
Tzu, Chuang Tzu, Zarathoustra, Osho... n'est pas facile. En fait, le zen
est particulièrement dérangeant, cela peut être parfois même terrifiant
; de s'ouvrir aussi complètement. J'ai moi-même déjà été convoqué au
commissariat parce qu'une personne a posé une plainte contre moi, sim-
plement parce que j'avais évoqué le dragon dans l'une de mes écritures
et qu'elle a pris peur. Je sais que cela peut être dérangeant, effrayant.
Toutes fois, ces écritures, ces pratiques révèlent des trésors imagi-

338
nables. Ils révèlent les plus grands secrets de l'existence et de l'inexis-
tence. Parfois ces secrets sont terriblement douloureux, la vérité est
amère. Donc il y a de bonnes raisons pour lesquelles certains ont dénigré
les dragons et que d'autres les aiment dans l'abstrait, et jouent avec
comme des enfants, ni révolté ni consentant, mais innocent et spontané,
fidèle à leur être ! Après tout, le zen traite des questions fondamentales
de vos cœurs humains et, bien que puissant et transformateur, le zen en
tant que mode de vie taoïste joue également un rôle brutal avec vos idées
erronées de qui et de ce que vous êtes.
J'ai choisi de parler comme un dragon parce que je sais que beaucoup de
croyants n'aiment pas les dragons ; ceux qui ont été élevés comme des
chrétiens, des musulmans, des juifs... ne peuvent pas concevoir ce qu'est
le zen et ne devraient pas aller au-delà s'ils ont peur des dragons ; mieux
vaut rester dans la béatitude aveuglante de la cinquième dimension et
ne rien savoir ce qui se trouve au-delà. Ou bien, si vous êtes croyant,
faites un effort et entrez dans l'antre du dragon. S'il n'y a pas de dragon,
ce serait dommage de ne pas y être entré, parce que l'antre est rempli
de trésors. L'antre est considéré comme constituant le point de départ
du commencement du monde et de tout ce que vous percevez, choses et
êtres. Au moment où un œuf éthérique rempli d'énergie vitale vient à
germer, l'homme saint est encore au berceau ; il est comme le dragon
encore caché, et il ne peut pas encore agir de lui-même ; il convient qu'il
se développe dans l'ombre en attendant le moment opportun pour que sa
coquille se brise de l'intérieur par la seule force de son esprit ; de son
intelligence, de sa sagesse, de sa patience, et sa persévérance, de sa
volonté. Dans la cinquième dimension, l'homme qui est parvenu jusqu'ici
est saint, doué, mais la positivité étant cachée ne peut produire son effet
; c'est le dragon caché, donc le saint ne peut pas encore agir. Il faut s'en
tenir là, méditer le sens et ensuite vous pourrez en déduire naturellement
les attributions et les applications à toutes les circonstances.
Le dragon est la bête du Diable, pour beaucoup de croyants, s'il y a le
diable, alors il ne faut pas aller plus loin. Mais s'il y a Dieu, alors c'est
bon. Le sixième corps est le corps cosmique, Dieu. Le Diable est toujours
pressé, Dieu est un gentleman. Puis vous devez d'abord faire vos preuves
avant de l'atteindre. S'il y a Dieu, alors c'est bon, pour beaucoup de
croyants, c'est bon signe, mais juste derrière le Dieu de vos religions, le
Diable se cache, car aucune religion ne peut exister sans le diable. Ils
ont besoin d'un Dieu et ils ont aussi besoin d'un Diable, alors ne vous
trompez pas si en premier lieu vous voyez Dieu, en seconde lieu le Diable
se cache. Et ne vous trompez pas non plus si en premier lieu le Dragon
se cache, si vous voyez le Diable, juste derrière, en second lieu, Dieu est
présent. Maintenant, pour conclure le dilemme de l'antre et du dragon,
si vous choisissez de sauver l'antre et de tuer, de laisser mourir le Dra-
gon, alors Dieu est détruit. Si vous laissez vivre le Dragon, l'antre et ses

339
trésors seront détruits, et en plus le dragon sera libre ! Mais Dieu sera
présent. Vous pouvez aussi ne pas choisir, mais dans ce cas, le dragon
caché mourra parce qu'à mesure qu'il grandit, l'antre se fait trop petit.
Vous devez donc choisir, mais la plupart des gens ont été enseignés à
choisir les biens matériels plutôt que l'effroyable nature du vivant et la
croissance spirituelle. En réalité, le mal, ce n'est pas le dragon, mais
l'égo obsédé par les trésors de l'antre et la gloire qu'il peut gagner en
laissant lâchement le dragon mourir. Le monde serait bien meilleur si ces
gens égotiques tombaient dans le feu ou qu'ils se fessaient déchiqueté
tout cru par le dragon ; ils ne méritent aucun trésor !
Dans le cinquième corps, les contraires deviennent complémentaires, le
diable et dieu, le yin et le yang... Le Yin et le Yang se retrouvent en
toutes choses ! Si vous rejeter l'un des deux pôles, l'autre ne peut pas
exister — rien ne peut exister. Toute énergie, quel que soit sa qualité, a
sa complémentarité dans une autre. Le sixième corps, le corps cosmique
est clairement semblable au monde, dans le sens que tous deux sont con-
çus comme le fruit du Yin et du Yang, dont chacun a besoin de l'autre
pour être en harmonie, en équilibre.
Jusqu'à la cinquième dimension, vous pouvez créer des milliers de choses
sacrées ou profanes. Vous pouvez créer et jouer avec vos projections,
avec vos imaginations, pour toutes vos divinités et toutes sortes de my-
thologies, théologies et philosophies. Vous pouvez également créer un
centre en vous-même, et développer plusieurs couches autour de ce
centre ; matérielles, spirituelles, énergétiques, éthériques, astrales,
mentales, causales... jusqu'au cinquième corps, vous êtes capable de fa-
çonner des milliers de choses, réelles et irréelles, sacrés et profanes.
Mais vous ne pouvez pas créer le sixième corps, le corps cosmique. Et à
vrai dire, vous devez abandonner tout ce que vous avez créé et déve-
loppé auparavant pour atteindre le sixième corps. Le sixième corps est
déjà là, c'est toujours ici, le cosmos est toujours ici. Vous ne pouvez pas
le créer, plus vous essayerez, plus vous renforcerez la division et détrui-
rez la totalité de ce qui vous entoure. Vous ne pouvez pas le créer, car
c'est le corps de l'enfant du Tao ou le corps de celui qui a atteint l'illu-
mination, c'est le corps de la totalité cosmique, du plus grand, de Brah-
man, Dieu. Pourquoi le sixième corps ne peut-il pas être créé ? Parce
qu'il représente la totalité du cosmos, de tout ce qui existe. Et parce
qu'une création est un sous-produit ; vous divisez quelque chose de la
totalité primordiale. Le gardien de la mémoire ancestrale, le dragon,
n'accepte aucun de vos centres inférieurs, aucune pensée, sacrée ou
profane, et il n'accepte aucun marchandage ; il n'accepte que la cons-
cience pure, le cœur vide et la volonté dont la valeur est inestimable.
Aucun homme ne devrait entrer dans l'antre du dragon, et aucun homme
n'en est jamais sorti. L'antre du dragon et comme un trou noir. Vous avez
peut-être tout visité dans le cosmos, vous avez peut-être visité toutes

340
les étoiles, toutes les planètes, toutes les grottes, toutes les villes, mais
si vous n’êtes pas encore entré dans un trou noir, vous n'avez pas connu
la totalité du cosmos. Et une fois qu'un homme y entre, il ne peut en
aucun cas en ressortir, c'est pourquoi vous n'avez jamais osé vous aven-
turer jusqu'ici, mais vous y êtes. Vous en êtes peut-être pas conscient
mais c'est votre centre le plus profond. En fait, vous pouvez être cons-
cient que vous êtes passé par ici, qu'après en être sorti. Parce que aucun
de vos centres inférieurs ; matérielles, spirituelles, énergétiques, éthé-
riques, astrales, mentales, causales... aucune pensée, sacrée ou profane,
n'est permis d'entrer — ils sont broyés entre eux par l'horizon des évè-
nements.
L'atmosphère de la cinquième dimension est la vie elle-même. Donc,
quand vous atteignez le cinquième corps, vous entrez dans la vie, et
quand vous en sortez, vous sortez dans la mort. Avec le cinquième corps,
vous prenez conscience que la vie n'est pas en vous. Le cinquième corps
entre en vous et sort de vous. La vie elle-même passe, ce n'est pas vous
; elle entre et sort simplement comme le souffle. Quelque chose entre
dans l'antre du dragon, et quelque chose d'autre en ressort ; ce n'est pas
vous qui entrez, et ce n'est pas vous qui en sortez. Et c'est pourquoi la
peur de la mort vous suit constamment. Vous êtes toujours conscient que
la mort est à proximité — attendant autour de chaque particule. La mort
est toujours là, elle vous encercle.
Ce sentiment de mort qui vous attend, qui vous guette, qui vous regarde,
qui vous encercle et qui passe de plus en plus près — ce sentiment
d'insécurité, ce sentiment qu'un rien pourrait vous enlever votre bonheur
— concerne le cinquième corps. C'est un sentiment presque inconnu, très
sombre, très ténébreux, nébuleux et inculte, parce que vous n'en êtes
pas complètement conscient. Lorsque avec votre cinquième corps, vous
prenez conscience que la vie et la mort ne sont que des souffles qui en-
trent et qui sortent, et que vous prenez conscience de l'essence du
souffle entre le souffle qui entre et le souffle qui sort, ou entre le souffle
qui sort et le souffle qui entre. Quand vous prenez conscience de ce
centre, de cet espace entre deux souffles contradictoires, vous savez
que vous ne pouvez pas mourir, parce que la mort n'est pas un phéno-
mène inhérent ; qui appartient essentiellement à votre être, qui est in-
séparable de votre être ; et la vie non plus.
La vie et la mort sont des phénomènes extérieurs qui vous arrivent —
tout comme le souffle entrant et le souffle sortant. La vie passe par le
cinquième corps, vous ressentez de la béatitude, puis la vie sort du cin-
quième corps, en passant par vous, vous ressentez de la peur. Et quand
la vie sort, ce n'est pas la mort, c'est toujours la vie. Mais à chaque ins-
tant, vous sortez avec la mort, parce que vous vous accrochez à la vie,
pensant que c'est votre centre, vous vous accrochez à la mort. Mais ni la

341
vie ni la mort n'est votre centre ; vous n'avez jamais été vivant et vous
n'avez jamais été mort — vous êtes quelque chose qui transcende com-
plètement les deux. Mais ce sentiment de transcendance ne peut venir
que lorsque vous prenez conscience de la force de la vie et de la force
de la mort dans le cinquième corps, et que vous êtes prêts à abandonner
votre bonheur aveuglant et votre engouement pour la vie, à abandonner
le cinquième corps.
Le quatrième corps porte le logos, le dharma, le sens, la voie, la vie, toute
la gamme, tout le spectre. Le cinquième corps apporte l'ordre. Une fois
que l'intelligibilité de l'entendement est reconnue, la loi l'intelligible —
le dharma — exige d'affirmer son applicabilité universelle. Si votre quête
est le bonheur, vous passerez devant le cinquième corps. Mais si votre
quête est la vérité, vous passerez au-delà ; il n'est pas question de s’ar-
rêter là. Et il n'est pas question de chercher éternellement la vérité, vous
devez la vivre, la sentir, l'expérimenter, vous devez la transcender. Si le
quatrième corps porte la vie, et que la vie entre et sort, en passant par
le cinquième. La mort est sur la cinquième dimension. C'est une sortie
d'énergie particulière et une entrée d'énergie particulière. Vous êtes ce-
lui dans lequel toute la gamme, tout le spectre, dans lequel l'ordre — ce
va-et-vient ; ce donne et prend et ce prend et donne — se produit dans
un équilibre parfait.

342
LA SIXIÈME DIMENSION : BRAHMANDA

Le sixième corps est le corps cosmique, je l'appelle ici : « Brahmanda ».


En sanskrit, Brahman est un terme qui signifie « cosmos ». Anda signifie
« œuf ». Le sixième corps est donc l’œuf cosmique, l’œuf du monde d’où
est issu toute la création. Les Upaniṣadas indiquent que cet œuf flotta
dans le vide pendant un certain temps puis se brisa en deux moitiés : la
partie supérieure devint le Ciel et la moitié inférieure devint la Terre. Ce
récit existe dans presque toutes les cultures antiques. Quand le germe à
l'intérieur de cet œuf grandit, le Ciel et la Terre s'élargissent et se
séparent encore plus. Les parties inférieures représentent les corps
inférieurs, et les parties supérieures représentent les corps supérieurs.
Quand vous atteignez le sixième corps, le Ciel et la Terre ne sont pas
divisés, séparés ; tout le cosmos est contenu dans votre sixième corps.

Le sixième des sept chakras majeurs est le chakra du 3ème Œil appelé «
Ājñā ». Le sixième chakra est le pont entre les trois premiers et les trois
derniers. Le sixième corps inclut tout, il englobe le monde et les six corps
de l’être, mais n'est pas au-delà. Il est donc difficile de transcender la
sixième dimension et d'aller au-delà parce qu'il n'y a pas de technique
pour passer de la sixième à la septième. Si vous cherchez des objets, des
symboles ou des techniques, vous ne pouvez pas passer du sixième corps
au septième corps.

Il n'y a pas de « je » dans le sixième corps, le corps cosmique, vous ne


pouvez donc utiliser aucune technique pour atteindre le septième corps.
C'est pourquoi le « je » sera la tension dans la sixième dimension. Si vous
me posez une question pour savoir comment atteindre la septième et que
je ne vous répond pas, cela créera une tension. Comment pouvez-vous
perdre le « je », comment pouvez-vous perdre votre égo si je vous répond
et aide votre égo ? La question est donc de savoir si vous êtes prêt à
vous abandonner. Êtes-vous prêt à perdre votre égo ? Êtes-vous prêt à
mourir ? Si vous atteignez la cinquième dimension, cela deviendra facile.
Mais si vous n'avez pas atteint votre cinquième corps, si vous n’êtes pas
éveillé, il vous sera impossible de comprendre quoi que ce soit, tout ce
que vous comprendrez vous semblera être négatif, et vous réagirez de
manière négative. Comme un toxicomane est attaché à de l'opium et ne
peut pas concevoir comment le jeter. Mais au moment où le toxicomane
est parti, l'opium est jeté. Il n'y revient jamais, sauf si le toxicomane
n'est pas vraiment parti. Jusqu'au cinquième corps, l'égo est très impor-
tant, mais au-delà du cinquième, il devient comme un jouet avec lequel
un enfant a joué. Un enfant ne peut pas concevoir comment jeter ses
jouets. Mais quand l'enfant grandit, il les jette par-dessus bord ; il n'y a
pas de difficulté.

343
La seule difficulté possible sera si vous avez atteint le cinquième corps
comme un processus progressif et non comme une illumination soudaine.
Parce que si vous l'avez atteint progressivement, ensuite, vous jeter
complètement par-dessus bord devient difficile. Si vous avez atteint le
cinquième corps après de nombreux sacrifices, jeter complètement le «
je » dans le sixième devient impensable. Surtout s'il faut ensuite jeter le
sixième corps. Donc, au-delà du cinquième, tous ces processus qui
étaient utiles deviennent soudainement inutiles. Avant le cinquième
corps, tous les processus graduels fonctionnent facilement et efficace-
ment ; mais au-delà du cinquième corps, ils deviennent l'obstacle — le
cœur spirituel devient l'obstacle. Donc, de la cinquième dimension à la
sixième, la tension vient de l'individualité, de la possession etc... Et de
la sixième à la septième dimension, la tension vient de la non-individua-
lité, de la non-possession, de la non-existence... Pour le sixième corps,
le corps cosmique, tout le cosmos devient l'obstacle ; l'existence elle-
même.

Avant de parler de transcender la sixième, il faut comprendre la sixième.


Dans le sixième chakra, le chakra du 3ème Œil. La gauche et la droite se
rencontre, le masculin et le féminin se rencontre, le Yin et le Yang se
rencontrent, le Ciel et la Terre se rencontrent. Maintenant, dans la
sixième dimension, il y a une réunion : deux personnes sont là, votre égo
et le Maître se rencontrent. Le 3ème Œil est très symbolique : c'est le
siège du Maître ! Cela signifie que votre œil gauche et droit se dissolvent
en un œil. En ce moment, vous avez deux cerveaux, vous avez deux yeux,
vous avez même plusieurs personnalités... Une moitié de votre être est
masculine et l'autre moitié de votre être est féminine. Ensuite, entre les
deux et au-delà des deux, il y a le Maître.

Le troisième centre est celui du sexe, et le sixième en est sa floraison,


cette floraison peut être connue par le tantra. Au troisième, un homme
et une femme peuvent se rencontrer sur un plan physique, à l'extérieur.
Au sixième, à nouveau les deux parties se rencontrent, mais plus à l'ex-
térieur — à l'intérieur. À l'intérieur de chaque individu, les deux sexes
sont là : tout le monde est fondamentalement bisexuel.

Pour expliquer l'importance du 3ème Œil, le Christ a dit : « Votre Œil est
la lampe de votre corps. Si donc votre Œil est unique, tout votre corps
sera rempli de lumière... » Il parle du 3ème Œil. Et c'est aussi le sens du
miracle quand un aveugle est venu à lui et a été guéri ; il a pu voir im-
médiatement. En ce moment, vous êtes aveugle. Un œil est lié à l'hémis-
phère gauche, l'autre est relié à l'hémisphère droit. Vos deux yeux sont
tous deux une division dans votre être — vous êtes aveugle, vous n’êtes
pas encore conscient. Vous pouvez voir, mais vous n’êtes pas conscient
de ce que vous faites, quand le Maître est absent. Si votre Œil est unique,

344
tout votre corps est éclairé. Si au contraire la gauche et la droite sont
asymétriques, si votre œil est en mauvais état, tout votre corps sera dans
les ténèbres. Et si l’œil est la lampe de votre corps et que la lumière que
vous choisissez est ténébreuse, combien donc seront grandes ces té-
nèbres ! Votre corps, votre centre le plus intime est divisé en hémis-
phères gauche et droit, et ils fonctionnent différemment. L'hémisphère
gauche est associé à l'analyse, le raisonnement et la logique. Et l'hémis-
phère droit est le nid de votre sens artistique, de l'imagination et de
l'intuition. Le secret du génie est de préserver le pont entre les deux
hémisphères. Les deux sont reliés par un très petit pont, très fragile.
Dans le sixième corps, le sixième chakra, Ājñā, les deux hémisphères se
rencontrent et ne font qu'un. Alors votre raison n'est pas contre votre
intuition, et alors votre imagination n'est pas contre votre logique. En-
suite, votre logique et votre imagination se rejoignent.

Dans le sixième corps, il n'y a pas de contradiction, il n'y a pas de scis-


sion, il n'y a pas de division — pas même la division en « je » et « non-je
» ; « je » et « l'autre » ; il n'y a pas de division du tout. À partir de la
quatrième dimension, avec le quatrième corps, vous pouvez entendre la
vibration cosmique, cette vibration vous guide lors de votre floraison ;
cette floraison s’achève dans la sixième dimension, et avec votre
sixième corps vous pouvez sentir le parfum cosmique. Maintenant, la
fleur ne l'est pas, seul le parfum l'est. La fleur est aussi une perturbation,
mais quand seul le parfum l'est, vous devenez aussi parfait qu'un champ
de fleur. Maintenant, l'espace tout entier est parfumé. Vous pouvez vrai-
ment sentir ce parfum, mais pas avec votre nez, parce que dans le
sixième, l'individu n'existe plus. La science peut atteindre le cinquième
corps, parce que jusqu'au cinquième, l'individu existe toujours ; par con-
séquent le cinquième corps peut entrer dans son centre d’intérêt. Mais
à partir de la sixième dimension, le cosmique commence, et cela dépasse
l'objectif de la science. Le corps cosmique signifie le total : la science
ne peut pas y entrer, parce que la science va du plus petit au plus petit.
Elle peut donc saisir l'individu ; elle aura beaucoup de mal, bien plus de
mal à saisir le cosmique. Seule la religion peut saisir le cosmique. Par
conséquent, jusqu'à l'Ātman, jusqu'au soi, jusqu'à Brahmā, la science
n'aura aucun problème. Les difficultés commencent avec le moi cos-
mique, Brahman — Dieu. Je ne pense pas que la science sera jamais ca-
pable de saisir Brahman — la science peut atteindre Dieu —, mais qu'ar-
river à Brahmā, elle devra quitter sa spécialisation. Et au moment où la
science quittera sa spécialisation, elle sera alors aussi généralisée et
vague que le mysticisme et la religion. Ainsi, avec l'aide de la science,
vous pouvez voyager jusqu'au cinquième corps. Arrivé au sixième, la
science sera perdue, les méthodologies scientifiques seront inutiles, et
la septième dimension lui sera totalement impossible, parce que toute la

345
recherche scientifique est axée uniquement sur la vie, or la septième est
axée sur la mort.

La majorité des systèmes spirituels et des méditants s’arrêtent après


avoir atteint le Brahman śharīra, le sixième corps, le corps de Brahman,
le corps cosmique, parce que l'état où le méditant dit : « Je suis le Brah-
man » est venu — de « Aham Brahmasmi », alors que seul le présent étant,
je ne suis pas et seul le Brahman l'est, la réalité absolue. Aham est un
terme sanskrit qui signifie « je » ; Brahmā, signifie « divin » ; et asmi, se
traduit par « je suis ». Aham Brahmasmi est un terme utilisé dans la phi-
losophie Hindoue et dans le Yoga pour décrire l'unité de l'Ātman — de
l'individu ou de l'âme individuelle avec Brahman, l'âme universelle et ab-
solue. Atteindre l'état « Je suis le Brahman » ou « Je suis Divin » ou « Je
suis l'Absolue » reflète pour beaucoup le but ultime dans le Yoga —
l'union avec le Soi supérieure. Le Yoga lui-même signifie « union ». Brah-
mavid brahmeva bhavati : qui connaît l’Être devient l’Être lui-même.
Maintenant, qu'y-a-t-il de plus à chercher ? Que faut-il rechercher ?
Que faut-il réaliser ? Il ne reste rien à chercher. Maintenant, tout est
atteint. Le Brahman signifie la totalité du cosmos. Celui qui se tient à ce
point dit : « Le Brahman est la vérité ultime, le Brahman est la réalité
cosmique. Il n'y a rien au-delà. » Il est possible de s’arrêter ici, les Yogis
et les chercheurs s’arrêtent à ce stade pour des millions de naissances,
car il ne semble y avoir rien à venir. Ainsi, le Brahmgiani, celui qui a
atteint la réalisation du Brahman, celui qui a atteint Dieu, restera coincé
ici ; il n'ira pas plus loin, il continuera à se réincarner dans le cosmos.
C'est si difficile à traverser parce qu'il n'y a rien à traverser. Tout a été
couvert, tout le cosmos est contenu en vous. Avez-vous besoin d'un es-
pace pour traverser ? Si vous voulez sortir d'une pièce, il doit y avoir un
autre endroit où aller. Mais il manque la dernière pièce du puzzle ; la
pièce est maintenant devenue si énorme, sans commencement et sans
fin, si infinie, si illimitée, qu'il n'y a nulle part où aller. Alors où irez-vous
chercher le septième corps ? Il ne reste plus rien à trouver ; tout le cos-
mos a été englobé, couvert. Le voyage peut donc s’arrêter à ce stade
pour des naissances infinies. Ainsi, le sixième corps, le Brahman est
l'obstacle ultime — la dernière barrière dans la quête ultime du cher-
cheur est cosmique. Dans la sixième dimension, il ne reste plus que l’être
en tant qu'entité cosmique, mais le non-être n'a pas encore été réalisé —
ce qui reste encore à savoir. Au moment où vous réalisez que vous n’êtes
pas, alors vous l'avez atteint. Le septième plan est le nirvana kāya, le
septième corps est le corps sans corps, le corps nirvanique, et son chakra
est Sahasrāra. Mais une fois que vous avez atteint ce stade, rien ne peut
être dit : vous pouvez continuer à parler jusqu'au sixième corps, tout au
plus, le sixième corps peut s'exprimer — avec beaucoup de difficulté, car

346
la communication se passe à une échelle cosmique. C'est pourquoi la plus
part des gens qui ont atteint le sixième plan se révèleront faux.

L'existence n'est que la moitié de l'histoire, la moitié du voyage. Il reste


encore une route et une histoire à terminer — la route vers le non-être,
la non-existence. La vie existe, la lumière existe, mais la mort et l'obs-
curité aussi existent. Par conséquent, il est également nécessaire de
connaître la mort, l'obscurité, le vide, car la vérité ultime ne peut être
connue que lorsque les deux sont connus — l'existence et la non-exis-
tence. Quand le non-être est connu dans son intégralité, alors seulement
l’être est connu dans son intégralité. Quand l'existence et l'inexistence
sont connues dans leur intégralité, alors seulement vous connaissez tout
— le savoir est complet — sinon votre expérience est incomplète. Il y a
une imperfection dans le cosmos, comme un faille spatio-temporelle, que
l'espace-temps n'a pas été capable de connaître.

Le Boson de Higgs, surnommé la particule de Dieu, pourrait avoir empê-


cher votre Univers de s’effondrer. Que d'autres Univers, des mondes
parallèles, n'auraient pas eu cette chance. Mais votre Univers peut aussi
s'effondrer. Cela est déjà arrivé, avant que vous ne parveniez ici. Et cela
pourrait encore se reproduire parce que vous n’êtes pas encore capable
de connaître le non être — si vous n’êtes pas capable de connaître le
non-être, votre univers pourrait s'effondrer et les autres Univers ne se-
ront jamais qu'un Univers comme le vôtre n'a jamais existé. Par consé-
quent, les gens confinés dans le monde, les gens qui stagnent dans le
sixième plan — le Brahman gyani, le croyant, l’être en unité avec Dieu,
nie qu'il existe une chose telle que la non-existence, pour lui, la non-
existence est une illusion ; Dieu est la réalité ultime et il n'y a rien au-
delà. Il dit que l'au-delà n'existe pas. Il dit qu’être est la vérité et ne pas
être est une illusion. Il n'y a tout simplement rien de tel, donc la question
de le savoir ne se pose pas. Une personne illusionnée et inexpérimentée
croit qu'après la mort, elle sera accueillie dans un arrière monde qui
n'existe pas, dans le Royaume de Dieu.

Le Christ regarde vers le haut, et dit que le Royaume de Dieu s'est ap-
proché, si vous interprété le haut comme le Ciel et la mort, et le bas
comme la Terre et la vie — cette interprétation n'a aucune valeurs spiri-
tuelles. En fait, la Terre est de la matière morte et le Ciel est la vie.
Ensuite, quand le Christ regarde vers le haut, il ne regarde pas le Ciel ;
il regarde l'avenir. C'est pourquoi il parle de la fin des temps, avant l'avè-
nement du Royaume de Dieu. Il ne parle pas de l'au-delà, d'un monde
imaginaire qui existe au-delà ; il regarde l'avenir, son regard tourné vers
le haut, est tourné vers le sixième chakra, le chakra du 3ème Œil, Ājñā
— il voit que le Ciel va descendre sur Terre, il voit que la vie va naître
sur Terre, il voit le Royaume de Dieu. Donc, quand je dis que la fin des

347
temps et le Royaume des Dieux approchent, cette déclaration est au-
thentique. Mais je ne parle pas d'un arrière monde, je ne parle pas de
l'au-delà. Ma déclaration à une signification différente pour ceux qui
n'ont pas réalisés le plus haut sommet de l'existence, le septième ciel, la
non-existence. Pour eux, quand ils mourront, il atteindront le Royaume
de Dieu. Ce point de vue est juste, mais il ne s'agit pas d'un arrière
monde, c'est simplement qu'il se réincarneront dans le monde... et qu'un
jour, après de nombreuses réincarnations, le Royaume de Dieu atterrira
sur Terre. Mais quand cela arrivera, quand l'œuvre de Dieu sera termi-
née, Dieu disparaîtra pour de bon. Une fois que j'aurai réussi à manifes-
ter mon Royaume, le Centre d'Ytoland, en ce bas-monde matériel, mon
plan cosmique, mon travail sera terminé, je ne me réincarnerai plus. Le
Centre d'Ytoland est la manifestation virtuelle et quantique sous-jacent
du Royaume de Dieu. Ytoland est un terme complexe qui signifie que le
Royaume d'Ytoland : yto — « atterrit » to land — vers la terre. Totland —
tout terrain, pour toutes les nations. Selon le pouvoir d'Ytolan.D : ytolan
— « l'intention » ; D — de Dieu ; selon le pouvoir de l'intention divine.
Pour réaliser cette œuvre éternelle, depuis la nuit des temps, maintes
fois, l'existence et la non-existence se sont rencontrées, maintes fois,
des Christs, des Bouddhas et de grands Maîtres se sont incarnés dans le
monde pour achever le plan du Dharma et les rêves du Divin — parta-
geant une volonté héréditaire, une volonté similaire de réaliser leur
propre rêve, les rêves du divin, parce que le divin est centré en eux. Si
un porteur de la volonté du D s'éveille, il arrive souvent que cet individu
choisi de prononcer et de respecter le vœu du Bodhisattva. C'est-à-dire,
de renoncer à sa propre libération pour se réincarner dans le monde jus-
qu'au moment où tous les êtres sensibles franchiront la porte du
Royaume. Jusqu'au jour où l'un de ces porteurs de la volonté divine se
fera reconnaître et que sa volonté sera respectée par tous, à ce moment,
les peuples du monde entier le suivront et entreront dans son Royaume.
Le Bodhisattva est le premier et le dernier, l'Alpha et l'Oméga. Il se ré-
incarne dans le monde, dans le sixième plan, parce qu'il s'est décidé à
être le dernier à partir. Quand tous les habitants du monde auront entrés
dans le Royaume de Dieu, il entrera dans le septième plan. Et le plan de
Dieu sera terminé — l'histoire de l'Humanité sera terminée ; une nouvelle
histoire commencera.

