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1

INTRODUCTION GENERALE
2

« Depuis environ trois décennies, les dirigeants centrafricains ont brillé


par leur mal gouvernance. Cette situation a entrainé des troubles militaro-
politiques dont les premières victimes sont les jeunes. Les conflits armés
internes, les longues grèves, les coups d’Etat, les mutineries militaires et les
différentes manifestations ont provoqué et installé l’instabilité politique et
fragilisé la population de la République Centrafricaine.
La RCA est au centre de l’Afrique, mais totalement en dehors du monde.
Le monde change, progresse, s’améliore, mais en RCA L’éducation ne répond
pas à la norme. La corruption bat son plein, le système de santé n’est pas
efficace, la vie humaine est négligée, l’alimentation en quantité et en qualité est
insuffisante faute de moyen, au niveau familial les jeunes sont victimes de
violence et de maltraitance. Ils sont utilisés pour les intérêts égoïstes des adultes
ainsi que des hommes politiques. Et aucun d’entre ces hommes politiques n’est
entrain de combattre pour ces jeunes. Ils ont grandi en apprenant qu’ils
peuvent utiliser les armes, pratiquer le banditisme et les tueries pour exister ou
survivre1».

Depuis le changement politique qui est intervenu en République


Centrafricaine le 24 Mars 2013, la jeunesse Centrafricaine et particulièrement
celle de la commune de Bégoua est désespérée. Plusieurs micro entreprises et
sociétés privées ainsi que publiques avaient été pillées. Les répercussions socio-
économiques dans le pays se font déjà sentir et cela va avoir des impacts sur le
comportement des jeunes centrafricains en générale et en particulier ceux de la
commune de Bégoua. Ceux qui ont perdu leur emploi ou ceux qui ont des
difficultés à trouver un travail, risquent d’être mêlés à des affaires de drogue,
d’alcool, de criminalité et de braquages à main armée. On assiste à une
augmentation de la pauvreté au milieu de ces jeunes et de plus en plus ils sont
atteints de problème de santé psychique et intellectuelle.
1
Publication :UNHCR/F. lejeune/kaba, mes plaidoyers pour l’amélioration des conditions sociales en Centrafrique, 30 Juillet
2013.
3

La présente étude sur les impacts comportementaux liés au changement


politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse de Bégoua s’articule autour de trois
(03) parties.
- Dans la première partie, nous allons aborder le cadre théorique ;
- Ensuite la seconde partie sera consacrée à la méthodologie de la
recherche ;
- Enfin, nous clôturerons par la conclusion.
4

JUSTIFICATION DU CHOIX
ET INTERÊT DU SUJET
5

Pour François DEPELTEAU « le choix d’un sujet est un acte purement


subjectif. Il va de soi que ce choix se fasse en fonction de l’expérience passée et
de la personnalité du chercheur. Ce choix dépend énormément de
l’enseignement, de l’environnement social dans lequel évolue le chercheur 2 ».

Le choix du sujet intitulé : Les impacts comportementaux du changement


politique du 24 Mars 2013, sur la jeunesse Centrafricaine » se justifie par la
gravité exceptionnelle des événements qui ont suivi la prise du pouvoir. Les
éléments de la coalition Séléka qui ont fait leur entrée dans la ville de Bangui le
dimanche 24 Mars 2013, ont usé de la politique de la terre brulée telle qu’ils
l’ont appliquée dans toutes les préfectures, les sous-préfectures, les communes et
les villages où ils sont passés. Ceux-ci s’étaient mis à piller, à violer, à torturer, à
tuer sans aucun procès. Alors qu’auparavant, l’un des responsables de la
coalition SELEKA, avait annoncé avoir pris toutes les dispositions pratiques
pour éviter tout dégât matériel ou corporel. A l’arrivée, c’est un véritable plan de
destruction du pays qui a été mis à exécution comme si la République
Centrafricaine avait été balayée de la surface de la terre par un terrible ouragan
venant de Nord-est. Par conséquent, jusqu’à lors, partout se lit des traces de
pleurs sur des visages inquiets et ravagés par la détresse3.

Deux (02) intérêts nous motivent à choisir ce sujet à savoir : l’intérêt


personnel et l’intérêt scientifique.

2
F.DEPELTEAU, la démarche d’une recherche en sciences humaines, Québec, P.U.L, 2000, P.100.
3
http://ledemocrate.wifeo.com/ Jean-Paul Naïba, jeudi 11 Avril 2013, Michel Djotodja : A quand la fin de l’impunité ? : Le
signal fort que vient de lancer, le mardi 10 Avril 2013, le 1er Ministre, Mr Nicolas Tiangaye sur le plateau de France 24 après
sa rencontre avec Hélène le Gal, conseillère Afrique de l’E lysée, publication consultée le 26 Juillet 2013.
6

I.1. L’intérêt personnel

Notre sujet est le fruit d’un long questionnement et observation sur la vie
de la jeunesse Centrafricaine en générale et celle de la commune de Bégoua en
particulier. Depuis le 24 Mars, nous avons constaté un changement conséquent
de comportement chez la jeunesse de Bégoua, au cours de nos divers échanges.
Elle présente des troubles de comportement qui mettent à mal son adaptation à
la vie sociale. La jeunesse a commis des atrocités dans la communauté pour se
venger et en retour, elle à besoin d’une aide psychologique, sociale et
économique.
Comme palliatif à cette situation, il est à noter que le comportement
agressif est nouveau dans la culture centrafricaine. Aujourd’hui le constat est
que, cette jeunesse est déroutée de sa culture, celle de l’unité, de la dignité en
considération envers l’autre. On assiste désespérément à la souffrance de la
population, souffrance devenue difficile à surmonter.
Les attaques délibérées contre les civils, les attaques frappantes sans
discrimination, le déplacement forcé de ces jeunes vers les différents sites de la
capitale, d’autres qui comme réfugiés dans les pays limitrophes. Certains,
inconscients de l’avenir de leur pays et de leur vie, se sont livrés à des pillages,
des braquages et à des actes de vengeance en représailles pour certains de leurs
parents tués ou de leurs biens saccagés et pillés.
Ce phénomène nous interpelle en tant que futur travailleur social, afin de
nous impliquer pour contribuer à la réinsertion de ces jeunes (cas sociaux) dans
la société.
En outre l’Administration Universitaire a institué parmi les activités
pédagogiques de la Faculté des Sciences de la Santé, et notamment du
département des filières Sociales (TSSS) la rédaction d’un mémoire de fin de
formation. C’est dans ce contexte que notre thème sur « Les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
Centrafricaine, Cas de Bégoua », nous intéresse, car cette jeunesse de la
7

commune de Bégoua fait partie des localités Centrafricains


les plus impactées par cette crise.

I.2. Intérêt scientifique

Notre motivation dans cette recherche est d’apporter un éclairage


théorique sur le comportement des jeunes Centrafricains en générale et en
particulier, la jeunesse de la commune de Bégoua suite à l’évènement, afin de
mieux comprendre et d’y apporter des solutions.

La justification du choix et intérêt du sujet étant précisé, il convient de


déterminer son champ.

II. Délimitation du champ d’étude

En ce qui concerne notre étude, il s’agit des jeunes garçons et filles de 18


à 30 ans au plus en général et en particulier ceux de la commune de Bégoua.

II. Délimitation spatiale

La commune de Bégoua est située à 10 Km au Nord Ouest de Bangui la


capitale. Elle est à cheval sur les routes nationales n°1 et n°2 (Bangui-Boali) et
(Bangui-Damara).
Tenant compte de l’article 2 du décret portant l’établissement des limites.
Elle couvre une superficie de 844 km2 et d’environ 118.872 habitants soit
141 habitants au km2.
- A l’Est Bangui la Capitale : par le pont NGONGONO-GOBONGO ;
- A l’Ouest : la Sous-préfecture de BOALI-BOUBOUÏ ;
- Au Nord : la Sous Préfecture de DAMARA (NGUERENGOU-PONT) ;
- Au Sud : la sous préfecture de BIMBO (KOKORO)4.

4
Source : enquête sur le terrain, Mairie de Bégoua.
8

II.2 Délimitation sociologique


Cette étude est consacrée uniquement à la commune de Bégoua visant les
jeunes filles et garçons (élèves, étudiants, chômeurs, commerçants,
fonctionnaires, cultivateurs etc…).
De ce qui précède, une définition des concepts facilite la compréhension
de l’étude.
III. Définition des Concepts

Les concepts qui nécessitent une clarification sont entre autres : les
concepts d’Impact (A), de Comportement (B), de Changement (C), de la
Politique (D), de la Jeunesse (E).

A)Impact
Le concept d’impact provient selon le dictionnaire étymologiquement, du
latin impacto (« choc, rupture »), impactum, supin de impigere (« frapper contre,
jeter contre, heurter » )5. Selon A.REY et REY-DEBOVE : C’est l’effet d’une
action6.
Usuellement, impact est défini comme un résultat négatif qui agit sur le
comportement de la jeunesse de Bégoua suite au changement politique du 24
Mars 20137.

B). Comportement
Etymologiquement le comportement est un nom commun masculin il
désigne une manière de se comporter ; attitude8.
Pour la Sociologie le terme « comportement » désigne les actions d’un
être vivant. Il a été introduit en psychologie française en 1908 par Henri
PIERON comme équivalent Français et l’Anglais, Américain Behavior. On
l’utilise notamment en ethnologie (humaine et animale) ou en psychologie

5
cf. : toute partie de cet article est extrait du Dictionnaire de l’Académie Française, huitième éditions, 1932-1935
(Changement archive) fr.wiktionary.org/wiki/impact.
6
Cf. : Nouvelle édition, dictionnaire LE ROBERT, 107, av Parmentier, paris 1977, p.65.
7
Définition contextuelle du sujet.
8
Cf. : Dictionnaire le ROBERT p.315.
9

scientifique. Il peut aussi être pris comme équivalent de conduite dans


l’approche psychanalytique9.
Dans le contexte de notre étude, le comportement est la manière d’être,
d’agir ou de réagir, attitude, conduite, des jeunes de Bégoua.

C). Le Changement

Etymologiquement le changement est un mot masculin ; action de changer


ou résultat d’une action10.
Max comparait le changement d’ère historique à une succession civile, les
temps nouveaux héritent de l’acquisition antérieure11.
Pour la sociologie, le changement est toute transformation observable
dans le temps, qui affecte, d’une manière qui ne soit pas que provisoire ou
éphémère, la structure ou le fonctionnement de l’organisation d’une collectivité
donnée et modifie le cours de son histoire12.
Usuellement le changement ici, est l’action, le fait de changer, de
modifier, le passage d’un pouvoir à un autre.

D). La politique
Etymologiquement, la politique vient du grec politikos, de la cité. La
politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d’une communauté ou
d’un Etat. Elle signifie manière de diriger les affaires d’un Etat, ensemble des
affaires d’un Etat, manière d’agir, de conduire une affaire qui est relative à
l’organisation et au gouvernement des affaires publiques13.
Pour M.th.join-Lambert, la politique sociale est une invention nécessaire
pour rendre gouvernable une société organisée autour des principes de
solidarité ; elle constitue un ensemble d’actions mises en œuvre progressivement

9
Cf : www .ask.com / dictionnaire + sociologique.
10
Cf : Dictionnaire de l’Académie Française, huitième éditions, 1932-1935 (Changement archive).
11
Cf : Georges Sorel, réflexions sur la violence chap II, les préjugés contre la violence, 1908.
12
Cf. : www .ask.com / dictionnaire + sociologique.
13
Cf. : toupie.www.org dictionnaire ; pluri dictionnaire P. 1082.
10

de vie, d’abord des ouvriers puis des salariés et éviter les explosions sociales, la
désagrégation des liens sociaux.
Usuellement c’est l’ensemble des options prises collectivement ou
individuellement par les gouvernants d’un Etat, dans quelques domaines que
s’exercent les autorités.

E). Jeunesse
Etymologiquement, la jeunesse (de jeune) féminin, une partie de la vie
qui est entre l’enfance et l’âge viril, adolescence.14
Dans le dictionnaire Larousse, la jeunesse : nom féminin, période de la vie
humaine comprise entre l’enfance et l’âge mûr15.
Pour la statistique de l’INSEE*, la jeunesse est une classe d’âge. Elle
réunit une population mineure de moins de 18 ans, et majeure. Généralement, y
sont incluses les personnes allant de quinze (15) à vingt quatre (24) ans,
notamment les étudiants et les jeunes en difficultés d’insertion 16.
Usuellement la jeunesse représente les garçons et les filles de Bégoua
dont l’âge va de 18 à 30 ans tout au plus.

14
Cf. : toute partie de cet article est extrait du Dictionnaire de l’Académie Française, huitième éditions, 1932-1935.
15
Cf. : robert p.1047.
16
www.larousse. Fr/dictionnaires/français/jeunesse/44887.
11

IV. OBJECTIF DE RECHERCHE

En vue de réaliser ce travail, nous nous somme fixée un (1) Objectif


principal et deux (02) objectifs spécifiques.

VI.1. Objectif Principal

 Montrer les impacts comportementaux du changement politique du 24


Mars 2013 sur la jeunesse Centrafricaine. (Cas de la jeunesse de
Bégoua).

