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Doctrine et pratique

Partie 3

Les bases de la doctrine suite Chapitres 13 à 17

Table des matières


Chapitre 13...........................................................................................................................................2
les trois grands Dharmas ésotériques...............................................................................................2
Le but de la venue en ce monde de Nichiren Daïshônin.............................................................2
Les trois grands Dharmas ésotériques sont le fondement de notre école....................................3
Les trois sciences : préceptes, concentration et sagesse..............................................................4
Causes et conditions concernant le grand objectif......................................................................5
Conclusion..................................................................................................................................6
Chapitre 14...........................................................................................................................................6
l’objet de culte de la doctrine originelle..........................................................................................6
L’objet de culte............................................................................................................................6
Le véritable enseignement essentiel............................................................................................7
L’objet de culte en termes de loi.................................................................................................8
L’objet de culte en termes de personne.......................................................................................9
L’unité de la personne et de la loi...............................................................................................9
Chapitre 15..........................................................................................................................................11
Le Grand Sanctuaire de l’Enseignement de la Doctrine Originelle (Honmon).............................11
Le Grand Sanctuaire réel et le Grand Sanctuaire provisoire.....................................................12
Le lieu pour l’établissement du Grand Sanctuaire du Bouddhisme Véritable..........................12
La signification de l’établissement du Grand Sanctuaire..........................................................13
Le Hoando.................................................................................................................................13
Chapitre 16.........................................................................................................................................14
Le Daïmoku de la Doctrine Originelle..........................................................................................14
Le Daïmoku de la graine originelle de l’éveil...........................................................................15
Le Daïmoku de la foi et de la pratique......................................................................................16
Le Daïmoku pour nous-mêmes et pour les autres.....................................................................17
Chapitre 17.........................................................................................................................................18
Myôhô Hô Rengé Kyô...................................................................................................................18
La Loi Mystique de la terre originelle insaisissable..................................................................19
Les cinq grands principes du Daïmoku.....................................................................................20
Chapitre 13

les trois grands Dharmas ésotériques

Les trois grands Dharmas ésotériques (San dai hihô) sont l’objet de vénération (Honzon) de la
doctrine originelle, l’estrade des préceptes (Kaïdan) de la doctrine originelle et le Daïmoku de
la doctrine originelle.
Les trois grands Dharmas ésotériques peuvent être étendus à six grands Dharmas ésotériques.
L’objet de vénération de la doctrine originelle est composé de « l’objet de vénération en terme
de personne» (Ninno-honzon) et de l’”Objet de vénération en terme de Dharma” (Hô-no-honzon).
L’estrade des préceptes de la doctrine originelle est composée de “la véritable estrade des
préceptes” (Ji no Kaïdan) et de “l’estrade des préceptes théoriques” (Gi no Kaïdan). Le Daïmoku
de la doctrine originelle est composé du “Daïmoku de la foi” (Shin no Daïmoku) et du “Daïmoku
de la pratique” (Gyô no Daïmoku).
Les six grands Dharmas ésotériques peuvent être étendus à ce que l’on appelle les « quatre-
vingt mille corbeilles du Dharma », qui rassemblent tous les enseignements du Bouddha
Shakyamuni au cours de sa vie. Inversement, le vaste ensemble des Quatre-vingt mille
corbeilles du Dharma peuvent être condensées dans les trois grands Dharmas ésotériques, et
peuvent finalement être condensés dans le Dharma unique et secret qu’est l’objet de vénération
de la doctrine originelle.
L’objet de vénération, ou le “Dharma unique” est appelé “l’objet de vénération contenant les
trois grands Dharmas ésotériques”. Il est actuellement enchâssé dans l’estrade des préceptes du
Hôandô au temple principal Taisekiji. L’avènement de Nichiren Daïshônin avait pour but
d’établir cet objet de vénération et l’ensemble des trois grands Dharmas ésotériques, afin de
sauver tous les êtres.

Le but de la venue en ce monde de Nichiren Daïshônin


Les trois grands Dharmas ésotériques sont les grands Dharmas cachés au profond des phrases
du chapitre Juryô (“Durée de vie”) du Sutra du Lotus. Dans le Gosho, “L’adoption de l’essentiel
du Sutra du Lotus” (Hokke shuyô shô), Nichiren Daïshônin donna des instructions concrètes
concernant les Trois grands Dharmas ésotériques, un par un :
« Quels sont les Dharmas ésotériques que Nagarjuna, Vasubandhu, T’ien-t’ai et Dengyô ont
tenu secrets pendant les deux mille ans qui ont suivi l’extinction du Tathâgata (l’ Ainsi
Venant) ? Ce sont l’objet de vénération, l’estrade des préceptes et le Daïmoku de la doctrine
originelle. » Gosho p.736
En ce qui concerne le but de sa venue en ce monde, Nichiren Daïshônin déclara dans le
Gosho : “Les persécutions du Saint” (Shônin gonanji) :
« Il fallut plus de quarante ans au Bouddha, plus de trente ans au grand maître du Tendai et
plus de vingt ans au grand maître Dengyô pour qu’ils réalisent le but de leur venue en ce
monde. Pendant ce temps, les difficultés qu’ils endurèrent sont innombrables. Elles sont
telles que je les ai déjà décrites auparavant. Pour moi, cela prit vingt-sept ans ». Gosho
p.1396
Entre la cinquième année de Kenchô (1253) à l’époque où Nichiren Daïshônin commença à
invoquer le Daïmoku de Nam Myôhô Rengé Kyô et la deuxième année de Kôan (1279), vingt-
sept ans se sont écoulés. En d’autres termes, vingt-sept ans se sont écoulés, entre la première
invocation du Daïmoku et la réalisation par Nichiren Daïshônin du but de sa venue en ce
monde, l’instauration de l’enseignement correct.
La deuxième année de Kôan (1279) vit se dérouler la persécution d’Atsuhara. Vingt
agriculteurs innocents qui croyaient fermement à l’enseignement de Nichiren Daïshônin furent
arrêtés sur de fausses accusations. Ils furent transférés à Kamakura, la capitale du shogunat. Ils
ne cessèrent jamais de réciter “Nam Myôhô Rengé Kyô”, en dépit des menaces et des tortures
qu’ils subissaient de la part de Hei-no Saemon-nojô Yoritsuna. Yoritsuna se sentit mal à l’aise
et inquiet lorsqu’il fut témoin de la foi résolue des fermiers arrêtés. Son arrogance et la haine
qu’il éprouvait envers le Dharma merveilleux le rendaient fou. Il ordonna l’exécution brutale
de trois personnes importantes parmi les agriculteurs arrêtés, Jinshirô, Yagorô et Yarokurô. Les
dix-sept autres agriculteurs furent ensuite relâchés tout en restant bannis de leurs terres
respectives. Tout au long de la période de la persécution d’Atsuhara, Nikkô Shônin joua un rôle
important, dirigeant et guidant constamment les gens du Hokkekô. Après avoir compris toutes
les circonstances de l’incident et en particulier la foi déterminée des paysans d’Atsuhara,
Nichiren Daïshônin inscrivit le Daï-Gohonzon de l’estrade des préceptes de la doctrine
originelle (Honmon Kaïdan no Daï-Gohonzon). Le Daï-Gohonzon est le premier des Trois
grands Dharmas ésotériques, l’intégralité des Trois et l’objectif de la venue en ce monde de
Nichiren Daïshônin.

Les trois grands Dharmas ésotériques sont le fondement de notre école


Nichiren Daïshônin lui-même déclara dans le Gosho : “Un sage perçoit les trois existences de la
vie” :
« Moi, Nichiren, je suis le plus grand sage de tout le Jambudvipa ». Gosho p.748
En consacrant sa vie au Sutra du Lotus, en subissant diverses persécutions, en lisant les phrases
du Sutra du Lotus à travers sa propre vie et en prouvant sa véracité, Nichiren Daïshônin
démontra qu’il était le plus grand et le seul fidèle défenseur du Sutra du Lotus. En outre, Nichiren
Daïshônin révéla sa véritable identité en tant que Bouddha originel. Le Gosho,(San dai hihô
shô), déclare :
Le seul grand objectif de l’apparition en ce monde de tous les bouddhas est de prêcher le
Sutra du Lotus. C’est parce que ce Sutra contient les trois grands Dharmas ésotériques. (...)
Gardez ceci secret, gardez ceci secret. (Gosho, pp. 1595-1596)
Les trois grands Dharmas ésotériques que Nichiren Daïshônin souhaitait propager sont les
Dharma essentiels de la source fondamentale du passé infini. L’essence des Trois grands Dharmas
ésotériques fut transmise au Bodhisattva Pratique Supérieure (Jôgyô). Ce sont les arcanes du
Dharma permettant aux êtres de l’époque de Mappô (la période de la Fin du dharma)
d’atteindre instantanément la boddhéité sous leur forme actuelle. Ces trois grands Dharmas
secrets sont à l’origine de tous les enseignements du bouddhisme. Ce ne sont pas seulement les
enseignements prêchés par le Bouddha Shakyamuni durant toute sa vie. Ce sont aussi la
multitude des sutras exposés par les différents Bouddhas des trois phases. Ils sont tous issus
des trois grands Dharmas ésotériques. De plus, les trois grands Dharmas ésotériques
constituent les fondements mêmes de notre dénomination, la Nichiren Shôshû