Nirvana kāya signifie le Shûnya kāya, le vide d’où l’être saute au non-
être. D’où l’être naît, à savoir l'être réel. D’où la non-existence saute
de la nature illusoires des phénomènes intrinsèques à la réalité. D’où
l’être saute de l'histoire de l'humanité à l'histoire du cosmos. Dans le
corps cosmique, quelque chose reste encore inconnu, quand les peuples
de la Terre s'éveilleront, ils n'auront plus rien à voir avec l'histoire de
l'Humanité, ils entreront dans l'histoire du Cosmos, dans le Royaume de

348
Dieu, mais quelque chose au-delà reste encore inconnu ; une nouvelle
ère — cette nouvelle ère doit aussi être connue. Pour cela, il faut savoir
ce que c'est, ne pas être : ce que c'est, s'effacer complètement, sortir
complètement de l'histoire de l'Humanité. Par conséquent, le septième
plan dans un sens est une mort ultime. Le Nirvana est un terme qui si-
gnifie extinction, extinction de la flamme. Non seulement ce qui était, le
« je » est éteint, mais « le feu cosmique » ; « l'Humanité » s'éteint aussi.
Quand ce qui était, le « je » est éteint, maintenant, vous êtes à nouveau
venus à l'existence en étant un avec le tout : tout le cosmos. Maintenant,
vous êtes l'existence elle-même. Brahman, mais cela aussi devra être
laissé. Celui qui est prêt à faire ce dernier saut connaît à la fois
l'existence et la non-existence. Et celui qui parvient à faire ce saut, celui
qui est pleinement éclairé, voit le monde à l'envers ; ce que vous prenez
pour l'existence est en fait l'inexistence. Ce que vous appelez la vie,
Bouddha dit que ce n'est pas la vraie vie. Cette vie, bien que cosmique,
est « Dukkha » — la misère. Cette vie est la souffrance, cette vie est un
malaise, cette vie est insatisfaction, cette vie est la mort, cette vie est
més-existence. Anâtman : le déni de l’âme, dépourvue de conscience,
dépourvue de compréhension. Quand vous voyez les renaissances et les
morts comme étant multiples, ils sont asat, c’est-à-dire irréels. Quand le
cycle du saṃsāra est comme un tout, comme étant le Brahman, il semble
réel, parce que chaque renaissances détiennent leur réalité de leur
substrat, le Brahman. Mais elles sont irréelles, le tout est irréel. Lorsque
même le Brahman, ici, le bas-monde, la vie, n'est plus ; la transmigration,
le courant de renaissances successives ne l'est plus et vous prenez
conscience que vous n’êtes jamais né et jamais mort ; c'est la seule
réalité possible.

Vivekananda, l'un des principaux disciple de Râmakrishna et le fonda-


teur de la mission Râmakrishna, a dit un jour à son Maître, que sa plus
haute aspiration spirituelle était de rester immergé pendant des jours
dans le Nirvikalpa Samâdhi, où l’identification à la divinité absolue se
fait en perdant conscience de son identité. Il aspirait sincèrement à ce
qu'il considérait alors comme l'expérience spirituelle ultime.

Mais Râmakrishna qui avait déjà passé six jours dans un Nirvikalpa inin-
terrompu comme un long coma, sans aucune perception, a dit : « Jada !
Vous êtes un sot. Il y a une réalisation plus élevée que Nirvikalpa
Samâdhi. » Nirvikalpa Samâdhi est un état de sommeil profond. Toutes
les formes disparaissent, vous êtes absent, inconscient. Vivekananda
était à cette époque dédié à la troisième dimension de la contemplation,
et Râmakrishna essayait de le tourner vers la quatrième dimension, celle
de la prise de conscience, du témoignage : Turīya. Nirvikalpa Samâdhi
tel que décrit par certain, est la floraison ultime de l’être humain. Dans
cet état, le méditant se retrouve face à face avec son propre Ātman.
349
C'est à tord le point culminant de toutes les pratiques spirituelles et la
réalisation du but spirituel ultime : c'est complètement absurde parce
que le Nirvikalpa Samâdhi, bien que ce soit un état qui provoque des
sentiments de bonheur et de paix infinis, est un état de sommeil profond.
Il y a beaucoup qui ont atteint le cinquième et le sixième corps, sans être
passé par le quatrième, c'est un problème profond. Si les quatre corps
inférieurs ne sont pas en accord avec le cinquième et le sixième, la
cristallisation devient une maladie. La cristallisation se rempli
d'obscurité, d'inconscience, et devient semblable à un coma. Par
exemple, pour le croyant en unité avec Dieu ; Dieu est la réalité ultime
et il n'y a rien au-delà. Et à chaque fois que la mort s'approche et que la
conscience refait surface, à chaque fois qu'un croyant devient conscient,
à chaque fois qu'il sort de Nirvikalpa Samâdhi, d'une profonde
inconscience, il se met à genoux en pleurant ou se révolte : « Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Pourquoi as-tu enlevé cette
grande beauté, cette grande béatitude, ces sentiments de bonheur et de
paix infini que je vivais. Le temps était arrêté, le monde était oublié, la
souffrance était oubliée, ma solitude était oubliée et tout était dans sa
perfection quand je te servais. Alors pourquoi m'avez-vous abandonné ?
Pourquoi m'avez-vous enlevez ce silence que je vivais ? » Croyant parler
à Dieu, le croyant parle à toute l'existence, ou plutôt à la non-existence,
bien qu'il ne croit pas que la non-existence puisse exister : « Pourquoi
ne me laisses-tu pas continuer ? ». Le Nirvikalpa Samâdhi dans le cas de
Râmakrishna, signifie l'oubli absolu. Ce n'est pas l'ultime réalisation, ce
Samâdhi, bien que similaire à celui de Bouddha, Asamprajnata Samâdhi,
n'est pas l'ultime. Les deux parlent d'une grande béatitude, les deux
parlent d'un espace infini rempli d'extase, les deux parlent du silence et
de l'éternité, les deux parlent de la vérité, de la beauté comme leur
expérience ultime. Mais dans le Nirvikalpa Samâdhi de Râmakrishna,
vous êtes complètement inconscient, vous pouvez mourir, vous ne le
saurez pas — autant d'inconscience ! Avec votre sixième corps, vous
n’êtes plus, seul le cosmos l'est, seul la beauté l'est, le silence de la
route, la joie de marcher, vous traversez une magnifique route, et
soudainement vous vous faites renverser. Que c'est-il passé ? Vous ne
le saurez pas. Maintenant, si la conscience est là, vous regardez des deux
côtés avant de traverser, même si la route est silencieuse. Il n'y a aucun
véhicule des deux côtés. Puis soudainement, vous regardez de nouveau
les deux côtés. Alors qu'il n'y avait pas de véhicule, pas de danger.
Pourquoi ? La route était vide, silencieuse, mais vous avez agi
inconsciemment, vous avez tourner votre regard automatiquement
comme un robot. Maintenant, vous traversez comme vous auriez du
traverser, en étant pleinement vigilant, alerte, avec la pleine conscience,
la conscience.

350
L'état de Samâdhi est le même, la béatitude est la même, le silence est
le même, la beauté ressenti est la même, mais il semble s'agir de deux
polarités. Et les deux sont devenus un point de grand débat depuis plus
de deux mille ans pour savoir qui a raison entre Râmakrishna et Bouddha.
Ma propre expérience, est que l'esprit peut être traversé des deux côtés.
Vous pouvez aller de la lumière à l'obscurité ou de la l'obscurité à la
lumière. Mais quand le cercle est complet, cela ne fait aucune différence
— vous devez traverser les deux, vous devez voyager jusqu'au bout. Dix
pourcent de l'esprit est conscient, quatre-vingt dix pourcent de l'esprit
est inconscient. Dans la première situation, le croyant se fait
soudainement renverser, de la lumière, il est subitement passé à
l'obscurité. Dans la deuxième situation, de l'obscurité, l'individu a agit
inconsciemment et la lumière est apparue. La qualité de l'inconscience
n'est pas la même. Dans la premier cas, l'individu est totalement
inconscient, ébloui par la lumière. Dans le deuxième cas, l'inconscience
est remplie de lumière, remplie de conscience, l'individu est pleinement
conscient, vigilant, alerte. Maintenant, l'esprit peut être transmis des
deux cotés. D'après mon expérience, Râmakrishna est un exemple du
premier individu qui s'est fait renverser, et Bouddha est si conscient,
qu'avant de traversé, il regarde deux fois des deux côtés, chacun de ses
deux yeux regardent des deux côtés ; il fait vraiment preuve d'une
immense conscience.

Râmakrishna a traversé l'esprit en allant de plus en plus profondément


dans les couches inconscientes, et quand la dernière couche
inconsciente est arrivé, il a sauté hors de l'esprit. Râmakrishna avait
l'habitude d'aller dans le Samâdhi pendant des heures, parfois pendant
des jours, il était dans l'état de Samâdhi. Mais au fut et à mesure qu'il
s'enfonçait profondément dans les couches inconscientes de l'esprit, il
entrait presque dans un coma. Il n'y avait aucun moyen de le ramener à
la lumière. Pour les étrangers, il était comme mort. L'on raconte que
lorsqu'il entrait dans le Samâdhi, les médecins ne pouvaient trouver
aucune trace de pouls ou de battement cardiaque. L'état peut durer
quelques heures ou quelques jours pour la plupart des Maîtres spirituels.
On raconte aussi que si l'on reste Nirvikalpa Samâdhi pendant environ
un mois, la conscience peut quitter définitivement le corps physique.
Le Samâdhi mène à la pleine illumination, mais pour beaucoup, beaucoup
de gens meurent automatiquement après l'illumination, pour la simple
raison qu'ils ne peuvent gérer aucune connexion entre les deux
hémisphères ; entre le corps et l'esprit. Pour tous le monde, Râmakrishna
avait l'air d’être dans le coma. Mais il atteignit le septième corps, il
atteignit le même corps que le Bouddha, bien qu'il a choisi la partie
nocturne de la conscience, bien qu'il ait choisi un chemin sombre,
sinistre, qui fait craindre une catastrophe ; il atteint la même expérience.

351
La seule différence avec le Bouddha, c'est que le Bouddha n'est jamais
devenu inconscient de cette façon. Même en marchant au milieu de nulle
part, sa pleine conscience accompagnai chacun de ses pas,
gracieusement, il faisait chaque geste en étant pleinement conscient,
même les gestes automatiques et inconscient. Il a transformé sa
conscience à un tel point que les couches inconscientes ont commencé
à devenir conscientes. La pleine illumination se produit lorsque toutes
les couches inconscientes de l'esprit sont devenus conscientes — à ce
moment, vous sautez hors de l'esprit. Et si l'esprit disparaît, vous le
savez, vous êtes le témoin. Même si la mort s'approche, vous le saurez,
et la mort ne vous touchera pas, même si vous mourrez physiquement,
vous en serez témoin. À partir du quatrième corps, vous devenez de plus
en plus vulnérable — plus vous vivez, plus vous êtes vulnérable. Et pour
cette raison, Râmakrishna ressentait de la douleurs le lendemain de ses
méditations, sa floraison est devenue une maladie. À de nombreuses
occasions, il est entré en Samâdhi après avoir touché une femme. Il a
lui-même décrit une fois qu'il se sentait répugnant envers les femmes et
que s'il en touchait une d'une manière ou d'une autre, sa main
ressentirait une secousse ou une contraction soudaine dans son corps,
accompagnée d'une douleur intense — « Si une femme me touche, je
tombe malade. Cette partie de mon corps fait mal comme s'il était piqué
par un poisson cornu. » Cela est du à un problème d'équilibre entre le Yin
et le Yang, entre le principe masculin et le principe féminin. Ayant choisi
le chemin sombre, orientée vers le principe féminin, et n'ayant pas aussi
bien développé le principe masculin, quand il touchait une femme, son
corps repoussait l'électricité. Cette répulsion se produit comme entre
deux atomes, lorsque ces deux atomes sont de la même natures, alors
que les éléments opposés s'attirent. On appelle ce phénomène
interaction électromagnétique. Râmakrishna était également connu pour
entrer en transe, en Samâdhi, au contact de l'argent. Apparemment, sa
main se contractait et il ressentait une douleur atroce, qui disparaissait
une fois que plus rien ne le touchait.

Le Samâdhi de Râmakrishna, quand Râmakrishna entrait en transe,


comme dans un état profond de coma, il perdait sa connaissance ; un
grande silence, une grande béatitude se déversait sur lui, mais une fois
l'expérience terminée, il ressentait de la douleur. À partir du quatrième
corps, l’être devient de plus en plus vivant, sensible, vulnérable. Quant
des chercheurs ont étudiés les ondes cérébrales d'un groupe d'experts
en méditation, les résultats étaient similaires. Quand la méditation a
commencé, il y a eu une soudaine augmentation d'activité. La méditation
de pleine conscience provoque d'importants changements dans l'esprit
des experts, mais quand les débutants méditent, il ne se passe pas grand
chose. Il a aussi été rapportée dans les récentes études en neuroscience

352
montrent que les experts en méditation sont plus tolérants à la douleur.
Les débutants, identité à leur corps, s'attendent à souffrir, les centres
de douleur de leurs cerveaux réagissent comme s'ils souffraient déjà. Et
cette réaction est si intense que quand la douleur arrive, il y a peu de
changement. Une fois la douleur terminée leurs angoisses mentales
s'atténuent lentement. Quant aux experts en méditation, ils réagissent
beaucoup moins par habitude et par anticipation. Quand la douleur
arrive, il y a beaucoup de changement, ils ressentent la douleur très
intensément, et ensuite, l'activité chute beaucoup plus vite. Mais d'après
les analyses, bien que les experts ressentent plus la douleurs, les
experts sentent la douleur, presque aussi intensément que les débutants.
La différence est que les experts la jugent moins désagréable. Des ré-
sultats similaires ont été observés dans les centre émotionnels du cer-
veau — amygdale, hypothalamus... Les débutants ont émotionnellement
beaucoup d'activations quand ils s'attendent à souffrir. Mais pour les ex-
perts en méditations, c'est comme si ils voyaient la douleur comme un
événement neutre, naturel, et non pas comme une épreuve émotionnelle.
Par-là, des médecins ont soutenu que la capacité de Râmakrishna à en-
trer facilement en transe était en grande partie due à sa sensibilité es-
thétique et émotionnelle. La sensibilité doit être travaillé, mais l'insen-
sibilité aussi. Sinon, plus vous serez sensible, plus il y a de risque que
vous vous cristallisez et cette cristallisation peut devenir une maladie ou
une obsession, une addiction ; quelque chose de sinistre.

Du corps cosmique vous pouvez sauter dans le septième corps, cela se


passe tout seul, mais si vous êtes trop sensible, plus dure sera la chute
dans le septième corps quand cela arrivera. Bouddha et Mahāvīra sont
également cristallisés, mais leur cristallisation est totalement différente.
Râmakrishna a d'abord connu la conscience, puis l'inconscience. Boud-
dha a d'abord connu l'inconscience puis la pleine conscience, le samâdhi.
Bien que Bouddha et Râmakrishna ont pris des chemins fondamentale-
ment différents, les deux ont complété le cercle de la vie et de la mort ;
il s'agit seulement de comprendre que l'existence est toujours contra-
dictoire, faites d'opposés — l'obscurité et la lumière, la vie et la mort.
Râmakrishna a connu la vie puis la mort, la lumière puis l'obscurité.
Bouddha a connu la mort puis la vie, l'obscurité et ensuite la lumière.

Comprendre cela est très significatif pour atteindre le septième plan, la


nature de Bouddha. La septième dimension peut clairement être atteinte,
et uniquement expérimenté par ceux qui étudient à la fois la lumière et
l'obscurité de manière égale. Qu'est-ce que cela signifie ? Aussi cos-
mique que vous soyez, cela ne fait pas l'affaire si vous n'avez pas vécue
la fin du monde. Cette question ne peut être tranché par aucune érudi-
tion, pas aucun dieu ; aucune intelligence ne fera l'affaire, aucun pouvoir

353
ne fera l'affaire, seulement l'expérience. Donc, vous ne pouvez pas ré-
pondre à cette question, quoi que vous répondez, avec la sagesse ou avec
le pouvoir, avec la lumière ou avec l'obscurité — ce n'est pas pertinent.
Vous ne savez pas si le samâdhi mène à la connaissance absolue ou au
pouvoir absolu, et vous ne savez pas si la connaissance absolue ou le
pouvoir absolu mène au samâdhi où s'ils mènent à des expériences
différentes. Ce n'est pas votre propre expérience. Dans la sixième
dimension, vous n’êtes plus, seul le cosmos est, seul Brahman l'est, donc
vous ne pouvez rien dire. Si vous suivez la lumière, vous allez de plus en
plus profondément dans l'obscurité de l'esprit et de l'inconscient, vous
atteignez le fond de l'esprit et vous sautez hors de celui-ci. Il en va de
mème si vous suivez l'obscurité, vous allez de plus en plus profondément
dans l'obscurité de l'esprit et de l'inconscient, et arrivez au bout du
chemin, tout explose ! L'inconscient devient conscient. Et quand tout
devient conscient, que vous ayez choisi le chemin de la lumière ou de
l’obscurité, vous faites un saut. Ce saut quantique n'est pas un saut de
la lumière à l'obscurité ou de l'obscurité à la lumière, les deux mènent
au même espace, au bout du chemin, vous saurez hors de la dualité, de
l'espace et du temps, du corps et de l'esprit, et de tout ce que vous
pouvez concevoir. Au-delà même de la conscience et de l'inconscience.

Le chemin de Râmakrishna est obscure, il est parti chercher la lumière


dans l'obscurité. D'après mon expérience, la lumière m'a aussi mener
dans l'obscurité, dans l'inconscience, pour la retrouver. D'après mon
expérience, vous pouvez atteindre la lumière au bout du tunnel, ou ne
pas l'atteindre. Et une fois que vous entrez dans l'inconscience, tout est
obscurité, vous ne pouvez pas savoir où vous allez. Mais c'est ce qui est
excitant dans ce chemin. Vous êtes dans un espace sombre et infini dans
laquelle il y a « quatre-vingt-quatre mille portes », vous ne voyez aucune
de ses portes, et parmi toutes ses portes, vous devez trouver la bonne
porte, ce que les Maitres zen appellent « la porte sans porte », qui mène
hors de l'esprit, juste par hasard.

Pour réaliser le Samâdhi ultime, vous devez franchir cette porte sans
porte, semblable à un trou noir. L'horizon des événements est une limite
dans l'espace-temps au-delà de laquelle les événements ne peuvent pas
affecter un observateur extrinsèque, ce qui signifie que tout ce qui se
passe au-delà de l'horizon des événements ne vous est pas connu. Dans
l'horizon des événements d'un trou noir il y a un anneau de lumière qui
d'après la science contiendrait la mémoire ancestrale de l'Univers, ce
que la théosophie appelle parfois les « annales akashiques ». Mais au-
delà de toutes ces connaissances, de ces données, se trouve la porte
sans porte ; le seuil entre le connu et l'inconnu, le soi et l'absence de soi.
Il n'y a pas de « moi » qui franchit l'horizon des événements, tout ce qui
se trouve au-delà n'est plus de l'ordre de la connaissance, du connu ou
354
de l'inconnu mais au-delà des deux. Le mystère suprême le plus profond
est de l'ordre de l'inconnaissable.

D'après mon expérience, quand j'étais petit, heureux, mais ignorant et


inconscient. Je fus éclairé par une lumière dont la compréhension
m'échappa aussitôt. Cependant, je ne pouvais pas faire comme s'il ne
s'était rien passé. Si je devais écrire ce changement de conscience
radical, je la comparerais à une lampe, à un point de lumière dans
l'obscurité, à la révélation d'un savoir enfoui ! D'ailleurs, l'expression «
Éclairer sa lanterne », signifie clarifier quelque chose, ce qui exprime
bien ce concept de savoir dévoilé ; à dévoiler. Ainsi, sachant que
l'Homme vit comme endormi en lui-même, qu'il existe une ignorance au
cœur même de la conscience, et que mon entourage n'y prêtais pas
vraiment intention. Je savais que je ne sais rien, alors serein, je me suis
fait petit et j'ai gardé mon ignorance pour voir les choses dans leur
lumière. Or, même si je ne savais rien, cela ne veut pas dire qu'il y a rien.
Au-delà de l'entendement, j'ai toujours su qu'il existait « quelque chose
» de vrai, d’immuable et d’indéfinissable qui dépasse l'entendement et
l'imagination. Oui, au-delà du mental, une force parallèle et intemporelle
me guidait sur la voie. De l'extérieur, pour les observateurs
extrinsèques, pour les étrangers, pour mon entourage, comme
Râmakrishna, je suis parti de la lumière vers de plus en plus d’obscurité.
Mais de l'intérieur, comme le Bouddha, je suis parti dans de plus en plus
d'obscurité, vers de plus en plus de conscience. L'expérience est donc
plus ou moins la même. De l'extérieur, j'ai suivi le chemin de l'obscurité
que Râmakrishna a suivi. De l'intérieur, j'ai suivi le chemin de la lumière
que Bouddha a suivi.

Quand Bouddha a quitté son palais, pour son entourage, il avait l'air
d'avoir quitté la lumière comme Râmakrishna, mais ce n'est pas le cas.
Et il est évident que les gens qui ne peuvent pas comprendre les deux,
qui n'ont pas suivi les deux chemins et qui n'arrivent pas à la même
expérience, vont débattre et discuter sans fin pour savoir qui a raison.
Si vous pensez que l'un a raison et que l'autre à tort, logiquement, vous
avez tort. Bouddha et Râmakrishna ont raison. Mon expérience est que
les deux connaissent le Samâdhi.

Les croyants qui ne font qu'un avec Dieu, pensent que la mort n'existe
pas. Et ceux qui disent que Dieu est mort, pensent que — en toute logique
cela semble apparemment vrai — s’il n’y a pas de Dieu, l’existence aussi
devient morte, insensible, sans intelligence, sans vie. Les conceptions
intellectuelles et dualistes conduit toujours à de telles absurdités. Peut-
être que ceux qui disent que Dieu et mort ont scientifiquement plus de
chance d'atteindre la porte sans porte, dans la façon dont vous pouvez
entrer, atteindre le vide, parce que vous êtes conscient que Dieu est un

355
mensonge, que vos mains sont vides. L'autre chemin tâtonne dans
l'obscurité, les croyants peuvent atteindre la vérité, il ne peuvent pas
l'atteindre. Une fois qu'ils pensent tenir la vérité, une fois que vous
croyez tenir la lumière, vous la perdez, tout est obscurité. La lumière
vous aveugle, vous ne pouvez pas voir où vous allez. C'est juste par
hasard que vous trouvez la porte sans porte, au-delà de la dualité, de
l'obscurité et de la lumière, juste par hasard. La science ne croit pas au
hasard, elle doit être une certitude. C'est pourquoi vous ne trouverez pas
plus de Râmakrishna dans le monde, et que le nombre de croyants a un
peu commencé à diminuer, car Râmakrishna, étant croyant, tâtonnait
juste dans l’obscurité. Râmakrishna est parvenu à la vérité, mais vous
ne trouverez pas d'autre Râmakrishna dans toute l'histoire de
l'Humanité. Parmi les milliers de croyants, qui pensent ne faire qu'un
avec Dieu, presque aucun n'a trouvé Dieu. Des milliers de mystiques sont
arrivés au même point. Mais ils ont tous suivi le chemin de la
connaissance, quand vous suivez le chemin de la sagesse, c'est comme
si vous avez une lumière avec vous, vous n'avez pas besoin de tâtonner.
Lorsque vous suivez le chemin de l'amour, vous n'avez aucune lumière
avec vous, c'est pourquoi l'on dit que les amoureux sont aveugles,
stupides, fous. En substance, c'est juste. Les amoureux sont aveugles
parce qu’ils n’ont pas de yeux pour l’avenir, pour calculer ce qu’ils vont
faire. Lorsque vous suivez le chemin de la sagesse, vous avez une
lumière avec vous. Lorsque vous avez une lumière avec vous, une
certaine conscience, comme une lampe montrant le chemin, votre
atteinte au but a plus de certitude. Et une fois que vous avez connu le
chemin, alors c'est très facile. Ce n'est que le premier saut, la première
fois que vous allez dans l'inconnu, que le saut est difficile. Mais l'inconnu
n'est pas sombre ; vous gardez une lampe dans votre main. Le croyant
va dans l'inconnu sans lampe, il a juste une foi aveugle.

Le Samâdhi de Râmakrishna est en quelque sorte spécial. C'est un


spécimen rare qui est allé dans ses profondeurs sans prendre une seule
bougie. Il est plus probable que vous ne trouverez pas la porte. Quand
Bouddha a été interrogé au sujet du Samâdhi, il a dit : « Il y avait un
palais avec quatre-vingt-quatre mille portes ; une seule porte était
réelle, les autres étaient toutes fausses ; elles ressemblaient à des
portes, mais quand vous vous en approchiez, c'étaient juste des portes
peintes, il y avait un mur plat sans ouverture. » Râmakrishna s'est perdu
dans le palais. Il a fait le tour en tâtonnant et en tâtonnant. Il a touché
de nombreuses portes peintes, et à chaque touché, il est entré en transe,
mais ce n'était pas vraiment des portes et son Samâdhi n'était pas le vrai
Samâdhi, ce n'était que Satori. Mais au moment où il a atteint la vraie
porte, la seule, alors il est entré en Samâdhi et a passé la porte. Quatre-
vingt-trois mille, neuf cent quatre-vingt-dix-neuf portes, et une chance

356
se présente ; cette chance est très fragile, elle peut être manqué par
n'importe quoi, vous touchez les quatre-vingt-quatre mille portes et
aucune ne s'ouvre, votre tête commence à vous démanger parce que
vous en avez tellement marre de tâtonner, et que lorsque vous êtes
arrivé à la dernière, vous dites : « Voilà la dernière, en toute logique ce
doit être celle-ci, allons-y. » et même celle-ci ne s'ouvre pas ; ce n'est
pas un hasard parce que ce n'est pas le porte sans porte. Alors Bouddha
a dit : « Mon chemin n'est pas un tel tâtonnement. Dans mon palais,
toutes les portes sont réelles. Et il n'y a pas besoin de tâtonner parce
que je vous donne des yeux à travers la méditation, et une lumière qui
brûle comme un feu en vous, qui est votre vie même. Avec la lumière et
ce silence méditatif, vous pouvez trouver la porte. Il y a tant de portes,
chaque porte est capable de vous faire sortir. » Il est absolument certain
que Bouddha a raison ; mais cela ne signifie pas que Râmakrishna a tort.
Mais Râmakrishna ne l'a pas atteint en touchant la dernière porte, car si
vous avez touché toutes les portes et que la dernière est la bonne, alors
ce n'est pas un hasard — vous avez touché toutes les portes, alors
logiquement la dernière doit être la bonne. Mais rappelez-vous, que dans
le cas de Râmakrishna, c'est juste un hasard qu'il a trouvé la bonne
porte, la porte sans porte — c'est juste un hasard. Râmakrishna est
l'exception. Bouddha pourvoit à tout le monde, pas aux exceptions. Le
chemin doit être pour tout le monde. Parmi les disciples de Râmakrishna,
pas un seul n'a atteint le Samâdhi. Mais parmi les disciples de Bouddha,
même aujourd'hui, continuant comme une chaîne, de Maître a disciple,
les disciples de Bouddha atteignent encore aujourd'hui la libération.

Lao Tzu, Maître Taoïste et fondateur du Taoïsme a dit : « La Tao ; la voie


qui peut être exprimée, n'est pas la voie éternelle. Le nom qui peut être
prononcé, n'est pas le nom éternel. Ce qui ne porte pas de nom, le non-
être, est l'origine du Ciel et de la Terre. L'indicible ; l’être sans nom est
la réalité éternelle. Ce qui porte un nom est la mère de tout ce que nous
percevons, choses et êtres. Ainsi à celui qui est sans passion se révèle
l'inconnaissable, le mystère sans nom, le tao. Celui qui est habité par le
feu de la passion a une vision bornée. Désir et non désir, ces deux états
procèdent d'une même origine. Seuls leurs noms diffèrent. Ils sont
l'obscurité et le mystère. Pris dans le désir, vous ne voyez que les
manifestations. Pourtant, manifestations et mystères jaillissent de la
même source. Cette source est l'obscurité ; la profondeur. Mais en vérité,
c'est au plus profond de cette obscurité que se trouve la porte sans porte.
La porte de l'absolu, du merveilleux. Le Tao, le dharma, le sens, la voie,
la vie éternelle ; la vérité, la vérité ultime. Obscurité dans l'obscurité —
au fond des choses doublement profondes — la porte sans porte vers
toutes compréhension. »

357
Il y a deux types de religion dans le monde : Dieu est amour ou Dieu est
la mort. Le christianisme a pris le coté de l'amour, de la compassion. Le
Bouddha a pris le coté de la mort, de la conscience, de la lucidité. Et il
n'est pas nécessaire de choisir ; ouvrez la porte de l'amour et
disparaissez dans le nirvana. Le nirvana signifie mort ; extinction. Le
terme nirvana signifie littéralement éteindre votre flamme. Juste comme
ça, vous disparaissez dans la mort. Mais vous êtes plein de
reconnaissance. Ouvrez la porte sans porte, la porte de la mort, la porte
du non-être, et disparaissez dans le ciel intérieur de l'amour. Quand cela
se produit, quand vous êtes noyé par l'amour et la mort, alors vous savez
ce qu'est Dieu. Oui, le point de rencontre de l'amour et de la mort est
l'expérience de Dieu. Les théologiens et les philosophes ou les croyants
ne savent pas ce qu'est Dieu. Vous pouvez leur poser des questions sur
Dieu mais il n'y a pas de réponse, personne ne peut répondre à vos
questions ! C'est une expérience, et réservée uniquement au plus
courageux qui aiment la mort comme ils aiment la vie ; qui ont traversé
la vie dans un état d'amour profond et qui ont gardé cette même attitude
face à la mort. J'ai essayé les deux chemins : celui de l'amour et celui de
la sagesse, en allant sur le chemin de la lumière et en allant sur le chemin
de l'obscurité absolue. Personne ne fait cela parce qu'une fois que vous
avez atteint l'union, la porte, le vrai chemin, alors pourquoi devriez vous
vous soucier des autres chemins ? Mais je suis un peu fou, voyant que
les gens se battent pendant des millénaires pour savoir et prouver quel
chemin est le bon, j'ai décidé que la seule façon d'arriver à savoir est de
suivre les deux chemins : une fois le chemin de la lumière, et de revenir
à la case départ pour essayer le chemin de l'obscurité. J'ai essayé de
nombreux chemins, j'ai touché de nombreuses portes, toutes les portes
se sont avérées fausses, peintes par l'imagination, j'ai tout de même
franchi toutes ses portes et tous les chemins sont avérés vrais. Quand je
suivais le chemin de l'obscurité, tout le monde pensait que j'étais devenu
fou — quel est le besoin si vous avez atteint la lumière la journée, quel
est le besoin de continuer à voyager la nuit ?

D'après mon expérience, le monde est profond et plus profond que le


jour ne l'a jamais imaginé ! Son ascension enseigne que la voie étince-
lante parait sombre... Mais parce que le système visuel a du mal à dis-
tinguer les choses dans le noir : ô mon âme, elle aussi, distinguait un
manque de limite ! Ainsi, il y a un besoin d'aller dans l'obscurité parce
qu'il n'y a pas d'autre moyen d’éclairer toutes les réalités, toutes les
manifestations intrinsèques et d'atteindre l'Ultime réalisation, réaliser
le Samâdhi, le nirvana.