1.2 Objectifs spécifiques

Nos objectifs spécifiques Visent à :

 Enumérer les facteurs ayant favorisé les impacts comportementaux du


changement politique du 24 Mars 2013 sur le la jeunesse Centrafricaine.
(Cas de la jeunesse de Bégoua).
 Proposer des stratégies visant à réduire ces impacts comportementaux
liés au changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
Centrafricaine. (Cas de la jeunesse de Bégoua).
12

VI.2. Problématique

Dans le monde en générale, et particulièrement en Afrique la jeunesse est


considérée comme l’une des couches les plus vulnérables de la population
pourtant cette jeunesse occupe une place très indispensable dans la société. Elle
est le pilier, courageux et valide. Elle devrait bénéficier d’un meilleur
encadrement afin de favoriser le développement du pays, car elle a l’habileté
pour les travaux qui ont besoin de la force physique tel que : les constructions
des routes, des bâtiments, les travaux dans les usines, le sport, l’armée etc.., elle
porte le flambeau du pays.
Une jeunesse bien qualifiée et organisée d’un pays fait deviner le futur de
cette société à travers le comportement que cette jeunesse affiche. Mais le
paradoxe est que cette jeunesse est considérée comme « une génération
sacrifiée »17.
Nous nous posons la question de savoir face à la manière dont cette
jeunesse est caractérisée aujourd’hui par le comportement irresponsable, que va
devenir l’Afrique en général et particulièrement la RCA de demain ?
En République Centrafricaine, la crise militaro-politique du 24 Mars
2013, a totalement modifié le comportement des jeunes sur le plan éducatif,
économique, physique et moral. Cette crise a crée des nouvelles conditions de
vie très difficile dans les seize (16) préfectures, ainsi que dans les différents
arrondissements et quartiers de Bangui.
Ce changement à instauré le chômage, crée la famine, la pauvreté,
entrainé des maladies, le manque d’emploi etc. L’absence de maisons des
jeunes pour les conscientiser, a conduit ces derniers à la consommation de la
drogue, aux actes de braquages, de pillages, de destruction des biens
immobiliers des particuliers, des églises et des mosquées dont même les toitures
sont enlevées, les cadres des maisons et les briques démolis et vendus aux
abords des routes.
17
: Qui parle d’une jeunesse abandonnée, mal encadrée sur tout plan, Tidiane Diakité, L’Afrique malade d’elle-même,
édition KARTHALA, 1986, chapitre 8, page107, 159 pages.
13

Certains Jeunes attendent toujours le moment opportun pour user des


comportements désagréables, en vue de s’enrichir, tandis que le pays s’enfonce
davantage par ces comportements odieux.
Pour mieux cerner notre étude, quelques questions méritent d’être posées.

VI.3. Questions de Recherche

Nous allons nous articuler autour d’une (1) question principale, et


deux (02) questions secondaires.

3.1 Question Principale

 Comment les impacts comportementaux du changement politique du


24 Mars 2013 se répercutent-ils sur la jeunesse Centrafricaine, cas de
Béguoa ?
3.2. Questions Secondaires

 Quels sont les facteurs ayant favorisé les impacts comportementaux


du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse Centrafricaine, cas
de Bégoua.

 Quelles stratégies peut-on proposer en vue de réduire les impacts


comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
Centrafricaine, en générale et en particulière celle de Béguoa.
14

VI.4. Hypothèses

Notre travail de recherche va s’articuler autour d’une (01) hypothèse


principale et deux (02) hypothèses spécifiques.

4.1. Hypothèse principale

 Le changement politique du 24 Mars 2013 a favorisé les pillages, la


destruction des infrastructures publiques et privées, les exactions, la torture
sans distinction par la jeunesse Centrafricaine, cas de Bégoua.

4.1.2. Hypothèses spécifiques

 Les facteurs politiques, facteurs sociaux économiques, facteurs


culturels tel que l’échec de la démocratie, la pauvreté, le manque d’intérêt
des jeunes dans le pays, la religion constituent les déterminants des impacts
comportementaux de changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
Centrafricaine, en générale et en particulier celle de Bégoua).

 Les stratégies à mener consistent à désarmer les milices, à réviser les


législations sur l’accès aux armes, aux modalités du recrutement des forces
de l’ordre dans les institutions de défense et de sécurité de l’Etat à renforcer
la sécurisation des frontières, créer des entreprises et des structures tant
publiques que privées aux fins d’employer les jeunes.
15

DEUXIEME PARTIE

CADRE METHODOLOGIQUE

I. HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE BEGOUA


16

La commune de Bégoua étant dans le district de Bimbo, était autrefois


appelé la collectivité rurale dans le M.POKO avec pour chef lieu Bégoua. Elle a
été créée bien avant l’indépendance par le décret N°39/145 du 12 Novembre
1959 portant création des deux collectivités rurales parmi lesquelles celle de
Bégoua.
Cette collectivité rural a fonctionné séparément jusqu’en 1978, où le
décret impérial N°78/329 du 18 juillet vint les unifiait.
De nos jours, l’accroissement démographique de la population a contribué
au développement harmonieux de la commune de MPOKO, chef lieu Bégoua.
Grâce au concours de la première dame de Centrafrique, Madame
Monique BOZIZE Honorable député de Bimbo II, son excellence François
BOZIZE YANGOUVOUNDA Président de la République, Chef de l’Etat, par le
décret N°39.426 du 28 Décembre 2009 rétablit l’autonomie de la commune de
MPOKO chef lieu Bégoua18.

I.1. Présentation de la commune de Bégoua


La commune de Bégoua constitue quatorze (14) groupements pour cent
vingt huit (128) chef de quartiers. Un centre d’attraction de départ, de part sa
situation géographique, elle est l’une des communes prospère de la sous
préfecture de Bimbo en particulier et celle de l’Ombélla-Mpoko en général.
La population laboureuse de Bégoua pratique essentiellement les cultures
vivrières de base (manioc mais, riz l’arachide, la culture maréchale). La culture
vivrière se commercialise sans cesse sur toute l’étendu de la commune sans tenir
compte de la période.
La commune de Bégoua renferme une mosaïque d’ethnie (Ali, Ngbaka,
Ngbaka-Mandja, Gbanou, Gbaya, Banda, Zandé, Foulbés, Peulh, les Tchadiens),
les différentes confessions religieuses (les Catholiques, les Protestants, l’Islam).
La plupart des habitants exercent des petits commerces.

18
Source : enquête sur le terrain, document archive de la Mairie de Bégoua.
17

Le marché à bétaille, l’abattoir de Ngola et des viandes boucanées


ravitaillent la commune et la capitale. De nombreux bus et Taxis relient la
commune à la capitale, tandis que les taxis courses et taxis motos font les relais
entre les recoins. Ceux-ci exercent leurs commerces et font aussi la beauté de la
commune19.

I.2. Méthode d’analyse

Dans le cadre de notre sujet, nous optons pour la méthode historique, c’est
une méthode qui met l’accent sur l’histoire ou la genèse des faits , les faits ici, ce
sont les impacts du changement politique du 24 mars 2013, qui nous obligent à
faire une étude rétrospective. Ils nous interpellent à connaître et à parler de la
crise et de la mutation politique durant les cinq décennies en République
Centrafricaine. Nous verrons comment ces changements politiques ont
commencé pour ensuite se répercuter aujourd’hui dans la société Centrafricaine
particulièrement dans le milieu jeune.
Cette méthode nous à permis de comprendre l’origine et la négativité de
ces changements politiques à répétition sur le comportement de la jeunesse
centrafricaine en général et en particulier celles de Bégoua.

I.3. Techniques de collecte des données

19
Idem.
18

Dans le cadre de notre travail, nous avons fait usage de la pré enquête.
Elle nous a permis de nous présenter aux autorités et aux différentes catégories
de personnes qui constituent l’univers de notre enquête où la population cible
qui sont les jeunes garçons et filles de Bégoua. Elle s’est déroulée du 29
septembre au 20 Octobre 2014. Nous avons usé aussi des techniques
d’observations direct et indirect ;
Le guide d’entretien qui nous a permis de collecter les informations
auprès des autorités, des responsables de la jeunesse de Bégoua ;
Le questionnaire, nous a aidé à recueillir les informations auprès des
enquêtées sur les comportements que les jeunes affichent suite au changement
politique du 24 Mars 2013. Notre questionnaire comporte des questions fermées
et des questions ouvertes, également la recherche documentaire et
l’échantillonnage nous a été très indispensable dans ce travail.

I.4. L’échantillonnage

L’échantillonnage est définie par un nombre limité d’individu tirés de la


population de base et qui sont sensé détenir les informations nécessaires sur le
reste de la population.

Nous avons choisi comme technique, l’échantillonnage par quota, étant


donné que nous ne disposons pas d’une base de sondage indiquant le nombre
exact des jeunes sur lesquels le changement politique du 24 Mars 2013 a eu des
impacts sur leur comportement. Nous avons fixé 1000 unités dont 400 filles soit
16% et 600 garçons soit 36% considérés comme notre échantillon. Il faut
ajouter à cela une autorité et un Président des jeunes de la commune de Bégoua.

I.5. Limites de la recherche et les difficultés rencontrées


19

Nous avons rencontré des difficultés matérielles et financières durant le


déroulement de ce travail, qui nous ont empêchés de trouver des documents
traitant de notre sujet dans les différentes bibliothèques, dans les archives des
ministères suite à la destruction des institutions administratives de Bangui et des
provinces. Aussi la peur se lit encore au milieu de la population, caractérisée par
méfiance et l’hésitation qui s’est fait sentir lors des entretiens.

I.6. Les Recherches Documentaires

Pour mieux aboutir dans notre travail de recherche et avoir le résultat


escompté, nous avons fait recours à la recherche documentaire pour acquérir des
connaissances de base du travail à réaliser. Elle nous a parue très indispensable
et très utile dans l’élaboration des résumées qui suivent ;

CHAP.I. L’HISTORIQUE DE LA COALITION SELEKA


20

Le Nord-Ouest de la République Centrafricaine est une région à forte


densité démographique qui abrite un million (1) des quatre million deux cent
seize milles six cent soixante six (4.216.666) habitants que compte la
République Centrafricaine. Cette région a souvent abrité des bases de rebellions.
C’est dans cette zone que François Bozizé a construit sa rébellion pour, enfin,
renverser le pouvoir de Bangui en 200320.
Après les élections de Mai 2005 et la victoire de François Bozizé, des
mouvements se sont créés dans cette région du Nord-ouest. Il s’agit le plus
souvent d’une des parties de l’armée en désertion et des ex-combattants rebelles
ou membres de l’armée démobilisés mais non désarmés. Il croient en leurs
légitimités, car ils protègent la population locale contre les agissements
criminels des bandits palliant face à l’absence de l’autorité de l’Etat
Centrafricain dans cette partie du territoire. Au départ alors, l’action de ces
hommes armés rentrait dans le cadre d’une délinquance classique.
La présence de ces groupes armés dans le Nord de la RCA* a très vite
suscité une vive réaction du pouvoir central de Bangui cherchant à éviter la
constitution de véritables rebelles. Les attaques vont entraîner une radicalisation,
des mouvements armées contre le gouvernement. En l’espace de quelques mois,
des forces armées non étatiques vont pulluler dans cette région du Nord-Ouest.
La rébellion était dominée par le groupe des certains leaders opposants. Dans ce
même temps, à la mi-juin 2006, la RCA s’est retrouvée face à une seconde
rébellion organisée dans la région peu peuplé du Nord-est, limitrophe du
Darfour et de l’Est du Tchad dirigé également par deux leaders opposants. Ces
deux mouvements rebelles, composés de plus de cent cinquante (150) rebelles,
vont hanter tout le Nord de la RCA. Cette région est donc en proie à une
incessante insécurité. L’appartenance ethnique dans ces groupes armés est mise
en évidence. Les différentes rebellions se présentent comme des mouvements de
contestation des autorités en place. Leurs chefs refusent l’ordre institutionnel
établi.
20
Cf : Doui. Wawaye.augustin.jeremie.over-blog.com-OverBlog
21

Pour justifier leurs actions, les rebelles mettent en avant, la mauvaise


répartition des richesses nationales, les disparités ou les inégalités sociales –
économiques de l’espace nationale. Ils dénoncent donc une injustice flagrante
insupportable, source de frustration à laquelle il faut mettre un terme. La
condamnation de la mauvaise situation économique génératrice de pauvreté, des
arriérés de salaires pour les fonctionnaires. En contre partie de ces
revendications, ils réclament une redistribution équitable des richesses du pays,
une lutte efficace contre la corruption, des mesures pour contrer les
discriminations ethniques et l’insécurité dans le Nord du pays. Ce sont des
motifs individuels des leaders sur le plan social, politique, psychologique ou
intellectuel qui justifient cette lutte.

CHAP. II. LES GROUPES ARMES EN RCA.


22

a) Les Forces Armées Centrafricaines (FACA)


Ces dernières décennies, les 7 000 à 8 000 membres des FACA* ont
davantage constitué une menace envers la population qu’une garantie de leur
sécurité. Les FACA sont craintes pour leur brutalité et les violations graves des
droits de l’homme qu’elles ont commises en toute impunité. Elles ne s’éloignent
jamais vraiment de la capitale, Bangui.
C’est là que l’armée, sous-financée, ethniquement déséquilibrée, mal
administrée, à peine entraînée et mal payée a été vaincue par la rébellion de la
Séléka, qui a pris le pouvoir en mars 2013, pillant toutes les armes trouvées dans
les casernes. Michel Djotodia, leader du coup d’État, a ensuite annoncé la
dissolution des FACA. Actuellement, l’armée est à peine fonctionnelle et, grâce
à un embargo des Nations Unies sur les armes, elle n’est même presque plus
armée.
Reconstruire une armée reflétant la diversité des groupes ethniques du
pays et capable de contribuer à la sécurité nationale est l’une des tâches les plus
importantes et difficiles auxquelles la RCA doit faire face.

b) La Séléka
La Séléka (« alliance » en sango, la langue officielle et nationale 21) était
une coalition de mouvements rebelles formée dans le but de destituer le
Président, F. Bozizé. Créée en septembre 2012, elle comprenait la Convention
Patriotique du Salut du Kodro (CPSK)*, la Convention des patriotes pour la
justice et la paix fondamentale (CPJP* Fondamentale faction dissidente de la
CPJP) et l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR)*,
fondée en 2006 par le futur leader du coup d’État, Michel Djotodia, est revenu
de son exil au Bénin pour prendre les commandes du groupe.