Les trois sciences : préceptes, concentration et sagesse

Les trois grands Dharmas ésotériques sont basés sur ce que l’on appelle les “trois sciences” que
sont les préceptes, la concentration et la sagesse. Les préceptes (Kai) constituent un ensemble
de règles et de directives concernant le comportement d’un pratiquant bouddhiste. Leur but est
d’éradiquer le mal dans le corps, la bouche et l’esprit, et de prévenir les injustices. Les
préceptes nous conduisent vers un bon comportement. La concentration (Jô) renvoie à une
méthode de contemplation pour promouvoir la pensée calme et profonde. En s’efforçant
d’adhérer à l’esprit du Bouddha et d’empêcher que l’esprit soit désordonné. La concentration
stabilise l’esprit et le corps. La sagesse (E) évoque les pensées sages et la compréhension.
Incarnant le dharma (enseignement) du Bouddha, La sagesse conduit le pratiquant à surmonter
ses désirs. Nichiren Daïshônin déclara dans le Gosho “Sur les quatre étapes de la foi et les cinq
étapes de la pratique” (Shi shin go hon shô) :
« Bien que les époques du vivant du Bouddha et d’après son extinction soient différentes,
l’ascèse du Sutra du Lotus nécessite de se doter de trois sciences. Si une seule venait à
manquer, on ne pourrait alors pas devenir Bouddha ». Gosho p.1111
De plus, dans la “Transmission orale de la doctrine” (Ongi Kuden), Nichiren Daïshônin indique ce
qui suit :
« Les phrases sur lesquelles ce Gohonzon est fondé sont les phrases du chapitre des
pouvoirs divins et communicants de l’ Ainsi venant. Les trois sciences des préceptes, de la
concentration et de la sagesse, Nichiren en a reçu la transmission sur la montagne sacrée.
Le Honzon est la substance du corps entier du pratiquant du Sutra du Lotus ».Gosho p.1773
Ainsi, les trois grands Dharmas ésotériques cachés au profond des phrases du chapitre Juryô du
Sutra du Lotus furent transmises spécifiquement au chapitre des pouvoirs divins et
communicants de l’ Ainsi-venant (Jinriki - chapitre 21) du Sutra du Lotus. De plus, dans la
“Transmission orale de la doctrine” (Ongi Kuden), nous lisons :
« Ces phrases du Sutra transmettent sans exception les trois sciences. On appelle le Dharma
merveilleux le fait que ces trois sciences des préceptes immuables comme l’espace, de la
concentration immuable comme l’espace et de la sagesse immuable comme l’espace sont
transmises en totalité ». Gosho p.1755-1766
Nichiren Daïshônin a indiqué que Myôhô (le Dharma merveilleux) est l’un des trois types
d’apprentissage. Ainsi, l’origine des enseignements sacrés des préceptes, de la concentration et de la
sagesse de Shakyamuni réside dans les Trois Grands Dharmas ésotériques du bouddhisme de
Nichiren Daïshônin. Les trois types d’apprentissages sont habituellement exposés dans le
bouddhisme. Cependant, Nichiren Daïshônin a sélectionné les trois types d’apprentissages contenus
dans la loi mystique de Kuon ganjo et les a établis en tant que Trois grands Dharmas ésotériques.
Nichiren Daïshônin a prononcé Nam Myôhô Rengé Kyô pour la première fois le 28 avril 1253.
C’est à ce moment précis que, l’invocation propre à sauver les êtres de Mappô fut énoncée.
Après cela, Nichiren Daïshônin réfuta de façon assidue les calomnies de toutes les autres
écoles, et par trois fois adressé, des remontrances aux gouvernements concernant leur politique
vis-à-vis des religions. En retour, Nichiren Daïshônin subit quatre grandes persécutions et de
nombreuses persécutions mineures. Nichiren Daïshônin lut les passages du Sutra du Lotus à
travers sa vie et son corps. Il s’est révélé être le défenseur du Sutra du Lotus à l’ère de la Fin du
dharma, comme l’avait prédit le Bouddha Shakyamuni. Il prouva, par son comportement tout
au long de sa vie, que le Sutra du Lotus était l’enseignement véritable et parfait. Il le fit en
vertu de sa grande compassion et de sa miséricorde pour le salut de tous les êtres de Mappô.

Causes et conditions concernant le grand objectif


La venue en ce monde de Shakyamuni avait pour but d’expliquer le Sutra du Lotus et de
conduire les êtres à atteindre la boddhéité. Dans le chapitre Hôben («moyens opportuns») du
Sutra du Lotus, nous lisons :
« Les divers Éveillés vénérés du monde n’apparaissent en ce monde qu’en raison de la
causalité d’une unique et grande œuvre ». Kaiketsu p.102
Concernant la vie de Shakyamuni, l’expression “une unique et importante causalité” fait
référence à son exposé du Sutra du Lotus. Cependant, concernant la période de la Fin du
dharma, cette phrase évoque la propagation du bouddhisme des Trois grands Dharmas
ésotériques de Nichiren Daïshônin. Dans “Ce qui est caché et enfoui au profond des phrases”
(Mon tei hi chin shô), le vingt-sixième Souverain du Dharma Nichikan Shônin déclara :
« “Unique” désigne l’objet de vénération de la doctrine originelle. Il est unique dans le
Jambudvipa. Il ne peut y avoir ni second ni troisième objet de vénération dans le
Jambudvipa. C’est la raison pour laquelle nous l’appelons “unique”.
“Grande” désigne l’estrade des préceptes de la doctrine originelle. L’estrade des préceptes
actuelle est de loin supérieure à celles des temps anciens, car elle surpasse celles des
enseignements circonstanciels et éphémères. De plus, c’est parce qu’elle doit être construite
en un lieu des plus excellents.
“Œuvre” désigne le Daïmoku de la doctrine originelle. Cette désignation de “Œuvre” est
due au fait qu’elle n’est pas de nature théorique. Elle est due au fait que cela diffère de la
pratique théorique de T’ien-t’ai. De plus, nous appelons cela “Œuvre” puisqu’il est en fait
un acte de pratique ». Les écrits en six volumes p.41

Conclusion
Nichiren Daïshônin déclara dans le Gosho, “Sur la remontrance à Hachiman” (Kangyô Hachiman
shô) :
« Maintenant, moi, Nichiren, pendant, vingt-huit ans, du 28 avril de la cinquième année de
Kenchô (1253) à aujourd’hui, décembre de la troisième année de Kôan, je n’ai eu d’autre
préoccupation que d’essayer d’introduire les cinq, sept caractères de Nam Myôhô Rengé
Kyô dans la bouche de tous les êtres du Japon ». Gosho p.1539
Ici, le Bouddha originel montre son cœur et sa profonde compassion. Nous défendons véritablement
le bouddhisme des trois grands Dharmas ésotériques en raison de la relation profonde que nous
entretenons avec Nichiren Daïshônin.
Nichiren Daïshônin consacra sa vie à la propagation du grand Dharma pur. Depuis lors, le
second Souverain du Dharma Nikkô Shônin, les Souverains du Dharma successifs et les
véritables pionniers du Hokkekô, le protègent et le lèguent de génération en génération. Nous,
les membres actuels du Hokkekô, validons le grand esprit de Nichiren Daïshônin pour le salut
de tous les êtres et notre souhait le plus sincère est la Vaste Propagation. Gardant à l’esprit la
dette de gratitude que nous lui devons, surmontons les nombreuses difficultés de tous ordres
auxquelles nous sommes confrontés. Dans l’intérêt de l’éternelle floraison et de la propagation
mondiale du Dharma, continuons à pratiquer jour après jour.