Les croyants, les chrétiens, même les bouddhistes, ni aucun disciples


de Râmakrishna n'a essayé ce que j'ai fais. Et je ne suis le disciple de
personne, je ne suis qu'un mystique, un vagabond ; je n'appartiens à
358
aucune religion ou organisation. Les bouddhistes n'acceptent pas que
Râmakrishna soit éclairé, mais ils n'ont pas essayé la voie de
Râmakrishna. Quand Râmakrishna était enfant, il est entré en contact
avec des Maîtres bouddhistes. Il est devenu bouddhiste vers l'âge de dix-
huit ans. Toutes sa famille, qui était chrétienne, la pris pour un fou : que
faisait-il en écoutant les Maîtres bouddhistes ? Dans le Taoïsme et le
Bouddhisme ou dans l'école des Esséniens où Jésus à été initié, il n'y a
pas de Dieu — Dieu est la mort, l'obscurité absolue.

Toutes les religions qui croient en Dieu et au Diable, au Paradis et à


l'Enfer, sont enfantines. Râmakrishna pouvait voir que le christianisme
était très enfantin. Même Jésus-Christ qui a été placé à la tête du
Christianisme, penserait ainsi du Christianisme parce ce n'est pas lui qui
a créé le christianisme ; cela lui a été imposé, il n'a jamais pensé à créer
une religion aussi absurde. Tous ses enseignements qui ont été
transférés dans le christianisme n'ont même pas été compris ; aucune
autre religion a autant échoué. Aucun chrétien ne s'est approché du
Christ et de Dieu — ce sont seulement des croyants aveuglés par leur
imagination. De l'autre côté, le bouddhisme ne crois pas au Christ, mais
fondamentalement, la conscience du Christ est la même que la
conscience du Bouddha ; les deux chemins sont différents, mais les deux
se rejoignent.

Ainsi, pour transcender la sixième dimension et atteindre l'ultime, vous


devez expérimenter les deux : la logique et l'imagination, l'obscurité et
la lumière, la vie et la mort, l'existence et la non-existence. Dans la
sixième, les deux se rencontrent, les deux sont indissociables, le Ciel et
la Terre ne font qu'un dans l’œuf cosmique, mais vous n'en êtes pas
pleinement conscient parce que vous n'avez pas expérimenté les deux
chemins. Quand vous arrivez au bout d'un chemin, vous arrivez au
sixième corps, mais vous n'avez expérimenté que la moitié ; l'autre
moitié est là et vous ne l'avez pas expérimenté. Par exemple, vous vous
pouvez prendre le chemin de l'obscurité à la lumière, ce chemin mène au
sixième corps, à la lumière cosmique, mais vous n'avez pas encore
expérimenté la lumière. En parallèle, vous pouvez prendre le chemin de
la lumière à l'obscurité, ce chemin mène aussi au sixième corps, au
cosmos, mais vous n'avez pas expérimenter l'obscurité ; tout est clair
mais vous n'avez pas encore franchi la porte sans porte, vous n’êtes pas
encore entré dans un trou noir, où quand la lumière s'approche de
l'horizon des événements, elle se fait aspirer et n'a aucun moyen de
résister à cette attraction. Ainsi, le sixième corps est un œuf cosmique
où les deux moitiés se rencontrent. Puis l’œuf qui contient tout le cosmos
explose des deux côtés et vous devez expérimenter les deux
hémisphères. En expérimentant les deux hémisphères, un jour, tout en
étant centré, vous vous retrouvez à la périphérie du cosmos, au-delà du
359
cosmos. Maintenant, ce que je vous enseigne dans la sixième dimension
est la combinaison des deux chemins. Le chemin qui mène à l'obscurité,
et le chemin qui mène à la lumière. Le chemin qui mène à la périphérie
de l'existence, et le chemin qui mène au centre de l'existence. Le
septième corps, le corps sans corps ne dépend pas uniquement du centre,
c'est juste être conscient. Ce n'est pas non plus un chemin pour tout
oublier et se noyer dans votre centre ou hors de celui-ci et vous noyer
dans l'obscurité. Je vous dis d'oublier le corps, d'oublier l'esprit, d'oublier
le cœur, d'oublier le monde, d'oublier le cosmos, vous n’êtes pas ces
choses, mais gardez votre lumière vivante en tant que témoin. Donc,
vous allez au centre et à la périphérie, du connu à l'inconnu, de la vie à
la mort, jusqu'au point où les deux se rencontrent et que le dernier saut,
l'ultime saut quantique se produit.

La réalisation du sixième corps, la simple réalisation du soi cosmique et


immanent, n'est en réalité que le début du chemin, la moitié du chemin,
le début de la fin. La majorité des gens qui ont atteint le sixième corps,
et c'est déjà un exploit, auront à vivre et à perdre la conscience
d'innombrables fois au cours de leurs innombrables vies et de leur
méditation, avant qu'ils ne soient capable d’être constamment et
pleinement conscient dans toutes les facettes de la vie, même en
dormant. Il n'est pas rare dans la méditation d'avoir un aperçu de votre
être comme étant uni à tout le cosmos. Mais il est légendaire d'avoir un
aperçu de la nature fondamentale de l’être — du non-être — dans la
méditation. Réaliser l'immobilité ou le vide dans toutes les facettes de la
vie, toutes les facettes de soi, c'est atteindre le vide absolue en toutes
choses, mais ce vide est à la fois vide et plein d'énergie, alors quand
vous atteignez ce stade tout en étant au-delà, vous parvenez à la vacuité,
au nirvana, et à contempler la danse du vide. Réaliser le Soi véritable ou
le Soi immanent, Brahmā, c'est réaliser notre nature divine, Brahman. Et
la fin de cette réalisation est de découvrir la fin derrière tout être
humain, de découvrir la fin de toute existence et de découvrir ce fait
pour l'existence elle-même. Pour savoir qui il ou elle est vraiment. Et
savoir par là, au-delà de cette fin, si l'Humanité à une chance de
transcender l'espace-temps et la fin des temps pour entrer dans la
dimension de l'éternité.

Au-delà du sixième plan, vous atteindrez l'espace que Râmakrishna a


atteint et que Bouddha a atteint. Et vous exploserez de rire parce que
pendant des millénaires, les mystiques et les érudits ont perdu
inutilement leur temps à se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas et à
débattre sur des choses dont ils ne savent rien de rien. Il est toujours
bon d'expérimenter parce que non seulement ce n'est pas une question
intellectuelle et philosophique, mais en plus parce que si vous
n'expérimentez pas vous-même ; de et par vous-même, alors tous ce que
360
vous connaissez ne sert à rien — car vous ne vous connaissez pas. Donc,
c'est une question scientifique, une question existentielle, une question
d'expérimentation intérieure ; cette expérimentation est aussi
scientifique, voire plus pure, que n'importe quelle science et
expérimentation du monde objectif. En fait, arrivé au sixième plan,
même la science moderne devient inutile, parce que la science
n'expérimente que le monde extérieur, le monde objectif, elle ne sait
rien de sa propre subjectivité. Et elle lui est impossible de parvenir à la
septième dimension, car si la sixième est axée sur le soi et l'union de la
subjectivité et de l'objectivité. La septième est au-delà de tout ; axée sur
le non-soi et l'absence des phénomènes.

Au cours de la transcendance de la sixième dimension, avec votre


sixième corps, vous transcendez avec tout votre être, avec tout le cos-
mos. Il faut faire preuve d'une grande ouverture d'esprit et d'un grand
courage, de vigilance et de persévérance pour maintenir l'embryon en
vie, pour sauter dans l'inexistence et dans une nouvelle existence, sans
retomber dans les empreintes figées de l'ancien monde menacé par les
mâchoires du temps. Cela requiert une volonté de laisser tomber toute
la connaissance dans l'horizon des événements d'un trou noir et de faire
face à l'écrasement inexorable d'un trou noir, de faire face au broiement
des roues du saṃsāra. Vous devez traverser les connaissances que vous
avez accumulés au fil de vos nombreuses renaissances depuis le sein des
temps, et même les connaissances que vous avez loupé, vous devez aller
au-delà de tout ça pour entrer consciemment dans l'horizon d'un trou
noir. Si vous êtes accroché à quoi que ce soit, les roues du saṃsāra vous
écraseront. Seul l'informe peut pénétrer l'espace plein, passer la porte
sans porte sans risque pour lui de volupté et d’écrasement. Ensuite, une
fois traversée, si vous y parvenez, vous constaterez que vous êtes mort
dans une vie, dans un monde, et pourtant, vous êtes toujours, mais dans
un Univers parallèle. C'est ce qu'on appelle une renaissance intérieure,
mais à la différence de toutes les autres renaissances, celle-ci est cos-
mique, maintenant, c'est votre dernière vie. Arrivé au septième plan,
vous vivez votre dernière vie ; précédemment, vous êtes mort totale-
ment, quand vous mourrez totalement, votre renaissance est totale. En-
suite, cette vie est existentielle, sans mort, éternelle. Vous ne renaîtrez
plus jamais. Il n'y a qu'une conscience primordiale qui se réveille comme
étant le monde mais elle a été obscurcie par de nombreuses couches
mentales, par de nombreuses renaissances, par de nombreux mondes. À
mesure que chaque couche mentale est abandonnée, que toutes ces
existences sont détruites, quand tous ces mondes parallèles sont dé-
truits, quand tout le cosmos est détruit, vous atteignez le monde réel ;
son essence est révélée. Réaliser l'essence éternelle qui est jamais née
et jamais morte est la véritable réalisation de Samâdhi. Alors que les

361
couches tombent, alors que le corps tombe, alors que l'esprit tombe, alors
que le cosmos tombe ; alors que vous atteignez le cœur spirituel, alors
que vous atteignez le Brahmā, puis le Brahman, certains nomment le
Samâdhi différemment. Mais le véritable Samâdhi, c'est quand même
Brahman ne l'est plus. L'enseignement le plus concis pour entrer dans le
Samâdhi est : « Sois calme et sais. Le silence est le langage de Dieu, tout
le reste n'est que piètre traduction. » Comment pouvez-vous utiliser mots
et images pour transmettre le Samâdhi ? Comment pouvez-vous
transmettre le silence en faisant du bruit ? Plutôt que de parler de
Samâdhi en tant que concept intellectuel, plutôt que de tâtonner dans
les ténèbres, la voie est un appel radical à l'inaction. Et l'art du non-
agir — wou wei — est l'un des plus grands principes du Taoïsme, qui ne
veut pas dire « ne rien faire », mais plutôt lâcher-prise, agir dans l’ordre
des choses, en étant conscient que c’est l’existence qui dirige chaque
action et chaque événement. Et quand vous laissez l'existence diriger
chaque événement de votre vie, quand vous n'agissez plus, vous
constaterez que vous n’êtes pas là par accident, que les événements de
votre vie ne sont pas là par hasard, que tout à un sens, et un jour vous
arrivez à un point où vous ne répondrez plus à la loi de cause à effet, à
ce moment là, vous quittez la cinquième dimension, le cinquième corps,
le corps causal, et vous commencez peu à peu à transcender la sixième.
Un jour, ne nourrissant plus aucune cause et aucun effet, vous sauterez
au septième plan, cela se passe tout seul. Vous n'avez rien d'autre à
faire, soyez calme et sachez, personne ne peut vous dire ce qui émergera
du calme, ce qui émergera du Samâdhi. Si le Samâdhi ne peut pas être
transmit, quand est-il de ce qui en émerge ? Rien ne peut être dit ! Soyez
calme et sachez — sachez que vous ne savez rien.

Entrer en Samâdhi, c'est reconnaître celui qui voit, celui qui voit, Dieu,
est la seule réalité, pensez-vous. Il a toujours été là, il est en tout, mais
vous n'avez pas réalisé sa présence, et quand vous réalisez sa présence,
quand vous ne faites plus qu'un avec Dieu, quand vous êtes une unité
cosmique, vous pensez avoir atteint l'ultime. Mais si vous allez plus
profondément en lui, l'ultime réalisation du Samâdhi est de reconnaître
que vous ne savez rien à propos de celui qui voit, si vous croyez savoir,
si vous croyez être ceci ou cela, alors vraiment, celui qui voit doit avoir
une vision bornée. N'essayez pas de tout voir, celui qui voit est
important. Et si celui qui voit, parvient à tout voir, mais qu'en voyant
tout, il parvient à la conclusion qu'il ne sait rien. Celui qui voit à atteint
l'ultime réalisation ; c'est cela l'ultime réalisation — vous voyez tout mais
vous ne savez rien. Cette réalisation n'est atteinte que par très peu de
Maîtres spirituels, quand vous atteignez ce point, vous êtes pleinement
conscient de tout ce qui se passe dans le monde tout en étant au-delà.
Votre conscience à définitivement quitté votre corps mais vous agissez

362
toujours dans le monde ; vous voyez tout, vous êtes tout, mais vous
n’êtes plus alors vous savez rien. Ainsi celui qui sait garde ses paroles.
Voilà une vérité, une vérité subtile. Car tout ce qui est essentiel pour
l’être, tout ce qui lui est indispensable, reste un mystère. Dans le Tao Tö
King il est dit que c'est l'inconnu pour qui les gens du monde luttent et
travaillent. L'inconnaissable qui donne la force de vivre, la force
d'espérer, la force de croire, la force d'expérimenter, la force de mourir.
Car ce que l'homme veut savoir, lui reste inconnaissable, à jamais. Ce
n'est pas que lorsque vous atteignez l'ultime, vous vous retrouvez en
avant-plan, ni en arrière-plan, vous vous fondez dans le décor.
Maintenant, il n'y a pas de soi en tant que tel, il n'y a qu'un décor. Et
c'est tout simplement beau.

Un grand Roi, Śreṇika, entendu dire que Mahāvīra avait atteint le


Samâdhi. Śreṇika avait tout, mais pas le Samâdhi. Alors il s'inquiéta et
se questionna à ce propos : « Qu'est-ce que le Samâdhi ? Comment l'avoir
? » Il ne pouvait pas dormir tranquillement, car pour la première fois, il
était conscient qu'il y avait une chose qu'il n'avait pas et qu'il ne pouvait
pas être satisfait sans obtenir tout ce qu'il voulait. Alors il est parti dans
les montagnes pour trouver Mahāvīra et il lui a dit : « Combien voulez-
vous pour votre Samâdhi ? Je suis venu l'acheter. Je peux vous donner
tout ce que vous désirez, mais donnez-moi cette méditation, dhyana, ce
Samâdhi. Qu'est-ce que c'est ? C'est où ? Laissez-moi d'abord voir ce
que c'est ! » Mahāvīra était surpris de toute la stupidité du roi, mais
c'était un homme très poli, doux, gracieux. Il a dit : « Il n'est pas
nécessaire de voyager aussi loin. Dans votre propre capitale, j'ai un
disciple qui est arrivé au même état, et il est si pauvre qu'il peut être
prêt à le vendre. Je ne veux pas parce que je n'ai pas besoin d'argent.
Vous pouvez voir que je suis nu, je n'ai pas besoin de vêtements, je suis
tout à fait satisfait. Je n'ai pas de besoins, alors que vais-je faire de votre
argent ? Même si vous me donnez tout votre Royaume, je ne l'accepterai
pas. J'avais mon propre Royaume auquel j'ai renoncé, j'avais tout ce que
tu as ! » Śreṇika savait que Mahāvīra était né dans une famille royale,
qu'il avait tout eu et avait renoncé à tout, il était donc difficile de
persuader cet homme de vendre. Certes, après tout il n'avait rien à
vendre et l'argent ne signifiait rien pour lui. Alors, le Roi, Śreṇika, a dit
: « D'accord, qui est cet homme dont vous parlez ? Donnez-moi son
adresse. » Et Mahāvīra lui dit : « Il est très, très pauvre, il vit dans le
quartier le plus pauvre de votre ville. Vous n'avez peut-être encore
jamais visité ce quartier. C'est l'adresse, allez-lui demander. Il est votre
sujet, il est dans le besoin, il peut peut-être vous vendre ce que vous
cherchez. Il a une grande famille, une femme et de nombreux enfants,
et ils sont tous vraiment pauvres. » Le Roi revient dans son Royaume
heureux, se rendit directement dans les quartiers pauvres de son

363
Royaume où il n'était jamais allé. Les gens n'en croyaient pas leurs yeux
en voyant son char doré et les milliers de soldats qui le suivaient. Śreṇika
s’arrêta devant la cabane du pauvre disciple de Mahāvīra. Le pauvre
homme vint, toucha les pieds du Roi et dit : « Seigneur, que puis-je faire
? Commandez-moi. » Le Roi dit : « Je suis venu acheter la chose appelé
dhyana, Samâdhi. Et je suis prêt à payer n'importe quel prix que vous
demanderez. » Le pauvre homme s'est mis à pleurer et à pleurer... et il a
dit : « Mon Seigneur, je suis désolé. Je peux vous donner ma vie, je peux
mourir pour vous en ce moment, je peux me couper la tête, mais comment
puis-je vous donner mon Samâdhi ? Ce n'est pas vendable, ce n'est pas
achetable, ce n'est pas du tout une marchandise, ce n'est pas même de
la connaissance. C'est juste un état de conscience pure, de silence et de
félicité indescriptible... Mahāvīra a dû vous faire une blague. »

Les gens broyés par la roue du saṃsāra, ne vivent que dans le monde du
sexe, de la jalousie, de la haine, de l'argent. Ils font l'amour et achètent
des choses, courent après l'argent, ils courent pour gagner leur vie au
lieu de la vivre. Ils pensent qu'ils vivent mais ils ne vivent pas, ils ne font
que courir, ils ne font que dépenser, ils ne font que mourir. Ce n'est pas
la vraie vie. À moins que vous ne sachiez ce qui ne peut pas être vendu
et ne peut pas être acheté, à moins que vous ne sachiez ce qui est au-
delà de la vie et de la mort, au-delà de l'argent, vous n'avez pas connu
la vie réelle. La vie peut être vendue et achetée, le sexe n'est pas au-
delà de l'argent, l'amour l'est. La mort peut être vendue et achetée ;
aujourd'hui tout le monde est complice des agents de la mort.
Transformez votre énergie sexuelle en amour ou transformer la mort en
amour, et un jour, même des grands Rois comme Śreṇika pourraient se
sentir jaloux de vous. Devenez un immortel, devenez aussi élevé qu'un
Lao-Tzu, élevez-vous aussi haut qu'un Bouddha, un Mahāvīra, devenez
un Christ ou un Zarathoustra. Ce n'est qu'alors que vous avez vécu, alors
seulement avez-vous connu les mystères de la vie et de la mort.

Rappelez-vous que votre vie restera vide de sens si vous ne connaissez


que des choses qui peuvent être vendues et achetées. Votre
connaissance de la vie est nulle si ce n'est qu'une marchandise.
Familiarisez-vous avec des choses qui ne peuvent pas être vendues ni
achetées, comme votre véritable être, et alors vous pouvez commencer
à faire pousser des ailes, à voler vers d'autres Royaumes, vers d'autres
dimensions de l'existence. L'existence a beaucoup de royaumes à
révéler. Il y a un trésor infini qui n'est pas de ce monde. Ni le sexe ne
peut vous le donner, ni l'argent. Mais vous pouvez y parvenir. La
connaissance non plus ne peut pas vous le donner, mais elle peut vous
aider à l'atteindre. Utilisez toutes vos énergies, utilisez tous les objets
du monde, utilisez-le monde lui-même comme un tremplin pour atteindre
le sommet !
364
Le sujet atteint ce niveau, le nirvana kāya, quand il reconnaît que tout
est terminé et qu'il n'y a rien de plus à faire, à désirer, à chercher, à
trouver. La différence entre le Nirvikalpa Samâdhi de Râmakrishna et le
Asamprajnyata Samâdhi de Bouddha est immense, infini. Quand
Râmakrishna a dit a son principale disciple, Vivekananda, qu'il est un
imbécile et qu'il y a une réalisation plus élevée que Nirvikalpa Samâdhi,
il parlait du Nirbīja Samâdhi du Bouddha. Donc, mon expérience est que
les deux ont atteint le même espace, le nirvana kāya, mais ont suivi des
chemins différents. Beaucoup parmi les disciples de Râmakrishna ont
atteint le sixième corps en suivant la voie de Râmakrishna, Nirvikalpa
Samâdhi, mais aucun d'entre eux n'a atteint le Nirbīja Samâdhi et atteint
Nirvana Kāya. Aujourd'hui encore, les disciples de Râmakrishna
tâtonnent dans l'obscurité. Vraiment, Râmakrishna est l'exception, c'est
juste un hasard qu'il a atteint le Nirvana Kāya. Il est plus facile
d'atteindre ce niveau en suivant la voie de Bouddha, Asamprajnyata
Samâdhi. Après avoir expérimenté le Nirvikalpa Samâdhi
ou Asamprajnyata Samâdhi, la plupart des gens qui ont atteint le sixième
corps ne souhaitent pas retourner dans le monde. Ils stagnent dans l’œuf
cosmique et ne veulent pas exploser. Dans l’œuf cosmique, à l'origine
du monde sans commencement, il n'y pas de conscience de soi, alors ils
peuvent oublier leur propre nom, comment parler ou comment penser
correctement. Nirvikalpa Samâdhi est un état de sommeil profond. Tout
a disparu ; vous êtes absent, vous êtes cosmique, vous êtes constipé,
vous êtes négatif, rempli d'obscurité. Asamprajnyata Samâdhi est le
même état, tout est extase, vous êtes cosmique, vous êtes heureux, mais
à la différence du Nirvikalpa Samâdhi, vous n’êtes pas perdu dans
l'obscurité, vous êtes rempli de lumière, vous n’êtes pas constipé, l’œuf
est prêt à se vider, prêt à exploser. L’œuf est plein, vous êtes plein, vous
vous apprêtez à exploser, et cette explosion peut vous sembler négative
mais elle est positive. L'œuf flotte dans le vide, le vide est complètement
vide — prêt à être rempli, mais pas encore rempli. Le vide étant vide,
l'explosion ne peut pas être négative, elle ne peut être que positive.
L’œuf cosmique n'est pas le but, Brahmanda ne peut pas être le but.
Devenir cet œuf plein puis vider l'intérieur est la méthode pour qu'un
jour cet œuf explose de l'intérieur et que le vide extérieur puisse être
rempli de la présence de la piété. Donc, mon approche pour atteindre le
septième plan, est que si vous atteignez le sixième corps, et réalisé
Brahman, revenez dans le monde, que la boucle soit bouclée. Acceptez
le défi de perdre tout ce que vous avez atteint, votre œuf est plein, c'est
votre réalisation, mais à quoi sert-elle si vous n'en partagez rien ? Votre
réussite n'est pas suffisante si vous ne pouvez pas la partager.

Avec le sixième corps, les choses deviennent encore plus difficiles,


parce que ce n'est pas la vie. Quand vous atteignez le sixième corps, le

365
corps cosmique, vous atteignez quelque chose... que dire ? Vous devez
partager, vous devez vous découper en petit morceau ; donner vos
étoiles, donner le Soleil, donner la Lune à votre Femme, donner tout ce
que contient le cosmos, vous devez vous livrer. Après le cinquième, le «
je » tombe, l'égo baisse. Alors il n'y a pas de « je » supérieur, il n'y a pas
d'égo ; vous devenez un avec le tout. Maintenant, tout ce qui entre et
sort, tout ce qui passe par vous, et partout où vous passez, rien ne vous
appartient, rien ne vous intéresse, rien ne vous définit, parce que l'égo
ne l'est pas. Tout devient cosmique, et parce que vous devenez
cosmique, la polarité entre vous et les autres disparaît. Et la polarité
prend la forme de la création et de la destruction — Srishti et Prayala.
C'est pourquoi tout devient plus difficile avec le sixième corps. Quoi que
vous faites, si vous créez ou détruisez quelque chose, se sera cosmique.

Le pouvoir du sixième corps est « la force créatrice et la force


destructrice ». Dans la mythologie hindoue ils appellent ces forces : la
force de Brahmā et la force de Śiva. Brahmā est la divinité de la création,
Viṣṇu est la divinité de la préservation, de l'entretient, et Śiva est la
divinité de la grande mort — de la destruction ou de la dissolution ;
pralaya. L'atmosphère de la sixième dimension est dans cette vaste
sphère de la création et de la destruction. À chaque instant la création
vient à vous, à chaque instant, une étoile est en train de naître : c'est
votre naissance qui arrive. Et à chaque instant, tout se détruit, entre en
dissolution, à chaque instant, une étoile est en train de mourir : c'est
votre vie. Ainsi, quand un grand Yogi dit : « J'ai vu la création, puis j'ai
vu la fin, prayala ; j'ai vu le commencement et la fin ; la venue du monde
à l'existence et le retour du monde dans l'inexistence » il parle du
sixième corps. Quand le Christ parle de la fin des temps, c'est un secret,
mais il parle du sixième corps. Pour découvrir ce secret, le transcender,
il faut atteindre la septième dimension.

Dans la mythologie hindoue, il est dit que la création est un souffle de


Brahmā — un seul souffle ! C'est la force cosmique qui respire. Quand
Brahmā inspire, la création vient à l'existence : une étoile sort du chaos,
une étoile naît — tout vient à l'existence le temps d'un souffle. Et quand
le souffle s'éteint, tout s'éteint, tout s’arrête : une étoile meurt...
l'existence se déplace vers l'inexistence. Et ce mythe est très beau,
parce qu'il dit que vous pouvez connaître toute la création à travers un
seul souffle ! La sixième dimension n'est pas égocentrique et prétentieux
; c'est difficile, très difficile, Bouddha a mis six ans pour y parvenir,
Mahāvīra a mis douze ans, et ils ont atteint le corps cosmique. Et dans
ce corps, le sixième corps, toute la création est connue — tout ce dont
toutes les religions du monde parlent... C'est pourquoi des millions
d'adeptes s’arrêtent là... pour des vies et des vies, sans savoir qu'il y a
encore une dimension au-delà.
366
Quand l'on parle de la création, ou du créateur, on parle du sixième
corps, du corps cosmique et de toute la connaissance universelle qui s'y
rapporte, donc il est difficile de dire quelque chose à propos de la
septième dimension... Et quand l'on parle de la fin du monde, de la fin
des temps, du grand déluge, de prayala, l'on parle encore du sixième
corps. De la version biblique, influencée par la version mésopotamienne,
bien antérieure, aux versions amérindiennes, loin de la version indienne,
jusqu'aux versions lituaniennes, zoroastriennes, scandinaves et
chinoises... Avec le déluge de la mythologie judéo-chrétienne ou
babylonienne, ou syrienne, ou avec pralaya des hindous, le mythe du
déluge apparaît dans plus d'une vingtaine de traditions, avec un souffle
— celui du sixième corps. C'est une expérience cosmique, pas une
expérience individuelle, une expérience cosmique que vous pouvez vivre
; vous n’êtes pas là ! Seule une personne cosmique peut vivre
consciemment cette expérience — celle qui a atteint le sixième corps —
verra tout ce qui est en train de mourir comme sa propre mort et comme
la mort du cosmos. Je ne peux pas tuer, non pas à cause d'un principe de
non violence, mais parce que c'est ma mort ! Tout ce qui meurt est ma
mort. Toute la souffrance que traverse la vie sur cette Terre qui souffre
est ma souffrance ; je la ressent continuellement dans mon corps. C'est
pourquoi, un être éclairé qui est totalement épanoui, intègre, souffre
aussi totalement. Tout ce qui existe, respire, bouge et tout ce qui est
doué de sensibilité. C'est ce que l’être éveillé ressent à chaque instant
! La souffrance du sixième corps, sans limite, infinie, intense, fait aussi
partie de l'éveil. Et son amour existentiel et homogène, sa compassion,
consistent visiblement en un désir sincère, ardent et profond, pour la
paix et le bonheur : un désir que tous les êtres sensibles soient libérés
de la souffrance, de toutes les difficultés, et que de façon ultime ils se
développent et atteignent l'Éveil.

Lorsque vous prenez conscience de cela, de la création et de la


destruction — des choses qui viennent à l'existence à chaque instant et
des choses qui sortent de l'existence à chaque instant — vous avez
atteint la conscience du sixième corps, la conscience existentielle. Il
n'est pas nécessaire de regarder à travers un télescope pour savoir qu'à
chaque instant quelque chose disparaît, vous ne pouvez pas le voir à
travers un télescope, à travers les télescopes vous pouvez seulement
voir ce processus au ralenti. Et quand un télescope voit une chose
s'éteindre, il est déjà trop tard. Quand un télescope voit une étoile
mourir, elle regarde une étoile qui est morte il y a déjà des milliers
d'années. Et à chaque instant, quelque chose d'autre entre : une étoile
meurt et une autre étoile naît ailleurs ; cette terre mourra, une autre
terre viendra pour accueillir la vie. Les croyants, ceux qui disent que
Dieu est la réalité, ceux qui s'attachent au sixième corps disent : «

367
L'humanité ne doit pas mourir » ou encore « l'humanité ne peut pas mourir
» parce qu'ils s'imaginent que l'homme est le centre — mais tout ce qui
naît doit mourir, même l'humanité doit mourir ! Elle va mourir, des
bombes atomiques sont créées pour la détruire, des pandémies vont
apparaître pour la détruire, et des catastrophes soit-disant naturelles
seront créées pour la détruire. Et à chaque instant que quelque chose
est créée, à chaque instant qu'une bombe à hydrogène est créée,
l'instant d'après, un désir de déménager sur une autre planète est créée,
parce que la bombe signifie que la terre est proche de sa mort, et il y a
assez de bombe pour détruire sept cent fois la planète Terre ! Avant que
cette Terre ne meure, la vie commencera à évoluer ailleurs, à déménager
ailleurs : l'homme qui va sur la Lune ou sur Mars est très symbolique —
à chaque fois que la vie est en train de disparaître, la vie essaie d'aller
ailleurs...

Le sixième corps est très sensible, vous ressentez la création cosmique


et la destruction cosmique à chaque instant. La vérité se consume et se
renouvelle de manière circulaire : les flammes du Soleil montes vers les
hauteurs, puis disparaissent au-delà. Elles s'en vont complètement vers
l'infini... Et l'énergie circule encore ! Toujours maintenant, son énergie
transforme et purifie la matière, où l'énergie circule encore et toujours...
Même quand le Soleil sera mort, l'énergie que le Soleil à générer avant
de mourir, continuera de voyager à travers l'espace-temps. C'est pour-
quoi nous pouvons voir des étoiles dans l'espace lointain, mais la majo-
rité de ces étoiles sont déjà mortes ! Tout ce que le télescope voit sont
des résidus d'énergie. Tout cela semble très contradictoire et insaisis-
sable, mais c'est une réalité essentielle et existentielle — à la fois créa-
trice et destructeur, vide et plein, beau et chaotique, mort et vivant...
C'est alors que vous pouvez observer l'éternel retour de la destruction
avec détachement, et que vous pouvez poursuivre le processus pour dé-
couvrir ce que le Christ dit quand il parle de la fin des temps, c'est un
secret... mais il parle du corps cosmique — Dieu.