21
Cf. charte de la transition
23

Dans sa déclaration inaugurale, la Séléka appelait à ce que les termes d’un


accord entre le gouvernement et l’UFDR soient respectés ainsi que l’application
des conclusions du dialogue national.
La Séléka a brièvement participé à un gouvernement d’union nationale
conduit par F. Bozizé, avant de se retirer puis de le renverser le président le 24
Mars 2013. Une fois au pouvoir, la Séléka, qui a dirigé le pays pendant 10 mois,
a rapidement été marquée du sceau de l’infamie pour ses violences envers les
civils dans les villes qu’elle occupait.
Selon l’analyste en sécurité, Yves Golo Gatien, la Séléka comptait
d’ailleurs dans ses rangs des « délinquants, des criminels, des bandits de grands
chemins, des fugitifs recherchés par la justice et des mercenaires Soudanais puis
Tchadiens ».
M. Djotodia a annoncé la dissolution de la Séléka le 14 septembre 2013.
Depuis, le groupe porte le préfixe « ex », même si les combattants de l’alliance
demeurent actifs, sous le commandement de Joseph Zoundeko, et n’ont pas été
désarmés.
Après la démission de M. Djotodia en janvier 2014, la plupart des anciens
rebelles ont quitté Bangui. Quelques milliers sont restés, avec leurs armes, dans
trois camps militaires de la capitale 22. Ils ont maintenant le contrôle de facto de
la majorité du territoire centrafricain du centre au nord. La Présidente de
Transition, Catherine Samba Panza, a supervisé un cessez-le-feu entre les ex-
Séléka et les Anti-balaka, mais certaines factions ne reconnaissent ni cette trêve,
ni le gouvernement de Transition formé en Mars. Des groupes d’ex-Séléka
rivaux se sont affrontés à plusieurs occasions.

22
Trois camps militaires de la capitale : Camp Beal ; Camp de roux, RDOT vers PK10
24

c) La Milice Anti-balaka
Fin 2013, Monseigneur Nestor Désiré Nongo Aziabgia, évêque de
Bossangoa, écrivait : « Les nombreuses atrocités et violations des droits de
l’homme perpétrées par la Séléka ont créé un sentiment de rébellion et poussé
des hommes, incités par la violence, à organiser leur propre défense et leur
propre justice. Les troubles au sein des différents segments de la population ont
conduit à l’émergence de groupes d’autodéfense, dont les anti-balaka. » Cette
déclaration explique en partie les raisons de la recrudescence du mouvement
anti-balaka, mais pas sa véritable origine, qui date du début des années 1990.
L’absence de toute institution de sécurité nationale avait alors entraîné
l’apparition d’unités d’autodéfense dans le nord-ouest pour protéger les villages
des bandits.
Si une grande partie des violences en RCA a été présentée de manière
simplifiée comme un conflit entre musulmans et chrétiens et bien que de
nombreux civils musulmans aient été tués ou attaqués parce qu’ils étaient
soupçonnés de soutenir la Séléka (dont la majorité vient du nord-est, une région
marginalisée majoritairement musulmane), les anti-balaka ne se considèrent pas
comme une organisation chrétienne. Nombre d’entre eux portent d’ailleurs des
accessoires propres aux animistes.
Un diplomate vivant à Bangui a décrit les anti-balaka comme un ensemble
hétéroclite de « paysans sans terres, désœuvrés, de bandits sans emploi et
d’enfants de rues déscolarisés rejoints par d’anciens membres des FACA et de
sympathisants de l’ancien président Bozizé ». Tout aussi désorganisés que les
ex-Séléka, mais répartis en petits groupes de quelques individus. Les anti-balaka
ont été abandonnés à eux-mêmes, forcés de saisir les propriétés d’autrui souvent
avec une extrême violence pour survivre, a-t-il ajouté. Les Anti-balaka
contrôlent maintenant près de la moitié de la RCA, sous les ordres d’une
douzaine de commandants, répartie dans différents secteurs et dont certains ont
été arrêtés.
25

d) Révolution Justice (RJ)


Brièvement appelée Union des Forces Armées Centrafricaines pour la
Restauration de la Démocratie, RJ* a été créée officiellement en 2013 par
d’anciens membres de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie
fondée par Jean Jacques Demafouth en 2006 et démantelée en 2011. Dirigée par
le Commandant Armel Sayo, RJ est active dans le nord du pays, plus
précisément dans les préfectures d’Ouham et Ouham-Pende, près de la frontière
tchadienne. Nombre de ses membres ont servi dans la garde présidentielle de
l’ancien président Ange Félix Patassé. Son chef actuel a été commandant de la
garde présidentielle.
D’autres membres appartiennent à des groupes d’autodéfense du nord-
ouest et la plupart sont de l’ethnie Sara-Kaba. Le mouvement possède peu
d’armes, de véhicules ou d’autres équipements. La plupart de leurs armes à feu
sont artisanales.
À l’origine, l’objectif du groupe était de renverser M. Djotodia. Après le
départ de ce dernier, RJ a annoncé que son but était d’assurer « la stabilité de
tous les Centrafricains, quelle que soit leur communauté » et de lutter « contre
tout ce qui va compromettre la tranquillité des Centrafricains », comme les ex-
Séléka et Baba Laddé, le chef des rebelles Tchadiens actifs dans cette région.

e) Le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC)


Le FDPC a été créé début 2006 par Martin Koumtamadji (plus connu sous
le nom d’Abdoulaye Miskine), un associé de l’ancien président Ange-Félix
Patassé. En décembre de la même année, M. Miskine a signé un accord de
cessez-le-feu avec le gouvernement de M. Bozizé, mais l’accord a été violé
plusieurs fois. Composé à l’origine d’un petit nombre de combattants, le FDPC
ne contrôlait qu’un étroit secteur près de la frontière Tchadienne. Le mouvement
s’est développé fin 2008 et a alors lancé des attaques contre l’armée. En février
2009, le FDPC*, soutenu par le MLCJ* a menacé de redoubler de violence,
26

accusant M. Bozizé de rompre avec ses engagements passés dans le cadre du


traité de paix et de faire acte de mauvaise foi.
En 2012, le FDCP s’est rapproché de la Séléka lors de son avancée vers
Bangui, avant de prendre des distances avec la coalition. En juin 2013, le groupe
a affronté la Séléka à une centaine de kilomètres de Baboua, dans l’ouest de la
RCA, essuyant de lourdes pertes. Le FDPC avait quitté sa base le long de la
frontière Tchadienne pour s’installer dans l’Ouest de la RCA, plus précisément
dans la région de Baboua, près de la frontière Camerounaise. De là, les hommes
de M. Miskine ont attaqué des villages et des camps peuls dans les deux pays,
prenant des enfants en otage pour exiger des rançons. Leur chef a été arrêté au
Cameroun.

f) La Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP)


La CPJP* a été créée fin 2008 dans le nord-est du pays (dans la région de
Ndélé plus précisément). Le groupe a signé un accord de cessez-le-feu avec le
gouvernement en juin 2011 et a rallié la Séléka après la destitution de M.
Bozizé. Après avoir passé un autre pacte avec Bangui, le mouvement a été
dissout en septembre 2013.

g) Le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice


(MLCJ)
Créé par Abakar Sabone, le MLCJ* est un groupe issu d’une scission au
sein de l’UFDR en août 2008. Son chef a signé un accord de paix en décembre
2008 avant d’annoncer avec le FDPC, en février 2009, qu’il reprenait les armes.
M. Sabone a accusé M. Bozizé de faire preuve de mauvaise foi, lui reprochant
d’avoir exclu ses hommes du processus de désarmement, démobilisation et
réinsertion (DDR). Il s’est ensuite rapproché de ce dernier, qui l’a nommé en
2010, Commissaire au sein de la Commission Electorale Mixte et Indépendante
(CEMI).
27

Après l’accord de Libreville signé en janvier 2013 par le gouvernement,


les anciens rebelles de la Séléka et de la classe politique, il a rejoint le
gouvernement d’union nationale. Mais le MLJC a vite changé d’allégeance
après la chute de M. Bozizé pour rejoindre la Séléka. Son chef est même devenu
conseiller spécial de Michel Djotodia, son ancien compagnon de l’UFDR.

h) L’Union des Forces Républicaines (UFR)


L’UFR* a été fondée et est dirigée par le lieutenant-colonel Florian
Ndjadder, fils d’un général de police tué lors d’une tentative de coup d’État
contre l’ancien Président Ange-Félix Patassé. Le groupe opérait dans le Nord-
Ouest, mais est inactif depuis plusieurs années. Le mouvement s’est divisé en
deux en 2010, donnant naissance à l’UFR-Fondamentale, dirigée par Askin
Nzenge Landa. Les deux groupes ont signé l’accord de cessation des hostilités à
Brazzaville.

i) Le Front Populaire pour le Redressement (FPR)


Le FPR* a été créé début 2011 par Baba Laddé, ancien officier de la
gendarmerie Tchadienne, pour « défendre les communautés peulhes ». M. Laddé
est lui-même peulh.
Le FRP a été considérablement affaibli début 2012 après une attaque par
hélicoptère et forces terrestres des FACA et de l’armée Tchadienne. L’attaque a
entraîné la destruction des bases d’opérations du FPR.
Un accord de paix passé en 2012 avec le gouvernement Centrafricain
appelait les combattants du groupe à rentrer au Tchad, mais nombre d’entre eux
sont restés dans les régions frontalières et certains ont combattu contre des
unités de RJ et des ex-Séléka.
28

j) L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA)


Créée en Ouganda au milieu des années 1980 dans le but de destituer le
Président Yoweri Museveni, la LRA, connue pour ses monstrueuses violations
des droits de l’homme, est présente en RCA depuis 2008 avec environ 200
combattants, malgré les efforts combinés des FACA, de l’armée ougandaise et
des conseillers de l’armée américaine.

k) Les Bandits
Des bandits, connus localement sous le nom de zaraguina, opèrent en
bandes organisées et bien armées. Ils tuent, enlèvent en vue de demander des
rançons, pillent et incendient des maisons. En l’absence de forces de sécurité
nationale efficaces, ils agissent en toute impunité. Les éleveurs peulhs sont leurs
principales cibles en raison de la valeur de leur bétail. Leurs attaques ont conduit
des dizaines de milliers de personnes à fuir leur village pour mener une vie
précaire dans la brousse, sans accès ni à leurs champs ni aux marchés. Les
importations par les principales voies commerciales ont été coupées, notamment
en provenance du Cameroun. Le rapatriement des réfugiés de la RCA au Tchad
a également été entravé par leurs activités.
29

CHAP.III : LE PIEGE RELIGIEUX INSTRUMENTALISE PAR LA


SELEKA AU POUVOIR23

Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2003,


effectuée sur une population d’environ 3,8 millions d’habitants, la répartition
des croyances serait la suivante : les Chrétiens représentent 80,3% (dont les
Protestants estimés à 51,4% et les Catholiques à 28,9%). Les Musulmans
représentent 10,1% et les animistes ou autres croyances traditionnelles
constituent 9,6% de la population. Aujourd’hui, ces estimations n’ont pas
beaucoup varié, mais les experts, notamment américains, estimeraient la
population musulmane à environ 15% de la population. Dans tous les cas, ils
sont loin de constituer une majorité, d’autant que dans ce recensement des «
experts » qui se fondent sur les populations résidant en Centrafrique, il y a un
mélange entre les Etrangers installés en Centrafrique (Soudanais et Tchadiens
majoritairement musulmans) et les ressortissants de Centrafrique. Ce qui conduit
à se rapprocher du RGPH de 2003, avec une estimation raisonnable de 10% de
Centrafricains ayant adopté la confession islamique. La coalition Séléka arrivée
au pouvoir par le coup d’Etat du 24 mars 2013 a donc surestimé la
représentativité de l’Islam en Centrafrique afin de justifier son plan
d’islamisation du pays. Victimes des massacres perpétrés par les Islamistes
fondamentalistes radicaux au sein de la Séléka, refusant la domination du
pouvoir et des orientations islamistes de l’équipe de Michel Djotodia, avides de
revanche contre des troupes rebelles qui avaient défait la modeste armée
centrafricaine des FACA, constatant que la majorité des troupes Séléka
installées au pouvoir et dans la nouvelle armée nationale sont des Etrangers
attirés par le pouvoir et l’argent en Centrafrique en y faisant régner la terreur,
quelques anciens militaires des FACA, proches du Président déchu François
Bozizé et des partis politiques alliés au KNK* ont mobilisé les jeunes pour
combattre les rebelles Séléka, les troupes de Michel Djotodia et mener des
23
Source/ nouvelle-dynamique.org, la tragédie centrafricaine est une profonde blessure de l'Afrique, 2014 01.03.mars 2014
08 h :14 mn.
30

représailles violentes contre les Musulmans en Centrafrique considérés comme


des complices des rebelles Séléka. Les raisons de la haine étant trouvées, les
cibles souvent innocentes et étrangères aux racines du conflit politico-militaro-
crapuleux en Centrafrique étant identifiées, les Anti-balaka (anti-machettes mais
massacrant les populations civiles à la machette) se sont mis à l’œuvre. Les
Anti-balaka, sous contrôle des anciens militaires de l’armée de François Bozizé,
ont massivement recruté dans les milieux de la jeunesse, profitant d’une
situation d’abandon du pouvoir évanescent et de 60% des écoles fermées à la
rentrée scolaire de septembre 2013. Michel Djotodia et ses troupes ont allumé le
feu de « la haine confessionnelle » et ils ont été incapables de l’éteindre.
L’incendie a alors ravagé tout le pays ; ils devraient en répondre devant la
justice internationale. Mais les Anti-balaka qui poursuivent les massacres contre
les Musulmans dans le pays devraient également répondre de leurs actes de
barbarie devant la justice. Au début de cette année 2014, après la désignation du
gouvernement de transition sous la présidence de Madame Catherine Samba-
Panza, les violences se poursuivent. La fracture causée par les Islamistes
emmenés par Michel Djotodia reste ouverte. Les miliciens Séléka (se définissant
comme défendant les Musulmans) s'opposent aux miliciens Anti-balaka (se
définissant comme défendant les Chrétiens). Certains anciens FACA
démoralisés par la Séléka retrouvent du souffle et se joignent aux Anti-balaka.
Le désarmement de ces groupes armés est compliqué par le sentiment
d'impossibilité de se défendre pour les tenants de chaque camp, en cas d'attaque
du camp adverse. La communauté internationale a proposé de ne trouver sur le
terrain que des soldats internationaux (Français, Européens, Africains), les seuls
autorisés à assurer la sécurité et l'ordre, y compris par la force du feu. Mais le
pouvoir de transition, sans s'assurer du contrôle de l'efficacité et de la discipline
des anciens FACA, les ressort, les réhabilite et les renvoie dans la nature. Ils
risquent ainsi de renforcer les miliciens Anti-balaka ou les miliciens Séléka, et
compliquer davantage les opérations de désarmement initiées par les troupes
internationales sous le contrôle de l'ONU.
31