Chapitre 14

l’objet de culte de la doctrine originelle

L’objet de culte
Le vingt-sixième Souverain du Dharma, Nichikan Shônin, déclare dans le traité sur « Le sens
caché au profond des phrases » (Montei hichin sho) :
« L’objet de culte est l’objet avec lequel on fusionne. Cela permet à la sagesse de se répandre
dans l’esprit des êtres ordinaires. Cette sagesse mène naturellement à l’acte de la pratique
bouddhique. Par conséquent, si l’objet de culte est incorrect, la sagesse et la pratique
bouddhique résultantes seront également incorrectes. »
Le grand maître Miao-lo a déclaré :
Même si la détermination et la foi d’un pratiquant ne sont pas sincères, en rencontrant le
véritable objet d’adoration, on recevra un grand mérite. Cependant, si on fusionne avec un
objet incorrect, ce ne sera jamais la graine pour atteindre la boddhéité, même si on y croit
avec la plus grande sincérité. Ainsi, doit-on choisir le véritable objet de culte et s’efforcer de
pratiquer. » (“Écrits Six volumes” p. 42)
Il y a trois points importants concernant le véritable objet de culte.
1 Ce doit être l’objet de culte fondamentalement vénéré par tous les êtres.
2 Il devrait apparaître dans son état véritable et original. Il ne prend pas la forme d’une
statue richement ornée, ni d’un objet créé dans un but opportun.
3 Il doit être respecté et vénéré avec foi.
En examinant les diverses religions du monde, on constate qu’il existe de nombreux types
d’objets de culte tels que la nature, des personnages religieux et historiques et des dieux ou des
êtres transcendantaux. Ils ont tous été créés par des êtres ordinaires et sont considérés comme
supérieurs, ou à tout le moins supérieurs au statut des êtres ordinaires. On peut en dire autant
des objets de culte d’autres écoles bouddhistes. Commentant cela, Nichiren Daïshônin a exposé
dans le traité sur “L’ouverture des yeux” (Kaimoku sho) :
« Les différentes écoles du bouddhisme se sont égarées quant au véritable objet de culte. »
(Gosho,
p. 554)
Le bouddhisme enseigne que les enseignements non bouddhiques ne sont pas conformes à la
loi de cause à effet. Cependant, de nombreuses écoles bouddhiques utilisent des statues de
divers Bouddhas comme objets de culte. Ces statues de Bouddha ne sont que des moyens
opportuns dans le but de permettre aux êtres ordinaires de parvenir à accepter les
enseignements de Shakyamuni selon leurs capacités individuelles. Shakyamuni lui-même a
expliqué ce principe dans le “Sutra des sens infinis” (Muryogi Kyô) :
« Le Bouddha comprend que les êtres ont des caractéristiques et des désirs différents. Parce
que leurs caractéristiques et leurs désirs diffèrent, le Bouddha a prêché divers types
d’enseignements en fonction de leurs capacités. C’est la fonction de son pouvoir de conduire
les êtres au véritable enseignement.» (Kaiketsu, p.23)
Le chapitre Hôben («Moyens opportuns») du Sutra du Lotus déclare :
« Je pare mon corps des caractéristiques spéciales et éclaire le monde de ma lumière. Je
suis honoré par des multitudes innombrables et pour elles, je prêche l’emblème de la réalité
des choses. » (Kaiketsu, p. 111; “Le Sutra du Lotus,” p. 36)

Le véritable enseignement essentiel


Contrairement aux Moyens opportuns, Nichiren Daïshônin a enseigné l’importance
fondamentale de la doctrine originelle (Honmon). Honmon signifie “Véritable porte”. Ce mot
«porte» désigne la véritable entrée dans les enseignements profonds du Bouddha. Cela signifie
également la porte d’accès à la véritable identité du Bouddha. Le Grand Maître T’ien-t’ai
déclare dans le “Sens profond du Sutra du Lotus” (Hokke gengi) :
« L’origine est appelée fondamentale. Même si la période (du passé, du présent et du futur)
est différente, le Bouddha Vairochana reste inchangé au cours des trois périodes - tout
comme les centaines et les milliers de branches et de feuilles qui retournent toutes à la même
racine. » (Taisho)

Sakyamuni prêche dans “Le sutra du sens infini” :


« Les significations infinies proviennent de la loi unique. » (Kaiketsu, p.19)
Cela signifie, qu’il n’y a qu’une seule loi fondamentale. Le Bouddha Originel, Nichiren Daïshônin
seul, pouvait la révéler. Le Bouddha Shakyamuni ne put prêcher la Véritable Loi et révéler sa
véritable identité que par le biais des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et de
l’enseignement théorique (Shakumon) du Sutra du Lotus. Du point de vue du bouddhisme de
l’ensemencement, la véritable loi prêchée par Shakyamuni et la révélation de la véritable identité du
Bouddha étaient incomplètes. Ils ne sont pas allés au-delà du niveau de Ryakko shu gyô (la pratique
en vue de l’obtention de l’Éveil sur une période d’innombrables kalpas). Le bouddhisme de
Shakyamuni avait donc ses limites. Nichiren Daïshônin en a parlé dans le Gosho, “Sur la protection
de la nation” :
« Puisqu’il est un Bouddha provisoire, ses enseignements sont également provisoires. »
(Gosho, p. 160)
En exposant la faille fondamentale des enseignements de Shakyamuni, Nichiren Daïshônin a
ensuite été en mesure de révéler le véritable enseignement. Dans le Gosho, “L’enseignement jugé et
approuvé par tous les bouddhas des trois existences” (Sokanmon Sho), il déclare :
« Le Bouddha Shakyamuni, au tout début du passé le plus reculé, avant l’époque des cinq
cents [myriades] de kalpas de particules de poussière (Gohyaku jindengo), alors qu’il était
un être ordinaire, comprit que son corps était composé des cinq éléments universels de la
terre, de l’eau, du feu, du vent et de l’espace. Il est dès lors parvenu à l’Éveil en cet instant.
» (Gosho, p. 1419)
Cela signifie que le corps de Nichiren Daïshônin est la manifestation des principes de l’unité de
l’être ordinaire et du Bouddha, éveil instantané et de l’unité de la personne et de la loi. Nous faisons
donc une distinction stricte entre le bouddhisme de Nichiren Daïshônin, qui est le véritable
enseignement essentiel, et le bouddhisme de Shakyamuni, qui est limité et provisoire.

L’objet de culte en termes de loi


L’objet de culte en termes de loi ( Ho no honzon) est l’incarnation réelle du Dharma merveilleux
( Myôhô) de Une pensée trois mille (Ichinen sanzen). Nichiren Daïshônin déclare dans “La
transmission orale sur l’Éveil des plantes et des arbres” :
« Le Dai Mandala est la manifestation de la doctrine d’Une pensée trois mille (Ichinen
Sanzen.) » (Gosho, p. 523)
Le Bouddha Originel a exposé la loi merveilleuse de l’origine du passé infini (Kuon Ganjo) et le
principe effectif d’Une pensée trois mille (Ichinen Sanzen) caché au profond des phrases du chapitre
Durée de la vie (Juryô), et l’a inscrite comme l’objet de culte de l’enseignement essentiel
(Honmon). Dans ses Gosho, Nichiren Daïshônin a fait des références telles que “l’objet de culte
devrait être le Daïmoku du Sutra du Lotus” et “l’objet du culte de Myôhô Rengé Kyô”. Ces
expressions indiquent l’objet de culte en termes de loi. La loi merveilleuse de Kuon Ganjo est
explicitement indiquée dans le traité sur ”Le sens de la substance” (Totaigisho) :
« Le principe ultime était à l’origine sans nom. Le sage, lorsqu’il assigna des noms à toutes
choses, observa ce principe de la loi merveilleuse unique de la cause et de l’effet simultanés
et l’appela Myôhô Rengé. Cette loi unique de Myôhô Rengé est dotée de tous les facteurs
des dix mondes et des trois mille, sans qu’aucun d’entre eux ne manque. » (Gosho, p. 695;
cf. MW, vol. 7, p. 65-66)
Ainsi, le Grand Mandala, l’objet de culte, révèle l’entité même de la présence mutuelle des Dix
mondes et du principe effectif d’Une pensée trois mille (Ichinen Sanzen).