C'est pourquoi, le souffle qui entre est utilisé, le souffle de Brahmā est
utilisé. Brahmā est un aspect du sixième corps ; vous devenez Brahmā à
l'instant où vous entrez dans le sixième corps, vous prenez conscience
de Śiva. Vraiment, vous prenez conscience à la fois de Brahmā et de Śiva
: en un seul instant, les deux polarités sont transcendés. Et Viṣṇu, la
divinité de la préservation, de l'entretient, est au-delà de la polarité. Ils
forment Trikāya, la trinité, la trimurti — les trois personnalités du sixème
corps, de Dieu.

Si vous prenez conscience de Brahmā et de Śiva, si vous transcendez ces


deux-là, si vous transcendez le sixième corps, alors vous connaissez le

368
troisième, qui est Viṣṇu. Viṣṇu est votre réalité dans le sixième corps,
lorsque le sixième corps est développé. C'est pourquoi Viṣṇu est le plus
important des trois, bien qu'il ne soit pas le plus vénéré. Brahmā, bien
qu'il soit le Dieu de la création, n'est adoré que dans un seul temple, ou
deux. Il doit etre adoré, mais il n'est pas vénéré, c'est Śiva, le Dieu de la
destruction qui est le plus vénéré... plus que Viṣṇu, parce que tout le
monde craint la mort. Mais presque personne n'adore Brahmā, le Dieu de
la création, parce qu'il n'y a rien à craindre ; vous êtes déjà créé, donc
vous n’êtes pas concerné par Brahmā. C'est pourquoi pas un seul temple
ne lui est dédié, mais c'est un non-sens, c'est contre la vie. Pour les
hindous, il est le créateur, donc chaque temple devrait lui être dédié,
mais ce n'est pas le cas, parce que Śiva est plus puissant de la
mythologie hindoue. Śiva a le plus grand nombres d'adorateurs... tous
vos soit-disant sages vénèrent Śiva, parce que l'esprit a si peur de la
mort, vous ne pouvez pas échapper à Śiva ; il est adoré partout, il est si
adoré que lorsque vous demandez aux occidentaux de parler des dieux
de l'orient, dans la majorité des cas, vous n'entendrez que le nom de
Śiva. Non seulement parce qu'il a été vénéré, il est vénéré, mais aussi
parce que la majorité des voies vers l'illumination, dont la voie du millieu
de Bouddha, viennent des cent douze voies Śiva. Mais rappelez-vous :
Viṣṇu est la divinité la plus substantielle ; nourrissante. C'est pourquoi le
Roi Rāma est une incarnation de Viṣṇu, et Krisha aussi est une
incarnation de Viṣṇu — chaque incarnation divine est une incarnation de
Viṣṇu. Et meme Brahmā et Śiva adorent Viṣṇu, la divinité de la
préservation, de l'entretient, parce que sans lui, personne ne se
rappellerait de Brahmā et de Śiva. Brahmā est peut-etre le dieu de la
création, mais tout ce qu'il créé est pour Viṣṇu ; Śiva est peut-etre le dieu
de la destruction, mais tout ce qu'il détruit est pour Viṣṇu. Ce sont les
deux respirations de Viṣṇu. La vie et la mort sont deux phénomènes
extérieurs qui vous arrive et à Viṣṇu : la réalité dans le sixième corps.

Le cinquième corps est le corps causal ou spirituel : Kāraṇa śharīra — ce


qui continue après le départ des quatre premiers corps, c'est la « graine
» d'une nouvelle vie dans un nouveau corps. Et lorsque cette graine cos-
mique, Brahmanda, explose, le sixième corps est le Brahmā śharīra, le
corps cosmique de Brahmā, le corps manifesté de Brahman. Brahman ne
peut etre vu, mais lorsqu'un individu atteint le sixième corps, le corps
cosmique, il devient la manifestation de Brahman : Brahmā, le Dieu de la
création. Et tout ce qu'il créé a pour but de nourrir Viṣṇu. Un individu qui
a atteint le sixième corps possède aussi la Shakti, l'énergie surpuissante
de Śiva qui détruit pour préserver la vie, le dharma, la vérité ultime —
pour Viṣṇu, la réalité dans le sixième corps. La dualité a été transcendée
dans le cinquième corps. Maintenant, il y a trois divinités, mais ici la
division a été transcendée. Donc l'expérience de l'unité transcendantale,

369
l'expérience de la béatitude ressentie dans la cinquième dimension et
l'expérience de l'existence, de l’être, et du passage de l'existence à la
non-existence, de l’être au non-être..., devient intense sur la sixième
dimension.

Pour passer de la cinquième à la sixième dimension, l'égo est mort,


l'individualité a été perdue, mais le cosmique à été gagnée, l'existence
a été gagnée, asmitā — la conscience de soi ou le sentiment d’être. Mais
en transcendant la sixième dimension, pour passer de la sixième à la
septième, asmitā va maintenant être perdue. Le Moi en cela, est perdu à
la cinquième dimension, et le Moi en tout est perdu dès que vous
transcenderez la sixième dimension : l'is-ness se fera sentir — le fait
qu'il n'y a pas d'is-ness à la vie, qu'il n'y a pas de soi, pas d’âme, pas
même de soi cosmique, dieu — une telle chose se fera sentir. Nulle part
il y aura le sentiment de moi ou de suis ; de je ou d'asmitā — il ne reste
que ce qui est. La non-acceptation de cette réalité créé l'égo, la non-
acceptation de votre état d’être vide de substance — votre tathatā, ce
que vous êtes réellement, est l'obstacle pour atteindre le septième corps,
le corps sans corps.

Voici dont la vacuité, la perception de la réalité, de l’être — la perception


de la conscience universelle. Mais dans la septième dimension, cette
conscience est libre de tout, ce n'est ni votre conscience, ni la
conscience de l'univers, ni même la conscience de l'existence, mais
seulement l'inexistence existentielle.

370
LA SEPTIÈME DIMENSION : NIRVANA

Le septième corps est le corps nirvanique. Son chakra, situé au niveau


de la couronne, est le dernier des sept chakras majeurs : « Sahasrāra »
— Brahmarandhra, la porte de Dieu. Sahasrāra est un terme sanskrit qui
peut littéralement être traduit par le lotus à mille pétales. Et le jour où
toute l'énergie qui couronne le tout, descendra comme une douche de
lumière, du Ciel jusqu'au sommet de votre crâne, tout votre être se sen-
tira transformée en lotus à milles pétales ou en un centre aux millions
de rayons, parce que vous brillerez comme le Soleil. Maintenant, de la
boue cosmique, votre lotus a fleuri et toutes les pétales se sont ouvertes
et se sont tournées vers le Ciel. Pour la première fois dans la vie, il y a
une expérience de bonheur total, une douche de lumière unique et par-
fumée. La qualité du lotus est qu'il est né de la boue — il n'y a rien de
plus beau et de plus pur que le lotus. Pouvez-vous reconnaître la boue
dans le lotus ? Le lotus vient de la boue. Si vous n'avez jamais vu de
lotus sortir de la boue et qu'une fleur de lotus vous est apportée, pouvez-
vous concevoir que cette sublime fleur de lotus soit sortie de la bouge
ordinaire d'un étang ? Ce parfait lotus venant de la boue moche ! Pou-
vez-vous reconnaître la boue dans le lotus ? Pouvez-vous reconnaître
l'imperfection dans la perfection ? La boue est là, mais transformé. Son
parfum vient de cette même boue laide. Le blanc des pétales vient de la
même boue laide. Un jour, ce lotus disparaîtra à nouveau dans sa boue.
Là encore, vous ne pourrez pas reconnaître où ce lotus est allé. Où sont
ces pétales ? Où est le parfum ? Vous ne pouvez pas vous reconnaître
en Bouddha, mais vous êtes là — bien sûr, vous devez sauter dans un
plan d'existence plus élevé, pour de plus en plus vous transformer. Puis
enfin quand cette transformation est terminée, quand elle arrive à son
comble, vous arrivez au septième plan. Seul un Bouddha peut l'atteindre
; rien ne peut le touché. Si de la boue tombait sur la fleur de lotus, elle
resterait intacte. Ainsi est le Bouddha : une fleur épanouie hors de la
boue, toujours touché mais aussi jamais touché, il reste intact et non
affecté.

La fleur de lotus est l'expression ultime de ceux qui ont totalement re-
noncé au monde et atteint le septième plan — rien au monde ne peut les
toucher. Tout peut leur tomber dessus, le monde peut leur tomber des-
sus, mais ils restent intact. Né dans la boue et au-delà de la boue — cette
possibilité pour le lotus d'atteindre une telle pureté est aussi le potentiel
de chaque être individu ; la plus haute réalisation possible de la
conscience. Le Sahasrāra est le chakra de la conscience totale, de la
conscience pure. Chaque chakra est concerné par le sommeil, sauf le
septième. C'est pourquoi Krishna dit dans la Gītā : « Un Maître yogi ne
dort jamais. » Cela signifie qu'un Maître dans le yoga est celui qui est
venu au dernier centre de son être. Le yoga signifie l'union, et le Maître
371
est celui qui a réaliser cette union dans son dernier centre. Celui qui est
devenu un lotus ne dort jamais. Ses racines dorment, son corps dort, son
esprit dort, son cœur dort, mais il a coupé ses racines ; il ne dort jamais.
Lorsqu'un Bouddha dort, au plus profonde de lui-même, une lumière
brûle sans fumer.

Dans le premier corps, vous n’êtes qu'un animal. Ce n'est que dans le
deuxième que l'homme primitif naît et dans le troisième que l'Humanité
naît. À partir du quatrième, l’être humain grandit pour devenir surhu-
main ; dans la quatrième vous pouvez être au-dessus de l'Humanité mais
aussi être moins qu'un Humain car l'Humanité est en dessous de l'Hu-
main, mais vous pouvez aussi être un humain intègre ou encore au-des-
sus de l'Humain dans le quatrième, être un surhumain. Celui qui atteint
le cinquième ou le sixième corps avant la mort renaît dans le royaume
céleste le plus élevé, le Royaume de Dieu, et là il vit sur le plan des
dieux. Il peut rester dans ce Royaume aussi longtemps qu'il le souhaite,
mais pour atteindre le septième plan, le nirvana, il doit revenir à la forme
humaine. Après avoir atteint le cinquième plan, il n'y a pas de naissance
dans le corps physique, mais il y a d'autres corps subtils. En fait, ce que
l'on appelle les « dieux » signifie le genre de corps qui est obtenu, et par
corps, j’entends le contenu : la forme est humaine, mais le contenu est
divin. Ce type de corps est obtenu après avoir atteint le cinquième corps
: le contenu intérieur de votre être change. Après le sixième corps, même
ce qui est contenu n'est plus là. Alors vous obtenez la forme du Seigneur
suprême, que l'hindouisme appelle Îshvara. Il s'agit de la manifestation
dynamique de Brahman qui est sans attribut.

Pour les Vishnouites, Viṣṇu est Îshvara ; pour les Shivaïtes, Śiva est Îsh-
vara. Vous ne devez pas les confondre avec les divinités, qui, au-dessous
du divin unique, représentent toutes les manifestations, individualisées
et particularisées, de Dieu dans le monde. Dans votre univers, il y a plus
de 66 millions de divinités selon les différentes mythologies mais tous
ne sont pas l'Unique, la majeure partie ne sont que des manifestations
individualisées du Seigneur suprême. Comme si l'Unique était schizo-
phrène et divisé en plusieurs centres, et que chacun de ces centres ou
personnalités représentait un Dieu, une Déesse, un Maître, un Mystique,
un Roi, un Surhomme, un Héros, un Sage ou encore un Démon... Avant
le septième plan, n'importe qui peut être divin, tout le monde l'est, même
un animal est divin, mais sans conscience de soi. Les hommes sont moins
divins que les animaux parce qu'ils sont partiels, la partialité est toujours
laide : le divin est total ! Arrivé au sixième plan, le divin en vous est
cosmique ; tous les centres ou tous les aspects de l'Unique sont en vous,
mais vous ne les avez pas tous expérimenté. Et au septième, tous les
centres ont été expérimentés, alors vous êtes au-delà, et ce qui est au-
delà ne peut pas être exprimé, c'est le corps sans corps, le corps suprême
372
sans attribut. Il est trop abstrait pour être décrit, l'on peut lui donner des
noms relatifs : Îshvara est la plus haute manifestation de la Réalité Ab-
solue, ou, en d'autre termes, la plus haute interprétation que l'esprit hu-
main puisse donner de l'Absolu. Mais tout cela reste des corps, des con-
tenus, des formes et des noms. Après le septième corps, il n'y a plus de
corps ni de contenu, plus de forme ni de nom. À partir du cinquième plan,
les corps deviennent de plus en plus subtils, jusqu'à ce que vous attei-
gnez l'état sans corps... Arūpa.

Pour atteindre le septième plan, il faut revenir dans le monde, revenir à


la forme humaine. Ensuite, quand cette forme humaine meurt, il n'est
plus possible de revenir. Il n'y a pas de renaissance après le septième
corps. C'est un point de non-retour ; vous ne pouvez pas revenir dans le
monde, que ce soit sous une forme humaine ou une autre. Quand Boud-
dha est mort, il a fusionné dans le nirvana, quand cela arrive, vous ne
pouvez plus revenir. Bouddha n'existe plus ; l’âme qui vivait à l'intérieur
a été perdue au septième plan. Une âme est destinée à se réincarner
jusqu'au jour où elle parvient à la pleine illumination, alors cette âme vit
sa dernière vie : une vie cosmique, existentiellement active, libre et plei-
nement consciente.

Quand vous atteignez le sixième corps, vous pouvez dire que vous êtes
le cosmos tout entier, mais vous êtes encore piégé, parce que le cosmos
tel que vous le connaissez, tel que vous pouvez le connaître, à des li-
mites. C'est le piège du sixième corps, du corps cosmique. Le détache-
ment absolue est la clef de la porte sans porte pour aller au-delà, at-
teindre le septième corps, le corps sans corps. Vous devez vous détacher
du corps cosmique, le corps cosmique contient tous les attributs du Dieu
unique, mais il ne l'est pas. C'est Brahmā, mais Brahman lui-même ne
s'est pas encore auto-réalisé. Le sixième corps est cosmique, il comprend
tout, englobe tous les mondes, les six dimensions de l’être, mais ne peux
pas concevoir ce qui se trouve au-delà.

Quand vous pouvez concevoir tout, le tout devient fini, ce qui paraissait
infini devient fini, et quand le tout est fini, un saut produit, par lequel
vous finissez par vous trouver au-dessus de tout, de toutes mesures. Il
est donc difficile de transcender la sixième dimension et de la dépasser
car il n'y a pas de technique pour passer de la sixième à la septième. Si
vous cherchez des éléments et des clés, des symboles ou des techniques,
vous ne pouvez pas passer du sixième corps au septième corps. Le sep-
tième corps est totalement différent des six précédents. La seule chose
que vous devez faire pour atteindre et vivre dans le septième plan, est
de redescendre dans votre forme humaine, d'accepter le fait que le tout
est contenu dans cette forme humaine et que cette forme qui contient

373
absolument tout est fini. Et un jour, acceptant cela, vous atteindrez l'ul-
time.

Il n'y a pas de « je » dans le sixième corps, le corps cosmique, vous ne


pouvez donc utiliser aucune technique pour atteindre le septième corps.
C'est pourquoi le soi cosmique sera la tension dans la sixième dimension.
Si vous me posez une question sur comment arriver au septième et que
je n'y réponds pas, cela créera des tensions, et parce que le sixième
corps est cosmique, ces tensions peuvent prendre une ampleur cos-
mique. Comment pouvez-vous vous perdre, comment pouvez-vous
perdre votre ego si je vous réponds et aide votre ego ? Si je ne vous
répond pas, votre égo cosmique ne supportera mon silence. Et même si
je vous répond, votre égo aura toujours quelque chose à redire, car aussi
cosmique soit-il, cet égo à peur de disparaître, à peur de mourir. Et aller
vers la septième dimension est le début de la fin du monde, de la mort
totale.

Connaître le total, c'est devenir rien. Seul le rien peut connaître la tota-
lité et seul rien peut être libre, tout-puissant. La plénitude n'est rien. La
lumière a une certaine perturbation, une tension, c'est pourquoi il est
difficile de dormir avec la lumière. L'obscurité, le néant, est une relaxa-
tion absolue, une immobilité absolue, la seule plénitude — pour le sep-
tième corps. Le néant est l'opposé du cosmique, le rien est l'opposé du
tout, c'est donc la tension entre la sixième et la septième dimension.
Mais le néant n'est pas rien, c'est la réalité absolue, cela dépasse la to-
talité, et bien que rien ne soit dit, cela n’empêche pas que tout soit là.

Ceux qui disent « je sais » restent dans le sixième corps : le plus grand
de tous les savants reste donc dans le sixième. Seul Bouddha passe par
le sixième corps parce qu'il dit : « Je ne sais pas. » Aux dernières ques-
tions, aux questions existentielles, il refuse de répondre. Il dit : « Je ne
sais pas. » Il a dit : « Personne ne sait. » Il dit : « Personne ne le savait et
ne le saura jamais. » Il dit : « C'est l'inconnaissable, et ce qui est incon-
naissable ne peut être connu ». Même la mort peut être connue, ce n'est
pas inconnaissable, jusqu'au septième corps, la mort peut-être connue,
traversée, transcendée, mais la mort du septième corps est inconnais-
sable. Et le Bouddha ne pouvait pas être compris. Ceux qui ont entendu
les réponses de Bouddha ont dit : « Non, nos enseignants le savent. Ils
disent que Dieu existe. Le sixième corps est le corps de Dieu, de Brah-
man. Mais Bouddha parle du septième corps ; personne ne peut dire qu'il
a su. Parce qu'au moment où vous le dites, vous perdez le contact avec
lui, et une fois que vous le connaissez, vous ne pouvez même pas le dire
: vous ne pouvez pas dire que vous le connaissez, vous ne pouvez pas
dire : c'est vide. Sinon il est plein.

374
Entre la quatrième et la cinquième dimension, l'éveil se produit, lorsque
l'éveil se produit, à partir du cinquième corps vous devenez hyper-sen-
sible et conscient. Le corps n'est plus important, faire n'est plus impor-
tant ; la sensibilisation est importante, la conscience est importante. Du
sixième corps au septième corps, même la conscience n'est pas impor-
tante, seul est, l'être. Et du sixième au septième, il n'y a même pas de
méthode. Le sixième corps est comme un œuf cosmique flottant dans le
vide, donc un jour vous êtes dans le septième plan. Même le cosmos con-
tenu dans l'œuf a disparu, il ne reste que le néant. Ça arrive, on n'a pas
le choix, ça arrive, sans cause. C'est un événement qui se passe de la
sixième à la septième dimension : c'est un phénomène quantique. Et ce
saut arrive spontanément, sans aucune répétition, sans aucune cause.

S'il y a une cause, alors elle peut être connue, la loi de la cause à effet
marche aussi dans l'autre sens. L'on dit que si vous connaissez une
cause, vous pouvez connaître les effets, l'inverse est également vrai, si
vous connaissez l'effet, vous pouvez remonter et trouver la cause. Tout
ce qui a une source peut être connu ; si vous connaissez la cause pre-
mière, cause de toutes les causes, alors vous pouvez tout connaître. Mais
alors si quelque chose est causé, il y a continuité, alors l'être ne peut
pas être perdu. Ce n'est que lorsque le phénomène n'est pas causé que
vous devenez discontinu avec le sixième corps, le cosmos, et que vous
sautez au septième. Que vous fassiez ou non quelque chose dans le
sixième, vous continuez à voyager à travers le cosmos, alors vous n’êtes
pas ici. Il y a continuité ; par exemple, la continuité demeure. Par
exemple, les œuvres d'un immortel dans le monde subsistent même après
sa mort. Mais quand un immortel meurt, il n'a aucune chance de se réin-
carner dans le monde, son travail est fait. Les autres peuvent continuer
son travail, mais son travail à lui est terminé ; l’œuvre original est ter-
minée — le sujet est clôt. Il n'y a donc pas de continuité. Le septième
corps est le vide total, le non-être total, le nirvana, le vide, la non-exis-
tence. Mais ce n'est pas une continuité, donc il n'y a aucune possibilité
de continuité de l'existence à la non-existence, c'est juste un saut et
sans cause. S'il est causé, alors la cause doit être dans le sixième corps,
et alors il y a continuité, il y a des défauts ; le cycle des renaissances se
poursuit à l'infini. Pour y mettre fin, vous n'avez d'autre choix que de
retourner dans le monde pour récupérer ce que vous avez laissé, récu-
pérer vos six corps là où vous les avez laissés, puis les brûler. C'est l'état
le plus élevé du Samâdhi : Nirbīja Samâdhi.

Dans la méditation, seul le méditant l'est, et le méditant va de plus en


plus profondément vers son centre, où seul Brahman l'est ; le centre du
méditant. Mais tant que l'objet du méditant reste, le méditant devra
naître encore et encore, car avec l'existence de l'objet, le désir existe,
la pensée existe et l'égo existe. En d'autre terme, Brahman existe.
375
L’être, l'égo, les pensées, les désirs restent sous forme de graine. La
graine est l'énergie responsable de la renaissance. À travers la graine,
l'arbre persiste et c'est pourquoi le Sage Patañjali appelle ça Sabeej Sa-
mâdhi — avec graine. Dans cette méditation, le méditant se dirige vers
son centre, vers son soi supérieur, vers le plus grand, le cosmique, l’in-
descriptible Brahman. La méditation Nirbīja Samâdhi — sans graine —
consiste à brûler la graine. Une fois que cela fait, si vous mourez avant
de mourir et que vous atteignez le septième corps, vous ne pouvez pas
en parler, vous pouvez l'avoir mais pas en parler. C'est une discontinuité,
c'est un écart. Il y a un espace infini entre les six premiers corps et le
septième corps. Quelque chose était et quelque chose est maintenant, et
il n'y a aucun lien entre les deux. Quelqu'un est sorti par cette porte et
un autre invité est entré. Les deux invités ne sont pas liés par aucun lien.

À partir du troisième corps, vous commencez à sortir du monde des rêves.


Dans le quatrième, vous n’êtes plus dans le monde des rêves mais pas
encore éveillé. Entre le quatrième et le cinquième l'éveil se produit. Le
septième corps est encore plus définitif car vous êtes déjà passé non
seulement par le monde des rêves, mais aussi par le monde de la causa-
lité, la relation de cause à effet. Maintenant vous êtes allé à la source
originelle : ce qui était avant la création et ce qui sera après l'anéantis-
sement, et ce qui est encore derrière l’anéantissement ; ce qui est tou-
jours là, qui attend, attend et attend. Alors, du sixième au septième il n'y
a pas de méthode, si vous la cherchez, vous attendrez longtemps... puis
quand l'attente sera terminée, vous y serez. Du cosmique au rien, il y a
un événement : arrivé sans cause, sans préparation, sans demande. Cela
arrive spontanément. Il n'y a qu'une seule chose à retenir, et cette chose
est la négativité absolue.

Vous ne devriez pas vous accrocher au sixième corps. Cet attachement


sera négatif. Et pour les toxicomanes, ce détachement sera négatif ; ni-
hiliste. Il n'y a rien de positif à passer au septième plan, mais il peut y
avoir un obstacle négatif. Comme les méthodes ; maintenant toutes les
méthodes sont des obstacles. Vous pouvez vous accrocher à votre tech-
nique qui vous a permis d'attendre le sixième, vous pouvez vous accro-
cher au sixième corps, à Dieu, au Cosmos, et dire « Je suis arrivé ! » Mais
c'est faux, alors ceux qui disent « Je suis arrivé » ne peuvent pas aller au
septième corps. Donc la question est, êtes-vous vraiment prêt à tout lais-
ser tomber ? Êtes-vous vraiment prêt à perdre votre ego ? Si vous attei-
gnez la cinquième dimension, ce sera facile. Mais si vous n'avez pas at-
teint votre cinquième corps, si vous n'êtes pas éveillé, il vous sera im-
possible de comprendre quoi que ce soit, tout ce que vous comprendrez
vous paraîtra profondément négatif et créera de nombreuses tensions.
Comme un enfant attaché à un jouet est incapable de concevoir comment
le jeter. Mais au moment où l'enfance est partie, le jouet est jeté par-
376
dessus bord. Il ne revient jamais. Jusqu'au cinquième corps, l'ego est très
important, mais au-delà du cinquième, il devient comme un jouet avec
lequel un enfant a joué. Vous venez de le jeter ; il n'y a pas de difficulté.
La seule difficulté sera si vous avez atteint le cinquième corps comme
un processus graduel et non comme une illumination soudaine. Parce que
si vous l'avez atteint progressivement, alors il devient difficile de rejeter
complètement le « je » dans le sixième. Ainsi, au-delà du cinquième, tous
ces processus qui étaient utiles deviennent soudainement inutiles. Avant
le cinquième corps, les processus graduels semblent plus faciles, dans le
sens qu'ils sont plus sûrs et efficaces ; mais au-delà de la cinquième
dimension, ils deviennent l'obstacle. Si vous ne les jetez pas, vous ne
vous en remettrez jamais. Ainsi, dans la sixième dimension, la tension
est entre l'individualité, ses possessions, etc, tout : le cosmos tout entier.
Il y a donc des préparatifs négatifs. Jusqu'au cinquième corps, il y a des
préparations positives : à partir du sixième corps, il y a des préparations
négatives. L'esprit négatif est nécessaire. L'esprit négatif qui ne veut
rien, pas même Moksha, le Salut, la délivrance, pas même la libération,
pas même le nirvana ; qui n'aspire à rien, qui ne cherche rien, pas même
la vérité ; qui n'attend rien, pas même la miséricorde, pas même Dieu. Il
est juste, totalement épanoui, sans aucun désir, sans aucun souhait, sans
aucun caprice. Fleuri, tout. Puis l'événement se produit. Puis il arrive que
vous découvriez que même le cosmos a disparu, et que pourtant il y a
quelque chose d'indéfinissable au-delà de tout.

Dans la sixième dimension, le moi est perdu, l'individualité est perdue,


l'existence cosmique elle-même est acquise. Mais le cosmos n'est pas
perdu, l'existence n'est pas perdue. La tension pour arriver à la septième
dimension est entre l'existence et la non-existence. De nombreux sys-
tèmes spirituels et personnes s'arrêtent à la sixième dimension parce
que la septième est négative. Puis ça s'arrête avec Dieu ou devant
Moksha : libération. Ça s’arrête devant le Royaume de Dieu. Le septième
signifie perdre Dieu lui-même, l'existence devient non-existence. Il ne
manque pas ; c'est juste perdre. L’œuvre de Dieu est toujours là, les
gens y travaillent toujours, le Royaume de Dieu l'est toujours, mais son
Roi est mort, perdu. Quand un mortel meurt, on peut savoir où il va, où il
va se réincarner, dans quel ventre, etc... quelle sera sa prochaine vie,
quelle sera sa prochaine mort. Mais quand un immortel meurt, c'est une
toute autre affaire. L'existentiel devient non-existentiel. Ensuite, vous
venez à la source originelle d'où toute existence vient et s'en va. De là
vient l'existence ; l'inexistence y revient. L'existence elle-même, l'Hu-
manité elle-même n'est qu'une phase. Tout doit revenir à la source. Tout
comme le jour vient et la nuit suit, tout comme la nuit s'en va et le jour
suit, ainsi l'existence vient et la non-existence suit ; la non-existence
vient et l'existence suit. Si l'on veut tout savoir totalement, alors il ne

377
faut pas échapper à la non-existence, il ne faut pas échapper à la fin du
monde. Dans le sixième vous n'êtes plus, dans le septième le monde lui-
même n'est plus. Si vous voulez connaître tout le cercle de la vie et de
la mort, vous devez en sortir, devenir inexistant. Le corps cosmique n'est
pas total, car la non-existence est au-delà. Ainsi, même Dieu n'est pas
total, même la lumière n'est pas totale. Brahmā n'est qu'une partie de
Brahman ; Brahmā n'est pas Brahman lui-même. Brahman signifie lu-
mière et ténèbres combinées, vie et mort combinées, existence et non-
existence combinées, c'est ce qui se passe dans l'état de Samâdhi. Et si
vous maîtrisez bien le Samâdhi, vous pouvez vivre plus longtemps que la
moyenne, pendant des siècles ! Mais ce n'est pas facile. Et si vous cher-
chez à le faire, cela signifie probablement que vous êtes coincé dans le
sixième et que vous n'avez pas atteint la non-existence. Seul celui qui a
connu la non-existence, et qui ne cherche rien, peut le faire, devenir
rien ; ne plus naître, ne plus mourir.

De la sixième à la septième dimension, il n'y a vraiment aucune méthode.


La méthode est perdue dans la cinquième, et aucune méthode n'est per-
due dans la sixième, parce que la méthode a été perdue dans la cin-
quième ; vous ne pouvez pas perdre ce que vous avez déjà perdu. Puis
un jour, vous découvrez simplement que vous êtes dans la septième.
Même le cosmos a disparu ; seul le néant l'est. Ce n'est que lorsque le
saut n'est pas causé qu'il se produit, et ce saut quantique est un saut
discontinu avec tout ce qui s'est passé auparavant. Le septième corps
est le non-être total : l'extinction, le nirvana. Il n'y a aucune possibilité
de continuité dans le passage de l'existence à la non-existence, et de la
non-existence à l'existence. C'est juste un saut, sans cause, le dernier
saut. Le septième corps est l'ultime, parce que maintenant vous avez
traversé même le monde de la causalité. Vous êtes allé à la source origi-
nelle, à ce qui était avant la création, et à ce qui sera après l’anéantis-
sement. Et entre les deux, vous avez tout connu, rien ne vous est in-
connu. Donc, du sixième au septième cosmique, il n'y a pas de méthode.
Rien dans le cosmos ne peut vous aider ; tout peut être un obstacle. Du
cosmique au néant, il n'y a qu'un évènement : unique, sans cause, sans
répétition, sans demande, sans attente. Cela se produit instantanément,
tout le cosmos disparaît. La seule chose a retenir et cela peut paraître
négatif, c'est que vous ne devez pas vous accrocher au sixième. S'accro-
cher à la vie même vous empêchera de passer au septième. Il n'y a pas
de moyen positif de passer au septième, mais il peut y avoir un obstacle
négatif qui fait que vous allez revivre ce que vous avez déjà vécu. Un
individu qui cherche à atteindre le septième plan ne s’intéresse absolu-
ment pas à tout ce qu'il a déjà connu, il cherche à aller au-delà ; personne
ne sait où. Personne ne peut dire où il va. Personne ne l'a jamais su,
personne ne le sait et ne le sera jamais. Il n'a rien à apprendre de la vie

378
et de la mort, il a tout connu dans le cercle de la vie et de la mort, il a
déjà vaincu la mort. Mais où va un immortel après avoir vaincu la mort ?
Bouddha a répondu : « Je ne sais pas. » ; « Je ne sais pas où je vais,
personne ne le sait. » C'est l'unique potentialité du septième corps. Vous
allez là où personne n'est jamais allé ! Là où seul le Seigneur suprême
peut aller... demeure l'Éternel.

