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RAPPORT D'ACTIVITE

Titre du projet : Action concertée des jeunes (femmes et hommes) leaders


communautaires pour le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation
de la paix en Guinée forestière

Organisations porteuses du projet : Espace Femme et Enfant et le Club


des Jeunes Filles Leaders de Guinée
PRESENTATION :

I- INTRODUCTION/CONTEXTE

II- RAPPEL DES OBJECTIFS

III- DEROULEMENT DES ACTIVITES

IV- FACTEURS DE SUCCES

V- DIFFICULTES

VI- RECOMMANDATIONS

VII- CONCLUSION
 REMERCIEMENT :
Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée et Espace Femme et Enfant
remercient tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, se sont investis en
faveur de la réussite des activités : Organisation des séances de sensibilisation
des membres des structures communautaires (y compris les jeunes filles et
femmes) sur l’importance de l’implication des jeunes femmes et hommes dans
le processus de la prévention et de gestion des conflits et la prise de décision
basées sur les droits de l’homme dans la région de Nzérékoré.

Les remerciements du Club des jeunes filles leaders de Guinée et Espace


Femme-Enfant vont particulièrement à l’endroit d’UNFPA pour les appuis
techniques et financiers apportés au consortium.

Aussi, que les autorités à tous les niveaux soient remerciées pour
l’accompagnement administratif pendant la mise en œuvre des activités sur le
terrain.

En fin, le Consortium tient à remercier les communautés à la base pour leur


adhésion aux messages clés livrés par les animateurs à cet effet.

N’zérékoré, le 03 Décembre 2021

La Présidente du consortium

MAKAN SOUMAORO
I. Introduction /contexte

La récurrence des conflits en Guinée Forestière est fortement liée à de


nombreuses frustrations consécutives, aux inégalités et discriminations qui ont
été entretenues et alimentées par les acteurs politiques et leaders
communautaires, au cours de ces trois dernières décennies, faisant de la
région un terreau fertile à la manipulation et à l’instrumentalisation politico-
sociale des jeunes

Lors des dernière élections référendaires et législative tenus le 22 mars en


Guinée, par exemple, un conflit violent a opposé les jeunes de ces deux
principaux groupe ethnique (Guerzé et Koniaké) vivant dans la région. le
système des Nation Unies (SNU) en Guinée à travers le Haut-Commissariat
aux Droits de l’Homme (HCDH) , a rapporté que ce conflit a occasionné des
pertes en vie humaines, des destructions et des dommages matériels tels que
l’incendie de plusieurs lieux de cultes, d’hôtel, de magasins et des habitations.
Les autorités ont entamé une enquête et une action judiciaire est en cours sur
ces incidents

Les statistiques désagrégées issues des évaluations de l’impact de ces


conflits, montrent que les femmes et les jeunes filles payent le lourd tribut : le
conflit survenu en 2013, a fait selon les résultats d’une évaluation par le
SNU : 30.621 personnes affectées dont 145.976 femmes (52.17%) ;
16.711 déplacées internes dont 8761 femme ; 218 personnes tuées à la
marchette dont 53%de femmes.

Il faut également souligner la présence massive de groupes de jeunes


(hommes et femmes) qui pourraient constituer une menace à la paix et la
securité en Guinée et au-delà de ses frontières. Il s’agit des, (i) de jeunes
ressortissants de la région essentiellement de l’ethnie Guerzé recrutés et
formés à kalia par la junte militaire au pouvoir en 2008 et remerciés par la suite
sans être totalement désarmés, démobilisés ni réinsérés dans la vie active
(1830 jeunes hommes et filles) et (ii) des jeunes leaders évoluant dans les
communautés exerçant des métiers informels (conducteurs de taxi-motos,
apprentis de véhicules de transport, marchands ambulants, migrants de retour
etc.) avec des faibles ressources pourraient être instrumentalisés, représentant
alors une menace à la paix.