L’objet de culte en termes de personne


La plupart des soi-disant “écoles Nichiren” autres que la Nichiren Shôshû a choisi comme objet de
culte une statue ornée du Bouddha Shakyamuni. Sans saisir la véritable intention des passages du
Gosho de Nichiren Daïshônin, ces écoles basent leurs objets de culte sur leurs propres
interprétations déformées de passages tels que retrouvés dans “Le traité sur la rétribution de la
bienfaisance” (Ho on sho) :
« Shakyamuni de l’enseignement essentiel (Honmon) sera l’objet de culte. » (Gosho, p.
1036)
Dans ce passage, “Shakyamuni de l’enseignement essentiel” ne fait pas référence au Bouddha
Shakyamuni en termes de lecture superficielle, au niveau des phrases du chapitre Durée de la vie
(Juryô) du Sutra du Lotus. Il porte la signification enfouie au profond des phrases du Bouddha
de la sagesse intrinsèquement parfaite de l’origine du passé infini (Kuon Ganjo). Nichiren
Daïshônin déclare dans le traité “Sur les trois grandes lois ésotériques” (San dai hi ho sho) :
« L’objet de culte fondamental du chapitre Durée de la vie (Juryô) vient d’un passé plus
lointain qu’il y a cinq cents [myriades] kalpas de particules de poussière. Le Souverain
Shakyamuni de cet enseignement est celui qui possède éternellement les Trois corps éveillés
incréés et a une relation profonde avec ce pays. » (Gosho, p. 1594)
Le Bouddha qui doit être vénéré comme objet de culte dans la période de la fin du Dharma
n’est pas le Bouddha Shakyamuni magnifiquement orné apparaissant au niveau des phrases du
Sutra du Lotus. L’objet de culte en termes de personne est plutôt le Bouddha de la cause
véritable, depuis le passé sans commencement, en tant qu’être ordinaire au stade de
dénomination (Myoji soku). Ce Bouddha est apparu dans la période la fin du Dharma sous le
nom de Nichiren Daïshônin. Ainsi, l’objet de culte en termes de personne est l’entité de la vie
de Nichiren Daïshônin, le pratiquant du Sutra du Lotus.

L’unité de la personne et de la loi


Bien que l’objet de culte puisse être discuté à la fois en termes de personne et de loi, ces deux
aspects n’existent pas séparément. La personne est identique à la loi et la loi est identique à la
personne. C’est une entité. Le passage de Gosho cité ci-dessus, “a compris que son corps était
composé des cinq éléments universels de la terre, de l’eau, du feu, du vent et de l’espace. Il a
ensuite atteint l’éveil instantané”, indique que le Bouddha Originel de l’origine du passé infini
(Kuon Ganjo) et la Loi merveilleuse ne sont pas séparés. L’objet de culte incarne la personne et
la loi, et est donc l’incarnation de l’unité de la personne et de la loi. L’entité du Gohonzon est
Nam Myôhô Rengé Kyô de l’origine du passé infini (Kuon Ganjo), contenant le principe selon
lequel le Bouddha de la Sagesse Intrinsèque Parfaite est identique au principe effectif d’Une
pensée trois mille (Ichinen Sanzen). Nous, les êtres ordinaires, sommes constamment perdus
dans nos pensées et nous souffrons de nos désirs terrestres et de notre karma négatif. Afin de
sauver tous les êtres, Nichiren Daïshônin, par sa grande compassion, révéla le Daï-Gohonzon
comme objet de culte. Dans “la réponse à Kyo’o”, il déclare :
« Moi, Nichiren, j’ai inscrit ma vie à l’encre de sumi. Croyez en ce Gohonzon de tout votre
cœur. La volonté du Bouddha est le Sutra du Lotus, mais l’esprit de Nichiren n’est rien
d’autre que Nam Myôhô Rengé Kyô. » (Gosho, p. 685; cf. MW, vol. 1, p. 120)
Comme le dit ce Gosho, le Gohonzon est le corps et l’esprit de Nichiren Daïshônin lui-même.
Ce n’est pas différent d’un être humain vivant. Le Bouddha Originel a enseigné qu’en
pratiquant (la récitation du Daïmoku) et en consacrant notre vie à ce Gohonzon, (Nichiren
Daïshônin), nous sommes en mesure de réaliser la fusion de la réalité et de la sagesse (Kyôchi
Myôgô). Le grand bienfait de parvenir à l’Éveil sous notre forme actuelle (Soku shin jobutsu)
devient possible lorsque notre nature inhérente éternellement existante de Bouddha répond au
Gohonzon par la fusion de la réalité et de la sagesse.
Nichiren Daïshônin déclare dans “Comment ceux qui aspirent au départ peuvent atteindre la
boddhéité à travers le Sutra du Lotus” :
« Quand un oiseau dans une cage chante, les oiseaux qui volent dans le ciel sont appelés et
ils se rassemblent autour. Alors que les oiseaux qui volent dans le ciel se rassemblent,
l’oiseau qui se trouve dans la cage tente de sortir. Lorsque nous récitons la loi merveilleuse
avec notre bouche, notre nature de Bouddha est appelée et émergera toujours. » (Gosho, p.
1320; cf. MW, vol. 6, p. 207-208)
Nichiren Daïshônin a inscrit plusieurs Gohonzon de son vivant. Le douzième jour du dixième
mois de la deuxième année de Koan (1279), Nichiren Daïshônin compléta l’objectif ultime de
son avènement en inscrivant le Gohonzon que nous appelons le Daï-Gohonzon du haut
sanctuaire de l’enseignement essentiel (Honmon). Aujourd’hui, ce Daï-Gohonzon de
l’ensemble des Trois grandes lois ésotériques est enchâssé dans le sanctuaire Hoando du temple
principal Taisekiji. Dans son “Commentaire sur Le véritable objet du culte”, le vingt-sixième
Souverain du Dharma, Nichikan Shônin, affirmait ce qui suit :
« Le mérite de ce Gohonzon est infini et incommensurable, et il possède des fonctions
mystiques vastes et profondes. Par conséquent, pour ceux qui croient en ce Gohonzon et
récitent Nam Myôhô Rengé Kyô, même pendant un certain temps, aucune prière ne restera
sans réponse, aucune faute ne restera impardonnée, toute bonne fortune viendra et toutes les
raisons deviendront évidentes. » (Mondan, p. 189)
Le Daï-Gohonzon du Haut Sanctuaire contient le pouvoir du Bouddha et le pouvoir du
Dharma, permettant à tous les peuples d’éteindre leur karma négatif du passé et du présent et
d’atteindre le véritable bonheur. Grâce à la puissance inébranlable de notre foi et de notre
pratique, nous pouvons accomplir la solide réalisation de la boddhéité. Nous obtiendrons le
véritable mérite en fusionnant avec le Gohonzon dans notre condition de vie (Kyôchi Myôgô) et
en communiquant avec le Gohonzon dans notre condition de vie (kanno doko). Parce que nous
protégeons le bon Dharma et la bonne pratique, nous sommes en mesure d’éliminer notre
karma négatif, de vaincre courageusement les persécutions et de transformer le poison en élixir.
Le Gohonzon est le grand remède qui révélera notre nature de Bouddha et nous libérera des
trois mauvaises voies des désirs terrestres, du karma et de la souffrance. Pratiquons assidûment
le véritable bouddhisme et manifestons la condition de vie invincible de la boddhéité. Croyons
fermement au pouvoir absolu du Gohonzon.

Chapitre 15

Le Grand Sanctuaire de l’Enseignement de la Doctrine Originelle (Honmon)

La première estrade d’ordination bouddhique (Kaïdan) fut construite en Inde au monastère de


Jetavana lorsque Shakyamuni, à la demande d’un de ces disciples, l’établit afin de conférer à
ses disciples le précepte permettant « d’endiguer l’injustice et d’arrêter le mal ». Ainsi, le Kaïdan
était une estrade d’ordination où les moines s’engageaient à respecter les préceptes. La
première estrade d’ordination au Japon fut construite en 745 sur l’ordre de l’empereur Shomu.
Le moine chinois Ganjin se rendit au Japon et supervisa la construction de cette estrade au
temple Todai-ji de Nara. Plus tard, en 761, deux autres estrades d’ordination furent construites
au temple Yakushi-ji dans la province de Shimotsuke et au temple de Kanzeon-ji dans la
province de Tsukushi. Ces trois sites étaient connus sous le nom des trois estrades d’ordination
du Japon. En ces lieux, moines et nobles étaient habituellement ordonnés. Tous les trois
fonctionnaient comme estrade d’ordination pour les préceptes du petit véhicule (Hinayana). En
827, un une estrade d’ordination pour les préceptes du grand véhicule (Mahayana), fut établie
au Japon. Le Grand Maître Dengyô, fondateur de l’école japonaise Tendaï, demanda au
gouvernement la permission d’ériger une estrade d’ordination du Mahayana sur le mont Hiei.
Sept jours après sa mort, la permission impériale fut accordée. Cinq ans plus tard, pendant le
mandat de Gishin, disciple de Dengyô, le temple de l’estrade d’ordination du Mahayana fut
achevé. Cette estrade d’ordination était le sanctuaire de l’Enseignement de la Doctrine
Éphémère du Sutra du Lotus. Alors, qu’est-ce que le Grand Sanctuaire du Bouddhisme
Véritable ? C’est le lieu où est enchâssé le Gohonzon de l’Enseignement de la Doctrine
Originelle (Honmon) de Nichiren Daïshônin, le Bouddha Originel de la période de la fin du
Dharma. Nichiren Daïshônin assuma l’identité temporaire de la renaissance de Bodhisattva
Jogyo, comme prédit dans le Sutra du Lotus, et propagea ses enseignements en tant que
pratiquant du Sutra du Lotus. Sa véritable identité est celle du Bouddha originel à la joie
illimitée du passé infini de Kuon Ganjo. Passé infini qui lui-même est identique à la période de
la fin du Dharma (mappô). Le véritable enseignement de Nichiren Daïshônin est Nam Myôhô
Rengé Kyô de l’Enseignement de la Doctrine Originelle (Honmon), enfoui et caché au profond
des phrases, ensemencement du passé infini de Kuon Ganjo. Les principes de « parvenir à
l’éveil dès ce corps », les préceptes « d’endiguer l’injustice et arrêter le mal » et « embrasser le
Gohonzon équivaut à respecter les préceptes » se manifestent à l’endroit même où les êtres
embrassent et pratiquent en direction du Gohonzon. Ainsi, le Grand Sanctuaire (Kaïdan) du
Bouddhisme Véritable n’est pas seulement une estrade d’ordination, comme il l’était dans
l’enseignement théorique de la Doctrine éphémère. Dans la Nichiren Shôshû, le Grand
Sanctuaire est le lieu où le Gohonzon de l’Enseignement essentiel de la Doctrine Originelle est
enchâssé.