Le premier Samâdhi, Ātma Samâdhi, se produit entre la quatrième et la


cinquième dimension. Ce Samâdhi conduit à l'éveil ou à la réalisation de
soi, Ātma gyan — la connaissance de soi. Un autre Samâdhi, Brahmā
Samâdhi, se produit entre le cinquième et le sixième plan ; ce Samâdhi
conduit à son tour au Brahmā gyan — la connaissance cosmique. Le Sa-
mâdhi qui se produit entre la sixième et la septième dimension est celui
qui conduit au nirvana, Nirvana Samâdhi. Il existe donc quatre type de
Samâdhi. En fait, il y en a trois qui sont authentiques et l'autre est Satori,
un faux Samâdhi. Entre la quatrième et la cinquième dimension se pro-
duit le premier Samâdhi authentique qui permet d'atteindre l'auto-re-
laxation. Mais beaucoup stagnent ici, avec le quatrième corps, parce
qu'ils s’arrêtent au faux Samâdhi. En cela, il n'y a pas d'expérience ré-
elle — seulement un sentiment de Samâdhi qui est trompeur. Beaucoup
de gens sont induits en erreur par Satori. Ce faux Samâdhi se produit
sur le plan psychique, dans le quatrième corps. Ce n'est pas un processus
de transition entre le quatrième et le cinquième plan ; cela se produit
dans le quatrième corps et ne va pas plus loin. Les trois autres Samâdhi
authentiques se produisent à l'extérieur des quatre premiers corps dans
une période de transition où vous passez d'un plan d'existence à l'autre,
d'une dimension à une autre.

Le Samâdhi, est un passage où vous mourrez dans une vie et renaissez


dans une autre. Satori est l'état qu'atteint un artiste lorsqu'il est com-
plètement immergé dans son art ; il éprouve un grand bonheur, une
grande relaxation. Si, en regardant levé du Soleil ou en contemplant l'ou-
verture d'une fleur, l'esprit est complètement noyé dans l'évènement, un
faux Samâdhi a lieu. Satori peut être provoqué par l'hypnose ou par l'al-
cool et des drogues comme le cannabis, le LSD, la kétamine... La drogue
peut vous aider à entrer en Samâdhi, seulement si l'expérience vous fait
arrêter la drogue. Si vous continuez à en prendre, alors ce n'est pas une
expérience réelle, c'est juste une hallucination et l'effet ressenti, l'ex-
tase ressenti est un bonheur illusoire ; vous n'avez pas atteint la réali-
sation de soi. Une personne qui atteint l'auto-relaxation et qui s'est auto-
réalisé n'a plus besoin de quoi que ce soit d'introduit depuis l'extérieur
— elle est paisible.

Le premier vrai Samâdhi qui a lieu sur le voyage de la quatrième à la


cinquième dimension est très difficile ; si vous avez besoin de quelque

379
chose pour vous calmer, pour être en paix, c'est facile, mais cette paix
est de courte durée, si l'on vous enlève cette chose qui vous procure de
la joie, vous ressentirez de la frustration, de la haine, de la colère, de la
jalousie... Et le troisième vrai Samâdhi qui a lieu sur le voyage de la
sixième à la septième dimension est le plus difficile de tous, car il s'agit
de brûler vous-même tout ce qui peut vous procurer du bonheur et le
malheur. C'est le plus difficile parce que c'est une transition de l’être au
non-être ; c'est un saut de la vie ultime à la mort ultime ; c'est un plon-
geon de l'existence dans l'inexistence. Pour tester la validité du Sa-
mâdhi, l'expérience doit avoir lieu entre les dimensions. Si elle a lieu
dans une dimension, elle est fausse, l'expérience n'a rien à faire à l'inté-
rieur d'une pièce, l'expérience du Samâdhi est une transition qui doit
vous mener à l'extérieur de la pièce, pour voir la vie réelle, dehors... le
ciel ouvert.

Si la mort se produit avec l'illumination, d'une part, l'Homme que vous


étiez meurt ; d'autre part, vous atteignez la totalité de la vie. C'est une
expérience formidable de mourir avant de mourir, mais c'est un évène-
ment rare parce que les gens sont contre la mort. Il y a sept chakras
majeurs dans le corps d'où la vie peut sortir hors du corps. À moins que
vous soyez éclairé, complètement éclairé, vous ne pouvez pas aller au-
delà du sixième corps, du corps cosmique, et la vie ne peut pas sortir par
le septième chakra lorsque vous mourrez. Lorsque vous mourrez, le corps
se refroidit, mais là où vous avez vécu la vie, l'énergie vitale palpite en-
core. SI vous avez vécu dans les six premiers corps, alors une partie de
sommeil est là. Si vous atteignez le septième corps, la conscience totale,
la conscience pure, sans sommeil. Et que vous mourrez, vous pouvez vous
réjouir du phénomène comme si vous aviez des yeux pour voir votre fa-
mille célébrer votre mort. Mais les gens dans le monde mondain vivent
et meurent dans la misère, la mort devrait être célébré parce que c'est
la floraison ultime de la vie, mais quand un individu quitte le corps, tout
le monde pleure comme si personne ne s'attendait qu'il allait mourir un
jour ; si tout le monde pleure, comment voulez-vous que cet individu soit
prêt à partir ? À partir au-delà du sixième corps. Cela n'est possible que
si vous pouvez mourir avec le sourire. Dans ce cas la mort devient la
célébration ultime de la vie, l'orgasme ultime. Le plus bas orgasme se
produit au centre du sexuel, le plus haut se produit au sommet de la tête.
C'est le plus grand parce que maintenant tout votre corps est emplie de
lumière, palpitant, tout votre corps devient un ; les six autres corps sont
en dessous et il n'y a pas de division. Et cela, vous pouvez le savoir à
partir du septième plan, avec le corps sans corps. Celui qui atteint cette
dimension est libéré du karma et de la roue du saṃsāra, et réalise la
pleine illumination ; Moksha — la complète libération du cycle des re-
naissances et des morts.

380
Les pouvoirs de l'esprit transcendant se développent de plus en plus à
mesure que vous allez à l'intérieur, et ils se dissipent de plus en plus à
mesure que vous allez à l'extérieur. Aller vers l'extérieur, dans le monde
objectif, c'est comme brûler une lampe, puis entouré la flamme avec du
verre. De cette façon, après être recouvert par sept couches, la flamme
n'apparaît pas très brillante. Après la septième couche, la lumière de la
flamme sera extrêmement terne et sombre car elle doit passer à travers
les sept couches. Pour que la lumière brille dans tous ses éclats, vous
devez donc traverser les sept couches, en vous dirigeant vers l'intérieur
pour que l'esprit transcendant se développe. Vous ne pouvez pas traver-
ser ses couches à l'extérieur, cela reviendrait à foncer tête baissé contre
un mur ; c'est tout simplement stupide.

Celui dont la flamme a traversé les sept couches d'existence à atteint


Brahman, Dieu, mais cela aussi doit être laissé. Celui qui est prêt à faire
le dernier saut doit être prêt à mourir dans le sens ultime. Nirvana,
comme je vous l'ai dit précédemment, signifie extinction de la flamme.
Il y a des barrières pour transcender les sept couches, mais il n'y a pas
de barrière pour réaliser l'ultime, il faut juste un peu de courage... pour
éteindre votre flamme. Par conséquent, vous ne pouvez pas demander
de méthode, vous ne pouvez pas aller voir quelqu'un et mendier. C'est le
moment où le Maître dit : « Va, maintenant, à toi de jouer ! » Votre aven-
ture doit toujours se poursuivre, et tout ce que vous avez entendu, appris
et compris, doit aussi faire partie de votre recherche et de votre pro-
gression, de votre croissance spirituelle. Ne vous dites pas que tout que
je vous ai donné m'appartient, cela ne m'appartient pas, je ne suis qu'un
voleur, un hors-la-loi, un rebelle, un dragon, n'en faites pas une marque
de fabrique, sinon ce sera mendier, sinon vous vous accrocherez toujours
à votre Maître, et ne pourrez jamais partir accomplir votre propre desti-
née.

Je vous ai donné tant de choses, tant de réponses, tant de techniques,


tant de trésors, tant de conseils, mais tout ce que je fais est de donner
sans retour. Vous m'avez peut-être demandé quelque chose, directement
ou indirectement ; je vous ai donné une réponse, et je ne me préoccupe
pas de ce que vous en ferez. Si vous êtes venu pour l’aumône, vous le
garderez avec vous et le rangerez dans l'antre du dragon, alors vous
n’êtes pas un méditant, alors vous n’êtes pas un conquérant, mais un
mendiant. Tous les trésors que je vous donne devrait devenir votre
quête, votre trésor. Cela devrait accélérer la recherche ; cela devrait
vous stimuler, vous rendre curieux, et vous motiver à entrer dans l'antre
du dragon. Cela devrait aussi vous mettre dans une plus grande diffi-
culté, vous rendre plus agité, soulever de nouvelles questions en vous,
de nouvelles réponses, de nouvelles dimensions, afin que vous vous met-
tiez sur un nouveau chemin de découverte, afin qu'après être passé par
381
l'épreuve du feu, du dragon, vous puissiez en sortir comme un nouvel
être et continuer votre chemin. Alors vous n'avez pas pris l’aumône,
alors vous avez compris ce que j'ai dit, alors le dragon est libre. Et si cela
vous aide à comprendre, et si cela vous aide dans votre croissance spi-
rituelle, et si cela vous rend riche, alors ce n'est pas de la mendicité,
mais un vol, une rébellion, une conquête, un accomplissement.

Alors allez de l'avant pour savoir et comprendre, pour conquérir et ga-


gner. Vous n’êtes pas le seul à chercher ; il y a beaucoup de chercheurs,
de conquérants, de surhommes, de rois, de dieux. Beaucoup ont cherché,
beaucoup ont conquis, beaucoup ont atteint. Essayez de savoir, ce qui
est arrivé à ces personnes et aussi ce qui ne s'est pas passé, essayez de
ne pas répéter leur erreurs, essayez de les surpasser, de surpasser votre
Maître ; essayez de comprendre tout cela. Mais tout en comprenant cela,
tout en surpassant votre Maître, n’arrêtez jamais d'essayer de vous
comprendre vous même, de vous surpassez vous-même. Ne pensez pas
que la compréhension des autres est devenue votre compréhension. Ne
pensez pas que les conquêtes des autres sont devenues vos territoires.
Ne pensez pas que la réalisation des autres est devenue votre
réalisation. N'ayez aucune foi en leurs expériences, ne croyez jamais
vos supérieurs, vos maîtres. Ne les croyez pas aveuglement, ils ne vous
sont pas supérieurs ! Donc, ne croyez pas en leur compréhension, ne
croyez pas en leurs conquêtes, ne croyez pas en leur accomplissement.
Transformez plutôt tout en une quête, en une recherche, en un chemin
spirituel, alors votre voyage continuera et vous vous surpasserez et
surpasserez ceux qui vous ont précédés. Alors ce ne sera pas mendier ;
ce sera votre quête, votre destin.

Brahmarandhra, la porte de Dieu, est un passage pour la vie éternelle.


Ceux qui stagnent dans les six premiers corps ne peuvent pas aller au-
delà ; ils se maintiennent toujours a seuil entre cette vie cosmique et
l'au-delà. Brahmā est le créateur, l'existentiel. Randhra signifie un pas-
sage, comme un trou noir ou un tunnel. C'est la faille dans l'espace-
temps, dans le cosmos, à travers laquelle la vie peut aller au-delà, à con-
dition d’être prêt à mourir totalement, d’être prêt à quitter les six pre-
miers corps qui ne peuvent pas passer par cette porte. Vous pouvez par-
tir avec n'importe quel centre, vous pouvez vivre dans n'importe quel
centre, et franchir n'importe quelle porte, mais si vous voulez franchir la
dernière porte et partir hors de ce monde, Brahmarandhra est la meil-
leure façon de partir au-delà. Un jour, cela se produit, cette porte est
magnétique, elle vous attire à elle. Et une fois franchi, vous devenez une
sorte de trou noir, comme si vous aviez une antenne au-dessus de votre
tête qui attirait à vous tout le cosmos et qui peut vous donner une cer-
taine perspective de la vie. Ce dernier corps vous permet de vivre au
seuil de la mort. Un individu qui atteint le septième corps est toujours en
382
danger, au seuil de la mort, il peut toujours rester sur le bord sans tré-
passer — au seuil de la vie et au-delà. Se tenir sur le seuil est très im-
portant si vous voulez partir consciemment. Seuls ceux qui se tiennent
sur le seuil peuvent voir la mort venir et l'embrasser. Tous ceux qui peu-
vent voir la mort invisible venir et l'éviter le font en se tenant sur le
seuil. Mais un jour le corps humain ne pourra plus l'éviter, dans ce cas,
ce tenir sur le seuil permet de mourir et de vivre Brahmamuhurt — le
moment du divin consciemment, et si vous pouvez vivre consciemment
et mourir consciemment, vous pouvez vivre le moment du divin et aller
au-delà. Ceux qui vivent et meurent inconsciemment ne peuvent pas ex-
périmenter et savoir ce qu'il y a au-delà. Pour celui qui a atteint le sep-
tième corps, rien ne peut le surprendre, rien ne peut l'émouvoir, rien ne
peut le toucher, pas même la mort, c'est pourquoi il se trouve au-delà.

Si vous pouvez vous tenir sur le seuil en étant équilibré, vous pouvez
savoir à l'avance que vous allez mourir et vous mourrez consciemment.
Pour quelqu'un qui n'est pas équilibré, se tenir sur le seuil semble très
risqué mais en réalité, c'est plus sûr que de marcher dans la rue. Donc,
une fois que vous êtes équilibré, vigilant, alerte, conscient, se tenir sur
le seuil est l'espace le plus sûr et le plus excitant pour vivre et pour
mourir profondément. Parce qu'au fond, même si vous dormez profondé-
ment ou mourrez profondément, une lumière brûle toujours au fond de
vous. Si vous pouvez atteindre cette profondeur dans la vie avant de
mourir, alors vous renaîtrez consciemment et aurez tout connu : cette
renaissance est totale, c'est votre dernière renaissance. Ensuite, vous
ne pouvez plus naître ni mourir ; c'est votre dernière vie, et cette vie est
éternelle. Pour vivre cette dernière vie il faut revenir sur terre dans une
forme humaine, mais le contenu est sans-forme alors quand votre forme
humaine mourra, vous ne mourrez pas : au contraire, votre lumière inté-
rieure brûlera comme jamais. Dans cette dernière vie, vous vous tenez
constamment sur le seuil de la mort, vous êtes l'incarnation même de la
mort et ce qui est déjà mort ne peut pas mourir. Donc rien n'est plus sûr
que de se tenir sur le seuil de la mort, il n'y a pas de risque à se tenir ici,
à condition d’être équilibré, vigilant, alerte, conscient. Sachez que lors-
que la mort approche rapidement, c'est parce que votre équilibre est
ébranlé. Un des deux pôles est en excès par rapport à l'autre. Un être
en parfait équilibre ne peut jamais être touché par le doigt de la mort.
Même un accident n'arrive que si cet équilibre est perdu. Lorsque vous
êtes en équilibre, vous pouvez vivre sans goûter à la mort froide. Il n'y
aucune chance que vous tombiez accidentellement, vous pouvez mourir,
vous pouvez même savoir à l'avance que vous allez mourir, mais cela
vous donne de la liberté, la plus grande liberté possible — si les choses
tournent mal, vous pouvez simplement sortir, vivre une expérience de
mort imminente, mais vous n'y allez pas inconsciemment.

383
Cette réalisation est vraiment l'ultime réalisation, l'état le plus élevé du
Samâdhi : « Nirbīja Samâdhi » — sans graine. Ce n'est pas exactement la
même chose que ce que Patañjali appelle « Sabeej Samâdhi » — avec
graine. D'après le Sage Patañjali : il y a le Samâdhi avec graine, et le
Samâdhi sans graine. S'il reste une graine, votre transformation n'est
pas terminée, parce qu'il reste une graine ; quelque chose est comprimé
au fond de votre être et reviendra. Par exemple, votre soi-disant vie a
été brûlé, vous ne rêvez plus, vous avez retrouvé vos racines dans
Suṣupti, l'Origine sans commencement, mais vos racines sont toujours
vivantes, vous devez donc recommencer. Vous êtes mort, mais votre
karma est toujours là, attendant le bon moment, la bonne saison, pour
germer à nouveau. C'est comme l'état de Satori, où plusieurs fois vous
êtes arrivé au point où l'esprit disparaît, aucun esprit n'est ressenti, mais
encore une fois l'esprit revient, encore une fois vous devez retourner
travailler dans le monde mondain. Vous avez atteint la source, vous avez
atteint le Soleil, vous êtes assis sur le Soleil. Dans cette expérience de
pointe, contemplant votre expérience, contemplant la création, à ce mo-
ment vous pensez que tout est terminé — maintenant la nuit noire de
l’âme est terminée, le matin est arrivée, le Soleil s'est levé, l'aube de la
libération approche. Mais le soir, vous découvrez soudainement que vous
êtes retombé à nouveau dans l'obscurité — encore une fois, le Soleil se
couche, la lumière n'est plus, cette expérience de pointe n'est plus qu'un
souvenir. La misère est de retour et vous vous demandez où est le pic
ensoleillé ? Où sont ces moments d'extase ? Vous êtes retombé en enfer,
vous vous êtes réincarné. C'est ce qui arrive quand la graine reste, quand
le karma reste. Rappelez-vous que tout existe dans cette graine : chaque
détails de vos vies précédentes et de vos vies à venir sont enregistrés
dans cette graine : la graine porte votre prochaine vie, quel type de sol,
quel type de plante, quel type de feuilles, quel type de fleurs, quelle
couleur, quelle hauteur, quel âge, quelle durée de vie... Si vous pouvez
lire la graine, vous pouvez savoir comment vous serez dans votre pro-
chaine vie. Mais la question n'est pas là, l'avenir n'est pas là, tout cela
n'est qu'un déploiement de la graine. Vous pouvez continuer à pratiquer
la vertu pour modifier votre karma, mais ce ne sont que des modifications
; vous pouvez décorer votre enfer, améliorer votre confort, mais vous ne
changez pas, l'enfer ne peut pas devenir le paradis. Vous pouvez à tra-
vers Satori, avoir un aperçu lointain du paradis. Vous pouvez aussi vivre
cette expérience à travers le Samâdhi. Mais s'il reste une graine ici-bas,
s'il reste encore des activités du mentale, s'il reste encore des désirs,
vous retombez. Vous renaissez parce que les graines du désir sont res-
tées, la soif de vivre est restée.

Pour atteindre l'état le plus élevé du Samâdhi : Nirbīja Samâdhi. Vivez


votre vie à fond, brûlez tout sur votre passage ! Et ne faites jamais de

384
compromis. Vivez une vie multidimensionnelle, et vous serez riche. Et,
naturellement, quand un être a vécu dans toutes les dimensions de sa vie
et arrive à la fin, à l'illumination, son expérience va être plus riche, son
illumination ne sera pas une simple illumination, mais la pleine illumina-
tion. Avant d'arriver à la pleine illumination, vous vivrez des séries d'il-
luminations spontanées, vous aurez des prises de consciences, mais ce
ne sont que des révélations, des aperçus. La pleine illumination n'est pas
une révélation ; vous avez tout connu, vous connaissez la vie et la mort.
Ceux qui pensent qu'ils sont arrivés à l'illumination sans vivre la vie et
sans avoir traversée la mort ne font que se tromper eux-mêmes et per-
sonne d'autre. Ils portent le monde entier en eux — ils portent des
graines. Quand vous avez utilisé toutes vos graines, quand toutes vos
graines ont fleuri, quand le monde que vous portiez aura fleuri, un jour,
vous arriverez à la fin du monde, à la pleine illumination. Après cette
illumination, une seule vie est possible, et c'est votre dernière vie. Mais
la qualité de cette vie sera totalement différente car vous ne serez plus
identifié au corps, votre corps n'a plus besoin d’être enraciné dans la
première dimension, Suṣupti. La fleur est perdue mais le parfum l'est. Ou
bien l'antre du dragon est perdu mais le dragon est sorti ! Si vous êtes
vraiment connecté à la source de l'existence, votre existence n'est plus
séparé de la source, c'est ce que signifie Nirbīja Samâdhi. Cette expé-
rience est celle où vous êtes radieux et sans forme ; l'espace, les étoiles,
les planètes et les océans existent, et vous êtes à la fois tout et rien.
C'est un état d'unité spirituelle ultime où l'esprit est complètement dis-
sout ; il n'y a plus de distinction entre le sujet et l'objet, le voyant et le
vu, entre le connaissant et le connu, entre le connu et l'inconnu, entre
la vie et la mort, entre le paradis et l'enfer, entre le Ciel et la Terre,
entre vous et Dieu. Il n'y plus aucune séparation, plus de démarcation,
plus de distance, vous êtes et vous n’êtes pas ! Lao Tseu a dit : « Un
pouce de division, et le paradis et l'enfer sont séparés. » Chuang Tzu a
dit : « Même la distance d'un cheveu suffit. Juste la distance d'un cheveu
presque négligeable, suffit pour séparer la Terre du Ciel et que le monde
s'effondre. Quand même autant de différence n'est pas là ; et quand vous
savez ainsi d’où s'élancent toutes les racines du Ciel et de la Terre, vous
êtes éclairé. »

Brahmarandhra, la porte de Dieu, est un passage pour la vie éternelle.


Et Dieu est l'obstacle ultime. Méfiez-vous de ceux qui vous demande de
les suivre : « Suis-moi, c'est par là ; suis-moi, alors seulement tu pourras
être sauvé. » Personne ne devrait suivre la voie d’un autre. Si vous en-
tendez la parole de Dieu, ou qu'un prophète se présente, faites attention
! Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez entendre. C'est pourquoi
les écritures sacrées se terminent par le cinquième corps, le corps spiri-

385
tuel ou causal, tout au plus elles montent jusqu'au sixième corps et ra-
content des choses d'une ampleur cosmique. Ceux qui ont un esprit com-
plètement scientifique ne parlent pas de ce qui est après la cinquième
dimension, ils parlent de ce qui se trouve dans le ciel lointain, ils parlent
du Soleil, des étoiles, des supernovæ, des trous noirs, des pulsars, des
sursauts de rayons radio ou gamma... de la matière noire et de l'énergie
noire... mais ils ne croient en rien. Ils parlent aussi du Big bang, mais ils
ne savent rien. La réalité cosmique, qui est illimité et illimité, commence
à partir de là... Certains grands mystiques parlent de ce qu'il y a au-delà
de la cinquième dimension ; comme les scientifiques, ils parlent de ce
qu'il y a dans le ciel lointain, mais ils ne parlent pas comme s'ils obser-
vaient ses phénomènes depuis l'extérieur, mais plutôt comme s'ils vi-
vaient ces choses en eux-mêmes. C'est très difficile de parler de ce qui
se trouve au-delà de la cinquième dimension, au-delà de la spiritualité
traditionnelle et de la science objective, parce qu'il faut se contredire,
encore et encore. Il ne faut pas mettre en avant la spiritualité vis-à-vis
des biens matériels, ni diviser la science et la religion, mais trouver le
juste équilibre en tout et pour tout. Si vous parcourez les écritures d'un
grand mystique vous direz qu'il est fou. Parfois, il dit : « Dieu est » et il
dit aussi : « Dieu n'est pas ». Il dit : « Dieu est la mort » et il dit aussi : «
Dieu est Amour ». Il dit : « Je suis mort, je l'ai vu » puis il dit, dans le
même souffle, « mais comment puis-je le voir ? Ce n'est pas un objet que
les yeux peuvent voir ! Et pourtant je suis mort ! » Puis il dit : « Je ne vois
rien mais c'est ça ! Amour ! Amour ! Amour ! » Ces mystiques vivent de
telles expériences et disent de telles choses que vous pouvez vous de-
mander s'ils parlent aux autres ou s'ils se parlent à eux-mêmes.

Le septième corps est ce qui était avant la création et ce qui sera après
l'anéantissement. Atteindre l'origine sans commencement ou ce qui est
encore derrière l’anéantissement est la potentialité ultime d'atteindre la
pleine illumination. La pleine illumination ne peut se produire que dans
cet espace informe. Les scientifiques appellent cette explosion le Big
Bang. Au tout début ou au bout du chemin, tout explose. Du néant, tout
est né. Le désordre a disparu, et les choses sont apparues. C'est juste
une théorie, même pour les scientifiques, le Big Bang reste une théorie,
mais c'est pour eux la théorie la plus probable de toutes. Bien qu'en ré-
alité, personne ne peut revenir en arrière. La théorie du Big Bang est la
théorie scientifique la plus acceptée. Selon elle, du néant toutes les
choses ont explosés comme une graine explose ; devient un arbre, et par
cet arbre, des millions de graines explosent. Avez-vous déjà observer ce
fait ? — Śūnyatā. Qu'une toute petite graine, qui contient tout, mais qui
est encore non manifestée, à peine visible, peut exploser et remplir la
Terre entière de forêts ? Et pas seulement votre Terre ; mais toutes les
terres possible dans l'existence. Une seule graine ! C'est un miracle ! Et

386
si vous écrasez cette graine qui contient tout mais qui ne s'est pas encore
manifestée. Que trouverez-vous à l'intérieur ? Juste le néant. De ce
néant, tout retourne au néant. Pour les scientifiques, c'est juste une
théorie, juste une hypothèse, une inférence. Pour le Bouddha, ce n'est
pas une hypothèse, atteindre cet état de pur potentiel qui existait avant
la création, atteindre dans l'origine sans commencement, cet œuf cos-
mique, Brahmanda, c'est son expérience, et sa libération. Il a su que
cette explosion allait se passer en lui-même. Ayant atteint le vide parfait
et en se maintenant dans le pur silence, en suivant la musique céleste
au-delà des sons, il est parvenu à se libérer de l'origine sans commen-
cement ; c'est une pure renaissance, une renaissance existentielle.
Bouddha l'a expérimenté. Bouddha s'est éveillé ; du néant, il est sorti. Et
maintenant, vous devez aussi l'expérimenter pour que votre monde sorte
du néant, dans lequel tout à évolué, mais inconsciemment. Rappelez-
vous que toute l'existence existe déjà dans cet état originel sans com-
mencement. Le monde, l'espace, les étoiles, les planètes, les océans et
les éléments existent dans cet état primordial, mais il manque la cons-
cience. Vous faites partie d'un tout cosmique ; mais vous en êtes incons-
cient — il n'y a aucune conscience. Votre monde est comme une graine
constipée sur le point d'exploser parce que vous avez franchi une cer-
taine limite. Cette limite est dangereuse, en fait, soit votre monde
s’écrasera sur lui-même, et retournera au néant, sans que les autres
univers ne sache qu'un univers comme le vôtre n'a jamais existé. Soit
votre monde atteindra sa dernière évolution ; soit l'existence toute en-
tière réalisera son plein potentiel, sa floraison ultime, à travers vous, car
vous êtes le monde.

Quand le Christ parle de la fin des temps, c'est un secret, mais il parle
du sixième corps ; il parle de la fin cosmique, de la fin du monde des
rêves, de la libération de l'origine sans commencement. Et en parallèle,
il a aussi déclaré la venue du Royaume de Dieu, c'est l'autre moitié du
secret ; il parle du septième corps.

Ce que les scientifiques appellent le Big Bang n'a pas vraiment eu lieu,
pas encore, ils pensent à travers l'esprit et le monde objectif, le monde
de Māyā, que tout ça a eu lieu, mais leur esprit n'a jamais permis à la
conscience d'exploser, à l'existence de s'exprimer dans toute sa
splendeur et sa spontanéité. Et à cause de la science moderne purement
profane, il y a un grand risque que le monde ne s'éveille jamais. Parce
que vos scientifiques continuent à diviser le monde ; c'est ceci, c'est
cela. Cette division empêche le monde de s'exprimer dans sa totalité. Le
monde est de plus en plus constipé, comme une graine ; c'est-à-dire que
ça arrive, petit à petit, inconsciemment, le monde évolue, complètement
à l'envers. C'est malheureusement comme ça que beaucoup de gens
vivent leur vie, une vie dénuée de sens, dans le néant, sans jamais
387
pouvoir s'en libérer. Parce qu'ils pensent venir du néant, et peuvent
s'identifier au monde objectif par rapport au monde intérieur ; par
rapport au néant à cause de l'effet miroir de la deuxième dimension, ils
pensent en être sorti. Mais à moins que vous ne trouviez l'origine de
votre être, dans le pur néant, vous ne pouvez pas en être sorti.
Maintenant, cela doit impérativement avoir lieu. La vie vous a été donné
pour réaliser ce secret !

Lorsque vous divisez le monde, vous êtes seul, comme un monade, un


atome, mort, isolé. C'est ainsi que beaucoup deviennent, comme des
monades, seuls, fermés, isolés, mort. Des atomes sans fenêtres. Seul,
complètement seul. Tout le monde est infini, mais il n'y a aucune réunion
entre soi et autrui, entre un univers et les autres. Or le monade a aussi
des qualités, quand le coté « matériel » du monade est perdu, la totalité
du cosmos est gagné, le bindu. Quand vous mourrez au niveau atomique,
l'existence entière meurt avec vous. Et quand vous renaissez, l'existence
entière renaît avec vous, et cette nouvelle existence n'est pas enfermée
et endormie dans un atome. Non, cette existence est pleinement ouverte,
orgasmique.

Lorsque des milliards d'individus conscients autour de la Terre, se


rassembleront sur Terre pour célébrer, chanter, danser, créer, grâce à
leur conscience, lorsque les gens seront extatiques, ivres du divin. Le
Royaume de Dieu se manifestera et il n'y aura aucune possibilité de
suicide mondial. Avec une telle conscience et un tel lâcher-prise, un tel
rire et une telle célébration, avec tant de naturel et de spontanéité, avec
une telle vitalité et une telle santé, cosmique, spirituelle, causal, mental,
astral, éthérique, énergétique, psychique et physique, comment-peut-il
y avoir une guerre ? Comment peut-il seulement y avoir des nations ?
Toutes les nations disparaîtront de la surface du monde, et il n'y aura
que le Royaume de Dieu.