A y regarder de plus près, les causes profondes et sous-jacentes des conflits


dans la zones sont entre autres :

Causes profondes :

 Diversités ethniques et religieuses marquées par des protagonistes de


croyances et de pratiques ;
 La culture de l’impunité entretenant la recrudescence d’abus et de
violation des droits de l’homme à la suite des violences
intercommunautaires et/ou contexte électoral, où les présumés auteurs
(civiles et force de défense et de sécurité) ne sont pas systématiquement
inquiétés.
 Divergence coutumière marquée par des replis identitaires
socioéconomique et politique entre les groupes ethniques de la région
(Kpèlè, Toma Konia, et Kissia) affectant dangereusement la cohésion
sociale et le vivre ensemble.
 Manipulation et instrumentalisation des jeunes par les acteurs politiques
 Les suspicions dans l’occupation, l’accès et la gestion des terres et des
ressources naturelles
Cause sous-jacentes :

 Le manque de cadre d’encadrement socio-éducatif pour la jeuesse en


adéquation avec les besoins réels de la région ;
 L’absence des cadres de concertation permanents et inclusifs intégrant
les différentes représentations des jeunes de chaque communauté
ethnique et religieuse ;
 La présence massive de migrants de retour (plus de 4500, jeunes
(femmes/filles et homme) de 18 à 35 ans) en Guinée Forestière depuis
Janvier 2017 ;
 Le manque de projet socioéconomique mettant ensemble les jeunes
leaders des différentes composantes ethniques, sociales et politiques.
 La méconnaissance par la jeune génération des pactes et autres alliances
inter-ethniques, d’assistance mutuelle et le cousinage à plaisanterie entre
communautés qui fortifiaient la coexistence pacifique.
La méconnaissance des lois par les populations (les femmes, les jeunes,
les leaders communautaires et religieux, etc.) par certains responsable
chargés de l’application de la loi.

Analyse des parties prenantes

Les parties prenantes sont à deux (2) niveaux : I) niveau institutionnel et II)
niveau des acteurs animant la vie communautaire.

I) Au niveau institutionnel
Il y existe 2 catégories d’acteurs institutionnels : a) les structures déconcentrées
et décentralisées de l’Etat et, b) les Infrastructures Sociales de Paix (ISP).

a) Les structures déconcentrées et décentralisées, sont incarnées par les


autorités administratives et locales (gouverneur, préfets, sous-préfets,
maire chef de quartiers et autorités judiciaires)
Malgré des efforts fournis par les partenaires au développement, la région de la
Guinée Forestière reste marquée par des tensions sociopolitiques récurrentes
et intercommunautaires caractérisées par des violences à l’extrême surtout lors
des échéances électorales (Avant Pendant et Après les scrutins). Ces tensions
se matérialisent par une crise de confiance entre les autorités administratives
(Gouverneurs et Préfets, les Sous-Préfets) et/ou celles locales (maires et chefs
de quartiers) et les populations. Ces autorités ont un rôle dans l’application de
la loi pour résoudre les conflits dans la zone, mais se livrent parfois à des prises
de position partisanes qui alimentent les affrontements des populations à la
base.

Pourtant, les agents des services déconcentrées et décentralisées devraient


jouer un rôle régulateur dans la prévention et la gestion des conflits pour le
maintien de la cohésion sociale. Ces gens de l’Etat, au niveau déconcentré
constituent la cheville ouvrière dans la mise en œuvre de la politique du
gouvernement dans leurs circonscriptions géographiques. A ce titre, ils
devraient idéalement, agir en toute impartialité pour permettre aux différentes
composantes des communautés de se reconnaître dans le processus de
développement, de résolution des conflits et de consolidation de la paix.
Malheureusement, les agissements de certains cadres à trouvent les jeunes
leaders.

Par ailleurs de nombreux dysfonctionnements de l’appareil judiciaire sont entre-


autres dus à la méconnaissance et à la faible application de certaines
dispositions de la législation pénal relatives à la lutte contre les violences
comme les violences des Forces de défense et de sécurité les Violences
Basées sur le Genre ( VBG) néfastes à la paix et à la coexistence pacifique.

b) Les Infrastructure sociales de la Paix (Conseils locaux de jeunes (CLJ) ;


Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD)/ ;
Réseau National des Communicateurs Traditionnels (RENACOT)
En guinée forestière, il existe plusieurs types d’infrastructures sociales de paix
(ISP), à caractère traditionnel ou modernes mises en place par des projets
et/où la société civile, avec notamment le soutien du PBF. Ces infrastructures
sont des cadres de dialogue et de concertation entre différents acteurs
impliqués dans la prévention des conflits et ont pour mission de :