Le Grand Sanctuaire réel et le Grand Sanctuaire provisoire


Il y a deux aspects au Grand Sanctuaire du Bouddhisme Véritable : le Grand Sanctuaire réel (ji
no Kaïdan) et le Grand Sanctuaire provisoire (Gi no Kaïdan). Le Sanctuaire réel est le lieu où
est enchâssé le Daï-Gohonzon, qui fut inscrit le 12 octobre 1279. Le Sanctuaire provisoire
représente le lieu d’enchâssement des Gohonzon inscrits par Nichiren Daïshônin, autres que le
Daï-Gohonzon, et ceux transcrits par Nikko Shonin et tous les Souverains du Dharma
successifs. Les Gohonzon enchâssés dans les temples locaux de la Nichiren Shôshû et ainsi que
ceux enchâssés dans les maisons des croyants possèdent un lien essentiel avec le Daï-
Gohonzon du Grand Sanctuaire. Ainsi, en pratiquant assidûment en direction de ces Gohonzon,
nous pouvons former un lien avec le Grand Sanctuaire réel. D’un autre côté, si un Gohonzon
est reçu par quelqu’un qui s’oppose à la transmission vitale de la Nichiren Shôshû, ou par un
membre d’une école erronée qui conteste l’héritage du Dharma, alors un tel Gohonzon, même
un Gohonzon permanent (Joju Gohonzon) transcrit par l’un des Souverains du Dharma
successifs, ne possède pas les vertus du Grand Sanctuaire provisoire. Nichiren Daïshônin
enseigne dans le traité sur “Les trois grands Dharma ésotériques” (San dai hi ho sho) :
« Lorsque les lois du gouvernement viennent à s’accorder avec le bouddhisme et que l’esprit
du bouddhisme vient à imprégner les affaires laïques ; lorsque le souverain et les gouvernés
embrassent les Trois Grandes Lois Secrètes du Bouddhisme Véritable et que le lien d’antan
entre le roi Utoku et le moine Kakutoku devient évident à un moment futur dans les derniers
jours souillés de la fin du Dharma, alors, lorsque le décret impérial est délivré et prononcé,
cherchez un lieu au plus beau paysage comparable à la terre pure du Pic des Aigles et
érigez-y le Grand Sanctuaire. Il suffit d’attendre le temps propice à venir. C’est le Grand
Sanctuaire Réel du Bouddhisme Véritable. » (Gosho p. 1595)
Dans ce passage du Gosho, Nichiren Daïshônin nous donne des orientations sur le temps et le
lieu de l’établissement du Grand Sanctuaire Réel du Bouddhisme Véritable dès la réalisation de
la vaste propagation (Kosen rufu).

Le lieu pour l’établissement du Grand Sanctuaire du Bouddhisme Véritable


Nichiren Daïshônin a écrit dans son “Document pour confier la loi que Nichiren a propagée tout
au long de sa vie” :
« Le Grand Sanctuaire du Temple Honmon ji sera établi au pied du Mont Fuji. » (Gosho, p.
1675)
Dans ce passage, Nichiren Daïshônin enseigne clairement que le lieu pour l’établissement du
Grand Sanctuaire du Bouddhisme Véritable est le Mont Fuji. Nikkô Shônin, le fondateur du
Temple Principal, a suivi les instructions Nichiren Daïshônin et a établi le temple Taisekiji au
mont Fuji. De plus, depuis les temps anciens, le mont Fuji a été connu sous le nom de «
Montagne du Grand Soleil Lotus » (Dai Nichiren ge zan). Ainsi, le Temple principal Taisekiji au
pied du mont Fuji, une montagne qui est également connue sous le nom de Nichiren lui-même,
est un site vraiment approprié pour l’établissement du Grand Sanctuaire du Bouddhisme
Véritable des Trois Grandes Lois Secrètes.

La signification de l’établissement du Grand Sanctuaire


Nichiren Daïshônin a écrit dans le traité “Sur les trois grandes lois secrètes” (San dai hi ho sho) :
« Il suffit d’attendre le temps propice à venir. » (Gosho, p. 1595)
Il indique ici que le Grand Sanctuaire sera inévitablement établi. En outre, Il nous donne la
directive d’établir ce Grand Sanctuaire. Nichiren Daïshônin déclare en outre : « Les êtres ... le
monde entier viendront ici pour se repentir et éradiquer leurs méfaits passés. » (Ibid.)
Dans le Gosho, « La personne et la loi » (Nanjo dono gohenji), Nichiren Daïshônin déclare :
« Ceux qui visitent cet endroit peuvent instantanément éradiquer les mauvaises causes qu’ils
ont accumulées depuis le passé infini. Leurs illusions se transformeront en sagesse, leurs
erreurs en vérité et leurs souffrances en liberté. » (Gosho, p. 1569 [résumé])
Ainsi, tous les êtres du monde entier seront en mesure d’expier leur karma négatif et de réaliser
l’éveil dès ce corps.
En résumé, voici trois points présentés par le Souverain du Dharma Nikken Shônin au sujet de
l’expression « Ériger le Grand Sanctuaire ». Cette phrase apparaît dans le Gosho, « Sur les Trois
Grandes Lois Secrètes » et dans le « Document pour confier la Loi que Nichiren a propagée tout
au long de sa vie ».
Tout d’abord, Nichiren Daïshônin présenta cette directive comme un objectif d’établir une foi
et une pratique largement répandues dans l’Objet de vénération du Grand Sanctuaire du
Bouddhisme Véritable. Il s’agit d’un objectif pour la propagation et la pérennité du
bouddhisme, caractérisé par l’établissement du Grand Sanctuaire basé sur la transmission de la
volonté du Bouddha.
Deuxièmement, Nichiren Daïshônin s’est focalisé sur le fait de permettre à toute l’humanité de
réaliser l’éveil. En pratiquant et en gardant la foi en ce Gohonzon, les êtres éprouveront des
bienfaits et de la bonne fortune en transformant les trois voies des mauvaises passions, du
karma et de la souffrance du passé infini en trois vertus de corps de la Loi, sagesse, et
libération.
Troisièmement, Nichiren Daïshônin donna l’instruction d’ériger le Grand Sanctuaire afin de
créer un lieu central où tous les êtres du monde entier, qui essentiellement garde la foi dans le
Daï-Gohonzon, pourraient prier pour leur propre éveil et pour la paix et la prospérité de toute
l’humanité.
Ainsi, le Grand Sanctuaire du Bouddhisme Véritable possède la formidable signification de
sauver toute l’humanité de toutes les générations futures. L’accomplissement de cet objectif
social et mondain signifie la manifestation du « Précepte réel de la Loi ».