CHAP. IV. LES FONDEMENTS SOCIAUX DES CRISES EN


REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Jeannot-Christophe GOUNGA dans son ouvrage intitulé « la crise et
mutation sociale en Centrafrique, pose le problème de permanences des
violences et d’où tire son origine en République Centrafricaine. Cas de l’armée,
une des plus grande Institution de l’Etat.24
Il met en évidence le problème que pose le recrutement des armés dans
l’institution de l’Etat. Il a écrit que lorsqu’il prend le pouvoir en 1966, Jean
Bédel BOKASSA commence par augmenter les effectifs de l’armée en y
incorporant des éléments originaires de la Lobaye, sa région natale. Il aurait
aussi engagé environ cinq cent (500) « désœuvrés » de son ethnie (NBGAKA)
dans les forces armés. Parallèlement, il développe les milices dont les
fameuses « Abeilles » de sa garde prétorienne composés d’hommes et de
femmes pour la plus part recruté dans son village.
Son successeur général André KOLINGBA, a repris le flambeau en
remodelant l’armée de sa main, avec des hommes de son ethnie, les YAKOMA
méfiant vis-à-vis d’un corps qui est loin de lui être acquis.
Ange Félix PATASSE s’est constitué aussi une garde prétorienne après
son élection à la tête de l’Etat, composée des hommes de son ethnie.
François BOZIZE a également ses « libérateurs en majorité Gbayas».
Mais on aurait oublié que dans notre pays, tant l’implication des militaires dans
la vie politique semble être devenue la norme, que le rôle premier de l’armée
dans un Etat digne de ce nom est de protéger les citoyens et leurs biens d’une
éventuelle agression extérieure. Les pouvoirs politiques ont fabriqués par leurs
actes une armée à deux vitesses.
Si la misère d’un citoyen civil peut demeurer un simple problème social, la
misère d’un soldat en arme peut dégénérer en un défi politique propre à mettre

24
Les références du document : Jeannot Christophe GOUNGA III, problématique de la crise et mutation sociales en
Centrafrique.
32

en danger non seulement la survie du régime, mais également celle de la


Démocratie, de la paix et de la stabilité, de la société tout entière.
Au cours de ces années, au profond malaise dans l’armée sont venus
s’ajouter les rancœurs et frustrations suscitées par les règlements de comptes, les
arrestations arbitraires et les déferrements à la prison de Ngaragba.
Le régime dictatorial de BOKASSA est bien à l’origine de ces violences
diverses qui ont atteints leur apogée dans la répression sanglante des
manifestations des élèves et étudiants des 18 et 19 janvier 1979, pendant la
quelle plusieurs jeunes trouveront la mort dans la prison de Ngaragba. Mais
comme nous l’avons vu pour le cas de l’armée, tous les régimes après
BOKASSA n’ont pas su (ou non pas voulu) trouver les voies courageuses pour
rompre de façon définitive avec les pratiques de violences.
Les conséquences des événements politico-militaires de 2002-2003
continuent à ébranler les secteurs socio-économiques. Les structures de l’Etat ne
sont pas déployés sur l’étendu du territoire avec les conséquences que cela
comporte en terme de sécurité et de service sanitaire, académique et sociaux ne
peuvent être délivrés à la population.
Elles nous enseignent finalement que ne pas prévenir la violence revient
très cher. KOFI.A.ANNAN, dans son rapport consacré à la prévention des
conflits armés, à raison de souligner que « la leçon la plus affligeante des dix
dernières années est peut être qu’en cas de conflit violent, il est préférable et
moins couteux de prévenir que de guérir ». Le coût humain de la guerre inclut
non seulement le visible et l’immédiat. Les morts, les blessés, les dégâts
matériels, les déplacements mais aussi les conséquences lointaines, et indirectes
du conflit sur les familles, les communautés, les institutions et les économies
locales et nationales et les pays voisins. Ce ne sont pas seulement des vies
humaines qui sont perdus, mais aussi des possibilités »25.
La plus grande dangereuse conséquence de ses violences est aussi
intellectuelle. Elle est singulièrement dans l’analyse qu’on en fait. Il faudrait
25
Kofi A. Annan, 2012, « prévention des conflits armés », Rapport du secrétariat générale, Nations Unis, P.I.
33

bien qu’un jour on consacre une étude à l’imaginaire social des intellectuels
Centrafricains pour savoir comment ceux-ci comprennent l’évolution de leur
nation et le rôle qu’ils comptent jouer.
Le travail présenté par Monsieur Jeannot Christophe GOUNGA III, a été
bien mené dans le sens qu’il a parlé sur la permanence de la violence concernant
le recrutement des armées Nationales depuis la prise du pouvoir par Jean Bédel
BOKASSA jusqu’au temps du Président François BOZIZE y compris leurs
entourage dans les armées faisaient parti de leurs régions et ethnies et d’où les
conséquences se sont reproduit jusqu’au niveau intellectuel et que le pays a
besoin d’une éducation de base et la transformation de la mentalité.
34

CHAP.V: LA CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS


SOCIOPOLITIQUES EN CENTRAFRIQUE AU COURS DES
ANNEES 1980-1990.
Laurent GOMINA-PAMPALI dans son ouvrage intitulé le
Centrafricain face à lui-même Diagnostique ; les racines du mal Centrafricain ;
entre 1996 et 1997, trois (03) mutineries ayant ostensiblement un arrière fond
politique et ethnique ont secoué la République Centrafricaine. Elles sont les
conséquences de l’exacerbation, des rancunes, des ressentiments, des
frustrations accumulées respectivement par chaque camp politique au rythme de
changement politique intervenu au cours de la décennie 1980-1990.26
Un destin national mal maîtrisé ; 20 septembre 1979, la chute de
BOKASSA provoqué par un putsch militaire conçu et exécuté par l’armée
française.
Le 1 er janvier 1966, deuxième coup de force, venu de l’extérieur avec la
complicité et l’adhésion reconnue de DACKO et de Henri MAÏDOU est baptisé
opération barracuda (nom du poisson carnivore redoutable des caraïbes).
David DACKO redevient Président de la République Centrafricaine
prenant ainsi sa revanche sur celui qui l’avait destitué, fait emprisonner et qui l’a
humilié avant de lui concéder un poste de conseiller à la cours pour mieux le
surveiller. Cette vengeance accomplie et réussie par DACKO ne fait pas que des
heureux, car tous le monde n’applaudit pas et ne le considère pas comme un vrai
libérateur.
1980-1981, contraint au dialogue et à la concertation, le pouvoir concède
le principe d’une table ronde matérialisé d’un séminaire national de réflexion en
1980, ce forum national donne naissance à une meilleure constitution que la
R.C.A ait élaborée depuis son indépendance.

26
Laurent GOMINA-PAMPALI la Centrafrique face à lui même. Diagnostic de la décennie de démocratisation (1986-1996)
et repère pour l’avenir. Presse de l’unité de catholique d’Afrique Central. B.P.11628, Yaoundé.
35

Le 1 er février 1981 en Mars 1981 les élections Présidentielles qui donnent


David DACKO, Président de République Centrafricaine au 1 er tour avec 50,23%
de suffrages exprimés.
Ces résultats sont contestés par les partis de l’opposition (MLPC,FPO)*
organisant des manifestations de violences sur les Avenues Barthélémy
BOGANDA, KOUDOUKOU, Avenue de France et dans les quartiers de Bangui
sous forme de bagarre rangé entre les jeunes des fiefs de chaque camp.
(Lakouanga, Fatima, pétévo) pour DACKO et (Km5, Boy-rabe, foûh, Gobongo)
pour PATASSE. Ces affrontements sont violents et à caractère tribalo-
régionaliste, ce qui fait que le Président élu ne gouverne que 6 mois et céde la
place au chef d’Etat Major, le Général d’armée André KOLIGBA.
1 er septembre 1981 l’armée nationale arrive au pouvoir et possède
l’avantage de la discipline et de l’homogénéité. Un comité militaire de
redressement est mis en place que le Général préside en tant que chef d’Etat.
Suite à des contradictions au sein du CMRN*, un camp celui du Président
du CMRN s’impose par la force et la répression à l’autre, lequel est condamné à
la rébellion et au maquis dans une partie du territoire national 27.Des morts, des
villages détruits, l’exil des uns, le silence imposé aux autres vont constituer des
facteurs de frustration, de méfiance et de rancune du camp Patassistes à l’endroit
du pouvoir du Général KOLINGBA.
A partir de 1985, le CMRN se civilise par l’entrée de quelques
universitaires et grands commis de l’Etat dans le gouvernement. Cela
n’héraldique pas les blessures psychologiques et morales commises par les
crises militaro-politiques et régiono-ethniques des années du CMRN*.
Une création d’un groupe de réflexion et d’action pour la défense de la
démocratie Républicaine (GRADDER)* pour œuvrer à la promotion de la
culture de la paix. Cet appel est resté indifférent aux différents camps créant
l’entrechoc des haines, et des déceptions accumulées de part et d’autres sur fond
de misère générale s’est donc produit entre et 1996- 1997.
27
Le Nord et le Nord ouest de la RCA.
36

Le 05 Mars 1998, les présidents PATASSE DACKO et KOLINGA se


donnent l’accolade en signe de réconciliation. On souligne que ce travail a été
bien fait dans le but que l’auteur s’est appesantit beaucoup plus sur la
chronologie des évènements sociopolitiques en Centrafrique au cours des
années 1980-1990 et début 2000 sans pour autant toucher les conditions sociales
des Centrafricains face à ces différents changements politiques et conséquences
sur le comportement de la population Centrafricaine en générale et
particulièrement les jeunes sur le plan psychique pendant et après ces
évènements, alors qu’il pouvait nous expliquer profondément les conséquences à
court et à long terme de ces mésententes, divisions, haine et méfiance entre ces
politiciens.
37

CHAP.IV : LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE :


SITUATION ET PERSPECTIVES, ACADEMIE
DIPLOMATIQUE INTERNATIONALE28.

Martin ZIGUELE dans son allocution détaillé dans la publication sur la


situation et perspectives29 de la Centrafrique, pose le problème de Bangui qui
vient de connaître une nouvelle convulsion il y a quelques jours, avec le cycle
infernal absurde de représailles et d’escalades dans la violence aveugle et des
tueries, on a dénombré dix-sept personnes, dont un curé, sauvagement abattues
et une trentaine d’autres grièvement blessées dans une église, après le passage
d’assaillants non encore clairement identifiés.
Il s’en est suivi dès le lendemain la quasi paralysie de la ville et ce,
durant deux jours. On a noté un vaste mouvement de protestations dans
plusieurs quartiers de Bangui où des barricades ont été érigées sur les principaux
axes routiers, deux mosquées détruites par des manifestants très en colère qui
marchaient et scandaient des slogans hostiles au contingent burundais de la
MISCA* en charge du secteur, accusé de n’avoir rien fait pour empêcher le
carnage de l’église et dont ils exigeaient le départ du pays.
Les manifestants ont aussi demandé la démission de la Présidente de la
Transition, Mme Catherine SAMBA-PANZA. On enregistre depuis lors, une
certaine accalmie mais qui est précaire, car le désarmement général de tous les
arrondissements de la capitale surtout des deux, essentiellement habités par la
communauté musulmane, annoncé par Mme la présidente Catherine SAMBA-
PANZA mais déjà contesté par nos compatriotes musulmans, pourrait être de
tous les dangers.
La République centrafricaine est un pays d’ordinaire méconnu, en dehors
des périodes fantasques comme celle du couronnement de feu Jean-Bedel
BOKASSA, qui s’était autoproclamé Empereur en 1976.
28
Martin ZIGUELE la République Centrafricaine Situation et Perspectives Académie Diplomatique Internationale Paris 2 juin
2014, 11pages.