 Prévenir, gérer et résoudre pacifiquement les différents conflit qui


surviennent dans les collectivités locales ;
 Etablir des espaces ou des cadres de dialogue et de concertation entre
les différents acteurs socio-politique, ou des parties en conflits en vue du
maintien d’un client de paix, de sécurité et de cohabitation pacifique dans
la localité à travers des action de sensibilisation, de médiation ou de
plaidoyer ;*
 Renforcer le climat de paix, de sécurité et de confiance entre les
différentes entités sociales de la région.
Au titre des Initiatives sociale de paix, (ISP) existantes dans la région, on peut
citer : la Synergie Communale des Acteurs de paix (SYCAP) et Synergie
Préfectorale des Acteurs de la plais (SYPAP), Synergie Régionale d’Acteurs de
Paix ; les Conseils locaux de jeunes (CLJ)/ Les Conseils Locaux de Sécurité et
la prévention de la Délinquance (CLSPD)/ Le Réseau National des
Communicateurs Traditionnels (RENACOT)

Malgré l’existence de ces ISP (en dehors des CLJ) qui constituent des
opportunités de promotion de la paix en Guinée Forestière, force est de
constater que les jeunes leaders communautaire sont peu représentés dans la
quasi-totalité de ces structures et moins impliqués dans leurs interventions.
Aussi, la sous-représentativité des jeunes femmes et le déficit de l’approche
inclusive dans l’animation de ces infrastructures sont à corriger à travers
l’élargissement de leurs spectres en direction de toutes les composantes de la
communauté y compris les jeunes femmes leaders

II) Au niveau des acteurs animant la vie communautaire


Les jeunes leaders communautaires (jeunes filles, jeunes Ex Kaleya, jeunes
exerçants les petits métiers les jeunes migrants de retour, les jeunes activistes
des mouvements sociopolitiques), représentant des acteurs majeurs dans
l’animation de la vie communautaire. Ils sont généralement âgés de 78 à 35
ans, scolarisés, déscolarises et non scolarisés. Ils sont considérés ^la fois
acteurs et victimes des conflits en Guinée Forestière.*

Dans cette région, les jeunes représentent une frange importante de la


population (31,8% selon le RGPH3/2014). On constate que bon nombre parmi
eux ont un leadership reconnu au sein de leur communauté d’origine. Fort
malheureusement, le constat révèle que nombreux parmi eux sont assujettis à
des manipulations par des acteurs sociopolitiques «entrepreneurs de la
violence ». Ces derniers conflits de la dynamique solitaire des jeunes influencés
par les considérations ethniques et politiques, exacerbée par un déficit
d’organisation (entre jeunes leaders des différentes composantes politique et
ethnique d’une même communauté), pour effriter le tissu social et attiser les
tensions communautaire. Cette situation fait de ces jeunes des acteurs et des
vecteurs de conflits intercommunautaires, en témoignent les violences
survenues après les élections du double scrutin référendaire et législatif de
mars 2020. Dès lors, il s’avère urgent d’entreprendre des action idoines et
appropriées en leur direction en vue de rompre avec le cycle d »e violence dans
cette région, la plus fragile du pays.

Toutefois, il faut souligner que certains parmi ces jeunes ciblés, ont bénéficiés
des soutiens multiformes (formation en civisme et citoyenneté et leadership
transformationnel) à la suite d’initiatives antérieures de consolidation de la paix
dans la région. Ces derniers pourront être utilisés comme des modèles (leaders
communautaires) qui seront mis à contribution dans le cadre de la
transformation positive de leurs pairs non touchés à l’époque.

- Les jeunes filles leaders


De nos jours, on note une présence des filles et de femmes dans l’animation de
la vie sociale et politique dans la région forestière. Considérées comme mère,
filles et épouses (baromètre de la société), elles jouent des rôles divers dans la
régulation de la vie en socio-politique au sein des communautés.

L’émergence d’association (formelles ou non formelles) influentes de filles et


femme dénote l’intérêt que cette couche sociale accorde à la protection de la
junte féminine sur les questions relatives aux droits de l’homme, de prévention
parmi cette catégorie, bon nombres de femmes sont non scolarisées et
déscolarisées pourtant leaders au sein de leurs communautés et sont moins
présentes dans les cadres de concertation donc laissées pour compte et
victimes de violences.