Le Hoando
La construction du Hoando, où est enchâssé le Daï-Gohonzon du Grand Sanctuaire de
l’Enseignement Essentiel, a été achevée l’année du 750 ème anniversaire de la fondation du
Véritable Bouddhisme (2002). Le Souverain du Dharma Nikken Shônin nous a donné les
orientations suivantes sur la signification et les bienfaits de l’établissement du Hoando :
« Le premier point important est que nous devons faire des progrès constants dans la
propagation du Dharma véritable des Trois Grands Dharma ésotériques de Nichiren
Daïshônin. La vaste propagation (Kosen rufu) sera réalisée à l’avenir dans tout le Japon et
partout dans le monde. Deuxièmement, la dignité de la Loi du Daï-Gohonzon du Grand
Sanctuaire du Bouddhisme Véritable, cause profonde de la vaste propagation (Kosen rufu),
brillera de plus en plus dans l’univers entier avec l’établissement du Hoando, érigé avec les
offrandes sincères des croyants du Hokkekô. Les fondations de la Nichiren Shôshû seront
encore plus solides. Troisièmement, sur la base du principe de l’éternité de la vie au cours
des trois phases, vous tous, moines et croyants laïcs engagés dans cette grande entreprise,
aurez certainement une formidable bonne fortune qui vous sera accordée éternellement dans
l’avenir. » (Dai Byakuho, 1er janvier 2001)
La construction du Hoando fut réalisée grâce aux offrandes faites avec une foi pure et sincère
par les moines et les croyants laïcs de la Nichiren Shôshû, disciples des Bodhisattvas sortis de
la Terre, qui se rassemblent sous la direction du Souverain du Dharma. Cela permettra de
construire une base solide pour la future vaste propagation (Kosen rufu). Puisqu’il ne fait
aucun doute que cet accomplissement est dû à la sagesse du Bouddha, nous, moines et croyants
laïcs, unissons-nous et progressons dans notre foi et notre pratique. Récitons le Daïmoku pour
nous-mêmes et autrui, et pratiquons shakubuku afin de rembourser nos dettes de gratitude
envers Nichiren Daïshônin, alors que nous avançons vers l’établissement de la paix mondiale
et l’accomplissement de la vaste propagation dans le monde entier. C’est là que réside la
véritable source du Grand Sanctuaire.

Chapitre 16

Le Daïmoku de la Doctrine Originelle

L’invocation du Daïmoku1 de la doctrine originelle signifie nous exercer dans la pratique de la


récitation de Nam Myôhô Rengé Kyô avec foi dans le Daï-Gohonzon du grand Sanctuaire de la
doctrine originelle.
Le 28 avril 1253, le fondateur Nichiren Daïshônin, se tenait au sommet d’une colline des monts
Seicho et récita solennellement le Daïmoku de Nam Myôhô Rengé Kyô à l’univers entier pour la
première fois.
Ce Daïmoku de “Nam Myôhô Rengé Kyô” est bien plus que le titre du Sutra du Lotus, c’est
l’essence même du Sutra du Lotus. De plus, c’est le Daïmoku du bouddhisme de l’ensemencement
de la cause originelle, l’Éveil originel du Bouddha fondamental, Nichiren Daïshônin. Nichiren
Daïshônin déclare dans le Gosho, « Soya Nyudo dono moto gohenji » :
1 Daïmoku littéralement Grand Titre fait référence au titre du Sutra du Lotus
« Nous sommes déjà entrés dans l’ère de la fin du Dharma. Ceux qui avaient une relation avec
Shakyamuni ont tous progressivement disparu. Les deux prédispositions pour le provisoire et pour
le véritable ont déjà expiré. Maintenant, dans l’ère de la fin du Dharma, c’est le moment pour le
Bodhisattva Sans Mépris (Fukyo) d’émerger et d’enseigner le Sutra du Lotus aux êtres de l’ère de
la fin du Dharma, qui ont tous une relation avec lui. Cependant, nos érudits contemporains
propagent le bouddhisme du petit véhicule (Hinayana) ou les enseignements provisoires du grand
véhicule (Mahayana). Même s’il y avait des érudits qui enseignaient le véhicule unique du Sutra du
Lotus, ils ne sauraient propager les cinq caractères de Myôhô Rengé Kyô et planter la graine de la
boddhéité.» (Gosho, p.778 [résumé])
Les disciples de Shakyamuni qui entendirent le Sutra du Lotus directement de lui, avaient reçu
l’ensemencement de la graine de la boddhéité dans le passé infiniment distant de Kuon Ganjo2,
possédant ainsi le lien à l’origine (hon’iuzen). Ils purent accumuler de bonnes causes grâce à leur
pratique du bouddhisme, et en conséquence, tous atteignirent l’Éveil soit du vivant de Shakyamuni
en Inde, soit au cours des deux millénaires suivants son extinction, pendant la période de la
Rectitude du dharma (Shobo) et la période de la Semblance du dharma (Zobo). En revanche, les
êtres de la fin du Dharma (Mappô) sont les êtres ne possédant pas le lien à l’origine (honmiuzen). Ils
n’ont jamais reçu l’ensemencement de la graine originelle de la boddhéité dans leurs existences
passées. Aussi, quelle que soit la sincérité de leur foi dans les enseignements du bouddhisme de la
récolte de Shakyamuni, ils n’en possèdent pas la graine fondamentale. Il est par conséquent
impossible pour cette graine de germer et de grandir. Ces êtres doivent d’abord recevoir la graine de
la boddhéité.
Nichiren Daïshônin, le Bouddha Originel de la fin du Dharma, lui seul révéla le Daïmoku de Nam
Myôhô Rengé Kyô, la graine originelle de la boddhéité de Kuon Ganjo. Il planta cette graine
directement dans la vie de tous les êtres vivants. Le Daïmoku récité par Nichiren Daïshônin est la
loi merveilleuse de son Éveil intérieur inhérent à sa vie de Kuon Ganjo (temps sans
commencement). C’est la graine de la boddhéité dont Lui seul est doté et qu’Il sème directement
dans la vie des êtres de la fin du Dharma. De plus, c’est le Daïmoku de la réalité de la Une pensée
trois mille (Ji no Ichinen Sanzen), l’entité du Gohonzon de la doctrine originelle. La réalisation de
la boddhéité pour nous, les êtres de la fin du Dharma, est assurée lorsque nous avons foi dans le
Gohonzon de la doctrine originelle. Ce Gohonzon est l’entité même de la vie de Nichiren Daïshônin
et l’entité de la Loi à laquelle Il est éternellement éveillé. Lorsque nous récitons le Daïmoku de
“Nam Myôhô Rengé Kyô”, nous sommes en mesure de réaliser « kyôchi myôgô », la fusion
harmonieuse de nous-mêmes avec le Gohonzon.

Le Daïmoku de la graine originelle de l’éveil

Nichiren Daïshônin enseigne dans “Les quatorze offenses au Dharma” (Matsuno dono gohenji):
« Y a-t-il une grande différence entre les bienfaits qu’un sage reçoit quand il récite le
Daïmoku et les bienfaits que nous recevons quand nous le récitons ? ... Cependant, si l’on

2 Littéralement “Origine du passé”


récite le Daïmoku en s’opposant au cœur de ce Sutra, il y a en effet une différence. » (Gosho,
p.1046 [Résumé]; cf. MW, vol. 3, p. 207)
Nichiren Daïshônin explique dans ce passage du Gosho qu’il n’y a pas de différence entre les
bienfaits du Daïmoku récité par le Bouddha Originel et le Daïmoku récité par une personne
ordinaire. Cependant, il avertit ses lecteurs qu’ils ne recevront aucun véritable bienfait s’ils récitent
le Daïmoku tout en commettant des calomnies contre l’âme de Nichiren Daïshônin. Aujourd’hui, il
y a des personnes qui récitent sincèrement ce merveilleux Nam Myôhô Rengé Kyô, tout en ayant
fait le choix du mauvais objet de vénération et prient des statues de Bouddhas ou placent leur foi
dans les enseignements hérétiques. Ils ne comprennent pas, ou bien sont incapables, de faire la
différence entre le bouddhisme de l’ensemencement de Nichiren Daïshônin et le bouddhisme de la
récolte de Shakyamuni. En raison de cette confusion, ils finissent par adorer Shakyamuni en tant
que Bouddha et Nichiren Daïshônin en tant que bodhisattva. Par conséquent, ils méprisent les
Gohonzon inscrits par Nichiren Daïshônin, alors qu’ils vénèrent les statues de Shakyamuni. Il y a
aussi des personnes qui déforment le véritable enseignement de Nichiren Daïshônin en niant
l’héritage de la transmission vitale de la Loi confiée à une seule personne. Ces personnes vont à
l’encontre de la véritable intention de Nichiren Daïshônin, et dès lors peu importe s’ils récitent le
même Daïmoku, ils n’accumuleront aucun mérite. Au lieu de cela, ils accumuleront de plus en plus
de causes négatives à la suite de leurs actes calomnieux.
Dans le Gosho, “Admonitions contre la calomnie” (Soya dono gohenji), Nichiren Daïshônin nous
prévient :
« Même si l’on croit sincèrement au Sutra du Lotus, si l’on viole l’un de ses enseignements,
cet acte sera la cause faisant tomber en enfer. Ceci est comparable à un millier de cruches
de laque ruinées par une seule patte de crabe. Ce point est exposé dans le passage du Sutra
du Lotus qui déclare : “Le poison a pénétré profondément, les faisant perdre leur véritable
esprit”.» (Gosho, p. 1040 [Résumé]; cf. MW, vol. 1, p. 165)
Ce passage nous donne des instructions strictes. Nous pouvons penser que nous avons foi dans le
Sutra du Lotus et que nous suivons correctement les enseignements de Nichiren Daïshônin.
Cependant, si nous interprétons mal une seule phrase des enseignements, vénérons le mauvais objet
de vénération ou pratiquons des enseignements erronés, alors non seulement nous échouerons à
accumuler la bonne fortune, mais nous ajouterons des causes négatives pour finalement tomber
dans un état infernal