Vous êtes le monde ; ne créez aucun espace entre vous et le néant, entre
vous et le big bang, entre vous et le monde, ne créez pas un écart, entre
le monde et le Royaume de Dieu. Entre le saṃsāra et le nirvana, ne créez
aucun espace ; aucune mort n'est nécessaire. Pour votre renaissance,
aucune mort n'est nécessaire — plutôt une transcendance. Pour cette
transcendance, acceptez-vous totalement et utilisez votre propre être.
Ne divisez rien, ne dites pas : c'est ceci, c'est cela. On peut le dire de
cette manière : si vous divisez le monde, si vous êtes contre le monde,
alors il n'y a pas de nirvana, peu importe où vous allez ; vous n'allez nulle
part — parce que le monde lui-même se trouve nulle part, dans l'origine
sans commencement, et le monde lui-même doit être transformé en
nirvana. La vie vous a été donné pour créer, pour vous réjouir et pour

388
célébrer. Et non pas pour que vous ayez une belle carrière et des
décorations ou des jouets pour bébé : des titres honorifiques, des
trophées, des oscars... Lorsque vous vous battez pour être le premier,
vous êtes seul, vous ne ressentirez aucune joie à être le premier. Donc,
une fois que vous atteignez la septième dimension, l'ultime, redescendez
! Si vous êtes au-dessus de l'espace et du temps, au-dessus de tout, au-
dessus de l'existence, au-dessus du Bouddha, cette énergie qui coule ne
peut pas venir à vous — elle vous manquera. Alors faites preuve
d'humilité et inclinez-vous. Et soudain, l'existence entière vient à vous,
et lorsque vous pouvez être heureux avec rien, lorsque vous pouvez
célébrer sans aucune raison, l'existence toute entière célèbre avec vous.
C'est uniquement dans la célébration, en étant pleinement heureux avec
rien, que vous serez heureux avec tout et que vous rencontrerez l'Ultime,
l’Éternel. C'est uniquement dans la célébration que vous transcenderez
le cycle de mort et des renaissances successives et atteindrez la félicité
du nirvana.

Je ne sais pas combien d'entre vous sont éclairés mais si vous l’êtes,
vous auriez déjà aperçu que parfois tout est à l'envers... Alors que la
majorité des gens se battent pour arriver à la ligne d'arrivée, vous êtes
déjà sur le chemin du retour. Par exemple, les gens qui paraissaient
pleinement éveillés se trouve finalement être pleinement endormis, alors
que les gens qui semble pleinement endormis, sont au fond pleinement
éveillés ! Un autre exemple : pour quelques scientifiques, en science
classique, au commencement, il y a eu le Big Bang, et juste après, il y a
eu l'âge sombre, et maintenant l'Univers est en expansion ; les choses
s'éloignent entre elles, de plus en plus. Et les scientifiques ont dit que
bientôt, les choses commenceront à régresser ; les choses finiront par
se rapprocher entre elles... Selon cette théorie, soit l'Univers s'écrasera
sur lui-même et tout retournera au néant, soit il y aura un nouveau Big
Bang. Dans le mysticisme, c'est l'inverse. Les choses sont éloignés et le
monde se trouve plus ou moins dans l'âge sombre, de Kali Yuga, et le
mysticisme consiste à traverser l'espace-temps, à traverser cette
obscurité pour qu'au bout du chemin, l'explosion se produise :
l'illumination. Et c'est là tout le moteur, l'expérience du mysticisme : les
gens qui se sentent éloignés se retrouvent dans des écoles de mysticisme
pour se rapprocher. Dans les écoles ésotériques de mysticisme, le
partage ne se fait pas à travers les écritures, le partage n'est pas verbal,
ni logique. C'est simplement ouvrir son être pour que l'existence se
déverse en vous ; et les initiés se déversent ainsi l'un dans l'autre. Ils
coulent ensembles, ils vivent ensembles, ils explorent ensembles, ils se
regardent dans les yeux ou ils s'assoient simplement en silence
ensemble pour entendre la musique céleste au-delà des sons, entrevoir

389
le chemin du ciel et se fondre dans l'Ultime, l’Éternel, dans le plus grand,
dans l'indescriptible étendue cosmique.

Les écritures sacrées ne peuvent absolument rien dire au-delà de la sep-


tième dimension. Le mysticisme commence à partir de la sixième dimen-
sion et évolue dans la septième, mais il n'y a pas de fin à cela, le mystère
originel suprême reste indéfinissable. Donc le mysticisme n'est pas non
plus l'étape finale. Vraiment, l'ultime est le vide — le néant pur, la va-
cuité, Śūnyatā. Les religions qui divisent, qui disent que ceci est cela et
que cela est ceci, qui enseignent dans une sorte de dualité, que le créa-
teur est séparé de la création ou qu'il y a un Diable et un Dieu, qu'il y a
un paradis et un enfer, et que le ciel et la terre sont séparés, il faut que
vous y renoncer. Car il n'y a pas de mysticisme dans ces religions, sachez
que ces religions n'ont jamais atteint la réalité ultime. La religion se ter-
mine par le mysticisme, puis le mysticisme se termine par le vide. Le vide
est l'ultime, le nihilisme est l'ultime, car après ça, il n'y a plus rien à dire.

Beaucoup de gens critiquent le nihilisme sans savoir ce que c'est, ceux


en particulier qui lisent les écritures, comme les écritures de Friedrich
Nietzsche, sont anti-nihilistes. Pour eux, c'est la barrière, vous ne devez
pas être nihilisme, mais vous ne devez pas non plus être anti-nihiliste.
Toute recherche des contraires se termine par le quatrième corps, et
après le cinquième corps, la recherche du non-duel commence. Toutes
les barrières sont en nous, et elles sont toutes utiles, parce qu'elles peu-
vent être transformés et devenir des moyens d'aller de l'avant. Oui, le
nihilisme et l'anti-nihilisme sont aussi des moyens d'aller de l'avant.

Un rocher gît sur la route. Tant que vous ne comprenez pas, cela restera
radicalement un obstacle pour vous. Le jour où vous comprendrez le
Bouddha, cela deviendra un tremplin pour vous. La mort est sur la route
; tant que vous ne compreniez pas, vous criiez : « La mort est sur mon
chemin. Comment puis-je aller de l'avant ? » Quand vous aurez compris,
vous transcenderez la mort et irez de l'avant, en remerciant la mort avec
les mots : « Vous m'avez beaucoup béni, parce qu'après vous avoir trans-
cendé, je me suis retrouvé sur une dimension plus élevée. Maintenant,
je peux commencer à vivre la vie qui est vraiment la vie ; celle qui côtoie
la mort au quotidien. Maintenant je vais de l'avant à un niveau supérieur.
Tu étais un Maître et je t'ai pris pour un obstacle. » La route est bloquée
parce que ce rocher, cette mort, ce Maître, ce nihilisme ; que va-t-il se
passer ? Traverser-le et découvrez-le. De cette façon, vous atteindrez
la pleine illumination.

Chaque rocher su le chemin peut être un barrière ainsi qu'un tremplin,


un médium, un Maître. Cela dépend entièrement de ce que vous en faites.
Une chose est sure : ne vous battez pas avec le rocher, avec la mort,

390
avec le Maître, avec le nihilisme, car alors vous ne ferez que gâcher
votre vie et le Maître ne vous sera pas utile ; vous manquerez une situa-
tion d'apprentissage. Si vous vous battez avec la mort, la mort vous bar-
rera la route, car partout où vous vous battez, vous vous arrêtez. Vous
devez vous arrêter près de la personne, vous devez vous approcher de la
personne ou de la chose avec laquelle vous vous battez, car vous ne pou-
vez pas vous battre à distance. C'est pourquoi quelques que soient les
systèmes de vie que l'Humanité a créées, comme l'anti-nihilisme, en
croyant que la mort est vraie, elle est devenue fausse, frustrée et vio-
lente. Une personne qui pense que la mort est contre la vie ne peut ja-
mais grandir et être non-violente. Une personne qui pense que la mort
est l'ennemi ne peut jamais être à l'aise, chez elle, en ce monde. Cela
est impossible. Comment peut-elle être à l'aise alors que l'ennemi est
sur le chemin, l'attendant à tout moment ? Comment peut-elle ne pas
être tendue alors que la mort l'attend devant chez elle, l’empêchant de
rentrer chez elle, dans sa demeure véritable ? Et si elle se repose dehors,
l'ombre de la mort lui tombera dessus. Comment peut-elle se reposer, se
détendre, alors que la mort est là ? L'ennemi ne lui permettra jamais de
se réaliser. D’où la tension, l'anxiété, l'angoisse de l'Humanité. Plus elle
se bat avec la mort, avec le Maître, avec le nihilisme, plus elle deviendra
ronger par l'anxiété, elle est naturellement contrainte de le devenir.

Beaucoup ont reproché à Bouddha d’être amoureux de la mort, suicidaire


et nihiliste, mais personne ne l'a vraiment compris. Et partout la mort est
proche de vous, elle est même plus proche que votre propre ombre, mais
vous devez apprendre à vous connaître en profondeur pour le savoir et
aller de l'avant. Jusqu'à ce que vous sachiez existentiellement, le rocher
sur le chemin et votre peur de la mort ne partiront pas. Tant qu'il y a la
peur de la mort, vous ne pouvez pas sauter dans l'inconnu et mener une
vie authentique.

Depuis la première dimension, vous êtes passé par le corps physique, par
le corps vital, le corps astral, le corps mental, le corps spirituel... Et
maintenant, Arūpa. Il n'y a pas de corps, pas d'esprit, pas d’âme. C'est
l'enseignement le plus élevé, le Dharma. Mais il n'y a que des gens stu-
pides qui transmettent le Dharma, parce que si vous ne devenez pas plei-
nement éclairé, vous restez stupide. Donc, la stupidité n'est pas une con-
damnation, mais un état, un fait. Un individu qui n'est pas éclairé restera
stupide, frustré, destructeur, violent — c'est un fait. Et s'il se sent sage,
alors il est le plus stupide. Si à l'inverse, il se sent stupide, alors il a
commencé à devenir sage et à s'éveiller. Si vous vous sentez ignorant et
stupide, alors non seulement vous n’êtes pas stupide, mais en plus vous
savez. La négativité est importante pour transformer une personne stu-
pide, vous ne devez pas complimenter les gens stupides. C'est pourquoi
le septième corps est négatif. Le nihilisme est aussi important parce que
391
vous ne pouvez pas dire la vérité, mais vous pouvez toujours dire ce qui
n'est pas, vous pouvez toujours critiquer ceux qui s'accrochent à des il-
lusions et qui détruisent la vie. C'est tout ce que les Maîtres ont fait. Si
vous insistez pour qu'ils disent quelque chose, ils diront quelque chose
de négatif. Si vous pouvez comprendre leur silence, vous comprendrez
l'affirmative — la seule approche affirmative de la vie. Si vous ne com-
prenez pas leur approche, si vous ne pouvez pas comprendre leur silence
et que vous insistez sur les mots, ils diront quelque chose de négatif.

Vous devez vraiment comprendre ceci : les mots peuvent faire un travail
négatif ; le silence peut faire un travail positif. Si vous débattez sur ce
que je dis, pour ou contre, alors vous êtes stupide et vous stagnerez,
vous vous mettrez sur la défensive, vous deviendrez agressif et mettrez
tout en œuvre pour démontrer le contraire. Le silence est profondément
la chose la plus positive, parce que le silence et l'écoute peuvent donner
une grande sagesse ; le langage est la chose la plus négative, parce que
le bavardage est inutile.

Lorsque vous devenez un professeur, lorsque vous devenez un homme


de connaissance, lorsque vous divisez, lorsque vous dites : « C'est ceci,
c'est cela », lorsque vous débattez, lorsque vous parlez, lorsque que vous
votez, lorsque vous manifestez, vous vous déplacez dans le monde né-
gatif, dans le monde des gens stupides, dans le monde des politiciens
stupides. Quand vous restez silencieux, vous passez au positif, vous vous
déplacez vers la libération. Qu'est-ce que la vérité ? Le Tao dit : « La
vérité bien ancrée à l'air de vaciller. Les paroles sincères ne sont pas
toujours agréables, les paroles agréables ne sont pas toujours vraies.
Car le faux paraît vrai et le vrai paraît faux. Le bien ne s'argumente pas.
Les arguments ne sont que des vaines paroles. » Alors, qu'est-ce que la
vérité ? Demandez aux Upanishads, lisez le Coran, la Bible, la Gîtâ ; ils
disent tous ce que ce n'est pas. Qu'est-ce que Dieu ? Ils disent tous ce
qu'il n'est pas, c'est pourquoi il s'est retrouvé avec plus de mille noms et
qu'ils n'ont pas encore connu Dieu. Les religions du monde entier nient
deux choses : premièrement, ce ne sont pas les choses, le monde ; ce
n'est pas ce que vous voyez, ce n'est pas ce qui est tout autour de vous.
Ce n'est pas ce qui peut être vu par l'esprit, ce n'est pas ce que l'esprit
peut comprendre — ce ne sont pas des objets que vous pouvez découper
et définir. Et deuxièmement : ce n'est pas l'esprit, ce n'est pas le sujet ;
ni ce monde autour de vous ni cet esprit en vous. Non, ces deux choses
ne sont pas la vérité, la vérité ultime, le dharma. Mais il y a une troisième
choser à nier, que seul les Bouddhas ont nié, que seuls les plus grands
Maîtres ont nié, et cette troisième chose est : ... ce n'est pas Bouddha.
Seuls les Bouddhas ont atteint la septième dimension, mais le septième
corps n'est pas Bouddha.

392
Tous les autres savent : Krishna le sait, Jésus le sait, ils savent la troi-
sième chose : sur le soi, l’âme, le témoignage, la conscience, Dieu, le
Bouddha. Mais seul le Bouddha nie cela. Les autres ne le nient pas parce
que ce serait trop pour que vous le compreniez, parce que vous n’êtes
pas du tout intéressé par la vérité. Ils ne disent que les deux premières
choses : ils disent que le monde est le monde de Māyā, que le monde est
hypnotique, que le monde est illusoire. Et que l'esprit qui regarde ce
monde est aussi illusoire. L'esprit et le monde sont un phénomène, deux
aspects d'une même pièce. L'esprit créé le rêve ; le rêve est illusoire, et
l'esprit, la source, est aussi illusoire. Mais l'esprit qui n'est pas éclairé
ne peut pas le savoir parce qu'il rêve. Or ils disent que dans votre cons-
cience profonde où vous n’êtes qu'un témoin, pas un penseur, pas un
intellectuel, où aucune pensée n'existe, où aucune chose n'existe, vous
existez — ils ne nient pas cela.

Bouddha a nié cela aussi. Il dit : « Neti Neti ». Parce que si les choses ne
sont pas, comment les pensées peuvent-elle l’être ? Si les pensées ne
sont pas, comment pouvez-vous être témoin ? Si le monde est illusoire,
alors l'esprit qui regarde le monde ne peut pas être réel. Et si l'esprit est
illusoire, alors le témoin qui regarde l'esprit — comment peut-il être réel
? Comment peut-il être éveillé ? Bouddha va vraiment au plus profond
de l'existence. Il dit : « Tout ce que vous êtes est irréel ». Vos choses, vos
pensées et vous — tout est irréel. Ce sont les trois points négatifs. Les
affirmations de Bouddha sont négatives. C'est pourquoi les hindous l'ap-
pellaient « nāstika », ils disent qu'il n'est pas, qu'il n'est personne, que
c'est un athée, un nihiliste absolu. Mais il n'est pas. Quand ces trois
choses sont niées, ce qui reste est la vérité ultime. Quand le monde de
Māyā disparaît ; quand les choses disparaissent, quand les pensées dis-
paraissent, et quand le témoignage disparaît — ces trois choses que vous
croyez connaître — quand ils disparaissent, ce qui reste est la vérité. Et
ce qui reste libère, ce qui reste délivre, ce qui reste est le nirvana, c'est
la pleine illumination.

Bouddha reste simplement silencieux, si vous posez des questions à un


Maître zen sur le nirvana, il ne dit jamais que vous l'atteindrez un jour,
parce que vous ne l’êtes pas, comment pouvez-vous l'atteindre ? Vous
ne pouvez rien atteindre. C'est pourquoi il dit que le nirvana n'est pas. Il
dit aussi, le Royaume de Dieu n'est pas, il ne dit jamais que Dieu est. En
fait, si vous lui demandez des choses, il utilisera le mot « non ». Non est
sa réponse à tout. Mais l'ignorant croit tout savoir. C'est pourquoi Boud-
dha reste simplement silencieux — il vit dans la vérité. Et c'est pourquoi
les autres peuvent par moment le mépriser, le dénigrer, le croyant loin
de la vérité, car ils ignorent sa sagesse et la profondeur de son savoir.
Et si maintenant vous pouvez atteindre la compréhension profonde du

393
Maître, si vous ne pouvez faire qu'un avec le Maître, vous verrez qu'il a
raison.

Encore une chose : quand vous niez tout, cela ne signifie pas que vous
avez tout détruit et tout égalisé. Si vous essayez de tout égaliser, toute
sensibilité disparaîtra, toute vie disparaîtra. Donc, n'essayez pas de tout
égaliser, reconnaissez simplement ce qui n'est pas. Quand vous niez
tout, cela signifie simplement que vous avez détruit le monde que vous
aviez créé, que vous avez détruit toutes les ombres sur lesquelles vous
aviez construit votre vie et sur lesquelles vous vous étiez construit. En-
suite, le réel reste, parce que le réel ne peut pas être nié. Mais vous ne
pouvez pas l'affirmer, vous pouvez savoir que vous avez atteint..., mais
vous ne pouvez pas l'énoncer. Quand vous niez ces trois choses — le
monde, les pensées et le témoignage — quand vous transcendez toutes
les dimensions, vous devenez un Bouddha, vous êtes totalement épanoui,
éclairé.

394
395
CONCLUSION : TRANSCENDER LA TOTALITÉ DE L’EXISTENCE :

Si vous êtes parvenu jusqu'ici en prenant le temps de bien lire les sept
dissertations, maintenant, vous pouvez vivre libre, vivre authentique-
ment, vivre spontanément, vivre intensément, vivre existentiellement.

La méditation transcendantale est la liberté la plus profonde possible.


Vous n’êtes pas seulement libéré des limitations extérieures, vous êtes
libéré de tout l'esclavage intérieur — l'esprit même, le mental et le soi ;
la base de l'esclavage. Vous êtes libéré de tout le passé. Au moment où
vous n'avez plus d'esprit, le passé à disparu. Vous avez transcendé l'his-
toire ; maintenant, il n'y a pas de société, pas de religion, pas de culture,
pas de tradition, parce qu'ils ont tous leurs racines dans l'esprit. Main-
tenant, il n'y a pas d'esprit, pas de passé, pas de futur, parce que le passé
et le futur font partie de l'esprit, de la mémoire et des projections.

Alors vous êtes ici-et-maintenant dans le pur présent. Maintenant, si


vous, il n'y aura plus d'avenir. Il y aura que le maintenant et maintenant
et maintenant — l'éternel maintenant. Alors vous êtes complètement li-
béré ; vous transcendez toute tradition, toute histoire, corps, esprit, tout.
Vous vous libérez de la peur de la liberté, de la peur de la mort, de la
peur de l'inconnu. Une telle liberté ? Alors d'où venez-vous ? Où êtes-
vous ? Où allez-vous ? Dans une telle liberté, pouvez-vous exister ?
Dans une telle liberté existentielle, dans une telle union avec la multi-
dimensionnalité de l'Univers, pouvez-vous avoir votre petit « moi » —
votre égo ? Pouvez-vous dire « je suis » ? Vous pouvez dire : « je suis en
esclavage », parce que vous pouvez connaître vos limites. Mais quand il
n'y a pas de servitude, il n'y a pas de frontière, pas de limite. Vous de-
venez juste un état, un Tathatā, venu-ainsi. Rien de plus... transcendant,
le néant absolu, le vide. Cela crée de la peur, alors les gens continuent
à parler de méditation, de la méditation transcendantale, sur comment la
faire, et ils continuent à en parler sans le faire. Et exactement la même
chose se produit concernant la liberté.

Quand je dis transcender — transcendez ! Si quelque chose commence à


se produire en vous, alors vous serez capable de jeter votre esprit et de
transcender la peur qui a ses racines dans l'esprit, et vous serez capable
de vivre libre directement, sans aucun effort, sans le méditant. Mais
commencez à transcender ! Vous pouvez continuer à parler pendant des
années et des renaissances, votre esprit peut être rempli de beaucoup
de choses, mais cela ne va pas aider. Au contraire, cela peut vraiment
vous nuire parce que vous commencerez à vous inquiéter de beaucoup
de choses et à projeter beaucoup de choses. Donc si vous savez beau-

396
coup de choses, si vous croyez savoir beaucoup de choses, vous devien-
drez confus. Il n'est pas bon de savoir beaucoup de choses, il est bon de
savoir un peu et de pratiquer, il est bon de transcender le savoir.

Maintenant, quelle est la difficulté à le faire ? Au fond, quelque part, il


y a la peur. La peur est que si vous le faites, si vous transcendez la to-
talité de l'existence, il se peut que quelque chose cesse de se produire
— c'est la peur. Cela peut sembler paradoxal, mais nous avons tous ren-
contré tellement de personnes qui veulent changer, sans être prêt à le
faire. Ils disent qu'ils ont besoin de changement, qu'ils ont besoin de
méditation, ils demandent une transformation profonde de leur vie, mais
au fond ils ont aussi peur. Ils sont doubles ; ils ont deux esprits. Ils con-
tinuent à demander quoi faire, ne le faisant jamais. Pourquoi alors con-
tinuent-ils à demander ? Juste pour se leurrer et leurrer les autres, qu'ils
sont vraiment intéressés à se transformer. C'est pourquoi ils demandent
tant de choses, ils demandent des techniques de méditations, ils deman-
dent plus de temps et d'énergie, plus d'argent pour être libre etc. Cela
donne une façade, une apparence qu'ils sont vraiment, sincèrement in-
téressés à se changer eux-mêmes. C'est pourquoi ils demandent sans
cesse, ils vont voir tel ou tel gourou et ceci et cela, ils trouvent, ils es-
saient, mais ils ne font jamais rien, ils n’apprennent jamais rien, ils ne
transcendent jamais rien. Parce qu'au fond, ils ont peur.

Eric Froom a écrit un livre « La peur de la liberté ». Le titre semble con-


tradictoire. Tout le monde pense aimer la liberté ; tout le monde mani-
feste au nom de la liberté. Tout le monde pense lutter pour la liberté —
dans ce monde et dans « l'autre monde » — ce monde aussi. Ils disent : «
Nous voulons moksha — le Salut, la délivrance, la libération — nous vou-
lons être libéré de toutes les limitations, de tous les esclavages. Nous
voulons être totalement libre, » disent-ils. Mais Eric Froom dit que l’être
humain a peur de la liberté. Tout le monde veut être libre, tout le monde
continue à montrer qu'on le veut ; nous continuons à nous convaincre
que nous le voulons, et parfois même nous nous dupons nous-même en
convainquant que nous sommes libre, mais au fond, tout le monde a peur
de la liberté. Mais nous voulons être libre ! Pourquoi, pourquoi cette dua-
lité, cette complexité alarmante ? Toutes les questions existentielles et
toutes les recherches découlent de cette peur. Ressentez cette peur. Si
vous le savez, si vous reconnaissez que vous avez peur, la peur disparaî-
tra. Si vous ne le savez pas, si vous ne le reconnaissez pas, elle persis-
tera, se renforcera et vous continuerez à vous tromper. Êtes-vous prêt à
mourir au sens spirituel ? Êtes-vous prêt pour la liberté ultime ? À ne
pas être afin de laisser toute l'existence s'exprime dans toute sa splen-
deur et sa spontanéité ?

397
À chaque fois que quelqu'un venait à Bouddha, il disait : « C'est la vérité
fondamentale — que vous ne l’êtes pas. Et parce que vous n’êtes pas,
vous ne pouvez pas mourir, vous ne pouvez pas naître ; et parce que vous
n’êtes pas, vous ne pouvez pas être dans la souffrance, dans l'esclavage.
Mais, êtes-vous prêt à l'accepter ? »

Si vous n’êtes pas prêt à accepter cela, alors n'essayez pas la méditation
maintenant, n'essayez pas la méditation transcendantale maintenant,
n'essayez pas de vivre maintenant. Essayez d'abord de savoir si vous
l’êtes vraiment ou non, et de savoir si vous vivez vraiment ou non. Mé-
ditez d'abord sur ceci : « Y a-t-il un moi qui vit ? Est-ce que je vis bien ?
Y a-t-il une substance à l'intérieur ou vous n’êtes qu'une combinaison ?
»

Découvrez s'il y a un moi dans l'esprit, découvrez-le non pas en lisant


les écritures sacrées mais en vivant intensément et en transcendant
votre être total. Si vous vivez profondément, si vous allez en profondeur,
si vous ouvrez chacun des 84 000 portes, vous constaterez que ce que
vous cherchez, votre véritable nature, votre être réel, votre tathatā,
n'est pas caché derrière l'une des 84 000 portes. Que c'est juste ici, vous
êtes toujours ici. Et vous constaterez aussi que votre identité est comme
un oignon. Maintenant, il n'est plus nécessaire de courir partout. Main-
tenant il n'est plus question d'ouvrir des portes à l'extérieur mais d'en
ouvrir à l'intérieur. Maintenant, vous commencez à vous tourner vers
l'intérieur. Vous enlevez une couche et une autre couche apparaît ; vous
enlevez une autre couche et une autre couche apparaît. Vous continuez
à décoller les couches, et finalement vous arrivez à un néant. Avec
toutes les couches d'oignon jetées, au bout du compte, il n'y a rien à
l'intérieur. Le corps et l'esprit, le cœur et l’âme même sont comme des
couches d'oignons. Quand vous avez décollé à la fois le corps et l'esprit,
le cœur et l’âme, alors vous arrivez à rencontrer un néant, un abîme, un
vide sans fond. Bouddha l'a appelé Śūnyatā — la vacuité ultime de toutes
les réalités et de tous les phénomènes intrinsèques ; du multivers. Ren-
contrer et réaliser ce Shunya, rencontrer ce « vide », comprendre la réa-
lité du multivers, crée de la peur. Cette peur est là, un profond sentiment
de solitude est là. C'est pourquoi personne ne fait jamais rien, ne médite
jamais. Tout le monde en parle, mais tout le monde fait semblant de mé-
diter, vraiment, personne n'y fait jamais rien, personne n'y va profondé-
ment. Tout le monde sait au fond qu'il y a un vide, mais une peur bleu
est là, et vous ne pouvez pas échapper à cette peur. Quoi que vous fas-
siez, la peur restera à moins que vous ne l'acceptez sincèrement, la res-
sentez, la reconnaissiez et la rencontriez. C'est la seule façon, la seule
technique que je vous donne ici.

398
Être « dans le vide » peut être déroutant, voir même effrayant, très ef-
frayant. Mais une fois que vous rencontrez votre véritable centre, une
fois que vous rencontrez votre néant, votre être réel. Une fois que vous
savez que vous êtes juste, ainsi venu, venu ainsi, alors il n'y aura plus
de peur. Alors il ne peut y avoir aucune peur de la mort, parce que vous
êtes venu ainsi, vous n'avez rien à perdre. Ce Shunya, ce vide sublime,
ce silence paisible, ne peut pas être détruit. Ce vide absolu, ce vide mer-
veilleux, ne peut pas être plus vide qu'il ne l'est déjà. Ce vide ne peut
pas mourir. Ce qui allait mourir n'est plus ; ce n'était rien d’autre que les
couches d'un oignon, d'un égo soi-disant vivant. C'est pourquoi plusieurs
fois dans la méditation profonde, quand on s'approche de ce néant, on a
peur et le corps se met à trembler. On s'en qu'on va mourir, on veut
s'évader de cet néant pour retourner dans le monde de Māyā. Et beau-
coup y retournent ; alors ils ne retournent plus jamais à l'intérieur, parce
que le souvenir est là ; et dans ce souvenir, la peur est présente.

Si vous êtes vraiment intéressé par la méditation, par la méditation


transcendantale, et par la liberté. Si vous voulez vraiment transcender
la nature des choses et atteindre la nature du Bouddha, ne laissez surtout
pas votre esprit vous embrouiller, renseignez-vous sur votre propre peur.
Soyez sincère : avez-vous peur ? Si vous avez peur, alors d'abord
quelque chose doit être fait au sujet de la peur, pas au sujet de la médi-
tation. Donc, d'abord, vous devez transcender la peur, puis, dès lors vous
expérimenté la méditation transcendantale.

Si vous avez peur, vous ne pouvez pas vivre bien, vous ne pouvez pas
vivre en profondeur, vous ne pouvez pas vivre librement, authentique-
ment, intensément, passionnément ; vous ne pouvez pas aimer, vous ne
pouvez pas transcender. Donc, d'abord, méditez sur ceci : « Y a-t-il un
moi qui vit ? Est-ce que je vis bien ? Y a-t-il une substance à l'intérieur
ou vous n’êtes qu'une combinaison ? » Ensuite, si vous pouvez transcen-
der la peur et découvrir que votre corps est une combinaison fractale, et
qu'il n'y a pas de moi. Vous pourrez commencer à vivre, sinon non.
Quelque chose est venu de tes ancêtres, quelque chose est venu de ta
mère, quelque chose est venu de ton père et tout le reste est venu de la
nourriture. Ceci est votre corps : dans ce corps vous n’êtes pas, il n'y a
pas de moi. Et contemplez l'esprit : quelque chose est venu de vos an-
cêtres, quelque chose est venu d'ici, quelque chose est venu de là. L'es-
prit non plus n'a rien d'original, ce n'est qu'une accumulation. Par con-
séquent, si vous avez peur de vous détacher de ces choses parce que
vous vous identifiez à ces choses, vous ne pouvez pas vivre librement et
authentiquement, vous ne pouvez pas être vous-même, simple et spon-
tané, et vous ne pouvez pas vivre votre propre vie ; atteindre votre der-
nière vie.

399
Encore une chose, une chose vraiment cruciale : lorsqu'un individu at-
teint le sixième corps, le corps cosmique. Tout ce qui meurt est sa mort.
Toute la souffrance que traverse la vie sur cette Terre qui souffre est sa
souffrance ; il la ressent continuellement quand après avoir atteint la
septième dimension, il redescend dans son corps... Et c'est un problème
parce que l’être humain est tellement impuissant, absolument
impuissant ; un homme d'âge mur est aussi impuissant qu'un enfant. Il
ne peut exister sans qu'il y a une mère à protéger, un père, une famille,
une société... Il ne peut exister seul, il mourrait immédiatement. Et c'est
pourquoi des millions de personnes éclairées sont décédées de manière
précoce. Parce qu'en un sens, dans ce monde, ils sont tellement
dépendants des autres ; ils ne peuvent pas vivre autrement dans ce
monde. Ils ont besoin que vous vous éveillez, ils ont besoin d'amour, ils
ont besoin de compréhension, ils ont besoin de nourriture, ils ont besoin
de tout et ils exigeront tout, comme un enfant, dont la mère fournira, et
dont le père fournira. L'enfant commence à penser qu'il est le centre du
monde entier. Tout est à lui fournir ; il n'a qu'à exiger. Il suffit de
demander, aucun effort n'est nécessaire. Mais pour une personne qui a
atteint le sixième corps, c'est autre chose, parce que non seulement,
bien qu'il soit comme un enfant, il n'est plus un enfant et les gens
rejetteront ses demandes sans chercher à comprendre pourquoi il
demande tant de choses, mais aussi parce qu'il ne s'agit pas seulement
de le fournir lui, mais toute l'existence.