29
Publication : lundi 2 juin 2014 21:32 Écrit par Martin ZIGUELE
38

Depuis plus d’une année, la RCA fait la une des medias internationaux, à
cause de la grave crise multiforme (sécuritaire, humanitaire, politique,
économique et sociale) qui y sévit, depuis le déclenchement dans la partie Nord-
est du pays de la rébellion de l’ex- Coalition SELEKA en décembre 2012, et qui
a fini par renverser le pouvoir du Général Président François BOZIZE.
Ces déchirements sont la conséquence d’alternances politiques
difficiles, dues à une personnalisation excessive du pouvoir après la mort de
Barthélemy BOGANDA, son Ministre de l’Intérieur David DACKO s’imposera
contre le Vice-président du Conseil des Ministres, Abel GOUMBA.
Ensuite, le colonel Jean-Bedel BOKASSA Chef d’Etat-major de la
jeune armée nationale, renversera le Président David DACKO en 1966, puis en
septembre 1979, à la faveur de l’Opération Barracuda, l’ancien Président David
DACKO renversera à son tour Jean-Bedel BOKASSA. Mais, le 1 er septembre
1981, le Général André KOLINGBA, Chef d’Etat-major des Armées
s’emparera du pouvoir des mains de David DACKO et le conservera jusqu’en
octobre 1993.
Il transmettra le pouvoir à Ange-Félix PATASSE, élu au suffrage
universel en septembre 1993. Ce sera la première et seule alternance
démocratique à ce jour dans l’histoire du pays, puisque le Général François
BOZIZE, Chef d’Etat-major des Armées qui était entre temps entré en rébellion
contre le régime du Président Patassé, vient mettre brutalement fin à cette
courte expérience en renversant à son tour Ange-Félix PATASSE le 15 mars
2003.
Le même François BOZIZE sera à son tour renversé par Michel
DJOTODIA, chef de la coalition rebelle SELEKA le 24 mars 2013. Enfin ce
dernier sera lui-même contraint à la démission le 10 janvier 2014, ouvrant la
voie à l’élection le 20 janvier 2014 de Madame Catherine SAMBA-PANZA par
le Conseil National de Transition - le Parlement provisoire - au poste de Chef
d’Etat de la Transition avec comme principales missions la restauration de la
paix et l’organisation des élections en février 2015.
39

Le résultat obtenu est que cette longue et récurrente instabilité politique,


et les violences multiformes qui l’accompagnent, ont relégué au second plan le
développement économique et social du pays, depuis notre indépendance en
1960. Cela fait de la RCA un véritable paradoxe puisque nous sommes
aujourd’hui un pays parmi les plus pauvres du monde, incapable de fournir à sa
population les services de base, malgré les considérables potentialités et
ressources naturelles dont nous disposons.
La conséquence de cette situation paradoxale est la promotion de
contre-valeurs tels que les comportements inciviques, le développement du
communautarisme, l’absence de sentiment national et la mauvaise gestion de la
chose publique, dans un environnement d’effondrement progressif de l’Etat et
de personnalisation excessive du pouvoir, en lieu et place de la construction ou
du renforcement des institutions et de la citoyenneté.
Les propositions de sortie de crise ont été soulevées par Martin ZIGUELE à
savoir :
- l’application effective, intégrale et immédiate des résolutions 2121 et 2127 du
conseil de sécurité des nations unies par les forces internationales ;
-Equipement et déploiement des forces de police et de gendarmerie aux cotés
des forces internationales sur toute l’étendue du territoire national :
- Cantonnement, contrôle et restructuration des FACA*, puis leur équipement et
déploiement aux cotes des forces internationales sur toute l’étendue du territoire
national ;
-Exécution très rapide des programmes de DDR* et de RSS* :
- Restauration de l’autorité de l’état par le redéploiement rapide de
l’administration et la relance de l’économie :
- Mise en place d’un processus de justice puis de réconciliation :
-Le soutien indispensable de la communauté internationale à la reconstruction de
l’état et de la nation :
- Le retour des déplacés dans leurs lieux habituels de résidence :
40

-Le retour en Centrafrique de tous les refugiés, toutes confessions confondues,


avant les échéances électorales :
En lisant ses publications, on peut dire que le travail a été bien fait mais il
n’a pas songé aux impacts de tous ses transits et turbulences auxquels la RCA
s’est confronté durant ces décennies et qui se sont répercutés aujourd’hui sur le
comportement des jeunes Centrafricains particulièrement ceux de Bégoua. Alors
que sa publication pouvait être une occasion en vue d’aider les jeunes
Centrafricains à réduire les impacts comportementaux de ces changements
politiques.
41

CHAP.VIII : UNE JEUNESSE SACRIFIEE


Les écoles constituent un autre champ, elles privilégient l’observation
des sociétés Africaines actuelle à un double point de vue, d’abord à travers
l’attitude, les reflexes et les aspirations des enfants, on perçoit la marque de
leurs parents celle de l’environnement auquel ils baignent, ensuite elles
permettent à travers le système d’enseignement retenu de s’interroger sur la
finalité d’une politique globale à moyen et à long terme ainsi que le projet visé
pour l’avenir. Aucun système d’enseignement et d’éducation n’est neutre mais
sous-tend une idéologie.30
Une chose frappe l’attention de l’observateur étranger arrivant en Afrique
qui voit le nombre d’enfants dans la rue. Ils sont mal habillés, crasseux,
marginalisés et tendent la main de partout dans la rue, alors que près d’eux
passent de grosse voitures climatisés de bourgeois qui ne les voient pas et qui
menacent de les écraser. Voir même l’exemple d’un groupe d’enfants qui partent
à l’école, le constat est que la plupart vont nu-pieds, en compagnie de leurs
parents, ils sont mal vêtu ou moins habillés ce sont là ce que n’importe quel
touriste débarquant en Afrique noire et doué d’une vue moyenne peu remarquer.
La plupart de ces enfants sont habillés relativement correcte à l’occasion
des fêtes : Noel en pays à dominance chrétienne, Tabaski 31 en pays à dominance
musulmane.
Il est aussi un poste d’observation à la portée du tourisme étranger, c’est
la sociologie des villes Africaines à travers l’observation de leurs aspects, on y
décèle très vite un manque d’infrastructure pour les enfants, aucun espace
aménagé pour les jeux, aucun établissement aménagé pour l’épanouissement
physique et intellectuel pour les enfants. Et pourtant, que de discours au nom de
la jeunesse et de l’enfance, en particulier qui sont en dehors des préoccupations
des dirigeants Africains. Là où on donne la fausse impression de s’intéresser aux
jeunes, on les embrigade et les intoxique, on se sert d’eux plutôt qu’on ne le sert.

30
Cf. Tidiane Diakité, l’Afrique malade d’elle-même, édition Karthala 1986, P.108, 159P. chap 8.
31
Importante fête musulmane.
42

Après la rue, dans le foyer Africain il faut s’y rendre pour voir le sort qui
est réservé aux enfants d’une manière générale. Les enfants sont maltraités et
subissent des coups de fouet au cours du repas quotidiens. Les ainés se servent
les premiers, les enfants n’ont pas le droit à toucher les morceaux les meilleurs,
le reste (si reste il ya), les plus mauvais morceaux sont ensuite repartis entre ces
enfants, les plus jeunes. Lorsque le repas ne suffit pas pour tout le monde, ce
sont les adultes qu’on sert on priorité. Certains mets les mieux assaisonnés et
succulents sont interdits aux enfants de moins de 15 à 25ans, avant cet âge,
certains leurs refusent de consommer des œufs.
Pendant les repas, les jeunes, ne sont plus autorisés à regarder les
adultes, ils doivent tenir la tète courbée en face des vieux. Après avoir fini, ils
doivent se mettre à genoux pour dire merci nominativement à tous les ainés, cela
ne se fait seulement que pendant les repas. Mais en dehors, devant les plus âgés
on doit s’adresser en baissant la tête. De telles principes et de telles méthodes
d’éducation, préparent l’homme à vivre couché et non debout, à être
intellectuellement muet et moralement infirme.
43

CHAP. IX : VERS LA FONDATION D’UNE NOUVELLE


CENTRAFRIQUE
S’agissant de la participation des Etats Africains, ceux-ci devraient
réunir au-moins 8.000 hommes. Il n’est pas souhaitable que les Européens soient
plus nombreux pour mener des opérations de pacification et de sécurisation de la
Centrafrique, car il est impérativement du devoir des Etats africains d’accroître
les capacités d’intervention sur leurs propres territoires. L’Europe apporte son
soutien, mais elle ne doit pas se substituer aux efforts des Africains eux-mêmes.
La France qui dispose d’environ 6.000 hommes sur l'ensemble du continent
africain n’a plus d’autres réserves pour rallonger les effectifs en Centrafrique. Or
elle ne peut pas déshabiller totalement le Mali, le Tchad, Djibouti, le Cameroun,
et d’autres positions stratégiques de projection car les crises africaines ne sont
pas terminées. L’on sait que les opérations de type « Mali » en 2013 ou de type
« Centrafrique » actuellement vont se multiplier dans de nombreux autres pays
fragiles en Afrique dans les temps qui viennent. Les fondamentalistes islamistes
radicaux, financés par quelques groupuscules idéologisés du Jihad dans des
pétromonarchies du Moyen-Orient -mais qui restent au chaud dans leur luxueux
confort, ont trouvé un terrain d’entraînement en Afrique pour sacrifier les
Africains par des guerres fratricides, moyennant quelques dollars jetés aux
combattants pour se substituer aux Etats défaillants avant d’envahir l’Europe.
Déjà Boko Haram, une nébuleuse d’intégristes musulmans sévissant au nord du
Nigéria, vient de publier un communiqué en Tchétchénie pour déclarer la guerre
afin de venger le sang des Musulmans en Centrafrique. Un étrange
comportement des Africains, qui prétendent aimer leurs frères en Afrique, et qui
ont besoin d’aller dans les fins fonds de la Russie pour envoyer des menaces de
mort aux Africains par d'autres Africains ! Et si, comme les Anti-balaka, les
Chrétiens ouvraient les vengeances massives pour le sang des leurs, on entrerait
dans un cercle vicieux sans fin. Il appartient aux Etats d'arrêter ces folies et ces
barbaries. L’Afrique a alors besoin de se constituer une véritable armée anti-
terroriste et de résolution des crises par la force militaire. Les 8.000 à 10.000
44

hommes, recrutés dans des pays bien organisés et entraînés aux combats depuis
de longues années (Burundi, Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Éthiopie,
Angola, etc.) pourront ainsi former le noyau de la « Force Africaine
d’Intervention rapide » dans des crises politico-militaro-islamistes en Afrique.
Et s’il y a un besoin d'accroissement des effectifs en Centrafrique, il appartient
aux Africains eux-mêmes d’y répondre : c’est une occasion d’entraînement pour
la future force africaine d’intervention rapide, en Afrique et dans le reste du
monde. L’Afrique ne peut exister dans la mondialisation qu’à travers sa propre
contribution à la sécurité et à la stabilité du monde. Les Etats-Unis, qui ont sous-
traité la sécurité en Afrique et la lutte contre le terrorisme sur ce continent à la
France et aux Africains eux-mêmes, fournissent les avions de transport de
troupe, les ravitailleurs aériens, les drones de contrôle et de renseignement, les
informations issues de leur propre dispositif mondial de renseignement et une
grande partie du financement des opérations. Il convient de rappeler que les
Etats-Unis fournissent 25% du budget de maintien de la paix des Nations-Unies
dans le monde, quand l'Europe apporte 40% et le Japon complétant avec 15%,
soit 80% du financement venant des puissances industrielles historiques. L'on
sait également que la sécurité de l’Afrique est indispensable à celle de l’Europe,
qui constitue la prochaine étape du terrorisme international… par ailleurs, tout
déséquilibre sécuritaire ou économique en Afrique se répercute en Occident
(Europe et Amérique du Nord) par des vagues de réfugiés et par les pertes des
activités économiques occidentales en Afrique. Celle-ci est devenue le cœur et la
principale réserve des ressources naturelles d'approvisionnement des industries
dans le monde.
Enfin, le volet politique devrait rapidement se mettre en mouvement pour
accompagner les efforts militaires et asseoir une solution longue à cette tragédie
centrafricaine, dont nous connaissons tous, les origines et les auteurs depuis bien
longtemps. Les blessures ont été très profondes et la fracture
interconfessionnelle est trop ouverte pour procéder à des élections générales
sans passer par la thérapie générale des Centrafricains. La Centrafrique ne fera
45

donc pas l’économie d’une conférence nationale souveraine pour « vider le sac
de la haine » avant de repartir sur de nouvelles bases plus solides. Elle devrait se
doter d’un « Haut-commissariat à la Réconciliation et à la Réhabilitation »,
autonome, indépendant, dirigé par des personnalités compétentes, libres de
toutes les injonctions politico-militaires, et intégrant les représentants politiques,
religieux, sociaux, des Jeunes et de tous les acteurs des couches de la société
Centrafricaine. Ce Haut-commissariat serait chargé d’apporter des pistes de
solutions de sécurité et de paix durables avant l’ouverture des élections
générales et accompagnerait la refondation de la nouvelle Centrafrique.
Interlocuteur des bailleurs extérieurs, des organisations d’experts en
réconciliation, des organes spécialisés des Nations-Unies, des organisations
nationales et internationales des droits de l’homme, ce Haut-commissariat serait
ainsi le dispositif central de la renaissance d’une nouvelle Centrafrique. En cas
d'échec de cette initiative intégrant tous les Centrafricains à la recherche d'une
solution interne durable à leurs crises à répétition, une dernière carte serait le
recours à la mise sous tutelle internationale effective de la Centrafrique.