Le Daïmoku de la foi et de la pratique


Il y a deux aspects à ce «Daïmoku de la doctrine originelle». L’un est le “Daïmoku de la foi” et
l’autre est le “Daïmoku de la pratique”. On peut lire dans « la lettre à Hôren » (Hôren sho) :
« Pratiquer les enseignements de ce Sutra sans foi, c’est comme si quelqu’un entrait dans
une montagne remplie de joyaux et tentait d’en ramasser les trésors alors qu’il est privé de
mains, ou comme quelqu’un qui, privé de pieds, essayait de faire un voyage de mille lieux.
»(Gosho, p. 814)
Nichiren Daïshônin nous enseigne que nous ne pouvons atteindre la boddhéité que lorsque les
conditions de la foi et de la pratique sont remplies. Le vingt-sixième Souverain du Dharma,
Nichikan Shônin, enseigne :
« Le Daïmoku de la doctrine originelle comprend les deux aspects de la foi et de la pratique.
En d’autres termes, à la fois croire fermement dans le Gohonzon de la doctrine originelle et
réciter Nam Myôhô Rengé Kyô est appelé le Daïmoku de la doctrine originelle.» (“Écrits en
six volumes”, pp. 70-71)
De plus, le Gosho intitulé “Traité sur la merveille de la cause originelle” (Honnin-myôsho) dit :
« Si l’on récite sincèrement et fermement Nam Myôhô Rengé Kyô avec une foi inébranlable,
le corps de l’être ordinaire, tel qu’il est, devient le corps du Bouddha. Ceci est connu comme
atteindre naturellement la boddhéité et acquérir tous les attributs du Bouddha éternellement
dotés des trois corps sans se départir de sa forme actuelle.» (Gosho, p. 1679 [Résumé])

Comme l’explique Nichiren Daïshônin, les deux aspects du Daïmoku - la foi qui signifie avoir une
foi pure et entière dans le Daïmoku et la pratique qui signifie réellement effectuer l’invocation du
Daïmoku avec la foi dans le Gohonzon - sont essentiels.

Le Daïmoku pour nous-mêmes et pour les autres


Le Daïmoku de la pratique mentionné ici ne se réfère pas simplement à la récitation du Daïmoku
effectuée en tant que pratique personnelle. Nichiren Daïshônin enseigne dans le traité “Sur les trois
grandes lois secrètes” (San daï hi hô shô) :
« Il y a deux significations attribuées au Daïmoku. Il y a le Daïmoku de la période de la
Rectitude du dharma (Shôbô) et de la période de la Semblance du dharma (Zôbô) d’une
part, et le Daïmoku de l’ère de la fin du Dharma (Mappô) d’autre part. A l’époque de la
période de la Rectitude du dharma, les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu scandaient
secrètement le Daïmoku, sans pour autant le révéler. Nan-yueh et T’ien-t’ai de la période de
la Semblance du dharma ont tous deux scandé Nam Myôhô Rengé Kyô, mais n’ont pas non
plus largement répandu les cinq caractères auprès des autres. Ils l’ont gardé secret entre
eux. Cela s’appelle alors la pratique théorique du Daïmoku. Maintenant, dans l’ère de la fin
du Dharma, le Daïmoku que récite Nichiren n’a jamais été révélé auparavant ; c’est le
Daïmoku de Nam Myôhô Rengé Kyô qui englobe les deux pratiques de jigyo et de keta, pour
soi et pour les autres.» (Gosho, pp. 1594-1595 [Résumé])
Les deux mille ans après l’entrée de Shakyamuni dans le nirvana constituaient les âges de la
Rectitude du dharma (Shôbô) et de la Semblance du dharma (Zôbô). Pendant ces périodes, il était
seulement nécessaire de pratiquer le Daïmoku en théorie, en récitant uniquement pour son propre
accomplissement de la boddhéité. En revanche, la pratique la plus valable pour cet âge de la fin du
dharma (Mappô) est la pratique de jigyô keta, pour soi et pour les autres. Nous ne récitons pas
simplement pour notre propre accomplissement individuel de la boddhéité. Nous devons également
enseigner à autrui, partager largement les enseignements et réciter ensemble. Nous devons
également atteindre la boddhéité ensemble.
Les quatre pouvoirs de la loi merveilleuse Le pouvoir du Bouddha et le pouvoir de la Loi sont
inhérents au Gohonzon de la doctrine originelle inscrit par Nichiren Daïshônin. On peut produire
ses pouvoirs de foi et de pratique en croyant au pouvoir du Bouddha et au pouvoir de la loi du
Gohonzon. La fusion des quatre pouvoirs de la loi mystique permet d’atteindre la boddhéité.
Nichiren Daïshônin explique les bienfaits que l’on reçoit dans “La conversation entre un sage et un
homme non éclairé” (Shôgu mondô shô):
« Lorsque vous ne récitez que Nam Myôhô Rengé Kyô, peut-il y avoir une faute qui restera
non éradiquée ? Peut-il y avoir un bienfait qui pourrait ne pas arriver ? C’est la plus
grande et profonde vérité. Acceptez-le et croyez-le !» (Gosho, p. 406)
Nichikan Shônin enseigne dans son « Exégèse du Traité sur l’objet de vénération pour
l’observation du cœur » (Kanjin no honzon shô mondan) :
« Si l’on croit en cet objet de vénération et que l’on récite le Daïmoku, il n’y a pas de prière
qui restera sans réponse, pas de faute qui restera sans éradication, pas de fortune qui ne
viendra pas, et aucune vérité qui ne deviendra évidente. » (Exégèses, p. 443)
Le Souverain du Dharma Nikken Shônin nous a donné les conseils suivants:
« Comme Nichiren Daïshônin nous l’enseigne toujours dans ses divers passages de Gosho,
réciter le Daïmoku, c’est consacrer sa vie au Daï-Gohonzon, l’identité originelle du
Bouddha et l’essence ultime de la doctrine d’Une pensée trois mille (Ichinen sanzen). C’est
aussi une véritable pratique qui nous permet d’obtenir des bienfaits dans cette vie et la
suivante. Aucune prière ne restera sans réponse, aucune faute ne sera pas éradiquée, aucune
fortune ne manquera de venir et aucune vérité ne manquera de devenir évidente. Je crois
vraiment que la meilleure cause que nous puissions accomplir pour atteindre nos objectifs
en ce moment important est de pratiquer la Loi véritable avec respect pour la profonde
compassion du Bouddha véritable, le Bouddha qui a persévéré à travers de grandes
persécutions et propagé la Loi véritable. » (Dai-Nichiren, mai 2000, p. 75)
Le mérite de réciter le Daïmoku est infini et sans limites. Il supprime les souffrances des êtres et
leur donne de la joie. Il transforme les désirs terrestres en vertu du corps du Dharma. Avec une
profonde conviction dans le pouvoir et les bienfaits de la loi mystique, efforçons-nous de pratiquer
cette Loi véritable sur la ferme base de la récitation du Daïmoku.