- Les jeunes Ex Kaleya


Ce sont des jeunes qui ont été recrutés en 2009 d’une manière irrégulière dans
l’armée Guinéenne sous la transition militaire. Le recrutement avait concerné
des jeunes majoritairement (1830 jeunes) issus de la région de la Guinée
Forestière. en 2010 ; les autorités nationales ont décidé d’exclure ces jeunes
dans l’armée en dénonçant leurs conditions d’enrôlement, qui selon elle,
s’étaient opéré sur une base ethnique et communautaire.

Grâce aux interventions des précédents projets financés par le PBF ainsi que
d’autres partenaires au développement, plusieurs de ces jeunes (903 jeunes
filles et garçons) âgés environ 28 ans à 35 ans sont maintenant des leaders
communautaires dons les capacités ont été renforcées en leadership
transformationnel, devenant ainsi de potentiels acteurs et des vecteurs de paix
et de cohésion sociale.

- Les jeunes exerçant des petits métiers (conducteurs de taxi moto,


apprentis de véhicules de transport, marchands ambulants, etc.)
Ces jeunes d’une vulnérabilité accrue évoluant dans des métiers informels et
précaires sont généralement sujets aux manipulations politiques et sociales.
Plusieurs d’entre eux sont habituellement des consommateurs des substances
psychoactives, comme tels, ils sont des acteurs de violences lors des
évènements de revendication et de manifestations politique. Le constat est que
ces jeunes opérant généralement le long des axes routières en mieux
populaires urbains et péri-urbains de N’Zérékoré centre et ses préfectures de la
région, constituent un réservoir important de jeunes vulnérables exposés à la
manipulation des leaders politiques lors des manifestations. Une intervention
ciblée et efficace à travers ce présent projet pourrait transforme positivement
ces jeunes et les orienter vers les activités génératrices de revenus pouvant
créer ainsi un effet d’entrainement en terme de participation à la prévention et la
consolidation de la paix pour les autres jeunes.

- Les jeunes migrants de retour


De janvier 2017 à nos jours, plus de 4.500 jeunes migrants (jeunes filles et
jeunes femmes) de retour ont été recensés en Guinée Forestière. Ces jeunes
(hommes et femmes) qui ont été souvent victimes d’exactions, de pratiques
dégradantes et inhumaines lors de leurs parcours migratoires, reviennent avec
un sentiment d’abandon de la part de leurs gouvernements et sont disposés à
tout moment de prendre part aux différentes manifestations initiées dans leurs
localités.

Certaines initiatives ; comme l’assistance à la réintégration socioéconomique


durable des migrants de retour financé par le Fonds Judiciaires de l’Union
Européenne (EUTF) « solution, soutient et sécurité durable » avec le fonds de
Développement International de la Grande Bretagne (DFID), sont en cour pour
assurer leurs réintégration / insertion socioprofessionnelle. Il urge d’apporter
d’autres appuis complémentaire pour réussir à les transformer positivement en
acteurs de paix et de développement

- Les jeunes activistes des mouvements socio-politiques


Dans l’espace socio-politique actuel de la Guinée en général et de la guinée
forestière en particulier, il est à noter l’émergence d’une nouvelle génération de
jeunes activistes. Certains parmi eux sont sont membre des organisations de la
société civile et d’autres des parties politiques. Ils ont une influence, positive
et /ou négative, en milieu communautaire et dans l’écosystème numérique. Ces
jeunes constituent des acteurs majeurs dans l’animation de la vie sociale et
politique dans leurs sociétés. Il est important de noter que ces jeunes activistes
utilisent le Cyber espace en l’occurrence les réseaux sociaux pour produire et
diffuser des images, des messages et des vidéo qui échappent à tout contrôle
et qui portent atteinte gravement à l’unité, à la cohésion sociale et aux droits de
l’homme

a) Alignement aux cadres stratégiques du Gouvernement et des


Nations Unies et appropriation nationale
Ce projet s’aligne sur les priorités nationales dans le cadre de la promotion de
la bonne gouvernance au service du développement durable conformément au
pilier I du Plan Nationale de Développement Economique et Social de la Guinée
(PNDES 2016 – 2020). Il contribue à la mise en œuvre de la stratégie nationale
de prévention, de gestion des conflits et de renforcement de la citoyenneté,
d’une part et s’articule aussi à la politique nationale des droit de l’Homme,
adoptées en 2018