Quand une personne totalement éclairée demande des choses comme


par exemple des offrandes pour l'aider à accomplir son rêve, sa vision.
Cela vous énerve parce que vous êtes immature, parce que vous voulez
aussi que tout le monde vous fournisse. Tant de choses vous ont été
fourni par vos ancêtres, votre mère, par votre père, par votre société,
par vos efforts... et cette habitude est resté dans votre inconscient. Puis
chaque enfant commence à se considérer comme le centre, et que le
monde tourne autour de lui, pour lui. Toute l'existence semble être créée
pour lui. Toute l'existence attendait qu'il naisse au monde et vienne
exiger. Et tout s'accomplira. C'est une nécessité, que ses demandes
soient satisfaites ; sinon il mourra. Or cette nécessité devient très
dangereuse si l'enfant n'est pas éveillé, si l'individu qui atteint le sixième
corps, le corps cosmique, n'est pas prêt à abandonner le sixième corps.
Car alors il continuera à vivre dans le monde avec cette certitude selon
laquelle « je suis le centre ». Et c'est ainsi que les religions ont divisé et
détruit le monde. Bientôt, parce que le monde est au bord du gouffre,
parce que la Terre a vraiment du mal à fournir assez de nourriture pour
tout le monde, bientôt, par peur, par frustration, par jalousie, par
cupidité, le côté sombre des désirs enfouis dans l'inconscient de chaque

400
individu immature fera surface, et tout le monde exigera plus, toujours
plus, toujours plus et beaucoup plus que ce que vos sols peuvent fournir.

Les exigences d'un enfant sont très simples à fournir ; ils peuvent être
fournis, bien que dans ce monde corrompu c'est difficile pour certaines
personnes, ils peuvent être fournis. Mais à mesure qu'il grandira, ses
exigences deviendront de plus en plus complexes. Parfois, souvent, à
cause de ce vieux monde pourri, il ne sera pas possible de les fournir ;
des millions d'enfants meurent de faim et dans la misère. Ils peuvent
exiger la paix entre les enfants de la lumière et les enfants des hommes,
entre Ramsès II et sont beau-frère Moîse, entre les guerriers de la
lumière et les guerriers de l'obscurité, entre telle ou telle nation. Ils
peuvent exiger la liberté et l'amour libre et inconditionnel, ou quoi que
ce soit... Parfois, cela est absolument impossible.

Plus il grandira, plus les exigences deviendront complexes, impossibles.


Plus la frustration s'installe et l'enfant commence à se remplir de haine
au lieu d’être rempli d'amour, puis l'enfant commence à penser qu'il est
maintenant trompé, et enfin l'enfant devient violent. Il a tenu pour
acquis qu'il était le centre du monde. Maintenant, les problèmes seront
là, et bientôt il sera détrôné. Lorsqu'il deviendra adulte, il détruira les
sols pour ses propres besoins, il tuera des millions de personnes, peut
être pas directement, mais chacun a déjà tué ; sinon l'humanité ne serait
pas en train de faire face à un suicide mondial. Donc, chaque personne
tue des millions de personnes, et chaque personne sera complètement
détrônée. Alors elles seront qu'elles ne sont pas le centre : l'homme sera
qu'il n'est pas le centre — sa vie est superficielle ; il vit à la
circonférence. Mais au fond de l'inconscient, chaque petit homme
continue à penser qu'il est le centre de l'Univers.

C'est le crime ultime qui a rendu l'homme violent contre la nature, la


vérité est que les soi-disant personnes religieuses qui ont atteint le
sixième corps ont engendré d'innombrable crimes ; le pire de tous les
crimes est d'avoir placé l’être humain au centre, ou pire, d'avoir placé
un Dieu hypothétique... Quoi qu'il en soit, cette vision de l'existence
orientée vers l'homme a détruit l'équilibre écologique, la nature et les
êtres vivants ; cela lui a donné l'orgueil de conquérir la nature et
d'abattre plusieurs milliards animaux innocents, cela a abouti à la
destruction de nombreux écosystèmes et à l'extinction de nombreuses
espèces d'animaux.

C'est pourquoi je dis que si vous atteignez le sixième corps, le corps


cosmique, l'égo suprême, vous devez l'abandonner et passer à la
septième dimension, au corps sans corps. Et le Bouddha, qui a
transcendé la nature des choses sera de plus en plus pertinent, de plus

401
en plus compris parce qu'il croit en la liberté et en la croissance
spirituelle, il ne dit pas que le sixième corps est l'ultime, que seul
Brahman l'est, il ne dit pas que la création est complète. La septième
dimension implique que la création n'est pas complète, que c'est un
processus continu, que l'existence est imparfaite, toujours imparfaite,
d’où la possibilité d'évoluer, de mûrir spirituellement et de fleurir de la
boue telle une fleur de lotus ; ce n'est qu'alors qu'elle pourra continuer
à évoluer, à atteindre de nouveaux sommets, à ouvrir de nouvelles
portes, à entrer dans de nouvelles dimensions, pour expérimenté de
nouvelles possibilités, devenir une fleur de lotus à mille pétales.

Mais les gens ne veulent pas la liberté, les gens ne veulent pas mûrir
spirituellement car tout ce qui augmente la liberté et la puissance
spirituelle augmente la responsabilité, et personne ne veut assumer la
responsabilité d'une connaissance affrontant authentiquement la
réalité. Vraiment, personne ne veut être responsables ; les gens ont peur
de la responsabilité. Ils veulent que quelqu'un d'autre s'occupe d'eux,
une mère, un père, une société... ils ont toujours besoin de tuteurs, ils
ont besoin qu'on prédise leur avenir et qu'on les aide à réussir dans la
vie, car ils ont peur de sauter dans l'inconnu pour vivre leur propre vie.

Un prêtre du Fâ est venu me voir il y a deux semaines pour me dire que


tout ce que je désire dans ma vie il peut m'aider à le réaliser grâce au
Vaudou ; une science qui peux vous révéler votre passé, votre présent,
votre futur. Cette même personne m'a aussi demandé d’où je puise
toutes mes connaissances ; cela pourrait l'aider dans son entreprise, ou
bien détruire son entreprise. Mais c'est un non-sens absolu, parce que
quel est l’intérêt d'avoir plus de connaissance si elle peut savoir tout sur
son passé, son présent et son avenir, si elle peut tout savoir sur sa propre
vie ? Si vous savez tout sur la vie, il n'est pas nécessaire de continuer la
recherche, de continuer à accumuler des connaissances. Mais tout savoir
sur la vie ne suffit pas ; il semble que ce prêtre du Fâ — de la
connaissance divine — n'ai pas encore compris le sens de la vie.

Beaucoup cherche encore à savoir si leur sort est déterminé. Ils se de-
mandent s'ils sont si importants, si significatifs pour cet univers que leur
sort doit être déterminé à l'avance. C'est gens ne connaissent pas leur
centre, et pourtant ils se demandent : « quel est mon but ? » Ils
demandent : « Pourquoi ai-je été créé ? » Ce non-sens créé durant
l'enfance selon lequel vous êtes le centre créé ces questions telles que :
« Dans quel but suis-je créé ? » C'est ainsi que l'enfant grandit. En
pensant qu'il est le centre ; la mère, le père, la société, la religion,
l'éducation, donne un sens à sa vie, lui impose une voie, et quand l'enfant
grandit et se rebelle, dans la dépression, parce qu'il a le sentiment qu'il
a été trompé et que l'on essaye de le priver de sa liberté, il cherche à se

402
réconforter en essayant de savoir pourquoi il a été créé, dans quel but ?
Vous n’êtes pas créé dans un quelconque but ! Et cette déclaration a
beaucoup de sens. Parce qu'alors seulement vous êtes libre de donner le
sens que vous voulez à votre vie. C'est bien que vous ne soyez pas créé
dans un quelconque but ; sinon vous ne seriez qu'une machine, un code,
un mouvement prédéterminé. Une machine est créée dans un but précis.
L’être humain n'a pas été créé pour atteindre un quelconque but, pour
quelque chose — non !

L’être n'est que la création débordante et débordante. Tout est


simplement. La boue est là, les racines sont là, la bonne saison est là, la
fleur est là, ses pétales sont là, son parfum est là, le ciel est là et vous
êtes là. Tout n'est qu'un débordement, un flux, une joie spontané, une
célébration de l'existence sans but.

Mais ce n'est que lorsque vous avez transcendez la totalité de l'existence


que vous pouvez atteindre cet état d'abondance. Ce n'est que lorsque
vous connaissez votre centre, lorsque vous reposez dans la source, à
l'intérieur, que vous pouvez prendre conscience de la beauté des choses.
Et à chaque fois que je parle de transcender, il ne s'agit pas de continuer
à vous déplacer à l'extérieur mais d'aller profondément à l'intérieur. Il
est important de le souligner parce que le mot « transcendant » est
compris mais le sens ne l'est pas.

Après avoir tout transcendé, lorsque vous avez transcendé le monde, le


monde temporel, le monde des rêves, tout ; la totalité de l'existence, et
que vous avez atteint la réalité ultime, il n'y a plus rien à transcender.
Ce n'est pas que quelque chose doit être transcendé, non — vous devez
juste être transcendant !

Le terme « transcendant » est compris mais le sens ne l'est pas — parce


que le sens n'est pas porté par les mots, le sens, le logos, le dharma, la
vérité, la voie, la vie, toute la gamme, tout le spectre, vient de
l'expérience. Et l'expérience, l'expérience des dimensions supérieurs,
bien qu'elle soit porté par le corps mental, il ne vient pas du corps
mental, le corps mental n'est pas mental, les mots sont dénué de sens,
sans sens. Le quatrième corps, le corps mental porte toutes les
réalisations de l'esprit de Bouddha. Toutes ses réalisations au-delà de
l'esprit ont été exprimées à travers son esprit comme toutes les
expressions sont données à travers l'esprit. Mais tout comme les dragons
ne reposent pas dans les flaques d'eaux, Bouddha ne peut pas être
trouvé dans les mots. Donc, quand je vous dis « transcendant », vous
comprenez le mot — ne comprenez pas seulement le mot, comprenez le
sens ! Tournez-vous vers l'intérieur et comprenez ce que c'est d’être
transcendant, parce que vous n'avez jamais vraiment été à l'intérieur,

403
vous n'avez jamais pu faire l'expérience du transcendant. Il n'y a rien à
l'intérieur, vous n'avez aucune idée de ce que signifie être transcendant,
ou de ce qu'il est. C'est ce que je veux dire quand je dis qu'il n'y rien à
dire au-delà de la sixième dimension, mais que vous devez plonger, vous
devez expérimenter — le transcendant. Le centre est là, mais vous n'y
tombez que lorsque vous n’êtes pas conscient. Même quand vous
méditez, quand vous pratiquez la méditation transcendantale, vous
n’êtes conscient du centre ; sinon, à quoi sert la méditation
transcendantale ? Si vraiment vous connaissez votre centre, il n'est plus
nécessaire de méditer, parce que, qui va méditer ? Donc, le centre est
bien là, mais vous n'y tombez que lorsque vous n’êtes pas conscient.
Sinon, lorsque vous êtes conscient, vous vous déplacez vers l'extérieur,
et à cause de cela, votre vie est dénuée de sens, votre vie n'est jamais
intense, votre vie est ennuyeuse, votre vie est inutile. Inutile pas dans
le sens d'un quelconque but, mais inutile dans le sens où vous ne pourrez
jamais sentir de béatitude en cela.

C'est futile, si vous ne pouvez pas être transcendant, si vous ne pouvez


pas renouer avec votre destinée, si vous ne pouvez pas transcender,
votre vie ne sera qu'un mouvement prédéterminé, et c'est ce qui créé
des problèmes, parce que vous prenez bhagya — le destin, pour une
théorie. Beaucoup pense que tout est déterminé, que tout est réglé, mais
rien n'est déterminé. Cependant, vous devez comprendre que lorsque
l'on dit que tout est déterminé, cela n'est pas dit comme une théorie. Le
but est le suivant : si vous prenez la vie comme un drame, prédéterminé,
alors elle devient un rêve. Par exemple, si je savais que vous lirez cette
ligne maintenant, et qu'elle est prédéterminée, c'est tellement fixe que
rien ne peut être changé. Puis soudain, vous n’êtes plus du tout lié à ce
processus car vous n’êtes pas la source de l'action, soudain, vous vous
éveillez et prenez conscience que ce n'était qu'une technique, un
dispositif, un appareil, pas une théorie.

C'est très difficile de transcender et de renouer avec son destin parce


que vous êtes tellement habitué à penser au destin comme une théorie
— non seulement comme une théorie, mais aussi comme une loi. Que
vous ne pouvez pas comprendre cette attitude de prendre ces lois et ces
théories — telles que la polarité, la polarisation, l'intrication quantique,
le principe d'incertitude d'Heisenberg, la décohérence quantique,
l'influence de la conscience et même la théorie des cordes et du
multivers... comme des dispositifs.

C'est pourquoi Bouddha dit : « Il n'y a rien de nouveau sous le ciel. » Tout
est vieux, tout est répétitif. La théorie du multivers par exemple n'est
pas une idée moderne, les anciens connaissaient déjà la réalité du
multivers ! Et vous avez répété de très nombreuses vies, et vous

404
continuerez à répéter pendant de très nombreuses vies, vous
continuerez à prendre vos redécouvertes pour des découvertes.
Attention à la répétition, attention à votre ennui. Transcendez ! «
Charaiveti ! Charaiveti ! » disait le Bouddha : continuez, allez toujours
plus loin ! Sautez, plongez, bougez-vous ! Transformez-vous ! Alors vous
êtes transcendant.

Vous n'avez pas besoin de rester toujours au même endroit, de répéter


toujours les mêmes expériences, vous n'avez pas besoin de vous suicider
pour atteindre l'éveil, aussi appelé « la grande mort », vous pouvez
transcender. Vous n'avez pas besoin d'argent pour ouvrir de nouvelles
portes, entrer dans de nouvelles dimensions, pour expérimenter de
nouvelles possibilités, vivre de nouvelles expériences, vous pouvez
transcender. La transcendance vous rend à nouveau pur, libre, spontané
et innocent. Et c'est tellement vrai, parce que cette conclusion est
concerné par la façon de continuer au-delà de la septième dimension.

J'ai rencontré tant de personnes qui ont atteint un point, un point zéro,
un point mort, parce que tant de personnes meurent immédiatement
après l'illumination. Parfois, ces gens viennent me voir et ils me
demandent quel est le sens de la vie. Ils demandent pourquoi continuer
à vivre, et parce qu'ils ne parviennent pas à trouver une réponse, ils
continuent à vivre, mais ils ne vivent pas, ce sont des morts-vivants. Ils
attendent de trouver une réponse, ils attendent, depuis de nombreuses
vies ils attendent que quelque chose se passe, mais rien ne se passe,
parce que l'illumination est l'expérience ultime : l’ultime point dans le
voyage est quand il n’y a plus d’expérience du tout. C'est pourquoi il est
difficile de comprendre un être éveillé, mais il est encore plus difficile
de comprendre un être qui est allé au-delà même de l'éveil.

Vous avez atteint l'illumination, bien. Mais ne vous arrêtez pas ! Bien ne
veut pas dire arrêtez tout, stop. Au contraire, cela veut dire ne vous
arrêtez pas ! Continuez, continuez, allez toujours plus loin ! Je sais que
c'est dure, mais bougez-vous ! Plongez au plus profond de l'océan !
Transformez-vous ! Alors vous êtes transcendant. Ne soyez pas une de
ces nombreuses personnes qui restent prisonniers de leurs belles
expériences, qui ce sont identifiés à ces expériences en pensant : « Bien,
je me suis trouvé ! » — ça suffit ! Non, il n'y a rien à trouver mais
continuez à être transcendant ; ne vous arrêtez pas avant d’atteindre
l’étape finale : mahāparinirvāṇa. Alors votre vie débordera de sens,
d'extase, et votre mort aussi débordera de sens.

La mort ultime est belle. Mais vous ne pouvez pas concevoir que la mort
est belle, qu'une telle mort est belle parce que votre vie est laide, dénuée
de sens, ennuyeuse, inutile, juste pourrie. Rien ne se passe depuis des

405
vies et des vies, vous continuez simplement à attendre que quelque
chose se passera quelque part, un jour...

Mais je suis perplexe : de quel genre d'existence s'agit-il ? C'est juste


de la lâcheté, seule une vie tiède est possible, une vie inauthentique, où
le lent suicide de tous s'appelle « la vie » et puis même la mort devient
inauthentique — parce que celui qui n'a pas vraiment vécu ne peut pas
vraiment mourir. C'est ce que le Bouddha veut dire quand il dit que votre
vie n'est que dukkha — la misère. Cette vie est la souffrance, cette vie
est un malaise, cette vie est insatisfaction, cette vie est la mort, cette
vie est la més-existence, cette vie est un éternel retour, une répétition,
une routine, un mouvement prédéterminé, calculé, ennuyeux. Parce que
vous vivez sur le circonférence seulement. Vous existez au minimum, pas
au maximum, mais au minimum. Vous pouvez dire : « je suis » ; « j'existe
» — Aham Brahmasmi, c'est tout. Certes, vous existez, mais vous ne vivez
pas réellement, authentiquement. Parce que vous avez peur de vivre au
maximum, parce que celui qui vit au maximum, souffre aussi absolument,
à chaque instant, il saute, il saute, il saute, sans faillir, il explore le
mystère de la mort à chaque instant. Et en explorant le mystère de la
mort, inévitablement, il en vient à atteindre l'illumination et à savoir ce
qu’est la vraie vie, ce qu’est l’amour inconditionnel et la dévotion.
Ceux-ci ne sont pas ses buts. Son but est de pénétrer la mort, parce qu’il
semble que rien ne soit plus mystérieux que la mort. Ne faites pas de
l'illumination votre but ; ce n'est pas l'objectif, ce n'est pas une
réalisation.

Si vous êtes arrivé jusqu'ici, si vous êtes juste ici, parfaitement centré,
il est certain que vous êtes éclairé. L'illumination c'est découvrir que tout
est ici et qu'il n'y a rien à trouver, nulle part où aller, c'est juste la
compréhension profonde qu'ici-et-maintenant, tout est parfait — c'est
bien. Mais ne vous arrêtez pas, même si maintenant, le temps à
complètement disparu, même si maintenant, vous n'avez pas d'avenir,
même si vous ne pouvez pas voir ce qu'il y a au-delà de la septième
dimension, continuez d'avancer vers la fin ultime.

Ne faites pas de l'illumination l'objectif. Je vous enseigne la


transcendance parce que je veux encore vous parler d'une chose, de la
toute puissance de toute chose : c'est le présent le plus élevé, le
summum, qui appartient au transcendant, qui vient de la demeure la plus
sacrée, et qui emplis le monde entier.

Cette chose indéfinissable est ce que les uns ont attendu, quelque part
au fond d'eux... Attendez encore un peu, peut-être que vous espérez
avoir tord : ou peut être qu'avec un peu plus de patience, avec un peu

406
plus d'attente, le messie va venir et Dieu sauvera ce monde. Toute cette
misère, toute cette souffrance, cette anxiété et cette complexité
alarmante que ce monde traverse n'est peut-être qu'un test de foi.
Depuis des millénaires les uns attendent, et aujourd'hui encore les
autres attendent. Qui ou quoi ? Quelle est cette chose attrayante que
vous attendez exactement ? Quelle est cette chose que je veux partager
avec vous maintenant : si un seul réalise l'unité originelle, tout les êtres
jouirons de la vérité éternelle.

Tout retourne à sa source originelle, tout doit retourner à sa source


originelle. Si vous pouvez comprendre ce dont je parle, si vous pouvez
continuer à vivre ainsi sans entrave, sans inhibition, sans suppression.
Si vous pouvez accepter ce qui est, si vous pouvez simplement dire sans
aucune pensée : « J'accepte ! » Quand tout est accepté, tout à coup vous
sentez que vous avez transcendé. Qui accepte ? Qui accepte le tout ?
Celui qui accepte est prêt à recevoir la chose, toute chose. Celui qui
accepte est non seulement prêt à recevoir la chose, mais aussi prêt à
transformer la chose, toute chose. Celui qui accepte est allé au-delà de
la chose, c'est pourquoi il a le pouvoir sur toute chose. Si vous refusez,
vous restez sur la même dimension, si vous refusez, vous ne
transcenderez pas la fin des temps. Si vous acceptez, vous allez au-delà,
dans la dimension de l'éternité. Souvenez-vous : l'acceptation est la
transcendance. Et si vous acceptez totalement, tout d'un coup vous êtes
projeté aux pieds de la porte de la mort, aux pieds de la commune de
l’Éveillé, aux pieds de l’Éveillé, aux pieds de la vérité éternelle de
l’Éveillé, tout d'un coup, vous êtes projeté en votre centre. Et
maintenant, vous ne pouvez pas vous déplacer n'importe où. Vous ne
pouvez pas vous éloigner de la voie, de votre état d’être, de votre
véritable nature, de votre tathatā, alors vous êtes projeté vers votre
centre.

Vous ne n'avez jamais transcendé aussi profondément, vous n'avez


jamais été ému aussi profondément. Maintenant, soyez conscient ! Dans
ce moment de présence totale, vous pouvez devenir soudainement
conscient, et vous pouvez commencer à rire de l'absurdité de l'ensemble,
de la bêtise, de la vie qui n'est qu'une blague cosmique. Mais ce n'est
pas de la suppression ; c'est le rire. Vous pouvez rire de vous-même, vous
pouvez rire de la mort parce que vous êtes transcendant. Jamais plus la
peur ne sera capable de vous maîtriser. Acceptez, allez en profondeur,
acceptez la fin de cette expérience profonde. Tout ce qui est vécu peut
être transcendé ; tout ce qui est ignoré, réprimé et supprimé ne peut
jamais être transcendé.

407
Puis soudain, lorsque vous acceptez le tout, vous prenez conscience qu'il
est facile de couler avec la rivière, qu'il est facile de vivre dans la vérité,
qu'il est facile de vivre naturellement, qu'il est facile de transcender la
totalité de l'existence, sans aucun effort. Il suffit de flotter, il suffit de
vivre, il suffit lâcher-prise, il suffit de transcender. Et si vous pouvez
flotter sans aucun conflit, sans aucune pensée, sans réfléchir, vous
pouvez utiliser ce centre d'énergie pour rester conscient lorsque vous
disparaîtrez dans la source originelle.

Votre vie arrivera à sa fin, le monde arrivera à sa fin, mais le miroir


restera, reflétant le vide ; cela indique la réalité elle-même... Vous
cessez d’être un être humain ordinaire, vous avez transcendé l'humain,
vous avez transcendé la totalité de l'existence. Maintenant, votre
conscience est celle de toute l'existence. Maintenant, vous n’êtes plus
séparé, vous avez trouvé vos racines, et maintenant, la mort ne peut plus
vous toucher.

Tout coexiste, alors vous commencez à avoir une perspective différente


du cercle de la vie et de la mort. Votre compréhension est devenue
universellement transcendante, votre être est en harmonie avec la
vérité, alors vous n'avez plus rien à chercher dans l'existence, puisque
tout ce que vous faites est manifesté par la vérité — la vérité s'exprime
à travers-vous. Si vous respirez, c'est la vérité qui respire. Si vous lisez
cette ligne, ou si vous transcendez, c'est la vérité qui se déplace, elle
transcende, elle est transcendante. et lorsque vous êtes amené à vivre
dans la vérité, à vous déplacer, en totale harmonie avec la vérité, vous
êtes amené à connaître, par expérience, le tao, la voie éternelle, la vie
éternelle, la vérité éternelle, le dharma.

Même dans le flot toujours changeant de la vie, il y a des moments où


vous arrivez à un point d'achèvement, à un point mort. Dans ces moments
même vous êtes prêt à transcendé. Oui, quand vous êtes au point mort,
la roue tourne, le courant est allumé, le véhicule fait du bruit — il est
prêt à avancer. Il est prêt à voyager à travers l'espace-temps, il est
même prêt à aller au-delà, mais vous devez avancer avec lui. Si vous
avez peur, alors restez au point mort, laissez votre véhicule au point mort
; ne choisissez aucune vitesse. Votre véhicule continuera à vibrer, à
trembler, mais il ne pourra pas bouger. À ce stade, vous pouvez soit
rester au point mort, être désespéré parce que vous ne voulez pas que le
véhicule vous mène à destination et que la situation arrive à une fin, soit
être reconnaissant en acceptant que la vie est pleines d'aboutissements
et de nouveaux commencements. Utilisez cet espace, cet intervalle, ce
point mort, pour célébrer les deux — la fin de l'ancien, de ce qui est déjà
mort, et l'avènement du nouveau, le mouvement spontané de la vie
éternelle.

408
Connaître le point mort, c'est connaître le centre, mais ceux qui restent
au point mort ne vivent pas. Ceux qui disent : « Nous attendons le feu
vert » sont des trompeurs, qui ne trompent personne d'autre qu’eux-
mêmes, mais qui empêche aussi les autres d'avancer. L'occasion
d'avancer ne va pas se présenter demain, lorsque vous serez riche et
libre, elle est déjà là, vous êtes déjà là. Le feu tout puissant de la vie a
toujours été là, transcendant, tel une flamme resplendissante dans la
nuit, il était déjà là avant même que vous soyez là. L'existence est une
opportunité, être est une opportunité de transcender la totalité de
l'existence.

Ce qui a jusqu'ici absorbé votre temps et votre énergie vitale arrive


maintenant à sa fin. En le terminant, vous ferez de la place pour que
quelque chose de nouveau commence. Avant que cela ne commence,
vous pouvez vous maintenir sur le point mort pour vous reposer et vous
préparer au prochain voyage. Mais ne dites pas : « Demain je me
reposerai, demain je méditerai, demain j'aimerai, demain je partirai,
demain je célèbrerai avec l'existence. » Demain ne viendra jamais, je ne
crois pas au lendemain, alors pourquoi demain ? Pourquoi pas
maintenant ? Pourquoi tout remettre à plus tard alors que tout est déjà
là ? L'ajournement au point mort est une ruse de l'esprit, il tourne autour
parce qu'il a peur que si vous atteignez vraiment le point zéro, votre
centre, et que vous commenciez vraiment à vous reposer, à méditer, à
aimer, à partir, à célébrer, vous l'abandonniez. Il vous laisse espérer et
attendre et pendant ce temps, l'opportunité s'échappe et à la fin vous
arrivez à un cul-de-sac, la mort, et il n'y aura aucune opportunité de
transcender. Et cela vous est tous déjà arrivé plus d'une fois par le passé.
De nombreuse fois vous êtes mort et vous êtes né, vous n’êtes pas
nouveau ici, mais à chaque fois l'esprit vous a joué le même tour, et vous
n'avez encore rien appris, vous n'avez pas encore transcendé, vous
n'avez fait que répéter le passé et vous projeter dans un futur
imaginaire.

L'instant présent est la clef d'or pour passer la porte de la grande mort.
Et vous ne pouvez pas être dans l'instant présent si vous avez peur de la
mort ; et si vous avez peur de la mort, si vous ne pouvez pas être dans
l'instant présent, alors vous ne pouvez pas vivre, vous ne pouvez pas
aimer. Transcender la mort, cela signifie simplement être en phase avec
l'instant présent, dans le pur présent. Un être qui veut juste être dans
l'instant présent, qui veut vivre authentiquement, qui veut
existentiellement brûler la flamme de la vie, c'est un être qui veut
atteindre la mort ultime : mahāparinirvāṇa. Où qu'il soit, quoi qu'il en
soit, son être total, sa conscience universelle, sont impliqués dans la
réalité du « ici » et dans la réalité du « maintenant ». Car un être qui veut
être dans l'instant présent ne doit pas penser, ne doit pas succomber à
409
la peur, il a seulement à voir et à passer la porte. Et cette capacité à voir
la réalité et à transcender est une responsabilité énorme.

Je vois tellement de gens qui parlent de vivre l'instant présent mais qui
n'acceptent aucune responsabilité, qui n'assument pas la responsabilité
qu'apporte la méditation — le temps que l'on passe réellement dans l'ins-
tant présent — et qui ne comprennent pas ce que ça implique vraiment
de vivre l'instant présent. Ils sont si rusés qu'ils ont détruit les plus beaux
mots : transcendant, instant présent, liberté, responsabilité... Les défi-
nitions qui vous ont été donnés par vos institutions, par vos professeurs,
par vos soi-disant sages, par vos coachs de vie, ou que vous pouvez trou-
ver dans vos dictionnaires, sont complètement déformées et n'ont aucun
lien avec la réalité de l'instant T. La seule chose qui peut vous aider à
comprendre ces mots est de les animer. Mais sans connaître votre centre
; sans expérience, vous ne pouvez pas comprendre ce que tout cela im-
plique : cela implique une responsabilité énorme — une capacité de ré-
ponse spontanée.

Oui, car une fois que vous atteignez la sixième dimension, le corps cos-
mique, et la conscience universelle, vous devez être en mesure d'agir
avec détachement et une capacité de réponse absolue, car tout ce que
vous ferez désormais est d'une importance cosmique. Quand vous aurez
existentiellement compris cela, intégré cela, vivre l'instant présent sera
un phénomène totalement différent, nouveau. Ce ne sera plus une vaine
répétition, une habitude inconsciente, un mouvement mécanique, prédé-
terminé, calculé, rusé. Ce sera une capacité de réponse spontanée. Par
conséquent, tous ceux qui se déplacent avec le sixième corps en ce
monde répondront à cet enseignement avec totalité : ce sera le dharma,
la responsabilité, la spontanéité.

Si vous pensez vivre l'instant présent, mais que vous ne vous préoccupez
absolument pas du monde, des choses que vous laissez derrière vous, et
des êtres qui souffriront inutilement à cause de votre ignorance et de
votre orgueil, alors vous n'avez pas compris la responsabilité qu'apporte
l'instant présent le plus élevé, qui appartient au transcendant, qui vient
de la demeure la plus sacrée, et qui emplis le monde entier.

C'est le sens du mot responsabilité — la capacité de réponse spontanée,


et la réponse est possible que si vous êtes spontané. La réponse signifie
que votre attention, votre conscience, votre sensibilité, sont totalement
ici-et-maintenant, dans le présent, et qu'en ce présent, vous emplissez
tout le monde entier.