Chapitre 17

Myôhô Hô Rengé Kyô

Le Bouddha exposa ses enseignements afin de révéler la Loi véritable qui mène à la boddhéité, afin
que les êtres puissent pratiquer ces enseignements et manifester la nature de Bouddha au sein de
leur propre vie. Le Bouddha Originel Nichiren Daïshônin révéla que la substance de cette Loi est
constituée des cinq et sept caractères de Nam Myô Hô Rengé Kyô. Il manifesta Nam Myô Hô
Rengé Kyô des trois grandes lois secrètes sous la forme du Gohonzon. Qu’est-ce que Myô Hô
Rengé Kyô ? Le Sutra du Lotus est le maître de tous les sutras que Shakyamuni a enseignés. Dans le
chapitre Juryô (“Durée de la vie de l’Ainsi-venant”), 16ème Chapitre du Sutra du Lotus, le Bouddha y
cacha la Loi essentielle de Myô Hô Rengé Kyô, substance vitale qui permet à tous de devenir
bouddha. Le véritable chapitre Juryô du Sutra du Lotus mentionné ici n’est pas la version littérale
que Shakyamuni enseigna. Nichiren Daïshônin clarifie :
« Il s’agit du chapitre Juryô contenu dans ma propre vie. » (Gosho - p. 657 “Le véritable
objet de vénération”)
En d’autres termes, le Bouddha Originel Nichiren Daïshônin fait référence au seul véritable
enseignement pour la boddhéité, caché dans les profondeurs du chapitre Juryô qu’il “a lu” avec sa
propre vie. Le même Gosho fait référence à cette “substance vitale” dans l’extrait suivant, issu du
même écrit :
« ... le Bouddha ... a invoqué les bodhisattvas de la Terre. Il leur a conféré les cinq
caractères de Myô Hô Rengé Kyô, substance vitale du Chapitre Juryô, pour le bien de tous
les êtres sur terre. » (Gosho - p. 657)
Ce passage démontre que les cinq caractères de Myô Hô Rengé Kyô forment la substance vitale,
c’est-à-dire le cœur du chapitre Juryô. Il révèle en outre que la vie de Nichiren Daïshônin est dotée
de cette Loi mystique, qui est l’entité du Gohonzon des trois grandes Lois secrètes destinées à être
diffusées pendant la période de la fin du Dharma.
Nichijun Shônin, soixante-cinquième Souverain du Dharma du Temple principal, a écrit
l’explication suivante :
«Beaucoup de gens croient généralement que les enseignements du Nichiren Daïshônin se
concentrent sur le Daïmoku et négligent ainsi le Gohonzon en faveur du Daïmoku.
Fondamentalement, c’est parce que les gens ne voient Nam Myô Hô Rengé Kyô qu’en tant
que loi, ce qui les conduit à la croyance limitée selon laquelle le Daïmoku ne serait que le
principe de la Loi mystique qui imprègne l’univers entier. C’est une sérieuse
mésinterprétation, car en fait, Nam Myô Hô Rengé Kyô comprend également le corps du
Bouddha ... Il faut commencer par comprendre qu’au sein de l’éveil du Bouddha, la Loi
Mystique ne fait qu’un avec le corps du Bouddha. Ce n’est qu’alors que la pratique basée
sur cette foi et l’acceptation juste du Gohonzon devient un véritable Daïmoku. » (“Les écrits
recueillis de Nichijun Shônin” p. 981)
Ce passage réfute l’idée communément répandue, superficielle et prépondérante que Nam Myô Hô
Rengé Kyô se limite à un principe. Nam Myô Hô Rengé Kyô, le Gohonzon de l’unité de la
personne et de la Loi, intègre également le corps du Bouddha. En d’autres termes, le Daïmoku de
Myô Hô Rengé Kyô que Nichiren Daïshônin expose n’est pas simplement le titre du Sutra du Lotus.
C’est aussi le nom de la graine de la boddhéité enfouie dans les profondeurs du chapitre Juryô et le
nom de la manifestation réelle d’Ichinen Sanzen (Une pensée trois mille). C’est la Loi Mystique de
la terre originelle et insaisissable, appréhendée par la sagesse inhérente du Bouddha.

La Loi Mystique de la terre originelle insaisissable


Dans “L’enseignement jugé et approuvé par tous les Bouddha des trois phases” (Sokanmon shô),
Nichiren Daïshônin écrit :
« Lorsque le Bouddha Shakyamuni était un être ordinaire, avant l’époque de cinq cents
[myriades] de kalpas de particules de poussière (Gohyaku jindengo), il réalisa que son
corps était composé des cinq éléments universels de la terre, de l’eau, du feu, de l’air et de
l’espace, et ouvrit instantanément l’Éveil. » (Gosho - p. 1419)
Ce passage révèle la vérité profonde de l’éveil du Bouddha à la Loi Mystique dans le passé le plus
reculé de Kuon Ganjo (origine du passé infini). Le lieu de cette illumination originelle est appelé la
terre originelle. Parce que la Loi Mystique de cette terre originelle est extrêmement difficile à
appréhender, elle est dite inconcevable. C’est intellectuellement insondable. Nichikan Shônin donne
les conseils suivants sur cette question dans son « Commentaire sur « L’essentiel du Sutra du Lotus
» » (Hokke shuyo sho mondan) :
« La sagesse inhérente du Bouddha qui peut saisir la terre originelle inconcevable n’est
autre que l’esprit originel de la Loi Mystique du passé le plus reculé de Kuon Ganjo qui
expérimente l’éternité du passé, du présent et du futur. L’esprit peut-il expérimenter
l’éternité du passé, du présent et du futur sans une terre à partir de laquelle le faire ? Parce
que cette terre insaisissable est mystique, le Sutra nous dit : “Ma loi est mystique parce
qu’elle est difficile a expérimenter.” » (Mondan shu - p. 521)
Dans le Gosho, «Établir la voie correcte de la méditation» (Risshô kan sho), Nichiren Daïshônin
déclare :
« Si, même les bouddhas provisoires et leurs semblables ne peuvent pas discerner la sagesse
inhérente à la Loi Mystique qui peut saisir la réalité originelle de la terre inconcevable,
combien est-il plus difficile pour les bodhisattvas et les hommes ordinaires de le faire ! »
(Gosho - p. 770)
La manifestation physique et la raison doctrinale derrière l’union de la terre originelle insaisissable
de la réalité éternelle d’une part et la sagesse inhérente du Bouddha d’autre part sont d’un domaine
si profond que l’intellect seul ne peut y pénétrer. C’est pourquoi nous récitons le Daïmoku avec la
sagesse de la foi en direction du Daï-Gohonzon, qui est l’incarnation de cette terre profonde. A
travers ce processus, la sagesse de notre foi est transformée en la sagesse du Bouddha. Le
Gohonzon et nos vies fusionnent alors en une union harmonieuse, et nous, les êtres ordinaires,
pouvons en venir à expérimenter la rétribution suprême de l’entrée instantanée dans le monde de la
boddhéité.

Les cinq grands principes du Daïmoku


Dans le Gosho, “Sur les trois grandes lois secrètes” (Sandai hiho sho), Nichiren Daïshônin déclare :
« Il s’agit du Daïmoku des cinq caractères dotés des cinq grands principes du nom, de la
substance, de l’intention, de l’application et de l’enseignement. »(Gosho - p. 1595 - cf. MW,
vol. 1, p. 75)
Ce passage indique que Nam Myô Hô Rengé Kyô est le Daïmoku doté des cinq grands principes du
nom, de la substance, de l’intention, de l’application et de l’enseignement. Alors que la doctrine de
ces cinq grands principes fut formulée pour la première fois par le Grand Maître du Tiantai,
Nichiren Daïshônin offre l’instruction suivante dans “Le véritable objet du culte”:
« Cette médecine fine est l’essence du chapitre Juryô - Nam Myô Hô Rengé Kyô : son nom,
sa substance, son intention, son application et son enseignement. » (Gosho - p. 658)
Le soixante-septième Souverain du Dharma, Nikken Shônin, écrit :
« En ce qui concerne la transmission de la Loi Mystique, l’expression “Nam Myô Hô Rengé
Kyô , son nom, sa substance, son intention, son application et son enseignement” indique
que les entités distinctes de la Loi et de la personne se fondent naturellement dans une entité
unique englobant à la fois la Loi et la personne. » (“Les écrits recueillis de Nikken Shônin“
Vol. 3, p. 768)
Ici, le souverain de la Loi transmet un principe profond en révélant que ce bon médicament (Nam
Myô Hô Rengé Kyô) est un amalgame de la Personne et de la Loi. Cela signifie qu’il y a un monde
de différence entre les cinq grands principes tels qu’ils ont été théoriquement formulés par Tientaï,
et ce qu’expose plus profondément Nichiren Daïshônin, c’est-à-dire l’aspect de l’union parfaite du
Bouddha et de la Loi Mystique.
Comment comprendre ces cinq grands principes ? Alors que le nom est l’appellation par laquelle
nous appelons quelque chose, dans ce cas précis, le “nom” indique la Loi Mystique à laquelle le
Bouddha s’est éveillé, le véritable aspect originel de tous les phénomènes. “Substance” se réfère au
fait que tout ce qui vient à apparaître est une manifestation physique de la Loi Mystique. Le mot
“Intention” est utilisé ici dans le sens où l’activation de la Loi Mystique est la force motrice
derrière le mystère de la simultanéité de la cause et de l’effet. “L’application” est le processus de la
Loi Mystique permettant d’attirer les êtres dans le monde du Bouddha. “L’enseignement” se
rapporte à l’enseignement du Bouddha, la Loi Mystique.
Dans le bouddhisme de Nichiren Daïshônin des Trois Grandes Lois Secrètes, Myô Hô Rengé Kyô
est le nom de la Personne qui est la Loi. La substance est le Gohonzon de l’unité de la personne et
de la Loi. L’intention est le Daïmoku de la pratique et de la preuve réelles. L’application est
l’instruction de la Loi qui attire les êtres dans le monde du Bouddha et leur révèle les racines du
bien et du mal. Enfin, l’enseignement est l’explication méthodique qui a la capacité d’ouvrir les
yeux des êtres sur le Gohonzon de la doctrine mystique exempte de toute impureté.

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