En ce qui concerne le cadre stratégique des Nation Unies en Guinée, le projet


s’adosse à UNDAF à travers l’effet I « D’ici 2022, les institutions nationales au
niveau central décentralisé déconcentre, assurent et garantissent de manière
inclusive, l’Etat de droit, la démocratie, la sécurité, la paix sociale et une
gouvernance institutionnelle performante conformément aux principes des
droits de l’homme »

En outre, ce projet s’inscrit en droite ligne avec la conclusion, recommandation


de l’analyse participative des conflits réalisée, en Guinée en 2017, précédée
par des consultations menée dans chacune des régions dons la guinée
forestière.

b) Combler des lacunes stratégiques et financière et complément des


interventions antérieures du PBF
Ces cinq dernières années, on assiste à une recrudescence des conflits en
Guinée forestière qui a été fortement impactées par les conséquences des
guerres qu’ont connu le Libéria, la cote d’Ivoire, et la sierra Léone ce qui a
amené le gouvernement guinéen et les bailleurs de fonds à apporter des
interventions urgentes pour la stabilité de cette région.

Toutefois, force est de constater que les besoins en termes de consolidations


de la paix et de cohésion sociale restent énorme d’autant plus que les actions
antérieures n’ont pu apporter de manières holistiques des solutions aux causes
profondes aux conflits dans cette zone.

C’est dans ce cadre que le gouvernement à adopté en 2018, une stratégie de


prévention des conflits et de renforcement de la citoyenneté en guinée
précédée d’une analyse des conflits réalisés en 2017. Ce document est assorti
de 8 objectifs stratégiques.

Depuis l’élaboration ce de cadre stratégique, il ressort de différentes analyses


et d’échanges avec les acteurs (communautés, gouvernement, partenaires) une
faible opérationnalisation de ces différents objectifs dont principalement :

i- Faire contribuer les jeunes aux espaces de dialogue et d’échange


socio-politiques
ii- Renforcer la culture de paix et une citoyenneté responsable qui
constitue des gaps stratégique à combler en vue d’apporter une
contribution substantielle dans le cadre de la consolidation de la paix
dans la région
Compte tenu du contexte susmentionné et de l’analyse participative des
conflits réalisés en 2017, il s’avère nécessaires de renforcer les interventions
dans cette région.
Ainsi, ce projet ci contribuera à transformer les jeunes acteurs de conflits en
vecteurs « champion de la paix » à travers les actions concertées en mettant
les jeunes leaders aux cœurs du processus de renforcement de la cohésion
sociale et la consolidation de la paix. Ceci facilitera les processus de
dialogue, et inspirera d’autres jeunes à s’engager civiquement à travers le
dialogue

L’approche concertée d’appropriation des mécanismes sociaux de résolution


des conflits impliquant les jeunes leaders des différentes catégories socio-
politiques et ethniques dans la prévention et la résolution des conflits
constituent l’aspect innovant et urgent de ce projet.

Pour ce faire cette intervention offrira l’opportunité aux jeunes leaders de


chaque communauté de se parler et apporter des pistes de solutions aux
causes de violences au sein de leur communauté et de développer des
initiatives pour renforcer la cohésion sociale.

C’est dans cette optique qu’une série de séance de sensibilisation à


travers les ateliers de renforcement de capacités à l’endroit des groupes
cibles, notamment des jeunes femmes et filles ainsi que les leaders
communautaires femmes a été initiée par l’équipe du projet et confié au
consortium composé de l’ONG Espace Femme-Enfant et Club de Jeunes
Filles Leaders de Guinée

II- Rappel des objectifs :

I. Objectifs
La présente activité vise à sensibiliser les membres des structures
communautaires (y compris celles des jeunes filles sur l’implication des jeunes
femmes et hommes dans le processus de prévention et de gestion des conflits et
la prise de décision basées sur les droits de l’homme.