CHAP.X. ET MAINTENANT OÙ ALLONS-NOUS32


32
Ce discours du 16 aout 1967 est le dernier King ait prononcé en tant que président de la conférence des dirigeants
chrétiens du sud. Il est aussi le plus radical, appelant à une restructuration de toute la société Américaine.
46

Pour répondre à la question où allons-nous ?, il nous faut honnêtement


faire le point pour savoir où nous sommes ? Lors de la rédaction d’une
constitution, une étrange formule, en matière d’imposition et de représentation,
le noir est considéré comme 60% d’une personne, pour de bonne chose de la vie,
le noir a approximativement la moitié de la part d’un blanc, la mauvaise chose
de la vie, il y en a deux fois que de blanc. La moitié des noirs vivent dans des
logements dont la qualité est au dessous de la moyenne. Et le revenu des noirs
équivaut à la moitié de celui d’un blanc, aux aspects négatifs de l’existence, les
noirs ont double ration ; au Vietnam, on a compté deux fois plus de noirs que de
blancs tués. En d’autres domaines les chiffres sont aussi alarmants. Dans les
écoles élémentaires, les noirs ont de un à trois ans de retard sur les blancs. Parmi
les noirs qui travaillent, 75% occupent des emplois mineurs c’est là que nous
sommes. Et maintenant où allons nous ?
D’abord, il nous faut manifester notre dignité et notre valeur, se dresser
au milieu d’un système qui nous opprime encore pour mettre en place une
échelle de valeur grandiose et inattaquable, ne pas avoir honte d’être noir. Il finit
par dire que l’existence de ce problème indique que notre attention doit porter
sur deux aspects de la question à la fois. Il nous faut créer le plein emploi ou
générer des revenus. Tous les individus doivent pouvoir faire acte de
consommateur d’une façon ou de l’autre. Après les avoir placé dans cette
situation, nous devons veiller à ce que le potentiel de la personne ne soit pas
gaspillé. La nouvelle forme de travail qui développe la bonne volonté dans les
rapports au sein de la société doit être imaginée pour ceux qui ne trouvent pas
d’emploi traditionnels disponible. En 1879 Henry George avait prévu cette
situation quand il exposait ses idées dans Progress and poverty33.
Il va dire qu’ils devront réaffirmer l’adhésion au principe de la non
violence, car il y’a quelque chose de triste dans cette pratique. Vous y voyez des

33
Henry George : (1839-1897) son livre le plus important, Progress and poverty (1879) a eu une influence considérable, il
développe l’idée que la terre appartient à tout le monde, alors qu’en fait, les producteurs ne travaillent que pour le
bénéfice du propriétaire foncier pour lequel la plus value croit sans cesse, le remède à cette injustice résiderait dans les
institutions uniques sur la plus value foncière : Cf. : Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse 10 vol, 1983.
47

jeunes hurlants et des adultes en colère qui se battent sans espoir et sans but
alors que toutes les chances sont contre eux. Et au fond de vous-même vous
déceler dans leur comportement un désir d’autodestruction, une sorte de volonté
suicidaire. Donc la non violence est l’arme la plus puissante dont puisse disposer
le noir dans sa lutte pour la justice dans le pays, car par la violence, on peut
mettre à mort un meurtrier, vous ne pouvez tuer un meurtre, par la violence,
vous pouvez mettre à mort un menteur, vous ne pouvez établir la vérité, vous
pouvez mettre à mort celui qui professe la haine, vous ne pouvez finir avec la
haine. C’est pour cela, qu’il faut rester fidèle à l’amour, car l’amour est la seule
réponse au problème de l’humanité.34

34
Cf. : Martin Luther King. JR, je fais un rêve, édition du centurion, 1987, 17, rue de Babylone, 75007 pris, p.158, 189P.
48

TRAITEMENT DES DONNEES

I. Présentation et interprétation des données

I.1. Tableau n°1 : Répartition des enquêtés selon l’âge et le sexe.


49

Sexe
Féminin Masculin £ %
Age
18 – 21 ans 3 5 8 15,38%
21 – 24ans 6 10 16 30,76%
24 – 27 ans 4 9 13 25%
27 – 30 ans 2 6 8 15,38%
30 ans + 1 6 7 13,46%
£ 16 36 52
% 30,76% 69% 100%

Source : Enquête sur le terrain


99,98% soit 100%
Il ne ressort de ce tableau que les enquêtés sont inégalement répartis selon
le sexe (homme et femme) et les différentes tranches d’âge qui vont de 18 à
21ans, 21-24 ans en passant par 24-27ans ; 27-30 ans et enfin 30 ans de plus.
S’agissant de la variable (sexe), sur les 52 personnes enquêtées, il y’a
30,76% de femmes, contre 69,23% d’hommes soit respectivement 16 et 36
enquêtés. D’une manière générale, il y’a plus des hommes (69,23%) que des
femmes (30,76%).
Quant à l’âge, les enquêtés sont répartis dans 5 tranches d’âges allant de
18-21, 21-24, 24-27, 27-30, 30 ans de plus.
En ce qui concerne la tranche d’âge de 18-21 ans, on a 15,38% enquêtés
répartis équitablement entre les hommes et les femmes. Soit 5 hommes et 3
femmes.
De 21-24, on a 30,76% enquêtés répartis entre hommes et femmes. Soit 6
femmes et 10 hommes.
Dans la tranche d’âge de 24-27ans, on a 25% enquêtés convenablement
répartis entre hommes et femmes. Soit 4 femmes et 9 hommes.
50

Ensuite de 27-30 ans, on a 15,38% enquêtés convenablement répartis


entre hommes et femmes. Soit 2 femmes et 6 hommes.
Enfin de 30 ans, on a 13,46% enquêtés répartis hommes et femmes. Soit
1femmes et 6 hommes.
D’une manière générale, la forte représentativité des hommes s’observe
non seulement dans la répartition des enquêtés selon le sexe, 69,23% contre
30,76%, mais également dans certains d’âge, 24-27, 27-30 soit 30,76% et 25%.
Par ailleurs cette forte représentativité peut s’expliquer aussi à partir des
données statistiques des jeunes de la commune de Bégoua selon lesquels il y a
plus d’hommes que des femmes.

I.2. Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon le niveau scolaire

Niveau scolaire Effectif %


primaire 12 23,07%
secondaire 24 46,15%
supérieur 5 9,61%
Non instruit 11 21,15%
£ 52 100%

Source : Enquête sur le terrain, 99,98% soit 100%


Sur ce tableau, nous constatons que la majorité de nos enquêtés, soit
46,15% sont du niveau secondaire, 23,07% sont limités au niveau primaire puis
9,61% au niveau supérieur, tandis que 21,15% sont considérés comme nons-
instruits.

I.3. Tableau n°3 : Répartition des enquêtés selon leur situation matrimoniale

situation matrimoniale Effectif %


Célibataire 48 92,30%
51

Fiancé(é) 4 7,69%
Marié (é)
Divorcé (é)
Veuf(e) 52 100%

Source : Enquête sur le terrain


99,98% soit 100%
Ce tableau nous montre que le maximum de nos enquêtés soit 92,30%
sont des célibataires, 7,69% sont des fiancés et que par contre les mariés,
divorcés et veufs ne sont pas représentés.

I.4. Tableau n°4 : Répartition des enquêtés selon leur catégorie socio-
économique

Catégorie Socioprofessionnelle Effectif %


réparateur 6 11,53%
mécanicien 8 15,38%
chômeur 6 11,53%
commerçant 10 19,23%
cultivateur 8 15, 38%
Sans emploi 14 26,92%
Total 52 100%

Source : Enquête sur le terrain, 99,98% soit 100%


En lisant le tableau, nous remarquons la forte représentativité de nos
enquêtés, 14 sans emplois s’affichent en majorité soit 26,92%, on trouve 10
commerçants, soit 19,23%, 8 cultivateurs soit 15,38%, 8 mécaniciens soit
15,38%, 6 chômeurs soit 11,53%, 6 réparateurs soit 11,53%.
52

En général, les sans emplois s’observent en majoritaire parmi les enquêtés


qui font des activités génératrices de revenus, d’où la nécessité d’insérer ces cas
sociaux dans la société.

I.5. Tableau n°5 : Répartition et l’opinion des enquêtés selon les actes commis
par la jeunesse après le changement politique du 24 Mars 2013.

Les actes commis par la jeunesse


après le changement politique du 24 Effectif %
Mars 2013
Pillages 22 42,30%
Exactions 12 23,07%
Viols 1 1,92%
Destructions des infrastructures 11 21,15%
Haine entre les communautés 6 11,53
£ 52
% 100%
Source : Enquête sur le terrain
99,98% soit 100%

Ce tableau nous montre l’opinion des enquêtés selon les actes commis par
la jeunesse de Bégoua, du 24 Mars 2013, 22 personnes soit 42,30% pour le
pillage, 12 personnes soit 23,07% pour les exactions, 11personnes soit 21,15%
pour la destruction des infrastructures, 6 personnes soit 11,53% pour la haine
entre les communautés et 1 personne soit 1,92% pour le viol.

I.6. Tableau n°6 : Répartition et l’opinion des enquêtés concernant les facteurs
qui ont favorisé le changement politique du 24Mars 2013.

Facteurs politiques Effectif %


53

Fragilités des institutions 8 15,38%


L’échec de la démocratie 13 25%
L’instrumentalisation des jeunes 4 7,69%
Proliférations des groupes armés 18 34,61%
Manque de dialogue entre le pouvoir et 9 17,30%
l’opposition
£ 52 100%
Source : Enquête sur le terrain
99,98% soit 100%

Facteurs sociaux économiques Effectif %


Manque de flexibilité des acteurs sociaux 7 13,46%
Arriérés de salaire 6 11,53%
Non paiement de salaire à terme échu 4 7,69%
Pauvretés 23 44,23%
Manque d’intérêt des jeunes 12 23,07%
£ 52 100%
Source : Enquête sur le terrain
99,98% soit 100%

Facteurs culturels Effectif %


Ethnique 3 5,7%
Tribal 5 9,61%
Régionale - -
religion 44 84,61%
£ 52 100%
Source : Enquête sur le terrain
54

99,98% soit 100%

Dans le tableau n°1, selon les opinions, 18 enquêtés montrent que les
proliférations des groupes armés soit 34,61% font parti des facteurs politiques
qui ont favorisé le changement politique du 24 Mars 2013, treize (13) enquêtés
pour L’échec de la démocratie soit 25%, 9 enquêtés pour Manque de dialogue
entre le pouvoir et l’opposition soit 17,30%, et 8 enquêtés, pour cause de
fragilités des institutions soit 15,38% ;
Ensuite concernant le tableau n°2, 23 enquêtés nous a fait savoir que la
pauvreté est l’un des facteurs économiques qui ont favorisé les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 soit 44,23%, 12
enquêtés pour le manque d’intérêt des jeunes soit 23,07%, 7 enquêtés pour
manque de flexibilité des acteurs sociaux soit13,46 %, 6 enquêtés pour arriérés
de salaire, soit 11,53 et 4 pour le non paiement de salaire à terme échu, soit
7,69%.

Enfin, dans le tableau n°3, s’agissant des facteurs culturels, 44 de nos


enquêtés nous ont fait savoir que la religion est la plus dominante soit 84,61%, 5
enquêtés pour le tribal soit 9,61% et 3 enquêtés pour l’ethnique soit 5,7%. ,

I.7. Tableau n°8 : l’opinion des enquêtés sur la stratégie en vue de réduire les
impacts de ce changement sur le comportement des jeunes.

les stratégies en vue de réduire les impacts de ce Effectif %


changement sur le comportement des jeunes.
Sécuriser les frontières 11 21,15%
Résister à la destruction 11 21,15%
Intégrer les diplômés 7 13,46
55

Désarmer les groupes armés 13 25%


Changement de mentalité 10 19,23%
£ 52 100%
Source : Enquête sur le terrain
99,99% soit 100%

Ce tableau nous montre l’opinion des enquêtés sur la stratégie en vue de


réduire les impacts comportementaux de ce changement sur le comportement de
la jeunesse en générale et en particulier celle de Bégoua, 13 enquêtés ont opté
pour désarmer les groupes armés soit 25%, 11 enquêtés pour sécuriser les
frontières soit 21,15%, 11 enquêtés pour résister à la destruction soit 21,15%, 10
enquêtés pour changement de la mentalité soit 19,23% et 7 enquêtés pour
intégrer les diplômés soit 13,46%.
En générale les actes commis par la jeunesse de Bégoua, du 24 Mars 2013
étaient les pillages, les exactions qui apparaissent comme l’opinion dominante
de nos enquêtés, vient ensuite la destruction des infrastructures. Enfin la faible
représentativité s’observe par le fait de la haine entre les communautés et le
viol.
Quant aux facteurs politiques, socio-économiques et culturelles tels que la
prolifération des groupes armés, la pauvreté et la religion sont des facteurs
importants qui ont favorisé les impacts comportementaux du changement
politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse de Bégoua. Et les stratégies proposées
par nos enquêtés pour résoudre ces impacts comportementaux du changement
politique du 24 Mars 2013 consistent à désarmer les groupes armés, à sécuriser
les frontières, résister à la destruction et changer la mentalité. Nous pouvons dire
que notre hypothèse est confirmée.

II. Analyse des données


56

La recherche sur les impacts comportementaux du changement politique


du 24 Mars 2013 a suscité des interrogations sur lesquelles nous voudrons les
analyser dans cette partie.

II.1. L’Impact des Crises Politiques en République Centrafricaine sur la


Jeunesse, cas de Bégoua
La jeunesse Centrafricaine s’est heurtée aux phénomènes à des causes
plus fondamentales qui sont à la fois d’ordre politique, socio-économique,
physique, psychique et culturel qui se traduisent par des comportements odieux,
désagréables et déshonorable de la société Centrafricaine. Nous nous posons la
question de savoir pourquoi de tel comportement ? Cela nous pousse à analyser
selon les donnés de la recherche.