Donc, ceux qui pensent vivre l'instant présent, mais qui ne font pas
attention au monde et aux habitants du monde, sont peut-être total en

410
apparence, mais totalement dans un autre sens. Ils ont aussi atteint le
point zéro, l'origine sans commencement, Suṣupti, et la conscience pure
est toujours là, mais totalement endormie, inactive. Et la différence est
là, la similitude est là, la capacité de réponse absolue est là.

Qu'elle est la difficulté de vivre l'instant présent ? Votre crainte est


qu'en regardant les choses telles qu'elles sont réellement, ici-et-
maintenant ; qu'en franchissant la dernière porte, la porte de la grande
mort, ici-et-maintenant ; et qu'en agissant spontanément, ici-et-
maintenant, il y ait un danger que vous commenciez à vivre seul et à agir
individuellement. Qu'adviendra-t-il de votre responsabilité ? De ce que
les autres — ceux qui ont détruit le sens du mot responsabilité — pensent
de vous ? Vous pouvez les appeler vos aînés, vos amants, vos tuteurs,
vos professeurs, mais la vérité amère est qu'ils vous ont imposé une
responsabilité qui consiste à répondre à leurs exigences, et que vous
avez peur d’être total, d’être totalement vous-même, de vivre
totalement, d’être totalement ouvert à quelqu'un, à n'importe qui, ou au
monde entier. Vous avez peur d’être si vulnérable, d’être totalement
responsable. Les autres sont là ; si vous êtes totalement vulnérable,
ouvert, responsable, vous ne savez pas ce qui va se passer. Alors vous
êtes total, mais totalement dans un autre sens. Vous avez peur d’être
totalement responsable parce que le véritable sens du mot responsabilité
est totalement dans un autre sens — vous finirez par rejeter toutes les
responsabilités que les autres vous ont donné, vendu, imposé, vous
finirez par vous rebeller, par vous marginaliser et par être seul,
vulnérable.

Maintenant, comment pouvez-vous vous préparer à franchir la porte de


la grande mort ? Comment pouvez-vous vivre chaque instant,
authentiquement, intensément, existentiellement ? Comment, sur la
voie, le chercheur parvient à trouver la clef d'or — la bonne clef parmi
les 84 000 clefs du trousseau ?

N'oubliez pas que maintenant, au-delà de la quatrième dimension,


l'esprit cesse, le mental cesse. Mais vous pouvez toujours voir sans
esprit, vous pouvez comme le Christ regarder vers le haut, au-delà,
tourner vos yeux vers le sixième chakra, vers le 3ème Œil. Cela peut
vous aider à voir, voire à percevoir l'avenir, voire clairement, tout voir,
cela peut aussi vous aider à transcender. Mais maintenant, pour le
dernier saut, l'ultime saut, voir n'est pas le problème, il n'y a rien à voir,
c'est juste un abîme, un vide sans fond. Donc, maintenant, le problème
est la capacité de réponse spontanée. Si vraiment vous êtes sincèrement
préoccupé par l'harmonie universelle, vous atteindrez la réponse
spontanément. La réponse n'est pas le fruit d'une longue recherche, la
réponse n'est pas intellectuelle — sautez sans regarder. Et la réponse

411
n'est possible que si vous êtes prêt à vous abandonner à l'instant
présent, que si vous êtes prêts à abandonner toutes vos vielles
responsabilités corrompues pour assumer la responsabilité d'une
connaissance affrontant authentiquement la réalité.

Sur la voie de l'abandon, sur la voie qui mène aux pieds de la porte de la
mort, aux pieds de la commune de l’Éveillé, aux pieds de l’Éveillé, aux
pieds de la vérité éternelle de l’Éveillé, vous n’êtes plus, vous ne pouvez
donc rien faire, vous ne pouvez donc pas vous préparer, la reddition elle-
même est la méthode, il n'y a pas d'autres méthodes — rappelez-vous
ceci — vous avez fait l'ultime, le dernier : vous vous êtes rendu.

Il existe de très nombreuses clefs, d'innombrables techniques-clefs, il


existe d'innombrables techniques de méditation, mais aucune de ces
techniques ne peuvent vous mener à l'ultime, car avec ces techniques il
est nécessaire que vous fassiez quelque chose : vous manipulez votre
énergie, vous créez différents centres en vous-même, vous équilibrez
votre énergie, vous essayez de créer quelque chose, quoi que vous
faites, avec n'importe qu'elle clef, n'importe quoi qui vous est donné,
vous faites quelque chose, vous ouvrez une porte et vous vous projetez.
Votre effort est important, basique, requis, prédéterminé, calculé. Pour
franchir la porte de la grande mort et vivre sur la voie éternelle, une
seule chose est requise : vous vous abandonnez.

Nous allons approfondir ce qui vous attend au-delà — si vous vous


rendez, que se passe-t-il ? Juste histoire d'avoir un petit aperçu de ce
qu'est la grande mort ; l'éveil de celui qui s'en est ainsi allé au-delà. Il
est donc bon de dire quelque chose au sujet de l'abandon parce que vous
ne pouvez pas vous préparer. Mais nous ne parlerons pas de la reddition
parce que la reddition n'est pas vraiment une méthode, et aussi parce
que c'est entre les mots, que vous pouvez avoir des aperçus. Des
méthodes scientifiques et progressives peuvent être utilisées, de sortes
que le Yoga est utile, mais au-delà, cela devient futile, cela n'a pas de
sens, car le yoga est une méthodologie, le yoga est un mouvement
mécanique, prédéterminé, calculé, rusé. Maintenant, vous êtes
totalement à l'aise, libre, épanoui, spontané, il n'est pas nécessaire de
continuer à pratiquer des méthodes progressives pour progresser — mais
cette facilité à couler avec la vie n'est pas atteinte en un jour.

Un peintre peut peindre avec les yeux fermés, un acteur peut agir
comme s'il n'agissait pas, et vous pouvez faire semblant de vous
abandonner, semblant de vivre. En fait, le jeu d'acteur devient parfait
lorsqu'il ne ressemble pas à un jeu d'acteur, mais vous devez consacrer
de nombreuses années de travail et de pratique pour créer une façade,
une tromperie. Or vous ne pouvez pas tromper le Maître... ce n'est pas

412
nécessaire — c'est vous tromper vous-même. Lorsque vous allez voir un
Maître, il sait immédiatement qui vous êtes, et vous êtes tous des
acteurs, et les acteurs ne peuvent pas aimer, les acteurs ne peuvent pas
s'abandonner.

Vous ne pouvez pas vous préparer à vous abandonner, mais vous pouvez
passer par des abandons mineurs, et ces préliminaires vous préparent
avant que vous ne vous rendiez totalement, ils vous préparent avant la
reddition finale. Et c'est la responsabilité du Maître — ce rendre à un
Maître sans aucune attente, sans aucun préjugé, en laissant tomber
toutes vos vieilles valeurs, vos morales, vos masques, votre égo, est un
abandon mineur. Et une fois que vous savez que grâce à la reddition,
vous recevez quelque chose d'inconnu, d'unique, de divin, d'inattendu,
dont vous n'avez même jamais rêvé, alors vous êtes prêt pour une
reddition majeure. Ainsi le Maître vous aide dans les capitulations
mineures afin que vous puissiez rassembler le courage pour une
capitulation majeure, pour une reddition totale. Même dans les abandons
mineurs, vous ne pouvez pas vous préparer, donc n'accumulez rien,
mettez simplement de côté vos connaissances, même celles vos soi-
disant expériences spirituelles : la vertu, le mérite, l'argent, le pouvoir.
Si vous pouvez vous détacher de tout ça, c'est que l'abandon s'est produit
: vous êtes prêt à mourir à tout moment, car vous n'avez rien à perdre.

Ensuite, vous pouvez couler avec la vie, vivre authentiquement. Sinon,


vous ne le pouvez pas : la peur de la mort, la peur de perdre tout ce dont
pour quoi vous avez travaillé jusqu'ici, toutes les accumulations de vos
vies passés, ne vous permettront jamais de vivre naturellement,
authentiquement. C'est le sens des paroles du Christ : « Heureux, vous
les pauvres en esprit, car le Royaume de Dieu et des Cieux est à vous.
Heureux, vous qui avez intensément faim maintenant, car vous serez
intensément rassasiés. Heureux, vous qui pleurez passionnément
maintenant, car vous rirez passionnément. Heureux êtes-vous quand les
petits hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et
rejettent votre nom comme méprisable ; réjouissez-vous, tressaillez de
joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel. » Il ne dit pas
de renoncer au monde, il dit d’être dans le monde mais ne pas être du
monde, il dit de ne pas accumuler, il dit : « Quel malheur pour vous qui
êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui
riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel
malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! Car
c'est ainsi, en effet, que vous persévérez à vivre dans le mensonge. » Ne
renoncez pas au monde mais soyez pauvre en esprit, renoncez aux
choses du monde, ne possédez jamais rien, pas la vie elle-même.

413
Si votre esprit est contaminé par quoi que ce soit, si vous pensez
posséder la vie, alors vous aurez peur de perdre et vous manquerez la
porte. Mais si votre esprit n'est pas contaminé, si votre esprit est
simplement pure, vierge, si vous êtes simplement là, seul, naturel,
ouvert, vulnérable ; complètement détaché de tout, vous pouvez
disparaître à tout moment dans le tout. À chaque instant vous traversez
la mort, et à chaque instant que la mort frappe à la porte, elle vous
trouvera prêt. Vous ne perdez rien, en allant avec la mort, vous n’êtes
pas un perdant, parce que vous n'avez rien à perdre ; vous êtes peut-
être juste en train de franchir une porte, en train de sauter dans une
autre dimension, de passer à une nouvelle expérience.

Quand je dis « heureux les pauvres », je ne dis pas d’être un mendiant,


je dis simplement que ceux qui n'accumulent rien, mais qui continuent à
vivre comme si le monde leur appartenait, sont naturellement heureux,
serein, détaché ; ne cherchant rien, pas même la vertu, ils règnent en
Maître. Mais aujourd'hui, il y a de plus en plus de gens qui enseignent le
renoncement ; c'est devenu une mode. Ils disent : « N'accumulez rien
dans ce monde parce que vous ne pourrez rien amener avec vous quand
la mort viendra. » Ces gens soi-disant spirituels et religieux semblent
fondamentalement plus égotiques, plus avides et rusés que les gens
ordinaires. Leur logique est la suivante : n'accumulez rien dans ce monde
parce que vous ne pourrez rien amener avec vous quand la mort viendra,
accumulez des choses que la mort ne peut pas vous enlever — la
connaissance, la vertu, le mérite, des soi-disant expériences spirituelles,
des visions, des hallucinations, des sorties hors du corps, des voyages
astrales, ceci et cela ; accumulez quelque chose que la mort ne peut pas
vous enlever. Mais ils enseignent cela parce qu'ils ont peur ; derrière cet
enseignement rusé, l'offrande et l'accumulation des choses soi-disant
spirituelles vient de la peur. Chaque accumulation apporte la peur dans
la même proportion ; et la peur n'est pas matérielle, la peur est beaucoup
plus profonde que cela, c'est la peur de mourir au sens spirituel... alors
vous commencez à accumuler des choses soi-disant spirituelles.

Alors vous commencez à offrir des choses spirituelles, à enseigner la


spiritualité, la méditation, vous commencez à devenir thérapeute ou
coach de vie, et à vendre des produits spirituels, et à accumuler des
millions d'adeptes stupides. C'est sur internet une tendance à la mode ;
on l'appelle « la pensée positive ». Mais cette pensée positive contient la
pensée négative dans sa réalité. Pour un être éveillé, transcendant, cette
pensée positive est tout simplement trompeuse. Et dans quel malheur,
s'est plongé l'humanité, parce que tout le monde commence à dire du
bien sur ces soi-disant personnes spirituelles ! Et pire, à les imiter ! C'est
l'une des pires caractéristique de Kali Yuga, les gens se parent des
marques de l'Homme de bien, de l'homme éclairé, c'est-à-dire qu'il y a
414
une profusion de faux hommes de bien, de faux êtres éclairés, de faux
Maîtres. Et aujourd'hui encore de plus en plus d'escrocs s'enrichissent
en profitant de la naïveté des gens. C'est vraiment l'âge noir de kali où
la spiritualité est à son plus bas niveau, et non l'inverse comme la pensée
positive veut nous le faire croire. Et ces gens ne peuvent pas arrêter la
machine spirituelle, car ils ont peur.

La pauvreté de l'esprit est la vraie pureté de l'esprit. Ne vous méprenez


pas, la pureté n'a rien à voir avec la moralité, avec la connaissance, la
méditation, le yoga, les trois gunas, la vertu, le mérite. Ne l'interprétez
pas de manière moralisatrice, cela n'a rien à voir avec les puritains. La
pureté de l'esprit signifie simplement un état d'esprit non contaminé, où
seule votre conscience est et rien d'autre. Et si vous avez envie de
posséder, par cette envie, d'autres choses qui n'ont rien à faire dans
votre conscience vont vous contaminer, et vous posséder. Ensuite, vous
devenez impur, vous devenez spirituellement faible, et toute votre vie
sera un échec profond. Si vous ne voulez pas échouer, si vous voulez
être spirituellement fort, ne possédez rien, devenez intrépide, pur, alors
même la mort ne pourra rien vous enlever. Et la mort, quand vous la
transcendez, est une magnifique expérience ! Vous trouverez la vie
absolument nouvelle, incroyablement, majestueusement nouvelle à
chaque instant. Il n'y a pas de fin à cela, si vous pouvez vivre
naturellement, authentiquement, passionnément, profondément,
dangereusement, intensément, existentiellement, sans esprit, vous
saurez que la vie est éternelle. Seul l'esprit meurt, si l'esprit disparaît, si
vous pouvez vivre spontanément, sans penser, sans réfléchir, alors vous
ne pouvez pas mourir ; la vie continue encore et encore pour toujours.

Un être spirituellement tout puissant, est un être qui s'est abandonné


totalement à la toute puissance, c'est un être qui à accepté le tout, toute
chose, et qui est même allé au-delà de l'éveil. Un tel être vit comme un
Roi, un Dieu, il a des expériences formidables, mais il ne les accumulent
jamais. Une fois que le tout est arrivé, il l'oublie, il ne projette jamais
rien dans le futur, il va au-delà. C'est pourquoi il a le pouvoir sur toute
chose, il ne dit jamais que chaque chose devraient se répéter, ou que ces
choses devraient lui arriver à nouveau, il est toujours disponible pour le
nouveau, il est toujours prêt à s'abandonner. C'est pourquoi, malgré
l'immensité du monde, il y a tant de gens, des milliards de personnes qui
s’ennuient chaque jours... Parce que si vous n'acceptez pas que les
choses partent pour laisser place à de nouvelles choses, la vie
ressemblent à une répétition, cela devient une chose ennuyeuse, peu
intense, vide de sens, inutile.

S'abandonner signifie simplement s'oublier, oublier tout ; ne retenez


rien, ne vous cristallisez pas, coulez avec la vie. C'est pourquoi il n'y a

415
pas de méthode, il semble que le Maître ai oublié, est oublié. Comment
vous préparer à la mort... Quand je dis que le Maître vous aide dans les
capitulations mineures afin que vous puissiez rassembler le courage pour
une capitulation majeure, pour une reddition totale. Cela ne veut pas
dire se préparer à la mort qui viendra à la fin, se préparer pour une
reddition totale. Si vous vous y préparez à la mort qui viendra un jour,
demain — c'est très loin. Demain ne viendra jamais et vous ne serez
jamais prêt, ici-et-maintenant. Vous vous préparez pour l'avenir, et à
nouveau l'esprit entrera. Ensuite, lorsque le Maître ouvrira la porte, vous
vous échapperez. Donc, le Maître ne vous dit pas comment vous préparer
à la mort, le Maître vous ouvre simplement la porte et vous donne le
courage de sauté, mais c'est à vous que revient l'entière responsabilité
de sauté, ici-et-maintenant. Ne regardez pas et sauté ! Quand je dis
préparez-vous à la mort, je ne vous parle pas de la mort qui viendra, un
jour... je parle de la mort qui vous rend visite à chaque instant, à chaque
respiration, je parle de la mort que vous traversez à chaque instant, je
vous dis de vous préparer à sauter à chaque instant, dans chaque instant.
Acceptez simplement cette mort à chaque instant et vous serez prêt pour
la grande mort, pour la mort finale quand elle viendra, vous ramener à la
source.

C'est pourquoi si vous avez peur de la mort vous ne pouvez pas vivre —
parce que la mort est toujours ici-et-maintenant, elle ne peut jamais ar-
river dans le futur, la vie continue, c'est toujours là, il n'y a pas d'avenir.
Pouvez-vous vivre dans le futur ? Vous ne pouvez vivre que le présent.
Pouvez-vous mourir dans le futur ? Vous ne pouvez mourir que dans le
présent. Personne n'est jamais mort dans le futur. Comment pouvez-
vous vous préparer à mourir dans le futur ? Comment pouvez-vous vous
préparer à la mort qui viendra... à la vie qui viendra... l'avenir n'est pas
encore venu et ne viendra jamais, alors comment pouvez-vous être prêt
? Comment pouvez-vous y mourir ? La vie et la mort sont deux phéno-
mènes d'une même pièce. Et comme la vie n'est possible que dans le
présent, la mort aussi survient toujours dans le présent. Donc, si vous
avez peur de mourir, si vous ne voulez pas commencer à mourir, vous
mourrez un jour sans avoir connu la vie.

Ne vous préparez pas à vivre, ne vous préparez pas à mourir, sinon vous
n'allez que répéter le passé. Commencez maintenant à mourir à chaque
instant dans le passé, et commencez ainsi à vivre à chaque instant dans
le présent. Mourrez au connu pour devenir disponible pour l'inconnu. En
mourant et en renaissant à chaque instant, vous serez en mesure de vivre
libre, de vivre la vie qui est un mouvement spontané, et vous serez aussi
en mesure de vivre la mort. Et c'est ce qu'est vraiment la spiritualité, la
transcendance : vivre la mort intensément, vivre la vie intensément, que

416
rien ne soit laissé derrière, pas même la mort. Et si rien n'est laissé der-
rière, alors il n'y a pas de mort, pas de naissance, pas de mort, vous ne
pouvez pas mourir. Si vous vivez la vie et la mort authentiquement, in-
tensément, existentiellement, vous transcendez, vous transcendez la
dualité, la dichotomie, vous venez à l'un, à la vérité transcendantale.

L'important n'est pas le début, l'important n'est pas le passé, et ce n'est


pas non plus l'avenir, ce n'est pas la fin. L'important n'est pas la porte,
ce n'est pas non plus la voie ; ce n'est pas la vie, ce n'est pas la mort,
mais l'authenticité du chercheur, de l'expérimentateur. Vous pouvez par-
tir de n'importe où et aller n'importe où — ce n'est pas pertinent. C'est
juste une coïncidence que vous êtes né quelque part et que quelqu'un
d'autre est né ailleurs, que vous êtes arrivé ici et que quelqu'un d'autre
est arrivé ailleurs, c'est juste une coïncidence, alors ne vous y accrochez
pas. Vous pouvez entrer par n'importe quelle porte et suivre n'importe
quel chemin, transcender n'importe quelle dimension, mais cela n'est pas
pertinent, si vous n’êtes pas sincère et authentique, vous n'atteindrez
pas le but. Il y a des mondes sans fins. Tous étranges et qui dépassent
les rêves des hommes. Certains bienveillants et propices à la vie où l'har-
monie palpite dans l'air. D'autres emplis de malveillance et de voracité.
Il y a des endroits sombres écrasés par la torpeur de la nuit. Nombreux
sont les mondes habités par d'étrange races d'hommes ; certains sont
aussi évolués que les dieux, d'autres sont plus pertinents que les dieux,
d'autres sont affamés et aux aguets. Certains chemins peuvent être ar-
dus, d'autres peuvent être plus faciles, c'est encore autre chose... Mais
quoi qu'il en soit, restez centré ! Si vous êtes centré, naturel, spontané,
sincère, authentique et vrai, alors chacun de vos pas, qu'importe le che-
min que vous prenez, qu'importe d’où vous partez et où vous allez, cha-
cun de vos pas vous rapprochera du but.

La conclusion peut donc être réduit à une chose : l'authenticité est la


voie éternelle. Mais la voie n'est pas le but, la voie n'est pas importante,
la chose la plus importante est que vous soyez authentique jusqu'à la fin
ultime, votre authenticité vous amène à l'ultime et rien d'autre. La voie
éternelle est secondaire, le principe de base est d’être authentique,
d’être vrai, d'avancer sur la voie en étant totalement centré, à chaque
instant. À chaque instant, vous avez la possibilité d’être total, d’être
authentique. Donc, quoi que vous faites, soyez totalement absorbé en
cela de sorte que l'esprit soit totalement soumis à votre être, à votre
conscience. Où que vous allez, soyez juste là, totalement présent, de
sorte que l'esprit ne pense pas à ce qui viendra et n'accueille pas ce qui
vient, car si l'esprit s’arrête à ce que vous rencontrez sur votre chemin,
de nouveau, l'esprit vous impose sa voie et vous ne pouvez plus avancer.
Soumettez votre esprit et de plus en plus de totalité viendra, ce qui vous

417
rendra de plus en plus capable d’être total, d’être conscient, et de sou-
mettre votre esprit. L'authenticité est d’être toujours total, à chaque
instant ; c'est votre responsabilité d’être total, authentique. Et c'est seu-
lement dans votre capacité à répondre spontanément que vous pouvez
être total.

Lorsque vous n’êtes pas total, vous êtes inauthentique. Lorsque vous
n’êtes pas total, toutes les fois où vous êtes dans l'esprit — espérant,
imaginant, pensant, réfléchissant, prévoyant, ruminant, calculant, ru-
sant et trompant — vous n’êtes pas total, vous êtes à nouveau partiel,
fragmentaire ; vous êtes inauthentique, car tout ce qui n'est pas total est
inauthentique, laid. Lorsque vous vivez seulement partiellement, votre
vie est juste pourrie jusqu'à la moelle, même votre cœur devient
contaminé, même dans votre amour, vous n’êtes pas total ; vous ne
donnez pas complètement, entièrement, vous donnez en espérant que
l'autre vous donne quelque chose en retour. Vous ne vous abandonnez
pas totalement — votre totalité ne répond pas, juste une partie est en
harmonie avec le tout, et le reste va à l'encontre de tout — cela crée de
la complexité et de la laideur, cela créé de la frustration et de la peur.
Et plus la peur est là, plus vous devez fragmentaire, plus la peur devient
total, moins vous vivez avec totalité, moins vous pouvez transcender la
totalité de l'existence.

Maintenant, si vous pouvez être total rien qu'un instant, immédiatement


la peur disparaîtra, elle disparaîtra totalement ! Ensuite, il n'y a plus de
barrière, vous commencez à couler doucement, rapidement, pleinement,
existentiellement, vous commencez à transcender l'existence sans
fatigue, sans effort, sans rien retenir, sans rien réprimer, sans rien
supprimer. Soyez totalement transcendant : soyez transcendant, soyez
total, soyez authentique, soyez un, parce qu'il n'y a pas d'autre façon de
vivre totalement et d'atteindre la fin ultime.

Ce que vous atteindrez en étant total, en ayant vécu totalement,


d'instant en instant, est ce que tout le monde cherche : le nirvana. Mais
à moins que le chercheur soit prêt à se perdre dans la nature des choses,
cet état d’être, cette conscience spontanée, irréfléchie et remplie de
félicité, ne peut pas être trouvé.

Après avoir vécu totalement, si vous avez vécu la vie instant après
instant totalement, si vous avez brûlé entièrement votre vie dans la
source flamboyante du tout infini, si vous avez transcendé la totalité de
l'existence, votre mort sera l'orgasme ultime, vous vous dissoudrez — en
étant complètement conscient — complètement, dans la source de toutes
les existences. La mort viendra comme l'ultime floraison de la vie,
comme la pleine illumination. En fait, la personne qui a su accepter et

418
apprécier la totalité de sa vie, sera aussi capable d'accepter et
d’apprécier la mort ; elle sera aussi capable de préparer sa propre mort,
elle sera même capable de célébrer sa propre mort. Et souvenez-vous
que c'est le seul critère ; c'est le témoignage, l'indication, la voie, le but,
le dharma, la vérité, la vérité ultime. Si une personne peut accepter,
apprécier, choisir et célébrer sa mort, cela montre qu'elle a bien vécu,
authentiquement, passionnément, intensément. Il n'y a pas d'autre
critère : votre mort prouvera comment vous avez vécu — cette sentence
est pleine de vérité, car seul celui qui meurt intègrement, reste intègre,
immortel. Mourir ainsi est la meilleure chose.

Mais si vous n’êtes pas le Maître de votre vie, alors comment pouvez-
vous être le Maître de votre mort ? Zarathoustra dit que si vous ne
pouvez pas mourir en tant que Maître, alors au moins mourrez en tant
que guerrier ; c'est la deuxième meilleure mort. Et c'est un fait bien
connu, que la plupart des grands sages annoncent leur mort à l'avance,
recommandant ce genre de mort, de mort volontaire. Et les gens l'ont
mal compris, les gens pensent que lorsqu'un être éclairé annonce sa
mort, il prédit : ce n'est pas une prédiction.

Ils déclarent : « Après sept mois ou après sept jours, ou demain, après
ceci ou cela, je vais partir, je vais mourir » ils savent qu'ils sont arrivés
à l'accomplissement ultime et qu'il n'y a plus rien dans le monde à
découvrir — leur voyage se termine, leur règne est terminé. Et parce
qu'ils sont capables de souhaiter leur mort, de choisi leur mort, de
célébrer leur mort, ce n'est pas une prédiction, c'est une pure célébration
religieuse. Si vous apprenez que dans cinq minutes vous allez mourir,
vous serez tendu, frustré, hors de vos gonds, parce que vous n'avez pas
encore accomplit ce que vous auriez pu accomplir ; c'est une prédiction.

Quand les grands sages déclarent leur mort, ce n'est pas une célébration,
ce n'est pas soudain, et parce qu'ils déclarent soudainement qu'ils vont
mourir, les gens sont confus ; ils pensent que c'est une prédiction, ce
n'est pas du tout une prédiction. Ceux qui déclarent leur mort ont passé
leur vie à la traverser, à la transcender, à vivre sur le seuil : ils pourraient
s'attarder, s'ils le voulaient, un peu plus, mais ils ne veulent rien
exagérer, ils veulent mourir à temps. Quand quelque chose est fait
jusqu'à son achèvement, alors il est temps de partir, il est temps de dire
au revoir à la Terre, comme Bhagwan a juste été de passage sur Terre.

Cela est l'une des plus grande leçons de Zarathoustra : si vous voulez
une mort glorieuse, pas une mort laide et misérable, vous devriez
commencer à vivre glorieusement à partir de ce moment précis.
Traverser la mort, atteindre la porte de la mort ultime, mourir totalement
devrait être votre seule préoccupation. Votre totalité doit briller dès

419
maintenant si vous voulez que votre pleine illumination brille de telle
sorte que le Cosmos tout entier se réchauffe de la lumière de votre
gloire. Oui, si vous voulez une mort glorieuse, si vous voulez que votre
mort devient la célébration ultime, lors de votre mort, les gens doivent
se mettre à danser, à chanter, à célébrer : le bruit doit s'élever jusqu'au
fin fond de l'espace, de telle sorte que l'univers entier retentisse du bruit
de votre gloire. Une telle mort est rarissime, épique, gracieuse. Mais une
telle mort n'est possible que pour ceux qui ont transcendé la totalité de
l'existence, qui ont vécu leur vie magnifiquement, royalement,
divinement, qui n'ont pas eu peur de vivre librement et d'affirmer leur
leur illumination, leur divinité, qui ont fait preuve de courage même dans
les pires situations et qui parviennent à trouver des compensations dans
ce qui apparaît généralement comme le plus grand de tous les malheurs
: la mort.

Un être qui a vécu totalement, authentiquement, en faisant face et en


traversant la mort à chaque instant, est prêt à accueillir la mort, il est
prêt à embrasser la mort, il est prêt à rencontrer la mort de son propre
chef, parce que la mort n'est pas l'ennemi. C'est simplement un Maître.
Autrefois, en Inde, les Maîtres étaient défini comme la mort. Les
anciennes écritures sanskrite disent : « Acharya Mrityuh ». En sanskrit,
cela signifie « le meilleur professeur de la vie est la mort ». Et si vous
pouvez dépasser le Maître, être le Maître de votre propre existence, de
votre propre destinée, alors vous aurez vaincu la mort. Un Maître, un
mystique, un être religieux ne vit pas seulement religieusement, il meurt
religieusement. Un être véritablement religieux vit en célébrant sa
liberté, et vit non seulement en célébrant sa liberté, mais meurt aussi en
célébrant sa libération.

La mort est aussi une belle expérience, c'est le crescendo, le summum


de la vie, mais la mort est une belle expérience que pour
l'expérimentateur qui est pleinement conscient que la mort va être, qui
est déjà dedans, prêt à traverser la mort consciemment, prêt à mourir
avec un très grand sourire. Alors non seulement ce sera une expérience
étrangement amusante pour lui, mais aussi pour les autres et pour le
cosmos tout entier.

Atteindre l'unique but de la vie qui éclaira le sens de votre vie dans sa
totalité ; par sa finalité. Atteindre le but ultime de la vie est simple,
mourir est vraiment simple. En fait, il n'y a rien de plus simple au monde,
dès la naissance, vous êtes entré dans le Royaume de la mort, mais
continuer à vivre est plus difficile, cela nécessite une grande volonté
d'éveil, un grand courage et beaucoup de confiance, parce que continuer
à vivre, traverser la vie, c'est continuer à mourir, c'est chercher à
conquérir la mort, à régner dans le Royaume de la mort. Donc la mort est

420
simple, mais seulement pour ceux qui ont vécu leur vie totalement,
intensément et authentiquement. C'est pourquoi j'ai dit et je le redis : la
conclusion se réduit à une chose : l'authenticité.

La mort devrait être une conquête, un triomphe, une consécration : la


victoire de la vie dans le royaume de la mort. Mais pour cela, vous devez
transformer toute votre existence. Vous devez dès maintenant
commencer à vivre différemment, naturellement, spontanément, sans
aucune peur, sans faire de compromis, sans être soumis à aucune
contrainte, à aucun contrôle, à aucune restriction-obligation.

Ne sacrifiez pas votre liberté, votre individualité, votre être et votre


croissance pour autre chose à l'avenir : que cet instant même se suffise
à lui-même. Que cette fin même soit claire est aussi exquise que la
naissance d'un tout nouvel être, et que cette renaissance aussi cosmique
et originale que celle de l'origine sans commencement du multivers soit
de bonne foi, la dernière de votre vie infinie, et la première d'une
nouvelle ère universellement inconnaissable...

ÎSHVARA NIKA

421

Vous aimerez peut-être aussi