De façon spécifique, il s’agira de :

 Renforcer les capacités des jeunes acteurs locaux (filles, femmes,


hommes) à prévenir les discours et attitudes basées sur l’exclusion et la
violence ;
 Renforcer les capacités des structures de jeunesse pour la résolution
pacifique des conflits ;
 Organiser des causeries éducatives avec les organisations des femmes et
filles sur la prévention des conflits, la consolidation de la paix et les droits
de l’homme.
 Véhiculer des messages de sensibilisation pour le vivre ensemble à travers
les médias.

III- Résultats attendus :

A la suite de cette activité :

 Les capacités des jeunes acteurs locaux (filles, femmes, hommes) sont
renforcés pour prévenir les discours et attitudes basées sur l’exclusion et la
violence ;
 Les capacités des structures de jeunesse pour la résolution pacifique des
conflits sont renforcées ;
 14 séances de causeries éducatives avec les organisations des femmes et
filles sur la prévention des conflits, la consolidation de la paix et les droits
de l’homme sont réalisées.
 Les messages clés de sensibilisation pour le vivre ensemble à travers les
médias sont réalisés.

IV- Déroulement des activités

a- Prise de contact

La présente activité visait non seulement à informer les différentes autorités


administratives et locales des 14 localités par rapport aux activités à réaliser
dans leurs localités afin d’obtenir leur adhésion aux idéaux du projet, mais
également à identifier les agents animateurs et superviseurs des zones.

De façon spécifique, il s’agissait de :

 Informer les autorités des 14 localités ciblées par le projet


 Identifier 28 agents animateurs dont 2 par localité
 Identifier 6 superviseurs de zone dont 1 par préfecture
L’approche utilisée lors de cette prise de contact et identification des agents
était du type participatif en impliquant toutes les couches juvéniles dans le
processus sans aucune distinction.

Une politique à l’amont fut élaborée et elle visait à avoir non seulement une
équipe mixte en terme de genre mais aussi et termes de tendances ethniques.
Une équipe de deux agents du consortium Espace Femme-Enfant et CJFLG
s’est rendu dans les quatorze zones (14) ciblées par le projet.
Le calendrier suivant a été élaboré à cet effet.

Jour Dates Zones Responsables


J1 06/10/2021 Guéckédou Agents consortium
J2 07/10/2021 Macenta Agents consortium
J3 08/10/2021 Kobéla Agents consortium
J4 09/10/2021 Bounouma Agents consortium
J5 10/10/2021 Boola Agents consortium
J6 11/10/2021 Moussadou Agents consortium
J7 12/10/2021 Beyla Agents consortium
J8 13/10/2021 Péla Agents consortium
J9 14/10/2021 Yomou Agents consortium
J10 15/10/2021 Bowé Agents consortium
J11 16/10/2021 Lola Agents consortium
J12 17/10/2021 Guéasso Agents consortium
J13 18/10/2021 Gama Bérèma Agents consortium
J14 19/10/2021 N’zérékoré Agents consortium

Résultats obtenus

 Les autorités des 14 localités adhèrent à l’idée du projet et s’engagent


pour la réussite des activités du projet
 6 superviseurs dont 1 par préfecture sont identifiés
 28 agents animateurs sont identifiés
 Un chronogramme de la ténue de l’atelier de renforcement de capacités
est partagé avec les agents ciblées.

b- Réunion d'orientation et d'harmonisation des messages clés de


sensibilisation

Cette activité a été réalisée le 21 octobre 2021 sous l'appui technique de l'ONG
ATUJG. Elle avait pour but non seulement d'exposer les résultats de
l'identification des structures (ISP) évoluant dans chaque localité mais aussi et
surtout harmoniser les messages de sensibilisation qui seront véhiculé à travers
les masses médias.
A cette occasion, un TDR pour la réalisation des émissions interactives à été
élaborée.
Il est à signaler que le script pour spot fut validé.
Résultats obtenus
 Le rapport (prise de contact avec les autorités et identification des agents
animateurs et superviseurs) a été validé et partagé
 Un terme de référence (TDR) pour la réalisation des émissions
interactives a été élaboré et validée.
 Le script des spots à diffuser dans les radios a été rédigé.

c- Renforcement des capacités des structures de jeunes (femmes, filles et


hommes) sur la prévention des conflits, consolidation de la paix et les
droits de l’homme dans la commune urbaine de N’zérékoré.