II.2. Impact Politique


L’histoire de la patrie de Boganda, depuis qu’il s’en est allé, est
catastrophique. Une chose est certaine : ce n’est pas celle qu’il avait espéré.
Pendant l’autonomie interne (à partir de 1958), quand le pays est devenu une
République, ce chef charismatique l’avait dirigé avec abnégation, dans le souci
des préoccupations de son peuple.
Comme les patriotes Africains et héros combattants, tels que Patrice
Lumumba, Modibo Keïta, Keneth Kaounda, Félix Moumié. à qui nous devons
l’indépendance, il a été inspiré dans son action politique et son comportement de
tous les jours par les préceptes que Gandhi a enseigné aux communautés
indiennes : non violence, désobéissance civile, résistance passive 35.
Boganda était clairvoyant, il avait œuvré pour la cohésion, pour une
Afrique et un Centrafrique prospère, pour la grandeur africaine et centrafricaine.
Il défendait la dignité de son peuple et l’unité de son pays. Il nous a légué un
héritage inestimable, mais tous ceux qui lui ont succédé ont échoué, malgré les

35
Cf. : La pensée politique de Barthélémy Boganda peut-elle contribuer à la résolution des crises actuelles en République
Centrafricaine? le 5 Juillet 2014 – 16h :57mn.
57

ressources innombrables, malgré les talents connus ou cachés, malgré notre


histoire, malgré un leader qui a combattu pour l’indépendance.
Les coups d’Etat et les rebellions en Centrafrique ont remplacé le travail,
l’ordre, la dignité, l’honnêteté, une gestion saine... Ils sont devenus un frein pour
la démocratie, un véritable cancer. On ignore que gouverner c’est prévoir, et que
la politique c’est la gouvernance d’un pays, d’une nation, pas celle d’un clan,
d’une ethnie ou d’intérêts personnels. Les bruits de botte et des armes sont de
plus en plus assourdissants en RCA. La haine est à son comble.
Le pays de Boganda aujourd’hui, c’est la barbarie et la violence armée
devenues une méthode pour réussir. C’est l’absence de l’Etat, des Institutions
presqu’inexistantes. C’est un Etat fantôme, un immense cimetière pour ses
populations. C’est le chaos, l’anarchie. Un pays qui cumule toutes les crises :
politique, sociale, humanitaire... C’est la dévalorisation des plus hautes fonctions
de l’Etat. Des repris de justice, des malfrats, des ignorants et des analphabètes
devenus ministres au gouvernement et conseillers à la Présidence de la
République. Aujourd’hui tout le monde peut prétendre être président de la
République. Le comportement de ses élites est devenu inacceptable (coups
d’Etat, complots, putsch, subversions, rébellions, corruption...). C’est la classe
politique qui se précipite, au gré des évènements, à l’Elysée, à Brazzaville, à
Libreville ou à Ndjamena. En se mettant si facilement d’accord sans aucune
dignité tout ce monde montre ses limites politiques et intellectuelles, leur
manque de conviction et de vision ;
C’est l’immonde cupidité des politiciens centrafricains qui s’allient à des
brigands ; La jeunesse Centrafricaine en 2013 est une génération perdue, à cause
de l’écroulement du système éducatif, du système de santé, de l’éclatement des
familles, des traumatismes.
Cette jeunesse d’aujourd’hui, est une personne qui a perdu tout sens de
civisme, qui ne sait pas pourquoi elle vote, qui le fait par solidarité ethnique, ou
pour un quartier de bœuf, un casier de bière, une petite enveloppe, qui ensuite
meurt parce que celui pour qui elle a voté n’a aucune capacité à diriger le pays,
58

donc leur avenir ;c’est une population prise au piège, attaquée en permanence,
terrorisée et en proie à l’épouvante ; C’est la Constitution foulée aux pieds à
maintes reprises ;
C’est une majorité de naïfs qui croient toujours que les choses vont
changer et qui n’entendent pas sonner les cloches pour une alarme générale.
De trop nombreuses personnes qui manquent de réflexion et d’analyse, et
qui ne voient rien venir : ni les manœuvres par un pays voisin musulman, pour
installer un premier président musulman en RCA, ni celles d’un autre pour
s’ouvrir les portes d’entrée vers nos forêts ;
Même l’intégrité territoriale du pays de Boganda est mise en cause en
2013; une nébuleuse séparatiste menace de mettre à exécution son plan
machiavélique de sécession ;
La jeunesse Centrafricaine de 2013 c’est celui qui aime les formules
creuses du type : « Quelques soit la durée le la nuit le soleil apparaitra », ou
encore : « La vérité a triomphé du mensonge » ou tout simplement, et
dramatiquement : « Mais tout va bien, il ne faut pas exagérer ».
La jeunesse Centrafricaine de 2013 c’est celle qui avait applaudi l’arrivée
de Patassé au pouvoir en pensant que ce serait la fin de son malheur ; c’est celle
qui a de nouveau dansé et chanté de joie à la prise de pouvoir de Bozizé en
l’appelant le « libérateur » ; c’est celle qui s’est réjoui de l’arrivée de la Séléka
en pensant que cela le débarrassait d’un dictateur ; c’est celle qui a encore une
fois sauté de joie, dansé, chanté et fait couler le Champagne quand on a
remplacé Djotodia par Catherine Samba Panza, criant très fort que la paix était
enfin revenue.
Une jeunesse qui est obligée d’assister à des combats de coqs en
spectateurs impuissants, alors qu’elle est affamée, meurt de tout et de rien, et
que c’est leur destin qui est en jeu.
Aujourd’hui le Centrafrique c’est l’apocalypse, des gens qui ont perdu la
raison, qui s’entretuent en permanence, sans parfois savoir qui ils tuent, et
59

pourquoi. Ce sont des troupes internationales qui viennent à la rescousse, et


maintenant des casques bleus des Nations-Unies.

I.2 Impact socio-économique


L’enquête du terrain, nous montre que sur 52 enquêtés, 11 jeunes soit
21,15% sont analphabète, 46,15% sont du niveau secondaire, 23,07% sont
limités au niveau primaire, donc la commune de Bégoua rencontre un sérieux
problème.
D’abord sur le plan éducatif, l’enfant à droit à l’éducation à l’école et dans
la famille. « L’école c’est faire œuvre de vie36 » nous apprenons pour vivre et
non pour réussir les examens. Notre pays a hérité un système scolaire compétitif,
il oriente plus vers les professions de service que vers celle dites manuelles et
artisanales. Le contenu de ses programmes est essentiellement exotique, alors
qu’aux réalités nationales, l’école doit faire une part beaucoup plus large aux
notions pratiques, revaloriser le travail manuel, agricole, artisanal, mettre en
perspective les valeurs traditionnelles, l’école ne doit pas dispenser un
enseignement abstrait, étranger mais être une école de vie préparant l’enfant aux
réalités de demain sans le dissocier de son milieu d’appartenance. Il est
important que l’Etat prenne sa position.
Au niveau familial, les parents ont le devoir de garantir à leurs enfants
protection, logement, nourriture, vêtements, éducation et aussi affection et
bienveillance.
Si chaque enfant qui venait au monde était effectivement entendu et aimé,
compris et encouragé, accompagné et protégé, des phénomènes comme
l’abondons, la déperdition scolaire, la jeunesse défavorisée, la délinquance et la
prostitution, la drogue et l’alcoolisme aurait été de simples concepts et le monde
aurait cessé d’en parler. L’enfant a besoin d’être considéré comme une
personne. Un dialogue compréhensif doit s’établir entre lui et l’adulte. Ainsi
l’éducation des parents a t-elle une tâche urgente et impérieuse.
36
C. PANTILLON, une philosophe de l’éducation, pour quoi faire ? Lausanne, l’âge d’homme, 1982.
60

Le phénomène par carence éducative observé dans les milieux de base


c'est-à-dire dans la famille et à l’école. L’insuffisance de la surveillance
parentale, la baisse du pouvoir de rétention au niveau de l’école et
l’enseignement dérisoire font que le désintéressement face au travail scolaire, le
vagabondage, les agressions, la consommation de drogue, le braquage à main
armée, le vol ou la prostitution deviennent monnaie courante dans la ville de
Bégoua.
Cette jeunesse est l’avenir de demain. Mais un enfant non instruit
représente déjà un danger pour la société, c’est comme une bombe à
retardement. Il vaut mieux proposer aux personnels éducatifs de promouvoir la
valorisation des savoirs, savoir être et savoir faire pour permettre à la jeunesse
de développer son autonomie à une réflexion sur l’image de soi, par une
approche lui permettant d’opérer les choix favorables à son avenir. Ainsi lorsque
la Centrafrique disposera concrètement d’école professionnelle et d’école de
métiers de qualité en nombre suffisant et équipée convenablement, alors ces
impacts comportementaux reculeront.
Sur le plan économique, un criminologue Allemand, Franz Exner, disait
que l’influence du facteur économique a été tantôt surévaluée, tantôt sous-
évalué, le nombre de jeune désœuvré est croissant et que cette masse des jeunes
sans occupations engloutira un jour la société dans laquelle elle ne trouve pas sa
place37. Dans les données de la recherche, parmi la jeunesse de Bégoua les sans
emploi s’affichent en majorité soit 26,92%. On ne peut pas ignorer que les
conditions économiques défavorables, notamment un logement inadéquat et
surpeuplé, le non satisfaction des besoins primaires sont de nature à engendrer
chez la jeunesse des formes de comportements néfastes. La privation suscite
l’envie et frustration, un fort sentiment d’injustice social et de mécontentement
vis-à-vis du système. La jeunesse Centrafricaine et particulièrement celle de
Bégoua est défavorisée, elle qui à toute sa validité à entreprendre des travaux
susceptibles à sa capacité pour vivre, s’enfonce dans la pauvreté aigue, par
37
Cf : cité par Denis SZABO, in Déviance et criminalité, paris, A. Collection U2, 1970, p.14-15.
61

manque d’initiative à développer sa capacité, car ces jeunes n’ont plus une
qualification professionnelle. Lorsqu’on observe ce que fait la jeunesse
Centrafricaine dans la vie quotidiennement, on constate que la plus part ne font
rien, d’autres sont dans les ciné vidéo à perdre le temps, d’autres en groupe sous
les manguiers entrain de jouer aux différents jeux, d’autres au bord de la route
pour des discussions inutiles et le plus souvent, ce sont ceux -là qui tombent
dans des pièges comportementaux néfastes les plus vite possibles quand il y a
des évènements à caractère politique et sociale. Aussi ils sont prêts à se donner
dans des groupes antisociales en guise d’une meilleure vie comme des rebellions
et les mouvements (Djihadistes, Boko Haram) qui sont des sujets d’actualité et
qui menace toute l’Afrique en général. Tandis qu’il y’a des centres de formation
professionnels dans la ville de Bangui, tel le cas du centre de formation
professionnelle mixte (Don Bosco à PK10) qui peuvent les aider à acquérir des
connaissances sur les différents métiers tel que la mécanique, l’électricité, la
menuiserie. La création des entreprises et des structures tant publiques que
privées aux fins d’employer ces jeunes.

I.3 Impacts physiques et psychologiques


La question sur le plan physique et psychologique est de savoir comment
les jeunes de Bégoua confrontés aux lourdes difficultés qu’imposent les
conditions d’existence précaires arriveront-ils à s’assurer un développement
harmonieux tant que physique, psychique et une adaptation adulte à cette vie
moderne ?
62

Dans de telles conditions la jeunesse défavorisée, parvenue à cette croisée


de chemin choisit de prendre les armes et des risques au nom de la survie, il y
trouve le vol, le braquage, l’agression. Mais ces jeunes seront des parents de
demain et peut être des hauts cadre de notre société héritera tous leurs mauvais
comportements. A l’exemple aux jeux des groupes d’enfants de six (6) à 10ans
de plus, dans les différents arrondissements, quartiers et particulièrement ceux
de Bégoua, qui maintenant imitent les Séléka et les Anti-balaka possédant dans
les mains, les bois en formes d’armes à feu, tirant sur les uns aux autres !!!., cela
doit attirer l’attention du gouvernement de s’attendre au futur pour voir le fruit
du comportement qu’affiche cette jeunesse aujourd’hui. D’autres observation se
fond également lors des disputes entre les jeunes. Ils se mettent à prononcer
ceci « si tu continues à me provoquer je te tue comme un chien » alors le degré
et l’ampleur de tous ces signes et tout ce comportement se conjuguent pour
déclencher le désordre.

I.4 Impacts culturels

Une nation a besoin que sa culture vive et la représente. Or, la culture


Centrafricaine, son histoire, sa civilisation, demeurent quasiment inexplorées.
Beaucoup de Centrafricain ignorent la bravoure de leurs ancêtres.
L’enseignement de leur histoire aux centrafricains leur permettrait de redevenir
63

dignes et responsables, comme le furent leurs ancêtres. Aussi il saurait se dresser


et barrer la route à tous les politiciens qui seraient tentés de ruiner leur pays.
Dans l’enquête du terrain on mentionne l’avis s’agissant des facteurs
culturels, 44 de nos enquêtés nous ont fait savoir que la religion s’observe la
plus dominante soit 84,61%, 5 enquêtés pour le tribal soit 9,61% et 3 enquêtés
pour l’ethnique soit 5,7%. Affirmons que Musulmans et chrétiens ont toujours
été des frères depuis des décennies. La cause religieuse de cette crise qui secoue
tout le pays n’est pas la bienvenue. Les politiques ont manipulé la crise en leur
faveur.
Il y a eu des mariages mixtes musulman/chrétien célébrés en Centrafrique.
Pendant des années, la cohabitation entre ces deux communautés n’a jamais été
mise à épreuve. Mais aujourd’hui, à cause des intérêts politiques, la crise
centrafricaine a été instrumentalisée de toute pièce afin de faire croire à l’une où
l’autre communauté qu’il ya des clivages.
Les actes commis aussi bien par les milices que par certaines parties de la
population doivent nous interpeller et nous plonger dans de sérieuses réflexions
quant au degré de violence qui prévaut dans notre pays.
Le fait que la jeunesse Centrafricaine n’ait plus peur de tuer, de décapiter
ni de brûler son semblable doit nous conduire à nous poser des questions et à
trouver des réponses appropriées et durables pour ne plus retomber dans les
mêmes erreurs qui nous poursuivent depuis des années. Il faut croire à une
nouvelle société basée sur le changement comportemental de chaque
centrafricain, même si le pays est tombé très bas, même si la cohésion entre ces
deux communautés est terriblement affectée à cause des exactions commises par
des milices sur la population civile, même si les victimes se comptent par
milliers, même si les cœurs sont brisés. Il faut croire que la situation ne
demeurera pas inchangée.
Que les gens comprennent que la religion est une histoire d'hommes, seule
la foi appartient à Dieu et qu'on peut vivre ensemble en respectant les valeurs
des uns et des autres.
64

III. Suggestions
Nous voulons apporter notre contribution en tant que futur travailleur
social dans les conditions délicates dans lesquels nos jeunes sont tombés.
Les enquêtés nous ont données des résultats concernant les stratégies
visant à réduire les impacts comportementaux du changement politique du 24
Mars 2013 sur la jeunesse Centrafricaine et particulièrement celle de Bégoua, il
nous ressort que la majorité de 13 enquêtés ont opté pour désarmer les groupes
armés soit 25%, 11 enquêtés pour la sécurisation des frontières soit 21,15%, 11
enquêtés pour la résistance à la destruction soit 21,15%, 10 enquêtés pour le
changement de la mentalité soit 19,23% et 7 enquêtés pour intégrer les diplômés
soit 13,46%.
La jeunesse Centrafricaine et particulièrement celle de Bégoua, qu’elle
soit homme ou femme, handicapée ou pas, intellectuelle ou illettrée, qu’elle
soit catholique, protestante ou musulmane, portera ces propositions sur des
thèmes comme la sécurité, l’éducation, l’emploi, le logement, le pouvoir
d’achat, la santé etc…. La jeunesse doit relever un défi ambitieux et nécessaire
pour aborder le vent qui a soufflé et que cette jeunesse s’est emportée dans des
situations catastrophiques et déshonorables. Pour cela, il est nécessaire de :
- Désarmer les milices sur tout le territoire et reconstruire les
forces de défenses et de sécurité, particulièrement les Forces
Armées Centrafricains en leur donnant des moyens de
sécuriser le pays et sa population dans ses limites intérieures
et qu’extérieures ;
- Réviser les législations sur l’accès aux armes à feu et leur
utilisation, les modalités du recrutement des forces de l’ordre
dans les institutions de défense et de sécurité de l’Etat,
renforcer la sécurisation des frontières ;
- Proposer aux personnels éducatifs de promouvoir la
valorisation des savoirs, savoir être et savoir faire par une
65

politique éducative basé sur la formation professionnelle et


technique qui répond à l’attente de tous pour permettre aux
jeunes de développer leur autonomie ;
- Renforcer les capacités des jeunes à affronter les événements
stressants et rompre avec l’esprit de la destruction, de la
violence, de pillage, de tueries et tous autres crimes tout en
impliquant des leaders politiques et des leaders religieux à
informer et à sensibiliser les jeunes dans la prise de
conscience de soi et des autres.
- Créer des entreprises et des structures tant publiques que
privées aux fins d’employer les jeunes, intégrer les
diplômés , équilibrer et privilégier toutes les régions de la
Centrafrique ;
- Chaque famille doit prendre l’initiative d éduquer les enfants
dès le bas âge. Le pardon et la cohésion sociale entre les
communautés doivent être effectifs ainsi que le désarmement
du cœur par le changement de mentalité ;
- Chercher à construire avec les leaders politiques qui portent
la souffrance de la population dans leurs cœurs et qui ne
regardent pas à leurs intérêts, plutôt que de rechercher les
solutions à l’extérieur ;
- Il faut être lucide et reconnaître que tous nos échecs présents
sont la conséquence directe de la fragilité de la fondation sur
laquelle est bâtie la République Centrafricaine. Tout en
acceptant notre passé, il faut avoir le courage de le
transcender et proposer de nouveaux paradigmes. Il nous faut
changer de logiciel pour changer la vie et offrir un nouvel
idéal à notre peuple.
Le changement nous invite à chaque action que nous devons poser, à
chaque proposition que nous devons formuler et à chaque étape que nous devons
66

franchir. Le changement, qui doit être notre maître-mot, nous impose de changer
de mentalité.
Le défi à surmonter est sans nul doute, celui qui consiste à dépasser notre
propre égoïsme voire notre propre sectarisme. L’unité nationale n’est pas un
choix de circonstance mais une nécessité stratégique. L’Unité nationale, c’est
comme l’air que nous respirons: une nécessité vitale pour notre peuple. Voilà,
l’un des fondamentaux de l’héritage politique de Barthélémy Boganda que nous
devons capitaliser dans notre lutte de tous les jours pour la paix et la sécurité
dans notre pays et le bonheur de notre jeunesse.

Conclusion
Le chômage accompagné de la dégradation généralisé des conditions de
vie, de l’exode rural, de l’absence de formation, oblige quotidiennement les
jeunes à imaginer des stratégies de survie. C’est pourquoi, profitant de
l’insécurité grandissante, ils sont les acteurs et les proies de la violence.
67

L’avenir du pays est ainsi menacé par le nombre croissant de jeunes qui n’ont
pas de perceptives d’emplois pour gagner raisonnablement leur vie.
Tend que cette situation ne change pas, la probabilité d’obtenir la paix et
la sécurité reste faible. Ces jeunes sans emplois sont prêts à prendre des armes
en échange de petites sommes d’argent avec la promesse d’une reconnaissance
de pillage. Ils voient dans ce type d’action un moyen de conquérir une
autonomie.
La prise du pouvoir par la coalition Séléka le 24 Mars 2013, a enfoncé
d’avantage le pays. Cette responsabilité de la crise n’incombe pas qu’à la
jeunesse, mais aussi aux gouvernements successifs préoccupés par leurs propres
enrichissements, cela s’est répercuté aujourd’hui sur le comportement de la
jeunesse Centrafricaine.
A travers ce travail, nous nous sommes engagées à montrer les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2014 sur la jeunesse
Centrafricaine en générale et en particulier celle de Bégoua.
Dans une perspective de phénomène social, tel en est les crises militaro-
politique à répétition, nous avons démontré les impacts des crises depuis
l’indépendance jusqu’au déclenchement du dernier changement qui a eu des
impacts négatifs sur le comportement de la jeunesse.
Nous soulignons l’implication de nos leaders politiciens depuis
l’indépendance, jusqu’à ce jour concernant leur arrivé au pouvoir, qui ce sont
entassés jusqu’à la production de ses fruits sur le comportement de la jeunesse
Centrafricaine. Une implication effective des différentes institutions chargée
d’encadrer et d’accompagner l’enfant et la jeunesse sur le chemin de maturité et
de l’épanouissement. Les situations de précarité qui ce sont dans le même
temps multipliés : emplois précaires, sous emplois, formes plus ou moins de
chômages, pauvreté, analphabétisme. Les jeunes les plus touchées sont ceux qui
sont dans des situations de grande vulnérabilité sociale notamment les jeunes
déscolarisés, les jeunes non qualifiés. En dépit de ces tourbillons, ces coups
d’Etat, ces complots, ces reniements. Il est encore possible de remettre ce pays
68

sur les rails du progrès. A condition que la jeunesse se ré approprie la terre de


leurs ancêtres, et les valeurs et les principes que leur a légués Barthélémy
Boganda.
Nous allons terminer avec ce message de Barthélémy Boganda qui nous
plaît particulièrement : « Avec la liberté que j'ai conquise pour vous de haute
lutte, il faut le bonheur. Le bonheur et la prospérité de l'Oubangui-Chari,
résident dans ces trois mots : retour à la terre et produire. Je vous ai donné
l'exemple. Il nous faut nous déprolétariser de plus en plus. Il faut créer une
bourgeoisie africaine ».
La jeunesse Centrafricaine doit avancer, et doit changer. Il appartient à la
jeunesse centrafricaine d’exiger un changement de comportement des élites en
vue d’envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité et d’espoir.

BIBLIOGRAPBHIE

Les Ouvrages Méthodologiques

1. DURKHEIME E Règle de la méthode Sociologique PUF, Paris 1977


69

2. F.DEPELTEAU, la démarche d’une recherche en sciences humaines,


QUEBEC, P.U.L, 2000, P.100.

3. GRAWTZ M, Méthode des sciences sociales 5è édit, DALLOZ paris


1981, 349P

Les Ouvrages Généraux et Spécifiques

Cléopas Kamitalu-Massamba, Zaïre le pouvoir à la portée du peuple, édition

Georges Sorel, réflexions sur la violence, chap. II, les préjugés contre la
violence, 1908

Henry George : (1839-1897) son livre le plus important, Progress and poverty
(1879) ; Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse 10 vol, 1983

Jeannot Christophe GOUNGA III, problématique de la crise et mutation


sociales en Centrafrique

Laurent GOMINA-PAMPALI, la Centrafrique face à lui même. Diagnostic


de la décennie de démocratisation (1986-1996) et repère pour l’avenir.
L’harmattan, 18 rue des quatre-vents 75006 paris. P.126, 195.p Cf.

Martin ZIGUELE, la République Centrafricaine Situation et Perspectives


Académie Diplomatique Internationale Paris 2 juin 2014, 11pages.

Martin Luther King.JR, j’ai fais un rêve, édition du centurion, 1987, 17, rue
de babylone, 75007 paris, p.158, 189P.

Masiala ma Solo, Les enfants de Personne, édition Enfance et paix, Zaire, 1990
70

Tidiane Diakité, l’Afrique malade d’elle-même, édition karthala 1986, P.108,


159P. Chap. 8.

MALEMOTO Freddy, L’Insertion socioprofessionnelle des Jeunes Désœuvrés


en République Centrafricaine, 2003-2004, 45p.

Web graphie

Kangbi-Ndara, Développement, la République Centrafricaine a besoin de


sécurité, Jérémie Doui Wawaye, 10 Juillet 2013.

Jérémie-Doui-Wawaye, Ordre et désordre en République Centrafricaine :


http:/centrafrique-presse,over-blog.com/article-ordre-etdésordre-en –république-
centrafricaine-paraugustin- -116731670.html

http://ledemocrate.wifeo.com/ Jean-Paul Naïba, , Michel Djotodja : A quand la


fin de l’impunité1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 08:14

Nouvelle-dynamique.org la tragédie centrafricaine est une profonde blessure de


l'Afrique 1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 08:14
71

ANNEXE
72

Questionnaires adressés aux jeunes de Bégoua

I. Identification des enquêtés

Q1. Sexe :
Masculin :
Féminin :

Q2. Age :
18 ans – 21 ans
21 ans – 24 ans
24 ans – 27 ans
27 ans – 30 ans
30 ans et +

Q3 Niveau Scolaire.
Primaire
Secondaire
Supérieure
non instruit
autres à préciser…………………………………………………

Q4. Situation Matrimoniale.


Célibataire
Fiancé (e)
Marié (e)
Divorcé (e)
Veuf (ve)
Q5. Catégorie socio-économique des jeunes.
réparateur
73

mécanicien
Chômeur
Fonctionnaire
Commerçant
Cultivateur
Sans emploi

II. Opinion des enquêtés par rapport aux impacts comportementaux du


changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse de Bégoua.

1) Que pensez-vous du comportement de la jeunesse de Bégoua après le


changement politique du 24 Mars 2013 ? cochez 3 réponses.

Pillage
Exaction
Viols
Destructions des infrastructures
Haine entre les communautés

2) Parmi les différents facteurs cités ci-dessous ; Quels sont les facteurs ayant
favorisé les impacts comportementaux du changement politique du 24 Mars
2013 sur la jeunesse de Bégoua ? cochez 1 réponse par chaque partie ;

a- Facteurs politiques :
L’échec de la démocratie
Manque de dialogue entre pouvoir et opposition
b- Facteurs sociaux économiques :
Pauvreté et la misère
Manque d’intérêt des jeunes dans le pays
74

c- Facteurs culturelles
Régionale
Religion
3) Quels sont selon vous les stratégies à proposer en vue de réduire les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
de Bégoua. Cochez 3 réponses

Désarmer les milices


Sécuriser les frontières
Créer des entreprises
Réviser les législations sur l’accès aux armes
Réviser les législations aux modalités de recrutement des forces de l’ordre

4) Avez-vous quelque chose de particulier à dire concernant le


comportement des jeunes de Bégoua ?
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
…………………………………

Merci pour votre collaboration à la réalisation de ce travail.


75

GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AUX AUTORITES DE


BEGOUA

Identification des enquêtés

Sexe :
Masculin :
Féminin :

1) Quel âge avez-vous…………………………………………….................


3) Quel est votre niveau d’étude ?...........................................................................
3) Quel est votre spécialité/métier ?........................................................................
4) Que dites-vous du des impacts comportementaux du changement politiques
du 24 Mars 2013 sur les jeunes Centrafricains en général et ceux de Bégoua en
particulier ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
5) Que constatez-vous du comportement des jeunes de Bégoua après la prise du
pouvoir du 24 Mars 2013 ?
…………………………………………………………………………………
……………….………………………………………………………………
6) Quels sont selon vous les facteurs ayant favorisés les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
de Bégoua ?……………………………………………………………….
……………………………………………………………………………
7) Quels sont selon vous les stratégies à proposer en vue de réduire les impacts
comportementaux du changement politique du 24 Mars 2013 sur la jeunesse
de Bégoua.
………………………………………………………………………………
………..………………………………………………………………………
76

8) Avez-vous quelque chose à dire concernant le comportement des jeunes de


Bégoua ?

……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………..

Merci pour votre collaboration à la réalisation de ce travail.

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