Cette activité consistait à renforcer les capacités des agents


animateurs/superviseurs sur les techniques de sensibilisation avec des
approches plus innovantes pour une meilleure implication de toutes les
composantes sociales et plus principalement les jeunes sur la gouvernance
locale, la gestion et la prévention des conflits.

Spécifiquement, il s’agissait de :


 Renforcer les capacités de 34 Animateurs/Superviseurs sur les
techniques de sensibilisation sur le terrain (Animation communautaire);
 Promouvoir la participation de la couche juvénile avec une forte
implication des femmes dans la gouvernance locale ;
 Outiller 34 Animateurs/Superviseurs sur les attitudes/comportement et
qualité d’un animateur ;
 Orienter 34 Animateurs/Superviseurs (agents) sur la réalisation d’une
animation communautaire et les conduites à tenir.

Méthodologie :
Pour l’atteinte des objectifs de l’atelier, la méthodologie participative basée sur
l’andragogie a été utilisée, elle a intégré les méthodes, outils et techniques
d’animation d’un atelier de formation c'est-à-dire (l’interactivité entre les
formateurs et les participants et entre les participants eux-mêmes, l’utilisation
de la projection vidéo et des débats basés sur les questions/réponses, le
brainstorming, les discussions, les groupes de travail et les exercices
pratiques). Les papiers padex sur un chevalet ont servi au recueil des réponses
pendant les échanges et les supports (le manuel et le guide) ont permis
d’édifier les réponses des facilitateurs.

Compte tenu de la situation sanitaire du pays (Covid19, Marburg, et Ebola), le


respect des mesures barrières était de rigueurs (distanciation sociale, le port
des bavettes, le lavage systématique des mains).
Conformément à l'agenda, la formation a effectivement démarrée par
l'installation et présentation des participants dans la salle polyvalente de la
maison du paysan de Nzérékoré le 23 Octobre 2021. Sur les 34 invités, ils ont
tous répondus présents à la formation.

Résultats atteints
 Les capacités de 34 Animateurs/Superviseurs ont été renforcé sur les
techniques de sensibilisation sur le terrain (Animation communautaire);
 34 Animateurs/Superviseurs ont été outillé sur les attitudes/comportement et
qualité d’un animateur ;
 4 modules ont été déroulé sur la gestion pacifiques de conflits , les droits de
l’homme et les techniques d’animations sur le terrain

d- Organisation des causeries éducatives avec les organisations des


femmes et filles sur la prévention des conflits, la consolidation de la
paix et les droits de l’homme.

Suite à l’atelier de renforcement des capacités, les 28 animateurs et 6


superviseurs ont été déployés sur le terrain (dans leurs différentes localités)
dans le but de réaliser des activités de sensibilisation à travers de causeries
éducatives.
Un canevas de réalisation des sensibilisations a été établi et partagé. Ce
canevas prévoyait la réalisation d’au moins 4 séances par localité avec un
effectif minimum de 25 participants par séance.
Les groupements féminins d’intérêt économique (les tontines) et association de
jeunes hommes ont été particulièrement visées afin de leur passer des
messages de sensibilisation pour la prévention des conflits, la consolidation de
la paix et la protection des droits de l’homme.

Sensibilisation à travers les médias

Emissions interactives : Il s’agissait de réaliser des émissions interactives


radio dans chacune des préfectures sous projet.
Le TDR élaboré lors de la réunion de concertation et d’harmonisation des
messages clés de sensibilisation a servi de guide.
Faut-il noter que les émissions réalisées dans les localités ont tenu compte
non seulement de la langue du terroir mais également des réalités
conflictuelles de chaque localité.
Au total six (6) EIR ont été réalisées.
Production et diffusion de spots : Produit non seulement en Français
mais également dans les langues locales de la place (Français, Kpèlè, Konia,
Manon, Kissia, Loma), ces spots de courtes durées à travers lesquels les
jeunes s’engagent pour la préservation de la paix et le respect des droits de
l’homme ont été diffusé dans les radios de la place et ce, conformément aux
langues locales parlées dans la localité.
90 spots ont été diffusés sur les ondes des 6 radios implantées dans les
préfectures ciblées par le projet

Le tableau ci-dessous donne plus de détails sur les séances de sensibilisation


effectué dans les différentes localités.
Localités Séance 1 Séance 2 Séance 3 Séance 4 Séance 5 Totaux
H F T H F T H F T H F T H F T H F T
N’zérékoré CU 8 17 25 9 16 25 17 8 25 7 18 25 0 41 59 100
Kobéla 13 18 31 8 20 28 12 14 26 1 28 29 0 34 80 114
Bounouma 11 14 25 5 21 26 7 18 25 10 16 26 0 33 69 102
Guéckédou 10 20 30 7 27 34 23 6 29 4 24 28 0 44 77 121
Macenta 25 2 27 23 5 28 9 17 26 25 2 27 0 82 26 108
Beyla CU 12 14 26 18 8 26 3 23 26 0 25 25 1 15 16 34 85 119
Moussadou 16 9 25 10 16 26 8 20 28 18 7 25 0 52 52 104
Boola 19 8 27 10 15 25 18 9 27 9 16 25 10 5 15 66 53 119
Lola CU 6 28 34 12 14 26 6 25 31 18 8 26 14 18 32 56 93 149
Guéasso 6 20 26 14 11 25 3 21 24 7 12 19 2 19 21 32 83 115
Gama Berema 8 17 25 8 17 25 7 19 26 12 22 34 11 14 25 46 89 135
Yomou 3 18 21 15 15 30 8 14 22 9 13 22 0 35 60 95
Bowé 12 14 26 17 9 26 24 9 33 15 10 25 0 68 42 110
Péla 8 18 26 16 9 25 12 14 26 18 8 26 0 54 49 103
TOTAUX 677 917 1594
Pourcentage 42,48% 57,52
%

TABLEAU RECAPITULATIF DES ACTIVITES DE SENSIBILISATION DANS LES 14 LOCALITES


Résultats obtenus :
 61 Séances sensibilisations ont été réalisées sur le terrain
 1594 personnes ont été sensibilisées sur la prévention des conflits, la
consolidation de la paix et les droits de l’homme à travers les séances de
causeries éducatives.
 917 femmes / Filles ont été touchées lors des séances de sensibilisations
 57,52% des personnes touchées sont des femmes / filles

V- Facteurs de succès :
 L’implication effective des jeunes femmes et filles ainsi que les groupements
d’intérêt économique féminin, les sèrès dans les activités s’est avéré d’une
importance capitale dans la réussite des activités
 Les implications des autorités à tous les niveaux nous a permis d’avoir une
forte implication des jeunes
 L’appui technique des partenaires comme ATUJG a permis de surmonter
les quelques difficultés mineures rencontrées lors de l’exécution du projet.
-
VI- Difficultés :
- Retard dans l’obtention des fonds destinés à la mise en œuvre des activités

VII- Recommandations :
 Accompagner les ISP locales à travers des séances de formations sur la
gestion financières des associations.
 Appuyer les groupements de jeunes pour la mise en place des activités
génératrice de revenus.
 Renforcer des capacités des membres de l’ONG pour plus d’actions sur le
terrain.
VIII- Conclusion :
 En résumé, Il est à retenir que les activités se sont déroulées dans les
meilleures conditions et les jeunes ce sont fortement impliquer dans la
promotion de la paix durable en Guinée Forestière. Ensuite, les autorités ont
également veillé et accompagné le consortium dans la réalisation des
activités.
Sensibilisation avec les jeunes (femmes, filles et Hommes de Yomou

Intervention de Président des Jeunes de Yomou lors de la sensibilisation

M. GBamou, Chef de Quartier explique la portée de l’implication des jeunes dans le processus de
gestion pacifique des conflits
La Présidente des femmes de Bowé expliquent la partition des femmes dans le processus de consolidation de
la paix dans sa communauté
Les Animateurs de Bowé en mode sensibilisation
La réalisation des émissions interactives sur la paix et la cohésion sociale à Yomou , Guéckédou
Photo de famille après une séance de sensibilisation à Péla

Les image
Les im

Les images de l’atelier de renforcement de capacités des structures de jeunes sur la prévention et la gestion
pacifique des conflits
Les images de la réunion de d’harmonisation et validation des messages clés de sensibilisation

Les images de la réunion de d’harmonisation et validation des messages clés de sensibilisation

La Présidente du Consortium
Makan SOUMAORO

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